S E I
se démarque non seulement par sa démarche rigoureuse, la clarté du propos et sa présentation dynamique et colorée, mais également par son cadre d’analyse collé à la réalité d’aujourd’hui.
N
Économie globale
• Une approche en profondeur qui va au-delà des faits pour leur donner tout leur sens. • Des rubriques qui permettent de rattacher la théorie à la réalité.
M
• Des données statistiques à jour.
U
• Une présentation actuelle, vivante et complète des concepts et des théories pour bien comprendre la réalité économique.
A
Cette nouvelle édition vous offre notamment :
• Des exercices variés, stimulants et adaptés aux besoins des étudiants, stratégiquement placés après les différentes rubriques, après chaque section et à la fin de chaque chapitre.
H
• Un lien avec l’histoire présent tout au long du manuel.
I
E
N
Diplômé d’une maîtrise en sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal, Gilles Guindon enseigne l’économie au Collège Jean-de-Brébeuf depuis plus de vingt ans.
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E
• Un complément pédagogique en ligne sur comprenant le corrigé de tous les exercices et problèmes du manuel, des exercices interactifs, des questions d’examen et des capsules sur l’actualité économique.
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• Des illustrations et des figures qui suscitent la curiosité.
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ISBN 978-2-7617-3732-6
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CODE DE PRODUIT : 211810
Roger A. Arnold Gilles Guindon
www.cecplus.com
Avec la collaboration de Mme Ann Edwards, professeure au Collège Édouard-Montpetit, pour la préparation des exercices.
9001, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) Canada H1J 2C5 Téléphone : 514-351-6010 • Télécopieur : 514-351-3534
Roger A. Arnold Traduction : Guylaine Cardinal, Gilles Guindon et Marie Pedneault Adaptation : Gilles Guindon Traduction de Macroeconomics, 9th edition, Roger A. Arnold Copyright © 2008 ISBN : 978-0324785500 Cengage Learning www.cengage.com Direction de l’édition Philippe Launaz Direction de la production Danielle Latendresse Direction de la coordination Rodolphe Courcy Charge de projet et révision linguistique Jean-Pierre Regnault Correction d’épreuves Carolyne Roy Recherche iconographique Monique Rosevear et Jean-Pierre Regnault Conception et réalisation graphique Dessine-moi un mouton L’information de Statistique Canada est utilisée avec la permission de Statistique Canada. Il est interdit aux utilisateurs de reproduire les données et de les rediffuser, telles quelles ou modifiées, à des fins commerciales sans le consentement de Statistique Canada. On peut se renseigner sur l’éventail des données de Statistique Canada en s’adressant aux bureaux régionaux de Statistique Canada, en se rendant sur le site Web de l’organisme à http:// www.statcan.ca ou en composant sans frais le 1 800 263-1136.
La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction d’œuvres sans l’autorisation des titulaires des droits. Or, la photocopie non autorisée – le photocopillage – a pris une ampleur telle que l’édition d’œuvres nouvelles est mise en péril. Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, du présent ouvrage est interdite sans l’autorisation écrite de l’Éditeur.
Les Éditions CEC inc. remercient le gouvernement du Québec de l’aide financière accordée à l’édition de cet ouvrage par l’entremise du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres, administré par la SODEC. Économie globale © 2012, Les Éditions CEC inc. 9001, boul. Louis-H.-La Fontaine Anjou (Québec) H1J 2C5 Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, d’adapter ou de traduire l’ensemble ou toute partie de cet ouvrage sans l’autorisation écrite du propriétaire du copyright. Dépôt légal: 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN 978-2-7617-3732-6 Imprimé au Canada 1 2 3 4 5 16 15 14 13 12
L’éditeur tient à remercier les consultants et consultantes dont les noms suivent pour leurs judicieuses suggestions, leur grande disponibilité et leur professionnalisme : Monique Barrette, Collège François-Xavier-Garneau Guénaële Caillet, Cégep de Jonquière Thierry Côté, Cégep de Sherbrooke Stéphane Demers, Cégep Beauce-Appalaches Caroline Dubuc, Collège Shawinigan Geneviève Karam, Collège Ahuntsic Dominic Landry, Collège Maisonneuve Louise Lessard, Collège de Bois-de-Boulogne Nathalie Malo, Collège Édouard-Montpetit Sophie Robert, Cégep Saint-Laurent Josée Rousseau, Cégep de Saint-Hyacinthe Marianne Sauthier, Collège Ahuntsic
Sources iconographiques supplémentaires Page couverture, © Skazama 2006 CC-BY-SA Ouvertures parties et chapitres : Page 1, 71866669 © leungchopan/Shutterstock ; page 33, 72623986 © Zurijeta/Shutterstock ; p. 69, 38932228 © mountainpix/Shutterstock ; p. 89. 8661517 © Vlad Ghiea/ Shutterstock ; p. 115, 2481097 © iStockphoto.com/ene ; p. 151, © Ann Edwards ; p. 181; 834531 © Scott Maxwell/LuMaxArt/ Shutterstock ; p. 209, 9630724 © iStockphoto.com/ alfabravoalfaromeo ; p. 235, Taxiarchos228 2009 CC-BY-SA ; p. 255, © Sarah Moody 2010 CC-BY-ND. Pour tous les documents mis à disposition aux conditions de la licence Creative Commons (version 3.0 et précédentes), les adresses sont les suivantes : CC-BY (Paternité): <creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed. fr_CA> CC-BY-ND (Paternité - Pas de modification): <creativecommons.org/licenses/by-nd/3.0/deed.fr_CA> CC-BY-SA (Paternité - Partage des conditions initiales à l’identique): <creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed. fr_CA>
AVANT-PROPOS En général, les manuels d’économie réussissent assez bien à expliquer clairement et rigoureusement la loi de la demande, ainsi que plusieurs autres sujets écono miques fondamentaux. Toutefois, ils ne couvrent pas toujours cette matière de façon intéressante. Pourtant, lorsqu’il est question d’économie, c’est le type d’ap proche utilisé qui détermine si l’étudiant réagira par un « Hum ! » ou par un « Tiens ! C’est intéressant ! » L’économie peut sembler ennuyeuse ou passion nante, selon la façon dont elle est présentée. Les faits, les concepts, les théories, les politiques, les données et les applications de l’économie ne sont pas des éléments nécessairement intéressants en soi. Mais ils peuvent le devenir s’ils sont bien présentés. L’astuce est, évidem ment, de trouver la manière de bien les présenter. Au fil du temps, l’auteur de cet ouvrage a consta té qu’une bonne façon d’y parvenir, c’est de surpren dre les étudiants. Beaucoup d’étudiants sont plutôt réticents à l’idée d’étudier l’économie : ils craignent que cela soit ennuyeux. Or, ils sont très surpris lors qu’ils s’aperçoivent que : • nous pouvons souvent parler d’économie dans des contextes assez inattendus ; • certains événements économiques, même s’ils surviennent à l’étranger, ont souvent un effet sur ceux qui les vivent ; • l’analyse économique est, sans conteste, un outil précieux pour comprendre le monde qui nous entoure.
Nous pouvons souvent parler d’économie dans des contextes assez inattendus La première façon dont l’auteur surprend les étudiants, dans cet ouvrage, c’est en leur parlant d’économie dans des contextes où ils ne s’attendraient pas à en parler. Si on observe une image suffisamment longtemps — pra tiquement n’importe laquelle —, on y découvrira un lien économique. Les étudiants escomptent trouver des réalités économiques dans certains types d’images : des entreprises produisant des biens, des ménages achetant des biens, des banques accordant des prêts, des gouver nements mettant en place des politiques. Cependant, ils restent surpris lorsqu’ils entendent parler d’écono mie dans le cadre du stationnement du collège, d’un épisode d’une série télévisée populaire ou dans des émissions de variétés qui se font concurrence. Le mes sage que les étudiants reçoivent est clair : on retrouve l’économie pratiquement partout, et celle-ci occupe une place beaucoup plus grande dans leur vie qu’ils ne pouvaient l’imaginer.
Certains événements économiques qui surviennent à l’étranger ont souvent un effet sur nous La deuxième façon de surprendre les étudiants est de leur montrer comment l’économie peut relier des événements à leur vie de tous les jours. Une action ou un changement économique est tout comme une pierre que l’on jette à l’eau : il se crée des ondes qui s’éloignent de leur point d’origine. Ce qui se pro duit au Japon, en Europe, au Mexique ou aux ÉtatsUnis peut avoir une répercussion considérable sur nos vies. Une variation des taux d’intérêt peut avoir un effet sur les chances d’un étudiant de décrocher un emploi à la fin de ses études. Des modifications apportées à la loi de l’impôt peuvent avoir un effet sur la croissance économique du pays et sur le niveau de vie d’un individu pendant plusieurs années. Lorsque les étudiants se rendent compte qu’un chan gement qui s’est produit ailleurs dans le monde peut parvenir à les toucher, ils sont surpris, mais ils sont également intéressés de découvrir de quelle manière ces événements les touchent. Les professeurs peuvent utiliser cet outil de motivation pour stimuler l’ap prentissage de l’économie.
L’économie nous permet d’accéder à un plus haut savoir James Buchanan, économiste lauréat du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, a déclaré que « ce que la science (dont l’économie) fait ou devrait faire est simplement de permettre à l’homme moyen (…) d’accéder à un plus haut savoir ». Ceux qui enseignent l’économie savent combien cette science est un outil précieux pour comprendre le monde. Ils savent à quel point le fait de penser comme un économiste et de faire des analyses éco nomiques aide à faire preuve de plus d’imagination et de perspicacité, ce qui ouvre la voie d’accès à un plus haut savoir. À partir du moment où les étudiants réa lisent que l’économie ouvre les portes à une meil leure compréhension du monde, ils désirent en apprendre davantage. Il n’est plus nécessaire alors de « faire accepter l’idée » aux étudiants que l’écono mie est attirant ; elle parvient à faire ce travail par elle-même. Cet ouvrage a été conçu en suivant de près ces trois grands principes.
PARTIE 01
LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
PARTIE 02
LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
Évidemment, il existe des mesures propres à évaluer l’état de santé de l’économie. Dans ce chapitre, nous aborderons deux d’entre elles : le taux d’inflation et le taux de chômage.
PARTIE 03
Dans un sens, nous pouvons dire que les économistes sont les médecins de l’économie. Ils souhaitent prendre « la température » et « la pression sanguine » de l’économie. Leur objectif
LES CADRES D’ANALYSE
est de trouver les mesures adéquates pour évaluer comment se porte l’économie. Est-elle en bonne santé ? Est-elle malade ? Si elle n’est pas en bonne santé, quel traitement doit-on lui prescrire ?
PARTIE 04
L
LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES
03 L’INFLATION ET LE CHÔMAGE
ors d’une visite chez le médecin, ce dernier prend votre température et votre pression sanguine, parfois même, il peut vouloir faire d’autres examens. Le médecin utilise ces mesures pour évaluer votre état de santé.
PARTIE05
CHAPITRE
L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE
PRÉSENTATION DES CARACTÉRISTIQUES
Le manuel est divisé en cinq parties. Pour faciliter le repérage, les parties sont indiquées en bordure de pages.
Chaque page d’ouverture de chapitre présente les thèmes clés qui seront abordés.
Plus précisément, nous verrons : Comment évaluer l’état de santé du marché du travail.
En quoi l’IPC est utile pour évaluer l’inflation. Pourquoi l’inflation est un problème.
Quels sont les différents types de chômage.
Des rubriques accompagnent le chapitre pour vous aider à saisir les notions importantes en économie et à en tester votre compréhension. 97
La rubrique « Près de chez vous » vous permet d’analyser certains événements qui se produisent près de chez vous, à l’aide des concepts et des outils économiques acquis.
Une comparaison interprovinciale
27300016 © Bruce Raynor/Shut
terstock
Il est possible de calculer le PIB pour n’importe quel territoire. La figure 4.3 présente le PIB total et le PIB par habitant de chaque province en 2011. L’Ontario était la province qui avait le plus important PIB en 2011, 641 milliards de dollars. Le Québec se classait au deuxième rang avec 332 milliards de dollars. Mais, encore une fois, les chiffres sont parfois trompeurs. Il serait plus juste d’examiner le PIB par habitant pour avoir une bonne vision de la situation économique des différentes provinces. De cette façon, il est évident que PRÈS DE PRla ÈSprovince DE CHEZ CHqui EZseVOUS Vtire OUleSmieux d’affaire est l’Alberta, avec un PIB par habitant de 73 834 $. Soit, 32 228 $ de plus qu’au Québec.
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE ? CHAPITRE 01
Alberta Saskatchewan Manitoba Ontario Québec Nouveau-Brunswick Nouvelle-Écosse
PIB par habitant
(en dollars) DANS DANS LA LA VIE VIE 214DE D605 E TOUS TOUS LES LES JOURS JOU46R625 S 278 490
9
Complexe pétrochimique à Fort McMurray, au nord de l’Alberta.
73 834
01
Pourquoi P.K. Subban n’est-il pas aux études ?
63 363 59 642 Le joueur de hockey, P.K. Subban, est né le 13 mai 1989. En 55 2010, de 261 fréquenter l’université. Pourtant, il 391il avait donc l’âge 44 n’était pas à l’université. Il était déjà un joueur de hockey profes641 066 sionnel pour les Canadiens 47 de 991 Montréal.
n’est pas le même pour tous. Quel serait le revenu non gagné d’une vedette du sport comme P.K. Subban ? À combien renoncerait-il ? Quoique P.K. Subban puisse facilement payer ses études, le coût de renonciation est trop élevé pour qu’il soit étudiant.
n’a pas les capacités de le faire. C’est plutôt en raison du coût de 30 576 40 541 renonciation de ses études, peu importe où il pourrait étudier. 37 471 vous en coûte-t-il 39 pour 614 étudier ? La plu part d’entre Combien
Cette situation illustre très bien deux concepts économiques présentés dans ce chapitre. D’abord, plus le coût de renonciation est élevé pour quelque chose, moins on aura tendance à faire ce choix. Le coût de renonciation d’être aux études est plus élevé pour P.K. Subban que pour vous qui y êtes.
DANS DANS LA LA VIE VIE 608 Ce332 n’est parce Subban ne veut pas étudier ou qu’il DE TOUS D333 E pas TOU S LES LEque S JOURS JP.K. OU41R S
vous5 177 répon dront par une 36 somme 092 en dol lars cor res pondant aux droits de scolarité. Si vous payez 1 000 $ par 28 906 pendant six trimes 56 tres, 530 les droits de scolatrimestre rité s’élèveront à 6 000 $. Toutefois, ce montant ne 1 696 600 49 174 repré sente pas le total des coûts, puisque, si vous SOURCE : Site de l’Institut de la statistique du Québec, interprovinciales, février 2011. n’alliezComparaisons pas au cégep ou à l’université, vous pourriez http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/econm_finnc/conjn_econm/TSC/index.htm gagner un revenu en tra vaillant. Par exemple, vous pourriez occuper un emploi à temps plein qui vous FIGURE 4.3 Comparaison interprovinciale pour 2011 rap por te rait 25 000 $ par année. En étu diant, vous devrez renoncer à ces 25 000 $ (ou, du moins, à une certaine partie de cette somme, si vous travaillez à mi-temps). Ce montant fait donc luileaussi partie des Jusqu’à maintenant, nous avons calculé PIB en additionnant simplement la coûts engen drés par vos consommation, les investissements, les dépenses publiques et les exportations études. Île-du-Prince-Édouard
Terre-Neuve et Labrador
© Bridget Samuels
L’APPROCHE PAR LES REVENUS
nettes. En résumé, le PIB représente le total des dépenses ou des achats de ces que lesstatistique. droits de scolaquatre secteurs de l’économie plus laBien divergence rité soient les mêmes, ou très
Maintenant, considérons cecisem : lorsqu’une personne bla bles, pour ceux qui dépense un dollar (pour acheter de la gomme), unefréquentent autre personne gagne un dollar de revenu. l’université, le coût renon lié aux études En somme, si les achats totalisentde500 $,cia letion revenu total sera de 500 $ et si les achats totalisent 10 millions de dollars, le revenu total sera de 10 millions de dollars, etc.
118
PARTIE 3 Ensuite, comme pour les économistes, les gens pensent en termes de coûts et de bénéfices. Pour P.K. Subban, il est clair que le coût d’étudier est nettement supérieur5au bénéfice qu’il en retirerait. Barrage Manic sur la Côte-Nord du Québec. Pour la très grande majorité de la population, c’est le contraire, le coût est inférieur au bénéfice de poursuivre des études.
Q:
Qu’est-ce qui pourrait remettre en question la poursuite de vos études ? Un revenu annuel élevé ? Une Si le prix du porc baisse au Canada, ce activité passionnante ? Une célébrité instantanée ? bien canadien deviendra moins coûteux quepour ceux de l’étranger. Les ventes Distinguez clairement les coûts et les bénéfices grimperont et la quantité demandée de répondre à cette question. PIB réel du Canada augmentera.
Il s’ensuit que, si nous pouvons calculer le PIB par la somme des achats des quatre secteurs de l’économie, nous devrions aussi être en mesure de calculer le PIB en faisant la somme des revenus gagnésà provenant deheure différentes ressources ou espérer obtenir une meilleure bénéfices étudier une de plus (vous pouvez différents facteurs de production note dans àl’économie (la terre, le capital, votre examen), maisleiltravail, y a des coûts aussi (vous dormirez moins, vous ne l’entrepreneuriat). La figure 4.4 (voir page suivante) montre que, dansne une pourrez pas regarder la télévision ou vous pourrez pas sortir avec un ami). économie simplifiée, le PIB calculé par la somme des achats des quatre Penser en termes de coûts et bénéfices ne nous indique pas comment utiliser ces termes. Par exemple, quand vous prenez une décision, considérez-vous l’ensemble de ces deux éléments ou n’en considérez-vous qu’une seule partie ? Comme les économistes, beaucoup de vos décisions se prennent en termes de coût additionnel et de bénéfice additionnel, ou coût marginal et bénéfice marginal, et non en coût total ou bénéfice total. Pour bien comprendre ce qu’est la décision à la marge, utilisons un exemple. Ce midi, vous décidez de manger une pointe de pizza. Après l’avoir consommée, vous ressentez encore une petite faim. Vous vous demandez alors si vous allez en acheter une autre. Un économiste présentera ce choix comme une décision à la marge ; vous allez comparer ce que vous procure cette pointe additionnelle au coût de cette dernière. En économie le terme marginal est synonyme de « additionnel ».Vous allez donc comparer le bénéfice marginal (la satisfaction que vous procure la consommation d’une pointe de pizza supplémentaire) et le coût marginal (le prix que vous devez débourser pour
La rubrique « Dans la vie de tous les jours » se penche sur des situations vécues et en fait ressortir les considérations économiques.
Les cadres d’anaLyse
Il est important de noter, en ce qui concerne les études, que certains bénéfices sont difficilement mesurables parce que l’acquisition de connaissances procure un enri chis se ment personnel qui n’a pas de prix.
2011 CC-BY
Canada
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Colombie-Britannique
PIB (en milliards de dollars)
42470482 © Denis Roger/Shutte
Province ou territoire
que ceux de l’étranger. En conséquence, les Canadiens et les étrangers achèteront moins de biens en provenance du Canada et la quantité demandée de PIB réel du Canada diminuera.
27177268 © IA98/Shutterstock
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS
Supposons maintenant qu’il y ait une baisse du niveau des prix au Canada. Dès lors, les biens canadiens deviendront relativement moins coûteux que ceux de l’étranger. En conséquence, les Canadiens et les étrangers achèteront plus de biens en provenance du Canada et la quantité demandée de PIB réel du Canada augmentera. Pour une révision des trois effets (encaisse réelle, taux d’intérêt et échanges internationaux), reportez-vous à la figure 5.2 de la page 119.
une variation de La quantité demandée de PIB réeL et une variation de La demande gLobaLe Le chapitre 2 expliquait la différence entre une variation de la quantité demandée et une variation de la demande. La même distinction doit VOTRE être faite TESTEZ entre une variation de la quantité demandée de PIB réel et une variation de la LOGIQUE ÉCONOMIQUE demande globale. Nous savons qu’une variation de la quantité demandée de PIB réel provient d’une variation du niveau des prix. Si le niveau des prix baisse, la quantité demandée de PIB réel augmentera, ceteris paribus. À la figure 5.3 A (page 120), la variation de la quantité demandée de PIB réel est représentée par le mouvement du point A vers le point B, sur DG1.
05
Bénéfice marginal Bénéfices additionnels. Les bénéfices (avantages) associés à la consommation d’une unité additionnelle d’un bien ou du temps additionnel accordé à une activité. Coût marginal Coûts additionnels. Les coûts associés à la consommation d’une unité additionnelle d’un bien ou du temps additionnel accordé à une activité.
TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE Les économistes ont très souvent recours aux courbes pour effectuer leur travail : courbes de demande, d’offre, de demande globale, etc. Lorsqu’un économiste observe une courbe, il se demande : (1) Qu’est-ce qui provoque le déplacement d’un point à un autre sur une même courbe ? et (2) Qu’est-ce qui peut faire déplacer la courbe ? En économie, un seul paramètre peut faire changer un point vers un autre point sur une même courbe : il s’agit d’une variation du facteur identifié sur l’axe des ordonnées. Par exemple, seule une variation du niveau des prix peut faire mouvoir l’économie d’un point à un autre sur une même courbe DG. En contrepartie, le déplacement d’une courbe peut dépendre de nombreux facteurs.
Q:
Intuitivement, dites ce qui, selon vous, affecte notre niveau d’activité économique. Retrouvez-vous toutes ces variables dans les pages de ce chapitre ?
variations de La demande gLobaLe – déPLacements de La courbe DG Qu’est-ce qu’une variation de la demande globale ? Qu’est-ce qui cause une augmentation ou une diminution de la demande globale ? La réponse simple à cette question est que la demande globale varie quand les dépenses en biens et en services canadiens varient. Si les dépenses augmentent pour un niveau de prix donné, la demande globale augmente ; si elles diminuent pour un niveau de prix donné, la demande globale diminue. Par exemple, imaginez que le niveau des prix d’une économie est représenté par l’indice des prix à la consommation et que sa valeur est de 150 (IPC 5 150). À cette valeur des prix, les résidants canadiens, les entreprises, les gouvernements et les autres pays sou-
La rubrique « Testez votre logique économique » vous fait découvrir comment un phénomène de la vie courante peut être perçu et analysé en économiste.
DES CHAPITRES 200
PARTIE 4 Les poLitiques économiques
un écart inflationniste. Plutôt que de stabiliser et de modérer les hauts et les bas de l’économie (ou le cycle économique), le gouvernement en a intensifié les fluctuations. Dans ce sens, la politique budgétaire n’est pas efficace.
De nombreux graphiques et tableaux aident à se représenter les données abstraites et favorisent l’intégration des sujets abordés.
À la fin de chacune des sections d’un chapitre, la série d’exercices « Vérifiez vos connaissances » vous permet de valider votre compréhension de la matière. Si vous n’êtes pas en mesure de répondre aisément aux questions, faites un retour sur les notions concernées dans le chapitre avant de poursuivre votre lecture.
Objectif visé
OGLT Niveau des prix
FIguRE 7.10 la politique budgétaire
peut déstabiliser l’économie.
Dans ce scénario, la droite OGCT se déplace vers la droite (éliminant l’écart récessionniste), mais les responsables de la politique VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES ne détiennent pas cette information. Les responsables implantent la politique budgétaire expansionniste et la courbe DG finit par entrecouper la courbe OGCT2 au point 2 plutôt que la courbe OGCT1 au point 1. Les responsables de la politique déplacent ainsi l’économie dans un écart inflationniste et l’économie s’en trouve déstabilisée.
OGCT1 OGCT2 1' Point de départ
1
2
L’économie aboutit ici.
DG1 0
DG2
QP Q 2
Q1
Écart récessionniste
PIB réel
Écart inflationniste
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Pour chacune des mesures suivantes, dites s’il s’agit d’une
2 L’Hellénie est en situation d’écart récessionniste. À l’aide
politique budgétaire expansionniste ou restrictive. De plus, déterminez quel outil de politique budgétaire a été utilisé (dépenses, taxation ou paiement de transfert).
du modèle de l’offre et de la demande globale, faites un graphique pour illustrer les effets de chacune des mesures de politiques budgétaires énumérées dans l’exercice précédent.
En Hellénie, le ministre des finances annonce :
3 En Saskatan, le PIB s’élève à 800 huards, le PIB potentiel
a) Une taxe spéciale sur la propriété immobilière à percevoir avec la facture d’électricité.
est estimé à 900 huards. Le multiplicateur des dépenses est de 2,5. Le gouvernement adopte une politique budgétaire expansionniste pour résorber l’écart récessionniste. Pour y parvenir, il veut créer des emplois et investit 40 huards dans un nouveau système public de ramassage des ordures. Cette mesure fera compétition aux entreprises privées qui réduiront leurs investissements de 40 huards. Quel sera le PIB réel final ? L’écart récessioniste est-il résorbé ?
b) Des coupes dans les retraites des employés de la marine marchande. c) L’achat de 10 chars de combat. d) L’embauche de 25 000 fonctionnaires.
07
e) La coupure d’un salaire mensuel entier pour tous les élus hellènes.
D A ANS NS LA VI VIE DANS DA AN NS LA DE TTO DE O OUS US LLE ES RS TOUS OU US LES ES JOU JOU JO OURS la taxa tion, les opi nions et les nou velles de fin de soirée Lisez chacun des faits suivants et réfléchissez à la question qui vous est posée immédiatement après. • Fait 1 : En 1981, le Canadien moyen travaillait 150 jours pendant l’année (du 1er janvier au 30 mai) pour payer sa part de taxation des paliers municipal, provincial et fédéral. En 2011, il travaillait 157 jours durant l’année (du 1er janvier au 6 juin), toujours pour payer sa part de taxation. Quant au Québécois moyen, il devait travailler entre 158 jours en 1981 et 162 jours en 2011 pour payer sa part de taxation. Reportez-vous à la figure 7.11 a . Question 1 : Les Canadiens (et les Québécois) sont-ils actuellement surtaxés ?
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE ? CHAPITRE 01
1.3
• Fait 2 : En 2005, les recettes totales des administrations publiques au Canada représentaient 31 % du PIB canadien. Pour cette même année, les recettes des administrations publiques représentaient 41,9 % du PIB en France ; 43,5 %, en Italie ; 37 %, en Allemagne. Examinez la figure 7.11 B . Question 2 : Les Canadiens sont-ils actuellement surtaxés ? Si vos réponses aux questions 1 et 2 diffèrent, vous n’êtes pas les seuls à penser ainsi. Plusieurs personnes répondent en effet « oui » à la question 1 et « non » à la question 2.
7
LES CONCEPTS CLÉS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 01
LE COÛT DE RENONCIATION Comme nous l’avons mentionné, les gens doivent faire des choix parce qu’il y a rareté. Étant donné que nos besoins illimités rencontrent des ressources limitées, certains d’entre eux devront demeurer non comblés. C’est à nous de choisir ceux qui nous satisferont, et ceux qui ne nous satisferont pas. La meilleure occasion ou option à laquelle on renonce au moment de faire un choix représente le coût de renonciation1. Chaque fois que vous faites un choix, vous subissez un coût de renonciation. Par exemple, vous avez choisi de lire ce chapitre. En le faisant, vous vous êtes privé de faire une autre activité. Vous auriez pu regarder la télévision, appeler un ami, faire une sieste, manger une pizza, lire un roman, etc. Peu importe le choix que vous auriez fait, ce dernier représente le coût de renonciation pour avoir lu ce chapitre. Si vous vous dites que vous auriez plutôt regardé la télévision, le coût de renonciation pour avoir lu ce chapitre est alors l’émission que vous avez ratée.
Coût de renonciation La meilleure occasion ou solution à laquelle on renonce au moment de faire un choix.
Si le coût de renonciation d’assister à un cours est trop élevé, la classe restera vide.
Les économistes s’intéressent à l’influence du coût de renonciation sur le comportement des gens. Plus précisément, ils croient que des changements au niveau du coût de renon cia tion modi fieront le com por te ment d’une personne. Par exemple, prenons Benoît, un étudiant de deuxième année au collège. Pendant la semaine, du lundi au jeudi, il suit ses cours. Chaque fois qu’il choisit d’aller en classe, il renonce à une autre possibilité, celle de gagner 8 $ l’heure à son travail. Lorsqu’il consacre une heure en classe, Benoît doit faire PRÈS VOUS PRàÈun S DE Dcoût E CHEZ CHdeEZrenon VOUcia S tion qui s’élève à 8 $. face Maintenant, augmentons le coût de renonciation engendré par le fait d’être en classe. Le mardi, nous offrons à Benoît 70 $ pour ne pas assister à son cours d’économie. Il sait que s’il est présent à son cours, il n’obtiendra pas cette
© Shaylor 2005 CC-BY-ND
L’influence du coût de renonciation
Pour faciliter votre apprentissage, tous les termes clés en économie sont en caractère gras dans le texte, puis définis en marge. Ces termes et leurs définitions figurent également dans le glossaire, à la fin du livre. Des illustrations étroitement liées au contenu des chapitres établissent un lien entre les questions économiques et des exemples de la vie de tous les jours.
PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS La gratuité de la procréation assistée
Certains groupes ont critiqué la création de ce régime en prétextant qu’il y avait d’autres besoins dans le réseau de la santé. Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Louis Godin, déclarait : « C’est pas qu’on est contre le programme de procréation assistée, loin de là, mais à un moment donné, c’est une question de priorités. On n’est même pas capable de trouver un médecin de famille, pis on va
mettre beaucoup d’argent là-dedans. J’espère et je présume que le gouvernement du Québec a prévu qu’il y a des sous à mettre en médecine familiale. » (Le Soleil, 22 octobre 2010.) Ainsi, ce n’est pas le montant dépensé qui est critiqué, mais le secteur où il est affecté. Car, les sommes consacrées à ce régime sont des sommes que l’on ne peut utiliser ailleurs. L’expression « Il n’y a rien de gratuit » prend ici tout son sens. D’ailleurs, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a justifié sa décision en disant : « En santé, à chaque jour, on fait des choix. ». C’est donc là une décision économique.
Q:
On affirme souvent qu’au Québec l’éducation est gratuite. Pourtant, il n’y a rien de gratuit. Selon vous, quel est le prix de vos études ?
1. Certains économistes utilisent d’autres termes pour parler de ce concept. Par exemple, le coût alternatif, le coût d’option ou le coût d’opportunité sont synonymes du coût de renonciation.
