Économie globale, 2e Éd.

Page 1

Véronique Gosselin / Marie-Ève Drouin

Économie 2e ÉDITION

globale

Initiation aux concepts fondamentaux


Caractéristiques du manuel

Le manuel est divisé en quatre parties. Un texte d’ouverture de partie donne aux lecteurs une vision globale de la matière en établissant des liens entre les notions abordées et un exemple concret, tiré du quotidien.

Chaque texte d’ouverture de chapitre présente sous forme de questions les thèmes clés exposés dans le chapitre.

Des encadrés, dans chacun des chapitres, fournissent des informations complémentaires ou présentent des exemples tirés de l’actualité économique.

IV

Caractéristiques du manuel


De nombreuses figures aident à se représenter les données abstraites et favorisent l’intégration des sujets abordés.

Pour faciliter l’apprentissage, les termes clés sont en bleu dans le texte, puis définis en marge. Ces termes et leurs définitions figurent également dans le glossaire, à la fin du livre. Des illustrations établissent des liens entre les questions économiques et la vie de tous les jours.

À la fin de chaque chapitre, un résumé présenté sous forme de schéma propose une synthèse des principaux éléments abordés. Des questions de révision et des problèmes à résoudre favorisent la compréhension et la mise en application des notions étudiées, puis une

section d’analyse de textes permet d’appliquer ces nouvelles connaissances à des situation actuelles et concrètes.

La version numérique du manuel, accessible en ligne et hors ligne, permettra aux enseignants de projeter, d’annoter et de partager des notes avec les étudiants, qui pourront, eux aussi, annoter leur propre version numérique. Elle comprend des ressources complémentaires du manuel telles que des hyperliens, des activités interactives, une banque de questions avec corrigé, un appendice mathématique, des présentations PowerPoint de chacun des chapitres ainsi que tous les tableaux et les figures du manuel. Caractéristiques du manuel

V


Table des matières PARTIE

1

INTRODUCTION À LA SCIENCE ÉCONOMIQUE .......................... 4

Chapitre 1

Qu’est-ce que l’économique ? ................. 5 1.1 L’économique, la rareté et les choix ................. 6 1.2 Les questions fondamentales ........................... 7 1.3 Les agents économiques, les incitatifs et le cout d’opportunité .................................. 8 1.4 Les interactions entre agents économiques – une économie simplifiée .................................. 9 1.5 La visée de la science économique et la différence entre ses dimensions structurelle et conjoncturelle .......................... 11 1.6 Un premier modèle : la courbe des possibilités de production (CPP) ..................... 12 1.7 La croissance économique et le niveau de vie ......................................... 19 EN RÉSUMÉ .......................................................... 24 Questions ............................................................. 26

Chapitre 2

Le modèle de l’offre et de la demande ........................................ 2.1 Qu’est-ce qu’un marché ? .............................. 2.2 La demande : les consommateurs .................. 2.3 L’offre : les producteurs .................................. 2.4 L’équilibre du marché .................................... 2.5 Les déséquilibres de marché .......................... EN RÉSUMÉ .......................................................... Questions .............................................................

35 36 36 41 47 50 55 57

Chapitre 3

Les systèmes économiques et l’intervention de l’État ....................... 3.1 Les systèmes économiques et les grands courants de la pensée économique ................ 3.2 L’intervention de l’État : prix plafond et prix plancher ............................................. 3.3 Des exemples appliqués du contrôle des prix : le marché des logements locatifs et le marché du travail ....................... EN RÉSUMÉ .......................................................... Questions .............................................................

2

Table des matières

63 64 68 70 74 76

PARTIE

2

LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES : MESURER LA CONJONCTURE ET LA STRUCTURE ÉCONOMIQUES ........ 82

Chapitre 4

Les indicateurs du marché du travail ........................................................ 4.1 Les catégories de population ......................... 4.2 Le calcul des indicateurs du marché du travail ....................................................... 4.3 Les limites du taux de chômage en tant qu’indicateur ..................................... 4.4 Les types de chômage ................................... 4.5 Le plein-emploi .............................................. 4.6 Les conséquences du chômage ...................... EN RÉSUMÉ .......................................................... Questions .............................................................

Chapitre 5

L’inflation .................................................... 5.1 L’indice des prix à la consommation : la donnée de base pour le calcul de l’inflation ................................................ 5.2 L’inflation : définition et mesure ................... 5.3 La valeur nominale et la valeur réelle ........... 5.4 Les effets et les conséquences de l’inflation ................................................ 5.5 Le souhait d’une inflation basse et stable ..... EN RÉSUMÉ ........................................................ Questions ...........................................................

Chapitre 6

La production ........................................... 6.1 Le produit intérieur brut : définition ............. 6.2 Le calcul du PIB ........................................... 6.3 Le PIB nominal et le PIB réel ......................... 6.4 La croissance économique et le niveau de vie ....................................... 6.5 Les limites du PIB comme indicateur ............ 6.6 Le coefficient de Gini, un indicateur des inégalités de revenus ............................. 6.7 Les mesures de bienêtre et l’indice de développement humain .......................... 6.8 L’indicateur du vivre mieux .......................... 6.9 La croissance économique et l’environnement ...................................... EN RÉSUMÉ ........................................................ Questions ...........................................................

83 84 85 89 92 93 95 97 99

107 108 111 112 114 119 123 124 129 130 131 136 137 142 143 144 147 148 150 152


Chapitre 7

L’analyse de la conjoncture économique .................. 159 7.1 Qu’est-ce que la conjoncture économique ? .............................................. 160 7.2 Les cycles économiques ............................... 160 7.3 Le modèle de l’offre et de la demande globales ....................................... 163 7.4 La demande globale .................................... 164 7.5 L’offre globale ............................................. 167 7.6 L’équilibre macroéconomique et les relations entre les indicateurs économiques ............... 170 7.7 La capacité de production de l’économie : le PIB potentiel ............................................ 176 7.8 Les trois équilibres macroéconomiques ........ 177 7.9 La description de la conjoncture économique à l’aide des indicateurs ............ 179 EN RÉSUMÉ ........................................................ 184 Questions ........................................................... 186

Chapitre 8

L’analyse de la structure économique .......................... 8.1 Qu’est-ce que la structure économique ? ..... 8.2 La répartition et l’évolution de la production .......................................... 8.3 La répartition et l’évolution de l’emploi ........ 8.4 Une analyse de la structure économique québécoise .............................. 8.5 La structure et la croissance économique de long terme ............................................. EN RÉSUMÉ ........................................................ Questions ...........................................................

PARTIE

191 192 193 196 197 202 213 214

3

La monnaie, le système financier canadien et la politique monétaire .......................... 10.1 Les rôles de la monnaie ............................. 10.2 Les formes de monnaie et la masse monétaire ................................ 10.3 Le système financier canadien .................... 10.4 La création de monnaie ............................. 10.5 La Banque du Canada et la politique monétaire ............................ EN RÉSUMÉ ........................................................ Questions ...........................................................

PARTIE

263 264 265 269 273 276 285 287

4

L’ÉCONOMIE MONDIALE ..................... 294

Chapitre 11

Les échanges économiques à l’international ...................................... 11.1 La mondialisation et l’intégration économique .............................................. 11.2 Le taux d’ouverture : la mesure de l’ouverture d’un pays au commerce mondial ............................... 11.3 Les théories du commerce international ..... 11.4 Le libre-échange et le protectionnisme ....... 11.5 Les types de transactions internationales ........................................... 11.6 La balance des paiements internationaux ........................................... EN RÉSUMÉ ........................................................ Questions ...........................................................

295 296 298 300 305 310 313 317 319

Chapitre 12

LES INSTITUTIONS ÉCONOMIQUES ........................................ 220

Chapitre 9

Les interventions de l’État et les finances publiques ..................... 9.1 Les interventions de l’État sur la structure de l’économie ........................... 9.2 L’intervention de l’État sur la conjoncture économique, une analyse avec le modèle OG-DG ........................................... 9.3 Le budget de l’État : dépenses, revenus et solde budgétaire ..................................... 9.4 La dette publique ........................................ EN RÉSUMÉ ........................................................ Questions ...........................................................

Chapitre 10

221 222 230 238 241 251 253

La détermination du taux de change .................................................... 12.1 Les transactions internationales et les devises ............................................. 12.2 Le marché des changes .............................. 12.3 La détermination des taux de change......... 12.4 Le taux de change et l’activité économique .............................................. 12.5 La politique monétaire et le taux de change ................................................. EN RÉSUMÉ ........................................................ Questions ...........................................................

327 328 329 334 339 340 345 347

Glossaire .......................................................... 352 Index ................................................................... 354

Table des matières

3


PARTIE

1

INTRODUCTION À LA SCIENCE ÉCONOMIQUE Valérie a faim ; elle souhaite cuisiner un plat de spaghettis. Son réfrigérateur étant entièrement vide, elle se rend à l’épicerie du coin à bicyclette. En circulant dans les allées, elle dépose pâtes, sauce et légumes dans son panier. À la caisse, elle règle ses achats en argent, dépose le tout dans son sac à dos et retourne chez elle pour préparer son repas. D’où viennent les pâtes et la sauce ? Qui les a fabriquées ? Sur quelles terres les légumes et les céréales ont-ils été cultivés ? Quel type d’engrais a-t-on utilisé ? Comment Valérie savait-elle qu’elle pouvait se les procurer à l’épicerie du coin ? Qui les a transportés jusque-là ? D’où vient l’argent utilisé par Valérie et comment se l’est-elle procuré ? Toutes ces questions relèvent de l’économie. L’humain produit des biens et des services pour répondre à ses besoins, comme des spaghettis pour se nourrir. La façon dont cette production est organisée, puis distribuée vers les gens, c’est l’économie.


CHAPITRE

1

Qu’est-ce que l’économique ?

À la suite de la lecture de ce chapitre et de la réalisation des exercices, vous pourrez répondre aux questions suivantes : • Qu’est-ce que l’économie et qu’est-ce que l’économique ? • Comment se définissent les concepts de base de l’économique : rareté, choix, cout d’opportunité, incitatif ? • Qui sont les agents économiques ? • Quelles sont les questions fondamentales de l’économique et quelle est sa visée ? • Quelle est la différence entre la structure et la conjoncture en économie ? • Comment peut-on représenter, avec le modèle de la courbe des possi­bilités de production, les concepts à la base de l’économique, de même que le niveau de vie d’une population ?

