Voir autrement 5_La tolérance en société

Page 1

ÉTHIQUE ET CULTURE RELIGIEUSE 3e ANNÉE • 2e CYCLE DU SECONDAIRE

SAVOIRS • ACTIVITÉS DIANE BRIÈRE

DOIT-ON TOUT TOLÉRER ? OÙ COMMENCE L’INTOLÉRANCE ?

CONFORME À LA PROGRESSION DES APPRENTISSAGES



TABLE DES MATIÈRES

IV

Présentation du fascicule  Ouverture

VI

1 L a tolérance et l’intolérance

2

2 I ntolérance et intervention  7

2

7

3 L’individu et la communauté  4 L ’évolution des mentalités  Images de synthèse

12 16 20

Engager le dialogue L’entrevue  22 À retenir

24

Glossaire

26 26

Sources iconographiques

20

12 © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

I

I

I


PRÉSENTATION DU FASCICULE La tolérance en société est un fascicule de savoirs et d’activités faisant partie de la collection Voir autrement. Il comporte : • une ouverture • quatre sections de savoirs et d’activités • une section Images de synthèse • une section Engager le dialogue • une section À retenir

Le fascicule Les références accompagne et complète cette collection. On y trouve notamment une définition et une mise en contexte pour chaque élément de dialogue, des informations sur la répartition des religions, une petite histoire du christianisme et des fiches signalétiques sur les principales traditions religieuses.

LA STRUCTURE DU FASCICULE • Une double page d’ouverture donne un aperçu du thème à l’étude. Une introduction précise l’angle sous lequel le thème sera abordé.

Une mise en situation sert d’élément déclencheur.

Une citation invite à la réflexion sur le thème à l’étude.

• De nombreux compléments enrichissent les pages de savoirs. Des énoncés facilitateurs attirent l’attention de l’élève sur un passage jugé important. Des renvois en marge invitent l’élève à consulter le fascicule Les références afin de mieux comprendre certaines notions.

La rubrique Le saviez-vous ? fournit des informations complémentaires au thème à l’étude.

I

V

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

Les mots difficiles, en gras bleu dans le texte, sont définis en marge, ainsi qu’à la page 26. La rubrique Personnage présente une personne marquante, liée au sujet abordé.

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


• Une alternance de savoirs et d’activités favorise l’autonomie de l’élève. Les savoirs sont présentés dans une facture visuelle moderne et accessible.

• La section Images de synthèse propose à l’élève d’associer des images aux thèmes et concepts abordés dans le fascicule.

Les activités de formats variés favorisent l’acquisition des connaissances.

• La section Engager le dialogue permet à l’élève de réactiver ses connaissances de certains éléments du dialogue dans le contexte du thème à l’étude.

• La section À retenir permet à l’élève de faire le point sur les savoirs du fascicule.

Des questions générales récapitulent les notions importantes du fascicule.

Un résumé et un réseau de concepts synthétisent les savoirs du fascicule. © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

Présentation du fascicule

V


Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu’un atome. ALBERT EINSTEIN (1879 – 1955), PHYSICIEN ALLEMAND, NATURALISÉ AMÉRICAIN


LA TOLÉRANCE EST UNE VALEUR FONDAMENTALE POUR TOUTE SOCIÉTÉ DÉMOCRATIQUE. POURTANT, ICI COMME AILLEURS, L’INTOLÉRANCE SE MANIFESTE DE DIVERSES MANIÈRES. COMMENT RÉAGIR DEVANT CES MANIFESTATIONS ? COMMENT VIVRE EN SOCIÉTÉ TOUT EN RESPECTANT LES DROITS ET LES LIBERTÉS DES INDIVIDUS ?

Mise en situation Marco est venu rejoindre ses amis, Sophie et Pier-Luc, au cinéma. — Ouf ! Je suis content d’être ici parce que, chez nous, l’atmosphère est lourde. — Ah oui ? Qu’est-ce qui se passe ? lui demande Pier-Luc. — Mon frère veut adopter un enfant et ça crée des tensions dans la famille… — Pourtant, enchaîne Sophie, lui et son conjoint sont mariés depuis au moins trois ans, et tout va bien, non ? — C’est le fait qu’ils veulent adopter un enfant qui passe mal. Ma mère juge que c’est une mauvaise idée d’adopter des enfants parce qu’ils n’auront pas de mère. Mon père, lui, dit que ça ne le dérange pas, mais que mon frère devrait déménager parce que ce sera mal accepté ici. — Et ta sœur et toi, qu’est-ce que vous en pensez ? — Honnêtement, je ne sais plus ce que j’en pense, et ma sœur ne veut plus en parler…

Voir la suite à la page 19.

1


1

LA TOLÉRANCE ET

L’INTOLÉRANCE

TENSIONS, CONFLITS, ATTENTATS, GUERRES… AUTOUR DE SOI OU À L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE, VIVRE DANS UN CLIMAT DE PAIX SEMBLE PARFOIS DIFFICILE.

