Axée sur une analyse structurée du contexte économique, la troisième édition de Environnement économique compte dix chapitres regroupés en trois grandes parties décrivant l’environnement économique dans lequel évolue une entreprise : fonctionnement des marchés, conjoncture économique et ouverture au commerce international. Cette nouvelle édition propose une réorganisation du contenu ainsi que des textes plus concis et plus précis répondant ainsi aux demandes exprimées par les enseignantes et enseignants. On y retrouve : • un exposé systématique des notions économiques, grâce à une mise à jour adaptée des connaissances de base en microéconomie, en macroéconomie et en économie internationale ; • de nombreux exemples permettant d’établir des parallèles entre les questions écono miques et la vie courante ; • des rubriques « Tendances » qui mettent en lumière les notions abordées dans les différents chapitres en les traitant sous un angle plus concret et plus en rapport avec l’actualité économique ; • des figures sous forme de tableaux et de graphiques pour illustrer les notions plus abstraites ; • des minitests, au fil du texte, pour donner aux étudiants l’occasion de tester et de consolider leurs connaissances ; • un rappel de l’essentiel des chapitres sous forme d’énoncés succincts et des expressions clés, également définies dans le glossaire ; • des questions de révision et des problèmes en fin de chapitre pour vérifier les notions acquises et s’assurer de leur mise en application ; • une série d’exercices variés, choisis avec soin en vue d’un contrôle continu des connaissances et des habiletés. Les étudiants du collégial trouveront dans cet ouvrage, de manière claire et accessible, les informations les plus actuelles sur l’environnement économique. Ils pourront donc s’initier à l’analyse économique et aux grands enjeux du monde des affaires. La version numérique du manuel, accessible en ligne et hors ligne, permettra aux enseignants de projeter, d’annoter et de partager des notes avec les étudiants, qui pourront, eux aussi, annoter leur propre version numérique. Elle comprend toutes les ressources complémentaires du manuel ainsi que des activités interactives. L’accès 6 mois au manuel numérique est offert gratuitement aux étudiants et aux enseignants à l’achat du manuel papier. L’accès 1 an à la version numérique uniquement est aussi disponible pour achat en ligne au www.editionscec.com.
CODE DE PRODUIT : 216414
ISBN 978-2-7617-8890-8
Mohamed Dioury
Des outils pour une saine gestion de l’entreprise
Mouhamed Dioury est diplômé d’économie et de sciences politiques de l’Université de Paris (PanthéonSorbonne) et de l’Université Laval (Bs, MA). Il a aussi complété une scolarité de doctorat en sciences politiques à l’Université Laval. De 1980 à 2012, il a enseigné l’économie au collégial et à l’universitaire, ainsi qu’aux îles Comores à titre de coopérant. Il est aussi auteur de quatre manuels pour le collégial et l’université. Son domaine de recherche étant la mondialisation, il donne des conférences au Canada et à l’étranger et publie des articles et des livres sur le sujet. Il est lauréat du Grand Prix du livre d’affaires 2008, remis par la Coop HEC Montréal, pour son essai La mondialisation : peu de gagnants, beaucoup de perdants (2006). Son dernier livre, L’exception au cœur de la mondialisation (2014), fait partie des dix livres gagnants de la journée du manuscrit francophone en 2014.
3e édition
Economique
3e édition
Mohamed Dioury
environnement
Economique Des outils pour une saine gestion de l’entreprise
environnement Economique
environnement
3e édition
Mohamed Dioury
environnement
Economique Des outils pour une saine gestion de l’entreprise
9001, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) Canada H1J 2C5 Téléphone : 514-351-6010 • Télécopieur : 514-351-3534
caractéristiques du manuel
Le manuel est divisé en quatre parties, chacune d’elles étant introduite par une page d’ouverture contenant un texte d’ouverture de partie qui donne aux lecteurs une vision globale de la matière et établit des liens entre les différents sujets traités.
Chaque texte d’ouverture de chapitre présente sous forme d’objectifs les thèmes clés exposés dans le chapitre.
Les rubriques Tendances qui accompagnent chacun des chapitres illustrent des notions importantes en économie et amènent les étudiants à saisir les dimensions concrètes de certains phénomènes économiques. À la fin de ces rubriques, une question leur permet d’approfondir leurs connaissances tout en cherchant des réponses aux faits exposés.
IV
Au fil de l’exposé, des minitests permettent aux étudiants de tester leur compréhension et de consolider leurs connaissances.
De nombreux graphiques et tableaux aident à se représenter et à comprendre des données abstraites et favorisent l’intégration des sujets abordés.
Le chapitre s’achève par un résumé de tous les sujets traités et une liste des expressions clés du chapitre qui sont définies dans le glossaire. Chaque chapitre contient également de nombreuses questions de révision et des problèmes à résoudre qui favoriseront l’assimilation du contenu et la mise en pratique des notions apprises.
La version numérique du manuel, accessible en ligne et hors ligne, permettra aux enseignants de projeter, d’annoter et de partager des notes avec les étudiants, qui pourront, eux aussi, annoter leur propre version numérique. Elle comprend des ressources complémentaires du manuel ainsi que des activités interactives.
Caractéristiques du manuel
V
Table des matières Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III Caractéristiques du manuel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV
2.4 Une illustration de la détermination du prix d’équilibre : la loi de l’offre et de la demande. . . . . . 26
Première partie Introduction à l’économie et fonctionnement du mécanisme des prix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Chapitre 1 Qu’est-ce que l’économie ?. . . . . . . . . 3
Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 1.1 L’économie comme science sociale. . . . . . . . . . . . . . . . . Des sciences sociales complémentaires. . . . . . . . . . . . . . . La particularité de l’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les agents économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4 4 6 6
1.2 Les questions économiques fondamentales . . . . . . . . 7
Quoi produire et en quelle quantité ?. . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Comment les biens sont-ils produits ? . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Pour qui les biens et les services sont-ils produits ? . . . . . 8
1.3 Microéconomie et macroéconomie . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.4 Les instruments de l’économie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Les possibilités de production et la courbe des possibilités de production. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Les coûts croissants et les rendements décroissants. . . . 10 Production inefficace et production inaccessible. . . . . . . 10 Les déplacements de la courbe des possibilités de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5 Les coûts d’opportunité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Mode de calcul et signification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’intérêt du coût d’opportunité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13 13 14 14
Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Chapitre 2 La demande, l’offre et l’équilibre. . 17
Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 2.1 L’économie de marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 2.2 La demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 La courbe de demande du marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Déplacement de la courbe de demande . . . . . . . . . . 20
VI
2.3 L’offre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 La courbe d’offre du marché. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Déplacements de la courbe d’offre. . . . . . . . . . . . . . . 24
2.5 Utiliser l’offre et la demande pour ajuster la stratégie d’affaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le déplacement de la courbe de demande . . . . . . . . . . . Le déplacement de la courbe d’offre. . . . . . . . . . . . . . . . . Les conséquences de l’augmentation de la demande et de l’offre sur le prix et la quantité. . . . . . . . . . . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
27 27 28 29 31 31 31
Deuxième partie L’entreprise et l’organisation des marchés. . . . . . . . . 35
Chapitre 3 L’élasticité et l’intervention de l’État dans les marchés . . . . . . . . 37 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 3.1 Les élasticités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’élasticité-prix de la demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Une idée juste de l’ampleur des variations (les pourcentages). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Une représentation mathématique de l’élasticité. . . Interprétation et déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les cas extrêmes d’élasticité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’importance de la recette totale. . . . . . . . . . . . . . . . . La méthode de la moyenne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’élasticité de la demande et la recette totale . . . . . . L’élasticité-prix de l’offre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’évaluation de l’offre dans le temps. . . . . . . . . . . . . . Les déterminants de la valeur de l’élasticité-prix de l’offre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La forme de la courbe d’offre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Élasticité croisée de la demande et élasticité-revenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’élasticité croisée de la demande : mode de calcul . . . . Interprétation des valeurs de l’élasticité croisée de la demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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L’élasticité-revenu de la demande : mode de calcul. . . . 49 Interprétation des valeurs de l’élasticité-revenu de la demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 3.2 L’élasticité et la taxation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 L’incidence d’une taxe imposée aux producteurs. . . . . . 51 L’incidence d’une taxe imposée aux consommateurs. . . 52 3.3 L’intervention gouvernementale dans le mécanisme des prix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le prix plancher. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le salaire minimum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le prix plafond. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le contrôle de l’offre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
54 55 56 56 57
3.4 Quelques solutions aux échecs du marché. . . . . . . . . Encourager la concurrence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fournir les biens publics en quantité suffisante . . . . . . . Corriger les inefficacités provenant des externalités. . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Chapitre 4 La production et les coûts de l’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 4.1 Distinguer le court terme du long terme. . . . . . . . . . . 64 Connaître le type de marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 4.2 La production à court terme : la loi des rendements décroissants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Le rôle des facteurs fixes et des facteurs variables dans l’évolution de la production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 La productivité totale (Q), la productivité moyenne (PM) et la productivité marginale (Pm). . . . . . . . . . . . . . . 66 La loi des rendements décroissants : une explication des changements de la production. . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Les relations entre productivité totale, productivité marginale et productivité moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 La production détermine les coûts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 4.3 Les coûts de production. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les coûts de production à court terme . . . . . . . . . . . . . . . Le coût fixe (CF) et le coût variable (CV) . . . . . . . . . . . Le coût marginal (Cm) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les différents coûts moyens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La relation entre le produit marginal et le coût marginal. . . Les relations entre les coûts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le comportement des coûts à long terme . . . . . . . . . . . . L’effet de la taille des installations sur les coûts de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Les rendements d’échelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Produire au plus bas coût possible. . . . . . . . . . . . . . . Comment freiner la remontée brutale des coûts. . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Chapitre 5 Les marchés et la production . . . . . 79 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 5.1 Profit économique et profit normal . . . . . . . . . . . . . . . 80 5.2 L’organisation des marchés : de la concurrence au monopole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 5.3 L’entreprise dans un marché de concurrence pure et parfaite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La recherche du profit maximal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La recette totale et le coût total. . . . . . . . . . . . . . . . . . La recherche du profit maximal grâce à l’analyse marginale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La règle P = Cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Illustration graphique du profit maximal. . . . . . . . . . Seuil de rentabilité et seuil de fermeture. . . . . . . . . . . . . L’équilibre à long terme de l’entreprise . . . . . . . . . . . . . . Les avantage et les inconvénients de la concurrence pure et parfaite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.4 Le régime de monopole pur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’origine des situations de monopole. . . . . . . . . . . . . . . . Les différents types de monopoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . La maximisation du profit du monopole . . . . . . . . . . . . . La règle Rm = Cm en monopole. . . . . . . . . . . . . . . . . Les avantages et les inconvénients du monopole. . . . . . 5.5 Entre le monopole et la concurrence : la concurrence monopolistique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’importance de la différenciation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . La maximisation du profit en concurrence monopolistique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’équilibre à long terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’intérêt de la concurrence monopolistique. . . . . . . . . . . 5.6 L’oligopole : définition et caractéristiques. . . . . . . . . Les stratégies de l’oligopole pour maximiser le profit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Table des matières
82 82 82 84 85 85 86 86 87 89 89 90 91 91 92 93 93 94 94 95 96 97 98 98 98
VII
7.1 Les cycles économiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Un cycle en quatre phases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Troisième partie La conjoncture et les problèmes macroéconomiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Chapitre 6 Les indicateurs macroéconomiques. . . . . . . . . . . . . . . 103 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 6.1 La comptabilité nationale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 6.2 Mesurer la production par les dépenses (ou selon le compte de dépenses). . . . . . . . . . . . . . . . Les dépenses de consommation (C) . . . . . . . . . . . . . . . . Les dépenses d’investissement (I). . . . . . . . . . . . . . . . . . Les dépenses gouvernementales (G) . . . . . . . . . . . . . . . Le commerce extérieur (X – M). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Investissements nets et investissements bruts . . . . . . .
105 105 106 106 106 107
6.3 Mesurer la production par les revenus . . . . . . . . . . . 108 Distinguer un flux d’un stock. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 Revenus et dépenses : deux faces d’une même réalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 6.4 Mesurer la production par la valeur ajoutée . . . . . . 110 Un exemple de calcul de la valeur ajoutée. . . . . . . . . . . 110 6.5 Le PIB réel et le PIB nominal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Comment passer du PIB nominal au PIB réel ?. . . . . . . Ce que le PIB ne mesure pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’indicateur de développement humain. . . . . . . . . . . . .
