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QU’ON PARLE DE NOUS
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Comme des
poissons dans l’eau
Une visite au Centre professionnel et technique Minto
Denis Gratton
Comme des poissons dans l’eau Une visite au Centre professionnel et technique Minto
Denis Gratton
L’un des plus beaux voyages… La lecture des livres de cette belle collection m’épate. Mais elle ne m’étonne pas. Ce que je revis en lisant ces livres n’est que fidèle à ce que j’ai vécu au cours des 30 dernières années de ma vie. Ce que je ressens, ce sont cette même joie et cette même fierté que j’ai toujours ressenties à circuler dans les corridors et les classes de nos écoles. Comme enseignant, comme directeur, comme surintendant ou, aujourd’hui, comme directeur de l’éducation. Ce que je revois, ce sont les visages de gens qui ont comblé ma vie, des élèves ayant une soif d’apprendre, la collaboration de personnes passionnées et le dépassement quotidien de mes collègues de travail. J’entends leurs voix et leurs rires. Et je ressens toutes les espérances de tous ces passagers partant ensemble pour l’un des plus beaux voyages. Celui de l’éducation et de la réussite de chaque enfant qui entre chez nous. Ce récit de la collection « Je veux qu’on parle de nous » est la suite du travail entamé par Michel Gratton, qui s’est éteint le 13 janvier 2011. Avec sa simplicité et son émerveillement, Michel a su nous raconter l’esprit et la vitalité qui règnent au sein des 20 écoles qui lui ont ouvert leurs portes. Je profite de l’occasion pour remercier Denis Gratton, son frère, d’avoir bien voulu prendre le flambeau pour assurer la continuité de cette belle collection. Tout comme Michel, Denis sait capter l’essence même de l’âme d’une école pour la raconter avec perspicacité et tendresse.
Bonne lecture!
Bernard Roy Directeur de l’éducation Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves du Centre professionnel et technique Minto d’avoir rendu cet ouvrage possible.
Le Centre professionnel et technique Minto est une école unique en son genre. Non, ce n’est pas une école pour les décrocheurs. Mais pas du tout. Ce n’est pas non plus l’école de la dernière chance, comme certains peuvent le croire. Le Centre professionnel et technique Minto est plutôt une école de métiers. Une école où les élèves de la 10e à la 12e année peuvent vivre leur passion, développer leurs talents, apprendre la vie et devenir les adultes et les professionnels de demain. Mécanicien, travailleur de la construction, électricien, chef culinaire, coiffeur, policier, pompier, militaire, pâtissier, menuisier, couturier, plombier, et j’en passe... C’est ici, au Centre Minto, que l’on trouve ces professionnels en herbe.
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« Ici, c’est une école pour des élèves qui ont une passion, un Ici, c’est une intérêt et un don dans les métiers, école pour des explique le directeur du Centre élèves qui ont une professionnel et technique Minto, passion, un intérêt Dany Dumont. Nous avons des et un don dans élèves qui ont remporté des les métiers. médailles d’or, d’argent et de bronze en énergie électrique, en mécanique automobile, en plomberie et en soudure, et ce, à l’échelle provinciale.
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Un élève qui est capable d’écouter un moteur et de me dire le problème qu’il a est aussi doué qu’un élève qui est fort en mathématiques. Un élève qui est capable de construire un meuble sans aucun défaut est aussi doué, selon moi, qu’un élève qui est fort en sciences » d’ajouter M. Dumont. (Ces mots me rappellent cette savoureuse citation d’Albert Einstein : « Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. ») 3
« Au Centre Minto, l’apprentissage ne se limite pas aux métiers. On y offre aussi les mêmes cours que dans les écoles ordinaires. Seule différence, précise M. Dumont, c’est que les cours sont donnés en contexte avec le métier qu’apprennent les élèves. En mathématiques, par exemple, lorsqu’on parle des angles, on va parler de la construction d’un toit, explique-t-il. Lorsqu’on présente le théorème de Pythagore, on va parler de la construction d’un mur. Comment t’assures-tu que ton mur est droit? C’est la même chose pour les sciences, l’histoire, la géographie, et le reste. Tout est mis en contexte, dans la mesure du possible, pour adapter les cours aux champs d’intérêt de l’élève. » — Les élèves aiment cette façon d’apprendre? lui ai-je demandé. — Oui, beaucoup, répond-il. Bref, les élèves du Centre Minto sont comme des poissons dans l’eau...