TOLÉRER OU NE PAS TOLÉRER Au cours de l’histoire de l’humanité, et il y a quelques années encore, des populations humaines ont été exterminées, victimes de génocides : on ne tolérait pas la cohabitation d’ethnies différentes ou de groupes religieux ou sociaux différents. Il existe pourtant des moyens de favoriser l’entente entre les peuples ou les individus. La promotion de la tolérance est l’un d’eux. Mais qu’entend-on par tolérance ? Dessin réalisé par des enfants sur le mur d’une école de Marseille, en France

La tolérance est soit une aptitude, soit une attitude.

Par ailleurs, la tolérance se distingue de l’indifférence et de la complaisance.

• Sur le plan physique, c’est une APTITUDE. C’est la capacité d’endurer la douleur, comme lorsqu’on s’entraîne en vue d’une compétition, ou de supporter les effets de quelque chose, par exemple un médicament ou le froid extrême.

• L’INDIFFÉRENCE est une attitude de détachement, de désintérêt quant à quelque chose ou à quelqu’un. Une personne fait preuve d’indifférence lorsqu’elle n’est pas touchée par l’autre ou par une situation dont elle est témoin.

• Sur le plan psychologique, c’est une ATTITUDE. C’est le fait d’autoriser quelque chose qu’on pourrait empêcher ou dénoncer, ou d’endurer ce qui est désagréable ou dérangeant.

• La COMPLAISANCE est une disposition à se montrer en accord avec une personne, une opinion, une situation pour ne pas déplaire, sans toutefois que cet accord soit sincère. Une personne fait preuve de complaisance lorsqu’elle cache son désaccord ou son inconfort quant aux idées de l’autre ou qu’elle lui manifeste un intérêt superficiel.

Faire preuve de tolérance, c’est manifester un respect sincère de la différence. Génocide Extermination systématique d’un groupe ethnique, social ou religieux. Ethnie Ensemble de personnes qui ont en commun certaines caractéristiques comme la langue, la culture et les structures familiales, économiques et sociales. Ostracisme Action d’exclure une personne d’un groupe, de l’en tenir à l’écart. 2

Ne pas tolérer, ou faire preuve d’intolérance, consiste donc logiquement à ne pas accepter ce qui dérange, ce qui cause de l’inconfort, de la souffrance, des conflits de valeurs ou des remises en question. L’intolérance peut prendre diverses formes : des paroles ou des écrits haineux, des attitudes méprisantes, des comportements hostiles qui peuvent parfois mener à la discrimination, à l’ostracisme et même à la violence. Le racisme, le sexisme et

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

l’homophobie en sont des manifestations. Dans les démocraties modernes, ces formes d’intolérance sont jugées inacceptables. Cependant, pour favoriser le vivre-ensemble, il est parfois souhaitable de ne pas tolérer certains comportements ou attitudes. Par exemple, pour son bien-être, une personne n’endurera pas les paroles blessantes ou les gestes violents d’un membre de sa famille ; pour maintenir l’ordre social, un État ne tolérera pas qu’on enfreigne les lois. Si certaines formes d’intolérance sont souhaitables et d’autres non, où la limite se situe-t-elle ? © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


TOLÉRER, MAIS JUSQU’OÙ ?

LA CENSURE, UNE SOLUTION ?

Les sociétés démocratiques modernes sont pluralistes : elles sont composées de groupes ethniques, sociaux, religieux et linguistiques différents. Les gens qui y vivent font donc souvent face à la différence, à la nouveauté ou à divers comportements ou situations qui ébranlent leurs convictions ou leur vision du monde. La tolérance y est une valeur fondamentale, car elle permet de protéger les libertés et les droits individuels. Par exemple, toute personne peut pratiquer la religion de son choix, avoir des opinions différentes de celles de la majorité et les exprimer librement.

Les libertés d’expression, de pensée et d’opinion ont été durement gagnées. Ces concepts prennent forme au cours des deux siècles qui précèdent les révolutions française et américaine. Les populations les réclament alors afin de s’affranchir du pouvoir autoritaire de la royauté et des Églises.

Dans une société ouverte, on tolère les opinions et les points de vue divergents. Toutefois, les libertés et les droits ne sont pas absolus, car ils sont limités par ceux des autres. Ainsi, on ne tolère pas ce qui menace la vie, la dignité humaine, l’intégrité physique des individus ou tout autre droit fondamental. C’est pourquoi on dénonce les actions qui semblent déroger à ces règles, et, dans les sociétés démocratiques, c’est au système judiciaire qu’il revient de juger si, selon leur contexte, elles sont tolérables ou non.

Par contre, on s’aperçoit rapidement qu’on ne peut se défaire entièrement de la censure, car elle demeure nécessaire pour prévenir les menaces à l’ordre social et protéger les droits de la population. Les autorités contrôlent donc, entre autres, la publication de certains écrits jugés haineux et l’exposition d’œuvres d’art qui pourraient provoquer des réactions d’indignation. Cependant, avec le temps, divers pouvoirs, notamment les pouvoirs politiques de plusieurs États, utilisent la censure pour contrôler l’information afin de mieux influencer la société en leur faveur. La censure redevient alors intolérable, car elle prive ceux qui détiennent cette information de leur liberté d’expression et elle bafoue le droit des individus à être adéquatement informés.

