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VOS PAPIERS ! LECTRICES,
En 2003, on écoutait « Crazy in Love » sur Radio 21, le moteur de recherche le plus populaire, c’était Yahoo, on distribuait à qui le voulait notre adresse Caramail, c’était l’invention de Tesla, Linkedin et des cupcakes. On regardait « Friends », « Nemo » et « Le Seigneur des anneaux ». On mettait du gloss, on lisait le premier volet d’« Harry Potter », on téléchargeait des films sur eMule ou Kazaa et, plus importants encore, les femmes belges se promenaient avec la première édition du ELLE Belgique sous le bras.
À l’époque, j’avais des Buffalo (la version baskets avec les flammes), je portais un jean taille basse et des mitaines pour faire grunge, je trimballais mes cours dans un sac Pimkie rose en plastique, mais je rêvais déjà de la Baguette Fendi, repérée dans « Sex and the City ». J’étais bien loin de m’imaginer que venait de naître le magazine qui me passionnerait tellement et auquel j’ai déjà consacré 12 ans. « Lancer un ELLE belge en 2003, ça faisait doublement sens », explique Béa Ercolini, sa fondatrice. « De nombreuses femmes adoraient et adorent, l’oeil du ELLE, le ton du ELLE, le style du ELLE… français. Un peu frustrant de devoir prendre le Thalys pour acheter ce qu’on y avait repéré, ou pour rencontrer les artistes cités… La Belgique possède un nombre de talents et d’entrepreneur.es anormalement élevé. (Il doit y avoir quelque chose dans l’eau du robinet !) Les mettre en lumière, ça a toujours été la mission du titre. » Je suis entrée au ELLE Belgique quand j’avais 23 ans, Béa m’a donné ma chance. Elle pensait que le web avait de l’avenir et qu’il fallait tout miser dessus. J’y ai rencontré ma soeur de labeur, Maryno, avec qui j’ai grandi. Nous étions les petites, les bébés. Puis tout s’est emballé. Voyages incroyables, rencontres improbables, fashion weeks mémorables, événements inratables, articles iconiques et lectrices fantastiques… nous voilà assises l’une à côté de l’autre, étonnées d’être les plus anciennes de l’open space. J’ai hâte de savoir ce que me réservent les prochaines années. Et pour m’aider à me projeter, j’ai fait appel à Brandon Wen. Le tout nouveau directeur de la mode de l’Académie d’Anvers a un grand défi à relever : incarner l’avenir. J’ai laissé sa passion et sa créativité s’insuffler dans ce numéro. On y découvre sa mode, son art, ses amis, ses inspirations qui ouvrent la voie à une nouvelle génération. Je dédie donc ce numéro à mes collègues, mes soeurs de coeur, journalistes, graphistes, commerciales, tous les départements, de la réception à l’administration. Et puis à vous, nos lectrices téméraires et motivées, aujourd’hui acheter un magazine, le lire, toucher son papier, c’est un acte engagé. Continuez !
Collection Menottes dinh van