5


PART IE

2

LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES : MESURER LA CONJONCTURE ET LA STRUCTURE ÉCONOMIQUES Les indicateurs économiques sont les statistiques à l’aide desquelles les économistes caractérisent la conjoncture et la structure d’une économie. La conjoncture économique désigne l’état d’une économie à une période donnée. Comment se porte la production ? Les gens travaillent-ils ? Comment les prix évoluent-ils ? Répondre à de telles questions permet d’analyser la conjoncture d’une économie en mesurant l’utilisation qui est faite de ses ressources. La structure économique, quant à elle, désigne les caractéristiques profondes de l’économie. Quels secteurs emploient le plus de main-d’œuvre ? La distribution des revenus est-elle égale ? Quels biens et services exportons-nous et lesquels importons-nous ? En caractérisant l’allocation des ressources disponibles dans une économie, on analyse sa structure. Les chapitres 4 à 6 de cette deuxième partie présentent trois familles d’indicateurs : le marché du travail, le niveau des prix et la production. Les chapitres 7 et 8 regroupent ces indicateurs pour discuter, au chapitre 7, de conjoncture économique et, au chapitre 8, de structure économique.


CHAP ITRE

6

La production

À la suite de la lecture de ce chapitre et de la réalisation des exercices, vous pourrez répondre aux questions suivantes : • Qu’est-ce que le PIB, et comment le mesure-t-on ? • Quelle est la différence entre le PIB nominal et le PIB réel ? • Qu’est-ce que le niveau de vie ? • Qu’est-ce que la croissance économique, et comment la calcule-t-on ? • Quelles sont les faiblesses du PIB en tant qu’indicateur ? • Peut-on mesurer le bienêtre ?

129


TABLEAU 6.5 Le PIB réel et la croissance économique, au Canada, de 2015 à 2019 Année

PIB réel (en milliards de $ 2007)

Croissance économique

2015

1 936,2

2016

1 955,1

1,0 %

2017

2 015,7

3,1%

2018

2 064,0

2,4 %

2019

2 102,6

1,9 %

Une croissance économique positive est signe d’une augmentation du PIB réel dans l’économie. À l’inverse, une croissance économique négative montre une baisse du PIB réel dans l’économie : cela s’appelle une récession2. La figure 6.3 montre l’évolution de la croissance économique au Canada, de 1982 à 2019. On peut voir que la croissance économique canadienne est généralement positive sur la période, sauf lors de trois récessions (début des années 1980, début des années 1990 et en 2008-2009).

Croissance économique (%)

FIGURE 6.3 La croissance économique au Canada, de 1982 à 2019 6

4

2

0

Source des données : Statistique Canada. Tableau 36-10-0222-01 Produit intérieur brut, en termes de dépenses, provinciaux et territoriaux, annuel (x 1 000 000). https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3610022201

2020

2018

2016

2014

2012

2010

2008

2006

2004

2002

2000

1998

1996

1994

1992

1990

1988

1986

1984

–4

1982

–2

Année

2 Généralement, la croissance économique est présentée de manière trimestrielle (plutôt qu’annuelle, comme dans le tableau 6.5). Cela permet de suivre avec plus de précision les phases de croissance, de récession et de ralentissement. Ces éléments réfèrent aux cycles économiques, qui détaillent l’évolution du PIB réel dans le temps. Ils seront abordés au chapitre 7.

138

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


Creux historique du PIB québécois Plus malmenée qu’ailleurs au Canada par les mesures de confinement et les restrictions liées à la pandémie, l’économie québécoise a touché un creux historique en avril. Le PIB s’est contracté de près de 15 % pour revenir à son niveau de 2004. Les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) font ressortir une chute de 14,8 % du PIB réel du Québec en avril, après un plongeon de 9,6 % en mars. « Tous les grands secteurs affichent des reculs alors que les effets de la COVID-19 se sont intensifiés en avril », résume l’ISQ qui ajoute qu’« à la suite de ces reculs, le PIB d’avril se situe au niveau de celui de l’année 2004 ». Comparativement à la moyenne canadienne, l’économie québécoise a ressenti plus durement les effets de la réponse à la pandémie. Selon les données de Statistique Canada, le PIB canadien a plongé de 11,6 % en avril après une chute de 7,5 % en mars, cumulant un plongeon de 4,7 % après quatre mois par rapport à la période correspondante de 2019, contre 6,4 % pour celui du PIB québécois.

les industries productrices de services ont vu leurs activités reculer de 10,9 % en avril, après une diminution de 10,2 % en mars. « La baisse en avril est essentiellement attribuable aux diminutions observées dans les secteurs du commerce de détail (-24,9 %), des services de transport et d’entreposage (-28,5 %), du commerce de gros (-19,8 %) ainsi que de l’hébergement et des services de restauration (-47,9 %). » Pour l’ensemble des quatre premiers mois, les secteurs les plus secoués ont été l’hébergement et les services de restauration (-24,6 %), la construction (-13,5 %), les services d’enseignement (-12,7 %), les services de transport et d’entreposage (-12,4 %), le commerce de détail (-11,7 %) et les secteurs de la fabrication (-9,5 %), ajoute l’ISQ.

La construction fait la différence

Rebond plus fort attendu

« La contre-performance de l’économie du Québec par rapport au reste du Canada s’explique en partie par une fermeture de l’économie plus élargie impliquant notamment les secteurs de la construction et des ressources. Pour le secteur de la construction, la baisse cumulative depuis février s’établit à 59 % alors que le recul au niveau canadien est moindre à 27 %. La divergence est également importante du côté du secteur des ressources qui affiche au Québec un recul de 44 % depuis février, comparativement à 14 % au Canada », écrit l’économiste Kyle Dahms, de la Banque Nationale.

Si le poids de la lutte contre la pandémie a été plus lourdement ressenti ici, le rebond post-confinement devrait être plus important. Selon les estimations provisoires de l’ISQ, le PIB réel du Québec aurait augmenté d’environ 7 % en mai, contre une progression de 3 % du PIB canadien prévue par Statistique Canada.

Plus en détail, l’ISQ indique que les industries productrices de biens ont enregistré une baisse «  historique  » de 25,1 % en avril, après un repli de 8 % observé en mars. « Ce recul provient essentiellement de la construction (-54,4 %) et de la fabrication (-20,3 %). » Pour leur part

« Si l’on se fie aux données du marché du travail de juin, notamment le nombre d’emplois et les heures travaillées, le niveau de l’activité économique au Québec pourrait même être déjà plus près de son sommet d’avantrécession qu’il ne l’est au niveau canadien », ajoute Kyle Dahms. Source : BÉRUBÉ, Gérard (2020). « Creux historique du PIB québécois ». Le Devoir, 22 juillet. https://www.ledevoir.com/economie/582830/coronavirus-creuxhistorique-du-pib-quebecois

Questions

1 Quelles ont été les conséquences de la

pandémie sur le PIB québécois, en 2020 ?

2 Pourquoi ces conséquences ont-elles été

différentes de celles sur le PIB canadien ?

3 Que veut-on dire par « un rebond post-

4 Faites une recherche sur le site de l’Institut de

la statistique du Québec afin de vérifier si un « rebond post-confinement » s’est effectivement produit. Vous pouvez utiliser le lien suivant :

https://statistique.quebec.ca/fr/document/ comptes-economiques-du-quebec-trimestriels

confinement » ?

Chapitre 6 La production

139


Questions Révision

1 Qu’est-ce que le PIB ? 2 Quelles sont les deux méthodes de calcul du PIB ? Donnez une courte description de chacune d’elles.

3 Qu’est-ce que la croissance économique ? 4 Qu’est-ce que le niveau de vie ? 5 Vrai ou faux ? Justifiez vos réponses.

a) Le PIB mesure les biens intermédiaires, et non les biens finaux.

b) Pour l’ensemble de l’économie, revenus = dépenses = PIB.

c) Dans la méthode des revenus, on utilise entre autres les exportations pour calculer le PIB.

d) Pour savoir si l’économie produit une plus

grande quantité de biens et de services, on utilise le PIB nominal plutôt que le PIB réel.

e) La croissance économique, c’est le pourcentage de variation du PIB nominal.

f) Le PIB réel est un indicateur du niveau de vie

6 Quel indice peut être utilisé pour avoir

un aperçu du bienêtre d’une population ? Décrivez cet indice. Est-ce le seul indice existant pour mesurer le bienêtre d’une population ?

7 Quelles sont les composantes du PIB par les dépenses ? Donnez une courte description pour chacune.

8 Quelles sont les composantes du PIB par

les revenus ? Donnez une courte description pour chacune.

9 Existe-t-il des activités de production qui ne sont pas incluses dans le PIB ? Si oui, donnez-en des exemples.

10 Discutez des limites du PIB comme indicateur. 1 1 Qu’appelle-t-on croissante verte ? problèmes

1 Observez le tableau ci-dessous, puis répondez aux questions qui suivent.

d’une population.

g) Le PIB réel par habitant en $ PPA permet d’estimer le bienêtre d’une population.

h) L’IDH donne les mêmes résultats que le PIB réel par habitant pour ce qui est du classement mondial des pays.

i) Si deux économies ont un PIB réel identique,

c’est que le niveau de vie est le même pour ces deux pays.

j) L’excédent d’exploitation brut est le profit d’une entreprise.

k) L’excédent d’exploitation net est le profit d’une entreprise.

l) Les revenus mixtes sont composés d’excédents d’exploitation bruts et de salaires.

m) Le coefficient de Gini est un indicateur de revenu pour un pays.

152

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Année

Quantité de pantalons

Quantité de chandails

Prix des pantalons

Prix des chandails

1

40

20

20 $

5$

2

60

21

22 $

4$

3

65

18

24 $

6$

a) Calculez le PIB nominal pour chacune des trois années.

b) Calculez la croissance en dollars courants sur les trois années.

c) Calculez le PIB réel pour chacune des trois années.

d) Calculez la croissance en dollars constants sur les trois années.

e) Quelles constatations faites-vous ?