En fin de chapitre, vous trouverez un sommaire de tous les sujets traités, une liste des mots-clés et des concepts abordés et les exercices de fin de chapitre qui favoriseront l’assimilation et la mise en pratique des notions apprises.
L’OFFRE GLOBALE ET LA DEMANDE GLOBALE CHAPITRE 05
145
SOMMAIRE DU CHAPITRE Demande globale • La courbe de demande globale (DG ) illustre la quantité demandée de PIB réel à divers niveaux de prix, ceteris paribus. • La courbe de demande globale présente une pente négative parce qu’elle indique une relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel. • La pente négative de la courbe de demande globale s’explique par l’effet d’encaisse réelle, l’effet des taux d’intérêt et l’effet des échanges internationaux. • L’effet d’encaisse réelle démontre que la relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel s’établit à la suite de changements dans la valeur de la richesse monétaire d’une personne ou de ses avoirs monétaires. • L’effet des taux d’intérêt démontre que la relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel est issue d’un changement dans les dépenses des ménages et des entreprises, qui les rendent sensibles aux variations des taux d’intérêt. • L’effet des échanges internationaux démontre que la relation inverse entre le niveau des prix et la quantité demandée de PIB réel est issue des dépenses dans le secteur extérieur. • À un niveau de prix donné, tout ce qui fait augmenter les dépenses totales (qui sont composées de la consommation, des investissements, des dépenses publiques et des exportations nettes) fera aussi augmenter la demande globale et la courbe DG se déplacera alors vers la droite. À un niveau de prix donné, tout ce qui fait diminuer les dépenses totales fera aussi diminuer la demande globale, et dans ce cas, la courbe DG se déplacera vers la gauche.
Facteurs qui peuvent faire varier C, I, G et (X – M) et donc DT et DG • Les facteurs suivants peuvent faire varier au moins l’une des quatre composantes des dépenses totales et, conséquemment, faire varier la demande globale : la richesse, les attentes sur les prix ou les revenus futurs, les taux d’intérêt, les impôts, l’attente sur les ventes futures, les impôts sur les sociétés, le revenu intérieur réel des autres pays, le taux de change et la masse monétaire.
• D’autres facteurs peuvent également faire varier les dépenses totales et la demande globale. Nous les aborderons dans des chapitres ultérieurs.
L’OFFRE GLOBALE ET LA DEMANDE GLOBALE CHAPITRE 05
147
MOTS CLÉS ET CONCEPTS
Offre globale à court terme
• La courbe d’offre globale àA court terme (OGCT) illustre E la quantité offerte de tous les biens et services (PIB Appréciation, p. 125 Écart inflationniste, p. 136 réel) à des niveaux de prix divers, ceteris paribus. Écart récessionniste, p. 136 Économie autorégulée, p. 137 • La courbe OGCT a une C pente positive, indiquant Effet d’encaisse réelle, p. 116 une relation directe entre leglobale niveau(DG), des prix et la Courbe de demande Effet des échanges quantité offerte p. 116de PIB réel. internationaux, p.117 Courbe d’offre globale à court • Une diminution des salaires, une diminution duEffet prixdes taux d’intérêt, p. 117 terme (OGCT), p. 127 des autres intrants, une augmentation de la productiCourbe d’offre globale à long terme Équilibre à court terme, p. 131 vité et une perturbation de l’offre favorable font toutes Équilibre à long terme, p. 137 (OGLT), p. 144 déplacer la courbe OGCT vers la droite. À l’inverse, une augmentation des salaires, L D une augmentation du prix des autres intrants, une diminution de la producLaisser-faire, p. 144 Demande globale, p. 116 tivité et un choc de l’offre défavorable font toutes Dépréciation, p. 125 déplacer la courbe OGCT vers la gauche.
O Offre globale, p. 127
P PIB potentiel (ou PIB réel de plein emploi ou production potentielle), p. 136 Pouvoir d’achat, p. 117
R Richesse, p. 122 Richesse réelle, p. 116
T Taux de change, p. 125
05
Équilibre à court terme
• Dans une représentation graphique, l’équilibre à EXERCICES DE FIN des DEcourbes CHAPITRE court terme se situe à l’intersection DG et OGCT. Un déplacement de l’une et l’autre de ces 1 Observez l’évolution des indicateurs suivants et dites, ceteris paribus, comment a courbes, ou des deux, peut faire varier le niveau des ou la demande globale canadienne entre le deuxième trimestre 2007 prix et le PIBvarié réel. l’offre Par exemple, une augmentation et globale le deuxième trimestre 2009. des prix de la demande fait croître le niveau a) Le taux d’escompte et fait augmenter le PIB réel, ceteris paribus. 4,00 3,21
3,34
Variations du PIB réel et du taux 3,00 de chômage
2,97
2,40
2,33
• Un niveau supérieur2,00 de PIB réel est associé à un taux de chômage inférieur, et un niveau inférieur de PIB 1,00 réel est associé à un taux de chômage supérieur, ceteris paribus. 0,00
2T2007
3T2007
4T2007
05 Tableau 176-0048 : Taux du marché monétaire et autres taux d’intérêt de la Banque du Canada, moyenne trimestrielle calculée (pourcentage)
3,35
Taux (%)
Les économistes disent souvent qu’il n’y a rien de gratuit. Cette phrase peut signifier que chaque choix que fait une personne est associé à un coût de renonciation. Prenons un exemple dans le domaine des soins de santé. Depuis août 2010, les couples québécois peuvent bénéficier d’un régime public de la couverture des traitements de procréation assistée, ce qui revient à dire que depuis cette date, la procréation assistée est désormais gratuite pour la population.
1,72 0,84
1T2008
2T2008
3T2008
4T2008
1T2009
0,40 2T2009
Taux de chômage naturel b) La productivité du travail • Le taux de chômage naturel se définit comme la somme du taux de chômage frictionnel et du taux 104,50 104,34 de chômage structurel.
Tableau 383-0008 : Indices de la productivité du travail, du coût unitaire de main-d’œuvre et d’autres variables connexes, désaisonnalisées, trimestriel (indice, 2002=100)
104,25
103,88 • Le PIB potentiel104,00 correspond au niveau de PIB réel produit, lorsque 103,75 l’économie fonctionne au taux de 103,47 chômage naturel.103,50 103,25 103,00 102,75 102,50 102,25 102,00
103,00
102,98
102,74 102,75
2T2007
3T2007
4T2007
1T2008
2T2008
102,44
3T2008
4T2008
1T2009
102,35
2T2009
TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
III
LES CARACTÉRISTIQUES DES CHAPITRES. . . .
IV
PARTIE 01
Maximiser le bénéfice net . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
LES EFFETS PERVERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 L’ÉQUILIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 CETERIS PARIBUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 LA CONFUSION ENTRE L’ASSOCIATION ET LA CAUSALITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
L’ERREUR DE COMPOSITION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 CHAPITRE
1
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE ?. . . . 1
1.1 DÉFINIR L’ÉCONOMIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 LA RARETÉ ET SES EFFETS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 LES BESOINS ILLIMITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Les ressources limitées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Le besoin d’un instrument de rationnement . . . . . . . . . . . . 3 Existe-t-il un autre instrument de rationnement que le prix ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 LES FONDEMENTS DE LA PENSÉE
ÉCONOMIQUE SELON LA COURBE DES POSSIBILITÉS DE PRODUCTION (CPP). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 LE CADRE DE LA COURBE DES POSSIBILITÉS DE PRODUCTION (CPP). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 LES COURBES DE POSSIBILITÉS DE PRODUCTION NE SONT PAS TOUTES IDENTIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 LA LOI DU COÛT DE RENONCIATION CROISSANT. . . . . . . . . . 18
La concurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
TROIS QUESTIONS ÉCONOMIQUES AUXQUELLES TOUTE SOCIÉTÉ DOIT RÉPONDRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DANS LE CADRE DE LA CPP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.2 LES CATÉGORIES D’ANALYSE
ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 L’ÉCONOMIE POSITIVE ET L’ÉCONOMIE NORMATIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 LA MICROÉCONOMIE ET LA MACROÉCONOMIE. . . . . . . . . . . . 6
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 LES CONCEPTS CLÉS
La variation de la quantité de ressources. . . . . . . . . . . . . . 19 Les progrès technologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
ANNEXE 01 UTILISER LES DIAGRAMMES ET LES GRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . 25
DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE. . . . . . . . . . . . . 7
LES GRAPHIQUES À DEUX VARIABLES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
LE COÛT DE RENONCIATION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
LA PENTE DE LA DROITE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
L’influence du coût de renonciation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
LA PENTE D’UNE COURBE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
L’ANALYSE COÛTS BÉNÉFICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
LA DIAGONALE À 45° . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
LES DÉCISIONS À LA MARGE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 L’EFFICACITÉ ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
LE DIAGRAMME CIRCULAIRE DIVISÉ EN SECTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Atteindre l’efficacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
LE DIAGRAMME À BANDES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
viii
TABLE DES MATIÈRES
LE GRAPHIQUE LINÉAIRE SIMPLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Les attentes sur les prix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Les taxes et les subventions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
SOMMAIRE DE L’ANNEXE 01 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 EXERCICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
CHAPITRE
2
L’OFFRE ET LA DEMANDE. . . . . . . . 33
2.1 LA DEMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 LA LOI DE LA DEMANDE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 QUATRE FAÇONS DE REPRÉSENTER LA LOI DE LA DEMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 LE PRIX RELATIF ET LE PRIX ABSOLU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 POURQUOI LA QUANTITÉ DEMANDÉE DIMINUE-T-ELLE LORSQUE LE PRIX AUGMENTE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 LA COURBE DE DEMANDE INDIVIDUELLE ET LA COURBE DE DEMANDE DU MARCHÉ . . . . . . . . . . . . 37 UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ DEMANDÉE PAR OPPOSITION À UNE VARIATION DE LA DEMANDE. . . . 38 Une variation de la quantité demandée . . . . . . . . . . . . . . . 38 Une variation de la demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
QUELS SONT LES FACTEURS QUI ENTRAÎNENT UN DÉPLACEMENT DE LA COURBE DE DEMANDE ? . . . . . 40 Le revenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Les préférences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Le prix des biens liés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Le nombre d’acheteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Les attentes sur les prix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.2 L’OFFRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Les restrictions gouvernementales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
UNE VARIATION DE L’OFFRE PAR OPPOSITION À UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ OFFERTE . . . . . . . . . . 50
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
2.3 LE MARCHÉ : LA RÉUNION DE L’OFFRE
ET DE LA DEMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 L’OFFRE ET LA DEMANDE MISES À L’ÉPREUVE LORS D’UNE VENTE AUX ENCHÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 LE LANGAGE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE : QUELQUES TERMES IMPORTANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE : QU’ADVIENT-IL DU PRIX EN CAS D’EXCÉDENT OU DE PÉNURIE ?. . . . . . . . . . . . . . . . 53 Pourquoi les prix diminuent-ils lorsqu’il y a excédent ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Pourquoi les prix augmentent-ils lorsqu’il y a pénurie ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
À QUELLE VITESSE ATTEINT-ON L’ÉQUILIBRE ?. . . . . . . . . . . . . 54 LE DÉPLACEMENT VERS L’ÉQUILIBRE : PRIX MAXIMUM ET PRIX MINIMUM. . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 L’ÉQUILIBRE SOUS L’ANGLE DU SURPLUS DES CONSOMMATEURS ET DU SURPLUS DES PRODUCTEURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 QU’EST-CE QUI PEUT FAIRE VARIER LE PRIX D’ÉQUILIBRE ET LA QUANTITÉ D’ÉQUILIBRE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.4 LE CONTRÔLE DES PRIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 LE PRIX PLAFOND : DÉFINITION ET EFFETS. . . . . . . . . . . . . . . . 60 La pénurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 La baisse des échanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
LA LOI DE L’OFFRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Les instruments de rationnement autres que les prix . . . 60
POURQUOI LA PLUPART DES COURBES D’OFFRE ONT-ELLES DES PENTES POSITIVES ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Acheter et vendre à prix prohibitif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
LA COURBE D’OFFRE DU MARCHÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 UNE VARIATION DE L’OFFRE SIGNIFIE UN DÉPLACEMENT DE L’OFFRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 QUELS SONT LES FACTEURS QUI PEUVENT FAIRE DÉPLACER LA COURBE D’OFFRE ? . . . . . . . . . . . . . . . 48
La vente jumelée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
LES ACHETEURS PRÉFÈRENT-ILS LES BAS PRIX OU LES PRIX ÉLEVÉS ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 LE PRIX PLANCHER : DÉFINITION ET EFFETS. . . . . . . . . . . . . . . 63 L’excédent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 La baisse des échanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Le prix des ressources utilisées en production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
La technologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Le nombre de vendeurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
TABLE DES MATIÈRES
PARTIE 02
LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
CHAPITRE
4
ix
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT. . . 89
4.1 LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT . . . . . . . . . . . . 90 QU’EST-CE QUI DIFFÉRENCIE LE PIB DU PNB ?. . . . . . . . . . . . . 90 QUE SIGNIFIE « TOTAL DE LA VALEUR MARCHANDE » ? . . . . 91
CHAPITRE
3
L’INFLATION ET LE CHÔMAGE. . . . 69
POURQUOI NE TENIR COMPTE QUE DES BIENS FINIS ?. . . . . 91 LES OMISSIONS DU PIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1 MESURER LES PRIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Les biens et services hors marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
MESURER LES PRIX EN UTILISANT L’IPC . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Les activités souterraines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Calculer l’indice des prix à la consommation. . . . . . . . . . . 70
L’INFLATION ET L’IPC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
La vente des biens usagés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 Les transactions financières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 Les paiements de transfert gouvernementaux . . . . . . . . . 92
LA MOYENNE PONDÉRÉE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Les temps libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
À QUOI SERT L’IPC ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Les nuisances engendrées par la production de biens . . . 93
LA TENDANCE À LA SUBSTITUTION ET LES MESURES À PONDÉRATION FIXE (COMME L’IPC). . . . . . . . . . . . . . . . . 74
La nature des biens produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
PRÉCISIONS CONCERNANT L’ANNÉE DE BASE. . . . . . . . . . . . . 75
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 COMPARER LES REVENUS DE DEUX ANNÉES. . . . . . . . . . . . . . 76 L’INDICE DES PRIX DE RÉFÉRENCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
LE PIB PAR HABITANT OU PER CAPITA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 LE PIB TOTAL OU LE PIB PAR HABITANT PERMET-IL DE MESURER LE BONHEUR ET LE BIEN-ÊTRE ?. . . . . . . . . . 94
4.2 DEUX FAÇONS DE CALCULER LE PIB. . . . . . 94 L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
EN QUOI L’INFLATION EST-ELLE UN PROBLÈME ? . . . . . . . . . . 78
Le secteur des ménages : la consommation . . . . . . . . . . . . 94
L’inflation favorise une répartition arbitraire des revenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Le secteur des entreprises : les investissements bruts. . . . 95
L’inflation engendre l’incertitude dans l’économie. . . . . . 78
Le secteur gouvernemental : les dépenses publiques courantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 Le secteur extérieur : les exportations nettes. . . . . . . . . . . 95
3.2 MESURER LE TAUX DE CHÔMAGE. . . . . . . . 78
LA DIVERGENCE STATISTIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
QUI SONT LES PERSONNES SANS TRAVAIL ? . . . . . . . . . . . . . . 78
CALCULER LE PIB AVEC L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES. . . . 96
LES TAUX D’EMPLOI ET DE CHÔMAGE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
L’APPROCHE PAR LES REVENUS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
LES DIFFÉRENTES FORMES DE CHÔMAGE . . . . . . . . . . . . . . . . 81
La rémunération des salariés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Le chômage frictionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Les bénéfices des sociétés avant impôts. . . . . . . . . . . . . . . . 99
Le chômage structurel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Les bénéfices des entreprises publiques . . . . . . . . . . . . . . . 99
Le chômage saisonnier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Les intérêts et revenus divers de placements . . . . . . . . . . . 99
Le chômage naturel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Le revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
QUE SIGNIFIE LE PLEIN EMPLOI ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Le revenu net des entreprises individuelles . . . . . . . . . . . . 99
Le chômage cyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Le revenu intérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
LES COÛTS DU CHÔMAGE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
DU REVENU INTÉRIEUR AU PIB : QUELQUES AJUSTEMENTS NÉCESSAIRES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Les impôts indirects. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Les subventions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
L’amortissement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
La divergence statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
x
TABLE DES MATIÈRES
AUTRES MESURES COMPTABLES DU REVENU. . . . . . . . . . . . 103 Le produit intérieur net. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Le revenu personnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Le revenu disponible. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
VARIATIONS DE LA DEMANDE GLOBALE – DÉPLACEMENTS DE LA COURBE DG. . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 COMMENT LES COMPOSANTES DES DÉPENSES AFFECTENT-ELLES LA DEMANDE GLOBALE ?. . . . . . . . . . . 120
5.2 QUELS SONT LES FACTEURS QUI
4.3 LE PIB RÉEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
PEUVENT FAIRE VARIER C, I, G ET (X – M) ET DONC DT ET DG ?. . . . . . . . . . 121
POURQUOI AVONS-NOUS BESOIN DU PIB RÉEL ? . . . . . . . . 105
LA CONSOMMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
DU PIB NOMINAL AU PIB RÉEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
L’INVESTISSEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Du PIB réel en dollars constants au PIB réel en dollars enchaînés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
LES EXPORTATIONS NETTES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Vers l’indice en chaîne de Fisher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Calcul de l’indice en chaîne de Fisher. . . . . . . . . . . . . . . . . 107 Calcul du PIB réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
L’INDICE IMPLICITE DES PRIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
LES LIMITES DE LA FIGURE 5.5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.3 L’OFFRE GLOBALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À COURT TERME. . . . . . . . . . 127
QU’EST-CE QU’UN CYCLE ÉCONOMIQUE ?. . . . . . . . . . . . . . . 109
LES DÉPLACEMENTS DE LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À COURT TERME (OGCT). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Les salaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Le prix des intrants autres que la main-d’œuvre . . . . . . . 128 La productivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Les chocs de l’offre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.4 RÉUNIR LA DG ET L’OGCT EN VUE PARTIE 03
LES CADRES D’ANALYSE
D’ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE À COURT TERME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 LES MOYENS D’ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE À COURT TERME DANS L’ÉCONOMIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 LE TAUX DE CHÔMAGE À COURT TERME . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Les variations du PIB réel et les variations du taux de chômage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
CHAPITRE
5
L’OFFRE GLOBALE ET LA DEMANDE GLOBALE. . . . . 115
5.1 LA DEMANDE GLOBALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 POURQUOI LA COURBE DE DEMANDE GLOBALE A-T-ELLE UNE PENTE NÉGATIVE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 L’effet d’encaisse réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 L’effet des taux d’intérêt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 L’effet des échanges internationaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ DEMANDÉE DE PIB RÉEL ET UNE VARIATION DE LA DEMANDE GLOBALE. . . 118
Le postulat ceteris paribus fait toute la différence dans la relation entre le PIB réel et le taux de chômage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE À COURT TERME DANS L’ÉCONOMIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
5.5 L’OFFRE GLOBALE À LONG TERME. . . . . . . 136 TROIS SITUATIONS ÉCONOMIQUES POSSIBLES. . . . . . . . . . 136 LE PIB RÉEL EST INFÉRIEUR AU PIB POTENTIEL . . . . . . . . . . . 136 LE PIB RÉEL EST SUPÉRIEUR AU PIB POTENTIEL. . . . . . . . . . . 136 LE PIB RÉEL EST ÉGAL AU PIB POTENTIEL. . . . . . . . . . . . . . . . . 137
TABLE DES MATIÈRES
xi
L’économie autorégulée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
La consommation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
QUE SE PASSE-T-IL LORS D’UN ÉCART INFLATIONNISTE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
Les investissements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Les exportations nettes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
L’AUTONOMIE AUTORÉGULÉE : UNE SYNTHÈSE . . . . . . . . . . 141
Les importations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
COMMENT LE TAUX DE CHÔMAGE PEUT-IL ÊTRE INFÉRIEUR AU TAUX DE CHÔMAGE NATUREL ?. . . . . . . . 141 LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À LONG TERME. . . . . . . . . . . 144 LES IMPLICATIONS POLITIQUES DE L’ÉCONOMIE AUTORÉGULÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
CHAPITRE
6
L’INSTABILITÉ ÉCONOMIQUE : UNE CRITIQUE DE L’ÉCONOMIE AUTORÉGULÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
6.1 LES FONDEMENTS DE LA CRITIQUE
Les dépenses publiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
Les dépenses totales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
LE RAPPORT ENTRE LES DÉPENSES TOTALES (DT) ET LA PRODUCTION TOTALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 DU DÉSÉQUILIBRE VERS L’ÉQUILIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 TROIS SITUATIONS ÉCONOMIQUES « KEYNÉSIENNES » PRÉSENTÉES SOUS FORME GRAPHIQUE. . . . . . . . . . . . . . 168 L’ÉCONOMIE PEUT-ELLE CONNAÎTRE L’ÉQUILIBRE ET UN ÉCART RÉCESSIONNISTE SIMULTANÉMENT ?. . . . 170 LE MULTIPLICATEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 Le multiplicateur : une étape à la fois . . . . . . . . . . . . . . . . 172 Le multiplicateur et la réalité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
6.3 LA VISION KEYNÉSIENNE
AVEC LES YEUX DU CADRE DG – OG . . . . 175
DE J. M. KEYNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 LE POINT DE VUE DE JOHN MAYNARD KEYNES À PROPOS DES SALAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 LE POINT DE VUE DE KEYNES ET DES ÉCONOMISTES CLASSIQUES À PROPOS DES PRIX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 COMBIEN DE TEMPS FAUDRA-T-IL POUR QU’IL Y AIT RAJUSTEMENT DES SALAIRES ET DES PRIX ? . . . . . . . . . . 153 LA DEMANDE GLOBALE PEUT-ELLE ÊTRE TROP FAIBLE ? . . . 154 LA LOI DE SAY. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
LE MULTIPLICATEUR ET LA DEMANDE GLOBALE. . . . . . . . . . 176 LA COURBE D’OFFRE GLOBALE À COURT TERME ET LE MULTIPLICATEUR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
LA FLEXIBILITÉ DES TAUX D’INTÉRÊT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 UNE CRITIQUE DE KEYNES SUR LA LOI DE SAY, DANS LE CAS D’UNE ÉCONOMIE DE MONNAIE. . . . . . . . 157
PARTIE 04
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
6.2 LE CADRE D’ANALYSE KEYNÉSIEN . . . . . . . 160
LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES
LES DÉPENSES TOTALES ET LA CONSOMMATION . . . . . . . . . 160 LA FONCTION DE CONSOMMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 La PmC et la PmÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 La PMC et la PMÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
CHAPITRE
LA FONCTION DE CONSOMMATION ET LE PIB RÉEL. . . . . . . 163
7
LES FINANCES PUBLIQUES ET LA POLITIQUE FISCALE . . . . . . 181
LE BUDGET FÉDÉRAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
7.1
CONSTRUIRE UNE COURBE DES DÉPENSES TOTALES (DT). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
LES DÉPENSES BUDGÉTAIRES DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
xii
TABLE DES MATIÈRES
Les transferts aux particuliers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
Les transferts aux autres administrations publiques. . . 182
EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
Les dépenses directes pour les programmes. . . . . . . . . . . 183 Les frais de la dette publique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 CHAPITRE
LES REVENUS DU GOUVERNEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 L’impôt sur le revenu des particuliers. . . . . . . . . . . . . . . . . 183
8
LA MONNAIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
8.1 LA MONNAIE : DÉFINITION ET
L’impôt sur les bénéfices des sociétés. . . . . . . . . . . . . . . . . 184
RAISON D’ÊTRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
Les cotisations à l’assurance-emploi. . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
LES TROIS FONCTIONS DE LA MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . 210
Les droits et taxes diverses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
La monnaie en tant qu’instrument d’échange. . . . . . . . . 210
LE RÉGIME DE L’IMPÔT SUR LE REVENU . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
La monnaie en tant qu’unité de compte. . . . . . . . . . . . . . 210
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
La monnaie en tant que réservoir de valeur. . . . . . . . . . . 211
7.2 DÉFICIT BUDGÉTAIRE, EXCÉDENT
L’ORIGINE DE LA MONNAIE : D’UNE ÉCONOMIE DE TROC À UNE ÉCONOMIE DE MONNAIE. . . . . . . . . . . . 211
BUDGÉTAIRE OU BUDGET ÉQUILIBRÉ . . 186
La monnaie dans un camp de prisonniers de guerre . . . 212
DÉFICIT STRUCTUREL ET DÉFICIT CYCLIQUE. . . . . . . . . . . . . . 186
QU’EST-CE QUI DONNE DE LA VALEUR À LA MONNAIE ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
LA DETTE PUBLIQUE DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL. . . . . . 187
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
7.3 ÉQUILIBRER OU NE PAS ÉQUILIBRER
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
8.2 DÉFINIR LA MASSE MONÉTAIRE. . . . . . . . . 214
LE BUDGET ? VOILÀ LA QUESTION . . . . . . 190
LA MASSE MONÉTAIRE M1+. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
LE BUDGET FÉDÉRAL DEVRAIT-IL ÊTRE ÉQUILIBRÉ ?. . . . . . . 190
LA MASSE MONÉTAIRE M2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
L’HISTORIQUE DE LA DETTE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
LES CARTES DE CRÉDIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
L’origine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
LES CARTES DE DÉBIT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
L’effondrement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
La résolution. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
7.4 LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE . . . . . . . . . . . . . 193 LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE RELATIVE À LA DEMANDE. . . . 193 Quels effets une variation des dépenses budgétaires ou des recettes fiscales aura-t-elle sur la demande globale ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 La politique budgétaire : une perspective keynésienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
8.3
L’ARRIVÉE DES BANQUES. . . . . . . . . . . . . . . . 216
LES PREMIÈRES BANQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216 LE SYSTÈME BANCAIRE CANADIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
8.4 LA CRÉATION DE LA MONNAIE. . . . . . . . . . 217 LES RÉSERVES BANCAIRES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
L’effet d’éviction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
LE SYSTÈME BANCAIRE ET L’EXPANSION DE LA MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
Les retards et la politique budgétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . 198
POURQUOI PARLER D’EXPANSION « MAXIMALE » ?. . . . . . . 221
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
QUI A CRÉÉ QUOI ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE RELATIVE À L’OFFRE . . . . . . . . . 202
UN AUTRE EXEMPLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
Le taux marginal d’imposition et l’offre globale . . . . . . . 202 Le taux d’imposition et les revenus d’impôt d’après la courbe de Laffer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
LE TRANSFERT DE FONDS À L’AIDE D’UNE SIMPLE TOUCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
8.5 LA BANQUE DU CANADA . . . . . . . . . . . . . . . . 226
TABLE DES MATIÈRES
LA STRUCTURE DE LA BANQUE DU CANADA. . . . . . . . . . . . . 226 LES FONCTIONS DE LA BANQUE DU CANADA. . . . . . . . . . . . 226
8.6 LES OUTILS DONT DISPOSE LA BANQUE
xiii
9.3 LA POLITIQUE MONÉTAIRE
ET LE PROBLÈME DES ÉCARTS INFLATIONNISTES ET RÉCESSIONNISTES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
DU CANADA POUR CONTRÔLER LA MASSE MONÉTAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
LA POLITIQUE MONÉTAIRE EXPANSIONNISTE. . . . . . . . . . . . 246
LES OPÉRATIONS SUR LE MARCHÉ LIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . 228
Les opérations sur le marché libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
Les achats sur le marché libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
LA POLITIQUE MONÉTAIRE RESTRICTIVE . . . . . . . . . . . . . . . . 248
Les ventes sur le marché libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
La variation du taux directeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
LE TAUX CIBLE DU FINANCEMENT À UN JOUR . . . . . . . . . . . 230
Les opérations sur le marché libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
QUEL INSTRUMENT LA BANQUE DU CANADA PRÉFÈRE-T-ELLE UTILISER ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
Le taux directeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
CHAPITRE
9
LE MARCHÉ MONÉTAIRE ET LA POLITIQUE MONÉTAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
9.1 LE MARCHÉ MONÉTAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . 236
PARTIE 05
L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE
LA DEMANDE DE MONNAIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236 L’OFFRE DE MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238 L’ÉQUILIBRE SUR LE MARCHÉ MONÉTAIRE . . . . . . . . . . . . . . 238
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
9.2 LES MÉCANISMES
CHAPITRE
10
LE COMMERCE INTERNATIONAL ET LES FINANCES INTERNATIONALES. . . . . . . . . . . . . . 255
10.1 LA THÉORIE DU COMMERCE
DE TRANSMISSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
INTERNATIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
LE MÉCANISME DE TRANSMISSION KEYNÉSIEN : INDIRECT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
COMMENT LES PAYS DÉTERMINENT-ILS LES BIENS DONT ILS VEULENT FAIRE LE COMMERCE ?. . . . . . . . . . . . 256
Une augmentation de l’offre de monnaie. . . . . . . . . . . . . 240
L’avantage comparatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
Une réduction de l’offre de monnaie. . . . . . . . . . . . . . . . . 241
S’entendre sur les termes de l’échange . . . . . . . . . . . . . . . 258
LE MÉCANISME DE TRANSMISSION KEYNÉSIEN PEUT ÊTRE BLOQUÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
Les résultats obtenus dans le cas avec spécialisation ‒ avec commerce (AS – AC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
Les dépenses d’investissement sont insensibles aux variations des taux d’intérêt. . . . . . . . . . . . . . . . . 242
COMMENT UN PAYS SAIT-IL QU’IL DÉTIENT UN AVANTAGE COMPARATIF ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
La trappe de la liquidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
Les prix des bons, les taux d’intérêt et la trappe de la liquidité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
LE MÉCANISME DE TRANSMISSION MONÉTARISTE : DIRECT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
10.2 LES RESTRICTIONS AU COMMERCE
INTERNATIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 LES EFFETS DISTRIBUTIFS DU COMMERCE INTERNATIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
xiv
TABLE DES MATIÈRES
LE SURPLUS DU CONSOMMATEUR ET LE SURPLUS DU PRODUCTEUR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
Les investissements des Canadiens à l’étranger. . . . . . . . 275
LES GAINS ET LES PERTES LIÉS AUX RESTRICTIONS AU COMMERCE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
LE COMPTE DES RÉSERVES OFFICIELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
Les tarifs douaniers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263 Les quotas d’importation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
POURQUOI LES PAYS IMPOSENT-ILS DES RESTRICTIONS AU COMMERCE SI LE LIBRE ÉCHANGE ENGENDRE DES GAINS NETS ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267 L’argument de la sécurité nationale. . . . . . . . . . . . . . . . . . 267 L’argument de l’industrie naissante. . . . . . . . . . . . . . . . . . 268 L’argument antidumping. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268 L’argument des subventions aux exportations étrangères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268 L’argument des faibles salaires à l’étranger. . . . . . . . . . . . 269 L’argument de la sauvegarde des emplois au pays . . . . . 269
10.3 L’ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE (OMC). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
Les investissements des étrangers au Canada . . . . . . . . . 275
LA DIVERGENCE STATISTIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
10.5 LE MARCHÉ DES CHANGES . . . . . . . . . . . . . . 277 LA DEMANDE DE BIENS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 LA DEMANDE ET L’OFFRE DE MONNAIE. . . . . . . . . . . . . . . . . 278
VÉRIFIEZ VOS CONNAISSANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280
10.6 LES TAUX DE CHANGE FLOTTANTS . . . . . . 281 LE TAUX DE CHANGE D’ÉQUILIBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281 LES VARIATIONS DANS LE TAUX DE CHANGE D’ÉQUILIBRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 LES FACTEURS QUI INFLUENT SUR LE TAUX DE CHANGE D’ÉQUILIBRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 Une différence dans les taux de croissance du revenu. . . . 282 Des différences dans les taux d’inflation relatifs. . . . . . . 283
10.4 LA BALANCE DES PAIEMENTS. . . . . . . . . . . . 271
Des changements dans les taux d’intérêt réels . . . . . . . . 284
LES COMPTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS . . . . . . . . . . 271
SOMMAIRE DU CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
LE COMPTE COURANT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
MOTS CLÉS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
Les exportations de biens et de services. . . . . . . . . . . . . . 273
EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
Les importations de biens et de services. . . . . . . . . . . . . . 273 Les transferts sans contrepartie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
GLOSSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291
LE COMPTE CAPITAL ET FINANCIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296
CHAPITRE
02 L’OFFRE ET LA DEMANDE
D
ans le chapitre 1 nous avons affirmé que toute société doit répondre à trois questions fondamentales : Quoi produire ? Comment produire ? Pour qui produire ?
