Voir autrement_Les références by Les Éditions CEC

ÉTHIQUE ET CULTURE RELIGIEUSE 2e ET 3e ANNÉES • 2e CYCLE DU SECONDAIRE

DIALOGUE • ÉTHIQUE CULTURE RELIGIEUSE DIANE BRIÈRE AVEC LA COLLABORATION DE

MARIE-DOMINIQUE COUSINEAU

CONFORME À LA PROGRESSION DES APPRENTISSAGES

TABLE DES MATIÈRES

Présentation du fascicule

Volet

1 DIALOGUE 1

1 . Les éléments du dialogue (tableau)

2 . Les entraves au dialogue (tableau)

Fiches des éléments du dialogue 1 La conversation 7 2 La discussion 8 3 La narration 9 4 La délibération 10 5 L’entrevue 11 6 Le débat 12 7 La table ronde 13 8 La description 14 9 La comparaison 15 1 0 La synthèse 16 1 1 L’explication 17 1 2 La justification 18 1 3 Le jugement de préférence 19 1 4 Le jugement de prescription 20 1 5 Le jugement de réalité 1 6 Le jugement de valeur 1 7 L’induction 23 1 8 La déduction 24 1 9 L’analogie 25 2 0 L’hypothèse 26

21 22

TABLE DES MATIÈRES Volet

2 ÉTHIQUE 27

1 . La morale et l’éthique 2 . Les notions et les concepts

3 . L’éthique au cœur d’une société en évolution 34

À retenir

Volet

3 CULTURE RELIGIEUSE 37 1 . Les principales religions dans le monde 38 2 . Les principales religions au Canada et au Québec 39 3 . L’athéisme et l’agnosticisme

4 . Une petite histoire du christianisme 40 Fiches des traditions religieuses 1 Le catholicisme 42 2 Le protestantisme 44 3 L’anglicanisme 46 4 L’orthodoxie 48 5 Le judaïsme 50 6 Les spiritualités autochtones 52 7 L’islam 54 8 Le bouddhisme 56 9 L’hindouisme 58 Glossaire

54 58

Sources iconographiques I

LES RÉFÉRENCES

PRÉSENTATION DU FASCICULE Comme son nom l’indique, le fascicule Les références, pour la collection Voir autrement, est un fascicule de référence. On y aborde les trois compétences du programme d’éthique et culture religieuse (ECR) en trois volets distincts : • Volet 1 Dialogue

• Volet 2 Éthique

• Volet 3 Culture religieuse

LA STRUCTURE DU FASCICULE Un texte d’introduction présente brièvement le contenu du volet.

Un sommaire précise les notions abordées dans le volet.

Un onglet distinctif pour chaque volet facilite le repérage dans le fascicule.

LES VOLETS Volet 1 Dialogue Ce volet présente tous les éléments du dialogue prescrits dans le programme d’ECR.

Les éléments sont d’abord résumés en tableau, puis chacun est développé dans une mise en contexte, avec des annotations en marge.

Volet 2 Éthique Ce volet présente les notions de base en éthique prescrites dans le programme d’ECR. Des énoncés facilitateurs attirent l’attention de l’élève sur un passage jugé important. Les mots difficiles, en gras bleu dans le texte, sont définis en marge. La rubrique Personnage présente une personne marquante, liée au sujet abordé. La rubrique Le saviez-vous ? fournit des informations complémentaires au thème à l’étude. © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

Présentation du fascicule

Les notions et les concepts prescrits dans le programme d’ECR sont présentés dans un tableau qui regroupe leur définition et des exemples.

La section À retenir présente une synthèse ainsi qu’un réseau de concepts qui permettent de faire le point sur les contenus en éthique.

Volet 3 Culture religieuse Ce volet fournit des informations sur les principales traditions religieuses, associées aux thèmes prescrits dans le programme d’ECR. Une section est consacrée à la répartition des traditions religieuses dans le monde, au Canada et au Québec, et à ce que sont l’athéisme et l’agnosticisme.

Une autre est consacrée à la petite histoire du christianisme. Une dernière section regroupe neuf fiches comprenant les informations de base sur les principales traditions religieuses.

Une courte définition de la tradition religieuse est accompagnée de son principal symbole.

Un miniglossaire regroupe les définitions des mots propres à chaque tradition religieuse.

LES RÉFÉRENCES

AU SENS PROPRE, UN DIALOGUE EST UN ÉCHANGE ENTRE DEUX PERSON NES. CEPENDANT, UN DIALOGUE PEUT AUSSI DÉSIGNER TOUT ÉCHANGE ENTRE PLUSIEURS PERSONNES. ON DIRA MÊME D’UNE PERSONNE QUI RÉFLÉCHIT SEULE QU’ELLE MÈNE UN DIALOGUE INTÉRIEUR. C’EST POURQUOI PRATIQUER LE DIALOGUE FAIT PARTIE DU QUOTIDIEN DE CHACUN D’ENTRE NOUS. ET SI CERTAINES SITUATIONS COURANTES PERMETTENT UN DIALOGUE SPON TANÉ, D’AUTRES EXIGENT UNE CERTAINE PRÉPARATION ET DES CONNAISSANCES DE BASE. DANS CE VOLET, VOUS TROUVEREZ DES OUTILS ESSENTIELS POUR COMPRENDRE CE QU’EST UN DIALOGUE ET EN MENER UN DE MANIÈRE EFFICACE. N’HÉSITEZ PAS À Y RÉFÉRER AUSSI SOUVENT QUE VOUS LE JUGEREZ NÉCESSAIRE.

VOLET

Sommaire

DIALOGUE

1 . Les éléments du dialogue (tableau) �� 2 2 . Les entraves au dialogue (tableau) �� 5 Fiches des éléments du dialogue 01 La conversation �� 7 02 La discussion �� 8 03 La narration �� 9 04 La délibération �� 10 05 L’entrevue �� 11 06 Le débat �� 12 07 La table ronde �� 13 08 La description �� 14

09 La comparaison �� 15 10 La synthèse �� 16 11 L’explication �� 17 12 La justification �� 18 13 Le jugement de préférence �� 19 14 Le jugement de prescription �� 20 15 Le jugement de réalité �� 21 16 Le jugement de valeur �� 22 17 L’induction �� 23 18 La déduction �� 24 19 L’analogie �� 25 20 L’hypothèse �� 26

ÉLÉMENTS DIALOGUE

LES DU

AFIN DE PARTICIPER À UN DIALOGUE FRUCTUEUX, IL EST IMPORTANT DE BIEN ORGA NISER SA PENSÉE, DE DÉVELOPPER SON POINT DE VUE, DE LE PRÉSENTER DE MANIÈRE APPROPRIÉE, EN PLUS DE COMPRENDRE CELUI D’AUTRUI. VOICI LES ÉLÉMENTS DE DIALOGUE QUI DEVRAIENT VOUS PERMETTRE D’Y PARVENIR.

ÉLÉMENTS

DÉFINITIONS

CONTEXTES D’UTILISATION

Formes de dialogue

Échange informel d’idées et d’expériences.

On l’utilise pour partager de l’information, des idées, des émotions à propos de sujets d’intérêt commun.

Échange structuré d’opinions et d’arguments sur un sujet.

On l’utilise pour mieux connaître les points de vue et les arguments des autres sur un sujet précis.

Récit, écrit ou oral, de faits et d’évènements.

On l’utilise pour raconter des faits ou des évènements sans exprimer son point de vue ou ses sentiments.

Échange de points de vue sur différents aspects On l’utilise pour prendre une décision d’un sujet. commune.

Rencontre qui permet d’interroger une personne sur ses activités, ses idées, ses expériences, etc.

On l’utilise pour mieux connaître la personne interrogée ou un sujet qu’elle maîtrise.

Échange encadré entre des personnes exprimant des points de vue différents sur un même sujet.

On l’utilise pour permettre à différentes personnes de faire valoir équitablement leurs points de vue sur un sujet.

Rencontre entre des personnes-ressources qui exposent leurs connaissances et leurs points de vue sur un sujet.

On l’utilise pour tirer parti des connaissances de personnes-ressources, mieux comprendre un sujet et en dégager une vision d’ensemble.

LA CONVERSATION (page 7)

LA DISCUSSION (page 8)

LA NARRATION (page 9)

LA DÉLIBÉRATION (page 10)

L’ENTREVUE (page 11)

LE DÉBAT (page 12)

LA TABLE RONDE (page 13)

LES RÉFÉRENCES

ÉLÉMENTS

DÉFINITIONS

CONTEXTES D’UTILISATION

Moyens pour élaborer un point de vue

Énumération la plus complète possible des caractéristiques propres à une personne, à un objet, à un lieu, à une situation, etc.

On l’utilise pour présenter ou mieux faire connaître aux autres ce dont on parle.

Analyse des ressemblances et des différences entre deux ou plusieurs éléments.

On l’utilise pour faire ressortir les ressemblances et les différences entre deux ou plusieurs éléments, et en tirer des conclusions.

Résumé des principaux éléments d’une discussion, d’un récit ou d’un texte.

On l’utilise pour donner un aperçu global d’un échange, d’un récit ou d’un texte, ou pour présenter de manière simple un ensemble d’informations complexes.

Développement qui vise à faire connaître quelque chose ou à en faire comprendre le sens.

On l’utilise pour répondre à des questions, faciliter la compréhension de quelque chose ou clarifier des situations, des opinions, des idées, des arguments, etc.

Argument qui démontre ou qui fait valoir un point de vue.

On l’utilise pour démontrer la justesse d’un point de vue ou convaincre du bien-fondé de celui-ci.

LA DESCRIPTION (page 14)

LA COMPARAISON (page 15)

LA SYNTHÈSE (page 16)

L’EXPLICATION (page 17)

LA JUSTIFICATION (page 18)

Moyens pour interroger un point de vue — Types de jugements

Proposition personnelle exprimant des goûts, des intérêts, des préférences.

On l’utilise pour exprimer sa préférence envers une personne, une chose ou une idée, plutôt qu’une autre. Comment y réagir : Chercher les raisons qui motivent ce jugement.

Proposition énonçant une recommandation, un conseil, une obligation ou un ordre.

On l’utilise pour exprimer la nécessité d’accomplir un acte, de modifier une situation ou de résoudre un problème. Comment y réagir : Chercher les raisons qui motivent ce jugement et vérifier le réalisme de la proposition.

LE JUGEMENT DE PRÉFÉRENCE (page 19)

LE JUGEMENT DE PRESCRIPTION (page 20)

1 Les éléments du dialogue

ÉLÉMENTS

DÉFINITIONS

CONTEXTES D’UTILISATION

Proposition neutre rapportant un fait, un évènement, un témoignage, etc.

On l’utilise pour exprimer de manière objective un fait, un évènement, un témoignage, etc. Comment y réagir : Chercher les sources du jugement et vérifier leur fiabilité.

Proposition privilégiant une ou plusieurs valeurs par rapport à d’autres.

On l’utilise pour exprimer un point de vue quant à une ou plusieurs valeurs. Comment y réagir : Chercher la ou les valeurs qui sont à la base du jugement.

LE JUGEMENT DE RÉALITÉ (page 21) LE JUGEMENT DE VALEUR (page 22)

Moyens pour interroger un point de vue — Types de raisonnements

Raisonnement qui consiste à énoncer une règle générale à partir de plusieurs jugements ayant des caractéristiques communes (du particulier au général).

On l’utilise pour tirer une conclusion d’un nombre restreint de jugements. Comment y réagir : Vérifier la véracité et la pertinence des jugements dans le contexte.

Raisonnement qui consiste à appliquer une règle générale à un ou plusieurs jugements pour en tirer une conclusion (du général au particulier).

On l’utilise pour tirer une conclusion d’une règle générale et d’un nombre restreint de jugements. Comment y réagir : Vérifier la véracité de la règle générale et des jugements utilisés comme prémisses.

Raisonnement qui consiste à faire ressortir les ressemblances entre deux choses, personnes ou situations de catégories différentes pour en tirer une conclusion.

On l’utilise pour mieux faire connaître ou comprendre une chose, une personne ou une situation peu connue ou difficile à comprendre. Comment y réagir : Vérifier la pertinence de l’association et s’assurer que les éléments comparés sont comparables.

Raisonnement qui consiste, à partir d’un nombre restreint de jugements, à formuler une supposition.

On l’utilise pour tirer une conclusion provisoire ou faire une prédiction à partir d’un nombre restreint de jugements. Comment y réagir : Vérifier le nombre, la véracité et la pertinence des jugements.

L’INDUCTION (page 23)

LA DÉDUCTION (page 24)

L’ANALOGIE (page 25)

L’HYPOTHÈSE (page 26)

LES RÉFÉRENCES

ENTRAVES DIALOGUE

LES AU

LES APPELS INCORRECTS AUX AUTRES ET LES ERREURS DE RAISONNEMENT NUISENT À LA COMMUNICATION. VOICI QUELQUES-UNES DE CES ENTRAVES AU DIALOGUE.

DÉFINITIONS

ENTRAVES

RÉACTIONS

Argument qui vise une personne plutôt que son argumentation.

