Objectif Monde Cahier 2 (2 thèmes) - 5e secondaire

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DIMENSIONS 2,27 cm

2,27 cm

OBJECTIF MONDE

MONDE CONTEMPORAIN

5e SECONDAIRE

CAHIER D’APPRENTISSAGE

DANIEL ROUILLARD ANNIE ROY

1,25 cm

1,25 cm

MONDE CONTEMPORAIN 5e SECONDAIRE 2,27 cm

POSITIONNEMENT

OBJECTIF MONDE ENVIRONNEMENT • POUVOIR

CAHIER D’APPRENTISSAGE

DANIEL ROUILLARD ANNIE ROY

INCLUANT : Les plus récentes statistiques sur l’état du monde Un Atlas de 17 pages incluant des cartes thématiques Des cartes et des graphiques interactifs Des reportages et des entrevues vidéo

CONFORME À LA PRÉCISION DES APPRENTISSAGES

2,27 cm



SECTION

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À LA UNE !

© 2022, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

ENVIRONNEMENT Pour toutes les espèces vivantes peuplant notre planète, la Terre constitue à la fois un habitat et un grand réservoir de ressources naturelles. Grâce à son atmosphère, qui agit tel un régulateur de température, la vie y est possible. Cependant, cet équilibre se trouve compromis par l’intensité

?

des activités humaines, qui répondent à nos besoins, mais qui exercent aussi une pression sur l’environnement et menacent ainsi la santé et la survie d’un grand nombre d’êtres vivants. C’est pourquoi les choix des individus et des sociétés au regard de l’environnement sont si importants. Par exemple,

est-ce un bon choix d’utiliser les profits de la vente de pétrole pour financer la recherche sur les énergies vertes ? Comme on peut le voir, les humains peuvent être à la source des problèmes, mais, aussi, être capables de trouver des solutions pour les résoudre.

À la lumière de ce texte, quel principal défi l’humanité doit-elle relever en matière d’environnement, selon vous ? Expliquez votre réponse. Réponses personnelles.

ENVIRONNEMENT

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1 LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

PARTIE

Écosystème

Milieu naturel constitué d’êtres vivants en interaction avec leur environnement.

Au fil du temps, les rapports que les humains ont entretenus avec les écosystèmes les environnant ont évolué. Cette évolution a mené à une diversité de façons de percevoir la nature et de l’apprécier. Ainsi, dans le passé, certaines sociétés ont développé des rapports essentiellement respectueux avec leur environnement. Pour ces sociétés, l’harmonie avec la nature allait de soi, puisqu’elles en tiraient ce qui leur permettait de se nourrir, de se loger et de se vêtir. Partout dans le monde, le respect envers la nature est au cœur de la culture des peuples autochtones, notamment sur le plan de la spiritualité par le biais du panthéisme.

Pour leur part, les sociétés issues des berceaux européens et indo-européens ont entretenu des rapports différents Philosophie ou forme de spiritualité avec leur environnement. Ces sociétés selon laquelle Dieu avaient du respect pour la nature, mais, se manifeste dans au fil du temps, elles l’ont graduellement tous les aspects considérée comme un réservoir inépuisable de celle-ci. de ressources. Une hypothèse pour expliquer cette perception repose sur les croyances religieuses. En effet, les religions du christianisme occidental présentaient un ordre hiérarchique mettant Dieu et l’être humain au sommet de la pyramide, c’est-à-dire au-dessus des règnes animal et végétal, qui étaient à leur service. Ajoutons à cette réalité que la nature était tellement vaste et riche qu’il n’y avait pas lieu de se soucier de sa préservation…

1.1 UN PEU D’HISTOIRE Dans l’histoire occidentale, les premières préoccupations environnementales qui se manifestent concernent principalement celles de la vie courante dans les zones urbaines densément peuplées. À titre d’exemple, au Moyen Âge, les questions environnementales touchent principalement la salubrité des villes : on se demande comment disposer de l’urine et des excréments humains, des déchets, etc. On peut comprendre que les civilisations occidentales considèrent alors la nature comme un « réservoir à ressources » inépuisable. En effet, comment ne pas le croire quand il y a tant d’arbres dans les forêts, tant de poissons dans les rivières et tant de terres à cultiver ? Pourquoi s’inquiéter si le cycle des saisons apporte chaque année le renouvèlement des ressources ? Fortes de cette conviction, plusieurs civilisations profitent des ressources que leur offre l’environnement pour améliorer leurs conditions de vie, ce qui n’est pas sans conséquences. À la fin du 19e et au début du 20e siècle, durant la seconde révolution industrielle, on peut déjà constater la pollution engendrée par les rejets des usines. Cependant, comme le souci premier des sociétés industrialisées de cette époque reste l’amélioration des conditions de vie, peu de place est faite aux préoccupations environnementales.

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LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

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Panthéisme


Une prise de conscience environnementale mondiale Au fur et à mesure que le développement économique et social s’accélère, cette perception d’une biosphère aux ressources illimitées se bute à l’épreuve du réel. Ainsi, à partir des années 1950, les sociétés de consommation émergent dans les pays développés. Si la hausse du pouvoir d’achat des individus permet à la plupart des populations d’accéder à un meilleur niveau de vie, la forte demande en biens de consommation qui en résulte contribue à l’augmentation constante de l’exploitation des ressources (minerai, pétrole, eau, etc.). C’est ainsi que l’on commence à entrevoir l’épuisement de certaines ressources, y compris celles que l’on pensait renouvelables, par exemple le bois.

4.1

Sur cette photo, la forêt amazonienne semble sans limite. Pourtant, elle a perdu une superficie de trois millions d’hectares entre 2004 et 2017.

Biosphère

Ensemble des organismes vivants ainsi que leurs milieux de vie, qu’ils soient terrestres, aquatiques ou dans l’atmosphère. Renouvelable

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4.2

Actuellement, notre perception de la forêt oscille entre cette image et celle du document 4.1. Selon vous, laquelle représente le mieux la réalité du 21e siècle ?

Parallèlement, toujours dans la seconde moitié du 20e siècle, une succession de catastrophes écologiques frappe l’imaginaire des gens et les amène à mieux percevoir le lien direct entre l’intensité des activités humaines et son impact sur la nature et la santé.

LR

BHOPAL : UNE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE QUI A MARQUÉ LES CONSCIENCES Durant la nuit du 3 décembre 1984, une usine américaine de pesticides installée près de Bhopal, en Inde, explose. Des dizaines de tonnes de gaz chimiques toxiques sont libérées dans la ville, tuant des milliers de personnes et blessant ou hypothéquant la santé de centaines de milliers d’autres. La négligence de la compagnie Union Carbide est à l’origine de cette catastrophe humaine et écologique, l’une des pires de l’histoire. Et à cette catastrophe s’ajoute la lenteur des autorités à dépolluer ce site à l’abandon. En effet, les déchets enfouis par la compagnie américaine perturbent encore l’écosystème de la région, notamment ses eaux souterraines, et menacent toujours la santé des gens qui y vivent.

Se dit de ressources qui ne s’épuisent pas et dont on dispose de manière illimitée.

Une partie du site encore contaminé après la catastrophe écologique de… 1984

ENVIRONNEMENT

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4.3

D’autres catastrophes en bref

CATASTROPHES ÉCOLOGIQUES

CONSÉQUENCES • 2 000 personnes évacuées

Accident chimique de Seveso (Italie, 1976)

• 193 personnes intoxiquées • 358 hectares contaminés • 3 000 cadavres d’animaux domestiques • 70 000 animaux d’élevage abattus

Marée noire de l’Amoco Cadiz (France, 1978) Accident nucléaire de Tchernobyl (Ukraine, 1986)

• 220 000 tonnes de pétrole brut déversées au large de la France • 400 km de côtes bretonnes polluées • 3 000 à 4 000 cadavres d’oiseaux • 30 % de la faune et 5 % de la flore marines détruites • 4 000 morts • Possible contamination de plusieurs pays européens par les éléments radioactifs portés par le vent • 40 000 tonnes de pétrole brut déversées dans la baie du Prince William

Marée noire de l’Exxon Valdez (Alaska, 1989)

• 2 000 km de côtes polluées • 250 000 cadavres d’oiseaux • 2 800 cadavres de loutres • 300 cadavres de phoques

Déversement toxique du Probo Koala (Côte d’Ivoire, 2006) Accident nucléaire de Fukushima (Japon, 2011)

• 20 000 tonnes de fioul déversées au large de la France • 400 km de côtes bretonnes polluées • 150 000 à 300 000 cadavres d’oiseaux • 550 tonnes de déchets toxiques déversées dans plusieurs sites près de la ville d’Abidjan • 17 morts • 43 000 empoisonnements • 95 000 personnes évacuées • À 100 km au sud de la centrale, contamination de l’eau et des aliments

L’humain contemporain : prédateur ou prospecteur de solutions environnementales ? Alors que le 21e siècle est maintenant bien entamé, l’humanité se trouve à un important carrefour, non seulement pour assurer sa survie, mais, aussi, pour garantir l’avenir même de la planète bleue. Les faits ainsi que les analyses que font les spécialistes de la situation actuelle permettent de tirer des conclusions incontestables : les activités humaines sont le principal facteur responsable des dégradations de l’environnement, et les signes d’essoufflement de la planète se multiplient. Par exemple, plusieurs milliers d’espèces vivantes ont disparu ou sont en voie de disparition, le réchauffement climatique se poursuit, les sols surexploités sont moins productifs, l’acidification des océans compromet l’oxygénation de l’eau essentielle à la vie marine, etc. Cette importante prise de conscience soulève d’épineuses questions. L’humanité peut-elle continuer à se comporter en prédateur des milieux vivants de la planète ? Peut-elle réussir à répondre à ses besoins sans outrepasser les capacités de la biosphère ? Peut-elle trouver des solutions à des problèmes dont les impacts sont à la fois locaux et planétaires ? Selon la plupart des spécialistes, bien que l’heure soit grave, il n’est pas encore trop tard pour agir. Mais il serait minuit moins une…

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LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

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Marée noire de l’Erika (France, 1999)


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Jusqu’à la seconde phase de la révolution industrielle, la pollution et la gestion des déchets n’étaient pas des questions préoccupantes. Expliquez pourquoi. Comme on pensait que la nature était un réservoir inépuisable de ressources et que l’amélioration des conditions de vie était le principal souci, on ne s’inquiétait pas de la pollution et de la gestion des déchets.

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Pendant longtemps, les sociétés occidentales ont eu une conception du monde qui plaçait Dieu et l’être humain au sommet de la pyramide naturelle. Expliquez comment cette hiérarchie a pu causer des problèmes environnementaux. Puisque, selon cette conception, il était au sommet de la pyramide naturelle, l’être humain a agi comme s’il avait tous les droits sur les règnes de niveau inférieur. Par conséquent, il a prélevé dans la nature autant, voire plus, que ce qui lui était nécessaire, sans se soucier du renouvèlement des ressources ou de l’équilibre de l’environnement.

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À partir de la seconde moitié du 20e siècle, une prise de conscience environnementale mondiale contribue à changer notre manière de percevoir l’environnement. Quels sont les deux principaux facteurs ayant contribué à cette prise de conscience ? Le premier facteur est celui de l’émergence des sociétés de consommation (à partir des années 1950), qui met en lumière le possible épuisement des ressources ; le second facteur est la succession de catastrophes environnementales que l’on observe (ex. : celle de Bhopal, en Inde).

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a) Quel est le message de cette caricature ? Les activités humaines pressent les ressources de la planète jusqu’à la dernière goutte, comme un

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agrume dont on extrait tout le jus. b) Dans le dessin, on voit sur l’avant-bras du personnage les mots « activités humaines » ; puisez dans vos connaissances pour nommer quatre activités humaines qui contribuent à la dégradation de l’environnement. Plusieurs réponses possibles. Ex. : Agriculture intensive, déforestation, élargissement des aires urbaines, émissions de gaz à effet de serre, surexploitation de ressources non renouvelables, etc. c) Donnez trois exemples de problèmes environnementaux qui résultent des activités humaines. Plusieurs réponses possibles. Ex. : Diminution des réserves de ressources non renouvelables (ex. : pétrole), rétrécissement des aires occupées par les forêts vierges, disparition des habitats naturels à l’état sauvage, extinction de certaines espèces, perte de biodiversité, pollution de l’air et de l’eau, etc.

ENVIRONNEMENT

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1.2 LA DÉGRADATION DE LA BIOSPHÈRE Biodiversité

Variété des organismes vivants, y compris les écosystèmes terrestres et marins.

Les activités humaines contribuent à dégrader la biosphère sur plus d’un plan : pollution des milieux naturels, de l’air, de l’eau, recul de la biodiversité, etc. Ces dégradations ne s’expliquent pas par une seule activité ou une seule cause. Le schéma ci-dessous montre comment les diverses activités humaines entrainent une multitude de problèmes environnementaux. 4.4

Les activités humaines et leurs impacts environnementaux S’assurer que les pictos soient sur un layer distinct, pour faciliter leur manipulation et le repiquage dans les activités.

Réduire un peu la hauteur des cheminées

Voir les exemples fournis à la commande pour le style et les couleurs des pictos. Attention, tout faire en isolé, pas de fond perdu. Simplifier au besoin, certains sont un peu complexes.

Transports

Production industrielle

Simplifier un peu ce picto Pollution de l’air et de l’eau

Accumulation de gaz à effet de serre

Hausse de population et urbanisation Raréfaction et rétrécissement des habitats sauvages

Réchauffement planétaire et changements climatiques

Extraction et utilisation de ressources non renouvelables

Agriculture intensive

Réduction de la biodiversité

Accumulation de déchets Production et consommation d’énergie

Désertification

Surextraction de ressources naturelles

Consommation de masse

À la manière d’un effet domino, les causes s’imbriquent les unes dans les autres et s’amplifient. Cette réaction en chaine provoquée par les activités humaines entraine une multiplication de leurs effets sur la biosphère. Par exemple, l’agriculture industrielle contribue à la réduction des espaces naturels, les espèces qui y vivent sont menacées d’extinction, l’écosystème dont elles font partie s’en trouve affecté… et ainsi de suite. Par conséquent, les répercussions des activités humaines sur l’environnement suivent une courbe exponentielle. Afin de mieux comprendre ce phénomène, il est important de considérer les principales causes de la dégradation de l’environnement.

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LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

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Ne pas faire les flèches, le cercle et la Terre en fond


Trois causes majeures de la dégradation environnementale 1) L’augmentation de la population mondiale L’amélioration notable des conditions de vie ainsi que les progrès sur les plans médical et sanitaire ont contribué à une importante hausse de la population mondiale. Ce phénomène est remarquable au début des années 1900 et plus encore à partir des années 1950, comme le montre le graphique démographique ci-dessous.

Population (en millions)

4.5

La population mondiale de 1800 à 2000 (en valeurs arrondies) 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0

1700

1750

1800

1850

1900

1950

2000

Années Sources : INED et ONU

On estime que la population mondiale totale est passée de 2 535 milliards d’individus, en 1950, à environ 7,8 milliards en 2021. Logiquement, cette augmentation du nombre d’êtres humains sur la planète se traduit par une hausse de la demande en ressources (ressources alimentaires et énergétiques, terres habitables, etc.). Par conséquent, elle entraine une pression croissante sur les ressources disponibles, ce qui cause des problèmes environnementaux.

LE SAVIEZ-VOUS ?

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Les besoins d’une population en constante augmentation Déjà, à la fin du 18e siècle, Thomas Malthus, un économiste anglais, prévoit l’augmentation de la population mondiale de même que l’insuffisance des ressources pour répondre à ses besoins. Pour prévenir ce problème, il suggère de freiner la hausse exponentielle de la population mondiale : « Si elle n’est pas freinée, la population s’accroît en progression géométrique. Les subsistances ne s’accroissent qu’en progression arithmétique », affirme-t-il. Alors que la population mondiale s’approche des huit milliards d’individus, que pensent les experts contemporains de cette question extrêmement complexe ? La plupart des études scientifiques concluent qu’il serait encore possible de répondre aux besoins d’une population totale de 9 ou 10 milliards d’habitants, un nombre qui devrait être atteint en 2050, selon les prévisions démographiques actuelles. Comment ? D’après ces études contemporaines, il faudrait réduire les activités humaines qui ont un impact environnemental négatif plutôt que de cibler la hausse démographique, comme le préconisait Malthus au 18e siècle.