L’une des façons de répondre à ces questions est le marché. Dans ce chapitre, nous verrons comment fonctionne le marché et dans quelle mesure il représente un bon moyen de répondre au problème de la rareté.
Nous traiterons plus spécifiquement des sujets suivants : Le fonctionnement de l’offre et de la demande. La détermination des prix et des quantités produites.
Les avantages du marché. Les interventions publiques dans le marché.
34
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
2.1 LA DEMANDE Demande La volonté et la capacité qu’ont les acheteurs de se procurer des quantités variables d’un bien à divers prix, au cours d’une période déterminée.
02
www.bureaudelaconcurrence.gc.ca
L
e mot demande a un sens précis en économie. Il fait référence (1) à la volonté et à la capacité de l’acheteur de se procurer des quantités variables d’un bien, (2) à des prix divers, (3) au cours d’une période déterminée (jour, semaine, etc.)1. Par exemple, pour décrire une partie de la demande en magazines de Jean, nous pourrions dire qu’il veut et qu’il peut en acheter 10 par mois, au coût de 3 $ l’exemplaire, voire 15 par mois, au coût de 2 $ chacun, tout en conservant le même revenu. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de demande et qu’une personne n’est pas un acheteur si les deux conditions, la volonté et la capacité, ne sont pas présentes. Ainsi, Josée peut vouloir acheter un ordinateur, mais ne pas avoir les moyens de le faire ; Tanya, au contraire, a les moyens de s’en offrir un, mais elle n’en veut pas. Ni Josée ni Tanya n’ont une demande pour les ordinateurs.
LA LOI DE LA DEMANDE Loi de la demande Si le prix d’un bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue et si le prix d’un bien diminue, la quantité demandée de ce bien augmente, ceteris paribus.
Les gens achèteront-ils plus d’unités d’un bien si le prix unitaire est bas ou s’il est élevé ? Par exemple, les gens achèteront-ils plus d’ordinateurs personnels s’ils sont vendus à 2 000 $ chacun plutôt qu’à 4 000 $ ? Si votre réponse est oui, vous comprenez instinctivement la loi de la demande qui dit que si le prix d’un bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue et que si le prix d’un bien diminue, la quantité demandée de ce bien augmente, ceteris paribus. En bref, la loi de la demande stipule que le prix d’un bien et la quantité demandée de ce bien sont inversement liés, ceteris paribus :
TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE
P h Qdg P g Qdh ceteris paribus où P 5 prix et Qd 5 quantité demandée
La quantité demandée est le nombre d’unités d’un bien que les individus veulent et peuvent acheter à un prix particulier, au cours d’une période déterminée. Par exemple, supposons qu’un groupe d’individus veuille et puisse acheter 100 repas surgelés par semaine au prix de 4 $ l’unité. La quantité demandée cor respond donc à 100 unités de repas surgelés à 4 $ chacune. Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, à bord de la Station spatiale internationale.
TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE Quand Robert dit : « Plus une personne a un revenu élevé, plus elle achètera des automobiles coûteuses (Porsche, Corvette) », il ne pense pas en économiste. L’éco nomiste sait que la capacité d’acheter quelque chose ne veut pas nécessairement dire qu’il y a volonté de l’acheter. Après tout, Guy Laliberté, le multimilliardaire, fondateur du Cirque du Soleil, a les capacités de tout acheter. En 2009, il s’est même offert un voyage dans l’espace. Pourtant, il y a des biens qu’il décide de ne pas acquérir.
Q: © NASA
Selon vous, qu’est-ce qui incite Guy Laliberté à choisir les biens qu’il veut acheter ? Souvenez-vous que, pour lui, l’argent n’est pas vraiment une contrainte.
1. La demande tient compte à la fois des services et des biens. Les biens sont tangibles et dési gnent des objets comme des chandails, des livres et des téléviseurs. Les services sont intan gibles et désignent des activités comme les soins dentaires, les soins médicaux et un discours sur l’économie. Afin de simplifier la discussion, nous ne faisons référence qu’à des biens.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
35
QUATRE FAÇONS DE REPRÉSENTER LA LOI DE LA DEMANDE Pour qualifier la loi de la demande, les économistes utilisent les quatre façons suivantes : • Des mots. « Si le prix augmente, la quantité demandée diminue et si le prix diminue, la quantité demandée augmente, ceteris paribus. » • Des symboles.
P h Qdg P g Qdh ceteris paribus
02
• Sous la forme d’un barème de demande. Un barème de demande constitue la représentation numérique de la loi de la demande. La p artie A de la fi gure 2.1 présente un b arème de demande pour un bien x. • Sous la forme d’une courbe de d emande. Représentation graphique de la loi de la demande. Il s’agit d’une courbe à pente négative, soit une relation inverse entre les divers prix et les quantités demandées. Nous pouvons dire que la courbe de demande représente une photographie de la loi de la demande.
Barème de demande pour un bien x Quantité demandée
Point dans la partie (b)
4
10
A
3
20
B
2
30
C
1
40
D
Prix (en dollars)
Prix (en dollars)
4
Représentation graphique de la loi de la demande.
Courbe de demande B
3
FIGURE 2.1 Barème de demande et
courbe de demande
C
2
D
1
0
A
A
Courbe de demande (pente négative)
30 10 20 40 Quantité demandée du bien x B
La partie A présente un barème de demande pour le bien x. La partie B illustre la courbe de demande, obtenue en marquant les différentes combinaisons prix-quantité de la partie A et en reliant les points. Sur la courbe de demande, le prix (en dollars) représente le prix du bien par unité ; la quantité demandée, sur l’axe des abscisses, n’est pertinente que pour une période déterminée (une semaine, un mois, etc.).
LE PRIX RELATIF ET LE PRIX ABSOLU Avant d’aborder en détail la « demande », nous définirons deux concepts utiles : le prix absolu et le prix relatif. Le prix absolu d’un bien est tout simplement celui exprimé en termes monétaires. Ainsi, le prix absolu d’une voiture est d’environ 30 000 $. Le prix relatif d’un bien est celui exprimé par rapport à un autre bien. Par exemple, le prix absolu d’une voiture est de 30 000 $ et le prix absolu d’un ordinateur est de 2 000 $. Donc, le prix relatif de la voiture est de 15 ordinateurs. Une personne qui a la possibilité d’acheter 15 ordinateurs peut décider de s’acheter une voiture. Prix absolu d’une voiture Prix relatif d’une voiture 5 Prix absolu d’un ordinateur (en termes d’ordinateurs)
30 000 $ 2 000 $ 5 15
5
Prix absolu Le prix d’un bien exprimé en termes monétaires. Prix relatif Le prix d’un bien exprimé en termes d’un autre bien.
36
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
Ainsi, le prix relatif d’une voiture est, dans cet exemple, de 15 ordinateurs. Il est également possible de calculer le prix relatif d’un ordinateur en termes de voitures : Prix absolu d’un ordinateur Prix relatif d’un ordinateur 5 Prix absolu d’une voiture (en termes de voitures)
02
14872773 © iStockphoto.com/Troels Graugaard
2 000 $ 30 000 $ 1 5 15
5
Pareillement, le prix relatif d’un ordinateur, dans notre exemple, est de 1/15e d’une voiture. Une personne a le choix entre acheter 1/15e de voiture ou 1 ordinateur.
Quand on fait un achat, c’est non seulement le prix en argent qui compte, mais la valeur relative du bien convoité. Combien de voyages ou combien d’ordinateurs cette voiture vaut-elle ?
Qu’est-ce qui arrive au prix relatif d’un bien si son prix absolu augmente et que rien d’autre ne change ? Si le prix d’une voiture, de l’exemple précédent, passe de 30 000 $ à 40 000 $, qu’est-ce qui se passe avec le prix relatif d’une voiture ? Évidemment, il augmente de 15 à 20 ordinateurs. En résumé, si le prix absolu d’un bien augmente et que rien d’autre ne change, le prix relatif de ce bien augmente lui aussi. Connaître la différence entre le prix absolu et le prix relatif peut vous aider à mieux comprendre d’importants concepts économiques. Dans la prochaine section, le prix relatif est utilisé pour expliquer pourquoi le prix et la quantité demandée sont inversement liés.
POURQUOI LA QUANTITÉ DEMANDÉE DIMINUE-T-ELLE L ORSQUE LE PRIX AUGMENTE ? La loi de la demande dit que le prix et la quantité demandée sont inversement liés, mais elle ne dit pas pourquoi. Nous présenterons deux raisons. La première est que les gens substituent des biens moins coûteux à des biens plus coûteux. Il arrive souvent que plusieurs biens aient la même utilité. Plusieurs sortes d’aliments peuvent satisfaire la faim et plusieurs types de boissons peuvent satisfaire la soif. Ainsi, le jus d’orange et le jus de pamplemousse peuvent tous deux satisfaire la soif. Si le prix du jus d’orange augmente par rapport à celui du jus de pamplemousse, certaines personnes achèteront moins de jus d ’orange pour a cheter plutôt du jus de pamplemousse à un prix relativement plus bas. En conséquence, une augmentation du prix du jus d’orange entraînera une dimi nution de la quantité demandée de jus d ’orange, car certaines personnes lui substitueront volontiers le jus de pamplemousse. Loi de l’utilité marginale décroissante À un moment précis dans le temps, l’utilité marginale (additionnelle) ou la satisfaction retirée d’une unité additionnelle d’un bien va décroître avec l’augmentation de la quantité consommée.
La deuxième raison qui explique la relation inverse entre le prix et la quantité demandée nous est donnée par la loi de l’utilité marginale décrois sante. Selon cette loi, à un moment précis dans le temps, l’utilité marginale (additionnelle) ou la satisfaction retirée d’une unité additionnelle d’un bien va décroître avec l’augmentation de la quantité consommée. Par exemple, lors de votre dîner, vous retirez une satisfaction (utilité) plus grande en mangeant votre premier hamburger qu’en mangeant votre deuxième. De plus, il y a fort à parier qu’un troisième hamburger vous procurera une satisfaction encore plus faible que votre deuxième. Et, honnêtement, qui a assez faim pour retirer une quelconque satisfaction d’un quatrième hamburger ? Qu’est-ce que cela a en lien avec la loi de la demande ? Les économistes considèrent que plus une unité d’un bien vous procure une grande satisfaction (utilité), plus le prix que vous êtes disposé à payer est élevé. Ils considèrent également que moins une unité d’un bien vous procure satisfaction (utilité), moins vous êtes intéressé à
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
37
payer pour l’obtenir. Pour reprendre l’exemple précédent, il est rare de rencontrer une personne intéressée à payer pour manger un quatrième hamburger. Selon la loi de l’utilité marginale décroissante, les gens obtiennent moins de satisfaction d’une unité additionnelle d’un bien. Ils souhaiteront acheter une unité additionnelle seulement si le prix est plus bas. Ceci correspond très bien à ce que nous avons appelé la loi de la demande.
© Rock Audet
LA COURBE DE DEMANDE INDIVIDUELLE ET LA COURBE DE DEMANDE DU MARCHÉ La courbe de d emande d’un individu représente les combinaisons prix-quantité pour un seul acheteur. Par exemple, une courbe de demande pourrait refléter la demande en disques numériques de Jocelyn. Celle du m arché représente les combinaisons prix-quantité pour tous les acheteurs d’un bien déterminé. Dans ce cas-ci, la c ourbe de demande du marché illustrerait la d emande en disques numériques de tous les acheteurs.
Lors de votre repas, vous éprouvez sans doute une plus grande satisfaction en mangeant votre premier hamburger – utilité et plaisir – qu’en mangeant votre deuxième.
La figure 2.2 d émontre de q uelle façon il est possible de d ériver la c ourbe de emande du marché en « additionnant » les courbes de d d emande individuelles. La partie A représente le barème de demande pour Jocelyn, Sophie et les autres acheteurs. On obtient le barème de demande du marché en additionnant les quan tités deman dées à chacun des prix. Par exemple, à 12 $, les quan tités demandées sont : 4 unités pour Jocelyn, 5 unités pour Sophie et 100 unités pour les autres acheteurs. Il y a donc, au total, 109 unités demandées à 12 $. En B , les points représentent les données du barème de demande qui ont été « addition nées » afin de produire une courbe de demande du marché. Elle pourrait aussi être directement tracée à partir du barème de demande du marché. Quantité demandée Autres acheteurs
Tous les acheteurs
15 $
1
2
20
23
14 $
2
3
45
50
13 $
3
4
70
77
12 $
4
15
1 100
5 109
11 $
5
16
1 130
5 141
10 $
6
7
160
173
Courbe de demande (Jocelyn) A1
12
B1
11
0
4
5
Quantité demandée
+
Courbe de demande (Sophie) A2
12
B2
11
0
5
6
Quantité demandée
+
Courbe de demande (autres acheteurs) 12 11
0
A3 B3
100 130 Quantité demandée
=
Prix (en dollars)
Sophie
Prix (en dollars)
Prix (en dollars)
B
Jocelyn
Prix (en dollars)
A
Prix
Courbe de demande du marché 12 11
0
A4 B4
109 141
4 5 100 5 6 130 Quantité demandée
FIGURE 2.2 Dériver le barème de demande du marché et la courbe de demande du marché
La partie A présente quatre barèmes de d emande combinés en un tableau. Le barème de d emande du marché est dérivé en additionnant les quantités demandées à c hacun des prix. En B , les données prises dans les barèmes de demande ont été transposées sous forme graphique afin de démontrer la dérivation de la c ourbe de demande du m arché. Nous n’avons indiqué que deux points sur la courbe de demande du m arché.
02
38
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ DEMANDÉE PAR OPPOSITION À UNE VARIATION DE LA DEMANDE Les économistes parlent souvent (1) d’une variation de la quantité demandée et (2) d’une variation de la demande. Même si l’expression « quantité demandée » rappelle la « demande », ce sont là deux concepts distincts. Il ne faut surtout pas confondre une variation de la quantité demandée et une variation de la demande. Nous utiliserons la figure 2.1 pour illustrer la différence entre une va riation de la quantité demandée et une variation de la demande.
02 Une variation de la quantité demandée Observez l’axe horizontal (l’axe des abscisses) de la figure 2.1, la variable indiquée est « la quantité demandée ». Notez que la quantité demandée est un nombre – par exemple, 10, 20, 30, 40, etc. Plus exactement, il s’agit des nombres d’unités qu’un individu souhaite et est en mesure d’acheter, à un prix donné et à un moment précis dans le temps. À la figure 2.1, si le prix est de 4 $, alors la quantité demandée est de 10 unités du bien x ; si le prix est de 3 $, alors la quantité demandée est de 20 unités du bien x ; et ainsi de suite. Quantité demandée 5 Nombre d’unités d’un bien qu’un individu souhaite et est en mesure d’acheter selon un prix donné. Examinez de nouveau la figure 2.1 et demandez-vous ce qui peut faire varier la quantité demandée de 10 unités (au point A) à 20 unités (au point B) ? Ou, qu’est-ce qui a varié avant que la quantité demandée ne varie ? La réponse nous est donnée sur l’axe vertical (l’axe des ordonnées) de la figure 2.1. La seule chose qui puisse faire varier la quantité demandée d’un bien est le prix de ce bien. Variation de la quantité demandée 5 Déplacement d’un point à un autre point sur une même courbe de demande causé par une variation du prix de ce bien. C’est donc un déplacement le long de la courbe de demande.
Une variation de la demande Observez encore une fois la figure 2.1 mais, concentrez-vous sur la courbe de demande. La demande est représentée par l’ensemble de la courbe. Quand un économiste parle d’une variation de la demande, il veut dire un déplacement de toute la courbe de demande et non une simple variation de la quantité demandée. Variation de la demande 5 Déplacement de la courbe de demande La demande peut varier dans deux directions : elle peut augmenter ou diminuer. Nous présenterons d’abord le cas d’une augmentation de la demande. Imaginez que nous avons le barème de la demande suivant : Barème de la demande A Prix
Quantité demandée
20 $
500
15 $
600
10 $
700
5 $
800
La courbe de demande ressemblera alors à la courbe de la figure 2.3.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
39
Que signifie une augmentation de la demande ? Elle signifie que les individus souhaitent et sont en mesure d’acheter une plus grande quantité d’unités d’un bien, à tous les prix possibles. En somme, le barème de la demande A se transforme et devient le barème de la demande B. Barème de la demande B Quantité demandée
20 $
500 600
15 $
600 700
10 $
700 800
5 $
800 900
02
Comme vous le voyez, lorsque le prix était de 20 $, les individus souhaitaient et étaient en mesure d’acheter 500 unités du bien visé. Maintenant, ils souhaitent et peuvent se procurer 600 unités du bien visé au même prix de 20 $. Vous pouvez également remarquer que, lorsque le prix était de 15 $, les individus souhaitaient et avaient la possi bilité d’acheter 600 unités du bien visé. À présent, ils souhaitent et sont en mesure de se procurer 700 unités de ce bien visé au prix de 15 $. En fait, vous constatez que si, pour chacun des prix, les individus souhaitent et sont en mesure d’acheter plus d’unités du bien visé, la demande a augmenté.
Prix (en dollars)
DA basé sur le barème de la demande A
15 10 5
DB basé sur le barème de la demande B
A
Analysons maintenant le cas d’une diminution ou ré20 duction de la demande. Que signifie une réduction de la demande ? Elle15signifie que les individus souhaitent et sont en mesure d’acheter une plus petite quantité d’unités d’un 10 prix possibles. En bref, le barème de la bien, à tous les demande A se transforme et devient le barème de la de5 DB basé sur le barème mande C.
Prix (en dollars)
DC basé sur le barème de la demande C
de la demande A
Déplacement de la courbe de demande vers la gauche (diminution de la demande).
20 15 10 5
DA basé sur le barème de la demande A
de la demande B
0
500 de600 700 800 900 Barème la demande C Quantité demandée Prix Quantité demandée 20 $
500 400
15 $
600 500
10 $
700 600
5 $
800 700
Observez la figure 2.3 B pour visualiser cette variation. La courbe de demande illustrant le barème C se trouve à gauche de celle illustrant le barème A. Réduction de la demande 5 Déplacement vers la gauche de la courbe de demande.
0
DC basé sur de la deman 20 15 10 5 0
500 600 700 800 900 Quantité demandée
Augmentation de la demande 5 Déplacement vers la droite de la courbe de DA basé sur le barème demande.
Prix (en dollars)
20
0
La figure 2.3 A permet de visualiser cette variation. La courbe de demande illustrant le barème B se trouve à droite de celle illustrant le barème A.
Déplacement de la courbe de demande vers la droite (augmentation de la demande).
Prix (en dollars)
Prix
400 500 600 700 800 Quantité demandée B
FIGURE 2.3 Déplacements de la courbe de demande
A La courbe de demande se déplace vers la droite, de DA à DB. Ce déplacement représente une augmentation de la demande : à chacun des prix, la quantité demandée est plus élevée. Par exemple, la quantité demandée à 20 $ passe de 500 unités à 600 unités. B La courbe de demande se déplace vers la gauche, de DA à DC. Ce déplacement représente une baisse de la demande : à chacun des prix, la quantité demandée est moins élevée. Ainsi, la quantité demandée à 20 $ passe de 500 unités à 400 unités.
40
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
QUELS SONT LES FACTEURS QUI ENTRAÎNENT UN DÉPLACEMENT DE LA COURBE DE DEMANDE ? Nous savons ce que signifient une augmentation de la demande et une réduction de la demande : une augmentation de la demande prouve que les consommateurs souhaitent et sont en mesure d’acheter une plus grande quantité d’unités d’un bien, à tous les prix possibles. Une réduction de la demande montre que les individus souhaitent et peuvent acheter une plus petite quantité d’unités d’un bien, à tous les prix possibles. Nous savons également qu’une augmentation de la demande s’illustre graphiquement par un déplacement de la courbe de demande vers la droite et qu’une réduction de la demande s’illustre de même par un déplacement de la courbe de demande vers la gauche.
02
Bien normal Bien pour lequel la d emande augmente (ou diminue), lorsque le revenu augmente (ou diminue) dans environ les mêmes proportions. Bien supérieur Bien pour lequel la d emande augmente (ou diminue) plus que proportionnellement à l’augmenta tion (ou diminution) du r evenu. Bien inférieur
Le r evenu Lorsque le revenu d’une personne varie (augmente ou diminue), la demande de cette personne pour un bien particulier peut augmenter, diminuer ou demeurer constante. Par exemple, le revenu de Jacques augmente. Par la suite, Jacques décide d’acheter plus de CD. Pour lui, un CD est un bien normal. La demande pour un bien normal augmente d’un pourcentage assez semblable à celui de l’augmen tation du revenu et elle d iminue d’un pourcentage analogue à celui de la baisse du r evenu. Le revenu augmente de 10 %, la demande augmente par conséquent d’un pourcentage compris entre 0 et 10 %. La très grande majorité des biens sont considérés comme des biens normaux.
27836563 © Yuri Arcurs/Shutterstock
Bien pour lequel la d emande diminue lorsque le revenu augmente et pour lequel la demande augmente lorsque le revenu d iminue.
Mais, nous ignorons toujours quels sont les facteurs ou variables qui font varier la demande. Quels facteurs ou variables peuvent entraîner un déplacement de la courbe de demande ? Dans la prochaine section, nous présenterons ces facteurs ou variables.
Si l’augmentation de la d emande est plus que propor tionnelle à l’augmentation du revenu d’une population, nous dirons alors qu’il s’agit d’un bien supérieur. Les biens de luxe se retrouvent souvent dans cette catégorie (les voyages et les sorties au restaurant en sont des exem ples). Prenons le cas où votre revenu augmente de 10 % et que vous décidez de vous payer les vacances en Europe dont vous rêvez depuis toujours. Il y a fort à parier alors que vos d épenses en v oyage augmenteront de beaucoup plus que de 10 %. Supposons maintenant que le revenu de Marie augmente. Avec cette augmentation, elle décide d’acheter moins de macaronis en boîte. Pour Marie, les macaronis en boîte sont un bien inférieur. Pour un bien inférieur, la demande diminue lorsque le revenu augmente, et la demande augmente lorsque le revenu diminue.
Un bien sera considéré comme inférieur si une augmentation du revenu de l’ensemble d’une population entraîne une réduction de sa consommation. En réalité, il existe peu de biens que l’on peut classer comme inférieurs. Les p ommes de terre et les voitures d’occasion peuvent être considérées comme des biens inférieurs, car bon nombre de personnes en achètent moins lorsque leur revenu augmente. Elles profitent de leur augmentation de revenu pour acheter d’autres biens, d’autres sortes de légumes ou des voitures neuves. Bien neutre Bien pour lequel une variation du revenu n’entraîne aucune variation de la demande.
Finalement, supposons que le revenu de Georges augmente et que sa demande pour le dentifrice demeure constante. Pour lui, ce n’est ni un bien normal, ni supérieur, ni inférieur, c’est un bien neutre. Pour un bien neutre, une variation du revenu n’entraîne aucune variation de la demande.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
41
Les préférences Les préférences d’une population influencent la quantité du bien qu’elle voudra acheter à un prix déterminé. Un changement de préférence en faveur du bien déplacerait la courbe de demande vers la droite. Un changement en défaveur du bien déplacerait la courbe de demande vers la gauche. La publicité joue un rôle très important au niveau des préférences.
Le prix des biens liés Il existe deux types de biens liés : les biens substituts et les biens complémen taires. Deux biens sont substituts s’ils répondent à un même b esoin ou à un même désir. Pour plusieurs personnes, le beurre et la margarine sont des biens substituts. Si deux biens sont substituts, l’augmentation (ou la diminution) du prix de l’un entraînera l’augmentation (ou la diminution) de la d emande de l’autre. Par e xemple, si le prix du beurre augmente, la demande en margarine augmentera, car les gens substitueront la margarine au beurre dont le prix a augmenté (figure 2.4 A ). Voici d’autres exemples de biens substituts : le café et le thé, les croustilles de maïs et les croustilles de pommes de terre, deux marques de bière, les automobiles nord-américaines et les automobiles asiatiques.
B
... un déplacement vers la droite de la courbe de demande de margarine.
BIENS SUBSTITUTS
A
P1
Deux biens qui satisfont les mêmes besoins ou désirs. Si deux biens sont substituts, la demande de l’un augmente lorsque le prix de l’autre augmente (ou la demande de l’un diminue lorsque le prix de l’autre diminue).
Prix
Prix
P2
Si le beurre et la margarine sont des biens substituts, un prix plus élevé du beurre entraînera…
02 Biens substituts
A
Dm1
Db 0
Qd2
Qd1
0
Quantité de beurre demandée
Quantité de margarine demandée
BIENS COMPLÉMENTAIRES
A
P1
... un déplacement vers la gauche de la courbe de demande de balles de tennis.
Prix
Prix
P2
Si les raquettes de tennis et les balles de tennis sont des biens complémentaires, un prix plus élevé pour les raquettes de tennis entraînera…
B
Dm2
B
Drt 0
Qd2
Qd1
Quantité de raquettes de tennis demandée
Dbt2
Dbt1
0 Quantité de balles de tennis demandée
FIGURE 2.4 Biens substituts et biens complémentaires
A Le beurre et la margarine sont des biens substituts : le prix de l’un et la demande de l’autre sont directement liés. Lorsque le prix du beurre augmente, la demande de margarine augmente. B Les raquettes de tennis et les balles de tennis sont des biens complémentaires : le prix de l’un et la demande de l’autre sont inversement liés. Lorsque le prix des raquettes de tennis augmente, la demande de balles de tennis diminue.
42
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
Deux biens sont complémentaires s’ils sont consommés ensemble. Par exemple, les raquettes de tennis et les balles de tennis sont utilisées ensemble pour jouer au tennis. Si deux biens sont complémentaires, l’augmentation (ou la diminution) du prix de l’un entraînera la diminution (ou l’augmentation) de la demande de l’autre. En somme, un prix plus élevé pour les raquettes de tennis fera diminuer la d emande pour les balles de tennis, comme la figure 2.4 B le démontre. D’autres exemples de biens com plémentaires pourraient être : les auto mobiles et les pneus, les automobiles et l’essence, les lampes et les ampoules, les bâtons et les balles de golf.
Biens complémentaires
Caroline Wozniacki au tournoi de l’US Open en 2010. Il est difficile de s’imaginer une partie de tennis sans balle ou sans raquette. L’une ne va pas sans l’autre.
Le n ombre d’acheteurs
60418933 © Debby Wong/Shutterstock
02
Deux biens qui sont c onsommés ensemble. Si deux biens sont complémentaires, la demande de l’un augmente lorsque le prix de l’autre d iminue (ou la d emande de l’un d iminue lorsque le prix de l’autre augmente).
La demande pour un bien est proportion nelle au nombre d’ache teurs dans une région donnée. Plus il y a d’ache teurs, plus la d emande est é levée ; moins il y en a, moins la demande est é levée. Le nombre d’acheteurs peut augmTESTEZ enter s’ilVOTRE y a une hausse du taux de nata l ité ou de l’immi LOGIQUE ÉCONOMIQUE gra tion, une migra tion de gens d’une région du pays vers une autre, etc. Il peut dimi nuer s’il y a une h ausse du taux de mortalité, une guerre, une migra tion de gens d’une région du pays vers une autre, etc.
TESTEZ VOTRE LOGIQUE ÉCONOMIQUE Les économistes analysent beaucoup de courbes dans lesquelles ils cherchent des réponses à leurs questions. Dans ce type d’analyses, les économistes identifient deux types de facteurs relatifs aux courbes : (1) les facteurs qui entraînent des déplacements le long des courbes et (2) les facteurs qui entraînent des déplacements des courbes ellesmêmes. Lorsque vous voyez une courbe de demande, vous devez d’abord vous demander quel facteur entraîne un déplacement le long de la courbe. Ensuite, vous vous demandez quels sont les facteurs qui entraînent un déplacement de la courbe. La figure 2.5 permet de répondre à ces deux questions.
Q:
Pourquoi une variation du revenu entraîne-t-elle un déplacement de la demande et non un déplacement sur la courbe de demande ?
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
A
B
B
B
A
0
D2
D1
Quantité 0 demandée Quantité demandée Une variation de l’un de ces facteurs peut faire varier la demande : 1. le revenu 2. les préférences 3. les prix des biens liés 4. le nombre d’acheteurs 5. les attentes sur les prix
0
02
A
D1
D2
Une variation de la quantité demandée (un mouvement sur la courbe de demande, D1 )
Prix
Prix
Prix
Prix
Une variation de la demande (un déplacement de la courbe de demande de D1 à D2 ou de D2 à D1 )
D1
43
D1
Quantité 0 demandée Quantité demandée Une variation dans le prix du bien peut faire varier la quantité demandée.