Argument qui consiste à justifier un point de Se rappeler que la valeur d’un point de vue vue en prétendant que plusieurs personnes sont ne dépend pas du nombre de personnes du même avis. qui l’appuient et que des opinions populaires n’impliquent pas nécessairement des vérités.

Argument qui vise à appuyer un point de vue sur l’opinion d’un groupe auquel on accorde une grande valeur.

Se rappeler que chaque personne peut avoir un point de vue personnel valable, même si le groupe a une opinion contraire.

Argument qui consiste à prendre appui incorrectement ou abusivement sur une autorité.

Vérifier si l’autorité mentionnée est pertinente dans ce contexte.

Argument qui consiste à laisser entendre que des personnes profitant d’une situation sont la cause de ce qui nous arrive.

Se rappeler que ce qui arrive est peut-être le fruit du hasard, de circonstances incontrôlables ou de situations complexes.

Argument qui consiste à recourir à une image négative, figée et réductrice d’un groupe de personnes.

Se rappeler que chaque personne est plus complexe que ce qu’on en perçoit et que faire appel à de telles images nuit au dialogue.

Argument qui consiste à déformer une proposition ou une opinion de façon à la rendre simpliste et non crédible, et ainsi à la ridiculiser.

Se rappeler qu’il y a habituellement un argument à la base d’un point de vue et que le ridiculiser n’apporte rien au dialogue.

L’ATTAQUE PERSONNELLE (page 14)

L’APPEL À LA POPULARITÉ (page 20)

L’APPEL AU CLAN (page 15)

L’ARGUMENT D’AUTORITÉ (page 12)

LE COMPLOT (page 22)

L’APPEL AU STÉRÉOTYPE (page 8)

LA CARICATURE (page 10)

Vérifier la pertinence du lien entre la personne et son propos, et revenir au sujet du dialogue.

2 Les entraves au dialogue

ENTRAVES

DÉFINITIONS

RÉACTIONS

Argument qui consiste à tirer une conclusion générale à partir de cas non représentatifs ou en nombre insuffisant.

Se rappeler qu’on ne peut pas tirer de conclusions à partir d’un seul cas.

Argument qui consiste à s’appuyer sur une opinion préconçue, souvent imposée par le milieu.

Se rappeler que ce n’est pas parce qu’une opinion est partagée par d’autres qu’elle est nécessairement valable.

Argument qui consiste à justifier un comportement en affirmant que d’autres font la même chose ou pire.

Se rappeler qu’un comportement n’est pas justifié parce que quelqu’un d’autre agit de la même manière.

Argument qui consiste à proposer un choix entre deux possibilités dont l’une est tellement indésirable que l’autre devient inévitable.

Se rappeler qu’on ne doit pas présenter un choix qui n’en est pas vraiment un.

Argument qui consiste à établir un lien douteux de cause à effet entre deux évènements.

Se rappeler qu’il n’y a pas nécessairement de lien de cause à effet entre deux évènements.

Argument qui consiste à établir un rapprochement entre deux choses qui ne sont pas suffisamment semblables pour justifier ce procédé.

Se rappeler que, pour être valables, les comparaisons doivent être faites entre des éléments comparables.

Argument qui consiste à exagérer les conséquences d’une action en affirmant qu’elle pourrait avoir des effets démesurément désastreux.

Se rappeler que les conséquences envisagées doivent être réalistement liées à l’action.

LA GÉNÉRALISATION ABUSIVE (page 7) L’APPEL AU PRÉJUGÉ (page 9)

LA DOUBLE FAUTE (page 16)

LE FAUX DILEMME (page 19)

LA FAUSSE CAUSALITÉ (page 17)

LA FAUSSE ANALOGIE (page 18)

LA PENTE FATALE (page 26)

LES RÉFÉRENCES

FICHE

13 Le jugement de préférence

Le jugement de préférence permet d’exprimer sa préférence envers une personne, une chose ou une idée, plutôt qu’une autre. On y réagit en cherchant les raisons qui motivent ce jugement. En voici un exemple.

Besoin criant Alexis : J’ai hâte à cet été. J’aimerais bien qu’on répète plus souvent et qu’on organise une petite tournée dans les alentours.

Alexis entame le dialogue en exprimant un jugement de préférence.

Béatrice : Euh, moi, je préfère retourner à Petite-Vallée.

Béatrice exprime à son tour un jugement de préférence.

Alexis : Pourquoi ? Tu ne veux plus t’impliquer dans le groupe ? Béatrice : Bien, d’une part, c’est chez moi. D’autre part, j’ai envoyé ma candidature pour travailler au Festival en chanson de Petite-Vallée. Je pourrai rencontrer de nombreux artistes, tout en faisant un peu d’argent. De toute façon, je n’aimerais pas ça, passer l’été en ville : la mer et le vent me manqueraient trop, et, dans mon coin de la Gaspésie, tout le monde se connaît. C’est pourtant ce qui m’agace quand je suis là-bas, mais, après une année en ville, je m’en ennuie.

Alexis interroge Béatrice pour connaître les raisons qui motivent son jugement de préférence. Béatrice justifie son jugement de préférence à l’aide de trois arguments.

Joey : Moi aussi, je pense que ça me manque de ne pas aller sur la réserve pour voir mes grands-parents et pêcher avec mes amis… Ariane : Moi, c’est tout le contraire. Je suis née avec de l’asphalte sous les pieds et une épicerie au coin de la rue. Le bord du fleuve ou la montagne, ça me va pour deux ou trois jours, mais, après ça, je ne sais pas trop pourquoi, je me sens un peu angoissée. Je préfère vraiment la ville. Béatrice : Alex, ce n’est pas si long, deux mois. On en fera plus cet automne, c’est tout. Alexis : Non, justement. Je le vois bien, vous avez perdu tout intérêt pour le groupe, et, si vous partez tous cet été, ce sera terminé. Alors, ou bien vous restez en ville pour faire avancer le groupe, ou bien on abandonne tout ça et on se sépare ! Amadou : Oh ! Tout doux, le buffle en colère. Tu nous plonges en pleine tragédie, là. Et tu nous donnes le mauvais rôle. Tout le monde ici a déjà prouvé qu’il tenait au groupe. Jade : Amadou a raison. Plutôt que de faire un choix aussi déchirant, nous pourrions envisager certains arrangements, non ? Toi, Alexis, dois-tu absolument rester en ville cet été ?

Ariane exprime aussi un jugement de préférence, qu’elle a justifié à l’aide de jugements de réalité. Une des deux options proposées par Alexis est inacceptable, ce qui entrave le dialogue. Avec ce faux dilemme, il tente d’imposer son point de vue, mais sans émettre d’argument valable. Grâce à un jugement de réalité, Amadou démontre à Alexis que son raisonnement n’est pas réaliste.

Alexis : Moi, c’est simple, l’endroit où je suis le mieux, c’est n’importe où, mais avec ma guitare. Arbres ou pas, asphalte ou pas, je me sens chez moi quand je joue. Alors, en ville ou ailleurs… J’espérais seulement tenter de gagner un peu d’argent comme musicien de rue. Jade : Alors, pourquoi on ne se rencontrerait pas à Petite-Vallée ? On ferait un peu de camping et on jouerait sur place tous ensemble. Joey : Et ensuite, à Manawan ? Comme ça, on joindrait l’utile à l’agréable !

Jade réagit au faux dilemme d’Alexis en proposant une solution de compromis, qui tient compte des points de vue des autres.

Alexis : Ouais, je n’avais pas pensé à ça. Ça ne me déplaît pas du tout… Joey : Personne n’a l’intention de laisser tomber Panoplies, Alex. Allez, respire un bon coup et discutons de notre été. © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

Fiches des éléments du dialogue

FICHE

14 Le jugement de prescription

Le jugement de prescription permet d’exprimer la nécessité d’accomplir un acte, de modifier une situation ou de résoudre un problème. On y réagit en cherchant les raisons qui motivent ce jugement et en vérifiant le réalisme de la proposition. En voici un exemple.

Sur un air méconnu Jade : Une amie de Joey qui travaille au Carrefour des Premières Nations lui a demandé si Panoplies accepterait de participer à une soirée spéciale. Joey : Hier, les responsables de l’évènement m’ont dit qu’ils souhaiteraient que nous fassions un spectacle d’une demi-heure à la fin de la soirée.

Joey rapporte un jugement de prescription formulé par les responsables de l’évènement.

Alexis : C’est génial ! Mais pourquoi une demi-heure ? Avec les nouvelles chansons, on pourrait leur en donner une heure.

Alexis interroge Joey sur les raisons qui motivent le jugement de prescription.

Joey : Parce qu’il y aura beaucoup d’autres activités durant la soirée et qu’il ne faut pas que ça se termine trop tard. Et puis, si le public nous aime, ils ne refuseront pas que nous jouions une ou deux chansons en rappel. Mais il y a plus : ils veulent que nous commencions le spectacle avec une chanson en innu et que nous le terminions avec celle que j’ai écrite en attikamek.

Joey donne deux raisons qui justifient le premier jugement de prescription et rapporte deux nouveaux jugements de prescription formulés par les responsables.

Béatrice : S’ils veulent uniquement des chansons en langue autochtone, ils devront retenir les services d’un autre groupe ! Joey : Non, au contraire. Ce sera une soirée multiculturelle, alors ils souhaitent un spectacle jeune et métissé. C’est une des raisons pour lesquelles ils ont choisi Panoplies. Béatrice : Comme chanson en innu, que diriez-vous de Mishapan Nitassinan, de Chloé Sainte-Marie ? Alexis : Chloé Sainte-Marie n’est pas très connue. Pourquoi pas une chanson de Florent Vollant ? Il en a écrit plusieurs en innu. Béatrice : C’est vrai qu’il a composé de bonnes chansons, mais je suis mal à l’aise de les chanter : je trouve que son style ne convient pas à notre groupe. Alexis : Voyons donc ! Tous ceux qui entendent sa musique l’adorent. Tu ne peux pas ne pas aimer ce que fait Florent Vollant ! Jade : Même si la planète entière le trouve bon, Béa a le droit de penser autrement ! Et puis, elle n’a pas dit qu’elle ne l’aimait pas, mais qu’elle ne voulait pas chanter ses chansons. Amadou : Et elle est intéressante, cette chanson pas très connue de Chloé Sainte-Marie ?

En affirmant que de nombreuses personnes sont du même avis que lui, Alexis fait un appel à la popularité. Jade rappelle à Alexis que l’opinion de Béatrice est valable, même si elle est différente de celle de la majorité.

Joey : C’est mon opinion. Le titre veut dire « Que notre terre était grande », et la chanson rappelle les noms de lieux qui évoquent la présence autochtone en Amérique. Béatrice : Moi, je la trouve très touchante. Alexis : Et moi, je n’ai pas dit que je ne l’aimais pas… Amadou : Pensez-vous qu’on pourrait actualiser les arrangements musicaux ? Alexis : Pourquoi pas ? Il faut seulement demander à son auteure la permission de reprendre la chanson. 2

LES RÉFÉRENCES

FICHE

15 Le jugement de réalité

Le jugement de réalité permet d’exprimer de manière objective un fait, un évènement, un témoignage, etc. On y réagit en cherchant les sources du jugement et en vérifiant leur fiabilité. En voici un exemple.

Qui ne dit mot consent Béatrice : J’espère qu’Alexis convaincra la responsable du Service des activités culturelles de votre cégep : demander à des étudiants de présenter de la poésie écrite en classe, accompagnée de la musique d’autres étudiants… Amadou : Moi, je pense que ça fonctionnera. D’une part, nous avons un excellent département de musique.

Pour justifier son point de vue, Amadou formule un premier jugement de réalité.

Jade : C’est vrai : les professeurs sont tous des musiciens reconnus, et les étudiants se produisent régulièrement en spectacle et gagnent toutes sortes de concours.

Jade confirme le jugement de réalité d’Amadou à l’aide de deux arguments.

Amadou : D’autre part, nous avons l’appui des professeurs de français, qui exigent déjà de leurs élèves des textes à dire et qui nous encouragent à proposer le projet. Jade : Et puis, nous aurons un budget pour louer un bon système d’amplification et peut-être même nous procurer quelques costumes.

Jade formule un nouveau jugement de réalité.

Béatrice : Comment peux-tu être certaine de ça ?

Béatrice interroge Jade pour vérifier la fiabilité de son jugement de réalité.

Jade : C’est Suzanne, la prof de poésie contemporaine, qui me l’a dit. Elle a proposé de créer un évènement annuel réunissant les élèves en lettres et ceux en musique, et elle a obtenu un peu d’argent du département de français.

Jade assure la crédibilité de son affirmation en citant une source fiable qui la confirme.