ENVIRONNEMENT

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2) Le développement économique Le développement économique s’est beaucoup accéléré au cours des dernières décennies, se réalisant cependant de façon inégale selon les différentes régions du monde et les pays. Malgré cette inégalité, le rehaussement global des niveaux de vie a occasionné une augmentation de la consommation de biens et de services, et ce, à grande échelle. Dans les pays les plus riches, concentrés dans l’hémisphère Nord, la plupart des sociétés en sont Consommation au stade de la consommation de masse. de masse

Consommation de biens et services qui va bien au-delà des besoins essentiels. Énergie verte

Énergie qui occasionne le moins d’impacts négatifs possible sur l’environnement (ex. : énergie solaire, éolienne, etc.).

Afin de répondre à la demande toujours croissante des consommateurs, le secteur manufacturier s’est ajusté en augmentant sa production et, par conséquent, sa demande en énergie. Or, faute d’avoir accès à des énergies vertes dans bon nombre de pays où elles sont installées, les entreprises n’ont d’autres choix que de recourir aux combustibles non renouvelables et polluants, comme le charbon et le pétrole. Par ailleurs, la hausse générale de la consommation de biens mène à une demande accrue en ressources de toutes sortes, ce qui met une pression sur leur disponibilité et leur renouvèlement. En plus de l’épuisement graduel de certaines ressources, l’augmentation de la consommation de biens conduit à une augmentation de déchets et de polluants dans l’environnement, puisque tout objet atteint un jour sa fin de vie utile. 4.6

Des consommateurs d’un magasin de grande surface à Fairfax, aux États-Unis

Gaz à effet de serre (GES)

Gaz qui contribuent au réchauffement climatique par un phénomène d’effet de serre. Les principaux GES sont le méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2) et l’oxyde de diazote (NO2), tous générés par les activités humaines.

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Depuis le 19e siècle, le volume de gaz à effet de serre (GES) présents dans l’atmosphère suit une courbe croissante et continue. L’effet de serre est un phénomène naturel par lequel une partie de la chaleur du Soleil est retenue dans l’atmosphère terrestre. Il s’agit d’une condition essentielle au maintien de la vie sur Terre. Cependant, si le taux de concentration des GES dans l’atmosphère devient trop important, l’effet de serre se dérègle et retient une trop grande quantité de chaleur par rapport à celle que requiert la planète. On parle alors de réchauffement climatique. 4.7

Une centrale à énergie thermique alimentée au charbon, à Leicestershire, au Royaume-Uni

LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

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3) Les émissions de gaz à effet de serre


Depuis la révolution industrielle, l’intensification des activités humaines de nature économique est le facteur qui a contribué le plus au phénomène du réchauffement climatique. Les bouleversements causés par les émissions de GES entrainent assurément des effets néfastes pour la biosphère, mais ils ont également des conséquences humaines et sociales comme les famines, les migrations climatiques, la prolifération des maladies, etc. 4.8

L’effet de serre

Mettre les éléments sur des layers séparés pour permettre la manipulation : • fond et Soleil • flèches • pictogrammes (même style que ceux de la page 6)

Ajouter couleur en haut Soleil

Atmosph

ère

Poursuivre couleur pour permettre un fondu ou un bleed.

Les rayons sont réfléchis par l’atmosphère. Poursuivre couleur pour permettre un fondu ou un bleed.

Les rayons sont réfléchis par la surface. Les rayons du Soleil sont absorbés à la surface.

Les gaz à effet de serre emprisonnent la chaleur du soleil L’activité humaine relâche des gaz à effet de serre

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Baisser un peu cette portion pour dégager le texte (donc, allonger un peu la flèche qui va dans la couche d’ozone)

Le schéma 4.9 montre les principaux secteurs d’activité qui produisent des GES. Des secteurs comme celui du bâtiment (par le chauffage et la climatisation) et celui de l’industrie contribuent surtout à l’émission de GES parce qu’ils utilisent des hydrocarbures. Pour sa part, le secteur de l’agriculture utilise des hydrocarbures et des engrais à l’azote, en plus de produire du méthane (flatulences et excréments des animaux d’élevage). 4.9 Les émission des GES mondiales par secteur d’activité Le secteur du transport est étroitement lié aux autres secteurs d’activité, puisqu’il permet Secteur d’acheminer les produits. Bien sûr, il émet lui de l’énergie aussi une bonne part de GES. Quant aux activités 34,6 % forestières, elles ont un impact certain sur Agriculture l’accumulation des GES dans l’atmosphère, et foresterie car l’abattage des arbres et les coupes à blanc 24 % Bâtiment entrainent la destruction des puits de carbone. 6,4 % Ces réservoirs, qui absorbent et emmagasinent Transports le CO2, contribuent à diminuer la quantité 14 % Industries de GES qui se retrouve dans l’atmosphère. 21 %

Source : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)

ENVIRONNEMENT

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La ligne de fracture de Brandt Cahier 1 Page 73 Les émissions de GES mondiales par secteur d’activité Page 9

LE SAVIEZ-VOUS ? La répartition des émissions de GES dans le monde La disparité géographique de la répartition de la richesse dans le monde est à peu près la même pour les émissions de gaz à effet de serre que pour la consommation d’énergie. Ainsi, les individus faisant partie des 10 % les plus riches dans la population mondiale sont responsables de la moitié des émissions de CO2 liées à la consommation. Si on met en parallèle la carte de la ligne de fracture de Brandt et celle de la consommation d’énergie des êtres humains, le constat est le même : une nette inégalité entre les hémisphères Nord et Sud.

4.10

Les émissions de CO2 causées par les populations En observant cette carte, pouvez-vous établir des liens entre les changements climatiques et l’inégalité géographique dans la répartition mondiale de la richesse ?

Vancouver (2 M)

Amsterdam (1 M) Charlottetown (0,03 M) New York (19 M)

Miami (6 M)

EUROPE Tokyo (37 M)

AMÉRIQUE DU NORD

Alexandrie (5 M)

AMÉRIQUE DU SUD

Lagos (12 M)

Kolkata (Calcutta) (14 M) Rangoun Mumbai (5 M) (Bombay) Bangkok (19 M) (9 M)

Shanghai (23 M)

ASIE

Abidjan (5 M)

AFRIQUE

Jakarta (10 M) Port-Vila (0,04 M)

Production totale de CO2 (kt), 2014

Conséquences possibles d’une augmentation de la température de 4 °C à l’échelle planétaire

Moins de 50 000 50 000 à 100 000 100 000 à 500 000 500 000 à 1 000 000 1 000 000 et plus Données non disponibles Source : La Banque mondiale : Indicateurs du développement dans le monde.

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(8 M)

Fonte des glaciers Augmentation des évènements climatiques extrêmes Diminution des ressources agricoles Diminution de la disponibilité de l’eau Exemples de villes touchées par une élévation du niveau de la mer Population (en millions)

Sources : La Banque mondiale : Indicateurs du développement dans le monde ; World Bank. Turn down the heat : why a 4 °C warmer world must be avoided, 2012.

LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

OCÉANIE

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VOIR


D’autres préoccupations environnementales d’importance La surconsommation et la raréfaction de l’eau potable Bien que les océans couvrent près de 71 % de la surface terrestre, l’hydrosphère est surtout constituée d’eau salée, donc d’eau non potable. Seulement 2,5 % du volume total d’eau sur la planète bleue est de l’eau douce, ce qui représente environ 35,2 millions de milliards de mètres cubes. En théorie, ce volume d’eau suffit amplement pour combler les besoins des êtres vivants. Toutefois, en pratique, l’accès à l’eau potable est un problème dans de nombreux endroits du monde. Les causes du manque d’eau potable sont multiples. Au premier rang : l’augmentation de la demande. On consomme une plus grande quantité d’eau potable que son renouvèlement naturel (par le cycle de l’eau) le permet. Par exemple, l’agriculture intensive et les activités industrielles en requièrent un important volume. On peut clairement voir les effets de cette surconsommation dans l’État de la Californie, aux États-Unis, où l’assèchement des réserves d’eau potable s’observe non seulement en surface (dans les lacs et les rivières), mais aussi sous le sol (dans les nappes phréatiques).

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4.12

Le lac Jenks, situé dans le sud-est de la Californie (photo prise le 5 avril 2021)

La désertification est le résultat des activités humaines dans des zones arides, donc déjà fragiles. L’agriculture intensive entraine aussi un épuisement des nutriments dans le sol. L’élevage intensif (production de viande) demande également une surconsommation d’eau potable. De plus, le surpâturage qui résulte d’un tel élevage provoque lui aussi l’épuisement du sol. D’ailleurs, l’’ONU prévoit que 50 millions de personnes pourraient être déplacées au cours des 10 prochaines années en raison de la désertification. Les exploitations forestières qui pratiquent la coupe à blanc participent elles aussi à la désertification. En effet, l’absence d’arbres prive le sol d’une protection contre son durcissement ainsi que d’un réseau racinaire qui gère naturellement la circulation des eaux de pluie. Et comme un sol dur est imperméable à la pluie, cela prive l’écosystème forestier d’un apport d’eau nécessaire à son renouvèlement. Enfin, la construction de barrages hydroélectriques et d’autres structures qui contribuent au détournement de rivières constitue aussi une cause de dégradation de l’environnement, en plus de réduire l’accès de certaines populations à de l’eau potable. 4.12

Hydrosphère

Ensemble des étendues d’eau de la Terre, sous forme gazeuse, solide ou liquide.

Agriculture intensive

Type d’agriculture qui vise à produire un maximum par rapport aux facteurs de production comme la main-d’œuvre, le sol cultivé ou les moyens de production. Elle repose sur l’utilisation de machinerie, d’engrais, de pesticides et de produits chimiques variés.

Surpâturage

Surutilisation des espaces de pâturage, qui sont endommagés par les animaux y broutant tout ce qui s’y trouve. Coupe à blanc

Coupe rase et totale d’une zone forestière qui n’épargne aucun arbre.

Des arbres noyés dans le réservoir du barrage de Brucher, en Allemagne ENVIRONNEMENT

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La réduction de la biodiversité La destruction des habitats naturels est le résultat d’activités économiques comme l’exploitation des ressources forestières, la pêche et l’agriculture intensives. Elle est aussi attribuable à l’urbanisation et à l’étalement urbain. La pression exercée sur les milieux naturels depuis plusieurs décennies a eu pour effet d’affecter la flore et la faune, et de nuire à la biodiversité. Le nombre d’espèces animales et végétales déjà disparues ou en voie de disparition est aussi amplifié par le braconnage et, dans une plus large mesure, par l’ensemble des effets produits par les changements climatiques.

4.13

Un chalutier d’environ 20 mètres de long, spécialisé dans la pêche à la crevette

LE SAVIEZ-VOUS ? Le déclin des espèces Entre 1970 et 2016, la moyenne des populations de vertébrés a diminué de 68 %. Pour ce qui est des poissons, amphibiens et reptiles qui vivent en eau douce, la situation est encore plus préoccupante : on observe un déclin de 84 % en moyenne pour ces espèces. Parmi les principales causes de ce déclin se trouve la production agricole, qui est responsable de 80 % de la déforestation mondiale et qui consomme environ 70 % de l’eau douce sur la planète. On estime aussi

Par ailleurs, le dérèglement du climat causé par le réchauffement planétaire compte parmi les cinq plus grandes menaces pour la biodiversité. Si rien n’est fait pour rectifier le tir, les changements climatiques pourraient devenir la première cause de disparition des espèces et mener à l’extinction d’au moins 20 % des espèces de la planète d’ici 2100.

À l’aide du schéma 4.4 de la page 6, indiquez une activité humaine correspondant à chacune des illustrations, puis donnez un exemple d’impact de cette activité sur la biosphère. Plusieurs réponses possibles. ACTIVITÉ HUMAINE

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EXEMPLE D’IMPACT

Surextraction de ressources naturelles

Raréfaction des habitats sauvages

Agriculture intensive

Réduction de la biodiversité

Production et consommation d’énergie

Accumulation de GES

Production industrielle

Pollution de l’air et de l’eau

Consommation de masse

Accumulation de déchets

LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

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que l’agriculture intensive occasionne à elle seule plus de 70 % de la perte des espèces.


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Même si certaines activités humaines peuvent chacune avoir un ou plusieurs impacts directs sur l’environnement, on ne peut pas expliquer les diverses dégradations environnementales de façon simpliste. a) Précisez dans vos mots pourquoi il est impossible d’expliquer les dégradations environnementales par une seule cause. Plusieurs réponses possibles. Ex. : Comme les activités humaines sont liées les unes aux autres, les causes d’une dégradation sont imbriquées, et donc rarement isolées. C’est pourquoi on parle d’un effet domino. b) Décrivez un enchainement d’activités humaines et d’effets qui conduit à une dégradation de l’environnement. Vous pouvez utiliser un exemple tiré de votre cahier Objectif Monde ou de vos connaissances personnelles. Plusieurs réponses possibles. Ex. : La consommation de masse entraine une production de biens qui exerce une pression sur les ressources renouvelables et non renouvelables ; beaucoup de ces biens finissent dans des sites d’enfouissement, qui rejettent des GES dans l’atmosphère. / L’agriculture industrielle intensive réduit les espaces naturels vierges, ce qui entraine une perte de biodiversité.

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a) Nommez trois causes de la dégradation de l’environnement ainsi que deux préoccupations environnementales majeures qui en résultent. CAUSES

PRÉOCCUPATIONS

• L’augmentation de la population mondiale

• La surconsommation et la raréfaction de l’eau potable

• Le développement économique

• La réduction de la biodiversité

• Les gaz à effet de serre b) Selon vous, parmi les causes données en a), laquelle provoque le plus de dommages à la biosphère ? Justifiez votre réponse. Plusieurs réponses possibles. Ex. : Selon moi, le développement économique est celle qui provoque le plus de dommages à la biosphère, puisqu’il implique une surexploitation des ressources et qu’il génère beaucoup

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de GES et de déchets.

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Observez la carte 4.10 de la page 10. a) Quel constat pouvez-vous faire concernant le stade de développement des pays et leurs émissions de GES ? Plusieurs réponses possibles. Ex. : Je constate que les pays développés produisent la plus grande part de GES à l’échelle mondiale, alors que les pays moins développés sont ceux qui en émettent le moins. / Je constate que les pays en développement sont plus populeux que les pays développés et qu’ils produisent moins de GES. b) Selon le constat que vous avez fait en a), pensez-vous que tous les pays devraient avoir le même objectif de réduction des émissions mondiales de GES, ou qu’ils devraient avoir des objectifs différents selon leur niveau de développement ? Réponses personnelles. Ex. : À mon avis, les objectifs de réduction des pays devraient être différents selon leur niveau de développement, car en ce moment, ce sont les pays riches et moins peuplés qui produisent la majorité des GES. Aussi, les pays moins développés devraient tenter d’améliorer le niveau de vie de leurs habitants plutôt que de se fixer une cible de réduction trop élevée qui nuirait à leur enrichissement.

ENVIRONNEMENT

13


EN DIRECT DE…

LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) En RDC, le charbon de bois vital pour les foyers, mortel pour les forêts Makala

Nom que donnent les habitants de la RDC au charbon de bois

Carbonisation

Transformation d’une matière organique en charbon par l’action de la chaleur.