FIGURE 2.5 Une variation de la demande par opposition à une variation de la quantité demandée
A Une variation de la d emande fait référence à un déplacement de la courbe de demande. Une variation de la demande peut être causée par plusieurs facteurs. B Une variation de la quantité demandée fait référence au mouvement sur une courbe de demande donnée. Une variation de la quantité demandée ne peut être causée que par la variation du prix du bien.
Les attentes sur les prix
Par exemple, imaginez que vous souhaitez acheter une maison. Un jour, vous entendez dire que le prix des maisons devrait chuter dans quatre mois. Vous allez vraisemblablement attendre quatre mois avant de l’acheter. Si, au contraire, vous avez la conviction que le prix des maisons va augmenter dans quatre mois, vous allez essayer de profiter des prix actuels en achetant maintenant. Les attentes sur les prix des maisons peuvent influencer la demande actuelle de maisons.
© Rhian vK 2006 CC-BY
Les acheteurs qui s’attendent à ce que le prix d’un bien augmente le mois prochain peuvent décider d’acheter ce bien maintenant – et ainsi aug menter la demande actuelle du bien. Les acheteurs qui s’attendent à ce que le prix d’un bien d iminue le mois prochain peuvent patienter jusqu’au mois pro chain pour l’acheter – et ainsi dimi nuer la demande a ctuelle du bien.
44
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 À Montréal, la demande de véhicules automobiles est affectée par une multitude de facteurs. Pour chacun des événements suivants, dites si la demande de véhicules automobiles augmente ou diminue. a) D’importants projets de construction d’habitations dans plusieurs arrondissements de la ville font augmenter la population. b) Un nouveau train de voyageurs dessert l’est de Montréal.
02
c) Des travaux de réparation sur les ponts qui relient l’Île de Montréal à la Rive-Sud allongent substantiellement le temps de parcours en auto. d) Le prix de l’essence à la pompe monte encore. e) Le prix de la carte mensuelle de transport en commun augmente.
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
f) Le métro de Montréal met en service de nouvelles voitures qui rendent ce mode de transport plus agréable. g) La prime des assurances automobiles grimpe. h) Le taux d’intérêt sur les prêts auto augmente.
2 Le tableau suivant montre le barème de la demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011. Barème de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011 Prix du cornet de crème glacée VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
Quantité demandée de cornets (par mois)
2,50 $
1 600
2,75 $
1 500
3,00 $
1 400
3,25 $
1 300
3,50 $
1 200
3,75 $
1 100
4,00 $
1 000
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
a) Sur un graphique, tracez la courbe de demande de cornets de crème glacée au mois d’avril 2011. b) Tracez la nouvelle courbe de demande quand, au mois de mai 2011, une augmentation du prix de la barbotine (slush) fait grimper la quantité demandée de cornets de crème glacée de 200 cornets par mois, à tous les prix. c) À partir de la réponse obtenue en b), tracez la nou velle courbe de demande de crème glacée quand, au mois de juillet 2011, le passage d’Elton John et de Metallica sur les plaines d’Abraham accroît la quantité demandée de cornets de crème glacée de 400 cornets par mois, à tous les prix.
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zzur/Shutterst
57547567 © Ma
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
45
2.2 L’OFFRE
Le terme offre a un sens précis en économie, il fait référence (1) à la volonté et à la capacité des « vendeurs » de produire et de vendre des quantités variables d’un bien, (2) à des prix divers, (3) au cours d’une période déterminée (jour, semaine, etc.).
LA LOI DE L’OFFRE La loi de l’offre dit que si le prix d’un bien augmente, la quantité offerte de ce bien augmente, et que si le prix d iminue, la quantité offerte diminue, ceteris paribus2. En bref, le prix d’un bien et la quantité offerte de ce bien sont directe ment liés, ceteris paribus. (La quantité offerte correspond au n ombre d ’unités d’un bien que les « vendeurs » veulent et peuvent produire et v endre à un prix déterminé.) La courbe d’offre (à pente positive) constitue la représenta tion graphique de la loi de l’offre (figure 2.6). La loi de l’offre peut être résumée comme suit : P h Qog P g Qoh ceteris paribus où P 5 prix et Qo 5 quantité offerte. La loi de l’offre est v alide pour la production de la plupart des biens. Elle ne s’applique toutefois pas si le temps manque pour produire une plus g rande quantité d’unités d’un bien. Par exemple, supposons qu’un t héâtre de la ville de Québec a ffiche complet pour la représentation de ce soir. Même si le prix des billets passait de 30 $ à 40 $, il n’y aurait pas de sièges additionnels dans le théâtre. Il manque de temps pour produire plus de sièges. La courbe d’offre pour les sièges de théâtre est illustrée à la figure 2.7 A . Elle reste stationnaire au nombre de sièges du théâtre, soit 5003. De même, la loi de l’offre ne s’appliquera pas si les biens ne peuvent plus être produits, indépendamment du temps. Par e xemple, le luthier Antonio Stradivari est décédé en 1737. Une augmentation du prix des violons Stradivarius n’influera pas sur le nombre de violons Stradivarius offerts, comme le démontre la figure 2.7 B .
0
Courbe d’offre des sièges de théâtre pour la représentation de ce soir
500 Nombre de sièges dans le théâtre
B Courbe d’offre des violons Stradivarius Prix
Prix
A
0
x Nombre de violons Stradivarius
2. La loi de l’offre, tout comme la loi de la d emande, s’applique aussi bien aux services qu’aux biens. 3. La courbe d’offre à pente infinie est d écrite comme étant parfaitement inélastique.
Offre La volonté et la capacité des « vendeurs » de produire et de vendre des quantités variables d’un bien, à divers prix, au cours d’une période déterminée. Loi de l’offre Si le prix d’un bien augmente, la quantité offerte du bien augmente et si le prix d’un bien diminue, la quantité offerte du bien diminue, ceteris paribus. Courbe d’offre (pente positive) La représentation graphique de la loi de l’offre.
Courbe d’offre 4 Prix (en dollars)
L
a demande représente un côté du marché ; l’autre côté représente l’offre. Pour présenter l’offre, nous nous servirons du même cadre de discussion que celui employé pour la demande. Nous commencerons par définir la loi de l’offre, puis nous considérerons les fact eurs qui peuv ent c auser un déplacement de la courbe d’offre. Pour terminer, nous établirons la distinction entre une variation de la quantité offerte et une variation de l’offre.
D
3
C
2 1
0
B A
20 40 30 10 Quantité du bien x offerte
FIGURE 2.6 Une courbe d’offre
La courbe d’offre à pente positive est une représentation graphique de la loi de l’offre, qui dit que le prix et la quantité offerte sont directement liés, ceteris paribus. Sur la courbe d’offre, le prix (en dollars) représente le prix du bien par unité ; la quantité offerte, sur l’axe des abscisses, n’est pertinente que pour une période déterminée (une semaine, un mois, etc.). FIGURE 2.7 Courbe d’offre lorsque
le temps manque pour produire davantage ou lorsque l’on ne peut plus produire
La courbe d’offre n’a pas de pente positive lorsque le temps manque pour produire une plus grande quantité d’unités ou lorsqu’on ne peut plus produire d’unités additionnelles. Dans ces cas, la courbe d’offre a une pente infinie.
02
46
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
POURQUOI LA PLUPART DES COURBES D’OFFRE ONT-ELLES DES P ENTES POSITIVES ?
13285176 © iStockphoto.com/gerenme
De m anière générale, cependant, avec l’augmentation de l’offre, le coût unitaire ne demeure pas constant, et ceci, en raison de la loi du coût croissant. Cette loi dit qu’une augmentation de la production d’un bien engendre une augmentation de son coût de renonciation. Ainsi, une courbe d’offre à pente positive reflète un coût de production par unité plus élevé si la production d’unités d’un bien est plus élevée. Il est donc nécessaire que le prix soit supérieur pour produire une plus g rande quantité de biens.
LA COURBE D’OFFRE DU M ARCHÉ La courbe d’offre individuelle présente les combinaisons prix-quantité pour un vendeur unique. La courbe d’offre du marché représente les combinaisons prixquantité pour tous les vendeurs d’un bien en particulier. La fi gure 2.8 d émontre
Quantité offerte
10 $
1
2
96
99
11 $
2
3
98
103
99
12 $
3
4
102
109
103
13 $
4
5
106
115
109
14 $
5
6
108
119
115
15 $
6
7
110
123
119
0
A1
2
3
Quantité offerte
Courbe d’offre (Albert)
+
Prix (en dollars)
11
B1
Tous les fournisseurs (avec une taxe de 1 $)
Albert
Courbe d’offre (Jasmine) 12
Tous les fournisseurs
Jasmine
12
B2
11
0
A2
3
4
Quantité offerte
+
12 11
0
Courbe d’offre (autres fournisseurs) B3 A3
98 102 Quantité offerte
Courbe d’offre du marché
=
Prix (en dollars)
B
Autres fournisseurs
Prix
Prix (en dollars)
A
Prix (en dollars)
02
La plupart des courbes d’offre ont des pentes positives parce qu’un prix plus élevé peut inciter, à certaines conditions, les producteurs à augmenter la production d’un bien. Cette incitation se manifeste par des profits plus élevés. Donc, si le prix des ordinateurs aug mente, les entre prises d’ordi na teurs feront plus de pro fits sur chaque ordinateur, en présumant que toutes les autres « choses » (par exemple, le coût par unité) soient égales par ailleurs. Motivées par l’idée d’augmenter leurs profits, les entreprises sont prêtes à offrir une plus grande quantité d’ordinateurs sur le m arché.
12 11
0
B4 A4
103 109
2 3 98 3 4 102 Quantité offerte
FIGURE 2.8 Dérivation d’un barème d’offre du marché et de la courbe d’offre du marché
La partie A présente quatre barèmes d’offre combinés en un tableau. Le barème d’offre du marché est dérivé en additionnant les quantités offertes à chacun des prix. La dernière colonne illustre le barème d’offre, s’il y a une taxe de 1 $ par unité. En B , les données prises dans les barèmes d’offre ont été transposées sous forme graphique afin de démontrer la dérivation de la courbe d’offre du marché. Seuls deux points figurent sur la courbe d’offre du marché.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
comment une courbe d’offre du marché peut être d érivée en « additionnant » les courbes d’offre individuelles. En A , on présente un barème d’offre, qui est un t ableau numérique représentant la quantité offerte d’un bien à divers prix, pour Jasmine, Albert et pour les autres fournisseurs. On obtient le barème d’offre du m arché en ajoutant les quantités offertes à chacun des prix, ceteris paribus. Par exemple, à 11 $, les quantités offertes sont : 2 unités pour Jasmine, 3 unités pour Albert et 98 unités pour les autres fournisseurs. Donc, au total, 103 u nités sont disponibles au prix de 11 $. En B , les points correspondant aux données du barème d’offre sont « additionnés » afin de produire la courbe d’offre du marché. On pourrait aussi tracer la courbe d’offre du marché directement à partir du barème d’offre du marché.
Barème d’offre Tableau numérique de la quantité offerte d’un bien à divers prix.
02
UNE VARIATION DE L’OFFRE SIGNIFIE UN DÉPLACEMENT DE L’OFFRE L’offre d’un bien peut augmenter ou diminuer. Que signifie une augmentation de l’offre d’un bien ? Cela veut dire que les producteurs souhaitent et ont les capaci tés de produire plus d’unités d’un bien à tous les prix possibles. Aussi, imaginez qu’en janvier les producteurs soient prêts à produire et à offrir 600 paires de sou liers à 25 $ la paire et qu’en février, ils soient prêts à produire 900 paires de souliers, toujours à 25 $ la paire. Une augmentation de l’offre équivaut à un déplacement de toute la courbe d’offre vers la droite, comme illustré à la figure 2.9 A . L’offre d’un bien diminue si les producteurs souhaitent et ont les capacités de produire moins d’unités d’un bien, pour tous les prix possibles. Imaginez qu’en janvier les producteurs soient prêts à produire et à offrir 600 paires de chaussures à 25 $ la paire et qu’en février ils ne soient prêts à en produire que 300 paires, toujours au même prix, soit 25 $ la paire. Une diminution (baisse) de l’offre équivaut à un déplacement de toute la courbe d’offre vers la gauche, tel qu’il lustré à la figure 2.9 B .
0
0
600
B
A
900 600
B
900
Quantité offerte Quantité offerte A
25
0
O2
Prix (en dollars)
A
25
O2
Prix (en dollars)
25
Prix (en dollars)
Prix (en dollars)
O1
Déplacement vers la droite de la courbe (augmentation Od’offre O2 1 de l’offre)
25
B
0 300
47
O1O2
O1
A B
Déplacement vers la gauche de la courbe d’offre (diminution de l’offre)
A
600300
600
Quantité offerte Quantité offerte B
FIGURE 2.9 Déplacement de la courbe d’offre
A La courbe d’offre se déplace vers la droite, de O1 à O2. Ce déplacement représente une augmentation de l’offre du nombre de paires de souliers : à chacun des prix, la quantité offerte est supérieure. Par exemple, la quantité offerte à 25 $ passe de 600 unités à 900 unités. B La courbe d’offre se déplace vers la gauche, de O1 à O2. Ce déplacement représente une diminution de l’offre de paires de souliers : à chacun des prix, la quantité offerte est moindre. Par exemple, la quantité offerte à 25 $ passe de 600 unités à 300 unités.
48
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
QUELS SONT LES FACTEURS QUI PEUVENT FAIRE DÉPLACER LA C OURBE D’OFFRE ? Nous savons que la courbe d’offre peut se déplacer. Mais, quels sont les facteurs possibles à l’origine d’un tel déplacement ? Les facteurs qui peuvent entraîner un déplacement de l’offre sont les suivants : (1) le prix des ressources utilisées en production, (2) la technologie, (3) le nombre de producteurs (ou vendeurs), (4) les attentes sur les prix, (5) les taxes et les subventions, (6) les restrictions gouvernementales.
02 Le prix des ressources utilisées en production Il faut des ressources pour produire des biens. Par exemple, il faut du bois pour produire des p ortes. Si le prix du bois d iminue, il devient moins c oûteux de pro duire des p ortes et l’offre augmentera. En conséquence, la courbe d’offre de portes se déplacera vers la droite. Si le prix du bois augmente, il d evient plus coûteux de produire des portes et, ceteris paribus, l’offre diminuera. En consé quence, la courbe d’offre de portes se déplacera vers la g auche. Prenons un autre exemple. Il faut des terres agricoles, des fertilisants et des tracteurs pour produire du maïs. Une diminution du prix de l’une de ces res sources fera diminuer le coût unitaire de la production de maïs, ce qui fera aug menter la quantité de maïs que les fermiers voudront et pourront produire à divers prix ; la c ourbe d’offre de maïs se déplacera donc vers la d roite. Une aug mentation du prix de l’une de ces ressources augmentera le coût unitaire du maïs produit et fera déplacer la courbe d’offre vers la g auche, ceteris paribus.
La technologie
78975868 © Christian Delbert/Shutterstock
Au chapitre 1, la technologie a été d éfinie comme l’ensemble des compétences et des savoirs relatifs à l’utilisation des ressources en production. Lorsqu’on parle de progrès technologiques, on fait aussi référence à la capacité de produire une quantité supérieure de biens avec un n ombre de ressources déterminées, ce qui permet de r éduire les coûts unitaires de production. Lorsque c’est le cas, la quantité offerte d’un bien augmente à chacun des prix. Pourquoi ? Parce qu’une diminution des coûts fait augmenter les profits, cela incite les producteurs à produire davantage. Par exemple, si les cultivateurs de maïs découvrent une façon de faire pousser davantage de maïs en utilisant la même quantité d’eau ainsi que les mêmes autres ressources, il s ’ensuit une diminution des coûts uni taires de production et une augmentation des profits ; les cultivateurs voudront produire davantage de maïs, à chacun des prix. La courbe d’offre de maïs se déplacera vers la droite.
On voit de plus en plus ces tours qui transportent les ondes.
Prenons un exemple courant d’un changement technologique qui a fait aug menter une offre. Pour transmettre le son de la voix d’un animateur à la radio, une image de studio de télévision ou la voix d’une personne au téléphone por table, vous avez besoin d’une fréquence d’ondes. Les fréquences sur le spectre des ondes s’expriment en mégahertz (MHz), une unité qui quantifie en millions les ondes radio qui passent par un seul point à chaque seconde. Autrefois, on n’utilisait pas certaines hautes fréquences MHz, parce que les signaux qu’elles émettaient étaient fragiles et qu’ils pouvaient être affaiblis par la pluie et les nuages. Autrement dit, on n’utilisait qu’une toute p etite portion du spectre des ondes. Cependant, avec les progrès technologiques, il est maintenant possible d’utiliser une plus grande portion du spectre des ondes, d’où l’augmentation de l’offre des fréquences utilisables.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
49
Le nombre de vendeurs Si plus de « vendeurs » commencent à produire un bien spécifique, c’est peutêtre parce que les profits sont élevés, la courbe d’offre se déplace vers la droite. Si certains vendeurs cessent la production d’un bien spécifique, cela signifie peut-être qu’elle leur occasionne des p ertes, la c ourbe d’offre se d éplace vers la gauche.
Les attentes sur les prix
02
Si l’on s’attend à ce que le prix d’un bien soit plus élevé dans l’avenir, les pro ducteurs peuvent retenir dans l’immédiat certains biens (quand cela est pos sible, car certains biens comme les biens périssables ne peuvent être retenus) pour en avoir davan tage à vendre à un prix supé rieur dans l’avenir. Dans ce cas, la courbe d’offre se déplace vers la gauche. Par exemple, si les producteurs de pétrole s’attendent à ce que le prix du pétrole soit plus élevé l’an prochain, certains d’entre eux voudront peut-être conserver leur pétrole hors du marché cette année pour pouvoir le vendre plus cher l’année prochaine. De même, s’ils s’attendent à ce que le prix du p étrole b aisse l’an prochain, ils peuvent d écider de p uiser une plus grande quan tité de pétrole que prévu cette année.
Les taxes et les subventions 73497103 © Rihardzz/Shutterstock
Certaines taxes font augmenter le coût unitaire d’un bien. Supposons qu’un fabricant d’un bien x doive payer 1 $ de taxe par unité pro duite. La courbe d’offre se dépla ce rait alors vers la gauche, indiquant que le fabricant produit quelques unités en moins à c hacun des prix. Reprenons l’exemple du t ableau de la figure 2.8. Nous v oyons, dans la dernière colonne, quelles seront les quantités offertes si le gouvernement impose une taxe de 1 $ par unité pro duite. Remarquez que les pro duc teurs vou dront produire, à chacun des prix, la quantité correspondant au prix d’avant la taxe moins 1 $. Fondamentalement, le comportement des producteurs n’a pas changé, mais, pour chacun des prix, ils reçoivent 1 $ de moins qu’auparavant. Par exemple, quand le prix est de 12 $, les producteurs ne reçoivent que 11 $ ; ils voudront donc produire la quantité qu’ils voulaient pro duire à ce prix avant la taxe, soit 103 unités. Si, par la suite, la taxe était éli minée, la courbe d’offre se déplacerait vers la droite pour revenir à la courbe d’offre initiale. Les subventions produisent l’effet contraire d’une taxe. Supposons que le gouvernement accorde des subventions pour la production de maïs en offrant aux fermiers 2 $ pour chaque boisseau de maïs produit. Grâce à la subvention, la quantité offerte de maïs est plus g rande à c haque prix et la c ourbe d’offre de maïs se déplace vers la droite. Un retrait de la subvention ferait d éplacer la courbe d’offre de maïs vers la g auche. En règle générale, nous pourrions dire que nous obtenons plus de ce qui est subventionné et moins de ce qui est taxé.
Les restrictions gouvernementales Il arrive parfois que le gouvernement prenne des mesures afin de r éduire l’offre. Supposons que le gouvernement canadien impose un quota d’importation sur les téléviseurs japonais. Un quota d’importation, ou une restriction quantitative de
Les producteurs de pétrole peuvent conserver une partie de leur production hors du marché non seulement pour faire face à une demande accrue, mais également pour pouvoir la vendre plus cher ultérieurement. Subvention (à la production) Paiement monétaire du gouverne ment au producteur d’un bien ou d’un service.
50
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
biens provenant de l’étranger, réduit l’offre de téléviseurs japonais. La courbe d’offre se déplace alors vers la gauche. À l’inverse, l’éli mi na tion du quota d’importation (comme c’est le cas au Canada) permet à la courbe d’offre de télé viseurs japonais de se déplacer vers la droite. Les licences et les permis produisent le même effet. Avec une licence ou un ermis, les individus doivent répondre à certaines exigences avant de pouvoir p effectuer une tâche en toute légalité. Par exemple, les propriétaires de garderies doivent répondre à certaines exigences avant de pouvoir v endre leurs services. Il est certain que cette condition contribue à r éduire le nombre de garderies, ce qui fait déplacer la courbe d’offre de garderies vers la gauche.
02
UNE VARIATION DE L’OFFRE PAR OPPOSITION À UNE VARIATION DE LA QUANTITÉ O FFERTE Comme le montre la fi gure 2.10 A , une variation de l’offre fait référence à un déplacement de la courbe. Par e xemple, dire qu’il y a eu augmentation de l’offre des oranges équivaut à dire que la courbe d’offre des oranges s’est déplacée vers la droite. Parmi les facteurs qui peuvent faire varier l’offre (ou d éplacer la courbe d’offre), on trouve le prix des ressources utilisées en production, la technologie, le nombre de vendeurs, les attentes sur les prix, les taxes et les subventions ainsi que les restrictions gouvernementales.
A O1
Une variation de l’offre (un déplacement de la courbe d’offre de O1 à O2 ou de O2 à O1 )
0
Quantité 0 offerte
O1
O2
Quantité offerte 0
Une variation de l’un de ces facteurs peut causer une variation de l’offre : 1. le prix des ressources utilisées en production 2. la technologie 3. le nombre de vendeurs 4. les attentes sur les prix 5. les taxes et les subventions 6. les restrictions gouvernementales
O1
B
B
Prix
O2
Prix
Prix
Prix
O1
B
A
Une variation de la quantité offerte (un mouvement sur la courbe d’offre, O1 )
A
Quantité 0 offerte
Quantité offerte
Une variation du prix du bien causera une variation de la quantité offerte.
FIGURE 2.10 Une variation de l’offre par opposition à une variation de la quantité offerte
A Une variation de l’offre fait référence à un déplacement de la courbe d’offre. Une variation de l’offre peut être causée par plusieurs facteurs (voir figure 2.10 A et texte). B Une variation de la quantité offerte fait référence au mouvement sur une courbe d’offre donnée. Une variation de la quantité offerte ne peut être causée que par une variation du prix d’un bien. Une variation de la quantité offerte fait référence à un mouvement le long de la c ourbe d’offre, tel que d émontré à la figure 2.10 B . L’unique facteur qui puisse faire varier la quantité offerte d’un bien est une variation du prix de ce bien.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
51
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 À Montréal, l’offre de véhicules automobiles est affectée par une multitude de facteurs. Pour chacun des événements suivants, dites si l’offre de véhicules auto mobiles augmente ou diminue. a) De nouveaux constructeurs automobiles font leur apparition en Inde et en Chine. b) Le coût des métaux utilisés dans la fabrication des véhicules automobiles augmente.
02
c) Un nouveau procédé utilisé dans la chaîne de montage accroît la productivité des travailleurs dans l’industrie. d) Le Canada impose de nouvelles mesures de sécurité aux constructeurs automobiles, ce qui entraîne des coûts de fabrication supplémentaires.
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
2 Le tableau suivant établit le barème de l’offre de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011. Barème d’offre de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011 Prix du cornet de crème glacée
Quantité offerte de cornets (par semaine)
2,50 $
0
2,75 $
1 300
3,00 $
1 400
3,25 $
1 500
3,50 $
1 600
3,75 $
1 700
4,00 $
1 800
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
a) Tracez sur un graphique la courbe d’offre de cornets de crème glacée au mois d’avril 2011. b) Tracez la nouvelle courbe de l’offre si, au mois de juin 2011, un accroissement du nombre de crèmeries entraîne une augmentation de la quantité offerte de cornets de crème glacée de 400 cornets par jour, à tous les prix. c) À partir de la réponse obtenue en b), tracez la nouvelle courbe d’offre de crème glacée quand, au mois d’août 2011, une hausse du prix du lait diminue la quantité offerte de cornets de crème glacée de 600 cornets par jour, à tous les prix.
2.3
LE MARCHÉ : LA RÉUNION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
L’
économiste a nglais Alfred Marshall (1842-1924) comparait l’offre et la d emande aux lames d’une paire de c iseaux : il est difficile de dire laquelle des deux lames fait le travail au moment où nous coupons. De la même façon, il est impossible de savoir si c’est l’offre ou la demande qui est res
L’OFFRE ET LA D EMANDE MISES À L’ÉPREUVE LORS D’UNE VENTE AUX ENCHÈRES Imaginez que vous assistez à une vente aux enchères au cours de laquelle on vend et on a chète des boisseaux de maïs. Lors de l’événement, le directeur de la vente
© Gerard Lovett
ponsable du prix courant, car le prix est déterminé par les deux côtés du marché.
Une diminution du prix des ressources nécessaires à la production de maïs fera augmenter l’offre de maïs.
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
ajustera le prix du maïs afin que tout le maïs o ffert soit vendu. La c ourbe d’offre du maïs a une pente infinie, comme illustré à la fi gure 2.11. Elle entrecoupe l’axe des abscisses à 40 000 boisseaux ; ce qui signifie que la quan tité offerte cor res pond à 40 000 bois seaux. La courbe de d emande pour le maïs a une pente néga tive. Par ailleurs, sup po sons que chaque ache teur potentiel de maïs soit assis devant un ordinateur qui lui permette d’inscrire immédiatement le nombre de boisseaux qu’il d ésire acheter. Par e xemple, si Nancy veut acheter 5 000 boisseaux de maïs, elle n’a qu’à entrer 5 000 dans son ordinateur.
© Chris 73 2004 CC-BY-SA
52
02
La vente aux enchères commence. (Examinez la figure 2.11 pendant le dérou lement de la vente aux enchères.) Le directeur de la vente annonce les prix : • 6 $. Les acheteurs potentiels réfléchissent une seconde et chacun inscrit le nombre de boisseaux qu’il peut et veut acheter à ce prix. Le total s’élève à 10 000 boisseaux, ce qui correspond à la quantité demandée de maïs à 6 $. Le directeur de la vente, qui r éalise que 30 000 boisseaux de maïs (40 000 – 10 000 = 30 000) ne seront pas vendus à ce prix, décide de baisser le prix du boisseau à : • 5 $. La quantité demandée augmente à 20 000 boisseaux, mais la quantité de maïs offerte à ce prix d emeure supérieure à la quantité d emandée. Le directeur de la vente annonce : • 4 $. La quantité demandée augmente à 30 000 boisseaux, mais la quantité offerte à 4 $ demeure supérieure à la quantité demandée. Le directeur de la vente fait chuter le prix à : • 1,25 $. À ce prix, la quantité demandée s’élève à 60 000 boisseaux, ce qui dépasse la quantité offerte de 20 000 boisseaux. Le directeur de la vente annonce alors un prix plus élevé :
O
D
Prix (en dollars)
Vente aux enchères agricoles à Tokyo : on échange tôt le matin les thons pêchés la veille.
6,00
Q0 Qd
5,00
Q0 Qd
4,00
Q0 Qd
3,10 2,25
E
Qd Q0 Qd Q0 Qd Q0
1,25 0
10 20 30 40 50 60 Quantité offerte et quantité demandée (en milliers de boisseaux de maïs)
FIGURE 2.11 L’offre et la demande en activité lors d’une vente aux enchères
Qd 5 quantité demandée ; Qo 5 quantité offerte. Le directeur de la vente annonce les prix et les acheteurs inscrivent la quantité qu’ils veulent et peuvent acheter. Aux prix de 6 $, 5 $ et 4 $, la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée. Aux prix de 1,25 $ et 2,25 $, la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte. Au prix de 3,10 $, la quantité demandée est égale à la quantité offerte.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
53
• 2,25 $. La quantité demandée chute à 50 000 boisseaux, mais les acheteurs désirent tout de même acheter plus de maïs à ce prix qu’il n’y a de maïs à vendre. Le directeur de la vente annonce enfin : • 3,10 $. À ce prix, la quantité demandée de maïs est de 40 000 boisseaux, soit la même que la quantité offerte. La vente se termine. Les 40 000 bois seaux de maïs sont achetés et vendus à 3,10 $ le boisseau.
LE LANGAGE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE : QUELQUES TERMES IMPORTANTS Si la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée, il y a excédent ou offre excédentaire. Si la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte, il y a pénurie ou demande excédentaire. À la fi gure 2.11, on r emarque qu’il y a un surplus à 6 $, à 5 $ et à 4 $ et qu’il y a une pénurie à 1,25 $ et à 2,25 $. Le prix pour lequel la quantité demandée est égale à la quantité offerte se nomme le prix d’équilibre. Dans notre exemple, 3,10 $ représente le prix d’équilibre. La quantité qui correspond au prix d’équilibre est la quantité d’équilibre, ce qui, dans l’exemple, correspond aux 40 000 boisseaux de maïs. Tous les prix pour lesquels la quantité demandée n’est pas égale à la quantité offerte repré sentent des prix de déséquilibre. Un marché qui présente un excédent (Qo > Qd) ou une p énurie (Qd > Qo) est dit en déséquilibre. Un m arché où la quantité demandée est égale à la quantité offerte (Qd 5 Qo) est dit en équilibre. L’équi libre est identifié par la lettre E, à la figure 2.11.
02 Excédent (offre excédentaire) Condition où la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée. Il n’y a surplus que si les prix sont supérieurs au prix d’équilibre. Pénurie (demande excédentaire) Condition où la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte. Il n’y a pénurie que si les prix sont inférieurs au prix d’équilibre. Prix d’équilibre Le prix pour lequel la quantité demandée équivaut à la quantité offerte. Quantité d’équilibre
ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE : Q U’ADVIENT-IL DU PRIX EN CAS D’EXCÉDENT OU DE PÉNURIE ? Qu’a fait le directeur de la vente quand le prix était de 6 $ et qu’il y avait un sur plus de maïs ? Il a baissé le prix. Qu’a-t-il fait lorsque le prix était de 2,25 $ et qu’il y avait une pénurie de maïs ? Il a haussé le prix. On pourrait résumer le comportement du directeur de la vente comme suit : s’il y a excédent, il b aisse le prix ; s’il y a pénurie, il hausse le prix. C’est de cette façon que le directeur de la vente a permis au marché du maïs d’atteindre l’équilibre. Il n’y a pas de directeur de vente aux enchères dans tous les marchés. Avezvous déjà vu un directeur de vente aux enchères à l’œuvre dans un super marché ? Non, bien sûr. Cependant, plusieurs marchés fonctionnent comme s’il y en avait un qui annonçait des prix supérieurs et inférieurs jusqu’à ce que le prix d’équilibre soit atteint. Sur tous les marchés qui n’ont pas de directeur de vente aux e nchères, les prix diminuent lorsqu’il y a un excédent et augmentent lorsqu’il y a une pénurie. Pourquoi en est-il ainsi ?
