Langue franรงaise et communication Louise Archambault Laurent Duval Lyane Henrichon Maria Popica
Avant-propos Objectifs À mots découverts s’adresse aux étudiants de français langue seconde de niveau 101 au collégial ou de niveau intermédiaire II. Cet ouvrage encourage la communication en français tout en mettant l’accent sur les compétences en lecture et en écriture. Conçu pour servir de ressource à la formation en français langue seconde, À mots découverts propose une formule flexible, où l’enseignant et l’étudiant sont invités à exploiter selon leurs besoins les différentes boites à outils. Au fil de l’ouvrage, les étudiants seront amenés à développer différentes stratégies, notamment sur les plans de la lecture, de l’écriture, de la révision et de l’autocorrection, mais aussi sur ceux de la recherche dans Internet et de la planification d’une présentation orale. Les étudiants y trouveront aussi une section grammaticale facile à consulter grâce à des tableaux clairs, conçus dans l’esprit de la nouvelle grammaire et suivis d’exercices variés qui leur permettront de mettre leurs connaissances en pratique. Enfin, À mots découverts offre aux étudiants des textes qui témoignent de la richesse de notre culture et du plaisir de lire et d’écrire en français. Caractéristiques À mots découverts est divisé en trois grandes parties : Textes, Théorie et stratégies et Grammaire. La première partie est composée de treize textes informatifs, expressifs et narratifs suivis d’exercices variés ayant comme objectifs d’amener l’étudiant à améliorer ses compétences en lecture, d’enrichir son vocabulaire et de perfectionner son expression orale et écrite. Chacun des textes à l’étude est accompagné :
d’une mise en contexte
de pistes d’exploration en lien avec les thèmes abordés
AVA N T-P R O P O S
III
de questions de compréhension et d’interprétation
d’exercices de vocabulaire
de renvois aux parties Théorie et stratégies et Grammaire de sujets de rédaction et de discussion
d’exercices de grammaire
d’exercices de style
Le pictogramme dirige l'étudiant vers MaZoneCEC où sont disponibles plus de 450 exercices interactifs de grammaire, des activités de compréhension orale, des textes supplémentaires accompagnés d'exercices, des fiches reproductibles et des liens vers des sites Internet. La deuxième partie, Théorie et stratégies, propose une exploration théorique des différents types de textes abordés dans la première partie du cahier. L’étudiant y trouvera également des stratégies de lecture et d’écriture, de recherche documentaire, de révision et d’autocorrection ainsi que des stratégies pour réussir une présentation orale.
La troisième partie est un abrégé de grammaire présentant des notions théoriques et des exercices adaptés aux apprenants de français langue seconde. Chacune des notions grammaticales abordées est accompagnée d’un exercice d’anticipation et d’exercices de renforcement.
IV
AVA N T-P R O P O S
Versions numériques accessibles avec ou sans connexion Internet La version numérique du manuel, accessible en ligne et hors ligne, permettra aux enseignants de projeter, d’annoter et de partager des notes avec les étudiants, qui pourront, eux aussi, annoter leur propre version numérique. Elle comprend les ressources complémentaires du manuel ainsi que des activités interactives.
PARCOURS SUGGÉRÉS Parcours thématiques
• Médias et société : Bien paraitre, ça rapporte ! ; Activistes anonymes et Une croyance scientifique ; Les transports en commun ; L’entrevue d’embuche et Espion demandé, rangée six. • Responsabilité citoyenne et environnement : Trois petits pets… et puis elle s’en ira et Péril au Pérou. • L’insolite et l’enquête : Détecteur de mensonges et La photographie. • Le sport et l’identité : Le but. • Le couple et la famille : Hommes infidèles, femmes tristes et Live from le Backhouse. Parcours selon la difficulté
• Niveau facile : Bien paraitre, ça rapporte ! ; Détecteur de mensonges et Péril au Pérou. • Niveau moyen : Le but ; La photographie ; L’entrevue d’embuche et Live from le Backhouse. • Niveau difficile : Trois petits pets… et puis elle s’en ira ; Activistes anonymes ; Une croyance scientifique ; Hommes infidèles, femmes tristes ; Les transports en commun et Espion demandé, rangée six. Parcours grammaticaux
• La phrase : Le but et Live from le Backhouse. • Les classes de mots : Activistes anonymes ; Espion demandé, rangée six et Live from le Backhouse. • Les déterminants : Activistes anonymes. • Les accords dans le groupe du nom : Bien paraitre, ça rapporte ! ; Activistes anonymes ; Une croyance scientifique et Hommes infidèles, femmes tristes. • Les pronoms : Bien paraitre, ça rapporte ! ; Le but ; Détecteur de mensonges ; Une croyance scientifique et La photographie. • Les conjonctions : Une croyance scientifique. • Les accords des adjectifs : Activistes anonymes. • Les conjugaisons : Bien paraitre, ça rapporte ! ; Détecteur de mensonges ; Trois petits pets… et puis elle s’en ira ; Le but ; Péril au Pérou ; La photographie et Les transports en commun. • Les temps du passé : Détecteur de mensonges ; La photographie et Les transports en commun. • L’accord entre le sujet et le verbe : Trois petits pets… et puis elle s’en ira. • L’accord du participe passé : Péril au Pérou ; Une croyance scientifique ; Hommes infidèles, femmes tristes ; La photographie et Les transports en commun. • Les marqueurs de négation : Hommes infidèles, femmes tristes ; Live from le Backhouse. • Les homophones : Trois petits pets… et puis elle s’en ira. • La graphie du son « é » : Détecteurs de mensonges et Le but. • La ponctuation : Hommes infidèles, femmes tristes. • Les anglicismes : Live from le Backhouse. • Textes à corriger : Détecteur de mensonges ; Trois petits pets… et puis elle s’en ira ; Péril au Pérou ; La photographie ; Entrevue d’embuche et Espion demandé, rangée six.
AVA N T-P R O P O S
V
Table
des matières
PARTIE 1
TEXTES Textes informatifs
Bien paraitre, ça rapporte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Détecteur de mensonges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Trois petits pets... et puis elle s’en ira . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Activistes anonymes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Textes expressifs
Le but . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Péril au Pérou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Une croyance scientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hommes infidèles, femmes tristes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Textes narratifs
La photographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’entrevue d’embuche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Espion demandé, rangée six . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les transports en commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Live from le Backhouse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
VI
TABLE DES MATIÈRES
2 8 15 23
31 38 44 50
58 64 71 79 85
PARTIE 2
THÉORIE et STRATÉGIES Les types de textes :
caractéristiques, techniques de lecture et rédaction . . . . . . . . . Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les marqueurs de relation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le texte informatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
94 94 94 98 Exemple de texte informatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Rédaction d’un paragraphe informatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Rédaction du plan d’un texte informatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Rédaction d’un texte informatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Rédaction d'un résumé de texte informatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Exemple de rédaction d'un résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Le texte expressif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Exemple de texte expressif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105 Rédaction d'un texte expressif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 Le texte narratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 Exemple de texte narratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 Rédaction d’un texte narratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Stratégies de lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Les étapes d’une lecture efficace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Avant la lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Pendant la lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 Après la lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 Répondre à une question de compréhension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Stratégies de recherche documentaire . . . . . . . . . . 115
Rechercher de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 Reconnaitre une source fiable dans Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Faciliter sa recherche dans Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Introduire une citation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 Rédiger une référence bibliographique et une bibliographie . . . . . . 118 Grille d’évaluation des documents consultés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Stratégies pour réussir une présentation orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Planifier sa présentation orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 Préparer une présentation PowerPoint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 Prendre la parole devant la classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 TABLE DES MATIÈRES
VII
Stratégies de révision et de correction . . . . . . . . . . 123
Stratégies de révision d’un texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 Méthode d’autocorrection des GN et des GV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 Grille de révision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 Exemple de texte révisé et corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Stratégies d’utilisation des ressources linguistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 Savoir utiliser son dictionnaire français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 Savoir utiliser son dictionnaire bilingue (français-anglais / anglais-français) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Utiliser un logiciel de correction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
PARTIE 3
GRAMMAIRE La phrase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 Les constituants de la phrase de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 Les types de phrases : déclaratif, interrogatif, impératif, exclamatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 Les formes de phrases : positive, négative, active et passive . . . . . 137
Les marqueurs de négation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 La ponctuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 La virgule ( , ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 Le point-virgule ( ; ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 Le deux-points ( : ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Le point ( . ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Les points de suspension ( ... ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Les guillemets ( « » ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 Le point d’exclamation ( ! ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 Le point d’interrogation ( ? ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 Le tiret ( — ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
VIII
TABLE DES MATIÈRES
Les classes de mots . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 Le nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Le genre du nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 Les terminaisons et le genre des noms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 Le nombre du nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 Le déterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 Le déterminant défini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 Le déterminant indéfini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Le déterminant partitif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 Le déterminant démonstratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 Le déterminant possessif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 L’adjectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 L’accord de l’adjectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 L’accord du participe passé employé seul : l’adjectif participe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 Le genre de l'adjectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Le nombre de l’adjectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 La place de l’adjectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 Le pronom personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 Les formes et les fonctions des pronoms personnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 Particularités de certains pronoms personnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 La place et l’ordre des pronoms dans la phrase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166 Les pronoms relatifs simples : qui, que, quoi, dont, où . . . . . . . . . . . . . . . 170 Les formes et les fonctions des pronoms relatifs simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 Comment choisir le pronom relatif ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172 Le verbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 Le groupe du verbe (GV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 Les verbes réguliers et les verbes irréguliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 Les conjugaisons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 Le présent de l’indicatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 La formation du présent de l’indicatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 La forme négative du présent de l’indicatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 La forme interrogative du présent de l’indicatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 L’emploi du présent de l’indicatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 L’imparfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179 La formation de l’imparfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179 La forme négative de l’imparfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180 La forme interrogative de l’imparfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180 L’emploi de l’imparfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181 Le passé composé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 La formation du passé composé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 La forme négative du passé composé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 La forme interrogative du passé composé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 L’accord du participe passé employé avec l'auxilliaire être . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 L’accord du participe passé employé avec l'auxilliaire avoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187 L’accord du participe passé employé seul : l’adjectif participe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188 L’accord du participe passé des verbes pronominaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 L’emploi du passé composé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
TABLE DES MATIÈRES
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Le plus-que-parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 La formation du plus-que-parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 La forme négative du plus-que-parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 La forme interrogative du plus-que-parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 L’emploi du plus-que-parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 Le futur simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 La formation du futur simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197 La forme négative du futur simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 La forme interrogative du futur simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 L’emploi du futur simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 Le conditionnel présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 La formation du conditionnel présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 La forme négative du conditionnel présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 La forme interrogative du conditionnel présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 L’emploi du conditionnel présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 L’accord entre le sujet et le verbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 Les cas particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 La concordance des temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206 La concordance des temps dans la phrase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 La concordance des temps dans le texte ou la cohésion temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 La conjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 La conjonction de coordination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211 La conjonction de subordination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212 La préposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214 Les formes et les emplois de la préposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214 L’adverbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219 Les formes et les sens de l’adverbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
Les difficultés courantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222 Les homophones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222 Les mots homophones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222 Des astuces pour choisir le mot approprié parmi les homophones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226 La graphie du son « é » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228 Les anglicismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 Les anglicismes orthographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 Les anglicismes lexicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 Les anglicismes sémantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 Les anglicismes syntaxiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
Les codes grammaticaux employés dans la partie « Grammaire » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237 Sources iconographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
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TABLE DES MATIÈRES
TEXTES I N F O R M A T I F S E X P R E S S I F S N A R R A T I F S
Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. – Daniel PENNAC
TEXTES INFORMATIFS
Avant tout « Gabriella Coleman est anthropologue. De son salon, elle arpente les coins les plus reculés du Web pour reconstituer l’histoire de la tribu Anonymous, dont les coups d’éclat ont donné à l’activisme un nouveau visage. Masqué. » Avez-vous déjà entendu parler d’Anonymous ? Que savez-vous sur ce groupe et sur les actions qu’il a posées ? Savez-vous ce qu’est un hacker ? Connaissez-vous des gens capables de faire des actes de piratage informatique ? Avez-vous déjà vécu des problèmes reliés au piratage de l’un de vos appareils électroniques ?