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Du manioc, du poisson, des haricots, des patates douces – et le « makala » : quand elle fait les courses, Solange Sekera n’oublie jamais le charbon de bois, pour la cuisson des repas familiaux. En République démocratique du Congo, le précieux combustible représente l’unique source d’énergie pour 80 à 90 % des foyers, faute d’électricité. De Goma à Kinshasa, sa consommation multipliée par 70 à 80 millions d’habitants grignote la forêt du bassin du Congo, vitale dans la lutte contre le réchauffement climatique actuellement évoquée à Madrid pendant la COP25. Deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie, il est tout aussi vital, pour ses capacités d’absorption de CO2, permettant de lutter contre le réchauffement climatique. [Au] marché du quartier Majengo, à Goma […] le makala se vend soit en sac d’une bonne dizaine de kilos, soit par morceaux

LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

disposés en pyramides dans une bassine. « J’utilise un sac de 30 dollars tous les deux mois. C’est beaucoup par rapport à ce que je gagne », explique Mme Sekera, responsable administrative dans l’enseignement. De retour chez elle, la mère de famille prépare la braise (« makala », en lingala) dans un petit réchaud-brasero à même le sol pour faire cuire le repas du soir. « C’est très important, car nous n’avons pas d’autres moyens pour la préparation des repas. Nous n’avons pas de courant », poursuit l’enseignante […] Faute d’électricité, la quête et l’économie du makala rythment la vie quotidienne dans les marchés et le long des routes. C’est ce qui a sauté aux yeux du réalisateur français Emmanuel Gras, lors d’un de ses premiers tournages en RDC. « Tous les jours, on était sur la route entre Kolwezi et Lubumbashi (sud-est). Je voyais ces charbonniers qui poussaient d’immenses chargements de charbon », a expliqué le cinéaste […] Dans [son film documentaire] Makala, primé au festival de Cannes en 2017, le Français a retracé la chaîne de fabrication : abattage des arbres, carbonisation du bois à l’étouffée dans des fours en terre, transports des sacs à vélo ou à pied, vente au marché… « Cela crée de gros problèmes de déforestation », constate-t-il […].

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Agence France Presse


« Toute la nature autour (des villes) est assez dévastée, car les villes sont comme des pompes à énergie ». C’est d’autant plus vrai à Kinshasa, et sa dizaine de millions d’habitants en croissance rapide. Autour de la capitale, il n’y a plus d’arbres à l’est sur les plateaux Bateke ou au bord du fleuve, ni à l’ouest, sur les collines le long de la RN1 qui va à Matadi. « Kinshasa consomme cinq millions de tonnes de bois par an, qui proviendraient de l’exploitation d’environ 60 000 hectares de forêts naturelles périurbaines », avance l’organisme français du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). « Avec l’augmentation rapide de la population urbaine (celle de Kinshasa a doublé en une génération), la pression sur les forêts naturelles s’accroît ». À Goma (un à deux millions d’habitants), la quête de la braise menace le parc naturel des Virunga, sanctuaire des gorilles des montagnes […].

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C’est aux alentours de Goma que l’ONG WWF [World Wildlife Fund] a lancé en 2007 un programme Eco-Makala, pour épargner les arbres des Virunga. WWF et ses partenaires ont planté des eucalyptus à croissance rapide, exploitables au bout de quatre ans.

PROJET DE MÉGA-BARRAGE L’ONG a aussi édifié des fours à carbonisation, qui consomment moins de bois. Elle a enfin largement soutenu une entreprise locale, Goma Stove, qui commercialise des réchauds améliorés. Ils sont supposés consommer moins de braise que les braseros traditionnels. « Le concept est intéressant. Mais la pression reste la même (sur le parc des Virunga) », selon un observateur local. « Le commerce du makala est un business qui pèse plusieurs dizaines de millions de dollars rien qu’au Nord-Kivu. Pour le supplanter, il faut mettre en place une autre chaîne de valeur, de la même puissance », ajoute-t-il. Pour sauvegarder la forêt, le chef de l’État Félix Tshisekedi a placé l’accès à l’électricité parmi les priorités de son mandat. Sur les rapides du fleuve Congo à l’ouest, un consortium hispano-chinois doit développer le projet de méga-barrage hydro-électrique Inga 3. […] Le président Félix Tshisekedi a tiré la sonnette d’alarme fin août : « au rythme actuel d’accroissement de la population et de nos besoins en énergie, nos forêts sont menacées de disparition à l’horizon 2100 ». Agence France-Presse. « En RDC, le charbon de bois vital pour les foyers, mortel pour les forêts », AFP, 9 décembre 2019, [en ligne] (page consultée le 11 novembre 2021).

A Sachant que beaucoup d’habitants de la RDC vivent dans la pauvreté, expliquez pourquoi ils n’ont pas d’autres choix que d’utiliser le makala (charbon de bois) dans leur vie quotidienne.

La plupart des habitants de la RDC n’ont pas d’autres choix, puisque environ 80 à 90 % de la population n’a pas accès à l’électricité. Actuellement, il est impossible pour eux de cuire leurs aliments autrement qu’en utilisant le makala.

B

Expliquez comment la recherche de makala et son utilisation contribuent aux changements climatiques. Prélever le makala exige des ressources forestières et contribue à la déforestation, comme c’est le cas pour l’importante forêt du bassin du Congo. Aussi, le charbon est un combustible polluant qui constitue une source importante de GES.

C

Nommez une solution mise de l’avant pour permettre aux habitants de la RDC d’améliorer leur niveau de vie tout en diminuant les GES produits dans leur pays. Plusieurs réponses possibles. Ex. : Élargir l’accès à l’électricité à la population de la RDC.

ENVIRONNEMENT

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2 DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

PARTIE

Le mode de vie des citoyens, les choix politiques des dirigeants et dirigeantes ainsi que l’économie des sociétés du monde contemporain ont tous des impacts sur la biosphère. Par conséquent, les différents acteurs responsables doivent être bien outillés afin de comprendre la nature et l’ampleur de ces impacts et être en mesure de cibler les actions à poser pour le bien commun et celui de l’avenir de la planète.

2.1 L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE 4.15

L’empreinte écologique

OFFRE DE Biocapacité LA NATURE Capacité de production et ressources de la Terre et sa capacité à réabsorber la pollution

DEMANDE EN RESSOURCES

Consommation humaine planétaire : Volume de consommation des ressources par les humains

+

Surface forestière (en hag*)

Surface d’exploitation forestière (en hectares)

Surface cultivable (en hag)

Surface de pâturage et de champs cultivés (en hectares)

Surface aquatique et côtière (en hag)

Surface de pêche (en hectares)

Tenir un budget personnel nous permet de connaître précisément notre situation financière individuelle et de faire des choix éclairés qui en respectent les limites. Un tel budget fait ressortir la différence entre les revenus et les dépenses, et montre s’il y a un surplus ou un déficit. À la lumière de ce constat, on peut prendre les décisions appropriées. Ce même raisonnement s’applique à un État lorsqu’il établit un budget. Il cherche alors à répondre le plus adéquatement possible aux besoins de sa population, et ce, en tenant compte de ses capacités financières. revenus

dépenses/investissements

=

Shutter 1188657682

Surface habitable (en hag)

Surface occupée (en hectares)

Réabsorption des polluants

Surface de captation de CO2 des forêts (en hectares)

Biocapacité totale

=

Empreinte écologique totale

SURPLUS ou DÉPASSEMENT écologique planétaire

Légende : * = hectares globaux = Les forêts répondent à deux besoins différents et concurrents : 1. fournir des produits à base de bois OU 2. séquestrer une partie du carbone émis par les activités humaines

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DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

L’empreinte écologique est un indicateur environnemental qui estime la capacité de la Terre à répondre aux multiples besoins humains. Cette estimation permet de dresser un bilan de la situation écologique. L’empreinte écologique peut être établie pour la population d’un pays en particulier ou pour la population mondiale. La « colonne des plus », qui représente l’offre de la nature, indique la biocapacité, soit la capacité de la planète à produire des ressources utiles ainsi qu’à absorber la pollution (ex. : production de déchets, émissions de GES, etc.). Cette capacité est estimée en hectares globaux (hag). La surface totale de biocapacité est estimée à 12 milliards d’hectares terrestres et aquatiques, et elle exclut les surfaces peu productives comme les déserts. Texte en trop – voir dernière page

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capacité financière


Shutter 408406297

Le calcul concret de la formule présentée dans le schéma 4.15 donne ceci pour l’année 2017 (ici ramené à une base individuelle, c’est-à-dire en hag/habitant).

Consommation de 1,73 planètes Terre

Biocapacité de la Terre

= 12,22 milliards hag pour 7,55 milliards d’humains = Biocapacité disponible par habitant Consommation humaine planétaire

= 20,91 milliards hag pour 7,55 milliards d’humains = Consommation moyenne par habitant Surplus ou déficit

1,6 hag/habitant

– 2,77 hag/habitant

= – 1,17 hag/habitant (déficit)

Pour mieux comprendre le sens du résultat obtenu par ce calcul, on peut l’exprimer en pourcentage :

×

2,77 1,6

100

=

Nombre de planètes Terre

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Famille nord-américaine de classe moyenne typique devant l’ensemble de ses biens matériel

173,125 soit 173 %

Donc, en 2017, l’empreinte écologique (consommation humaine totale) a dépassé de 73 % la capacité de la planète à fournir les ressources. Autrement dit, afin que la biocapacité de la Terre soit respectée, il aurait fallu, en 2017, un total de 1,73 planètes Terre pour fournir les ressources nécessaires à la consommation humaine dans son ensemble et disposer des déchets produits. On peut donc dire qu’en 2017, les humains ont consommé les ressources de la planète au-delà de sa capacité annuelle et ont, par conséquent, refilé cette usure de la biosphère aux générations futures. 4.19

4.16

4.17

Bouchon de circulation sur une autoroute de Malaisie

L’empreinte écologique mondiale par type de surface exprimée en nombre de planètes Terre requises (1961-2017) 2

1,5 1 0,5 0 1961

1965

1969

1973

1977

1981

1985

1989

1993

1997

2001

2005

2009

2013

2017

Années Légende : Carbone

Terres cultivées

Produits forestiers

Lieux de pêche

Terres bâties

Pâturages Source : Global Footprint Network

Lorsqu’exprimée en « nombre de planètes Terre », comme c’est le cas dans le graphique 4.19, l’empreinte écologique montre clairement les secteurs d’activités ayant le plus d’impacts environnementaux. Ce constat permet de cibler ceux pour lesquels il faut trouver des solutions en priorité. Il existe plusieurs études et outils pour aider les acteurs concernés à prendre des décisions tenant compte de la biocapacité de la Terre et des besoins des populations. Texte en trop – voir dernière page

ENVIRONNEMENT

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Une empreinte écologique à géométrie variable L’empreinte écologique varie en fonction du niveau de consommation des individus et des populations. Plus le niveau de vie est élevé, plus l’empreinte écologique est importante, et ce, autant sur le plan des individus que des sociétés. À titre d’exemple, le niveau de vie moyen en Amérique du Nord se traduit par une empreinte écologique équivalente à 5,03 « planètes Terre consommées » (= 5 × la biocapacité planétaire), tandis que ce chiffre est de 1,52 planète en Asie et de 0,77 planète pour le continent africain. Le tableau 4.19 présente 10 pays aux empreintes écologiques variées. 4.19

L’empreinte écologique par habitant de quelques pays en 2017 PAYS

HAG / HABITANT

« PLANÈTES TERRE CONSOMMÉES » PAR HABITANT *

Qatar

14,7

9,21

Émirats arabes unis

8,9

5,60

États-Unis

8,0

5,03

Canada

8,1

5,05

Allemagne

4,7

2,94

Chine

3,7

2,32

Brésil

2,8

1,76

Algérie

2,3

1,44

Inde

1,2

0,75

Bangladesh

0,8

0,52

Burundi

0,6

0,39

4.20

Un champ pétrolier près de Dubaï, aux Émirats arabes unis

* Équivalent du nombre de planètes Terre nécessaires si tous les habitants du monde généraient la même empreinte écologique que celle de la moyenne par habitant des pays. Le chiffre de référence est une biocapacité mondiale de 1,6 hag/habitant en 2017 (incluant un facteur d’équivalence).

Les facteurs de variation Les différences entre les empreintes écologiques des pays sont attribuables à des facteurs liés au mode de vie des populations. Les principaux facteurs sont : • les types d’énergies utilisées ; • la provenance et le type des aliments consommés ; • l’importance de l’étalement urbain ; • la diversité et l’intensité des activités liées à l’extraction des ressources naturelles ; • l’intensité de la production industrielle et son type ; • les moyens de transport utilisés pour les personnes ou les marchandises.

4.21

18

Conteneurs de bananes s’apprêtant à quitter le port d’Almirante, au Panama.

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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• le niveau de consommation des habitants ;


Le développement durable Dans les années 1970 et 1980, des citoyens des quatre coins du monde s’aperçoivent que les ressources de la planète ne répondront pas aux besoins croissants des humains indéfiniment. En 1983, l’ONU met sur pied la Commission mondiale sur l’environnement et le développement (CMED), chargée d’examiner les problèmes environnementaux et de trouver des solutions pour que le développement puisse se faire dans le respect des limites de la biosphère. La direction du CMED est confiée à la politicienne norvégienne Gro Harlem Brundtland. En 1987, celle-ci rédige un rapport, Notre avenir à tous, plus connu sous le nom de « Rapport Brundtland ». Dans ce rapport, le développement durable est défini comme un mode de développement qui permet de répondre aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont au cœur du développement durable : 1. Le concept de « besoins », en particulier les besoins essentiels des plus démunis, à qui on doit accorder la plus grande priorité. 2. L’idée que les techniques et l’organisation sociale existants limitent la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir des humains. Aujourd’hui plus que jamais, l’humanité constate à quel point l’empreinte écologique globale contribue à la dégradation de la planète bleue. Cependant, même si certains le pensent, la préservation de la planète n’entre pas en contradiction avec le développement social, économique et humain. Au contraire, l’objectif du développement durable est de créer une richesse économique qui améliore les conditions de vie de tous, et ce, à long terme (donc de manière « durable »). Bref, le but du développement durable est de favoriser un développement qui respecte les limites de la Terre et qui permet à celle-ci de répondre aux besoins des populations actuelles et futures de manière équitable. Le schéma 4.22 montre que le développement durable tel qu’on le conçoit aujourd’hui repose sur trois piliers : environnemental, social et économique. Pour que le développement soit durable, il faut prendre en compte ces trois dimensions de même que leur interdépendance.

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4.22

Les trois piliers du développement durable

Ces trois dimensions sont complémentaires et ont pour objectif la viabilité économique, l’équité sociale ainsi que la préservation de l’environnement de manière qu’il soit propice à la vie (« vivable »). Environnemental : il faut viser la préservation et la diversité des espèces ainsi que des ressources naturelles et énergétiques Social : il faut pouvoir satisfaire les besoins présents et futurs, offrir une qualité de vie (santé, éducation, habitat, emploi) et permettre une équité entre les générations Économique : il faut créer de la richesse pour améliorer la situation économique de chacun de façon équitable.

Environnemental Vivable

Viable Durable

Social

Économique

Équitable

L’équilibre entre les trois dimensions du développement durable est difficile à atteindre étant donné le contexte de mondialisation actuel, qui met l’accent sur un modèle de développement principalement axé sur les relations économiques et commerciales. Les principes du développement durable viennent bousculer bon nombre d’habitudes, sans compter les intérêts de plusieurs acteurs, notamment les compagnies pétrolières, qui ont un modèle d’affaires fort profitable… Par ailleurs, le développement durable commande de nombreuses transformations dans les pratiques et soulève beaucoup d’interrogations. Comment mieux organiser l’agriculture sans pesticides ? Comment modifier notre alimentation pour réduire notre empreinte écologique ? Comment éviter la surconsommation et contourner le problème de l’obsolescence programmée ? Comment réorganiser les espaces habitables et les moyens de transport ? Ce ne sont que quelques-unes des questions qui se posent… Débordement…

Texte en trop – voir dernière page

ENVIRONNEMENT

Obsolescence programmée

Stratégie par laquelle les fabricants cherchent à réduire volontairement la durée de vie de leur produit afin d’en augmenter le taux de remplacement

19


8

Qu’est-ce que l’empreinte écologique et que permet-elle d’estimer ? L’empreinte écologique est un indicateur environnemental. Elle permet d’estimer la capacité de la Terre à répondre aux besoins humains.

