Histoires lugubres

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Edgar Allan Poe

Histoires lugubres

CODE DE PRODUIT : 219726 ISBN 978-2-7617- 9791-7

9 782761 797917

Histoires lugubres

Édition établie par Marie-Hélène Sarrasin

Edgar Allan Poe

Onze récits et un poème annotés Un questionnaire bilan de première lecture Des questionnaires d’analyse et des ateliers de création littéraire Douze ateliers d’analyse, dont un de lectures croisées Une présentation d’Edgar Allan Poe et de son époque Une description de la structure narrative et de ses caractéristiques Un aperçu de l’œuvre et de sa place dans l’histoire littéraire

Edgar Allan Poe

Du fantastique à l’horreur, en passant par le grotesque et le récit policier, ce recueil fait découvrir la diversité de l’œuvre d’Edgar Allan Poe, écrivain du XIXe siècle. À travers douze histoires, on plonge dans les zones d’ombre de l’être humain, peuplées de doutes, de peurs, de désirs inavouables et de pulsions inquiétantes. Ici, le réel et l’imaginaire se confondent, l’angoisse et la folie guettent, mais la raison, telle une sentinelle, veille. Chez Poe, la frontière entre raison et folie est mince. L’angoisse, la peur, la perversité rôdent à chaque détour du recueil et pourraient bien emporter le lecteur comme les personnages.

Histoires lugubres

Textes intégraux


Direction de l’édition Katie Moquin

Correction d’épreuves Marie Théorêt

Direction de la production Danielle Latendresse

Révision scientifique de la Présentation Sara Thibault

Direction de la coordination Rodolphe Courcy Charge de projet Juan Carlos Arellano López Révision linguistique Isabelle Renaud

Conception et réalisation graphique Girafe & associés inc. Illustration de la couverture Virginie Egger

La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction d’œuvres sans l’autorisation des titulaires des droits. Or, la photocopie non autorisée – le photocopillage – a pris une ampleur telle que l’édi­ tion d’œuvres nouvelles est mise en péril. Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, du présent ouvrage est interdite sans l’autorisation écrite de l’Éditeur. Les Éditions CEC inc. remercient le gouvernement du Québec de l’aide financière accordée à l’édition de cet ouvrage par l’entremise du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres, administré par la SODEC.

Histoires lugubres, collection Grands Textes © 2019, Les Éditions CEC inc. 9001, boul. Louis-H.-La Fontaine Anjou (Québec) H1J 2C5 Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, d’adapter ou de traduire l’ensemble ou toute partie de cet ouvrage sans l’autorisation écrite du propriétaire du copyright. Dépôt légal : 2019 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN : 978-2-7617-9791-7 Imprimé au Canada 1 2 3 4 5 23 22 21 20 19


Sommaire

Présentation.............................................................................................. 5

Poe, toujours actuel

Edgar Allan Poe, sa vie, son œuvre.......................................................... 8 Sous le signe du malheur....................................................................... 8 Le poète................................................................................................ 9 Les déboires de l’écrivain....................................................................... 10 Le portrait du contexte de création......................................................... 14 La jeune Amérique................................................................................ 14 Baudelaire découvre Poe........................................................................ 17 La présentation de l’œuvre...................................................................... 19 Le romantisme chez Poe........................................................................ 19 Les histoires de Poe : toutes semblables ?............................................... 23 Le fantastique.................................................................................. 24 L’influence du roman gothique......................................................... 28 L’horreur.......................................................................................... 29 Le grotesque.................................................................................... 30 Le genre policier............................................................................... 31 Les thèmes dominants chez Poe............................................................ 32 La perversité..................................................................................... 32 Le conflit entre la raison et la passion............................................... 34 La figure du double.......................................................................... 34 La mort............................................................................................ 36 L’enfermement................................................................................. 36 Edgar Allan Poe en son temps.................................................................. 39 Chronologie.......................................................................................... 40

Recueil des textes

Histoires fantastiques................................................................................ 47 Le chat noir........................................................................................... 49 Le cœur révélateur................................................................................. 63 Bérénice................................................................................................ 71 La chute de la Maison Usher.................................................................. 85 William Wilson...................................................................................... 111 Le portrait ovale.................................................................................... 137 Le Corbeau............................................................................................ 143 Histoires d’horreur.................................................................................... 149 Le puits et le pendule............................................................................ 151 Le masque de la Mort Rouge................................................................. 171 Histoires grotesques.................................................................................. 179 Hop-Frog............................................................................................... 181 La barrique d’amontillado...................................................................... 193 Histoire policière....................................................................................... 203 La lettre volée........................................................................................ 205


Sommaire Test de première lecture........................................................................... 229

L’étude de l’œuvre

Quelques notions de base........................................................................ 232 L’étude des récits....................................................................................... 235 L’étude de l’œuvre dans une démarche plus globale............................. 262 Sujets d’analyse et de dissertation........................................................... 264

Glossaire........................................................................................... 266 Bibliographie.................................................................................. 268


