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MUSIQUE Matthieu Chédid, rêveur les pieds sur terre

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HOROSCOPE

HOROSCOPE

Sénégal, pour l’art de vivre et la musique auquel il a pu goûter lors de ses voyages et qui l’inspire. « Sans l’Afrique, il n’y aurait eu ni le jazz, ni le blues, ni le rock », retient-il. Pour ses bébés, Matthieu a composé quelques berceuses qui tranchent sur le début du disque plus rock. Est-il un père di érent à cinquante ans de celui qu’il était à trente, à la naissance de sa lle Billie ? « Je suis moins dans la culpabilité qu’avant. La moindre absence, je la vivais comme une trahison ultime. Aujourd’hui, j’ai compris qu’un enfant se construit sans que l’on soit derrière lui à chaque seconde. Évidemment, il y a une maman extraordinaire derrière. »

MATTHIEU CHÉDID, RÊVEUR LES PIEDS

SUR TERRE

Il a conçu son nouvel album, Rêvalité, comme un remède aux angoisses et peurs générées par ce monde, ces temps-ci. Pour M, son alter ego, le rêve et la réalité ne font qu’un. Par Joëlle Lehrer

Sa grand-mère, la poétesse Andrée Chédid, lui a appris à célébrer la beauté dans le chaos. Que les récentes années passées aient été chaotiques et angoissantes, nul ne peut le nier. Mais, le fracas du monde extérieur ne résonne pas dans les nouvelles chansons de M. « J’ai la chance d’être plutôt bien dans ma vie et j’ai envie de di user de l’amour parce qu’il en faut et que ça ne court pas les rues ». Sur le plan personnel, il est apaisé. « J’ai des enfants qui viennent de naître, une petite qui a quelques mois et un garçon de trois ans et demi. Cela ne peut que te mettre sur la bonne voie de la vie. Et tout ça, dans une maison de campagne. » Là, en Seine-et-Marne, l’artiste a installé un nouveau studio. Il a le sentiment d’y avoir créé une oasis de beauté. Il aime évoquer l’Afrique, surtout le Mali et le

FÉMINISTADOR

Si son album est violet, ce n’est pas parce que c’est la couleur de l’année. Déjà parce qu’il l’ignorait. « Quand j’ai fait l’album rose, le rose était aussi la couleur de cette année-là. » Récemment, un présentateur français, Nagui, pour ne pas le citer, a établi un lien entre M, Prince et le féminisme. « Je n’ai pas très bien compris », avoue Matthieu pourtant très fan du génie de Minneapolis. Plus violet que violent, l’artiste a, on s’en souvient, écrit l’un des premiers hymnes anti-machisme avec Machistador en 1998. « Je me suis masculinisé avec le temps. Mon féminin était très fort. Ce qui est amusant, c’est que sur mes réseaux sociaux, il y a 75 % de femmes qui me suivent. Je pense que ce n’est pas tant pour mon côté crooner que pour mon côté féminin. Quant à mes performances de guitariste, elles attirent plus le public masculin. » Au début de 2023, on découvrira la b.o. que M a composée pour Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu, de son ami Guillaume Canet. Il a même endossé un petit rôle, celui du cousin d’Assurancetourix qu’on a prénommé Remix et qui est spécialiste en musiques du monde… « Avoir un regard pop sur de la musique de lm, ça m’amuse beaucoup. »

MUSIQUE Le cadeau posthume d’Arno, le retour excitant des Arctic Monkeys, les confidences de Lomepal et les envolées pop-rock de Maggie Rogers dans les écouteurs. Par Joëlle Lehrer

ON ADORE Arno

Il est parti le 23 avril dernier. C’était un samedi. On s’en souvient bien. Tout à coup, la Belgique a eu la gueule de bois et le cœur de travers. Mais Arno n’est pas mort sans nous faire encore un cadeau. Opex doit son titre à un quartier d’Ostende, sa ville natale, près du phare. L’album, enregistré à l’ICP, mélange les titres rock en anglais comme I Can’t Dance et les chansons en français. Parmi eux, on apprécie son duo avec Mireille Mathieu sur La Paloma Adieu, hit légendaire de Mimi, auquel il a donné un côté décalé assez intéressant. Arno évoque son grand-père sur un ton grave et quelques notes d’harmonica bluesy. On reconnaît son côté anarchiste et je-m’en-foutiste dans Boulettes. Et sa sincérité extrême dans Court-circuit dans mon esprit où Sofiane Pamart l’accompagne au piano. « Les jolies chansons ne tuent pas la réalité, please save me », lâchet-il. Merci d’avoir été dans nos vies, Arno Hintjens.

Opex, Arno, PIAS/Le Label, sortie le 30 septembre.

ON SAVOURE Arctic Monkeys

Dire que je suis les Arctic Monkeys depuis longtemps n’est pas exagéré puisque la toute première fois que je les ai vus en concert remonte à 2005 au Bota. Aussi, la sortie, fin de ce mois, de The Car, leur septième album, est une excitation maximale. Garant sa bagnole blanche sur un parking désert, la bande d’Alex Turner a choisi d’enregistrer dix nouveaux titres en Angleterre et en France. Ce qui laisse envisager un retour aux roots et à moins de bling bling californien. Le groupe, actuellement en tournée mondiale, a largement le temps de tester les nouveaux morceaux sur le public.

ON RETROUVE Lomepal

Après un passage à vide et un burn out dû à l’énorme succès de son précédent album, le rappeur parisien, fort proche de la scène belge, revient avec un foisonnement de mots et de sons. Synthés, guitares, piano accompagnent les quinze morceaux où il fait, entre autres, un clin d’œil à Cindy Lauper dans Auburn. On aime beaucoup son Prends ce que tu veux chez moi et son côté mec bizarre.

Mauvais ordre, Lomepal, PIAS. ON APPROUVE Maggie Rogers

À vingt-huit ans, Maggie Rogers n’est pas une popstar américaine comme les autres. Après l’envol de sa carrière, elle a choisi d’entamer des études universitaires à la Harvard Divinity School et terminé une thèse de doctorat sur l’éthique du pouvoir dans la culture pop. Ce qui ne l’a pas empêchée de réaliser cet album où sa recherche de liberté, mélodique et stylistique, est manifeste. On lui trouvera, par moments, certaines intonations à la Florence + The Machine et quelques vibes new wave.

Surrender, Maggie Rogers, Universal Music.

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