Activistes anonymes contemporaine a plutôt trouvé son chemin vers le réel en émergeant sur le site 4chan. Le forum 4chan, c’est un Costco pour les geeks et les trolls du monde entier, un creuset de la culture Web. Et c’est dans ce laboratoire 25 social qu’est né Anonymous autour de 2005. In vitro. Entre 2005 et 2010, on utilisait surtout le nom Anonymous pour troller et attaquer des individus ou des organisations. Pour les 30 humilier ou ruiner leur réputation. Sans rai son. Chaque opération était teintée par l’es prit du lulz, qu’on définit par un humour grin çant exercé aux dépens d’autrui. L’ironie, avec des dents. 20
Depuis 10 ans, la nébuleuse Anonymous s’est attaquée à de grandes entreprises, à des firmes d’avocats et même à des gouvernements, en contribuant, par exemple, au déploiement du 5 Printemps arabe et d’Occupy Wall Street. Ses membres ont paralysé les sites de géants du commerce en ligne tels Visa, Mastercard, Paypal et Amazon. Promis d’expulser d’Inter net l’Église de scientologie. Et défendu, au 10 péril de leur anonymat, leurs alliés idéologi ques comme WikiLeaks et Pirate Bay. Une version numérique de David contre Goliath ? Gabriella Coleman fait plutôt appel à un autre mythe pour illustrer la nature de la bête. 15 « Anonymous, c’est une hydre à plusieurs têtes. » LA NAISSANCE DE L’HYDRE ANONYMOUS L’hydre est une créature issue de la mytho logie grecque. Selon la légende, elle hantait les mers et les marais. Son incarnation
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LA TERRE DU CHAOS Pour écrire son essai Hacker, Hoaxer, Whistleblower, Spy : The Many Faces of Anony mous, l’anthropologue a arpenté et défriché un continent virtuel quasi inexploré par les chercheurs universitaires, le deep Web. Un monde à part ayant ses rites et ses mythes, dont le territoire est situé sous la surface des contenus indexés par les moteurs de recherche. Accessible en ligne, mais en empruntant les chemins de traverse plutôt que l’autoroute. Ces « passages secrets » virtuels, ce sont, par exemple, les canaux de discussion IRC (Internet Relay Chat) dédiés aux activités
Pourquoi le verbe reconstituer est-il à l’infinitif ?
Printemps arabe Mouvements de contestation populaire qui ont eu lieu dans certains pays du monde arabe à partir de décembre 2010. Occupy Wall Street Mouvement de contestation populaire et pacifiste visant à dénoncer les abus du capitalisme financier. À l’automne 2011, plusieurs centaines de manifestants « occupent » le parc Zuccotti, dans le quartier de la Bourse de New York. Église de scientologie Ensemble de croyances et de pratiques qui propagent l’idée selon laquelle les humains sont des êtres immortels. WikiLeaks Association publiant des documents ainsi que des analyses politiques et sociales afin de rendre publiques des fuites d’information sans révéler ses sources.
Activistes anonymes
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Pirate Bay Serveurs informatiques permettant le partage de fichiers entre individus. Hydre Animal fantastique ayant la forme d’un serpent d’eau et plusieurs têtes. Geeks Fans d’informatique, de science-fiction, de jeux vidéo, etc., à l’affut des nouveautés technologiques. Trolls En argot Internet, les trolls visent artificiellement à générer des polémiques. Deep Web Le Web profond correspond à l’ensemble des pages Web qui n’est pas indexé par les moteurs de recherche. Expliquez l’accord de l’adjectif admis.
Hackers Personnes qui cherchent à s’introduire frauduleusement dans les systèmes ou réseaux informatiques. Lulz Modification de lol, en argot Internet, désignant un rire méchant.
d’Anonymous. Le droit à l’anonymat y est un 50 principe fondateur. Aucun mot de passe. Aucune hiérarchie. Tout le monde est admis. « Pendant deux ans, j’étais branchée pendant au moins cinq heures par jour, en essayant de garder le fil de toutes leurs 55 opérations, certaines cachées à cause de leur nature clandestine. Étudier Anonymous, ç’a été pour moi comme suivre un fil sur un chemin sombre et tortueux, jonché de rumeurs, de mensonges et de secrets », 60 explique l’anthropologue. Au fil de ses fréquentations avec le groupe, elle est devenue un des seuls visages média tiques d’Anonymous. C’est elle que les plus grands médias du monde contactent pour 65 jeter un peu de lumière sur les actions et les motivations de la nébuleuse de hackers anonymes. Du Guardians au New York Times, de Wired à Fast Company, en passant par NPR, CNN et la BBC.
LA MÉTAMORPHOSE 70 Si Anonymous a commencé par mener des actions motivées par les lulz plutôt que par des convictions sociales ou politiques, une mutation idéologique s’est produite à partir Guy Fawkes Célèbre membre de janvier 2008. de la Conspiration des poudres 75 Gabriella raconte : « Un utilisateur de 4chan (visant à assassiner le roi a suggéré de mener une action de grande er Jacques 1 ). Il s’est cassé le ampleur contre l’Église de scientologie. Sans cou en sautant de l’échafaud sur lequel il devait être pendu. chef ni hiérarchie, le mouvement de protesta Le masque à son effigie est tion a réussi à déployer un étrange arsenal de un symbole de combat pour 80 geeks pour dénoncer l’Église. » la liberté. Dans leur répertoire d’armes de distraction Che Guevara Révolutionnaire massive, on retrouve les attaques par déni marxiste et homme politique de service (DDoS), qui ont comme objectif d’Amérique latine. Son image d’inonder un réseau pour rendre indisponible est un symbole mondial de 85 un serveur ou un site Web. Même un ordina l’anticapitalisme et des causes teur obsolète peut coordonner une telle révolutionnaires. Attaques par déni de service Attaques infor matiques visant à rendre indisponible un service ou à empêcher son utilisation.
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TEXTES INFORMATIFS
frappe stratégique et neutraliser des réseaux sophistiqués. En plus de ce piratage de style guerilla 90 ciblant le site officiel de l’Église de scientologie, les membres d’Anonymous ont aussi com mandé des pizzas et des escortes pour les églises scientologiques partout en Amérique du Nord. Lulz. 95 Puis, en février 2008, 7000 pirates répartis dans 127 villes sont sortis de l’ombre pour protester contre l’Église de scientologie. Pour conserver leur anonymat, plusieurs manifestants portaient un masque aux traits 100 de Guy Fawkes, conspirateur britannique exécuté en 1606. Ce masque est depuis devenu le visage de la nébuleuse, un symbole aussi polymorphe que le sacro-saint t-shirt de Che Guevara. 105 Anonymous venait de découvrir la force de frappe de son réseau et le magnétisme vir tuel de son nouvel esprit engagé et contesta taire. Même si, au fil des ans, les cibles et les causes ont changé, le credo de base est tou 110 jours resté le même : l’anonymat. JUSTICIÉS MASQUÉS Pour Gabriella Coleman, « Anonymous est né en réaction à notre obsession collective de la célébrité. Le seul principe de base, c’est l’anonymat. Le groupe incarne dans son 115 essence l’importance de pouvoir protéger son anonymat à une époque où la surveil lance systématique des individus par les gouvernements érode et menace la vie pri vée de tous les citoyens. » 120 Dans ses cours à l’Université McGill, Gabriella Coleman invite à l’occasion des hackers à témoigner, en personne ou par Skype, de leur expérience au sein d’Anony mous. Voici comment un de ses conféren 125 ciers « masqués » explique l’impact identitaire du groupe : « Les posts sur 4chan n’ont pas de nom ou d’identifiant permettant de les associer à quelqu’un. Dès lors, la seule chose qu’on 130 peut juger, c’est le contenu et rien d’autre. Cette élimination de la persona et tout ce qu’on peut y associer, comme le leadership, la représentation, le statut. C’est l’idéal pre mier d’Anonymous. » 135 Des communistes du Web, finalement. Coleman se plaît à citer Oscar Wilde, pour qui l’anonymat est un révélateur de
SECRET DÉFENSE Pour obtenir des témoignages et créer un lien de confiance avec les membres de la communauté de hackers, l’anthropologue explique qu’il existe une sorte de rituel. 145 Si un membre d’Anonymous veut mon trer patte blanche à un autre hacker, il va lui donner accès à certaines de ses données les plus rares, les datas qu’il est le plus fier d’avoir obtenues. Comme un collectionneur de 150 cartes de hockey, mais clandestin. « Lors d’une rencontre avec un hacker que j’avais interviewé à quelques reprises déjà, je lui ai parlé d’un groupe de pirates auquel il avait appartenu des années plus tôt. J’avais 155 réussi à obtenir des informations, comme le nickname qu’il utilisait à l’époque. Il a com pris que j’avais réussi à obtenir cette informa tion parce que j’avais la confiance d’un autre membre de son réseau. Il ne s’est pas senti 160 menacé… au contraire. J’ai plutôt eu accès à tout un pan de sa vie qui m’était inconnu jusque-là. Comme si j’avais obtenu une clé pour décrypter son être et accéder à ses secrets. » ANONYME, PAS UNANIME 165 Si la chair de l’hydre Anonymous est une mosaïque de datas, de filage et d’ondes wifi, son avenir est tout aussi difficile à cerner.