Pourquoi les prix diminuent-ils lorsqu’il y a excédent ? S’il y a excédent, les fournisseurs ne seront pas en m esure de v endre la quan tité qu’ils espé raient vendre à un prix déter miné. En consé quence, leurs inventaires augmenteront comparativement à ce qu’ils conservent habituel lement en vue de répondre à une variation de la demande. Les vendeurs voudront réduire leurs inventaires. Certains baisseront leurs prix ; d’autres dimi nue ront la pro duc tion ; d’autres feront un peu des deux. Comme démontré à la fi gure 2.12, les prix et la quantité produite ont tendance à diminuer jusqu’à ce qu’il y ait équilibre.
La quantité qui correspond au prix d’équilibre. La quantité pour laquelle le nombre de biens que les acheteurs veulent et peuvent acheter équivaut au nombre que les vendeurs veu lent et peuvent vendre et donc, au nombre réellement acheté et vendu. Prix de déséquilibre Un prix pour lequel la quantité demandée n’équivaut pas à la quantité offerte. Déséquilibre Situation où il y a excédent ou pénurie sur le marché. Équilibre « En équilibre » signifie « au repos ». L’équilibre représente la combinaison quantité-prix sur le marché qui ne suscite aucun mouvement particu lier de la part des acheteurs ou des vendeurs. Sous forme graphique, il correspond au point d’intersection des courbes d’offre et de demande.
54
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
O
02
Prix (en dollars)
15
Excédent
10
E
Pénurie
5
Prix
Qo
Qd
Condition
15 $
150
50
Excédent
10 $
100
100
Équilibre
5 $
50
150
Pénurie
D 0
50
150
100 Quantité
FIGURE 2.12 Atteindre le point d’équilibre
S’il y a excédent, l’inventaire des vendeurs augmente au-delà de la limite conservée en prévision d’une variation de la demande. Les vendeurs voudront réduire leur inventaire. Il s’ensuit que le prix et la production diminuent jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint. S’il y a pénurie, cer tains acheteurs offriront un prix supérieur afin que les vendeurs transigent avec eux plutôt qu’avec d’autres acheteurs. Certains vendeurs réaliseront qu’ils peuvent augmenter le prix des biens qu’ils ont à vendre. Des prix plus élevés entraîneront une augmentation de la pro duction. Le prix et la production augmenteront jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint. (N’oubliez pas que le prix, sur l’axe des ordonnées, est le prix unitaire du bien et que la quantité, sur l’axe des abscisses, concerne une période donnée.)
Pourquoi les prix augmentent-ils lorsqu’il y a p énurie ? S’il y a pénurie, les acheteurs ne seront pas en mesure d’acheter tout ce qu’ils voulaient acheter. Certains acheteurs seront disposés à offrir un prix supérieur aux vendeurs pour que ces derniers choisissent de transiger avec eux plutôt qu’avec d’autres. Certains vendeurs, en voyant les acheteurs réclamer avec empressement les biens, réaliseront qu’ils peuvent augmenter le prix de ces derniers. Des prix plus élevés engendreront une augmentation de la production. Donc, le prix et la quantité produite ont tendance à augmenter jusqu’à ce qu’il y ait équilibre (voir figure 2.12). La figure 2.13 dresse un portrait g énéral de ce que nous avons discuté au sujet de l’offre et de la demande.
À QUELLE VITESSE ATTEINT-ON L’ÉQUILIBRE ? Le 5 février 2007, à 15 h 07, le prix d’une action de IBM était de 100,33 $. Quelques secondes plus tard, le prix est passé à 100,44 $. Il va sans dire que le marché boursier est un marché qui s’équilibre très rapidement. Si la demande augmente, il y a alors une pénurie d’actions au prix courant. Le prix aura donc tendance à augmenter, très rapidement. Imaginez maintenant qu’une personne souhaite vendre sa maison. Il est très fréquent qu’une maison demeure sur le marché, au même prix, pendant des semaines, voire des mois. Par exemple, le prix demandé est de 400 000 $. Au bout d’un mois, la maison n’est toujours pas vendue. Après deux mois, toujours pas. Dix mois plus tard, la maison n’est pas encore vendue et le prix demeure à 400 000 $. Est-ce que 400 000 $ est le prix d’équilibre pour cette maison ? Certainement pas. Au prix d’équilibre, il y aurait un acheteur intéressé. Au prix de 400 000 $, il y a un vendeur, mais il n’y a pas d’acheteur. Nous pourrions être tentés de croire que le marché (l’offre et la demande) ne fonctionne pas dans la vente d’une maison. En réalité, c’est simplement parce que, dans ce cas, la vitesse pour atteindre l’équilibre est beaucoup moins rapide. Chaque marché a sa propre vitesse d’ajustement.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
55
Le marché MARCHÉ PRIX QUANTITÉ
DEMANDE
Revenu
Prix des ressources utilisées en production
Attentes sur les prix
Nombre d’acheteurs
OFFRE
Nombre de vendeurs
Préférences
Taxes et subventions
Technologie Prix des biens liés (biens substituts et biens complémentaires)
Attentes sur les prix
Restrictions gouvernementales
FIGURE 2.13 Sommaire descriptif d’un marché (l’offre et la demande)
Cette figure établit le lien entre les sujets discutés jusqu’à maintenant dans ce chapitre. Tel que démontré, un marché se compose de l’offre et de la demande. Nous pouvons aussi voir les facteurs qui influent sur l’offre et la demande et donc indirectement sur le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre d’un bien.
DÉPLACEMENT VERS L’ÉQUILIBRE : PRIX MAXIMUM ET PRIX MINIMUM Les concepts d’excédent et de pénurie nous permettent d’expliquer comment le marché tend vers l’équilibre. Il existe une autre façon de présenter cette ten dance vers l’équilibre. La figure 2.14 présente le marché d’un bien x. Examinez la situation de la première unité du bien x. Quel est le prix maximum que les acheteurs sont prêts à payer pour cette unité ? La réponse est 70 $. Vous repérez ce prix en suivant la ligne pointillée de la première unité jusqu’à la courbe de demande. Quel est le prix minimum que les vendeurs exigent pour être encou ragés à vendre cette première unité ? La réponse est 10 $. Vous repérez ce prix en suivant la ligne pointillée de la première unité jusqu’à la courbe d’offre. Comme le prix maximum exigé par les acheteurs est supérieur au prix minimum des vendeurs, la première unité du bien x sera échangée.
O
Prix (en dollars)
70 60
Unités de bien x
Prix maximum des acheteurs
Prix minimum des vendeurs
Résultats
50
1re
70 $
10 $
Il y a transaction
40
2
e
60 $
20 $
Il y a transaction
3e
50 $
30 $
Il y a transaction
4
e
40 $
40 $
Il y a transaction
5e
30 $
50 $
Il n’y a pas de transaction
IL Y A TRANSACTION
IL N’Y A PAS DE TRANSACTION
30 20 10 0
D 1
2
3
4
5
6
7
Quantité du bien x FIGURE 2.14 Déplacement vers l’équilibre en termes de prix maximum et de prix minimum
Tant que le prix maximum des acheteurs est supérieur au prix minimum des vendeurs, la transaction est possible. Cette condition est respectée pour les unités 1 à 4. Le marché converge vers l’équilibre dans un processus d’échanges mutuellement avantageux.
02
56
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
Qu’en est-il de la seconde unité ? Les acheteurs sont prêts à payer un prix maximum de 60 $ et les vendeurs exigent un prix minimum de 20 $. La deuxième unité sera, elle aussi, échangée. En fait, l’échange se fera tant que le prix maxi mum des acheteurs est supérieur au prix minimum des vendeurs. La figure 2.14 nous montre qu’il y aura quatre unités du bien x qui seront échangées. La cinquième unité ne sera pas échangée puisque le prix maximum des ache teurs (30 $) est inférieur au prix minimum des vendeurs (50 $).
Prix maximum des acheteurs Prix maximum que les acheteurs sont prêts à payer pour cette unité. Prix minimum des vendeurs
Dans le processus que nous venons de décrire, les acheteurs et les vendeurs sont disposés à faire des échanges tant et aussi longtemps que cela est avantageux pour les deux. Le marché converge vers une quantité de biens de 4 unités à un prix de 40 $ par unité. C’est l’équilibre. En d’autres termes, le bénéfice mutuel dirige le marché vers l’équilibre.
Surplus des consommateurs Différence entre le prix maximum qu’un consommateur est prêt à payer et le prix qu’il paye effectivement.
L’ÉQUILIBRE SOUS L’ANGLE DU SURPLUS DES CONSOMMATEURS ET DU SURPLUS DES PRODUCTEURS
Surplus des producteurs Différence entre le prix reçu par un producteur ou un vendeur et le prix de vente minimum.
On peut considérer l’équilibre à la lumière de deux importants concepts écono miques, le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs. Le surplus des consommateurs��������������������������������������������������� est la différence entre le prix maximum qu’un consommateur est prêt à payer et le prix qu’il paye effectivement.
Surplus total Somme du surplus des consomma teurs et du surplus des producteurs.
Surplus des consommateurs 5 Prix maximum d’un acheteur 2 Prix payé Par exemple, si vous étiez prêt à payer 10 $ pour aller au cinéma et que vous ne payez que 7 $, vous avez donc un surplus du consommateur de 3 $. Évidemment, plus les consommateurs ont un important surplus du consommateur, mieux ils se sentent. Ainsi, aimeriez-vous ne payer que 4 $ pour aller au cinéma au lieu de 7 $ ? Si vous payez seulement 4 $, votre surplus du consommateur est alors de 6 $ au lieu de 3 $. Le surplus des producteurs est la différence entre le prix reçu par un producteur ou un vendeur et le prix de vente minimum. 65424406 © Dimitri Shironosov/Shutterstock
02
Prix que les vendeurs exigent pour être encouragés à vendre cette première unité.
Les consommateurs aiment en avoir pour leur argent.
Surplus des producteurs 5 Prix reçu 2 Prix de vente minimum Imaginez que le prix minimum de vente de billets d’un propriétaire de cinéma est de 5 $ par personne. Le prix d’une place au cinéma n’est pas de 5 $, mais de 7 $. Le surplus des producteurs est donc de 2 $. Un producteur (ou vendeur) préférera un plus grand surplus des producteurs à un plus petit. Le propriétaire du cinéma préférerait vendre une entrée à 8 $ au lieu de 7 $, parce qu’il aurait alors un surplus des producteurs de 3 $. Le surplus total est la somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs. Surplus total 5 Surplus des consommateurs 1 Surplus des producteurs À la figure 2.15 A , le surplus des consommateurs est représenté par le triangle ombré. Ce triangle représente la surface sous la courbe de demande et au-dessus du prix d’équilibre. Selon la définition, le surplus des consommateurs représente la différence entre ce que les acheteurs sont disposés à payer et ce qu’ils payent effectivement. Par exemple, dans la fenêtre de la figure 2.15 A , nous voyons que les acheteurs sont disposés à payer 7 $ pour la 50e unité, mais ils ne payent que 5 $. Ainsi, le surplus des consommateurs est de 2 $ pour cette 50e unité. Si nous additionnons les surplus des consommateurs de chacune des unités jusqu’à la 100e unité (100 représente la quantité d’équilibre), nous obtenons la surface ombrée qui représente le surplus des consommateurs total. À la figure 2.15 B , le surplus des producteurs est représenté par le triangle ombré. Ce triangle représente la surface au-dessus de la courbe d’offre et en dessous du prix d’équilibre. Selon la définition, le surplus des producteurs représente la différence entre ce que les producteurs peuvent accepter (prix de vente minimum) et ce qu’ils reçoivent effectivement. Par exemple, dans la fenêtre de la figure 2.15 B ,
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
Fenêtre P
Fenêtre P O 7$ 5$
5$
D 0 50 100
5$ 3$
5$
SP
Q
D
0 50 100
D 0
O
O
SC Prix
O
Prix
Surplus des consommateurs
57
Quantité A Surplus des consommateurs (SC)
02
D
Surplus des producteurs 0 100
100
Q
Quantité B Surplus des producteurs (SP)
FIGURE 2.15 Surplus des consommateurs et surplus des producteurs
A Le surplus des consommateurs est représenté par le triangle ombré. Il illustre la surface sous la courbe de demande et au-dessus du prix d’équilibre. B Le surplus des producteurs est représenté par le triangle ombré. Il représente la surface au-dessus de la courbe d’offre et par-dessous le prix d’équilibre.
nous voyons que les vendeurs sont disposés à accepter 3 $ pour la 50e unité, mais ils reçoivent 5 $. Ainsi, le surplus des producteurs est de 2 $ pour cette 50e unité. Si nous additionnons les surplus des producteurs de chacune des unités jusqu’à la 100e unité, nous obtenons la surface ombrée qui représente le surplus des producteurs total.
FIGURE 2.16 Équilibre, surplus
Considérons maintenant le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs en fonction de la quantité d’équilibre. La figure 2.16 montre que le surplus des consommateurs à l’équilibre est égal à la somme des surfaces A 1 B 1 C 1 D, et que le surplus des producteurs est égal à la somme des surfaces E 1 F 1 G 1 H. À toute autre quantité échangeable, soit 25, 50 ou 75 unités, les surplus des consommateurs et des producteurs sont plus petits. Par exemple, à la 25e unité, le surplus des consommateurs est égal à la surface A et le surplus des producteurs est égal à la surface E. À la 50e unité, le surplus des consommateurs est égal à la surface A 1 B et le surplus des producteurs est égal à la surface E 1 F.
des consommateurs et surplus des producteurs
Le surplus des consommateurs est plus grand à la quantité d’équilibre (100 unités) qu’à toute autre quantité possible. Le surplus des producteurs l’est également à ce niveau de production. Par exemple, le surplus des consommateurs équivaut à la surface A 1 B 1 C au niveau de 75 unités, mais il est de A 1 B 1 C 1 D au niveau de 100 unités. De plus, le surplus des pro ducteurs équivaut à la surface E 1 F 1 G au niveau de 75 unités, mais il est de E 1 F 1 G 1 H au niveau de 100 unités.
À l’équilibre, les deux, consommateurs et producteurs, obtiennent un surplus maximisé. En résumé, en situation d’équilibre nous obtenons un surplus total maximisé.
Surplus des consommateurs
Surplus des producteurs
25
A
E
50
A1B
E1F
75
A1B1C
E1F1G
100 (Équilibre)
A1B1C1D
E1F1G1H
O Prix
Quantité (en unité)
5$
A E
B F
C G
D H
Pas de transaction dans cette région D
A 0
25
50
75 100 Quantité B
58
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
QU’EST-CE QUI PEUT FAIRE V ARIER LE PRIX D’ÉQUILIBRE ET LA QUANTITÉ D’ÉQUILIBRE ? Le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre sont déterminés par l’offre et la demande. Dès qu’il y a variation de la d emande et de l’offre, ou des deux, le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre varient. La figure 2.17 illustre huit diffé rentes possibilités. Les graphiques A à D illustrent les quatre variations de base de l’offre et de la demande, où, soit l’offre soit la demande varie. Les graphiques E à H illustrent des variations à la fois de l’offre et de la demande.
02
A
•
La demande augmente (la courbe de d emande se déplace vers la droite) et l’offre est constante (la courbe d’offre reste en place). Le prix d’équilibre augmente, la quantité d’équilibre augmente.
•
B La d emande diminue, l’offre est constante. Le prix d’équilibre d iminue, la quantité d’équilibre diminue.
•
C L’offre augmente, la demande est constante. Le prix d’équilibre d iminue, la quantité d’équilibre augmente.
•
D L’offre diminue, la d emande est constante. Le prix d’équilibre aug mente, la quantité d’équilibre diminue.
•
E La demande augmente et l’offre diminue dans une même proportion. Le prix d’équilibre augmente, la quantité d’équilibre demeure constante.
•
F La demande diminue et l’offre augmente dans une même proportion. Le prix d’équilibre diminue, la quantité d’équilibre demeure constante.
•
G La demande augmente plus que l’offre ne diminue. Le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre augmentent.
•
H La demande augmente moins que l’offre ne d iminue. Le prix d’équi libre augmente et la quantité d’équilibre diminue.
A
B
P
C
P O1
D1 0
P
E
D2 D1 0
P O1
D1 0
D2
DhOFPhQh
O2
Dh OgFPhQ
O1
O1
Q
Q
F
D1 0
P
D2 D1 0
Q
DgOFPgQg
O1
D2
P
P
Dg OhFPgQ
O2
Q
Q
OhDFPgQh
Dh OgFPhQh
O1
D2 0
Q
OgDFPhQg
P
O2 O1
Q
O2
D1 0
G
D1 0
O2
D
D O2
O1
D1 D2 Q Dh OgFPhQg
FIGURE 2.17 Le prix d’équilibre et la quantité d’équilibre : effets du déplacement de la courbe d’offre et de la courbe de demande
La figure illustre les effets d’une variation de la demande, d’une variation de l’offre ou de l’une et l’autre sur le prix d’équilibre et sur la quantité d’équilibre. Sous chacun des diagrammes, la condition qui a engendré l’effet est précisée par les symboles suivants : (1) un trait horizontal au-dessus de la lettre signifie « constant » (O signifie donc que l’offre est constante) ; (2) une flèche pointant vers le bas (g) indique une baisse ; (3) une flèche pointant vers le haut (h) indique une hausse. Une hausse (ou une baisse) de la demande correspond à un déplacement vers la droite (ou vers la gauche) de la courbe de demande. Une hausse (ou une baisse) de l’offre correspond à un déplacement vers la droite (ou vers la gauche) de la courbe d’offre.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
59
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Le tableau suivant montre le barème d’offre et de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011. Barème d’offre et de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011 Prix du cornet de crème glacée
Quantité demandée de cornets (par semaine)
Quantité offerte de cornets (par semaine)
2,50 $
1 600
0
2,75 $ 1 500 VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
1 300
3,00 $
1 400
1 400
3,25 $
1 300
1 500
3,50 $
1 200
1 600
3,75 $
1 100
1 700
4,00 $ 1 000 VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
1 800
a) Tracez sur un graphique les courbes d’offre et de demande de cornets de crème glacée. Quel est l’équilibre du marché ? b) Décrivez la situation quand le prix du cornet de crème glacée est de 3,50 $. Comment l’équilibre est-il atteint ? c) Décrivez la situation quand le prix du cornet de crème glacée est de 2,75 $. VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES Comment l’équilibre est-il atteint ?
2 À partir du tableau de la question précédente (1) contenant le barème d’offre et de demande de cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011, montrez l’effet sur l’équilibre du marché (le prix et la quantité vendue) de chacun des événements suivants, entre mai et août 2011. (Tracez sur un même graphique les nouvelles courbes d’offre ou de demande). a) En mai 2011, une hausse du prix de la barbotine (slush) fait grimper la quantité demandée de 200 cornets par jour, à tous les prix. b) En juin 2011, une augmentation du nombre de crèmeries accroît la quantité offerte de cornets de crème glacée de 400 par jour, à tous les prix.
VÉRIFIEZVOS c) En juillet 2011, leCONNAISSANCES passage d’Elton John et de Metallica sur les plaines d’Abraham entraîne une augmentation de la quantité demandée de cornets de crème glacée de 400 cornets par jour, à tous les prix. d) À partir de la réponse obtenue précédemment, qu’advient-il de l’équilibre du marché quand, en août 2011, l’effet du passage de Metallica et d’Elton John sur les plaines d’Abraham se dissipant, la quantité demandée de cornets de crème glacée diminue de 400 cornets par jour, à tous les prix, et qu’une hausse du prix du lait diminue la quantité offerte de cornets de crème glacée de 600 cornets par jour, à tous les prix.
3 À partir des réponses obtenues au numéro précédent (2), a) Tracez un graphique qui montre l’évolution du prix des cornets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec durant la période estivale 2011. b) Tracez un graphique qui montre l’évolution mensuelle du nombre de cornets de crème glacée vendus.
02
60
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
2.4 LE CONTRÔLE DES PRIX
Q
uand il y a rareté, un instrument de rationnement est nécessaire comme le prix en dollars. Toutefois, il n’est pas toujours permis d’utiliser le prix comme instrument de rationnement. Il arrive que le prix soit contrôlé. Il existe deux types de contrôle des prix : le prix plafond et le prix plancher. Au cours de la discussion sur le contrôle des prix qui suit, le terme prix est uti lisé dans le sens génér ique. Il fait référ ence, par e xemple, au prix d’une pomme, de la main-d’œuvre (salaire), du crédit (taux d’intérêt), etc.
Prix plafond
LE PRIX PLAFOND : DÉFINITION ET EFFETS Le prix plafond est le prix m aximal d’un produit autorisé par le gouverne ment, au-dessus duquel on ne peut légalement le v endre. À titre d’exemple, supposons que le gouvernement détermine qu’un bien x peut être a cheté et vendu au prix maximal de 8 $. Cette somme représente ici le prix plafond. Si cette somme est inférieure au prix d’équilibre du bien x, comme illustré à la figure 2.18 (voir page 61), il pourrait survenir l’un ou plusieurs des effets suivants4. 15631724 © iStockphoto.com/Tanuki Photography
02
Prix maximal autorisé par le gouvernement pour un bien, au-dessus d uquel aucun commerce ne peut être légal.
Quand la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte, il y a pénurie
La pénurie Au prix d’équilibre de 12 $ (figure 2.18), la quantité demandée du bien x (150) est égale à la quantité offerte (150). Au prix plafond de 8 $, il y a p énurie : la quantité demandée (190) est supérieure à la quantité offerte (100). Lorsqu’il y a pénurie, le prix et la production ont tendance à augmenter jusqu’au point d’équilibre. Lorsqu’un prix plafond est é tabli, cette tendance ne peut se réaliser, car il devient illégal de transiger au prix d’équilibre.
La baisse des échanges Au prix d’équilibre, 150 unités du bien x sont achetées et vendues. Au prix pla fond (figure 2.18), 100 unités du bien x sont achetées et vendues. (Les acheteurs préféreraient a cheter 190 unités, mais l’offre n’est que de 100 u nités.) Nous pou vons donc conclure que le prix plafond peut entraîner une b aisse des échanges.
Les instruments de rationnement a utres que le prix Si un prix d’équilibre de 12 $ a permis au bien x d’être r ationné avant même que le prix plafond n’ait été imposé, il s’ensuit qu’au prix (inférieur) de 8 $, ce bien ne p ourra être rationné qu’en partie. Bref, le prix plafond empêche le prix d’un bien d’augmenter jusqu’à a tteindre un niveau suffisant pour que ce bien soit entièrement rationné. Mais, si le prix n’est qu’en partie responsable du ration nement, quels sont les autres facteurs qui jouent un rôle dans le rationnement ? Il s’agit des autres instruments de rationnement, tels que le principe « premier arrivé, premier servi ». Une boucherie polonaise dans les an nées 1980 pendant la crise économique. Le contrôle gouvernemental sur les prix peut entraîner une baisse de l’offre sur le marché légal et donner lieu à des pénuries.
À la figure 2.18, il y a 100 unités du bien x qui sont vendues à 8 $, bien que les acheteurs soient prêts à a cheter 190 u nités à ce prix. Que se passe-t-il ? Il est pos sible que le bien x soit vendu d’après le principe « premier a rrivé, premier servi», à 8 $ l’unité. Autrement dit, pour acheter le bien x, une personne doit non seu lement payer 8 $ l’unité, mais aussi être l’une des premières dans la file d’attente. 4. Si le prix plafond se situe au-dessus du prix d’équilibre (le prix plafond est de 8 $ et le prix d’équilibre est de 4 $, par exemple), aucun effet n’est encouru. Toutefois, en général, le prix plafond se situe sous le prix d’équilibre. Les e ffets du prix plafond mentionnés ici valent pour une structure de marché particulière, et non pas nécessairement pour toutes les structures de marché. Le marché dont il est question ici est souvent décrit comme étant un marché par faitement concurrentiel. Dans ce marché parfait, il y a un nombre suffisant d’acheteurs et de vendeurs, ce qui évite qu’un acheteur ou un vendeur puisse influencer le prix à lui seul.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
61
Acheter et vendre à prix prohibitif Les acheteurs et les vendeurs peuvent régulièrement contourner le prix plafond en faisant commerce au noir. Par e xemple, si des acheteurs offrent à des vendeurs un prix unitaire supérieur à 8 $ pour le bien x, il est certain que les vendeurs vont accepter l’offre. Mais pourquoi des acheteurs offrent-ils un prix unitaire supérieur à 8 $ s’ils peuvent se procurer le bien pour la somme de 8 $ ? Parce que ce ne sont pas tous les acheteurs qui pourront acheter la quantité désirée du bien x à 8 $. Comme le démontre la fi gure 2.18, il y a ici p énurie : les acheteurs sont prêts à acheter 190 unités à 8 $, mais les vendeurs ne peuvent en vendre que 100 u nités. En d’autres termes, il manque 90 unités pour que les acheteurs obtiennent la quantité désirée. Certains acheteurs repartiront déçus. Nous pour rions alors nous d emander : « Comment certains acheteurs s’y prennent-ils pour que les vendeurs soient prêts à transiger avec eux plutôt qu’avec d ’autres ? » En leur offrant de payer un prix plus élevé. Comme il est illégal de payer un prix supérieur, la transaction sera illicite.
02
La vente jumelée À la figure 2.18, nous pouvons voir que les acheteurs voudraient et pourraient payer un prix unitaire maximal de 18 $ pour 100 u nités du bien x (ce prix correspond à 100 unités sur la courbe de demande). Toutefois, le prix maximal permis par la loi est de 8 $. Cette différence entre les deux prix incite souvent à faire une vente jumelée, c’est-à-dire une vente où un bien ne peut être acheté qu’à la condition d’en acheter un autre. Par exemple, si la station d ’essence « Réjean » ne vend de l’essence qu’aux clients qui achètent une entrée au laveauto, nous formulons alors que les deux biens sont liés l’un à l’autre dans une vente jumelée.
Vente jumelée ou liée Vente où l’on ne peut acheter un bien qu’à la condition d’en acheter un autre.
Supposons que les vendeurs du bien x (figure 2.18) vendent aussi un bien y. Il est possible qu’ils offrent aux acheteurs de leur vendre le bien x pour la somme de 8 $, à la condition que ces derniers achètent aussi le bien y, par exemple, pour la somme de 10 $. Nous avons fixé le prix du bien y à 10 $, car ce montant représente la différence entre le prix unitaire maximal que les acheteurs veulent et peuvent payer pour 100 u nités du bien x (précisément 18 $) et le prix maximal permis par la loi (8 $).
Prix (en dollars)
O
18
Un prix plafond engendre une pénurie.
12 Prix d’équilibre Prix plafond
8
FIGURE 2.18 Le prix plafond
Pénurie
D 0
100
150
190
Quantité d’équilibre
Quantité du bien x
Le prix plafond est de 8 $ et le prix d’équilibre est de 12 $. À 12 $, la quan tité demandée est égale à la quantité offerte. À 8 $, la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte. (Rappelez-vous que le prix, sur l’axe des ordonnées, représente toujours le prix par unité et que la quantité, sur l’axe des abscisses, n’est valide que pour une période déterminée.)
62
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
LES ACHETEURS PRÉFÈRENT-ILS LES BAS PRIX OU LES PRIX ÉLEVÉS ?
02
Vous pouvez o btenir le prix minimum de votre région en visitant le site Web de la Régie de l’énergie du Québec (www.regie-energie.qc.ca/).
À cette question, nous pourrions tous répondre : « Les acheteurs préfèrent évi demment les bas prix aux prix élevés. Quel acheteur pourrait bien vouloir payer un prix plus élevé pour quoi que ce soit ? » Mais, réfléchissons un instant. Le prix plafond est souvent plus bas que le prix d’équilibre. Cela veut-il dire que les acheteurs préfèrent un prix plafond à un prix d’équilibre ? Pas néces sairement. Comme il a été expliqué précédemment, le prix plafond a des effets que le prix d’équilibre n’a pas : les pénuries, l’instrument de rationnement « premier arrivé, premier servi », les ventes jumelées, etc. Un acheteur pourrait préférer payer un prix plus élevé (un prix d’équilibre) et éviter les effets d’un prix plafond plutôt que de payer un prix inférieur et d’avoir à subir les e ffets d’un prix plafond. Tout ce dont nous pouvons être certains, c’est que les ache teurs préfèrent les prix plus bas aux prix plus é levés, t outes c hoses étant é gales par a illeurs. Comme dans plusieurs autres cas, la condition ceteris paribus fait toute la différence.
PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS L’augmentation du prix de l’essence : un exemple du rôle de l’offre et de la demande Chaque fois que le prix de l’essence augmente, les gens réagis sent en critiquant les pays producteurs de pétrole. Mais est-ce seulement les producteurs de pétrole qui sont responsables de cette augmentation de prix ? Si vous avez bien compris le fonctionn ement de l’offre et de la demande, vous devriez répondre non, car les consommateurs sont eux aussi respon sables PRÈS PRÈSdeDE Dcette E CHEZ CHaugmentation EZ VOUS VOUS de prix. Examinons la situation de plus près. Les pays de l’OPEP se réu nissent. Ils décident de réduire la production de pétrole. Les courbes d’offre de pétrole et d’essence se déplacent alors vers la gauche et, ceteris paribus, le prix de l’essence augmente. Il est clair que ce sont les pays membres de l’OPEP qui ont provoqué cette augmentation de prix. Si les consommateurs réagissent en réduisant leur consommation, les prix n’augmenteront pas, ou du moins, ils n’augmenteront pas autant. Comme les consommateurs n’ont souvent pas d’autres choix que d’accepter cette hausse de
prix, la consommation ne diminue pas vraiment. Tous les consom mateurs pourraient réagir à la hausse de prix en réduisant leur consommation (la demande), empêchant ainsi le prix d’augmenter pour autant. En réalité, ce que souhaitent les consommateurs, c’est que les autres consommateurs (mais pas eux) réduisent leur demande d’essence. Ceci leur permettrait de consommer autant d’essence qu’auparavant, mais sans hausse de prix. Le problème est que tous les consommateurs souhaitent la baisse des prix, mais qu’aucun ne veut réduire sa consommation. Qu’arriverait-il si tous les conducteurs décidaient de troquer leur voiture contre une bicyclette ? La demande d’essence diminue rait et le prix aussi. Cela conviendrait certainement à ceux qui ont conservé leur voiture, puisqu’ils pourraient consommer davan tage d’essence à meilleur prix. Sans aller jusqu’au remplacement de l’automobile par la bicyclette, nous pourrions observer des changements avec l’apparition de voitures utilisant une autre source d’énergie que l’essence. D’autre part, saviez-vous qu’il existe au Québec un prix plancher de l’essence ? Vous avez bien lu, il n’y a pas d’erreur, nous par lons bien d’un prix minimum auquel les détaillants d’essence sont obligés de vendre leur produit. Le gouvernement a imposé cette mesure en 1997. Ce prix plancher est un moyen d’empê cher une guerre de prix et de permettre aux petits détaillants indépendants de survivre. C’est la Régie de l’énergie du Québec qui détermine le prix plancher de l’essence dans les différentes régions du Québec. Un nouveau prix plancher est fixé chaque semaine en fonction des coûts de production dans l’industrie.