112 112 113 115
6.6 Les composantes de la population . . . . . . . . . . . . . . . 116 Les indicateurs du marché du travail. . . . . . . . . . . . . . . . 116 Ce que les indicateurs du marché du travail ne mesurent pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 6.7 Les formes du chômage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le chômage saisonnier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le chômage frictionnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le chômage cyclique ou conjoncturel. . . . . . . . . . . . . . . Le chômage structurel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
118 118 118 118 118
6.8 L’inflation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La notion de pouvoir d’achat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les utilités de l’IPC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pourquoi l’inflation est-elle un problème ? . . . . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
120 122 122 123 124 124 124
Chapitre 7 Les fluctuations et la stabilisation macroéconomique. . . . . . . . . . . . . . . . 127 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
VIII
Table des matières
7.2 Le modèle de la demande et de l’offre agrégées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La demande agrégée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les déplacements de la courbe. . . . . . . . . . . . . . . . . L’offre agrégée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’offre agrégée à court terme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les déplacements de la courbe d’offre agrégée à court terme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’offre agrégée à long terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les déplacements de la courbe d’offre agrégée à long terme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’équilibre macroéconomique à court terme. . . . . . . . . L’équilibre macroéconomique à long terme. . . . . . . . . L’écart inflationniste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’écart déflationniste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exemples d’écarts inflationnistes et d’écarts déflationnistes à partir d’une situation d’équilibre de plein-emploi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.3 La stabilisation macroéconomique. . . . . . . . . . . . . . . La politique budgétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le budget, le solde budgétaire et la dette . . . . . . . . . . . La politique budgétaire expansionniste et la politique budgétaire restrictive. . . . . . . . . . . . . . . . . . Politique budgétaire et déficit budgétaire. . . . . . . . La politique monétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Qu’est-ce que la monnaie ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La création de monnaie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les instruments de la politique monétaire. . . . . . . . . . . Écart déflationniste et politique monétaire expansionniste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Écart inflationniste et politique monétaire restrictive. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
129 130 131 132 133 133 134 135 136 137 138 138 139 139 141 141 144 145 146 146 147 147 147 148 150 150 151
Quatrième partie L’économie ouverte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Chapitre 8 La balance des paiements et les taux de change. . . . . . . . . . . . . 155 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 8.1 La balance des paiements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 Le compte courant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
Le compte capital et financier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 L’équilibre de la balance des paiements. . . . . . . . . . . . . 158 La signification des soldes de la balance des paiements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 8.2 La détermination du taux de change. . . . . . . . . . . . . Les taux de change et le système de change. . . . . . . . . L’appréciation ou la dépréciation d’une monnaie. . . . . L’offre et la demande de dollars canadiens. . . . . . . . . . La demande de dollars canadiens. . . . . . . . . . . . . . . L’offre de dollars canadiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le taux de change d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les variations de la demande et de l’offre de dollars canadiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les variations de la demande de dollars canadiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les variations de l’offre de dollars canadiens. . . . . . Le taux de change, outil de la politique monétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’interdépendance des trois marchés : le marché monétaire, le marché des biens et services et le marché des changes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La politique monétaire expansionniste. . . . . . . . . . Le politique budgétaire restrictive . . . . . . . . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
160 160 161 162 162 164 165 165 165 166 168 170 170 171 173 173 173
Chapitre 9 Le commerce international. . . . . . 175 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 Les rapports entre la taille et l’ouverture d’une économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 9.1 Le principe de base du commerce international : les avantages comparatifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La nécessaire spécialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Un exemple de commerce entre deux pays. . . . . . . . . . L’accroissement de la production grâce au commerce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les gains à l’échange. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.2 Le protectionnisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les moyens et les arguments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’argument des industries naissantes. . . . . . . . . . . . L’effet des tarifs douaniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’effet des quotas à l’importation. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
177 177 178 179 179 180 180 182 182 183
9.3 Les règles du commerce mondial . . . . . . . . . . . . . . . . 184 Du GATT à l’OMC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 Les règles de l’OMC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
9.4 Les blocs commerciaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . De la zone de libre-échange au marché commun. . . . . Deux grandes régions économiques. . . . . . . . . . . . . . . . L’Union européenne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’Accord de libre-échange nord-américain. . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
186 186 187 187 188 189 189 189
Chapitre 10 La mondialisation et l’internationalisation des entreprises québécoises. . . . . 191 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192 10.1 Le nouvel environnement économique. . . . . . . . . . . 192 La notion de destruction créatrice. . . . . . . . . . . . . . . . . . 192 La mondialisation, un puissant facteur de croissance . . 193 10.2 L’internationalisation des entreprises. . . . . . . . . . . . Les raisons économiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les incitations étatiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les incitations financières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les incitations fiscales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les incitations indirectes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
194 194 195 195 195 195
10.3 Les raisons d’être des délocalisations. . . . . . . . . . . . . Les étapes de l’internationalisation. . . . . . . . . . . . . . . . . L’exportation simple : la phase commerciale. . . . . . L’implantation à l’étranger : la phase de délocalisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La coordination régionale : la phase de l’adaptation régionale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’étape de la globalisation : la phase de l’intégration mondiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
195 197 197
10.4 Le niveau d’internationalisation des entreprises québécoises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Des écarts explicables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les obstacles à l’internationalisation des entreprises québécoises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Inciter les entreprises québécoises à s’internationaliser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’essentiel du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expressions clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions de révision et problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
197 197 197 198 198 199 201 202 202 202
Glossaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 Sources des photos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 Index. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
Table des matières
IX
Chapitre 2
2
La demande, l’offre et l’équilibre < Dans ce chapitre, vous apprendrez > • Pourquoi les prix sont importants. • Ce que sont les grands marchés et en quoi ils sont interreliés. • Ce que signifient l’offre et la demande du marché. • À faire la distinction entre un déplacement le long d’une courbe et un déplacement de toute la courbe. • Ce que signifie l’équilibre du marché. • Pourquoi le modèle de l’offre et de la demande est un instrument de prévision et de traitement de l’information économique.
17
introduction Sur le marché, les ordres, ce sont les prix.
Dans le chapitre précédent, nous avons démontré que le choix, dans un contexte de rareté, est plus qu’une question économique fondamentale : c’est aussi une nécessité. Dans l’économie de marché, les prix sont l’instrument de mesure de la rareté. Ils sont porteurs d’une grande quantité d’information, indispensable dans le processus de décision pour le consommateur, l’entrepreneur ou le gestionnaire des affaires publiques. Par exemple, lorsque le prix d’une ressource utilisée comme facteur de production augmente, l’entreprise reçoit le message qu’il faut économiser cette ressource. En revanche, lorsque le prix d’un bien produit augmente, c’est le signe pour l’entreprise qu’elle doit produire davantage, car les perspectives de profit sont intéressantes. Quant au consommateur, il comprend qu’il doit utiliser ce bien le plus efficacement possible. Par conséquent, les prix se révèlent un mode de communication entre les agents économiques dans le cours de l’activité économique et un facteur clé pour le fonctionnement efficace d’une économie de marché. Dans ce chapitre, nous étudierons le mécanisme des prix. Après avoir étudié la demande et l’offre, nous apprendrons à distinguer les déplacements des courbes de demande et d’offre ainsi que les mouvements le long de ces courbes, la détermination du prix d’équilibre et, enfin, les courbes de demande et d’offre comme instruments de prévision.
2.1 L’économie de marché L’activité économique est quotidienne : elle donne lieu à une multitude de tran sactions où chaque agent économique poursuit des objectifs différents. Le lieu où s’effectuent ces transactions est le marché. Le concept de marché, dans les éco nomies modernes, peut désigner un lieu où s’effectuent des transactions, comme le marché des fruits et légumes du Vieux-Port à Québec. Il peut également ne pas se dérouler dans un lieu précis, comme le marché de changes, où l’on transige les monnaies uniquement à l’aide d’outils de communication (téléphone, télé copieur, Internet). Lorsque l’on parle d’économie de marché, on évoque l’existence de trois caté gories de marché comme le montre la figure 2.1 : • le marché des biens et services ; • le marché du travail ; • le marché des capitaux.
Parc éolien en mer construit au large du Danemark pour la production d’électricité. L’augmentation du prix du pétrole et l’impact des combustibles fossiles sur les changements climatiques expliquent le développement de la filière de l’énergie éolienne.
18
Première partie - Chapitre 2
figure 2.1
Les trois marchés et leurs intervenants
Les entreprises
Marché des biens et services
offrent des biens demandent des travailleurs
Les ménages
demandent des biens Marché du travail
demandent des investissements
offrent leur travail
2
offrent leurs épargnes Marché des capitaux
Dans le marché des biens et des services, les entreprises vendent les biens et les services qu’elles produisent. Leurs principaux clients sont les ménages, mais il est courant que des entreprises vendent des biens et des services à d’autres entreprises qui les utilisent comme intrants dans leur processus de production. Le marché du travail et le marché des capitaux font partie du marché des facteurs de production, que l’on appelle aussi « marché des ressources productives ». Les entreprises achètent les services des travailleurs du marché du travail et se pro curent les fonds dont elles ont besoin pour réaliser leurs investissements dans le marché des capitaux. La figure 2.1 décrit de manière simplifiée les opérations effectuées entre les agents économiques dans les trois différents marchés. Quel que soit le marché dans lequel nous nous trouvons, les mécanismes généraux de fonctionnement sont identiques. Examinons-les en détail à l’aide du modèle de l’offre et de la demande.
2.2 La demande Lorsque nous parlons de la demande pour un bien ou un service, il est question du nombre d’unités (la quantité) d’un bien ou d’un service qu’un individu ou un groupe d’individus (consommateurs) ont la volonté et la capacité d’acheter selon chaque prix, toutes choses étant égales par ailleurs. Par exemple, si les consommateurs désirent acheter 100 kg de raisins lorsque le prix du kilo est de 5 $, 200 kg à 3 $ et 500 kg à 2 $, la demande représente non pas une combinaison, mais l’ensemble de ces trois combinaisons. En utilisant l’expression « toutes cho ses étant égales par ailleurs », nous signifions que tous les facteurs, autres que le prix, susceptibles d’influer sur la quantité demandée demeurent constants. Lorsque nous parlons de quantité demandée, il est question d’achat d’un bien ou d’un service que les consommateurs désirent effectuer sur une période de temps déterminée et à un prix donné. Enfin, la demande est une relation qui combine des prix et des quantités, alors que la quantité demandée renvoie uniquement au volume d’un bien ou d’un ser vice que les consommateurs désirent acheter à un prix précis. En économie, on formule l’hypothèse suivante : plus le prix d’un bien est bas, plus la quantité demandée est élevée. À l’inverse, plus un bien est cher, moins il est demandé, toutes choses étant égales par ailleurs. Cette relation est la loi de la demande. La demande, l’offre et l’équilibre
19
La courbe de demande du marché Selon l’hypothèse énoncée plus haut, on imagine facilement que lorsque le prix d’une tablette de chocolat augmente à 3 $, le consommateur en achètera une quantité moindre que si le prix tombe à 0,50 $. La demande d’un consommateur pour les tablettes de chocolat est individuelle. En additionnant la demande indivi duelle de chaque consommateur selon chaque prix, nous obtenons la demande du marché pour les tablettes de chocolat, c’est-à-dire la quantité de tablettes de chocolat demandée selon chaque prix par tous les consommateurs.
Le prix n’est pas le seul facteur qui détermine la quantité demandée d’un bien ou d’un service. L’engouement pour un sport tel que les courses de Formule 1 fait grimper la demande auprès des amateurs de ce sport pour assister à l’un de ces événements.
Supposons que le tableau 2.1 dresse le barème de demande du marché pour les tablettes de chocolat et que le graphique 2.1 représente la demande de tablettes de chocolat du marché. La courbe de demande permet d’indiquer et de visualiser la quan tité demandée de tablettes de chocolat selon chaque prix. Le point A montre que, à un prix de 3 $, les consommateurs achèteraient 4 millions de tablettes de chocolat. À un prix de 2 $, c’est 6 millions (point B). En revanche, le passage du point B au point A montre une hausse de prix entraînant une baisse de la quantité demandée. La courbe de demande aide également à mieux voir la relation prix/quantité, qui est ici une relation négative entre le prix et la quantité demandée de tablettes de chocolat. La demande, c’est la courbe dans sa totalité, tandis que la quantité demandée, c’est un point de la courbe, par exemple, le point B. Déplacements de la courbe de demande La courbe de demande est la représen tation graphique de la relation existant entre le prix d’un produit et la quantité demandée, toutes choses étant égales par ailleurs. Cette hypothèse, rappelons-le, a l’avantage d’isoler momentanément les variables, autres que les prix, qui in fluencent la quantité demandée. Dans la réalité, cependant, toute v ariation d’un facteur autre que celle du prix du bien en question entraînera une modification de la demande pour ce bien. Par exemple, la demande de tablettes de chocolat peut diminuer parce que les consommateurs prennent conscience des problèmes
tableau 2.1
Demande de tablettes de chocolat Prix (en $/)
Quantité demandée (en millions)
1
9
2
6
3
4
4
3
5
2
20
Prix (en $/unité)
graphique 2.1
C ourbe de demande de tablettes de chocolat et variation de la quantité demandée en raison d’un changement de prix
6 5 4
a
3
b
2 1
Première partie - Chapitre 2
0
D1 1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
TENDANCES
La révolution énergétique américaine et ses conséquences sur le marché de l’énergie
Un changement majeur est en cours sur le marché mondial de l’énergie. Après plusieurs décennies de régression, la production américaine de gaz naturel et de pétrole connaît une poussée spectaculaire. Ce choc d’offre exercera des effets majeurs et durables sur le marché mondial de l’énergie. Les prix du gaz naturel et du pétrole demeureront relativement faibles et les grands exportateurs d’énergie feront face à un marché mondial beaucoup plus compétitif que ce que l’on prévoyait il y a quelques années, alors que la pénurie d’hydrocarbures semblait à nos portes. Pour réaliser à quel point le marché mondial de l’énergie connaît un changement de taille, il faut se rappeler la situation au milieu des années 2000. À cette époque, la croissance économique spectaculaire des pays émergents, la Chine en tête, entraînait une poussée rapide de la demande mondiale de pétrole. Tout indiquait que le prix du pétrole, qui était passé de moins de 30 $ US le baril en 2003 à plus de 140 $ US en 2008 (voir graphique), poursuivrait sa progression alors que plusieurs affirmaient qu’une diminution de la production mondiale de pétrole était inévitable à court ou moyen terme. La tendance à la baisse de la production améri caine de gaz et de pétrole était bien établie, et la dépendance grandissante de ce pays à des importations d’énergie toujours plus coûteuses était très préoccupante. À l’inverse, l’avenir semblait radieux pour les pays exportateurs d’énergie comme le Canada.