C’est la nature même de la bête qui rend impossible toute prédiction. 170 « Anonymous, ce n’est pas un simple labyrinthe, explique l’anthropologue. Pas de structure statique, pas de chemin pour le comprendre. C’est une machine infinie où des labyrinthes génèrent des labyrinthes 175 générant des labyrinthes… » Malgré ce flou perpétuel entourant Anonymous, la justice a réussi à rattraper cer tains de ses membres, dont le pirate Hector Xavier Monsegur, qui, une fois arrêté, a 180 dénoncé d’autres leaders actifs au sein du groupe. Comme quoi même les organisations sans hiérarchie ne sont pas protégées contre les trahisons et la division des troupes. Aucun des « anonymes » incarcérés n’a le profil d’un 185 grand criminel, plusieurs d’entre eux ne sont même pas majeurs… Néanmoins, la sévérité des peines, qui peuvent aller de six mois d’in carcération à cent ans de prison, risque de freiner les ardeurs des moins engagés. 190 Malgré tout, Gabriella Coleman croit fer mement qu’Anonymous a d’ores et déjà changé le monde en donnant aux activistes un nouvel arsenal d’actions. Comme les syndi cats à une autre époque, l’hactivisme donne 195 une voix à ceux qui n’en ont pas. Et, selon elle, « ce n’est que le début ». (1328 mots)
Oscar Wilde Écrivain irlandais mort à Paris en 1900. Son roman Le portrait de Dorian Gray explore les liens existant entre la beauté, la décadence et la duplicité.
Hactivisme Piratage de données ou de systèmes informatiques dans un but politique.
© Mathieu FOURNIER, « Anonymous, activistes anonymes », Urbania, no 41, 2014.
À LIRE • L’article « Anonymous » sur le portail Wikipédia, https://fr. wikipedia.org/wiki/Anonymous_ %28collectif %29. • L’article « Guy Fawkes » sur le portail Wikipédia, https://fr. wikipedia.org/wiki/Guy_Fawkes. • Les œuvres d’Oscar Wilde, notamment Le portrait de Dorian Gray et L’importance d’être constant. À LIRE ET À VOIR • Le film de James McTeigue, V pour Vendetta, 2006. Ce film est une adaptation d’Andy et Lana Wachowski de la série de bandes dessinées V pour Vendetta d’Alan Moore et David Lloyd, publiée en 1982-1990 aux États-Unis par DC Comics. • Le site Youtube officiel d’Anonymous, www.youtube.com/user/ AnonymousWorldvoce. À VOIR • La série télévisée de Sam Esmail, Mr. Robot, 2015.
Activistes anonymes
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TEXTES INFORMATIFS
l’identité : « Lorsqu’il parle en son nom, l’homme n’est pas lui-même. Donnez-lui un 140 masque et il vous dira la vérité. »
Et maintenant ! VOCABULAIRE 1 Associez les verbes et expressions suivants à leur définition. a) « arpenter » (l. 37) :
1
b) « défricher » (l. 37) :
2
c) « garder le fil » (l. 54) :
3
d) « montrer patte blanche » (l. 145-146) :
4
e) « cerner » (l. 167) :
5
f)
« freiner les ardeurs » (l. 189) :
6
dégrossir calmer parcourir être recommandable définir suivre
2 Trouvez dans le texte les synonymes des mots suivants. a) « groupe » (rubrique Avant tout) :
c) « vague » (l. 176-189) :
b) « couvert »(l. 52-60) :
3 Que signifient les termes et expressions suivants ? Choisissez la définition qui correspond au mot dans le texte. a) « creuset » (l. 23) :
petit outil permettant de creuser point de rencontre d’influences diverses 3 site Web illégal 1
2
chemins différents de celui qui est habituellement emprunté 2 chemins traversés fréquemment 3 chemins permettant de traverser un cours d’eau
b) « chemins de traverse » (l. 44) :
1
c) « d’ores et déjà » (l. 191) :
1
plus riche rapidement 2 depuis longtemps déjà 3 dès maintenant
4 Qui suis-je ? Associez les définitions suivantes à un mot présent dans le texte. a) Actions exceptionnelles (rubrique Avant tout) : b) Attaque sournoise d’un système informatique (l. 89-94) : c) Qui peut prendre des formes diverses (l. 95-104) : d) Matière du corps humain (l. 165-169) :
COMPRÉHENSION ET INTERPRÉTATION P. 114-115
26
TS ›»
1 Pourquoi Gabriella Coleman dit-elle qu’Anonymous est une hydre à plusieurs têtes ?
TEXTES INFORMATIFS
2 Relevez deux sites où les individus qui s’associent à Anonymous se rencontrent sur TEXTES INFORMATIFS
le Web.
3 Pourquoi les grands médias du monde contactent-ils Gabriella Coleman pour obtenir des informations sur les actions d’Anonymous ? Relevez deux raisons mentionnées dans le texte.
4 Qu’est-ce qui a motivé les premières actions menées au nom d’Anonymous ?
5 A-t-on besoin de posséder les technologies les plus récentes et les plus couteuses
pour organiser une attaque efficace par déni de service ? Expliquez votre réponse en vous basant sur les informations présentées dans le texte.
6 L’importance accordée à l’anonymat par les membres d’Anonymous est une réaction à une obsession collective de notre société. Laquelle ?
7 Expliquez la citation d’Oscar Wilde illustrant, selon Gabriella Coleman, les raisons pour lesquelles les membres d’Anonymous tiennent tant à leur anonymat.
« Lorsqu’il parle en son nom, l’homme n’est pas lui-même. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité. » (l. 138-140)
Activistes anonymes
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8 Vrai ou faux ? Indiquez les lignes du texte qui appuient vos réponses. a) Au moyen d’attaques informatiques, Anonymous a défendu l’accès aux sites de WikiLeaks
et de Pirate Bay. Vrai ou faux ? v f
Lignes :
b) Avant Gabriella Coleman, très peu de chercheurs universitaires se sont intéressés au deep Web.
Vrai ou faux ? v f
Lignes :
c) Étant donné que tous les membres d’Anonymous sont anonymes, personne ne s’est encore
fait attraper par la justice. Vrai ou faux ? v f
Lignes :
d) Les peines imposées aux membres d’Anonymous qui ont été arrêtés sont sévères (et ce,
même si plusieurs ne sont pas majeurs). Vrai ou faux ? v f Lignes :
R ÉDACTION P. 109
TS ›» G ›»
P. 179-184
1 Comme tout le monde, vous avez certainement déjà éprouvé des ennuis
avec l’un de vos appareils électroniques. Dans un texte d’au moins 150 mots, racontez le pire incident que vous avez vécu (ou que vous pouvez imaginer) avec l’un de ces appareils. Utilisez au moins 10 verbes à l’imparfait et 10 verbes au passé composé.
2 Si vous rencontriez un des
membres d’Anonymous, quelles questions lui poseriez-vous ? Composez cinq questions que vous adresseriez à cet individu.
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TEXTES INFORMATIFS
TEXTES INFORMATIFS
PARLONS-EN 1 Avez-vous déjà participé à des forums de discussion
de manière anonyme ? Est-ce que cet anonymat vous a permis de vous exprimer plus librement ?
2 Consentiriez-vous à commettre des actions illégales pour défendre une cause qui vous tient à cœur ? Si oui, quelle serait cette cause ?
3 Avez-vous déjà participé à une manifestation ?
Quelle cause accepteriez-vous de défendre dans les rues ?
GRAMMAIRE 1 Écrivez le déterminant démonstratif « ce » ou « cette » devant les noms suivants. histoire (rubrique Avant tout) activisme (rubrique Avant tout) exemple (l. 4) incarnation (l. 19) autoroute (l. 45) hiérarchie (l. 51)
a) b) c) d) e) f)
«‹ G P. 155-156
arme (l. 81) objectif (l. 83) ordinateur (l. 85-86) anonymat (l. 98) esprit (l. 107) impact (l. 125)
g) h) i) j) k) l)
2 Accordez les adjectifs suivants. a) Les actions (posé)
par ce groupe, à la fois
(fascinant)
et (effrayant)
sont (original)
,
.
b) Les utilisateurs (averti)
de ces forums (populaire)
devraient demeurer (prudent) c) Cette (nouveau)
forme d’activisme
(informatique) (légal)
.
nécessite des encadrements (inédit)
.
3 Remplissez le tableau suivant à l’aide des mots de la même famille. Plusieurs réponses sont acceptées. Nom
Verbe
Adjectif
« identifiant » (l. 128) « élimination » (l. 131) « idéal » (l. 133) « accès » (l. 147) « informations » (l. 155)
Activistes anonymes
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EXERCICE DE STYLE Transformez chacune des phrases suivantes en remplaçant le groupe souligné par un GN dont le nom est de la même famille que le verbe.
1 Il a avoué avoir participé à la dernière attaque par déni de service menée par Anonymous.
2 Depuis qu’Anonymous a été créé, ses activités ont pris plusieurs formes. 3 Les membres se sont masqués pour manifester dans les rues de plusieurs villes le 10 février 2008.
4 On reproche à Anonymous le fait qu’il combatte pour la liberté d’expression avec des actions qui contredisent cette idée.
30
TEXTES INFORMATIFS
Avant tout Dans le texte ci-dessous, l’entrevue d’embauche se transforme en situation problématique pour Chloé, personnage principal de cette nouvelle écrite par Caroline Legouix. Avez-vous déjà passé une entrevue d’embauche ? Comment peut-on se préparer à ce type d’entrevue ? Quelles questions vous a-t-on posées ? Avez-vous éprouvé de la nervosité ? Avez-vous réussi à obtenir le poste convoité ?
L’entrevue d’embuche Embuche Difficulté ou obstacle. Bévue Erreur ou maladresse. Quiproquo Malentendu, incompréhension. Scrupules Doutes, incertitudes. Dithyrambique Très positive, élogieuse. Pourquoi dater est-il à l'infinitif ?