Au moment où j’ai appelé M. Dumont pour ma visite à son école, il m’a demandé si mes pneus d’hiver étaient installés. Drôle de question, me suis-je dit. — Non, pas encore, lui ai-je répondu. — Alors, apporte-les, les élèves en mécanique automobile se feront un plaisir de les installer. — D’accord. Merci beaucoup. Lorsque je me suis montré le bout du nez à l’école Minto, à la midécembre, l’enseignant en mécanique automobile, David Riendeau, m’attendait à l’accueil. — Je vais prendre vos clés de voiture, me dit-il. Vos pneus seront installés en matinée.
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— Est-ce que n’importe qui peut venir ici pour ce service?, lui ai-je demandé. — N’importe qui, répond-il. Mais sur rendez-vous. En voilà une bonne chose à savoir. En échange d’un don de 20 $ ou de 25 $, les élèves du Centre Minto se transforment, pour un instant, en vos mécaniciens personnels. Leur travail est étroitement supervisé par leur enseignant. « Ces dons que nous recevons permettent d’acheter de l’équipement pour notre classe » précise M. Riendeau. Tout le monde gagne, quoi.
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Entrer dans la classe de mécanique automobile de M. Riendeau est comme entrer dans un garage de quartier. Tout l’équipement est là. L’odeur d’huile et d’essence envahit les narines. Des moteurs de tout genre sont mis à la disposition des élèves. D’un petit moteur de tondeuse à un gigantesque moteur d’autobus (cadeau d’OC Transpo), les élèves n’ont qu’à choisir celui sur lequel ils veulent travailler et à se perfectionner. « Les cours se donnent ici, dans la shop, dit M. Riendeau. Les élèves peuvent donc mettre immédiatement en pratique ce qu’ils viennent d’apprendre en théorie. Ici, on a la chance de donner plus d’exercices pratiques aux élèves. Plus ils s’exercent, plus ils augmentent leur taux d’employabilité. J’ai vite compris ce que les employeurs cherchent lorsque les élèves vont en stage dans leur garage. Ils ne cherchent pas un élève qui connaît tout. Ils cherchent un jeune qui est fiable, qui écoute et qui veut apprendre. J’essaie donc de donner ça aux élèves. Je les prépare pour qu’ils se trouvent facilement un emploi. Presque tous mes élèves en décrochent un au terme de leur 12e année. » Un élève, qui se prénomme Vincent, s’attarde à un moteur diesel. Ancien élève du Collège catholique Samuel-Genest, il a décidé, en 10e année, de poursuivre son secondaire au Centre professionnel et technique Minto. « Je suis venu ici parce que je veux devenir mécanicien, explique-t-il. Je voulais passer plus de temps dans la shop et me salir les mains. J’étais « tanné » d’être assis dans une salle de classe sept heures par jour, lance-t-il candidement. Je suis content de mon choix.
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C’est probablement le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie. Si je n’étais pas venu ici, j’aurais peut-être décroché.
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C’est probablement le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie. Si je n’étais pas venu ici, j’aurais peut-être décroché. M. Riendeau est un excellent prof. C’est probablement le meilleur prof que j’ai jamais eu. Il est bon mécanicien et nous laisse travailler sur ce que l’on veut. Moi, ce sont les moteurs diesel qui m’intéressent. M. Riendeau m’a donc dit “vas-y” et m’a enseigné le fonctionnement de ce moteur. J’adore ça, ici. Mon but est de devenir mécanicien dans l’Armée canadienne. Je veux voyager » ajoute Vincent.
Le directeur, M. Dumont, revient dans l’atelier de mécanique automobile. « Suivez-moi, M. Gratton. Je vais vous montrer la façon dont tout le monde est mis à contribution dans notre école. » On se dirige au troisième étage de l’école, là où se tiendra dans quelques jours le défilé de mode annuel de la classe Mode et design. « La classe Mode et design est l’un de nos programmes FOCUS, m’explique M. Dumont. Ces programmes FOCUS durent un ou deux semestres et sont offerts aux élèves de 11e et de 12e année seulement. L’élève vient au Centre Minto vivre une expérience sans égale et à temps plein, et, une fois son semestre terminé, elle ou il retourne dans son école d’origine. » — Quels cours sont offerts dans le cadre de ces programmes FOCUS?, lui ai-je demandé. — En plus de Mode et design, on offre les cours Design de la coiffure et esthétique et Arts culinaires et hôtellerie. Nous avons également d’autres types de programmes comme la majeure haute spécialisation en Justice, sécurité communautaire et services d’urgence. On arrive au troisième étage. L’endroit bourdonne comme une ruche d’abeilles.