Une brutale chute des cours Cours du baril sur le marché américain, prix spot (moyenne hebdomadaire), en dollars courants La faible croissance mondiale entraîne une baisse de la demande de pétrole depuis juillet 2014, et donc la chute des prix. Celleci est aggravée par le maintien à un haut niveau des quotas de production de l’Opep et l’appréciation du dollar, monnaie d’échange du pétrole.
révolution énergétique américaine est une réalité et elle se poursuivra au cours des prochaines années. L’offre de pétrole et de gaz a fortement augmenté, également du fait du maintien des quotas de production des pays de l’OPEP, alors que la demande des pays émergents comme la Chine augmente moins vite.
Pour les producteurs canadiens qui voyaient il y a quelques années les États-Unis comme un client prêt à payer presque n’importe quel prix pour avoir accès à de l’énergie, les choses ont aussi changé. Le marché américain demeurera ouvert aux importations, mais les prix seront dictés par les conditions américaines et non par les coûts de production. L’exploitation des sables bitumineux devrait se poursuivre, mais d’importants efforts devront être faits pour en contrôler les coûts et la rendre plus compétitive par rapport aux autres types de pétrole (voir graphique ci-dessous). Par ailleurs, les prix obtenus pour les exportations québécoises d’électricité, qui ont chuté d’environ 50 % depuis le milieu des années 2000, demeureront faibles et certains projets visant à accroître la production d’électricité pourraient devoir être revus. L’activité générée par la révolution énergétique et la baisse des prix de l’énergie risquent toutefois d’avoir un effet d’entraînement positif sur l’ensemble du continent.
La chute des cours écarte les pétroles non conventionnels Coût de production d’un baril de pétrole, en dollars
Source : Alternatives économiques. L’état de l’économie 2015. Hors-série no 104. Février 2015, page 85.
Mais une révolution technologique accélérée par la poussée des prix a permis l’exploitation d’énormes gisements de gaz et de pétrole de schiste et a complètement changé la donne. L’existence d’importantes quantités d’hydrocarbures prisonnières de formations rocheuses extraites grâce à la fracturation hydraulique a conduit à une hausse inattendue de la production américaine. La
Extraire un baril de pétrole varie en fonction de la profondeur et des technologies nécessaires à sa récupération. Au Moyen-Orient, le pétrole est peu profond. En mer du Nord, il faut des plates-formes. La fracturation et le traitment des schistes ou des sables bitumineux coûtent encore plus cher. Le faible prix actuel du baril diminue donc les marges de nombreux producteurs. Source : Alternatives économiques. L’état de l’économie 2015. Hors-série no 104. Février 2015, page 84.
La demande, l’offre et l’équilibre
21
2
de poids associés à une trop grande consommation de chocolat. Elle peut aussi diminuer parce que les consommateurs ont substitué aux tablettes de chocolat le cornet de crème glacée ou le sac de croustilles, en raison d’une baisse importante du prix de ces deux biens. Cette même demande de tablettes de chocolat peut augmenter parce que les consommateurs sont plus riches et achètent une plus grande quantité de cho colat ou parce que les chips ont connu de fortes hausses de prix. La quantité demandée d’un bien dépend donc en partie du prix des autres biens et de la rela tion qui existe entre les différents biens que nous consommons. Dans un grand nombre de situations, les facteurs à l’origine d’une variation de la demande sont les suivants : • la modification du revenu du consommateur à la suite, par exemple, d’une modification de l’impôt ; • le changement de prix pour les biens substituts et complémentaires ; • la variation du nombre de consommateurs, par exemple, la démographie qui modifie la demande pour certains biens comme les médicaments ; • les modifications du goût du consommateur ; • les anticipations des consommateurs. Graphiquement, lorsque les facteurs autres que le prix interviennent, on as siste à un déplacement de la courbe de demande, comme le montre le graphique 2.2. On parle alors de changements de la demande. Par exemple, une hausse du revenu des consommateurs va se traduire par un déplace ment de la courbe de demande de tablettes de chocolat vers la droite, de D1 à D2. Il s’agit d’une augmentation de la demande alors qu’une baisse de leur re venu déplacera la courbe de demande de tablettes de chocolat vers la gauche, de D1 à D3. Dans la pratique, il n’est pas rare que les deux effets jouent simultanément et que la quantité varie sous l’effet de la variation du prix et du déplacement de la courbe de demande.
minitest 2.1 Si les gens doutent de la qualité de l’eau du robinet, comment le marché de l’eau embouteillée réagira-t-il ?
22
Facteurs agissant sur la demande
Effets produits et vocabulaire adéquat
Variation du prix
Mouvement sur la courbe de demande et variation de la quantité demandée (à la hausse si le prix baisse et à la baisse si le prix augmente)
Autres facteurs • Modification du revenu du consommateur à la suite, par exemple, d’une modification de l’impôt • Changement de prix pour les biens substituts et complémentaires • Variation du nombre de consommateurs, par exemple, la démographie • Modification du goût du consommateur • Modifications dans l’information dont dispose le consommateur • Attentes des consommateurs
Première partie - Chapitre 2
Déplacement de la courbe de demande (à droite pour une augmentation ; à gauche pour une diminution) et variation de la demande
Prix (en $)
graphique 2.2
Variation de la demande de tablettes de chocolat et déplacement de la courbe de demande de tablettes de chocolat
9 8
2
7 6 5 4
D3
3
D1
D2
2 1 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
2.3 L’offre L’offre du marché d’un bien ou d’un service représente les quantités d’un bien ou d’un service que les producteurs sont prêts à vendre à différents prix, les autres facteurs demeurant constants. La quantité offerte, c’est le nombre d’unités que les producteurs ont la volonté et la capacité de vendre à un prix donné. En général, les économistes estiment que les quantités offertes dans le marché augmentent à mesure que le prix augmente. Dans les faits, plus le prix aug mente, plus les profits augmentent, plus l’entreprise est incitée à produire plus. C’est la loi de l’offre.
Le prix relativement bas des homards du fait de la générosité de la mer a fait bien des heureux ces dernières années, mais si les consommateurs paient moins cher, il va de soi que la chute des prix diminue le revenu des pêcheurs.
La demande, l’offre et l’équilibre
23
La courbe d’offre du marché Le tableau 2.2 montre la variation de la quantité offerte de tablettes de chocolat lorsque le prix change. La courbe d’offre du marché est la somme de toutes les quantités de tablettes de chocolat que les entreprises sont prêtes à offrir pour chaque niveau de prix. C’est une courbe croissante dans la mesure où plus le prix des tablettes de cho colat est à la hausse, plus l’incitation à produire est grande et plus nombreuses sont les entreprises nouvelles à entrer dans ce secteur de production. Comme l’illustre le graphique 2.3, au point A, le marché produit 4 millions de tablettes de chocolat à un prix de 3 $ et lorsque le prix monte à 5 $, la quantité offerte passe à 6 millions (point B). À l’inverse, lorsque le prix passe de 5 $ à 3 $, la quantité offerte baisse de 6 à 4 millions.
Le prix n’est pas l’unique facteur à l’origine de la variation des quantités offertes. Il suffit d’une mauvaise récolte de cacao pour déplacer la courbe d’offre du chocolat vers la gauche et faire augmenter le prix du chocolat.
tableau 2.2 Offre et variation de la quantité offerte de tablettes de chocolat en raison d’un changement de prix Prix (en $/unité)
Quantité offerte (en millions)
1
0
2
3
3
4
4
5
5
6
Courbe d’offre de tablettes de chocolat et variation de la quantité offerte en raison d’un changement de prix
Prix (en $/unité)
graphique 2.3
O1
6
B
5 4
A
3 2 1 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
Déplacements de la courbe d’offre Il en est de même de l’offre comme de la demande, à savoir que le prix n’est pas l’unique facteur à l’origine de la varia tion des quantités offertes. Par exemple, une mauvaise récolte de cacao (matière première de base pour la fabrication du chocolat) peut provoquer un dépla cement vers la gauche de la courbe d’offre de chocolat, si bien qu’à tout niveau de prix la quantité offerte de chocolat sera moindre. Par exemple, sur le graphique 2.4,
24
Première partie - Chapitre 2
au même prix de 2 $, la quantité est moindre au point D par rapport au point F. En outre, une innovation technologique dans le secteur de la fabrication des tablettes de chocolat provoquera un déplacement vers la droite de la courbe d’offre de ces friandises, si bien que la quantité pour chaque niveau de prix sera plus importante. Les situations qui sont à l’origine du déplacement de la courbe d’offre sont les suivantes : • l’état de la technologie utilisée ; • le coût des matières premières utilisées ;
2
• les conditions naturelles ; • les anticipations des producteurs. Comme l’illustre le graphique 2.3, au point A, le marché produit 4 millions de tablettes de chocolat à un prix de 3 $ et lorsque le prix monte à 6 $, la quantité offerte passe à 6 millions (point B). Il s’agit d’un déplacement le long de la courbe d’offre. Dans le graphique 2.4, un changement dans l’offre se produit lorsque la courbe d’offre se déplace : dans le sens de la hausse, de O1 à O2 ou dans le sens de la baisse, de O1 à O3 à la suite d’un changement de facteur autre que le prix des barres de chocolat. À un prix de 3 $, la quantité offerte est moins importante au point A sur la courbe O3 par rapport au point B sur la courbe O2. ariation de l’offre de tablettes de chocolat et déplacements V de la courbe de tablettes de chocolat
Prix (en $)
graphique 2.4
Une innovation technolo gique dans le secteur de la fabrication des tablettes de chocolat est un autre facteur de variation de l’offre de chocolat.
O3
6
O1
5
O2
4
A
3 2
F
E
1 0
B D
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
Facteurs agissant sur l’offre
Effets produits et vocabulaire adéquat
Variation du prix
Mouvement sur la courbe d’offre et variation de la quantité offerte (à la hausse si le prix monte et à la baisse si le prix baisse)
Autres facteurs • L’état de la technologie utilisée • Le coût des matières premières utilisées • Les conditions naturelles • Les anticipations des producteurs
Déplacement de la courbe d’offre (à droite pour la hausse ; à gauche pour la baisse) et variation de l’offre
minitest 2.2 Si le prix du cuir pour fabriquer les chaussures augmente, que se passerat-il sur le marché de la chaussure en cuir ?
La demande, l’offre et l’équilibre
25
2.4 Une illustration de la détermination du prix d’équilibre : la loi de l’offre et de la demande
Le mécanisme des prix fonctionne parce que les variations de prix entraînent des réactions opposées du côté de l’offre et de la demande. Si, pour une raison quelconque, le prix des tablettes de chocolat augmente fortement, les quantités offertes dans le marché augmenteront. Par contre, les consommateurs risque raient de réduire fortement leurs achats de ce bien. En réaction, les vendeurs procéderont à des baisses de prix pour écouler les quantités non achetées par les consommateurs (surplus). À mesure que les prix baisseront, la situation s’améliorera dans le sens où les achats des consommateurs augmenteront. C’est ce que l’on observe lorsque le prix de la tablette de chocolat dépasse 3 $. À l’in verse, si le prix est inférieur à 3 $, il y aura pénurie du produit, ce qui fera grimper son prix (tableau 2.3). Le graphique 2.5 réunit les courbes d’offre et de demande du marché des tablettes de chocolat et le tableau 2.3 montre aussi les pressions qui s’exercent sur les prix dans les situations de surplus ou de pénurie. tableau 2.3 Pression sur les prix des tablettes de chocolat Prix (en $/unité)
Quantité demandée (en millions)
Quantité offerte (en millions)
État du marché et pression sur le prix
1
9
0
pénurie
2
6
3
4
3 4
équilibre
4
3
5
surplus
5
2
6
Prix (en $/unité)
graphique 2.5
pénurie
surplus
Détermination du prix d’équilibre des tablettes de chocolat
Surplus de 2 millions de tablettes de chocolat à un prix de 4 $ l’unité Offre
6 5 4
E
3 2
Pénurie de 3 millions de tablettes de chocolat à un prix de 2 $ l’unité
1
minitest 2.3 Quel sera le montant du surplus et de la pénurie de tablettes de chocolat si elles se vendent au prix de 5 $ et de 1 $ l’unité, respectivement ?
