Économie globale

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S E I

se démarque non seulement par sa démarche rigoureuse, la clarté du propos et sa présentation dynamique et colorée, mais également par son cadre d’analyse collé à la réalité d’aujourd’hui.

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Économie globale

• Une approche en profondeur qui va au-delà des faits pour leur donner tout leur sens. • Des rubriques qui permettent de rattacher la théorie à la réalité.

M

• Des données statistiques à jour.

U

• Une présentation actuelle, vivante et complète des concepts et des théories pour bien comprendre la réalité économique.

A

Cette nouvelle édition vous offre notamment :

• Des exercices variés, stimulants et adaptés aux besoins des étudiants, stratégiquement placés après les différentes rubriques, après chaque section et à la fin de chaque chapitre.

H

• Un lien avec l’histoire présent tout au long du manuel.

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Diplômé d’une maîtrise en sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal, Gilles Guindon enseigne l’économie au Collège Jean-de-Brébeuf depuis plus de vingt ans.

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• Un complément pédagogique en ligne sur comprenant le corrigé de tous les exercices et problèmes du manuel, des exercices interactifs, des questions d’examen et des capsules sur l’actualité économique.

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• Des illustrations et des figures qui suscitent la curiosité.

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ISBN 978-2-7617-3732-6

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CODE DE PRODUIT : 211810

Roger A. Arnold Gilles Guindon

www.cecplus.com



Avec la collaboration de Mme Ann Edwards, professeure au Collège Édouard-Montpetit, pour la préparation des exercices.

9001, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) Canada   H1J 2C5 Téléphone : 514-351-6010 • Télécopieur : 514-351-3534


Roger A. Arnold Traduction : Guylaine Cardinal, Gilles Guindon et Marie Pedneault Adaptation : Gilles Guindon Traduction de Macroeconomics, 9th edition, Roger A. Arnold Copyright © 2008 ISBN : 978-0324785500 Cengage Learning www.cengage.com Direction de l’édition Philippe Launaz Direction de la production Danielle Latendresse Direction de la coordination Rodolphe Courcy Charge de projet et révision linguistique Jean-Pierre Regnault Correction d’épreuves Carolyne Roy Recherche iconographique Monique Rosevear et Jean-Pierre Regnault Conception et réalisation graphique Dessine-moi un mouton L’information de Statistique Canada est utilisée avec la permission de Statistique Canada. Il est interdit aux utilisateurs de reproduire les données et de les rediffuser, telles quelles ou modifiées, à des fins commerciales sans le consentement de Statistique Canada. On peut se renseigner sur l’éventail des données de Statistique Canada en s’adressant aux bureaux régionaux de Statistique Canada, en se rendant sur le site Web de l’organisme à http:// www.statcan.ca ou en composant sans frais le 1 800 263-1136.

La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction d’œuvres sans l’autorisation des titulaires des droits. Or, la photocopie non autorisée – le photocopillage – a pris une ampleur telle que l’édition d’œuvres nouvelles est mise en péril. Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, du présent ouvrage est interdite sans l’autorisation écrite de l’Éditeur.

Les Éditions CEC inc. remercient le gouvernement du Québec de l’aide financière accordée à l’édition de cet ouvrage par l’entremise du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres, administré par la SODEC. Économie globale © 2012, Les Éditions CEC inc. 9001, boul. Louis-H.-La Fontaine Anjou (Québec) H1J 2C5 Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, d’adapter ou de traduire l’ensemble ou toute partie de cet ouvrage sans l’autorisation écrite du propriétaire du copyright. Dépôt légal: 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN 978-2-7617-3732-6 Imprimé au Canada 1 2 3 4 5 16 15 14 13 12

L’éditeur tient à remercier les consultants et consultantes dont les noms suivent pour leurs judicieuses suggestions, leur grande disponibilité et leur professionnalisme : Monique Barrette, Collège François-Xavier-Garneau Guénaële Caillet, Cégep de Jonquière Thierry Côté, Cégep de Sherbrooke Stéphane Demers, Cégep Beauce-Appalaches Caroline Dubuc, Collège Shawinigan Geneviève Karam, Collège Ahuntsic Dominic Landry, Collège Maisonneuve Louise Lessard, Collège de Bois-de-Boulogne Nathalie Malo, Collège Édouard-Montpetit Sophie Robert, Cégep Saint-Laurent Josée Rousseau, Cégep de Saint-Hyacinthe Marianne Sauthier, Collège Ahuntsic

Sources iconographiques supplémentaires Page couverture, © Skazama 2006 CC-BY-SA Ouvertures parties et chapitres : Page 1, 71866669 © leungchopan/Shutterstock ; page 33, 72623986 © Zurijeta/Shutterstock ; p. 69, 38932228 © mountainpix/Shutterstock ; p. 89. 8661517 © Vlad Ghiea/ Shutterstock ; p. 115, 2481097 © iStockphoto.com/ene ; p. 151, © Ann Edwards ; p. 181; 834531 © Scott Maxwell/LuMaxArt/ Shutterstock ; p. 209, 9630724 © iStockphoto.com/ alfabravoalfaromeo ; p. 235, Taxiarchos228 2009 CC-BY-SA ; p. 255, © Sarah Moody 2010 CC-BY-ND. Pour tous les documents mis à disposition aux conditions de la licence Creative Commons (version 3.0 et précédentes), les adresses sont les suivantes : CC-BY (Paternité): <creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed. fr_CA> CC-BY-ND (Paternité - Pas de modification): <creativecommons.org/licenses/by-nd/3.0/deed.fr_CA> CC-BY-SA (Paternité - Partage des conditions initiales à l’identique): <creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed. fr_CA>


AVANT-PROPOS En général, les manuels d’économie réussissent assez bien à expliquer clairement et rigoureusement la loi de la demande, ainsi que plusieurs autres sujets écono­ miques fondamentaux. Toutefois, ils ne couvrent pas toujours cette matière de façon intéressante. Pourtant, lorsqu’il est question d’économie, c’est le type d’ap­ proche utilisé qui détermine si l’étudiant réagira par un « Hum ! » ou par un « Tiens ! C’est intéressant ! » L’économie peut sembler ennuyeuse ou passion­ nante, selon la façon dont elle est présentée. Les faits, les concepts, les théories, les politiques, les données et les applications de l’économie ne sont pas des éléments nécessairement intéressants en soi. Mais ils peuvent le devenir s’ils sont bien présen­tés. L’astuce est, évidem­ ment, de trouver la manière de bien les présenter. Au fil du temps, l’auteur de cet ouvrage a consta­ té qu’une bonne façon d’y parvenir, c’est de surpren­ dre les étudiants. Beaucoup d’étudiants sont plutôt réticents à l’idée d’étudier l’économie : ils craignent que cela soit ennuyeux. Or, ils sont très surpris lors­ qu’ils s’aperçoivent que : • nous pouvons souvent parler d’économie dans des contextes assez inattendus ; • certains événements économiques, même s’ils surviennent à l’étranger, ont souvent un effet sur ceux qui les vivent ; • l’analyse économique est, sans conteste, un outil précieux pour comprendre le monde qui nous entoure.

Nous pouvons souvent parler d’économie dans des contextes assez inattendus La première façon dont l’auteur surprend les étudiants, dans cet ouvrage, c’est en leur parlant d’économie dans des contextes où ils ne s’attendraient pas à en parler. Si on observe une image suffisamment longtemps — pra­ tiquement n’importe laquelle —, on y découvrira un lien économique. Les étudiants escomptent trouver des réalités économiques dans certains types d’images : des entreprises produisant des biens, des ménages achetant des biens, des banques accordant des prêts, des gouver­ nements mettant en place des politiques. Cependant, ils restent surpris lorsqu’ils entendent parler d’écono­ mie dans le cadre du stationnement du collège, d’un épisode d’une série télévisée populaire ou dans des émissions de variétés qui se font concurrence. Le mes­ sage que les étudiants reçoivent est clair : on retrouve l’économie pratiquement partout, et celle-ci occupe une place beaucoup plus grande dans leur vie qu’ils ne pouvaient l’imaginer.

Certains événements économiques qui surviennent à l’étranger ont souvent un effet sur nous La deuxième façon de surprendre les étudiants est de leur montrer comment l’économie peut relier des événements à leur vie de tous les jours. Une action ou un changement économique est tout comme une pierre que l’on jette à l’eau : il se crée des ondes qui s’éloignent de leur point d’origine. Ce qui se pro­ duit au Japon, en Europe, au Mexique ou aux ÉtatsUnis peut avoir une répercussion considérable sur nos vies. Une variation des taux d’intérêt peut avoir un effet sur les chances d’un étudiant de décrocher un emploi à la fin de ses études. Des modifications apportées à la loi de l’impôt peuvent avoir un effet sur la croissance économique du pays et sur le niveau de vie d’un individu pendant plusieurs années. Lorsque les étudiants se rendent compte qu’un chan­ gement qui s’est produit ailleurs dans le monde peut parvenir à les toucher, ils sont surpris, mais ils sont également intéressés de découvrir de quelle manière ces événements les touchent. Les professeurs peuvent utiliser cet outil de motivation pour stimuler l’ap­ prentissage de l’économie.

L’économie nous permet d’accéder à un plus haut savoir James Buchanan, économiste lauréat du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, a déclaré que « ce que la science (dont l’économie) fait ou devrait faire est simplement de permettre à l’homme moyen (…) d’accéder à un plus haut savoir ». Ceux qui enseignent l’économie savent combien cette science est un outil précieux pour comprendre le monde. Ils savent à quel point le fait de penser comme un économiste et de faire des analyses éco­ nomiques aide à faire preuve de plus d’imagination et de perspicacité, ce qui ouvre la voie d’accès à un plus haut savoir. À partir du moment où les étudiants réa­ lisent que l’économie ouvre les portes à une meil­ leure compréhension du monde, ils désirent en apprendre davantage. Il n’est plus nécessaire alors de « faire accepter l’idée » aux étudiants que l’écono­ mie est attirant ; elle parvient à faire ce travail par elle-même. Cet ouvrage a été conçu en suivant de près ces trois grands principes.


PARTIE 01

LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

PARTIE 02

LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

Évidemment, il existe des mesures propres à évaluer l’état de santé de l’économie. Dans ce chapitre, nous aborderons deux d’entre elles : le taux d’inflation et le taux de chômage.

PARTIE 03

Dans un sens, nous pouvons dire que les économistes sont les médecins de l’économie. Ils souhaitent prendre « la température » et « la pression sanguine » de l’économie. Leur objectif

LES CADRES D’ANALYSE

est de trouver les mesures adéquates pour évaluer comment se porte l’économie. Est-elle en bonne santé ? Est-elle malade ? Si elle n’est pas en bonne santé, quel traitement doit-on lui prescrire ?

PARTIE 04

L

LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

03 L’INFLATION ET LE CHÔMAGE

ors d’une visite chez le médecin, ce dernier prend votre température et votre pression sanguine, parfois même, il peut vouloir faire d’autres examens. Le médecin utilise ces mesures pour évaluer votre état de santé.

PARTIE05

CHAPITRE

L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE

PRÉSENTATION DES CARACTÉRISTIQUES

Le manuel est divisé en cinq parties. Pour faciliter le repérage, les parties sont indiquées en bordure de pages.

Chaque page d’ouverture de chapitre présente les thèmes clés qui seront abordés.

Plus précisément, nous verrons : Comment évaluer l’état de santé du marché du travail.

En quoi l’IPC est utile pour évaluer l’inflation. Pourquoi l’inflation est un problème.

Quels sont les différents types de chômage.

Des rubriques accompagnent le chapitre pour vous aider à saisir les notions importantes en économie et à en tester votre compréhension. 97

La rubrique « Près de chez vous » vous permet d’analyser certains événements qui se produisent près de chez vous, à l’aide des concepts et des outils économiques acquis.

Une comparaison interprovinciale

27300016 © Bruce Raynor/Shut

terstock

Il est possible de calculer le PIB pour n’importe quel territoire. La figure 4.3 présente le PIB total et le PIB par habitant de chaque province en 2011. L’Ontario était la province qui avait le plus important PIB en 2011, 641 milliards de dollars. Le Québec se classait au deuxième rang avec 332 milliards de dollars. Mais, encore une fois, les chiffres sont parfois trompeurs. Il serait plus juste d’examiner le PIB par habitant pour avoir une bonne vision de la situation économique des différentes provinces. De cette façon, il est évident que PRÈS DE PRla ÈSprovince DE CHEZ CHqui EZseVOUS Vtire OUleSmieux d’affaire est l’Alberta, avec un PIB par habitant de 73 834 $. Soit, 32 228 $ de plus qu’au Québec.

QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE ? CHAPITRE 01

Alberta Saskatchewan Manitoba Ontario Québec Nouveau-Brunswick Nouvelle-Écosse

PIB par habitant

(en dollars) DANS DANS LA LA VIE VIE 214DE D605 E TOUS TOUS LES LES JOURS JOU46R625 S 278 490

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Complexe pétrochimique à Fort McMurray, au nord de l’Alberta.

73 834

01

Pourquoi P.K. Subban n’est-il pas aux études ?

63 363 59 642 Le joueur de hockey, P.K. Subban, est né le 13 mai 1989. En 55 2010, de 261 fréquenter l’université. Pourtant, il 391il avait donc l’âge 44 n’était pas à l’université. Il était déjà un joueur de hockey profes641 066 sionnel pour les Canadiens 47 de 991 Montréal.

n’est pas le même pour tous. Quel serait le revenu non gagné d’une vedette du sport comme P.K. Subban ? À combien renoncerait-il ? Quoique P.K. Subban puisse facilement payer ses études, le coût de renonciation est trop élevé pour qu’il soit étudiant.

n’a pas les capacités de le faire. C’est plutôt en raison du coût de 30 576 40 541 renonciation de ses études, peu importe où il pourrait étudier. 37 471 vous en coûte-t-il 39 pour 614 étudier ? La plu part d’entre Combien

Cette situation illustre très bien deux concepts économiques présentés dans ce chapitre. D’abord, plus le coût de renonciation est élevé pour quelque chose, moins on aura tendance à faire ce choix. Le coût de renonciation d’être aux études est plus élevé pour P.K. Subban que pour vous qui y êtes.

DANS DANS LA LA VIE VIE 608 Ce332 n’est parce Subban ne veut pas étudier ou qu’il DE TOUS D333 E pas TOU S LES LEque S JOURS JP.K. OU41R S

vous5 177 répon dront par une 36 somme 092 en dol lars cor res pondant aux droits de scolarité. Si vous payez 1 000 $ par 28 906 pendant six trimes 56 tres, 530 les droits de scolatrimestre rité s’élèveront à 6 000 $. Toutefois, ce montant ne 1 696 600 49 174 repré sente pas le total des coûts, puisque, si vous SOURCE : Site de l’Institut de la statistique du Québec, interprovinciales, février 2011. n’alliezComparaisons pas au cégep ou à l’université, vous pourriez http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/econm_finnc/conjn_econm/TSC/index.htm gagner un revenu en tra vaillant. Par exemple, vous pourriez occuper un emploi à temps plein qui vous FIGURE 4.3 Comparaison interprovinciale pour 2011 rap por te rait 25 000 $ par année. En étu diant, vous devrez renoncer à ces 25 000 $ (ou, du moins, à une certaine partie de cette somme, si vous travaillez à mi-temps). Ce montant fait donc luileaussi partie des Jusqu’à maintenant, nous avons calculé PIB en additionnant simplement la coûts engen drés par vos consommation, les investissements, les dépenses publiques et les exportations études. Île-du-Prince-Édouard

Terre-Neuve et Labrador

© Bridget Samuels

L’APPROCHE PAR LES REVENUS

nettes. En résumé, le PIB représente le total des dépenses ou des achats de ces que lesstatistique. droits de scolaquatre secteurs de l’économie plus laBien divergence rité soient les mêmes, ou très

Maintenant, considérons cecisem : lorsqu’une personne bla bles, pour ceux qui dépense un dollar (pour acheter de la gomme), unefréquentent autre personne gagne un dollar de revenu. l’université, le coût renon lié aux études En somme, si les achats totalisentde500 $,cia letion revenu total sera de 500 $ et si les achats totalisent 10 millions de dollars, le revenu total sera de 10 millions de dollars, etc.

118

PARTIE 3 Ensuite, comme pour les économistes, les gens pensent en termes de coûts et de bénéfices. Pour P.K. Subban, il est clair que le coût d’étudier est nettement supérieur5au bénéfice qu’il en retirerait. Barrage Manic sur la Côte-Nord du Québec. Pour la très grande majorité de la population, c’est le contraire, le coût est inférieur au bénéfice de poursuivre des études.

Q:

Qu’est-ce qui pourrait remettre en question la poursuite de vos études ? Un revenu annuel élevé ? Une Si le prix du porc baisse au Canada, ce activité passionnante ? Une célébrité instantanée ? bien canadien deviendra moins coûteux quepour ceux de l’étranger. Les ventes Distinguez clairement les coûts et les bénéfices grimperont et la quantité demandée de répondre à cette question. PIB réel du Canada augmentera.

Il s’ensuit que, si nous pouvons calculer le PIB par la somme des achats des quatre secteurs de l’économie, nous devrions aussi être en mesure de calculer le PIB en faisant la somme des revenus gagnésà provenant deheure différentes ressources ou espérer obtenir une meilleure bénéfices étudier une de plus (vous pouvez différents facteurs de production note dans àl’économie (la terre, le capital, votre examen), maisleiltravail, y a des coûts aussi (vous dormirez moins, vous ne l’entrepreneuriat). La figure 4.4 (voir page suivante) montre que, dansne une pourrez pas regarder la télévision ou vous pourrez pas sortir avec un ami). économie simplifiée, le PIB calculé par la somme des achats des quatre Penser en termes de coûts et bénéfices ne nous indique pas comment utiliser ces termes. Par exemple, quand vous prenez une décision, considérez-vous l’ensemble de ces deux éléments ou n’en considérez-vous qu’une seule partie ? Comme les économistes, beaucoup de vos décisions se prennent en termes de coût additionnel et de bénéfice additionnel, ou coût marginal et bénéfice marginal, et non en coût total ou bénéfice total. Pour bien comprendre ce qu’est la décision à la marge, utilisons un exemple. Ce midi, vous décidez de manger une pointe de pizza. Après l’avoir consommée, vous ressentez encore une petite faim. Vous vous demandez alors si vous allez en acheter une autre. Un économiste présentera ce choix comme une décision à la marge ; vous allez comparer ce que vous procure cette pointe additionnelle au coût de cette dernière. En économie le terme marginal est synonyme de « additionnel ».Vous allez donc comparer le bénéfice marginal (la satisfaction que vous procure la consommation d’une pointe de pizza supplémentaire) et le coût marginal (le prix que vous devez débourser pour

La rubrique « Dans la vie de tous les jours » se penche sur des situations vécues et en fait ressortir les considérations économiques.

Les cadres d’anaLyse

Il est important de noter, en ce qui concerne les études, que certains bénéfices sont difficilement mesurables parce que l’acquisition de connaissances procure un enri chis se ment personnel qui n’a pas de prix.

2011 CC-BY

Canada

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Colombie-Britannique

PIB (en milliards de dollars)

42470482 © Denis Roger/Shutte

Province ou territoire

que ceux de l’étranger. En conséquence, les Canadiens et les étrangers achèteront moins de biens en provenance du Canada et la quantité demandée de PIB réel du Canada diminuera.

27177268 © IA98/Shutterstock

LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS

Supposons maintenant qu’il y ait une baisse du niveau des prix au Canada. Dès lors, les biens canadiens deviendront relativement moins coûteux que ceux de l’étranger. En conséquence, les Canadiens et les étrangers achèteront plus de biens en provenance du Canada et la quantité demandée de PIB réel du Canada augmentera. Pour une révision des trois effets (encaisse réelle, taux d’intérêt et échanges internationaux), reportez-vous à la figure 5.2 de la page 119.

une variation de La quantité demandée de PIB réeL et une variation de La demande gLobaLe Le chapitre 2 expliquait la différence entre une variation de la quantité demandée et une variation de la demande. La même distinction doit VOTRE être faite TESTEZ entre une variation de la quantité demandée de PIB réel et une variation de la LOGIQUE ÉCONOMIQUE demande globale. Nous savons qu’une variation de la quantité demandée de PIB réel provient d’une variation du niveau des prix. Si le niveau des prix baisse, la quantité demandée de PIB réel augmentera, ceteris paribus. À la figure 5.3 A (page 120), la variation de la quantité demandée de PIB réel est représentée par le mouvement du point A vers le point B, sur DG1.

05

Bénéfice marginal Bénéfices additionnels. Les bénéfices (avantages) associés à la consommation d’une unité additionnelle d’un bien ou du temps additionnel accordé à une activité. Coût marginal Coûts additionnels. Les coûts associés à la consommation d’une unité additionnelle d’un bien ou du temps additionnel accordé à une activité.

TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE Les économistes ont très souvent recours aux courbes pour effectuer leur travail : courbes de demande, d’offre, de demande globale, etc. Lorsqu’un économiste observe une courbe, il se demande : (1) Qu’est-ce qui provoque le déplacement d’un point à un autre sur une même courbe ? et (2) Qu’est-ce qui peut faire déplacer la courbe ? En économie, un seul paramètre peut faire changer un point vers un autre point sur une même courbe : il s’agit d’une variation du facteur identifié sur l’axe des ordonnées. Par exemple, seule une variation du niveau des prix peut faire mouvoir l’économie d’un point à un autre sur une même courbe DG. En contrepartie, le déplacement d’une courbe peut dépendre de nombreux facteurs.

Q:

Intuitivement, dites ce qui, selon vous, affecte notre niveau d’activité économique. Retrouvez-vous toutes ces variables dans les pages de ce chapitre ?

variations de La demande gLobaLe – déPLacements de La courbe DG Qu’est-ce qu’une variation de la demande globale ? Qu’est-ce qui cause une augmentation ou une diminution de la demande globale ? La réponse simple à cette question est que la demande globale varie quand les dépenses en biens et en services canadiens varient. Si les dépenses augmentent pour un niveau de prix donné, la demande globale augmente ; si elles diminuent pour un niveau de prix donné, la demande globale diminue. Par exemple, imaginez que le niveau des prix d’une économie est représenté par l’indice des prix à la consommation et que sa valeur est de 150 (IPC 5 150). À cette valeur des prix, les résidants canadiens, les entreprises, les gouvernements et les autres pays sou-

La rubrique « Testez votre logique économique » vous fait découvrir comment un phénomène de la vie courante peut être perçu et analysé en économiste.


DES CHAPITRES 200

PARTIE 4 Les poLitiques économiques

un écart inflationniste. Plutôt que de stabiliser et de modérer les hauts et les bas de l’économie (ou le cycle économique), le gouvernement en a intensifié les fluctuations. Dans ce sens, la politique budgétaire n’est pas efficace.

De nombreux graphiques et tableaux aident à se représenter les données abstraites et favorisent l’intégration des sujets abordés.

À la fin de chacune des sections d’un chapitre, la série d’exercices « Vérifiez vos connaissances » vous permet de valider votre compréhension de la matière. Si vous n’êtes pas en mesure de répondre aisément aux questions, faites un retour sur les notions concernées dans le chapitre avant de poursuivre votre lecture.

Objectif visé

OGLT Niveau des prix

FIguRE 7.10 la politique budgétaire

peut déstabiliser l’économie.

Dans ce scénario, la droite OGCT se déplace vers la droite (éliminant l’écart récessionniste), mais les responsables de la politique VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES ne détiennent pas cette information. Les responsables implantent la politique budgétaire expansionniste et la courbe DG finit par entrecouper la courbe OGCT2 au point 2 plutôt que la courbe OGCT1 au point 1. Les responsables de la politique déplacent ainsi l’économie dans un écart inflationniste et l’économie s’en trouve déstabilisée.

OGCT1 OGCT2 1' Point de départ

1

2

L’économie aboutit ici.

DG1 0

DG2

QP Q 2

Q1

Écart récessionniste

PIB réel

Écart inflationniste

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Pour chacune des mesures suivantes, dites s’il s’agit d’une

2 L’Hellénie est en situation d’écart récessionniste. À l’aide

politique budgétaire expansionniste ou restrictive. De plus, déterminez quel outil de politique budgétaire a été utilisé (dépenses, taxation ou paiement de transfert).

du modèle de l’offre et de la demande globale, faites un graphique pour illustrer les effets de chacune des mesures de politiques budgétaires énumérées dans l’exercice précédent.

En Hellénie, le ministre des finances annonce :

3 En Saskatan, le PIB s’élève à 800 huards, le PIB potentiel

a) Une taxe spéciale sur la propriété immobilière à percevoir avec la facture d’électricité.

est estimé à 900 huards. Le multiplicateur des dépenses est de 2,5. Le gouvernement adopte une politique budgétaire expansionniste pour résorber l’écart récessionniste. Pour y parvenir, il veut créer des emplois et investit 40 huards dans un nouveau système public de ramassage des ordures. Cette mesure fera compétition aux entreprises privées qui réduiront leurs investissements de 40 huards. Quel sera le PIB réel final ? L’écart récessioniste est-il résorbé ?

b) Des coupes dans les retraites des employés de la marine marchande. c) L’achat de 10 chars de combat. d) L’embauche de 25 000 fonctionnaires.

07

e) La coupure d’un salaire mensuel entier pour tous les élus hellènes.

D A ANS NS LA VI VIE DANS DA AN NS LA DE TTO DE O OUS US LLE ES RS TOUS OU US LES ES JOU JOU JO OURS la taxa tion, les opi nions et les nou velles de fin de soirée Lisez chacun des faits suivants et réfléchissez à la question qui vous est posée immédiatement après. • Fait 1 : En 1981, le Canadien moyen travaillait 150 jours pendant l’année (du 1er janvier au 30 mai) pour payer sa part de taxation des paliers municipal, provincial et fédéral. En 2011, il travaillait 157 jours durant l’année (du 1er janvier au 6 juin), toujours pour payer sa part de taxation. Quant au Québécois moyen, il devait travailler entre 158 jours en 1981 et 162 jours en 2011 pour payer sa part de taxation. Reportez-vous à la figure 7.11 a . Question 1 : Les Canadiens (et les Québécois) sont-ils actuellement surtaxés ?

QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE ? CHAPITRE 01

1.3

• Fait 2 : En 2005, les recettes totales des administrations publiques au Canada représentaient 31 % du PIB canadien. Pour cette même année, les recettes des administrations publiques représentaient 41,9 % du PIB en France ; 43,5 %, en Italie ; 37 %, en Allemagne. Examinez la figure 7.11 B . Question 2 : Les Canadiens sont-ils actuellement surtaxés ? Si vos réponses aux questions 1 et 2 diffèrent, vous n’êtes pas les seuls à penser ainsi. Plusieurs personnes répondent en effet « oui » à la question 1 et « non » à la question 2.

7

LES CONCEPTS CLÉS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 01

LE COÛT DE RENONCIATION Comme nous l’avons mentionné, les gens doivent faire des choix parce qu’il y a rareté. Étant donné que nos besoins illimités rencontrent des ressources limitées, certains d’entre eux devront demeurer non comblés. C’est à nous de choisir ceux qui nous satisferont, et ceux qui ne nous satisferont pas. La meilleure occasion ou option à laquelle on renonce au moment de faire un choix représente le coût de renonciation1. Chaque fois que vous faites un choix, vous subissez un coût de renonciation. Par exemple, vous avez choisi de lire ce chapitre. En le faisant, vous vous êtes privé de faire une autre activité. Vous auriez pu regarder la télévision, appeler un ami, faire une sieste, manger une pizza, lire un roman, etc. Peu importe le choix que vous auriez fait, ce dernier représente le coût de renonciation pour avoir lu ce chapitre. Si vous vous dites que vous auriez plutôt regardé la télévision, le coût de renonciation pour avoir lu ce chapitre est alors l’émission que vous avez ratée.

Coût de renonciation La meilleure occasion ou solution à laquelle on renonce au moment de faire un choix.

Si le coût de renonciation d’assister à un cours est trop élevé, la classe restera vide.

Les économistes s’intéressent à l’influence du coût de renonciation sur le comportement des gens. Plus précisément, ils croient que des changements au niveau du coût de renon cia tion modi fieront le com por te ment d’une personne. Par exemple, prenons Benoît, un étudiant de deuxième année au collège. Pendant la semaine, du lundi au jeudi, il suit ses cours. Chaque fois qu’il choisit d’aller en classe, il renonce à une autre possibilité, celle de gagner 8 $ l’heure à son travail. Lorsqu’il consacre une heure en classe, Benoît doit faire PRÈS VOUS PRàÈun S DE Dcoût E CHEZ CHdeEZrenon VOUcia S tion qui s’élève à 8 $. face Maintenant, augmentons le coût de renonciation engendré par le fait d’être en classe. Le mardi, nous offrons à Benoît 70 $ pour ne pas assister à son cours d’économie. Il sait que s’il est présent à son cours, il n’obtiendra pas cette

© Shaylor 2005 CC-BY-ND

L’influence du coût de renonciation

Pour faciliter votre apprentissage, tous les termes clés en économie sont en caractère gras dans le texte, puis définis en marge. Ces termes et leurs définitions figurent également dans le glossaire, à la fin du livre. Des illustrations étroitement liées au contenu des chapitres établissent un lien entre les questions économiques et des exemples de la vie de tous les jours.

PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS La gratuité de la procréation assistée

Certains groupes ont critiqué la création de ce régime en prétextant qu’il y avait d’autres besoins dans le réseau de la santé. Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Louis Godin, déclarait : « C’est pas qu’on est contre le programme de procréation assistée, loin de là, mais à un moment donné, c’est une question de priorités. On n’est même pas capable de trouver un médecin de famille, pis on va

mettre beaucoup d’argent là-dedans. J’espère et je présume que le gouvernement du Québec a prévu qu’il y a des sous à mettre en médecine familiale. » (Le Soleil, 22 octobre 2010.) Ainsi, ce n’est pas le montant dépensé qui est critiqué, mais le secteur où il est affecté. Car, les sommes consacrées à ce régime sont des sommes que l’on ne peut utiliser ailleurs. L’expression « Il n’y a rien de gratuit » prend ici tout son sens. D’ailleurs, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a justifié sa décision en disant : « En santé, à chaque jour, on fait des choix. ». C’est donc là une décision économique.

Q:

On affirme souvent qu’au Québec l’éducation est gratuite. Pourtant, il n’y a rien de gratuit. Selon vous, quel est le prix de vos études ?

1. Certains économistes utilisent d’autres termes pour parler de ce concept. Par exemple, le coût alternatif, le coût d’option ou le coût d’opportunité sont synonymes du coût de renonciation.

En fin de chapitre, vous trouverez un sommaire de tous les sujets traités, une liste des mots-clés et des concepts abordés et les exercices de fin de chapitre qui favoriseront l’assimilation et la mise en pratique des notions apprises.

L’OFFRE GLOBALE ET LA DEMANDE GLOBALE CHAPITRE 05

145

SOMMAIRE DU CHAPITRE Demande globale • La courbe de demande globale (DG ) illustre la quantité demandée de PIB réel à divers niveaux de prix, ceteris paribus. • La courbe de demande globale présente une pente négative parce qu’elle indique une relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel. • La pente négative de la courbe de demande globale s’explique par l’effet d’encaisse réelle, l’effet des taux d’intérêt et l’effet des échanges internationaux. • L’effet d’encaisse réelle démontre que la relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel s’établit à la suite de changements dans la valeur de la richesse monétaire d’une personne ou de ses avoirs monétaires. • L’effet des taux d’intérêt démontre que la relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel est issue d’un changement dans les dépenses des ménages et des entreprises, qui les rendent sensibles aux variations des taux d’intérêt. • L’effet des échanges internationaux démontre que la relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel est issue des dépenses dans le secteur extérieur. • À un niveau de prix donné, tout ce qui fait augmenter les dépenses totales (qui sont composées de la consommation, des investissements, des dépenses publiques et des exportations nettes) fera aussi augmenter la demande globale et la courbe DG se déplacera alors vers la droite. À un niveau de prix donné, tout ce qui fait diminuer les dépenses totales fera aussi diminuer la demande globale, et dans ce cas, la courbe DG se déplacera vers la gauche.

Facteurs qui peuvent faire varier C, I, G et (X – M) et donc DT et DG • Les facteurs suivants peuvent faire varier au moins l’une des quatre composantes des dépenses totales et, conséquemment, faire varier la demande globale : la richesse, les attentes sur les prix ou les revenus futurs, les taux d’intérêt, les impôts, l’attente sur les ventes futures, les impôts sur les sociétés, le revenu intérieur réel des autres pays, le taux de change et la masse monétaire.

• D’autres facteurs peuvent également faire varier les dépenses totales et la demande globale. Nous les aborderons dans des chapitres ultérieurs.