2 Les données suivantes sont celles d’un pays X, en 2018. Tous les chiffres sont en millions de $ US (2000 = 100).

• Consommation : 2 868 • Investissement : 836 • Dépenses publiques : 805 • Salaires : 1 900 • Importations : 627 • Exportations : 744 • Bénéfices des entreprises : 522 a) À l’aide de ces données, calculez le PIB du pays. b) La balance commerciale de ce pays était-elle en déficit ou en excédent ?

c) Le PIB de ce pays a été de 4 711 milliards $ US

en 2019 (2000 = 100). À partir de cette donnée (et du PIB trouvé en a), calculez le taux de croissance du PIB de ce pays en 2019. Ce taux de croissance représente-t-il la croissance du PIB réel ou la croissance du PIB nominal ?

d) Vous désirez vous faire une meilleure idée du

niveau de vie des habitants de ce pays. Quel autre indice pourriez-vous utiliser ? Expliquez ce que cet indice pourrait vous apporter de plus comme information.

e) Le PIB par habitant de ce pays en 2020 est

de 36 203 $ US, ce qui le place au 23e rang mondial selon cet indicateur. Or, du côté de l’IDH, ce pays se classe au 12e rang mondial avec un IDH de 0,901. Commentez ces chiffres. (Qu’est-ce que cela signifie par rapport à ce pays ?)

3 Le tableau ci-dessous présente des statistiques canadiennes. Observez-le, puis répondez aux questions qui suivent. 2014

2015

PIB (en milliards de dollars de 2007)

1 747,5

1 762,6

Population (en millions d’habitants)

35,535

35,833

Sources des données : Statistique Canada. Tableau 380-0064 Produit intérieur brut, en termes de dépenses, annuel (dollars sauf indication contraire), CANSIM (base de données). Statistique Canada. Tableau 0510001 - Estimations de la population, selon le groupe d’âge et le sexe au 1er juillet, Canada, provinces et territoires, annuel (personnes sauf indication contraire), CANSIM (base de données).

a) Les PIB présentés dans le tableau sont-ils des PIB nominaux ou réels ?

b) Calculez la croissance économique de ce pays pour 2015.

c) Calculez le PIB par habitant du pays, pour

d) Calculez le taux de croissance du PIB réel par habitant pour 2015.

e) Quel est le meilleur indicateur de l’augmenta-

tion du niveau de vie des Canadiens en 2013 : le taux de croissance du PIB nominal, le taux de croissance du PIB réel ou le taux de croissance du PIB réel / habitant ? Justifiez votre réponse.

4 Le PIB canadien en 2009 était de 1 283,772

milliards ($ de 2002) et de 1 324,992 milliards en 2010 ($ de 2002).

a) Quel est le taux de croissance du PIB réel, sur la période ?

b) Le taux de croissance que vous avez calculé

vous informe-t-il de l’évolution du niveau de vie de la population canadienne ? Justifiez votre réponse.

5 Complétez le tableau suivant. Année

PIB nominal (en milliards de $)

2011

IIP (2007 = 100)

PIB réel (en Croissance milliards économique de $ 2007)

107,9

1 639,9

2012

1 822,8

109,2

2013

1 897,5

111,0

2014

1 983,1

113,1

2015

112,2

1 770,2

6 Associez chacun des éléments suivants à la

méthode de calcul du PIB pertinente ; s’il s’agit de la méthode des dépenses, indiquez le type de dépense (C, I, G, X ou M) en cause.

a) L’achat d’une automobile neuve par une entreprise

b) L’achat de farine par Monique, à l’épicerie c) Le salaire des enseignants dans un système d’éducation public

d) La production d’une petite boulangerie e) Le salaire du boulanger f) L’achat d’une automobile neuve par une famille g) Le profit réalisé par une dentiste avec sa clinique h) L’achat d’un ordinateur par une entreprise i) La construction d’un hôpital dans un système de santé public

j) La construction d’un hôpital dans un système de santé privé

chaque année.

Chapitre 6 La production

153


k) L’achat de clémentines marocaines au Canada,

b) Les entreprises réduisent leurs investissements. c) On note un ralentissement économique dans

pour le Canada

l) Le remplacement de machines désuètes par

le pays voisin.

d) Les produits provenant de l’étranger sont à

de nouvelles machines, dans une entreprise

m) La vente de vins français au Canada, pour

la mode.

e) Le gouvernement annonce un plan ambitieux

la France

de construction de nouvelles infrastructures.

n) Le salaire d’un ingénieur en construction o) Les revenus de placement de Gilles p) La production d’une entreprise informatique

8 Si la consommation canadienne de biens et de

services finaux était de 893 milliards $ en 2008 et que le PIB se chiffrait alors à 1 602,5 milliards $, quelle était la part, en pourcentage, de la consommation dans le PIB canadien ?

7 Écrivez la formule du calcul du PIB par la

méthode des dépenses. Ensuite, pour chaque énoncé qui suit (colonne de droite), mentionnez quelle catégorie de dépense est touchée et si cet évènement fait augmenter ou diminuer le PIB dans l’économie.

9 Décrivez la figure suivante en expliquant… a) ce qu’est le coefficient de Gini ; b) l’influence des impôts sur ce coefficient ; c) de quelle façon ce coefficient a évolué au

a) La confiance des consommateurs augmente, les encourageant à dépenser davantage.

Canada et au Québec depuis 1975.

Canada – revenus de marché Canada – revenus après impôt Québec – revenus de marché Québec – revenus après impôt

Coefficient de Gini

Coefficient de Gini, au Canada et au Québec, revenus de marché et revenus après impôt 0,50 0,45 0,40 0,35 0,30 0,25 0,20 0,15 0,10 0,05 Source des données : Statistique Canada. Tableau 206-0033 Coefficients de Gini du revenu ajusté du marché, total et après impôt, Canada et provinces, annuel.

154

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES

0 1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

2010

2015

Année


a n a ly s e d e t e x t e s

1

Lisez le texte suivant, puis répondez aux questions.

Rebond de 8,9 % du PIB au Canada Il s’agit de la plus importante hausse trimestrielle du PIB enregistrée au Canada depuis près de 60 ans. Propulsé par la consommation des ménages et le secteur immobilier, le produit intérieur brut réel a bondi de 8,9 % au cours du troisième trimestre, soit sa plus importante augmentation enregistrée en près de 60 ans. Cette forte hausse du PIB au dernier trimestre, la plus prononcée depuis le début de la collecte de données trimestrielles en 1961, souligne Statistique Canada, survient après un recul de 11,3 % au deuxième trimestre de 2020 et de 1,9 % au premier trimestre.

la pandémie et la croissance de l’économie des principaux partenaires commerciaux du Canada au troisième trimestre, explique Statistique Canada. Malgré la forte croissance qu’il affiche aujourd’hui, le PIB réel du Canada a en fait reculé de 5,3 % par rapport au quatrième trimestre de 2019, tempère Statistique Canada dans son dernier bulletin.

Les ménages consomment davantage

D’après l’agence fédérale, c’est essentiellement dû à une forte reprise des investissements immobiliers, à la consommation marquée de biens durables par les ménages et à l’augmen­ tation des exportations qu’on doit ce redressement du PIB au cours du dernier trimestre.

Les ménages canadiens ont joué un rôle important dans ce redressement du PIB en augmentant leurs dépenses de 13 % au troisième trimestre. Les ventes de biens durables, notamment de voitures, de camions et de VUS, ont fait croître les dépenses des ménages de 38 %, soit la plus forte hausse jamais enregistrée, souligne Statistique Canada.

Cette reprise a été notamment stimulée par les taux d’intérêt hypothécaires favorables, la poursuite des mesures gouvernementales de soutien aux particuliers et aux entreprises touchés par

Ce regain de consommation au pays survient cependant après des reculs importants de 13,6 % et 2,6 % au cours des deux premiers trimestres de l’année.

Le secteur de l’immobilier a aussi fait des étincelles au pays de juillet à septembre avec une augmentation de 30,2 % des investissements immobiliers. Cette hausse est essentiellement attribuable aux coûts de transfert de propriété qui ont bondi de 109,5 % au cours de la période ainsi qu’aux dépenses de rénovation qui ont augmenté de 17,7 %. L’augmentation des exportations de 14,5 % au cours des mois de juillet, août et septembre a aussi contribué à redresser la valeur du PIB. Cette augmentation ne compense cependant pas le recul de 18,9 % qu’ont encaissé les exportations canadiennes au cours du deuxième trimestre. À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau s’est réjoui de la publication de ces nouvelles données « qui montrent une croissance économique significative au cours des derniers mois ». « Cela montre que les investissements que nous avons faits dans les Canadiens ont aidé les familles et les entreprises à se maintenir à flot. Mais les temps sont encore durs. » Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Source : BORDELEAU, Stéphane (2020). « Rebond de 8,9 % du PIB au Canada ». La Presse, 1er décembre. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1753664/hausse-historique-pib-canada-3e-trimestre

Questions a) Déterminez laquelle des méthodes de calcul du PIB est utilisée par l’auteur pour commenter la croissance économique.

b) Quelles composantes de cette méthode de calcul sont discutées

dans le texte ? Présentez les chiffres et les explications contenus dans le texte pour chacune de ces composantes, puis indiquez laquelle a eu le plus d’impact sur la variation du PIB à cette période. Chapitre 6 La production

155


mesures d’adaptation, affirme le rapport de l’ICCC, qui exhorte Ottawa à en faire une « priorité nationale ».

frastructures importantes sans évaluer leur vulnérabilité face aux changements climatiques, souligne M. Gignac.