26
0
1
2
3
4
5
6
Demande 7
8
9
10
11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
Les réactions opposées de l’offre et de la demande expliquent donc que l’inter action de l’offre et de la demande aboutira à un prix d’équilibre. Ce que la loi de l’offre et de la demande révèle, c’est le fait que lorsque le marché n’est pas en équilibre, apparaissent alors des forces de changement (forces du marché) pour ramener le marché à l’équilibre. En ce sens, le concept d’équilibre revêt une im portance capitale en économie.
Première partie - Chapitre 2
Le marché est traditionnellement un lieu de rencontre entre acheteurs et vendeurs. Pour être parfaitement libre, un marché doit se composer d’un grand nombre de vendeurs offrant des produits identiques, si bien qu’aucun vendeur n’est en mesure d’influencer le marché. Lorsqu’on se promène dans un marché public, comme le marché Jean-Talon à Montréal, on peut avoir cette impression.
L’équilibre est une situation dans laquelle aucune force ne pousse au chan gement. Par conséquent, il n’existe aucune incitation à modifier ni le prix ni la quantité offerte ou demandée lorsque l’équilibre est atteint. Le graphique 2.5 illustre que le prix d’équilibre se situe à 3 $ ; à ce prix, il n’y a ni offre excédentaire, ni demande excédentaire (quantité offerte égale quantité demandée). Tous les autres prix sont générateurs de déséquilibre : lorsque ces prix sont en vigueur, le marché est instable (surplus ou pénurie).
2.5 Utiliser l’offre et la demande pour ajuster la stratégie d’affaire
Le déplacement de la courbe de demande Nous avons expliqué précédemment la différence entre variation de la quantité demandée et variation de la demande ainsi que la différence entre variation de l’offre et variation de la quantité offerte. Les modifications de prix entraînent des surplus ou des pénuries dans le marché dans la mesure où elles influent sur les quantités offertes et les quantités de mandées. Mais qu’en est-il des changements de l’offre et de la demande ? Quel impact les déplacements des courbes d’offre et de demande exercent-ils sur les prix et sur les quantités ? Quelle sera la réaction finale du marché ? Autrement dit, lorsque l’offre ou la demande ou les deux se modifieront, quels seront le prix final et les quantités transigées dans le marché ?
minitest 2.4 Le fait que les consommateurs achètent plus de propriétés en raison de bas taux hypothécaires indique-t-il un accroissement de la demande ou de la quantité demandée pour ce produit ?
Pour répondre à ces questions, nous tenterons de connaître le résultat final dans le marché des tablettes de chocolat à la suite de deux événements économiques importants : • une hausse du prix du cornet de crème glacée (la crème glacée et les tablettes de chocolat étant des biens substituables) ; • une récolte abondante de cacao, qui fait chuter le prix du cacao (matière première de base dans la fabrication des tablettes de chocolat).
La demande, l’offre et l’équilibre
27
2
La hausse du prix des cornets de crème glacée provoque une hausse de la de mande de tablettes de chocolat pour chaque niveau de prix. Le tableau 2.4 indique précisément l’importance de ces hausses pour chaque niveau de prix. Dans le graphique 2.6, on observe le déplacement de la courbe de demande de tablettes de chocolat vers la droite comparativement à la position de la courbe dans le graphique 2.1. Le prix passe de 3 $ à 5 $ et les quantités transigées dans le marché passent de 4 millions à 6 millions de tablettes de chocolat, l’équilibre s’étant déplacé de E1 à E2. graphique 2.6 Prix (en $/unité)
tableau 2.4
Quantité de tablettes de chocolat demandée à la suite d’une hausse du prix des cornets de crème glacée
6
Quantité demandée (en millions)
4
1
13
2
2
10
3
8
4
7
5
6
tableau 2.5
Quantité offerte de tablettes de chocolat à la suite de la baisse du prix du cacao. Prix (en $/unité)
28
Quantité offerte (en millions)
Offre initiale
e1
3
Demande de tablettes de chocolat avant la hausse du prix de la crème glacée
1 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Demande de tablettes de chocolat après la hausse du prix de la crème glacée 11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
Le déplacement de la courbe d’offre La baisse du prix du cacao réduit le coût de production des tablettes de chocolat, provoquant ainsi une hausse de la production. Le tableau 2.5 donne les quantités offertes pour chaque niveau de prix à la suite de la baisse du prix du cacao. Dans le graphique 2.7, on observe le déplacement de la courbe d’offre vers la droite, consécutif à la baisse du prix de la matière première. Il s’ensuit une baisse du prix des tablettes de chocolat (de 3 $ à 2 $) et une hausse des quantités (de 4 millions à 6 millions). L’équilibre passe de E1 à E2. graphique 2.7 Prix (en $/unité)
Le fait que les ordinateurs portables soient plus puissants et plus nombreux sur le marché traduit-il un accroissement de l’offre ou de la quantité offerte ?
e2
5
Prix (en $/unité)
minitest 2.5
Effets d’une modification de la demande de tablettes de chocolat
Effets d’une modification de l’offre de tablettes de chocolat Offre de tablettes de chocolat avant la baisse du prix du cacao
6
Offre de tablettes de chocolat à la suite de la baisse du prix du cacao
5 4
e1
3
1
3
2
6
2
3
8
4
10
1
5
12
0
Première partie - Chapitre 2
e2 Demande initiale 1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
Les conséquences de l’augmentation de la demande et de l’offre sur le prix et la quantité Si l’on réunit dans un même graphique, soit le graphique 2.8, l’effet des deux événements, à savoir la hausse du prix de la crème glacée et la baisse du prix du cacao, on se rend bien compte que le mécanisme des prix a joué. Dans un premier temps, et à court terme, le prix des tablettes de chocolat a connu une hausse de 3 $ à 5 $ du fait de l’augmentation de la demande (D1 à D2) attribuable à la hausse du prix de la crème glacée. L’équilibre passe du point A au point B. Toutefois, la baisse du prix du cacao entraîne une baisse des coûts de produc tion des tablettes de chocolat du fait de l’augmentation de l’offre (O1 à O2) qui fait baisser le prix de la tablette de chocolat de 3 $ à 2 $. L’équilibre est au point C. Finalement, le marché intègre la variation de la demande et la variation de l’offre pour produire un nouvel équilibre final au point D. À ce point, le prix est resté le même par rapport à l’équilibre initial, mais les quantités échangées dans le marché sont passées de 4 millions à 8 millions. Toutefois, le prix aurait pu augmenter ou baisser. Le résultat dépend de l’importance de la variation de la demande par rapport à celle de l’offre.
Prix (en $/unité)
graphique 2.8
Le marché des tablettes de chocolat à la suite d’un changement de la demande et de l’offre
6 5
D2
D1
b
O1
Équilibre initial
4
a
3
Effets de la baisse
O2 du prix du cacao
d
2
Équilibre final
c
Effets de la hausse du prix de la crème glacée
1 0
1
2
3
2
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 15 16 17 Quantité (en millions)
Dans le tableau 2.6, nous avons regroupé la quantité demandée et la quantité of ferte qui ont permis de déterminer le nouvel équilibre. tableau 2.6 Nouvel équilibre dans le marché des tablettes de chocolat après la hausse du prix de la crème glacée et la baisse du prix du cacao Prix (en $/unité)
Quantité demandée (en millions)
Quantité offerte (en millions)
1
13
3
2
10
6
3
8
4
7
10
5
6
12
8
La demande, l’offre et l’équilibre
29
Avec le développement technologique, l’offre de téléphones portables s’est accrue de façon vertigineuse. Les prix ont baissé considérablement, rendant ainsi cet appareil accessible partout dans le monde et à la portée de toutes les bourses.
minitest 2.6 Que se passera-t-il sur le marché du beurre d’arachide si le prix de l’arachide diminue, mais s’il y a simultanément une augmentation du nombre de personnes allergiques aux arachides, toutes choses étant égales par ailleurs ?
30
Le modèle de l’offre et de la demande est donc particulièrement utile, non seulement pour expliquer l’impact du prix d’un bien, à la hausse ou à la baisse, sur les quantités, mais également pour fournir aux entreprises des prévisions relativement précises sur l’effet final des variations de l’offre et de la demande sur les quantités échangées et sur les prix.
Première partie - Chapitre 2
L’essentiel du chapitre
• Courbe d’offre
1. La courbe de demande d’un consommateur est décroissante, c’est-à-dire que le consommateur demande une quantité plus élevée d’un bien quand le prix est faible et une quantité moindre quand le prix est plus élevé. La courbe de demande du marché indique la quantité totale demandée par l’ensemble des consommateurs pour chaque niveau de prix.
• Prix d’équilibre
2. La courbe d’offre d’une entreprise indique la quantité d’un bien que cette entreprise est prête à offrir pour chaque niveau de prix. Cette courbe est croissante et montre que l’entreprise offre une plus grande quantité d’un bien quand le prix est plus élevé et une quantité moindre quand le prix baisse. La courbe d’offre du marché indique les quantités que les entreprises de l’ensemble de l’économie mettent sur le marché pour chaque niveau de prix. C’est une courbe croissante. 3. La loi de l’offre et de la demande indique que le prix d’équilibre est celui auquel s’équivalent les quantités offertes et les quantités demandées. Dans un graphique, c’est le point d’intersection entre les courbes d’offre et de demande. 4. La courbe de demande montre la relation entre quantité demandée et prix. Les changements dans des facteurs autres que les prix, comme les variations du revenu des consommateurs et du prix des autres biens, se tradui sent par un déplacement de l’ensemble de la courbe de demande. 5. La courbe d’offre montre la relation entre quantité offerte et prix. Les changements dans des facteurs autres que les prix, comme les changements technologiques ou la modification des prix des facteurs de production, se traduisent par un déplacement de l’ensemble de la courbe d’offre. 6. Il est important de bien distinguer les mouvements le long de la courbe d’offre et de la courbe de demande, et les déplacements des courbes de demande et d’offre.
Expressions clés • Courbe de demande • Déplacement de la courbe de demande
• Déplacement de la courbe d’offre • Surplus • Pénurie
2
Questions de révision et problèmes Questions de révision 1. Pourquoi la courbe de demande individuelle tout comme la courbe de demande du marché ont-elles toutes les deux une pente négative ? 2. Pourquoi la courbe d’offre individuelle tout comme la courbe d’offre du marché ont-elles toutes les deux une pente positive ? 3. Faites des graphiques pour montrer et expliquer ce que l’on entend par les concepts suivants : a) accroissement de la quantité demandée ; b) accroissement de la demande ; c) diminution de l’offre ; d) diminution de la quantité offerte. 4. Quels sont les facteurs susceptibles de faire déplacer la courbe de demande ? Donnez des exemples. 5. Quels sont les facteurs susceptibles de faire déplacer la courbe d’offre ? Donnez des exemples. Problèmes 1. Le tableau suivant contient des données sur la quantité demandée de blé par un groupe de consommateurs d’un village du nom de Ti-Guy et sur la quantité offerte par Jacques, le fermier de ce village. Quantité demandée (en tonnes)
Prix (en $/unité)
Quantité offerte (en tonnes)
5
2,25
3,75
4
2,50
3,50
3
3,00
3,00
2
4,00
2,00
1
5,50
0,50
La demande, l’offre et l’équilibre
31
c) En supposant que le prix reste inchangé à 5 $, expliquez ce qui se passe quand on change de courbe de demande. Nommez ce changement en utilisant les termes appropriés.
a) Dans un graphique, tracez les courbes de demande et d’offre et trouvez le prix et la quantité d’équilibre. b) Inscrivez dans votre graphique à quels prix les surplus et les pénuries apparaissent et indiquez dans une colonne le montant de ces surplus et de ces pénuries. c) Relevez et commentez les pressions qui s’exerceront sur les prix à la suite de situations d’offres excédentaires et de demandes excédentaires. d) Supposons que le marché du blé soit constitué de cinq villages de consommateurs qui ont la même demande que celle de Ti-Guy et de cinq fermiers producteurs qui se comportent exactement comme le fermier Jacques. Avec ces nouvelles données : • construisez le barème de l’offre et de la demande (c’est-à-dire le tableau contenant les prix et les quantités). • notez les différences et les ressemblances entre le barème d’offre et de demande pour un village et un producteur et le barème pour cinq villages et cinq producteurs. • dans le même graphique que celui de la question a), représentez les nouvelles courbes d’offre et de demande. • trouvez le prix d’équilibre et expliquez les ressemblances et les différences entre les deux séries de courbes. 2. Le tableau suivant représente la demande de Pierre pour des œuvres d’art à différents niveaux de prix : Qd1 est la demande de Pierre lorsque son revenu s’élève à 50 000 $ ; Qd2 représente aussi la demande pour le même bien, mais à la suite d’un accroissement du revenu de Pierre de 50 000 $ à 100 000 $. Prix (en $/unité) 6 5 4 3 2 1
Qd1 à 50 000 $
Qd2 à 100 000 $
18
38
20
40
24
46
30
55
40
70
60
100
a) Tracez les deux courbes de demande de Pierre. b) Quel est l’effet d’une baisse de prix de 5 $ à 3 $ lors que le revenu de Pierre est de 50 000 $ ? Comment appelle-t-on cet effet ?