Le marché de l’essence est un bon exemple d’un secteur où les prix peuvent varier souvent.
11 CC-BY-ND
otographie 20
© SLacroix - Ph
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
63
LE PRIX PLANCHER : DÉFINITION ET EFFETS Le prix plancher est le prix minimal autorisé par le gouvernement, au-dessous duquel on ne peut faire aucun commerce légal. Par exemple, admettons que le gouvernement autorise un prix de vente m inimal de 20 $ pour le bien x. Il s’ensuit que 20 $ représente le prix plancher (figure 2.19). Si le prix plancher se situe au-dessus du prix d’équilibre, les deux e ffets ci-dessous mentionnés surviennent5.
Prix plancher Prix minimal autorisé par le gouvernement pour un bien, au-dessous duquel aucun commerce ne peut être légal.
02
L’excédent Au prix d’équilibre de 15 $ (figure 2.19), la quantité d emandée du bien x (130) est égale à la quantité offerte (130). Au prix plancher de 20 $, il y a excédent : la quantité offerte (180) est supérieure à la quantité demandée (90). Un excédent est habituellement une situation momentanée. Lorsqu’il y a excédent, le prix et la production ont tendance à diminuer jusqu’au point d’équilibre. Cependant, si un prix plancher est établi, cette tendance ne peut se réaliser, car il devient illégal de faire commerce au prix d’équilibre.
La baisse des échanges Au prix d’équilibre (figure 2.19), 130 u nités du bien x ont été achetées et vendues. Au prix plancher, seules 90 unités ont été achetées et vendues. (Les vendeurs désirent vendre 180 u nités, mais les acheteurs n’en achètent que 90.) Nous pou vons conclure que le prix plancher peut entraîner une baisse des échanges.
Prix (en dollars)
O Excédent
Prix 20 plancher
Un prix plancher supérieur au prix d’équilibre engendre un excédent.
Prix 15 d’équilibre
D 0
90
130
180
Quantité du bien x
Quantité d’équilibre FIGURE 2.19 Le prix plancher
Le prix plancher est de 20 $ et le prix d’équilibre est de 15 $. À 15 $, la quantité demandée est égale à la quantité offerte. À 20 $, la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée.
5. Si le prix plancher est inférieur au prix d’équilibre (disons que 20 $ est le prix plancher et que 25 $ est le prix d’équilibre), il n’y aura aucun effet encouru. Toutefois, le prix plancher est habituellement supérieur au prix d’équilibre. Tout comme pour le prix plafond, les effets du prix plancher mentionnés ici sont valides sur un marché parfaitement concurren tiel. Voir la note 4 de bas de page (p. 60).
64
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
DANS DANS LA LA VIE VIE DE DE TOUS TOUS LES LES JOURS JOURS Les revendeurs de billets
Si vous pensez en termes d’offre et de demande, vous aurez votre r éponse. Il est cert ain qu’il n’y aura pas de r evente de billets si les billets sont vendus à l’origine au prix d’équilibre. Au prix d’équilibre, la quantité demandée de billets sera égale à la quantité offerte. Un théâtre, par exemple, qui demande le prix d’équilibre pour une pièce vendra exactement le nombre de billets que les acheteurs veulent et peuvent payer. Supposons que le prix des billets dépasse le prix d’équilibre. Y aura-t-il alors revente de billets ? Non, à un prix supérieur au prix d’équilibre, les gens achèteront moins de billets qu’il n’y a de bil lets disponibles. Personne n’a jamais vu un revendeur de billets voulant vendre un billet qu’il est possible d ’acheter au guichet. Ce qui nous amène à nous demander : « Pourquoi un artiste choisit-il de vendre des billets à un prix inférieur au prix d’équi libre ? » L’une des réponses possibles est que l’on ne peut pas con
www.adisq.com
En juin 2011, le gouvernement du Québec a présenté un projet de loi pour contrer la revente de billets de spectacle.
aneuf inc.
« Quelle est la condition qui doit nécessairement précéder la revente de b illets ? »
bat / Groupe Ph
DANS DANS LA LA VIE VIE
La question de l’économiste est la suivante : pourquoi y a-t-il DE TOUS DEde TO US LES LEUnS JOURS JOfUane RSpourrait répondre que c’est parce revente billets ? pro que les individus sont avaricieux et égoïstes. Mais nous ne pou vons quand même pas dire que l’avarice et l’égoïsme des gens ne font surface que lors d’événements sportifs spéciaux ou de spectacles rock. Il n’y a pas de revente de billets pour tous les événements, mais uniquement pour quelques événements. On peut formuler la question ainsi :
naître le prix d’équilibre à l’avance. (Le prix d’équilibre d’un concert rock est-il de 50 $, de 100 $ ou de 200 $ ?) Autrement dit, il peut tout simplement commettre une erreur et n’exiger plus ou moins que le prix d’équilibre. Une autre réponse possible est que l’artiste peut craindre que les acheteurs soient moins fidèles pour les spectacles à venir si le prix est fixé au niveau correspondant au prix d’équilibre. Par exemple, le prix le plus élevé d’un billet acheté au guichet pour un spectacle est de 100 $, même si le spectacle affiche toujours complet et que plusieurs billets sont revendus à 120 $ chacun. Les propriétaires du théâtre savent bien qu’ils pourraient demander des prix plus élevés ; pourquoi alors ne le font-ils pas ? Si on leur posait la question, leur réponse ressemblerait certainement à celle-ci : « Même si nous pouvions vendre les billets à 200 $, nous courrions à notre propre ruine, et ce serait un désastre pour nos relations publiques, les vedettes souhaitent souvent demeurer accessibles au public qui les a fait naître – ce qui ne les empêche pas d ’exiger un prix plus élevé lorsqu’elles sont en pleine gloire. »
© Laurence La
02
Rendez-vous à un grand concert rock, à un événement sportif important ou à une pièce de théâtre à succès et vous remar querez probablement la présence de revendeurs aux alentours, prêts à vous vendre un billet. Beaucoup de personnes n’aiment pas les revend eurs ; elles c roient qu’ils prof it ent d’elles en demandant beaucoup plus cher que ce que demande le fournis seur original des b illets.
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
65
SOMMAIRE DU CHAPITRE La demande • La loi de la d emande dit que si le prix d’un bien augm ente, la quant ité d emandée de ce bien d iminue et que si le prix d’un bien d iminue, la quant ité d emandée de ce bien augm ente, c eteris paribus. La loi de la demande considère que le prix et la quantité demandée sont inversement liés. • La quantité demandée correspond au nombre total d’unités d’un bien que les acheteurs veulent et peu vent a cheter à un prix déterminé. • La courbe de demande à pente négative constitue la représentation graphique de la loi de la demande. • Parmi les facteurs qui peuvent faire déplacer la courbe de demande, on trouve le revenu, les préfé rences, le prix des biens liés (biens substituts et biens complémentaires), le nombre d’acheteurs et les attentes sur les prix. • La variation dans la quantité demandée est directe ment causée par une variation du prix du bien.
L’offre • La loi de l’offre dit que si le prix d’un bien augmente, la quantité offerte du bien augmente, et que si le prix d’un bien diminue, la quantité offerte de ce bien diminue, ceteris paribus. La loi de l’offre consi dère que le prix et la quantité offerte sont directe ment liés. • La loi de l’offre ne s’applique pas lorsqu’on ne peut augmenter davantage la production d’unités d’un bien, faute de temps, ou lorsque la production d’un bien n’est plus possible (en tout temps). • La courbe d’offre à pente positive constitue la repré sentation graphique de la loi de l’offre. Plus généra lement, une courbe d’offre (peu importe sa pente) repré sente la rela tion entre le prix et la quan tité offerte. • Parmi les facteurs qui peuvent faire déplacer la courbe d’offre, on trouve le prix des ressources utili sées en pro duc tion, la tech no logie, le n ombre de vendeurs, les attentes sur les prix, les taxes et les subventions ainsi que les restrictions gouverne mentales. • La variation de la quantité offerte est directement causée par une variation du prix du bien.
Le marché • La demande et l’offre établissent ensemble le prix et la quantité d’équilibre. • Dans un marché, il y a excédent si, à un prix donné, la quantité offerte est supérieure à la quantité d emandée. Il y a pénurie si, à un prix donné, la quantité deman dée est supérieure à la quantité o fferte.
Surplus des consommateurs, surplus des producteurs et surplus total • Le surplus des consommateurs est la différence entre le prix maximum des acheteurs et le prix payé par les acheteurs. • Le surplus des producteurs est la différence entre le prix reçu par les vendeurs et le prix de vente minimum. • Plus les consommateurs ont un important surplus du consommateur, plus ils sont à l’aise. • Plus le surplus des producteurs que reçoivent les vendeurs est important, mieux ils se sentent. • Le surplus total est la somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs. • Le surplus total est maximisé au niveau d’équilibre.
Le prix plafond • Le prix plafond est le prix maximal d’un produit autorisé par le gouvernement. Si le prix plafond est inférieur au prix d’équilibre, il se peut qu’un ou plu sieurs des effets suivants surviennent : pénurie, baisse des échanges, utilisation d’instruments de rationne ment autres que le prix, achat et vente à prix prohi bitif et vente jumelée. • Les consommateurs ne préfèrent pas nécessairement un prix plafond (plus bas) à un prix d’équilibre (plus élevé). Ils peuvent préférer payer un prix plus élevé, sans avoir à subir les effets du prix plafond, plutôt que de payer un prix plus bas et d e subir les effets du prix plafond. La seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que les consommateurs préfèrent des prix plus bas à des prix plus élevés, ceteris paribus.
Le prix plancher • Le prix plancher est le prix minimal d’un bien auto risé par le gou ver ne ment. Si le prix plan cher est supérieur au prix d’équilibre, les effets suivants sur viennent : excédent et baisse des échanges.
02
66
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
MOTS CLÉS ET CONCEPTS E
Barème d’offre, p. 47
Équilibre, p. 53
Prix maximum des acheteurs, p. 56
Bien inférieur, p. 40
Excédent (offre excédentaire), p. 53
Prix minimum des vendeurs, p. 56
B
02
Bien neutre, p. 40
Prix plafond, p. 60
L
Bien normal, p. 40
Prix plancher, p. 63
Biens complémentaires, p. 42
Loi de la demande, p. 34
Biens substituts, p. 41
Loi de l’offre, p. 45
Bien supérieur, p. 40
Loi de l’utilité marginale décroissante, p. 36
C Courbe de demande (pente négative), p. 35 Courbe d’offre (pente positive) p. 45
D
Prix relatif, p. 35
Q Quantité d’équilibre, p. 53
O
S
Offre, p. 45
Subvention (à la production), p. 49 Surplus des consommateurs, p. 56
P Pénurie (demande excédentaire), p. 53
Surplus des producteurs, p. 56 Surplus total, p. 56
Prix absolu, p. 35
Demande, p. 34
Prix de déséquilibre, p. 53
Déséquilibre, p. 53
Prix d’équilibre, p. 53
V Vente jumelée ou liée, p. 61
EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE 1 Vrai ou faux ? S’il y a augmentation du prix des ranges, il y a diminution de la demande d’oranges, o ceteris paribus. Justifiez votre réponse.
2 « Le prix d’un boisseau de blé, qui était de 3 $ le mois dernier, est de 3,70 $ aujourd’hui. La courbe de demande de blé doit s’être déplacée vers la droite entre le mois dernier et aujourd’hui. » Commentez.
3 « Le prix des t-shirts ne cesse d’augmenter et les gens en achètent de plus en plus. Les t-shirts doi vent avoir une courbe de demande à pente posi tive. » Relevez l’erreur.
4 Prédisez ce qui arriverait au prix d’équilibre de la marijuana si sa vente était légalisée.
5 Comparez l’indice d’écoute des émissions de télé vision avec le prix des biens. a) En quoi l’indice d’écoute se compare-t-il au prix des biens ? b) En quoi l’indice d’écoute se différencie-t-il du prix des biens ? (Indice : Sous quelle forme l’augmentation de la d emande pour une émis sion de télévision donnée se manifeste-t-elle ?)
L’OFFRE ET LA DEMANDE CHAPITRE 02
6 Est-ce que le surplus des consommateurs doit être égal au surplus des producteurs au niveau d’équilibre ? Expliquez votre réponse.
7 Plusieurs cinémas exigent un prix d’entrée moins élevé pour la première représentation de l’aprèsmidi en semaine que pour les représentations en soirée ou pendant les fins de semaine. Expliquezen la raison.
8 Expliquez comment le marché tend vers l’équilibre en utilisant les concepts de pénurie et d’excédent, puis en utilisant les concepts prix maximum des acheteurs et prix de vente minimum.
9 Plusieurs personnes affirment que le prix plafond ne fait que réduire les profits des entreprises sans pour autant affecter la quantité offerte du bien sur le marché. Quelle devrait être l’allure de la courbe d’offre pour que le prix plafond n’affecte pas la quantité offerte ?
10 Démontrez comment chacun des facteurs suivants agira sur la demande d’ordinateurs personnels : a) Une augmentation du revenu (en supposant qu’un ordinateur soit un bien normal) ; b) L’anticipation d’une baisse de prix des ordi nateurs ;
67
f) Le salaire des boulangers diminue. g) Le prix de toutes les céréales à déjeuner augmente. h) Le gouvernement américain modifie la réglementation pour accroître les mesu res d’hygiène dans les boulangeries, ce qui entraîne une augmentation des coûts de production. i) D’importants projets de développements immobiliers dans plusieurs régions de l’État font augmenter la population. j) Aujourd’hui, le prix du pain diminue. k) De nouveaux fours plus performants réduisent le temps de cuisson, ce qui accroît la productivité des boulangers.
12 Expliquez les conséquences sur le prix d’équilibre et sur la quantité d’équilibre pour chacun des cas suivants : a) La demande augmente ; b) La demande diminue ; c) L’offre augmente ; d) L’offre diminue ; e) La demande diminue dans les mêmes proportions que la baisse de l’offre ;
c) Des logiciels meilleur marché ;
f) La demande diminue dans les mêmes proportions qu’une augmentation de l’offre ;
d) Un mode de fonctionnement plus convivial encore pour les utilisateurs.
g) La demande diminue, mais moins que l’aug mentation de l’offre ;
11 Le marché du pain dans l’État du Maine est
h) La demande augmente plus que l’augmen tation de l’offre ;
affecté par divers événements énumérés cidessous. Parmi ces facteurs, indiquez : A. ceux qui font diminuer la demande de pain, et B. ceux qui font augmenter l’offre de pain. a) Le prix de la farine augmente. b) Le revenu de la population baisse. c) Le gouverneur de l’État accorde une subvention aux boulangeries pour chaque pain produit. d) Une nouvelle recette de pain hypocalo rique fait fureur. e) On s’attend à ce que le prix du pain diminue dans les prochains jours.
i) La demande augmente, mais moins que l’augmentation de l’offre ; j) La demande diminue plus que la baisse de l’offre ; k) La demande diminue moins que la baisse de l’offre.
13 Sur le marché des quotidiens de l’information, les événements suivants se produisent simultanément et sont de même amplitude. Sur un graphique d’offre et de demande, montrez comment chacun des événements déplace les courbes d’offre et de demande.
02
68
02
PARTIE 1 LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE
Quel est l’impact final sur la quantité d’équilibre ? Et sur le prix d’équilibre ? • Le prix du papier journal augmente. • Les téléphones portables intelligents rendent de plus en plus facile l’accès à Internet. • La population en général privilégie de plus en plus l’écoute des nouvelles à la radio. • Une grève des journalistes réduit la qualité de l’information du plus important journal de la métropole ce qui déplaît au lectorat. • Le salaire et les avantages sociaux des journa listes diminuent.
14 À partir du barème d’offre et de demande de cor nets de crème glacée dans les quartiers touristiques de la ville de Québec au mois d’avril 2011, contenu dans le tableau de la question 1, p. 59 : a) Calculez la pente et l’ordonnée à l’origine de la droite de demande initiale de crème glacée ; b) Calculez le surplus du consommateur ; c) Calculez la pente et trouvez l’ordonnée à l’origine de la droite d’offre initiale de crème glacée ; d) Calculez le surplus du producteur ; e) Calculez le surplus total ; f) Pour chaque nouvel équilibre en mai, juin, juillet et août 2011, calculez le surplus du consommateur, le surplus du producteur et le surplus total sur le marché de la crème glacée. (Indice : reportez-vous à la question 2, p. 59.)
15 À l’Ile-du-Prince, le marché de la bière n’était pas réglementé. À la suite d’une étude portant sur les effets néfastes de la consommation d’alcool sur la santé de la population, le Parlement a promulgué une loi obligeant les commerçants à vendre la bière à un prix minimum de 11 couronnes pour une caisse de 12 bouteilles. À partir du barème de l’offre et de la demande du tableau ci-dessous, ré pondez aux questions suivantes : Marché de la bière à l’Ile-du-Prince Prix (en couronnes)
Quantité demandée (caisses de 12 bouteilles)
Quantité offerte (caisses de 12 bouteilles)
8 9 10 11 12
400 300 200 100 0
0 100 200 300 400
a) Avant la promulgation de la loi, quelle était la quantité vendue de bière et quel était son prix ? Calculez le surplus du consommateur, le surplus du producteur, le surplus total et, le cas échéant, la perte sèche. b) Après la promulgation de la loi, quelle est la quantité vendue de bière et quel est son prix ? Calculez le surplus du consommateur, le sur plus du producteur, le surplus total et, le cas échéant, la perte sèche. c) S’agit-il d’une loi instituant un prix plancher ou bien un prix plafond ? Y a-t-il un surplus ou une pénurie ? S’il y a lieu, calculez l’écart.
16 À l’Ile-du-Prince, les tarifs des services de garde d’enfants n’��������������������������������������� étaient ������������������������������� pas réglementés. Afin de stimu ler la natalité et de réduire les inégalités sociales, le Parlement a promulgué une loi obligeant les garderies à offrir leurs services de garde à un prix maximum de 7 couronnes par jour. À partir du barème de l’offre et de la demande du tableau cidessous, répondez aux questions suivantes : Marché du service de garde à l’Ile-du-Prince Prix (en couronnes)
Quantité demandée (caisses de 12 bouteilles)
Quantité offerte (caisses de 12 bouteilles)
6 7 8 9 10
400 300 200 100 0
0 100 200 300 400
a) Avant la promulgation de la loi, quelle était la quantité d’équilibre de places en garderie et quel était le prix du service ? Calculez le sur plus du consommateur, le surplus du produc teur, le surplus total et, le cas échéant, la perte sèche. b) Après la promulgation de la loi, quelle est la quantité d’équilibre de places en garderie et quel est le prix du service ? Calculez le surplus du consommateur, le surplus du producteur, le surplus total et, s’il y a lieu, la perte sèche. c) S’agit-il d’une loi instituant un prix plancher ou bien un prix plafond ? Y a-t-il un surplus ou une pénurie ? Le cas échéant, calculez l’écart.
CHAPITRE
04 LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
C
haque jour au Canada, des milliers de biens sont produits. Comment peut-on mesurer toute cette activité économique ? L’une des
mesures les plus connues est, sans aucun doute, le produit intérieur brut, ou PIB. Le PIB est la mesure la plus utilisée par les économistes.
Dans ce chapitre, nous verrons : Ce que mesure le PIB. Comment évaluer le PIB.
Comment interpréter le PIB. L’importance du PIB réel dans nos vies.
90
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
SIMON KUZNETS (1901-1985) La comptabilité nationale n’a pas toujours existé. En réalité, ce n’est que vers les années 1930, avec les travaux de SIMON KUZNETS, que l’on commence à s’intéresser à cette question. Simon Kuznets était un économiste américain d’origine russe. Il a enseigné cette matière à l’Université de Pennsylvanie, à l’Université Johns Hopkins et à l’Université Harvard. Il fut le quatrième lauréat, en 1971, du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel.
P
IB signifie produit intérieur brut. Il correspond au total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays (ou d’un territoire). À titre d’exemple, imaginons une économie où il n’y aurait qu’un seul bien, dont la production se limiterait à 10 unités et où chaque unité serait vendue 4 $. Le PIB de cette économie pour ce bien serait de 40 $, soit le prix de chaque unité du bien multiplié par la quantité. Le PIB est une variable de type flux (par opposition à une variable de type stock). Une variable de type flux est une variable qui n’est significative que pour une période de temps déterminée. Notamment, si quelqu’un voulait connaître votre revenu, il serait essentiel de lui préciser votre revenu pour une période de temps définie (semaine, mois ou année). Si vous ne faites état que de votre revenu, par exemple 4 000 $, il ne saura pas si vous voulez dire 4 000 $ par année, par mois ou par semaine. Une variable de type stock est une variable qui est significative à un moment précis dans le temps. La masse monétaire canadienne est une variable de type stock. Si quelqu’un voulait connaître le montant de la masse monétaire, il ne serait pas nécessaire de faire mention d’une période déterminée. Nous ne dirions pas que la masse monétaire est de 250 milliards de dollars par semaine, mois ou année. Nous dirions tout simplement que la masse monétaire est de 250 milliards de dollars.
© The Nobel Foundation
04
4.1 LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
QU’EST-CE QUI DIFFÉRENCIE LE PIB DU PNB ?
Produit intérieur brut (PIB) Total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays, d’une province ou d’une région. Variable de type flux Variable qui n’est significative que pour une période donnée. Le PIB est une variable de type flux. Variable de type stock Variable qui n’est significative qu’à un moment précis. Produit national brut (PNB) Total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année par les citoyens d’un pays, quel que soit leur lieu de résidence.
Le PNB, qui signifie produit national brut, est une mesure économique qui s’apparente au PIB. Le PNB représente le total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année par les citoyens d’un pays. Bien que le PIB et le PNB soient assez semblables, il existe une importante différence entre eux. Le PIB mesure les biens et services produits dans les limites géographiques d’un pays ou d’un territoire, peu importe qui les a produits, alors que le PNB mesure les biens et services produits par les citoyens d’un pays, quel que soit leur lieu de résidence dans le monde. Par exemple, si un citoyen européen réside au Canada et qu’il y produit des vêtements, la valeur marchande totale de ces vêtements fera partie du PIB, parce que le citoyen européen a fabriqué ces vêtements au Canada. Cependant, ces vêtements ne feront pas partie de notre PNB, tout simplement parce que le citoyen européen n’est pas un citoyen canadien. Par ailleurs, si un citoyen canadien produit des automobiles en France, la production de ces automobiles ne fera pas partie de notre PIB, parce qu’elles n’ont pas été produites au Canada. Toutefois, ces automobiles feront partie de notre PNB, parce qu’elles ont été produites par un citoyen canadien. Il va sans dire que les exemples que nous venons de présenter ne servent qu’à illustrer des concepts. La réalité est en fait beaucoup plus complexe. Ainsi, le Canadien qui fabrique des automobiles en France n’est pas seul pour réaliser ce travail. La partie attribuable au Canadien correspond uniquement au revenu qu’il reçoit et qu’il rapatrie au Canada. De même, une entreprise européenne installée au Canada embauche des travailleurs canadiens, dont la production sera calculée dans notre PIB et notre PNB. Seuls les revenus des Européens expédiés en Europe seront comptabilisés dans le PNB européen. En résumé, pour le PIB, c’est la situation géographique qui importe et non la citoyenneté, alors que pour le PNB, c’est la citoyenneté qui entre en ligne de compte et non la situation géographique. Au Canada, depuis 1986, on se sert officiellement du PIB pour évaluer la production du pays.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
91
QUE SIGNIFIE « TOTAL DE LA VALEUR MARCHANDE » ? La définition du PIB comporte les termes « total de la valeur marchande ». Qu’entend-on par cette expression ? On réfère à la valeur monétaire des biens et services aux prix courants. Par exemple, supposons que 10 unités d’un bien sont produites et vendues au prix de 3 $ l’unité. Le total de la valeur marchande de ce bien sera de 30 $, soit le prix du bien multiplié par la quantité produite et vendue. C’est pourquoi on désigne parfois le PIB par PIB aux prix courants ou en dollars courants, mais le plus souvent, par PIB nominal.
POURQUOI NE TENIR COMPTE QUE DES BIENS FINIS ? Dans la définition du PIB, on entend par bien fini un bien qui est entre les mains de l’utilisateur final ou ultime. Par opposition, il y a les biens intermédiaires, qui ne sont pas encore entre les mains de l’utilisateur final. Par exemple, l’automobile que vous achetez est un bien fini. Lors de la production de celle-ci, l’entreprise productrice a dû acheter des matériaux : acier, verre, caoutchouc, plastique, etc. Ces biens sont appelés « biens intermédiaires » : ce sont des intrants dans la production du bien fini (dans ce cas, l’automobile). Le produit intérieur brut ne prend en compte que des biens et services finis. Statistique Canada, dans son calcul du PIB, tient à ne pas calculer les mêmes biens plus d’une fois, car cela entraînerait une erreur de double comptage.
Bien fini Bien qui est entre les mains de l’utilisateur final. Bien intermédiaire Bien qui constitue un intrant dans la production d’un bien fini. Double comptage Le fait de calculer le même bien plus d’une fois dans le PIB.
04
Pour illustrer cette erreur, supposons qu’un livre soit un bien fini et que du papier, de l’encre et de la colle soient nécessaires pour le fabriquer (ce sont des biens intermédiaires). Ce bien fini, le livre, est vendu pour la somme de 20 $ et les biens intermédiaires, c’est-à-dire le papier, l’encre et la colle, sont vendus respectivement à 10 $, à 6 $ et à 4 $. Si nous calculons la valeur marchande du livre ainsi que la valeur marchande de chacun des biens intermédiaires, cela équivaudrait à calculer deux fois la valeur des biens intermédiaires. En d’autres termes, cela correspondrait à faire ceci (façon erronée de calculer le PIB, car l’erreur n’est pas évidente) : 20 $ 10 $ 6 $ 4 $ 40 $
Par ce procédé, nous comptons deux fois les biens intermédiaires. Comme la valeur marchande du livre correspond à la somme de la valeur marchande du papier, de l’encre et de la colle, le total de l’opération représente deux fois celui de la valeur du livre. Afin d’éviter le double comptage, Statistique Canada calcule le PIB d’une économie en ne s’appuyant que sur le total de la valeur marchande des biens et des services produits et finis au cours d’une année. Dans notre exemple, il s’agit de la valeur marchande du livre, c’est-à-dire 20 $.
LES OMISSIONS DU PIB Le PIB ne tient pas compte de tous les échanges économiques. Ces omissions peuvent aller de la vente de voitures d’occasion à des transactions illégales de drogues. Examinons quelques-unes de ces situations.
4938634 © Vasily Smirnov/Shutterstock
Valeur marchande du livre Valeur marchande du papier Valeur marchande de l’encre Valeur marchande de la colle
La valeur marchande de votre manuel d’économie entre dans le calcul du PIB ; il y aurait erreur de double comptage si on additionnait aussi la valeur des composants utilisés pour le fabriquer.
92
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
Les biens et services hors marché Si une famille engage un individu par les petites annonces d’un journal pour cuisiner et faire le ménage, ce service sera comptabilisé dans le PIB. Cependant, si ce sont des membres de la famille qui effectuent ces mêmes tâches, la valeur de leurs services ne sera pas comptabilisée dans le PIB. Dans le premier cas, un service est vendu et acheté à un prix déterminé dans le cadre du marché. Dans le second cas, le service n’a pas de prix et il n’a donc pas cours dans le cadre du marché. Certains biens hors marché sont compris dans le PIB. Par exemple, le PIB tient compte de la valeur marchande des aliments produits sur la ferme et consommés par les producteurs.
Les activités souterraines1
78308230 © oliveromg/Shutterstock
04
Les activités souterraines sont des activités légales, mais pas légalement déclarées, ou des activités illégales. Par exemple, il est tout à fait légal de garder des enfants. Mais, si la transaction n’est pas déclarée, on dit que cette activité est souterraine. Ce genre de transaction n’est pas comptabilisé dans le PIB, car il n’existe pas de données pour les évaluer. Il n’y a pas de recensement officiel sur des activités légales que des individus jugent préférable de ne pas révéler au gouvernement. Il est possible qu’ils ne veuillent pas payer de taxes sur les revenus qu’ils ont reçus – un but plus facilement réalisable, s’il n’existe aucune preuve écrite du revenu gagné – ou ils peuvent tout simplement ne pas vouloir déclarer ce revenu. Les biens et services illégaux ne sont pas comptabilisés dans le PIB, car, encore une fois, il n’existe pas de données pour mesurer ces transactions. Il n’existe en effet aucun recensement officiel sur la vente de drogues illégales, les paris illégaux ou la prostitution. Il est tout à fait légal de garder des enfants, mais si la transaction n’est pas déclarée, on dit que cette activité est souterraine… Dans ce cas, elle n’est pas comptabilisée dans le PIB.
La vente de biens usagés Le PIB est la mesure de la production courante (c’est-à-dire qui se réalise pendant l’année courante). La vente d’une voiture d’occasion ne peut, par exemple, faire partie des statistiques de l’année en cours, puisque la voiture avait déjà été comptabilisée dans le PIB lors de sa production. Néanmoins, les services d’un mécanicien ou d’un vendeur seront, eux, comptabilisés, puisqu’il s’agit là d’une nouvelle production.
Les transactions financières Les échanges d’actions et d’obligations ne sont pas pris en compte dans le PIB parce qu’ils ne représentent pas une production de nouveaux biens, mais plutôt un échange d’avoirs (actions ou obligations en échange d’argent). Par contre, le service rendu par un courtier sera comptabilisé dans le PIB de l’année courante puisqu’il s’agit de la production d’un service.
