Collection
« Je veux qu’on
parle de nous »
L’entraide dans l’appartenance
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Une visite à l’École élémentaire catholique Des Pionniers
Michel Gratton
L’entraide dans l’appartenance Une visite à l’École élémentaire catholique Des Pionniers
Michel Gratton
L’un des plus beaux voyages... La lecture des livres de cette belle collection m’épate. Mais, en même temps, elle ne m’étonne pas. Ce que je revis en lisant ces livres n’est que fidèle à ce que j’ai vécu au cours des 30 dernières années de ma vie. Ce que je ressens, ce sont cette même joie et cette même fierté que j’ai toujours ressenties à circuler dans les corridors et les classes de nos écoles. Comme enseignant, comme directeur, comme surintendant ou, aujourd’hui, comme directeur de l’éducation. Ce que je revois, ce sont les visages de gens qui ont comblé ma vie. Le dépassement quotidien de mes collègues de travail. L’épanouissement de nos élèves. L’engagement de leurs parents. J’entends leur voix et leurs rires. Et je ressens toutes les espérances de tous ces passagers partant ensemble pour l’un des plus beaux voyages. Celui de l’éducation et de la réussite de chaque enfant qui entre chez nous. Comme madame Lise Bourgeois, qui a conçu et lancé cette collection il y a trois ans, moi aussi « Je veux qu’on parle de nous... ». Pour partager nos valeurs, nos efforts, nos rêves. Bonne lecture! Bernard Roy Directeur de l’éducation Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE)
Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves de l’École élémentaire catholique Des Pionniers d’avoir rendu cet ouvrage possible.
Elle m’attendait de pied ferme. « Monsieur Gratton, je vais vous demander de porter cette veste jaune et de me suivre. » Madame Carole est directrice adjointe. On ne lésine pas avec celle qui porte le titre derrière lequel se cache le mot discipline. J’endosse la veste de plastique jaune... très jaune! D’un jaune fluorescent à aveugler une chauve-souris. En fait, ce n’est qu’une pièce d’identité voyante. Qui indique aux parents et aux enfants que je ne suis pas un intrus dans leur école. Un innocent inoffensif, quoi. Madame Carole souhaite que je sois témoin de ce qu’elle vit chaque matin : l’arrivée des enfants de la maternelle et du jardin dans la section de l’école où se trouve leur salle de classe.
Plusieurs des enfants arrivent en compagnie de Maman ou de Papa, plutôt que par autobus. Et, effectivement, les parents jettent presque toujours, au moment de quitter l’école, un regard inquisiteur pour s’assurer que tout va bien.
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À l’école Des Pionniers, « assurer la sécurité des enfants est une priorité absolue » dit Madame Carole. « Les parents sont inquiets, et avec raison. Ils nous confient leurs enfants. Dans la plupart des cas, en maternelle, c’est la première fois que l’enfant quitte la maison. » « C’est un traumatisme pour l’enfant et pour les parents... Les enfants peuvent être en crise lorsqu’ils arrivent. Maman n’est pas là pour les consoler, et c’est à nous de les serrer dans nos bras. Il m’arrive souvent d’envoyer des courriels à une maman pour l’informer que son enfant va mieux. »
L’école Des Pionniers étant située dans un quartier d’Orléans qui s’est développé au cours des deux dernières décennies, il est facile de la classer dans la catégorie des écoles « de banlieue ». Viennent avec cela les préjugés habituels : des enfants issus d’un milieu privilégié, des parents venus trouver l’endroit idéal pour fonder une famille, des familles où les enfants n’ont pas de problèmes sérieux de comportement. En somme, une école sans problème. L’antithèse de l’école de centre-ville, où une misère n’attend pas l’autre. Mais s’il y a une école où l’on voit au-delà de cette illusion, c’est bien Des Pionniers. Ici, on sait trop bien que c’est une grave erreur de croire que les élèves des écoles de banlieue ne vivent pas des angoisses et des drames tout aussi sérieux et douloureux que ceux de quartiers moins favorisés. D’abord, parce que Des Pionniers, comme son quartier, a pris de l’âge. La vraie banlieue est déjà rendue ailleurs. Le corps enseignant compte plusieurs vétérans dont certains sont arrivés lors de l’ouverture officielle, il y a déjà 21 ans. Avec l’âge vient une histoire, un vécu. Et, si l’on sait tirer des leçons de la vie, la maturité qui permet de faire la part entre ce qui est vraiment important et ce qui l’est moins. C’est une école où l’on a pris conscience qu’il « faut un village pour élever un enfant ». Que la responsabilité d’assurer le bien de chaque élève incombe à tout le personnel et exige un effort de chaque instant.
