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Un cru cannois exceptionnel pour les Belges
reçu une aide à la production. Une quinzaine de séries sont actuellement en préparation ou en tournage (dont Des gens bien).
Diffusion en berne
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La crise sanitaire a bien évidemment causé une forte diminution des aides à la promotion, qui ont culminé à 342 000 € (– 37 %) ; les secteurs les plus touchés furent l’organisation d’événements en salles (– 69 %), l’aide à la sortie en salles (– 38 %) et l’aide à la sélection en festivals (– 36 %). Paradoxe : alors que les salles ont été fermées un tiers de l’année 2020, réduisant à 13 le nombre de films d’initiative belge francophone sortis en salles, leur fréquentation est en forte hausse en Belgique (+ 51 % avec 185 526 spectateurs). Tout le mérite en revient au long métrage d’animation de Ben Stassen Bigfoot Family (125 826 entrées), suivi par Adorables, de Solange Cicurel (18 091), Lucky, d’Olivier Van Hoofstadt (14 029), et Filles de joie, de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich (9 351). Abstraction faite du succès de Bigfoot Family, le nombre d’entrées a diminué de 52 % en Belgique. Globalement, sur les marchés belge et français, les films d’initiative belge francophone ont totalisé 990495 spectateurs en 2020. Les films de la FWB (Jumbo, Overseas, Machini…) ont par ailleurs cumulé près de 870 sélections en festivals où ils ont remporté près de 150 prix.
Quatre axes en 2021
En conclusion de ce bilan, Bénédicte Linard a souligné le rôle qu’ont joué les politiques publiques pour aider les différents opérateurs de la chaîne du cinéma à faire face au préjudice financier de la crise. “Chacun a pris sa part pour que cela marche, et ça a marché”, a-t-elle déclaré, pointant que “le CCA reste le cœur du cinéma belge francophone”. Elle a annoncé de nouvelles mesures structurelles selon quatre axes : un soutien à la diversité avec un plan volontariste pour mieux refléter la société belge ; le renforcement des aides à l’écriture et au développement via un apport récurrent de 400 000 € supplémentaires ; une meilleure coordination entre les différents leviers de financement (fédéral, fonds communautaires et régionaux) ; un soutien renforcé aux salles de cinéma en incluant les salles de proximité. Des axes certes intéressants, mais qui ne répondent pas vraiment aux demandes pressantes du secteur en faveur d’un refinancement de la Commission cinéma à hauteur de 2 M€, et d’un relèvement du taux de contribution à la production réclamé aux opérateurs, fixé par la nouvelle directive SMA à un tout petit 2,2 % du chiffre d’affaires.
HL’ensemble des sélections cannoises ayant été annoncé, la Belgique s’affiche une nouvelle fois au sommet des marches, tant avec ses films majoritaires que par ses nombreuses coproductions.
La Fédération Wallonie-Bruxelles se réjouit d’un cru exceptionnel totalisant pas mois de onze films soutenus par le Centre du cinéma. Cinq d’entre eux sont des films majoritaires dont Les Intranquilles, de Joachim Lafosse (Stenola Productions) en compétition, Un monde, de Laura Wandel (Dragon Films), dans la sélection Un certain regard, Mon légionnaire, de Rachel Lang (Wrong Man), en clôture de la Quinzaine des réalisateurs, Rien à foutre, de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre (Wrong Men) à la Semaine de la critique, et Aya, de Simon Coulibaly Gillard (Michigan Films) à l’Acid.
Du côté des coproductions, les six films minoritaires annoncés sont Lingui, les liens sacrés, de Mahamat Saleh Haroun (Beluga Tree) et Titane, de Julia Ducournaux (Frakas Productions), en compétition, de même que La Civil, de Teodora Mihai (Les Films du Fleuve, Menuetto) pour Un certain regard, Clara sola,de Nathalie Alvarez Mesen (Need Productions) à la Quinzaine des réalisateurs, ainsi que le court métrage Brutalia, de Manolis Mavris (Tarantula Belgique), à la Semaine de la critique. Ils ont été rejoints par le long métrage d’animation d’Ari Folman Where is Anne Frank?, présenté hors compétition.
Les résultats de la politique menée par le CCA
“C’est un résultat que l’on n’a plus connu depuis 13 ans, souligne la directrice du Centre du cinéma, Jeanne Brunfaut. Ces films sont représentatifs de la politique qui a été mise en place par le CCA, qui soutient à la fois des réalisateurs confirmés, des réalisateurs émergents, des réalisatrices, de nouveaux types de contenus…”
Autre sujet de satisfaction, cette mise en lumière des talents belges s’opère dans une parité quasi parfaite avec quatre films réalisés par un homme, cinq par une femme et un par un duo homme-femme. “Cette sélection reflète la diversité, la créativité de notre cinéma et la qualité des ses talents”, estime la ministre des Médias et de la Culture, Bénédicte Linard, qui a félicité toutes les personnes impliquées dans le tournage de ces films :
“Rien à foutre”, de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre (Wrong Men), à la Semaine de la critique.
“La Civil”, de Teodora Mihai, dans la sélection Un certain regard.
“Chaque maillon de la chaîne est fondamental.”
Du côté des guichets régionaux, le fonds Screen.brussels a soutenu financièrement cinq films cannois (Les Intranquilles, Clara Sola, Mon légionnaire, Rien à foutre et Where is Anne Frank?). La Commission du film bruxelloise a par ailleurs accompagné le film Annette, de Leos Carax, pour ses nombreuses scènes tournées à Bruxelles. Wallimage y est également impliqué, tout comme dans Un monde et dans Bergman Island, de Mia Hansen-Løve.
En Flandre, Screen Flanders a aussi investi, tout comme le VAF, dans Where is Anne Frank? et Annette, qui auront ainsi quasiment fait le tour des guichets de financement en Belgique. Le VAF était aussi partenaire de trois films majoritaires : Les Intranquilles, La Civil et Un monde. ”On n’a jamais vu autant de coproductions flamandes à Cannes”, souligne-t-on au Fonds audiovisuel de Flandre.
Les producteurs belges à Cannes
De nombreuses sociétés de production belges figurent au générique de plusieurs films sélectionnés à Cannes : • Belga Films pour Benedetta, de Paul Verhoeven (Compétition) • GapBusters pour Cette musique ne joue pour personne, de Samuel Benchetrit (Cannes Première) • Need Productions pour Soy libre, de Laure Portier (Acid) • Panache Productions avec Money Boys, de C.B.Yi (Un certain regard) • Wrong Men avec Annette, de Leos Carax (Compétition), et The Sea Ahead, d’Ely Dagher (Quinzaine des réalisateurs) • Bulletproof Cupid dans Libertad, de Clara Roquet (Semaine de la critique) • Scope totalise à elle seule six films à Cannes : Annette, de Leos Carax, Bergman Island ,de Mia Hansen Love, Tout s’est bien passé, de François Ozon, France, de Bruno Dumont, Robuste, de Constance Meyer, De son vivant, d’Emmanuelle Bercot.