Amadou : Ah ! Voici Alexis. Et alors ? Alexis : Les participants à Cégeps en spectacle ont réquisitionné le local de répétition. Il n’est disponible que durant l’une des quatre périodes où nous en avions besoin. Je l’ai réservé pour cette période et je suis parti. Jade : Et notre projet de spectacle ? En as-tu parlé à Sophie, la responsable du Service ? Alexis : Ça ne sert à rien ! Elle n’en a que pour Cégeps en spectacle ! Les participants sont toujours dans son bureau et ils s’arrangent pour que les autres projets n’aient aucune chance. Vous verrez : Sophie va mettre toutes les ressources du Service dans ce concours si « prestigieux », et les autres projets ne verront même pas le jour…

En affirmant que Sophie et les participants au concours sont responsables de la situation, Alexis suppose un complot. Or, ce complot n’est pas démontré.

Jade : Tout doux ! Je te rappelle qu’au département de musique, il y a plusieurs petits studios, mais il n’y en a qu’un pour des répétitions de groupe. Et il sert aussi pour d’autres activités. Ce n’est pas la faute de Sophie s’il n’est pas libre. Tu aurais dû lui expliquer le projet. Habituellement, elle soutient les projets étudiants.

Jade rappelle à Alexis que son opinion devrait être fondée sur des arguments pertinents et vérifiables.

Amadou : Surtout qu’il est solide, notre projet. Et puis, n’est-ce pas toi, Alexis, qui voulais que nous participions à ce « prestigieux » concours ? Lui en as-tu parlé ? Alexis : Non. J’ai perdu mon sang-froid, je pense… Vous avez raison : nous devrions retourner voir Sophie pour lui faire connaître nos projets. Jade : Bonne idée ! Allons-y en groupe. Nous la convaincrons.

Fiches des éléments du dialogue

FICHE

16 Le jugement de valeur

Le jugement de valeur permet d’exprimer un point de vue quant à une ou plusieurs valeurs. On y réagit en cherchant les motivations menant à favoriser la ou les valeurs à la base de ce jugement. En voici un exemple.

Mourir dans la dignité Après avoir lu un article sur la Loi concernant les soins de fin de vie, Béatrice demande à ses amis ce qu’ils pensent de la question de mourir dans la dignité. Clara : Pour moi, la vie est sacrée. Je veux dire que c’est ce qu’on a de plus précieux. Je ne peux m’empêcher de considérer que tuer un patient, c’est un meurtre.

Clara formule un jugement de valeur.

Mélissa : Euh, ce n’est pas un meurtre si le patient demande qu’on abrège ses souffrances. Clara : Je ne comprends pas qu’on veuille s’enlever la vie ou l’enlever à quelqu’un : on ne peut pas revenir sur cette décision. On doit donc toujours privilégier la vie. Ariane : Je suis d’accord avec toi. À mon avis, permettre le suicide assisté ouvre la porte aux abus de toutes sortes.

Clara énonce une raison qui motive son jugement de valeur.

Béatrice : Mais la loi comprend des restrictions qui visent à éviter ce genre d’abus. Amadou : Moi, j’ai connu des gens qui ont accepté de courir le risque de mourir pour fuir des souffrances insupportables comme la guerre et la famine. Je peux comprendre qu’on préfère mourir, plutôt que d’endurer certaines souffrances. Jade : J’ai une autre opinion de la souffrance. Quand je suis allée visiter mon grand-père aux soins palliatifs, il m’a dit : « Tu sais, la mort fait partie de la vie. C’est vrai que je souffre, mais je suis conscient et je veux profiter de chaque petit moment de bonheur qu’il me reste à vivre. » J’avoue que ça m’a fait réfléchir… Mélissa : Mais il peut être difficile de déterminer le niveau de conscience d’un patient. Pense à ces gens dans le coma, dont on dit qu’ils sont victimes d’une profonde paralysie, mais conscients de leur environnement. Tout le monde ne s’entend pas là-dessus, mais… Et puis, quel est le niveau minimum acceptable de conscience ? Jade : Alors, qu’est-ce qui est important pour toi ? Mélissa : Je suis d’accord avec toi quand tu dis que la mort fait partie de la vie. Dans ce cas, mourir dans la dignité est un droit qu’on doit protéger. Mais, c’est quoi, la dignité ? Selon moi, il n’y a pas de dignité sans autonomie. C’est donc ça qui est le plus important. Et c’est à chacun de déterminer pour soi, à l’avance, sa limite quant à la perte d’autonomie.

Mélissa formule un jugement de valeur et la raison qui le motive.

Joey : De mon côté, je réfléchis beaucoup à cette question depuis un an. La meilleure amie de ma mère souffre d’une maladie incurable et dégénérative. Petit à petit, elle perd son autonomie, et ses souffrances augmentent sans cesse. Elle dit qu’elle n’arrive plus à jouir de sa vie. Elle revendique le droit de décider de mourir alors qu’elle est encore consciente et elle souhaite obtenir l’aide d’un médecin pour mettre fin à ses jours. Je me demande pourquoi elle n’aurait pas le droit et les moyens de mourir dignement quand elle le jugera approprié. Mais l’idée qu’elle le fasse me bouleverse. Bref, ce n’est pas une question simple...

LES RÉFÉRENCES

FICHE

17 L’induction

L’induction permet de tirer une conclusion à partir d’un nombre restreint de jugements. On y réagit en vérifiant la véracité et la pertinence des jugements dans le contexte. En voici un exemple.

Lire les signes Mélissa : Dis donc, Clara, j’ai l’impression que notre chère petite Ariane n’est plus la même, ces derniers temps. Clara : Tu trouves ? Mélissa : Pas toi ? Elle est devenue tellement distraite ! Clara : Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Mélissa : Elle a oublié trois fois ses clés de maison au cours des deux dernières semaines. Elle oublie ses partitions et ses livres d’école partout, à la cafétéria, au local du journal des élèves, dans l’autobus scolaire… En plus, je dois continuellement lui rappeler ce dont on parle parce qu’elle se met à rêvasser à tout moment.

Mélissa formule un premier jugement, un jugement de réalité, qui servira à tirer une conclusion. Clara interroge Mélissa pour vérifier la fiabilité de son jugement de réalité. En exprimant ses observations, Mélissa démontre la crédibilité de son jugement.

Clara : C’est vrai que je l’ai aperçue quelques fois chantonner ou parler toute seule. Mélissa : Ah ! Tu vois ? Et puis, depuis quelques jours, elle passe constamment du rire aux larmes.

Jugement 2.

Clara : Je dois avouer que je ne l’avais jamais vue faire ça auparavant. Mélissa : Et elle semble toujours préoccupée lorsqu’elle revient d’une répétition de musique. Je ne mettrais pas ma main au feu, mais tout ça me fait croire que notre meilleure amie est amoureuse. Clara : Tu crois ? Elle qui est si farouchement indépendante !

Jugement 3. Mélissa fait un raisonnement inductif : elle tire une conclusion des trois jugements qu’elle a formulés.

Mélissa : Qu’est-ce que ça peut être à part ça ? Clara : Tu as peut-être raison. Tiens, elle arrive justement. Posons-lui la question. Salut, Ariane ! Ça va ? Ariane : Ah ! Vous m’avez fait peur, je ne vous avais pas vues ! Mélissa : Ouais, ouais, ouais… Dis donc, toi, est-ce que tu ne serais pas un petit peu amoureuse ? Ariane : Moi ? Non ! Ben, je ne sais pas trop… Peut-être… C’est Amadou. Il me trouble. Il m’écoute si bien ! Quand je joue, mais aussi quand je parle. Et il est calme. Ça me fait du bien quand il est là, ça m’apaise. Sauf depuis quelques jours... Je n’arrive plus à lui parler, je suis gênée, on dirait. Mélissa : Comme c’est intéressant ! Allez, viens avec nous, on va tirer ça au clair devant un bon jus de papaye. Ariane : Du jus de papaye ? Ça, ça me plaît ! Amadou en boit tout le temps ! Mélissa : D’accord ! Mon raisonnement tient la route, à ce que je vois. Clara : Ça m’en a tout l’air.

Fiches des éléments du dialogue

FICHE

18 La déduction

La déduction permet de tirer une conclusion d’une règle générale et d’un nombre restreint de jugements. On y réagit en vérifiant la véracité de la règle générale et des jugements utilisés comme prémisses. En voici un exemple.

Côté jardin Béatrice : Comme vous le savez, les fruits et les légumes poussent dans la terre. Quant aux animaux, il faut de grands espaces pour en faire l’élevage.

Béatrice commence par énoncer une règle générale.

Joey : Euh… Pour l’instant, il est difficile de te contredire ! Béatrice : Or, les zones urbaines sont de plus en plus vastes, et on n’y trouve ni terres agricoles ni vastes espaces propres à l’élevage. Les aliments que nous consommons en ville viennent donc d’ailleurs et ils parcourent souvent de longues distances.

Béatrice formule deux jugements de réalité, puis tire une conclusion des prémisses de sa déduction.

Clara : Béa, tu oublies que, dans les villes côtières, on n’a pas à transporter bien loin le poisson que les gens consomment.

Clara remet en question la règle générale en suggérant qu’elle n’est pas complète.

Béatrice : C’est vrai, mais nous, nous ne vivons pas dans une ville côtière.

Béatrice assure la pertinence de la règle générale à l’aide d’un jugement de réalité.

Clara : Tu as raison. Mais où veux-tu en venir avec ça ? Béatrice : Transporter les aliments prend de l’énergie et du temps. Le carburant consommé par les véhicules de transport cause de la pollution. Pour qu’ils ne soient pas défraîchis à leur arrivée, les aliments sont soit cueillis avant leur maturité, soit transformés sans que nous sachions exactement comment. Ils sont donc de piètre qualité et coûteux, et, en les achetant, nous contribuons à la détérioration de notre environnement. Joey : Est-ce que tu suggères que nous cessions de manger, que nous entreprenions une grève de la faim ? Tu oublies une chose : tous les êtres humains doivent manger pour survivre. Et comme nous sommes des êtres humains, nous devons manger tous les jours. Béatrice : Très drôle, Joey ! Nous tenons un moyen d’avoir une alimentation à la fois saine et abordable. Je demanderais à la direction de l’école la permission de transformer une bande du terrain derrière l’école en jardin communautaire. Il n’y a pas de grandes terres en ville, mais, si chacun cultive son jardin, moins d’aliments proviendront d’ailleurs.

Joey tire une conclusion de son propre raisonnement déductif.

Mélissa : Mais je ne sais même pas comment faire pousser un radis ! Béatrice : Nous pourrions profiter des conseils de jardiniers expérimentés : une responsable de la résidence pour personnes âgées qui se trouve en face m’a dit que des résidents seraient intéressés à nous accompagner. Les choses ne s’amélioreront pas si personne ne fait d’efforts. Or, nous souhaitons tous que les choses s’améliorent et nous avons la possibilité de faire quelque chose. Nous ne pouvons pas ne pas essayer.

Pour convaincre ses amis, Béatrice utilise une autre déduction.

Joey : Ça me plaît, ce genre de projet. L’idée de passer du temps dehors à m’occuper de ce que je vais manger me rend joyeux ! Clara : Moi aussi. Je vais t’aider à préparer la proposition à présenter à la direction de l’école. Les autres : Nous aussi !

LES RÉFÉRENCES

FICHE

19 L’analogie

L’analogie permet de mieux faire connaître ou comprendre une chose, une personne ou une situation peu connue ou difficile à comprendre. On y réagit en vérifiant la pertinence de l’association et en s’assurant que les éléments sont comparables. En voici un exemple.

Un membre perdu Béatrice : Les amis, il se pourrait que je ne revienne pas en ville l’année prochaine. Ma mère a peut-être un cancer, elle attend les résultats de certains examens médicaux pour en avoir le cœur net. Si c’est le cas, je devrai rester par chez nous pour être avec elle et pour m’occuper un peu de mes deux petites sœurs et de la maison. Ariane : Ah ! C’est terrible ! Viens ici, que je te prenne dans mes bras. On est tellement impuissants devant ces maladies-là. Béatrice : Merci. Vous êtes tous très gentils. Et précieux. Vous me manquerez tellement si je dois rester à Petite-Vallée. Mais, pour le groupe de musique, vous trouverez sûrement quelqu’un d’excellent pour me remplacer à la batterie, et ce sera comme avant. Amadou : Ça, ce n’est pas possible. Nous trouverons certainement quelqu’un pour jouer à ta place, mais ça ne sera jamais pareil. Tu sais, quand quelqu’un perd un bras, une jambe, ou même la vue, il peut sans doute le remplacer par une prothèse ou un appareil. Il s’adapte alors à sa nouvelle condition et apprend à vivre ainsi, mais ce ne sera jamais exactement comme avant. Ce qu’il a perdu ne reviendra pas et lui manquera. Il doit en faire le deuil. C’est la même chose pour le groupe. On pourra continuer à jouer, mais ça ne sera pas comme avant.

Amadou établit une analogie entre le groupe qui perd un de ses membres et une personne qui subit l’amputation d’un de ses membres ou la perte d’un de ses sens.

Joey : Oui, mais notre groupe ressemble à une drôle de personne : avec plusieurs têtes, des bras à la douzaine et plusieurs sensibilités.

En faisant ressortir des différences entre les éléments associés par Amadou, Joey remet en question la pertinence de cette association.