L’OFFRE GLOBALE ET LA DEMANDE GLOBALE CHAPITRE 05

147

MOTS CLÉS ET CONCEPTS

Offre globale à court terme

• La courbe d’offre globale àA court terme (OGCT) illustre E la quantité offerte de tous les biens et services (PIB Appréciation, p. 125 Écart inflationniste, p. 136 réel) à des niveaux de prix divers, ceteris paribus. Écart récessionniste, p. 136 Économie autorégulée, p. 137 • La courbe OGCT a une C pente positive, indiquant Effet d’encaisse réelle, p. 116 une relation directe entre leglobale niveau(DG), des prix et la Courbe de demande Effet des échanges quantité offerte p. 116de PIB réel. internationaux, p.117 Courbe d’offre globale à court • Une diminution des salaires, une diminution duEffet prixdes taux d’intérêt, p. 117 terme (OGCT), p. 127 des autres intrants, une augmentation de la productiCourbe d’offre globale à long terme Équilibre à court terme, p. 131 vité et une perturbation de l’offre favorable font toutes Équilibre à long terme, p. 137 (OGLT), p. 144 déplacer la courbe OGCT vers la droite. À l’inverse, une augmentation des salaires, L D une augmentation du prix des autres intrants, une diminution de la producLaisser-faire, p. 144 Demande globale, p. 116 tivité et un choc de l’offre défavorable font toutes Dépréciation, p. 125 déplacer la courbe OGCT vers la gauche.

O Offre globale, p. 127

P PIB potentiel (ou PIB réel de plein emploi ou production potentielle), p. 136 Pouvoir d’achat, p. 117

R Richesse, p. 122 Richesse réelle, p. 116

T Taux de change, p. 125

05

Équilibre à court terme

• Dans une représentation graphique, l’équilibre à EXERCICES DE FIN des DEcourbes CHAPITRE court terme se situe à l’intersection DG et OGCT. Un déplacement de l’une et l’autre de ces 1 Observez l’évolution des indicateurs suivants et dites, ceteris paribus, comment a courbes, ou des deux, peut faire varier le niveau des ou la demande globale canadienne entre le deuxième trimestre 2007 prix et le PIBvarié réel. l’offre Par exemple, une augmentation et globale le deuxième trimestre 2009. des prix de la demande fait croître le niveau a) Le taux d’escompte et fait augmenter le PIB réel, ceteris paribus. 4,00 3,21

3,34

Variations du PIB réel et du taux 3,00 de chômage

2,97

2,40

2,33

• Un niveau supérieur2,00 de PIB réel est associé à un taux de chômage inférieur, et un niveau inférieur de PIB 1,00 réel est associé à un taux de chômage supérieur, ceteris paribus. 0,00

2T2007

3T2007

4T2007

05 Tableau 176-0048 : Taux du marché monétaire et autres taux d’intérêt de la Banque du Canada, moyenne trimestrielle calculée (pourcentage)

3,35

Taux (%)

Les économistes disent souvent qu’il n’y a rien de gratuit. Cette phrase peut signifier que chaque choix que fait une personne est associé à un coût de renonciation. Prenons un exemple dans le domaine des soins de santé. Depuis août 2010, les couples québécois peuvent bénéficier d’un régime public de la couverture des traitements de procréation assistée, ce qui revient à dire que depuis cette date, la procréation assistée est désormais gratuite pour la population.

1,72 0,84

1T2008

2T2008

3T2008

4T2008

1T2009

0,40 2T2009

Taux de chômage naturel b) La productivité du travail • Le taux de chômage naturel se définit comme la somme du taux de chômage frictionnel et du taux 104,50 104,34 de chômage structurel.

Tableau 383-0008 : Indices de la productivité du travail, du coût unitaire de main-d’œuvre et d’autres variables connexes, désaisonnalisées, trimestriel (indice, 2002=100)

104,25

103,88 • Le PIB potentiel104,00 correspond au niveau de PIB réel produit, lorsque 103,75 l’économie fonctionne au taux de 103,47 chômage naturel.103,50 103,25 103,00 102,75 102,50 102,25 102,00

103,00

102,98

102,74 102,75

2T2007

3T2007

4T2007

1T2008

2T2008

102,44

3T2008

4T2008

1T2009

102,35

2T2009



TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

III

LES CARACTÉRISTIQUES DES CHAPITRES. . . .

IV

PARTIE 01

Maximiser le bénéfice net . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

LES EFFETS PERVERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 L’ÉQUILIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 CETERIS PARIBUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 LA CONFUSION ENTRE L’ASSOCIATION ET LA CAUSALITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

L’ERREUR DE COMPOSITION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 CHAPITRE

1

QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE ?. . . . 1

1.1 DÉFINIR L’ÉCONOMIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 LA RARETÉ ET SES EFFETS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 LES BESOINS ILLIMITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Les ressources limitées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Le besoin d’un instrument de rationnement . . . . . . . . . . . . 3 Existe-t-il un autre instrument de rationnement que le prix ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

1.4 LES FONDEMENTS DE LA PENSÉE

ÉCONOMIQUE SELON LA COURBE DES POSSIBILITÉS DE PRODUCTION (CPP). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 LE CADRE DE LA COURBE DES POSSIBILITÉS DE PRODUCTION (CPP). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 LES COURBES DE POSSIBILITÉS DE PRODUCTION NE SONT PAS TOUTES IDENTIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 LA LOI DU COÛT DE RENONCIATION CROISSANT. . . . . . . . . . 18

La concurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

TROIS QUESTIONS ÉCONOMIQUES AUXQUELLES TOUTE SOCIÉTÉ DOIT RÉPONDRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DANS LE CADRE DE LA CPP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

1.2 LES CATÉGORIES D’ANALYSE

ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 L’ÉCONOMIE POSITIVE ET L’ÉCONOMIE NORMATIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 LA MICROÉCONOMIE ET LA MACROÉCONOMIE. . . . . . . . . . . . 6

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1.3 LES CONCEPTS CLÉS

La variation de la quantité de ressources. . . . . . . . . . . . . . 19 Les progrès technologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

ANNEXE 01 UTILISER LES DIAGRAMMES ET LES GRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . 25

DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE. . . . . . . . . . . . . 7

LES GRAPHIQUES À DEUX VARIABLES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

LE COÛT DE RENONCIATION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

LA PENTE DE LA DROITE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

L’influence du coût de renonciation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

LA PENTE D’UNE COURBE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

L’ANALYSE COÛTS BÉNÉFICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

LA DIAGONALE À 45° . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

LES DÉCISIONS À LA MARGE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 L’EFFICACITÉ ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

LE DIAGRAMME CIRCULAIRE DIVISÉ EN SECTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

Atteindre l’efficacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

LE DIAGRAMME À BANDES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29


viii

TABLE DES MATIÈRES

LE GRAPHIQUE LINÉAIRE SIMPLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Les attentes sur les prix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Les taxes et les subventions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

SOMMAIRE DE L’ANNEXE 01 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 EXERCICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

CHAPITRE

2

L’OFFRE ET LA DEMANDE. . . . . . . . 33

2.1 LA DEMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 LA LOI DE LA DEMANDE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 QUATRE FAÇONS DE REPRÉSENTER LA LOI DE LA DEMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 LE PRIX RELATIF ET LE PRIX ABSOLU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 POURQUOI LA QUANTITÉ DEMANDÉE DIMINUE-T-ELLE LORSQUE LE PRIX AUGMENTE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 LA COURBE DE DEMANDE INDIVIDUELLE ET LA COURBE DE DEMANDE DU MARCHÉ . . . . . . . . . . . . 37 UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ DEMANDÉE PAR OPPOSITION À UNE VARIATION DE LA DEMANDE. . . . 38 Une variation de la quantité demandée . . . . . . . . . . . . . . . 38 Une variation de la demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

QUELS SONT LES FACTEURS QUI ENTRAÎNENT UN DÉPLACEMENT DE LA COURBE DE DEMANDE ? . . . . . 40 Le revenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Les préférences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Le prix des biens liés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Le nombre d’acheteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Les attentes sur les prix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

2.2 L’OFFRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Les restrictions gouvernementales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

UNE VARIATION DE L’OFFRE PAR OPPOSITION À UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ OFFERTE . . . . . . . . . . 50

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

2.3 LE MARCHÉ : LA RÉUNION DE L’OFFRE

ET DE LA DEMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 L’OFFRE ET LA DEMANDE MISES À L’ÉPREUVE LORS D’UNE VENTE AUX ENCHÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 LE LANGAGE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE : QUELQUES TERMES IMPORTANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE : QU’ADVIENT-IL DU PRIX EN CAS D’EXCÉDENT OU DE PÉNURIE ?. . . . . . . . . . . . . . . . 53 Pourquoi les prix diminuent-ils lorsqu’il y a excédent ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Pourquoi les prix augmentent-ils lorsqu’il y a pénurie ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

À QUELLE VITESSE ATTEINT-ON L’ÉQUILIBRE ?. . . . . . . . . . . . . 54 LE DÉPLACEMENT VERS L’ÉQUILIBRE : PRIX MAXIMUM ET PRIX MINIMUM. . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 L’ÉQUILIBRE SOUS L’ANGLE DU SURPLUS DES CONSOMMATEURS ET DU SURPLUS DES PRODUCTEURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 QU’EST-CE QUI PEUT FAIRE VARIER LE PRIX D’ÉQUILIBRE ET LA QUANTITÉ D’ÉQUILIBRE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

2.4 LE CONTRÔLE DES PRIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 LE PRIX PLAFOND : DÉFINITION ET EFFETS. . . . . . . . . . . . . . . . 60 La pénurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 La baisse des échanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

LA LOI DE L’OFFRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Les instruments de rationnement autres que les prix . . . 60

POURQUOI LA PLUPART DES COURBES D’OFFRE ONT-ELLES DES PENTES POSITIVES ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Acheter et vendre à prix prohibitif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

LA COURBE D’OFFRE DU MARCHÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 UNE VARIATION DE L’OFFRE SIGNIFIE UN DÉPLACEMENT DE L’OFFRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 QUELS SONT LES FACTEURS QUI PEUVENT FAIRE DÉPLACER LA COURBE D’OFFRE ? . . . . . . . . . . . . . . . 48

La vente jumelée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

LES ACHETEURS PRÉFÈRENT-ILS LES BAS PRIX OU LES PRIX ÉLEVÉS ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 LE PRIX PLANCHER : DÉFINITION ET EFFETS. . . . . . . . . . . . . . . 63 L’excédent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 La baisse des échanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

Le prix des ressources utilisées en production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

La technologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

Le nombre de vendeurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66


TABLE DES MATIÈRES

PARTIE 02

LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

CHAPITRE

4

ix

LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT. . . 89

4.1 LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT . . . . . . . . . . . . 90 QU’EST-CE QUI DIFFÉRENCIE LE PIB DU PNB ?. . . . . . . . . . . . . 90 QUE SIGNIFIE « TOTAL DE LA VALEUR MARCHANDE » ? . . . . 91

CHAPITRE

3

L’INFLATION ET LE CHÔMAGE. . . . 69

POURQUOI NE TENIR COMPTE QUE DES BIENS FINIS ?. . . . . 91 LES OMISSIONS DU PIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

3.1 MESURER LES PRIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Les biens et services hors marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

MESURER LES PRIX EN UTILISANT L’IPC . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Les activités souterraines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

Calculer l’indice des prix à la consommation. . . . . . . . . . . 70

L’INFLATION ET L’IPC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

La vente des biens usagés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 Les transactions financières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 Les paiements de transfert gouvernementaux . . . . . . . . . 92

LA MOYENNE PONDÉRÉE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

Les temps libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

À QUOI SERT L’IPC ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Les nuisances engendrées par la production de biens . . . 93

LA TENDANCE À LA SUBSTITUTION ET LES MESURES À PONDÉRATION FIXE (COMME L’IPC). . . . . . . . . . . . . . . . . 74

La nature des biens produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

PRÉCISIONS CONCERNANT L’ANNÉE DE BASE. . . . . . . . . . . . . 75

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 COMPARER LES REVENUS DE DEUX ANNÉES. . . . . . . . . . . . . . 76 L’INDICE DES PRIX DE RÉFÉRENCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

LE PIB PAR HABITANT OU PER CAPITA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 LE PIB TOTAL OU LE PIB PAR HABITANT PERMET-IL DE MESURER LE BONHEUR ET LE BIEN-ÊTRE ?. . . . . . . . . . 94

4.2 DEUX FAÇONS DE CALCULER LE PIB. . . . . . 94 L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

EN QUOI L’INFLATION EST-ELLE UN PROBLÈME ? . . . . . . . . . . 78

Le secteur des ménages : la consommation . . . . . . . . . . . . 94

L’inflation favorise une répartition arbitraire des revenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Le secteur des entreprises : les investissements bruts. . . . 95

L’inflation engendre l’incertitude dans l’économie. . . . . . 78

Le secteur gouvernemental : les dépenses publiques courantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 Le secteur extérieur : les exportations nettes. . . . . . . . . . . 95

3.2 MESURER LE TAUX DE CHÔMAGE. . . . . . . . 78

LA DIVERGENCE STATISTIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

QUI SONT LES PERSONNES SANS TRAVAIL ? . . . . . . . . . . . . . . 78

CALCULER LE PIB AVEC L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES. . . . 96

LES TAUX D’EMPLOI ET DE CHÔMAGE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

L’APPROCHE PAR LES REVENUS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

LES DIFFÉRENTES FORMES DE CHÔMAGE . . . . . . . . . . . . . . . . 81

La rémunération des salariés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

Le chômage frictionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Les bénéfices des sociétés avant impôts. . . . . . . . . . . . . . . . 99

Le chômage structurel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Les bénéfices des entreprises publiques . . . . . . . . . . . . . . . 99

Le chômage saisonnier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Les intérêts et revenus divers de placements . . . . . . . . . . . 99

Le chômage naturel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Le revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

QUE SIGNIFIE LE PLEIN EMPLOI ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Le revenu net des entreprises individuelles . . . . . . . . . . . . 99

Le chômage cyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Le revenu intérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

LES COÛTS DU CHÔMAGE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

DU REVENU INTÉRIEUR AU PIB : QUELQUES AJUSTEMENTS NÉCESSAIRES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

Les impôts indirects. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Les subventions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

L’amortissement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

La divergence statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102


x

TABLE DES MATIÈRES

AUTRES MESURES COMPTABLES DU REVENU. . . . . . . . . . . . 103 Le produit intérieur net. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Le revenu personnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Le revenu disponible. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

VARIATIONS DE LA DEMANDE GLOBALE – DÉPLACEMENTS DE LA COURBE DG. . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 COMMENT LES COMPOSANTES DES DÉPENSES AFFECTENT-ELLES LA DEMANDE GLOBALE ?. . . . . . . . . . . 120

5.2 QUELS SONT LES FACTEURS QUI

4.3 LE PIB RÉEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105

PEUVENT FAIRE VARIER C, I, G ET (X – M) ET DONC DT ET DG ?. . . . . . . . . . 121

POURQUOI AVONS-NOUS BESOIN DU PIB RÉEL ? . . . . . . . . 105

LA CONSOMMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

DU PIB NOMINAL AU PIB RÉEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105

L’INVESTISSEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

Du PIB réel en dollars constants au PIB réel en dollars enchaînés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

LES EXPORTATIONS NETTES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

Vers l’indice en chaîne de Fisher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Calcul de l’indice en chaîne de Fisher. . . . . . . . . . . . . . . . . 107 Calcul du PIB réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

L’INDICE IMPLICITE DES PRIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

LES LIMITES DE LA FIGURE 5.5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

5.3 L’OFFRE GLOBALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À COURT TERME. . . . . . . . . . 127

QU’EST-CE QU’UN CYCLE ÉCONOMIQUE ?. . . . . . . . . . . . . . . 109

LES DÉPLACEMENTS DE LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À COURT TERME (OGCT). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

Les salaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

Le prix des intrants autres que la main-d’œuvre . . . . . . . 128 La productivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Les chocs de l’offre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

5.4 RÉUNIR LA DG ET L’OGCT EN VUE PARTIE 03

LES CADRES D’ANALYSE

D’ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE À COURT TERME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 LES MOYENS D’ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE À COURT TERME DANS L’ÉCONOMIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 LE TAUX DE CHÔMAGE À COURT TERME . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Les variations du PIB réel et les variations du taux de chômage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

CHAPITRE

5

L’OFFRE GLOBALE ET LA DEMANDE GLOBALE. . . . . 115

5.1 LA DEMANDE GLOBALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 POURQUOI LA COURBE DE DEMANDE GLOBALE A-T-ELLE UNE PENTE NÉGATIVE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 L’effet d’encaisse réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 L’effet des taux d’intérêt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 L’effet des échanges internationaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ DEMANDÉE DE PIB RÉEL ET UNE VARIATION DE LA DEMANDE GLOBALE. . . 118

Le postulat ceteris paribus fait toute la différence dans la relation entre le PIB réel et le taux de chômage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE À COURT TERME DANS L’ÉCONOMIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

5.5 L’OFFRE GLOBALE À LONG TERME. . . . . . . 136 TROIS SITUATIONS ÉCONOMIQUES POSSIBLES. . . . . . . . . . 136 LE PIB RÉEL EST INFÉRIEUR AU PIB POTENTIEL . . . . . . . . . . . 136 LE PIB RÉEL EST SUPÉRIEUR AU PIB POTENTIEL. . . . . . . . . . . 136 LE PIB RÉEL EST ÉGAL AU PIB POTENTIEL. . . . . . . . . . . . . . . . . 137


TABLE DES MATIÈRES

xi

L’économie autorégulée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

La consommation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

QUE SE PASSE-T-IL LORS D’UN ÉCART INFLATIONNISTE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

Les investissements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

Les exportations nettes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

L’AUTONOMIE AUTORÉGULÉE : UNE SYNTHÈSE . . . . . . . . . . 141

Les importations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

COMMENT LE TAUX DE CHÔMAGE PEUT-IL ÊTRE INFÉRIEUR AU TAUX DE CHÔMAGE NATUREL ?. . . . . . . . 141 LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À LONG TERME. . . . . . . . . . . 144 LES IMPLICATIONS POLITIQUES DE L’ÉCONOMIE AUTORÉGULÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144

SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

CHAPITRE

6

L’INSTABILITÉ ÉCONOMIQUE : UNE CRITIQUE DE L’ÉCONOMIE AUTORÉGULÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

6.1 LES FONDEMENTS DE LA CRITIQUE

Les dépenses publiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

Les dépenses totales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

LE RAPPORT ENTRE LES DÉPENSES TOTALES (DT) ET LA PRODUCTION TOTALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 DU DÉSÉQUILIBRE VERS L’ÉQUILIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 TROIS SITUATIONS ÉCONOMIQUES « KEYNÉSIENNES » PRÉSENTÉES SOUS FORME GRAPHIQUE. . . . . . . . . . . . . . 168 L’ÉCONOMIE PEUT-ELLE CONNAÎTRE L’ÉQUILIBRE ET UN ÉCART RÉCESSIONNISTE SIMULTANÉMENT ?. . . . 170 LE MULTIPLICATEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 Le multiplicateur : une étape à la fois . . . . . . . . . . . . . . . . 172 Le multiplicateur et la réalité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175

6.3 LA VISION KEYNÉSIENNE

AVEC LES YEUX DU CADRE DG – OG . . . . 175

DE J. M. KEYNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 LE POINT DE VUE DE JOHN MAYNARD KEYNES À PROPOS DES SALAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 LE POINT DE VUE DE KEYNES ET DES ÉCONOMISTES CLASSIQUES À PROPOS DES PRIX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 COMBIEN DE TEMPS FAUDRA-T-IL POUR QU’IL Y AIT RAJUSTEMENT DES SALAIRES ET DES PRIX ? . . . . . . . . . . 153 LA DEMANDE GLOBALE PEUT-ELLE ÊTRE TROP FAIBLE ? . . . 154 LA LOI DE SAY. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

LE MULTIPLICATEUR ET LA DEMANDE GLOBALE. . . . . . . . . . 176 LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À COURT TERME ET LE MULTIPLICATEUR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179

LA FLEXIBILITÉ DES TAUX D’INTÉRÊT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 UNE CRITIQUE DE KEYNES SUR LA LOI DE SAY, DANS LE CAS D’UNE ÉCONOMIE DE MONNAIE. . . . . . . . 157

PARTIE 04

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159

6.2 LE CADRE D’ANALYSE KEYNÉSIEN . . . . . . . 160

LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

LES DÉPENSES TOTALES ET LA CONSOMMATION . . . . . . . . . 160 LA FONCTION DE CONSOMMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 La PmC et la PmÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 La PMC et la PMÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162

CHAPITRE

LA FONCTION DE CONSOMMATION ET LE PIB RÉEL. . . . . . . 163

7

LES FINANCES PUBLIQUES ET LA POLITIQUE FISCALE . . . . . . 181

LE BUDGET FÉDÉRAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

7.1

CONSTRUIRE UNE COURBE DES DÉPENSES TOTALES (DT). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

LES DÉPENSES BUDGÉTAIRES DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182


xii

TABLE DES MATIÈRES

Les transferts aux particuliers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182

MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207

Les transferts aux autres administrations publiques. . . 182

EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208

Les dépenses directes pour les programmes. . . . . . . . . . . 183 Les frais de la dette publique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 CHAPITRE

LES REVENUS DU GOUVERNEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 L’impôt sur le revenu des particuliers. . . . . . . . . . . . . . . . . 183

8

LA MONNAIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209

8.1 LA MONNAIE : DÉFINITION ET

L’impôt sur les bénéfices des sociétés. . . . . . . . . . . . . . . . . 184

RAISON D’ÊTRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210

Les cotisations à l’assurance-emploi. . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

LES TROIS FONCTIONS DE LA MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . 210

Les droits et taxes diverses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

La monnaie en tant qu’instrument d’échange. . . . . . . . . 210

LE RÉGIME DE L’IMPÔT SUR LE REVENU . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

La monnaie en tant qu’unité de compte. . . . . . . . . . . . . . 210

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185

La monnaie en tant que réservoir de valeur. . . . . . . . . . . 211

7.2 DÉFICIT BUDGÉTAIRE, EXCÉDENT

L’ORIGINE DE LA MONNAIE : D’UNE ÉCONOMIE DE TROC À UNE ÉCONOMIE DE MONNAIE. . . . . . . . . . . . 211

BUDGÉTAIRE OU BUDGET ÉQUILIBRÉ . . 186

La monnaie dans un camp de prisonniers de guerre . . . 212

DÉFICIT STRUCTUREL ET DÉFICIT CYCLIQUE. . . . . . . . . . . . . . 186

QU’EST-CE QUI DONNE DE LA VALEUR À LA MONNAIE ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213

LA DETTE PUBLIQUE DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL. . . . . . 187

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

7.3 ÉQUILIBRER OU NE PAS ÉQUILIBRER

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214

8.2 DÉFINIR LA MASSE MONÉTAIRE. . . . . . . . . 214

LE BUDGET ? VOILÀ LA QUESTION . . . . . . 190

LA MASSE MONÉTAIRE M1+. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214

LE BUDGET FÉDÉRAL DEVRAIT-IL ÊTRE ÉQUILIBRÉ ?. . . . . . . 190

LA MASSE MONÉTAIRE M2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214

L’HISTORIQUE DE LA DETTE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191

LES CARTES DE CRÉDIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

L’origine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191

LES CARTES DE DÉBIT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

L’effondrement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

La résolution. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192

7.4 LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE . . . . . . . . . . . . . 193 LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE RELATIVE À LA DEMANDE. . . . 193 Quels effets une variation des dépenses budgétaires ou des recettes fiscales aura-t-elle sur la demande globale ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 La politique budgétaire : une perspective keynésienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194

8.3

L’ARRIVÉE DES BANQUES. . . . . . . . . . . . . . . . 216

LES PREMIÈRES BANQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216 LE SYSTÈME BANCAIRE CANADIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217

8.4 LA CRÉATION DE LA MONNAIE. . . . . . . . . . 217 LES RÉSERVES BANCAIRES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217

L’effet d’éviction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195

LE SYSTÈME BANCAIRE ET L’EXPANSION DE LA MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

Les retards et la politique budgétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . 198

POURQUOI PARLER D’EXPANSION « MAXIMALE » ?. . . . . . . 221

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

QUI A CRÉÉ QUOI ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222

LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE RELATIVE À L’OFFRE . . . . . . . . . 202

UN AUTRE EXEMPLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223

Le taux marginal d’imposition et l’offre globale . . . . . . . 202 Le taux d’imposition et les revenus d’impôt d’après la courbe de Laffer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206

LE TRANSFERT DE FONDS À L’AIDE D’UNE SIMPLE TOUCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225

8.5 LA BANQUE DU CANADA . . . . . . . . . . . . . . . . 226


TABLE DES MATIÈRES

LA STRUCTURE DE LA BANQUE DU CANADA. . . . . . . . . . . . . 226 LES FONCTIONS DE LA BANQUE DU CANADA. . . . . . . . . . . . 226

8.6 LES OUTILS DONT DISPOSE LA BANQUE

xiii

9.3 LA POLITIQUE MONÉTAIRE

ET LE PROBLÈME DES ÉCARTS INFLATIONNISTES ET RÉCESSIONNISTES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246

DU CANADA POUR CONTRÔLER LA MASSE MONÉTAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228

LA POLITIQUE MONÉTAIRE EXPANSIONNISTE. . . . . . . . . . . . 246

LES OPÉRATIONS SUR LE MARCHÉ LIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . 228

Les opérations sur le marché libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248

Les achats sur le marché libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228

LA POLITIQUE MONÉTAIRE RESTRICTIVE . . . . . . . . . . . . . . . . 248

Les ventes sur le marché libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229

La variation du taux directeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250

LE TAUX CIBLE DU FINANCEMENT À UN JOUR . . . . . . . . . . . 230

Les opérations sur le marché libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250

QUEL INSTRUMENT LA BANQUE DU CANADA PRÉFÈRE-T-ELLE UTILISER ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233

Le taux directeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247

SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252

EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233

CHAPITRE

9

LE MARCHÉ MONÉTAIRE ET LA POLITIQUE MONÉTAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

9.1 LE MARCHÉ MONÉTAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . 236

PARTIE 05

L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE

LA DEMANDE DE MONNAIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236 L’OFFRE DE MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238 L’ÉQUILIBRE SUR LE MARCHÉ MONÉTAIRE . . . . . . . . . . . . . . 238

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

9.2 LES MÉCANISMES

CHAPITRE

10

LE COMMERCE INTERNATIONAL ET LES FINANCES INTERNATIONALES. . . . . . . . . . . . . . 255

10.1 LA THÉORIE DU COMMERCE

DE TRANSMISSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240

INTERNATIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256

LE MÉCANISME DE TRANSMISSION KEYNÉSIEN : INDIRECT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240

COMMENT LES PAYS DÉTERMINENT-ILS LES BIENS DONT ILS VEULENT FAIRE LE COMMERCE ?. . . . . . . . . . . . 256

Une augmentation de l’offre de monnaie. . . . . . . . . . . . . 240

L’avantage comparatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256

Une réduction de l’offre de monnaie. . . . . . . . . . . . . . . . . 241

S’entendre sur les termes de l’échange . . . . . . . . . . . . . . . 258

LE MÉCANISME DE TRANSMISSION KEYNÉSIEN PEUT ÊTRE BLOQUÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242

Les résultats obtenus dans le cas avec spécialisation ‒ avec commerce (AS – AC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259

Les dépenses d’investissement sont insensibles aux variations des taux d’intérêt. . . . . . . . . . . . . . . . . 242

COMMENT UN PAYS SAIT-IL QU’IL DÉTIENT UN AVANTAGE COMPARATIF ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259

La trappe de la liquidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260

Les prix des bons, les taux d’intérêt et la trappe de la liquidité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243

LE MÉCANISME DE TRANSMISSION MONÉTARISTE : DIRECT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245

10.2 LES RESTRICTIONS AU COMMERCE

INTERNATIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 LES EFFETS DISTRIBUTIFS DU COMMERCE INTERNATIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261


xiv

TABLE DES MATIÈRES

LE SURPLUS DU CONSOMMATEUR ET LE SURPLUS DU PRODUCTEUR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

Les investissements des Canadiens à l’étranger. . . . . . . . 275

LES GAINS ET LES PERTES LIÉS AUX RESTRICTIONS AU COMMERCE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263

LE COMPTE DES RÉSERVES OFFICIELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

Les tarifs douaniers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263 Les quotas d’importation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265

POURQUOI LES PAYS IMPOSENT-ILS DES RESTRICTIONS AU COMMERCE SI LE LIBRE ÉCHANGE ENGENDRE DES GAINS NETS ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267 L’argument de la sécurité nationale. . . . . . . . . . . . . . . . . . 267 L’argument de l’industrie naissante. . . . . . . . . . . . . . . . . . 268 L’argument antidumping. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268 L’argument des subventions aux exportations étrangères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268 L’argument des faibles salaires à l’étranger. . . . . . . . . . . . 269 L’argument de la sauvegarde des emplois au pays . . . . . 269

10.3 L’ORGANISATION MONDIALE

DU COMMERCE (OMC). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270

Les investissements des étrangers au Canada . . . . . . . . . 275

LA DIVERGENCE STATISTIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276

10.5 LE MARCHÉ DES CHANGES . . . . . . . . . . . . . . 277 LA DEMANDE DE BIENS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 LA DEMANDE ET L’OFFRE DE MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . 278

VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280

10.6 LES TAUX DE CHANGE FLOTTANTS . . . . . . 281 LE TAUX DE CHANGE D’ÉQUILIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281 LES VARIATIONS DANS LE TAUX DE CHANGE D’ÉQUILIBRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 LES FACTEURS QUI INFLUENT SUR LE TAUX DE CHANGE D’ÉQUILIBRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 Une différence dans les taux de croissance du revenu. . . . 282 Des différences dans les taux d’inflation relatifs. . . . . . . 283

10.4 LA BALANCE DES PAIEMENTS. . . . . . . . . . . . 271

Des changements dans les taux d’intérêt réels . . . . . . . . 284

LES COMPTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS . . . . . . . . . . 271

SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286

LE COMPTE COURANT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273

MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287

Les exportations de biens et de services. . . . . . . . . . . . . . 273

EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288

Les importations de biens et de services. . . . . . . . . . . . . . 273 Les transferts sans contrepartie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274

GLOSSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291

LE COMPTE CAPITAL ET FINANCIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296


CHAPITRE

02 L’OFFRE ET LA DEMANDE

D

ans le chapitre 1 nous avons affirmé que toute société doit répondre à trois questions fondamentales : Quoi produire ? Comment produire ? Pour qui produire ?

L’une des façons de répondre à ces questions est le marché. Dans ce chapitre, nous verrons comment fonctionne le marché et dans quelle mesure il représente un bon moyen de répondre au problème de la rareté.

Nous traiterons plus spécifiquement des sujets suivants : Le fonctionnement de l’offre et de la demande. La détermination des prix et des quantités produites.

Les avantages du marché. Les interventions publiques dans le marché.


34

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

2.1 LA DEMANDE Demande La volonté et la capacité qu’ont les acheteurs de se procurer des quantités variables d’un bien à divers prix, au cours d’une période déterminée.

02

www.bureaudelaconcurrence.gc.ca

L

e mot demande a un sens précis en économie. Il fait référence (1) à la volonté et à la capacité de l’acheteur de se procurer des quantités va­riables d’un bien, (2) à des prix divers, (3) au cours d’une période déterminée (jour, semaine, etc.)1. Par exemple, pour décrire une partie de la demande en magazines de Jean, nous pourrions dire qu’il veut et qu’il peut en acheter 10 par mois, au coût de 3 $ l’exemplaire, voire 15 par mois, au coût de 2 $ chacun, tout en conservant le même revenu. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de demande et qu’une personne n’est pas un acheteur si les deux conditions, la volonté et la capacité, ne sont pas présentes. Ainsi, Josée peut vouloir acheter un ordinateur, mais ne pas avoir les moyens de le faire ; Tanya, au contraire, a les moyens de s’en offrir un, mais elle n’en veut pas. Ni Josée ni Tanya n’ont une demande pour les ordinateurs.

LA LOI DE LA DEMANDE Loi de la demande Si le prix d’un bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue et si le prix d’un bien diminue, la quantité demandée de ce bien augmente, ceteris paribus.