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TEXTES NARRATIFS
Assise sur la banquette d’un café du centre-ville de Montréal, Chloé fixe depuis dix minutes la grande tasse de café latte surmonté de crème chantilly, initialement 5 commandé dans le but de se réconforter, qui lui soulève le cœur. Elle n’a pas eu la force de rentrer chez elle en sortant de son rendez-vous et s’est réfugiée dans un lieu tranquille ; cependant, la cohue subite devant 10 le comptoir lui fait regretter son choix. Elle aurait voulu être au calme pour digérer sa bévue lors de la pire entrevue d’embauche de sa vie. En fait, elle peut dater précisément l’origine de cet échec : un quiproquo lors 15 du party de Noël de bureau, huit mois auparavant, au cours duquel, à sa grande surprise, elle avait été récompensée pour un exploit athlétique lors d’une sortie en forêt organisée par le comité des activités sociales. Une 20 prouesse motivée par une puérile phobie des araignées qu’elle n’avait pas osé révéler. Au début, elle avait flotté sur un petit nuage, malgré quelques turbulences internes liées à un net sentiment d’imposture. Mais ses 25 scrupules n’avaient pas résisté à l’agréable sentiment d’être reconnue par ses collègues. Alors, forte d’une nouvelle énergie, Chloé commença à prendre des risques dans ses analyses des tendances du marché boursier, 30 encouragée par ses supérieurs qui la considéraient maintenant comme une battante, alors qu’auparavant ils lui avaient reproché
sa trop grande discrétion. Ses décisions brillantes entraînèrent d’importants succès finan 35 ciers récompensés par une promotion et une généreuse augmentation de salaire. Un journal de la presse quotidienne brossa son portrait en la présentant comme une jeune analyste ultradouée, dotée d’une intelli40 gence hors pair et d’un flair infaillible. Les demandes d’entrevue de différents médias s’enchaînèrent, ou se déchaînèrent, selon la vision de Chloé. Elle aurait voulu les refuser toutes, mais c’était sans compter sur l’insis45 tance de son patron, qui y voyait l’occasion d’un bon coup publicitaire. Elle se résigna à jouer le jeu. Les sollicitations de contact affluèrent vers son compte LinkedIn et chaque intervention anodine de sa part dans 50 les fils de discussion des divers réseaux sociaux fut reprise et commentée de façon dithyrambique ; c’en était gênant. Chloé détestait être l’objet de cette attention disproportionnée. Quand une chasseuse de 55 têtes la contacta pour lui proposer un poste à l’étranger, elle y vit l’occasion rêvée de sortir du radar des médias. Chloé prépara méticuleusement son entrevue d’embauche. Ses recherches appro60 fondies sur la prestigieuse entreprise aux ramifications internationales lui permirent de bien comprendre les besoins du futur employeur. Elle peaufina l’analyse de son profil de candidate et prépara ses réponses à toutes sortes
information rebattue dans les médias pour mettre en valeur son profil sportif, ce qui 120 orienta ensuite la discussion sur le dynamisme et le leadership, qualités essentielles pour le poste proposé. Lorsque Chloé se leva pour prendre congé, elle était sûre qu’elle serait rapidement convoquée à une seconde entre125 vue, ou encore mieux, qu’elle obtiendrait immédiatement le poste. Le directeur financier lui serra la main quelques secondes de plus que la normale et approcha son visage de celui de Chloé. Il lui chuchota à l’oreille, 130 bien qu’ils ne soient que deux dans le bureau : « Je suis affreusement gêné, mais je dois vous dire que votre robe est… euh… à l’arrière, c’est-à-dire que le tissu est pris dans votre… euh… » Chloé, écarlate, s’enfuit sans dire au 135 revoir, morte de honte à l’idée d’avoir montré ses bobettes à tous les employés en traversant les bureaux.
Le cellulaire de Chloé se met à vibrer à l’instant où elle venait de se décider à quitter 140 le café : le numéro affiché était celui de l’entreprise où elle avait passé cette entrevue désastreuse. Elle répondit, dubitative. — Allô… — Allô, Chloé Bergeron ? 145 — Oui ? — C’est Jean Leconte. Écoutez, je tenais à vous faire savoir rapidement que vous avez fait une excellente entrevue, et ce n’est pas parce que, euh… que… euh… enfin, bref, je 150 voulais vous dire de ne pas vous inquiéter, votre candidature nous intéresse beaucoup. Chloé n’en croyait pas ses oreilles. Elle sentait l’espoir lui revenir.
Pourquoi rebattue est-il au féminin singulier ?
Crêpe Tissu de soie ou de laine fine, très souple. Dévier Détourner. Inéluctable Inévitable, nécessaire. Pile à l’heure Exactement à l’heure prévue. Écarlate Rouge très vif. Bobettes (familier) Petite culotte, sous-vêtement.
Dubitative Qui exprime le doute, l’incertitude.
L’e n t r e v u e d ’e m b u c h e
65
TEXTES NARRATIFS
de questions pièges. Elle pouvait parler de ses compétences en donnant des exemples pertinents et concrets. Elle maîtrisait ce qu’elle mettrait en avant et la façon dont elle dévoilerait subtilement ses atouts cachés. Cela, c’était 70 le contenu. Pour l’emballage, elle choisit une robe imprimée pied-de-poule en crêpe fluide et ultraléger, convenant à la fois à une rencontre professionnelle et à la température estivale. La veille du rendez-vous, elle mangea 75 telle une athlète avant une compétition et se coucha tôt, non sans avoir programmé deux alarmes successives sur son cellulaire afin d’être certaine de ne pas arriver en retard : elle se méfiait des actes manqués. 80 En jouant machinalement avec sa cuiller dans le petit dôme de chantilly qui flotte sur son café refroidi, Chloé se remémorait les événements de la matinée. Son rendez-vous était à 10 h. Malgré sa prudence en ce qui concerne 85 le calcul du temps de déplacement en voiture vers le centre-ville, elle n’avait pu prévoir la rupture d’une canalisation d’eau au milieu d’une artère principale, ce qui fit dévier le flot de circulation vers les dédales des petites rues 90 avoisinantes aux multiples sens interdits. Son stress augmenta brutalement à l’idée d’arriver en retard, mais, par chance, elle trouva facilement une place proche de l’immeuble de l’entreprise. Après avoir couru jusqu’à la borne 95 pour payer le stationnement, elle se précipita dans le hall d’entrée et monta en utilisant l’ascenseur jusqu’au 12e étage. Un détour inéluctable par les toilettes consomma cinq précieuses minutes, mais Chloé réussit à se 100 présenter pile à l’heure, un peu échevelée, à la réception. La jeune femme chargée d’accueillir les visiteurs la pria immédiatement de la suivre jusqu’au bureau de Jean Leconte, le directeur financier qui allait la recevoir en entre 105 vue. En chemin, en traversant une grande salle de bureaux paysagers, Chloé se sentit tout de suite à l’aise dans les lieux. Les employés la regardaient passer en souriant à pleines dents. Quelques clins d’œil amicaux l’avaient éton110 née, mais elle s’était fait la réflexion que la culture de l’entreprise insistait sans doute sur la qualité de l’accueil des futurs collègues. C’était de très bon augure. L’entrevue se déroula bien. Jean Leconte 115 posa à Chloé les questions usuelles sur son parcours professionnel et sur ses compétences, mais aussi sur son exploit dans la forêt, 65
Quelle est la fonction de directeur financier ?
Accroche Slogan, qui vise à attirer l’attention.
— En fait, reprit le directeur financier, j’ai eu une idée qui me semble intéressante. On pourrait utiliser à notre avantage votre petite mésaventure lors de l’entrevue d’embauche. J’en ai parlé à un ami journaliste et il pense, comme moi, que ce serait une bonne 160 accroche humoristique pour illustrer un article dans la presse sur notre entreprise, qui annoncerait en même temps que vous allez faire partie de notre groupe. Je crois même
155
que certains employés ont pris des photos de vous ce matin. On aurait donc le visuel. Qu’en pensez-vous ? Chloé éclata de rire… puis elle coupa la communication et alla commander un café latte à la chantilly au comptoir, qu’elle 170 dégusta en ignorant les vibrations insistantes de son cellulaire. (1172 mots)
165
© Caroline LEGOUIX, « L’entrevue d’embûche », Moebius, n° 142, septembre 2014.
À LIRE • Des informations destinées aux jeunes qui se préparent à passer une première entrevue d’embauche : www.jeunesse.gc.ca/fra/ sujets/emplois/entrevue.shtml. • Une courte liste d’erreurs à éviter lors d’une entrevue d’embauche : www.droit-inc.com/article10055-Top-10-des-erreurs-a-ne-pascommettre-en-entretien-d-embauche. À VOIR • La série La job (2006-2007), adaptation québécoise de la série télévisée culte The Office. Les 12 épisodes de la série sont disponibles sur Youtube : www.youtube.com/watch?v= 5ifwntEYnFM. • Les erreurs à éviter durant une entrevue d’embauche : www.youtube.com/watch?v=LQqaRuE3Pwk. • Des exemples de questions et réponses types pour une entrevue d’embauche : www.youtube.com/watch?v=-y3aB0kl5XE.
Et maintenant ! VOCABULAIRE 1 Dans vos mots, expliquez ce que signifient les expressions suivantes, à partir du contexte dans lequel vous les avez trouvées. a) « une intelligence hors pair » (l. 39-40) : b) « un flair infaillible » (l. 40) : c) « jouer le jeu » (l. 47) : d) « C’était de très bon augure » (l. 113) :
66
TEXTES NARRATIFS
2 Quel sens devrait-on donner aux mots suivants, selon l’emploi qui en est fait dans le texte ?
a) « emballage » (l. 70) :
b) « dédales » (l. 89) :
matériau qui protège un objet la présentation visuelle 3 vive excitation vécue à l’idée de passer une entrevue
c) « rebattue » (l. 118) :
détours compliqués labyrinthes 3 ruelles
battue plusieurs fois fausse information 3 répétée
1
1
1
2
2
2
TEXTES NARRATIFS
3 Que signifie l’expression « actes manqués » (l. 79) ? 4 Associez les expressions ou les mots suivants aux bonnes définitions. a) « soulève le cœur » (l. 6) :
1
Avait profité des joies générées par une situation.
2
Suites de messages sur un même thème.
c) « les fils de discussion » (l. 50) :
3
Donne envie de vomir.
d) « atouts cachés » (l. 69) :
4
Qualités discrètes.
b) « avait flotté sur un petit
nuage » (l. 22) :
5 Remplissez la grille de mots ci-dessous en faisant correspondre les mots à leur définition.
cohue (l. 9) battante (l. 31) peaufina (l. 63)
prouesse (l. 20) anodine (l. 49) pied-de-poule (l. 71)
1
turbulences (l. 23) ramifications (l. 60-61) échevelée (l. 100) 2
3 5 4 6 7 8
9
Horizontalement
Verticalement
Agitations, troubles. Tissu de deux couleurs qui se croisent comme un damier. 8 Groupe de personnes bruyantes. 9 Divisions secondaires.
1 2 3
4 7
Personne combative. Acte de courage. Qui a la chevelure en désordre, dépeignée. 5 Sans importance, inoffensive. 6 Perfectionna. L’e n t r e v u e d ’e m b u c h e
67
COMPRÉHENSION ET INTERPRÉTATION
«‹ TS P. 114-115
1 Selon Chloé, quel événement a provoqué tous les changements professionnels qu’elle a vécus dans les derniers mois ?
2 Les employeurs de Chloé apprécient-ils davantage son travail depuis la réalisation
de son exploit athlétique ? Relevez trois éléments dans le texte qui justifient votre réponse.
3 Chloé apprécie-t-elle faire des entrevues avec les médias ? Comment expliquer qu’elle en ait réalisé plusieurs ?
4 Relevez cinq exemples montrant que Chloé s’est bien préparée pour son entrevue.
5 Qu’est-ce qui a ralenti Chloé dans son trajet vers le lieu de son rendez-vous ?
6 Qu’y a-t-il d’inhabituel dans la façon dont les employés accueillent Chloé lorsqu’elle traverse les bureaux ?
68
TEXTES NARRATIFS
7 Pourquoi Chloé a-t-elle coupé la communication avec le directeur financier ? Qu’a-t-il dit qui a pu lui enlever toute envie de lui parler ?