« On mise beaucoup sur la réduction des GES, ce qui est essentiel, mais le parent pauvre de la lutte contre les changements climatiques, pré­ sentement, ce sont les mesures d’adaptation. »

« Même si on met en place la meilleure stratégie de réduction de nos émissions [de gaz à effet de serre (GES)], on va quand même subir un cer­ tain nombre d’impacts. »

Renaud Gignac, associé de recherche principal de l’Institut canadien pour des choix climatiques

Renaud Gignac, associé de recherche principal de l’Institut canadien pour des choix climatiques

Il cite le Plan pour une économie verte du gouvernement québécois, présenté en novembre, qui consacre 384 millions de dollars à ce secteur sur un total de 6,7 milliards. « C’est 6 % ! », s’exclame M. Gignac. Pourtant, « ça coûte moins cher de prévenir que de guérir », dit-il, expliquant que des mesures d’adaptation bien conçues rapportent « beaucoup plus » que leur coût initial. Il donne l’exemple des problèmes d’érosion côtière en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, qui risquent d’avoir des conséquences très coûteuses durant les 50 prochaines années. « Il ne faut pas le voir comme des dépenses, mais plutôt comme des investissements », affirme M. Gignac. C’est pourquoi l’ICCC recommande aux gouvernements et organismes de réglementation financière de prendre en compte les risques climatiques dans leurs décisions. Il est inconcevable d’investir des sommes considérables dans des in-

Réduction de la croissance économique L’augmentation des coûts liés aux impacts des changements climatiques gruge la croissance économique du pays, minant ainsi la capacité des gouvernements à répondre à leurs autres « missions sociales », affirme l’ICCC. Entre 2010 et 2019, le coût des catastrophes naturelles a grimpé entre 5 à 6 % de la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) canadien, alors qu’il était de 1 % dans les décennies précédentes. Sans mesures d’adaptation, cette proportion pourrait grimper à près de 50 % au Québec et au Nouveau-Brunswick d’ici 2050, avertit l’ICCC. Pis encore, dans le nord du pays, les coûts engendrés par la fonte du pergélisol au cours des 75 prochaines années pourraient s’élever à 25 % du PIB total du territoire, soit considérablement plus que sa croissance annuelle.

Le rapport cite également l’exemple du gigantesque incendie de Fort McMurray, en 2016, dont les pertes directes et indirectes se sont élevées à 11 milliards, soit 3,5 % du PIB de l’Alberta ou, calculé autrement, l’équivalent d’un an et demi de croissance économique de la province. L’ICCC recommande aux gouvernements de « passer à la vitesse supérieure » non seulement en augmentant les investissements dans les mesures d’adaptation, mais surtout en adoptant une approche concertée et en misant sur l’amélioration de la résilience des écosystèmes dans leur ensemble plutôt que sur des mesures à la pièce.

Qu’est-ce que l’Institut canadien pour des choix climatiques ? L’Institut canadien pour des choix climatiques (ICCC) a été fondé en 2019 à l’invitation du ministère de l’Environnement et du Changement climatique du Canada. Il est constitué d’experts et de scientifiques indépendants et sa mission est de guider les décideurs publics dans le domaine des changements climatiques. Ce rapport donnant une vue d’ensemble des coûts des changements climatiques est le premier d’une série de cinq produits par l’ICCC ; le prochain portera spécifiquement sur les répercussions financières dans le domaine de la santé et devrait être publié au début de 2021.

Source : LÉVEILLÉ, Jean-Thomas (2020). « Changements climatiques. Augmentation fulgurante des coûts au Canada, révèle un rapport ». La Presse, 3 décembre. https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2020-12-03/changements-climatiques/augmentation-fulgurante-des-couts-au-canada-revele-un-rapport.php

Questions a) Donnez trois exemples d’impacts des changements climatiques

qui pourraient affecter négativement la croissance économique au Canada.

b) Est-ce que les changements climatiques peuvent affecter le niveau de vie des Canadiens ? Définissez ce qu’est le niveau de vie, puis utilisez des exemples du texte pour répondre à cette question.

c) À votre avis, est-il possible de produire sans nuire à l’environnement ?

158

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


CHAP ITRE

7

L’analyse de la conjoncture économique

À la suite de la lecture de ce chapitre et de la réalisation des exercices, vous pourrez répondre aux questions suivantes : • Qu’est-ce que les cycles économiques, et quels en sont les principales phases et les points de retournement ? • Qu’est-ce que la demande globale, et quels facteurs peuvent la modifier ? • Qu’est-ce que l’offre globale, et quels facteurs peuvent la modifier ? • Comment les courbes de l’offre et de la demande globales déterminent-elles l’équilibre macroéconomique ? • Quels évènements créent l’inflation, la croissance économique ou le chômage, dans une économie ? • Quels sont les trois équilibres macroéconomiques possibles, dans une économie, et quelles sont leurs caractéristiques ? • Comment décrire les impacts d’un évènement économique en utilisant les indicateurs ? 159


FIGURE 7.11 Les déterminants de l’offre globale

Offre globale Taxes ou subventions sur la production

Couts de production

Productivité

Salaires

Progrès technologique

Prix des biens intermédiaires

Amélioration du capital humain …

Prix de l’énergie

Dans les exemples, nous avons couvert les déterminants Prix de l’énergie et Taxes ou subventions sur la production. Prenez un instant pour déterminer l’effet des autres déterminants sur l’offre globale. Par exemple, lorsque le prix des matières premières augmente, que se passe-t-il avec l’offre globale ?

Prix des matières premières …

7.6

Équilibre macroéconomique Le niveau de prix auquel la quantité demandée totale et la quantité offerte totale sont les mêmes.

L’équilibre macroéconomique et les relations entre les indicateurs économiques La DG et l’OG, ensemble, déterminent l’équilibre macroéconomique. L’équilibre macroéconomique est atteint lorsque la quantité demandée totale de biens et de services est égale à la quantité offerte totale dans l’économie, soit lorsque les deux courbes se croisent, comme l’illustre la figure 7.12.

FIGURE 7.12 L’équilibre macroéconomique Niveau des prix 160 (IIP, 2002 = 100) 140

OG

120

E

Lorsque la courbe de l’OG croise la courbe de DG, la production totale demandée dans l’économie est alors égale à la production totale offerte dans l’économie. Ce point est appelé l’équilibre macroéconomique.

100 80 60

DG

40 20 0

0

250

500

750

1 000

1 250

1 500

PIB réel (en G$ constants, 2002 = 100)

L’OG et la DG déterminent ainsi le PIB réel (ici, à 750 G$ constants de 2002) et le niveau des prix (ici, à 100) dans l’économie, à une certaine période. À des niveaux de prix supérieurs à l’équilibre macroéconomique, des surplus se créent dans l’économie, repoussant celle-ci vers l’équilibre. À des niveaux de prix inférieurs, des pénuries se créent, repoussant l’économie vers son équilibre.

170

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


L’équilibre macroéconomique se déplace selon les évènements qui sur­ viennent dans l’économie, qui modifient les facteurs déterminants de la DG et de l’OG. Par exemple, une hausse de la consommation des ménages fera augmenter la DG, ce qui poussera le niveau des prix et le PIB réel à la hausse. Une baisse de l’OG, causée par exemple par une hausse du prix du pétrole, abaissera le PIB, mais augmentera le niveau des prix. Les déplacements de l’équilibre macroéconomique modifient donc les indicateurs économiques, créant les fluctuations économiques. Observons différents évènements modifiant les trois indicateurs économiques : inflation, PIB et chômage.

Une hausse des exportations augmente la DG.

7.6.1 Les

déplacements de l’équilibre économique créant de l’inflation

L’inflation est la hausse du niveau des prix dans l’économie. Deux déplacements de courbes dans le modèle OG-DG peuvent entrainer de l’inflation : une hausse de la DG et une baisse de l’OG. Observons chacun de ces déplacements à l’aide des figures 7.13 et 7.14. FIGURE 7.13 La hausse de la demande globale et l’inflation Niveau des prix 160 (IIP, 2002 = 100) 140

OG

E2

120

E1

Inflation

100 80 60

DG1

40

DG2

La hausse de la DG, illustrée dans le graphique ci-contre par le déplacement horizontal de DG1 à DG2, pousse l’économie vers un nouvel équilibre macroéconomique qui présente un niveau des prix plus élevé. Tout évènement poussant la DG à la hausse crée donc de l’inflation dans l’économie.

20 0

0

250

500

750

1 000

1 250

1 500

PIB réel (en G$ constants, 2002 = 100)

FIGURE 7.14 La baisse de l’offre globale et l’inflation Niveau des prix (IIP, 2002 = 100) 160 140

OG2 OG1

E2

120

La baisse de l’OG, illustrée dans le graphique ci-contre par le déplacement horizontal de OG1 à OG2, pousse l’économie vers un nouvel équilibre macroéconomique qui présente un niveau des prix plus élevé. Tout évènement abaissant l’OG génère donc de l’inflation dans l’économie.

E1

Inflation

100 80 60

DG

40 20 0

0

250

500

750

1 000

1 250

1 500

PIB réel (en G$ constants, 2002 = 100)

Chapitre 7 L’analyse de la conjoncture économique

171


TABLEAU 7.1 Les relations entre les indicateurs économiques Indicateurs économiques

Relations entre les indicateurs

PIB réel Chômage

Relation négative Si le PIB augmente  , le chômage tend à diminuer Si le PIB diminue  , le chômage tend à augmenter

PIB réel Inflation

Relation généralement positive Si la DG augmente  , le PIB augmente et l’inflation augmente Si l’OG augmente  , le PIB augmente et l’inflation baisse  .

Chômage Inflation

Relation généralement négative Si la DG augmente  , le chômage baisse et l’inflation augmente Si l’OG augmente  , le chômage baisse et l’inflation baisse  .

.  .  .

.

En déplaçant par vous-même les courbes de l’OG et de DG, vous devriez être en mesure de reproduire les mêmes conclusions que celles présentées dans cette section. Exercez-vous : tracez des graphiques OG-DG, puis déplacez les courbes et observez les effets des déplacements sur les différents indicateurs économiques : l’inflation, le PIB et le chômage. Finalement, l’évolution des trois indicateurs au Canada, entre 1982 et 2019, est présentée dans la figure 7.19 afin d’illustrer les liens possibles entre les indicateurs.

Pourcentage

FIGURE 7.19 L’évolution du taux de chômage, du taux d’inflation et de la croissance économique au Canada, de 1982 à 2019 14 12 10 8 6

Taux de chômage

4

Inflation

2

Croissance économique

0 –2 2020

2018

2016

2014

2012

2010

2008

2006

2004

2002

2000

1998

1996

1994

1992

1990

1988

1986

1984

1982

–4

Année

Penchons-nous maintenant sur le lien entre le modèle OG-DG et les cycles économiques.

