Une foule d'histoires - Dans ma valise, 1re secondaire

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recueil d e textes1

activités incluses

dansma valise

Nulle part au Texas ............................................................. 4 Roman Voir l’Amérique ................................................................. 28 Nouvelle

Christophe Colomb, le découvreur de l’Amérique ............ 40 Journal de voyage

Les vacances du petit Nicolas .......................................... 54 Roman jeunesse Trois semaines à Londres .................................................. 74 Nouvelle Sedna IV ............................................................................ 96 Préface et récit de voyage

Une femme chez les Papous 112 Récit de voyage

Une femme dans la nuit polaire 130 Récit de voyage

Ru 146 Roman La frousse autour du monde 158 Journal de voyage

Table des matières

L Benjamin Tardif

Nulle part au TexasFrançois Barcelo

s’arrêta sur l’accotementsablonneux et laissaronronner le moteur du Westfalia.Il tendit la main vers la carteroutière du Texas, sur le siège dupassager.

François Barcelo est né à Montréal en 1941. Diplômé en littérature, il enseigne pendant une courte période, puis devient rédacteur publicitaire. Son premier roman paraît en 1981. Depuis, il en a écrit une trentaine, il a traduit quelques ouvrages et il a remporté plusieurs prix comme auteur de littérature jeunesse. En 1998, il devient le premier Québécois à être publié dans la Série Noire de la maison d’édition parisienne Gallimard avec son roman Cadavres, qui sera adapté au cinéma onze ans plus tard.

Grand voyageur, François Barcelo écrit plusieurs de ses œuvres à l’étranger, lors de séjours dans divers pays. Il réalise même le tour du monde en 1990. Le thème du voyage est récurrent dans son œuvre, particulièrement celui de la découverte de l’Amérique, comme en témoigne le titre de certains de ses ouvrages. Son personnage de Benjamin Tardif, un voyageur maladroit et sympathique, sera le héros de quatre de ses livres.

Du même auteur…

Cadavres (1988)

Nulle part au Texas (1989) Ailleurs en Arizona (1991) Pas tout à fait en Californie (1992)

Littérature jeunesse

Le nul et la chipie (2004)

Les mains de ma maman (2006)

Après une minute, sans avoirregardé la carte, il tourna laclé d’allumage. Le paysagequ’il avait sous les yeux méritaitplus qu’une courte pause.

C’était sûrement la vue la plusspectaculaire depuis qu’il avaitquitté Montréal.

Cadavres (2009)

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Nulle part au texas – Les aventures de Benjamin Tardif

l’accotement Westfalia.

carte du avoir la méritait

À propos de

Nulle part au Texas – Les aventures de Benjamin Tardif

Le roman Nulle part au Texas raconte sept jours dans la vie de Benjamin Tardif, un voyageur québécois malchanceux qui choisit de faire un long périple sur les routes américaines à bord d’une fourgonnette aménagée pour le camping.

Voyager en fourgonnette à travers les États-Unis est un rêve qu’ont vécu bien des jeunes de la génération « hippie » des années 1960 et 1970.

Pour eux, la fourgonnette – le Westfalia de Volkswagen, plus particulièrement – représentait la liberté totale, la « maison » que l’on traînait avec soi et qui permettait de s’arrêter n’importe où et de repartir au moment voulu.

C’est avec cet esprit aventurier que le personnage de Benjamin Tardif est parti. Dès le début de l’histoire, il se retrouve complètement dépouillé de tous ses biens. Il n’avait sûrement pas prévu ce qui allait lui arriver.

Au début du livre, François Barcelo partage cette anecdote avec les lecteurs : C’est le projet d’un voyage au Texas, en 1988, qui m’a donné l’idée de cette histoire. Quelques mois plus tard, une fois le roman terminé, je n’ai trouvé nulle part au Texas de lieux ou de personnages ressemblant à ceux que j’avais imaginés. Que vouliez-vous donc que je fasse ? Je n’allais quand même pas jeter au rebut une histoire que j’avais écrite avec tant de mal et tant de plaisir, et qui ne pouvait se situer nulle part ailleurs qu’au Texas.