Amadou : Ça ne fait que renforcer mon propos ! Imagine que tu aies plusieurs têtes et que tu doives en remplacer une par une prothèse. Ça ferait toute une différence dans ta vie ! Béatrice : Ça veut aussi dire que je ne suis pas le cœur du groupe parce que, sans cœur, un corps ne peut pas vivre… Jade : Ma belle, je crois que notre cœur, c’est notre musique. Notre cœur continuera donc à battre, mais avec un son différent. Et, si tu veux, nous t’enverrons nos nouvelles compositions pour avoir ton avis.

Amadou tire une conclusion de son analogie.

Béatrice récupère l’analogie d’Amadou pour en tirer une nouvelle conclusion.

Joey : On se jette peut-être un peu vite dans le drame, non ? Béa n’est pas encore partie. Béatrice : Tu as raison, Joey. Groupe, je vous remercie. Ce que vous me dites me fait du bien. Dès que j’ai des nouvelles, je vous le dis. Ariane : D’accord ! Mais, pour l’instant, répétons notre chanson en inukshuk. Béatrice, Jade, Amadou et Joey : En innu, Ariane ! Ariane : Je le sais. C’était seulement pour changer de sujet… Et j’ai réussi, je pense !

Fiches des éléments du dialogue

FICHE

20 L’hypothèse

L’hypothèse permet de tirer une conclusion provisoire ou de faire une prédiction à partir d’un nombre restreint de jugements. On y réagit en vérifiant le nombre, la véracité et la pertinence des jugements. En voici un exemple.

Ensemble ou séparément ? Alexis : J’aimerais vous proposer quelque chose. Amadou, Jade et moi désirons inscrire Panoplies à Cégeps en spectacle cette année. Béatrice : Mais, les élèves du secondaire ne peuvent pas participer à ce concours. Ariane, Joey et moi ne pourrons pas nous y inscrire. Jade : Nous y avons pensé et nous avons une solution à vous proposer. Durant quelques semaines, nous séparerons le groupe en deux : Alexis, Amadou et moi travaillerons sur les deux chansons que nous présenterons au concours, et, pendant ce temps, Ariane, Béatrice et Joey prépareront la chanson supplémentaire que nous nous sommes engagés à présenter au Carrefour des Premières Nations. Joey : Oh, moi, ça ne me dit rien de bon, tout ça ! Tu sais ce qui va arriver ? Peu à peu, vous allez mettre toutes vos énergies sur le concours et oublier le spectacle qui s’en vient. Vous partirez de votre côté vers les grands concours et la gloire. Vous n’aurez plus besoin de nous, et, dans quelques mois, on enterrera le groupe. Adieu Panoplies !

En imaginant des effets désastreux sur l’avenir du groupe, Joey se sert de la pente fatale, ce qui n’apporte rien de constructif au dialogue.

Ariane : Joey, tu dramatises un peu la situation ! D’une part, nous avons des chansons à interpréter tous ensemble au spectacle du Carrefour. D’autre part, ce n’est pas parce que nous nous verrons moins durant quelques semaines que le groupe disparaîtra.

Ariane démontre à Joey que les conséquences qu’il prévoit pour le groupe ne sont pas liées de manière réaliste à la situation.

Alexis : Il y a des avantages à participer à Cégeps en spectacle. Nous rencontrerons d’autres artistes.

Alexis formule un jugement de réalité. Jade formule un autre jugement de réalité. Amadou émet une hypothèse, fondée sur les deux jugements de réalité. Jade formule un nouveau jugement de réalité.

Jade : Et des concepteurs, des éclairagistes, des sonorisateurs, etc. Amadou : Qui sait ? Ça générera peut-être des occasions de nouvelles collaborations… Jade : En plus, des agents d’artistes et des programmateurs de festivals assisteront aux spectacles. Alexis : Si nous nous servons des bons conseils que nous recevrons et si nous offrons de bonnes prestations, nous pourrions être invités dans des festivals et, d’ici deux ans, nous aurons la possibilité d’enregistrer nos chansons dans un studio professionnel. Joey : Comment peux-tu être certain que ces gens importants seront là pour vous écouter ? Alexis : Il faut se rendre en finale, pour ça. Mais, chaque année, on découvre de nouveaux talents. Il n’y a qu’à voir tous les artistes dont on dit qu’ils ont débuté à Cégeps en spectacle. Béatrice : Moi, je ne m’opposerai pas à votre participation, mais j’aimerais bien contribuer au travail de création des deux chansons que vous présenterez.

Alexis émet une nouvelle hypothèse, fondée sur le jugement de réalité de Jade. Joey interroge Alexis pour vérifier la fiabilité d’un des jugements de réalité. Alexis confirme le jugement de réalité à l’aide d’un nouveau jugement de réalité.

Ariane : Moi aussi, ça me plairait. Je me sentirais incluse dans l’aventure. Joey : Bon, vous me rassurez, et je suis d’accord pour que vous tentiez votre chance.

LES RÉFÉRENCES

DOIS-JE DIRE LA VÉRITÉ À MON AMIE, MÊME SI CELA LA BLESSERA ? FAUTIL UTILISER DES MÉTHODES RADICALES POUR LUTTER CONTRE L’INTOLÉRANCE ? UNE SOCIÉTÉ DOITELLE INTERVENIR AU NOM DE SES PROPRES VALEURS DANS UN PAYS EN GUERRE ? DE TELS DILEMMES SE POSENT À NOUS À TOUTES LES ÉTAPES DE NOTRE VIE. CERTAINS SE RÉSOLVENT FACILEMENT, D’AUTRES ENTRAÎNENT DES QUESTIONNEMENTS SÉRIEUX ET PROFONDS. DANS CE VOLET, NOUS EXPLORERONS LES NOTIONS QUI NOUS PERMETTRONT DE MIEUX COMPRENDRE CE QU’EST L’ÉTHIQUE ET QUELLE EST SA PLACE TANT DANS NOS VIES QUE DANS LA SOCIÉTÉ.

VOLET

ÉTHIQUE

Sommaire 1 . La morale et l’éthique �� 28 2 . Les notions et les concepts �� 32 3 . L’éthique au cœur d’une société en évolution �� 34 À retenir �� 36

LA ET

MORALE L’ÉTHIQUE

PEUT-ON IMAGINER UN GROUPE DE PERSONNES, AUSSI RESTREINT SOIT-IL, QUI N’AIT PAS SES RÈGLES DE BASE, SES LOIS, SES RÈGLEMENTS ? UNE BANDE D’AMIS JOUANT AU MÊME JEU, RÉEL OU VIRTUEL, UNE TROUPE DE THÉÂTRE, UNE LIGUE DE SOCCER OU DE HOCKEY, TOUTES POSENT AU DÉPART LES RÈGLES DU JEU AFIN DE S’ASSURER DU BON FONCTIONNEMENT DU GROUPE. MAIS IL ARRIVE QUE LES RÈGLES NE SUFFISENT PAS À RÉSOUDRE CERTAINS PROBLÈMES, À CLARIFIER CERTAINES SITUATIONS, À PRENDRE CERTAINES DÉCISIONS. La société en général, comme tout autre groupe, a ses lois et ses règles, qui imposent des comportements attendus afin d’encadrer les rapports entre les personnes et de protéger l’ordre social. Il s’agit de la morale, qu’on peut définir comme l’ensemble des devoirs et des interdits qui permettent à la société de fonctionner adéquatement et aux individus de s’y sentir en sécurité. Au fil du temps, les devoirs et les interdits d’une société se modifient. La place qu’occupent les femmes dans la société actuelle, par exemple, aurait été jugée immorale ou inconvenante en 1950, alors qu’elle nous semble tout à fait normale aujourd’hui.

Si la morale est un ensemble de devoirs et d’interdits, l’éthique fait davantage appel à la réflexion critique.

une situation d’iniquité. Ensuite, parce que la réflexion éthique fait partie d’une vision du monde qui se modifie selon les expériences et les connaissances acquises au fil du temps. Enfin, il ne faut pas oublier que l’action retenue a souvent des répercussions sur les autres, qu’il s’agisse des amis, de la famille, de coéquipiers, de voisins, etc. La démarche éthique, par laquelle on tente de résoudre un dilemme, doit donc tenir compte du bien commun. En effet, à moins de penser vivre comme Robinson Crusoé sur son île, nous ne pouvons vivre en société sans tenir compte des contraintes et des intérêts des autres, que ce soit dans notre groupe d’amis, en famille ou au travail. La société actuelle est multiple et complexe, et, avec la multiplication des médias et des moyens de communication, entre autres, les individus qui la composent font face à de nombreux préjugés et stéréotypes. Comment y répondre ?

L’éthique propose de s’interroger sur les valeurs et les principes qui orientent nos actions. Elle n’indique pas comment agir, mais fait appel à une réflexion critique sur l’action juste : on se demande quelle action accomplir en telle circonstance. Et cela fait souvent surgir un dilemme parce que l’action juste ne s’impose pas toujours d’elle-même, mais nécessite une réflexion approfondie.

Dilemme Situation où l’on doit choisir entre deux possibilités contradictoires qui présentent toutes deux des désavantages. Iniquité Manque d’équité, d’une justice qui tient compte des inégalités.

LES RÉFÉRENCES

Il est illusoire de penser que cette réflexion puisse se faire en vase clos d’abord parce qu’elle s’inscrit à l’intérieur de repères. Les valeurs transmises par le cadre familial, l’école, mais aussi celles qui sous-tendent les Chartes des droits et libertés par exemple, balisent déjà notre réflexion, même si nous n’en sommes pas toujours conscients. Par exemple, si, depuis toujours, on nous apprend que l’égalité entre les hommes et les femmes est une valeur importante, il nous sera difficile d’accepter © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

En usant de discernement et en entreprenant une démarche critique, mais aussi en faisant preuve d’ouverture et en demeurant à l’écoute de l’autre. L’interaction avec les autres — même différents de nous — peut nous aider à prendre conscience des préjugés qui gênent la communication. Par exemple, si nous sommes mal à l’aise à l’égard d’un comportement ou d’une affirmation, exprimer notre gêne ou notre désaccord nous donne la possibilité d’engager un dialogue fructueux. Pour cela, il faut avoir une attitude d’ouverture et la capacité de se remettre en question, car un dialogue empreint de respect est au fondement de la reconnaissance de l’autre dans sa dignité.

L’ÉTHIQUE AU FIL DU TEMPS On peut aussi dire de l’éthique qu’elle est un art de vivre. C’est ainsi que l’entendaient déjà les anciens philosophes grecs, comme Zénon ou Épicure, trois siècles avant l’ère chrétienne : ils l’associaient à la recherche de la sagesse et d’une vie bonne. Cette recherche, malgré tout le temps qui s’est écoulé depuis, est encore pertinente aujourd’hui. En effet, des questions sur des sujets fondamentaux comme le sens de la vie ou la recherche du bonheur se posent à tout être humain, quelles que soient sa culture et son époque.

LE SAVIEZ-VOUS

Malgré le temps et le progrès, les questions qui concernent l’éthique sont toujours actuelles. N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Alors que l’être humain a résolu plusieurs des mystères de la vie, alors qu’il a atteint — dans les sociétés occidentales et pour une grande partie de la population — un niveau de vie et de confort inégalé, alors que des moyens de communication efficaces lui donnent accès à des connaissances et des compétences inédites, ces grandes questions fondamentales se posent à lui avec autant d’acuité. Et peut-être même plus, étant donné les nouveaux enjeux qu’elles soulèvent. À titre d’exemple, en voici quelques-unes : • Est-il possible de vivre heureux quand on connaît les malheurs que d’autres vivent ?

Paradoxe Opinion qui va à l’encontre de l’opinion commune, qui semble aller à l’encontre de la logique. Acuité Gravité. École Mouvement (philosophique, littéraire, etc.). Ensemble de personnes qui respectent les enseignements d’un même maître ou les principes d’un même système, d’une même idéologie.

• Peut-on profiter du confort et de la richesse quand on sait que d’autres souffrent de la faim et de la misère ? • Peut-on vivre dans l’insouciance quand on sait à quel point l’exploitation des ressources met la planète en danger ? Nous savons bien qu’il n’y a pas de réponses toutes faites à ces grandes questions qui concernent parfois la société entière, voire une grande part de l’humanité. Toutefois, nous verrons qu’il vaut la peine d’en dégager les enjeux afin d’être en mesure de mieux les comprendre et d’amorcer une réflexion proprement éthique.

L’école stoïcienne L’école stoïcienne est un mouvement philosophique fondé vers -356 par Zénon de Citium (vers 335 – 264 av. J.-C.). Les philosophes de cette école considèrent que l’être humain doit chercher à atteindre l’ataraxie, c’est-à-dire « l’absence de trouble de l’âme ». S’il accorde ses désirs à ceux de la nature et s’il développe la maîtrise de soi afin de distinguer « ce qui découle de lui » (le désir, le jugement, l’image qu’il se fait de lui-même) de « ce qui ne dépend pas de lui » (l’hérédité, la richesse, l’opinion des autres), l’être humain tiendra uniquement compte de ce sur quoi il a prise. Il trouvera alors la sérénité. Aujourd’hui, on dit encore d’une personne courageuse qui fait face à l’adversité sans se plaindre ni accuser le mauvais sort qu’elle est stoïque.