174

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Source des données : Statistique Canada. Tableau 14-10-0020-01 Taux de chômage, taux d’activité et taux d’emploi selon le niveau de scolarité atteint, données annuelles. https://www150.statcan.gc.ca/ t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1410002001


7.6.4 L’équilibre

MACROÉCONOMIQUE et les cycles économiques

Le modèle OG-DG permet de représenter différents évènements qui ont lieu dans l’économie et de voir leurs conséquences sur les indicateurs économiques, à une période donnée. L’évolution de ces indicateurs, au fil du temps, forme les cycles économiques. La figure 7.20 représente l’idée : le modèle OG-DG permet l’analyse d’une période donnée du cycle économique. L’addition de ces périodes génère les cycles économiques. FIGURE 7.20 Les cycles économiques et le modèle de l’offre et de la demande globales Niveau des prix (IIP, 2002 = 100)

PIB réel et potentiel (en G$)

Modèle de l’offre et de la demande globales : l’équilibre macroéconomique

160

OG

140 120

E

100 80 60

DG

40

750

20 0

0

250

500

750

1000

1250

1500

PIB réel (en G$ constants, 2002 = 100)

PIB réel PIB potentiel 0

2

4

6

8

10

12

14 16 Temps (années)

Notez que les axes des deux graphiques ne sont pas les mêmes. En effet, le modèle OG-DG permet d’aller plus loin dans l’analyse que le graphique des cycles économiques, en incluant le niveau des prix dans l’économie. Le PIB réel se retrouve donc sur l’axe horizontal dans le modèle OG-DG, et il figure sur l’axe vertical dans le graphique des cycles économiques. À la période 10 de la figure 7.20, on remarque que l’équilibre macroéconomique dans le modèle OG-DG génère un PIB réel de 750 G$, sur l’axe horizontal. Ce même chiffre se trouve sur l’axe vertical dans le graphique des cycles économiques. Or, un élément important, inclus dans le graphique des cycles économiques, n’est pas encore présent dans le modèle OG-DG : il s’agit du PIB potentiel. La section suivante se penche sur sa définition et ses déterminants, ainsi que sur la façon de l’intégrer dans le modèle OG-DG.

Chapitre 7 L’analyse de la conjoncture économique

175


décompte de l’AFP, le géant sudaméricain est entré officiellement en récession après un recul (révisé) de 2,5 % au 1er trimestre. « Le PIB est à présent au même niveau que celui de fin 2009, au cœur de la crise financière internationale », a expliqué l’Institut de statistiques IBGE dans un communiqué. L’Inde, un autre géant émergent qui paie un lourd tribut à la COVID-19 (plus de 65 000 morts), avait dévoilé 24 heures plus tôt un décrochage inédit de 23,9 % de son PIB en glissement annuel. Pas de récession cependant, New Delhi ayant enregistré une croissance de 3,1 % entre janvier et mars.

Éclaircie en Chine Aux États-Unis, première économie mondiale, la chute est de 9,5 % au deuxième trimestre, après un recul de 1,3 % au premier, selon les chiffres publiés par l’OCDE. Les statistiques gouvernementales américaines publient des variations en rythme annualisé (-32,9 % au deuxième trimestre), comme le Canada qui a déploré vendredi une baisse sans précédent de 38,7 % de son PIB au printemps. La seule éclaircie dans la grisaille est venue de la deuxième puissance économique mondiale : la Chine a évité la récession en endiguant l’épidémie. Le PIB y a rebondi de 11,5 % au deuxième trimestre, après une chute de 10 % au premier. Sur un an, la chute a été de 6,8 % au premier trimestre et le rebond de 3,2 % au deuxième. Un ni-

veau de croissance qui reste toutefois très inférieur à celui enregistré par la Chine ces dernières décennies. Le voisin japonais a connu trois mois plus difficiles : au deuxième trimestre, son PIB s’est effondré de 7,8 % par rapport à celui de janvier à mars. Il s’agit de la baisse la plus brutale depuis que des données comparables ont été mises en place en 1980, et du troisième trimestre consécutif de contraction du PIB.

L’Europe engluée dans la récession Du côté du Vieux Continent, l’ensemble de la zone euro a vu son PIB se contracter de 12,1 % au printemps après -3,6 % au trimestre précédent, soit « de loin » le recul le plus important « depuis le début des séries temporelles en 1995 » de l’office européen de statistiques Eurostat. L’Allemagne, première économie européenne, a vu son PIB plonger de 9,7 % au deuxième trimestre, après une baisse de 2 % au premier (le pire plongeon enregistré jusqu’alors se chiffrait à 4,7 %). Moins touchée par la pandémie que les autres pays du continent, elle a émis mardi une petite note d’espoir en révisant sa prévision de glissade de l’activité économique à -5,8 % en 2020, contre -6,3 % précédemment estimés. Pour la France, qui a connu un confinement plus strict et plus long que son voisin d’outre-Rhin, la curée est plus

sévère avec un PIB en dégringolade de 13,8 % au printemps, après -5,9 % entre janvier et mars. Le pire trimestre jamais consigné depuis l’après-guerre par l’Institut national des statistiques était jusque-là le printemps 1968, plombé par la grève générale du mois de mai. L’Italie, qui connaissait une croissance faible avant la crise sanitaire et dont la région la plus riche, la Lombardie, a été l’épicentre européen de la pandémie pendant plusieurs semaines, est entrée en récession avec une chute du PIB de 5,4 % au premier trimestre, puis de 12,8 % au deuxième. L’Espagne a vu son économie rétrécir de 18,5 % au deuxième trimestre après 5,2 % au premier, avec notamment une chute de 60 % des revenus du tourisme au printemps et un recul de plus d’un tiers des exportations. Le Royaume-Uni, pays européen le plus endeuillé par la pandémie, subit la pire récession du continent, alors que son économie reste encore liée à celle de l’UE jusqu’à la fin de l’année. Le PIB y a fondu de 20,4 % au deuxième trimestre après une glissade de 2,2 % au premier. Quant à la Russie, son économie s’est contractée de 8,5 % au deuxième trimestre sur un an, selon la première estimation de l’agence de statistiques Rosstat. Au-delà des effets de la pandémie, le géant russe a également souffert de la crise pétrolière.

Source : Agence France-Presse (2020). « Avec la COVID-19, une récession record pour l’économie mondiale ». La Presse, 1er septembre. https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2020-09-01/avec-la-covid-19-une-recession-record-pour-l-economie-mondiale.php

Questions a) La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences économiques

importantes dans plusieurs pays du monde. Selon vous, la diminution du PIB réel vécue par plusieurs est-elle causée par la baisse de la DG, la baisse de l’OG, ou les deux ?

b) Sur un graphique semblable à la figure 7.1, identifiez où se trouvait chacun des pays avant la pandémie de COVID-19 et pendant cette dernière.

190

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


CHAP ITRE

8

L’analyse de la structure économique

À la suite de la lecture de ce chapitre et de la réalisation des exercices, vous pourrez répondre aux questions suivantes : • Qu’est-ce que la structure économique ? • Comment peut-on utiliser des indicateurs comme le PIB et le taux d’emploi pour analyser la structure économique ? • Comment peut-on comparer la structure économique de deux régions ? • Comment peut-on comparer la structure économique dans le temps ? • Qu’est-ce que la croissance économique de long terme et quels sont les facteurs structurels qui peuvent l’influencer ?

191


8.1

Structure de l’économie Réfère à l’allocation des ressources dans l’économie, c’est-à-dire à l’organisation de la production et de sa distribution.

Qu’est-ce que la structure économique ? Tel que définie au premier chapitre, la structure économique réfère à l’allocation des ressources disponibles dans l’économie, c’est-à-dire à l’organisation de la production et sa distribution. La structure économique fait donc référence à ses caractéristiques profondes. L’analyse de la structure économique permet d’examiner si les ressources sont allouées de manière efficace, c’est-à-dire si elles sont affectées à diverses productions de façon à générer un maximum d’effets positifs sur la société. Faisons une comparaison : si vous rencontrez votre ami aujourd’hui et que vous lui demandez « Comment vas-tu ? », vous voulez savoir à ce moment précis comment il se sent, s’il va bien ou pas. Cette description d’un moment dans le temps, c’est conjoncturel. Au contraire, si vous vous assoyez avec votre nouvelle flamme pour jaser devant un café et que vous lui demandez « Qui es-tu ? », alors vous cherchez à connaitre ses valeurs les plus profondes, sa personnalité, les caractéristiques qui font d’elle un être unique. Cette description des fondements de qui elle est vraiment, c’est structurel. Pour analyser la structure économique d’une région, nous avons besoin d’indicateurs. Dans les chapitres précédents, nous avons abordé les indicateurs liés au marché du travail (chapitre 4), à l’inflation (chapitre 5) et à la production (chapitre 6). Au chapitre 7, nous avons regroupé ces indicateurs pour réaliser une analyse de la conjoncture économique. Dans ce chapitre, nous accomplissons un travail similaire, mais dans le but d’analyser la structure économique. Pour ce faire, nous utiliserons en premier lieu des indicateurs liés à la production, ce qui nous permettra d’examiner la structure industrielle de différentes régions et de nous pencher sur son évolution dans le temps. Nous poursuivrons l’analyse en utilisant des indicateurs du marché du travail, notamment la répartition de l’emploi par secteur d’activité et l’évolution du taux d’emploi des femmes. Nous nous intéresserons finalement à l’influence de la structure économique sur le niveau de vie à long terme des collectivités. Pour ce dernier point, nous nous pencherons sur les éléments structurels qui influencent la capacité de production à long terme d’une économie, notamment la démographie et les investissements dans le capital humain et physique.

En plus d’indicateurs liés à la production et au marché du travail, des données liées à la démographie et aux investissements dans le capital humain et physique sont examinés pour étudier la structure économique.