32
Première partie - Chapitre 2
d) Si le revenu de Pierre augmente et qu’en même temps le prix des œuvres d’art passe de 5 $ à 3 $, qu’arrivera-t-il ? Illustrez votre rép onse dans un graphique en montrant les variations de quantités. 3. Avant de procéder au lancement d’une nouvelle géné ration de robots culinaires, l’entreprise Robotic demande à une société d’étude de relever les facteurs qui inter viennent sur la demande de ce bien. Afin de résoudre ce problème, la société d’étude entre prend une enquête auprès des consommateurs. Les questions posées dans la première partie du questionnaire portent sur les caractéristiques du ménage interrogé (lieu de résidence, revenu, etc.). L’examen des réponses fournies montre que dans un échantillon de ménages homogènes (même revenu, même lieu de résidence, ménages interrogés le même jour), il existe deux catégories de consommateurs pour le même bien. Le tableau 1 donne la quantité demandée du produit que chaque catégorie de ménage (I et II) est prête à acheter selon différents prix.
Tableau 1 Prix (en $/unité)
Catégorie I 50
Catégorie II
6
5
55
15
4
70
35
3
80
50
2
90
70
1
110
90
20
a) Tracez dans un même graphique les deux courbes de demande pour les robots culinaires. b) Comment expliquez-vous qu’il existe deux demandes différentes alors que les consommateurs donnent des renseignements identiques sur leur situation économique et que les prix sont les mêmes pour les deux catégories de ménage ? La seconde partie de l’enquête porte sur le comportement des ménages vis‑à‑vis du nouveau robot culinaire, dans l’hypothèse où le revenu de chaque catégorie serait multiplié par deux.
Les résultats enregistrés pour les deux catégories des ménages I et II sont reproduits dans le tableau 2. Tableau 2 Prix (en $/unité)
Catégorie I
Catégorie II
6
70
5
5
75
4
90
25
3
100
40
2
110
60
1
130
80
10
c) Tracez les deux courbes de demande dans le même système d’axes que ceux utilisés à la question a). d) Quel est l’effet du changement de revenu sur les courbes de demande de chaque catégorie de consommateurs par rapport aux courbes de la question c) ? e) Comment expliquez-vous ces changements ? f) Compte tenu des observations après étude du questionnaire d’enquête, quels sont les facteurs qui interviennent dans la demande du robot culinaire ? 4. À partir des données ci-dessous sur le marché des framboises, calculez les surplus ou les pénuries et répondez aux questions suivantes. Milliers de paniers de framboises offerts
Prix (en $/panier)
Milliers de paniers de framboises demandés
125
8,00
25
100
7,00
40
80
6,00
60
70
5,00
70
50
4,00
80
a) Déterminez le prix d’équilibre du marché de la framboise. Déterminez ensuite la quantité échangée au prix d’équilibre. b) Utilisez les données du tableau pour tracer sur un graphique l’offre et la demande du marché de la framboise. Définissez bien les axes et indiquez le prix d’équilibre et la quantité échangée au prix d’équilibre. c) Pourquoi le prix d’équilibre ne peut-il être de 4,00 $ ? Quelle conséquence ce prix aura-t-il sur le marché ? d) C omment le marché réagira-t-il pour ramener l’équilibre ? Expliquez soigneusement votre réponse à l’aide des données de l’exemple.
e) Supposons que des conditions climatiques favorables permettent aux producteurs d’augmenter la quantité offerte de 30 000 paniers de framboises à chacun des prix selon le barème établi dans le tableau précédent. Tracez la nouvelle courbe d’offre. f) Déterminez le nouveau prix d’équilibre sur le marché et la nouvelle quantité échangée au prix d’équilibre. g) S’agit-il d’un mouvement le long de la courbe d’offre ou d’un déplacement de la courbe d’offre ? Expliquez. h) S’agit-il d’un mouvement le long de la courbe de demande ou d’un déplacement de la courbe de demande ? Expliquez. 5. Supposons au départ que le marché du vin au Canada est en équilibre, que la bière est un substitut du vin, et que le fromage et le vin sont des biens complémentaires. Expliquez les changements que provoqueraient les événements suivants sur le marché du vin, en ce qui concerne la courbe de demande (D), la courbe d’offre (O), le prix d’équilibre (Pe) et la quantité échangée à l’équilibre (Qe). Illustrez les conséquences ci-dessous à l’aide de graphiques. a) Le revenu des consommateurs diminue. b) Un gel détruit une grande partie de la récolte de raisins. c) Une nouvelle technique permet de réduire les coûts de production du fromage. d) Les travailleurs qui récoltent le raisin obtiennent des augmentations de salaire et, au même moment, une étude souligne les effets bénéfiques de la consommation de vin sur la santé. e) Les coûts de production de la bière baissent et ceux du vin augmentent. 6. À partir d’une situation normale sur le marché de l’essence automobile, dites ce que les modifications suivantes chan geront à la courbe de demande (D), à la courbe d’offre (O), au prix d’équilibre (Pe) et à la quantité échangée à l’équilibre (Qe) sur le marché de l’essence. Illustrez les changements suivants à l’aide de graphiques. a) L e nombre d’adeptes du transport en commun augmente. b) Les consommateurs échangent leurs grosses automobiles pour de plus petites, tandis que les techniques de raffinage de l’essence s’améliorent.
La demande, l’offre et l’équilibre
33
2
c) Le prix du pétrole brut augmente ainsi que celui des transports en commun.
b) Tracez la nouvelle courbe de demande sur le gra phique construit en a).
d) Le prix des automobiles augmente et le covoiturage augmente.
c) Déterminez le nouveau prix et la nouvelle quantité d’équilibre et indiquez-les sur le graphique.
e) Les prix du diesel et du gaz naturel baissent, pendant que le prix des automobiles qui fonctionnent avec ces sources d’énergie baisse aussi.
d) S’agit-il d’une augmentation de la demande ou de la quantité demandée ? Expliquez. Supposons maintenant que l’introduction d’une nouvelle technologie plus performante permette de produire encore plus de CD-R. Que devient alors l’offre de CD-R sur le marché ?
7. Supposons que les données ci-après représentent le marché des disques compacts enregistrables (CD-R). Répondez aux questions qui suivent. a) Tracez les courbes d’offre et de demande de ce produit et indiquez le prix et la quantité d’équilibre, de même que les situations de surplus et de pénurie. Calculez ces surplus et ces pénuries, et présentez-les sous forme de tableau. Prix (en $/unité)
Quantité demandée (en millions)
Quantité offerte (en millions)
1
9
0
2
6
3
3
4
4
4
3
5
5
2
6
Supposons que le tableau précédent représente le marché des CD-R lorsque le prix moyen des graveurs est de 500 $. Par la suite, le prix moyen des graveurs baisse à 300 $ et la demande de CD-R réagit de la manière suivante :
34
Prix (en $/unité)
Quantité demandée (en millions)
1
13
2
10
3
8
4
7
5
6
Première partie - Chapitre 2
Prix (en $/unité) 1
Quantité offerte (en millions) 3
2
6
3
8
4
10
5
12
e) Tracez la nouvelle courbe d’offre sur le même graphique construit en a). S’agit-il d’une variation de l’offre ou de la quantité offerte ? Expliquez votre réponse. f) À l’aide du dernier graphique, résumez l’évolution de ce marché, en repérant les différents équilibres. g) Trouvez les deux points où les courbes d’offre et de demande se coupent et comparez-les. Quelles conclusions tirez-vous de l’évolution du marché des CD-R ?
Chapitre 4
La production et les coûts de l’entreprise < Dans ce chapitre, vous apprendrez > • Comment la production d’une entreprise évolue lorsque l’on maintient un facteur de production fixe. • Quelles sont les relations entre l’évolution des coûts et les différentes productivités d’une entreprise. • Quelle est la relation entre les courbes de coût à court terme et les courbes de coût à long terme. • Quelles sont les causes des économies d’échelle et celles des déséconomies d’échelle. • Quelles sont les relations entre les différents types de productivité et quelles sont les relations entre les coûts de production.
63
INTRODUCTION elle La manière habitu ût de est d’évaluer le co fixer le fabrication et de Mais prix ensuite. […] tre aî n à quoi bon con ation un coût de fabric rt qu’à si cela ne vous se ’il vous démontrer qu de le ib vous sera imposs pe ix rfabriquer à un pr e ? mettant de vendr 1947)
Henry Ford (1863-
Dans les chapitres précédents, nous avons abordé l’économie sous l’angle de la rareté. Nous présentions l’activité économique comme la façon dont une société s’organise pour produire afin de satisfaire ses besoins. Pendant des siècles, la production a surtout été centrée sur un petit nombre de produits, essentiellement des produits agricoles. Dans le monde contemporain, l’activité de production est devenue complexe et diversifiée. On y observe une prédominance dans les secteurs des services comme les transports, l’éducation, la santé ou le commerce. Dès le chapitre 1, nous avions évoqué une question économique fondamentale : comment les biens sont-ils produits ? En effet, la production est possible techniquement de différentes manières, même si elle nécessite toujours une combinaison de facteurs de production (matières premières, biens intermédiaires, machines, travail humain). Par exemple, la production d’une automobile exige de l’assemblage, de la peinture, mais aussi de la gestion, de l’organisation, de la conception et des biens intermédiaires comme des pneus ou des vitres. À partir de là, le problème de la production consiste à choisir la meilleure combinaison des facteurs de production, celle qui permet de produire à un moindre coût. Les entreprises qui font de tels choix, qui prennent de telles décisions, poursuivent comme principal objectif la maximisation du profit. On définit le profit par la différence entre les recettes et les coûts. Profit 5 Recettes totales 2 Coûts totaux Dans ce chapitre, nous étudierons comment se comportent les différentes productions de l’entreprise et en quoi ces productions déterminent ses coûts. Pour l’entreprise, l’enjeu est de taille ; le but de l’opération, c’est le choix du niveau de production qui minimise ses coûts et lui permet donc de maximiser ses profits. Dans un premier temps, nous examinerons le comportement de la production et, dans un deuxième temps, nous analyserons ses coûts. Toutefois, les décisions de production sont tributaires de deux considérations : le temps et le type de marché dans lequel l’entreprise évolue.
4.1 Distinguer le court terme du long terme À propos du temps dans la production et les coûts de l’entreprise, il faut distinguer deux périodes : le court terme et le long terme. Le court terme est une période de temps durant laquelle on ne peut pas modifier la quantité de certains facteurs de production. Ces facteurs sont appelés « facteurs fixes ». Il peut s’agir de biens d’équipement comme une usine, de services et même de la main-d’œuvre qualifiée. Le court terme ne correspond pas à une période de temps précise ; il peut s’étendre sur quelques années ou sur quelques mois, tout dépend de l’entreprise et de ce qu’elle produit. En revanche, le long terme est une période de temps durant laquelle on peut faire varier l’ensemble des facteurs de production. C’est le cas lorsqu’une entreprise projette de lancer de nouveaux produits, de changer ses méthodes de production en réalisant d’importants investissements, ou d’accroître ses activités à l’étranger en délocalisant en tout ou en partie ses activités.
Connaître le type de marché Quand vient le temps de déterminer la stratégie de maximisation des profits, le niveau de la production et le type de marché dans lequel intervient l’entreprise deviennent des facteurs importants. Un producteur qui fait des affaires dans un marché où les entreprises sont si nombreuses que nulle d’entre elles ne peut fixer à elle seule le niveau de la production ne se comportera pas de la même
64
Deuxième partie - Chapitre 4
façon que s’il produisait dans un marché où un petit nombre d’entreprises contrôlent tout le marché. Ainsi, ce producteur ne fixera pas le niveau de sa production et ses coûts dans le marché de l’automobile ou de l’essence comme il le ferait s’il fixait sa production et ses coûts dans le marché de l’habillement ou de la chaussure. Autrement dit, le niveau de concurrence est une variable déterminante dans la stratégie de l’entreprise.
4.2 La production à court terme :
la loi des rendements décroissants La fonction de production d’une marchandise est la relation entre les quantités des facteurs utilisés pour produire cette marchandise et le volume de production qui en résulte. Il s’agit d’un des éléments clés de l’entreprise. Sa finalité est de fournir le meilleur produit possible, au moindre coût et dans les délais prévus. Le produit en question peut aussi bien être un bien matériel qu’un service. Cette fonction est elle-même constituée de sous-systèmes : études, méthodes, approvisionnement, ateliers, logistique, etc. L’organisation pratique d’une fonction de production va dépendre de nombreux facteurs : type de production (unitaire, en petites ou en grandes séries, continue ou discontinue, etc.) du secteur, structure organisationnelle et organisation du travail. On peut aussi présenter la fonction de production comme la relation entre les intrants (matières premières, main-d’œuvre) et les extrants (la production). Dans ce cas, il s’agit essentiellement d’une relation technique. Or, la réalité d’une entreprise est plus complexe. Une fonction de production ne couvre pas seulement la production (la conception technique du produit à fabriquer), mais aussi la définition de la meilleure méthode de fabrication possible (celle qui assurera le meilleur compromis quant aux coûts, aux délais et à la qualité), la mise en place des plans de production en fonction de la demande et des délais de production, et enfin le lancement et le suivi de la fabrication du produit.