Présentation Pourquoi Poe est-il actuel et universel ? Vous aimez regarder compulsivement les séries policières et vous vous attachez à ces meurtriers qui, épisode après épisode, tuent impunément. Et pourtant, vous êtes un ardent défenseur de la justice. Vous aimez lire les romans d’horreur d’un Patrick Senécal, d’un Stephen King, ou alors enfiler les épisodes d’une série comme Walking Dead. Cependant, vous redoutez de passer la nuit seul à la maison. Vous appréciez votre voisin. Mais cela ne vous empêche pas de vous surprendre, un jour, à dire que vous avez envie de le tuer. Vous avez toujours beaucoup aimé les animaux. Mais voilà que votre chat vous exaspère, et vous voudriez qu’il ne revienne jamais de sa promenade. Vous avez toujours supporté les railleries d’un camarade. Mais maintenant, vous n’en pouvez plus et lui inventez une fin terrible. Vous êtes d’un calme exemplaire, mais, une journée où tout va mal et où vous êtes envahi par la fatigue, vous perdez pied… Vous êtes un humain. Comme n’importe quel autre, vous êtes à géométrie variable… Vous croyez dur comme fer en telle valeur, mais, en même temps, une situation particulière, qui vous touche personnellement, vous aiguise les nerfs et aura tôt fait de vous mettre à l’épreuve. La littérature ne parle de rien d’autre que de l’humain. Edgar Allan Poe n’y échappe pas. Même en créant des personnages de meurtriers, des êtres bizarres, tourmentés, au seuil de la folie, il parle de la nature humaine. Si Poe est un maître incontesté de l’horreur, ce n’est pas parce qu’il nous effraie avec des scènes où l’hémoglobine jaillit de toute part comme dans les films de zombies. C’est parce qu’il parle de l’humain, de nous, et que nous entrevoyons comment la

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Présentation folie s’empare de l’homme de raison, comment la manie devient une terrible obsession et comment chaque personnage, au départ solitaire, aimant, peut-être malade, peut-être mélancolique, perd pied… et commet l’irréparable.

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Poe, toujours actuel


Edgar Allan Poe, sa vie, son œuvre Edgar Allan Poe

Comment la vie d’Edgar Allan Poe peut-elle éclairer son œuvre ?

Sous le signe du malheur

Charles Baudelaire (1821-1867) Associé aux poètes maudits, ce poète français romantique est considéré comme le précurseur du courant symboliste.

Selon les superstitions et le poème le plus connu de Poe, le corbeau est un prophète de malheur. Si tel est le cas, l’auteur a certainement été visité par cet oiseau de malheur dès sa tendre enfance. Né le 19 janvier 1809 à Boston, Poe ne connaîtra que peu ses parents, tous deux acteurs. Son père, David Poe, s’éclipse près de deux ans après sa naissance et laisse Elizabeth Arnold, la mère de Poe, dans la pauvreté, alors qu’elle peine à subvenir aux besoins de ses trois enfants, Henry, Edgar et Rosalie. Gravement malade, elle meurt de la tuberculose en 1811. Ses enfants sont dirigés vers trois familles différentes. Edgar Poe, lui, est pris sous l’aile des Allan. Désormais, il sera donc Edgar Allan Poe, et c’est d’ailleurs sous ce nom qu’il signera ses œuvres. En 1815, Poe quitte, avec sa nouvelle famille, son pays natal pour l’Angleterre, où John Allan souhaite faire le commerce du tabac. Il y fait son entrée à l’école, dans les pensionnats qui marqueront profondément son imaginaire et deviendront la toile de fond de sa nouvelle William Wilson. Cependant, les affaires d’Allan ne fonctionnent pas comme prévu, et la famille retourne aux États-Unis cinq ans plus tard. Ce séjour en Angleterre sera le seul passage de Poe en Europe, où son œuvre connaîtra néanmoins un immense succès, grâce à la traduction en français qu’en fera Charles Baudelaire*.

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* : Cf. Glossaire


Biographie Si la famille connaît les affres de la pauvreté à son retour, elle devient vite millionnaire grâce à un héritage colossal provenant de l’oncle de John Allan. Cette nouvelle situation financière permettra notamment à Edgar Allan Poe de faire en 1826 son entrée à l’Université de Virginie, où il excelle en langues. Cependant, il croule bien vite sous les dettes de jeu, et John Allan, qui refuse de les éponger, le retire de l’université. Ceci n’est pas sans rappeler les scènes de jeu et les fêtes bien arrosées évoquées dans William Wilson.

Le poète Brouillé avec son tuteur, Poe quitte les Allan pour s’engager dans l’armée en 1827. C’est là qu’il publie anonymement, à Boston, son premier livre : Tamerlane et autres poèmes. On sait peu de choses de la réception de l’œuvre, si ce n’est qu’on en fait mention dans la presse, sans plus ; elle ne fait l’objet d’aucune critique. En 1829, il est promu sergent-major. La même année, Frances Allan, sa « deuxième mère » qu’il aimait énor­ mément, meurt sans qu’il l’ait revue depuis son départ pour l’armée. Il n’arrive à la maison qu’après les funé­ railles. À cette occasion, Poe demande à John Allan de le transférer à l’académie militaire de West Point, dans l’État de New York. Cette même année, il publie son deuxième recueil de poésie : Al Aaraaf, Tamerlane, suivis de poèmes mineurs, qu’il signe, cette fois-ci, de son nom : Edgar A. Poe. Quelques vers ont été préalablement publiés dans la presse, suscitant une critique bienveillante. Cependant, la publication du recueil passe sous silence… Il entre à West Point en 1830, mais l’histoire se répète : Poe est, comme en Virginie, aux prises avec des difficultés financières liées à ses dettes de jeu. Il est expulsé de l’académie en janvier 1831 et part s’installer 9


Le portrait du contexte de création La jeune Amérique

Poète maudit Expression empruntée au titre du livre Les poètes maudits (1884), de Paul Verlaine, et désignant les poètes de sa génération, qui se sentent incompris, en marge de la société.