192

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


8.2

LA Répartition et l’évolution de la production

La structure industrielle, c’est la répartition de la production d’une région par secteur d’activité. Il s’agit d’un élément structurel de l’économie : la répartition de la production nous informe sur l’allocation des ressources productives dans l’économie. Par exemple, pour diverses raisons (comme la disponibilité du capital et de la technologie, ou encore la quantité de travailleurs et leur éducation), certains pays allouent une forte proportion de leurs ressources à l’extraction de matières premières, alors que d’autres génèrent plus de valeur en misant sur les services financiers et immobiliers. Les secteurs prédominants dans une économie ont un impact considérable sur le niveau de vie à long terme de la population : ils influencent notamment les emplois disponibles, la compétitivité de la région et les salaires. Qu’en est-il pour le Québec ? Que produisons-nous, principalement ? Afin d’en apprendre davantage, analysons la répartition du PIB réel par secteur d’activité. Statistique Canada utilise le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) pour distinguer les secteurs d’activité. Ce système de classification permet de faire des comparaisons valables de la structure industrielle dans le temps et entre les pays. Le tableau 8.1 présente les secteurs d’activité québécois selon ce système de classification afin de capter l’essentiel de la structure économique du Québec. Nous pouvons observer que le secteur d’activité le plus important est le secteur des services, aussi appelé le secteur tertiaire. Il compte pour environ 72 % du PIB réel annuel du Québec, et ce, depuis une dizaine d’années. Ce secteur rassemble l’administration publique, les services de santé et d’éducation, les services professionnels, scientifiques et techniques (comptabilité, architecture, services juridiques), la recherche fondamentale, les biotechnologies, les technologies médicales, les technologies de l’infor­ mation et des communications et le transport terrestre. Pour leur part, les industries productrices de biens génèrent environ 28 % du PIB réel annuel du Québec sur cette même période. Au sein de cette dernière catégorie, la répartition semble aussi relativement stable entre le secteur primaire, qui rassemble toute la production liée à l’extraction et à l’exploitation des ressources naturelles, et le secteur secondaire, qui regroupe toute la production liée à la transformation des ressources naturelles, à la construction et à la fabrication. Ainsi, de façon structurelle, les industries productrices de services génèrent près des trois quarts du revenu réel au Québec annuellement. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

Structure industrielle Répartition de la production d’une région par secteur d’activité.

Secteur tertiaire Activités liées au domaine des services (distribution, commerce de détail, services professionnels, etc.).

Secteur primaire Activités liées à l’extraction et à l’exploitation des ressources naturelles. Secteur secondaire Activités liées à la transformation des ressources naturelles, à la construction et à la fabrication.

Depuis une dizaine d’années, les industries du secteur des services, ou secteur tertiaire, contribuent au PIB du Québec à hauteur d’environ 72 % du PIB.

Chapitre 8 L’analyse de la STRUCTURE économique

193


Montréal peine à intégrer ses immigrants au marché du travail Toutes les statistiques le confirment : les immigrants québécois ont plus de difficulté à décrocher un emploi que les immigrants qui vivent ailleurs en Amérique du Nord. Et, quand ils trouvent du travail, ils sont bien souvent surqualifiés pour le poste qu’ils occupent. Ils sont bardés de diplômes, mais doivent conduire un taxi pour gagner leur vie. L’exemple est loin d’être un cliché. C’est la réalité de beaucoup d’immigrants qui choisissent de s’établir au Québec, plus particulièrement à Montréal.

élevé, comme le souligne la directrice de l’Institut du Québec, Mia Homsy. « Montréal est une exception par rapport aux autres villes, où l’écart est très faible, comme à Toronto ou à Vancouver. »

Après l’attentat commis au Centre culturel islamique de Québec, le premier ministre Philippe Couillard a annoncé que son gouvernement priori­serait l’étude d’un projet de loi pour faciliter l’intégration en emploi des immigrants titulaires d’une profession.

Et ce n’est pas parce que les immigrants qui demeurent à Montréal sont moins scolarisés que l’ensemble de la population, bien au contraire. En 2015, le taux de diplomation universitaire des immigrants montréalais était de 33 %, contre 24 % pour ceux qui sont nés au pays.

Les ordres professionnels, souvent accusés d’ériger de trop grandes barrières à la reconnaissance des diplômes des immigrants, ne constituent cependant pas le seul obstacle.

À 6,9 %, le taux de chômage des immigrants qui ont obtenu un baccalauréat au Canada représentait plus du double de celui des Canadiens d’origine.

« Si on regarde le bassin des personnes immigrantes qui veulent accéder à l’emploi, seulement 15 % sont des professionnels demandant l’accès à un ordre [...] La question des ordres professionnels n’est qu’une partie [des questions liées] à l’accès à l’emploi », affirme Philippe Couillard.

Les immigrants qui ont des diplômes étrangers sont encore plus pénalisés ; leur taux de chômage était de près de 13 % il y a deux ans, ce qui est beaucoup plus que la moyenne.

Un problème généralisé L’étude, intitulée Plus diplômés, mais sans emploi, publiée par l’Institut du Québec en décembre dernier, dresse un portrait comparatif de l’accès au marché du travail dans la grande région de Montréal entre immigrants et personnes nées au pays. La métropole québécoise y est comparée à 16 autres grandes villes nord-américaines, dont Toronto, Vancouver, Boston et New York. Montréal se retrouve en queue de peloton dans presque toutes les catégories en ce qui a trait à l’inclusion des immigrants en emploi. Des 17 villes comparées, c’est à Mont­réal que le taux de chômage des immigrants était le plus élevé en 2015. Celui-ci frisait les 10 %, alors que c’était plutôt 6 % à Toronto et près de 5 % à Vancouver. La ville la plus performante à ce chapitre était Portland, en Oregon, où le taux de chômage des immigrants était de moins de 3 %. C’est à Montréal que l’écart entre le taux de chômage de la population dite « native » et immigrante était le plus

En fait, la reconnaissance des diplômes étrangers à Mont­ réal pose même un problème pour les personnes qui sont nées au Canada. Leur taux de chômage est plus élevé que l’ensemble de la population. « Il y a une incapacité à valoriser, à accepter et à reconnaître les diplômes, les connaissances et les compétences qui ne sont pas canadiennes, qui ne sont pas québécoises. » La directrice de l’Institut du Québec, Mia Homsy

Changer la situation Pour que les immigrants puissent profiter des mêmes occasions en matière d’emplois que l’ensemble de la population, l’Institut du Québec fait plusieurs recommandations. Il réclame, entre autres, que les ordres professionnels soient tenus de leur offrir des formations d’appoint de courte durée, en collaboration avec des établissements postsecondaires, dans un délai de moins d’un an après la réception d’une demande. L’Institut souhaite aussi qu’on interdise aux employeurs de réclamer d’un immigrant qu’il ait une expérience de travail canadienne sans raison spécifique.

Source : BACHAND, Olivier (2017). « Montréal peine à intégrer ses immigrants au marché du travail ». Radio-Canada.ca, 14 février. http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1016838/integration-immigrants-marche-travail-emploi-etude-montreal-diplome-economie

206

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


Au final, certains facteurs structurels, comme la démographie, la structure du marché du travail et l’immigration, influencent les indicateurs qui nous informent sur la quantité de travail disponible dans l’économie.

Étude de cas : le Japon Le Japon est un pays qui compte plus de 126 millions d’habitants. Son histoire a été ponctuée de batailles, de victoires et de défaites. C’est un pays qui compte peu de ressources naturelles et qui a dû, à plusieurs reprises, miser sur ses ressources humaines (et leurs compétences) et sur la technologie pour relever son économie. À grands coups de politiques industrielles et d’interventions monétaires, ce pays a su tirer son épingle du jeu. Ce qui hante le Japon depuis déjà quelques années est le vieillissement de sa population. La pyramide des âges ci-dessous montre très bien le phénomène : elle est inversée ! Le Japon est un des pays qui connait le plus grand vieillissement de la population sur la planète. FIGURE 8.11 La pyramide des âges du Japon en 2018 80 et + 75-79 70-74 65-69 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 0-4 6 000 000

80 et + 75-79 70-74 65-69 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 0-4 4 000 000

2 000 000 0 Hommes

2 000 000 Femmes

4 000 000

6 000 000

Source : Perspective monde/École de politique appliquée, Université de Sherbrooke (d’après des données de la Banque Mondiale). Outil « Pyramide des âges », Japon, 2018. https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMPagePyramide/JPN/2018/?

Actuelle capitale du Japon, l’agglomération de Tokyo constitue l’aire urbaine la plus peuplée au monde, avec près de 43 millions d’habitants.

Chapitre 8 L’analyse de la STRUCTURE économique

207


Montréal : plaque tournante de l’intelligence artificielle Montréal, capitale universitaire du pays, a été sélectionnée par le gouvernement du Canada comme siège de la supergrappe d’intelligence artificielle (IA) vouée à la chaine d’approvisionnement au Canada. Avec ses professeurs de renommée mondiale, ses experts en techno­logie et son bassin d’étudiants aux études supérieures, Montréal sera l’endroit de prédilection pour des entreprises en démarrage dans le domaine des technologies. De plus, les investissements publics et les congés fiscaux offerts permettront de soutenir cette grappe industrielle et de générer des retombées économiques importantes. La recherche et l’innovation, la création d’entreprises dans ce domaine et l’appropriation de l’IA par les organisations canadiennes et québécoises amélioreront la productivité et la croissance à long terme de la province et du pays. Pour en savoir plus : Montréal International (s.d.). « Pourquoi les géants de l’intelligence artificielle mettent le cap sur le Grand Montréal ». https://www.montrealinternational.com/app/uploads/2019/02/business_case_ia_2019-fr.

Questions

1 Comment l’appropriation de l’intelligence

artificielle par les organisations québécoises contribuera-t-elle à la croissance économique de long terme du Québec ?

2 Pourquoi est-ce particulièrement important pour le Québec de miser sur la recherche et l’innovation ainsi que sur l’intelligence artificielle pour générer de la croissance économique de long terme ?

En conclusion, la structure économique d’un pays peut être analysée à l’aide de la répartition du PIB réel par secteur d’activité, à un moment donné, et dans le temps. Par ailleurs, la répartition des emplois par secteur d’activité peut aussi nous informer sur la structure économique d’une région et son évolution dans le temps. En outre, la croissance économique de long terme et le niveau de vie sont influencés par la quantité et la qualité des ressources disponibles dans l’économie. Des indicateurs démographiques comme la population totale et la population en âge de travailler nous informent sur la quantité de ressources humaines disponibles. Puis, des indicateurs comme la productivité du travail, la scolarité moyenne et les dépenses en recherche et développement (exprimées en % du PIB) nous informent sur la qualité des ressources disponibles. Notre analyse aurait même pu aller plus loin et examiner, entre autres, la relation entre l’épargne et l’investissement, qui influence la croissance à long terme. Au final, la structure économique est une construction sociale que l’État peut influencer par différentes interventions (lois, subventions, taxes, politique industrielle, investissement en infrastructures, etc.). L’intervention structurelle de l’État est-elle toujours justifiée ? C’est une question à laquelle nous tenterons de répondre dans le prochain chapitre. Les exercices qui suivent vous y prépareront.

