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BELGIQUE CHÉRIE

O Est Simon

Lize Spit, autrice flamande et bruxelloise, avait créé l’événement en 2018 avec son premier livre, « Débâcle ». Elle revient aujourd’hui avec « Je ne suis pas là », qui met en scène un jeune couple confronté à la maladie mentale. Léo, la narratrice, est réveillée une nuit par son compagnon, exagérément enthousiaste à propos d’un nouveau tatouage et d’une idée supposée changer leur vie. Là, leur quotidien bascule : le comportement de Simon devient imprévisible et Léo peine à reconnaître celui qui partage sa vie depuis dix ans, dont la personnalité est désormais camouflée par des projets délirants. De la montée de la manie au diagnostic de bipolarité, jusqu’à l’hospitalisation, on accompagne Léo qui tente de préserver Simon tandis que tout déraille. Lize Spit a un talent fou pour décrire l’intimité d’un couple. Elle nous tient en haleine du début à la fin, tandis qu’on avance inéluctablement vers un événement qui sera lourd de conséquences.

« Je ne suis pas là» , Lize Spit, Actes Sud, 24€

La T Te Haute

Lors d’une froide journée de décembre en 2020, Myriam Leroy se promène avec une amie dans un cimetière bruxellois, et s’arrête par hasard devant la tombe d’une femme nommée Marina Chafroff. D’elle, la journaliste ne sait rien, mais un mot, sous son nom, suffit à attiser sa curiosité : « Décapitée ». Par les nazis, en 1942, pour avoir poignardé un fonctionnaire allemand durant l’Occupation. D’elle, presque rien ne subsiste, les sources sont muettes. Elle était russe, mariée, avait deux enfants en bas âge. Elle est aussi tombée dans l’oubli. Mais l’autrice imagine pour elle un quotidien et des pensées, lui donne de la substance et une personnalité. En écrivant sur Marina Chafroff et son sacrifice (elle s’est livrée pour empêcher l’exécution de soixante otages), Myriam Leroy aborde le sujet des actes de résistance des femmes et sort des oubliettes de l’Histoire une héroïne qui gagne à être connue.

« Le mystère de la femme sans tête », Myriam Leroy, Seuil, 19,50 €

La Plume Ou Le Stylo

Parmi les scientifiques qui font rayonner notre petit pays à l’étranger, il y a Vinciane Despret, philosophe et éthologue. Professeure d’université, autrice de nombreux ouvrages, ses sujets de prédilection sont les sciences, le comportement des animaux et notre rapport à la mort et aux défunts. Avec humour et intelligence, elle rend son domaine d’expertise accessible à tous et toutes, preuve en est cet essai publié chez un éditeur jeunesse. Au cours de cette « petite conférence », donnée devant des enfants de 10 ans et plus, Vinciane Despret évoque la communication animale et s’interroge : et si nous considérions les traces laissées par les animaux comme de l’écriture ? Danse des abeilles, chant et vol des oiseaux, marques de griffes, empreintes, éléments déplacés dans la nature et même chiens poètes sont convoqués dans cet ouvrage qui fera réfléchir aussi bien les adultes que les enfants curieux !

« Et si les animaux écrivaient ? », Vinciane Despret, Bayard, 12,90 € peau lissée pour 84%(3) plus ferme pour 71%(3) plus uniforme pour 81%(3)

Le concentré anti-âge universel pour toutes les routines de soin et toutes les peaux, enrichi en : Acide Hyaluronique Naturel • Niacinamide • Milliers de Micro-billes d’Huiles Végétales fractionnées. En un flacon, un plaisir puissance [10 ] et une correction anti-âge intensive : rides, fermeté et taches.

Les Chansons Du Printemps Retrouv

Tu sens la vie reprendre haleine ? C’est presque le printemps, l’heure du renouveau, des guérisons et des prémices. L’heure aussi d’écouter Judith, Olympia et Lucie : trois musiciennes au talent fou qui sortent enfin du bois, avec un disque sous le bras.

Joie joie joie !

JUDITH KIDDO

« La joie, l’espoir, ne se cultivent pas dans le noir », chante la Bruxelloise Judith Kiddo sur son premier album, « Ready to Heal », et elle a bien raison : ses chansons chamarrées donnent envie de danser, mais sans jamais tomber dans la facilité. En mélangeant synth pop et rock indé, Jeanne Mas et U.S. Girls, la musicienne Judith Kiddo met ses maux en musique pour mieux les surmonter. Disquecicatrice dont chaque extrait est un tube en puissance (il est produit par son ex, Lucien Fraipont, d’Aksak Maboul et de Robbing Millions), « Ready to Heal » est la bande-son d’une renaissance : « Like a Virgin », ouais… La BX vibe en plus.

@judith_kiddo

LA MAJA

Moitié de (feu) Faon Faon, Olympia Boyle a baptisé son premier disque solo « Insulaire ». Normal : elle vient de Majorque, et son nouveau pseudo rend hommage à la première femme « réelle » de l’histoire de l’art (bref ni une nymphe ni une déesse), peinte par Goya 70 ans avant « L’Origine du Monde ». De ces « toutes premières fois » (encore Jeanne Mas, tiens) l’album tire sa sève joliment french pop (entre Adé et Claire Laffut), avec ce semblant d’insouciance où pointe l’âge adulte. Disque solaire enregistré à la maison avec Thibaud Demey (Mustii), « Insulaire » a vraiment tout pour plaire : une île de beauté. En concert au Bota le 2 mars - @lamajamusique

OBERBAUM

« I’m here to make you feel good » : voilà les premiers mots susurrés par Lucie Rezsöhazy (alias Oberbaum) sur son premier album, « The Absence of Misery », et vous savez quoi : c’est vrai qu’on se sent bien chez elle. C’est dans sa chambre qu’elle l’a d’ailleurs composé, au piano, alors que jusqu’ici on l’avait aperçue choriste ou claviériste dans des groupes d’ami·e·s (Fabiola, Condore, Les Juliens). Fan d’indie depuis l’adolescence (des Cardigans à Sparklehorse), Lucie distille dans ses chansons la (bedroom) pop qu’elle aime, feutrée mais pas pour autant casanière : il y a du Jessie Ware, du Weyes Blood, dans ses chansons au naturel doux-amer. De l’über-baume au cœur. En concert le 10 mars au Hangar (Liège) - @oberbaummusic

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