C’est parce que l’industrie textile utilise beaucoup de maind’œuvre qu’elle est concentrée dans les pays à bas salaire. Il y a cependant une limite à la croissance de la production en accroissant la main-d’œuvre.
Pour bien connaître sa fonction de production, une entreprise doit donc être en mesure de choisir la combinaison d’intrants la plus économique, de prévoir les conséquences d’une modification du prix, de la quantité et de la qualité des intrants.
Le rôle des facteurs fixes et des facteurs variables dans l’évolution de la production Prenons l’exemple d’une entreprise textile, Filcotril. Pour produire son bien, Filcotril utilise deux facteurs de production : la main-d’œuvre (les ouvriers) et les machines. La production (en tonnes) se fait dans un horizon à court terme, à l’aide d’un facteur fixe (les machines) et d’un facteur variable (la main-d’œuvre). Le TABLEAU 4.1 contient les données sur l’évolution de la production de Filcotril dans un contexte où l’entreprise réalise une production totale (Q) avec un nombre fixe de machines et une main-d’œuvre (T) qui varie. Ainsi, lorsque le nombre de machines est fixe et que la main-d’œuvre est variable, on assiste à une hausse de la production totale. Or, cette hausse se fait à des taux croissants, dans un premier temps, et décroissants, par la suite. Autrement dit, la croissance de la production est de moins en moins rapide : le premier travailleur fait augmenter la production de 15 tonnes, le deuxième, de 19 tonnes, le troisième, de 14 tonnes, le quatrième, de 12 tonnes et, enfin, le cinquième, de 2 tonnes. L’évolution de la production de Filcotril montre que, au fur et à mesure
La production et les coûts de l’entreprise
65
4
que le nombre de travailleurs augmente, la production de textile s’accroît, mais de plus en plus lentement par la suite. L’engagement d’un t ravailleur supplémentaire n’ajoutera plus rien à la production (comme c’est le cas du sixième travailleur) et pourrait même la faire diminuer (comme c’est le cas du septième travailleur). Le GRAPHIQUE 4.1 démontre cette évolution. Le produit total enregistre d’abord une croissance forte (de 0 à 15 et de 15 à 34), mais à partir du point A, une r éduction de la croissance (de 34 à 48 et de 48 à 62), puis une stagnation au point C, à 62 tonnes, et enfin une décroissance de 62 tonnes à 58 tonnes après l’entrée du septième travailleur. La croissance de la production résulte d’une meilleure organisation du travail, alors que la chute de la production s’explique par une surutilisation du facteur fixe. La production ne concerne pas seulement celle des biens, mais également celle des services. Dans ce cas, les coûts de maind’œuvre constituent l’essentiel des coûts de production.
La productivité totale (Q), la productivité moyenne (PM) et la productivité marginale (Pm) On pourrait présenter l’évolution de la production de Filcotril à l’aide de concepts plus précis, moins globaux, qui ciblent la production par travailleur. Pour cela, nous utiliserons les deux notions suivantes : la productivité moyenne (PM) et la productivité marginale (Pm). TABLEAU 4.1
Courbe de production totale (Q)
Main d’œuvre (T) (en nombre de travailleurs)
Zone de rendements croissants Zone de rendements décroissants Zone de rendements négatifs
Production totale (Q) (en tonnes)
Productivité moyenne (PM) du travail (en tonnes)
0
0
—
1
15
15
2
34
17
3
48
16
4
60
15
5
62
12,4
6
61
10,2
7
58
8,3
Production (en tonnes)
GRAPHIQUE 4.1
Productivité marginale (Pm) du travail (en tonnes)
66
.
19
.
14
.
12
.
2
.
21
.
23
C Q
B
50
Soit une entreprise dont la production totale s’accroît de 100 à 400 unités quand le nombre de ses travailleurs passe de 5 à 6. Quelle est la productivité marginale du sixième travailleur ?
15
Courbe de production totale (Q)
60
MINITEST 4.1
.
40
A
30 20 10 0
Deuxième partie - Chapitre 4
1
2
3
4
5
6
7 T (travailleurs)
On obtient la productivité moyenne (PM), appelée aussi « production moyenne », en divisant la production totale par le facteur variable utilisé (ici la maind’œuvre), soit : Q PM 5 T C’est la mesure du rendement par travailleur. Le tableau 4.1 présente les résultats de la PM de Filcotril. La productivité marginale est plus intéressante. Elle désigne le supplément de production imputable à l’utilisation d’une unité supplémentaire du facteur variable. Autrement dit, c’est le supplément de production du dernier travailleur engagé. On obtient la productivité marginale (Pm) en divisant l’accroissement de la production totale par l’accroissement de la quantité de main-d’œuvre, soit : DQ Pm du travail 5 DT Par exemple, le restaurant Resto chaud sert 1 000 repas par jour. Si l’on ajoute un serveur de plus, on pourrait servir jusqu’à 1 050 repas. La production marginale du serveur supplémentaire est donc de 50 repas. Pour ce qui est des résultats du calcul de la Pm de Filcotril, ils sont inscrits dans le tableau 4.1.
La loi des rendements décroissants : une explication des changements de la production
4
L’évolution de la productivité marginale permet de comprendre la loi des rendements marginaux décroissants. En effet, la productivité marginale est d’abord croissante. Elle croît pour atteindre son maximum à la deuxième unité de maind’œuvre, mais, à partir de la troisième unité, on entre dans la zone des rendements décroissants. La productivité marginale augmente encore, mais moins qu’auparavant. Le rendement marginal du septième travailleur est même négatif. De manière générale, on définit la loi des rendements décroissants, ou « loi des rendements marginaux décroissants » ainsi : si des quantités croissantes d’un facteur variable sont combinées avec une quantité donnée de facteur fixe, la productivité marginale du facteur variable finit, à partir d’un certain moment, par décroître. Cette décroissance est due à l’intensité d’utilisation du facteur variable alors que le facteur fixe ne se modifie pas. C’est ce qui explique l’évolution du produit total décrit plus haut. Mais qu’en est-il de la relation entre la productivité moyenne et la productivité marginale à court terme ?
MINITEST 4.2 Que stipule la loi des rendements marginaux décroissants ?
Les relations entre production totale, productivité marginale et productivité moyenne Tant que la productivité marginale est supérieure à la productivité moyenne, cette dernière croît. Mais cette productivité moyenne décroît dès que la productivité marginale passe en dessous de la productivité moyenne, comme le montre le tableau 4.1. On pourrait illustrer ces relations entre le produit moyen et la productivité marginale en prenant le cas d’un étudiant qui a obtenu la note de 60 % à son premier examen et qui désire accroître sa moyenne aux deux prochains examens. S’il obtient à chacun de ses deux examens (examens marginaux) des notes supérieures à 60 %, sa moyenne montera, et s’il obtient des notes inférieures à 60 %, sa moyenne baissera. Les principes de production analysés précédemment, qui valent à court terme lorsque l’on a un facteur fixe et un facteur variable, s’appliquent également à long terme lorsque tous les facteurs de production peuvent varier. Toutefois, la fonction de production à court terme avec facteur fixe est la fonction de production la plus courante dans la réalité économique. À long terme, il est possible de produire la même quantité de différentes façons, avec plus de choix de combinaisons de facteurs de production puisqu’ils sont tous variables. La production et les coûts de l’entreprise
67
Des équipements automatisés nécessitent peu de personnel, ce qui permet aux entreprises de réaliser des économies importantes de coûts de production et d’accroître leurs profits.
La production détermine les coûts Mais indépendamment de la période, l’intérêt de la fonction de production réside dans le fait suivant : les facteurs de production de l’entreprise sont en relation directe avec les coûts de production ; ces facteurs déterminent même les coûts de production. La fonction de production permet d’avoir un bon aperçu des principales catégories de coûts de l’entreprise. De plus, les concepts qui décrivent ces coûts s’apparentent beaucoup aux concepts de productivité moyenne et de productivité marginale. Ainsi, lorsqu’un facteur est fixe, il se traduit par une dépense constante dite « coût fixe », et un facteur variable se traduit par un coût variable. Pour ce qui est des coûts de l’entreprise, il faut rappeler que nous raisonnons dans le contexte d’un marché concurrentiel. L’entreprise doit payer ses facteurs de production (capital, travail) au prix courant du marché. C’est, par exemple, le cas d’une entreprise en Beauce qui fabrique des meubles, d’un fabricant de bonbons à Montréal, des constructeurs de bateaux à Halifax. Les achats de matières premières ne sont pas assez importants pour influer sensiblement sur le prix de celles-ci. Filcotril se trouve dans la même situation en regard du prix des facteurs de production, celle d’une petite entreprise dans un marché concurrentiel. Le TABLEAU 4.2 montre l’évolution des coûts de Filcotril pour différents niveaux de production. Mentionnons également que l’entreprise travaille dans un horizon à court terme et que chaque unité de main-d’œuvre lui coûte 10 $, ce qui permet de rassembler, dans un même tableau, la production et les coûts de Filcotril, et de montrer ainsi comment les coûts évoluent avec la production.
MINITEST 4.3 Supposons que la production totale d’une entreprise augmente de 50 % quand elle double le nombre de ses travailleurs. Cette entreprise se trouve-t-elle dans la zone de rendements croissants ou décroissants ?
Variation à court terme des coûts de production de Filcotril
TABLEAU 4.2 (1) Quantité de maind’œuvre (T)
(2) Production totale (Q)
(3) Coût fixe (en $) (CF)
(4) Coût variable (en $) (CV)
(5) Coût total (en $) (CT)
0
0
100
0
100
1
15
100
10
110
2
34
100
20
120
3
48
100
30
130
4
60
100
40
140
5
62
100
50
150
6
61
100
60
160
(6) Coût marginal (en $) (Cm) . 0,67 . 0,53 . 0,71 . 0,83 .
5
. 210
(7) Coût fixe moyen (en $) (CFM)
(8) Coût variable moyen (en $) (CVM)
(9) Coût total moyen (en $) (CTM)
—
—
—
6,67
0,67
7,33
2,94
0,59
3,53
2,08
0,62
2,71
1,67
0,67
2,33
1,61
0,81
2,42
1,64
0,98
2,62
(10) Productivité marginale (Pm)
.
15
.
19
.
14
.
12
.
2
.
21
N.B. Les chiffres sont arrondis. Tous les coûts sont exprimés en dollars. Le prix d’une unité de main-d’œuvre est de 10 $.
68
Deuxième partie - Chapitre 4
4.3 Les coûts de production On distingue généralement les coûts à court terme et les coûts à long terme. Dans cette section, nous définirons les notions de coût fixe et de coût variable, de coût marginal et de coût moyen; après quoi, nous verrons le comportement des coûts à long terme.
Les coûts de production à court terme Le coût fixe (CF) et le coût variable (CV) On peut définir le coût total comme l’ensemble des charges entraînées par la p roduction d’un bien ou d’un service. Le coût total comprend deux composantes : le coût fixe et le coût variable. Le coût fixe (CF) ne varie pas à la suite de changements dans le niveau de production. On doit le supporter même si la production est nulle. Ce sont donc des coûts constants. Pour Filcotril, ils s’élèvent à 100 $ (voir la colonne 3).
4
Dans la catégorie du coût fixe, on peut mentionner les exemples suivants :
La spécialisation pousse les entreprises des différents pays à p roduire des biens de plus en plus sophistiqués, à l’image de ce simulateur de vol d’un hélicoptère.
• le téléphone ; • Internet ; • les intérêts sur les emprunts ; • les loyers ; • la dépréciation de l’équipement ; • les dépenses d’assurance ; • le traitement des cadres ; • les impôts fonciers et autres taxes ; • une partie des frais d’entretien, de chauffage ou d’électricité. En ce qui concerne le coût variable (CV), qui correspond aux facteurs de production variables, il fluctue en fonction du niveau de la production. Mention nons par exemple le salaire des travailleurs et l’achat de matières premières, mais également les coûts de transport et de communication en dehors du tarif de base. Le coût variable de Filcotril varie de 0 à 60 $ (voir la colonne 4), constitué exclusivement de main-d’œuvre à 10 $ l’unité. On obtient le coût total (CT) en additionnant le coût variable (CV) et le coût fixe (CF) pour chaque niveau de production, soit : CT 5 CV 1 CF Pour l’entreprise, la distinction entre coût fixe et coût variable est importante, car, à long terme, l’entreprise peut faire varier le coût fixe en changeant le niveau de sa production. Par contre, à court terme, l’entreprise n’a aucun contrôle sur le coût fixe. Le coût marginal (Cm) Le coût marginal est l’un des coûts les plus déter minants pour l’entreprise. Il mesure le coût additionnel encouru pour la production d’une unité supplémentaire. Autrement dit, il permet à une entreprise comme Filcotril de déterminer les coûts de production d’une tonne additionnelle de textile.