Au moment où naît Poe, les États-Unis sont un jeune pays, dont l’indépendance par rapport à l’Angleterre date d’une trentaine d’années. Le territoire états-unien est alors beaucoup plus petit que celui d’aujourd’hui. La conquête de l’Ouest se fait progressivement et, parallèlement, les États-Unis acquièrent différents États. La Floride est acquise auprès de l’Espagne en 1819. Pour le Texas, il faut attendre 1845. À la mort de Poe, les limites du pays ressemblent beaucoup à celles d’aujourd’hui. Le pays neuf donne lieu à tous les espoirs et à tous les rêves. Ainsi, l’époque dans laquelle évolue Poe est teintée par l’individualisme et le rêve américain : chacun est maître de sa propre vie et responsable de ses succès et échecs. Si cette idéologie libérale axée sur le progrès en satisfait plus d’un, Baudelaire, un fervent opposant au progrès, juge que Poe était prisonnier de ces ÉtatsUnis où trônent en maîtres le matérialisme et l’argent. Baudelaire voit en cette démocratie une « dictature [de] l’opinion [publique] », une « tyrannie des bêtes » ainsi qu’une « implacable insensibilité2 » à laquelle se sont heurtés Poe et son œuvre. Edgar Poe, que Paul Verlaine* aurait pu qualifier, comme il le fait pour les poètes français de sa génération, de « poète maudit* », est en effet marginalisé et fortement critiqué. Certains écrivains et poètes du XIXe siècle se décrivent comme étant en marge de la société, incompris par elle. Ceux-ci sentent qu’ils ne sont pas nés à la bonne époque,

2 Charles Baudelaire, préface de sa traduction des Histoires extraordinaires de Poe.

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* : Cf. Glossaire


La présentation de l’œuvre

Le romantisme chez Poe Edgar Poe, ayant une bonne connaissance de la littérature française, peut très bien être associé au courant du romantisme, qui définit, en France, la littérature de la première moitié du XIXe siècle. Après le Siècle des Lumières*, où ont triomphé le savoir, la raison et l’esprit logique — même en amour, où les personnages sont de fins stratèges —, la passion regagne ses lettres de noblesse. Les écrivains français, bouleversés par le roman Les souffrances du jeune Werther (1774), de Goethe*, y trouvent le terreau fertile de l’amour impossible et des émotions exacerbées. Le roman met en scène un jeune homme, Werther, follement amoureux d’une femme qui le rejette. Celui-ci se suicide à la fin du roman. Toute une génération se retrouve dans ce personnage et dans cette œuvre, tellement que sa publication entraîne une inquiétante vague de suicides en Europe, qui n’est pas sans rappeler le mal du siècle évoqué précédemment par Musset. Aujourd’hui, le terme « romantisme » s’est détaché de cette vision très sombre. Nous qualifions de romantique l’amoureux attentionné et près de ses émotions. Par association, les soupers aux chandelles de même que les pétales de rose sont romantiques. Mais, si on pense au romantisme de l’époque, il faut peindre ces pétales en noir. Il est bel et bien souvent question d’amour dans ce courant littéraire, mais il s’agit d’un amour impossible et douloureux. D’ailleurs, l’écrivain voit en la femme une forme d’idéal. Sur le piédestal qui lui est érigé, la femme paraît inaccessible, hors d’atteinte, ce qui ne manque pas de provoquer des sentiments douloureux chez le protagoniste masculin. 19

* : Cf. Glossaire

Siècle des Lumières Mouvement culturel et philosophique européen du XVIIIe siècle, qui croit au rôle de la raison et du partage des savoirs dans le progrès social.


Œuvre

Spleen Mélancolie sans cause clairement définie, associée à l’ennui et au dégoût de toute chose. Le mot « spleen » provient de l’anglais et du latin splen, c’est-àdire « rate », car, dans l’Antiquité, on croyait que les humeurs noires étaient liées à cet organe.