TEXTES NARRATIFS
8 Pourquoi l’auteure a-t-elle utilisé le mot « embuche » au lieu du mot « embauche » dans le titre ?
R ÉDACTION 1 Pourquoi un employeur vous choisirait-il plutôt que quelqu’un d’autre ? Quelles sont
vos plus grandes qualités ? Quels sont vos pires défauts ? Composez un texte d’une centaine de mots pour répondre à ces questions fréquemment posées durant les entrevues d’embauche.
2 Imaginez une entrevue d’embauche cauchemardesque : tout se passe très mal
du début à la fin. Racontez cette entrevue dans un texte de 200 mots en intégrant des verbes aux temps du passé : passé composé, imparfait et plus-que-parfait.
3 Quels conseils donneriez-vous à une personne qui s’apprête à passer une entrevue d’embauche ? Qu’est-ce qu’elle devrait faire : • la veille ? • le jour même ? • juste avant l’entrevue ? • après l’entrevue ? Répondez en composant des phrases qui contiennent des verbes à l’infinitif (ex. : Il faut lire…, Tu dois vérifier…, etc.).
PARLONS-EN 1 Quelles sont les questions pièges qu’un
employeur potentiel pourrait vous poser lors d’une entrevue d’embauche ? Comment y répondriez-vous ?
2 Aimeriez-vous partir à l’étranger acquérir
de l’expérience de travail ? Où voudriez-vous aller ? Quel emploi vous plairait ?
L’e n t r e v u e d ’e m b u c h e
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GRAMMAIRE Voici une lettre de présentation qu’un étudiant voudrait faire parvenir à un employeur qui cherche un nouvel employé. Aidez-le à corriger ses fautes et permettez-lui d’obtenir cet emploi. (Le chiffre à gauche indique le nombre d’erreurs par ligne.)
Monsieur Michel Tremblay Directeur des ressources humaines Entreprise XXX 1234, 5e Avenue
Montréal (Québec) H2X 1V8
Objet : Candidature au poste de commis de magasin Monsieur le Directeur, (2) J’ai vue une annonce affichant que vous aviez besion d’un commis de magasin. Cela fait (2) maintenant trois ans que je suis lifeguard à la piscine de mon cartier. Je suis présentement (3) étudiant en social science au collège Dawson et je crois que j’ai les qualites et les compétences (1) que vous rechercher. (4) Dans mes expériences passé, j’ai toujours aimée travaillé avec le publique. Je trouve aussi (1) qu’il est important d’avoir un esprit d’équipe et d’entretiendre de bons rapports avec les (2) collègues. À cause de mes études, Je suis seulement available le soir. (2) Je souhaiterais vous rencontrez, car je suis convaincue que le poste me plaira et qu’en retour, (1) vous serez très satisfaits de mes services. Je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur, mes meilleures salutations. Jonathan Martinez 426, rue Bouchard Laval (Québec) H7V 2Z9
EXERCICE DE STYLE Complétez les expressions en utilisant des mots de la liste ci-dessous et faites les accords nécessaires.
polyvalent professionnel sociable ponctuel intègre organisé astucieux créatif indépendant responsable 1
Elle a des idées originales et trouve des manières de les mettre en œuvre ; cette personne est
70
2
Mon collègue est agréable à côtoyer et il se lie facilement aux autres ; il est
3
Cet employé n’est jamais en retard ; c’est un individu
4
Ma patronne possède plusieurs compétences variées ; elle est
5
Il préfère travailler seul plutôt que de travailler en équipe ; c’est une personne
6
Quand on travaille dans ce domaine, on doit être honnête et impartial ; on doit être
TEXTES NARRATIFS
THÉORIE STRATÉGIES
ET
Ce qu’on appelle stratégie consiste essentiellement à passer les rivières sur des ponts et à franchir les montagnes par des cols. – Anatole France
LE TEXTE NARRATIF Fonction Le texte narratif sert à raconter une histoire. Caractéristiques du texte narratif La structure du texte narratif (schéma narratif)
1 SITUATION INITIALE 2 ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR 3 PÉRIPÉTIES 4 DÉNOUEMENT 5 SITUATION FINALE Situation initiale Situation qui présente le lieu, le temps de l’action et les personnages. C’est un moment d’équilibre, de stabilité. 1
Élément déclencheur L’évènement qui bouleverse la situation initiale. 2
Péripéties Les actions entreprises par le personnage principal pour résoudre le problème posé par l’élément déclencheur. 3
Dénouement Le dernier évènement qui vient améliorer ou aggraver la situation dans laquelle se trouvait le héros. 4
Situation finale (facultative) Ce qui arrive après le dénouement. Retour à la stabilité. 5
Le narrateur Il est la voix qui raconte l’histoire. Il peut raconter à la première personne (point de vue subjectif) ou à la troisième personne (point de vue objectif). Les personnages • Il y a souvent plusieurs personnages. • Le personnage principal s’appelle le « héros ». • Chaque personnage peut être désigné de différentes manières : un nom, un pronom, un groupe de mots (par exemple : la jeune fille, le monstre de papier).
110
L E S T Y P E S D E T E X T E S
Exemple de texte narratif Les dobermans Raoul avait une passion : la musique. Depuis son plus jeune âge, il achetait des instruments pour presque rien, les retapait et apprenait à en jouer au grand désespoir de ses voisins. C’est pourquoi Raoul avait décidé de quitter la ville et de s’installer à la campagne, dans une vieille maison au creux d’un joli vallon où il pouvait jouer du cor anglais à minuit ou du tambour à l’heure où même les coqs n’avaient pas encore l’idée d’ouvrir l’œil. Ce bonheur parfait a duré jusqu’au jour où son travail l’a amené à s’absenter chaque mardi soir. La première fois, lorsqu’il est rentré le mercredi matin, il n’a rien remarqué de particulier. Pourtant, lorsqu’il a voulu jouer un petit air de sa trompette favorite, il ne l’a plus trouvée. Disparue, envolée… Volée ! Quelqu’un avait pénétré dans la maison et lui avait dérobé un de ses précieux instruments. Sa première réaction a été d’aller porter plainte auprès de la police. Mais on lui a ri au nez. On n’allait quand même pas lancer une enquête pour un vieil instrument acheté quelques sous. D’ailleurs, comment prendre au sérieux un voleur assez fou pour ne chaparder qu’une trompette ? Raoul a pris la décision de barrer les portes et les fenêtres. Pourtant, le mercredi suivant, un tambour a disparu à son tour. Puis une harpe celtique, puis un tuba, puis une cornemuse… Plus Raoul renforçait la sécurité en posant des barrières, des volets, des alarmes électroniques… plus l’étrange cambrioleur emportait d’instruments. Découragé, le pauvre musicien a fini par se résoudre à acheter à bon prix deux chiens solides et féroces : des dobermans, dressés pour garder les maisons isolées. L’effet a été immédiat : plus de vol la nuit du mardi au mercredi. Quelques semaines plus tard, Raoul a appris qu’il devrait s’absenter pour un voyage de plusieurs jours et il a demandé à son voisin de s’occuper des chiens pendant son absence, en leur glissant la nourriture par une petite trappe aménagée dans la porte de la cuisine. De retour après une semaine d’absence, Raoul est allé directement demander des nouvelles à son voisin. Celui-ci lui a répondu d’un air embarrassé que depuis trois jours les chiens n’avaient plus touché à la nourriture et ne donnaient aucun signe de vie. Intrigués et assez inquiets, Raoul et son voisin se sont équipés d’un vieux fusil de chasse et ont pénétré dans la maison par la porte de la cuisine. La nourriture d’au moins trois jours était intacte. Dans la salle de séjour, les deux dobermans, assis au pied d’un meuble, semblaient statufiés… tandis que, sur le meuble, un homme encore jeune, à demi mort de froid, de faim et surtout de peur, semblait prêt à rendre le dernier souffle dans un pipeau. Surpris par les deux molosses alors qu’il tentait à nouveau de pénétrer dans la maison, le voleur mélomane n’avait eu d’autre recours que de grimper en haut de l’armoire. Pour calmer les deux chiens en furie qui sautaient de plus en plus haut pour tenter de lui arracher un bras ou une jambe, il s’est mis à sortir quelques sons d’un pipeau, son seul butin ce jour-là. Comme par miracle, les deux chiens s’étaient calmés aussitôt. Chaque fois qu’il avait voulu s’arrêter de jouer, les crocs étaient réapparus… de sorte que l’homme avait dû continuer de souffler dans l’instrument durant trois jours et trois nuits… (564 mots) © Marc LABERGE, Ma chasse-galerie, Montréal, Planète rebelle, 2000, p. 57-60, texte modifié.
Le texte narrat i f
111
THÉORIE ET STRATÉGIES
EXERCICE Indiquez, dans la marge du texte Les dobermans, les étapes du schéma narratif : situation initiale, élément déclencheur, péripéties, dénouement et situation finale.
Rédaction d’un texte narratif Planifier l’écriture du texte narratif AIDE-MÉMOIRE POUR L’ÉLABORATION DU PLAN D’UN TEXTE NARRATIF D’ENVIRON 350 MOTS Le schéma narratif 1
Situation initiale (un paragraphe d’environ 80 mots) C’est la mise en scène qui sert à renseigner le lecteur sur les éléments nécessaires pour comprendre l’histoire : description du lieu et du temps, présentation des personnages et présentation de la première action, celle qui décrit ce que font les personnages au début de l’histoire. Dans le récit au passé, les verbes sont souvent conjugués à l’imparfait.
2
Élément déclencheur (un paragraphe d’environ 30 mots) C’est l’élément perturbateur qui modifie la situation initiale. Cet évènement est souvent raconté au passé composé et est introduit par un marqueur de relation.
3
Péripéties (deux paragraphes, environ 85 mots par paragraphe) Ce sont les évènements (les actions) provoqués par l’élément déclencheur. Dans un récit au passé, les verbes sont souvent conjugués au passé composé.
4
Dénouement (un paragraphe d’environ 70 mots, la situation finale y compris) C’est la dernière péripétie qui aide à résoudre le conflit. Les verbes sont conjugués au passé composé.
5
Situation finale (facultative) Le retour à l’harmonie initiale. Elle peut être heureuse ou malheureuse.
EXEMPLE DE PLAN Sujet : Racontez un évènement mémorable que vous avez vécu pendant votre adolescence. 1
Situation initiale (environ 80 mots) Qui ? Les personnages les plus importants : Où ? Le cadre de l’action : Quand ? Le cadre temporel : Quoi ? Qu’est-ce qui se passe au moment où le récit commence ?