212

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


EN

RÉSUMÉ

L’ANALYSE DE LA STRUCTURE ÉCONOMIQUE PIB réel par secteur d’activité ANALYSE STRUCTURELLE L’analyse de la structure économique permet d’évaluer si les ressources sont allouées de manière efficace pour une croissance à long terme.

Comparaison entre régions

Comparaison dans le temps

Emploi par secteur d’activité

Comparaison entre régions

Comparaison dans le temps

L’analyse de la structure industrielle et de la répartition des emplois nous informe sur l’allocation des ressources productives dans l’économie. La comparaison de la structure industrielle et de la répartition des emplois nous informe sur la performance relative de chaque secteur d’activité.

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DE LONG TERME La structure d’une économie influence sa capacité de croitre à long terme. PIB POTENTIEL Niveau de production que peut soutenir une économie sans provoquer une poussée de l’inflation. Il varie selon :

La quantité de ressources disponibles Population totale Proportion de la population en âge de travailler Taux d’emploi Nombre d’immigrants

La qualité des ressources disponibles Scolarisation moyenne Scolarisation attendue Dépenses publiques en éducation (en % du PIB) Investisements en recherche et développement (% du PIB)

L’ensemble de ces facteurs réfèrent à l’organisation économique d’un pays, c’est-à-dire à sa structure. Ils agissent conjointement pour influencer, à long terme, le niveau de vie de la population.

Chapitre 8 L’analyse de la STRUCTURE économique

213


Questions 8 Pour quelles raisons les pourcentages

Révision

1 Définissez la structure économique. 2 Faites la différence entre la conjoncture écono-

concernés par vos réponses aux deux questions précédentes diffèrent-ils ?

9 Comment peut-on comparer la structure économique d’un pays dans le temps ?

mique et la structure économique. Donnez un exemple pour chacune à l’aide d’un énoncé qui s’applique au Québec.

10 Définissez la tertiarisation de l’économie.

3 De quelles façons (2) peut-on analyser la structure économique d’un pays ?

4 Qu’est-ce que la structure industrielle ? 5 Définissez chaque grand secteur de l’économie : primaire, secondaire et tertiaire. De plus, donnez un exemple d’industrie dans chacun de ces secteurs.

1 1

Quel grand secteur de l’économie gagne en importance lorsque ce phénomène a lieu ? Quel grand secteur perd de son importance ? Définissez le PIB potentiel et la croissance économique de long terme.

12 Le PIB potentiel et la croissance de long

terme sont influencés par la quantité et la qualité des ressources productives disponibles dans l’économie.

6 Quel grand secteur d’activité contribue le plus

a) Nommez deux indicateurs qui nous informent sur la quantité de ressources humaines disponibles dans une économie.

au PIB réel du Québec, annuellement ?

7 Quel grand secteur d’activité embauche le plus

b) Nommez deux indicateurs qui nous informent

grand nombre de Québécoises et de Québécois, annuellement ?

sur la qualité des ressources productives disponibles dans une économie.

Pr o b l è m e s

1 Le tableau ci-dessous reprend les données du tableau 6.2, au chapitre 6 de ce volume. Le PIB réel par habitant y a été ajouté pour chacun des pays listés. Observez-le et répondez aux questions. Afrique du Sud

Allemagne

Australie

Canada

Corée du Sud

États-Unis

Japon

PIB

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

C

59,8

53,7

57,3

56,9

48,8

68,7

55,9

I

19,5

19,1

26,4

22,9

29,2

19,7

23,4

G

20,6

19,6

18,5

22,6

15,2

14,3

19,8

X

30,5

46,0

19,3

31,0

42,2

12,0

16,2

M

–30,3

–38,4

–21,6

–33,4

–35,4

–14,7

–15,2

PIB par habitant (en $ PPA 2017)

12 482

53 919

49 854

49 031

42 765

62 530

41 429

Sources des données : Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (2017). OCDE.Stat. http://stats.oecd.org/index.aspx?lang= fr&SubSessionId=862f4cae-2d5f-48e6-82ef-83966e929fa3&themetreeid=15 et Banque Mondiale, portail World Bank Open Data. « GDP per capita, PPP (constant 2017 international $) ». https://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.PP.KD

214

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES


a) Analysez la structure de ces pays : proportion

de la consommation dans le PIB, place de l’État, investissements et retombées à long terme, ouverture sur le monde, etc.

c) Selon vous, quel pays possède la structure

permettant le plus de croissance à long terme ?

b) Tentez de déterminer s’il se dessine un lien

entre la structure des pays et leur PIB par habitant. Y a-t-il une corrélation quelconque ?

2 Observez le tableau ci-dessous, qui présente la répartition du PIB par secteur d’activité dans différentes régions administratives du Québec, puis répondez aux questions. CapitaleNationale

Montréal

17 %

22 %

Industries productrices de biens Exploitation des ressources naturelles Construction et fabrication Industries productrices de services

PIB

Gaspésie–Ilesde-la-Madeleine 33 %

Saguenay– Lac-Saint-Jean 34 %

ChaudièreAppalaches 40 %

1 %

4 %

16 %

36 %

83 %

78 %

67 %

66 %

60 %

100 %

100 %

100 %

100 %

100 %

Source des données : Institut de la statistique du Québec (2020). Produit intérieur brut régional par industrie au Québec. https://statistique.quebec.ca/fr/document/produit-interieur-brut-regional-par-industrie-au-quebec

a) À l’image de ce que nous avons fait dans le

chapitre, analysez la structure économique des régions, et comparez-les.

b) Certaines données ne sont pas disponibles par

souci de confidentialité. Ainsi, nous ne connaissons pas l’importance individuelle des secteurs pri­maire (exploitation des ressources naturelles) et secondaire (construction et fabrication) pour les régions Saguenay–Lac-Saint-Jean et Gaspésie– Iles-de-la-Madeleine. Faites des recherches pour tenter de déterminer lequel de ces deux secteurs est le plus important pour chacune des régions.

c) Les industries productrices de services sont

importantes dans les régions de Montréal et de la Capitale-Nationale. Faites des recherches pour tenter de déterminer quelles industries, plus précisément, y sont importantes.

3 À l’aide de la section 8.4, « Une analyse de la

structure économique québécoise », répondez aux questions suivantes.

a) Expliquez en quoi la croissance du taux d’emploi au Québec dans les 30 dernières années est un phénomène structurel.

b) Comment pourrait-on expliquer la diminution du nombre d’heures travaillées depuis 1993 ?

c) Comment pourrait-on expliquer que la pro­

ductivité du travail est plus faible au Québec qu’ailleurs au Canada, et que la province connait une croissance plus lente que ses voisins ?

d) Proposez des interventions que l’État pourrait

mettre en place pour améliorer les trois composantes du PIB par habitant au Québec et générer une croissance du niveau de vie des Québécois dans les prochaines années.

e) Certains suggèrent que le Québec devrait plutôt

cibler la décroissance. Consultez les sources sur la décroissance sur maZoneCEC. Ensuite, dites si, selon vous, le Québec devrait intervenir tel que mentionné en d) pour stimuler la croissance, ou plutôt viser la décroissance.

4 La structure d’une économie est une construc-

tion sociale. Elle découle des comportements, des normes de même que des habitudes des agents économiques. Ainsi, elle est reliée à d’autres disciplines de sciences humaines telles que la psychologie, la sociologie et l’histoire. Expliquez et donnez des exemples.

5 À l’aide de l’encadré « Montréal peine à intégrer ses immigrants au marché du travail » (p. 206), répondez aux questions suivantes.

a) Quel indicateur nous montre que Montréal peine

à intégrer ses immigrants sur le marché du travail ?

b) Comment se compare Montréal aux autres grandes villes mentionnées dans l’article ?

c) Quelles sont les solutions suggérées afin que

les immigrants puissent profiter des mêmes occasions en matière d’emploi que l’ensemble de la population du Québec, et qu’ils puissent contribuer à diminuer les effets néfastes du vieillissement de la population ?

Chapitre 8 L’analyse de la STRUCTURE économique

215


Questions a) Que se passe-t-il avec la quantité de ressources humaines disponibles en Hongrie ?

b) Que se passe-t-il avec la qualité des ressources humaines disponibles en Hongrie ?

c) Qu’est-ce que cela laisse présager pour la croissance à long terme du pays ?

d) Quelles sont les mesures mises en place par le gouvernement hongrois ?

2 Lisez le texte suivant, puis répondez aux questions.

La reprise économique sera lente et difficile au Saguenay–Lac-Saint-Jean Le Saguenay–Lac-Saint-Jean fait partie des régions du Québec qui se relèveront le plus lentement et difficilement de la crise économique, selon les prévisions de Desjardins. La reprise s’annonce graduelle à l’échelle de la province, mais des disparités pourront être observées entre les régions selon la vitesse de reprise de certains secteurs, estime Desjardins. Dans une étude économique publiée jeudi, l’institution financière s’attend à ce que les régions ressources connaissent une reprise économique moins forte que le reste de la province. En particulier, les régions du Bas-SaintLaurent, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine « prendront davantage de temps à remonter la pente que leurs consœurs, car plusieurs de leurs industries motrices continuent d’éprouver des difficultés », soulève-t-on dans l’étude.

218

Desjardins cible notamment les activités des usines de sciage qui ont été perturbées par le confinement. La reprise des activités et les « prix exceptionnellement élevés » du bois d’œuvre sur le marché nord-américain sont toutefois identifiés comme des signes encourageants à court terme.

Une contraction de 7,2 % du PI

Les difficultés de la crise sanitaire et économique, combinées aux « importants enjeux et défis » que connaissaient déjà les régions ressources avant la pandémie, rendront la reprise plus difficile. Le conflit du bois d’œuvre, le prix élevé de la fibre dans l’industrie forestière, ainsi que la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine agricole sont soulevés par Desjardins.

Il s’agit de la deuxième contraction la plus importante attendue parmi les régions du Québec, derrière la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (- 7,5 %). Desjardins table sur une baisse de 5,7 % à l’échelle provinciale, dans son Survol économique des régions du Québec en 2020-2021.

Les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et du Norddu-Québec devraient quant à elles mieux tirer leur épingle du jeu en vue de la reprise grâce au secteur minier.