Aujourd’hui, la censure est souvent considérée comme une limitation arbitraire et excessive de la liberté d’expression. Actuellement, le contrôle de l’information est souvent décrié, entre autres par la société civile et les médias, qui jugent que, malgré l’existence de lois sur l’accès à l’information, les autorités leur cachent des renseignements importants. Dans les démocraties occidentales, on intente donc fréquemment des poursuites à cet égard devant les tribunaux. Ceux-ci doivent alors juger si telle information doit demeurer secrète — pour des questions de sécurité nationale, par exemple — ou si on doit la rendre disponible à la population.

TOLÉRER L’INTOLÉRANCE ?

De nos jours, le contrôle de l’information soulève de nombreuses questions éthiques.

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

La tolérance présente un paradoxe. En effet, si on encourage la liberté d’expression et les libertés individuelles, l’intolérance peut s’exprimer librement, ce qui risque d’engendrer des dérives et de la violence. Comment alors contrer l’intolérance sans devenir soi-même intolérant ?

VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 33

LE SAVIEZ-VOUS

?

Une charte fondée sur la tolérance En 1975, le Québec se dote de la Charte des droits et libertés de la personne, qui interdit les comportements discriminatoires fondés, entre autres, sur la race, le sexe, la couleur, l’origine ethnique ou l’orientation sexuelle. Cette charte, qui a une valeur juridique supérieure à toute autre loi québécoise, s’appuie sur la tolérance et le respect, qu’elle place au fondement de la justice, de la liberté, de la paix et du bien-être général.

Pluraliste Qui accepte la diversité des opinions, des tendances et des comportements, notamment dans les domaines politique, social et religieux. Censure Examen, contrôle exercé par une autorité sur une forme d’expression ou d’information avant d’en autoriser ou non la diffusion. Paradoxe Proposition qui contient ou semble contenir une contradiction logique, ou qui aboutit à une absurdité.

1 La tolérance et l’intolérance

3


L’Autrichien Karl Popper (1902 – 1994), un philosophe des sciences, a réfléchi à cette question. Si l’on est d’une tolérance absolue, même envers les intolérants, et qu’on ne défend pas la société tolérante contre leurs assauts, les tolérants seront anéantis, et avec eux la tolérance. Je ne veux pas dire par là qu’il faille toujours empêcher l’expression de théories intolérantes. Tant qu’il est possible de les contrer par des arguments logiques et de les contenir avec l’aide de l’opinion publique, on aurait tort de les interdire. Mais il faut revendiquer le droit de le faire, même par

la force si cela devient nécessaire, car il se peut fort bien que les tenants de ces théories se refusent à toute discussion logique et ne répondent aux arguments que par la violence. Il faudrait alors considérer que, ce faisant, ils se placent hors la loi et que l’incitation à l’intolé­rance est criminelle au même titre que l’incitation au meurtre, par exemple. Karl R. POPPER, La société ouverte et ses ennemis, tome 1, « L’ascendant de Platon », Paris, © Éditions du Seuil, 1979 pour la traduction française, p. 222.

de lutter contre l’intolérance, les inégalités sociales et le racisme à l’aide d’arguments scientifiques. Pour cet humaniste, la tolérance n’est que la première étape vers l’acceptation des différences. « […] la tolérance […] n’est que le premier pas vers la reconnaissance de l’autre ; d’autres pas sont nécessaires qui aboutissent à “ l’amour des différences ”. » Albert JACQUARD, Éloge de la différence : la génétique et les hommes, Éditions du Seuil, Paris, 1981, p. 206.

L’intolérance peut engendrer la violence.

Popper propose donc d’avoir recours au dialogue avant de limiter la liberté d’expression. Ainsi, chaque personne aura la possibilité d’échanger des idées, des opinions, des arguments, à propos de ce qui lui importe ou la touche le plus.

LA SCIENCE AU SERVICE DE LA TOLÉRANCE

Lorsqu’il évoque « l’amour des différences », Jacquard propose une attitude qui va même au-delà de la tolérance : reconnaître que les différences sont un apport à la société et non une menace. De la même façon que la nature ne pourrait se développer sans diversité ou qu’un individu ne pourrait s’épanouir sans la rencontre avec les autres, la tolérance est une valeur qui favorise la coexistence d’identités plurielles. Mais, s’il se produit des réactions d’intolérance, quelles sont nos possibilités d’intervention ?

D’autres penseurs ont réfléchi aux enjeux liés à la tolérance. Parmi eux, Albert Jacquard choisit

Albert Jacquard (1925 – 2013) D’abord ingénieur, puis chercheur, le Français Albert Jacquard se spécialise dans la génétique des populations. Ses recherches l’amènent à réfléchir aux grands problèmes de l’humanité. Il développe ainsi une pensée humaniste et, par ses nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique et de réflexion philosophique, il vise l’émergence d’une conscience collective. Habile communicateur, il s’engage à promouvoir une culture de non-violence tout en défendant plusieurs causes, dont celle des sans logement et celle de la sauvegarde de l’environnement. Il rappelle fréquemment que, si les êtres humains sont tous génétiquement différents, tous appartiennent à la même espèce : l’humanité.