L’école épicurienne L’école épicurienne est un mouvement philosophique fondé vers -306 par Épicure (341 – 270 av. J.-C.). Sa philosophie se veut une quête du bonheur et repose sur l’idée que l’être humain tend naturellement à rechercher le plaisir et à éviter la douleur. Cependant, tous les plaisirs ne sont pas désirables, et cette quête exige la maîtrise de soi. Par exemple, se gaver d’un aliment, si délicieux soit-il, entraînera du déplaisir. Certains plaisirs, comme les plaisirs artistiques ou intellectuels, sont aussi plus nobles que d’autres parce qu’ils permettent davantage à la personne qui les recherche de réaliser sa condition d’être humain. Les philosophes épicuriens considèrent l’amitié comme un des plus grands bonheurs. Aujourd’hui, on dit encore d’une personne qui recherche les différents plaisirs de la vie qu’elle est épicurienne.

1 La morale et l’éthique

APPRENDRE DE SES ERREURS En 1945, lorsque la Seconde Guerre mondiale prend fin, de nombreux dirigeants se demandent comment faire pour que les évènements tragiques des cinq dernières années ne se reproduisent pas, pour assurer une paix mondiale durable. Une chose est certaine : les États doivent dorénavant se concerter et prendre des décisions communes concernant les questions de sécurité internationale et de droits fondamentaux. Fondée par 51 États en 1945, l’Organisation des Nations Unies (ONU) constitue pour ses États membres (on en compte aujourd’hui 193) un forum, une plate-forme de dialogue où discuter de problèmes d’ordre international et exprimer des opinions. En plus du maintien de la paix mondiale, les membres de l’ONU se préoccupent de progrès social. Afin d’orienter leurs réflexions et leurs décisions, ils adoptent en décembre 1948 la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH).

Anna Eleanor Roosevelt (1884 – 1962) « Il n’est pas suffisant de parler de la paix. Il faut y croire. Et il n’est pas suffisant d’y croire, il faut y travailler », disait en 1951 Eleanor Roosevelt, épouse de Franklin Delano Roosevelt, président des États-Unis de 1933 à 1945. Elle aurait pu se contenter de jouer son rôle de première dame des États-Unis en toute conformité. Au contraire, elle fit la promotion de causes qui lui tenaient à cœur, comme le rôle des femmes dans la société et la lutte contre le racisme, donnant à sa fonction un tout nouveau sens. Après la mort de son mari, elle présida le comité chargé de rédiger la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui fut adoptée par l’ONU en 1948.

LES RÉFÉRENCES

Après la Seconde Guerre mondiale, la société se dote de nouveaux repères. Il n’existe aucune loi, à l’échelle internationale, qui oblige un pays à adopter la DUDH. Celle-ci n’est pas elle-même une loi. Il s’agit plutôt d’un guide qui vise à responsabiliser les dirigeants politiques. De nombreux États s’en sont donc inspirés pour élaborer et adopter leurs propres chartes des droits et libertés qui, elles, ont force de loi. C’est le cas du Canada, qui a conçu et adopté en 1982 la Charte canadienne des droits et libertés, des pays d’Europe, qui adhèrent à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et de presque tous les États de l’Afrique, avec la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Le Québec, pour sa part, a adopté sa Charte des droits et libertés de la personne en 1975. L’ONU et d’autres organismes qui lui sont affiliés, entre autres l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), continuent de produire de nouvelles déclarations, comme la Déclaration sur les responsabilités des générations présentes envers les générations futures (1997) et la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme (2005). Ainsi, la société se dote d’outils qui alimentent ses réflexions collectives. Porteurs de valeurs, ces outils deviennent des repères utiles à la société et aux individus, qui peuvent s’y référer. Mais ils doivent constamment évoluer afin de tenir compte des nouvelles réalités.

DE GRANDS DÉBATS SOCIAUX THÈMES

EXEMPLES DE QUESTIONNEMENTS

LA TOLÉRANCE

• Faire preuve de tolérance est-il un signe de faiblesse ? • Ne devrait-on pas imposer ses idées si on les croit justes ? • Pouvons-nous tout tolérer dans nos relations avec les autres ? • Comment des communautés aux valeurs conflictuelles peuvent-elles cohabiter pacifiquement ? • Dans quelles situations la tolérance est-elle inacceptable ?

LA JUSTICE

• Qu’est-ce qui fait qu’une situation paraît juste ou injuste à nos yeux ? • Considérant les évènements rapportés par les médias, il semble parfois ne pas y avoir de justice. La justice est-elle la même pour tous les membres de la société ? • Doit-on imposer une redistribution de la richesse dans une société ? • Peut-on forcer un État à accepter l’aide humanitaire sur son territoire ?

L’AMBIVALENCE DE L’ÊTRE HUMAIN

• Comment choisir entre deux options qui s’offrent à nous, et qui nous semblent également intéressantes ? • Face à un grand nombre d’options, est-il possible de ne pas douter de son choix et de ne pas revenir sur sa décision ? • Quand doit-on intervenir dans un conflit entre deux États ? • Comment choisir le meilleur moyen d’assurer la paix et la sécurité d’un peuple ?

L’AVENIR DE L’HUMANITÉ

• Pollution, catastrophes naturelles, guerres, avancées technologiques et scientifiques : l’humanité court-elle à sa perte ou à son salut ? • Les nouvelles façons de communiquer changent-elles les relations entre les êtres humains, les peuples, les sociétés ? • Comment réagir face à la croissance démographique planétaire ? • Comment réagir face à l’exploitation accélérée des ressources naturelles ?

Comme ces exemples le font ressortir, l’éthique implique des questionnements profonds, des questionnements qui engagent notre conception de l’être humain et de l’humanité tout entière. De plus, elle nous permet de voir autrement : elle nous incite à laisser tomber nos habituelles façons de penser afin d’examiner différents

points de vue, des visions du monde, des repères et des options qui s’offrent à nous. Et elle nous oblige à nous pencher sur les effets des actions retenues. Pour toutes ces raisons, l’éthique s’inscrit au cœur des grands débats sociaux.

1 La morale et l’éthique

NOTIONS CONCEPTS

LES ET LES

POUR MENER À BIEN UN CHEMINEMENT ÉTHIQUE, IL FAUT EN COMPRENDRE LES NOTIONS DE BASE. VOICI LES PRINCIPALES. NOTIONS ET CONCEPTS

DÉFINITIONS

EXEMPLES

OPTION OU ACTION POSSIBLE

Une option ou une action possible est un choix, une conduite ou une attitude qui s’offre à une personne dans sa réflexion éthique.

Je découvre que ma sœur a désobéi à nos parents. J’ai plusieurs options possibles : soit j’en informe mes parents, soit je demande à ma sœur de leur en parler elle-même, soit je ne dis rien à personne, etc.

VALEUR

Une valeur est le caractère que l’on attribue à des choses, à des attitudes ou à des comporte ments plus ou moins appréciés par des personnes ou des groupes de personnes. Les valeurs guident notre vie et orientent nos choix.

• La richesse et la solidarité sont des valeurs sociales. • La charité et la dévotion sont des valeurs religieuses. • L’entraide et le partage sont des valeurs familiales.

NORME

Le respect des autres est à la base de Une norme est une exigence morale qui délimite les comportements des individus dans un la vie en société est une norme. groupe. Les normes encadrent nos actions et nos décisions. Les lois (le Code criminel, le Code de la route, etc.) sont aussi des normes.

PRINCIPE MORAL

Un principe moral est une norme qui guide la conduite des individus dans un groupe. Les principes moraux déterminent les attitudes ou les comportements souhaitables.

Toute personne doit respecter son prochain est un principe moral, qui s’appuie sur la norme le respect des autres est à la base de la vie en société.

RÈGLE MORALE

Une règle morale est une mise en pratique d’un principe moral. Elle précise comment le principe moral s’applique dans une situation donnée. Une règle morale ressemble donc à une consigne. Elle est concrète et concerne une action précise.

La règle morale on ne doit pas tenir de propos racistes est une mise en pratique, dans le code de vie d’une école, du principe moral toute personne doit respecter son prochain.

REPÈRE

Un repère est une personne, un objet, un symbole ou un évènement de l’environnement social et culturel auquel on se réfère pour alimenter une réflexion éthique. Il existe plusieurs types de repères.

• Les règles de politesse sont des repères moraux. • Les célébrations religieuses sont des repères religieux. • Le théâtre de Michel Tremblay est un repère artistique. • Les traditions sont des repères sociaux.

LES RÉFÉRENCES

NOTIONS ET CONCEPTS

DÉFINITIONS

EXEMPLES

ENJEU ÉTHIQUE

Un enjeu éthique est une valeur ou une norme qui est l’objet d’une question éthique.

Faut-il toujours dire la vérité ? a comme enjeux éthiques l’honnêteté et la loyauté.

QUESTION ÉTHIQUE

Une question éthique est une question qui porte sur un sujet ou un problème à résoudre concernant des valeurs et des normes que se donnent les membres d’un groupe.

• Puis-je être loyal envers mes proches si je n’approuve pas ce qu’ils font ? • Peut-on accepter des exceptions quant à l’honnêteté, comme mentir à une personne malade ? • La liberté d’expression peut-elle être totale ?

VISION DU MONDE

Une vision du monde est le regard général qu’une personne porte sur elle et sur son entourage, et qui change au fil du temps.

• Nos amis sont des cadeaux de la vie. • Notre réalité est différente de celle de nos grands-parents parce qu’ils n’ont pas connu Internet. • Nous ne sommes pas maîtres de notre destin. • Tous les êtres humains sont fondamentalement bons.

2 Les notions et les concepts

RETENIR Toute société repose sur des lois et des règles, qui imposent les comportements attendus afin d’encadrer les rapports entre les personnes et de protéger l’ordre social. Nous sommes alors dans le domaine de la morale, qu’on peut définir comme l’ensemble des devoirs et des interdits qui permettent à la société de fonctionner adéquatement et aux individus de s’y sentir en sécurité.

La morale et l’éthique sont complémentaires.

appel à une réflexion sur l’action juste ; elle n’impose pas de réponses toutes faites, mais propose plutôt d’entreprendre une démarche critique et autonome. L’éthique se présente aussi comme un art de vivre, comme la recherche de sagesse et d’une vie bonne, qui peut mener au bonheur. Enfin, l’éthique est au cœur des grands enjeux d’une société. Elle est un outil qui aide à comprendre le monde et son évolution. Sans en donner les réponses, elle nous aide à poser les questions comment et pourquoi.

L’éthique, quant à elle, invite à s’interroger sur les valeurs et les principes qui orientent nos actions. Elle nous convie à voir autrement : elle n’indique pas comment agir, mais fait davantage

de valeurs de normes est

L’ÉTHIQUE

UNE RÉFLEXION CRITIQUE

qui tient compte

de principes moraux

afin de considérer

DES OPTIONS OU DES ACTIONS POSSIBLES

de règles morales de repères

Comment vivre avec autrui, quelles règles du jeu adopter, comment nous comporter de manière “ vivable ”, utile, digne, de manière tout simplement “ juste ” dans nos relations aux autres ? 3

LES RÉFÉRENCES

QU’EST-CE QUE LA CULTURE RELIGIEUSE ? POURQUOI S’INTÉRESSER À CET ASPECT DE L’HUMANITÉ ? DÉVELOPPER SA CULTURE RELIGIEUSE, C’EST MIEUX CONNAÎTRE LES RELIGIONS. MAIS C’EST SURTOUT COMPRENDRE L’HISTOIRE DES SOCIÉTÉS, CELLES D’HIER COMME CELLES D’AUJOURD’HUI. DANS CE VOLET, NOUS VERRONS LA RÉPARTITION DES PRINCIPALES RELIGIONS DANS LE MONDE, AU CANADA ET AU QUÉBEC, EN PLUS DE DISTINGUER L’ATHÉISME DE L’AGNOSTICISME. PUIS, NOUS ABORDERONS L’HISTOIRE DU CHRISTIANISME ET NOUS EXPLORERONS LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES TRADITIONS RELIGIEUSES.

VOLET

CULTURE RELIGIEUSE

Sommaire 1. Les principales religions dans le monde �� 38 2 . Les principales religions au Canada et au Québec �� 39 3 . L’athéisme et l’agnosticisme �� 39 4 . Une petite histoire du christianisme �� 40

Fiches des traditions religieuses 01 Le catholicisme �� 02 Le protestantisme �� 03 L’anglicanisme �� 04 L’orthodoxie �� 05 Le judaïsme �� 06 Les spiritualités autochtones �� 07 L’islam �� 08 Le bouddhisme �� 09 L’hindouisme ��

42 44 46 48 50 52 54 56 58

LES PRINCIPALES RELIGIONS

DANS LE MONDE LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE Les données concernant les religions sont généralement recueillies durant les recensements. Il demeure toutefois difficile d’illustrer la diversité des croyances. Par exemple, en Iran, toute la population

est automatiquement associée à la religion d’État. À l’inverse, en Chine, un pays officiellement athée, les gens ne révèlent pas leur religion. Autre exemple, d’importantes communautés

juives vivent au Canada, aux États-Unis et en Europe. Pourtant, sur cette carte, le judaïsme n’apparaît qu’en Israël, car c’est le seul État où la majorité de la population est juive.

pourcentages publiés par l’Encyclopædia Britannica en 2005. À cette date, la population mondiale était estimée à

6,5 milliards (ou 6 500 millions) d’êtres humains.