L’accent est mis sur la passion, cet état vif, puissant, intense qui domine l’esprit et dont la violence nuit au jugement, à la raison. Ainsi, les personnages sont aux prises avec des sentiments très forts, impérieux. S’ils vivent une peine d’amour, c’est une peine d’amour terrible, très douloureuse. Si un personnage s’inquiète de quelque chose, cela vire à l’obsession. Chez les personnages romantiques, il n’y a pas de demi-mesure. En cela, les personnages de Poe sont profondément marqués par le romantisme. Leurs nerfs sont à vif, leurs obsessions les tourmentent, et les émotions aiguës, comme la peur et l’angoisse, les dominent. De telles émotions sont facilement perçues par le lecteur. L’introspection des personnages donne accès à leur univers intérieur. La plupart du temps, les histoires sont racontées par un narrateur-personnage, angle qui sera d’ailleurs repris par Poe dans bon nombre de ses récits, surtout dans ses histoires fantastiques. Mais, faut-il le rappeler, cet univers intérieur que peut entrevoir le lecteur est très sombre et tourné vers la mélancolie, le spleen*, le mal de vivre. Il n’est donc pas surprenant que le thème de l’évasion soit aussi fort présent dans les œuvres romantiques. Déçus du monde dans lequel ils évoluent, parfois rejetés par lui, les personnages souhaitent le fuir, par différents moyens. La fuite peut se faire à travers la nature, qui apparaît comme le miroir des états d’âme ou comme un refuge pour celui qui a perdu foi en l’humanité. L’évasion peut aussi prendre un aspect exotique, à travers le voyage, ou encore nostalgique, par une fuite dans le passé, dans l’histoire, quand le présent paraît invivable et que l’avenir n’augure rien de mieux. Le rêve, de même que l’art et la création, peut aussi servir de refuge, car il est permis d’y vivre la beauté. L’isolement, la solitude, recherché par des personnages qui s’éloignent du monde, donne lieu à des décors en retrait de la foule et des soirées mondaines. Les paradis artificiels offriront aussi aux personnages une source d’évasion possible, 20

* : Cf. Glossaire


Œuvre

Les histoires de Poe : toutes semblables ? Pour celui qui pénètre dans l’univers de l’auteur, la mort, les sentiments sombres et l’étrange apparaissent bien sûr comme des motifs récurrents. L’œuvre de Poe est une plongée dans les méandres de la psyché humaine, et on n’y trouve pas nécessairement ce qu’il y a de plus beau. Or, les récits et poèmes qui émanent de cet univers ne sont pas pour autant tous semblables, bien au contraire. Poe crée ses récits en puisant son inspiration, notamment, dans le fantastique, le gothique, l’horreur et le grotesque. Il écrit aussi ce qui sera reconnu comme les premiers récits policiers. C’est ainsi qu’au XIXe siècle, Poe jette les bases d’un genre qui sera des plus populaires encore aujourd’hui, non seulement en littérature, mais aussi au cinéma et à la télévision. Poe le sait : la mort fascine, le mystère attise la curiosité et, en même temps, l’humain aime déjouer les énigmes et voir triompher l’intelligence, la raison. Le présent recueil fait un survol de l’œuvre de Poe, ce qui est facilité par le fait que l’auteur privilégie les textes courts, que ce soit pour ses récits ou ses poèmes. 23

À retenir

• Poe naît à une époque où les États-Unis sont encore un jeune pays, indépendant depuis peu et en pleine expansion. • L’individualisme et le matérialisme dominent à l’époque. Si l’individualisme se manifeste dans le romantisme, ce courant oppose cependant au matérialisme la spiritualité et le mystère. Le romantisme laisse toute la place aux émotions exacerbées, à l’introspection et à la mélancolie. • La littérature états-unienne est en forte compétition avec la littérature anglaise, et les écrivains peinent à vivre de leur plume ; heureusement, l’essor de la presse leur permet de publier leurs textes dans les revues et les journaux, monde que Poe connaît bien. • Baudelaire fait connaître Poe en France par ses traductions. Il trouve, en Poe, un frère littéraire.


Œuvre En effet, il faut rappeler que l’auteur est aussi poète et que son œuvre poétique ne se résume pas au Corbeau… Il explorera également la science-fiction, le canular, le récit philosophique et le roman d’aventures, pour ne nommer que ceux-là. Il se fera même essayiste et, dans la presse, un redoutable critique.

Le fantastique

Occultisme Étude et pratique des sciences occultes, s’inté­ ressant aux phénomènes suprasensibles, c’est-à-dire qui ne peuvent être perçus par les sens.

Divination Art de la prédiction d’événements et de phénomènes.

Au XIX e siècle, l’attrait est fort pour le surnaturel, l’occultisme*, la divination*, bref, pour ce qui contraste avec le matérialisme de la société états-unienne. Le fantastique est populaire auprès du lectorat. Dans un monde réaliste, d’apparence normale, un événement bizarre survient et sème l’inquiétude chez le personnage. Cela peut prendre la forme d’un chat noir, d’un double qui poursuit le personnage partout où il va… Est-ce réel ou est-ce que ce sont des créations de l’esprit, tout droit sorties de l’imagination du protagoniste ? L’étymologie du mot « fantastique » remonte au latin fantasticus et au grec phantastikos, qui signifient « capable de former des images, des représentations » ou « qui imagine des choses illusoires ». Le mot grec est un dérivé de phantazesthai, « s’imaginer », provenant de phainein, « apparaître8 ». L’imaginaire, auquel réfère la racine du mot, renvoie à la subjectivité et s’oppose donc à la réalité, à la raison. Cette dualité témoigne de l’époque dans laquelle prend forme le fantastique. Le romantisme, auquel on peut associer la subjectivité, contraste avec le Siècle des Lumières, où l’on faisait l’éloge de la raison et de l’objectivité. La raison visait alors à combattre l’obscurantisme et les superstitions. Or, les romantiques s’arriment au passé et y puisent le mystère, les sentiments troubles, les émotions qui échappent à la raison. Le fantastique est une oscillation constante entre ces deux pôles : la passion et la raison. Chez Poe, le 8 Alain Ray, Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert.