Les paiements de transfert gouvernementaux Les paiements de transfert du gouvernement (comme les prestations d’aide sociale et les pensions de vieillesse) ne sont pas comptabilisés dans le PIB, parce qu’ils ne constituent pas un paiement remis à des individus pour une production courante. 1. On a choisi l’expression « activités souterraines », mais il existe aussi d’autres termes pour décrire ce type d’économie : activités irrégulières, cachées, non enregistrées, non officielles, parallèles, inobservées, clandestines, secondes, dans l’ombre, au noir.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
93
Le temps libre Au Canada, au cours du 20e siècle, la durée de la semaine de travail a considérablement diminué, signalant ainsi que les individus ont consacré davantage de temps aux loisirs. Le PIB ne tient cependant pas compte des données sur le temps libre consacré aux loisirs.
Plateforme de forage Deepwater Horizon en feu, le 21 avril 2010, dans le golfe du Mexique. Son explosion, la veille, a donné lieu à une marée noire sans précédent. La fuite n’a pu être colmatée que le 19 septembre 2010. Les nuisances par l’activité économique ne sont pas prises en compte dans le PIB et dans la mesure de notre bien-être économique global.
Les nuisances engendrées par la production de biens La croissance économique entraîne souvent des nuisances. Ainsi, la production d’automobiles, de meubles ou d’acier entraîne souvent la pollution de l’air ou de l’eau, ce qui est considéré comme une nuisance par la plupart des gens. (Rappelez-vous qu’au chapitre 1, nous disions qu’une nuisance représente tout ce qui entraîne la désutilité chez un individu.) Le PIB compte les biens et les services, mais il ne considère aucunement la pollution de l’air et de l’eau, surestimant ainsi, selon certains économistes, notre « bien-être économique global ».
La nature des biens produits © U.S. Coast Gard
Tous les biens et services sont comptabilisés, peu importe s’ils contribuent ou non au bien-être de la population. Ainsi, dans le calcul du PIB, une mitraillette est considérée au même titre que de la nourriture. Or, nous pouvons penser que les mitraillettes ne procurent pas vraiment un bienêtre à la population.
LE PIB PAR HABITANT OU PER CAPITA
PIB (en milliards de dollars américains)
PIB par habitant (en dollars américains)
Luxembourg
41
82 600
Norvège
255
54 600
États-Unis
14 660
47 200
Australie
882
41 000
Canada
1 330
39 400
Japon
4 310
34 000
France
2 145
33 100
Corée du Sud
1 459
30 000
Russie
2 223
15 900
Chine
10 090
7 600
FIGURE 4.1 PIB et PIB par habitant, pays sélectionnés, 2010.
Source : CIA, World Factbook, www.cia.gov
Pays
57747931 © Lazar Mihai-Bogdan/Shutterstock
Si nous divisons le PIB d’un pays par le nombre d’habitants, nous obtenons le PIB par habitant ou per capita. Par exemple, si le PIB d’un pays est d’environ 1 450 milliards de dollars et la population de ce pays est d’environ 32,6 millions de personnes, le PIB par habitant est de 44 479 $. La figure 4.1 présente le PIB (en milliards de dollars américains) et le PIB par habitant (en dollars américains) de quelques pays sélectionnés.
Le Luxembourg est un tout petit pays avec un tout petit PIB, mais c’est là que nous trouvons le PIB par habitant le plus élevé.
Pour en savoir plus sur le PIB des pays concernés consultez CIA, The World Factbook (https://www.cia. gov/library/publications/theworld-factbook/index.html).
04
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PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
LE PIB TOTAL OU LE PIB PAR HABITANT PERMET-IL DE MESURER LE BONHEUR ET LE BIEN-ÊTRE ?
58086565 © Patrizia Tilly/Shutterstock
Vous pouvez obtenir plus d’information au sujet de la mesure du bonheur en consultant le site www.indicedebonheur.com.
Les gens qui vivent dans un pays ayant un PIB plus élevé ou un PIB par habitant (PIB divisé par la population) plus élevé sont-ils plus heureux que les gens qui vivent dans un pays ayant un PIB ou un PIB par habitant plus bas ? Nous ne pouvons répondre à cette question, car le bien-être et le bonheur sont des réalités subjectives. Une personne qui possède plus de biens peut être plus heureuse qu’une autre qui en possède moins, mais il est aussi possible que ce ne soit pas le cas. Une personne qui a peu de biens, mais beaucoup de loisirs, qui vit dans un air peu pollué et qui mène une vie reposante peut, sans doute, être tout aussi heureuse, davantage même qu’une personne qui possède beaucoup de biens, mais qui bénéficie rarement de loisirs et qui vit dans un environnement pollué et stressant. Nous abordons cette question afin de vous mettre en garde contre le danger d’une mauvaise interprétation des données du PIB. Les chiffres du PIB sont utiles pour obtenir et estimer les capacités de production d’une économie, mais ils ne sont, certes, nullement représentatifs du bonheur et du bien-être des gens. Par ailleurs, en novembre 2006, un Québécois, M. Pierre Côté, a proposé une véritable mesure de bonheur.
04 Le bonheur est difficile à mesurer. Le PIB ne peut nous renseigner sur le bonheur de cette famille.
4.2 DEUX FAÇONS DE CALCULER LE PIB
S
tatistique Canada calcule le produit intérieur brut du pays par le biais de deux méthodes que nous nommons : l’approche par les dépenses et l’approche par les revenus. Pour obtenir les données concernant le PIB du Canada, consultez la figure 4.8 de la page 108.
L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES Les économistes divisent l’économie en quatre secteurs : le secteur des ménages, le secteur des entreprises, le secteur du public et le secteur extérieur. Chacun de ces secteurs achète des biens et des services. On nomme les dépenses du secteur des ménages : consommation ; du secteur des entreprises : investissements bruts ou simplement investissements ; du secteur public ou gouvernemental : dépenses publiques ; et enfin du secteur de l’extérieur : exportations nettes.
Le secteur des ménages : la consommation Consommation Dépenses d’un ménage pour des biens de consommation.
La consommation (C ) englobe les dépenses pour des biens durables, les dépenses pour des biens non durables et les dépenses pour les services. Les biens durables sont des biens dont la longévité devrait dépasser un an, comme c’est le cas pour un réfrigérateur, une cuisinière ou une automobile. Les biens non durables sont des biens dont la durée est inférieure à un an, comme dans le cas des aliments. Les services sont ce que l’on pourrait appeler des « biens » intangibles, comme l’entretien d’une pelouse, la réparation d’une automobile et les divertissements.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
95
Le secteur des entreprises : les investissements bruts Les investissements bruts (souvent identifiés par I pour investissements) correspondent principalement à l’achat de biens productifs par des entreprises et des gouvernements. Les biens productifs sont des usines, de la machinerie ou du matériel servant à la production de biens et services. À ces biens productifs, il faut ajouter l’achat de maisons neuves. Même s’il s’agit d’une dépense réalisée par des particuliers, l’achat de maisons neuves est comptabilisé dans l’investissement. On parle alors d’investissement résidentiel ou de construction résidentielle. Enfin, l’investissement comprend également les investissements dans les inventaires (ou dans les stocks). Cette catégorie regroupe les biens fabriqués une année mais vendus une autre année. Par exemple, si une voiture de 20 000 dollars produite en décembre 2011 n’est vendue qu’en janvier 2012, cette somme de 20 000 dollars sera inscrite dans le PIB de 2011, dans la catégorie investissement dans les inventaires. Ensuite, lorsque la voiture est vendue, elle est comptabilisée dans la consommation de 2012. Mais, comme elle a déjà été comptabilisée dans la production de 2011 et pour ne pas la compter deux fois, il faudra la soustraire des inventaires. La valeur des investissements dans les inventaires peut donc être positive ou négative. Elle est positive si, à la fin de la période, nous avons plus de biens invendus. En revanche, elle est négative si, à la fin de la période, nous avons vendu plus de biens que nous en avons produits.
Le secteur gouvernemental : les dépenses publiques courantes
Investissements bruts (ou investissements) Somme de tous les achats de biens d’équipement par des entreprises ou des gouvernements, auxquels s’ajoutent les variations des inventaires des entreprises et les achats de maisons neuves. Investissements dans les inventaires (ou dans les stocks) Variations dans les inventaires de biens invendus. Dépenses publiques courantes (ou dépenses gouvernementales) Comprennent les achats de biens et de services des différents paliers de gouvernement (fédéral, provincial, municipal). Paiements de transfert du gouvernement
On calcule dans les exportations tous les biens vendus ailleurs dans le monde. Dans ce cas, il n’est pas important de savoir s’il s’agit d’un bien fini ou non. Dès qu’il quitte le territoire, il est comptabilisé dans le PIB. Le même principe s’applique pour les importations. Dès qu’un produit entre dans une économie, il est comptabilisé dans le PIB. Nous reviendrons sur ce point dans la prochaine section.
80006344 © Tyler Olson/Shutterstock
Les dépenses publiques courantes (ou dépenses gouvernementales), habituellement identifiées par G pour achats du gouvernement, comprennent les achats de biens et services qui ont été effectués par les différents paliers de gouvernement (fédéral, provincial, municipal). On inclut également la valeur de la production gouvernementale qui n’a pas été vendue sur le marché. Par exemple, la valeur de la production de votre professeur d’économie est égale au salaire qu’il reçoit. Les paiements de transfert du gouvernement, qui constituent des paiements non versés en retour de biens ou de services, ne sont pas inclus dans les dépenses publiques. Les prestations d’aide sociale et de pension de vieillesse sont deux exemples de paiements de transfert ; ni l’un ni l’autre ne représentent un paiement pour des efforts réels de production.
Le secteur extérieur : les exportations nettes
04
Paiements qui ne sont pas versés en retour de biens ou de services ; ils ne sont pas inclus dans les dépenses publiques.
Les soins médicaux font partie des dépenses publiques.
96
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
Exportations nettes Les exportations moins les importations. Exportations Dépenses totales provenant de l’extérieur du pays pour des biens et services fabriqués à l’intérieur du pays. Importations
Les exportations nettes sont égales aux exportations (X) moins les importations (M). Les exportations nettes peuvent être positives ou négatives. Si les exportations nettes sont positives, elles sont plus importantes que les importations ; si elles sont négatives, les importations sont plus importantes que les exportations.
LA DIVERGENCE STATISTIQUE Le PIB peut se calculer de deux façons. En théorie, les deux façons engendrent un seul et même résultat. Malheureusement, la réalité statistique entraîne inévitablement des écarts. Pour corriger ces différences, Statistique Canada divise l’écart en deux, puis additionne une moitié au résultat le plus bas et soustrait l’autre moitié du résultat le plus élevé. Cet ajustement se fait par l’utilisation de la rubrique divergences statistiques. Dans le cas présent, si la divergence statistique est de 20,4 milliard de dollars dans l’approche des dépenses, elle sera nécessairement de 10,4 milliard de dollars avec l’approche des revenus.
Dépenses totales à l’intérieur du pays pour des biens et services fabriqués à l’extérieur du pays.
CALCULER LE PIB AVEC L’APPROCHE PAR LES DÉPENSES L’approche par les dépenses pour calculer le PIB représente la somme des dépenses ou des achats de biens et de services finis, effectués par les quatre secteurs de l’économie (voir figure 4.2). Il est possible que vous vous demandiez alors pourquoi la définition précédente du PIB ne faisait pas mention de dépenses ou d’achats de biens et de services finis. C’est que nous avions plutôt défini le PIB comme total de la valeur marchande de tous les biens et services produits dans une année à l’intérieur d’un territoire.
04
La différence de définitions se dissipe facilement une fois que nous comprenons que tout ce qui est produit, mais qui n’est pas vendu (aux consommateurs) est, rappelez-vous, « acheté » par l’entreprise qui l’a produit. Donc, nous pouvons calculer le PIB en faisant la somme des achats effectués par les quatre secteurs de l’économie. Le PIB est égal à la consommation (C ) à laquelle sont ajoutés les investissements (I ), les dépenses publiques (G), et les exportations nettes (X 2 M) et la divergence statistique. PIB 5 C 1 I 1 G 1 (X 2 M) 1 DS
PIB
Consommation
Biens durables
Services
Biens non durables
Dépenses publiques
Investissements
Fixes
Achats de moyens de production
Fédéral
Inventaires
Municipal
Provincial
Divergence statisque Exportations nettes
Exportations
Importations
Achats de maisons neuves
FIGURE 4.2 L’approche par les dépenses pour mesurer le PIB
Les dépenses qui servent à mesurer le PIB sont la consommation, l’investissement, les dépenses publiques et les exportations nettes. Cette figure montre ce que comprend chacune de ces dépenses.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
97
PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS Une comparaison interprovinciale
Colombie-Britannique
214 605
46 625
Alberta
278 490
73 834
Saskatchewan
63 363
59 642
Manitoba
55 391
44 261
Ontario
641 066
47 991
Québec
332 333
41 608
Nouveau-Brunswick
30 576
40 541
Nouvelle-Écosse
37 471
39 614
Île-du-Prince-Édouard
5 177
36 092
Terre-Neuve et Labrador
28 906
56 530
1 696 600
49 174
Canada
Source : Site de l’Institut de la statistique du Québec, Comparaisons interprovinciales, février 2011. http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/econm_finnc/conjn_econm/TSC/index.htm
FIGURE 4.3 Comparaison interprovinciale pour 2011
L’APPROCHE PAR LES REVENUS Jusqu’à maintenant, nous avons calculé le PIB en additionnant simplement la consommation, les investissements, les dépenses publiques et les exportations nettes. En résumé, le PIB représente le total des dépenses ou des achats de ces quatre secteurs de l’économie plus la divergence statistique. Maintenant, considérons ceci : lorsqu’une personne dépense un dollar (pour acheter de la gomme), une autre personne gagne un dollar de revenu. En somme, si les achats totalisent 500 $, le revenu total sera de 500 $ et si les achats totalisent 10 millions de dollars, le revenu total sera de 10 millions de dollars, etc. Il s’ensuit que, si nous pouvons calculer le PIB par la somme des achats des quatre secteurs de l’économie, nous devrions aussi être en mesure de calculer le PIB en faisant la somme des revenus gagnés provenant de différentes ressources ou différents facteurs de production dans l’économie (la terre, le travail, le capital, l’entrepreneuriat). La figure 4.4 (voir page suivante) montre que, dans une économie simplifiée, le PIB calculé par la somme des achats des quatre
27300016 © Bruce Rayn or/Shutt
PIB par habitant (en dollars)
Complexe pétrochimique à Fort McMurray, au nord de l’Alberta.
04 er/Shutterstock
PIB (en milliards de dollars)
42470482 © Denis Rog
Province ou territoire
erstock
Il est possible de calculer le PIB pour n’importe quel territoire. La figure 4.3 présente le PIB total et le PIB par habitant de chaque province en 2011. L’Ontario était la province qui avait le plus important PIB en 2011, 641 milliards de dollars. Le Québec se classait au deuxième rang avec 332 milliards de dollars. Mais, encore une fois, les chiffres sont parfois trompeurs. Il serait plus juste d’examiner le PIB par habitant pour avoir une bonne vision de la situation économique des différentes provinces. De cette façon, il est évident que PRÈS DE PRla ÈSprovince DE CHEZ CHqui EZseVOUS Vtire OUleSmieux d’affaire est l’Alberta, avec un PIB par habitant de 73 834 $. Soit, 32 228 $ de plus qu’au Québec.
Barrage Manic 5 sur la Côte-Nord du Québec.
98
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
secteurs de l’économie est égal au PIB calculé par la somme du revenu gagné par les propriétaires des différentes ressources. Pour une économie plus complexe, des modifications importantes s’ajoutent (nous le verrons plus loin). Expliquons d’abord la terminologie utilisée dans l’approche par les revenus.
Économies extérieures Exportations
Impo Importations ort
Marchés des produits
Consommation n
O
Achats (ou dépenses)
D
PIB déterminé ici
Dépenses publiques Investissements
04 Gouvernement
ENTREPRISES
MÉNAGES
Marchés des ressources Paiement des ressources
O
Revenu total
D
FIGURE 4.4 Le flux circulaire : Dans une économie simplifiée, la somme des achats (dépenses) équivaut à la somme des revenus
Le schéma présente une économie composée de quatre secteurs : les ménages, les entreprises, le gouvernement et les économies extérieures. Chaque secteur achète des biens et des services. La somme de ces achats correspond au PIB [PIB 5 C 1 I 1 G 1 (X 2 M)]. • Les achats (dépenses) effectués sur le marché des produits circulent vers les entreprises (flèche mauve). • Les entreprises utilisent alors cet argent pour acheter des ressources sur les marchés des ressources (flèche bleu foncé). Autrement dit, cet argent circule en direction des propriétaires (fournisseurs) de la terre, du travail, du capital et de l’entrepreneuriat. • La somme de ces paiements versés aux ressources correspond au total des revenus qui circulent en direction des ménages (flèche bleu pâle). • Dans cette économie, les entreprises n’ont ni importations, ni exportations. Évidemment, dans la réalité, on peut penser qu’il en va autrement. • Dans cette économie simplifiée, où il y a des omissions, la somme des achats (dépenses) est la même que la somme des revenus. Comme le total des achats (dépenses) est égal au PIB et que le total des achats est égal au total des revenus, il s’ensuit que le PIB équivaut à la somme des revenus.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
Plutôt que de calculer ce que nous appelons les revenus totaux, Statistique Canada calcule le revenu intérieur et le revenu national. Le revenu intérieur est le total des revenus gagnés par les citoyens et les entreprises à l’intérieur des frontières d’un pays. (Il est donc associé au PIB.) Le revenu national est le revenu total gagné par les citoyens et les entreprises canadiens, peu importe où les citoyens résident et où les entreprises sont situées. (Il est aussi associé au PNB.) En comptabilité nationale, le revenu intérieur équivaut à la somme des loyers, des salaires, des intérêts et des bénéfices qui correspondent respectivement aux paiements versés aux ressources de la terre, du travail, du capital et de l’entrepreneuriat. Statistique Canada utilise cependant des termes plus précis pour désigner les paiements versés aux ressources : rémunération des salariés, bénéfices des sociétés avant impôts, bénéfices des entreprises publiques, intérêts et revenus divers de placements, revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole et revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris.
99
Revenu intérieur Total des revenus gagnés par les gens et les entreprises à l’intérieur des frontières d’un territoire. Revenu national Revenu total gagné par les citoyens et les entreprises du Canada, peu importe où les citoyens résident et où les entreprises sont situées.
La rémunération des salariés Elle comprend les salaires payés aux employés, auxquels s’ajoutent les cotisations des employeurs aux régimes de retraite et des avantages sociaux, la valeur monétaire des avantages complémentaires, les pourboires et les vacances payées.
04
La rémunération des salariés est la plus importante composante du revenu national. Au Canada, elle se chiffrait à 852,1 milliards de dollars en 2010. Pour plus de données, voir la figure 4.6, p. 101.
Les bénéfices des sociétés avant impôts Ils englobent tous les revenus gagnés par les actionnaires de sociétés. Ils se répartissent comme suit : une part de ces bénéfices est versée aux actionnaires sous forme de dividendes, une autre est conservée dans l’entreprise pour financer les investissements (ce sont les bénéfices non distribués ou les bénéfices non répartis) et une dernière part sert à payer les impôts sur les bénéfices de la société. La portion des bénéfices utilisée pour payer les impôts sur les bénéfices de la société est calculée comme un revenu « gagné » par les ménages, même si les ménages ne reçoivent pas ce revenu.
Les revenus des agriculteurs représentent une part relativement importante du PIB canadien.
Les bénéfices des entreprises publiques Il s’agit tout simplement des revenus engendrés par les entreprises qui appartiennent aux différents gouvernements.
Les intérêts et revenus divers de placements Il s’agit du revenu d’intérêts reçu par les ménages et les administrations publiques avant impôts. Cela concerne également les bénéfices des entreprises publiques.
Ce revenu comprend, principalement, les ventes de produits agricoles et la valeur imputée de la production agricole consommée par l’agriculteur.
Le revenu net des entreprises individuelles Il représente le montant gagné par les propriétaires d’entreprises individuelles et les travailleurs autonomes.
53293651 © pra_zit/Shutterstock
Le revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole
100
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
Le revenu intérieur Nous pouvons schématiser le revenu intérieur et ses composantes comme suit : Revenu intérieur 5 Rémunération des salariés 1 Bénéfices des sociétés avant impôts 1 Bénéfices des entreprises publiques 1 Intérêts et revenus divers de placements 1 Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole 1 Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris
DU REVENU INTÉRIEUR AU PIB : QUELQUES AJUSTEMENTS NÉCESSAIRES Nous pourrions nous attendre à ce que le PIB soit équivalent au revenu intérieur, parce que nous avons tendance à croire que chaque dollar dépensé représente le revenu de quelqu’un. Toutefois, lorsque nous consultons les chiffres du revenu intérieur et du PIB, nous constatons qu’ils ne s’équivalent pas. Pour qu’ils correspondent, il faudrait d’abord ajuster certains facteurs (voir figure 4.5). Nous verrons une liste de ces facteurs et les raisons pour lesquelles des rajustements s’imposent. Mais d’abord, observons de quelle façon on calcule le PIB avec l’approche par les revenus. Gardez bien en mémoire l’équation suivante ; elle vous sera utile au cours de la lecture de cette section.
04
PIB
5 Revenu intérieur 1 Impôts indirects 2 Subventions 1 Amortissements 1 Divergence statistique
PIB
Revenu intérieur
Rémunération des salariés
1
1
Impôts indirects
Bénéfices des sociétés avant impôts
1
2
Bénéfices des entreprises publiques
Subventions
1
1
Intérêts et revenu divers de placement
Amortissements
1
Divergence statistique
1
Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole
1
Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyer compris
FIGURE 4.5 L’approche par les revenus pour mesurer le PIB
Cette figure présente les composantes du revenu intérieur et les ajustements nécessaires pour mesurer le PIB par l’approche des revenus.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
101
Les impôts indirects Ils comprennent principalement les taxes d’accise, les taxes de vente et les taxes foncières. Ces impôts ne font pas partie du revenu intérieur parce qu’ils ne sont pas considérés comme un paiement à une ressource (la terre, le travail, etc.). On peut considérer ces impôts comme « de l’argent perçu par le gouvernement » et non comme un paiement à la terre, au travail, au capital ou à l’entrepreneuriat. Ces impôts indirects sont inclus dans l’achat de biens et de services (nous payons une taxe de vente lorsque nous achetons la plupart des biens), et ils sont, de ce fait, inclus dans le calcul du PIB par l’approche pour les dépenses. Pour cette raison, nous devons ajouter les impôts indirects au revenu intérieur.
PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS La figure 4.6 présente une synthèse des deux approches en termes de revenus et en termes de dépenses. En termes de revenus
En termes de dépenses
2009 Rémunération des salariés
2010
2009
2010
819,066
852,138
Dépenses personnelles
898,728
941,419
146,897
173,908
Dépenses publiques courantes
333,942
352,698
12,975
15,929
Investissement des administrations publiques
59,078
67,312
63,947
69,433
Revenu comptable net agricole
880
843
269,394 98,152
289,362 111,768
Revenu des entreprises individuelles
98,999
Ajustement de la valeur des stocks
2,541
Impôts moins subventions
163,634
173,145
Produit intérieur net
1,308,939
1,392,006
Amortissement
218,785
229,057
Divergence statistique
Produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché
1,527,258
1,621,529
Variation annuelle en pourcentage
Bénéfices des sociétés avant impôts Bénéfices des entreprises publiques
PRÈS PRIntérêts ÈS DE DEetCHEZ Crevenus HEZ VOUS VOUS de placements
– 465
– 4,5
105,767
843
466
6,2
Investissement fixe des entreprises • Total • Construction résidentielle • Non résidentiels – Total – Bâtiments – Machines et matériel
171,242 86,279 84,963
177,594 88,777 88,817
Stocks
– 8,180
2,017
Exportations
438,553
476,507
Importations
464,722
507,320
Divergence statistique
465
– 466
PIB aux prix du marché
1,527,258
1,621,529
Source : fondé sur Statistique Canada, « Tableaux 1.1-1 et 1.1-2, L’observateur économique canadien : Supplément statistique historique 2010-2011, n° au catalogue 11-210-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-210-x/2010000/tablelist-listetableaux 1-fra.htm
FIGURE 4.6 Produit intérieur brut du Canada, en termes de revenus et de dépenses (en millions de dollars)
Q:
Quelle est la valeur des exportations nettes en 2010 ? Que représente le – 8,180 au niveau des stocks en 2009 ? Quelles sont les principales sources de l’augmentation du PIB de 2009 à 2010 ?
04
102
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
Les subventions Les subventions ne sont pas des rémunérations de facteurs de production, même si elles sont calculées dans le revenu intérieur. Quand quelqu’un reçoit son revenu, l’argent provient sûrement de la vente d’un produit. Dans ce cas, le revenu représente la valeur de la production. Mais si le revenu provient d’une subvention, il ne correspond à aucune valeur de production. Ne pas soustraire les subventions équivaudrait à surestimer la valeur de ce qui a été produit.
L’amortissement Au cours du processus de production, certains biens d’équipement sont soumis à l’usure naturelle, à la désuétude ou à la destruction accidentelle (par exemple, un bris de machinerie impossible à réparer). On nomme amortissement (ou dépréciation) le coût de remplacement de ces biens d’équipement. Si nous additionnons l’amortissement (ou la dépréciation) au revenu intérieur, nous obtenons une mesure de l’ensemble des revenus gagnés dans l’économie. Le revenu intérieur, à lui seul, n’englobe pas l’amortissement.
Amortissement (ou dépréciation) Coût de remplacement des biens d’équipement soumis à l’usure naturelle, à la désuétude ou à la destruction accidentelle.
La divergence statistique Comme nous l’avons vu en présentant le calcul du PIB par l’approche des dépenses, il peut arriver que le résultat diffère d’une méthode à l’autre. Il va de soi que cette différence ne peut provenir que de problèmes comptables. Comme nous le mentionnions plus tôt, pour corriger ces différences, Statistique Canada divise l’écart en deux, puis additionne une moitié au résultat le plus bas et soustrait l’autre moitié du résultat le plus élevé. Cet ajustement se fait par l’utilisation de la rubrique divergence statistique.
04
DANS DANS LA LA VIE VIE DE DE TOUS TOUS LES LES JOURS JOURS DANS LA DAN LA VIE V IE Afin deSbien comprendre le fonctionnement de la comptabilité DE DE TOUS TO US LES LEun S JOURS Jexemple OURSsimple. Imaginons une économie nationale, prenons qui ne comprend que trois entreprises. La première est une scierie Production
qui produit des planches, la seconde est une usine qui fabrique des meubles et la troisième est un commerce de meubles. Voici les transactions :
125
Si nous faisons la somme de toutes les ventes, nous arrivons à 670 dollars. Mais, est-ce là la va leur du PIB ? Évidemment, non. Il y a dans cette somme un cas de double comptage.
75
Voici le calcul du PIB à l’aide de nos deux méthodes.
200
Par les revenus : Rémunération des salariés 150 1 40 1 60 5 250 Profits 50 1 20 1 20 5 90 Total 340 dollars
Ventes Scierie
Rémunération des salariés Bénéfices
150 50
Total
200
Ventes à l’usine Exportation de bois Total
Usine (fabrication de meubles) Achat de bois à la scierie
125
Importation de vis
25
Rémunération des salariés
40
Bénéfices
20
Total
210
Ventes au détaillant Exportation de meubles
Total
180 30
Par les dépenses : Consommation 260 Exportations 75 1 30 5 105 Moins les importations 25 Total 340 dollars
210
Détaillant (vendeur de meubles) Achats à l’usine
180
Rémunération des salariés
60
Bénéfices
20
Total
260
Ventes aux consommateurs
Total
260
260
Q:
Montrez clairement la différence entre la valeur du PIB (340) et la somme de toutes les ventes (670). Pourquoi obtient-on deux résultats différents ?
Source : problème inspiré d’un exemple présenté par Statistique Canada, Guide des comptes des revenus et dépenses, n° 13-017 au catalogue.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
103
AUTRES MESURES COMPTABLES DU REVENU En plus du produit intérieur brut (PIB) et du revenu intérieur, il existe trois autres importantes mesures comptables du revenu : le produit intérieur net, le revenu personnel et le revenu disponible. On utilise souvent, en alternance, l’une des cinq mesures suivantes – le produit intérieur brut, le revenu intérieur, le produit intérieur net, le revenu personnel et le revenu disponible – pour connaître la production et les revenus gagnés dans une économie. Mais le PIB demeure la mesure la plus importante et la plus utilisée.
Le produit intérieur net Si nous utilisons l’approche par les dépenses pour calculer le PIB, nous additionnons la consommation, les investissements, les dépenses publiques et les exportations nettes. Les investissements (ou plus précisément les investissements bruts) comprennent les investissements fixes et les investissements dans les inventaires. Cependant, seule une portion des investissements fixes est utilisée pour remplacer les biens d’équipement usés ou désuets. Les investissements fixes ne sont pas utilisés pour la production de nouveaux biens. En résumé, les investissements bruts tiennent compte de l’amortissement. En soustrayant l’amortissement du PIB, nous obtenons le produit intérieur net (PIN). Le PIN mesure la valeur totale des nouveaux biens disponibles dans l’économie au cours d’une année donnée, une fois que les biens d’équipement usés ont été remplacés.
Produit intérieur net (PIN) Le PIB moins l’amortissement. Revenu personnel Portion du revenu que les particu liers reçoivent. Le revenu personnel est égal au revenu intérieur duquel on soustrait les bénéfices des sociétés non distribués et l’impôt sur les bénéfices des sociétés, mais auquel on ajoute les paiements de transfert. Revenu personnel disponible Portion du revenu personnel qui peut servir à la consommation ou à l’épargne. Il équivaut au revenu personnel après déduction des impôts sur le revenu des particuliers.
Produit intérieur net (PIN) 5 PIB 2 Amortissement
Le revenu personnel Il y a des revenus gagnés qui ne sont pas reçus tout comme il y a des revenus reçus qui ne sont pas gagnés. Un exemple de revenu gagné qui n’est pas reçu serait les bénéfices non distribués. Les actionnaires d’une société gagnent les profits non distribués, mais ils ne les reçoivent pas. Les bénéfices non distribués sont plutôt réinvestis dans la société. Un exemple de revenu reçu qui n’a pas été gagné serait les prestations d’aide sociale. Le revenu personnel correspond à la portion du revenu que les particuliers reçoivent. Il équivaut au revenu intérieur duquel on retranche les bénéfices non distribués (revenus gagnés, mais non reçus) ainsi que l’impôt sur les bénéfices des sociétés et auquel on ajoute les paiements de transfert (qui sont reçus, mais non gagnés).