9

Observez le schéma 4.15 sur la manière de calculer l’empreinte écologique. a) Qu’est-ce que la biocapacité ? La biocapacité représente l’offre de la nature, ce qui correspond à la capacité de production de ressources de la Terre en plus de sa capacité à réabsorber la pollution.

b) La partie « Consommation humaine planétaire » du schéma représente le volume de consommation des humains. Quelles en sont les composantes ? Les composantes de la partie « Consommation humaine planétaire » sont les suivantes : surface d’exploitation forestière, surface de pâturage et de champs de cultivés, surface de pêche, surface occupée et surface de captation de CO2 des forêts (en hectares globaux).

10 L’application concrète de la formule mathématique illustrée dans le schéma 4.15 permet de conclure que les humains ont « surconsommé » la planète en 2017.

a) Quel est le nombre de planètes Terre requis pour répondre à un tel niveau de consommation ? En 2017, les humains ont eu besoin de l’équivalent de 1,73 planète. b) Expliquez en quoi il s’agit d’une « surconsommation » de la planète Terre. Plusieurs réponses possibles. Ex. : En 2017, l’empreinte écologique a dépassé de 73 % la biocapacité de la Terre. OU Il faudrait théoriquement 1,73 planète pour fournir les ressources nécessaires à l’ensemble de la consommation humaine.

a) Quelle a été la tendance mondiale entre les années 1961 et 2017 ? Plusieurs réponses possibles. Ex. : Durant ces années, la tendance mondiale a presque toujours été à la hausse. De plus, depuis les années 1970, nous sommes toujours en déficit par rapport à la biocapacité planétaire. b) À quelle catégorie du graphique attribuez-vous la plus grande part de la hausse de l’empreinte écologique mondiale ? Faites le lien avec les changements climatiques. La catégorie la plus importante est celle des émissions de carbone. Ces émissions constituent la cause principale des changements climatiques.

12 Parmi les sept principaux facteurs qui font varier l’empreinte écologique, écrivez les quatre plus importants, selon vous.

Réponses personnelles. Ex. : Le niveau de consommation général des habitants, les types d’énergies utilisées, la production industrielle, les types de moyens de transports utilisés pour les personnes ou les marchandises.

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DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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11 Observez le graphique 4.18 sur l’empreinte écologique mondiale.


13 a) Dans la légende de la carte, classez les pays nommés dans le tableau 4.19 (p. xx) dans la bonne catégorie, selon le nombre de « planètes Terre consommées », et attribuez une couleur à chaque catégorie.

b) Repérez les pays sur la carte, puis coloriez-les selon la légende que vous avez créée.

Légende : Entre 5 et 10 planètes

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Pays :

Entre 1 et 3 planètes Pays :

Moins d’une planète Pays :

14 a) Complétez la phrase suivante : Le développement

durable

vise à répondre aux besoins des sociétés actuelles sans

mettre en péril la capacité de la planète à répondre aux besoins des générations Il repose sur trois piliers, les piliers économique

environnemental

, dont l’un des objectifs est l’

social

, équité

futures

.

et entre les humains.

b) En tenant compte de la définition du développement durable et en observant la carte de la question 13, concluez-vous que le développement durable est équitable dans le monde contemporain ? Justifiez votre réponse. Non, le développement durable est inéquitable dans le monde actuel. À preuve, les citoyens de l’Inde, du Bangladesh et du Burundi consomment moins d’une planète Terre par habitant, alors que les habitants des autres pays sur la carte consomment plus d’une planète. Les pays qui ont la plus grande empreinte écologique ont aussi un meilleur niveau de vie, et ce sont ceux-là qui contribuent le plus aux problèmes environnementaux. ENVIRONNEMENT

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2.2 LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT La gestion de l’environnement désigne l’ensemble des actions visant à protéger l’environnement et à préserver les ressources naturelles. Étant donné l’état de la planète, cette gestion devient de plus en plus incontournable, et ce, à l’échelle mondiale. Cependant, la vie en société est complexe, et aucun gouvernement ou aucune « police environnementale » ne peut mettre en place une saine gestion environnementale sans la participation de tous. C’est pourquoi les experts proposent une approche qui engage la responsabilité conjointe et partagée des citoyens, des communautés (villes et villages), des entreprises et des États.

La gestion de l’environnement à l’échelle nationale dans une optique de développement durable CITOYENS Les citoyens ont le pouvoir de changer leur mode de vie : en modifiant leurs comportements de consommation, en évitant le gaspillage, en diminuant la pollution, etc. Ils peuvent aussi influencer les décideurs et les entreprises : en votant aux élections, en manifestant, en boycottant un produit ou une marque, etc.

RESPONSABILITÉS PARTAGÉES

COMMUNAUTÉS Les communautés sont près des préoccupations des citoyens. Les villes et les villages ont une approche locale des problèmes environnementaux, ce qui leur permet de mettre en œuvre des initiatives concrètes et efficaces comme la création d’espaces verts.

ENTREPRISES LOCALES ET MULTINATIONALES Les entreprises doivent respecter les lois environnementales en place. Elles peuvent, en plus, instaurer leurs propres mesures pour réduire leur empreinte écologique, par exemple améliorer la gestion de leur déchet.

ÉTATS Les États ont le pouvoir de faire changer les comportements environnementaux par différents moyens : 1. Adoption de lois (ex. : réglementations sur les ressources océaniques, de la chasse et de la pêche). 2. Instauration de différents programmes incitatifs (ex. : subventions pour véhicules électriques) 3. Financement de la R et D de technologies ou d’énergies vertes 4. Création de zones protégées (ex. : aires forestières)

22

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

EXEMPLES DE MESURES VISANT UNE MEILLEURE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT : • Encourager l’utilisation de moyens de transports moins polluants (ex. : bus, tramway, voitures électriques) • Revaloriser l’urbanisme à échelle humaine (ex. : circulation à pied ou à vélo facile dans sa ville) • Favoriser une alimentation à plus petite empreinte écologique (ex. : moins de viande bovine et plus d’aliments de provenance locale) • Privilégier l’agriculture biologique, préférablement locale (ex. : aliments biologiques sans pesticides ou insecticides) • Consommer des biens durables (ex. : appareils réparables plutôt qu’à obsolescence programmée) • Prioriser les sources énergétiques à faibles émissions de GES (ex. : énergie solaire) • Réduire le niveau de consommation • Recycler au lieu de produire des déchets

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4.23


La gestion de l’environnement : une responsabilité nationale ou internationale ? La responsabilité et les interventions des États Les États sont responsables de toutes les interventions à mener sur leur territoire grâce au pouvoir que leur confère leur souveraineté nationale. Plus précisément, il revient à chaque État de prendre les mesures nécessaires pour protéger l’environnement sur son territoire, tout en favorisant son développement économique (voir le tableau 4.23). Malheureusement, ce n’est pas si simple à réaliser pour les États, puisque leurs actions économiques contribuent souvent à créer ou à entretenir des problèmes environnementaux… Par ailleurs, tenter de conjuguer les principes du développement durable et ceux d’équité et de solidarité sociales crée parfois des débats déchirants au sein des États. Par exemple, le Canada et la Norvège, deux grands pays producteurs et exportateurs de pétrole, devraient-ils continuer de mettre en place des politiques qui favorisent cette activité économique très lucrative et génératrice d’emplois ou, au contraire, viser une diminution des activités pétrolières pour atteindre plus rapidement leurs cibles de réduction d’émissions de GES ?

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4.24

VOIR

La souveraineté des États et le droit international Cahier 1 page 136 Cahier 2 page xxx

Exploitation pétrolière canadienne, en Alberta

La nécessité d’une coopération internationale dans la gestion environnementale Aucun nuage chargé de pollution ne s’arrête aux frontières des pays, pas plus qu’à leurs postes douaniers. Ainsi, de nombreux problèmes environnementaux contemporains ont des répercussions sur l’ensemble de la planète. Prenons l’exemple des émissions de GES du Canada ou de la Chine : elles engendrent des changements climatiques non seulement sur les deux territoires qui en sont responsables, mais également à l’échelle de la Terre. Les impacts des activités humaines qui dégradent la biosphère sont donc ressentis localement ET mondialement. Le caractère planétaire des problèmes environnementaux requiert donc la coopération de tous les acteurs (multinationales, États, ONU, etc.). Une politique de protection de l’environnement adoptée par un seul État n’aurait que des effets limités et, par le fait même, peu d’efficacité.

ENVIRONNEMENT

23


Par conséquent, des résultats significatifs ne sont possibles que si tous les acteurs mettent l’épaule à la roue et agissent de façon concertée. La coopération entre les gouvernements est donc primordiale. C’est pourquoi des organisations internationales comme l’ONU mettent sur pied des rencontres internationales pour discuter d’environnement. Les « Conferences of the Parties » annuelles portant sur les changements climatiques (voir p. xx) en sont un exemple. Cependant, comme aucune organisation internationale n’a autorité pour imposer aux États des politiques ou des règles environnementales, les négociations internationales se déroulent sous Multilatéralisme le principe du multilatéralisme. Selon ce principe, Mode de coopération toute entente internationale doit être négociée et de négociation et acceptée par les États. entre plusieurs États dont l’objectif est de s’entendre et d’appliquer des règles communes internationales, comme c’est le cas en matière de gestion de l’environnement.

4.25

Le secrétaire général de l’ONU de 2015, Bhan ki-Moon, entouré de chefs d’État après le dévoilement public d’une importante entente internationale sur le changement climatique à Paris, en 2015

LE SAVIEZ-VOUS ? En 1992, 197 États membres ont signé une entente historique sur les changements climatiques (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques). Il a depuis été entendu que les pays signataires se rencontreraient une fois par année, habituellement en novembre. Ces rencontres de suivi et de négociations annuelles portent le nom de « COP », qui est un acronyme anglais pour Conference of the Parties (« Conférence des Parties » en français). Elles s’inscrivent dans un processus continu de négociation et de recherche de solutions globales les plus efficaces possibles pour lutter contre les changements climatiques et leurs effets.

1. Mettre en œuvre des moyens pour encadrer l’utilisation des ressources qui tiennent compte de la biocapacité planétaire. Réguler

Mettre en place des moyens pour assurer le bon fonctionnement d’un milieu (comme l’environnement) ou d’un système (comme la biosphère).

24

2. Évaluer, surveiller et réguler les activités humaines afin de réduire les dégradations de l’environnement qu’elles provoquent. De telles rencontres internationales sur la gestion de l’environnement sont souvent le théâtre de débats houleux. Par exemple, plusieurs États ne parviennent pas à s’entendre sur les cibles de réduction d’émissions de GES. Certains revendiquent les mêmes objectifs pour tous, mais c’est une chose hors de question pour les pays en développement. Ces pays affirment qu’il est impossible pour eux de mettre de côté leur développement économique et humain, même pour des raisons de préservation de l’environnement. Ils ajoutent que les principes du développement durable exigent des pays les plus riches qu’ils apportent de l’aide aux pays en développement pour permettre à ceux-ci d’atteindre le même niveau de développement qu’eux. Ainsi, ils pourront aborder de manière plus adéquate les questions environnementales comme les changements climatiques. Peut-on vraiment demander aux États et aux citoyens africains de réduire leurs émissions de GES, et par conséquent de sacrifier leur développement, sachant qu’ils contribuent aux émissions à la hauteur de 4 % pour une population correspondant à 16 % de la population totale de la planète ? C’est une question parmi d’autres qui montrent la difficulté à établir un consensus et des objectifs communs pour la gestion de l’environnement. DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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Les rencontres internationales sur la gestion de l’environnement planétaire visent deux grands objectifs :


15 Expliquez brièvement en quoi consiste la « gestion de l’environnement ». La gestion de l’environnement désigne l’ensemble des actions visant la protection de l’environnement et la préservation de ses ressources naturelles.

16 Consultez le tableau 4.23. a) Nommez les quatre principaux acteurs de la gestion de l’environnement à l’échelle nationale. Les principaux acteurs de la gestion environnementale nationale sont : les citoyens, les communautés comme les villes et villages, les entreprises locales ou multinationales ainsi que les États. b) Parmi les exemples de mesures qui visent à améliorer la gestion environnementale, choisissez-en deux que vous trouvez inspirantes et dites pourquoi elles vous inspirent. MESURES INSPIRANTES

POURQUOI ELLES M’INSPIRENT

Réponses personnelles. Ex. : 1. Ex. : Un urbanisme à échelle humaine

Réponses personnelles. Ex. : Cette mesure est inspirante pour moi, car je considère qu’une ville mieux conçue favorise des déplacements actifs, ce qui est bon pour la santé et l’environnement.

2.

3.

17 Pour les États, il est difficile d’appliquer une saine gestion de l’environnement qui respecte les trois piliers du développement durable.

a) Nommez un pays cité dans le texte qui fait face au dilemme opposant les choix économiques aux choix écologiques. Réponse personnelle. Ex. : Le Canada.

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b) Expliquez brièvement le dilemme du pays que vous avez choisi. Réponse personnelle. Ex. : Pour le Canada, le secteur économique du pétrole est très profitable et créateur d’emplois, mais il émet beaucoup de GES qui contribuent aux changements climatiques. Cela représente un réel dilemme pour la gestion de l’environnement au Canada.

18 L’industrie du pétrole est primordiale au développement économique de la Norvège, du Canada, de l’Algérie et du Nigéria. Voici le PIB/hab. (PPA) de chacun de ces pays pour l’année 2019 : Norvège : 66 901 $

Canada : 55 342 $

Algérie : 11 997 $

Nigéria : 5 353 $

Selon vous, devrait-on demander à ces pays de réduire leur dépendance au pétrole à la même vitesse ou plutôt moduler cette réduction en tenant compte de leur niveau de vie ? Justifiez votre réponse. Réponse personnelle. Ex. : À mon avis, les pays moins développés comme l’Algérie et le Nigéria devraient pouvoir continuer le commerce du pétrole, dans l’intérêt de leur développement économique. De plus, les pays développés pourraient donner de l’aide aux pays en développement afin qu’ils puissent faire une transition économique vers les énergies vertes. ENVIRONNEMENT

25


EN DIRECT DU…

DANEMARK Comment Copenhague est devenue la capitale mondiale de la mobilité douce Par Julien Bourgeois

UNE VILLE PENSÉE POUR LE VÉLO Avec 400 kilomètres de pistes cyclables empruntées tous les jours par plus du tiers des habitants, des milliers de « city-bikes » en libre-service, d’immenses parkings à vélos installés dans toute la ville, Copenhague est indiscutablement la capitale mondiale du vélo. Son modèle se fonde sur la création de « véloroutes », voire d’« autoroutes pour vélos », privilégiant clairement les cyclistes par rapport aux automobilistes. L’idée décisive a été de rendre le vélo plus rapide que la voiture pour les déplacements urbains. C’est d’ailleurs la principale raison avancée par tous les cyclistes qui parcourent la ville au quotidien : ça va plus vite ! Copenhague a adopté un modèle comprenant quatre types d’infrastructures : dans les secteurs résidentiels, la vitesse est limitée à 30 km/h, autos et vélos cohabitant sur la même chaussée ; les voies limitées

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LES CAPACITÉS ET LES LIMITES DES ÉCOSYSTÈMES

à 40 km/h sont, quant à elles, bordées de bandes cyclables, toujours à la droite de la circulation ; le long des artères limitées à 60 km/h, les pistes cyclables, unidirectionnelles, sont séparées de la circulation ; et quand la vitesse autorisée est supérieure, les itinéraires cyclables empruntent un parcours entièrement distinct de celui des voitures. […] Aux grandes intersections, les feux des voitures et des vélos sont décalés, permettant aux vélos de partir plus tôt. Sur certains axes, les feux de signalisation sont même synchronisés sur la vitesse des deux-roues (20 km/h) et un cycliste peut ainsi parcourir plusieurs kilomètres en enchaînant tous les feux verts ! Et lorsqu’il doit vraiment s’arrêter, à certains carrefours, des rampes lui permettent de s’appuyer et de poser le pied. Depuis 2014, une nouvelle voie réservée aux vélos, baptisée le « serpent cyclable », passe même sur une passerelle de 235 mètres, à sept mètres au-dessus de l’eau […]. Un itinéraire emprunté chaque jour par 12 000 cyclistes.