Les gens achèteront-ils plus d’unités d’un bien si le prix uni­taire est bas ou s’il est élevé ? Par exemple, les gens achèteront-ils plus d’ordinateurs personnels s’ils sont vendus à 2 000 $ chacun plutôt qu’à 4 000 $ ? Si votre réponse est oui, vous comprenez instinctivement la loi de la demande qui dit que si le prix d’un bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue et que si le prix d’un bien diminue, la quantité demandée de ce bien augmente, ceteris paribus. En bref, la loi de la demande stipule que le prix d’un bien et la quantité demandée de ce bien sont inversement liés, ceteris paribus :

TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE

P h  Qdg P g  Qdh  ceteris paribus où P 5 prix et Qd 5 quantité demandée

La quantité demandée est le nombre d’unités d’un bien que les individus veulent et peuvent acheter à un prix particulier, au cours d’une période déterminée. Par exemple, supposons qu’un groupe d’individus veuille et puisse acheter 100 repas surgelés par semaine au prix de 4 $ l’unité. La quantité demandée cor­ respond donc à 100 unités de repas surgelés à 4 $ chacune. Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, à bord de la Station spatiale internationale.

TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE Quand Robert dit : « Plus une per­sonne a un ­revenu élevé, plus elle achè­tera des auto­­mo­biles ­coûteuses (Porsche, Corvette) », il ne pense pas en éco­no­miste. L’éco­ no­miste sait que la capa­cité ­d’acheter ­quelque chose ne veut pas néces­sai­re­ment dire qu’il y a volonté de ­l’acheter. Après tout, Guy Laliberté, le multimilliardaire, fondateur du Cirque du Soleil, a les capacités de tout acheter. En 2009, il s’est même offert un voyage dans l’espace. Pourtant, il y a des biens qu’il décide de ne pas acquérir.

Q: © NASA

Selon vous, qu’est-ce qui incite Guy Laliberté à choisir les biens qu’il veut acheter ? Souvenez-vous que, pour lui, l’argent n’est pas vraiment une contrainte.

1. La ­demande tient ­compte à la fois des ser­vices et des biens. Les biens sont tan­gi­bles et dési­ gnent des objets comme des chan­dails, des ­livres et des télé­vi­seurs. Les ser­vices sont intan­­­­­ gi­bles et dési­gnent des acti­vités comme les soins den­taires, les soins médi­caux et un dis­cours sur l’éco­nomie. Afin de sim­pli­fier la dis­cus­sion, nous ne fai­sons réfé­rence qu’à des biens.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

35

QUATRE ­FAÇONS DE REPRÉ­SENTER LA LOI DE LA ­DEMANDE Pour qualifier la loi de la demande, les économistes utilisent les quatre façons suivantes : • Des mots. « Si le prix aug­mente, la quan­tité ­demandée ­diminue et si le prix diminue, la quantité demandée augmente, ceteris paribus. » • Des sym­boles.

P h  Qdg P g  Qdh  ceteris paribus

02

• Sous la forme d’un ­barème de ­demande. Un ­barème de ­demande cons­titue la repré­sen­ta­tion numé­rique de la loi de la ­demande. La p ­ artie A de la fi ­ gure 2.1 pré­sente un b ­ arème de ­demande pour un bien x. • Sous la forme d’une ­courbe de d ­ emande. Représentation graphique de la loi de la demande. Il s’agit d’une courbe à pente négative, soit une relation inverse entre les divers prix et les quantités demandées. Nous pouvons dire que la courbe de demande représente une photographie de la loi de la demande.

Barème de demande pour un bien x Quantité demandée

Point dans la partie (b)

4

10

A

3

20

B

2

30

C

1

40

D

Prix (en dollars)

Prix (en dollars)

4

Représentation gra­phique de la loi de la ­demande.

Courbe de demande B

3

FIGURE 2.1 Barème de demande et

courbe de demande

C

2

D

1

0

A

A

Courbe de ­demande (pente néga­tive)

30 10 20 40 Quantité demandée du bien x B

La partie A présente un barème de demande pour le bien x. La partie B illustre la courbe de demande, obtenue en marquant les différentes combinaisons prix-quantité de la partie A et en reliant les points. Sur la courbe de demande, le prix (en dollars) représente le prix du bien par unité ; la quantité demandée, sur l’axe des abscisses, n’est pertinente que pour une période déterminée (une semaine, un mois, etc.).

LE PRIX RELATIF ET LE PRIX ABSOLU Avant d’aborder en détail la « demande », nous définirons deux concepts utiles : le prix absolu et le prix relatif. Le prix absolu d’un bien est tout simplement celui exprimé en termes monétaires. Ainsi, le prix absolu d’une voiture est d’environ 30 000 $. Le prix relatif d’un bien est celui exprimé par rapport à un autre bien. Par exemple, le prix absolu d’une voiture est de 30 000 $ et le prix absolu d’un ordinateur est de 2 000 $. Donc, le prix relatif de la voiture est de 15 ordinateurs. Une personne qui a la possibilité d’acheter 15 ordinateurs peut décider de s’acheter une voiture. Prix absolu d’une voiture Prix relatif d’une voiture 5 Prix absolu d’un ordinateur (en termes d’ordinateurs)

30 000 $ 2 000 $ 5 15

5

Prix absolu Le prix d’un bien exprimé en termes monétaires. Prix relatif Le prix d’un bien exprimé en termes d’un autre bien.


36

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

Ainsi, le prix relatif d’une voiture est, dans cet exemple, de 15 ordinateurs. Il est également possible de calculer le prix relatif d’un ordinateur en termes de voitures : Prix absolu d’un ordinateur Prix relatif d’un ordinateur 5 Prix absolu d’une voiture (en termes de voitures)

02

14872773 © iStockphoto.com/Troels Graugaard

2 000 $ 30 000 $ 1 5 15

5

Pareillement, le prix relatif d’un ordinateur, dans notre exemple, est de 1/15e d’une voiture. Une personne a le choix entre acheter 1/15e de voiture ou 1 ordinateur.

Quand on fait un achat, c’est non seulement le prix en argent qui compte, mais la valeur relative du bien convoité. Combien de voyages ou combien d’ordinateurs cette voiture vaut-elle ?

Qu’est-ce qui arrive au prix relatif d’un bien si son prix absolu augmente et que rien d’autre ne change ? Si le prix d’une voiture, de l’exemple précédent, passe de 30 000 $ à 40 000 $, qu’est-ce qui se passe avec le prix relatif d’une voiture ? Évidemment, il augmente de 15 à 20 ordinateurs. En résumé, si le prix absolu d’un bien augmente et que rien d’autre ne change, le prix relatif de ce bien augmente lui aussi. Connaître la différence entre le prix absolu et le prix relatif peut vous aider à mieux comprendre d’importants concepts économiques. Dans la prochaine section, le prix relatif est utilisé pour expliquer pourquoi le prix et la quantité demandée sont inversement liés.

POURQUOI LA QUAN­TITÉ ­DEMANDÉE ­ DIMINUE-T-ELLE L­ ORSQUE LE PRIX AUG­MEN­TE ? La loi de la ­demande dit que le prix et la quan­tité ­demandée sont inver­se­ment liés, mais elle ne dit pas pour­quoi. Nous présenterons deux raisons. La première est que les gens sub­sti­tuent des biens moins ­coûteux à des biens plus ­coûteux. Il ­arrive sou­vent que plu­sieurs biens aient la même uti­lité. Plusieurs ­sortes d’ali­ments peu­vent satis­faire la faim et plu­sieurs types de bois­sons peu­vent satis­faire la soif. Ainsi, le jus d’orange et le jus de pam­ple­mousse peu­vent tous deux satis­faire la soif. Si le prix du jus d’orange aug­mente par rap­port à celui du jus de pam­ple­mousse, cer­taines per­sonnes achè­te­ront moins de jus d ­ ’orange pour a ­ cheter ­plutôt du jus de pam­ple­mousse à un prix rela­ti­ve­ment plus bas. En conséquence, une aug­men­ta­tion du prix du jus ­d’orange entraî­nera une dimi­ nu­tion de la quan­tité ­demandée de jus d ­ ’orange, car cer­taines per­sonnes lui sub­sti­tue­ront volontiers le jus de pam­ple­mousse. Loi de l’utilité marginale décroissante À un moment précis dans le temps, l’utilité marginale (additionnelle) ou la satisfaction retirée d’une unité additionnelle d’un bien va décroître avec l’augmentation de la quantité consommée.

La deuxième raison qui explique la relation inverse entre le prix et la quantité demandée nous est donnée par la loi de l’utilité marginale décrois­ sante. Selon cette loi, à un moment précis dans le temps, l’utilité marginale (additionnelle) ou la satisfaction retirée d’une unité additionnelle d’un bien va décroître avec l’augmentation de la quantité consommée. Par exemple, lors de votre dîner, vous retirez une satisfaction (utilité) plus grande en mangeant votre premier hamburger qu’en mangeant votre deuxième. De plus, il y a fort à parier qu’un troisième hamburger vous procurera une satisfaction encore plus faible que votre deuxième. Et, honnêtement, qui a assez faim pour retirer une quelconque satisfaction d’un quatrième hamburger ? Qu’est-ce que cela a en lien avec la loi de la demande ? Les économistes considèrent que plus une unité d’un bien vous procure une grande satisfaction (utilité), plus le prix que vous êtes disposé à payer est élevé. Ils considèrent également que moins une unité d’un bien vous procure satisfaction (utilité), moins vous êtes intéressé à


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

37

payer pour l’obtenir. Pour reprendre l’exemple précédent, il est rare de rencontrer une personne intéressée à payer pour manger un quatrième hamburger. Selon la loi de l’utilité marginale décroissante, les gens obtiennent moins de satisfaction d’une unité additionnelle d’un bien. Ils souhaiteront acheter une unité additionnelle seulement si le prix est plus bas. Ceci correspond très bien à ce que nous avons appelé la loi de la demande.

© Rock Audet

LA ­COURBE DE ­DEMANDE INDIVIDUELLE ET LA COURBE DE DEMANDE DU MARCHÉ La ­courbe de d ­ emande d’un indi­vidu repré­sente les com­bi­nai­sons prix-quantité pour un seul ache­teur. Par ­exemple, une ­courbe de ­demande pour­rait ­refléter la ­demande en dis­ques numériques de Jocelyn. Celle du m ­ arché repré­sente les com­bi­nai­sons prix-quantité pour tous les ache­teurs d’un bien déter­miné. Dans ce cas-ci, la c­ ourbe de demande du marché illus­tre­rait la d ­ emande en dis­ques numériques de tous les ache­teurs.

Lors de votre repas, vous éprouvez sans doute une plus grande satisfaction en mangeant votre premier hamburger – utilité et plaisir – qu’en mangeant votre deuxième.

La ­figure 2.2 d ­ émontre de q ­ uelle façon il est pos­sible de d ­ ériver la c­ ourbe de ­ emande du marché en « addi­tion­nant » les ­courbes de d d ­ emande indi­vi­duelles. La ­partie A repré­sente le ­barème de ­demande pour Jocelyn, Sophie et les ­autres ache­teurs. On ­obtient le barème de demande du ­marché en addi­tion­nant les quan­ tités deman­ dées à c­hacun des prix. Par exemple, à 12 $, les quan­ tités deman­dées sont : 4 ­unités pour Jocelyn, 5 ­unités pour Sophie et 100 ­unités pour les ­autres ache­teurs. Il y a donc, au total, 109 ­unités deman­dées à 12 $. En B , les ­points repré­sen­tent les don­nées du ­barème de ­demande qui ont été « addi­tion­ nées » afin de pro­duire une ­courbe de ­demande du ­marché. Elle pour­rait aussi être direc­te­ment ­tracée à ­partir du ­barème de ­demande du ­marché. Quantité demandée Autres acheteurs

Tous les acheteurs

15 $

1

2

20

23

14 $

2

3

45

50

13 $

3

4

70

77

12 $

4

15

1 100

5 109

11 $

5

16

1 130

5 141

10 $

6

7

160

173

Courbe de demande (Jocelyn) A1

12

B1

11

0

4

5

Quantité demandée

+

Courbe de demande (Sophie) A2

12

B2

11

0

5

6

Quantité demandée

+

Courbe de demande (autres acheteurs) 12 11

0

A3 B3

100 130 Quantité demandée

=

Prix (en dollars)

Sophie

Prix (en dollars)

Prix (en dollars)

B

Jocelyn

Prix (en dollars)

A

Prix

Courbe de demande du marché 12 11

0

A4 B4

109 141

4 5 100 5 6 130 Quantité demandée

FIGURE 2.2 Dériver le barème de demande du marché et la courbe de demande du marché

La ­partie A pré­sente ­quatre ­barèmes de d ­ emande com­binés en un ­tableau. Le ­barème de d ­ emande du ­marché est ­dérivé en addi­tion­nant les quan­tités deman­dées à c­ hacun des prix. En B , les don­nées ­prises dans les ­barèmes de ­demande ont été trans­po­sées sous forme gra­phique afin de démon­trer la déri­va­tion de la c­ ourbe de ­demande du m ­ arché. Nous n’avons ­indiqué que deux ­points sur la ­courbe de ­demande du m ­ arché.

02


38

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ DEMANDÉE PAR OPPOSITION À UNE VARIATION DE LA DEMANDE Les économistes parlent souvent (1) d’une variation de la quantité demandée et (2) d’une variation de la demande. Même si l’expression « quantité demandée » rappelle la « demande », ce sont là deux concepts distincts. Il ne faut surtout pas confondre une variation de la quantité demandée et une variation de la demande. Nous utiliserons la figure 2.1 pour illustrer la différence entre une va­ riation de la quantité demandée et une variation de la demande.

02 Une variation de la quantité demandée Observez l’axe horizontal (l’axe des abscisses) de la figure 2.1, la variable indiquée est « la quantité demandée ». Notez que la quantité demandée est un nombre – par exemple, 10, 20, 30, 40, etc. Plus exactement, il s’agit des nombres d’unités qu’un individu souhaite et est en mesure d’acheter, à un prix donné et à un moment précis dans le temps. À la figure 2.1, si le prix est de 4 $, alors la quantité demandée est de 10 unités du bien x ; si le prix est de 3 $, alors la quantité demandée est de 20 unités du bien x ; et ainsi de suite. Quantité demandée 5 Nombre d’unités d’un bien qu’un individu souhaite et est en mesure d’acheter selon un prix donné. Examinez de nouveau la figure 2.1 et demandez-vous ce qui peut faire varier la quantité demandée de 10 unités (au point A) à 20 unités (au point B) ? Ou, qu’est-ce qui a varié avant que la quantité demandée ne varie ? La réponse nous est donnée sur l’axe vertical (l’axe des ordonnées) de la figure 2.1. La seule chose qui puisse faire varier la quantité demandée d’un bien est le prix de ce bien. Variation de la quantité demandée 5 Déplacement d’un point à un autre point sur une même courbe de demande causé par une variation du prix de ce bien. C’est donc un déplacement le long de la courbe de demande.

Une variation de la demande Observez encore une fois la figure 2.1 mais, concentrez-vous sur la courbe de demande. La demande est représentée par l’ensemble de la courbe. Quand un économiste parle d’une variation de la demande, il veut dire un déplacement de toute la courbe de demande et non une simple variation de la quantité demandée. Variation de la demande 5 Déplacement de la courbe de demande La demande peut varier dans deux directions : elle peut augmenter ou diminuer. Nous présenterons d’abord le cas d’une augmentation de la demande. Imaginez que nous avons le barème de la demande suivant : Barème de la demande A Prix

Quantité demandée

20 $

500

15 $

600

10 $

700

5 $

800

La courbe de demande ressemblera alors à la courbe de la figure 2.3.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

39

Que signifie une augmentation de la demande ? Elle signifie que les individus souhaitent et sont en mesure d’acheter une plus grande quantité d’unités d’un bien, à tous les prix possibles. En somme, le barème de la demande A se transforme et devient le barème de la demande B. Barème de la demande B Quantité demandée

20 $

500 600

15 $

600 700

10 $

700 800

5 $

800 900

02

Comme vous le voyez, lorsque le prix était de 20 $, les individus souhaitaient et étaient en mesure d’acheter 500 unités du bien visé. Maintenant, ils souhaitent et peuvent se procurer 600 unités du bien visé au même prix de 20 $. Vous pouvez également remarquer que, lorsque le prix était de 15 $, les individus souhaitaient et avaient la possi­ bilité d’acheter 600 unités du bien visé. À présent, ils souhaitent et sont en mesure de se procurer 700 unités de ce bien visé au prix de 15 $. En fait, vous constatez que si, pour chacun des prix, les individus souhaitent et sont en mesure d’acheter plus d’unités du bien visé, la demande a augmenté.

Prix (en dollars)

DA basé sur le barème de la demande A

15 10 5

DB basé sur le barème de la demande B

A

Analysons maintenant le cas d’une diminution ou ré20 duction de la demande. Que signifie une réduction de la demande ? Elle15signifie que les individus souhaitent et sont en mesure d’acheter une plus petite quantité d’unités d’un 10 prix possibles. En bref, le barème de la bien, à tous les demande A se transforme et devient le ba­rème de la de5 DB basé sur le barème mande C.

Prix (en dollars)

DC basé sur le barème de la demande C

de la demande A

Déplacement de la courbe de demande vers la gauche (diminution de la demande).

20 15 10 5

DA basé sur le barème de la demande A

de la demande B

0

500 de600 700 800 900 Barème la demande C Quantité demandée Prix Quantité demandée 20 $

500 400

15 $

600 500

10 $

700 600

5 $

800 700

Observez la figure 2.3 B pour visualiser cette variation. La courbe de demande illustrant le barème C se trouve à gauche de celle illustrant le barème A. Réduction de la demande 5 Déplacement vers la gauche de la courbe de demande.

0

DC basé sur de la deman 20 15 10 5 0

500 600 700 800 900 Quantité demandée

Augmentation de la demande 5 Déplacement vers la droite de la courbe de DA basé sur le barème demande.

Prix (en dollars)

20

0

La figure 2.3 A permet de visualiser cette variation. La courbe de demande illustrant le barème B se trouve à droite de celle illustrant le barème A.

Déplacement de la courbe de demande vers la droite (augmentation de la demande).

Prix (en dollars)

Prix

400 500 600 700 800 Quantité demandée B

FIGURE 2.3 Déplacements de la courbe de demande

A La ­courbe de ­demande se ­déplace vers la ­droite, de DA à DB. Ce dépla­ce­ment repré­sente une aug­men­ta­tion de la ­demande : à ­chacun des prix, la quan­tité ­demandée est plus ­élevée. Par ­exemple, la quan­tité ­demandée à 20 $ passe de 500 ­unités à 600 ­unités. B La ­courbe de ­demande se ­déplace vers la ­gauche, de DA à DC. Ce dépla­ce­ment repré­sente une ­baisse de la ­demande : à ­chacun des prix, la quan­tité ­demandée est moins ­élevée. Ainsi, la quan­tité ­demandée à 20 $ passe de 500 ­unités à 400 ­unités.


40

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

QUELS SONT LES FACTEURS QUI ENTRAÎNENT UN DÉPLACEMENT DE LA COURBE DE DEMANDE ? Nous savons ce que signifient une augmentation de la demande et une réduction de la demande : une augmentation de la demande prouve que les consommateurs souhaitent et sont en mesure d’acheter une plus grande quantité d’unités d’un bien, à tous les prix possibles. Une réduction de la demande montre que les indi­vidus souhaitent et peuvent acheter une plus petite quantité d’unités d’un bien, à tous les prix possibles. Nous savons également qu’une augmentation de la de­mande s’illustre graphiquement par un déplacement de la courbe de demande vers la droite et qu’une réduction de la demande s’illustre de même par un dépla­cement de la courbe de demande vers la gauche.

02

Bien ­normal Bien pour l­equel la d ­ emande aug­mente (ou ­diminue), l­orsque le ­revenu aug­mente (ou diminue) dans environ les mêmes pro­por­tions. Bien supé­rieur Bien pour l­equel la d ­ emande aug­mente (ou ­diminue) plus que pro­por­tion­nel­le­ment à l’aug­men­ta­ tion (ou dimi­nu­tion) du r­ evenu. Bien infé­rieur

Le r­ evenu Lorsque le revenu d’une personne varie (augmente ou diminue), la demande de cette personne pour un bien particulier peut augmenter, diminuer ou demeurer constante. Par exemple, le revenu de Jacques aug­mente. Par la suite, Jacques décide d’acheter plus de CD. Pour lui, un CD est un bien normal. La demande pour un bien ­normal aug­mente d’un pourcentage assez semblable à celui de l’augmen­ tation du ­revenu et elle d ­ iminue d’un pourcentage analogue à celui de la baisse du r­ evenu. Le revenu augmente de 10 %, la demande augmente par conséquent d’un pourcentage compris entre 0 et 10 %. La très grande majorité des biens sont considérés comme des biens normaux.

27836563 © Yuri Arcurs/Shutterstock

Bien pour l­equel la d ­ emande ­diminue l­orsque le ­revenu aug­mente et pour lequel la demande augmente lorsque le revenu d ­ iminue.

Mais, nous ignorons toujours quels sont les facteurs ou variables qui font varier la demande. Quels facteurs ou variables peuvent entraîner un déplacement de la courbe de demande ? Dans la prochaine section, nous présenterons ces facteurs ou variables.

Si l’aug­men­ta­tion de la d ­ emande est plus que pro­por­ tion­nelle à l’aug­men­ta­tion du revenu d’une popu­la­tion, nous ­dirons alors qu’il s’agit d’un bien supé­rieur. Les biens de luxe se retro­uvent sou­vent dans cette caté­gorie (les ­voyages et les sor­ties au res­tau­rant en sont des exem­ ples). Prenons le cas où votre ­revenu aug­mente de 10 % et que vous ­décidez de vous payer les ­vacances en Europe dont vous rêvez ­depuis tou­jours. Il y a fort à ­parier alors que vos d ­ épenses en v ­ oyage aug­men­te­ront de beau­coup plus que de 10 %. Supposons maintenant que le revenu de Marie augmente. Avec cette augmentation, elle décide d’acheter moins de macaronis en boîte. Pour Marie, les macaronis en boîte sont un bien inférieur. Pour un bien inférieur, la demande diminue lorsque le revenu augmente, et la demande augmente lorsque le revenu diminue.

Un bien sera considéré comme inférieur si une augmentation du revenu de l’ensemble d’une population entraîne une réduction de sa consommation. En réalité, il existe peu de biens que l’on peut classer comme inférieurs. Les p ­ ommes de terre et les voi­tures d’occa­sion peu­vent être consi­dé­rées comme des biens infé­rieurs, car bon nombre de per­sonnes en achè­tent moins ­lorsque leur ­revenu aug­mente. Elles pro­fi­tent de leur aug­men­ta­tion de revenu pour ­acheter ­d’autres biens, d’autres ­sortes de ­légumes ou des voi­tures ­neuves. Bien neutre Bien pour l­equel une variation du revenu n’entraîne aucune variation de la demande.

Finalement, supposons que le revenu de Georges augmente et que sa demande pour le dentifrice demeure constante. Pour lui, ce n’est ni un bien normal, ni supérieur, ni inférieur, c’est un bien neutre. Pour un bien neutre, une variation du revenu n’entraîne aucune variation de la demande.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

41

Les pré­fé­rences Les pré­fé­rences d’une popu­la­tion influen­cent la quan­tité du bien qu’elle voudra ­acheter à un prix déter­miné. Un chan­ge­ment de pré­fé­rence en ­faveur du bien dépla­ce­rait la ­courbe de demande vers la ­droite. Un chan­ge­ment en défa­veur du bien dépla­ce­rait la ­courbe de demande vers la ­gauche. La publicité joue un rôle très important au niveau des préférences.

Le prix des biens liés Il ­existe deux types de biens liés : les biens sub­sti­tuts et les biens com­plé­men­ taires. Deux biens sont sub­sti­tuts s’ils répon­dent à un même b ­ esoin ou à un même désir. Pour plu­sieurs personnes, le ­beurre et la mar­ga­rine sont des biens sub­sti­tuts. Si deux biens sont sub­sti­tuts, l’aug­men­ta­tion (ou la dimi­nu­tion) du prix de l’un entraî­nera l’aug­men­ta­tion (ou la dimi­nu­tion) de la d ­ emande de l’autre. Par e­ xemple, si le prix du ­beurre aug­mente, la demande en mar­ga­rine aug­men­tera, car les gens sub­sti­tue­ront la mar­ga­rine au ­beurre dont le prix a aug­menté (­figure 2.4 A ). Voici ­d’autres exem­ples de biens sub­sti­tuts : le café et le thé, les crous­tilles de maïs et les crous­tilles de ­pommes de terre, deux mar­ques de bière, les auto­mo­biles nord-amé­ri­caines et les auto­mo­biles asiatiques.

B

... un déplacement vers la droite de la courbe de demande de margarine.

BIENS SUBSTITUTS

A

P1

Deux biens qui satis­font les mêmes ­besoins ou ­désirs. Si deux biens sont sub­sti­tuts, la ­demande de l’un aug­mente ­lorsque le prix de l’autre aug­mente (ou la demande de l’un diminue ­lorsque le prix de l’autre ­diminue).

Prix

Prix

P2

Si le beurre et la margarine sont des biens substituts, un prix plus élevé du beurre entraînera…

02 Biens sub­sti­tuts

A

Dm1

Db 0

Qd2

Qd1

0

Quantité de beurre demandée

Quantité de margarine demandée

BIENS COMPLÉMENTAIRES

A

P1

... un déplacement vers la gauche de la courbe de demande de balles de tennis.

Prix

Prix

P2

Si les raquettes de tennis et les balles de tennis sont des biens complémentaires, un prix plus élevé pour les raquettes de tennis entraînera…

B

Dm2

B

Drt 0

Qd2

Qd1

Quantité de raquettes de tennis demandée

Dbt2

Dbt1

0 Quantité de balles de tennis demandée

FIGURE 2.4 Biens substituts et biens complémentaires

A Le beurre et la margarine sont des biens substituts : le prix de l’un et la demande de l’autre sont directement liés. Lorsque le prix du beurre augmente, la demande de margarine augmente. B Les raquettes de tennis et les balles de tennis sont des biens complémentaires : le prix de l’un et la demande de l’autre sont inversement liés. Lorsque le prix des raquettes de tennis augmente, la demande de balles de tennis diminue.


42

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

Deux biens sont com­plé­men­taires s’ils sont ­ consommés e­nsemble. Par exemple, les raquettes de ­ ­ tennis et les ­balles de ­tennis sont uti­li­sées ­ensemble pour jouer au ­tennis. Si deux biens sont com­plé­men­taires, l’aug­men­ta­tion (ou la dimi­nu­tion) du prix de l’un entraînera la dimi­nu­tion (ou l’aug­men­ta­tion) de la ­demande de l’autre. En somme, un prix plus élevé pour les ­ raquettes de ­ tennis fera dimi­nuer la d ­ emande pour les balles de ­tennis, comme la ­figure 2.4 B le démontre. ­D’autres exem­ples de biens com­ plé­men­taires pour­raient être : les auto­ mo­biles et les pneus, les auto­mo­biles et ­l’essence, les lampes et les ampoules, les ­bâtons et les ­balles de golf.

Biens com­plé­men­taires

Caroline Wozniacki au tournoi de l’US Open en 2010. Il est difficile de s’imaginer une partie de tennis sans balle ou sans raquette. L’une ne va pas sans l’autre.

Le n ­ ombre d’ache­teurs

60418933 © Debby Wong/Shutterstock

02

Deux biens qui sont c­ onsommés ­ensemble. Si deux biens sont com­plé­men­taires, la demande de l’un aug­mente ­lorsque le prix de l’autre d ­ iminue (ou la d ­ emande de l’un d ­ iminue l­orsque le prix de l’autre aug­mente).

La ­demande pour un bien est pro­por­­tion­ nelle au ­ nombre d’ache­ teurs dans une région donnée. Plus il y a d’ache­ ­ teurs, plus la d ­ emande est é­ levée ; moins il y en a, moins la demande est é­ levée. Le ­nombre d’ache­teurs peut aug­mTESTEZ enter s’ilVOTRE y a une ­hausse du taux de nata­ l ité ou de l’immi­ LOGIQUE ÉCONOMIQUE gra­ tion, une migra­ tion de gens d’une région du pays vers une autre, etc. Il ­ peut dimi­ nuer s’il y a une h ­ ausse du taux de mor­ta­lité, une ­guerre, une migra­ tion de gens d’une ­région du pays vers une autre, etc.

TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE Les économistes analysent beaucoup de courbes dans lesquelles ils cherchent des réponses à leurs questions. Dans ce type d’analyses, les économistes identifient deux types de facteurs relatifs aux courbes : (1) les facteurs qui entraînent des déplacements le long des courbes et (2) les facteurs qui entraînent des déplacements des courbes ellesmêmes. Lorsque vous voyez une courbe de demande, vous devez d’abord vous demander quel facteur entraîne un déplacement le long de la courbe. Ensuite, vous vous demandez quels sont les facteurs qui entraînent un déplacement de la courbe. La figure 2.5 permet de répondre à ces deux questions.

Q:

Pourquoi une variation du revenu entraîne-t-elle un déplacement de la demande et non un déplacement sur la courbe de demande ?


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

A

B

B

B

A

0

D2

D1

Quantité 0 demandée Quantité demandée Une variation de l’un de ces facteurs peut faire varier la demande : 1. le revenu 2. les préférences 3. les prix des biens liés 4. le nombre d’acheteurs 5. les attentes sur les prix

0

02

A

D1

D2

Une variation de la quantité demandée (un mouvement sur la courbe de demande, D1 )

Prix

Prix

Prix

Prix

Une variation de la demande (un déplacement de la courbe de demande de D1 à D2 ou de D2 à D1 )

D1

43

D1

Quantité 0 demandée Quantité demandée Une variation dans le prix du bien peut faire varier la quantité demandée.

FIGURE 2.5 Une variation de la demande par opposition à une variation de la quantité demandée

A Une varia­tion de la d ­ emande fait réfé­rence à un dépla­ce­ment de la ­courbe de ­demande. Une varia­tion de la ­demande peut être ­causée par plu­sieurs fac­teurs. B Une varia­tion de la quan­tité demandée fait réfé­rence au mou­ve­ment sur une ­courbe de ­demande ­donnée. Une varia­tion de la quan­tité ­demandée ne peut être ­causée que par la varia­tion du prix du bien.

Les attentes sur les prix

Par ­exemple, imaginez que vous souhaitez acheter une maison. Un jour, vous entendez dire que le prix des maisons devrait chuter dans quatre mois. Vous allez vraisemblablement attendre quatre mois avant de l’acheter. Si, au contraire, vous avez la conviction que le prix des maisons va augmenter dans quatre mois, vous allez essayer de profiter des prix actuels en achetant maintenant. Les attentes sur les prix des maisons peuvent influencer la demande actuelle de maisons.

© Rhian vK 2006 CC-BY

Les ache­teurs qui s’atten­dent à ce que le prix d’un bien aug­mente le mois pro­chain peu­vent ­décider d’acheter ce bien main­te­nant – et ainsi aug­ menter la ­demande ­actuelle du bien. Les ache­teurs qui s’atten­dent à ce que le prix d’un bien d ­ iminue le mois pro­chain peu­vent patienter jusqu’au mois pro­ chain pour ­ l’acheter – et ainsi dimi­ nuer la ­ demande a ­ctuelle du bien.


44

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 À Montréal, la demande de véhicules automobiles est affectée par une multitude de facteurs. Pour chacun des événements suivants, dites si la demande de véhicules automobiles augmente ou diminue. a) D’importants projets de construction d’habitations dans plusieurs arrondissements de la ville font augmenter la population. b) Un nouveau train de voyageurs dessert l’est de Montréal.

02

c) Des travaux de réparation sur les ponts qui relient l’Île de Montréal à la Rive-Sud allongent substantiellement le temps de parcours en auto. d) Le prix de l’essence à la pompe monte encore. e) Le prix de la carte mensuelle de transport en commun augmente.

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

f) Le métro de Montréal met en service de nouvelles voitures qui rendent ce mode de transport plus agréable. g) La prime des assurances automobiles grimpe. h) Le taux d’intérêt sur les prêts auto augmente.

2 Le tableau suivant montre le barème de la demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011. Barème de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011 Prix du cornet de crème glacée VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

Quantité demandée de cornets (par mois)

2,50 $

1 600

2,75 $

1 500

3,00 $

1 400

3,25 $

1 300

3,50 $

1 200

3,75 $

1 100

4,00 $

1 000

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

a) Sur un graphique, tracez la courbe de demande de cornets de crème glacée au mois d’avril 2011. b) Tracez la nouvelle courbe de demande quand, au mois de mai 2011, une augmentation du prix de la barbotine (slush) fait grimper la quantité demandée de cornets de crème glacée de 200 cornets par mois, à tous les prix. c) À partir de la réponse obtenue en b), tracez la nou­ velle courbe de demande de crème glacée quand, au mois de juillet 2011, le passage d’Elton John et de Metallica sur les plaines d’Abraham accroît la quantité demandée de cornets de crème glacée de 400 cornets par mois, à tous les prix.

ock

zzur/Shutterst

57547567 © Ma


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

45

2.2 L’OFFRE

Le terme offre a un sens ­précis en éco­nomie, il fait réfé­rence (1) à la ­volonté et à la capa­cité des « ven­deurs » de pro­duire et de ­vendre des quan­tités varia­bles d’un bien, (2) à des prix divers, (3) au cours d’une ­période déter­minée (jour, ­semaine, etc.).

