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VICHY SALÉ LA PIÈCE

Colorblocks néons, uniformes de cuir noir, total looks de baroudeuses, débauche de fashion tech et codes de bikers : parmi les tendances du printemps qui séduisent en force, le retour du vichy détonne. Doux et romantique, presque innocent, rétro, le motif à carreaux quadrille nos émotions.

Ses lignes droites fonctionnent bien sur les courbes. Ses couleurs souvent pastel contrastent gentiment avec le blanc (du beige quand il est rebelle). Le vichy sent bon l’ambre solaire et les années 60, les nappes de pique-nique et les doublures graphiques. C’est un imprimé sexy aux ambitions resserrées, il ne crie pas ses messages de lycra mais chuchote ses contrastes en tissages pas tout à fait sages. Le motif file le parfait amour avec le tweed, grands carrés du grand soir chez Chanel, élégant et juvénile, tout comme il peut s’interpréter rock en trompe-l’œil façon M.C Escher : le damier lui sied en noir et blanc, à l’envers des transparences pailletées qui marqueront cet été. Son histoire balnéaire lui colle à la peau, on en trouve pourtant les premières traces dès le XIVe siècle, avec un usage utilitaire. Originaire de Malaisie ou de Bretagne – les spécialistes argumentent encore –, plébiscité en Angleterre et aux Pays-Bas, le vichy a séduit l’Impératrice Eugénie bien avant Brigitte Bardot, et n’a jamais vraiment été évincé, même par le punk tissu écossais. Tous les e ets d’optique sont permis à cette trame sans drame, qui revient décalée dans un paysage de mode en quête d’innovation, un rappel de classique sans prétention, page blanche qui ne s’exprime que sur un autre

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