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* : Cf. Glossaire


Edgar Allan Poe en son temps


Mort de la mère de Poe. Il est confié à la famille Allan.

1811

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Publication de son premier recueil de poésie de façon anonyme : Tamerlane et autres poèmes.

Publication de Al Aaraaf, Tamerlane, suivis de poèmes mineurs. Mort de Frances Allan, deuxième mère de Poe.

Publication de Poèmes d’Edgar A. Poe, deuxième édition.

1827

1829

1831

1821

Naissance d’Edgar Allan Poe.

1809

Vie et œuvre d’Edgar Allan Poe

Grande révolte des esclaves noirs en Virginie, qui se terminera par un durcissement des lois visant les esclaves noirs dans le sud des États-Unis.

Une des premières révoltes d’esclaves, aux États-Unis, éclate. C’est la révolte de La NouvelleOrléans. Elle est réprimée par l’armée.

Le gouvernement fédéral des États-Unis obtient, auprès de la Cour suprême, un pouvoir qui l’emporte sur celui des États.

Événements historiques

La peau de chagrin de Balzac. La cafetière de Gautier.

Naissance de Baudelaire.

Événements culturels et scientifiques

Chronologie


Le chat noir

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Relativement à la très étrange et pourtant très familière histoire que je vais coucher par écrit, je n’attends ni ne sollicite la créance. Vraiment, je serais fou de m’y attendre dans un cas où mes sens eux-mêmes rejettent leur propre témoignage. Cependant, je ne suis pas fou, – et très certainement je ne rêve pas. Mais demain je meurs, et aujourd’hui je voudrais décharger mon âme. Mon dessein immédiat est de placer devant le monde, clairement, succinctement et sans commentaires, une série de simples événements domestiques. Dans leurs conséquences, ces événements m’ont terrifié, – m’ont torturé, – m’ont anéanti. – Cependant, je n’essaierai pas de les élucider. Pour moi, ils ne m’ont guère présenté que de l’horreur ; – à beaucoup de personnes ils paraîtront moins terribles que baroques. Plus tard peut-être, il se trouvera une intelligence qui réduira mon fantôme à l’état de lieu commun, – quelque intelligence plus calme, plus logique, et beaucoup moins excitable que la mienne, qui ne trouvera dans les circonstances que je raconte avec terreur qu’une succession ordinaire de causes et d’effets très naturels. 49


Histoires fantastiques Dès mon enfance, j’étais noté pour la docilité et l’humanité de mon caractère. Ma tendresse de cœur était même si remarquable qu’elle avait fait de moi le jouet de mes camarades. J’étais particulièrement fou des animaux, et mes parents m’avaient permis de posséder une grande variété de favoris. Je passais presque tout mon temps avec eux, et je n’étais jamais si heureux que quand je les nourrissais et les caressais. Cette particularité de mon caractère s’accrut avec ma croissance, et, quand je devins homme, j’en fis une de mes principales sources de plaisirs. Pour ceux qui ont voué une affection à un chien fidèle et sagace, je n’ai pas besoin d’expliquer la nature ou l’intensité des jouissances qu’on peut en tirer. Il y a dans l’amour désintéressé d’une bête, dans ce sacrifice d’elle-même, quelque chose qui va directement au cœur de celui qui a eu fréquemment l’occasion de vérifier la chétive amitié et la fidélité de gaze1 de l’homme naturel. Je me mariai de bonne heure, et je fus heureux de trouver dans ma femme une disposition sympathique à la mienne. Observant mon goût pour ces favoris domestiques, elle ne perdit aucune occasion de me procurer ceux de l’espèce la plus agréable. Nous eûmes des oiseaux, un poisson doré, un beau chien, des lapins, un petit singe et un chat. Ce dernier était un animal remarquablement fort et beau, entièrement noir, et d’une sagacité merveilleuse. En parlant de son intelligence, ma femme, qui au fond n’était pas peu pénétrée de superstition, faisait de fréquentes allusions à l’ancienne croyance populaire qui regardait tous les chats noirs comme des sorcières déguisées. Ce n’est pas qu’elle fût toujours sérieuse sur ce point, – et, si je mentionne la chose, c’est simplement parce que cela me revient, en ce moment même, à la mémoire.

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note 1.  gaze : tissu très fin, léger et presque transparent.