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Les élèves du cours Énergie électrique s’occupent du câblage électrique et de l’éclairage pour le défilé de mode. Les élèves en Construction s’affairent à construire l’estrade, la passerelle et les décors. Les élèves du cours Arts culinaires et hôtellerie préparent le repas qui sera servi après le spectacle. Les élèves du cours Design de la coiffure et esthétique coifferont et maquilleront les participantes au défilé. « Nos élèves en Justice, sécurité communautaire et services d’urgence s’occuperont de l’accueil, de la billetterie (parce que ce défilé de mode est présenté en soirée devant plus d’une centaine d’invités), de la sécurité et, bien sûr, de surveiller le buffet! lance M. Dumont à la blague. Tous les élèves sont impliqués dans ce défilé, ajoute-t-il plus sérieusement. C’est un beau projet rassembleur, et les élèves adorent y contribuer. Ça crée un bel esprit d’équipe et d’entraide dans l’école. Ça fait cinq ans que je suis directeur ici et je le vois chaque année. »
Nous retournons au rez-de-chaussée, alors qu’un groupe d’élèves entre dans l’école à bout de souffle et se dirige vers une salle de classe située tout près de l’entrée principale. — C’est la salle de classe de l’enseignant Daniel Alary du cours Justice, sécurité communautaire et services d’urgence, m’explique M. Dumont. Les élèves viennent de jogger leurs cinq kilomètres quotidiens. — Cinq kilomètres... quotidiennement!? — Quotidiennement, me répond M. Alary qui vient se joindre à nous. C’est même parfois plus. Justement, ils viennent de courir quinze kilomètres. Ils vont habituellement jogger en après-midi, mais ils y sont allés ce matin. On fait de la théorie, aujourd’hui, et je voulais les garder éveillés. 8
Une élève arrive au même moment, en retard. Mais elle a le sourire aux lèvres, puisque son retard est motivé. — Vous savez pourquoi elle sourit de la sorte?, me demande M. Alary. — Non. — C’est parce que, lorsqu’un retard ou une absence n’est pas motivé, ils doivent faire des push-ups dans le corridor. — Combien de push-ups? — Ça varie. Ils en font jusqu’à ce que j’ouvre la porte. Ça dépend de mon humeur du jour, lance-t-il en s’esclaffant. — Vous êtes dur avec eux, lui dis-je à la blague. — Ces jeunes veulent devenir militaires, pompiers, policiers. Il faut qu’ils soient disciplinés. Ce n’est pas une question de choix, tranche-t-il. Inutile d’ajouter que je ne lui ai pas mentionné que je m’étais présenté à l’école avec quelques minutes de retard ce matin-là... et que mon retard n’était pas motivé.
« Ce n’est pas une question de choix » a dit M. Alary en parlant de la discipline dans sa classe. Son collègue et enseignant du cours Énergie électrique, Michel Kranze, a la même philosophie. Pour lui, un élève se doit d’être discipliné parce que l’électricité n’est pas un domaine où l’on peut se permettre de couper les coins ronds, comme on dit. — J’enseigne au Centre Minto depuis deux ans et je suis entrepreneur électricien, j’ai ma propre compagnie, explique M. Kranze. Je travaille de 18 à 20 heures par jour. J’ai été élevé sur une ferme dans le nord de l’Ontario, et le travail ne m’a jamais fait peur. C’est ce que j’essaie de faire part à mes élèves. D’ailleurs,
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le tout premier message que je leur dis est le suivant : « J’ai de la difficulté avec la paresse. Je n’endure pas ça dans ma classe. » Ils sont au secondaire, ils doivent commencer à être sérieux. Le message passe bien. — Vos élèves font-ils un stage à l’extérieur de l’école? — Oui. De la mi-avril à la mi-juin, ils vont travailler chez différents entrepreneurs de la région. Ceux qui travaillent bien, ceux qui ont bien capté mon message, sont habituellement embauchés par ces entrepreneurs pendant l’été. Mon rôle au Centre Minto est de préparer la relève dans le domaine de l’électricité et de préparer les élèves à la vraie vie. Jusqu’à maintenant, ça va très bien. Les élèves comprennent qu’ils doivent être disciplinés s’ils veulent réussir. C’est ça, la vraie vie. Il faut que tu travailles. — Merci, M. Kranze.