4

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


AU BESOIN, VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES VOLET 2

ACTIVITÉS

1. Décrivez deux situations concrètes qui démontrent que la tolérance peut être une attitude. 1re situation : 2e situation :

2. Indiquez à laquelle des notions de l’encadré on peut associer chaque énoncé. • la complaisance • l’indifférence • l’intolérance

a) Julien dit à Tania qu’il est d’accord avec elle tandis qu’en son absence, il affirme qu’elle agit de façon excessive. b) François expose à Lucie un point de vue différent du sien. Elle se détourne, sans lui accorder plus d’attention. c) Un journaliste écrit un article sur une dirigeante d’entreprise en se basant uniquement sur des documents qu’elle lui a remis. d) À l’épicerie, Julie accepte mal que des gens autour d’elle parlent une langue qu’elle ne connaît pas. Sous le coup de l’émotion, elle affirme haut et fort que ces personnes devraient retourner dans leur pays. e) Lorsque des itinérants lui demandent de l’argent, Émilie passe son chemin sans même prendre conscience de leur présence. f) Lorsque des itinérants lui demandent de l’argent, Émilie leur dit qu’ils devraient se prendre en main et aller travailler plutôt que de quêter. g) Par crainte de représailles, une personne approuve les agissements de son supérieur, même si ces derniers heurtent ses valeurs.

3. Dans le texte de la page 3, on mentionne qu’il revient au système judiciaire de juger si une action qui déroge aux règles est tolérable ou non.

a) Décrivez un cas où une telle action serait jugée intolérable.

b) Décrivez un cas où une telle action serait jugée tolérable.

4. En vos propres mots, expliquez le paradoxe de la tolérance.

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

1 La tolérance et l’intolérance

5


ACTIVITÉS

5. Benjamin, le directeur d’un journal local, est embarrassé. Dans son dernier article, Judy, une de ses meilleures

chroniqueuses, s’attarde sur le comportement jugé problématique de quelques familles récemment installées dans la municipalité : elles font partie d’une communauté culturelle distincte et évitent de se mêler aux autres. Benjamin trouve que Judy a raison de souligner cette résistance à l’intégration, mais il croit aussi que publier son article risque d’empirer les choses. Il lui propose donc de soumettre cet article au comité éditorial du journal. Judy s’indigne et accuse Benjamin de la censurer. a) Énoncez trois options qui s’offrent à Benjamin. Option 1 : Option 2 : Option 3 : b) Précisez la principale conséquence de chacune de ces options. Option 1 : Option 2 : Option 3 : c) Un membre du comité éditorial rappelle aux autres l’article 43 de la charte québécoise des droits et libertés : « Les personnes appartenant à des minorités ethniques ont le droit de maintenir et de faire progresser leur propre vie culturelle avec les autres membres de leur groupe. » Selon vous, Benjamin pourrait-il utiliser cet article pour refuser le texte de Judy ?

d) Selon vous, Judy a-t-elle raison de dire que Benjamin la censure ? Expliquez votre réponse.

e) Selon vous, Judy a-t-elle raison de reprocher à ces familles de ne pas s’intégrer à leur nouveau milieu de vie ? Justifiez votre prise de position.

f) Formulez une question éthique qui s’applique à cette situation.

6

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


INTOLÉRANCE

2

ET INTERVENTION LA TOLÉRANCE REPOSE EN GRANDE PARTIE SUR LA NOTION DE DIGNITÉ HUMAINE : TOUTE PERSONNE A DROIT AU RESPECT ET À UN TRAITEMENT JUSTE. SI, AUJOURD’HUI, ON TIENT CELA POUR ACQUIS, AU FIL DU TEMPS, DE NOMBREUX GROUPES NATIONAUX, ETHNIQUES, RELIGIEUX, SOCIAUX OU AUTRES ONT VU LEUR DIGNITÉ BAFOUÉE.

DU RACISME PUR L’histoire des sociétés, même récente, offre divers exemples d’intolérance poussée à l’extrême et de ses conséquences dramatiques. « Le [parti] a donné une occasion à l’Allemagne ; une sphère de confiance a été créée, qui sera particulièrement significative dans la lutte pressante contre la juiverie internationale. » Adolf HITLER, Déclaration au conseil des ministres, 14 juillet 1933.

Fondé sur l’idée de la domination du monde par une race jugée pure, le nazisme se développe dans un contexte de pauvreté et d’insécurité des populations allemandes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la propagande antisémite orchestrée par

LE SAVIEZ-VOUS

Hitler permet le massacre industrialisé de millions de juifs, dont des femmes, des nouveau-nés, des personnes agées et 1 500 000 enfants. On extermine aussi des Tsiganes, des communistes et des personnes homosexuelles ou handicapées. Les ordres sont clairs pour les nazis : il faut non seulement détruire les personnes, mais aussi effacer toute trace de leur existence — corps, histoires, langues, cultures, réalisations et possessions.

Antisémite Hostile aux personnes juives. Totalitaire Relatif au totalitarisme, un système politique à parti unique, donc non démocratique, qui n’admet aucune opposition organisée et où toutes les libertés sont supprimées.