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Le chat noir Pluton1, – c’était le nom du chat, – était mon préféré, mon camarade. Moi seul, je le nourrissais, et il me suivait dans la maison partout où j’allais. Ce n’était même pas sans peine que je parvenais à l’empêcher de me suivre dans les rues. Notre amitié subsista ainsi plusieurs années, durant lesquelles l’ensemble de mon caractère et de mon tempérament, – par l’opération du Démon Intempérance, je rougis de le confesser, – subit une altération radicalement mauvaise. Je devins de jour en jour plus morne, plus irritable, plus insoucieux des sentiments des autres. Je me permis d’employer un langage brutal à l’égard de ma femme. À la longue, je lui infligeai même des violences personnelles. Mes pauvres favoris, naturellement, durent ressentir le changement de mon caractère. Non seulement je les négligeais, mais je les maltraitais. Quant à Pluton, toutefois, j’avais encore pour lui une considération suffisante qui m’empêchait de le malmener, tandis que je n’éprouvais aucun scrupule à maltraiter les lapins, le singe et même le chien, quand, par hasard ou par amitié, ils se jetaient dans mon chemin. Mais mon mal m’envahissait de plus en plus, – car quel mal est comparable à l’Alcool ! – et à la longue Pluton lui-même, qui maintenant se faisait vieux et qui naturellement devenait quelque peu maussade, – Pluton lui-même commença à connaître les effets de mon méchant caractère. Une nuit, comme je rentrais au logis très ivre, au sortir d’un de mes repaires habituels des faubourgs, je m’imaginai que le chat évitait ma présence. Je le saisis ; – mais lui, effrayé de ma violence, il me fit à la main une légère blessure avec les dents. Une fureur de démon s’empara soudainement de moi. Je ne me connus plus. Mon âme originelle sembla tout d’un coup s’envoler de mon corps, et une méchanceté hyperdiabolique, saturée de gin, pénétra chaque fibre de mon être. Je tirai de la poche de mon gilet un canif, je l’ouvris ; je saisis la pauvre bête par la gorge, et, délibérément,

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note 1.  Pluton : dans la mythologie romaine, Pluton est le dieu des Enfers.

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je fis sauter un de ses yeux de son orbite ! Je rougis, je brûle, je frissonne en écrivant cette damnable atrocité ! Quand la raison me revint avec le matin, – quand j’eus cuvé les vapeurs de ma débauche nocturne, – j’éprouvai un sentiment moitié d’horreur, moitié de remords, pour le crime dont je m’étais rendu coupable ; mais c’était tout au plus un faible et équivoque sentiment, et l’âme n’en subit pas les atteintes. Je me replongeai dans les excès, et bientôt je noyai dans le vin tout le souvenir de mon action. Cependant le chat guérit lentement. L’orbite de l’œil perdu présentait, il est vrai, un aspect effrayant ; mais il n’en parut plus souffrir désormais. Il allait et venait dans la maison selon son habitude ; mais, comme je devais m’y attendre, il fuyait avec une extrême terreur à mon approche. Il me restait assez de mon ancien cœur pour me sentir d’abord affligé de cette évidente antipathie de la part d’une créature qui jadis m’avait tant aimé. Mais ce sentiment fit bientôt place à l’irritation. Et alors apparut, comme pour ma chute finale et irrévocable, l’esprit de PERVERSITÉ. De cet esprit la philosophie ne tient aucun compte. Cependant, aussi sûr que mon âme existe, je crois que la perversité est une des primitives impulsions du cœur humain, – une des indivisibles premières facultés ou sentiments qui donnent la direction au caractère de l’homme. Qui ne s’est pas surpris cent fois commettant une action sotte ou vile, par la seule raison qu’il savait devoir ne pas la commettre ? N’avons-nous pas une perpétuelle inclination, malgré l’excellence de notre jugement, à violer ce qui est la Loi, simplement parce que nous comprenons que c’est la Loi ? Cet esprit de perversité, dis-je, vint causer ma déroute finale. C’est ce désir ardent, insondable de l’âme de se torturer elle-même, – de violenter sa propre nature, – de faire le mal pour l’amour du mal seul, – qui me poussait à continuer, et finalement à consommer le supplice que j’avais infligé à la bête inoffensive. Un matin, de sang-froid, je glissai un nœud coulant autour de son cou, et 52


Test de première lecture a Le chat noir a) En quoi les deux chats du récit sont-ils semblables et en quoi sont-ils différents ? b) Que fait le protagoniste pour que son crime soit dévoilé ? z Le cœur révélateur a) Qu’est-ce qui obsède, chez le vieil homme, le narrateur-­ personnage ? b) Comment dispose-t-il du corps de sa victime ? e Bérénice a) Qu’est-ce qui obsède le narrateur chez Bérénice ? b) Que contient la boîte qu’il ouvre à la fin du récit ? r La chute de la Maison Usher a) Pourquoi le narrateur-personnage se rend-il dans la Maison Usher ? b) Quel lien unit Roderick Usher et lady Madeline ? t William Wilson a) Les deux William Wilson sont presque identiques. Quel trait physique les différencie ? b) Pendant quel événement le narrateur aperçoit-il son double à la fin du récit ? y Le portrait ovale a) Comment le portrait ovale est-il découvert ? b) Qu’est-ce qui est représenté sur ce tableau ? u Le Corbeau a) À quel moment apparaît le Corbeau ? b) Quelles sont les seules paroles du Corbeau ?