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[…]


UN FOISONNEMENT D’INNOVATIONS Les autorités de la région du grand Copenhague, qui regroupe […] 1,7 million d’habitants, sont également en train de construire un réseau cyclable rapide, qui doit totaliser 750 km d’ici 2022. Des « super-pistes », très larges et éloignées des axes routiers, traversant souvent des forêts, et sur lesquelles on peut rouler des kilomètres sans croiser un seul engin motorisé. De plus, pour les habitants de la périphérie, à Copenhague, l’intermodalité n’est pas un vain mot : il est très facile d’embarquer son deux-roues dans le compartiment vélo du train régional, le métro automatique [un métro complètement automatisé fonctionnant sans conducteur], le bus, ou même à l’arrière d’un taxi. L’utilisation du vélo contribue à fluidifier la circulation et apporte ainsi une réponse à l’un des défis urbains modernes : les bouchons. Le succès du deux-roues au Danemark intéresse d’ailleurs de nombreuses villes du monde en proie à la congestion. […]

La démarche a de quoi inspirer beaucoup d’autres villes en Europe et dans le reste du monde. Les solutions techniques existent, le déploiement d’infrastructures dédiées aux mobilités douces est réalisable, mais la transition n’est pas une chose facile. Passer d’une ville où les voitures sont reines à une ville qui met la petite reine (le vélo) à l’honneur est souvent compliqué et implique des ajustements dans les comportements. Une occasion inattendue, mais certainement utile pour faire du vélo, un acteur majeur […] [et durable] de la mobilité au XXIe siècle.

Intermodalité

Accès rapide et efficace d’un moyen transport à un autre dans un même lieu.

Média Terre / Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), 2020

A L’idée décisive derrière le modèle mis en place dans la ville de Copenhague est de rendre les déplacements à vélo plus rapides qu’en voiture. Expliquez comment ce choix de société correspond aux principes du développement durable.

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Réponses personnelles. Ex. : C’est un choix qui respecte les principes du développement durable, car les déplacements à vélo contribuent à diminuer les GES (aspect environnemental du développement durable) et à améliorer la qualité de vie de citoyens de différents quartiers de Copenhague (aspect social).

B

Donnez deux exemples de moyens déployés par la ville de Copenhague qui, selon vous, rendent les déplacements à vélo plus agréables. Réponses personnelles. Ex. : 1) Sur certaines artères, les feux de signalisation sont synchronisés selon la vitesse des vélos ; 2) il existe une voie réservée aux vélos, sur une passerelle de 235 mètres, à 7 mètres au-dessus de l’eau.

C

Le succès des déplacements à vélo dans Copenhague intéresse de nombreuses autres villes qui connaissent elles aussi des problèmes de congestion routière. Selon vous, le modèle de Copenhague devrait-il être reproduit ailleurs afin d’assainir l’environnement et la qualité de vie des citoyens en zones urbaines ? Expliquez votre réponse. Plusieurs réponses possibles. Ex. : Oui, je pense que ce modèle devrait être mis en place dans d’autres villes du monde. Il rend les citoyens plus actifs et en meilleure santé en plus de réduire les problèmes de congestion routière, ce qui permet de diminuer les émissions de GES contribuant aux changements climatiques.

ENVIRONNEMENT

27


2.3 DES MOUVEMENTS CITOYENS ET DES GROUPES ENVIRONNEMENTAUX La responsabilité de protéger l’environnement ne revient pas uniquement aux États et aux organisations internationales ; elle doit être partagée à plusieurs échelles : locale, nationale et mondiale. Partout, des citoyens choisissent au quotidien de poser des gestes leur permettant de vivre dans un environnement plus sain. À titre d’exemple, ils s’efforcent de réduire leur consommation, de réutiliser des objets (plutôt que de les jeter), de recycler les matières comme le papier et le verre, ou encore de valoriser certaines matières grâce au compostage. Ils appliquent ainsi la stratégie connue sous l’acronyme 3RV (réduction, réemploi, recyclage, valorisation). Quand on les additionne, les gestes individuels contribuent à des améliorations réelles, concrètes et mesurables sur le plan environnemental. Cependant, certains considèrent que les changements de mentalités et de comportements ne sont pas suffisamment rapides ou importants étant donné l’état de la biosphère. Alors, des citoyens se regroupent aux quatre coins de la planète et militent auprès de leurs concitoyens et des autorités politiques afin d’accélérer les changements dans leur communauté. Par exemple, pendant qu’un mouvement citoyen de Sherbrooke à l’acronyme ironique (VUS pour Vélo Urbain Sherbrooke) lutte pour que de meilleures infrastructures cyclables soient construites, d’autres mouvements voient le jour sur le continent africain afin de faire pression sur les classes politiques pour que tous et toutes aient accès à de l’eau potable. Ce ne sont là que deux exemples parmi des milliers d’autres dans le monde…

LA STRATÉGIE DES 3R La stratégie des 3RV a pour objectif de diminuer notre empreinte écologique par des gestes concrets qui s’effectuent dans une séquence logique : réduire, réutiliser, recycler et valoriser. Ainsi, le premier geste à poser est de réduire notre consommation ; c’est la meilleure façon de diminuer notre empreinte. Lorsque ce n’est pas possible, on réutilise les biens. Ensuite, on recycle des matières afin de les utiliser à d’autres fins. Enfin, on peut valoriser quelque chose que l’on croyait inutile, par exemple en compostant des déchets de table pour les utiliser comme engrais naturel.

Réduire

Réduire

Recycler

Valoriser

Les mouvements citoyens locaux se sont souvent inspirés de la devise « penser global, agir local » (ou « penser globalement, agir localement »). On entend par cette formule apparue dans les années 1970 que les bons gestes accumulés dans notre environnement immédiat (notre localité) s’inscrivent dans une pensée élargie (à une échelle mondiale, planétaire). Bref, selon cette idée, les actions locales permettent d’améliorer l’environnement non seulement localement, mais aussi sur le plan mondial. Par ailleurs, nombre de mouvements citoyens mis sur pied localement finissent par s’étendre à une échelle planétaire, comme en témoigne le mouvement mondial initié par la jeune Suédoise Greta Thunberg.

GRETA THUNBERG, UNE INSPIRATION POUR LA JEUNESSE MONDIALE ! En 2018, Greta Thunberg, une jeune militante suédoise alors âgée de 15 ans, se poste devant le parlement de son pays, brandissant une affiche sur laquelle est écrit : « Grève scolaire pour le climat ». En posant ce geste candide et spontané, Greta se doutait-elle que cette grève étudiante, dont elle était la seule participante, allait devenir un mouvement contagieux, non seulement à l’échelle de son pays, mais… à l’échelle du monde ? Peu importe. Sa détermination, son énergie, sa conviction et l’intelligence de son propos ont par la suite fait d’elle la principale porte-parole de la cause

28

environnementale. Ainsi, en 2019, elle traverse l’Atlantique en voilier afin de participer à une conférence de l’ONU à New York sur les changements climatiques. Elle interpelle alors directement les chefs d’États, dénonçant leur lenteur à mettre en place des solutions pour contrer les changements climatiques. Assurément devenue un puissant symbole et une figure de ralliement de la jeunesse mondiale, Greta Thunberg représente aujourd’hui une force du changement social et politique que l’on ne peut pas ignorer.

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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Penser global, agir local


Des groupes environnementaux importants Certains mouvements citoyens créés à l’échelle locale finissent par dépasser les limites du pays et faire des petits ailleurs dans le monde. En effet, certaines organisations non gouvernementales multiplient leurs antennes au point où elles finissent par devenir mondiale. C’est le cas de l’organisation Les amis de la Terre, fondée en 1969 par des citoyens de la ville de San Francisco, aux États-Unis, qui s’est rapidement établie dans d’autres pays, soit dès le début des années 1970. L’organisation internationale World Wildlife Fund (« Fond mondial pour la nature » en français) est pour sa part fondée par des biologistes britanniques au début des années 1960. Cette organisation s’est elle aussi rapidement étendue dans tous les coins du monde. Une autre organisation importante connue mondialement est Greenpeace, créée au Canada en 1971. Greenpeace est entre autres reconnue pour ses coups d’éclat marquant l’imaginaire (ex. : membres de l’organisation s’enchainant à des arbres dans des forêts où l’on s’apprête à faire des coupes à blanc).

4.27

4.28

Greta Thunberg au milieu d’une foule de jeunes et de moins jeunes réunis à Montréal dans le cadre de la manifestation monstre qui a eu lieu le 27 septembre 2019. Cette manifestation mettant Greta Thunberg en avant-plan n’en est qu’une parmi plusieurs autres s’étant déroulées un peu partout dans le monde.

Les principaux groupes environnementaux internationaux GROUPES

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Les amis de la Terre international (ATI)

PRINCIPAUX OBJECTIFS • Sauvegarder et rétablir l’environnement • Utiliser l’environnement de manière rationnelle

MOYENS D’INTERVENTION • Manifestations non violentes • Médiatisation des interventions

World Wildlife Fund (WWF)

• Conserver la nature

• Campagnes de sensibilisation

• Réduire les menaces à la biodiversité

• Programmes d’éducation populaire

Greenpeace

• Protéger la biodiversité sous toutes ses formes

• Recherches sur les problèmes environnementaux et sociaux

• Empêcher la pollution et l’exploitation abusive des océans, des terres, de l’air et de l’eau douce • Mettre fin à la menace nucléaire

• Campagnes de sensibilisation • Concertation en vue de favoriser la conservation des milieux naturels • Programme de subventions pour des projets scolaires en environnement

ENVIRONNEMENT

29


19 Afin de vivre dans un environnement plus sain, des citoyens de plusieurs localité du monde choisissent de faire des gestes au quotidien. Donnez un exemple de geste que vous ou des personnes de votre entourage posez en ce sens.

Réponses personnelles. Ex. : Chez moi, nous recyclons et compostons de façon disciplinée et systématique.

20 Expliquez pourquoi, dans des localités des quatre coins du monde, des citoyens se regroupent dans le but de protéger l’environnement.

Les citoyens se regroupent parce qu’ils jugent que les changements de mentalités et de comportements sont trop lents à s’opérer étant donné l’importance des problèmes environnementaux. Ils se mobilisent donc pour faire pression sur leurs concitoyens et leurs dirigeants politiques afin d’accélérer les changements.

21 a) Nommez un regroupement citoyen près de vous (école, quartier, village, région, etc.) qui milite en faveur de l’environnement.

Réponses personnelles. b) Expliquez brièvement les objectifs de ce regroupement et les moyens qu’il propose pour les atteindre. Réponses personnelles.

22 Bon nombre de mouvements citoyens ont commencé à une échelle locale et ont fini par se mondialiser. Quel mouvement a été initié en 2018 par une jeune suédoise ?

Greta Thunberg a initié le mouvement de grève scolaire pour le climat. Ce mouvement est passé d’un

23 Associez chaque groupe environnemental international à son objectif.

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Les amis de la Terre international

Empêcher la pollution et l’exploitation abusive des océans, des terres, de l’air et de l’eau douce

World Wildlife Fund

Réduire les menaces à la biodiversité

Greenpeace

Utiliser l’environnement de manière rationnelle

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mouvement solitaire localisé à un mouvement solidaire mondial.


Texte en trop p. 16

Biocapacité

Aussi appelée l’offre de la nature, la biocapacité représente la surface terrestre utilisable pour extraire des ressources et absorber les déchets et la pollution produits par les activités humaines. Hectare global (hag)

Unité de mesure correspondant à un hectare qui rend compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité. Texte en trop p. 17

LE SAVIEZ-VOUS ?

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Il n’est pas seulement possible de calculer l’empreinte écologique des pays, des régions, des continents et du monde. On peut aussi calculer celle d’une famille ou même d’un individu. Si tous les habitants de la Terre avaient la même empreinte écologique que la vôtre, combien de planètes faudrait-il ? Vous trouverez sur Internet plusieurs outils permettant d’estimer votre empreinte écologique. Faites le test !

Texte en trop p. 19

GRO HARLEM BRUNDTLAND, UNE MÉDECIN POUR L’ENVIRONNEMENT Diplômée de médecine à l’université de Harvard, aux États-Unis, la femme d’État norvégienne Gro Harlem Brundtland a la conviction que santé humaine et environnement sain vont de pair. Après avoir été ministre de l’Environnement de son pays, elle devient, en 1981, la première femme à y occuper le poste de première ministre. Sa réputation et sa stature intellectuelle dépassent bientôt les frontières de la Norvège : en 1983, l’ONU lui confie la présidence de la Commission

mondiale sur l’Environnement et le développement. Les travaux de cette commission aboutiront, en 1987, au rapport Notre avenir à tous, dans lequel le principe du développement durable est exposé pour la première fois. Aujourd’hui encore, les idées pour un développement durable font école. À preuve, bon nombre d’États ont un ministère de l’Environnement et du… Développement durable !

ENVIRONNEMENT

31


PARTIE

3

Typo du titre réduite de 2 pts pour le faire entrer sur 3 lignes

L’HARMONISATION DES NORMES ENVIRONNEMENTALES INTERNATIONALES

VOIR

À la une ! Page XX La souveraineté des États et le droit international Cahier 1 Page 136

VOIR

Le saviez-vous ? Page 24

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Une organisation internationale (OI) est un regroupement d’États souverains qui s’unissent pour atteindre des objectifs communs concernant des enjeux mondiaux. Certaines d’entre elles ont une vocation directement liée à l’environnement et possèdent une grande influence sur les politiques et les règles environnementales que les États adoptent. Cependant, comme aucune ne détient un pouvoir supérieur à celui des États, les organisations internationales ne peuvent pas leur imposer quelque norme que ce soit. En effet, le respect du principe de souveraineté des États demeure l’un des points centraux du droit international pour toute question, même l’environnement.

LE SAVIEZ-VOUS ? Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat Créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) analyse régulièrement les changements climatiques. Tous les cinq à huit ans, ces experts fournissent aux gouvernements des données scientifiques sur lesquelles se baser pour élaborer leurs politiques concernant le climat, le tout accompagné de stratégies d’adaptation et d’atténuation. Les évaluations du GIEC servent non seulement de base aux négociations de la Conférence des Parties, mais elles sont aussi très attendues par les populations.

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3.1 LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES ENVIRONNEMENTALES

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Trois organisations internationales liées à la gestion de l’environnement 1) Le Programme des Nations Unies pour l’environnement Créé en 1972, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui relève de l’ONU, est la plus haute autorité en matière d’environnement dans le monde. En plus de définir le programme environnemental mondial, il soutient les États dans la mise en place de politiques environnementales. Il a notamment participé à la rédaction du Rapport Brundtland, publié en 1987, dans lequel on a utilisé pour la première fois le concept de développement durable.

VOIR

Le développement durable Page XX

QUELQUES ACTIONS DU PNUE • Évaluer les tendances et les changements environnementaux (ex. : commanditer ou demander une étude sur les changements climatiques). • Faciliter le transfert de connaissances en matière de technologies écologiques (ex. : échanger de l’information sur des énergies renouvelables comme l’énergie solaire). • Favoriser la coopération et l’établissement de partenariats entre des organisations publiques (ex. : universités) et privées (ex. : entreprises).