LA LOI DE L’OFFRE La loi de l’offre dit que si le prix d’un bien aug­mente, la quan­tité ­offerte de ce bien aug­mente, et que si le prix d ­ iminue, la quan­tité ­offerte ­diminue, c­eteris ­paribus2. En bref, le prix d’un bien et la quan­tité ­offerte de ce bien sont direc­te­ ment liés, ­ceteris ­paribus. (La quan­tité ­offerte cor­res­pond au n ­ ombre d ­ ’unités d’un bien que les «  ven­deurs » veu­lent et peu­vent pro­duire et v ­ endre à un prix déter­miné.) La ­courbe d’offre (à pente posi­tive) cons­titue la repré­sen­ta­ tion gra­phique de la loi de l’offre (­figure 2.6). La loi de l’offre peut être ­résumée comme suit : P h  Qog P g  Qoh  ceteris paribus où P 5 prix et Qo 5 quantité offerte. La loi de l’offre est v ­ alide pour la pro­duc­tion de la plu­part des biens. Elle ne ­s’applique tou­te­fois pas si le temps ­manque pour pro­duire une plus g ­ rande quan­tité ­d’unités d’un bien. Par ­exemple, sup­po­sons qu’un t­ héâtre de la ville de Québec a ­ ffiche com­plet pour la repré­sen­ta­tion de ce soir. Même si le prix des ­billets ­pas­sait de 30 $ à 40 $, il n’y ­aurait pas de ­sièges addi­tion­nels dans le ­théâtre. Il ­manque de temps pour pro­duire plus de ­sièges. La ­courbe d’offre pour les ­sièges de t­héâtre est illus­trée à la ­figure 2.7 A . Elle reste sta­tion­naire au ­nombre de ­sièges du ­théâtre, soit 5003. De même, la loi de l’offre ne s’appli­quera pas si les biens ne peu­vent plus être pro­duits, indé­pen­dam­ment du temps. Par e­ xemple, le luthier Antonio Stradivari est ­décédé en 1737. Une aug­men­ta­tion du prix des vio­lons Stradivarius n’in­fluera pas sur le nombre de vio­lons Stradivarius ­offerts, comme le ­démontre la ­figure 2.7 B .

0

Courbe d’offre des sièges de théâtre pour la représentation de ce soir

500 Nombre de sièges dans le théâtre

B Courbe d’offre des violons Stradivarius Prix

Prix

A

0

x Nombre de violons Stradivarius

2. La loi de l’offre, tout comme la loi de la d ­ emande, ­s’applique aussi bien aux ser­vices qu’aux biens. 3. La ­courbe d’offre à pente i­nfinie est d ­ écrite comme étant par­fai­te­ment inélas­tique.

Offre La ­volonté et la capa­cité des « ven­deurs » de pro­duire et de ­vendre des quan­tités varia­bles d’un bien, à ­divers prix, au cours d’une ­période déter­minée. Loi de l’offre Si le prix d’un bien aug­mente, la quan­tité ­offerte du bien aug­mente et si le prix d’un bien diminue, la quan­tité ­offerte du bien ­diminue, ­ceteris ­paribus. Courbe d’offre (pente posi­tive) La repré­sen­ta­tion gra­phique de la loi de l’offre.

Courbe d’offre 4 Prix (en dollars)

L

a ­demande repré­sente un côté du ­marché ; l’autre côté repré­sente l’offre. Pour pré­senter l’offre, nous nous ser­vi­rons du même cadre de dis­cus­sion que celui ­employé pour la demande. Nous com­men­ce­rons par ­définir la loi de l’offre, puis nous considérerons les fac­t eurs qui peu­v ent ­c auser un dépla­ce­ment de la ­courbe d’offre. Pour ter­miner, nous éta­bli­rons la dis­tinc­tion entre une varia­tion de la quan­tité ­offerte et une varia­tion de l’offre.

D

3

C

2 1

0

B A

20 40 30 10 Quantité du bien x offerte

FIGURE 2.6 Une courbe d’offre

La courbe d’offre à pente positive est une représentation graphique de la loi de l’offre, qui dit que le prix et la quantité offerte sont directement liés, ceteris paribus. Sur la courbe d’offre, le prix (en dollars) représente le prix du bien par unité ; la quantité offerte, sur l’axe des abscisses, n’est pertinente que pour une période déterminée (une semaine, un mois, etc.). FIGURE 2.7 Courbe d’offre lorsque

le temps manque pour produire davantage ou lorsque l’on ne peut plus produire

La courbe d’offre n’a pas de pente positive lorsque le temps manque pour produire une plus grande quantité d’unités ou lorsqu’on ne peut plus produire d’unités additionnelles. Dans ces cas, la courbe d’offre a une pente infinie.

02


46

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

POURQUOI LA PLU­PART DES ­COURBES D’OFFRE ONT-ELLES DES P ­ ENTES POSI­TIVES ?

13285176 © iStockphoto.com/gerenme

De m ­ anière géné­rale, cepen­dant, avec l’aug­men­ta­tion de l’offre, le coût uni­taire ne ­demeure pas cons­tant, et ceci, en ­raison de la loi du coût crois­sant. Cette loi dit qu’une aug­men­ta­tion de la pro­duc­tion d’un bien ­engendre une aug­men­ta­tion de son coût de renon­cia­tion. Ainsi, une ­courbe d’offre à pente posi­tive ­reflète un coût de pro­duc­tion par unité plus élevé si la pro­duc­tion ­d’unités d’un bien est plus ­élevée. Il est donc néces­saire que le prix soit supé­rieur pour pro­duire une plus g ­ rande quan­tité de biens.

LA ­COURBE D’OFFRE DU M ­ ARCHÉ La ­courbe d’offre indi­vi­duelle pré­sente les com­bi­nai­sons prix-quantité pour un ven­deur unique. La ­courbe d’offre du ­marché repré­sente les com­bi­nai­sons prixquantité pour tous les ven­deurs d’un bien en par­ti­cu­lier. La fi ­ gure 2.8 d ­ émontre

Quantité offerte

10 $

1

2

96

99

11 $

2

3

98

103

99

12 $

3

4

102

109

103

13 $

4

5

106

115

109

14 $

5

6

108

119

115

15 $

6

7

110

123

119

0

A1

2

3

Quantité offerte

Courbe d’offre (Albert)

+

Prix (en dollars)

11

B1

Tous les fournisseurs (avec une taxe de 1 $)

Albert

Courbe d’offre (Jasmine) 12

Tous les fournisseurs

Jasmine

12

B2

11

0

A2

3

4

Quantité offerte

+

12 11

0

Courbe d’offre (autres fournisseurs) B3 A3

98 102 Quantité offerte

Courbe d’offre du marché

=

Prix (en dollars)

B

Autres fournisseurs

Prix

Prix (en dollars)

A

Prix (en dollars)

02

La plu­part des ­courbes d’offre ont des ­pentes posi­tives parce qu’un prix plus élevé peut inciter, à cer­taines condi­tions, les pro­duc­teurs à aug­menter la pro­duc­tion d’un bien. Cette inci­ta­tion se mani­feste par des pro­fits plus ­élevés. Donc, si le prix des ordi­na­teurs aug­ mente, les entre­ prises d’ordi­ na­ teurs ­ feront plus de pro­ fits sur ­chaque ordi­na­teur, en pré­su­mant que ­toutes les ­autres « ­choses  » (par ­exemple, le coût par unité) soient ­égales par ailleurs. Motivées par l’idée d’aug­menter leurs pro­fits, les entre­prises sont ­prêtes à ­offrir une plus ­grande quan­tité d’ordi­na­teurs sur le m ­ arché.

12 11

0

B4 A4

103 109

2 3 98 3 4 102 Quantité offerte

FIGURE 2.8 Dérivation d’un barème d’offre du marché et de la courbe d’offre du marché

La partie A présente quatre barèmes d’offre combinés en un tableau. Le barème d’offre du marché est dérivé en additionnant les quantités offertes à chacun des prix. La dernière colonne illustre le barème d’offre, s’il y a une taxe de 1 $ par unité. En B , les données prises dans les barèmes d’offre ont été transposées sous forme graphique afin de démontrer la dérivation de la courbe d’offre du marché. Seuls deux points figurent sur la courbe d’offre du marché.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

com­ment une ­courbe d’offre du marché peut être d ­ érivée en « addi­tion­nant » les ­courbes d’offre indi­vi­duelles. En A , on pré­sente un ­barème d’offre, qui est un t­ ableau numé­rique repré­sen­tant la quan­tité offerte d’un bien à ­divers prix, pour Jasmine, Albert et pour les ­autres four­nis­seurs. On obtient le ­barème d’offre du m ­ arché en ajou­tant les quan­tités ­offertes à ­chacun des prix, ceteris ­paribus. Par ­exemple, à 11 $, les quan­tités ­offertes sont : 2 ­unités pour Jasmine, 3 ­unités pour Albert et 98 ­unités pour les ­autres four­nis­seurs. Donc, au total, 103 u ­ nités sont ­disponibles au prix de 11 $. En B , les ­points cor­res­pon­dant aux don­nées du ­barème d’offre sont « addi­tionnés » afin de pro­duire la ­courbe d’offre du ­marché. On pour­rait aussi ­tracer la ­courbe d’offre du ­marché direc­te­ment à ­partir du ­barème d’offre du marché.

Barème d’offre Tableau numé­rique de la quan­tité ­offerte d’un bien à ­divers prix.

02

UNE VARIATION DE L’OFFRE SIGNIFIE UN DÉPLACEMENT DE L’OFFRE L’offre d’un bien peut augmenter ou diminuer. Que signifie une augmentation de l’offre d’un bien ? Cela veut dire que les producteurs souhaitent et ont les capaci­ tés de produire plus d’unités d’un bien à tous les prix possibles. Aussi, imaginez qu’en janvier les producteurs soient prêts à produire et à offrir 600 paires de sou­ liers à 25 $ la paire et qu’en février, ils soient prêts à produire 900 paires de souliers, toujours à 25 $ la paire. Une augmentation de l’offre équivaut à un déplacement de toute la courbe d’offre vers la droite, comme illustré à la figure 2.9 A . L’offre d’un bien diminue si les producteurs souhaitent et ont les capacités de produire moins d’unités d’un bien, pour tous les prix possibles. Imaginez qu’en janvier les producteurs soient prêts à produire et à offrir 600 paires de chaussures à 25 $ la paire et qu’en février ils ne soient prêts à en produire que 300 paires, toujours au même prix, soit 25 $ la paire. Une diminution (baisse) de l’offre équivaut à un déplacement de toute la courbe d’offre vers la gauche, tel qu’il­ lustré à la figure 2.9 B .

0

0

600

B

A

900 600

B

900

Quantité offerte Quantité offerte A

25

0

O2

Prix (en dollars)

A

25

O2

Prix (en dollars)

25

Prix (en dollars)

Prix (en dollars)

O1

Déplacement vers la droite de la courbe (augmentation Od’offre O2 1 de l’offre)

25

B

0 300

47

O1O2

O1

A B

Déplacement vers la gauche de la courbe d’offre (diminution de l’offre)

A

600300

600

Quantité offerte Quantité offerte B

FIGURE 2.9 Déplacement de la courbe d’offre

A La courbe d’offre se déplace vers la droite, de O1 à O2. Ce déplacement représente une augmentation de l’offre du nombre de paires de souliers : à chacun des prix, la quantité offerte est supérieure. Par exemple, la quantité offerte à 25 $ passe de 600 unités à 900 unités. B La courbe d’offre se déplace vers la gauche, de O1 à O2. Ce déplacement représente une diminution de l’offre de paires de souliers : à chacun des prix, la quantité offerte est moindre. Par exemple, la quantité offerte à 25 $ passe de 600 unités à 300 unités.


48

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

QUELS SONT LES FAC­TEURS QUI PEU­VENT FAIRE ­DÉPLACER LA C ­ OURBE D’OFFRE ? Nous savons que la courbe d’offre peut se déplacer. Mais, quels sont les facteurs possibles à l’origine d’un tel déplacement ? Les facteurs qui peuvent entraîner un déplacement de l’offre sont les suivants : (1) le prix des ressources utilisées en production, (2) la technologie, (3) le nombre de producteurs (ou vendeurs), (4) les attentes sur les prix, (5) les taxes et les subventions, (6) les restrictions gouvernementales.

02 Le prix des res­sources uti­li­sées en pro­duc­tion Il faut des res­sources pour pro­duire des biens. Par ­exemple, il faut du bois pour pro­duire des p ­ ortes. Si le prix du bois d ­ iminue, il devient moins c­ oûteux de pro­ duire des p ­ ortes et l’offre aug­men­tera. En consé­quence, la courbe d’offre de ­portes se dépla­cera vers la ­droite. Si le prix du bois aug­mente, il d ­ evient plus ­coûteux de pro­duire des ­portes et, ­ceteris ­paribus, l’offre dimi­nuera. En consé­ quence, la ­courbe d’offre de ­portes se dépla­cera vers la g ­ auche. Prenons un autre ­exemple. Il faut des ­terres agri­coles, des fer­ti­li­sants et des trac­teurs pour pro­duire du maïs. Une dimi­nu­tion du prix de l’une de ces res­ sources fera dimi­nuer le coût uni­taire de la pro­duc­tion de maïs, ce qui fera aug­ menter la quan­tité de maïs que les fer­miers vou­dront et pour­ront pro­duire à ­divers prix ; la c­ ourbe d’offre de maïs se dépla­cera donc vers la d ­ roite. Une aug­ men­ta­tion du prix de l’une de ces res­sources aug­men­tera le coût uni­taire du maïs pro­duit et fera ­déplacer la ­courbe d’offre vers la g ­ auche, ­ceteris ­paribus.

La tech­no­logie

78975868 © Christian Delbert/Shutterstock

Au cha­pitre 1, la tech­no­logie a été d ­ éfinie comme l­’ensemble des com­pé­tences et des ­savoirs ­relatifs à l’uti­li­sa­tion des res­sources en pro­duc­tion. Lorsqu’on parle de pro­grès tech­no­lo­gi­ques, on fait aussi réfé­rence à la capa­cité de pro­duire une quan­tité supé­rieure de biens avec un n ­ ombre de res­sources déter­mi­nées, ce qui ­permet de r­ éduire les coûts uni­taires de pro­duc­tion. Lorsque c’est le cas, la quan­tité ­offerte d’un bien aug­mente à ­chacun des prix. Pourquoi ? Parce qu’une dimi­nu­tion des coûts fait aug­menter les pro­fits, cela ­incite les pro­duc­teurs à pro­duire davan­tage. Par ­exemple, si les cul­ti­va­teurs de maïs décou­vrent une façon de faire ­pousser davan­tage de maïs en uti­li­sant la même quan­tité d’eau ainsi que les mêmes ­autres res­sources, il s­ ’ensuit une dimi­nu­tion des coûts uni­ taires de pro­duc­tion et une aug­men­ta­tion des pro­fits  ; les cul­ti­va­teurs vou­dront pro­duire davan­tage de maïs, à chacun des prix. La ­courbe d’offre de maïs se dépla­cera vers la ­droite.

On voit de plus en plus ces tours qui transportent les ondes.

Prenons un ­exemple cou­rant d’un chan­ge­ment tech­no­lo­gique qui a fait aug­ menter une offre. Pour trans­mettre le son de la voix d’un animateur à la radio, une image de ­studio de télé­vi­sion ou la voix d’une per­sonne au télé­phone por­ table, vous avez ­besoin d’une fré­quence d’ondes. Les fré­quences sur le ­spectre des ondes s’expri­ment en mégahertz (MHz), une unité qui quan­tifie en ­millions les ondes radio qui pas­sent par un seul point à chaque ­seconde. Autrefois, on n’uti­li­sait pas cer­taines ­hautes fré­quences MHz, parce que les ­signaux qu’elles émet­taient ­étaient fra­giles et qu’ils pou­vaient être affai­blis par la pluie et les ­nuages. Autrement dit, on n’uti­li­sait qu’une toute p ­ etite por­tion du ­spectre des ondes. Cependant, avec les pro­grès tech­no­lo­gi­ques, il est main­te­nant pos­sible d’uti­liser une plus ­grande por­tion du ­spectre des ondes, d’où l’augmentation de l’offre des fré­quences uti­li­sa­bles.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

49

Le ­nombre de ven­deurs Si plus de « ven­deurs » com­men­cent à pro­duire un bien spé­ci­fique, c’est peutêtre parce que les pro­fits sont ­élevés, la ­courbe d’offre se ­déplace vers la ­droite. Si cer­tains ven­deurs ces­sent la production d’un bien spé­ci­fique, cela signifie peut-être qu’elle leur occa­sionne des p ­ ertes, la c­ ourbe d’offre se d ­ éplace vers la ­gauche.

Les attentes sur les prix

02

Si l’on ­s’attend à ce que le prix d’un bien soit plus élevé dans l’avenir, les pro­ duc­teurs peu­vent ­retenir dans l’immé­diat cer­tains biens (quand cela est pos­ sible, car cer­tains biens comme les biens péris­sa­bles ne peu­vent être r­etenus) pour en avoir davan­ tage à ­ vendre à un prix supé­ rieur dans l’avenir. Dans ce cas, la ­courbe d’offre se ­déplace vers la ­gauche. Par ­exemple, si les pro­duc­teurs de ­pétrole s’atten­dent à ce que le prix du ­pétrole soit plus élevé l’an pro­chain, cer­tains d’entre eux vou­dront peut-être ­conserver leur ­pétrole hors du ­marché cette année pour pou­voir le ­vendre plus cher l’année pro­chaine. De même, s’ils s’atten­dent à ce que le prix du p ­ étrole b ­ aisse l’an pro­chain, ils peu­vent d ­ écider de p ­ uiser une plus ­grande quan­ tité de ­pétrole que prévu cette année.

Les taxes et les sub­ven­tions 73497103 © Rihardzz/Shutterstock

Certaines taxes font aug­menter le coût uni­taire d’un bien. Supposons qu’un fabri­cant d’un bien x doive payer 1 $ de taxe par unité pro­ duite. La ­ courbe d’offre se dépla­ ce­ rait alors vers la ­gauche, indi­quant que le fabri­cant pro­duit quel­ques unités en moins à c­ hacun des prix. Reprenons l­’exemple du t­ ableau de la ­figure 2.8. Nous v ­ oyons, dans la der­nière ­colonne, ­quelles ­seront les quan­tités ­offertes si le gou­ver­ne­ment ­impose une taxe de 1 $ par unité pro­ duite. Remarquez que les pro­ duc­ teurs vou­ dront pro­duire, à ­chacun des prix, la quan­tité cor­res­pon­dant au prix d’avant la taxe moins 1 $. Fondamentalement, le com­por­te­ment des pro­duc­teurs n’a pas ­changé, mais, pour ­chacun des prix, ils reçoi­vent 1 $ de moins qu’aupa­ra­vant. Par ­exemple, quand le prix est de 12 $, les pro­duc­teurs ne reçoi­vent que 11 $ ; ils vou­dront donc pro­duire la quan­tité qu’ils vou­laient pro­ duire à ce prix avant la taxe, soit 103 ­unités. Si, par la suite, la taxe était éli­ minée, la ­courbe d’offre se dépla­ce­rait vers la droite pour revenir à la courbe d’offre initiale. Les subventions pro­dui­sent l’effet ­contraire d’une taxe. Supposons que le gou­ver­ne­ment accorde des sub­ven­tions pour la pro­duc­tion de maïs en ­offrant aux fer­miers 2 $ pour chaque bois­seau de maïs pro­duit. Grâce à la sub­ven­tion, la quan­tité ­offerte de maïs est plus g ­ rande à c­ haque prix et la c­ ourbe d’offre de maïs se ­déplace vers la ­droite. Un ­retrait de la sub­ven­tion ­ferait d ­ éplacer la ­courbe d’offre de maïs vers la g ­ auche. En règle géné­rale, nous pour­rions dire que nous obte­nons plus de ce qui est sub­ven­tion­né et moins de ce qui est ­taxé.

Les res­tric­tions gou­ver­ne­men­tales Il ­arrive par­fois que le gou­ver­ne­ment ­prenne des mesures afin de r­ éduire l’offre. Supposons que le gou­ver­ne­ment cana­dien ­impose un quota d’impor­ta­tion sur les télé­vi­seurs japo­nais. Un quota d’impor­ta­tion, ou une res­tric­tion quan­tita­tive de

Les producteurs de pétrole peuvent conserver une partie de leur production hors du marché non seulement pour faire face à une demande accrue, mais également pour pouvoir la vendre plus cher ultérieurement. Subvention (à la pro­duc­tion) Paiement moné­taire du gou­ver­ne­ ment au pro­duc­teur d’un bien ou d’un ser­vice.


50

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

biens pro­ve­nant de ­l’étranger, ­réduit l’offre de télé­vi­seurs japo­nais. La ­courbe d’offre se ­ déplace alors vers la ­ gauche. À ­ l’inverse, l’éli­ mi­ na­ tion du quota d’impor­ta­tion (comme c’est le cas au Canada) ­permet à la ­courbe d’offre de télé­ vi­seurs japo­nais de se déplacer vers la ­droite. Les ­licences et les ­permis pro­dui­sent le même effet. Avec une l­icence ou un ­ ermis, les indi­vidus doi­vent ­répondre à cer­taines exi­gences avant de pou­voir p effec­tuer une tâche en toute léga­lité. Par ­exemple, les pro­prié­taires de gar­de­ries doi­vent ­répondre à cer­taines exigences avant de pou­voir v ­ endre leurs ser­vices. Il est cer­tain que cette condi­tion ­contribue à r­ éduire le ­nombre de gar­de­ries, ce qui fait ­déplacer la ­courbe d’offre de gar­de­ries vers la gauche.

02

UNE VARIA­TION DE L’OFFRE PAR OPPO­SI­TION À UNE VARIA­TION DE LA QUAN­TITÉ O ­ FFERTE Comme le montre la fi ­ gure 2.10 A , une varia­tion de l’offre fait réfé­rence à un dépla­ce­ment de la ­courbe. Par e­ xemple, dire qu’il y a eu aug­men­ta­tion de l’offre des oranges équi­vaut à dire que la ­courbe d’offre des ­oranges s’est ­déplacée vers la ­droite. Parmi les fac­teurs qui peu­vent faire ­varier l’offre (ou d ­ éplacer la ­courbe d’offre), on ­trouve le prix des res­sources uti­li­sées en pro­duc­tion, la tech­no­logie, le ­nombre de ven­deurs, les attentes sur les prix, les taxes et les sub­ven­tions ainsi que les res­tric­tions gou­ver­ne­men­tales.

A O1

Une variation de l’offre (un déplacement de la courbe d’offre de O1 à O2 ou de O2 à O1 )

0

Quantité 0 offerte

O1

O2

Quantité offerte 0

Une variation de l’un de ces facteurs peut causer une variation de l’offre : 1. le prix des ressources utilisées en production 2. la technologie 3. le nombre de vendeurs 4. les attentes sur les prix 5. les taxes et les subventions 6. les restrictions gouvernementales

O1

B

B

Prix

O2

Prix

Prix

Prix

O1

B

A

Une variation de la quantité offerte (un mouvement sur la courbe d’offre, O1 )

A

Quantité 0 offerte

Quantité offerte

Une variation du prix du bien causera une variation de la quantité offerte.

FIGURE 2.10 Une variation de l’offre par opposition à une variation de la quantité offerte

A Une variation de l’offre fait référence à un déplacement de la courbe d’offre. Une variation de l’offre peut être causée par plusieurs facteurs (voir figure 2.10 A et texte). B Une variation de la quantité offerte fait référence au mouvement sur une courbe d’offre donnée. Une variation de la quantité offerte ne peut être causée que par une variation du prix d’un bien. Une varia­tion de la quan­tité ­offerte fait réfé­rence à un mou­ve­ment le long de la c­ ourbe d’offre, tel que d ­ émontré à la ­figure 2.10 B . ­L’unique fac­teur qui ­puisse faire ­varier la quan­tité offerte d’un bien est une varia­tion du prix de ce bien.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

51

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 À Montréal, l’offre de véhicules automobiles est affectée par une multitude de facteurs. Pour chacun des événements suivants, dites si l’offre de véhicules auto­ mobiles augmente ou diminue. a) De nouveaux constructeurs automobiles font leur apparition en Inde et en Chine. b) Le coût des métaux utilisés dans la fabrication des véhicules automobiles augmente.

02

c) Un nouveau procédé utilisé dans la chaîne de montage accroît la productivité des travailleurs dans l’industrie. d) Le Canada impose de nouvelles mesures de sécurité aux constructeurs automobiles, ce qui entraîne des coûts de fabrication supplémentaires.

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

2 Le tableau suivant établit le barème de l’offre de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011. Barème d’offre de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011 Prix du cornet de crème glacée

Quantité offerte de cornets (par semaine)

2,50 $

0

2,75 $

1 300

3,00 $

1 400

3,25 $

1 500

3,50 $

1 600

3,75 $

1 700

4,00 $

1 800

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

a) Tracez sur un graphique la courbe d’offre de cornets de crème glacée au mois d’avril 2011. b) Tracez la nouvelle courbe de l’offre si, au mois de juin 2011, un accroissement du nombre de crèmeries entraîne une augmentation de la quantité offerte de cornets de crème glacée de 400 cornets par jour, à tous les prix. c) À partir de la réponse obtenue en b), tracez la nouvelle courbe d’offre de crème glacée quand, au mois d’août 2011, une hausse du prix du lait diminue la quantité offerte de cornets de crème glacée de 600 cornets par jour, à tous les prix.

2.3

LE MARCHÉ : LA RÉUNION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE

L’

éco­no­miste a ­ nglais Alfred Marshall (1842-1924) comparait l’offre et la ­d emande aux lames d’une paire de c­ iseaux : il est difficile de dire ­laquelle des deux lames fait le tra­vail au ­moment où nous cou­pons. De la même façon, il est impos­sible de savoir si c’est l’offre ou la ­demande qui est res­

L’OFFRE ET LA D ­ EMANDE MISES À ­L’ÉPREUVE LORS D’UNE VENTE AUX ­ENCHÈRES Imaginez que vous ­assistez à une vente aux ­enchères au cours de ­laquelle on vend et on a ­ chète des bois­seaux de maïs. Lors de l’évé­ne­ment, le direc­teur de la vente

© Gerard Lovett

pon­sable du prix courant, car le prix est déter­miné par les deux côtés du ­marché.

Une diminution du prix des ressources nécessaires à la production de maïs fera augmenter l’offre de maïs.


PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

ajus­tera le prix du maïs afin que tout le maïs o ­ ffert soit vendu. La c­ ourbe d’offre du maïs a une pente i­nfinie, comme illustré à la fi ­ gure 2.11. Elle entre­coupe l’axe des ­abscisses à 40 000 bois­seaux ; ce qui ­signifie que la quan­ tité ­ offerte cor­ res­ pond à 40 000 bois­ seaux. La ­courbe de d ­ emande pour le maïs a une pente néga­ tive. Par ­ ailleurs, sup­ po­ sons que ­ chaque ache­ teur poten­tiel de maïs soit assis devant un ordi­na­teur qui lui per­mette ­d’inscrire immé­dia­te­ment le ­nombre de bois­seaux qu’il d ­ ésire ­acheter. Par e­ xemple, si Nancy veut ­acheter 5 000 bois­seaux de maïs, elle n’a qu’à ­entrer 5 000 dans son ordi­na­teur.

© Chris 73 2004 CC-BY-SA

52

02

La vente aux ­enchères com­mence. (Examinez la ­figure 2.11 pen­dant le dérou­ le­ment de la vente aux ­enchères.) Le direc­teur de la vente ­annonce les prix : • 6 $. Les ache­teurs poten­tiels réflé­chis­sent une ­seconde et ­chacun ­inscrit le ­nombre de bois­seaux qu’il peut et veut ­acheter à ce prix. Le total s’élève à 10 000 bois­seaux, ce qui cor­res­pond à la quan­tité ­demandée de maïs à 6 $. Le direc­teur de la vente, qui r­ éalise que 30 000 bois­seaux de maïs (40 000 – 10 000 = 30 000) ne ­seront pas ­vendus à ce prix, ­décide de ­baisser le prix du bois­seau à : • 5 $. La quan­tité ­demandée aug­mente à 20 000 bois­seaux, mais la quan­tité de maïs ­offerte à ce prix d ­ emeure supé­rieure à la quan­tité d ­ emandée. Le direc­teur de la vente ­annonce : • 4 $. La quan­tité ­demandée aug­mente à 30 000 bois­seaux, mais la quan­tité ­offerte à 4 $ demeure supé­rieure à la quan­tité ­demandée. Le direc­teur de la vente fait ­chuter le prix à : • 1,25 $. À ce prix, la quan­tité ­demandée s’élève à 60 000 bois­seaux, ce qui ­dépasse la quan­tité ­offerte de 20 000 bois­seaux. Le direc­teur de la vente ­annonce alors un prix plus élevé :

O

D

Prix (en dollars)

Vente aux enchères agricoles à Tokyo : on échange tôt le matin les thons pêchés la veille.

6,00

Q0 Qd

5,00

Q0 Qd

4,00

Q0 Qd

3,10 2,25

E

Qd Q0 Qd Q0 Qd Q0

1,25 0

10 20 30 40 50 60 Quantité offerte et quantité demandée (en milliers de boisseaux de maïs)

FIGURE 2.11 L’offre et la demande en activité lors d’une vente aux enchères

Qd 5 quantité demandée ; Qo 5 quantité offerte. Le directeur de la vente annonce les prix et les acheteurs inscrivent la quantité qu’ils veulent et peuvent acheter. Aux prix de 6 $, 5 $ et 4 $, la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée. Aux prix de 1,25 $ et 2,25 $, la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte. Au prix de 3,10 $, la quantité demandée est égale à la quantité offerte.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

53

• 2,25 $. La quan­tité ­demandée chute à 50 000 bois­seaux, mais les ache­teurs dési­rent tout de même ­acheter plus de maïs à ce prix qu’il n’y a de maïs à ­vendre. Le direc­teur de la vente ­annonce enfin : • 3,10 $. À ce prix, la quan­tité ­demandée de maïs est de 40 000 bois­seaux, soit la même que la quan­tité ­offerte. La vente se ter­mine. Les 40 000 bois­ seaux de maïs sont ­achetés et ­vendus à 3,10 $ le bois­seau.

LE LAN­GAGE DE L’OFFRE ET DE LA ­DEMANDE : QUEL­QUES ­TERMES IMPOR­TANTS Si la quan­tité ­offerte est supé­rieure à la quan­tité ­demandée, il y a excédent ou offre excé­den­taire. Si la quan­tité ­demandée est supé­rieure à la quan­tité ­offerte, il y a ­pénurie ou demande excé­den­taire. À la fi ­ gure 2.11, on r­ emarque qu’il y a un sur­plus à 6 $, à 5 $ et à 4 $ et qu’il y a une ­pénurie à 1,25 $ et à 2,25 $. Le prix pour lequel la quan­tité ­demandée est égale à la quan­tité ­offerte se nomme le prix d’équi­libre. Dans notre ­exemple, 3,10 $ repré­sente le prix d’équi­libre. La quan­tité qui cor­res­pond au prix d’équi­libre est la quan­tité d’équi­libre, ce qui, dans ­l’exemple, cor­res­pond aux 40 000 bois­seaux de maïs. Tous les prix pour lesquels la quan­tité ­demandée n’est pas égale à la quan­tité ­offerte repré­ sen­tent des prix de dés­équi­libre. Un ­marché qui pré­sente un excédent (Qo > Qd) ou une p ­ énurie (Qd > Qo) est dit en dés­équi­libre. Un m ­ arché où la quan­tité ­demandée est égale à la quan­tité ­offerte (Qd 5 Qo) est dit en équi­libre. L’équi­ libre est iden­tifié par la ­lettre E, à la ­figure 2.11.