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Pour se préparer à la lecture

Après avoir lu les textes des pages précédentes, réponds aux questions suivantes.

Dans l’À propos, trouve la raison pour laquelle l’auteur a choisi le titre Nulle part au Texas pour son histoire.

D’après la mise en contexte, t’attends-tu à une histoire sérieuse ? Pourquoi ?

Rêves-tu, comme Benjamin Tardif, de parcourir les États-Unis à bord d’une fourgonnette ? Justifie ta réponse.

Dans cette histoire, il sera question des mésaventures que l’on peut vivre en voyage. Raconte une anecdote, que tu as vécue ou qu’on t’a racontée, survenue lors d’un voyage qui aurait quelque peu mal tourné.

Que connais-tu du Texas ?

Y a-t-il des endroits du monde que tu as l’impression de connaître, sans même y avoir mis les pieds ?

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Nulle part au Texas

– Les aventures de Benjamin Tardif

Le premier jour

Benjamin Tardif s’arrêta sur l’accotement sablonneux et laissa ronronner le moteur du Westfalia. Il tendit la main vers la carte routière du Texas, sur le siège du passager.

Après une minute, sans avoir regardé la carte, il tourna la clé d’allumage. Le paysage qu’il avait sous les yeux méritait plus qu’une courte pause. C’était sûrement la vue la plus spectaculaire depuis qu’il avait quitté Montréal.

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1. Relève dans le paragraphe la signification du toponyme Hilltop of the World.

Il était arrivé au bout d’un plateau pas très élevé. Consultée, la carte précisa qu’il était en un lieu nommé Hilltop of the World, à cinq cent quatre-vingt-deux pieds d’altitude – pas même deux cents mètres. Cela n’était pas bien haut. Il fallait être texan et amateur de superlatifs pour donner un nom pareil à ce sommet désertique. Mais le paysage qui s’étendait plus bas suggéra à Benjamin Tardif des images de paradis terrestre. Et il reconnut que cette désignation de « côte du Sommetdu-Monde » relevait autant de la licence poétique que de la vantardise.

Devant lui, la route commençait par descendre tout droit vers le golfe du Mexique. Mais, juste comme elle arrivait à une petite forêt d’arbres et d’arbustes le long de la côte, elle faisait un léger crochet vers la droite pour longer le rivage sur un kilomètre ou deux avant de tourner encore pour s’enfoncer dans le désert, en direction du Mexique.

Entre Junior’s Last Run, où Benjamin Tardif avait fait le plein d’essence, et Badernia, la prochaine petite ville, il n’y avait pas le moindre nom d’inscrit sur la carte. La station-service de Junior’s Last Run avait d’ailleurs prévenu quiconque savait lire les avertissements aux voyageurs du désert : « Dernière occasion de faire le plein à toute heure d’ici cent kilomètres. »

En fait, on pouvait lire sur le panneau de tôle : Last 24-hour gas for next sixty miles. Mais Benjamin Tardif était traducteur spécialisé, et il avait la manie de traduire tout ce qu’il lisait ou entendait. Pendant

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ses longues vacances, cela lui permettait de garder la main. Mais peut-être en aurait-il fait autant s’il avait été facteur ou plombier.

2. À l’aide du contexte, explique ce que signifie l’expression garder la main.

Donc, il arriverait dans quelques minutes au bas de la côte descendant du lieu-dit Hilltop of the World. À quelques centaines de mètres de la route, de longues vagues aux crêtes blanches venaient s’effacer sur les plages sablonneuses de plusieurs petites baies séparées les unes des autres par des rochers. La route lui ferait ensuite longer, sur sa gauche, quelques bouquets d’arbres. Juste à l’endroit où elle amorçait un second crochet de quelques degrés vers la droite en direction de la partie la plus aride du désert, il y avait un petit bâtiment.