Catholicisme Protestantisme Orthodoxie Judaïsme Islam Hindouisme Bouddhisme Spiritualités autochtones

1765 km à l’équateur

LES STATISTIQUES Ce tableau présente la répartition mondiale des adeptes des principales traditions religieuses, selon les

ADEPTES TRADITIONS

ADEPTES

NOMBRE (EN MILLIONS)

1 120

17,23

Protestantisme

376

Orthodoxie

Catholicisme

Islam Judaïsme

LES RÉFÉRENCES

TRADITIONS

NOMBRE (EN MILLIONS)

Bouddhisme

381

5,87

5,78

Hindouisme

866

13,33

220

3,38

Spiritualités autochtones

258

3,97

1 318

20,28

Autres religions

1 018

15,66

0,23

Aucune religion

928

14,27

LES PRINCIPALES RELIGIONS AU CANADA ET AU QUÉBEC 2

Le tableau suivant présente les variations du nombre d’adeptes des principales traditions religieuses au Canada et au Québec entre 2001 et 2011. On peut y constater qu’au fil du temps, la proportion de fidèles augmente pour certaines traditions, alors qu’elle diminue pour d’autres. ADEPTES AU CANADA TRADITIONS

2001

ADEPTES AU QUÉBEC 2011

2001

2011

NOMBRE

12 793 125

43,2

12 810 705

39,0

5 930 385

83,2

5 775 745

74,7

Protestantisme

7 399 795

25,0

7 109 510

21,6

306 870

4,3

377 810

4,9

Anglicanisme

2 035 500

6,9

1 631 845

5,0

85 475

1,2

73 545

1,0

Orthodoxie

479 620

1,6

550 690

1,7

100 370

1,4

129 780

1,7

Judaïsme

329 995

1,1

329 500

1,0

89 915

1,3

85 105

1,1

Islam

579 640

2,0

1 053 945

3,2

108 620

1,5

243 430

3,1

Bouddhisme

300 345

1,0

366 830

1,1

41 380

0,6

52 385

0,7

Hindouisme

297 200

1,0

497 960

1,5

24 530

0,3

33 540

0,4

29 820

0,1

64 940

0,2

735

0,0

Autres religions

572 350

1,9

585 800

1,8

39 265

0,6

21 615

0,3

Aucune religion

4 796 325

16,2

7 850 605

23,9

400 325

5,6

937 545

12,1

Catholicisme

Spiritualités autochtones*

Légende Diminution

2 025 > 0,01

Source : Statistique Canada.

* Les données concernant les spiritualités autochtones sont incomplètes dans les recensements. Augmentation

L’ATHÉISME ET L’AGNOSTICISME

Depuis la nuit des temps, la majorité des êtres humains croit en diverses divinités. Pour les croyants, ces divinités sont généralement à l’origine de l’existence du monde dans lequel ils vivent et sont souvent à l’origine des phénomènes qu’ils perçoivent autour d’eux.

Cependant, depuis fort longtemps, certaines personnes refusent d’avoir recours aux dieux pour expliquer le monde. Les unes nient l’existence de toute divinité : ce sont des athées, et leur point de vue se nomme l’athéisme. D’autres refusent de se prononcer à cet égard, considérant qu’il n’est pas possible de connaître ce dont on ne peut faire concrètement l’expérience : ce sont des agnostiques, et leur point de vue se nomme l’agnosticisme.

3 L’athéisme et l’agnosticisme

UNE PETITE HISTOIRE

DU CHRISTIANISME IL ARRIVE SOUVENT QUE L’ON CONFONDE LES TERMES JUDÉO-CHRÉTIEN, CHRÉTIEN, CATHOLIQUE, CATHOLIQUE ROMAIN, PROTESTANT ET ANGLICAN. AFIN DE BIEN EN COMPRENDRE LES NUANCES, IL IMPORTE DE CONNAÎTRE LE LIEN ENTRE CHACUNE DE CES TRADITIONS.

LE PREMIER SIÈCLE : DE L’AN 1 À L’AN 100

DU IIe AU IVe SIÈCLE : UNE RELIGION OFFICIELLE

DU Ve AU XVe SIÈCLE : LE MOYEN ÂGE

Le territoire juif de la Palestine est occupé par l’Empire romain. Jésus, un juif, y prêche l’égalité des humains et l’amour du prochain. De nombreux disciples le suivent.

Plusieurs empereurs romains persécutent les chrétiens, qui doivent pratiquer leur religion de façon clandestine. Malgré cela, le christianisme se répand dans tout l’Empire. Dans chaque région où une communauté chrétienne se développe, des évêques et un patriarche guident les fidèles. En 313, l’empereur Constantin Ier le Grand reconnaît officiellement la religion chrétienne. Il réunit les évêques et patriarches afin qu’ils s’entendent sur les fondements de la croyance.

Le christianisme se développe diffé remment en Orient (sous la direction de patriarches, incluant celui de Constantinople) et en Occident (sous l’autorité du pape, qui est le patriarche de Rome). En Europe, les peuples du Nord se convertissent au christianisme, et l’Église chrétienne acquiert de plus en plus de pouvoir politique.

Les autorités religieuses juives se méfient du message de Jésus, qui réinterprète les lois du judaïsme. On demande sa crucifixion aux Romains. Ses disciples trouvent son tombeau vide trois jours après sa mort. Convaincus de sa résurrection, ils affirment qu’il était le Christ, c’està-dire le Sauveur du peuple juif annoncé dans l’Ancien Testament. On nommera chrétiens les adeptes des enseignements de Jésus. Paul de Tarse (vers 5 – 68), un savant juif converti, fait du christianisme une religion catholique, c’est-à-dire universelle, ouverte aussi aux non-juifs. Il voyage autour de la Méditerranée et se rend jusqu’à Rome pour transmettre le message de Jésus.

En 330, Constantin abandonne Rome, sa capitale occidentale, au profit d’une capitale orientale, Byzance, qu’il renomme Constantinople. Un de ses successeurs, l’empereur Théodose Ier, impose le christianisme dans tout l’Empire romain en 380.

En l’an 800, Charlemagne est sacré empereur par le pape. Il contribue à consolider le christianisme dans toute l’Europe occidentale. Puis, en 1054, le pape de Rome et le patriarche de Constantinople se querellent. Leur dispute entraîne le schisme d’Orient, c’est-à-dire la séparation de l’Église d’Orient et de l’Église d’Occident. La première s’appellera Église orthodoxe, qui signifie en grec opinion droite, et la seconde se nommera Église catholique romaine.

Au cours de ce siècle, on écrit des textes racontant la vie de Jésus. Ce sont les évangiles.

MINI GLOSSAIRE Des lieux de culte chrétiens Abbaye Ensemble de bâtiments dans lequel vit une communauté religieuse dirigée par un abbé ou une abbesse.

LES RÉFÉRENCES

Basilique 1. Église construite sur le modèle d’anciens bâtiments romains. 2. Appellation donnée par le pape à une église en raison de son importance.

Cathédrale Église souvent imposante qui est le siège officiel de l’évêque d’un diocèse.

Chapelle 1. P etite église à laquelle n’est rattachée aucune paroisse. 2. L ieu de culte privé que l’on trouve souvent dans une église, un collège, un hôpital ou un monastère.

LE XVI e SIÈCLE : LA RÉFORME Au XVIe siècle, certaines personnes considèrent que l’Église catholique romaine s’est éloignée des fondements de la religion. Le moine allemand Martin Luther (1483 – 1546) remet en question l’autorité du clergé et demande que l’Église se réforme.

Grâce à l’imprimerie, ses écrits et sa traduction allemande de la Bible se propagent et inspirent d’autres réfor mateurs. Les chrétiens qui adhèrent à ces nouvelles idées seront appelés protestants.

À la même époque, Henri VIII (1491 – 1547), le roi d’Angleterre, juge que le pape a trop de pouvoirs. Il rompt les liens avec l’Église catholique et se déclare chef de l’Église d’Angleterre, que l’on appellera Église anglicane.

SCHÉMA DE L’HISTOIRE DES TRADITIONS CHRÉTIENNES Judaïsme An 0

Christianisme

An 500

Islam

Orthodoxie

An 1000

Catholicisme

Anglicanisme

An 1500

Protestantisme

An 2000 Légende Lien entre deux traditions religieuses

Évolution d’une tradition religieuse

Division d’une tradition religieuse

En se détachant du judaïsme, le christianisme devient une tradition religieuse à part entière, par l’adoption de ses propres textes et de son propre culte. Toutefois, à partir de l’an 1054, le christianisme vivra une série de divisions qui donneront naissance aux différentes traditions chrétiennes.

Église Édifice religieux dans lequel les chrétiens se réunissent pour prier et célébrer la messe.

Monastère Lieu où des moines ou des religieuses vivent en communauté.

Oratoire 1. Lieu destiné à la prière. 2. Petite chapelle.

Temple Chez les protestants, lieu où les fidèles se réunissent pour prier.

4 Une petite histoire du christianisme

FICHE

CATHOLICISME LE NOM DES FIDÈLES Les catholiques (ou catholiques romains).

LE CATHOLICISME EST LA PLUS ANCIENNE DES TRADITIONS RELIGIEUSES CHRÉTIENNES. IL EST NÉ EN 1054 DE LA DIVISION DU CHRISTIANISME EN DEUX TRADITIONS DISTINCTES : LE CATHOLICISME ET

LES LIEUX DE CULTE L’église, qui peut aussi être nommée basilique ou cathédrale. La chapelle.

L’ORTHODOXIE.

La cathédrale Saint-Étienne de Vienne, en Autriche

Un prêtre catholique préparant la communion

LES PRINCIPAUX ACTEURS Le diacre, qui assiste le prêtre. Le prêtre, qui s’occupe des cérémonies et de certains rites (messe, baptême, mariage, etc.). Le curé, qui est responsable d’une ou de plusieurs paroisses. L’évêque, qui est responsable d’un diocèse. L’archevêque, qui est responsable de plusieurs diocèses. Le cardinal, qui aide le pape dans ses fonctions. Le pape, qui est le chef religieux des catholiques.

LES TEXTES DE BASE La Bible catholique, qui comprend l’Ancien Testament et le Nouveau Testament.

MINI GLOSSAIRE Ancien et Nouveau Testaments L’Ancien Testament est la partie de la Bible qui regroupe les textes écrits avant le début du christianisme. Ces textes proviennent du judaïsme ancien. Le Nouveau Testament regroupe les textes écrits après la mort de Jésus et qui sont propres au christianisme.

LES RÉFÉRENCES

Apôtre Chacun des disciples de Jésus qui ont parcouru le monde pour diffuser son message et ses enseignements : l’Évangile.

Carême Période de 40 jours durant laquelle les fidèles s’abstiennent de consommer certains aliments ou de pratiquer certaines activités.

Crucifixion Supplice de la croix infligé à Jésus pour le faire mourir. Diocèse Territoire qui regroupe habituellement plusieurs paroisses et qui est sous la responsabilité d’un évêque.

LES PRINCIPAUX RITES La messe. Les prières, entre autres le Notre Père et le Je vous salue Marie. Les sept sacrements : – le baptême ; – la confirmation ; – la communion (appelée eucharistie) ; – le mariage ; – l’ordre (ou l’ordination) ; – la pénitence ; – l’extrême-onction (ou le sacrement des malades).

L’agneau

LES CÉLÉBRATIONS Noël, qui célèbre la naissance de Jésus. L’Épiphanie, qui célèbre l’hommage des rois venus accueillir l’enfant Jésus. Le Vendredi saint, qui commémore la crucifixion de Jésus. Pâques (précédée du carême), qui célèbre la résurrection de Jésus. L’Ascension, qui commémore la montée de Jésus au ciel. La Pentecôte, qui rappelle la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. L’Annonciation, qui rappelle le moment où Marie a été informée qu’elle donnerait naissance au fils de Dieu. L’Assomption, qui rappelle le jour où Marie est montée au ciel. La Toussaint, qui célèbre tous les saints.

Le baptême

LES RÈGLES Aimer Dieu plus que tout, de tout son être et de toutes ses forces. Aimer les autres comme soi-même. Respecter les dix commandements transmis par Dieu à Moïse. Participer à la messe le dimanche. Communier et confesser ses péchés au moins une fois par année.

Ichthus En grec ancien, ce mot est l’acronyme de « Jésus Christ le Sauveur et le Fils de Dieu ». De plus, il signifie poisson.

Paroisse Territoire dont les habitants sont sous la responsabilité religieuse d’un curé. Résurrection Fait de revenir à la vie après être mort.

LES PRINCIPAUX SYMBOLES Le crucifix. La couronne d’épines. L’agneau. Parfois, l’ichthus, représenté par un poisson.