02 Excédent (offre excé­den­taire) Condition où la quan­tité ­offerte est supé­rieure à la quan­tité ­demandée. Il n’y a sur­plus que si les prix sont supé­rieurs au prix d’équi­libre. Pénurie (­demande excé­den­taire) Condition où la quan­tité ­demandée est supé­rieure à la quan­tité ­offerte. Il n’y a ­pénurie que si les prix sont infé­rieurs au prix d’équi­libre. Prix d’équi­libre Le prix ­pour lequel la quan­tité ­deman­dée équi­vaut à la quan­tité ­offerte. Quantité d’équi­libre

ATTEINDRE L’ÉQUI­LIBRE : Q ­ U’ADVIENT-IL DU PRIX EN CAS D’EXCÉDENT OU DE ­PÉNURIE ? Qu’a fait le direc­teur de la vente quand le prix était de 6 $ et qu’il y avait un sur­ plus de maïs ? Il a ­baissé le prix. Qu’a-t-il fait ­lorsque le prix était de 2,25 $ et qu’il y avait une ­pénurie de maïs ? Il a ­haussé le prix. On pour­rait ­résumer le com­por­te­ment du direc­teur de la vente comme suit : s’il y a excédent, il b ­ aisse le prix ; s’il y a ­pénurie, il hausse le prix. C’est de cette façon que le direc­teur de la vente a ­permis au ­marché du maïs d’atteindre l’équi­libre. Il n’y a pas de direc­teur de vente aux ­enchères dans tous les mar­chés. Avezvous déjà vu un direc­teur de vente aux e­nchères à l­’œuvre dans un super­ marché ? Non, bien sûr. Cependant, plu­sieurs mar­chés fonc­tion­nent comme s’il y en avait un qui annon­çait des prix supé­rieurs et infé­rieurs jusqu’à ce que le prix d’équi­libre soit ­atteint. Sur tous les mar­chés qui n’ont pas de direc­teur de vente aux e­ nchères, les prix dimi­nuent lorsqu’il y a un excédent et aug­men­tent lorsqu’il y a une ­pénurie. Pourquoi en est-il ainsi ?

Pourquoi les prix dimi­nuent-ils lorsqu’il y a excédent ? S’il y a excédent, les four­nis­seurs ne ­seront pas en m ­ esure de v ­ endre la quan­ tité qu’ils espé­ raient ­ vendre à un prix déter­ miné. En consé­ quence, leurs inven­taires aug­men­te­ront com­pa­ra­ti­ve­ment à ce qu’ils conser­vent habi­tuel­ le­ment en vue de ­répondre à une varia­tion de la ­demande. Les ven­deurs vou­dront ­réduire leurs inven­taires. Certains bais­se­ront leurs prix ; ­d’autres dimi­ nue­ ront la pro­ duc­ tion  ; ­ d’autres ­ feront un peu des deux. Comme ­dé­montré à la fi ­ gure 2.12, les prix et la quan­tité pro­duite ont ten­dance à dimi­nuer jusqu’à ce qu’il y ait équi­libre.

La quan­tité qui cor­res­pond au prix d’équi­libre. La quan­tité pour ­laquelle le nombre de biens que les ache­teurs veu­lent et peu­vent ­acheter équi­vaut au ­nombre que les ven­deurs veu­ lent et peu­vent ­vendre et donc, au ­nombre réel­le­ment ­acheté et vendu. Prix de dés­équi­libre Un prix pour lequel la quan­tité ­demandée n’équi­vaut pas à la quan­tité ­offerte. Déséquilibre Situa­tion où il y a excédent ou ­pénurie sur le ­marché. Équilibre « En équi­libre » ­signifie « au repos ». L’équi­libre repré­sente la com­bi­naison quantité-prix sur le ­marché qui ne sus­cite aucun mou­ve­ment par­ti­cu­ lier de la part des ache­teurs ou des ven­deurs. Sous forme gra­phique, il cor­res­pond au point d’inter­sec­tion des ­courbes d’offre et de ­demande.


54

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

O

02

Prix (en dollars)

15

Excédent

10

E

Pénurie

5

Prix

Qo

Qd

Condition

15 $

150

50

Excédent

10 $

100

100

Équilibre

5 $

50

150

Pénurie

D 0

50

150

100 Quantité

FIGURE 2.12 Atteindre le point d’équilibre

S’il y a excédent, l’inventaire des vendeurs augmente au-delà de la limite conservée en prévision d’une variation de la demande. Les vendeurs voudront réduire leur inventaire. Il s’ensuit que le prix et la production diminuent jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint. S’il y a pénurie, cer­ tains acheteurs offriront un prix supérieur afin que les vendeurs transigent avec eux plutôt qu’avec d’autres acheteurs. Certains vendeurs réaliseront qu’ils peuvent augmenter le prix des biens qu’ils ont à vendre. Des prix plus élevés entraîneront une augmentation de la pro­ duction. Le prix et la production augmenteront jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint. (N’oubliez pas que le prix, sur l’axe des ordonnées, est le prix unitaire du bien et que la quantité, sur l’axe des abscisses, concerne une période donnée.)

Pourquoi les prix aug­men­tent-ils lorsqu’il y a p ­ énurie ? S’il y a ­pénurie, les ache­teurs ne ­seront pas en ­mesure ­d’acheter tout ce qu’ils vou­laient ­acheter. Certains ache­teurs seront dis­posés à ­offrir un prix supé­rieur aux ven­deurs pour que ces der­niers choi­sis­sent de trans­iger avec eux ­plutôt qu’avec ­d’autres. Certains ven­deurs, en ­voyant les ache­teurs réclamer avec empres­se­­ment les biens, réali­se­ront qu’ils peu­vent aug­menter le prix de ces der­niers. Des prix plus ­élevés engen­dre­ront une aug­men­ta­tion de la pro­duc­tion. Donc, le prix et la quan­tité pro­duite ont ten­dance à aug­menter jusqu’à ce qu’il y ait équi­libre (voir figure 2.12). La ­figure 2.13 ­dresse un por­trait g ­ énéral de ce que nous avons dis­cuté au sujet de l’offre et de la ­demande.

À QUELLE VITESSE ATTEINT-ON L’ÉQUI­LIBRE ? Le 5 février 2007, à 15 h 07, le prix d’une action de IBM était de 100,33 $. Quelques secondes plus tard, le prix est passé à 100,44 $. Il va sans dire que le marché boursier est un marché qui s’équilibre très rapidement. Si la demande aug­mente, il y a alors une pénurie d’actions au prix courant. Le prix aura donc tendance à augmenter, très rapidement. Imaginez maintenant qu’une personne souhaite vendre sa maison. Il est très fréquent qu’une maison demeure sur le marché, au même prix, pendant des semaines, voire des mois. Par exemple, le prix demandé est de 400 000 $. Au bout d’un mois, la maison n’est toujours pas vendue. Après deux mois, toujours pas. Dix mois plus tard, la maison n’est pas encore vendue et le prix demeure à 400 000 $. Est-ce que 400 000 $ est le prix d’équilibre pour cette maison ? Certainement pas. Au prix d’équilibre, il y aurait un acheteur intéressé. Au prix de 400 000 $, il y a un vendeur, mais il n’y a pas d’acheteur. Nous pourrions être tentés de croire que le marché (l’offre et la demande) ne fonctionne pas dans la vente d’une maison. En réalité, c’est simplement parce que, dans ce cas, la vitesse pour atteindre l’équilibre est beaucoup moins rapide. Chaque marché a sa propre vitesse d’ajustement.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

55

Le marché MARCHÉ PRIX QUANTITÉ

DEMANDE

Revenu

Prix des ressources utilisées en production

Attentes sur les prix

Nombre d’acheteurs

OFFRE

Nombre de vendeurs

Préférences

Taxes et subventions

Technologie Prix des biens liés (biens substituts et biens complémentaires)

Attentes sur les prix

Restrictions gouvernementales

FIGURE 2.13 Sommaire descriptif d’un marché (l’offre et la demande)

Cette figure établit le lien entre les sujets discutés jusqu’à maintenant dans ce chapitre. Tel que démontré, un marché se compose de l’offre et de la demande. Nous pouvons aussi voir les facteurs qui influent sur l’offre et la demande et donc indirectement sur le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre d’un bien.

DÉPLACEMENT VERS L’ÉQUILIBRE : PRIX MAXIMUM ET PRIX MINIMUM Les concepts d’excédent et de pénurie nous permettent d’expliquer comment le marché tend vers l’équilibre. Il existe une autre façon de présenter cette ten­ dance vers l’équilibre. La figure 2.14 présente le marché d’un bien x. Examinez la situation de la première unité du bien x. Quel est le prix maximum que les acheteurs sont prêts à payer pour cette unité ? La réponse est 70 $. Vous repérez ce prix en suivant la ligne pointillée de la première unité jusqu’à la courbe de demande. Quel est le prix minimum que les vendeurs exigent pour être encou­ ragés à vendre cette première unité ? La réponse est 10 $. Vous repérez ce prix en suivant la ligne pointillée de la première unité jusqu’à la courbe d’offre. Comme le prix maximum exigé par les acheteurs est supérieur au prix minimum des vendeurs, la première unité du bien x sera échangée.

O

Prix (en dollars)

70 60

Unités de bien x

Prix maximum des acheteurs

Prix minimum des vendeurs

Résultats

50

1re

70 $

10 $

Il y a transaction

40

2

e

60 $

20 $

Il y a transaction

3e

50 $

30 $

Il y a transaction

4

e

40 $

40 $

Il y a transaction

5e

30 $

50 $

Il n’y a pas de transaction

IL Y A TRANSACTION

IL N’Y A PAS DE TRANSACTION

30 20 10 0

D 1

2

3

4

5

6

7

Quantité du bien x FIGURE 2.14 Déplacement vers l’équilibre en termes de prix maximum et de prix minimum

Tant que le prix maximum des acheteurs est supérieur au prix minimum des vendeurs, la transaction est possible. Cette condition est respectée pour les unités 1 à 4. Le marché converge vers l’équilibre dans un processus d’échanges mutuellement avantageux.

02


56

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

Qu’en est-il de la seconde unité ? Les acheteurs sont prêts à payer un prix maximum de 60 $ et les vendeurs exigent un prix minimum de 20 $. La deuxième unité sera, elle aussi, échangée. En fait, l’échange se fera tant que le prix maxi­ mum des acheteurs est supérieur au prix minimum des vendeurs. La figure 2.14 nous montre qu’il y aura quatre unités du bien x qui seront échangées. La cinquième unité ne sera pas échangée puisque le prix maximum des ache­ teurs (30 $) est inférieur au prix minimum des vendeurs (50 $).

Prix maximum des acheteurs Prix maximum que les acheteurs sont prêts à payer pour cette unité. Prix minimum des vendeurs

Dans le processus que nous venons de décrire, les acheteurs et les vendeurs sont disposés à faire des échanges tant et aussi longtemps que cela est avantageux pour les deux. Le marché converge vers une quantité de biens de 4 unités à un prix de 40 $ par unité. C’est l’équilibre. En d’autres termes, le bénéfice mutuel dirige le marché vers l’équilibre.

Surplus des consommateurs Différence entre le prix maximum qu’un consommateur est prêt à payer et le prix qu’il paye effectivement.

L’ÉQUILIBRE SOUS L’ANGLE DU SURPLUS DES CONSOMMATEURS ET DU SURPLUS DES PRODUCTEURS

Surplus des producteurs Différence entre le prix reçu par un producteur ou un vendeur et le prix de vente minimum.

On peut considérer l’équilibre à la lumière de deux importants concepts écono­ miques, le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs. Le surplus des consommateurs��������������������������������������������������� est la différence entre le prix maximum qu’un consommateur est prêt à payer et le prix qu’il paye effectivement.

Surplus total Somme du surplus des consomma­ teurs et du surplus des producteurs.

Surplus des consommateurs 5 Prix maximum d’un acheteur 2 Prix payé Par exemple, si vous étiez prêt à payer 10 $ pour aller au cinéma et que vous ne payez que 7 $, vous avez donc un surplus du consommateur de 3 $. Évidemment, plus les consommateurs ont un important surplus du consommateur, mieux ils se sentent. Ainsi, aimeriez-vous ne payer que 4 $ pour aller au cinéma au lieu de 7 $ ? Si vous payez seulement 4 $, votre surplus du consommateur est alors de 6 $ au lieu de 3 $. Le surplus des producteurs est la différence entre le prix reçu par un producteur ou un vendeur et le prix de vente minimum. 65424406 © Dimitri Shironosov/Shutterstock

02

Prix que les vendeurs exigent pour être encouragés à vendre cette première unité.

Les consommateurs aiment en avoir pour leur argent.

Surplus des producteurs 5 Prix reçu 2 Prix de vente minimum Imaginez que le prix minimum de vente de billets d’un propriétaire de cinéma est de 5 $ par personne. Le prix d’une place au cinéma n’est pas de 5 $, mais de 7 $. Le surplus des producteurs est donc de 2 $. Un producteur (ou vendeur) préférera un plus grand surplus des producteurs à un plus petit. Le propriétaire du cinéma préférerait vendre une entrée à 8 $ au lieu de 7 $, parce qu’il aurait alors un surplus des producteurs de 3 $. Le surplus total est la somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs. Surplus total 5 Surplus des consommateurs 1 Surplus des producteurs À la figure 2.15 A , le surplus des consommateurs est représenté par le triangle ombré. Ce triangle représente la surface sous la courbe de demande et au-dessus du prix d’équilibre. Selon la définition, le surplus des consommateurs représente la différence entre ce que les acheteurs sont disposés à payer et ce qu’ils payent effectivement. Par exemple, dans la fenêtre de la figure 2.15 A , nous voyons que les acheteurs sont disposés à payer 7 $ pour la 50e unité, mais ils ne payent que 5 $. Ainsi, le surplus des consommateurs est de 2 $ pour cette 50e unité. Si nous additionnons les surplus des consommateurs de chacune des unités jusqu’à la 100e unité (100 représente la quantité d’équilibre), nous obtenons la surface ombrée qui représente le surplus des consommateurs total. À la figure 2.15 B , le surplus des producteurs est représenté par le triangle ombré. Ce triangle représente la surface au-dessus de la courbe d’offre et en dessous du prix d’équilibre. Selon la définition, le surplus des producteurs représente la différence entre ce que les producteurs peuvent accepter (prix de vente minimum) et ce qu’ils reçoivent effectivement. Par exemple, dans la fenêtre de la figure 2.15 B ,


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

Fenêtre P

Fenêtre P O 7$ 5$

5$

D 0 50 100

5$ 3$

5$

SP

Q

D

0 50 100

D 0

O

O

SC Prix

O

Prix

Surplus des consommateurs

57

Quantité A Surplus des consommateurs (SC)

02

D

Surplus des producteurs 0 100

100

Q

Quantité B Surplus des producteurs (SP)

FIGURE 2.15 Surplus des consommateurs et surplus des producteurs

A Le surplus des consommateurs est représenté par le triangle ombré. Il illustre la surface sous la courbe de demande et au-dessus du prix d’équilibre. B Le surplus des producteurs est représenté par le triangle ombré. Il représente la surface au-dessus de la courbe d’offre et par-dessous le prix d’équilibre.

nous voyons que les vendeurs sont disposés à accepter 3 $ pour la 50e unité, mais ils reçoivent 5 $. Ainsi, le surplus des producteurs est de 2 $ pour cette 50e unité. Si nous additionnons les surplus des producteurs de chacune des unités jusqu’à la 100e unité, nous obtenons la surface ombrée qui représente le surplus des producteurs total.

FIGURE 2.16 Équilibre, surplus

Considérons maintenant le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs en fonction de la quantité d’équilibre. La figure 2.16 montre que le surplus des consommateurs à l’équilibre est égal à la somme des surfaces A 1 B 1 C 1 D, et que le surplus des producteurs est égal à la somme des surfaces E 1 F 1 G 1 H. À toute autre quantité échangeable, soit 25, 50 ou 75 unités, les surplus des consommateurs et des producteurs sont plus petits. Par exemple, à la 25e unité, le surplus des consommateurs est égal à la surface A et le surplus des producteurs est égal à la surface E. À la 50e unité, le surplus des consommateurs est égal à la surface A 1 B et le surplus des producteurs est égal à la surface E 1 F.

des consommateurs et surplus des producteurs

Le surplus des consommateurs est plus grand à la quantité d’équilibre (100 unités) qu’à toute autre quantité possible. Le surplus des producteurs l’est également à ce niveau de production. Par exemple, le surplus des consommateurs équivaut à la surface A 1 B 1 C au niveau de 75 unités, mais il est de A 1 B 1 C 1 D au niveau de 100 unités. De plus, le surplus des pro­ ducteurs équivaut à la surface E 1 F 1 G au niveau de 75 unités, mais il est de E 1 F 1 G 1 H au niveau de 100 unités.

À l’équilibre, les deux, consommateurs et producteurs, obtiennent un surplus maxi­misé. En résumé, en situation d’équilibre nous obtenons un surplus total maximisé.

Surplus des consommateurs

Surplus des producteurs

25

A

E

50

A1B

E1F

75

A1B1C

E1F1G

100 (Équilibre)

A1B1C1D

E1F1G1H

O Prix

Quantité (en unité)

5$

A E

B F

C G

D H

Pas de transaction dans cette région D

A 0

25

50

75 100 Quantité B


58

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

QU’EST-CE QUI PEUT FAIRE V ­ ARIER LE PRIX D’ÉQUI­LIBRE ET LA QUAN­TITÉ D’ÉQUI­LIBRE ? Le prix d’équi­libre et la quan­tité d’équi­libre sont déter­minés par l’offre et la ­de­mande. Dès qu’il y a varia­tion de la d ­ emande et de l’offre, ou des deux, le prix d’équi­libre et la quan­tité d’équi­libre ­varient. La ­figure 2.17 ­illustre huit dif­fé­ rentes pos­si­bi­lités. Les graphiques A à D illus­trent les ­quatre varia­tions de base de l’offre et de la demande, où, soit l’offre soit la ­demande varie. Les graphiques E à H illus­trent des varia­tions à la fois de l’offre et de la ­demande.

02

A

La ­demande aug­mente (la ­courbe de d ­ emande se ­déplace vers la ­droite) et l’offre est cons­tante (la ­courbe d’offre reste en place). Le prix d’équi­libre aug­mente, la quan­tité d’équi­libre aug­mente.

B La d ­ emande ­diminue, l’offre est cons­tante. Le prix d’équi­libre d ­ iminue, la quan­tité d’équi­libre ­diminue.

C L’offre aug­mente, la ­demande est cons­tante. Le prix d’équi­libre d ­ iminue, la quan­tité d’équi­libre aug­mente.

D L’offre ­ diminue, la d ­ emande est cons­tante. Le prix d’équi­libre aug­ mente, la quan­tité d’équi­libre ­diminue.

E La ­demande aug­mente et l’offre ­diminue dans une même pro­por­tion. Le prix d’équi­libre aug­mente, la quan­tité d’équi­libre ­demeure cons­tante.

F La ­demande ­diminue et l’offre aug­mente dans une même pro­por­tion. Le prix d’équi­libre ­diminue, la quan­tité d’équi­libre ­demeure cons­tante.

G La ­demande aug­mente plus que l’offre ne ­diminue. Le prix d’équi­libre et la quan­tité d’équi­libre aug­men­tent.

H La ­ demande aug­mente moins que l’offre ne d ­ iminue. Le prix d’équi­ libre aug­mente et la quan­tité d’équi­libre ­diminue.

A

B

P

C

P O1

D1 0

P

E

D2 D1 0

P O1

D1 0

D2

DhOFPhQh

O2

Dh OgFPhQ

O1

O1

Q

Q

F

D1 0

P

D2 D1 0

Q

DgOFPgQg

O1

D2

P

P

Dg OhFPgQ

O2

Q

Q

OhDFPgQh

Dh OgFPhQh

O1

D2 0

Q

OgDFPhQg

P

O2 O1

Q

O2

D1 0

G

D1 0

O2

D

D O2

O1

D1 D2 Q Dh OgFPhQg

FIGURE 2.17 Le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre : effets du déplacement de la courbe d’offre et de la courbe de demande

La figure illustre les effets d’une variation de la demande, d’une variation de l’offre ou de l’une et l’autre sur le prix d’équilibre et sur la quantité d’équilibre. Sous chacun des diagrammes, la condition qui a engendré l’effet est précisée par les symboles suivants : (1) un trait horizontal au-dessus de la lettre signifie « constant » (O signifie donc que l’offre est constante) ; (2) une flèche pointant vers le bas (g) indique une baisse ; (3) une flèche pointant vers le haut (h) indique une hausse. Une hausse (ou une baisse) de la demande correspond à un déplacement vers la droite (ou vers la gauche) de la courbe de demande. Une hausse (ou une baisse) de l’offre correspond à un déplacement vers la droite (ou vers la gauche) de la courbe d’offre.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

59

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Le tableau suivant montre le barème d’offre et de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011. Barème d’offre et de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011 Prix du cornet de crème glacée

Quantité demandée de cornets (par semaine)

Quantité offerte de cornets (par semaine)

2,50 $

1 600

0

2,75 $ 1 500 VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

1 300

3,00 $

1 400

1 400

3,25 $

1 300

1 500

3,50 $

1 200

1 600

3,75 $

1 100

1 700

4,00 $ 1 000 VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

1 800

a) Tracez sur un graphique les courbes d’offre et de demande de cornets de crème glacée. Quel est l’équilibre du marché ? b) Décrivez la situation quand le prix du cornet de crème glacée est de 3,50 $. Comment l’équilibre est-il atteint ? c) Décrivez la situation quand le prix du cornet de crème glacée est de 2,75 $. VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES Comment l’équilibre est-il atteint ?

2 À partir du tableau de la question précédente (1) contenant le barème d’offre et de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011, montrez l’effet sur l’équilibre du marché (le prix et la quantité vendue) de chacun des événements suivants, entre mai et août 2011. (Tracez sur un même graphique les nouvelles courbes d’offre ou de demande). a) En mai 2011, une hausse du prix de la barbotine (slush) fait grimper la quantité demandée de 200 cornets par jour, à tous les prix. b) En juin 2011, une augmentation du nombre de crèmeries accroît la quantité offerte de cornets de crème glacée de 400 par jour, à tous les prix.

VÉRIFIEZVOS c) En juillet 2011, leCONNAISSANCES passage d’Elton John et de Metallica sur les plaines d’Abraham entraîne une augmentation de la quantité demandée de cornets de crème glacée de 400 cornets par jour, à tous les prix. d) À partir de la réponse obtenue précédemment, qu’advient-il de l’équilibre du marché quand, en août 2011, l’effet du passage de Metallica et d’Elton John sur les plaines d’Abraham se dissipant, la quantité demandée de cornets de crème glacée diminue de 400 cornets par jour, à tous les prix, et qu’une hausse du prix du lait diminue la quantité offerte de cornets de crème glacée de 600 cornets par jour, à tous les prix.

3 À partir des réponses obtenues au numéro précédent (2), a) Tracez un graphique qui montre l’évolution du prix des cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec durant la période estivale 2011. b) Tracez un graphique qui montre l’évolution mensuelle du nombre de cornets de crème glacée vendus.

02


60

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

2.4 LE CONTRÔLE DES PRIX

Q

uand il y a ­rareté, un instru­ment de ration­ne­ment est néces­saire comme le prix en dollars. Toutefois, il n’est pas tou­jours ­permis d’uti­liser le prix comme instru­ment de ration­ne­ment. Il ­arrive que le prix soit ­contrôlé. Il ­existe deux types de ­contrôle des prix : le prix pla­fond et le prix plan­cher. Au cours de la dis­cus­sion sur le ­contrôle des prix qui suit, le terme prix est uti­ lisé dans le sens géné­r ique. Il fait réfé­r ence, par ­e xemple, au prix d’une pomme, de la main-d’œuvre (­salaire), du ­crédit (taux ­d’intérêt), etc.

Prix pla­fond

LE PRIX PLA­FOND : DÉFI­NI­TION ET ­EFFETS Le prix pla­fond est le prix m ­ aximal d’un pro­duit auto­risé par le gou­ver­ne­ ment, au-­dessus ­duquel on ne peut léga­le­ment le v ­ endre. À titre ­d’exemple, ­supposons que le gou­ver­ne­ment déter­mine qu’un bien x peut être a ­ cheté et vendu au prix ­maximal de 8 $. Cette somme repré­sente ici le prix pla­fond. Si cette somme est infé­rieure au prix d’équi­libre du bien x, comme illustré à la ­figure 2.18 (voir page 61), il pour­rait sur­venir l’un ou plu­sieurs des ­effets sui­vants4. 15631724 © iStockphoto.com/Tanuki Photography

02

Prix ­maximal auto­risé par le gou­ver­ne­­ment pour un bien, au-­dessus d ­ uquel aucun com­merce ne peut être légal.

Quand la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte, il y a pénurie

La pénurie Au prix d’équi­libre de 12 $ (­figure 2.18), la quan­tité ­demandée du bien x (150) est égale à la quan­tité ­offerte (150). Au prix pla­fond de 8 $, il y a p ­ énurie : la quan­tité ­demandée (190) est supé­rieure à la quan­tité ­offerte (100). Lorsqu’il y a ­pénurie, le prix et la pro­duc­tion ont ten­dance à aug­menter jusqu’au point d’équi­libre. Lorsqu’un prix pla­fond est é­ tabli, cette ten­dance ne peut se ­réaliser, car il devient ­illégal de trans­iger au prix d’équi­libre.

La baisse des ­échanges Au prix d’équi­libre, 150 ­unités du bien x sont ache­tées et ven­dues. Au prix pla­ fond (­figure 2.18), 100 ­unités du bien x sont ache­tées et ven­dues. (Les ache­teurs pré­fé­re­raient a ­ cheter 190 ­unités, mais l’offre n’est que de 100 u ­ nités.) Nous pou­ vons donc ­conclure que le prix pla­fond peut ­entraîner une b ­ aisse des ­échanges.

Les instruments de ration­ne­ment a ­ utres que le prix Si un prix d’équi­libre de 12 $ a permis au bien x d’être r­ ationné avant même que le prix pla­fond n’ait été ­imposé, il ­s’ensuit qu’au prix (infé­rieur) de 8 $, ce bien ne p ­ ourra être ­rationné qu’en ­partie. Bref, le prix pla­fond ­empêche le prix d’un bien d’aug­menter jusqu’à a ­ tteindre un ­niveau suf­fi­sant pour que ce bien soit entiè­re­ment ­rationné. Mais, si le prix n’est qu’en ­partie res­pon­sable du ration­ ne­ment, quels sont les ­autres fac­teurs qui ­jouent un rôle dans le ration­ne­ment ? Il s’agit des autres instru­ments de ration­ne­ment, tels que le prin­cipe « pre­mier ­arrivé, pre­mier servi  ». Une boucherie polonaise dans les an­ nées 1980 pendant la crise économique. Le contrôle gouvernemental sur les prix peut entraîner une baisse de l’offre sur le marché légal et donner lieu à des pénuries.

À la ­figure 2.18, il y a 100 ­unités du bien x qui sont ven­dues à 8 $, bien que les ache­teurs ­soient prêts à a ­ cheter 190 u ­ nités à ce prix. Que se passe-t-il ? Il est pos­ sible que le bien x soit vendu d’après le prin­cipe « pre­mier a ­ rrivé, pre­mier servi», à 8 $ l’unité. Autrement dit, pour ­acheter le bien x, une per­sonne doit non seu­ le­ment payer 8 $ l’unité, mais aussi être l’une des pre­mières dans la file d’attente. 4. Si le prix pla­fond se situe au-­dessus du prix d’équi­libre (le prix pla­fond est de 8  $ et le prix d’équi­libre est de 4 $, par exemple), aucun effet n’est ­encouru. Toutefois, en ­général, le prix pla­fond se situe sous le prix d’équi­libre. Les e­ ffets du prix pla­fond men­tionnés ici valent pour une struc­ture de ­marché par­ti­cu­lière, et non pas néces­sai­re­ment pour ­toutes les struc­tures de ­marché. Le ­marché dont il est ques­tion ici est sou­vent ­décrit comme étant un marché par­ fai­te­ment concur­ren­tiel. Dans ce ­marché par­fait, il y a un ­nombre suf­fi­sant d’ache­teurs et de ven­deurs, ce qui évite qu’un ache­teur ou un ven­deur ­puisse ­influencer le prix à lui seul.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

61

Acheter et ­vendre à prix pro­hi­bitif Les ache­teurs et les ven­deurs peu­vent régu­liè­re­ment ­contourner le prix pla­fond en fai­sant com­merce au noir. Par e­ xemple, si des ache­teurs ­offrent à des ven­deurs un prix uni­taire supé­rieur à 8 $ pour le bien x, il est cer­tain que les ven­deurs vont ­accepter l’offre. Mais pour­quoi des ache­teurs ­offrent-ils un prix uni­taire supé­rieur à 8 $ s’ils peu­vent se pro­curer le bien pour la somme de 8 $ ? Parce que ce ne sont pas tous les ache­teurs qui pour­ront ­acheter la quan­tité ­désirée du bien x à 8 $. Comme le démontre la fi ­ gure 2.18, il y a ici p ­ énurie : les ache­teurs sont prêts à ­acheter 190 ­unités à 8 $, mais les ven­deurs ne peu­vent en ­vendre que 100 u ­ nités. En ­d’autres ­termes, il ­manque 90 unités pour que les ache­teurs obtien­nent la quan­tité ­désirée. Certains ache­teurs repar­ti­ront déçus. Nous pour­ rions alors nous d ­ emander : « Comment cer­tains ache­teurs s’y pren­nent-ils pour que les ven­deurs ­soient prêts à transiger avec eux ­plutôt qu’avec d ­ ’autres ? » En leur offrant de payer un prix plus élevé. Comme il est i­llégal de payer un prix supé­rieur, la trans­ac­tion sera illicite.

02

La vente ­jumelée À la ­figure 2.18, nous pou­vons voir que les ache­teurs vou­draient et pour­raient payer un prix uni­taire ­maximal de 18 $ pour 100 u ­ nités du bien x (ce prix cor­res­pond à 100 unités sur la ­courbe de ­demande). Toutefois, le prix ­maximal ­permis par la loi est de 8 $. Cette dif­fé­rence entre les deux prix ­incite sou­vent à faire une vente ­jumelée, c’est-à-dire une vente où un bien ne peut être ­acheté qu’à la condi­tion d’en ­acheter un autre. Par ­exemple, si la sta­tion d ­ ’essence « Réjean » ne vend de ­l’essence qu’aux ­clients qui achè­tent une entrée au laveauto, nous f­ormulons alors que les deux biens sont liés l’un à l’autre dans une vente ­jumelée.

Vente ­jumelée ou liée Vente où l’on ne peut ­acheter un bien qu’à la condi­tion d’en ­acheter un autre.

Supposons que les ven­deurs du bien x (­figure 2.18) ven­dent aussi un bien y. Il est pos­sible qu’ils ­offrent aux ache­teurs de leur ­vendre le bien x pour la somme de 8 $, à la condi­tion que ces der­niers achè­tent aussi le bien y, par exemple, pour la somme de 10 $. Nous avons fixé le prix du bien y à 10 $, car ce mon­tant repré­sente la dif­fé­rence entre le prix uni­taire maximal que les ache­teurs veu­lent et peu­vent payer pour 100 u ­ nités du bien x (pré­ci­sé­ment 18 $) et le prix ­maximal ­permis par la loi (8 $).

Prix (en dollars)

O

18

Un prix plafond engendre une pénurie.

12 Prix d’équilibre Prix plafond

8

FIGURE 2.18 Le prix plafond

Pénurie

D 0

100

150

190

Quantité d’équilibre

Quantité du bien x

Le prix plafond est de 8 $ et le prix d’équilibre est de 12 $. À 12 $, la quan­ tité demandée est égale à la quantité offerte. À 8 $, la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte. (Rappelez-vous que le prix, sur l’axe des ordonnées, représente toujours le prix par unité et que la quantité, sur l’axe des abscisses, n’est valide que pour une période déterminée.)


62

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

LES ACHE­TEURS PRÉ­FÈ­RENT-ILS LES BAS PRIX OU LES PRIX ­ÉLEVÉS ?

02

Vous pouvez o ­ b­tenir le prix minimum de votre ­région en visi­tant le site Web de la Régie de l­’éner­gie du Québec (www.regie-­energie.qc.ca/).