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Que cette éducation dépasse de loin l’enseignement de la matière. Qu’elle repose avant tout sur l’amour, la joie, la paix que certains élèves ne trouvent qu’à l’école. Que chaque enfant ne passe par là qu’une fois. Et que chacun de ces moments à l’école est précieux.
La plaque commémorative est bien en vue sur une grosse pierre à l’entrée de l’école. On éprouve un sentiment de profonde tristesse et de cruelle impuissance à la lire. Elle ne dit pas grand-chose. Mais on sait d’instinct qu’elle rappelle une tragédie si grande qu’aucun mot ne pourrait exprimer l’immense détresse qu’elle a suscitée. À la douce mémoire de Jessica, Brandon, Kevin et leur maman Francine 6 avril 2006 Un foyer brisé. Un week-end chez le père dont personne n’est revenu. Une manchette de journal qu’on ne veut pas lire. Un mystérieux incendie dont personne ne ressort vivant. Un arbre et trois arbustes continuent à pousser dans ce quartier où auraient vécu les trois enfants et leur maman.
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Pour tous les enfants et les adultes de l’école, une blessure dont la douleur s’estompera, mais qui ne se refermera jamais complètement.
Et la vie continue.
« Je suis toujours ici pour les accueillir. C’est mon plus beau moment de la journée, dit la directrice adjointe en regardant affectueusement l’amoncellement de vêtements d’hiver qui grossit dans le corridor, devant les classes de maternelle et de jardin. C’est ici qu’on prépare les enfants à la réussite. » « Mika pleurait ce matin, mais elle entre en souriant » dit Madame Carole en serrant la petite blonde dans ses bras. Les traces blanches trahissent encore le flot de larmes sur ses joues rougies par le froid d’hiver. Mais le sourire lui est revenu avant d’entrer. « C’est aussi mon baromètre. Très souvent, quand ça ne va pas chez les plus petits, ça ne va pas mieux chez les plus grands... » Qu’est-ce qui explique ce phénomène? « Il y a beaucoup de frères et de sœurs, ici. »
Des Pionniers, c’est une école tricotée serrée. À laquelle on s’attache.
« C’est une école qui est née de très fortes amitiés, dit Madame Valérie, une enseignante-ressource qui s’est jointe à l’école il y a huit ans. Elle parle d’ailleurs par expérience lorsqu’elle dit à quel point le personnel de l’école attache de l’importance à l’accueil de chaque nouvel employé.
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« Nous sommes notre meilleur groupe de soutien » dit-elle. Madame Francine, elle, est avec Des Pionniers depuis si longtemps qu’elle peut se vanter d’avoir une année de service de plus que l’école, soit 22 ans. Elle était en effet du premier petit groupe d’enseignantes qui a logé dans une ancienne école désaffectée toute une année avant l’ouverture officielle de l’édifice actuel. « En 22 ans, il n’y a jamais eu de clique ici, dit-elle. Je pense que c’est notre grande solidarité qui nous a permis de traverser la tragédie d’il y a trois ans... Si nous n’avions pas été aussi proches l’une de l’autre, ç’aurait été encore plus difficile. » « Tout le monde a la même vision de ce que nous devons faire. Les gens travaillent dans le plaisir et l’harmonie. À l’approche de ma retraite, je viens travailler et je m’amuse. » « C’est comme une grande famille » dit sans prétention Mario Asselin en déambulant dans la cour à l’heure de la récréation. Les gens se soutiennent les uns les autres. Si quelqu’un a des difficultés, pédagogiques ou personnelles, l’équipe est là. » On sent que le directeur parle tout autant des élèves que du personnel. Et si je n’étais pas avec lui, il y a d’ailleurs de fortes chances qu’il se joindrait aux joueurs de hockey-balle, comme il le fait souvent.
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L’important, pour lui, c’est que les gens se parlent. « Ici, on encourage la communication » dit-il. Les membres du personnel ne sont pas les seuls à tirer profit de cette philosophie d’ouverture et d’entraide.