Le revenu disponible La portion du revenu personnel qui peut servir à la consommation ou à l’épargne se nomme le revenu personnel disponible ou simplement le revenu disponible. Il correspond au revenu personnel après déduction de l’impôt sur le revenu des particuliers. On appelle parfois ce revenu « revenu après impôt ». Revenu disponible 5 Revenu personnel 2 Impôt sur le revenu des particuliers
© Sarah Naegels
Revenu personnel 5 Revenu intérieur 2 Bénéfices non distribués 2 Impôts sur les bénéfices des sociétés 1 Paiements de transfert
Le revenu disponible est celui que l’on peut effectivement dépenser ou épargner.
04
104
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Voici quelques composantes des comptes nationaux par les dépenses du Canada en 2002 : Composantes
Dollars courants (en milliards)
Dépenses personnelles en biens et services de consommation
656
Dépenses courantes des administrations en biens et services
224
Exportations de biens et services
479
Moins : importations de biens et services
428
Divergence statistique
1
Produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché
1 153
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
Source : fondé sur Statistique Canada, Tableau 380-0017, CANSIM, E-STAT, http://www5.statcan.gc.ca/ cansim/a01?lang=fra
a) Quelle est la valeur de la composante « investissements » ? b) Calculez les exportations nettes.
2 Voici quelques composantes des comptes nationaux au Canada en 2002 selon
04
les revenus et certains transferts aux particuliers :
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES Composantes Rémunération des salariés et revenu supplémentaire du travail
593
Bénéfices des sociétés avant impôts
135
Bénéfices des entreprises publiques
12
Intérêts et revenus divers de placements
47
1
Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris
74
Prestations d’assurance-emploi
13
Impôts moins subventions, sur les produits
84
Impôts moins subventions, sur les facteurs de production
54
Amortissement
158
Divergence statistique
–1
Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de
71109925 © Piotr Marcinski/Shutterstock
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES la production agricole
Un budget procure une bonne vue d’ensemble des revenus et des dépenses et permet aux individus et aux sociétés d’éviter les mauvaises surprises, les ennuis ou les déboires financiers.
Dollars courants (en milliards)
Source : fondé sur Statistique Canada, Tableaux 380-0016 et 384-009, CANSIM, E-STAT, http://www5. statcan.gc.ca/cansim/a01?lang=fra.
a) Calculez le PIB. b) Calculez le PIN.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
105
4.3 LE PIB RÉEL
C
ette section définit le PIB réel. Elle démontre comment le calculer et explique la façon dont il est utilisé pour mesurer la croissance économique d’un pays.
POURQUOI AVONS-NOUS BESOIN DU PIB RÉEL ? En 2009, le PIB canadien était de 1 527 milliards de dollars. Un an plus tard, en 2010, le PIB avait atteint 1 622 milliards de dollars. Évidemment, vous savez que le PIB de 2010 est supérieur au PIB de 2009. Mais, savez-vous pourquoi il l’est ? Pendant que vous réfléchissez à cette question, voyez l’exemple suivant qui présente le calcul du PIB pour une économie fictive ne comprenant qu’un seul bien. Imaginez que 10 unités d’un bien donné soient produites et que chacune d’elles soit vendue au prix de 10 $. Le PIB de cette économie sera donc de 100 $. PIB 5 10 $ 3 10 unités 5 100 $ Supposez maintenant que le PIB passe de 100 $ à 250 $. Qu’est-ce qui a causé cette augmentation ? C’est peut-être une hausse du prix de 10 $ à 25 $ :
04
PIB 5 25 $ 3 10 unités 5 250 $ C’est peut-être plutôt parce que la quantité produite a augmenté de 10 unités à 25 unités : PIB 5 10 $ 3 25 unités 5 250 $ Enfin, il est possible aussi que ce soit le résultat d’une combinaison d’une variation du prix et d’une variation des quantités produites. C’est-à-dire d’une augmentation du prix à 12,50 $ et d’une augmentation de la quantité produite de 10 unités à 20 unités : PIB 5 12,50 $ 3 20 unités 5 250 $ Pour évaluer l’état de santé d’une économie, les économistes doivent connaître les raisons pour lesquelles le PIB a augmenté. S’il augmente simplement parce que les prix ont augmenté, alors l’économie n’est pas en croissance. Pour qu’elle soit en croissance, il faut qu’il y ait plus de biens produits. Pour être certain que c’est la quantité produite qui a augmenté, il vaut mieux utiliser le PIB réel. Le PIB réel représente le PIB nominal rajusté aux variations de prix.
PIB réel Valeur de la production dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays, rajustée aux variations de prix. PIB nominal Valeur de la production dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays.
DU PIB NOMINAL AU PIB RÉEL Imaginons une économie où nous ne produisons que deux biens (un bien X et un bien Y).
Bien X
À partir de ces données, nous pouvons calculer le PIB nominal (en dollars) de la façon suivante : PIB 2010 5 (10 3 120) 1 (25 3 200) 5 1 200 1 5 000 5 6 200 PIB 2011 5 (12 3 125) 1 (26 3 225) 5 1 500 1 5 850 5 7 350 PIB 2012 5 (13 3 130) 1 (20 3 300) 5 1 690 1 6 000 5 7 690
Bien Y
2010
2011
2012
Prix (en $)
10
12
13
Quantité
120
125
130
Prix (en $)
25
26
20
Quantité
200
225
300
FIGURE 4.7 Données d’une économie fictive à
deux biens
106
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
La variation du PIB nominal peut résulter d’une variation de la production, d’une variation des prix, ou des deux. Mais pour évaluer l’état de santé d’une économie, nous devons nous concentrer sur la variation de la production, c’està-dire les quantités. Nous devons isoler les variations de quantités. C’est pourquoi nous devons utiliser le PIB réel qui représente la valeur de la production sans les variations de prix.
04
© Fonds Monétaire International
Du PIB réel en dollars constants au PIB réel en dollars enchaînés
La relance de l’économie n’est pas toujours simple à réaliser. Parlez-en à la directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde (1956-).
La question est maintenant de savoir comment éliminer les variations de prix. Première possibilité, nous pouvons calculer le PIB réel de la même manière que le revenu réel (voir la page 74). Le calcul est simple et consiste à diviser le PIB nominal par un indice de prix contenant les prix de tous les biens inclus dans le PIB. Dans ce cas, nous parlons de PIB réel en dollars constants. Mais, cette méthode n’est plus utilisée au Canada. En effet, depuis 2001, le PIB réel canadien n’est plus calculé en dollars cons tants, mais en dollars enchaînés. On utilise plutôt l’indice en chaîne de Fisher pour mesurer la production réelle. L’indice en chaîne de Fisher est une moyenne géométrique de deux autres indices. C’est un indice de quantité. Vous trouvez cela compliqué ? Pourtant, c’est relativement simple. Reprenons les données précédentes et voyons comment Statistique Canada calcule le PIB réel. Tout d’abord, il faut établir une période de référence. Dans notre exemple, supposons que nous options pour l’année 2010. C’est le PIB de 2010 qui sert de référence pour calculer le PIB réel des années suivantes. Pour l’année de référence, le PIB nominal est égal au PIB réel puisque c’est à partir des prix de cette année que se fait la comparaison.
Vers l’indice en chaîne de Fisher Pour commencer, calculons un premier indice correspondant à l’augmentation en pourcentage de la production calculée en utilisant les prix de l’année précédente. Évidemment, comme 2010 correspond à l’année de référence, il n’y a aucun changement. Nous obtenons :
Variation de 2010 à 2011 : Production au prix de 2010 en dollars de 2010 5 (10 3 120) 1 (25 3 200) 5 1 200 1 5 000 5 6 200 Production au prix de 2011 en dollars de 2010 5 (10 3 125) 1 (25 3 225) 5 1 250 1 5 625 5 6 875 Variation de 2011 à 2012 : Production au prix de 2011 en dollars de 2011 5 (12 3 125) 1 (26 3 225) 5 1 500 1 5 850 5 7 350 Production au prix de 2012 en dollars de 2011 5 (12 3 130) 1 (26 3 300) 5 1 560 1 7 800 5 9 360 L’indice se calcule en divisant la valeur de l’année la plus récente par la valeur de la production de l’année précédente. Donc, on obtient le premier indice pour la période 2010-2011 en divisant 6 875 par 6 200, ce qui nous donne 1,109, soit une variation de la production de 10,9 %. Le premier indice pour la période 2011-2012 se calcule en divisant 9 360 par 7 350, soit 1,273, ce qui correspond à une variation de la production de 27,3 %. Gardons ces résultats en mémoire ; nous en aurons besoin pour calculer l’indice en chaîne de Fisher.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
107
Ensuite, pour calculer le deuxième indice, nous recommençons les mêmes calculs en utilisant, non pas les prix de l’année précédente, mais ceux de l’année courante. Nous obtenons : Variation de 2010 à 2011 : Production au prix de 2010 en dollars de 2011 5 (12 3 120) 1 (26 3 200) = 1 440 1 5 200 5 6 640 Production au prix de 2011 en dollars de 2011 5 (12 3 125) 1 (26 3 225) = 1 500 1 5 850 5 7 350 Variation de 2011 à 2012 : Production au prix de 2011 en dollars de 2012 5 (13 3 125) 1 (20 3 225) = 1 625 1 4 500 5 6 125 Production au prix de 2012 en dollars de 2012 5 (13 3 130) 1 (20 3 300) = 1 690 1 6 000 5 7 690 Donc, le deuxième indice pour la période 2010-2011 est 1,107, ce qui corres pond à une variation de la production de 10,7 % et le deuxième indice pour la période 2011-2012 est de 1,256, soit une variation de 25,6 %. Encore une fois, nous utiliserons ces résultats pour calculer l’indice en chaîne de Fisher et estimer le PIB réel.
Calcul de l’indice en chaîne de Fisher Nous avons maintenant en main toutes les données pour calculer le PIB réel avec l’indice en chaîne de Fisher. Cet indice correspond à la moyenne géométrique des deux résultats que nous avons obtenus précédemment. Voici comment faire les calculs des indices de Fisher (F) : F 2010/2011 5 !1,109 3 1,107 5 1,108 F 2011/2012 5 !1,273 3 1,256 5 1,264 L’indice est enchaîné en multipliant les deux augmentations, d’où cette dénomination. Pour 2012, cet indice enchaîné est donc de : F 2012 5 1,108 3 1,264 5 1,401 Si nous avions une autre année, il suffirait de multiplier l’indice de cette autre année par le résultat déjà enchaîné, 1,401.
Calcul du PIB réel On calcule le PIB réel en dollars enchaînés en multipliant l’indice enchaîné de Fisher de l’année courante par le PIB nominal de l’année de référence. Dans notre exemple, nous obtenons donc les PIB réels en dollars enchaînés de 2010* suivants : PIB réel 2010 5 1,000 3 6 200 5 6 200 PIB réel 2011 5 1,108 3 6 200 5 6 869,6 PIB réel 2012 5 1,401 3 6 200 5 8 686,2 * Au moment d’écrire ce livre, Statistique Canada utlilisait l’année 2002 comme année de référence. Nous parlons donc de dollars enchaînés de 2002.
04
108
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
L’INDICE IMPLICITE DES PRIX Au-delà du calcul présenté plus haut, nous pouvons représenter le PIB réel d’une manière beaucoup plus simple : PIB réel 5 (PIB nominal 4 Indice implicite des prix) 3 100 Mais, attention, pour trouver l’indice implicite des prix (IIP), il faut connaître le PIB réel et le PIB nominal. L’IIP est égal au PIB nominal divisé par le PIB réel. Si nous reprenons notre exemple portant sur trois années, nous obtenons les indices implicites des prix suivants : IIP 2010 = 100 IIP 2011 = (7 350 ÷ 6 869,6) × 100 = 107,0 IIP 2012 = (7 690 ÷ 8 686,2) × 100 = 88,5 Les IIP trouvés découlent directement de la méthode en chaîne utilisée plus haut pour calculer le PIB réel (figure 4.7). C’est d’ailleurs pour cette raison que Statistique Canada parle de l’indice implicite de prix en chaîne du produit intérieur brut.
PRÈS PRÈS DE DE CHEZ CHEZ VOUS VOUS
04
Le PIB réel dans la réalité Le calcul présenté plus haut se rapproche grandement de la méthode utilisée par Statistique Canada. Mais, dans la réalité, l’organisme fédéral ne possède pas l’information nécessaire pour appliquer cette méthode, puisqu’il ne détient pas vraiment
PIB nominal (en millions de dollars) 1994
770,873
PRÈS DE PRÈS1995 DE CHEZ CH EZ VOUS VOUS810,426
l’information quant aux quantités produites. Il faut alors utiliser le PIB nominal pour réaliser le calcul. (Nous parlons alors d’un indice de volume). Néanmoins, la méthode présentée dans ces pages demeure juste.
PIB réel (en millions de dollars enchaînés de 2002)
Indice implicite des prix (IIP) (indice-chaîne, 2002 5 100)
874,261
88,2
898,814
90,2
1996
836,864
913,364
91,6
1997
882,733
951,962
92,8
1998
914,973
990,968
92,3
1999
982,441
1,045,786
93,9
2000
1,076,577
1,100,515
97,8
2001
1,108,048
1,120,146
98,9
2002
1,152,905
1,152,905
100
2003
1,213,175
1,174,592
103,3
2004
1,290,906
1,211,239
106,6
2005
1,373,845
1,247,807
110,0
2006
1,450,405
1,283,033
113,0
2007
1,529,589
1,311,260
116,6
2008
1,603,418
1,320,291
121,4
2009
1,528,985
1,283,722
119,1
2010
1,624,608
1,324,992
122,6
Source : fondé sur Statistique Canada. « Tableaux 1,1-4 et 3,1 », L’observateur économique canadien : supplément statistique historique 2010-2011, n° au catalogue 11-210-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-210-x/2010000/tables-tableaux-fra.htm
FIGURE 4.8 Évolution du PIB nominal, du PIB réel et de l’indice implicite des prix en chaîne au Canada
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
109
LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE Il y aura croissance économique au cours d’une année si le PIB réel de cette année est supérieur à celui de l’année précédente. La variation en pourcentage du PIB réel représente le taux de croissance économique. Il se calcule comme suit :
Croissance économique Augmentation du PIB réel d’une année à l’autre.
Variation du PIB réel en % 5 (PIB réelannée la plus récente 2 PIB réelannée la plus ancienne ) 3 100 PIB réelannée la plus ancienne Si la variation du pourcentage du PIB réel est négative, le pays n’a pas connu de croissance économique, mais plutôt un ralentissement économique ou une récession.
QU’EST-CE QU’UN CYCLE ÉCONOMIQUE ? Si le PIB réel « fait des montagnes russes » – monte et descend, remonte et redescend – on dit de l’économie qu’elle engendre un cycle économique. Les économistes en identifient habituellement sept phases. Nous les présentons ci-dessous ainsi qu’à la figure 4.9. •
1 Le sommet. Au sommet du cycle économique, le PIB réel est à son niveau le plus élevé, mais pour une période temporaire. À la figure 4.9, le PIB réel est à son sommet pour une période momentanée au point Q1 .
•
2 La contraction. C’est la période au cours de laquelle la croissance du PIB réel tend à ralentir. La variation est toujours positive, mais elle décroît continuellement.
•
La récession. Après deux trimestres consécutifs de déclin du PIB réel, on dit qu’il y a récession.
•
Le creux. Le point le plus bas atteint par le PIB réel, juste avant une remontée, se nomme le creux du cycle économique.
•
La reprise. Période pendant laquelle il y a accroissement du PIB réel ; elle débute au creux et se termine au même niveau que le premier sommet. Par exemple, à la figure 4.9, il y a reprise à partir du creux jusqu’à ce que le PIB réel soit à nouveau au point Q1 .
3
4
5
•
L’expansion. Elle s’appuie sur les augmentations du PIB réel après la reprise économique. À la figure 4.9, elle fait référence aux augmentations du PIB réel au-delà du point Q1 .
•
Le ralentissement. C’est une période au cours de laquelle la croissance du PIB réel tend à ralentir. La variation est toujours positive, mais elle décroît continuellement.
6
7
PIB réel (Q)
Ralentissement 7
Expansion 6 Sommet nt r Ré acti ce on ss io n
3
se
2 C o
pri
1
Re
Q1
Tendance établie de la croissance du PIB réel
Un cycle économique
5
Creux
4 Temps
Sommet
Co
ntr
Cycle économique Oscillations récursives (de haut en bas) du PIB réel.
04
La plupart des pays industrialisés et les organisations internationales tiennent des statistiques des principaux indicateurs économiques. Vous pouvez consulter : EUROSTAT (Union européenne) (epp.eurostat.ec.europa.eu) Indice relatif au bonheur (www.indicedebonheur.com) L’Institut de la statistique du Québec (www.stat.gouv.qc.ca) L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (France) (www.insee.fr/pib.html) Organisation des Nations Unies, Division de la statistique (unstats.un.org) Statistique Canada (www.statcan.ca/francais/nea-cen/ about/gdp_f.htm)
act
ion
FIGURE 4.9 Phases du cycle économique
Les phases qui composent le cycle écono mique sont : le sommet, la contraction, la récession, le creux, la reprise, l’expansion et le ralentissement. On mesure un cycle économique d’un sommet à l’autre.
110
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
Un cycle économique complet passe d’un sommet à l’autre. Il n’existe pas de cycle économique type : certains sont courts, d’autres s’échelonnent sur une très longue période.
VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES 1 Si l’indice implicite de prix annuel est de 122,6 au Canada en 2010 (2002=100), calculez le PIB réel à l’aide de la valeur du PIB nominal contenu dans le tableau de la question 1 de la page 104.
2 Le tableau suivant présente quelques données sur le PIB nominal (en euros courants), le PIB réel (en dollars constants) ainsi que sur le déflateur du PIB de la VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES Grèce pour la première décennie des années 2000.
Années
PIB nominal PIB réel Taux de IIP (en millions (en millions d’euros, croissance (2000 5 100) d’euros courants) 2002 5 100) économique (%)
2001
146,4
103,1
2002
156,6
106,6
2003 172,4 110,8 VÉRIFIEZVOS CONNAISSANCES
04
2004
185,3
162,4
2005
194,8
166,1
2006
211,3
174,7
2007
227,1
182,1
2008
128,7
184
2009
130,3
180,3
2010
133,7
172,2
Source : Adapté de ELSTAT, tableaux 1 à 3, The Greek Economy, 23 septembre 2011.
a) Calculez les valeurs manquantes. b) Calculez le taux de croissance économique. c) À l’aide d’un indicateur pertinent, tracez le cycle économique de la Grèce de 2006-2010 et commentez.
SOMMAIRE DU CHAPITRE Produit intérieur brut • Le produit intérieur brut (PIB) est le total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année à l’intérieur des frontières d’un pays ou d’un territoire. Le produit national brut (PNB) correspond au total de la valeur marchande de tous les biens et services finis produits dans une année par les citoyens d’un pays.
• Afin d’éviter un double comptage dans le calcul du PIB, on ne compte que les biens et services finis. • Le PIB ne tient pas compte de certains biens et services hors marché, des activités souterraines légales et illégales, de la vente de biens usagés, des transactions financières et des paiements de transfert. De plus, il n’est pas ajusté en fonction des loisirs ou des nuisances que la production peut parfois entraîner (comme la pollution).
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
Secteurs de l’économie • L’économie est composée de quatre secteurs : les ménages, les entreprises, le gouvernement et le secteur extérieur. Chaque secteur effectue des achats. On appelle les achats du secteur des ménages : consommation ; ceux du secteur des entreprises : investissements bruts ou simplement, investissements ; ceux du secteur gouvernemental : dépenses publiques ; et ceux du secteur extérieur : exportations nettes. • La consommation englobe les dépenses pour des biens durables et non durables ainsi que pour les services. • Les investissements correspondent à la somme des achats de biens d’équipement récemment produits ainsi qu’aux variations dans les inventaires et les constructions résidentielles. • Les dépenses publiques englobent les achats des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux pour des biens et des services. Elles comprennent également la valeur de la production des travailleurs du secteur public. Comme cette production n’a pas de valeur marchande, on l’évalue en fonction de ce qu’elle coûte. Les dépenses publiques ne tiennent pas compte des paiements de transfert. • Les exportations nettes correspondent au total des dépenses extérieures pour des biens de l’intérieur moins le total des dépenses intérieures pour des biens de l’extérieur (les exportations moins les importations).
111
• Le revenu intérieur est égal à la somme des paiements versés aux ressources ou aux facteurs. Revenu intérieur 5 Rémunération des salariés
1 Bénéfices des sociétés avant impôts
1 Bénéfices des entreprises publiques
1 Intérêts et revenus divers de placements
1 Revenu comptable net des exploitants agricoles au titre de la production agricole
1 Revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris
• Le revenu personnel est égal au revenu intérieur duquel on retranche les bénéfices des sociétés non distribués et l’impôt sur les bénéfices des sociétés, et auquel on ajoute les paiements de transfert. Revenu personnel 5 Revenu intérieur
2 Bénéfices non distribués
2 Impôt sur les bénéfices des sociétés
1 Paiements de transfert
• Revenu disponible 5 Revenu personnel 2 Impôt sur le revenu des particuliers.
PIB réel • Le PIB réel est un PIB ajusté aux variations de prix. • Le PIB réel se mesure en dollars enchaînés.
Calcul du PIB • En utilisant l’approche par les dépenses, le PIB 5 C 1 I 1 G 1 (X – M) 1 DS. Autrement dit, le PIB est égal à la somme des dépenses de consommation, des investissements, des dépenses publiques, des exportations nettes et de la divergence statistique. • En utilisant l’approche par les revenus, le PIB 5 Revenu intérieur 1 Taxes indirectes 2 Subventions 1 Amortissement 1 Divergence statistique.
Autres mesures que le PIB • Le produit intérieur net (PIN) est égal au produit intérieur brut (PIB) duquel on soustrait l’amortissement. PIN 5 PIB 2 Amortissement.
• Pour calculer le PIB en dollars enchaînés, il faut utiliser l’indice en chaîne de Fisher. • L’indice de Fisher est la moyenne géométrique des deux autres indices de production.
Croissance économique et cycles économiques • Il y aura croissance économique au cours d’une année si le PIB réel de cette année-là est supérieur à celui de l’année précédente. • Le cycle économique est composé de sept phases : le sommet, la contraction, la récession, le creux, la reprise, l’expansion et le ralentissement. Un cycle économique complet passe d’un sommet à l’autre.
04
112
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
MOTS CLÉS ET CONCEPTS A Amortissement (ou dépréciation), p. 102
E Exportations, p. 96 Exportations nettes, p. 96
B Bien fini, p. 91 Bien intermédiaire, p. 91
C Consommation, p. 94 Croissance économique, p. 109 Cycle économique, p. 109
D
04
Dépenses publiques courantes (ou dépenses gouvernementales), p. 95 Double comptage, p. 91
R
I Importations, p. 96 Investissements bruts (ou investissements), p. 95 Investissements dans les inventaires (ou dans les stocks), p. 95
Revenu intérieur, p. 99 Revenu national, p. 99 Revenu personnel, p. 103 Revenu personnel disponible, p. 103
V Variable de type flux, p. 90 Variable de type stock, p. 90
P Paiements de transfert du gouvernement, p. 95 PIB nominal, p. 105 PIB réel, p. 105 Produit intérieur brut (PIB), p. 90 Produit intérieur net (PIN), p. 103 Produit national brut (PNB), p. 90
EXERCICES DE FIN DE CHAPITRE 1 Parmi les situations suivantes, lesquelles seront calculées dans le PIB de cette année ? a) Jocelyn, 12 ans, tond le gazon chez lui. b) Martine David achète une voiture d’occasion. c) Brigitte Wilson achète une obligation émise par Hydro-Québec. d) Étienne Fortin reçoit une allocation d’aide sociale. e) Une transaction de drogue illégale au coin de deux rues achalandées.
2 L’auteur de ce livre a saisi son texte lui-même. S’il avait engagé quelqu’un pour le faire, le PIB aurait été plus élevé qu’il ne l’est. Trouvez d’autres activités qui auraient pu faire augmenter ou diminuer le PIB si elles avaient été réalisées différemment.
3 Pourquoi le PIB omet-il la vente de biens usagés ? Les transactions financières ? Les paiements de transfert du gouvernement ?
4 Cette année, une entreprise a produit un bien qui ne se vend pas. Il en résulte que ce bien est ajouté à l’inventaire de la société. Comment le bien inventorié se retrouve-t-il dans le PIB ?
5 Expliquez pourquoi les économistes préfèrent comparer les chiffres du PIB réel de diverses années plutôt que ceux du PIB nominal.
6 Expliquez pourquoi le PIB peut être mesuré en additionnant les dépenses ou les revenus.
7 Si le PIB réel du premier trimestre est de 300 milliards de dollars, qu’il est de 298 milliards de dollars pour le deuxième, qu’il est de 299 milliards de dollars pour le troisième, et qu’il est de 295 milliards de dollars pour le quatrième, est-ce là une récession ? Expliquez votre réponse.
8 En vous servant de la figure 4.4 (le flux circulaire des revenus et des dépenses à la page 98), expliquez pourquoi les importations se dirigent vers l’extérieur.
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT CHAPITRE 04
113
9 Le tableau ci-dessous contient pêle-mêle plusieurs
10 Le tableau ci-dessous contient pêle-mêle plusieurs
composantes des comptes nationaux des revenus et des dépenses du Canada en 2010.
composantes des comptes nationaux des revenus et des dépenses du Canada au troisième trimestre 2001.
Composantes
Dollars courants (en milliards)
Dépenses personnelles en biens de consommation non durables
225
Dépenses personnelles en biens de consommation semi-durables et durables
184
Dépenses personnelles en services
Rémunération des salariés
Composantes
Dollars courants (en milliards)
Dépenses personnelles de consommation en biens et services
622
Rémunération des salariés
571
531
Investissements fixes des entreprises
192
850
Bénéfices des sociétés avant impôts
118
Construction résidentielle
113
Ouvrages non résidentiels et équipements
136
178
Ouvrages non résidentiels et équipements Bénéfices des entreprises publiques
10
Investissements fixes des gouvernements
67
Exportations nettes
52
Investissements des entreprises et des administrations publiques en stock
2
Importations de biens et services
415
Bénéfices des sociétés avant impôts
181
Intérêts et revenus divers de placements
50
Dépenses courantes des gouvernements en biens et services
354
Revenu comptable net des exploitants agricoles et revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris
71
Investissements fixes des administrations publiques
27
Dépenses courantes des administrations publiques
214
Impôts moins subventions sur les produits
52
Impôts moins subvention sur les facteurs de production
78
Amortissement (dépréciation)
148
Divergence statistique (de l’approche par les revenus)
–1
PIB par l’approche des dépenses
1 097
Bénéfices des entreprises publiques
16
Importations de services
95
Exportations de services
73
Importations de biens
414
Exportations de biens
405
Intérêts et revenus divers de placements
70
Revenu comptable net des exploitants agricoles et revenu net des entreprises individuelles non agricoles, loyers compris
105
Prestation fiscale pour enfants
9
Prestation d’assurance-emploi
13
Divergence statistique (de l’approche par les dépenses)
2
Sources : fondé sur la base de données CANSIM de Statistique Canada, http://cansim2.statcan.gc.ca, Tableau 380-0002, août 2011
a) Calculez le PIB par l’approche des dépenses. b) Calculez les exportations nettes. c) Calculez le revenu intérieur net. d) Quelle part du PIB représente les bénéfices des sociétés avant impôts ? e) Quelle part du PIB représente la rémunération des salariés ?
a) Calculez le PIB par l’approche des revenus. b) Trouvez la valeur de la construction résiden tielle. c) Trouvez la valeur des exportations de biens et services. d) Trouvez les investissements des entreprises et des administrations publiques en stock.
04
114
PARTIE 2 LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA MACROÉCONOMIE
11 Aujourd’hui, tout comme dans les premières années de son indépendance, la principale production agricole du Cameroun est la banane plantain. Le tableau ci-dessous présente la production et l’évolution du prix de cette denrée en monnaie locale :
Prix des bananes par tonne (F CFA)
Années
04
Quantité produite (en tonnes)
1966
7 000
641 429
1967
8 000
802 233
1968
8 000
796 854
1969
9 000
623 119
1970
10 500
695 781
PIB nominal
a) En supposant que la banane plantain soit le seul bien produit au Cameroun, calculez le PIB nominal du pays de 1966 à 1970. b) Calculez le PIB réel du Cameroun en prenant 1966 pour année de base (1966 = 100). c) Calculez le taux de croissance du PIB nominal et réel camerounais. Comparez vos résultats. PIB réel (en F CFA constants de 1966)
Taux de croissance du PIB nominal (%)
Taux de croissance du PIB réel (%)
Source : faostat.org.
12 À l’aide des données contenues dans le tableau ci-dessous : a) Calculez le taux de croissance économique trimestriel du Canada et de la France pour la période du 3e trimestre (3T) 1989 au 2e trimestre (2T) 1991.
Périodes
Canada PIB réel (en milliards de CAD) Base 5 2002
France PIB réel (en milliards d’EUR) Base 5 2005
3T 1989
822,6
319,6
4T 1989
824,1
322,9
1T 1990
829,7
325,5
2T 1990
827,4
326,3
3T 1990
823,0
327,7
4T 1990
815,3
327,2
1T 1991
804,7
327,4
2T 1991
806,3
330,1
b) À l’aide du PIB réel, tracez l’évolution du cycle économique du Canada et commentez. c) À l’aide du PIB réel, tracez l’évolution du cycle économique de la France et commentez.
Canada Taux de croissance économique (%)
France Taux de croissance économique (%)
Source : fondé sur la base de données CANSIM de Statistique Canada, http://cansim2.statcan.gc.ca, Tableau 380-0002, août 2011 et INSEE, comptes nationaux.
13 À l’année 1, les prix des biens x, y et z sont respectivement de 2 $, de 4 $ et de 6 $ par unité. À l’an née 2, ils sont respectivement de 3 $, de 4 $ et de 7 $. Au cours de cette deuxième année, deux fois
plus de chacun des biens sont produits. À l’année 1, il y a 20 unités de x, 40 unités de y et 60 unités de z produites. Si l’année 1 est l’année de base, quel est le PIB réel de l’année 2 ?
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ISBN 978-2-7617-3732-6
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CODE DE PRODUIT : 211810
Roger A. Arnold Gilles Guindon
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