À cette ques­tion, nous pour­rions tous ­répondre : « Les ache­teurs pré­fè­rent évi­ dem­ment les bas prix aux prix ­élevés. Quel ache­teur pour­rait bien vou­loir payer un prix plus élevé pour quoi que ce soit ? » Mais, réflé­chis­sons un ­instant. Le prix pla­fond est sou­vent plus bas que le prix d’équi­libre. Cela veut-il dire que les ache­teurs pré­fè­rent un prix pla­fond à un prix d’équi­libre ? Pas néces­ sai­re­ment. Comme il a été ­expliqué pré­cé­dem­ment, le prix pla­fond a des ­effets que le prix d’équi­libre n’a pas : les pénu­ries, l’instru­ment de ration­ne­ment «  pre­mier ­arrivé, pre­mier servi  », les ventes jume­lées, etc. Un ache­teur pour­rait pré­férer payer un prix plus élevé (un prix d’équi­libre) et ­éviter les ­effets d’un prix pla­fond plutôt que de payer un prix inférieur et d’avoir à subir les e­ ffets d’un prix pla­fond. Tout ce dont nous pou­vons être cer­tains, c’est que les ache­ teurs pré­fè­rent les prix plus bas aux prix plus é­ levés, t­ outes c­ hoses étant é­ gales par a ­ illeurs. Comme dans plu­sieurs autres cas, la condi­tion ­ceteris ­paribus fait toute la dif­fé­rence.

PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS L’augmentation du prix de l’essence : un exemple du rôle de l’offre et de la demande Chaque fois que le prix de l’essence augmente, les gens réagis­ sent en critiquant les pays producteurs de pétrole. Mais est-ce seulement les producteurs de pétrole qui sont responsables de cette augmentation de prix ? Si vous avez bien compris le fonction­n ement de l’offre et de la demande, vous devriez répondre non, car les consommateurs sont eux aussi respon­ sables PRÈS PRÈSdeDE Dcette E CHEZ CHaugmentation EZ VOUS VOUS de prix. Examinons la situation de plus près. Les pays de l’OPEP se réu­ nissent. Ils décident de réduire la production de pétrole. Les courbes d’offre de pétrole et d’essence se déplacent alors vers la gauche et, ceteris paribus, le prix de l’essence augmente. Il est clair que ce sont les pays membres de l’OPEP qui ont provoqué cette augmentation de prix. Si les consommateurs réagissent en réduisant leur consommation, les prix n’augmenteront pas, ou du moins, ils n’augmenteront pas autant. Comme les consommateurs n’ont souvent pas d’autres choix que d’accepter cette hausse de

prix, la consommation ne diminue pas vraiment. Tous les consom­ mateurs pourraient réagir à la hausse de prix en réduisant leur consommation (la demande), empêchant ainsi le prix d’augmenter pour autant. En réa­lité, ce que souhaitent les consommateurs, c’est que les autres consommateurs (mais pas eux) réduisent leur demande d’essence. Ceci leur permettrait de consommer autant d’essence qu’auparavant, mais sans hausse de prix. Le problème est que tous les consommateurs souhaitent la baisse des prix, mais qu’aucun ne veut réduire sa consommation. Qu’arriverait-il si tous les conducteurs décidaient de troquer leur voiture contre une bicyclette ? La demande d’essence diminue­ rait et le prix aussi. Cela conviendrait certainement à ceux qui ont conservé leur voiture, puisqu’ils pourraient consommer davan­ tage d’essence à meilleur prix. Sans aller jusqu’au remplacement de l’automobile par la bicyclette, nous pourrions obser­ver des changements avec l’appa­­rition de voitures utilisant une autre source d’éner­­gie que l’essence. D’autre part, saviez-vous qu’il ­existe au Québec un prix plan­cher de ­l’essen­ce ? Vous avez bien lu, il n’y a pas ­d’erreur, nous par­ lons bien d’un prix ­minimum ­auquel les dé­tail­lants ­d’es­sence sont ­obligés de ­vendre leur pro­duit. Le gou­ver­­ne­ment a ­imposé cette ­mesure en 1997. Ce prix plan­cher est un moyen d’empê­ cher une ­guerre de prix et de per­mettre aux ­petits ­dé­­tail­lants in­dé­­­pen­dants de sur­­vivre. C’est la Régie de ­l’éner­gie du Québec qui déter­mine le prix plan­cher de ­l’es­sen­­ce dans les dif­fé­ren­tes ­régions du Québec. Un nou­­veau prix plan­cher est fixé cha­que ­semaine en fonc­­tion des coûts de pro­duc­tion dans l’indus­trie.

Le marché de l’essence est un bon exemple d’un secteur où les prix peuvent varier souvent.

11 CC-BY-ND

otographie 20

© SLacroix - Ph


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

63

LE PRIX PLAN­CHER : DÉFI­NI­TION ET ­EFFETS Le prix plan­cher est le prix ­minimal auto­risé par le gou­ver­ne­ment, au-des­sous ­duquel on ne peut faire aucun com­merce légal. Par ­exemple, admet­tons que le gou­ver­ne­ment auto­rise un prix de vente m ­ inimal de 20 $ pour le bien x. Il ­s’ensuit que 20 $ repré­sente le prix plan­cher (­figure 2.19). Si le prix plan­cher se situe au-­dessus du prix d’équi­libre, les deux e­ ffets ci-des­sous men­tionnés sur­vien­nent5.

Prix plancher Prix minimal autorisé par le gou­vernement pour un bien, au-dessous duquel aucun commerce ne peut être légal.

02

L’excédent Au prix d’équi­libre de 15 $ (­figure 2.19), la quan­tité d ­ emandée du bien x (130) est égale à la quan­tité ­offerte (130). Au prix plan­cher de 20 $, il y a excédent : la quan­tité ­offerte (180) est supé­rieure à la quan­tité ­demandée (90). Un excédent est habi­tuel­le­ment une situa­tion momen­tanée. Lorsqu’il y a excédent, le prix et la pro­duc­tion ont ten­dance à dimi­nuer jusqu’au point d’équi­libre. Cependant, si un prix plan­cher est ­établi, cette ten­dance ne peut se ­réaliser, car il ­devient ­illégal de faire com­merce au prix d’équi­libre.

La baisse des ­échanges Au prix d’équi­libre (­figure 2.19), 130 u ­ nités du bien x ont été ache­tées et ven­dues. Au prix plan­cher, ­seules 90 ­unités ont été ache­tées et ven­dues. (Les ven­deurs dési­rent ­vendre 180 u ­ nités, mais les ache­teurs n’en achè­tent que 90.) Nous pou­ vons ­conclure que le prix plan­cher peut ­entraîner une ­baisse des ­échanges.

Prix (en dollars)

O Excédent

Prix 20 plancher

Un prix plancher supérieur au prix d’équilibre engendre un excédent.

Prix 15 d’équilibre

D 0

90

130

180

Quantité du bien x

Quantité d’équilibre FIGURE 2.19 Le prix plancher

Le prix plancher est de 20 $ et le prix d’équilibre est de 15 $. À 15 $, la quantité demandée est égale à la quantité offerte. À 20 $, la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée.

5. Si le prix plan­cher est infé­rieur au prix d’équi­libre (­disons que 20 $ est le prix plan­cher et que 25 $ est le prix d’équi­libre), il n’y aura aucun effet ­encouru. Toutefois, le prix plan­cher est habi­tuel­le­ment supé­rieur au prix d’équi­libre. Tout comme pour le prix pla­fond, les ­effets du prix plan­cher men­tionnés ici sont ­valides sur un ­marché par­fai­te­ment concur­ren­ tiel. Voir la note 4 de bas de page (p. 60).


64

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

DANS DANS LA LA VIE VIE DE DE TOUS TOUS LES LES JOURS JOURS Les revendeurs de billets

Si vous ­pensez en ­termes d’offre et de ­demande, vous aurez votre ­r éponse. Il est cer­t ain qu’il n’y aura pas de ­r evente de ­billets si les ­billets sont ­vendus à l’ori­gine au prix d’équi­libre. Au prix d’équi­libre, la quan­tité ­demandée de ­billets sera égale à la quan­tité ­offerte. Un ­théâtre, par exemple, qui ­demande le prix d’équi­libre pour une pièce ­vendra exac­te­ment le ­nombre de ­billets que les ache­teurs veu­lent et peu­vent payer. Supposons que le prix des ­billets ­dépasse le prix d’équi­libre. Y aura-t-il alors ­revente de ­billets ? Non, à un prix supé­rieur au prix d’équi­libre, les gens achè­te­ront moins de ­billets qu’il n’y a de bil­ lets dis­po­ni­bles. Personne n’a ­jamais vu un reven­deur de ­billets voulant vendre un ­billet qu’il est pos­sible d ­ ’acheter au gui­chet. Ce qui nous amène à nous ­demander : « Pourquoi un artiste ­choisit-il de ­vendre des billets à un prix infé­rieur au prix d’équi­ libre ? » L’une des ­réponses pos­si­bles est que l’on ne peut pas con­

www.adisq.com

En juin 2011, le gouvernement du Québec a présenté un projet de loi pour contrer la revente de billets de spectacle.

aneuf inc.

« Quelle est la condi­tion qui doit néces­sai­re­ment pré­céder la revente de b ­ illets ? »

bat / Groupe Ph

DANS DANS LA LA VIE VIE

La ques­tion de l’éco­no­miste est la sui­vante : pour­quoi y a-t-il DE TOUS DEde TO US LES LEUnS JOURS JOfUane RSpour­rait ­répondre que c’est parce ­revente ­billets ? pro­ que les indi­vidus sont ava­ri­cieux et ­égoïstes. Mais nous ne pou­ vons quand même pas dire que l’ava­rice et ­l’égoïsme des gens ne font sur­face que lors d’évé­ne­ments spor­tifs spé­ciaux ou de spec­ta­cles rock. Il n’y a pas de ­revente de billets pour tous les évé­ne­ments, mais uni­que­ment pour quel­ques évé­ne­ments. On peut for­muler la ques­tion ainsi :

naître le prix d’équi­libre à l’avance. (Le prix d’équi­libre d’un ­concert rock est-il de 50 $, de 100 $ ou de 200 $ ?) Autrement dit, il peut tout sim­ple­ment com­mettre une ­erreur et ­n’exiger plus ou moins que le prix d’équi­libre. Une autre réponse pos­sible est que l’artiste peut ­craindre que les ache­teurs ­soient moins ­fidèles pour les spec­ta­cles à venir si le prix est fixé au ­niveau cor­res­pon­dant au prix d’équi­libre. Par exemple, le prix le plus élevé d’un ­billet ­acheté au gui­chet pour un spec­tacle est de 100 $, même si le spec­tacle ­affiche tou­jours com­plet et que plu­sieurs ­billets sont ­revendus à 120 $ chacun. Les pro­prié­taires du ­théâtre ­savent bien qu’ils pour­raient ­demander des prix plus élevés ; pour­quoi alors ne le font-ils pas ? Si on leur posait la question, leur réponse ressemblerait certainement à celle-ci : « Même si nous pou­vions ­vendre les ­billets à 200 $, nous cour­rions à notre ­propre ruine, et ce ­serait un dés­astre pour nos rela­tions publi­ques, les ­vedettes sou­hai­tent sou­vent ­demeurer acces­si­bles au ­public qui les a fait ­naître – ce qui ne les ­empêche pas d ­ ’exiger un prix plus élevé lorsqu’elles sont en ­pleine ­gloire. »

© Laurence La

02

Rendez-vous à un grand ­concert rock, à un évé­ne­ment ­sportif impor­tant ou à une pièce de théâtre à ­succès et vous remar­ querez pro­ba­ble­ment la pré­sence de reven­deurs aux alen­tours, prêts à vous ­vendre un ­billet. Beaucoup de per­sonnes ­n’aiment pas les reven­d eurs ; elles ­c roient qu’ils pro­f i­t ent d’elles en deman­dant beau­coup plus cher que ce que deman­de le four­nis­ seur ori­ginal des b ­ illets.


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

65

SOMMAIRE DU CHAPITRE La demande • La loi de la d ­ emande dit que si le prix d’un bien aug­m ente, la quan­t ité ­d emandée de ce bien ­d iminue et que si le prix d’un bien ­d iminue, la quan­t ité d ­ emandée de ce bien aug­m ente, ­c eteris ­paribus. La loi de la ­demande consi­dère que le prix et la quan­tité demandée sont inver­se­ment liés. • La quan­tité ­demandée cor­res­pond au ­nombre total ­d’unités d’un bien que les ache­teurs veu­lent et peu­ vent a ­ cheter à un prix déter­miné. • La ­courbe de ­demande à pente néga­tive cons­titue la repré­sen­ta­tion gra­phique de la loi de la ­demande. • Parmi les fac­teurs qui peu­vent faire ­déplacer la ­courbe de ­demande, on ­trouve le ­revenu, les pré­fé­ rences, le prix des biens liés (biens sub­sti­tuts et biens com­plé­men­taires), le nombre d’ache­teurs et les attentes sur les prix. • La varia­tion dans la quan­tité ­demandée est direc­te­ ment ­causée par une varia­tion du prix du bien.

L’offre • La loi de l’offre dit que si le prix d’un bien aug­mente, la quan­tité ­offerte du bien aug­mente, et que si le prix d’un bien ­diminue, la quan­tité ­offerte de ce bien ­diminue, ­ceteris ­paribus. La loi de l’offre consi­ dère que le prix et la quan­tité ­offerte sont direc­te­ ment liés. • La loi de l’offre ne ­s’applique pas lorsqu’on ne peut aug­menter davan­tage la pro­duc­tion ­d’unités d’un bien, faute de temps, ou ­lorsque la pro­duc­tion d’un bien n’est plus pos­sible (en tout temps). • La ­courbe d’offre à pente posi­tive cons­titue la repré­ sen­ta­tion gra­phique de la loi de l’offre. Plus géné­ra­ le­ment, une ­courbe d’offre (peu ­importe sa pente) repré­ sente la rela­ tion entre le prix et la quan­ tité ­offerte. • Parmi les fac­teurs qui peu­vent faire ­déplacer la ­courbe d’offre, on ­trouve le prix des res­sources uti­li­ sées en pro­ duc­ tion, la tech­ no­ logie, le n ­ombre de ven­deurs, les attentes sur les prix, les taxes et les sub­ven­tions ainsi que les res­tric­tions gou­ver­ne­ men­tales. • La varia­tion de la quan­tité ­offerte est direc­te­ment ­causée par une varia­tion du prix du bien.

Le ­marché • La ­demande et l’offre éta­blis­sent ­ensemble le prix et la quan­tité d’équi­libre. • Dans un ­marché, il y a excédent si, à un prix donné, la quan­tité ­offerte est supé­rieure à la quan­tité d ­ emandée. Il y a ­pénurie si, à un prix donné, la quan­tité de­man­ dée est supé­rieure à la quan­tité o ­ fferte.

Surplus des consommateurs, surplus des producteurs et surplus total • Le surplus des consommateurs est la différence entre le prix maximum des acheteurs et le prix payé par les acheteurs. • Le surplus des producteurs est la différence entre le prix reçu par les vendeurs et le prix de vente minimum. • Plus les consommateurs ont un important surplus du consommateur, plus ils sont à l’aise. • Plus le surplus des producteurs que reçoivent les vendeurs est important, mieux ils se sentent. • Le surplus total est la somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs. • Le surplus total est maximisé au niveau d’équilibre.

Le prix pla­fond • Le prix pla­fond est le prix ­maximal d’un pro­duit auto­risé par le gou­ver­ne­ment. Si le prix pla­fond est infé­rieur au prix d’équi­libre, il se peut qu’un ou plu­ sieurs des ­effets sui­vants sur­vien­nent : pénurie, ­baisse des ­échanges, uti­li­sa­tion d’instru­ments de ration­ne­ ment autres que le prix, achat et vente à prix pro­hi­ bitif et vente ­jumelée. • Les consom­ma­teurs ne pré­fè­rent pas néces­sai­re­ment un prix pla­fond (plus bas) à un prix d’équi­libre (plus élevé). Ils peu­vent pré­férer payer un prix plus élevé, sans avoir à subir les effets du prix pla­fond, plutôt que de payer un prix plus bas et d ­ e subir les ­effets du prix pla­fond. La seule chose dont nous pou­vons être cer­tains, c’est que les consom­ma­teurs pré­fè­rent des prix plus bas à des prix plus ­élevés, ­ceteris ­paribus.

Le prix plan­cher • Le prix plan­cher est le prix ­minimal d’un bien auto­ risé par le gou­ ver­ ne­ ment. Si le prix plan­ cher est supé­rieur au prix d’équi­libre, les ­effets sui­vants sur­ vien­nent : excédent et ­baisse des ­échanges.

02


66

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

MOTS CLÉS ET CONCEPTS E

Barème d’offre, p. 47

Équilibre, p. 53

Prix maximum des acheteurs, p. 56

Bien inférieur, p. 40

Excédent (offre excédentaire), p. 53

Prix minimum des vendeurs, p. 56

B

02

Bien neutre, p. 40

Prix plafond, p. 60

L

Bien normal, p. 40

Prix plancher, p. 63

Biens complémentaires, p. 42

Loi de la demande, p. 34

Biens substituts, p. 41

Loi de l’offre, p. 45

Bien supérieur, p. 40

Loi de l’utilité marginale décroissante, p. 36

C Courbe de demande (pente négative), p. 35 Courbe d’offre (pente positive) p. 45

D

Prix relatif, p. 35

Q Quantité d’équilibre, p. 53

O

S

Offre, p. 45

Subvention (à la production), p. 49 Surplus des consommateurs, p. 56

P Pénurie (demande excédentaire), p. 53

Surplus des producteurs, p. 56 Surplus total, p. 56

Prix absolu, p. 35

Demande, p. 34

Prix de déséquilibre, p. 53

Déséquilibre, p. 53

Prix d’équilibre, p. 53

V Vente jumelée ou liée, p. 61

EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE 1 Vrai ou faux ? S’il y a aug­men­ta­tion du prix des ­ ranges, il y a dimi­nu­tion de la ­demande d’oranges, o ­ceteris ­paribus. Justifiez votre ­réponse.

2 « Le prix d’un bois­seau de blé, qui était de 3 $ le mois der­nier, est de 3,70 $ aujourd’hui. La courbe de ­de­mande de blé doit s’être ­déplacée vers la ­droite entre le mois der­nier et aujourd’hui. » Commentez.

3 « Le prix des t-­shirts ne cesse d’aug­menter et les gens en achè­tent de plus en plus. Les t-­shirts doi­ vent avoir une ­courbe de ­demande à pente posi­ tive. » Relevez ­l’erreur.

4 Prédisez ce qui arri­ve­rait au prix d’équi­libre de la mari­juana si sa vente était léga­lisée.

5 Comparez ­l’indice ­d’écoute des émis­sions de télé­ vi­sion avec le prix des biens. a) En quoi ­l’indice ­d’écoute se com­pare-t-il au prix des biens ? b) En quoi ­l’indice ­d’écoute se dif­fé­rencie-t-il du prix des biens ? (Indice : Sous ­ quelle forme l’aug­men­ta­tion de la d ­ emande pour une émis­ sion de télé­vi­sion ­donnée se mani­feste-t-elle ?)


L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02

6 Est-ce que le surplus des consommateurs doit être égal au surplus des producteurs au niveau d’équi­libre ? Expliquez votre réponse.

7 Plusieurs ­cinémas exigent un prix ­d’entrée moins élevé pour la pre­mière repré­sen­ta­tion de l’aprèsmidi en ­semaine que pour les repré­sen­ta­tions en ­soirée ou pen­dant les fins de ­semaine. Expliquezen la raison.

8 Expliquez comment le marché tend vers l’équilibre en utilisant les concepts de pénurie et d’excédent, puis en utilisant les concepts prix maximum des acheteurs et prix de vente minimum.

9 Plusieurs personnes affirment que le prix plafond ne fait que réduire les profits des entreprises sans pour autant affecter la quantité offerte du bien sur le marché. Quelle devrait être l’allure de la courbe d’offre pour que le prix plafond n’affecte pas la quantité offerte ?

10 Démontrez com­ment ­chacun des fac­teurs sui­vants agira sur la ­demande d’ordi­na­teurs per­son­nels : a) Une aug­men­ta­tion du ­revenu (en sup­po­sant qu’un ordi­na­teur soit un bien ­normal) ; b) L’anti­ci­pa­tion d’une ­baisse de prix des ordi­ na­teurs  ;

67

f) Le salaire des boulangers diminue. g) Le prix de toutes les céréales à déjeuner augmente. h) Le gouvernement américain modifie la réglementation pour accroître les mesu­ res d’hygiène dans les boulangeries, ce qui entraîne une augmentation des coûts de production. i) D’importants projets de développements immobiliers dans plusieurs régions de l’État font augmenter la population. j) Aujourd’hui, le prix du pain diminue. k) De nouveaux fours plus performants réduisent le temps de cuisson, ce qui accroît la productivité des boulangers.

12 Expliquez les conséquences sur le prix d’équilibre et sur la quantité d’équilibre pour chacun des cas suivants : a) La demande augmente ; b) La demande diminue ; c) L’offre augmente ; d) L’offre diminue ; e) La demande diminue dans les mêmes proportions que la baisse de l’offre ;

c) Des logi­ciels ­meilleur ­marché  ;

f) La demande diminue dans les mêmes proportions qu’une augmentation de l’offre ;

d) Un mode de fonc­tion­ne­ment plus convi­vial ­encore pour les uti­li­sa­teurs.

g) La demande diminue, mais moins que l’aug­ mentation de l’offre ;

11 Le marché du pain dans l’État du Maine est

h) La demande augmente plus que l’augmen­ tation de l’offre ;

affecté par divers événements énumérés cidessous. Parmi ces facteurs, indiquez : A. ceux qui font diminuer la demande de pain, et B. ceux qui font augmenter l’offre de pain. a) Le prix de la farine augmente. b) Le revenu de la population baisse. c) Le gouverneur de l’État accorde une subvention aux boulangeries pour chaque pain produit. d) Une nouvelle recette de pain hypocalo­ rique fait fureur. e) On s’attend à ce que le prix du pain diminue dans les prochains jours.

i) La demande augmente, mais moins que l’augmentation de l’offre ; j) La demande diminue plus que la baisse de l’offre ; k) La demande diminue moins que la baisse de l’offre.

13 Sur le marché des quotidiens de l’information, les événements suivants se produisent simultanément et sont de même amplitude. Sur un graphique d’offre et de demande, montrez comment chacun des événements déplace les courbes d’offre et de demande.

02


68

02

PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE

Quel est l’impact final sur la quantité d’équilibre ? Et sur le prix d’équilibre ? • Le prix du papier journal augmente. • Les téléphones portables intelligents rendent de plus en plus facile l’accès à Internet. • La population en général privilégie de plus en plus l’écoute des nouvelles à la radio. • Une grève des journalistes réduit la qualité de l’information du plus important journal de la métropole ce qui déplaît au lectorat. • Le salaire et les avantages sociaux des journa­ listes diminuent.

14 À partir du barème d’offre et de demande de cor­ nets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011, contenu dans le tableau de la question 1, p. 59 : a) Calculez la pente et l’ordonnée à l’origine de la droite de demande initiale de crème glacée ; b) Calculez le surplus du consommateur ; c) Calculez la pente et trouvez l’ordonnée à l’origine de la droite d’offre initiale de crème glacée ; d) Calculez le surplus du producteur ; e) Calculez le surplus total ; f) Pour chaque nouvel équilibre en mai, juin, juillet et août 2011, calculez le surplus du consommateur, le surplus du producteur et le surplus total sur le marché de la crème glacée. (Indice : reportez-vous à la question 2, p. 59.)

15 À l’Ile-du-Prince, le marché de la bière n’était pas réglementé. À la suite d’une étude portant sur les effets néfastes de la consommation d’alcool sur la santé de la population, le Parlement a promulgué une loi obligeant les commerçants à vendre la bière à un prix minimum de 11 couronnes pour une caisse de 12 bouteilles. À partir du barème de l’offre et de la demande du tableau ci-dessous, ré­ pondez aux questions suivantes : Marché de la bière à l’Ile-du-Prince Prix (en couronnes)

Quantité demandée (caisses de 12 bouteilles)

Quantité offerte (caisses de 12 bouteilles)

8 9 10 11 12

400 300 200 100 0

0 100 200 300 400

a) Avant la promulgation de la loi, quelle était la quantité vendue de bière et quel était son prix ? Calculez le surplus du consommateur, le surplus du producteur, le surplus total et, le cas échéant, la perte sèche. b) Après la promulgation de la loi, quelle est la quantité vendue de bière et quel est son prix ? Calculez le surplus du consommateur, le sur­ plus du producteur, le surplus total et, le cas échéant, la perte sèche. c) S’agit-il d’une loi instituant un prix plancher ou bien un prix plafond ? Y a-t-il un surplus ou une pénurie ? S’il y a lieu, calculez l’écart.

16 À l’Ile-du-Prince, les tarifs des services de garde d’enfants n’��������������������������������������� étaient ������������������������������� pas réglementés. Afin de stimu­ ler la natalité et de réduire les inégalités sociales, le Parlement a promulgué une loi obligeant les garderies à offrir leurs services de garde à un prix maximum de 7 couronnes par jour. À partir du barème de l’offre et de la demande du tableau cidessous, répondez aux questions suivantes : Marché du service de garde à l’Ile-du-Prince Prix (en couronnes)

Quantité demandée (caisses de 12 bouteilles)

Quantité offerte (caisses de 12 bouteilles)

6 7 8 9 10

400 300 200 100 0

0 100 200 300 400

a) Avant la promulgation de la loi, quelle était la quantité d’équilibre de places en garderie et quel était le prix du service ? Calculez le sur­ plus du consommateur, le surplus du produc­ teur, le surplus total et, le cas échéant, la perte sèche. b) Après la promulgation de la loi, quelle est la quantité d’équilibre de places en garderie et quel est le prix du service ? Calculez le surplus du consommateur, le surplus du producteur, le surplus total et, s’il y a lieu, la perte sèche. c) S’agit-il d’une loi instituant un prix plancher ou bien un prix plafond ? Y a-t-il un surplus ou une pénurie ? Le cas échéant, calculez l’écart.


CHAPITRE

04 LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT

C

haque jour au Canada, des milliers de biens sont produits. Comment peut-on mesurer toute cette activité économique ? L’une des

mesures les plus connues est, sans aucun doute, le produit intérieur brut, ou PIB. Le PIB est la mesure la plus utilisée par les économistes.

Dans ce chapitre, nous verrons : Ce que mesure le PIB. Comment évaluer le PIB.

Comment interpréter le PIB. L’importance du PIB réel dans nos vies.


90

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

SIMON KUZNETS (1901-1985) La comptabilité nationale n’a pas toujours existé. En réalité, ce n’est que vers les années 1930, avec les travaux de SIMON KUZNETS, que l’on commence à s’intéresser à cette question. Simon Kuznets était un économiste américain d’ori­gine russe. Il a enseigné cette matière à l’Université de Pennsylvanie, à l’Université Johns Hopkins et à l’Université Harvard. Il fut le quatrième lauréat, en 1971, du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel.

P

IB signifie produit intérieur brut. Il correspond au total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays (ou d’un territoire). À titre d’exemple, imaginons une économie où il n’y aurait qu’un seul bien, dont la production se limiterait à 10 unités et où chaque unité serait vendue 4 $. Le PIB de cette économie pour ce bien serait de 40 $, soit le prix de chaque unité du bien multiplié par la quantité. Le PIB est une variable de type flux (par opposition à une variable de type stock). Une variable de type flux est une variable qui n’est significative que pour une période de temps déterminée. Notamment, si quelqu’un voulait connaître votre revenu, il serait essentiel de lui préciser votre revenu pour une période de temps définie (semaine, mois ou année). Si vous ne faites état que de votre revenu, par exemple 4 000 $, il ne saura pas si vous voulez dire 4 000 $ par année, par mois ou par semaine. Une variable de type stock est une variable qui est significative à un moment précis dans le temps. La masse monétaire canadienne est une variable de type stock. Si quelqu’un voulait connaître le montant de la masse monétaire, il ne serait pas nécessaire de faire mention d’une période déterminée. Nous ne dirions pas que la masse monétaire est de 250 milliards de dollars par semaine, mois ou année. Nous dirions tout simplement que la masse monétaire est de 250 milliards de dollars.

© The Nobel Foundation

04

4.1 LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT

QU’EST-CE QUI DIFFÉRENCIE LE PIB DU PNB ?

Produit intérieur brut (PIB) Total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays, d’une province ou d’une région. Variable de type flux Variable qui n’est significative que pour une période donnée. Le PIB est une variable de type flux. Variable de type stock Variable qui n’est significative qu’à un moment précis. Produit national brut (PNB) Total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année par les citoyens d’un pays, quel que soit leur lieu de résidence.

Le PNB, qui signifie produit national brut, est une mesure économique qui s’apparente au PIB. Le PNB représente le total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année par les citoyens d’un pays. Bien que le PIB et le PNB soient assez semblables, il existe une importante différence entre eux. Le PIB mesure les biens et services produits dans les limites géographiques d’un pays ou d’un territoire, peu importe qui les a produits, alors que le PNB mesure les biens et services produits par les citoyens d’un pays, quel que soit leur lieu de résidence dans le monde. Par exemple, si un citoyen européen réside au Canada et qu’il y produit des vêtements, la valeur marchande totale de ces vêtements fera partie du PIB, parce que le citoyen européen a fabriqué ces vêtements au Canada. Cependant, ces vêtements ne feront pas partie de notre PNB, tout simplement parce que le citoyen européen n’est pas un citoyen canadien. Par ailleurs, si un citoyen canadien produit des automobiles en France, la production de ces automobiles ne fera pas partie de notre PIB, parce qu’elles n’ont pas été produites au Canada. Toutefois, ces automobiles feront partie de notre PNB, parce qu’elles ont été produites par un citoyen canadien. Il va sans dire que les exemples que nous venons de présenter ne servent qu’à illustrer des concepts. La réalité est en fait beaucoup plus complexe. Ainsi, le Canadien qui fabrique des automobiles en France n’est pas seul pour réaliser ce travail. La partie attribuable au Canadien correspond uniquement au revenu qu’il reçoit et qu’il rapatrie au Canada. De même, une entreprise européenne installée au Canada embauche des travailleurs canadiens, dont la production sera calculée dans notre PIB et notre PNB. Seuls les revenus des Européens expédiés en Europe seront comptabilisés dans le PNB européen. En résumé, pour le PIB, c’est la situation géographique qui importe et non la citoyenneté, alors que pour le PNB, c’est la citoyenneté qui entre en ligne de compte et non la situation géographique. Au Canada, depuis 1986, on se sert officiellement du PIB pour évaluer la production du pays.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

91

QUE SIGNIFIE « TOTAL DE LA VALEUR MARCHANDE » ? La définition du PIB comporte les termes « total de la valeur marchande ». Qu’entend-on par cette expression ? On réfère à la valeur monétaire des biens et services aux prix courants. Par exemple, supposons que 10 unités d’un bien sont produites et vendues au prix de 3 $ l’unité. Le total de la valeur marchande de ce bien sera de 30 $, soit le prix du bien multiplié par la quantité produite et vendue. C’est pourquoi on désigne parfois le PIB par PIB aux prix courants ou en dollars courants, mais le plus souvent, par PIB nominal.

POURQUOI NE TENIR COMPTE QUE DES BIENS FINIS ? Dans la définition du PIB, on entend par bien fini un bien qui est entre les mains de l’utilisateur final ou ultime. Par opposition, il y a les biens intermédiaires, qui ne sont pas encore entre les mains de l’utilisateur final. Par exemple, l’automobile que vous achetez est un bien fini. Lors de la production de celle-ci, l’entreprise productrice a dû acheter des matériaux : acier, verre, caoutchouc, plastique, etc. Ces biens sont appelés « biens intermédiaires » : ce sont des intrants dans la production du bien fini (dans ce cas, l’automobile). Le produit intérieur brut ne prend en compte que des biens et services finis. Statistique Canada, dans son calcul du PIB, tient à ne pas calculer les mêmes biens plus d’une fois, car cela entraînerait une erreur de double comptage.

Bien fini Bien qui est entre les mains de l’utilisateur final. Bien intermédiaire Bien qui constitue un intrant dans la production d’un bien fini. Double comptage Le fait de calculer le même bien plus d’une fois dans le PIB.

04

Pour illustrer cette erreur, supposons qu’un livre soit un bien fini et que du papier, de l’encre et de la colle soient nécessaires pour le fabriquer (ce sont des biens intermédiaires). Ce bien fini, le livre, est vendu pour la somme de 20 $ et les biens intermédiaires, c’est-à-dire le papier, l’encre et la colle, sont vendus respectivement à 10 $, à 6 $ et à 4 $. Si nous calculons la valeur marchande du livre ainsi que la valeur marchande de chacun des biens intermédiaires, cela équivaudrait à calculer deux fois la valeur des biens intermédiaires. En d’autres termes, cela correspondrait à faire ceci (façon erronée de calculer le PIB, car l’erreur n’est pas évidente) : 20 $ 10 $ 6 $ 4 $ 40 $

Par ce procédé, nous comptons deux fois les biens intermédiaires. Comme la valeur marchande du livre correspond à la somme de la valeur marchande du papier, de l’encre et de la colle, le total de l’opération représente deux fois celui de la valeur du livre. Afin d’éviter le double comptage, Statistique Canada calcule le PIB d’une économie en ne s’appuyant que sur le total de la valeur marchande des biens et des services produits et finis au cours d’une année. Dans notre exemple, il s’agit de la valeur marchande du livre, c’est-à-dire 20 $.