Partie 2 LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Desjardins s’attend pour 2020 à une contraction de 7,2 % du produit intérieur brut (PIB) nominal, qui tient compte de la variation des prix.

Un rebond de 4,8 % est ensuite attendu en 2021 au Saguenay–Lac-SaintJean. La région connaîtrait ainsi l’une des reprises les plus lentes au Québec, faisant seulement mieux que la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (+ 4,5 %) et les Laurentides (+ 4,3 %). Au Québec, un rebond de 7,6 % est attendu.


Desjardins rappelle par ailleurs que le Saguenay–Lac-Saint-Jean aurait été la région la plus touchée par les impacts du confinement, selon une étude de la Fédération des chambres de commerce du Québec publiée en mai.

Un retour à la normale vers la mi-2022 Ailleurs dans la province, il sera difficile du côté des régions manufacturières d’enregistrer une croissance économique plus forte que celle attendue au Québec, estime Desjardins. Les régions urbaines et les régions des capitales nationales rebondiront pour leur part plus rapidement. Malgré le rebond attendu en 2021, un retour à un niveau d’activité économique semblable à celui qui précédait la pandémie dans la province ne pourrait être atteint que vers la mi-2022. « La vitesse de relèvement est liée notamment aux secteurs économiques

touchés, à la capacité des entreprises à s’ajuster aux nouvelles règles de la Santé publique, mais également à leur degré d’adhésion au virage numérique », souligne-t-on. Le spectre d’une deuxième vague de COVID-19 demeure le risque le plus important aux prévisions.

Un taux de chômage régional à 10,7 % pour 2020 Desjardins s’attend au terme de l’année 2020 à ce que le taux de chômage se situe à 10,7 % au Saguenay–LacSaint-Jean. Il devrait ensuite baisser à 8 % en 2021. Dans les deux cas, ces prévisions placent la région au troisième rang des plus importants taux de chômage attendus. Elle suit la Gaspésie–Îles-dela-Madeleine (15,0 % en 2020, 14,0 % en 2021) et Montréal (12,0 % en 2020 et 9,2 % en 2021).

Depuis le début de la crise sanitaire et économique, le nombre d’emplois a baissé de 8,1 % au Saguenay–LacSaint-Jean, une baisse semblable à celle connue à l’échelle provinciale (- 8,5 %). Le taux de chômage a augmenté de 5,5 % de février à juillet dans la région pour atteindre 11,7 %. La variation a ici été inférieure à celle de la province (+ 6,4 %). Les taux de chômage ont atteint des pics historiques en avril, mai et juin. En 2019, au Saguenay–Lac-SaintJean, le taux de chômage avait plutôt atteint un creux de 5,5 %. Il n’a pas été possible de parler à un économiste de Desjardins jeudi pour commenter les prévisions régionales au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Source : GAUTHIER, Myriam (2020). « La reprise économique sera lente et difficile au Saguenay–Lac-Saint-Jean ». Le Quotidien, 3 septembre. https://www.lequotidien.com/affaires/la-reprise-economique-sera-lente-et-difficile-au-saguenay-lac-saint-jean-6611371986996d0a486cd9acf6c2706e

Questions a) Expliquez en quoi la structure économique d’une région peut l’avoir rendue plus vulnérable économiquement pendant la pandémie de coronavirus, et pourquoi certaines régions se relèveront plus difficilement.

b) Nommez deux indicateurs qui sont utilisés pour arriver à la conclusion

que la reprise économique sera plus lente et difficile au Saguenay–LacSt-Jean.

c) Selon la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord,

le Saguenay–Lac-Saint-Jean a besoin « plus que jamais4 » de diversifier son économie. Expliquez.

4 Voir GAUTHIER, Myriam (2020). « Le Saguenay–Lac-Saint-Jean doit “plus que jamais” se diversifier économiquement ». 29 mai. https://www.lequotidien.com/affaires/le-saguenay-lac-saint-jean-doit--plus-quejamais--se-diversifier-economiquement-5a9679f858551493af69be966267a0ce

Chapitre 8 L’analyse de la STRUCTURE économique

219


PARTIE

3

LES INSTITUTIONS ÉCONOMIQUES Maintenant que vous connaissez les principaux indicateurs économiques, que vous vous êtes familiarisé avec la nature cyclique de l’économie et avec sa structure, vous êtes prêt à aborder le rôle des institutions économiques nationales et leurs effets sur l’économie. Cette troisième partie se penche d’abord, dans le chapitre 9, sur le rôle de l’État : ses interventions structurelles et conjoncturelles, ses finances publiques et sa dette. Le chapitre 10 se penche quant à lui sur le système monétaire, sur la banque centrale, sur les rôles qu’elle joue, puis sur ses interventions et leurs impacts dans l’économie. Au cours de l’étude des parties 1 et 2 du manuel, vous avez pu acquérir des outils pour comprendre l’économie, comme des morceaux de casse-tête que nous avons observés un à un. Dans cette partie 3, nous commençons à les assembler.


CHAP ITRE

9

LES INTERVENTIONS DE L’ÉTAT ET LES FINANCES PUBLIQUES

À la suite de la lecture de ce chapitre et de la réalisation des exercices, vous pourrez répondre aux questions suivantes : • Quels sont les objectifs de l’intervention de l’État sur la structure de l’économie ? • Quelles sont les principales faiblesses des marchés, et comment l’État peut-il intervenir pour les corriger ? • Quels sont les objectifs de l’intervention de l’État sur la conjoncture économique ? • Qu’est-ce que la politique budgétaire, et quel est son fonctionnement ? • Qu’est-ce que l’effet multiplicateur, et comment le calcule-t-on ? • De quoi le budget d’un gouvernement se compose-t-il ? • Quelle est la relation entre le solde budgétaire annuel et la dette publique ? • Qu’est-ce que la dette publique, et de quelle façon est-elle financée ? • Quels sont les avantages et les inconvénients d’une dette publique ? 221


PARTIE

4

L’ÉCONOMIE MONDIALE Pause-café au cégep : vous optez pour le café éthiopien, que vous versez dans votre tasse thermale fabriquée en Chine. Vous hésitez entre une barre de chocolat à base de cacao ivoirien transformée en Suisse ou une banane importée de l’Équateur. Vous consultez votre téléphone intelligent conçu aux États-Unis, mais dont plusieurs composantes viennent du Japon, de la Chine, de Taiwan et de la Corée du Sud. La mondialisation est économique : elle se manifeste par l’intégration croissante des économies dans le monde entier, réalisée par la libre circulation des biens et des services, des capitaux financiers, des personnes, des techniques et de l’information. Cependant, elle concerne aussi les dimensions politiques, sociales, culturelles et environnementales. Les prochains chapitres constituent une introduction à deux dimensions économiques de la mondialisation : le commerce des biens et services et les mouvements internationaux de capitaux, c’est-à-dire les flux financiers. Dans le chapitre 11, nous observons ces transactions internationales sous la loupe de la balance des paiements internationaux. Le chapitre 12 se penche sur le marché des changes et sur les taux de change.


CHAPITRE

11

Les échanges économiques à l’international

À la suite de la lecture de ce chapitre et de la réalisation des exercices, vous pourrez répondre aux questions suivantes : • Quels sont les éléments clés à la base de la mondialisation actuelle ? • Comment mesure-t-on le niveau d’intégration d’un pays à l’économie mondiale ? • De quelle façon le commerce international peut-il générer des gains pour les pays participants ? • Qu’est-ce que le libre-échange et le protectionnisme ? • Quelles sont les principales transactions économiques internationales et leurs caractéristiques ? • Qu’est-ce que la balance internationale des paiements, et comment peut-elle être utilisée comme instrument d’analyse économique ?

295


Économie globale, initiation aux concepts fondamentaux vise à offrir aux étudiants de niveau collégial les outils, les connaissances et les statistiques les plus à jour favorisant la compréhension des mécanismes et des leviers économiques au cœur de notre société.

Un contenu mis à jour intégrant : • des phénomènes récents tels que la pandémie de COVID-19, le réchauffement climatique, l’accroissement des inégalités économiques et le développement des cryptomonnaies ; • les nouveaux éléments de compétence du cours Économie globale ; • une démarche progressive pour bien comprendre la distinction entre les aspects structurel et conjoncturel de l’économie ; • une nouvelle section « En résumé » à la fin de chaque chapitre. L’ouvrage est divisé en 12 chapitres formant 4 parties. 1. introduction à la science économique, qui présente des concepts fondamentaux de la discipline, l’initiation à deux modèles économiques, dont l’offre et la demande, et une introduction aux systèmes économiques.

2. Les indicateurs économiques : mesurer la conjoncture et la structure économiques, qui présente au lecteur, d’abord séparément, les trois principales familles d’indicateurs économiques : le marché du travail, le niveau des prix et la production. Deux chapitres regroupent ensuite ces indicateurs dans une démonstration d’analyse conjoncturelle, puis structurelle, de l’économie, ancrée dans le contexte québécois. 3. Les institutions économiques, où les connaissances acquises dans les parties 1 et 2 sont utilisées pour aborder le rôle de l’État dans l’économie et le fonctionnement du système monétaire canadien. 4. L’économie mondiale, qui constitue une introduction à deux dimensions économiques de la mondialisation : le commerce des biens et services et les mouvements internationaux de capitaux, c’est-à-dire les flux financiers. Cette deuxième édition propose toujours les caractéristiques qui ont fait de cet ouvrage un incontournable : • des explications théoriques claires et accessibles ; • de nombreux exemples permettant de lier les questions économiques à la réalité des étudiants ; • un large éventail d’exercices concrets favorisant la compréhension et la mise en application des notions ; • une section d’analyse de textes qui bonifie chaque chapitre et permet l’application des nouvelles connaissances à des situations actuelles et concrètes.

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Véronique Gosselin détient une maitrise en science économique et enseigne cette discipline au Cégep de Granby depuis 2011. Elle est actuellement candidate au doctorat en sciences de l’activité physique ; ses recherches portent sur les programmes sportifs d’intervention sociale comme outil dans la lutte aux inégalités et à l’exclusion.

Marie-Ève Drouin est enseignante en sciences économiques au Cégep de Saint-Félicien depuis 2010. Elle détient un baccalauréat en Sciences économiques de l’Université de Sherbrooke et une maitrise en gestion des organisations de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle s’intéresse au développement économique international, régional, et local.


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