2
Élément déclencheur (environ 30 mots)
3
Péripéties (enchainement chronologique des actions) 1er paragraphe (environ 85 mots)
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L E S T Y P E S D E T E X T E S
2e paragraphe (environ 85 mots)
4
Dénouement (un paragraphe d’environ 70 mots, la situation finale y compris)
5
Situation finale
Écrire le texte Utiliser le plan pour rédiger le brouillon, le relire et le modifier au cours de la rédaction.
›»
Réviser et corriger le texte Après la rédaction du brouillon, relire le texte, le corriger, puis le transcrire au propre.
STRATÉGIES DE LECTURE LES ÉTAPES D’UNE LECTURE EFFICACE Avant la lecture Analysez la situation de lecture en vous posant les questions suivantes. • QUI a écrit ce texte ? • À QUI s’adresse-t-il (à un large public, aux jeunes, aux lecteurs de revues spécialisées) ? • QUEL est son SUJET ? • À QUEL TYPE de texte appartient-il : au texte informatif ou narratif ? • POURQUOI le lisez-vous (pour vous divertir, pour vous informer, pour un travail scolaire, pour raconter une histoire, etc.) ? Pour répondre à ces questions, vous devez : • lire le titre (il donne le sujet du texte), le sous-titre (il apporte des précisions sur le sujet), le chapeau (ce court texte placé en tête d’un article présente le sujet), les intertitres (ils annoncent les aspects abordés dans chaque section du texte), l’introduction (elle contient les grandes lignes du sujet), les divisions du texte (paragraphes, sections). • regarder attentivement les illustrations, les photographies, les tableaux (ils fournissent des informations sur le contenu), les encadrés, les mots en gras et soulignés (ils attirent l’attention sur les informations importantes du texte). • faire appel à vos connaissances antérieures (sur le sujet, le type de texte, l’auteur). • prévoir des moyens d’annoter le texte (crayons feutres pour surligner, crayons à mine pour écrire des notes en marge du texte). Le s étape s d’u ne le c tu re effic ace
113
THÉORIE ET STRATÉGIES
P. 96-98 TS
• lire les questions auxquelles vous devez répondre avant d’entreprendre la lecture du texte.
Pendant la lecture • Faites des liens entre ce que vous lisez et les questions auxquelles vous devez répondre (s’il s’agit d’un questionnaire). • Essayez de comprendre le sens d’une phrase même si vous ne comprenez pas un mot (aidez-vous du contexte). Lisez les mots avant et après et repérez, s’il y a lieu, des préfixes et des suffixes, des mots de la même famille ou des mots apparentés (cognates).
P. 129 TS
›»
• Consultez un dictionnaire pour découvrir le sens du mot qui vous empêche de comprendre le texte. • Surlignez les mots clés et les idées principales. • Surlignez les marqueurs de relation d’une autre couleur. • Placez entre crochets les citations et les exemples que vous voulez retenir.
P. 101-102
TS ›»
• Résumez chaque paragraphe dans la marge ou sur une feuille. • Dégagez le plan du texte. • Ne surchargez pas votre texte de notes et de couleurs.
Après la lecture Évaluez votre lecture en vous posant les questions suivantes. • Est-ce que ce texte est facile ou difficile ? • S’il est difficile, qu’est-ce que je peux faire pour mieux le comprendre ? • Est-ce que je peux répondre aux questions de compréhension ? • À partir de ma lecture, est-ce que je peux faire un exposé ou un résumé, comparer plusieurs textes, écrire un texte d’opinion, etc. ?
RÉPONDRE À UNE QUESTION DE COMPRÉHENSION Voici les différentes étapes à respecter pour répondre à une question de compréhension. Étapes
114
Application
Comprendre la question posée en soulignant les mots clés.
Est-ce que les stratégies politiques visant à réduire les gaz à effet de serre prennent en compte toutes les sources d’émission du dioxyde de carbone dans l’atmosphère ?
Chercher les éléments de réponse dans le texte et les souligner.
À l’heure actuelle, la plupart des stratégies politiques pour réduire les gaz à effet de serre se concentrent sur la consommation humaine de carburants qui émettent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Or, elles laissent très étrangement de côté le fait que le méthane qui cause beaucoup de dommages à la planète provient de techniques traditionnelles et plus précisément des flatulences du gros et du petit bétail. On peut s’en étonner, mais le fait reste que les pets des mammifères menacent la Terre. Catherine MAVRIKAKIS, Trois petits pets… et puis elle s’en ira
Relever l’idée principale et les idées secondaires (s’il y a lieu) du texte.
Les stratégies politiques ne s’intéressent qu’à la consommation humaine des carburants, ignorant les flatulences du bétail.
STRATÉGIES DE LECTURE
5
Cinquième lecture : vocabulaire (V) Deux jours avant le dernier examen et un moi (O) mois avant la cérémonie de graduation (V) remise des diplômes, le group (O) groupe, (P) a annoncé à leurs (GN) ses proches qu’ils (GN) il avaient (S) avait l’intention de partir le jour après (V) lendemain pour une expedition (O) expédition autour du monde. Le père de Sandra s’en (S) y est vifment (O) vivement, (P) opposée (GV), (P) et, (P) malgré les longues heures d’arguments (V) de dispute, le groupe a dû s’envoler sans elle (V) la jeune fille. Elle devait rejoindre (V) joindre ses amis une foi (O) fois sa (GN) son diplôme dans sa (S) en poche. (OT) Cependant, au bal de graduation (V) fin d’études, elle (V) Sandra a rencontré Christophe et, (P) à date (S) jusqu’à maintenant/à ce jour, (P) elle ne pense plus voyager (P), même si elle manque ses amis (S) ses amis lui manquent (P).
Votre mise au propre : Deux jours avant le dernier examen et un mois avant la remise des diplômes, le groupe a annoncé à ses proches qu’il avait l’intention de partir le lendemain pour une expédition autour du monde. Le père de Sandra s’y est vivement opposé et, malgré les longues heures de dispute, le groupe a dû s’envoler sans la jeune fille. Elle devait joindre ses amis une fois son diplôme en poche. Cependant, au bal de fin d’études, Sandra a rencontré Christophe et, jusqu’à maintenant/à ce jour, elle ne pense plus voyager, même si ses amis lui manquent.
STRATÉGIES D’UTILISATION DES RESSOURCES LINGUISTIQUES
Dans un dictionnaire, les mots sont présentés en ordre alphabétique. Le premier et le dernier mot définis dans une double page s’appellent les mots repères. Ils sont répétés en haut de chaque page afin de faciliter la recherche.
FUREUR 1 [fyRœR] 2 n. 3 f. 4 –
1 5 LITTÉR. Folie poussant à des actes de violence. — Délire inspiré. ➤ enthousiasme, exaltation, inspiration, possession, transport. 6 Fureur poétique, prophétique. 7 ■ 2 5 Passion sans mesure, créant un état voisin de la folie. « Il aimait les femmes à la fureur » 7 Voltaire. ➤ folie. 6 La fureur de vivre, de discuter. ➤ frénésie, rage. — Loc. FAIRE FUREUR : connaître un grand succès auprès du public (cf. FAM. Casser* la baraque, faire un malheur*). Mode, chanson, nouveauté qui fait fureur. 7 ■ 3 5 Colère folle, sans mesure. Accès, crise de fureur. 7 6 7 6 7 ➤ courroux. Entrer, être, mettre en fureur. ➤ enrager. Une fureur noire. — Colère qu’engendre et entretient l’action violente. Attaquer, se battre avec fureur. 7 6 5 ➤ acharnement, furie, impétuosité, violence. ■ 4 (CHOSES) Caractère d’extrême violence. La fureur des éléments déchaînés, des combats. 7 ■ 5 AU PLUR. Mouvement de folle colère. Entrer dans des fureurs inexprimables. — Mouvement de violence. « toutes les fureurs de l’imagination » 7 FRANCE. ■ CONTR. Raison, 1 sens (bon). 1 Calme, douceur. 8 9 ■ HOM. Führer. xe ✧ latin furor
■
Petit Robert de la langue française, 2016. 1 2 3
L’entrée La prononciation (en alphabet phonétique) La classe grammaticale du mot
4 5 6 7
Le genre du mot Les différents sens du mot Les synonymes du mot Les exemples
8 9
Les antonymes du mot n mot qui se prononce de la même U façon que ce mot (homonyme).
Savoi r ut i l i ser son d ic t ionnai re franç ai s
129
THÉORIE ET STRATÉGIES
SAVOIR UTILISER SON DICTIONNAIRE FRANÇAIS
SAVOIR UTILISER SON DICTIONNAIRE BILINGUE (français-anglais /anglais-français) Les entrées des dictionnaires bilingues sont composées de deux langues : on y retrouve la langue dans laquelle vous effectuez votre recherche et la traduction. Voici un exemple d’informations que vous trouverez dans une entrée de dictionnaire bilingue2. expression dans la langue de la recherche
traduction de l’expression
entrée
signe de reprise de l’entrée différentes classes grammaticales du mot (v.t. et n.)
symbole en phonétique internationale
variations de sens du mot
Quelques abréviations fréquemment utilisées dans les dictionnaires : adj. ➝ adjectif adv. ➝ adverbe fém. ➝ féminin masc. ➝ masculin
n. plur. pron. qqch.
➝ nom ➝ pluriel ➝ pronom ➝ quelque chose
2. Le Robert & Collins © 2013 HarperCollins and Dictionnaires.
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STRATÉGIES D’UTILISATION DES RESSOURCES LINGUISTIQUES
qqn ➝ quelqu’un sing. ➝ singulier v. intr. ➝ verbe intransitif v. tr. ➝ verbe transitif
UTILISER UN LOGICIEL DE CORRECTION Pour corriger un texte écrit avec l’aide d’un logiciel de traitement de texte, vous devez repérer l’icone qui vous permet de passer en mode correction. Sur la plupart des ordinateurs, vous le trouverez sous l’onglet Révision dans un bandeau situé dans le haut de votre écran. Cliquez ensuite sur l’icone qui va activer le mode révision de votre logiciel de traitement de texte. Dans certains traitements de texte, voici à quoi ressemble cet icone :
Une fois votre logiciel de correction activé, une boite de dialogue s’ouvre. Si votre logiciel repère une faute dans votre texte, il vous l’indiquera. Voici la manière dont cela se présente :
THÉORIE ET STRATÉGIES
Dans le premier encadré, votre logiciel indique en rouge ce qu’il considère comme une erreur. Dans l’encadré en dessous, il vous propose des remplacements.
À noter : comme le logiciel de traitement de texte ne connait pas le sens que vous voulez donner au mot qu’il a repéré, il ne peut que vous faire des suggestions de corrections ; il vous revient donc de vérifier si les suggestions de modification sont appropriées ; si ce n’est pas le cas, vous devez corriger le mot vous-même. Dans le cas où l’une des suggestions vous convient, surlignez-la en bleu avec votre curseur, et cliquez ensuite sur le bouton Modifier situé dans la colonne de droite.