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Quelques notions de base La narration Le narrateur est celui qui raconte l’histoire, alors que l’auteur est celui qui l’écrit. Ainsi, le narrateur est un locuteur à l’intérieur de l’œuvre et peut aussi être un personnage. Il est important de différencier l’auteur et le narrateur ; par exemple, Poe n’a, jusqu’à preuve du contraire, assassiné personne, contrairement à certains de ses personnages, qui ne pourraient pas en dire autant. Il existe différents types de narrateurs ; l’auteur choisit à quel type de narrateur il aura recours en fonction de l’effet qu’il veut créer et de ce qu’il veut révéler.

Les types de narrateurs Le narrateur interne agit comme personnage dans l’histoire. On parle donc de narrateur-personnage. Ce peut être un narrateur-sujet, s’il est au centre de l’histoire, c’est-à-dire personnage principal. On parlera plutôt de narrateur-témoin dans le cas où il est un personnage secondaire, un observateur des événements. Dans les deux cas, la narration est alors à la première personne. Le narrateur externe est en dehors de l’histoire, c’est-à-dire qu’il n’a, dans le récit, d’autre rôle que de raconter l’histoire. La narration est alors à la troisième personne.

La focalisation La focalisation, aussi appelée « point de vue narratif », est l’angle sous lequel l’histoire est racontée. C’est ce que le narrateur perçoit de l’histoire et de ses personnages. La focalisation interne adopte le point de vue d’un seul personnage. Le lecteur est donc dans la tête de ce dernier ; il a accès à ses pensées, à ses sentiments, à son passé. L’histoire est racontée d’un point de vue subjectif. 232


Quelques notions de base La focalisation externe offre une distance, une objectivité que n’a pas la focalisation interne. Elle n’a pas accès à ce qui se passe dans la tête des personnages. Elle agit comme une caméra ; elle est témoin des événements, mais ne connaît pas les motivations profondes des personnages, sauf s’ils les expriment eux-mêmes. La focalisation zéro correspond à un narrateur omniscient, c’est-àdire que le locuteur sait tout et voit tout. Le lecteur a alors accès à l’intériorité de plusieurs personnages et peut connaître l’avenir de ceux-ci avant eux.

La structure narrative La structure narrative équivaut à la construction de l’intrigue, c’est-àdire au schéma, au plan de base de l’histoire. La situation initiale met en place les différents éléments du récit, par exemple le personnage principal. Elle assoit les bases de l’histoire. C’est l’état initial, caractérisé par un ordre établi. L’élément déclencheur vient assez tôt dans l’histoire, et celui-ci bouscule l’ordre des choses. Les péripéties sont une série d’événements, d’actions qui convergent vers une certaine tension. Dans cette portion du récit, l’histoire et ses personnages sont appelés à subir une transformation. La situation finale correspond à la fin du récit, où il y a généralement un retour à l’ordre ou l’établissement d’un ordre nouveau.

Le pastiche Le pastiche est une création littéraire visant à imiter minutieusement le style d’un auteur et ses thématiques de prédilection. Un pastiche est un texte « à la manière de ». Celui-ci n’est pas fait dans le but de plagier ; c’est plutôt une forme d’hommage à un auteur, un exercice de style. L’imitation s’opère sur le plan de la syntaxe, du choix des mots, des procédés d’écriture (p. ex. les figures de style récurrentes chez 233


Poe, La lettre volée Pages 205 à 228

a À travers quel commentaire, au début du récit, voit-on que le narrateur se moque du préfet de police ? Quelle figure de style est utilisée pour grossir l’ignorance du préfet ? z Relevez, dans le premier dialogue entre le préfet, Dupin et le narrateur (l. 26 à 56), trois antithèses décrivant le cas que le préfet expose aux deux autres personnages. e Poe aurait créé le personnage de Dupin à partir de lui-même, poète avec un grand sens logique, qui aimait résoudre des énigmes complexes. Relevez, dans le récit, la critique populaire qui est faite des poètes. Pourquoi peut-on dire que Poe se venge de ceux qui font une telle critique ? r Expliquez pourquoi le passage où le préfet décrit ses méthodes d’investigation est une forme de gradation. t Quand Dupin annonce au préfet qu’il peut lui remettre la lettre (l. 318 et 319), ce dernier est abasourdi. Relevez les mots appuyant la surprise dans le paragraphe qui suit cette annonce et expliquez en quoi cela fait de Dupin un personnage triomphant. y À la suite de son annonce au préfet (l. 335 à 357), Dupin fait l’éloge des talents de la police. Quels mots appartiennent à un vocabulaire mélioratif ? u Dupin, quand il expose son raisonnement au narrateur, fait allusion à deux jeux, desquels il tire un modèle de raisonnement. En quoi les joueurs présentés comme astucieux sont-ils des modèles pour Dupin ? i Dupin évoque le principe d’inertie (l. 559) mais, juste avant, dit que l’analogie, que ce soit à travers la métaphore ou la comparaison, « peut fortifier un argument » (l. 558). De quoi le principe d’inertie est-il une métaphore ? Expliquez l’analogie amenée par l’évocation de ce principe. 260