Considérer des êtres humains comme inférieurs, c’est leur enlever toute dignité. Pour mener ses opérations d’épuration raciale, Hitler, qui se fait appeler le führer, c’est-à-dire le « guide », bénéficie de la collaboration de nombreuses personnes tant en Allemagne que dans d’autres États européens.

?

La Shoah : le génocide des juifs Alors que l’Allemagne vit une grave crise économique, Adolf Hitler (1889 – 1945) est nommé chancelier et pose les fondements de l’État nazi, un régime totalitaire destiné à s’imposer mondialement. Orateur charismatique, il devient chef de l’armée et du gouvernement. Afin d’assurer la domination d’une race humaine qu’il veut pure, il fait exécuter près de six millions de juifs, soit près des deux tiers de ceux qui vivent en Europe. Ceux-ci sont principalement fusillés en masse ou déportés dans des camps d’extermination, où on les asphyxie par le gaz. Ce massacre organisé et systématique d’un peuple qui ne représentait aucune menace militaire reste unique dans l’histoire des sociétés humaines. Aujourd’hui, le terme Shoah, qui signifie « anéantissement » en hébreu, désigne la tentative d’extermination des juifs par le régime nazi. Le mot Holocauste en est un synonyme. Le Musée juif de Berlin relate les 2 000 ans de l’histoire des juifs en Allemagne. Dans une pièce vide, les visiteurs sont invités à marcher sur ces visages découpés dans des pièces d’acier, qui représentent les millions de personnes assassinées durant la guerre.

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

2 Intolérance et intervention

7


AU BESOIN, VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES VOLET 2

ACTIVITÉS

1. Le nazisme s’est développé dans un contexte de pauvreté et d’insécurité en Allemagne. Selon vous, cette idéologie aurait-elle eu le même impact si le contexte y avait alors été différent ? Expliquez votre réponse.

2. Décrivez deux situations dans lesquelles, selon vous, le gouvernement nazi a pu contrôler l’information pour influencer la population en sa faveur. • •

3. Plusieurs citoyens allemands ont fait preuve de complaisance envers le gouvernement d’Hitler. Selon vous, quelle est la principale raison qui justifiait ce comportement ?

4. Depuis quelques années, le devoir d’intervention est un enjeu qui revient souvent dans l’actualité. En 1999, le

philosophe britannique Simon Blackburn se prononçait sur cet enjeu : « [Certains systèmes] bafouent les frontières de la sollicitude et du respect qu’il convient pour nous de protéger. Il est ici naturel d’invoquer le langage des droits : il est bel et bon que les gens fassent montre de sollicitude et de respect, mais, s’ils ne le font pas, les parties lésées sont en droit d’en éprouver du ressentiment et d’appeler le monde à redresser leur situation. » a) Que signifie le mot sollicitude ?

b) Qui seraient les « parties lésées » dont parle le philosophe ? Cochez la bonne réponse.

Les personnes qui veulent en contrôler d’autres. Les personnes qui sont victimes d’un manque de sollicitude et de respect.

Les personnes qui veulent intervenir dans une situation de non-respect.

c) Selon les propos de Blackburn, dans quelles circonstances aurait-on le droit d’intervenir dans un État au nom de ses propres valeurs ?

5. a) Précisez votre position quant à l’opinion de Simon Blackburn : selon vous, comment devrait-on réagir lorsqu’un État brime les droits fondamentaux de ses citoyens ? Expliquez votre réponse.

1

0

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


ACTIVITÉS

b) Nommez deux valeurs qui sont à la base de votre position. • • c) Donnez un exemple concret de la manière dont le Canada devrait agir avec un État qui brime les droits fondamentaux de ses citoyens.

6. Dans Nouvelle petite philosophie, Albert Jacquard affirme : « Il ne faut pas éviter les affrontements, mais faire de ceux-ci une occasion de rencontre, en comprenant avec ce mot une lutte “front à front”, c’est-à-dire intelligence face à intelligence, et non une lutte force contre force. » Expliquez comment ce point de vue s’appliquerait dans le contexte du devoir d’intervention.

7. Selon vous, Raymond Klibansky a-t-il raison d’affirmer que tout effort, même minime, peut changer la société ? Expliquez votre point de vue.

8. Êtes-vous d’accord avec ceux qui croient que les valeurs fondamentales, telles la dignité humaine et la tolérance, doivent être préservées et que la survie de l’humanité en dépend ? Expliquez votre réponse.

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

2 Intolérance et intervention

1

1


L’INDIVIDU

3

ET LA COMMUNAUTÉ DANS LES SOCIÉTÉS OCCIDENTALES MODERNES, L’INDIVIDUALISME A PRIS LE PAS SUR L’ESPRIT COMMUNAUTAIRE QUI Y AVAIT TRADITIONNELLEMENT COURS. CETTE TENDANCE SOULÈVE DE NOUVEAUX ENJEUX LORSQU’IL EST QUESTION DE LIBERTÉS ET DE DROITS.