Ut i l i ser u n log iciel de corre c t ion
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Si le mot que vous avez écrit est dans une orthographe correcte, mais qu’il n’est pas reconnu par votre logiciel de correction (c’est souvent le cas des noms propres, par exemple), cliquez sur Ignorer ou sur Ignorer toujours et votre logiciel ne vous signalera plus ce mot. Si vous le souhaitez, vous pouvez changer la langue du dictionnaire de votre logiciel de correction en modifiant la langue inscrite dans le troisième encadré de la boite de dialogue.
Aussi, en plus de vous permettre de corriger l’orthographe de votre texte, le logiciel de correction vous donne accès à une option effectuant la vérification de la grammaire de votre texte. Pour activer cette option, cochez Vérifier la grammaire. Cette inscription est située au bas et à la gauche de la boite de dialogue.
Finalement, sous l’onglet Révision, vous avez également accès à un dictionnaire des synonymes ainsi qu’à un dictionnaire effectuant des traductions. Vous n’avez qu’à surligner les expressions dont vous cherchez le synonyme ou que vous souhaitez traduire.
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STRATÉGIES D’UTILISATION DES RESSOURCES LINGUISTIQUES
GRAMMAIRE
Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur est toujours conditionnel. – Jean Cocteau
LA PHRASE LES CONSTITUANTS DE LA PHRASE DE BASE A N T I C I PAT I O N
1 Recomposez les phrases de ce texte en mettant la ponctuation adéquate et les majuscules.
c’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau dans ses bras il serre une valise légère et un nouveau-né plus léger encore que la valise le vieil homme se nomme Monsieur Linh il est seul à savoir qu’il s’appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont morts autour de lui debout à la poupe du bateau il voit s’éloigner son pays tandis que dans ses bras l’enfant dort le pays s’éloigne devient infiniment petit Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon pendant des heures malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette © Philippe CLAUDEL, La petite fille de Monsieur Linh, Éditions Stock, 2005.
NOTIONS TH ÉORIQUES La phrase de base est constituée au minimum d’un sujet (S) et d’un prédicat (Préd). Le prédicat est constitué au minimum d’un verbe conjugué. Dans le prédicat, le verbe conjugué peut être complété d’un complément direct (CD) ou indirect (CI) ou les deux. La phrase de base peut être complétée par un complément de phrase (CP), mais ce dernier est facultatif. Sujet
Prédicat
Complément de phrase
L’enfant
dort.
L’enfant de monsieur Young
parle / trois langues.
L’enfant de monsieur Young
écrit / à son ami /
L’enfant de monsieur Young
écrit / un courriel / à son ami / toutes les semaines.
CD
toutes les semaines.
CI
CD
CI
Dans la phrase de base, le complément de phrase se place généralement après le prédicat. Il peut aussi se mettre en tête de phrase. Si le CP est placé en tête de phrase, il est suivi d’une virgule. Si le CP est au milieu de la phrase, il est encadré par des virgules. Exemples : Il y a 36 élèves dans la classe. ➝ Dans la classe, il y a 36 élèves. ➝ Il y a, dans la classe, 36 élèves. La phrase de base se compose donc de deux unités syntaxiques obligatoires (S + Préd). Cette conception de la phrase syntaxique diffère de celle de la phrase graphique qui est définie comme une suite de mots débutant par une majuscule et se terminant par un point. Exemple : Les élections auront lieu le 8 mai. une phrase graphique = une phrase syntaxique
134
LA PHRASE
Les élections auront lieu le 8 mai et Radio-Canada couvrira la campagne électorale.
une phrase graphique = deux phrases syntaxiques
b) Dites-nous ce que vous voulez faire. c) Je vous la retournerai par la poste. d) Tu leur as fait peur. e) Ils nous la rendront demain. f)
Appuie-moi dans ma démarche.
g) Souviens-toi de cette expérience.
LA PONCTUATION A N T I C I PAT I O N
1 Nommez les signes de ponctuation suivants. a) b) c) d) e)
: ? ! ; .
«» g) , h) … i) – f)
La virgule ( , ) Elle s’emploie : • entre les éléments d’une énumération, sauf avant le dernier élément s’il est introduit par une conjonction de coordination (et, ou) ; • entre les phrases juxtaposées ; • après le complément de phrase placé au début de la phrase ; • généralement, après les marqueurs de relation placés au début de la phrase ; • après un mot mis en apostrophe (mot qui interpelle quelqu’un) en début de phrase ; • généralement, devant les conjonctions de coordination (mais, car, puis, ensuite, etc.), lorsque celles-ci unissent deux phrases ; • pour indiquer qu’un élément de la phrase a été effacé (ellipse).
Exemples
J’aime le soccer, le patin, le judo, la boxe et le ski. Ce sera Pascal, Joaquim, Kevin ou Charles qui jouera le rôle de D’Artagnan. Il aime le cinéma, elle préfère le théâtre. Je veux qu’il vienne, qu’il joue, qu’il gagne ! Aujourd’hui, je me repose ; demain, je travaillerai. Pendant qu’elle dormait, un voleur est entré. Elle chante ; de plus, elle s’accompagne au piano. Tu aimes le ski ; cependant, tu détestes le froid. Moi, je ne suis jamais venue ici ! Camille et Sophie, retournez à votre place ! Il est champion, mais il n’est pas satisfait. Il ne participera pas au tournoi, car il est blessé. Mon père est avocat ; son père, ingénieur (le verbe est a été effacé).
La ponc tuat ion
141
GRAMMAIRE
Théorie
Théorie
Exemples
Deux virgules s’emploient pour encadrer : • une phrase incise ; • une phrase participiale ou infinitive placée dans la phrase ; • un complément de phrase qui interrompt le message ; • une subordonnée complément de phrase placée dans la phrase ; • un mot mis en apostrophe (mot qui interpelle quelqu’un) placé dans la phrase ;
« Tu sais, me dit-elle, que je reviens jeudi. » Léa, ayant refusé l’offre, se retrouve sans emploi. Léo, après avoir terminé son travail, est rentré. Tu es, au tournoi de Paris, la plus jeune joueuse. Il va, dès l’arrivée de l’été, faire du kayak. Tu sauras, si tu continues à étudier, tout sur l’histoire des Mayas. Ça me fait plaisir, Yan, que tu me téléphones. Comprenez, mesdames, que nous ne pouvons accepter cela. • un pronom qui reprend ce qui vient d’être dit ; Zoé, elle, aime les sports ; Luc, lui, préfère le théâtre. Les enfants, eux, se croient invincibles. • une expression qui s’insère dans une phrase. Je voudrais, en ce qui me concerne, féliciter les gagnants. Il faut, par conséquent, leur faire une nouvelle proposition.
Le point-virgule ( ; ) Théorie
Il s’emploie : • pour séparer des phrases qui contiennent déjà des virgules ; • à la place de la virgule, entre des phrases assez longues ou entre lesquelles on désire marquer une pause plus longue ; • à la fin d’une énumération par points, sauf après le dernier point.
142
LA PHRASE
Exemples
Malik, ingénieur à Sidbec, parle trois langues ; Paolo, technicien chez Bell, en parle quatre. Les uns proposent de lever la séance ; les autres insistent pour respecter l’ordre du jour. La peur se lisait sur tous les visages ; ils avaient bien réussi leur coup. Voici les recommandations du comité : 1 Former un sous-comité pour étudier la question ; 2 Faire un sondage auprès de la population ; 3 Préparer une campagne publicitaire ; 4 Demander au gouvernement de passer une loi.
Le deux-points ( : ) Théorie
Exemples
Il s’emploie : • pour annoncer une citation ou les paroles L’avocat a dit : « Mon client n’est pas le coupable, il est de quelqu’un dans le discours direct ; la victime. » • pour introduire une énumération ; Voici mes sports favoris : le vélo, le soccer et le ski. Jacob a trois choix : travailler, étudier ou voyager. Voici les recommandations de son médecin : Faire de l’exercice ; Manger sainement ; 3 Éviter le stress. Il y avait peu d’inscriptions : la direction a annulé le cours. La tempête se rapprochait : on s’arrêta à l’hôtel le plus proche. 1
2
• pour introduire une conséquence (on peut alors remplacer le « : » par si bien que, donc, par conséquent) ;
• pour introduire une explication (on peut Il n’avance pas dans son travail : il est sans cesse dérangé. alors remplacer le « : » par parce que). Marie refuse de signer : le salaire n’est pas assez élevé.
Le point ( . ) Théorie
Il s’emploie : • pour indiquer la fin d’une phrase graphique : -- déclarative, -- impérative, -- interrogative indirecte ; • pour indiquer qu’il manque des lettres dans un mot abrégé. Attention ! On ne met pas de point abréviatif : • si l’abréviation contient la dernière lettre du mot, • aux abréviations de mesure : temps, poids, longueur, etc.
Exemples
Il fera toute la lumière sur ce drame. Prenez vos livres et allez à la bibliothèque. Je me demande qui a été sélectionné. M. Leduc habite au 23, boul. Leroy, app. 9. numéro = no Madame = Mme Il est né à 3 h 45, il pesait 3 kg et mesurait 58 cm à la naissance.
Théorie
Exemples
Ils s’emploient : • pour indiquer que l’énumération ou l’idée est incomplète ; • entre crochets, pour indiquer qu’une citation est incomplète. • Attention ! Quand les points de suspension terminent la phrase, on ne met pas de point final. • Après etc., on ne met pas de points de suspension. Les « … » et etc. indiquent la même chose : l’énumération est incomplète.
Vous avez tant de choses à faire : lire, clavarder… J’ai beaucoup voyagé, j’en ai vécu des aventures… Selon Guy Roy, « les syndiqués […] ne seront pas d’accord ». Nous verrons peut-être Pierre, Maela, Camille… Voici une liste de choses à faire : balayer, laver les vitres… Voici une liste de choses à faire : balayer, laver les vitres, etc.
La ponc tuat ion
143
GRAMMAIRE
Les points de suspension ( … )
Les guillemets ( « » ) Théorie
Exemples
Ils s’emploient : • pour encadrer une citation textuelle ;
Steven Guilbeault affirme : « Il faut faire quelque chose pour la planète. » • pour encadrer les paroles dans le Il m’a dit : « Que fais-tu ici ? » discours direct ; Je lui ai répondu : « J’attends le directeur. » • pour encadrer une expression étrangère ; Le « bashing » consiste à dénigrer collectivement une personne ou un sujet. • pour mettre l’accent sur un mot ou Les médecins appellent cela « la dépression ostpartum ». une expression dans une phrase.
Le point d’exclamation ( ! ) Théorie
Il s’emploie à la fin d’une phrase exclamative : • pour exprimer la surprise, l’étonnement, l’exaspération ou l’admiration ; • pour exprimer un ordre ou un souhait.