Une prière avec un chapelet

Sacrement Rite sacré qui, selon la tradition, a été créé par Jésus. Le sacrement sert à produire ou à augmenter la grâce dans les âmes, ou à rendre un être humain sacré.

Saint-Esprit ou Esprit Saint Selon la tradition, une des trois entités qui constituent Dieu. Les deux autres sont le Père et le Fils. Ensemble, les trois sont souvent nommées la Trinité ou la Sainte Trinité.

Fiches des traditions religieuses

FICHE

PROTESTANTISME LE PROTESTANTISME EST UN ENSEMBLE DE TRADITIONS

Une pasteur américaine

LE NOM DES FIDÈLES Les protestants.

RELIGIEUSES CHRÉTIENNES. IL EST NÉ AU XVIe SIÈCLE DU SOUHAIT DE CERTAINS CROYANTS DE MODIFIER LE CATHOLICISME.

LES LIEUX DE CULTE Le temple. L’église. La chapelle.

AU CANADA, LES PLUS LE PRINCIPAL ACTEUR Le pasteur, qui transmet aux fidèles les enseignements de la Bible.

IMPORTANTES DE CES RELIGIONS SONT LES ÉGLISES UNIE, BAPTISTE, LUTHÉRIENNE, PRESBYTÉ RIENNE ET PENTECÔTISTE.

La cathédrale d’Helsinki, en Finlande

LES TEXTES DE BASE La Bible protestante, qui comprend l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Les textes rédigés par les fondateurs du protestantisme, dont Martin Luther et Jean Calvin.

MINI GLOSSAIRE Ancien et Nouveau Testaments L’Ancien Testament est la partie de la Bible qui regroupe les textes écrits avant le début du christianisme. Ce sont donc des textes provenant du judaïsme ancien. Le Nouveau Testament regroupe les textes écrits après la mort de Jésus et qui sont propres au christianisme.

LES RÉFÉRENCES

Apôtre Chacun des disciples de Jésus qui ont parcouru le monde pour diffuser son message et ses enseignements : l’Évangile.

Ichthus En grec ancien, ce mot est l’acronyme de « Jésus Christ le Sauveur et le Fils de Dieu ». De plus, il signifie poisson.

Nouvelle Alliance Selon les traditions juives et chrétiennes, Dieu a conclu une alliance avec le peuple d’Israël par l’entremise d’Abraham, puis de Moïse. Pour ceux qui le reconnaissent comme le Messie et le Fils de Dieu, Jésus a établi une nouvelle alliance : une alliance entre Dieu et tous les êtres humains.

Une messe du dimanche

LES RITES Les prières, entre autres le Notre Père. Le baptême, qui marque l’entrée dans la vie chrétienne. La communion (appelée Sainte Cène), qui rappelle le dernier repas de Jésus et la Nouvelle Alliance. La célébration du dimanche, qui rassemble les fidèles. LES RÈGLES Aimer Dieu plus que tout, de tout son être et de toutes ses forces. Aimer les autres comme soi-même. Étudier la Bible. Prier et prêcher l’Évangile.

LES CÉLÉBRATIONS Noël, qui célèbre la naissance de Jésus. Le Vendredi saint, qui commémore le sacrifice de Jésus. Pâques, qui célèbre la résurrection de Jésus. La Pentecôte, qui rappelle la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. Le jour du Seigneur, qui rassemble les fidèles le dimanche.

LES PRINCIPAUX SYMBOLES La croix nue. Parfois, l’ichthus, représenté par un poisson.

La croix nue et l’ichthus

Le moine Martin Luther

Prêcher Enseigner la révélation religieuse, annoncer la parole de Dieu.

Résurrection Fait de revenir à la vie après être mort.

Sacrifice Offrande rituelle dont la caractéristique est d’être détruite, tuée réellement ou symboliquement, ou abandonnée volontairement.

Fiches des traditions religieuses

FICHE

JUDAÏSME LE JUDAÏSME EST LA PLUS ANCIENNE DES TRADITIONS RELIGIEUSES BASÉES SUR

LES LIEUX DE CULTE La synagogue. Le foyer.

L’EXISTENCE D’UN DIEU

LES PRINCIPAUX ACTEURS Le sofer, qui est chargé de transcrire et de restaurer le rouleau de la Torah. Le mohel, qui est chargé de pratiquer la circoncision. Le hazan, qui dirige la cérémonie à la synagogue. Le rabbin, qui est un chef religieux et spirituel. Un sofer

UNIQUE.

LE NOM DES FIDÈLES Les juifs.

La Grande Synagogue de Florence, en Italie

LES TEXTES DE BASE La Bible hébraïque, dont la partie la plus importante est la Torah. Le Talmud.

MINI GLOSSAIRE Circoncision Opération chirurgicale rituelle qui consiste à enlever le prépuce. Errance Voyage ou déplacement sans but, dans différentes directions.

LES RÉFÉRENCES

Hébraïque Féminin de l’adjectif hébreu. Relative à l’hébreu (ancienne langue moyenorientale) ou au peuple qui parle cette langue.

Jeûne Privation totale ou partielle de nourriture durant une période déterminée.

Kippa Petit bonnet rond porté par les juifs pratiquants.

Kasher Conforme aux lois hébraïques concernant la préparation des aliments.

Profession de foi Déclaration publique de sa foi.

Une bat-mitsvah

La Torah

LES RITES La circoncision des bébés garçons (brit mila). L’atteinte de la majorité religieuse des garçons (bar-mitsvah) et des filles (bat-mitsvah). La profession de foi (Shema), qui est récitée au moins une fois par jour. Le jour de repos (Shabbat), qui débute le vendredi à la tombée du jour et prend fin le samedi à la tombée du jour. Le mariage. La cérémonie funéraire. Le deuil (shivah), qui dure les sept jours suivant la cérémonie funéraire. LES RÈGLES Respecter l’ensemble des instructions contenues dans la Torah. Ne jamais représenter en image le Dieu unique, ni même prononcer son nom. Respecter le jour de repos et faire les trois prières quotidiennes. Porter la kippa lors des prières et des offices, et parfois le tallith et les tefillins. Ne manger que la viande provenant d’animaux dont la consommation est permise. Abattre les animaux et préparer leur viande selon le rite kasher. Ne jamais cuisiner, servir ou consommer ensemble de la viande et des produits laitiers.

Tallith Châle rituel, grande pièce de tissu qui couvre les épaules.

Talmud Recueil de lois dans lequel sont inscrits les enseignements d’anciens rabbins sous forme de commentaires.

LES CÉLÉBRATIONS Le Nouvel An (Rosh Hashanah), qui célèbre la Création du monde. Le Grand Pardon (Kippour), qui est un jour de jeûne et de pénitence. Les Tabernacles (Soukkôth), qui rappelle l’errance du peuple d’Israël dans le désert après la fuite de l’esclavage en Égypte. Les Lumières (Hanoukkah), qui commémore la libération de Jérusalem et du Temple au IIe siècle avant Jésus-Christ. Les Sorts (Pourim), qui célèbre la délivrance du peuple de la persécution perse environ cinq siècles avant Jésus-Christ. La Pâque (Pessah), qui célèbre la sortie d’Égypte. La Pentecôte (Shavuot), qui rappelle le don de la Torah.

LES PRINCIPAUX SYMBOLES L’étoile à six pointes, appelée l’étoile de David. Le chandelier à sept branches (ménorah). L’Arche d’alliance, qui, selon la tradition, contient les Tables de la Loi de Dieu. La colombe portant un rameau d’olivier.

Tefillin Petite boîte carrée qui contient un morceau de papier sur lequel est inscrit un extrait de la Bible hébraïque.

Torah Texte fondateur du judaïsme. Il regroupe les cinq premiers livres de la Bible hébraïque. Ces livres sont considérés comme la Loi de Dieu. Le mot Torah signifie d’ailleurs Loi en hébreu.

Fiches des traditions religieuses

FICHE

LES SPIRITUALITÉS

AUTOCHTONES LES CROYANCES ET LES RITES AUTOCHTONES SONT TRÈS VARIÉS, MÊME S’ILS SE RESSEMBLENT SOUS PLUSIEURS ASPECTS. LES PEUPLES AUTOCHTONES ONT UNE SPIRITUALITÉ LIÉE À LA TERRE-MÈRE ET À LA FAÇON DONT ILS CONÇOIVENT LE MONDE : Une maison longue huronne à Wendake, au Québec

TOUS LES ÉLÉMENTS NATURELS, VIVANTS OU NON, ONT UN ESPRIT, AVEC LEQUEL IL EST SOUVENT POSSIBLE D’INTERAGIR.

LE NOM DES FIDÈLES Les noms des différentes nations autochtones.

LES LIEUX DE CULTE Certains lieux naturels délimités par les quatre directions (nord, sud, est, ouest). La hutte de sudation et la maison longue, chez certaines nations de l’Est. L’église, occasionnellement.

LES PRINCIPAUX ACTEURS Les aînés et aînées, qui transmet tent leurs connaissances et leurs conseils aux plus jeunes, qui respectent leur grande sagesse. Le guérisseur ou la guérisseuse, qui s’occupe de la guérison à la fois physique et spirituelle. Le chaman ou la chamane, qui crée des liens avec le monde spirituel et utilise des moyens pour accéder à ce monde afin d’influencer les esprits.

LES PRINCIPAUX RÉCITS Les mythes fondateurs, qui concernent la création du monde et des êtres humains. Les mythes institutionnels, dont on tire les règles morales et sociales. Les mythes rituels, qui révèlent les rites. Les mythes de tous les types sont généralement transmis oralement ou sous forme de danses et de chants.

MINI GLOSSAIRE Calumet Pipe dont le tuyau est long.

LES RÉFÉRENCES

Hutte de sudation Petit abri que l’on remplit de vapeur en versant de l’eau sur des pierres chauffées. La vapeur fait suer les personnes qui se trouvent à l’intérieur, ce qui les purifie.

Jeûner Se priver de nourriture durant une période déterminée.

LES RITES L’attribution d’un nom traditionnel. Les rites de remerciement, qui consistent à faire des prières et des offrandes aux divers esprits. Le rite du calumet, pour transporter les pensées des fumeurs vers les esprits. Les rites de purification et de guérison. Le rassemblement (pow-wow), pour célébrer les solstices, les mariages, les échanges commerciaux ou culturels, ou tout autre évènement important. La quête de visions, pour être guidé dans ses choix par les bons esprits. Les funérailles, qui consistent à préparer le défunt pour son parcours vers le monde des esprits et à disposer de son corps adéquatement.

Une chamane de Mongolie

Un pow-wow aux États-Unis

LES CÉLÉBRATIONS Elles diffèrent selon les traditions. Par exemple, les autochtones célèbrent certains évènements saisonniers, comme les solstices, les grandes chasses ou les grandes pêches.

LES RÈGLES Respecter la Terre ainsi que tous les êtres et les choses qu’elle porte. Remercier l’esprit des plantes ou des animaux lorsqu’on prend leur vie. Respecter la famille, surtout les enfants et les aînés. Respecter les lieux et les objets sacrés. Manger certains mets rituels. Jeûner avant de prendre part à certaines expériences spirituelles.

LE PRINCIPAL SYMBOLE Le cercle de vie.

Un rituel de purification en Bolivie

Solstice Jour le plus long de l’année en été ; jour le plus court de l’année en hiver.

Vision Ce qui apparaît aux yeux ou à l’esprit et qui est perçu comme d’origine surnaturelle.

Fiches des traditions religieuses

FICHE

L’ISLAM L’ISLAM EST UNE TRADITION RELIGIEUSE FONDÉE AU

LE NOM DES FIDÈLES Les musulmans.

VIIe SIÈCLE PAR LE PROPHÈTE MUHAMMAD. CETTE TRADITION A DES ORIGINES COMMUNES AVEC LE JUDAÏSME ET

LES LIEUX DE CULTE La mosquée. La maison. Tout autre lieu propice.

LE CHRISTIANISME.

La mosquée bleue, en Turquie

LES PRINCIPAUX ACTEURS Le muezzin, qui appelle les fidèles à la prière. L’imam, qui dirige la prière et la communauté. Le recteur, qui dirige la mosquée. Le cheikh, qui possède de grandes connaissances. Le mufti, qui donne des consultations juridiques. L’ouléma, qui est le détenteur du savoir chez les musulmans sunnites. Le mollah, qui est le chef religieux des musulmans chiites. Un imam

LES TEXTES DE BASE Le Coran. Les hadiths.

Le Coran

MINI GLOSSAIRE Aumône Don fait aux démunis par charité. Circoncision Opération chirurgicale rituelle qui consiste à enlever le prépuce.

LES RÉFÉRENCES

Hadith Recueil de ce que le prophète Muhammad a dit et fait. Jeûne Privation totale ou partielle de nourriture durant une période déterminée.

Pèlerinage Voyage entrepris pour des raisons religieuses vers une destination signifiante pour les fidèles, comme un lieu de culte, le tombeau d’un personnage marquant, le lieu d’un évènement important, etc.