Une odeur de bon pain maison flotte dans l’école. — D’où vient cette odeur?, ai-je demandé au directeur Dumont. — De la classe Arts culinaires et hôtellerie, me répond-il. (Et moi qui avais un petit creux, ça tombe bien.) — À plus tard, M. Dumont! La classe de ce cours d’arts culinaires est tout à fait géniale. Il y a, d’un côté, une salle de classe comme on en trouve dans toutes les écoles secondaires du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE). Puis, de l’autre côté, on trouve une immense cuisine digne d’un restaurant d’un hôtel cinq étoiles. Les élèves peuvent donc passer instantanément de la théorie à la pratique. — Bienvenue dans ma classe! me lance, de son accent français, l’enseignant Jacques-Michel Bartura. Vous aimez le pain maison?
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— Oui, j’adore le pain maison. — Eh bien, c’est votre journée chanceuse! Enseignant au Centre Minto depuis quatre ans, M. Bartura a fondé le programme Arts culinaires et hôtellerie à cette école.
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« En créant ce programme, je voulais permettre aux jeunes de voir clairement tous les domaines des arts culinaires, de la restauration et de l’hôtellerie. Lorsqu’elles et ils partent pour effectuer un stage de 120 heures dans un restaurant ou un commerce de la région, ils se choisissent un endroit selon leurs préférences, c’est-à-dire selon le domaine dans lequel ils veulent faire carrière. Ils peuvent donc voir s’ils sont vraiment à l’aise dans ce domaine et s’ils ont fait le bon choix. Ils peuvent choisir entre des restaurants familiaux, des restaurants haut de gamme, des hôpitaux, des hôtels, des boulangeries, et j’en passe. Ça dépend d’eux. » Selon M. Bartura, plus de 90 % des élèves de son programme sont embauchés au terme de leur stage. « S’ils travaillent bien, s’ils sont fiables et qu’ils y vont avec la volonté d’apprendre, ils sont embauchés à 99,9 % » ajoute-t-il. — Le pain est prêt, M. Gratton. Vous en voulez un morceau? — Je n’attendais que ce moment, M. Bartura. Je n’attendais que ce moment.
La cloche se fait entendre. C’est l’heure de la pause. Certains élèves déambulent dans les corridors en discutant. D’autres vont se chercher une collation à la cafétéria de La Cité collégiale, puisque ce collège franco-ontarien abrite le Centre professionnel et technique Minto. Puis, d’autres élèves sortent prendre une bouffée d’air frais. Comme Jesse, un élève de 12e année de la classe de Je ne me vois construction qui a quitté le Collège pas passer ma vie catholique Samuel-Genest l’an assis à un bureau dernier pour fréquenter le Centre à travailler. Je Minto. On a jasé brièvement, lui et moi. dois bouger et
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— Je suis venu ici pour le cours de construction, dit-il. C’est quelque 12
être dehors.
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chose qui m’intéresse. Je ne me vois pas passer ma vie assis à un bureau à travailler. Je dois bouger et être dehors. — Es-tu satisfait de ton choix, Jesse? — C’est sûr. Je vais travailler dans ce domaine en sortant de l’école. — Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce programme? — L’an dernier, mes camarades de classe et moi avons construit une maison sur un chantier de Minto, à quelques kilomètres d’ici. Les élèves de la 11e année construisent une maison par année durant le deuxième semestre, c’est-à-dire de janvier à avril. — Ah oui!? — Oui. C’était pas mal cool. Cette expérience m’a permis de me trouver du travail sur un chantier l’été dernier. J’aime bien ce cours. Je le recommanderais à n’importe qui. La cloche se fait entendre de nouveau. C’est le temps de rentrer et de retourner en classe. J’ai accompagné Jesse jusqu’à la sienne, question de rencontrer l’enseignant du cours de construction, Luc Rousseau, et de lui parler un peu plus longuement de ces maisons construites par les élèves de son cours.