Exemples
Ah ! Comme ce spectacle est magique ! Oh ! Anthony ! Quelle bêtise tu as encore faite ! Quelle victoire ! Bravo les filles ! Ça suffit ! Sortez immédiatement de la classe ! Vivement les vacances ! Je n’en peux plus ! Que la pluie cesse ! J’ai besoin de sortir !
Le point d’interrogation ( ? ) Théorie
Il s’emploie pour indiquer la fin d’une phrase : • interrogative ; • déclarative (tournure interrogative) ; • non verbale interrogative. Attention ! On ne met pas de « ? » après une question indirecte.
Exemples
As-tu été sélectionné pour les J. O. de Tokyo ? Tu as été sélectionné pour les J. O. de Tokyo ? Où ? Quand ? Par qui ? Je me demande qui va la remplacer. Il veut savoir ce que tu vas faire après le cégep.
Le tiret ( — ) Théorie
Il s’emploie pour indiquer le changement d’interlocuteur dans un dialogue.
144
LA PHRASE
Exemples
— Quel jour sommes-nous ? — Jeudi. — Ouf ! J’ai hâte que la fin de semaine arrive. — As-tu des projets ? — Oui, nous passerons deux jours à Québec.
E X E R C I C E S
1 Mettez la ponctuation dans les phrases suivantes. a) Il
n’y avait plus de clients nous avons fermé le magasin b) Elle criait À l’aide Au secours S’il vous plait venez m’aider c) Deux jours plus tard le grand-père le père la mère et l’enfant rentraient sains et saufs d) Le randonneur fatigué par sa longue marche s’arrêta pour reprendre son souffle e) Je le vois je cours je mets le pied dans un trou je tombe et je me casse la cheville f) Vous apprendrez si vous vous inscrivez à ce cours tout sur la biologie nucléaire g) Angélina n’ayant pas encore reçu la lettre du Ministère s’impatientait h) L’essence a beaucoup augmenté les gens voyagent de moins en moins i) Il se retourna et dit C’est vous qui m’avez appelé j) Ariane étudiante en théâtre se spécialise dans la mise en scène sa sœur étudiante en cinéma et communication rêve de travailler à l’Office national du film ONF
2 Ponctuez le texte suivant. Mettez les majuscules pour indiquer le début des phrases. La métropole du Québec Montréal capitale économique du Québec a été fondée par Maisonneuve mais à l’origine elle portait le nom de Ville-Marie avec une population incluant celle de la banlieue de plus de deux millions d’habitants Montréal est la ville la plus importante du Québec et avec Toronto et Vancouver l’une des plus grandes du Canada elle attire beaucoup de visiteurs spécialement des Américains des Français et des Japonais À cause de son caractère français très particulier en Amérique du Nord plusieurs guides touristiques disent qu’elle est après Paris évidemment la deuxième ville française du monde les caractéristiques suivantes expliquent sa notoriété dans le monde une vie culturelle originale et créatrice des monuments historiques bien conservés et une hospitalité légendaire montréal est aussi une ville cosmopolite les Italiens les Grecs les Asiatiques y sont fort nombreux cela explique que Montréal soit aussi reconnue pour la richesse GRAMMAIRE
et la diversité de sa gastronomie
La ponc tuat ion
145
LES CLASSES DE MOTS Il y a huit classes de mots. Tableau récapitulatif des classes de mots Classes
Exemples
1
Le nom
Un ami, un chevreuil, une lampe, Québec, la joie
2
Le déterminant
Une voie est ouverte. Ta sœur est jolie. Aucun fruit n’a muri.
3
L’adjectif
J’ai une amie formidable. Elle a un regard triste. Le Québec a beaucoup de ressources naturelles.
4
Le pronom
Ces enfants jouent ; ils sont heureux. Ces amis sont très gentils et ils le sont toujours. L’homme qui a commis ce crime ira en prison. L’émission dont tu me parles est très populaire.
5
Le verbe
Elle a visité Paris en 2013. (passé) Elle visite Paris aujourd’hui. (présent) Elle visitera Paris en 2020. (futur)
6
La conjonction
Alex et Jules sont amis, mais ils ne se voient pas souvent. Je terminerai le travail après que tu seras parti.
7
La préposition
Elle se met à l’abri sous un arbre pour éviter la pluie. Ces gens habitent en face de chez moi depuis l’an dernier.
8
L’adverbe
Elle regarde souvent ses textos ; elle en reçoit beaucoup. Il a vendu sa maison dernièrement ; par conséquent, il habite chez sa mère.
LE NOM A N T I C I PAT I O N
1 Soulignez les noms dans le texte suivant. Pour mener une enquête criminelle, la police utilise différentes techniques telles que le profilage psychologique et le détecteur de mensonges. De plus, le médecin légiste intervient dès que la police découvre un cadavre. Les principales responsabilités de l’examinateur médical est de rédiger un certificat de décès et d’aider la police à déterminer les causes de la mort.
N O T I O N S T H É O R I Q U E S On utilise le nom pour nommer des réalités comme les personnes, les animaux, les objets, les lieux et les sentiments. Pour désigner une réalité dans un sens général, on utilise le nom commun. Celui-ci est précédé d’un déterminant. Pour désigner une réalité unique, on utilise le nom propre. Noms communs Noms propres Exemples : le pays la montagne la Tanzanie le mont Royal la ville la fille Toronto Isabelle
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LES CLASSES DE MOTS
Le nom est donneur d’accord : les déterminants et les adjectifs reçoivent leur genre (masc. ou fém.) et leur nombre (sing. ou plur.) du nom qu’ils accompagnent. Exemple : Cette enquête criminelle (enquête = fém. sing.) Si le nom est le sujet d’un verbe, ce verbe (ou l’auxiliaire) reçoit la troisième personne et le nombre du nom sujet. Exemple : Le nouvel enquêteur questionnait le témoin (enquêteur = 3e pers. sing.). Si le nom est le sujet d’un verbe conjugué avec l’auxiliaire être, le participe passé reçoit le genre et le nombre du nom sujet. Exemple : Ces crimes sont dénoncés dans les journaux (crimes = masc. plur.).
Le genre du nom Le nom est masculin ou féminin. Le dictionnaire indique le genre du nom (m. ou f.) immédiatement après la classe (n.). Généralement, le féminin des noms s’obtient en ajoutant un -e au nom masculin. Si le nom se termine déjà par un -e au masculin, il reste invariable au féminin. Exemples : un artisan ➝ une artisane un juge ➝ une juge un ami un journaliste ➝ une journaliste ➝ une amie Cas particuliers de la terminaison au féminin ➝
Terminaison au féminin
-c
➝
-que
un laïc
-en -on
➝
-enne -onne
un pharmacien un champion
-er
➝
-ère
un écolier
-et
➝
-ette
un cadet
-el
➝
-elle
un criminel
-f -p
➝
-ve
un veuf un loup
-e
➝
-esse
un comte
-x
➝
-se -sse
un époux un roux
-eur
➝
-euse -eure
un coiffeur un chômeur un mineur
➝
-teuse -trice -teure
un conteur un acteur un auteur
Pour certains noms, le féminin peut être différent du masculin.
un frère un coq un homme
➝ une coiffeuse ➝ une chômeuse ➝ une mineure (suit la règle générale) ➝ une conteuse ➝ une actrice ➝ une auteure (suit la règle générale) ➝ une sœur ➝ une poule ➝ une femme
Autres cas particuliers
un jumeau un fou
➝ une jumelle ➝ une folle
-teur
Exemples
➝ une laïque ➝ une pharmacienne ➝ une championne ➝ une écolière ➝ une cadette ➝ une criminelle ➝ une veuve ➝ une louve ➝ une comtesse ➝ une épouse ➝ une rousse
Le nom
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GRAMMAIRE
Terminaison au masculin
UN OUVRAGE COMPLET ET ADAPTÉ À VOS BESOINS À mots découverts
est un cahier d’apprentissage conçu pour les étudiants du cours de français langue seconde Langue française et communication (101) au collégial ou pour les étudiants de niveau intermédiaire II. Cet ouvrage encourage la communication en français tout en mettant l’accent sur les compétences en lecture et en écriture. Dans cette 2e édition, nous avons veillé à conserver les qualités qui ont fait de cet ouvrage un succès : des textes qui témoignent de la richesse de notre culture ; des stratégies efficaces ; une grammaire facile à consulter proposant des exercices variés et adaptés aux étudiants de français langue seconde. Parmi les nouveautés de la 2e édition : • une toute nouvelle mise en page facilitant la lecture et le repérage des notions ;
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DES AUTEURS EXPÉRIMENTÉS Louise Archambault détient un baccalauréat spécialisé en linguistique de l’Université du Québec à Montréal et une maitrise en sciences de l’éducation de l’Université de Montréal. Elle a enseigné plusieurs années le français langue seconde au Collège de secrétariat Notre-Dame ; puis elle a travaillé à la formation des maitres comme professeure et conseillère en didactique et psychopédagogie à l’École normale supérieure de l’enseignement technique (ENSET) de Yaoundé (Cameroun), au Collège d’enseignement normal de Libreville (Gabon) et au Collège polytechnique universitaire de Cotonou (Bénin). À son retour, elle a poursuivi sa carrière de professeure au Collège Dawson. Laurent Duval a obtenu sa maitrise en langue et littérature françaises de l’Université McGill et enseigne le français langue seconde au Collège Dawson. Il a complété sa formation en didactique du français langue seconde à l’Université du Québec à Montréal. Lyane Henrichon détient une maitrise sur la littérature migrante de l’Université du Québec à Montréal et a travaillé pour le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles auprès des nouveaux arrivants. Elle a complété un diplôme en pédagogie de l’enseignement supérieur et elle enseigne présentement le français langue seconde au Collège Dawson. Maria Popica est professeure de français langue seconde au Québec et à l’étranger depuis 1994. Elle détient un baccalauréat en enseignement du français langue seconde, programme conjoint de l’Université de Montréal et de l’Université McGill, une maitrise en lettres modernes de l’Université d’Orléans (France) et a complété sa scolarité doctorale en études françaises à l’Université de Montréal. Elle est actuellement chercheuse en éducation et professeure au Cégep John-Abbott.
Versions numériques accessibles avec ou sans connexion Internet L’accès 6 mois à la version numérique sur MaZoneCEC est offert gratuitement avec le manuel papier.
La version de l’enseignant permet : • de projeter, d’annoter et de feuilleter le manuel en entier ; • d’afficher le corrigé des activités, question par question pour la correction collective ;
• d’accéder à tout le matériel complémentaire ; • de partager des notes et des documents avec les étudiants ; • d’enregistrer des capsules audio.
La version de l’étudiant permet : • de feuilleter et d’annoter chaque page ; • d’écrire ses réponses dans le cahier ; • d’enregistrer des capsules audio ; • d’accéder à plus de 450 exercices interactifs de grammaire.
L’accès 1 an à la version numérique uniquement est aussi disponible pour achat en ligne au www.editionscec.com. CODE DE PRODUIT : 216361 ISBN 978-2-7617-8867-0