4.XX

Rencontre du Programme des Nations unies pour l’environnement, à Nairobi, au Kenya, en mars 2019

2) Le Fonds pour l’environnement mondial

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Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) est créé en 1991 dans le but d’apporter un soutien financier à des pays en développement et émergents afin de les aider à atteindre des objectifs environnementaux internationaux (ex. : objectifs fixés dans le cadre d’ententes ou de traités internationaux).

VOIR

Les principaux accords internationaux Page XX

QUELQUES ACTIONS DU FEM • Accorder un soutien financier à des initiatives de lutte contre les changements climatiques (ex. : développer les énergies renouvelables). • Accorder des fonds à des projets favorisant ou protégeant la biodiversité mondiale. • Accorder une aide financière à des projets de protection des eaux internationales et contre la dégradation des sols.

4.XX

Parc d’éoliennes en Afrique du Sud

ENVIRONNEMENT

33


3) L’Union internationale pour la conservation de la nature L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est la première organisation environnementale à avoir réuni plusieurs États et organisations. Elle a été créée en 1948 dans le but d’encourager la coopération internationale et de fournir des connaissances et des outils scientifiques utiles à l’élaboration de mesures de conservation. QUELQUES ACTIONS DE L’UICN • Publier régulièrement une liste détaillée et fiable des espèces menacées. • Favoriser la coopération entre les États et les acteurs du développement économique, notamment en leur prodiguant des conseils sur l’utilisation équitable et durable des ressources naturelles. • Participer à la mise en place de normes internationales pour un développement durable global.

4.XX

Le panda roux, un petit mammifère d’Asie, figure dans la liste des animaux en danger de l’UICN.

LE SAVIEZ-VOUS ? Le Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques

TE ! NISREEN ELSAIM, UNE ÉCOLOGISTE SOUDANAISE CONVAINCUE ET CONVAINCANTE ! Diplômée en physique et en énergie renouvelable, Nisreen Essaim est une jeune militante soudanaise. Elle fait partie du Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques mis sur pied par Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. Nisreen est aussi présidente du Groupe consultatif des jeunes ainsi que de l’Organisation de la jeunesse soudanaise sur les changements climatiques. En plus de s’être impliquée dans le mouvement social pour la démocratisation de son pays, elle est la plus jeune négociatrice africaine en matière de changements climatiques. Elle milite activement pour en limiter les impacts, comme les sècheresses à répétition et les mouvements de population qui en résultent.

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DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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Étant donné qu’à long terme, les enjeux concernant le développement durable et les changements climatiques toucheront principalement la qualité de vie de la jeunesse mondiale actuelle et celle des générations futures, le Secrétaire général de l’ONU a créé en 2021 le Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques. Il s’agit d’un organe officiel de l’ONU constitué de jeunes provenant d’un peu partout sur la planète. Ses huit membres sont choisis pour la valeur de leurs connaissances environnementales et la pertinence de leurs engagements sociaux, politiques, économiques ou scientifiques.


24 Associez chaque groupe à la bonne catégorie : une organisation internationale (OI) ou une organisation non gouvernementale (ONG).

OI

ONG

a) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) b) Organisation des Nations unies (ONU) c) Greenpeace d) Fonds pour l’environnement mondial (FEM) e) Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)

4

f ) Les amis de la Terre international (AMI) g) Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)

25 Associez chaque organisation à ses actions. Évalue des tendances et changements en matière d’environnement

Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)

Fonds pour l’environnement mondial (FEM)

Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)

Accorde un soutien financier pour des initiatives de lutte contre les changements climatiques Publie régulièrement une liste détaillée et fiable sur les espèces menacées Encourage le transfert des connaissances technologiques et mettre en place des modalités d’échange pour un développement durable Favorise la coopération pour la préservation de la biodiversité en prodiguant des conseils sur l’utilisation des ressources

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Accorde une aide financière à des projets de protection des eaux internationales

26 Expliquez pourquoi il n’existe aucune organisation internationale environnementale qui possède des pouvoirs supérieurs à ceux des États.

Plusieurs réponses possibles. Ex. : Les organisations internationales environnementales ne possèdent pas plus de pouvoirs que ceux des États parce que le respect du principe de souveraineté des États demeure l’un des points centraux du droit international.

27 Pour quelle raison le Secrétaire général de l’ONU a-t-il créé le Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques ?

Le Secrétaire général de l’ONU a créé ce groupe parce qu’à long terme, les enjeux concernant le développement durable et les changements climatiques toucheront principalement la jeunesse mondiale actuelle et celle des générations futures.

ENVIRONNEMENT

35


3.2 LES PRINCIPAUX ACCORDS INTERNATIONAUX Les négociations internationales sont un succès lorsqu’elles se concluent par la signature d’un accord international. Toutefois, plus grand est le nombre d’États autour d’une table, plus compliquées s’en trouvent les négociations. De même, plus les enjeux soulevés sont délicats sur les plans social et économique, plus il est difficile pour les États négociateurs de conclure des accords à la satisfaction générale. Des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, de nombreuses négociations internationales sur l’environnement ont eu lieu. La plupart d’entre elles ont abouti à des conventions et des accords internationaux auxquels de nombreux États se sont officiellement ralliés. Ces ententes assurent leur engagement dans la protection de la planète et leur collaboration à la mise en œuvre de solutions concrètes pour lutter contre les problèmes environnementaux. 1992

Des conventions environnementales historiques

Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques Mise en application en 1997 par le protocole de Kyoto et concrétisée par l’accord de Paris en 2015

1985 Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone

1994

Mise en application en 1987 par le protocole de Montréal.

1980

Convention des Nations Unies sur la lutte à la désertification

1985

1990

1989

1993

Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination

Convention des Nations Unies sur la diversité biologique

LE SAVIEZ-VOUS ? La Convention de Vienne sur le droit des traités Depuis 1969, les accords internationaux sont régis par la Convention de Vienne sur le droit des traités. Celle-ci définit, entre autres, l’encadrement juridique des accords internationaux, les termes à y utiliser et les modalités des mises en application. Encore aujourd’hui, on doit s’y référer lors de l’élaboration d’un accord, d’un traité ou d’une entente entre États.

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1995

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

2000

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4.XX


Le protocole de Montréal La couche d’ozone, un gaz qui se trouve dans la haute atmosphère terrestre, protège la Terre des rayons nocifs du soleil (les rayons UV). Or, dans les années 1980, on a constaté un trou important dans cette couche protectrice, tant au-dessus de l’Amérique du Nord qu’au-dessus de l’Antarctique. Les responsables ? Des gaz polluants contenus dans les climatiseurs, les réfrigérateurs et certains produits en aérosols. Le protocole de Montréal, adopté en 1987 pour mettre en application la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone, s’est attaqué à ce problème en limitant et en encadrant l’utilisation des gaz polluants. Cette réglementation a porté fruit, car de récentes évaluations de la couche d’ozone démontrent qu’elle est en voie de rétablissement.

Le 16 septembre

JOURNÉE MONDIALE DE

L’OZONE

La Terre sans OZONE est comme une maison sans toit

Selon un rapport du PNUE et de l’OMM publié en 2018, la concentration en ozone au-dessus de l’Antarctique pourrait retrouver son niveau d’avant 1980 d’ici 2060. Le succès de cette entente repose sur deux facteurs : 1) sa ratification par tous les États membres de l’ONU ; 2) le respect, par tous les signataires, de leur engagement à limiter la production et l’utilisation de produits générant des gaz polluants.

4.XX

Des principes de base en gestion de l’environnement LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

VOIR

Le développement durable Page XX

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Il faut favoriser un développement qui respecte les limites de la Terre et permet de répondre aux besoins des populations actuelles et futures de manière équitable. LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION

Si on évalue qu’une situation comporte des risques pour l’environnement, on doit immédiatement adopter des mesures préventives, même en l’absence de certitudes scientifiques. LE PRINCIPE D’ÉQUITÉ

En matière d’environnement, il faut préconiser le partage des responsabilités entre les pays en tenant compte des capacités de chacun (ex. : capacités financières, technologiques, etc.).

ENVIRONNEMENT

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LE CAS DE LA FRONTIÈRE QUÉBEC / ÉTATS-UNIS La frontière entre le Canada et les États-Unis est la plus longue frontière terrestre au monde : elle s’étend sur 8 891 km. Comme les problèmes environnementaux ne s’arrêtent pas aux limites de cette frontière, les deux voisins doivent les résoudre ensemble. Au fil du temps, quelques accords environnementaux ont été négociés et appliqués avec des succès notables et mesurables. En voici deux exemples. 1) L’Accord Canada – États-Unis sur la qualité de l’air Dans les années 1980, des rejets industriels comme le dioxyde de souffre (SO2) polluent l’atmosphère et acidifient l’eau de pluie, un phénomène connu sous le nom de pluies acides. Cette pollution est produite dans la zone la plus industrialisée des États-Unis, puis transportée par les vents dominants vers l’Ontario et le Québec. Or, les pluies acides contribuent de manière importante à dégrader l’eau des lacs et à menacer les forêts du Canada (dont les érablières du Québec) et des États-Unis. En 1991, après des rondes de négociations entre les gouvernements des deux pays, l’Accord Canada − États-Unis sur la qualité de l’air est signé, puis appliqué. Même si le problème des pluies acides n’est pas entièrement réglé, cet accord a contribué à faire baisser le taux d’acidité des pluies de façon notable depuis son entrée en vigueur.

Une forêt allemande dévastée par les pluies acides

Le lac Memphrémagog est un lac de 44 kilomètres de longueur qui chevauche la frontière Canada – États-Unis : les deux tiers se trouvent sur le territoire du Québec et le tiers sur le territoire du Vermont. Au début des années 2000, des polluants provenant d’engrais utilisés par des agriculteurs vermontois causent la prolifération d’algues bleues dans l’eau du lac, ce qui la rend parfois impropre à la baignade et pourrait aussi la rendre impropre à la consommation. Or, il se trouve que le lac approvisionne près de 170 000 Estriens en eau potable. En 2003, l’Entente de coopération relativement à la gestion des eaux du lac Memphrémagog est signée par les gouvernements du Québec et de l’État du Vermont. Cette entente a permis de mieux contrôler le problème.

Le lac Memphrémagog vu du côté canadien

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DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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2) L’Entente de coopération relative à la gestion des eaux du lac Memphrémagog


Les changements climatiques et le protocole de Kyoto En 1990, le GIEC publie son premier rapport sur les changements climatiques. Les experts soupçonnent alors fortement que les gaz à effet de serre (GES), attribuables aux activités humaines, seraient les principaux responsables du réchauffement de la Terre et des changements climatiques. Même si, à cette époque, il n’y a pas suffisamment de preuves scientifiques pour faire cette affirmation hors de tout doute, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est adoptée en 1992 afin de stabiliser les émissions de GES (principe de précaution). Afin de mettre en application cette convention, le protocole de Kyoto est signé en 1997 dans l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, surtout dans les pays qui en produisent le plus, c’est-à-dire les pays développés. Toutefois, il n’entre en vigueur qu’en 2005, car plusieurs tardent à le ratifier. Le protocole de Kyoto montre toutefois les limites des accords internationaux. Certains pays, comme les États-Unis, ne l’ont jamais ratifié. Quant au Canada, qui l’avait ratifié en 2008, il s’en est finalement retiré en 2011. Ainsi, malgré cet accord international, les émissions de GES continuent à augmenter partout sur la planète.

VOIR

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat Page XX Des principes de base en gestion de l’environnement Page XX

L’Accord de Paris L’Accord de Paris, un complément au protocole de Kyoto, vise lui aussi à lutter contre les changements climatiques et leurs effets néfastes. Adopté en 2015 par 197 pays, il est entré en vigueur moins d’un an plus tard. Le but de cet accord est de réduire de manière substantielle les émissions mondiales de GES et de limiter l’augmentation de la température à 2 °C (idéalement à 1,5 °C) au cours du 21e siècle. Cet accord définit à quoi doivent s’engager les pays pour réduire leurs émissions de GES et les invite à coopérer pour s’adapter aux effets des changements climatiques. Il donne aussi la possibilité aux pays développés d’aider les pays en développement à faire de même. En voici les grandes orientations : 4.XX

Les grandes lignes de l’Accord de Paris

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LIMITER LE RÉCHAUFFEMENT • Contenir le réchauffement climatique planétaire causé par les activités humaines en dessous de 2 °C. • Favoriser les actions qui permettraient de limiter cette élévation de la température à 1,5 °C. DIFFÉRENCIER LES APPROCHES ET FAIRE PREUVE DE FLEXIBILITÉ • Renforcer la capacité des pays à faire face aux changements climatiques et à s’y adapter. • Inciter les pays développés à « montrer la voie » aux pays en développement, et encourager ces derniers à « accroitre leurs efforts » en fonction de leurs capacités et de leur situation. • Offrir une flexibilité aux pays pour qu’ils puissent déterminer eux-mêmes leurs engagements climatiques et les moyens à mettre en place chez eux.

DIMINUER LES ÉMISSIONS DE GES • Atteindre le pic des émissions de GES le plus tôt possible. • Viser des réductions significatives des émissions de GES en 2050 afin d’atteindre la carboneutralité. FAIRE APPEL À L’AIDE FINANCIÈRE DES PAYS DÉVELOPPÉS ET PARTAGER LES EFFORTS EN FONCTION DES CAPACITÉS • Verser 100 milliards $ (PPA) par année aux pays en développement qui sont les plus affectés par les changements climatiques.

Carboneutralité

Situation où les émissions de GES dans l’atmosphère sont réduites ou compensées par des actions qui les contrebalancent.

• Coordonner les mesures compensant les dommages que subissent les pays les plus exposés aux conséquences des changements climatiques (ex. : les États insulaires).

RÉVISER LES OBJECTIFS NATIONAUX • Revoir les engagements nationaux à la hausse tous les cinq ans lors des COP.

ENVIRONNEMENT

39


Où en sommes-nous aujourd’hui ? Il est maintenant certain que le premier problème environnemental à résoudre est celui des changements climatiques. Ceux-ci entrainent des perturbations écologiques, humaines, sociales et économiques importantes et, surtout, mesurables. Toutefois, solutionner ce problème est une entreprise complexe, car cela exige de modifier les modes de vie, de repenser les rapports entre les sociétés et, en plus, de revoir les modes d’exploitation des ressources de la biosphère. S’ajoute à ce défi la divergence des intérêts des uns et des autres, qui ne sont pas toujours prêts à s’entendre. Cela montre à quel point les négociations d’accords environnementaux peuvent être délicates et ardues.

La révision de l’Accord de Paris de 2021 Étant donné la pandémie mondiale, la révision des objectifs de l’accord de Paris prévue en 2020 a eu lieu une année plus tard, lors de la COP 26 tenue à Glasgow, en Écosse. Le Pacte de Glasgow sur le climat apporte des ajouts et des modifications à l’Accord de Paris. En voici les grandes lignes : 1) Pour la première fois, les énergies fossiles sont désignées comme la principale cause des changements climatiques. 2) Afin de maintenir le réchauffement planétaire sous 1,5°C, les pays sont invités à renforcer leurs objectifs au plus tard en 2030. 3) Les pays riches promettent de doubler leur financement pour aider les pays plus pauvres à faire face aux dégâts occasionnés par les changements climatiques.

VOIR

Renvoi manquant Page XX

4) L’élargissement du marché du carbone à l’échelle internationale est envisagé, mais en s’assurant de bien encadrer son application. 5) Plus de pays s’engagent, comme l’Inde, à atteindre la neutralité carbone d’ici 2070. Le Pacte de Glasgow pour le climat : scepticisme, critiques et mésententes

1) Les experts en climat confirment que les gestes de réduction des émissions de GES mis en place par les pays signataires ne sont pas suffisants pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. 2) La Chine et l’Inde sont responsables d’une grande part des émissions de GES, car leur énergie est produite en bonne partie par des centrales électriques au charbon. Cependant, ces pays ont fait pression pour que le texte du Pacte de Glasgow soit atténué en ce qui a trait aux énergies fossiles : au lieu de recommander l’élimination du charbon, il mentionne une simple réduction de son utilisation. 3) En 2022, l’aide financière des pays riches aux pays en développement promise en 2015 dans l’accord de Paris se fait toujours attendre. Cette aide est pourtant essentielle à ces pays, qui n’ont pas les moyens d’investir dans les technologies de production d’énergies vertes.