La production et les coûts de l’entreprise
69
On calcule le coût marginal (Cm) en divisant le changement du coût total par le changement de la quantité produite, soit : Changement du coût total Cm 5 Changement de la production totale DCT DQ Le tableau 4.2 montre que, lorsque la production textile passe de 15 à 34 tonnes, il faut utiliser une unité de main-d’œuvre supplémentaire. Notre coût total passe alors de 110 $ à 120 $ (chaque unité de main-d’œuvre coûte 10 $). La variation de la production est de 19 tonnes (34 2 15) et la variation du coût total, de 10 $ (120 $ 2 110 $). Le coût marginal de chaque tonne est donc de 0,53 $ (résultat arrondi). Cm 5
MINITEST 4.4 Dans quelle catégorie de coûts inscririez-vous les éléments suivants ? a) Les matières premières b) Les coûts de maind’œuvre directe c) Le transport d) Les commissions des vendeurs e) Les salaires des professionnels f) Le loyer g) Les taxes et assurances h) Les amortissements d’actifs i) Les frais de bureau j) Les frais financiers
Les différents coûts moyens Les producteurs portent une attention particulière à leurs coûts moyens ou coûts par unité produite, essentiellement parce que les prix de vente sont ordinairement exprimés à l’unité. Trois catégories de coût moyen (CM) retiendront notre attention : le coût fixe moyen, le coût variable moyen et le coût total moyen. Le coût fixe moyen est le coût fixe (CF) par unité de production. On obtient le coût fixe moyen (CFM) en divisant le coût fixe par la production totale, appelée également « produit total » ou « quantité produite », soit : CF CFM 5 Q Le coût fixe moyen diminue à mesure que la production augmente, du fait qu’il est réparti sur une production beaucoup plus importante. C’est le phénomène de « l’étalement des frais fixes ». Pour Filcotril, par exemple, le coût fixe moyen baisse à mesure que la production augmente (voir la colonne 7 du tableau 4.2). Le coût variable moyen (CVM) est le produit du rapport entre le coût variable et la quantité produite (voir la colonne 8), soit : CV CVM 5 Q Pour le coût total moyen (CTM), ou « prix de revient » (voir la colonne 9), on l’obtient en divisant le coût total par la quantité produite, soit : CT CTM 5 Q
La relation entre le produit marginal et le coût marginal Les coûts et la production ne sont pas indépendants. Ils représentent les deux faces d’une même médaille. Le tableau 4.2 illustre ce lien. Remarquez que lorsque la productivité marginale (colonne 10) est à la hausse, passant de 15 à 19, le coût
La division du travail est au cœur des économies industrialisées. Elle a permis des gains de productivité appréciables, d’abord dans l’industrie de l’automobile sous l’influence d’Henry Ford, et s’applique désormais à tous les secteurs industriels de pointe.
70
Deuxième partie - Chapitre 4
marginal (colonne 6) diminue, passant de 0,67 à 0,53. À l’inverse, dès que la productivité marginale commence à décroître, le coût marginal remonte, ce qui confirme le lien entre la productivité et les coûts. En somme, lorsque l’entreprise se trouve dans la zone des rendements croissants, ses coûts baissent, mais une fois dans la zone des rendements décroissants, ses coûts augmentent.
Les relations entre les coûts Examinons d’abord la relation entre le coût total moyen et le coût marginal. Le coût marginal est inférieur au coût total moyen tant que le coût total moyen décroît. Par la suite, le coût marginal se trouve au-dessous du coût total moyen lorsque ce dernier croît. Pour bien comprendre ces relations, prenons un exemple. Supposons que Filcotril produise 10 tonnes de textile chaque semaine au coût moyen de 5 $ la tonne, donc pour un coût total de 50 $. Le coût moyen pour produire 11 tonnes sera supérieur à 5 $, si la onzième tonne (la tonne marginale) coûte plus de 5 $. À 7 $, le coût marginal (coût de la onzième tonne) sera plus élevé que le coût moyen, qui lui devient égal à 5,18 $, soit 57/11. Par contre, si le coût de la onzième tonne est inférieur à 5 $, disons 3 $, le coût marginal sera inférieur au coût total moyen (53/11), soit 4,80 $. Par conséquent, on peut vérifier que :
4
• si le coût marginal est au-dessous du coût moyen, le coût moyen diminue ; • si le coût marginal est au-dessus du coût moyen, le coût moyen augmente. Examinons maintenant les relations entre l’ensemble des coûts. Les relations entre les coûts apparaissent encore plus évidentes lorsque nous procédons à une représentation graphique des différents coûts. Prenons pour exemple le TABLEAU 4.3 qui rassemble les coûts de production de la boulangerie Tout cuit, qui se spécialise dans la production de bagels. TABLEAU 4.3
Coûts de production de l’entreprise Tout cuit
Quantité de bagels (à l’heure)
Coût total (en $)
Coût fixe (en $) (CFT)
Coût variable (en $) (CVT)
Coût fixe moyen (en $) (CFM)
Q
CT 5 CF 1 CV
CF
CV
CFM 5 CF/Q
0
2,00
2,00
0,00
—
Coût total moyen (en $) (CTM)
Coût marginal (en $) (CM)
CVM 5 CV/Q
CTM 5 CT/Q
Cm 5 DCT/DQ
—
—
Coût variable moyen (en $)
1,00 1
3,00
2,00
1,00
2,00
1,00
3,00 0,80
2
3,80
2,00
1,80
1,00
0,90
1,90 0,60
3
4,40
2,00
2,40
0,67
0,80
1,47 0,93
11
11,80
2,00
9,80
0,18
0,89
1,07 1,80
12
13,60
2,00
11,60
0,17
0,97
1,13 2,00
13
15,60
2,00
13,60
0,15
1,05
1,20 2,20
14
17,80
2,00
15,80
0,14
1,13
1,27
La production et les coûts de l’entreprise
71
Coût total (en $)
CT
18,00 $ 16,00 $
Coûts (en $)
Coût total, moyen et marginal
GRAPHIQUE 4.2
4,50 $ 4,00 $
14,00 $
3,50 $
12,00 $
3,00 $
10,00 $
2,50 $
8,00 $
2,00 $
6,00 $
1,50 $
CTM
4,00 $
1,00 $
CVM
2,00 $
0,50 $
0
A
2
4
6
8 10 12 14 Quantité (bagels à l’heure)
Courbe de coût total
0
B
Cm
CFM 2
4
6
8 10 12 14 Quantité (bagels à l’heure)
Courbes de coût moyen et marginal
Le GRAPHIQUE 4.2 A) de la courbe de coût total montre que cette dernière est toujours croissante avec une ordonnée à l’origine non nulle. Le coût fixe de 2 $ explique que le coût total moyen commence à 2 $ et non à zéro. Le GRAPHIQUE 4.2 B) des courbes de coût total moyen, de coût marginal, de coût variable moyen et de coût fixe moyen permet d’établir que : • si le coût marginal est inférieur au coût total moyen, le coût total moyen diminue, le coût variable moyen également, de même que le coût fixe moyen ; • si le coût marginal dépasse le coût total moyen, ce dernier se met à croître, de même que le coût variable moyen ; • le coût fixe moyen est décroissant.
Le comportement des coûts à long terme MINITEST 4.5 Pourquoi est-il faux de dire que le coût marginal correspond à l’écart entre le coût total moyen et le coût variable moyen ?
Nous avons défini le long terme comme la période de temps nécessaire à l’entre prise pour pouvoir faire varier la quantité de tous les facteurs de production qu’elle emploie. Donc, il n’y a ni facteur fixe ni coûts fixes. L’entreprise peut construire une usine de n’importe quelle taille. Le capital considéré comme fixe à court terme est lui-même susceptible d’être modifié à long terme. Ces modifications découlent du constat simple que, à partir d’un certain niveau de production, il peut devenir impossible de produire plus à court terme sans hausse importante des coûts. L’effet de la taille des installations sur les coûts de production Dans un grand nombre d’entreprises manufacturières cependant, les courbes de coûts à court terme rendent fidèlement compte de la situation réelle de l’entreprise aussi longtemps que celle-ci dispose encore de capacités de production i nutilisées. Mais lorsque toutes ces capacités de production seront utilisées, le coût de production d’unités supplémentaires augmentera : les travailleurs devront faire des heures supplémentaires rémunérées à des taux plus élevés. L’utilisation plus intensive des machines accroîtra
72
Deuxième partie - Chapitre 4
L’industrie aérospatiale du Québec
TENDANCES
POSITION DANS LE MONDE Chiffres d’affaires mondiaux*
Effectifs*
(2008)
Brésil 1,9 %
Espagne Italie 2,0 % 2,3 %
(2008)
Autres pays européens 5,4 %
Japon Espagne 2,4 % 2,7 %
Reste du Canada 2,4 %
Autres pays européens 6,3 %
Italie 3,1%
Québec 2,6 %
Reste du Canada 3,1 %
Japon 3,5 %
Québec 3,3 %
R.-U. 8,0 % Allemagne 8,3 %
Brésil 2,1 %
Allemagne 7,2 % États-Unis 50,9 %
France 12,7 %
R.-U. 7,7 %
Total : 381,4 G $ US
France 11,4 %
4
États-Unis 50,7 %
Total : 1,3 million d’emplois
Sources : ASD, AIA, AIAC, MDEIE.
Sources : ASD, AIA, AIAC, MDEIE.
UNE COMPOSANTE MAJEURE DU TISSU INDUSTRIEL QUÉBÉCOIS 8 % des ventes du secteur manufacturier, soit la 3e industrie manufacturière au Québec Ventes du secteur manufacturier du Québec 2008
Informatique et électronique 3 %
Textiles 2 %
Produits chimiques 7 % Papiers 7 % Autres 46 %
Aérospatiale 8 %
Aliments 12 % Transformation primaire de métaux 15 % Total : 150,8 G $
Ministère du développement économique, de l’innovation et de l’exportation du Québec, L’industrie aérospatiale au Québec, 2009, (Page consultée le 22 octobre 2015 à l’adresse suivante : <http://www.criaq.aero/Donnees/Effectifs-ventes-2009-aero-clmer.pdf>)
Question : Dans l’industrie aérospatiale, et particulièrement dans la conception et la mise en marché d’un avion, quels sont les coûts les plus importants ? Expliquez.
La production et les coûts de l’entreprise
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le nombre de pannes. L’entreprise devra alors envisager l’installation de nouveaux équipements pour développer une capacité de production plus grande. L’entreprise choisit donc la dimension (sa courbe de coûts) qui lui permet de minimiser ses coûts moyens en fonction du volume de sa production. La courbe de coût moyen à long terme (GRAPHIQUE 4.3) a elle aussi une forme en U, comme la courbe de coût moyen à court terme. Cependant, elle se démarque de la courbe à court terme sur plusieurs points. Certes, la courbe de coût moyen à long terme est décroissante dans un premier temps et croissante par la suite, tout comme les courbes à court terme. Or, la décroissance de la courbe à long terme peut être plus accentuée et sa croissance plus rapide en raison de phénomènes économiques très importants, connus sous le nom d’économies d’échelle ou de déséconomies d’échelle. Les rendements d’échelle Pour expliquer ce phénomène, il faut considérer trois échelles de production possibles : • Si l’accroissement de la production est plus important que celui des facteurs de production, on parle de rendements d’échelle croissants ou d’économies d’échelle (0 à Q1). Un développement de la production entraînera une baisse du coût moyen. Les coûts sont alors décroissants. • Si l’accroissement de la production est moins important que celui des facteurs de production, l’entreprise présente des rendements d’échelle décroissants. Le développement de la production sera accompagné d’une hausse du coût moyen. On parle alors de déséconomies d’échelle (au-delà de Q2). • Si les facteurs de production et la production augmentent tous dans la même proportion, on parle de rendements d’échelle constants (Q1 à Q2). Dans ces conditions, le coût moyen ne se modifie pas lorsque la production augmente. Les économistes estiment que ce sont les rendements les plus fréquents dans l’industrie manufacturière. Dans ce cas, les coûts à court terme sont identiques aux coûts à long terme. Produire au plus bas coût possible Par exemple, si l’on augmente de 10 % la quantité de travail et de capital utilisée pour produire un bien, on dira que les rendements sont croissants si la production croît de plus de 10 %, qu’ils sont constants si elle croît de 10 % et décroissants si son augmentation est inférieure à 10 %. Les économies d’échelle correspondent à une baisse du coût moyen (prix de revient). Le coût moyen étant un rapport, lorsque ce rapport décroît, il y a économies d’échelle et lorsqu’il est croissant, il y a déséconomies d’échelle.
Courbe de coût moyen à long terme
Coûts
GRAPHIQUE 4.3
Rendements d’échelle constants
Économies d’échelle
0
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Deuxième partie - Chapitre 4
Q1
Déséconomies d’échelle
Q2
Courbe de coût moyen à long terme
Prenons l’exemple simple d’une entreprise qui fabrique des bâtons de hockey. Sa production et ses coûts varient en 2012, en 2013 et en 2014 à la suite d’une augmentation progressive et proportionnelle des facteurs de production utilisés. En 2012, la production est de 1 000 bâtons, le coût de production de 3 000 $. Le coût moyen est donc de 3 $ (3 000/1 000). En 2013, les données sont de 1 500 bâtons pour la production, 3 200 $ pour les coûts et 2,13 $ pour le coût moyen (3 200/1 200). L’entreprise réalise dans ce cas des économies d’échelle, car lorsque la production augmente, passant de 1 000 à 1 500 bâtons, le coût moyen (prix de revient de chaque bâton de hockey) décroît et passe de 3,00 $ à 2,13 $. En 2014, les déséconomies d’échelle apparaissent : la production passe à 2 500 bâtons de hockey et le coût total à 5 000 $ ; quant au coût moyen, il grimpe à 2,50 $ (5 000/2 500). Comment freiner la remontée brutale des coûts Dans le graphique 4.3, on expliquerait la partie décroissante de la courbe de coût total moyen à long terme par les économies d’échelle et sa partie croissante par les déséconomies d’échelle. Les économistes définissent les économies d’échelle comme la décroissance des coûts moyens de longue période due à la variation de la dimension des installations. Cette décroissance provient en particulier de la spécialisation des facteurs de p roduction – division des tâches, utilisation plus intensive du personnel le plus hautement qualifié, utilisation plus intensive de capital (par exemple, plusieurs équipes qui travaillent 24 heures sur 24), capacité d’utiliser des sous-produits plutôt que de les jeter. Tous ces facteurs permettent d’augmenter les quantités produites sans que les coûts augmentent dans les mêmes proportions.