« Ce n’est pas comme à d’autres écoles où je suis allé, dit Alexandre. Ici, si tu as besoin d’aide, ils vont t’aider. Les profs sont très gentils et très respectueux. » En 6e année, c’est la troisième école qu’il fréquente. Derrière ses allures de bel adolescent débonnaire et son sens de l’humour, on sent que se cache trop de douleur pour une si courte vie. Une vie à se demander où est sa place. Si quelqu’un, quelque part, voulait de lui. Une mère absente. Un père distant. Il a grandi avec ses grands-parents. Depuis cette année, il vit chez sa tante et, dit-il, « Ça va bien. » Le plus étonnant n’est pas seulement de l’entendre raconter son histoire à un parfait étranger. Mais qu’il le fasse aussi spontanément devant un groupe d’une dizaine d’élèves de la 1re à la 6e année venus me rencontrer pour parler de leur école. Ce qui étonne encore plus, c’est qu’aucun des autres élèves présents ne semble surpris de la teneur de ses propos. Ils semblent avoir l’habitude de partager leurs états d’âme. En fait, la jeune Léna, de 3e année, enchaîne avec sa propre tristesse. Elle raconte la façon dont son enseignante, Madame Rachelle, l’a aidée lorsqu’elle a perdu son père des suites d’une maladie, l’année précédente. Léna et sa mère sont originaires du Rwanda. Elles sont venues ici dans l’espoir d’une vie meilleure. La jeune fille semble heureuse à Des Pionniers et a commencé à croire en ses plus beaux rêves, dont celui de devenir chanteuse. « Parce que j’ai du talent »
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dit-elle, entonnant du même coup une chanson de sa merveilleuse voix forte, mais d’une clarté à défier le cristal. Élizabeth, de première année, s’impatiente. « Quand estce que ça va être mon tour de parler? » demande-t-elle avec insistance. Elle réussit dès lors à s’imposer et nous dit à quel point elle aime les sorties spéciales organisées par l’école. « J’ai surtout hâte d’aller patiner sur le canal Rideau, dit-elle, parce qu’après on va avoir du chocolat chaud! En tout cas, c’est ce que ma sœur m’a dit. »
Il y a deux ans, par un beau jeudi où il aurait eu au moins mille autres choses à faire, Mario Asselin a eu l’idée saugrenue de vider l’école... de son personnel. Il avait une raison de le faire que personne avant lui n’avait envisagée. C’était nouveau. Dans d’autres circonstances, on aurait dit que c’était « flyé »... Une retraite de deux jours à la Ferme Bearbrook pour tous ses professeurs et éducateurs. Pour parler d’une question qu’il jugeait primordiale. Pour parler de... « pédagogie culturelle »?!
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Car on sent un autre empressement à Des Pionniers. Comme le dit son nom, c’est l’appel des générations de francophones qui ont bâti Orléans, bastion historique de l’Ontario français. L’appel de l’héritage. Cette passion qui fait que l’on résiste à l’épreuve du temps et que l’on continue à déjouer toutes les prédictions de tous les prophètes de malheur, de toutes les époques. La passion du peuple qui refuse de mourir. « L’école est un lieu de transmission extraordinaire de la culture franco-ontarienne, dit Madame Nathalie, enseignante de 1re année mordue de pédagogie culturelle. On a les enfants pendant huit ans. Il faut saisir cette chance-là! Il faut leur faire voir qu’être francophone, ça goûte bon! » Et la pédagogie culturelle consiste, entre autres choses, à donner aux enseignants des outils, des exercices structurés pour développer, chez leurs élèves, un sentiment d’appartenance puissant à la francophonie.