C’était peut-être une station-service. Benjamin Tardif se rappelait l’avertissement de celle de Junior’s Last Run, qui laissait presque entendre qu’il en existait une autre sur cette route, mais que celle-là n’était pas ouverte tout le temps.

Il remit le moteur en marche et arriva rapidement au premier virage de la route.

Un tout petit chemin de sable, quasiment invisible dans le sable environnant parce qu’à peine plus pâle, s’ouvrait au milieu des buissons, vers la mer. Pas la moindre affiche « Privé » ou « Défense d’entrer ». Pas même l’énigmatique avis Posted que les initiés savent interpréter comme « Défense de passer – et surtout de chasser ».

Il faisait chaud. Horriblement chaud, même en roulant toutes vitres baissées. Sans doute ce chemin conduisait-il à l’une des plages

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aperçues de là-haut ? Il était déjà deux heures de l’après-midi. Le sel de l’eau de mer sur la peau de Benjamin Tardif ne pourrait l’embêter longtemps, puisqu’il projetait d’arrêter dans un camping public que lui promettait la carte, à Badernia, près de la frontière mexicaine.

Le Westfalia s’engagea donc dans le petit chemin au centre duquel quelques touffes d’herbe poussaient péniblement.

Benjamin Tardif avançait prudemment. À gauche du chemin, deux carcasses de vieilles Chevrolet achevaient de rouiller. Il roula quelques instants encore, les arbustes l’empêchant de voir où il allait. Et soudain la mer s’ouvrit devant lui.

Il avait déjà vu de belles plages depuis trois mois qu’il était parti de Montréal. Mais jamais une comme celle-là.

Imaginez une petite baie enfoncée entre deux pointes rocailleuses, dans une mer bleu turquoise, dont les vagues viennent doucement mourir sur du sable blanc, poudreux comme de la neige. Surtout, cette plage présentait un avantage qu’il n’avait trouvé sur aucune des plages qu’il avait fréquentées jusque-là : il n’y avait personne. Pas le ventre d’un Américain, pas la cuisse d’une Américaine, pas un seul parasol ni le moindre cerf-volant, pas de canne à pêche, pas de chaise pliante, pas de glacière, pas de radio, pas même un chien. Rien. La plage était à lui tout seul. Il n’avait qu’à se l’approprier s’il le désirait. Il roula tout doucement jusqu’aux derniers buissons, car il savait que le sable du bord de la mer est parfois traître et qu’il risquait d’attendre du secours longtemps s’il s’enlisait en ce coin perdu.

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Il descendit, fit le tour du véhicule, tira la porte coulissante, tendit la main vers le sac de toile où il gardait son maillot de bain, sa serviette et sa crème solaire. Mais il interrompit son geste, examina la plage derrière lui. Il n’y avait vraiment personne. Enfin l’occasion rêvée de se baigner tout nu chez ces puritains d’Américains pour lesquels un sein nu mérite un séjour en prison, et un pénis au soleil sans doute l’émasculation définitive.

3. Selon le sens de la phrase dans laquelle le mot puritains est utilisé, trouve : a) un synonyme à ce mot ; b) un antonyme à ce mot.

Il se déshabilla, laissa ses vêtements sur la banquette arrière, et marcha vers l’eau.

Celle-ci n’était pas froide du tout. Ni chaude non plus, comme il le redoutait encore plus. Elle était tout juste un peu rafraîchissante, et toute la chaleur que son corps avait accumulée en cette journée disparut en un instant. Il plongea dans la première lame qui roula vers lui, émergea de l’autre côté en secouant les cheveux, plongea encore, fit quelques longueurs de crawl, laissa son corps se redresser à la verticale. Il touchait tout juste le fond. Il valait mieux ne pas aller plus loin, au cas où il y aurait des courants contraires.

Il allait retourner vers la plage lorsqu’il entendit le roulement familier de la porte coulissante du Westfalia qui se refermait.

Il eut tout juste le temps de voir une silhouette sur le siège du conducteur. Une vague lui donna une poussée vers le rivage. Il s’efforça de se remettre debout, d’avancer rapidement dans l’eau qui s’opposait à son corps.