DES DROITS CONFLICTUELS Aujourd’hui, il paraît intolérable de voir ses libertés et ses droits individuels bafoués. On n’hésite donc pas à intenter des poursuites contre un groupe d’intérêts, une communauté, un organisme ou une entreprise qui ne respecte pas ces libertés et ces droits fondamentaux. L’individu semble ainsi avoir préséance sur la collectivité. Toutefois, lorsqu’une personne ou un groupe minoritaire réclame une mesure d’exception pour tenir compte d’une différence marquée comme un handicap ou une pratique religieuse, on invoque souvent la collectivité — la majo­ rité, la tradition, les coutumes, les mœurs, etc. — pour la lui refuser. Les exigences collectives briment alors les libertés individuelles.

Les droits individuels entrent parfois en conflit avec ceux des collectivités. Si traiter une personne ou un groupe différemment des autres peut créer un sentiment d’injustice, c’est que cela semble inégalitaire. C’est pourtant parfois le contraire : cela permet de donner la chance à chacun de mener une vie digne, de se réaliser pleinement et de contribuer à la société. Pour cette raison,

on inscrit le droit à l’égalité dans les chartes de droits et libertés. À cet égard, l’article 10 de la charte québécoise est explicite. « Toute personne a droit à la reconnais­ sance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle, l’état civil, l’âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap. Il y a discrimination lorsqu’une telle distinction, exclusion ou préférence a pour effet de détruire ou de compromettre ce droit. » QUÉBEC, ASSEMBLÉE NATIONALE, Charte des droits et libertés de la personne, [En ligne].

Ainsi, pour qu’une personne handicapée puisse travailler, et ce, dans des conditions décentes, son employeur est tenu d’aménager son lieu de travail en fonction de son handicap. Cette obligation n’est cependant pas absolue. Par exemple, on ne peut contraindre cet employeur à dépasser ses capacités financières ou organisationnelles. Les requêtes individuelles doivent donc demeurer raisonnables.

La vie en groupe exige un effort de tolérance de la part des individus. En effet, les communautés ont aussi des droits, qui limitent ceux des personnes et des autres groupes. Les uns et les autres ont donc des devoirs et des responsabilités, qui comprennent le respect et la tolérance envers les droits d’autrui. 1

2

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


ACTIVITÉS

4. a) Comment l’arrivée de personnes de cultures différentes dans une société enrichit-elle les rapports humains ?

b) Comment l’arrivée de personnes de cultures différentes dans une société complexifie-t-elle les rapports humains ?

5. La tolérance est-elle un enjeu uniquement individuel ? Expliquez votre réponse et donnez un exemple pour appuyer votre point de vue.

6. Pourquoi peut-on dire que chaque personne est responsable de ses opinions et de ses valeurs ?

7. Vous êtes témoin de l’intimidation dont une personne est victime sur les réseaux sociaux. Associez chacune des réactions suivantes à la notion appropriée de l’encadré.

• la complaisance • l’indifférence • l’intolérance

a) Vous dénoncez la situation, car l’intimidation est inacceptable parce qu’elle bafoue la dignité des personnes. b) Vous faites comme si ce n’était pas grave parce que la personne intimidante est une de vos amies. c) Vous ne vous en préoccupez pas parce que cela ne vous regarde pas.

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

3 L’individu et la communauté

1

5


ENGAGER LE

DIALOGUE

L’ENTREVUE

VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 2

L’ENTREVUE EST UNE RENCONTRE QUI PERMET D’INTERROGER UNE PERSONNE SUR SES ACTIVITÉS, SES IDÉES, SES EXPÉRIENCES OU SUR UN SUJET QU’ELLE MAÎTRISE. Dans l’extrait suivant, Huguette Planès, une enseignante de philosophie en France, interroge l’humaniste Albert Jacquard sur la notion de violence, souvent associée à l’intolérance. Lisez le texte suivant, puis répondez aux questions. Huguette Planès : Les manifestations de la violence

sont très nombreuses, visibles ou cachées, car la violence, ce n’est pas seulement le crime, la guerre, mais aussi le chantage, le harcèlement moral, l’exclusion, etc. Albert Jacquard : Il y a violence dès qu’il y a tentative de

domination d’une personne sur une autre, dès que s’instaure le recours à la force pour résoudre les inévitables différends. La violence trouve sa source dans l’attitude intérieure que nous adoptons lorsqu’un tel différend se manifeste ; si notre objectif est de l’emporter sur l’autre et non de rechercher avec l’autre une position commune, la violence s’introduit.

A. J. : Tout comportement qui provoque de la souffrance

peut être qualifié de violent. L’une des souffrances les plus insupportables est en effet le sentiment d’une humiliation. Le provoquer est une des violences les plus inacceptables. En amont du choix entre violence et non-violence, il y a donc bien le choix entre le mépris et le respect. H. P. : Il faudrait envisager des réponses à la violence afin

d’y remédier, ou du moins de la canaliser.