40

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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Nombre d’experts, d’États, de responsables politiques ou d’organisations internationales, de groupes environnementaux et de simples citoyens de partout dans le monde expriment des doutes sur l’accord de Paris et le pacte de Glasgow. Voici quelques-unes de ces critiques :


4.XX

Classement des pays ou régions selon le volume de dioxyde de carbone émis en 2020, en millions de tonnes PART DU TOTAL (%)

Chine

9 899

États-Unis

4 457

Union européenne

7,9

2 302

Russie Japon

13,8

2 551

Inde

30,7

7,1

1 482

4,6

1 027

3,2

Iran

678

2,1

Allemagne

605

1,9

Corée du Sud

578

1,8

Arabie saoudite

571

1,8

Indonésie

545

1,7

4) Pour la majorité des pays les plus pauvres, sortir la population de l’extrême pauvreté est une priorité plus importante que lutter contre les changements climatiques. Ainsi, d’importants producteurs d’énergies fossiles comme le Nigeria et l’Angola affirment qu’ils ne peuvent pas se priver des importants revenus que leur procure la vente de pétrole et de gaz.

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5) L’Accord de Paris oblige chaque État signataire à établir des cibles de réduction d’émissions de GES ainsi qu’une stratégie de mise en œuvre pour y arriver. Cependant, aucun mécanisme coercitif ou aucune sanction ne s’applique si les États ne respectent pas leurs engagements.

4.XX

La ville de Lagos, au Nigeria Ce panorama montre bien la coexistence de l’exportation de pétrole et de la grande pauvreté.

La Convention de Bâle sur le contrôle de l’exportation de déchets dangereux et de leur élimination En 1989, la communauté internationale a conclu un accord pour s’attaquer au problème de l’élimination et de l’exportation des déchets dangereux. Cependant, au fil des décennies, le problème de la gestion des déchets s’est amplifié aux échelles locale, nationale et mondiale. La convention de Bâle a donc été mise à jour en 2021 afin d’inclure certains déchets de plastique dans la liste des déchets dangereux à contrôler, notamment ceux dont le recyclage est limité ou difficile. Cela ne règle pas complètement la question de la surutilisation du plastique, qui occasionne d’importants problèmes pour la faune et la flore aquatiques, mais c’est un pas dans la bonne direction. 4.XX

L’exportation de déchets de plastique En 2021, des pays comme les États-Unis exportaient toujours des matières plastiques, comme le montre ce dépotoir kenyan en Afrique qui en reçoit un fort volume.

ENVIRONNEMENT

41


28 Arriver à la signature d’une convention ou d’un accord international est un processus complexe. Nommez les deux principaux éléments qui expliquent cette complexité. • Le nombre d’États impliqués dans la négociation • La nature des questions à négocier

29 Nommez les trois principes sur lesquels les États s’appuient lorsqu’ils mènent des négociations environnementales internationales.

Les principes de développement durable, de précaution et d’équité

30 Dans les années 1980 jusqu’au début des années 2000, des négociations sur des enjeux environnementaux ont mené à la signature de cinq grandes conventions internationales.

a) Écrivez le nom de ces conventions environnementales en les associant à la bonne date.

1989

1992

1993

1994

Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone

Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

Convention des Nations Unies sur la diversité biologique

Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification

b) Deux de ces conventions ont été mises en application à la suite de l’adoption de protocoles internationaux. Quels sont ces deux protocoles ? Le protocole de Montréal et le protocole de Kyoto

31 Nommez deux raisons qui expliquent pourquoi le protocole de Montréal est considéré comme un succès international en matière d’environnement.

1) Tous les États membres de l’ONU ont ratifié l’entente. 2) Tous les signataires ont respecté leur engagement à limiter la production et l’utilisation de produits générant des gaz polluants.

42

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

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1985


32 Le protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, l’Accord Canada − États-Unis

sur la qualité de l’air et l’Entente de coopération relative à la gestion des eaux du lac Memphrémagog sont tous trois issus de négociations internationales. Selon vous, quelle négociation a été la plus complexe ? Expliquez votre réponse. Plusieurs réponses possibles. Ex. : C’est le protocole de Montréal, parce qu’un grand nombre d’États prenaient part à cette négociation, alors que les deux autres n’impliquaient que le Canada et les États-Unis. Or, plus il y a d’États impliqués dans la négociation, plus il est difficile d’arriver à une entente.

33 a) Le 15 novembre 2021, faisant un bilan du Pacte de Glasgow sur le climat, le journal français Libération titrait en une : CLIMAT FLOP 26. Expliquez le sens de ce titre. Réponses personnelles. Ex. : Le sommet de Glasgow s’inscrivait dans le cadre de la COP 26. Le titre « FLOP 26 » montre que ce journal considère que le Pacte de Glasgow sur le climat est un flop (un échec).

b) Le journal Libération et d’autres intervenants expriment des doutes sur le succès de l’Accord de Paris et du Pacte de Glasgow sur le climat. Donnez trois raisons qui les font douter. Réponses personnelles. Ex. : 1) Les experts pensent que les gestes de réduction des émissions de GES ne seront pas suffisants pour atteindre l’objectif visé. 2) Les pressions de la Chine et l’Inde ont suffi à faire baisser les ambitions sur l’utilisation du charbon :

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au lieu d’éliminer les énergies fossiles, il faut les réduire. 3) La majorité des pays pauvres, faute de moyens suffisants, doivent prioriser la lutte à l’extrême pauvreté plutôt que la lutte contre les changements climatiques.

34 a) Quel ajout a-t-on fait à la Convention de Bâle lors de sa mise à jour en 2021 ? On a ajouté certains déchets de plastique à la liste des déchets dangereux à contrôler, notamment ceux dont le recyclage est limité ou difficile.

b) Est-ce que cet ajout pourra régler le problème de la pollution des océans ? Expliquez votre réponse. Non, car contrôler certains déchets de plastique ne signifie pas que le plastique ne sera plus utilisé ou qu’il ne se retrouvera plus dans l’océan.

ENVIRONNEMENT

43


3.3 DES PISTES DE SOLUTIONS POUR L’ENVIRONNEMENT Les accords internationaux entre États peuvent contribuer à améliorer la situation environnementale, mais il faut aussi miser sur des solutions mettant à contribution un ensemble d’intervenants : citoyens, communautés, entreprises, États, etc. Quand il est question d’environnement, l’addition des gestes de chacun peut faire une grande différence pour la planète. Bref, on y revient : penser global, agir local.

VOIR

Penser global, agir local Page XX

Voici quelques pistes de solutions. Pour les mettre en œuvre, la coopération entre les divers intervenants impliqués est essentielle.

Créer des aires naturelles protégées, planter des arbres, reboiser Créer des aires naturelles protégées permet non seulement de préserver la biodiversité, mais aussi de freiner la désertification dans certaines zones. Par ailleurs, planter des arbres est un moyen de lutter contre la pollution atmosphérique et les îlots de chaleur. Le reboisement, quant à lui, permet de filtrer l’air et de créer des puits de captation de carbone.

Un groupe de bénévoles participant à la plantation de pins dans une forêt incendiée

CITOYENS

COMMUNAUTÉ

ENTREPRISES LOCALES ET MULTINATIONALES

ÉTATS

OI ET ONG

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4.XX

Favoriser l’utilisation des énergies vertes Les énergies fossiles comme le charbon et le pétrole sont des ressources non renouvelables. Leur surutilisation contribue à polluer l’air et à réchauffer le climat. Voilà pourquoi substituer ces énergies polluantes par des énergies vertes et renouvelables est essentiel.

4.XX

44

Le train alimenté à l’hydrogène vert est une solution de mobilité durable qui se développe de plus en plus en Europe.

CITOYENS

COMMUNAUTÉ

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

ENTREPRISES LOCALES ET MULTINATIONALES

ÉTATS

OI ET ONG


Repenser le système économique et notre manière de consommer Afin de réduire son empreinte écologique, l’humanité doit repenser sa manière de répondre à ses besoins. Comment ? En consommant mieux et moins, en revalorisant les ressources et en mettant l’accent sur une économie centrée sur l’achat local plutôt que sur l’importation de biens. On peut aussi le faire en créant des infrastructures à échelle plus humaine ou en développant plus de transport collectif.

Shutter 395621611

4.XX

L’achat local Situé à Montréal, le marché Jean-Talon offre surtout des produits locaux.

CITOYENS

COMMUNAUTÉ

ENTREPRISES LOCALES ET MULTINATIONALES

ÉTATS

OI ET ONG

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LE SAVIEZ-VOUS ? Pour se déplacer, la voiture électrique est une meilleure solution que les véhicules à essence ou au diesel, qui émettent des GES chaque fois qu’on les utilise. Cependant, cela ne signifie pas qu’elle n’a pas d’impacts sur l’environnement. En effet, si une voiture électrique fonctionne au moyen d’une électricité produite à partir de charbon ou de gaz naturel, comme c’est le cas à plusieurs endroits dans le monde, elle émet plus de CO2 qu’une voiture à essence ! Pour qu’une telle voiture émette peu de CO2, elle doit être rechargée grâce à une électricité de source solaire, éolienne ou hydraulique. Toutefois, la voiture électrique pose des problèmes écologiques connexes telle la gestion des métaux et matériaux utilisés dans les batteries, ou encore, leur recyclage en fin de vie. Bref, jusqu’à présent, ce type de véhicule n’est malheureusement pas la solution parfaite.

4.XX

Une voiture électrique en recharge durant l’hiver à Montréal

ENVIRONNEMENT

45


La taxe carbone et le marché du carbone La taxe carbone est une solution relativement simple à mettre en place pour les États. Les pays de l’Union européenne appliquent déjà une telle taxe. Le Canada le fait aussi, en imposant une surtaxe sur le prix de l’essence à la pompe (principe du pollueur-payeur). Les États peuvent ainsi utiliser les revenus de cette taxe pour baisser les impôts des citoyens ou en redistribuer une partie aux acheteurs de véhicules électriques en leur offrant une subvention ou un rabais. Les États peuvent également créer un marché du carbone (aussi appelé bourse du carbone), qui incite les entreprises à diminuer leurs émissions de GES par l’approche punition-récompense. Le principe est le suivant : 1) L’État impose aux entreprises les plus polluantes une limite aux émissions de GES en leur attribuant ce qu’on appelle des droits d’émission. 2) Si une entreprise dépasse sa limite (émetteur A du schéma 4.XX), elle doit la combler en achetant des droits d’émission sur le marché du carbone. 3) En revanche, une entreprise qui réussit à abaisser ses émissions en dessous de sa limite (émetteur B du schéma 4.XX) obtient des crédits en droits d’émission qu’elle peut vendre sur le marché du carbone. Ainsi, ce marché permet une réduction générale des émissions de GES en incitant les entreprises polluantes à adopter des pratiques qui leur permettront de vendre des droits d’émission plutôt que de devoir en acheter.

Le principe du marché du carbone Vente aux enchères et de gré à gré du ministre

Achat

Émissions de GES en trop

Crédits compensatoires

MARCHÉ DU CARBONE

UNITÉS D’ÉMISSIONS ALLOUÉES

Émissions réduites de GES

Émissions réelles de GES

ÉMETTEUR A

46

Vente

DES CHOIX DE SOCIÉTÉ POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

ÉMETTEUR B

Émissions réelles de GES

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4.XX


SOPHIE BROCHU ET LE VIRAGE VERT D’HYDRO-QUÉBEC L’énergie hydroélectrique, ou hydroélectricité, n’est pas une énergie totalement verte ; d’ailleurs, aucune forme d’énergie ne l’est. Cependant, l’hydroélectricité est certainement plus propre que l’électricité produite par les centrales électriques alimentées au charbon.

au réseau québécois permettrait d’atteindre deux objectifs : réduire l’empreinte carbone des Américains et augmenter les profits d’Hydro-Québec.

Selon Sophie Brochu, la meilleure stratégie écoénergétique est de favoriser la complémentarité Comme plusieurs États américains ont recours à de des sources d’énergie plutôt que de les mettre en telles centrales au charbon pour produire leur électricité, concurrence. Ainsi, le solaire et l’éolien, c’est très bien Sophie Brochu, présidente-directrice générale quand il fait soleil et qu’il vente, mais l’hydroélectricité, d’Hydro-Québec, milite pour que la société d’État elle, dépend de l’eau, qui est une source d’énergie exporte son électricité au sud de la frontière plus constante ! québécoise. Car connecter des populations américaines 35 a) Vrai ou faux ? Les pistes de solutions présentées aux pages xx et xx ne concernent que les décideurs (gouvernements, chefs d’entreprise, etc.).

Vrai

Faux

Justifiez votre réponse : Pour être efficaces, certaines solutions environnementales doivent être adoptées en même temps par plusieurs intervenants (citoyens, communautés, États, organisations internationales, etc.) afin que tous agissent dans le même sens. b) Donnez un exemple d’application de l’une de ces solutions dans votre environnement. Votre exemple peut être lié à des actions de personnes de votre entourage, d’entreprises de votre région ou encore à des initiatives de votre municipalité. Précisez d’abord la solution, puis expliquez comment elle est appliquée dans votre environnement. Solution : Réponses personnelles. Ex. : Plantation d’arbres Application : Dans mon quartier, la ville plante des arbres dans les parcs et les îlots de chaleur

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(zones bétonnées).

36 a) Parmi les pistes de solutions présentées aux pages xx et xx, lesquelles vous semblent les plus pertinentes ? Nommez-en deux, puis expliquez votre choix. • Réponses personnelles. • b) Donnez trois exemples de gestes concrets pour l’environnement que vous faites déjà ou que vous souhaiteriez faire. • Réponses personnelles. • • c) Selon vous, les actions que posent des individus pour protéger l’environnement peuvent-elles avoir de réels impacts positifs sur la santé de la biosphère ? Expliquez votre réponse. Plusieurs réponses possibles. Ex. : Oui, car si on les met en commun, les actions qui s’additionnent peuvent réellement aider à améliorer l’état de la planète. Et si on améliore l’état de la planète, on améliore aussi la santé des populations. ENVIRONNEMENT

47


FAITES LE

P INT ! 40 Complétez le résumé de la section 2, Richesse et disparités. disparités

dans la répartition de

OUTILS DE MESURE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA RICHESSE

la richesse entre les citoyens d’un même pays, entre

intérieur

Produit

divers pays, et entre les grandes régions du monde.

brut

par habitant (PIB/hab.)

En général : Pays du

Ensemble de la production de biens et de services

+ riches

Nord

d’un pays ou d’une région, divisé par le nombre

- riches

Pays du Sud

humain (IDH)

Cote attribuée à un pays en se basant sur l’espérance de vie, le niveau d’éducation

Le concept de richesse est lié à l’utilisation des ressources naturelles, humaines,

revenu

et le

technologiques et financières. Mieux on

brut par habitant

Gini

Coefficient de

les utilise, plus il est possible de créer de la richesse .

Formule mathématique complexe dont le résultat rend compte des inégalités internes d’un pays

Pour percevoir la création de la richesse :

-

développement

Indice de

Mais cette situation tend à changer.

valeur d’un bien transformé

citoyens

de ses

Palma

Ratio de

valeur des ressources brutes et des couts de transformation

Résultat de la division de la part des revenus des 10 % les plus riches par la part des revenus

=

des 40 % les moins riches d’un pays

ajoutée

valeur

Catégorisation des pays, entre autres selon leur PIB/hab. et leur IDH, afin de percevoir les disparités. développés

PAYS

PAYS

• PIB/hab. élevé ;

• Activités

faible

• PIB/hab.