Julie, Francine et Nathalie s’emballent en discutant du sujet. Elles sont parmi les enseignantes qui sont tombées dans la potion magique lors d’une retraite à la Ferme Bearbrook. Elles tiennent absolument à faire vivre la pédagogie culturelle à Des Pionniers et à propager la bonne nouvelle au sein du Conseil. « Vivre le projet avec l’école m’a mis l’eau à la bouche, raconte Madame Julie, enseignante de 6e. Je me suis demandé ce que je pouvais faire de plus. » Madame Nathalie avoue, pour sa part, qu’avant de prendre part à la retraite de deux jours elle se sentait coupable « d’abandonner l’enseignement traditionnel pour parler du cœur ». La pédagogie culturelle lui a donné un cadre théorique qui lui a permis de « comprendre pourquoi c’est important de le faire... Pourquoi on voudrait rester francophone? C’est une question de cœur. »
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« Cette retraite m’a fait comprendre beaucoup de choses, dit Madame Francine. C’est venu me chercher sur le plan des valeurs, de ce que c’est que d’être Franco-Ontarien. Sur l’importance de faire vivre nos traditions. » « Faut le faire! Faut pas attendre que d’autres le fassent à notre place! »
Le concept est largement issu du génie de Lise Paiement, auteure-compositriceinterprète et animatrice culturelle devenue une véritable légende dans sa communauté. Elle a récemment pris sa retraite du monde de l’éducation francoontarien qu’elle a contribué à transformer pour le mieux. Mais son œuvre survit, notamment grâce à un site Web qui traite précisément de pédagogie culturelle. Mais c’est quoi, au juste, la pédagogie culturelle?
En somme, c’est de faire en sorte que le premier réflexe de l’enfant soit de s’exprimer en français, et ce, dans n’importe quelle circonstance. Parce qu’on s’est rendu compte que le simple fait d’être en milieu scolaire francophone et d’exiger l’usage du français à l’école n’était pas suffisant. Pas plus que l’enseignement de la culture ou de l’histoire franco-ontarienne. Pourquoi? Très souvent parce l’enfant n’a tout simplement pas le vocabulaire français pour communiquer dans les situations courantes de la vie. Il faut donc que l’enseignante puisse anticiper ces situations, comme nous le verrons plus loin, et qu’elle donne à l’élève les outils qu’il faut pour pouvoir s’exprimer en français dans de telles circonstances. « Il faut aller les chercher par les valeurs » dit Madame Nathalie.
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Le respect de soi et de l’autre est l’une des valeurs primordiales véhiculées dans les écoles du Centre-Est. Le sentiment d’appartenance francophone de l’élève commence souvent par là. Dans sa classe de 1re année, Madame Nathalie a tracé une longue ligne au tableau. C’est « la ligne de respect ». À un bout, on voit une binette souriante et le mot « MOI »; à l’autre bout, une autre binette souriante et le mot « TOI ». En plein milieu, il y a un cœur. « Tous les élèves de l’école Des Pionniers savent ce qu’est la ligne de respect » dit l’enseignante. Elle représente un idéal. Si le cœur est au milieu, c’est que le MOI et le TOI se vouent un respect mutuel. Par contre, si le cœur bouge trop d’un côté ou de l’autre, ça ne fonctionne plus. « Certaines enseignantes remplacent le cœur par un drapeau francoontarien » explique-t-elle. Question d’illustrer clairement l’appartenance ou l’attachement à la francophonie.
Madame Nathalie nous donne un exemple d’une situation où le respect et la francophonie se rejoignent. « Deux élèves rentrent de la récréation. Il s’est passé quelque chose et ils sont fâchés, raconte-t-elle. On remarque que, très souvent, dans ces situations émotives, ils se parlent en anglais. » Malgré la consigne qui les défend de le faire. Pourquoi? « Parce qu’ils n’ont pas le vocabulaire français pour composer avec ce genre de situations, explique Madame Nathalie. Il faut leur montrer en même temps la façon de se comporter dans de telles situations et d’exprimer leur colère en français. »
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Ça passe par le respect. En cas de conflit entre deux élèves, l’enseignante peut les inviter à aller se parler dans le vestiaire de la classe, où il y a une autre ligne de respect avec un cœur que l’on peut bouger. « Et je vous dis qu’on le voit bouger le cœur quand ils se parlent » dit-elle. « La communication orale, avoir les mots pour le dire, c’est un aspect très important de la pédagogie culturelle » précise l’enseignante. C’est aussi le principe de ce que l’on appelle « les feux de camp ». Il s’agit en fait de séances de groupe où les élèves et leur professeur font part de leurs états d’âme, parlent d’eux-mêmes. Une autre chose que plusieurs jeunes n’ont appris nulle part ailleurs et n’apprendront pas dans l’enseignement traditionnel.
« La pédagogie culturelle, c’est... de vouloir faire sa part pour appartenir à la francophonie pour la vie! » Un passage tiré d’un texte officiel.
Le directeur Mario Asselin fait une annonce au micro. Il souhaite un joyeux anniversaire à Madame Mélissa et la félicite pour « ses 72 ans... ». L’enseignante est en réalité dans la vingtaine. Ici, les gens travaillent à des choses sérieuses, mais ne se prennent pas au sérieux.