A. J. : Le cœur du problème est qu’il ne peut y avoir de

H. P. : La violence pourrait alors être définie comme ce qui

menace l’intégrité physique ou psychique de la personne, comme ce qui, en fait, porte atteinte à sa dignité.

réponse à la violence. Elle se situe en dehors des rapports acceptables entre personnes humaines. Elle est à proprement parler inhumaine. Inventée par les hommes, mais indigne des hommes. Lui répondre, quelle que soit cette réponse, c’est donner la victoire à celui qui l’emploie. […]

A. J. : On peut en effet, comme vous le faites, définir la

H. P. : Il faut par conséquent avant tout développer la

violence par ses conséquences sur celui qui en est victime. On peut aussi la définir par ses effets sur celui qui en est l’auteur. Celui-ci, par son comportement, rend impossible la réalisation d’un lien avec son interlocuteur, il s’isole, il se dissocie de la communauté. […] Il est essentiel d’évoquer non seulement le tort fait à la victime, mais aussi celui, inconscient, que le violent se fait à lui-même. […] H. P. : N’y a-t-il tout de même pas une violence qu’on

pourrait dire légitime, des causes qu’on pourrait dire justes ? Certaines révoltes, on le sait, ont engendré la liberté : ne s’agit-il pas d’une révolte constructive ? A. J. : La seule justification d’une attitude violente est d’avoir

pour objectif la suppression d’une source de violence. Lutter contre la violence avec les armes de la violence n’est pas seulement un droit, mais un devoir. […] H. P. : Il n’y a pas, vous venez de le dire, que les formes

visibles de la violence, il y a aussi toutes ces formes cachées, difficiles à identifier, mais dont on peut aussi mesurer les effets : suicide, drogue, dépression, absentéisme, etc. Cette violence invisible fait beaucoup de dégâts. […]

conscience morale, par la réflexion, le dialogue. « La parole, la discussion, la rationalité sont une entreprise de réduction de la violence », disait Paul Ricœur. A. J. : […] L’une des tâches de l’éducation est d’apprendre

à chacun à détecter en soi les réactions violentes et à lutter aussitôt pour les éliminer. Il faut que la pulsion violente engendre un sentiment de honte. Cela peut s’apprendre à l’école. La civilisation doit tout mettre en œuvre pour limiter la violence, pour en réduire les manifestations. Il ne faut pas se résigner à la violence. Il ne faut surtout pas être optimiste en imaginant qu’un jour, tout ira pour le mieux et qu’il suffit d’attendre. Mais il ne faut pas non plus être pessimiste en admettant qu’il n’y a rien à faire et que l’humanité est définitivement mauvaise. […] H. P. : Je vous remercie, très sincèrement, d’avoir dialogué

avec moi. À votre contact, on apprend beaucoup l’humilité, la liberté, la volonté ; et surtout le respect de tout être humain. Albert JACQUARD avec la collaboration d’Huguette PLANÈS, Nouvelle petite philosophie, Paris, © Éditions Stock, 2005, p. 235-242.

Pulsion Force ou tendance habituellement inconsciente qui oriente l’action d’une personne vers la satisfaction d’un besoin ou la réduction d’une tension.

2

2

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


1. Dans sa première réponse, Albert Jacquard suggère deux attitudes possibles lorsqu’un différend se manifeste. Écrivez celle qui relève de la tolérance.

2. Dans le texte, soulignez la définition qu’Huguette Planès donne de la violence. 3. Êtes-vous d’accord avec Albert Jacquard quand il dit que la violence a aussi des effets négatifs sur celui qui en est l’auteur ? Expliquez votre réponse.

4. Selon Albert Jacquard, le recours à la violence est parfois nécessaire ou légitime. a) Soulignez la phrase du texte où il exprime cette nécessité. b) Donnez un exemple de violence légitime dont on a parlé dans ce fascicule.

5. Selon vous, que veut dire Albert Jacquard quand il dit que la violence est « indigne des hommes » ?

6. Pourquoi l’éducation pourrait-elle permettre la réduction de la violence ?

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

ENGAGER LE DIALOGUE

2

3


À

RETENIR Faire preuve de tolérance La tolérance est une attitude d’ouverture envers la différence. Elle est nécessaire au bon fonctionnement des sociétés modernes où se côtoient des personnes ayant des valeurs ou des visions du monde différentes. Cependant, la tolérance a ses limites : on ne tolère pas ce qui menace la vie, la dignité humaine, l’intégrité physique des individus ou tout autre droit fondamental. L’intolérance, pour sa part, est une attitude de rejet quant à ce qui dérange ou cause de l’inconfort. Intervenir en situation d’intolérance Il existe plusieurs façons de réagir à des situations d’intolérance extrême comme le sont les génocides. Certaines personnes viennent en aide aux victimes, même si elles le font au péril de leur vie. D’autres font plutôt preuve d’indifférence ou de complaisance. Les États, selon leur position respective, font de même : certains s’impliquent alors que d’autres s’abstiennent. Toutefois, bien que l’humanité se soit dotée de règles internationales pour prévenir ces massacres, de telles situations se produisent encore. Et la question demeure : qui pourrait et qui devrait intervenir ?