Dans le secteur des ventes au détail, la tendance est au développement de grandes unités afin d’accroître les quantités vendues et, par ricochet, de faire baisser les prix en raison des économies d’échelle. Parallèlement toutefois, ce sont les petits commerces qui disparaissent.
Les économies d’échelle sont observables dans la plupart des fabrications. La production d’automobiles est particulièrement sensible au volume. Produire une seule voiture (par exemple, pour les courses d’automobiles) peut coûter des millions de dollars. Mais, quand les mêmes dispositifs servent à fabriquer des millions de pièces, le coût devient abordable. Des études récentes indiquent que la production minimum d’une usine de voitures est de 100 000 unités pour atteindre la rentabilité. Généralement, les plus grosses entreprises bénéficient d’avantages financiers tels que les possibilités d’autofinancement, de rabais importants sur les prix des matières premières et sur les coûts de transport. Elles ont également un pouvoir de marché : publicité, recherche, action sur les clients, les fournisseurs et même sur l’État. Dans le graphique 4.3, la partie croissante de la courbe de coût moyen à long terme décrit les déséconomies d’échelle que l’on peut définir comme les désavantages de l’entreprise de grande taille. C’est le revers de la médaille des économies d’échelle. En effet, après un certain seuil, la croissance de l’entreprise peut aussi engendrer des problèmes qui peuvent entraîner une hausse des coûts. Il peut s’agir de problèmes administratifs découlant du manque de coordination, ou de l’expansion de l’entreprise, parfois trop rapide et mal planifiée. Comme source de déséconomies d’échelle, mentionnons également des délais de livraison trop longs, un service après-vente inefficace, des difficultés de contrôle et de surveillance, un processus de prise de décision lent dû par moments à la taille excessive de l’administration ou tout simplement au manque de coordination ou de motivation des employés.
MINITEST 4.6 Qu’en est-il des rendements d’échelle d’un fabricant de chocolat qui peut tripler sa production de chocolat en doublant ses installations de production ?
La production et les coûts de l’entreprise
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4
L’essentiel du chapitre 1. La fonction de production d’une entreprise décrit les différentes combinaisons de facteurs de production pour obtenir différents volumes de production. La productivité marginale d’un facteur est la mesure de l’accroissement de la production imputable à la hausse d’une unité du facteur variable. 2. Le court terme pour une entreprise est la période durant laquelle certaines de ses ressources et, par conséquent, certains de ses coûts, sont fixes. Par contre, à long terme, tous les facteurs et donc tous les coûts sont variables. 3. Selon l’hypothèse des rendements décroissants, lorsque l’on combine des quantités croissantes d’un facteur variable et des quantités données de facteurs fixes, la productivité marginale et la productivité moyenne du facteur variable finissent par décroître. 4. La courbe de coût marginal est décroissante lorsque la productivité marginale est croissante. Elle est croissante lorsque la productivité marginale est décroissante. La courbe de coût marginal coupe la courbe de coût total moyen à son point minimum. 5. Les courbes de coût à court terme ont une forme en U en raison des rendements croissants puis décroissants. 6. Il faut distinguer les courbes de coût à court terme et les courbes de coût à long terme. À long terme, les rendements d’échelle croissants, constants ou décroissants entraînent des coûts moyens décroissants, constants ou croissants. 7. Les formes des courbes de coût à long terme décroissantes et croissantes s’expliquent par les économies d’échelle et les déséconomies d’échelle qui décrivent respectivement les avantages et les désavantages de l’entreprise de grande taille.
Expressions clés • Profit
• Productivité marginale (Pm) • Rendements décroissants • Coût fixe (CF)
• Coût variable (CV)
• Coût marginal (Cm) • Coût moyen (CM)
• Coût fixe moyen (CFM)
• Coût variable moyen (CVM) • Coût total moyen (CTM)
• Rendements d’échelle croissants • Économies d’échelle
• Rendements d’échelle décroissants • Déséconomies d’échelle
• Rendements d’échelle constants
Questions de révision et problèmes Questions de révision 1. a) Qu’est-ce qu’une fonction de production ? b) Que signifie la loi des rendements décroissants ? 2. a) Que sont les concepts de coût à court terme ? Expliquezen les différents aspects. b) Quelle est la relation entre les coûts à court terme et les coûts à long terme ? 3. a) Pourquoi les courbes de coût moyen à court terme ont-elles des formes en U ? b) Quelle est la relation entre le coût marginal et le coût moyen ? 4. a) Qu’entend-on par rendements d’échelle croissants et par rendements d’échelle décroissants ? b) Que signifient les expressions « économies d’échelle » et « déséconomies d’échelle » ? Quelles en sont les causes ?
• Fonction de production
Problèmes
• Facteur variable
1. L’entreprise Bien chez soi produit des systèmes de ventilation avec deux facteurs de production : des travailleurs
• Facteur fixe
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• Productivité moyenne (PM)
Deuxième partie - Chapitre 4
(T) et du capital (K). À court terme, la production réalisée en fonction du nombre de travailleurs est la suivante : Unité de travail (T)
Production totale (Q)
0
0
1
64
2
224
3
432
4
640
5
Produit total
Coût total
0
46,00 $
Coût Coût Coût Coût variable variable fixe total moyen moyen moyen
1
30,00 $
2
25,00 $
3
19,30 $
800
4
16,00 $
6
864
5
16,80 $
7
864
6
19,00 $
8
784
7
21,40 $
8
23,80 $
9
26,70 $
a) Calculez les valeurs de la productivité moyenne et de la productivité marginale de l’entreprise Bien chez soi. b) Représentez graphiquement les courbes de production totale, de productivité moyenne et de productivité marginale. c) En vous servant de votre tableau et de vos graphiques, délimitez les zones de rendements croissants, décroissants et négatifs. 2. Le tableau suivant illustre la structure de coûts de l’entreprise Bien chez soi. Q (unité)
3. Remplissez le tableau suivant et répondez aux questions qui suivent.
CF
CV
CT
(en millions de dollars)
0
120
0
120
1
120
60
180
2
120
80
200
3
120
90
210
4
120
105
225
5
120
140
260
6
120
210
330
a) Tracez les courbes de CF, de CV et de CT dans un graphique. b) Calculez le CFM, le CVM, le Cm et le CTM ; présentez-les sous forme de tableau et tracez leurs courbes dans un graphique. c) À l’aide de vos données et de vos graphiques, expliquez les relations entre les courbes de coût moyen et de coût marginal.
Coût mar ginal
a) À quel niveau de production la productivité marginale décroissante commencera-t-elle à se manifester ? Expliquez votre réponse. b) Quelle est la capacité de production correspondant au coût le plus bas ? Expliquez votre réponse. c) Quelle est la relation entre le CTM et le Cm ? Expliquez votre réponse. 4. En supposant que le travail représente le seul facteur de production variable de l’entreprise ci-dessous, et que le coût soit de 10 $ l’unité, remplissez le tableau suivant. Répondez ensuite aux questions en sachant que le coût fixe est de 100 $. Unité de travail
Production totale
0
0
1
15
2
34
3
48
4
60
5
62
a) Calculez la productivité marginale, le coût total, le coût marginal et le coût moyen. b) Quel est le coût marginal de la 60e unité produite ?
c) Quelle est la productivité marginale de la 5e unité variable ? d) Quelle production correspond au coût total moyen minimum ?
La production et les coûts de l’entreprise
77
4
e) Quelle est la productivité moyenne de la 3e unité variable ?
b) Quels travailleurs sont responsables des rendements décroissants dans cette entreprise ?
f) Quel est le lien entre le coût marginal et la productivité marginale ?
c) Tant que la productivité totale s’accroît, comment se comporte la productivité marginale ? Quand la production totale est décroissante, qu’arrive-t-il à la producti vité marginale ?
5. Utilisez les données ci-dessous et supposez que la seule ressource variable soit le travail. Si chaque travailleur est payé 42 $ par jour, quel est le coût variable moyen pour Beignes Délicieux si sa production est de 122 douzaines de beignes par jour ? Beignes Délicieux Travail (en nombre de travailleurs)
Production totale (en douzaines de beignes par jour)
0
0
1
12
2
26
3
44
4
64
5
86
6
110
7
122
8
125
9
127
10
128
6. Le tableau suivant montre la production totale d’une entreprise selon la quantité de travail utilisée. Les quantités de toutes les autres ressources sont constantes. Travailleurs
Production totale
0
0
1
80
2
200
3
330
4
400
5
450
6
480
7
490
8
480
a) Quels travailleurs sont responsables des rendements croissants dans cette entreprise ?
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Deuxième partie - Chapitre 4
d) Calculez la la productivité moyenne de chaque travailleur engagé. e) Calculez la productivité marginale de chaque travailleur engagé. f) Délimitez clairement les zones de rendements croissants et de rendements décroissants. g) Parmi les huit travailleurs de cette entreprise, lesquels sont responsables des rendements croissants ? h) Tracez les courbes de productivité moyenne et de productivité marginale. i) Comment se comporte la productivité marginale lorsque la productivité moyenne est en croissance ?
Axée sur une analyse structurée du contexte économique, la troisième édition de Environnement économique compte dix chapitres regroupés en trois grandes parties décrivant l’environnement économique dans lequel évolue une entreprise : fonctionnement des marchés, conjoncture économique et ouverture au commerce international. Cette nouvelle édition propose une réorganisation du contenu ainsi que des textes plus concis et plus précis répondant ainsi aux demandes exprimées par les enseignantes et enseignants. On y retrouve : • un exposé systématique des notions économiques, grâce à une mise à jour adaptée des connaissances de base en microéconomie, en macroéconomie et en économie internationale ; • de nombreux exemples permettant d’établir des parallèles entre les questions écono miques et la vie courante ; • des rubriques « Tendances » qui mettent en lumière les notions abordées dans les différents chapitres en les traitant sous un angle plus concret et plus en rapport avec l’actualité économique ; • des figures sous forme de tableaux et de graphiques pour illustrer les notions plus abstraites ; • des minitests, au fil du texte, pour donner aux étudiants l’occasion de tester et de consolider leurs connaissances ; • un rappel de l’essentiel des chapitres sous forme d’énoncés succincts et des expressions clés, également définies dans le glossaire ; • des questions de révision et des problèmes en fin de chapitre pour vérifier les notions acquises et s’assurer de leur mise en application ; • une série d’exercices variés, choisis avec soin en vue d’un contrôle continu des connaissances et des habiletés. Les étudiants du collégial trouveront dans cet ouvrage, de manière claire et accessible, les informations les plus actuelles sur l’environnement économique. Ils pourront donc s’initier à l’analyse économique et aux grands enjeux du monde des affaires. La version numérique du manuel, accessible en ligne et hors ligne, permettra aux enseignants de projeter, d’annoter et de partager des notes avec les étudiants, qui pourront, eux aussi, annoter leur propre version numérique. Elle comprend toutes les ressources complémentaires du manuel ainsi que des activités interactives. L’accès 6 mois au manuel numérique est offert gratuitement aux étudiants et aux enseignants à l’achat du manuel papier. L’accès 1 an à la version numérique uniquement est aussi disponible pour achat en ligne au www.editionscec.com.
CODE DE PRODUIT : 216414
ISBN 978-2-7617-8890-8
Mohamed Dioury
Des outils pour une saine gestion de l’entreprise
Mouhamed Dioury est diplômé d’économie et de sciences politiques de l’Université de Paris (PanthéonSorbonne) et de l’Université Laval (Bs, MA). Il a aussi complété une scolarité de doctorat en sciences politiques à l’Université Laval. De 1980 à 2012, il a enseigné l’économie au collégial et à l’universitaire, ainsi qu’aux îles Comores à titre de coopérant. Il est aussi auteur de quatre manuels pour le collégial et l’université. Son domaine de recherche étant la mondialisation, il donne des conférences au Canada et à l’étranger et publie des articles et des livres sur le sujet. Il est lauréat du Grand Prix du livre d’affaires 2008, remis par la Coop HEC Montréal, pour son essai La mondialisation : peu de gagnants, beaucoup de perdants (2006). Son dernier livre, L’exception au cœur de la mondialisation (2014), fait partie des dix livres gagnants de la journée du manuscrit francophone en 2014.
3e édition
Economique
3e édition
Mohamed Dioury
environnement
Economique Des outils pour une saine gestion de l’entreprise
environnement Economique
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