• Économie mature et complexe ;

économiques

en développement ;

• Économie moins mature et moins complexe ; diversifiées ;

avancée

• Infrastructure technologique

diversifiées

• Activités économiques moins ;

;

• Infrastructure technologique absente ou simple ;

• Accès généralisé aux soins de santé et à l’éducation.

• Accès

limité

aux soins de santé

et à l’éducation. pays en développement

=

pays en développement moins avancés

Ces derniers voient leur croissance

110

FAITES LE POINT !

économique

+

pays en développement

+

pays

émergents

s’accélérer et sont près de devenir des pays développés.

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Il y a des


À cause du faible développement économique des

Conséquences sociales de la disparité :

pays où ils se trouvent, 3,4 milliards de personnes

• Accroissement de problèmes sociaux comme la toxicomanie,

peinent à combler leurs besoins élémentaires. pauvreté Ils vivent donc dans la .

la criminalité et la violence ;

FACTEURS AFFECTANT LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Facteurs

Exemples

• Regroupement, repli sur soi et isolement des protéger plus favorisés afin de se ;

Économiques

Variété et abondance des ressources, infrastructures adéquates, etc.

• Émergence de mouvements de revendications

Sociaux

Niveau d’éducation, accès aux soins de santé, etc.

• Accentuation de l’opposition gauche/droite

Historiques

Rôle dans l’ancien système colonial, intégration à un système d’alliances, etc.

Humains

et de contestations citoyennes ;

des visions sociopolitiques. Bien qu’il ne soit pas possible d’éliminer entièrement les disparités, il semble souhaitable de réduire les richesse écarts de .

Gens ou groupes corrompus qui détournent le système à leur avantage

EXEMPLES DE SOLUTION POUR RÉDUIRE LES DISPARITÉS CONTEXTE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE

Mondialisation économique

Encadrée

=

libéralisation des échanges

Manière de faire du commerce basé sur l’équité entre

commerciaux à l’échelle

les producteurs, les distributeurs et les consommateurs.

planétaire

Recours au

par l’Organisation

d’argent à de petits groupes de personnes

du commerce (OMC)

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solidairement responsables.

• aux entreprises

multinationales qui profitent : - de la délocalisation

Établissement de programmes sociaux

,

Redistribution directe et indirecte de l’argent recueilli par

offrent les États qui souhaitent les voir

.

Investissement en

recherche et développement

- des avantages financiers d’impôt, etc.) que leur

impôt

l’État grâce aux taxes et à l’

des emplois,

(subventions, crédits

microcrédit

Prêt, à de faibles taux d’intérêt, de petites sommes

mondiale Favorable

équitable

Développement du commerce

(R et D)

Développement de secteurs à valeur ajoutée (aéronautique, technologies numériques, santé, etc.) afin de favoriser la

création

d’emplois payants.

s’installer

sur leur territoire ; • à la croissance

économique

des pays émergents.

RICHESSE ET DISPARITÉS

111


EN

REVUE !

11

41 Qui suis-je ? Inscrivez la bonne réponse à l’endroit approprié dans la grille.

É

12

M

D

1 R E D 10

I

S

T R

R

S

13

G

P

M

I

B U T

O N

8

J

E

A

U

É

U

N

R

L

14

15

Q

S

T

I

T

C

D

U

T

T

I

O

I

I

2

T 3 D É

I

N T

E R D É

P

E N D A N C E

C V

E

L O P P

F

C

E M E N T

F

R

I

I

I

O 4 M O N D

V 5 P A R A D

I

S

F

I

S C A

L V

E

L O P P

S

A

9

6 D É

I

C I

A

L

I

M S A T

A

E

N

L

N

A

E

T

T

É

U

I

O N

I 7 D É

L O C A

R

L

I

S A T

I

O N N

1 Celle de la richesse permet de réduire les disparités. 2 Dépendance réciproque. 3 Il dépend de facteurs économiques, sociaux et historiques. 4 Intensification des échanges économiques, politiques, sociaux et culturels entre les citoyens, les sociétés et les pays du monde. 5 Pays dont le faible taux d’imposition attire les personnes riches et les multinationales. 6 Un pays de cette catégorie est considéré comme un pays riche. 7 Transfert d’activités entrepreneuriales (production, transformation, services, etc.) dans une autre région ou un pays étranger.

8 Principe selon lequel on compense les inégalités de fait et la discrimination pour établir l’équivalence des droits. 9 Lorsqu’elle est ajoutée, elle crée de la richesse. 10 Lorsqu’elle est sociale, elle tient compte du principe d’équité. 11 Pays en développement dont les indicateurs socioéconomiques en forte hausse signalent qu’il est près de devenir un pays développé. 12 Inégalité à plus d’une échelle et sur plus d’un aspect. 13 Entreprise dont les activités et les capitaux sont répartis dans plusieurs États. 14 Celui de Gini permet de mesurer la répartition de la richesse entre les citoyens d’une même région ou d’un même pays. 15 Traitement inégalitaire d’une personne ou d’un groupe en fonction de différents critères. Lorsqu’elle est positive, elle contribue à corriger des situations inéquitables.

112

EN REVUE !

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VERTICAL

HORIZONTAL


42 Pour chaque image, précisez de qui il s’agit, et expliquez son lien (ou leur lien) avec la notion de richesse. 1

2

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Une travailleuse au Japon

Muhammad Yunus

Lien avec la notion de richesse :

Lien avec la notion de richesse :

Elle assemble des moteurs

Il a développé le concept

d’automobile pour la

du microcrédit.

multinationale Honda.

3

4

Qui sommes-nous ? Des travailleuses du textile

Qui suis-je ? Jeff Bezos

en Éthiopie Lien avec la notion de richesse :

Lien avec la notion de richesse :

Les vêtements qu’elles

Il s’agit d’une des personnes

produisent sont abordables

les plus riches du monde.

parce que leurs salaires sont très bas.

5

6

Qui suis-je ? Malala Yousafzai

Qui suis-je ? Françoise Bettencourt

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Meyers Lien avec la notion de richesse :

Lien avec la notion de richesse :

Elle milite pour les droits

Il s’agit de la femme la plus

des filles et des femmes

riche du monde.

à l’éducation.

43 Associez chaque mot à sa définition. Pauvreté

Disparité

Pays émergent

Valeur ajoutée Fracture Nord/Sud (selon Brandt)

Représentation de l’inégalité dans la répartition de la richesse entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Pays en développement près de devenir un pays développé.

État caractérisé par l’incapacité de subvenir adéquatement à ses besoins fondamentaux.

Inégalité à plus d’une échelle.

Différence entre la valeur marchande d’un bien et celle des couts associés à sa production.

RICHESSE ET DISPARITÉS

113


PRENDRE

P   SITION TEXTE A

L’ouverture du commerce : un gage de prospérité pour les pays Pendant des dizaines d’années, le commerce entre les pays n’a cessé de croître, et avec lui, la richesse mondiale. Chez nous, environ un emploi sur six dépend des exportations. Selon des économistes, les Canadiens gagneraient des revenus de 15 à 40 % plus élevés grâce à la libéralisation des échanges. Sans compter qu’ils bénéficient d’un plus grand choix de biens et de services, et à meilleur prix. […] Comment expliquer cette vive progression ? Par la libéralisation des échanges de biens et de services entre les pays, qui favorise ce qu’on appelle la spécialisation. […] La spécialisation signifie qu’un pays se concentre sur les biens qu’il produit de la manière la plus efficace, et qu’il commerce avec l’étranger pour obtenir les autres biens dont il a besoin. Comme la spécialisation appuie l’efficacité, il se crée [ainsi plus] de richesse que si chaque pays faisait tout lui-même. […] À l’échelle internationale, si on combine spécialisation et échanges, on obtient des avantages considérables. • Dans les petits marchés, comme au Canada, certains biens ou services sont impossibles à produire de manière rentable […]. • Dans un marché ouvert, les entreprises investissent dans les nouvelles technologies pour mieux répondre à la hausse de la demande. Résultat : il y a croissance économique et création de richesse. […] • Grâce à la libéralisation du commerce, la fabrication d’un bien peut être répartie entre plusieurs manufacturiers établis dans des pays différents. […] Ce modèle […] fait baisser tant les coûts de production que les prix. […]

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PRENDRE POSITION

UN PARTAGE INÉGAL DU GÂTEAU Il est arrivé que des inégalités de revenus s’aggravent, puisque des secteurs ont dû réduire leurs activités à cause du libre-échange, tandis que d’autres ont transféré leur production à l’étranger, au détriment des travailleurs locaux. […] Il est important toutefois de briser le mythe voulant que les importations de marchandises bon marché sont la cause de tous les maux […]. [Elles] sont d’une importance capitale pour notre économie : • Elles permettent souvent d’obtenir des composantes essentielles des machines et du matériel dont les entreprises ont besoin pour accroître leur productivité. • Beaucoup d’exportateurs dépendent des importations, car celles-ci entrent dans la composition du produit fini qu’ils vendent. […]

NOUS DEVONS FAIRE EN SORTE QUE LE GÂTEAU CONTINUE DE GROSSIR […] Dans l’ensemble, le commerce international a favorisé notre prospérité. Même si ses bénéfices ne sont pas toujours répartis équitablement, la spécialisation associée à l’ouverture du commerce international nous a rendus plus productifs et a réduit le prix des biens et des services que nous consommons. La libéralisation du commerce, à condition de s’accompagner de politiques visant à aider les personnes qu’elle désavantage, devrait continuer à faire grossir le gâteau, au bénéfice de tous. MURCHISON, Steven, et Alex CHERNOFF. L’ouverture du commerce : un gage de prospérité pour les pays, La Banque du Canada, [en ligne] (page consultée le 10 mars 2021).

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LE GÂTEAU DE LA RICHESSE GROSSIT GRÂCE AUX ÉCHANGES COMMERCIAUX


TEXTE B

Un État développementiste efficace ÉQUILIBRE ENTRE LES FORCES DU MARCHÉ ET L’INTERVENTION DE L’ÉTAT

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Le secteur privé crée la majorité des emplois et constitue la base d’une répartition efficace des ressources […]. Pourtant, la persistance de la pauvreté généralisée et l’aggravation des problèmes environnementaux montrent qu’on ne peut compter sur le seul mécanisme du marché pour instaurer un processus de développement économiquement, socialement et écologiquement rationnel pour atteindre les [objectifs de développement durable]. La réalisation de ces objectifs exige l’institution d’un équilibre entre la dynamique féconde du secteur privé et un État développementiste qui s’emploie à compléter l’initiative privée et non à s’y substituer. Un État développementiste suppose des politiques publiques destinées […] à stimuler l’activité économique et à orienter l’économie pour obtenir des résultats qui profitent au pays dans son ensemble et à tous les groupes de la société. Pour ce faire, l’État agit […] comme un guide qui oriente le changement structurel en fixant des mesures d’incitation et de dissuasion appropriées pour les acteurs privés. Enfin, l’État développementiste fonctionne lui-même comme un acteur économique dans les domaines où les entreprises privées sont faibles ou absentes, et où les activités manquantes sont des éléments importants de la structure économique globale […]. […] La notion d’État développementiste sous-entend une complémentarité entre les politiques économiques et sociales. […] Ainsi, tous les groupes de la société peuvent se partager les fruits de la croissance de la productivité et des revenus, et tous les groupes sociaux peuvent mettre leur potentiel productif au service de la transformation structurelle. […] Les politiques sociales doivent faire partie d’un cadre de politique global […]. Il est impératif du point de vue du développement humain d’éliminer la pauvreté, la sous-alimentation, et les faibles niveaux de soins de santé et d’éducation. […]

Il faut s’attaquer aux racines de la pauvreté par la création d’emplois décemment rémunérés et productifs. Il reste cependant que les incidences les plus graves et les plus urgentes de la pauvreté appellent des interventions de politique sociale spécifiques et directes. Ces interventions peuvent prendre la forme d’une aide alimentaire pour éliminer la faim, de soins médicaux ciblés pour lutter contre les épidémies et la mortalité infantile, et d’infrastructures de base pour garantir que les habitats des parties les plus pauvres de la population soient approvisionnés en eau et disposent de services d’assainissement. Parfois, il peut aussi être indispensable de procéder à des transferts monétaires assortis de conditions pour atténuer les symptômes de l’extrême pauvreté. De même, l’introduction et l’ajustement régulier d’un salaire minimum légal à un niveau suffisamment élevé pour permettre aux ménages de disposer d’un revenu par habitant supérieur au seuil de pauvreté exigent un niveau de croissance de la productivité. Cela veut dire que l’élaboration d’un système de protection sociale et la transformation structurelle sont dans une large mesure des processus interdépendants. Au cours de la transformation structurelle, l’augmentation de la part de la valeur ajoutée et l’accroissement des revenus par habitant permettent aux États développementistes de renforcer les filets de sécurité sociale pour aider les ménages qui ne parviennent pas à tirer des activités productives un revenu supérieur au seuil de pauvreté. La croissance globale de la productivité donne un peu plus de marge de manœuvre pour introduire des systèmes de sécurité sociale plus complets ou les développer. Par conséquent, la mise en place progressive de tels systèmes devrait être intégrée dans la stratégie de développement des pays dès les premiers stades de la transformation structurelle. […] CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT (CNUCED). La réalisation des objectifs de développement durable dans les pays les moins avancés : recueil de politiques envisageables, Nations Unies, CNUCED, New York et Genève, 2018, pages 31-34, [en ligne] (page consultée le 10 mars 2021).

RICHESSE ET DISPARITÉS

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Les textes A et B présentent deux approches différentes de la réduction des écarts de richesse dans le monde. Ensemble, ils illustrent la polarisation des opinions : le texte A favorise la croissance économique et le texte B, la justice sociale.

TEXTE A

L’ouverture du commerce : un gage de prospérité pour les pays Après avoir lu le texte A, réfléchissez sur la libéralisation des échanges et du commerce mondial en tenant compte des notions et des concepts étudiés dans la section 2 du cahier. Approfondissez le sujet à l’aide des pistes de réflexion proposées : faites quelques recherches et prenez des notes dans votre carnet. Puis, adoptez un point de vue à ce propos afin d’en discuter ou d’en débattre avec les autres élèves de votre groupe.

PISTES DE RÉFLEXION a) Les consommateurs profitent-ils de la libéralisation des échanges ? Si oui, comment ? Sinon, pourquoi ? b) La libéralisation des échanges augmente-t-elle les revenus des Canadiens ? c) Comment la libéralisation des échanges favorise-t-elle la spécialisation de la production ? d) En quoi la spécialisation de la production contribue-t-elle à la croissance économique mondiale ? e) La libéralisation des échanges profite-t-elle à tous, ou augmente-t-elle les inégalités ? f) En quoi les importations sont-elles bonnes pour le développement économique d’un pays comme le Canada ?

TEXTE B

Après avoir lu le texte B, réfléchissez sur l’établissement et le renforcement de la justice sociale en tenant compte des notions et des concepts étudiés dans la section 2 du cahier. Approfondissez le sujet à l’aide des pistes de réflexion proposées : faites quelques recherches et prenez des notes dans votre carnet. Puis, adoptez un point de vue à ce propos afin d’en discuter ou d’en débattre avec les autres élèves de votre groupe.

PISTES DE RÉFLEXION a) La persistance de la pauvreté entraine-t-elle, pour un État, l’obligation d’agir afin d’y remédier ? b) Est-il pertinent pour l’État de fournir des services publics? En quoi cela contribue-t-il positivement au développement social et économique du pays ? c) Comment les politiques de l’État peuvent-elles se faire en partenariat avec les entreprises privées ? Ces partenariats peuvent-ils favoriser la justice sociale ? d) À l’aide de quelles politiques sociales l’État doit-il s’attaquer à la pauvreté ? e) Les interventions de l’État favorisant la création d’emplois permettent-elles de réduire les écarts de richesse ? Si oui, comment ? Sinon, pourquoi ?

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PRENDRE POSITION

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Un État développementiste efficace


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