LE RESPECT DE LA DIFFÉRENCE

peuvent mener à

LA TOLÉRANCE

Concilier droits individuels et droits collectifs Dans les sociétés démocratiques, les droits des uns se heurtent à ceux des autres, et même à ceux des collectivités. Pour assurer le respect de chacun en toute égalité, on se dote de mécanismes d’ajustement qui, dans les cas jugés raisonnables, permettent à des minorités de déroger des façons de faire habituelles. C’est ce qu’on appelle, au Québec, des accommodements raisonnables. Faire évoluer les mentalités Parfois, un groupe minoritaire lutte pour faire accepter une vision du monde ou un mode de vie différent de celui de la majorité. Cela peut bousculer les valeurs de certaines personnes, et, parfois, leur intolérance peut les mener à la violence. Cependant, grâce au dialogue et à la reconnaissance des valeurs de l’autre, les mentalités dominantes changent. Ainsi, une chose jugée intolérable à une époque devient parfois tolérable à une autre.

qui se manifeste par

LES AMÉNAGEMENTS ET LES ACCOMMODEMENTS

L’INCOMPRÉHENSION ET LA MÉCONNAISSANCE LE REJET DE LA DIFFÉRENCE

2

4

LA TOLÉRANCE EN SOCIÉTÉ

LA DÉCOUVERTE DE L’AUTRE L’OUVERTURE SUR LE MONDE

peuvent mener à

L’INTOLÉRANCE

qui se manifeste par

DES COMPORTEMENTS RACISTES, HOMOPHOBES, SEXISTES, ETC. L’EXCLUSION ET LA DISCRIMINATION

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


1. Associez chaque terme de l’encadré à l’énoncé approprié. • Accommodement • Antisémitisme • Censure • Complaisance • Fanatisme • Génocide • Idéologie • Indifférence • Ostracisme • Paradoxe • Pluraliste • Racisme • Totalitarisme ÉNONCÉS

TERMES

a) Les dirigeants des États où un tel système politique est établi ne tolèrent aucune opposition organisée. b) Compromis, règlement à l’amiable grâce auquel on évite d’avoir recours à des règles complexes pour tenir compte de cas particuliers. c) Comme les juifs d’Europe durant la Seconde Guerre mondiale, les Tutsis du Rwanda en ont été victimes en 1994. d) Une personne en fait preuve lorsqu’elle défend une doctrine ou une cause avec un zèle absolu. e) En voici un exemple : pour protéger la tolérance, on doit refuser de tolérer l’intolérance. f) Croyance en une hiérarchie entre les races ou ensemble d’attitudes et de pratiques méprisantes envers certaines ethnies. g) Le régime nazi a tenté d’imposer la sienne, qui bafouait les droits humains. h) Une personne en fait preuve lorsqu’elle cache son désaccord pour ne pas déplaire ou pour éviter un affrontement. i) Dans une telle société, des groupes ayant différentes valeurs, opinions politiques, croyances religieuses ou visions du monde cohabitent. j) Une personne qui ne manifeste aucun intérêt pour quelque chose ou quelqu’un en fait preuve. k) Aujourd’hui, on considère que c’est une limitation arbitraire et excessive de la liberté d’expression. l) Doctrine qui a mené le régime nazi à exterminer des millions de personnes juives durant la Seconde Guerre mondiale. m) Les personnes exclues ou tenues à l’écart d’un groupe en sont victimes.

2. Selon vous, le Québec est-il une société tolérante ? Justifiez votre réponse.

3. Quels liens établissez-vous entre la tolérance et la poursuite du bien commun dans une société pluraliste ?

© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

À RETENIR

2

5


Une collection unique qui vous permet de vivre et de Voir autrement l’enseignement de l’ECR ! Vous pouvez utiliser certains fascicules pour des thèmes spécifiques ou l’ensemble pour un matériel clé en main.

Matériel destiné à l’élève • Huit fascicules liés aux huit thèmes du programme d’ECR. Chaque fascicule propose : – des concepts et des savoirs bien illustrés ; – des activités variées ; – des éléments du dialogue liés au thème à l’étude ; – un résumé accompagné d’un réseau de concepts et d’activités de synthèse. • Un fascicule de référence, qui comprend : – un volet consacré aux éléments du dialogue ; – un volet consacré aux notions et concepts en éthique ; – un volet consacré aux traditions religieuses.

Matériel destiné à l’enseignant • Huit corrigés des fascicules thématiques ; • Un guide de l’enseignant comprenant le fascicule de référence, ainsi que trois situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ), incluant pour chacune : un guide SAÉ, un carnet de l’élève, des grilles d’évaluation.

Versions numériques Les fascicules pour l’enseignant • Pour l’animation en classe et la correction collective, la version numérique de chaque fascicule vous permet : – de projeter, d’annoter et de feuilleter le fascicule en entier ; – d’afficher le corrigé du fascicule, question par question ; – d’accéder à tout le matériel reproductible ; – de partager des notes et des documents avec vos élèves ; – de corriger leurs réponses directement dans la version numérique de leur fascicule ; – et de travailler dans votre matériel même sans connexion Internet.

Les fascicules pour l’élève

• La version numérique de chaque fascicule permet à l’élève : – de feuilleter et d’annoter chaque page ; – d’écrire ses réponses dans son fascicule ; – de travailler dans son matériel sans connexion Internet.

Huit fascicules thématiques


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.