LES OMISSIONS DU PIB Le PIB ne tient pas compte de tous les échanges économiques. Ces omissions peuvent aller de la vente de voitures d’occasion à des transactions illégales de drogues. Examinons quelques-unes de ces situations.

4938634 © Vasily Smirnov/Shutterstock

Valeur marchande du livre Valeur marchande du papier Valeur marchande de l’encre Valeur marchande de la colle

La valeur marchande de votre manuel d’économie entre dans le calcul du PIB ; il y aurait erreur de double comptage si on additionnait aussi la valeur des composants utilisés pour le fabriquer.


92

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

Les biens et services hors marché Si une famille engage un individu par les petites annonces d’un journal pour cuisiner et faire le ménage, ce service sera comptabilisé dans le PIB. Cependant, si ce sont des membres de la famille qui effectuent ces mêmes tâches, la valeur de leurs services ne sera pas comptabilisée dans le PIB. Dans le premier cas, un service est vendu et acheté à un prix déterminé dans le cadre du marché. Dans le second cas, le service n’a pas de prix et il n’a donc pas cours dans le cadre du marché. Certains biens hors marché sont compris dans le PIB. Par exemple, le PIB tient compte de la valeur marchande des aliments produits sur la ferme et consommés par les producteurs.

Les activités souterraines1

78308230 © oliveromg/Shutterstock

04

Les activités souterraines sont des activités légales, mais pas légalement déclarées, ou des activités illégales. Par exemple, il est tout à fait légal de garder des enfants. Mais, si la transaction n’est pas déclarée, on dit que cette activité est souterraine. Ce genre de transaction n’est pas comptabilisé dans le PIB, car il n’existe pas de données pour les évaluer. Il n’y a pas de recensement officiel sur des activités légales que des individus jugent préférable de ne pas révéler au gouvernement. Il est possible qu’ils ne veuillent pas payer de taxes sur les revenus qu’ils ont reçus – un but plus facilement réalisable, s’il n’existe aucune preuve écrite du revenu gagné – ou ils peuvent tout simplement ne pas vouloir déclarer ce revenu. Les biens et services illégaux ne sont pas comptabilisés dans le PIB, car, encore une fois, il n’existe pas de données pour mesurer ces transactions. Il n’existe en effet aucun recensement officiel sur la vente de drogues illégales, les paris illégaux ou la prostitution. Il est tout à fait légal de garder des enfants, mais si la transaction n’est pas déclarée, on dit que cette activité est souterraine… Dans ce cas, elle n’est pas comptabilisée dans le PIB.

La vente de biens usagés Le PIB est la mesure de la production courante (c’est-à-dire qui se réalise pendant l’année courante). La vente d’une voiture d’occasion ne peut, par exemple, faire partie des statistiques de l’année en cours, puisque la voiture avait déjà été comptabilisée dans le PIB lors de sa production. Néanmoins, les services d’un mécanicien ou d’un vendeur seront, eux, comptabilisés, puisqu’il s’agit là d’une nouvelle production.

Les transactions financières Les échanges d’actions et d’obligations ne sont pas pris en compte dans le PIB parce qu’ils ne représentent pas une production de nouveaux biens, mais plutôt un échange d’avoirs (actions ou obligations en échange d’argent). Par contre, le service rendu par un courtier sera comptabilisé dans le PIB de l’année courante puisqu’il s’agit de la production d’un service.

Les paiements de transfert gouvernementaux Les paiements de transfert du gouvernement (comme les prestations d’aide sociale et les pensions de vieillesse) ne sont pas comptabilisés dans le PIB, parce qu’ils ne constituent pas un paiement remis à des individus pour une production courante. 1. On a choisi l’expression « activités souterraines », mais il existe aussi d’autres termes pour décrire ce type d’économie : activités irrégulières, cachées, non enregistrées, non officielles, parallèles, inobservées, clandestines, secondes, dans l’ombre, au noir.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

93

Le temps libre Au Canada, au cours du 20e siècle, la durée de la semaine de travail a considérablement diminué, signalant ainsi que les individus ont consacré davantage de temps aux loisirs. Le PIB ne tient cependant pas compte des données sur le temps libre consacré aux loisirs.

Plateforme de forage Deepwater Horizon en feu, le 21 avril 2010, dans le golfe du Mexique. Son explosion, la veille, a donné lieu à une marée noire sans précédent. La fuite n’a pu être colmatée que le 19 septembre 2010. Les nuisances par l’activité économique ne sont pas prises en compte dans le PIB et dans la mesure de notre bien-être économique global.

Les nuisances engendrées par la production de biens La croissance économique entraîne souvent des nuisances. Ainsi, la production d’automobiles, de meubles ou d’acier entraîne souvent la pollution de l’air ou de l’eau, ce qui est considéré comme une nuisance par la plupart des gens. (Rappelez-vous qu’au chapitre 1, nous disions qu’une nuisance représente tout ce qui entraîne la désutilité chez un individu.) Le PIB compte les biens et les services, mais il ne considère aucunement la pollution de l’air et de l’eau, surestimant ainsi, selon certains économistes, notre « bien-être économique global ».

La nature des biens produits © U.S. Coast Gard

Tous les biens et services sont comptabilisés, peu importe s’ils contribuent ou non au bien-être de la population. Ainsi, dans le calcul du PIB, une mitraillette est considérée au même titre que de la nourriture. Or, nous pouvons penser que les mitraillettes ne procurent pas vraiment un bienêtre à la population.

LE PIB PAR HABITANT OU PER CAPITA

PIB (en milliards de dollars américains)

PIB par habitant (en dollars américains)

Luxembourg

41

82 600

Norvège

255

54 600

États-Unis

14 660

47 200

Australie

882

41 000

Canada

1 330

39 400

Japon

4 310

34 000

France

2 145

33 100

Corée du Sud

1 459

30 000

Russie

2 223

15 900

Chine

10 090

7 600

FIGURE 4.1 PIB et PIB par habitant, pays sélectionnés, 2010.

Source : CIA, World Factbook, www.cia.gov

Pays

57747931 © Lazar Mihai-Bogdan/Shutterstock

Si nous divisons le PIB d’un pays par le nombre d’habitants, nous obtenons le PIB par habitant ou per capita. Par exemple, si le PIB d’un pays est d’environ 1 450 milliards de dollars et la population de ce pays est d’environ 32,6 millions de personnes, le PIB par habitant est de 44 479 $. La figure 4.1 présente le PIB (en milliards de dollars américains) et le PIB par habitant (en dollars américains) de quelques pays sélectionnés.

Le Luxembourg est un tout petit pays avec un tout petit PIB, mais c’est là que nous trouvons le PIB par habitant le plus élevé.

Pour en savoir plus sur le PIB des pays concernés consultez CIA, The World Factbook (https://www.cia. gov/library/publications/theworld-factbook/index.html).

04


94

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

LE PIB TOTAL OU LE PIB PAR HABITANT PERMET-IL DE MESURER LE BONHEUR ET LE BIEN-ÊTRE ?

58086565 © Patrizia Tilly/Shutterstock

Vous pouvez obtenir plus d’information au sujet de la mesure du bonheur en consultant le site www.indicedebonheur.com.

Les gens qui vivent dans un pays ayant un PIB plus élevé ou un PIB par habitant (PIB divisé par la population) plus élevé sont-ils plus heureux que les gens qui vivent dans un pays ayant un PIB ou un PIB par habitant plus bas ? Nous ne pouvons répondre à cette question, car le bien-être et le bonheur sont des réalités subjectives. Une personne qui possède plus de biens peut être plus heureuse qu’une autre qui en possède moins, mais il est aussi possible que ce ne soit pas le cas. Une personne qui a peu de biens, mais beaucoup de loisirs, qui vit dans un air peu pollué et qui mène une vie reposante peut, sans doute, être tout aussi heureuse, davantage même qu’une personne qui possède beaucoup de biens, mais qui bénéficie rarement de loisirs et qui vit dans un environnement pollué et stressant. Nous abordons cette question afin de vous mettre en garde contre le danger d’une mauvaise interprétation des données du PIB. Les chiffres du PIB sont utiles pour obtenir et estimer les capacités de production d’une économie, mais ils ne sont, certes, nullement représentatifs du bonheur et du bien-être des gens. Par ailleurs, en novembre 2006, un Québécois, M. Pierre Côté, a proposé une véritable mesure de bonheur.

04 Le bonheur est difficile à mesurer. Le PIB ne peut nous renseigner sur le bonheur de cette famille.

4.2 DEUX FAÇONS DE CALCULER LE PIB

S

tatistique Canada calcule le produit intérieur brut du pays par le biais de deux méthodes que nous nommons : l’approche par les dépenses et l’approche par les revenus. Pour obtenir les données concernant le PIB du Canada, consultez la figure 4.8 de la page 108.

L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES Les économistes divisent l’économie en quatre secteurs : le secteur des ménages, le secteur des entreprises, le secteur du public et le secteur extérieur. Chacun de ces secteurs achète des biens et des services. On nomme les dé­penses du secteur des ménages : consommation ; du secteur des entreprises : investis­sements bruts ou simplement investissements ; du secteur public ou gouvernemental : dépenses publiques ; et enfin du secteur de l’extérieur : exportations nettes.

Le secteur des ménages : la consommation Consommation Dépenses d’un ménage pour des biens de consommation.

La consommation (C ) englobe les dépenses pour des biens durables, les dépenses pour des biens non durables et les dépenses pour les services. Les biens durables sont des biens dont la longévité devrait dépasser un an, comme c’est le cas pour un réfrigérateur, une cuisinière ou une automobile. Les biens non durables sont des biens dont la durée est inférieure à un an, comme dans le cas des aliments. Les services sont ce que l’on pourrait appeler des « biens » intangibles, comme l’entretien d’une pelouse, la réparation d’une automobile et les divertissements.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

95

Le secteur des entreprises : les investissements bruts Les investissements bruts (souvent identifiés par I pour investissements) correspondent principalement à l’achat de biens productifs par des entreprises et des gouvernements. Les biens productifs sont des usines, de la machinerie ou du matériel servant à la production de biens et services. À ces biens productifs, il faut ajouter l’achat de maisons neuves. Même s’il s’agit d’une dépense réalisée par des particuliers, l’achat de maisons neuves est comptabilisé dans l’investissement. On parle alors d’investissement résidentiel ou de construction résidentielle. Enfin, l’investissement comprend également les investissements dans les inventaires (ou dans les stocks). Cette catégorie regroupe les biens fabriqués une année mais vendus une autre année. Par exemple, si une voiture de 20 000 dollars produite en décembre 2011 n’est vendue qu’en janvier 2012, cette somme de 20 000 dollars sera inscrite dans le PIB de 2011, dans la catégorie investissement dans les inventaires. Ensuite, lorsque la voiture est vendue, elle est comptabilisée dans la consommation de 2012. Mais, comme elle a déjà été comptabilisée dans la production de 2011 et pour ne pas la compter deux fois, il faudra la soustraire des inventaires. La valeur des investissements dans les inventaires peut donc être positive ou négative. Elle est positive si, à la fin de la période, nous avons plus de biens invendus. En revanche, elle est négative si, à la fin de la période, nous avons vendu plus de biens que nous en avons produits.

Le secteur gouvernemental : les dépenses publiques courantes

Investissements bruts (ou investissements) Somme de tous les achats de biens d’équipement par des entreprises ou des gouvernements, auxquels s’ajoutent les variations des inventaires des entreprises et les achats de maisons neuves. Investissements dans les inventaires (ou dans les stocks) Variations dans les inventaires de biens invendus. Dépenses publiques courantes (ou dépenses gouvernementales) Comprennent les achats de biens et de services des différents paliers de gouvernement (fédéral, provincial, municipal). Paiements de transfert du gouvernement

On calcule dans les exportations tous les biens vendus ailleurs dans le monde. Dans ce cas, il n’est pas important de savoir s’il s’agit d’un bien fini ou non. Dès qu’il quitte le territoire, il est comptabilisé dans le PIB. Le même principe s’applique pour les importations. Dès qu’un produit entre dans une économie, il est comptabilisé dans le PIB. Nous reviendrons sur ce point dans la prochaine section.

80006344 © Tyler Olson/Shutterstock

Les dépenses publiques courantes (ou dépenses gouvernementales), habituellement identifiées par G pour achats du gouvernement, comprennent les achats de biens et services qui ont été effectués par les différents paliers de gouvernement (fédéral, provincial, municipal). On inclut également la valeur de la production gouvernementale qui n’a pas été vendue sur le marché. Par exemple, la valeur de la production de votre professeur d’économie est égale au salaire qu’il reçoit. Les paiements de transfert du gouvernement, qui constituent des paiements non versés en retour de biens ou de services, ne sont pas inclus dans les dépenses publiques. Les prestations d’aide sociale et de pension de vieillesse sont deux exemples de paiements de transfert ; ni l’un ni l’autre ne représentent un paiement pour des efforts réels de production.

Le secteur extérieur : les exportations nettes

04

Paiements qui ne sont pas versés en retour de biens ou de services ; ils ne sont pas inclus dans les dépenses publiques.

Les soins médicaux font partie des dépenses publiques.


96

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

Exportations nettes Les exportations moins les importations. Exportations Dépenses totales provenant de l’exté­rieur du pays pour des biens et services fabriqués à l’intérieur du pays. Importations

Les exportations nettes sont égales aux exportations (X) moins les importations (M). Les exportations nettes peuvent être positives ou négatives. Si les exportations nettes sont positives, elles sont plus importantes que les importations ; si elles sont négatives, les importations sont plus importantes que les exportations.

LA DIVERGENCE STATISTIQUE Le PIB peut se calculer de deux façons. En théorie, les deux façons engendrent un seul et même résultat. Malheureusement, la réalité statistique entraîne inévitablement des écarts. Pour corriger ces différences, Statistique Canada divise l’écart en deux, puis additionne une moitié au résultat le plus bas et soustrait l’autre moitié du résultat le plus élevé. Cet ajustement se fait par l’utilisation de la rubrique divergences statistiques. Dans le cas présent, si la divergence statistique est de 20,4 milliard de dollars dans l’approche des dépenses, elle sera nécessairement de 10,4 milliard de dollars avec l’approche des revenus.

Dépenses totales à l’intérieur du pays pour des biens et services fabriqués à l’extérieur du pays.

CALCULER LE PIB AVEC L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES L’approche par les dépenses pour calculer le PIB représente la somme des dépenses ou des achats de biens et de services finis, effectués par les quatre secteurs de l’économie (voir figure 4.2). Il est possible que vous vous demandiez alors pourquoi la définition précédente du PIB ne faisait pas mention de dépenses ou d’achats de biens et de services finis. C’est que nous avions plutôt défini le PIB comme total de la valeur marchande de tous les biens et services produits dans une année à l’intérieur d’un territoire.

04

La différence de définitions se dissipe facilement une fois que nous comprenons que tout ce qui est produit, mais qui n’est pas vendu (aux consommateurs) est, rappelez-vous, « acheté » par l’entreprise qui l’a produit. Donc, nous pouvons calculer le PIB en faisant la somme des achats effectués par les quatre secteurs de l’économie. Le PIB est égal à la consommation (C ) à laquelle sont ajoutés les investissements (I ), les dépenses publiques (G), et les exportations nettes (X 2 M) et la divergence statistique. PIB 5 C 1 I 1 G 1 (X 2 M) 1 DS

PIB

Consommation

Biens durables

Services

Biens non durables

Dépenses publiques

Investissements

Fixes

Achats de moyens de production

Fédéral

Inventaires

Municipal

Provincial

Divergence statisque Exportations nettes

Exportations

Importations

Achats de maisons neuves

FIGURE 4.2 L’approche par les dépenses pour mesurer le PIB

Les dépenses qui servent à mesurer le PIB sont la consommation, l’investissement, les dépenses publiques et les exportations nettes. Cette figure montre ce que comprend chacune de ces dépenses.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

97

PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS Une comparaison interprovinciale

Colombie-Britannique

214 605

46 625

Alberta

278 490

73 834

Saskatchewan

63 363

59 642

Manitoba

55 391

44 261

Ontario

641 066

47 991

Québec

332 333

41 608

Nouveau-Brunswick

30 576

40 541

Nouvelle-Écosse

37 471

39 614

Île-du-Prince-Édouard

5 177

36 092

Terre-Neuve et Labrador

28 906

56 530

1 696 600

49 174

Canada

Source : Site de l’Institut de la statistique du Québec, Comparaisons interprovinciales, février 2011. http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/econm_finnc/conjn_econm/TSC/index.htm

FIGURE 4.3 Comparaison interprovinciale pour 2011

L’APPROCHE PAR LES REVENUS Jusqu’à maintenant, nous avons calculé le PIB en additionnant simplement la consommation, les investissements, les dépenses publiques et les exportations nettes. En résumé, le PIB représente le total des dépenses ou des achats de ces quatre secteurs de l’économie plus la divergence statistique. Maintenant, considérons ceci : lorsqu’une personne dépense un dollar (pour acheter de la gomme), une autre personne gagne un dollar de revenu. En somme, si les achats totalisent 500 $, le revenu total sera de 500 $ et si les achats totalisent 10 millions de dollars, le revenu total sera de 10 millions de dollars, etc. Il s’ensuit que, si nous pouvons calculer le PIB par la somme des achats des quatre secteurs de l’économie, nous devrions aussi être en mesure de calculer le PIB en faisant la somme des revenus gagnés provenant de différentes ressources ou différents facteurs de production dans l’économie (la terre, le travail, le capital, l’entrepreneuriat). La figure 4.4 (voir page suivante) montre que, dans une économie simplifiée, le PIB calculé par la somme des achats des quatre

27300016 © Bruce Rayn or/Shutt

PIB par habitant (en dollars)

Complexe pétrochimique à Fort McMurray, au nord de l’Alberta.

04 er/Shutterstock

PIB (en milliards de dollars)

42470482 © Denis Rog

Province ou territoire

erstock

Il est possible de calculer le PIB pour n’importe quel territoire. La figure 4.3 présente le PIB total et le PIB par habitant de chaque province en 2011. L’Ontario était la province qui avait le plus important PIB en 2011, 641 milliards de dollars. Le Québec se classait au deuxième rang avec 332 milliards de dollars. Mais, encore une fois, les chiffres sont parfois trompeurs. Il serait plus juste d’examiner le PIB par habitant pour avoir une bonne vision de la situation économique des différentes provinces. De cette façon, il est évident que PRÈS DE PRla ÈSprovince DE CHEZ CHqui EZseVOUS Vtire OUleSmieux d’affaire est l’Alberta, avec un PIB par habitant de 73 834 $. Soit, 32 228 $ de plus qu’au Québec.

Barrage Manic 5 sur la Côte-Nord du Québec.


98

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

secteurs de l’économie est égal au PIB calculé par la somme du revenu gagné par les propriétaires des différentes ressources. Pour une économie plus complexe, des modifications importantes s’ajoutent (nous le verrons plus loin). Expliquons d’abord la terminologie utilisée dans l’approche par les revenus.

Économies extérieures Exportations

Impo Importations ort

Marchés des produits

Consommation n

O

Achats (ou dépenses)

D

PIB déterminé ici

Dépenses publiques Investissements

04 Gouvernement

ENTREPRISES

MÉNAGES

Marchés des ressources Paiement des ressources

O

Revenu total

D

FIGURE 4.4 Le flux circulaire : Dans une économie simplifiée, la somme des achats (dépenses) équivaut à la somme des revenus

Le schéma présente une économie composée de quatre secteurs : les ménages, les entreprises, le gouvernement et les économies extérieures. Chaque secteur achète des biens et des services. La somme de ces achats correspond au PIB [PIB 5 C 1 I 1 G 1 (X 2 M)]. • Les achats (dépenses) effectués sur le marché des produits circulent vers les entreprises (flèche mauve). • Les entreprises utilisent alors cet argent pour acheter des ressources sur les marchés des ressources (flèche bleu foncé). Autrement dit, cet argent circule en direction des propriétaires (fournisseurs) de la terre, du travail, du capital et de l’entrepreneuriat. • La somme de ces paiements versés aux ressources correspond au total des revenus qui circulent en direction des ménages (flèche bleu pâle). • Dans cette économie, les entreprises n’ont ni importations, ni exportations. Évidemment, dans la réalité, on peut penser qu’il en va autrement. • Dans cette économie simplifiée, où il y a des omissions, la somme des achats (dépenses) est la même que la somme des revenus. Comme le total des achats (dépenses) est égal au PIB et que le total des achats est égal au total des revenus, il s’ensuit que le PIB équivaut à la somme des revenus.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

Plutôt que de calculer ce que nous appelons les revenus totaux, Statistique Canada calcule le revenu intérieur et le revenu national. Le revenu intérieur est le total des revenus gagnés par les citoyens et les entreprises à l’intérieur des frontières d’un pays. (Il est donc associé au PIB.) Le revenu national est le revenu total gagné par les citoyens et les entreprises canadiens, peu importe où les citoyens résident et où les entreprises sont situées. (Il est aussi associé au PNB.) En comptabilité nationale, le revenu intérieur équivaut à la somme des loyers, des salaires, des intérêts et des bénéfices qui correspondent respectivement aux paiements versés aux ressources de la terre, du travail, du capital et de l’entrepreneuriat. Statistique Canada utilise cependant des termes plus précis pour désigner les paiements versés aux ressources : rémunération des salariés, bénéfices des sociétés avant impôts, bénéfices des entreprises publiques, intérêts et revenus divers de placements, revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole et revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris.

99

Revenu intérieur Total des revenus gagnés par les gens et les entreprises à l’intérieur des frontières d’un territoire. Revenu national Revenu total gagné par les citoyens et les entreprises du Canada, peu importe où les citoyens résident et où les entreprises sont situées.

La rémunération des salariés Elle comprend les salaires payés aux employés, auxquels s’ajoutent les cotisations des employeurs aux régimes de retraite et des avantages sociaux, la valeur monétaire des avantages complémentaires, les pourboires et les vacances payées.

04

La rémunération des salariés est la plus importante composante du revenu national. Au Canada, elle se chiffrait à 852,1 milliards de dollars en 2010. Pour plus de données, voir la figure 4.6, p. 101.

Les bénéfices des sociétés avant impôts Ils englobent tous les revenus gagnés par les actionnaires de sociétés. Ils se répartissent comme suit : une part de ces bénéfices est versée aux actionnaires sous forme de dividendes, une autre est conservée dans l’entreprise pour financer les investissements (ce sont les bénéfices non distribués ou les bénéfices non répartis) et une dernière part sert à payer les impôts sur les bénéfices de la société. La portion des bénéfices utilisée pour payer les impôts sur les bénéfices de la société est calculée comme un revenu « gagné » par les ménages, même si les ménages ne reçoivent pas ce revenu.

Les revenus des agriculteurs représentent une part relativement importante du PIB canadien.

Les bénéfices des entreprises publiques Il s’agit tout simplement des revenus engendrés par les entreprises qui appartiennent aux différents gouvernements.

Les intérêts et revenus divers de placements Il s’agit du revenu d’intérêts reçu par les ménages et les administrations publiques avant impôts. Cela concerne également les bénéfices des entreprises publiques.

Ce revenu comprend, principalement, les ventes de produits agricoles et la valeur imputée de la production agricole consommée par l’agriculteur.

Le revenu net des entreprises individuelles Il représente le montant gagné par les propriétaires d’entreprises individuelles et les travailleurs autonomes.

53293651 © pra_zit/Shutterstock

Le revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole


100

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

Le revenu intérieur Nous pouvons schématiser le revenu intérieur et ses composantes comme suit : Revenu intérieur 5 Rémunération des salariés 1 Bénéfices des sociétés avant impôts 1 Bénéfices des entreprises publiques 1 Intérêts et revenus divers de placements 1 Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole 1 Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris

DU REVENU INTÉRIEUR AU PIB : QUELQUES AJUSTEMENTS NÉCESSAIRES Nous pourrions nous attendre à ce que le PIB soit équivalent au revenu intérieur, parce que nous avons tendance à croire que chaque dollar dépensé représente le revenu de quelqu’un. Toutefois, lorsque nous consultons les chiffres du revenu intérieur et du PIB, nous constatons qu’ils ne s’équivalent pas. Pour qu’ils correspondent, il faudrait d’abord ajuster certains facteurs (voir figure 4.5). Nous verrons une liste de ces facteurs et les raisons pour lesquelles des rajustements s’imposent. Mais d’abord, observons de quelle façon on calcule le PIB avec l’approche par les revenus. Gardez bien en mémoire l’équation suivante ; elle vous sera utile au cours de la lecture de cette section.

04

PIB

5 Revenu intérieur 1 Impôts indirects 2 Subventions 1 Amortissements 1 Divergence statistique

PIB

Revenu intérieur

Rémunération des salariés

1

1

Impôts indirects

Bénéfices des sociétés avant impôts

1

2

Bénéfices des entreprises publiques

Subventions

1

1

Intérêts et revenu divers de placement

Amortissements

1

Divergence statistique

1

Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole

1

Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyer compris

FIGURE 4.5 L’approche par les revenus pour mesurer le PIB

Cette figure présente les composantes du revenu intérieur et les ajustements nécessaires pour mesurer le PIB par l’approche des revenus.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

101

Les impôts indirects Ils comprennent principalement les taxes d’accise, les taxes de vente et les taxes foncières. Ces impôts ne font pas partie du revenu intérieur parce qu’ils ne sont pas considérés comme un paiement à une ressource (la terre, le travail, etc.). On peut considérer ces impôts comme « de l’argent perçu par le gouvernement » et non comme un paiement à la terre, au travail, au capital ou à l’entrepreneuriat. Ces impôts indirects sont inclus dans l’achat de biens et de services (nous payons une taxe de vente lorsque nous achetons la plupart des biens), et ils sont, de ce fait, inclus dans le calcul du PIB par l’approche pour les dépenses. Pour cette raison, nous devons ajouter les impôts indirects au revenu intérieur.

PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS La figure 4.6 présente une synthèse des deux approches en termes de revenus et en termes de dépenses. En termes de revenus

En termes de dépenses

2009 Rémunération des salariés

2010

2009

2010

819,066

852,138

Dépenses personnelles

898,728

941,419

146,897

173,908

Dépenses publiques courantes

333,942

352,698

12,975

15,929

Investissement des administrations publiques

59,078

67,312

63,947

69,433

Revenu comptable net agricole

880

843

269,394 98,152

289,362 111,768

Revenu des entreprises individuelles

98,999

Ajustement de la valeur des stocks

2,541

Impôts moins subventions

163,634

173,145

Produit intérieur net

1,308,939

1,392,006

Amortissement

218,785

229,057

Divergence statistique

Produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché

1,527,258

1,621,529

Variation annuelle en pourcentage

Bénéfices des sociétés avant impôts Bénéfices des entreprises publiques

PRÈS PRIntérêts ÈS DE DEetCHEZ Crevenus HEZ VOUS VOUS de placements

– 465

– 4,5

105,767

843

466

6,2

Investissement fixe des entreprises • Total • Construction résidentielle • Non résidentiels – Total – Bâtiments – Machines et matériel

171,242 86,279 84,963

177,594 88,777 88,817

Stocks

– 8,180

2,017

Exportations

438,553

476,507

Importations

464,722

507,320

Divergence statistique

465

– 466

PIB aux prix du marché

1,527,258

1,621,529

Source : fondé sur Statistique Canada, « Tableaux 1.1-1 et 1.1-2, L’observateur économique canadien : Supplément statistique historique 2010-2011, n° au catalogue 11-210-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-210-x/2010000/tablelist-listetableaux 1-fra.htm

FIGURE 4.6 Produit intérieur brut du Canada, en termes de revenus et de dépenses (en millions de dollars)

Q:

Quelle est la valeur des exportations nettes en 2010 ? Que représente le – 8,180 au niveau des stocks en 2009 ? Quelles sont les principales sources de l’augmentation du PIB de 2009 à 2010 ?

04


102

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

Les subventions Les subventions ne sont pas des rémunérations de facteurs de production, même si elles sont calculées dans le revenu intérieur. Quand quelqu’un reçoit son revenu, l’argent provient sûrement de la vente d’un produit. Dans ce cas, le revenu représente la valeur de la production. Mais si le revenu provient d’une subvention, il ne correspond à aucune valeur de production. Ne pas soustraire les subventions équivaudrait à surestimer la valeur de ce qui a été produit.

L’amortissement Au cours du processus de production, certains biens d’équipement sont soumis à l’usure naturelle, à la désuétude ou à la destruction accidentelle (par exemple, un bris de machinerie impossible à réparer). On nomme amortissement (ou dépréciation) le coût de remplacement de ces biens d’équipement. Si nous additionnons l’amortissement (ou la dépréciation) au revenu intérieur, nous obtenons une mesure de l’ensemble des revenus gagnés dans l’économie. Le revenu intérieur, à lui seul, n’englobe pas l’amortissement.

Amortissement (ou dépréciation) Coût de remplacement des biens d’équipement soumis à l’usure naturelle, à la désuétude ou à la destruction accidentelle.

La divergence statistique Comme nous l’avons vu en présentant le calcul du PIB par l’approche des dépenses, il peut arriver que le résultat diffère d’une méthode à l’autre. Il va de soi que cette différence ne peut provenir que de problèmes comptables. Comme nous le mentionnions plus tôt, pour corriger ces différences, Statistique Canada divise l’écart en deux, puis additionne une moitié au résultat le plus bas et soustrait l’autre moitié du résultat le plus élevé. Cet ajustement se fait par l’utilisation de la rubrique divergence statistique.

04

DANS DANS LA LA VIE VIE DE DE TOUS TOUS LES LES JOURS JOURS DANS LA DAN LA VIE V IE Afin deSbien comprendre le fonctionnement de la comptabilité DE DE TOUS TO US LES LEun S JOURS Jexemple OURSsimple. Imaginons une économie nationale, prenons qui ne comprend que trois entreprises. La première est une scierie Production

qui produit des planches, la seconde est une usine qui fabrique des meubles et la troisième est un commerce de meubles. Voici les transactions :

125

Si nous faisons la somme de toutes les ventes, nous arrivons à 670 dollars. Mais, est-ce là la va­ leur du PIB ? Évidemment, non. Il y a dans cette somme un cas de double comptage.

75

Voici le calcul du PIB à l’aide de nos deux méthodes.

200

Par les revenus : Rémunération des salariés 150 1 40 1 60 5 250 Profits 50 1 20 1 20 5 90 Total 340 dollars

Ventes Scierie

Rémunération des salariés Bénéfices

150 50

Total

200

Ventes à l’usine Exportation de bois Total

Usine (fabrication de meubles) Achat de bois à la scierie

125

Importation de vis

25

Rémunération des salariés

40

Bénéfices

20

Total

210

Ventes au détaillant Exportation de meubles

Total

180 30

Par les dépenses : Consommation 260 Exportations 75 1 30 5 105 Moins les importations 25 Total 340 dollars

210

Détaillant (vendeur de meubles) Achats à l’usine

180

Rémunération des salariés

60

Bénéfices

20

Total

260

Ventes aux consommateurs

Total

260

260

Q:

Montrez clairement la différence entre la valeur du PIB (340) et la somme de toutes les ventes (670). Pourquoi obtient-on deux résultats différents ?

Source : problème inspiré d’un exemple présenté par Statistique Canada, Guide des comptes des revenus et dépenses, n° 13-017 au catalogue.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

103

AUTRES MESURES COMPTABLES DU REVENU En plus du produit intérieur brut (PIB) et du revenu intérieur, il existe trois autres importantes mesures comptables du revenu : le produit intérieur net, le revenu personnel et le revenu disponible. On utilise souvent, en alternance, l’une des cinq mesures suivantes – le produit intérieur brut, le revenu intérieur, le produit intérieur net, le revenu personnel et le revenu disponible – pour connaître la production et les revenus gagnés dans une économie. Mais le PIB demeure la mesure la plus importante et la plus utilisée.

Le produit intérieur net Si nous utilisons l’approche par les dépenses pour calculer le PIB, nous additionnons la consommation, les investissements, les dépenses publiques et les exportations nettes. Les investissements (ou plus précisément les investissements bruts) comprennent les investissements fixes et les investissements dans les inventaires. Cependant, seule une portion des investissements fixes est utilisée pour remplacer les biens d’équipement usés ou désuets. Les investissements fixes ne sont pas utilisés pour la production de nouveaux biens. En résumé, les investissements bruts tiennent compte de l’amortissement. En soustrayant l’amortissement du PIB, nous obtenons le produit intérieur net (PIN). Le PIN mesure la valeur totale des nouveaux biens disponibles dans l’économie au cours d’une année donnée, une fois que les biens d’équipement usés ont été remplacés.