Piliers Rites les plus importants de l’islam, qui constituent l’essentiel de la pratique religieuse.

LES RITES La circoncision, qui est pratiquée avant la puberté du garçon. Les cinq piliers de l’islam : – la profession de foi, récitée régulièrement ; – la prière, pratiquée cinq fois par jour ; – le jeûne du ramadan, qui a lieu une fois l’an et dure un mois ; – l’aumône obligatoire, prélevée sur le revenu des musulmans ; – le pèlerinage à La Mecque, effectué au moins une fois dans sa vie, si la situation financière le permet. La purification par l’eau avant la prière

La main de Fatima

LES RÈGLES Respecter les cinq piliers de l’islam. Se soumettre à la volonté de Dieu, transmise dans le Coran. Se purifier par l’eau avant la prière et se déchausser à l’entrée d’un lieu saint. Se rendre à la mosquée le vendredi midi pour prier et pour écouter le prêche. Se vêtir sobrement. Porter les vêtements rituels et ne pas se couper les ongles, les poils ou les cheveux lors du pèlerinage. S’abstenir de consommer de l’alcool et de la viande de porc. Abattre les animaux dont la consommation est permise de la manière prescrite par le Coran.

Prêcher Enseigner la révélation religieuse, annoncer la parole de Dieu.

Prophète Personne qui affirme être inspirée d’une divinité pour en révéler le message et la volonté.

Profession de foi Déclaration publique de sa foi.

LES CÉLÉBRATIONS La Petite fête, qui célèbre la fin du jeûne du ramadan. La Grande fête (à la fin du pèlerinage à La Mecque), qui rappelle le sacrifice d’Abraham. L’anniversaire du prophète Muhammad. La nuit de l’Ascension, qui rappelle le voyage spirituel de Muhammad. La nuit du Destin, qui commé more la première révélation du Coran à Muhammad.

LES PRINCIPAUX SYMBOLES Le croissant de lune. La main de Fatima, la fille de Muhammad.

Ramadan Neuvième mois du calendrier musulman, durant lequel les fidèles doivent s’abstenir de manger et de pratiquer certaines activités entre le lever et le coucher du soleil.

Sacrifice Offrande rituelle dont la caractéristique est d’être détruite, tuée réellement ou symboliquement, ou abandonnée volontairement.

Fiches des traditions religieuses

GLOSSAIRE

A Abbaye Ensemble de bâtiments dans lequel vit une communauté religieuse dirigée par un abbé ou une abbesse. Acuité Gravité. Ancien Testament L’Ancien Testament est la partie de la Bible qui regroupe les textes écrits avant le début du christianisme. Ces textes proviennent du judaïsme ancien. Le Nouveau Testament regroupe les textes écrits après la mort de Jésus et qui sont propres au christianisme. Apôtre Chacun des disciples de Jésus qui ont parcouru le monde pour diffuser son message et ses enseignements : l’Évangile. Ashram Lieu où un maître spirituel enseigne à des disciples. Aumône Don fait aux démunis par charité.

B Basilique 1. Église construite sur le modèle d’anciens bâtiments romains. 2. Appellation donnée par le pape à une église en raison de son importance. Bouddha Le mot bouddha signifie l’éveillé. Le fondateur du bouddhisme, le prince Siddhartha Gautama, est appelé le Bouddha parce qu’il a atteint l’éveil.

C Calumet Pipe dont le tuyau est long. Carême Période de 40 jours durant laquelle les fidèles s’abstiennent de consommer certains aliments ou de pratiquer certaines activités. Caste Chacune des classes sociales liées à des activités spécifiques. Une personne hérite de la caste de ses parents. Cathédrale Église souvent imposante qui est le siège officiel de l’évêque d’un diocèse. Chapelle 1. Petite église à laquelle n’est rattachée aucune paroisse. 2. Lieu de culte privé que l’on trouve souvent dans une église, un collège, un hôpital ou un monastère. Circoncision Opération chirurgicale rituelle qui consiste à enlever le prépuce. Comité d’éthique Regroupement de personnes détenant une expertise particulière et pouvant se prononcer sur des enjeux éthiques relatifs à la recherche ou à la médecine. Credo Textes anciens dans lesquels sont écrits les articles fondamentaux de la foi chrétienne. Crémation Action de brûler le corps d’une personne morte. Crucifixion Supplice de la croix infligé à Jésus pour le faire mourir.

Cycle des renaissances Selon le bouddhisme, après sa mort, une personne renaît, et un nouvel être est créé. Cet être peut renaître dans différents royaumes, dont ceux des êtres humains ou des animaux. La séquence de morts et de renaissances est appelée le cycle des renaissances.

D Déontologie Ensemble des règles et des devoirs qui régissent la conduite de ceux qui exercent une profession. Dilemme Situation où l’on doit choisir entre deux possibilités contradictoires qui présentent toutes deux des désavantages. Diocèse Territoire qui regroupe habituellement plusieurs paroisses et qui est sous la responsabilité d’un évêque.

E École Mouvement (philosophique, littéraire, etc.). Ensemble de personnes qui respectent les enseignements d’un même maître ou les principes d’un même système, d’une même idéologie. Église Édifice religieux dans lequel les chrétiens se réunissent pour prier et célébrer la messe. Épopée Long récit, parfois poétique, où se mêlent l’histoire et le mythe, et par lequel on célèbre les exploits de héros. Errance Voyage ou déplacement sans but, dans différentes directions. Esprit Saint Selon la tradition, une des trois entités qui constituent Dieu. Les deux autres sont le Père et le Fils. Ensemble, les trois sont souvent nommées la Trinité ou la Sainte Trinité. Éveil Selon le bouddhisme, les êtres humains sont confrontés à des souffrances causées par les désirs et les illusions. L’éveil est l’état suprême dans lequel ils prennent conscience de ces désirs et de ces illusions. Extinction Effacement, disparition complète. Selon le bouddhisme, l’éveil permet de faire disparaître le besoin de renaître après la mort. Il permet l’extinction de la souffrance et de la conscience de l’individu, qui se fond dans la conscience universelle.

F Fécondation in vitro Fécondation produite en milieu artificiel, en laboratoire.

H Hadith Recueil de ce que le prophète Muhammad a dit et fait. Hébraïque Féminin de l’adjectif hébreu. Relative à l’hébreu (ancienne langue moyen-orientale) ou au peuple qui parle cette langue. Hutte de sudation Petit abri que l’on remplit de vapeur en versant de l’eau sur des pierres chauffées. La vapeur fait suer les personnes qui se trouvent à l’intérieur, ce qui les purifie.

I Ichthus En grec ancien, ce mot est l’acronyme de « Jésus Christ le Sauveur et le Fils de Dieu ». De plus, il signifie poisson. Icône Image religieuse codifiée et considérée comme sainte.

LES RÉFÉRENCES

Iniquité Manque d’équité, d’une justice qui tient compte des inégalités.

J Jeûne Privation totale ou partielle de nourriture durant une période déterminée. Jeûner Se priver de nourriture durant une période déterminée.

K Kasher Conforme aux lois hébraïques concernant la préparation des aliments. Kippa Petit bonnet rond porté par les juifs pratiquants.

L Lama Maître spirituel. Le mot lama est couramment utilisé pour désigner les moines. Libération Selon l’hindouisme, après sa mort, une personne renaît, et un nouvel être est créé. Cet être peut renaître dans différents royaumes, dont ceux des êtres humains ou des animaux. La séquence de morts et de renaissances est appelée le cycle des renaissances. La libération est la délivrance du cycle des renaissances.

Piliers Rites les plus importants de l’islam, qui constituent l’essentiel de la pratique religieuse. Prêcher Enseigner la révélation religieuse, annoncer la parole de Dieu. Profession de foi Déclaration publique de sa foi. Prophète Personne qui affirme être inspirée d’une divinité pour en révéler le message et la volonté.

R Ramadan Neuvième mois du calendrier musulman, durant lequel les fidèles doivent s’abstenir de manger et de pratiquer certaines activités entre le lever et le coucher du soleil. Résurrection Fait de revenir à la vie après être mort.

S Sacrement Rite sacré qui, selon la tradition, a été créé par Jésus. Le sacrement sert à produire ou à augmenter la grâce dans les âmes, ou à rendre un être humain sacré. Sacrifice Offrande rituelle dont la caractéristique est d’être détruite, tuée réellement ou symboliquement, ou abandonnée volontairement.

Mantra Syllabe ou phrase sacrée que l’on répète et qui permet d’atteindre un certain état spirituel.

Saint-Esprit Selon la tradition, une des trois entités qui constituent Dieu. Les deux autres sont le Père et le Fils. Ensemble, les trois sont souvent nommées la Trinité ou la Sainte Trinité.

Monastère Lieu où des moines ou des religieuses vivent en communauté.

Sanctuaire Lieu ou bâtiment consacré aux cérémonies religieuses.

Sermon Discours prononcé devant un auditoire dans le but de transmettre un enseignement, concernant habituellement la religion ou les règles morales.

Nouveau Testament Le Nouveau Testament regroupe les textes écrits après la mort de Jésus et qui sont propres au christianisme. L’Ancien Testament est la partie de la Bible qui regroupe les textes écrits avant le début du christianisme. Ces textes proviennent du judaïsme ancien. Nouvelle Alliance Selon les traditions juives et chrétiennes, Dieu a conclu une alliance avec le peuple d’Israël par l’entremise d’Abraham, puis de Moïse. Pour ceux qui le reconnaissent comme le Messie et le Fils de Dieu, Jésus a établi une nouvelle alliance : une alliance entre Dieu et tous les êtres humains.

O Oratoire 1. Lieu destiné à la prière. 2. Petite chapelle.

P Paradoxe Opinion qui va à l’encontre de l’opinion commune, qui semble aller à l’encontre de la logique. Paroisse Territoire dont les habitants sont sous la responsabilité religieuse d’un curé. Pèlerinage Voyage entrepris pour des raisons religieuses vers une destination signifiante pour les fidèles, comme un lieu de culte, le tombeau d’un personnage marquant, le lieu d’un évènement important, etc.

Solstice Jour le plus long de l’année en été ; jour le plus court de l’année en hiver.

T Tallith Châle rituel, grande pièce de tissu qui couvre les épaules. Talmud Recueil de lois dans lequel sont inscrits les enseignements d’anciens rabbins sous forme de commentaires. Tefillin Petite boîte carrée qui contient un morceau de papier sur lequel est inscrit un extrait de la Bible hébraïque. Temple Chez les protestants, lieu où les fidèles se réunissent pour prier. Torah Texte fondateur du judaïsme. Il regroupe les cinq premiers livres de la Bible hébraïque. Ces livres sont considérés comme la Loi de Dieu. Le mot Torah signifie d’ailleurs Loi en hébreu.

V Vision Ce qui apparaît aux yeux ou à l’esprit et qui est perçu comme d’origine surnaturelle.

Glossaire

Une collection unique qui vous permet de vivre et de Voir autrement l’enseignement de l’ECR ! Vous pouvez utiliser certains fascicules pour des thèmes spécifiques ou l’ensemble pour un matériel clé en main.

Matériel destiné à l’élève • Huit fascicules liés aux huit thèmes du programme d’ECR. Chaque fascicule propose : – des concepts et des savoirs bien illustrés ; – des activités variées ; – des éléments du dialogue liés au thème à l’étude ; – un résumé accompagné d’un réseau de concepts et d’activités de synthèse. • Un fascicule de référence, qui comprend : – un volet consacré aux éléments du dialogue ; – un volet consacré aux notions et concepts en éthique ; – un volet consacré aux traditions religieuses.

Matériel destiné à l’enseignant • Huit corrigés des fascicules thématiques ; • Un guide de l’enseignant comprenant le fascicule de référence, ainsi que trois situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ), incluant pour chacune : un guide SAÉ, un carnet de l’élève, des grilles d’évaluation.

Versions numériques

Huit fascicules thématiques en 4e secondaire • La tolérance • La justice • L’ambivalence de l’être humain • L’avenir de l’humanité • Les religions au fil du temps • L’expérience religieuse • Les questions fondamentales • Le religieux dans les arts et la culture

Huit fascicules thématiques en 5e secondaire • La tolérance en société • L’application de la justice • L’ambivalence et l’ambiguïté • L’humanité de l’avenir • Des religions en transformation • Des réflexions sur l’expérience religieuse • Les questions existentielles • L’influence du religieux sur les arts et la culture

Les fascicules pour l’enseignant • Pour l’animation en classe et la correction collective, la version numérique de chaque fascicule vous permet : – de projeter, d’annoter et de feuilleter le fascicule en entier ; – d’afficher le corrigé du fascicule, question par question ; – d’accéder à tout le matériel reproductible ; – de partager des notes et des documents avec vos élèves ; – de corriger leurs réponses directement dans la version numérique de leur fascicule ; – et de travailler dans votre matériel même sans connexion Internet.

Les fascicules pour l’élève

• La version numérique de chaque fascicule permet à l’élève : – de feuilleter et d’annoter chaque page ; – d’écrire ses réponses dans son fascicule ; – de travailler dans son matériel sans connexion Internet.

Un fascicule de référence