La lettre volée, pages 205 à 228 o Dupin aperçoit la lettre sur le manteau de la cheminée et relève sa détérioration apparente. En quoi cette apparence est-elle un moyen imaginé par le ministre pour déjouer quiconque s’aviserait de retrouver la lettre ? q Quels sont les deux motifs, révélés à la fin, qui poussent Dupin à élucider le crime et à se faire connaître auprès du voleur ? ...........................................nVers la rédactionn........................................... s Démontrez que le récit La lettre volée est un éloge de la raison. d Démontrez que Poe, dans La lettre volée, dresse le portrait de l’humain idéal. ............................................ nVers la créationn............................................ f Transposez le personnage de Dupin dans une autre histoire du recueil et faites-en un court récit policier pastichant le style de Poe.

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Sujets d’analyse et de dissertation Plusieurs pistes d’analyse portant sur l’œuvre complète sont maintenant accessibles, et certaines sont plus faciles à emprunter que d’autres. Pour favoriser la progression vers le plan, le premier sujet a été partiellement planifié ; en revanche, les derniers sujets laissent toute la place à l’initiative personnelle. a Analysez les similitudes entre l’impact du Corbeau et du chat noir sur les personnages des œuvres du même nom. Esquisse de plan ...............................................nIntroductionn............................................... Sujet amené : servez-vous de l’univers fantastique pour introduire l’univers de Poe. Sujet posé : reformulez l’énoncé du sujet en prenant soin de nommer les deux œuvres à l’étude. Sujet divisé : annoncez les deux idées principales du dévelop­pement. ............................................nDéveloppementn............................................ • Dans le premier paragraphe, montrez que le Corbeau et le chat noir sont tous deux perçus comme des êtres maléfiques qui inspirent le mal chez les protagonistes. • Dans le second paragraphe, montrez que ces animaux incarnent une forme de remords chez les personnages. ................................................ nConclusionn................................................ Rappel du sujet : rappelez l’énoncé du sujet. Bilan ou synthèse : faites un retour sur les différentes parties du développement, en revenant sur les idées ou arguments qui vous ont permis de mettre en lumière les éléments contenus dans l’énoncé du sujet.

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Sujets d’analyse et de dissertation Ouverture : faites un lien entre ces deux histoires et une autre de Poe ou d’un autre auteur, en vous basant sur l’une des thématiques abordées dans votre texte. z Démontrez que les narrateurs-personnages du Chat noir et du Cœur révélateur sont habités par la perversité de façon semblable. e Démontrez que la vengeance est exploitée de façon semblable dans Hop-Frog et La barrique d’amontillado. r Démontrez que les récits Bérénice et Le portrait ovale présentent des similitudes en ce qui a trait aux personnages. t Dans les récits de Poe, les personnages secondaires connaissent un destin funeste similaire. Prouvez-le. y Poe dépeint, à travers son œuvre, la complexité humaine. Démontrez que les personnages commettant des actes répréhensibles, chez Poe, ne sont pas décrits comme des monstres purs et simples. u Analysez les différentes manifestations du combat entre la passion et la raison dans l’œuvre de Poe. i Démontrez que, chez Poe, le romantisme mène au fantastique. o La fatalité se manifeste de façon semblable dans les récits de Poe. Prouvez-le. q Démontrez que les personnages de Poe subissent l’enfermement autant physiquement que mentalement. s Analysez le thème de la fatalité dans les histoires de Poe. d Analysez comment les lieux jouent un rôle dominant dans les histoires de Poe. f Démontrez que les personnages de Poe ne sombrent jamais complètement dans la folie et conservent donc une certaine lucidité. g Analysez le renversement du pouvoir dans les récits de Poe. h Démontrez que les personnages de Poe sont dominés par leur nature et qu’ils ne sont donc pas libres.

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Edgar Allan Poe

Histoires lugubres

CODE DE PRODUIT : 219726 ISBN 978-2-7617- 9791-7

9 782761 797917

Histoires lugubres

Édition établie par Marie-Hélène Sarrasin

Edgar Allan Poe

Onze récits et un poème annotés Un questionnaire bilan de première lecture Des questionnaires d’analyse et des ateliers de création littéraire Douze ateliers d’analyse, dont un de lectures croisées Une présentation d’Edgar Allan Poe et de son époque Une description de la structure narrative et de ses caractéristiques Un aperçu de l’œuvre et de sa place dans l’histoire littéraire

Edgar Allan Poe

Du fantastique à l’horreur, en passant par le grotesque et le récit policier, ce recueil fait découvrir la diversité de l’œuvre d’Edgar Allan Poe, écrivain du XIXe siècle. À travers douze histoires, on plonge dans les zones d’ombre de l’être humain, peuplées de doutes, de peurs, de désirs inavouables et de pulsions inquiétantes. Ici, le réel et l’imaginaire se confondent, l’angoisse et la folie guettent, mais la raison, telle une sentinelle, veille. Chez Poe, la frontière entre raison et folie est mince. L’angoisse, la peur, la perversité rôdent à chaque détour du recueil et pourraient bien emporter le lecteur comme les personnages.

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