Produit intérieur net (PIN) Le PIB moins l’amortissement. Revenu personnel Portion du revenu que les particu­ liers reçoivent. Le revenu personnel est égal au revenu intérieur duquel on soustrait les bénéfices des sociétés non distribués et l’impôt sur les bénéfices des sociétés, mais auquel on ajoute les paiements de transfert. Revenu personnel disponible Portion du revenu personnel qui peut servir à la consommation ou à l’épargne. Il équivaut au revenu personnel après déduction des impôts sur le revenu des particuliers.

Produit intérieur net (PIN) 5 PIB 2 Amortissement

Le revenu personnel Il y a des revenus gagnés qui ne sont pas reçus tout comme il y a des revenus reçus qui ne sont pas gagnés. Un exemple de revenu gagné qui n’est pas reçu serait les bénéfices non distribués. Les actionnaires d’une société gagnent les profits non distribués, mais ils ne les reçoivent pas. Les bénéfices non distribués sont plutôt réinvestis dans la société. Un exemple de revenu reçu qui n’a pas été gagné serait les prestations d’aide sociale. Le revenu personnel correspond à la portion du revenu que les particuliers reçoivent. Il équivaut au revenu intérieur duquel on retranche les bénéfices non distribués (revenus gagnés, mais non reçus) ainsi que l’impôt sur les bénéfices des sociétés et auquel on ajoute les paiements de transfert (qui sont reçus, mais non gagnés).

Le revenu disponible La portion du revenu personnel qui peut servir à la consommation ou à l’épargne se nomme le revenu personnel disponible ou simplement le revenu disponible. Il correspond au revenu personnel après déduction de l’impôt sur le revenu des particuliers. On appelle parfois ce revenu « revenu après impôt ». Revenu disponible 5 Revenu personnel 2 Impôt sur le revenu des particuliers

© Sarah Naegels

Revenu personnel 5 Revenu intérieur 2 Bénéfices non distribués 2 Impôts sur les bénéfices des sociétés 1 Paiements de transfert

Le revenu disponible est celui que l’on peut effectivement dépenser ou épargner.

04


104

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Voici quelques composantes des comptes nationaux par les dépenses du Canada en 2002 : Composantes

Dollars courants (en milliards)

Dépenses personnelles en biens et services de consommation

656

Dépenses courantes des administrations en biens et services

224

Exportations de biens et services

479

Moins : importations de biens et services

428

Divergence statistique

1

Produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché

1 153

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

Source : fondé sur Statistique Canada, Tableau 380-0017, CANSIM, E-STAT, http://www5.statcan.gc.ca/ cansim/a01?lang=fra

a) Quelle est la valeur de la composante « investissements » ? b) Calculez les exportations nettes.

2 Voici quelques composantes des comptes nationaux au Canada en 2002 selon

04

les revenus et certains transferts aux particuliers :

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES Composantes Rémunération des salariés et revenu supplémentaire du travail

593

Bénéfices des sociétés avant impôts

135

Bénéfices des entreprises publiques

12

Intérêts et revenus divers de placements

47

1

Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris

74

Prestations d’assurance-emploi

13

Impôts moins subventions, sur les produits

84

Impôts moins subventions, sur les facteurs de production

54

Amortissement

158

Divergence statistique

–1

Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de

71109925 © Piotr Marcinski/Shutterstock

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES la production agricole

Un budget procure une bonne vue d’ensemble des revenus et des dépenses et permet aux individus et aux sociétés d’éviter les mauvaises surprises, les ennuis ou les déboires financiers.

Dollars courants (en milliards)

Source : fondé sur Statistique Canada, Tableaux 380-0016 et 384-009, CANSIM, E-STAT, http://www5. statcan.gc.ca/cansim/a01?lang=fra.

a) Calculez le PIB. b) Calculez le PIN.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

105

4.3 LE PIB RÉEL

C

ette section définit le PIB réel. Elle démontre comment le calculer et explique la façon dont il est utilisé pour mesurer la croissance économique d’un pays.

POURQUOI AVONS-NOUS BESOIN DU PIB RÉEL ? En 2009, le PIB canadien était de 1 527 milliards de dollars. Un an plus tard, en 2010, le PIB avait atteint 1 622 milliards de dollars. Évidemment, vous savez que le PIB de 2010 est supérieur au PIB de 2009. Mais, savez-vous pourquoi il l’est ? Pendant que vous réfléchissez à cette question, voyez l’exemple suivant qui présente le calcul du PIB pour une économie fictive ne comprenant qu’un seul bien. Imaginez que 10 unités d’un bien donné soient produites et que chacune d’elles soit vendue au prix de 10 $. Le PIB de cette économie sera donc de 100 $. PIB 5 10 $ 3 10 unités 5 100 $ Supposez maintenant que le PIB passe de 100 $ à 250 $. Qu’est-ce qui a causé cette augmentation ? C’est peut-être une hausse du prix de 10 $ à 25 $ :

04

PIB 5 25 $ 3 10 unités 5 250 $ C’est peut-être plutôt parce que la quantité produite a augmenté de 10 unités à 25 unités : PIB 5 10 $ 3 25 unités 5 250 $ Enfin, il est possible aussi que ce soit le résultat d’une combinaison d’une variation du prix et d’une variation des quantités produites. C’est-à-dire d’une augmentation du prix à 12,50 $ et d’une augmentation de la quantité produite de 10 unités à 20 unités : PIB 5 12,50 $ 3 20 unités 5 250 $ Pour évaluer l’état de santé d’une économie, les économistes doivent connaître les raisons pour lesquelles le PIB a augmenté. S’il augmente simplement parce que les prix ont augmenté, alors l’économie n’est pas en croissance. Pour qu’elle soit en croissance, il faut qu’il y ait plus de biens produits. Pour être certain que c’est la quantité produite qui a augmenté, il vaut mieux utiliser le PIB réel. Le PIB réel représente le PIB nominal rajusté aux variations de prix.

PIB réel Valeur de la production dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays, rajustée aux variations de prix. PIB nominal Valeur de la production dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays.

DU PIB NOMINAL AU PIB RÉEL Imaginons une économie où nous ne produisons que deux biens (un bien X et un bien Y).

Bien X

À partir de ces données, nous pouvons calculer le PIB nominal (en dollars) de la façon suivante : PIB 2010 5 (10 3 120) 1 (25 3 200) 5 1 200 1 5 000 5 6 200 PIB 2011 5 (12 3 125) 1 (26 3 225) 5 1 500 1 5 850 5 7 350 PIB 2012 5 (13 3 130) 1 (20 3 300) 5 1 690 1 6 000 5 7 690

Bien Y

2010

2011

2012

Prix (en $)

10

12

13

Quantité

120

125

130

Prix (en $)

25

26

20

Quantité

200

225

300

FIGURE 4.7 Données d’une économie fictive à

deux biens


106

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

La variation du PIB nominal peut résulter d’une variation de la production, d’une variation des prix, ou des deux. Mais pour évaluer l’état de santé d’une économie, nous devons nous concentrer sur la variation de la production, c’està-dire les quantités. Nous devons isoler les variations de quantités. C’est pourquoi nous devons utiliser le PIB réel qui représente la valeur de la production sans les variations de prix.

04

© Fonds Monétaire International

Du PIB réel en dollars constants au PIB réel en dollars enchaînés

La relance de l’économie n’est pas toujours simple à réaliser. Parlez-en à la directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde (1956-).

La question est maintenant de savoir comment éliminer les variations de prix. Première possibilité, nous pouvons calculer le PIB réel de la même manière que le revenu réel (voir la page 74). Le calcul est simple et consiste à diviser le PIB nominal par un indice de prix contenant les prix de tous les biens inclus dans le PIB. Dans ce cas, nous parlons de PIB réel en dollars constants. Mais, cette méthode n’est plus utilisée au Canada. En effet, depuis 2001, le PIB réel canadien n’est plus calculé en dollars cons­ tants, mais en dollars enchaînés. On utilise plutôt l’indice en chaîne de Fisher pour mesurer la production réelle. L’indice en chaîne de Fisher est une moyen­ne géométrique de deux autres indices. C’est un indice de quantité. Vous trouvez cela compliqué ? Pourtant, c’est relativement simple. Reprenons les données précédentes et voyons comment Statistique Canada calcule le PIB réel. Tout d’abord, il faut établir une période de référence. Dans notre exemple, supposons que nous options pour l’année 2010. C’est le PIB de 2010 qui sert de référence pour calculer le PIB réel des années suivantes. Pour l’année de référence, le PIB nominal est égal au PIB réel puisque c’est à partir des prix de cette année que se fait la comparaison.

Vers l’indice en chaîne de Fisher Pour commencer, calculons un premier indice correspondant à l’augmentation en pourcentage de la production calculée en utilisant les prix de l’année précédente. Évidemment, comme 2010 correspond à l’année de référence, il n’y a aucun changement. Nous obtenons :

Variation de 2010 à 2011 : Production au prix de 2010 en dollars de 2010 5 (10 3 120) 1 (25 3 200) 5 1 200 1 5 000 5 6 200 Production au prix de 2011 en dollars de 2010 5 (10 3 125) 1 (25 3 225) 5 1 250 1 5 625 5 6 875 Variation de 2011 à 2012 : Production au prix de 2011 en dollars de 2011 5 (12 3 125) 1 (26 3 225) 5 1 500 1 5 850 5 7 350 Production au prix de 2012 en dollars de 2011 5 (12 3 130) 1 (26 3 300) 5 1 560 1 7 800 5 9 360 L’indice se calcule en divisant la valeur de l’année la plus récente par la valeur de la production de l’année précédente. Donc, on obtient le premier indice pour la période 2010-2011 en divisant 6 875 par 6 200, ce qui nous donne 1,109, soit une variation de la production de 10,9 %. Le premier indice pour la période 2011-2012 se calcule en divisant 9 360 par 7 350, soit 1,273, ce qui correspond à une variation de la production de 27,3 %. Gardons ces résultats en mémoire ; nous en aurons besoin pour calculer l’indice en chaîne de Fisher.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

107

Ensuite, pour calculer le deuxième indice, nous recommençons les mêmes calculs en utilisant, non pas les prix de l’année précédente, mais ceux de l’année courante. Nous obtenons : Variation de 2010 à 2011 : Production au prix de 2010 en dollars de 2011 5 (12 3 120) 1 (26 3 200) = 1 440 1 5 200 5 6 640 Production au prix de 2011 en dollars de 2011 5 (12 3 125) 1 (26 3 225) = 1 500 1 5 850 5 7 350 Variation de 2011 à 2012 : Production au prix de 2011 en dollars de 2012 5 (13 3 125) 1 (20 3 225) = 1 625 1 4 500 5 6 125 Production au prix de 2012 en dollars de 2012 5 (13 3 130) 1 (20 3 300) = 1 690 1 6 000 5 7 690 Donc, le deuxième indice pour la période 2010-2011 est 1,107, ce qui corres­ pond à une variation de la production de 10,7 % et le deuxième indice pour la période 2011-2012 est de 1,256, soit une variation de 25,6 %. Encore une fois, nous utiliserons ces résultats pour calculer l’indice en chaîne de Fisher et estimer le PIB réel.

Calcul de l’indice en chaîne de Fisher Nous avons maintenant en main toutes les données pour calculer le PIB réel avec l’indice en chaîne de Fisher. Cet indice correspond à la moyenne géométrique des deux résultats que nous avons obtenus précédemment. Voici comment faire les calculs des indices de Fisher (F) : F 2010/2011 5 !1,109 3 1,107 5 1,108 F 2011/2012 5 !1,273 3 1,256 5 1,264 L’indice est enchaîné en multipliant les deux augmentations, d’où cette dénomination. Pour 2012, cet indice enchaîné est donc de : F 2012 5 1,108 3 1,264 5 1,401 Si nous avions une autre année, il suffirait de multiplier l’indice de cette autre année par le résultat déjà enchaîné, 1,401.

Calcul du PIB réel On calcule le PIB réel en dollars enchaînés en multipliant l’indice enchaîné de Fisher de l’année courante par le PIB nominal de l’année de référence. Dans notre exemple, nous obtenons donc les PIB réels en dollars enchaînés de 2010* suivants : PIB réel 2010 5 1,000 3 6 200 5 6 200 PIB réel 2011 5 1,108 3 6 200 5 6 869,6 PIB réel 2012 5 1,401 3 6 200 5 8 686,2 * Au moment d’écrire ce livre, Statistique Canada utlilisait l’année 2002 comme année de référence. Nous parlons donc de dollars enchaînés de 2002.

04


108

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

L’INDICE IMPLICITE DES PRIX Au-delà du calcul présenté plus haut, nous pouvons représenter le PIB réel d’une manière beaucoup plus simple : PIB réel 5 (PIB nominal 4 Indice implicite des prix) 3 100 Mais, attention, pour trouver l’indice implicite des prix (IIP), il faut connaître le PIB réel et le PIB nominal. L’IIP est égal au PIB nominal divisé par le PIB réel. Si nous reprenons notre exemple portant sur trois années, nous obtenons les indices implicites des prix suivants : IIP 2010 = 100 IIP 2011 = (7 350 ÷ 6 869,6) × 100 = 107,0 IIP 2012 = (7 690 ÷ 8 686,2) × 100 = 88,5 Les IIP trouvés découlent directement de la méthode en chaîne utilisée plus haut pour calculer le PIB réel (figure 4.7). C’est d’ailleurs pour cette raison que Statistique Canada parle de l’indice implicite de prix en chaîne du produit intérieur brut.

PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS

04

Le PIB réel dans la réalité Le calcul présenté plus haut se rapproche grandement de la méthode utilisée par Statistique Canada. Mais, dans la réalité, l’organisme fédéral ne possède pas l’information nécessaire pour appliquer cette méthode, puisqu’il ne détient pas vraiment

PIB nominal (en millions de dollars) 1994

770,873

PRÈS DE PRÈS1995 DE CHEZ CH EZ VOUS VOUS810,426

l’information quant aux quantités produites. Il faut alors utiliser le PIB nominal pour réaliser le calcul. (Nous parlons alors d’un indice de volume). Néanmoins, la méthode présentée dans ces pages demeure juste.

PIB réel (en millions de dollars enchaînés de 2002)

Indice implicite des prix (IIP) (indice-chaîne, 2002 5 100)

874,261

88,2

898,814

90,2

1996

836,864

913,364

91,6

1997

882,733

951,962

92,8

1998

914,973

990,968

92,3

1999

982,441

1,045,786

93,9

2000

1,076,577

1,100,515

97,8

2001

1,108,048

1,120,146

98,9

2002

1,152,905

1,152,905

100

2003

1,213,175

1,174,592

103,3

2004

1,290,906

1,211,239

106,6

2005

1,373,845

1,247,807

110,0

2006

1,450,405

1,283,033

113,0

2007

1,529,589

1,311,260

116,6

2008

1,603,418

1,320,291

121,4

2009

1,528,985

1,283,722

119,1

2010

1,624,608

1,324,992

122,6

Source : fondé sur Statistique Canada. « Tableaux 1,1-4 et 3,1 », L’observateur économique canadien : supplément statistique historique 2010-2011, n° au catalogue 11-210-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-210-x/2010000/tables-tableaux-fra.htm

FIGURE 4.8 Évolution du PIB nominal, du PIB réel et de l’indice implicite des prix en chaîne au Canada


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

109

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE Il y aura croissance économique au cours d’une année si le PIB réel de cette année est supérieur à celui de l’année précédente. La variation en pourcentage du PIB réel représente le taux de croissance économique. Il se calcule comme suit :

Croissance économique Augmentation du PIB réel d’une année à l’autre.

Variation du PIB réel en % 5 (PIB réelannée la plus récente 2 PIB réelannée la plus ancienne ) 3 100 PIB réelannée la plus ancienne Si la variation du pourcentage du PIB réel est négative, le pays n’a pas connu de croissance économique, mais plutôt un ralentissement économique ou une récession.

QU’EST-CE QU’UN CYCLE ÉCONOMIQUE ? Si le PIB réel « fait des montagnes russes » – monte et descend, remonte et redescend – on dit de l’économie qu’elle engendre un cycle économique. Les économistes en identifient habituellement sept phases. Nous les présentons ci-dessous ainsi qu’à la figure 4.9. •

1 Le sommet. Au sommet du cycle économique, le PIB réel est à son niveau le plus élevé, mais pour une période temporaire. À la figure 4.9, le PIB réel est à son sommet pour une période momentanée au point Q1 .

2 La contraction. C’est la période au cours de laquelle la croissance du PIB réel tend à ralentir. La variation est toujours positive, mais elle décroît continuellement.

La récession. Après deux trimestres consécutifs de déclin du PIB réel, on dit qu’il y a récession.

Le creux. Le point le plus bas atteint par le PIB réel, juste avant une remontée, se nomme le creux du cycle économique.

La reprise. Période pendant laquelle il y a accroissement du PIB réel ; elle débute au creux et se termine au même niveau que le premier sommet. Par exemple, à la figure 4.9, il y a reprise à partir du creux jusqu’à ce que le PIB réel soit à nouveau au point Q1 .

3

4

5

L’expansion. Elle s’appuie sur les augmentations du PIB réel après la reprise économique. À la figure 4.9, elle fait référence aux augmentations du PIB réel au-delà du point Q1 .

Le ralentissement. C’est une période au cours de laquelle la croissance du PIB réel tend à ralentir. La variation est toujours positive, mais elle décroît continuellement.

6

7

PIB réel (Q)

Ralentissement 7

Expansion 6 Sommet nt r Ré acti ce on ss io n

3

se

2 C o

pri

1

Re

Q1

Tendance établie de la croissance du PIB réel

Un cycle économique

5

Creux

4 Temps

Sommet

Co

ntr

Cycle économique Oscillations récursives (de haut en bas) du PIB réel.

04

La plupart des pays industrialisés et les organisations internationales tiennent des statistiques des principaux indicateurs économiques. Vous pouvez consulter : EUROSTAT (Union européenne) (epp.eurostat.ec.europa.eu) Indice relatif au bonheur (www.indicedebonheur.com) L’Institut de la statistique du Québec (www.stat.gouv.qc.ca) L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (France) (www.insee.fr/pib.html) Organisation des Nations Unies, Division de la statistique (unstats.un.org) Statistique Canada (www.statcan.ca/francais/nea-cen/ about/gdp_f.htm)

act

ion

FIGURE 4.9 Phases du cycle économique

Les phases qui composent le cycle écono­ mique sont : le sommet, la contraction, la récession, le creux, la reprise, l’expansion et le ralentissement. On mesure un cycle économique d’un sommet à l’autre.


110

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

Un cycle économique complet passe d’un sommet à l’autre. Il n’existe pas de cycle économique type : certains sont courts, d’autres s’échelonnent sur une très longue période.

VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Si l’indice implicite de prix annuel est de 122,6 au Canada en 2010 (2002=100), calculez le PIB réel à l’aide de la valeur du PIB nominal contenu dans le tableau de la question 1 de la page 104.

2 Le tableau suivant présente quelques données sur le PIB nominal (en euros courants), le PIB réel (en dollars constants) ainsi que sur le déflateur du PIB de la VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES Grèce pour la première décennie des années 2000.

Années

PIB nominal PIB réel Taux de IIP (en millions (en millions d’euros, croissance (2000 5 100) d’euros courants) 2002 5 100) économique (%)

2001

146,4

103,1

2002

156,6

106,6

2003 172,4 110,8 VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES

04

2004

185,3

162,4

2005

194,8

166,1

2006

211,3

174,7

2007

227,1

182,1

2008

128,7

184

2009

130,3

180,3

2010

133,7

172,2

Source : Adapté de ELSTAT, tableaux 1 à 3, The Greek Economy, 23 septembre 2011.

a) Calculez les valeurs manquantes. b) Calculez le taux de croissance économique. c) À l’aide d’un indicateur pertinent, tracez le cycle économique de la Grèce de 2006-2010 et commentez.

SOMMAIRE DU CHAPITRE Produit intérieur brut • Le produit intérieur brut (PIB) est le total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays ou d’un territoire. Le produit national brut (PNB) correspond au total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année par les citoyens d’un pays.

• Afin d’éviter un double comptage dans le calcul du PIB, on ne compte que les biens et services finis. • Le PIB ne tient pas compte de certains biens et services hors marché, des activités souterraines légales et illégales, de la vente de biens usagés, des transactions financières et des paiements de transfert. De plus, il n’est pas ajusté en fonction des loisirs ou des nuisances que la production peut parfois entraîner (comme la pollution).


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

Secteurs de l’économie • L’économie est composée de quatre secteurs : les ménages, les entreprises, le gouvernement et le secteur extérieur. Chaque secteur effectue des achats. On appelle les achats du secteur des ménages : consommation ; ceux du secteur des entreprises : investissements bruts ou simplement, investissements ; ceux du secteur gouvernemental : dépenses publiques ; et ceux du secteur extérieur : exportations nettes. • La consommation englobe les dépenses pour des biens durables et non durables ainsi que pour les services. • Les investissements correspondent à la somme des achats de biens d’équipement récemment produits ainsi qu’aux variations dans les inventaires et les constructions résidentielles. • Les dépenses publiques englobent les achats des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux pour des biens et des services. Elles comprennent également la valeur de la production des travailleurs du secteur public. Comme cette production n’a pas de valeur marchande, on l’évalue en fonction de ce qu’elle coûte. Les dépenses publiques ne tiennent pas compte des paiements de transfert. • Les exportations nettes correspondent au total des dépenses extérieures pour des biens de l’intérieur moins le total des dépenses intérieures pour des biens de l’extérieur (les exportations moins les importations).

111

• Le revenu intérieur est égal à la somme des paiements versés aux ressources ou aux facteurs. Revenu intérieur 5 Rémunération des salariés

1 Bénéfices des sociétés avant impôts

1 Bénéfices des entreprises publiques

1 Intérêts et revenus divers de placements

1 Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole

1 Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris

• Le revenu personnel est égal au revenu intérieur duquel on retranche les bénéfices des sociétés non distribués et l’impôt sur les bénéfices des sociétés, et auquel on ajoute les paiements de transfert. Revenu personnel 5 Revenu intérieur

2 Bénéfices non distribués

2 Impôt sur les bénéfices des sociétés

1 Paiements de transfert

• Revenu disponible 5 Revenu personnel 2 Impôt sur le revenu des particuliers.

PIB réel • Le PIB réel est un PIB ajusté aux variations de prix. • Le PIB réel se mesure en dollars enchaînés.

Calcul du PIB • En utilisant l’approche par les dépenses, le PIB 5 C 1 I 1 G 1 (X – M) 1 DS. Autrement dit, le PIB est égal à la somme des dépenses de consommation, des investissements, des dépenses publiques, des exportations nettes et de la divergence statistique. • En utilisant l’approche par les revenus, le PIB 5 Revenu intérieur 1 Taxes indirectes 2 Subventions 1 Amortissement 1 Divergence statistique.

Autres mesures que le PIB • Le produit intérieur net (PIN) est égal au produit intérieur brut (PIB) duquel on soustrait l’amortissement. PIN 5 PIB 2 Amortissement.

• Pour calculer le PIB en dollars enchaînés, il faut utiliser l’indice en chaîne de Fisher. • L’indice de Fisher est la moyenne géométrique des deux autres indices de production.

Croissance économique et cycles économiques • Il y aura croissance économique au cours d’une année si le PIB réel de cette année-là est supérieur à celui de l’année précédente. • Le cycle économique est composé de sept phases : le sommet, la contraction, la récession, le creux, la reprise, l’expansion et le ralentissement. Un cycle économique complet passe d’un sommet à l’autre.

04


112

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

MOTS CLÉS ET CONCEPTS A Amortissement (ou dépréciation), p. 102

E Exportations, p. 96 Exportations nettes, p. 96

B Bien fini, p. 91 Bien intermédiaire, p. 91

C Consommation, p. 94 Croissance économique, p. 109 Cycle économique, p. 109

D

04

Dépenses publiques courantes (ou dépenses gouvernementales), p. 95 Double comptage, p. 91

R

I Importations, p. 96 Investissements bruts (ou investissements), p. 95 Investissements dans les inventaires (ou dans les stocks), p. 95

Revenu intérieur, p. 99 Revenu national, p. 99 Revenu personnel, p. 103 Revenu personnel disponible, p. 103

V Variable de type flux, p. 90 Variable de type stock, p. 90

P Paiements de transfert du gouvernement, p. 95 PIB nominal, p. 105 PIB réel, p. 105 Produit intérieur brut (PIB), p. 90 Produit intérieur net (PIN), p. 103 Produit national brut (PNB), p. 90

EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE 1 Parmi les situations suivantes, lesquelles seront calculées dans le PIB de cette année ? a) Jocelyn, 12 ans, tond le gazon chez lui. b) Martine David achète une voiture d’occasion. c) Brigitte Wilson achète une obligation émise par Hydro-Québec. d) Étienne Fortin reçoit une allocation d’aide sociale. e) Une transaction de drogue illégale au coin de deux rues achalandées.

2 L’auteur de ce livre a saisi son texte lui-même. S’il avait engagé quelqu’un pour le faire, le PIB aurait été plus élevé qu’il ne l’est. Trouvez d’autres activités qui auraient pu faire augmenter ou diminuer le PIB si elles avaient été réalisées différemment.

3 Pourquoi le PIB omet-il la vente de biens usagés ? Les transactions financières ? Les paiements de transfert du gouvernement ?

4 Cette année, une entreprise a produit un bien qui ne se vend pas. Il en résulte que ce bien est ajouté à l’inventaire de la société. Comment le bien inventorié se retrouve-t-il dans le PIB ?

5 Expliquez pourquoi les économistes préfèrent comparer les chiffres du PIB réel de diverses années plutôt que ceux du PIB nominal.

6 Expliquez pourquoi le PIB peut être mesuré en additionnant les dépenses ou les revenus.

7 Si le PIB réel du premier trimestre est de 300 milliards de dollars, qu’il est de 298 milliards de dollars pour le deuxième, qu’il est de 299 milliards de dollars pour le troisième, et qu’il est de 295 milliards de dollars pour le quatrième, est-ce là une récession ? Expliquez votre réponse.

8 En vous servant de la figure 4.4 (le flux circulaire des revenus et des dépenses à la page 98), expliquez pourquoi les importations se dirigent vers l’extérieur.


LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04

113

9 Le tableau ci-dessous contient pêle-mêle plusieurs

10 Le tableau ci-dessous contient pêle-mêle plusieurs

composantes des comptes nationaux des revenus et des dépenses du Canada en 2010.

com­posantes des comptes nationaux des revenus et des dépenses du Canada au troisième trimestre 2001.

Composantes

Dollars courants (en milliards)

Dépenses personnelles en biens de consommation non durables

225

Dépenses personnelles en biens de consommation semi-durables et durables

184

Dépenses personnelles en services

Rémunération des salariés

Composantes

Dollars courants (en milliards)

Dépenses personnelles de consommation en biens et services

622

Rémunération des salariés

571

531

Investissements fixes des entreprises

192

850

Bénéfices des sociétés avant impôts

118

Construction résidentielle

113

Ouvrages non résidentiels et équipements

136

178

Ouvrages non résidentiels et équipements Bénéfices des entreprises publiques

10

Investissements fixes des gouvernements

67

Exportations nettes

52

Investissements des entreprises et des administrations publiques en stock

2

Importations de biens et services

415

Bénéfices des sociétés avant impôts

181

Intérêts et revenus divers de placements

50

Dépenses courantes des gouvernements en biens et services

354

Revenu comptable net des exploitants agricoles et revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris

71

Investissements fixes des administrations publiques

27

Dépenses courantes des administrations publiques

214

Impôts moins subventions sur les produits

52

Impôts moins subvention sur les facteurs de production

78

Amortissement (dépréciation)

148

Divergence statistique (de l’approche par les revenus)

–1

PIB par l’approche des dépenses

1 097

Bénéfices des entreprises publiques

16

Importations de services

95

Exportations de services

73

Importations de biens

414

Exportations de biens

405

Intérêts et revenus divers de placements

70

Revenu comptable net des exploitants agricoles et revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris

105

Prestation fiscale pour enfants

9

Prestation d’assurance-emploi

13

Divergence statistique (de l’approche par les dépenses)

2

Sources : fondé sur la base de données CANSIM de Statistique Canada, http://cansim2.statcan.gc.ca, Tableau 380-0002, août 2011

a) Calculez le PIB par l’approche des dépenses. b) Calculez les exportations nettes. c) Calculez le revenu intérieur net. d) Quelle part du PIB représente les bénéfices des sociétés avant impôts ? e) Quelle part du PIB représente la rémunération des salariés ?

a) Calculez le PIB par l’approche des revenus. b) Trouvez la valeur de la construction résiden­ tielle. c) Trouvez la valeur des exportations de biens et services. d) Trouvez les investissements des entreprises et des administrations publiques en stock.

04


114

PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE

11 Aujourd’hui, tout comme dans les premières années de son indépendance, la principale production agricole du Cameroun est la banane plantain. Le tableau ci-dessous présente la production et l’évolution du prix de cette denrée en monnaie locale :

Prix des bananes par tonne (F CFA)

Années

04

Quantité produite (en tonnes)

1966

7 000

641 429

1967

8 000

802 233

1968

8 000

796 854

1969

9 000

623 119

1970

10 500

695 781

PIB nominal

a) En supposant que la banane plantain soit le seul bien produit au Cameroun, calculez le PIB nominal du pays de 1966 à 1970. b) Calculez le PIB réel du Cameroun en prenant 1966 pour année de base (1966 = 100). c) Calculez le taux de croissance du PIB nominal et réel camerounais. Comparez vos résultats. PIB réel (en F CFA constants de 1966)

Taux de croissance du PIB nominal (%)

Taux de croissance du PIB réel (%)

Source : faostat.org.

12 À l’aide des données contenues dans le tableau ci-dessous : a) Calculez le taux de croissance économique trimestriel du Canada et de la France pour la période du 3e trimestre (3T) 1989 au 2e trimestre (2T) 1991.

Périodes

Canada PIB réel (en milliards de CAD) Base 5 2002

France PIB réel (en milliards d’EUR) Base 5 2005

3T 1989

822,6

319,6

4T 1989

824,1

322,9

1T 1990

829,7

325,5

2T 1990

827,4

326,3

3T 1990

823,0

327,7

4T 1990

815,3

327,2

1T 1991

804,7

327,4

2T 1991

806,3

330,1

b) À l’aide du PIB réel, tracez l’évolution du cycle économique du Canada et commentez. c) À l’aide du PIB réel, tracez l’évolution du cycle économique de la France et commentez.

Canada Taux de croissance économique (%)

France Taux de croissance économique (%)

Source : fondé sur la base de données CANSIM de Statistique Canada, http://cansim2.statcan.gc.ca, Tableau 380-0002, août 2011 et INSEE, comptes nationaux.

13 À l’année 1, les prix des biens x, y et z sont respectivement de 2 $, de 4 $ et de 6 $ par unité. À l’an­ ­née 2, ils sont respectivement de 3 $, de 4 $ et de 7 $. Au cours de cette deuxième année, deux fois

plus de chacun des biens sont produits. À l’année 1, il y a 20 unités de x, 40 unités de y et 60 unités de z produites. Si l’année 1 est l’année de base, quel est le PIB réel de l’année 2 ?



S E I

se démarque non seulement par sa démarche rigoureuse, la clarté du propos et sa présentation dynamique et colorée, mais également par son cadre d’analyse collé à la réalité d’aujourd’hui.

N

Économie globale

• Une approche en profondeur qui va au-delà des faits pour leur donner tout leur sens. • Des rubriques qui permettent de rattacher la théorie à la réalité.

M

• Des données statistiques à jour.

U

• Une présentation actuelle, vivante et complète des concepts et des théories pour bien comprendre la réalité économique.

A

Cette nouvelle édition vous offre notamment :

• Des exercices variés, stimulants et adaptés aux besoins des étudiants, stratégiquement placés après les différentes rubriques, après chaque section et à la fin de chaque chapitre.

H

• Un lien avec l’histoire présent tout au long du manuel.

I

E

N

Diplômé d’une maîtrise en sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal, Gilles Guindon enseigne l’économie au Collège Jean-de-Brébeuf depuis plus de vingt ans.

C

E

• Un complément pédagogique en ligne sur comprenant le corrigé de tous les exercices et problèmes du manuel, des exercices interactifs, des questions d’examen et des capsules sur l’actualité économique.

S

• Des illustrations et des figures qui suscitent la curiosité.

S

ISBN 978-2-7617-3732-6

C

CODE DE PRODUIT : 211810

Roger A. Arnold Gilles Guindon

www.cecplus.com


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