C’est Noël à Des Pionniers. Mario Asselin m’a invité à venir voir la façon dont on célèbre le temps des fêtes en famille à son école. Certains élèves m’ont déjà avisé qu’il fallait que je me prépare à quelque chose d’unique. Ils commencent à savoir de quoi ils parlent, car c’est une tradition qui se répète ici d’année en année.
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est différent de ce que l’on voit habituellement. Ça se passe en soirée. Il y a foule à l’école normalement déserte à cette heure. Il semblerait que toute la communauté de parents, avec toute leur famille – élèves ou non –, est de la partie. Et c’est loin d’être une foule passive, bien au contraire. « Faut se dépêcher! dit une fillette qui vient d’entrer en entraînant énergiquement ses parents avec elle. Faut faire le plus de bricolage possible avant qu’ils ferment! » Faire du bricolage est effectivement le but de la soirée. Pas nécessairement faire tout ce qui est proposé, mais en faire tout le monde ensemble : les élèves, les parents, les enseignants et même le directeur. Chaque enseignante a son coin de bricolage affichant l’idée de bricole qu’elle vous propose de faire avec elle cette année-là. Par exemple, je vois des enfants qui se promènent avec des bois de rennes du père Noël sur la tête. Je remonte la filière jusqu’à Madame Francine.
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Mario Asselin a une table en compagnie de sa directrice adjointe, Madame Carole. On devine qui a fait la plus grosse part du travail. Parmi les objets étendus devant eux, on aperçoit des dizaines de boules de bois. Chacune des boules porte les traits d’un visage – yeux, bouche, nez – peints à la main. C’est la directrice adjointe qui a cru bon de prendre le temps de faire ce travail de moine. À une autre table, on trouve un bonhomme sur skis fait d’une « cocotte » de sapin. Pendant plus de deux heures, les familles défileront de table en table pour célébrer Noël comme seule l’école Des Pionniers sait le faire.
Tout au cours de l’événement, des élèves de la chorale de l’école s’arrêteront ici et là pour entonner quelques chansons entraînantes du temps des fêtes, dont une en langue africaine (Watou, Waté). Est-ce qu’on y croit, à cette activité? Un groupe de parents a aussi organisé un encan silencieux. Non moins de 130 familles ont contribué à remettre des prix pour ce concours. Au fond, une belle soirée du temps des fêtes où les familles vibrent toutes ensemble. Et qui sait combien de parents et d’enfants se souviendront encore longtemps, chaque Noël, de la soirée où ils ont fabriqué ensemble le petit bonhomme sur skis en cocotte de sapin… L’appartenance, n’est-ce pas un peu ça?
C’est un spectacle en soi que de voir les enfants de la classe de maternelle de Madame Mélissa arriver à l’école, le matin. « Ils se déshabillent deux fois plus vite que la moyenne » affirme Madame Carole, sourire en coin.
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C’est que Madame Mélissa a dans sa classe une arme secrète... Un smartboard! Tous les matins, chaque élève se rend dès son arrivée au tableau blanc interactif pour signaler sa présence. Dès qu’il s’exécute, une binette souriante apparaît, avec son nom. Les absents se voient accoler une binette triste. Parlant tantôt avec une grosse voix d’ours, tantôt avec celle d’une grenouille, les élèves me montrent à tour de rôle comment ils font. Tout en soulignant les anniversaires d’élèves de la classe. Ce sont des moments qui ne s’achètent pas.
« En plus des étoiles qui brillent tous les jours, d’un personnel extraordinaire et sans pareil, il ne faut pas oublier la communauté de l’école Des Pionniers. Et celle-ci est un bijou... J’y crois. »
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L’entraide dans l’appartenance
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J’avais une petite idée de ce que je cherchais. Mais je ne savais vraiment pas ce que j’allais trouver. J’ai trouvé des écoles en effervescence. J’ai trouvé des gens d’un dévouement total. Mais j’ai surtout trouvé des élèves heureux. Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoir en l’avenir et de confiance en eux. Et j’ai compris. J’ai compris que c’est possible. Qu’on ne rêve pas lorsqu’on dit que chaque élève peut réussir. Et, qu’aux yeux de mon ordinaire, j’avais peut-être la chance de voir en mouvement les meilleures écoles… au monde. – Michel Gratton