Le cours de construction est offert aux élèves qui veulent faire carrière comme charpentier, menuisier, briqueteur-maçon ou tout autre métier connexe. Selon M. Rousseau, tous les élèves qu’il prend en charge se dénichent un emploi au terme de leurs études au Centre professionnel et technique Minto. — L’an dernier, tous les jeunes ont réussi à se trouver un emploi, dit-il fièrement. Lorsqu’ils partent pour construire une maison pour la compagnie Minto, leur travail est observé par les entrepreneurs. Ceux-ci ne sont pas fous. Ils voient les jeunes
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travailler, ils les observent, ils les choisissent. Ces entrepreneurs cherchent la relève. — Est-ce que les maisons construites par vos élèves sont vendues par Minto comme toutes les autres maisons construites par des professionnels?, lui ai-je demandé. — (Il esquisse un sourire.) Chez Minto, on me dit que les maisons de nos élèves sont les plus convoitées par les acheteurs. Notre but n’est pas de construire la maison le plus rapidement possible. Notre but, c’est d’apprendre à construire du solide. On est donc moins rapide, mais on met des clous partout!
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— Les jeunes apprécient-ils cette expérience unique? — Oui, beaucoup. Cette expérience les fait passer de jeunes adolescents à adultes parce qu’ils vivent quelque chose de concret. C’est la vraie vie. Lorsqu’ils reviennent en 12e année, en septembre, ils ont une maturité extraordinaire, c’est phénoménal. Ils sont tellement fiers. Ils ont plus de compétences, sont plus solides, plus fiables et ont une confiance en eux qui n’était pas aussi évidente auparavant. Ils sont vraiment heureux. Comme des poissons dans l’eau, quoi.
Ma visite au Centre professionnel et technique Minto tire à sa fin. M. Dumont vient me rejoindre pour m’accompagner à la sortie. — J’espère que vous avez apprécié votre visite parmi nous, M. Gratton. — Oui, j’ai beaucoup appris. Merci. Mais j’ai oublié de vous demander, M. Dumont, combien d’élèves fréquentent votre école? — On en compte 130, mais ils seront plus nombreux l’an prochain (2012-2013), puisqu’on ouvrira nos portes aux élèves de la 9e année. C’est un projet-pilote de trois ans. C’est difficile de recruter les élèves de la 9e année pour qu’ils poursuivent leurs cours ici en 10e année. Ils ont déjà un groupe d’amis à leur école, ont une petite amie, sont membres d’une équipe sportive, et tout ça. Avec ce projet-pilote, on veut donc aller chercher les élèves qui ont une passion pour un métier dès leur entrée au secondaire. — C’est une bonne idée. Merci pour tout, M. Dumont. — Merci à vous. Tenez, M. Gratton. Voici vos clés de voiture. Vos pneus d’hiver sont installés. Allez-vous revenir nous visiter de temps en temps?
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— Je reviendrai au printemps. Dès que j’aurai besoin que l’on réinstalle mes pneus d’été! — Nos élèves seront là pour vous.
Non, le Centre professionnel et technique Minto n’est vraiment pas une école pour les décrocheurs. Bien au contraire. Dans cette école incomparable du CECCE, on trouve des élèves passionnés qui ont une volonté et une soif d’apprendre, de comprendre, de découvrir, de travailler et de contribuer à la société. Cette école hors du commun leur convient à la perfection. Elle existe pour eux afin qu’ils puissent, comme tout autre élève du CECCE, s’épanouir, atteindre leurs rêves et devenir les adultes, les professionnels et les bâtisseurs de demain.
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Une visite à l’École secondaire catholique Garneau
Une visite à l’École secondaire catholique Marie-Rivier
Une visite au Collège catholique Samuel-Genest
Une visite au Collège catholique Franco-Ouest
Conception graphique et impression : Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 2012.
Lorsque mon frère Michel me parlait de la collection « Je veux qu’on parle de nous », ses yeux s’illuminaient. Il se disait renversé par ces écoles en effervescence qu’il découvrait. Ébahi par le dévouement et la passion des gens qu’il rencontrait. Et émerveillé par les élèves qu’il racontait. « Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoir en l’avenir et de confiance en eux » a-t-il écrit. Comment pourrais-je dire mieux? Lorsque Michel a quitté ce monde, j’ai voulu poursuivre son œuvre. Et à mon tour, de rencontre en rencontre, j’ai la chance et le privilège de voir en mouvement ce que mon frère a découvert avant moi, soit « les meilleures écoles... au monde ». – Denis Gratton