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Le Westfalia partit à vive allure en soulevant un nuage de poussière et disparut derrière les buissons bien avant que Benjamin Tardif n’ait atteint la plage.

Il se mit à courir dans le chemin sablonneux à travers le nuage de poussière laissé par le véhicule. Puis le nuage se dissipa. Quand il arriva à la grand-route, il ne restait plus de son Westfalia que des empreintes de pneus dans le sable, qui pointaient vers la gauche.

Il resta debout au bord de la route jusqu’à ce que le petit point rose du Westfalia sur la route noire ne soit plus que le fruit de son imagination.

Et il se rendit compte qu’il était debout tout nu sur le bord d’une route. Il venait de voir disparaître à l’horizon non seulement son véhicule, mais encore ses bagages, ses vêtements, son matériel de camping, ses cartes de crédit, son passeport et son argent.

Il s’était efforcé d’imaginer toutes les mésaventures qui pourraient s’abattre sur lui pendant son voyage et avait cherché à s’en prémunir. Mais celle-ci était totalement inattendue et beaucoup plus catastrophique. Il était en quelque sorte naufragé, comme Robinson Crusoé, à la différence que celui-ci avait récupéré quelques biens du naufrage de son navire, tandis que lui n’avait rien. Il était nu comme l’enfant qui vient de naître, sur une route déserte où il n’avait rencontré personne – à l’exception de son voleur – depuis qu’il avait traversé Junior’s Last Run.

Le soleil lui tapait sur la tête, au point qu’il sentait le sang lui battre dans les tempes. Il alla s’asseoir à l’ombre d’un arbuste pour réfléchir à la situation.

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Il aurait pu rester là à attendre le passage d’une voiture ou d’un camion. Mais s’arrêterait-on pour un homme nu gesticulant au bord de la route ? La veille, il avait vu un homme arrêter sa camionnette sur le bord d’une route semblable, sortir une carabine et tirer plusieurs fois en direction du désert. Benjamin Tardif, qui l’avait suivi de loin, avait ralenti et vu une boule de fourrure – un coyote, sans doute – rouler plusieurs tours sur elle-même avant de s’immobiliser. Et l’homme était reparti en laissant l’animal qu’il venait de tuer.

Le propriétaire de la prochaine camionnette qui passerait par là n’en profi terait-il pas pour s’exercer à la chasse au coyote sur un hurluberlu tout nu ?

4. Trouve le mot qui ne convient pas au sens du mot hurluberlu : étourdi – original – désespéré.

Bref, Benjamin Tardif n’était pas seulement naufragé : il risquait de devenir gibier s’il se montrait. Et dès qu’il aperçut un petit point rouge qui descendait du Hilltop of the World, il préféra se terrer derrière les buissons.

C’était effectivement une camionnette. Et elle avait une carabine à lunette accrochée à un support à l’arrière de la cabine. Elle passa sans ralentir et Benjamin poussa un soupir de soulagement.

Il songea à marcher loin de la route, en se cachant de buisson en buisson, jusqu’à la station-service qu’il avait cru apercevoir au sud. Peut-être, si ce n’était qu’une maison abandonnée, y trouverait-il de vieux vêtements ? Mais les buissons étaient rares le long de la route et il devrait marcher de longs moments loin de tout abri. Un camionneur armé surgissant alors pourrait facilement le prendre en chasse.

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Inutile, aussi, de faire demi-tour : il n’y avait pas âme qui vive à au moins cinquante kilomètres derrière lui. Et les premiers kilomètres seraient particulièrement pénibles, en plein soleil, dans la longue côte.

Que ferais-tu à la place de Benjamin ?

Il ne lui restait plus qu’une possibilité : passer par la mer, en marchant sur la plage ou en pataugeant dans l’eau jusqu’à la première maison – il y en avait peut-être parmi les arbres le long de la mer, car l’endroit lui semblait trop beau pour qu’il n’y en ait pas. Il pourrait s’en approcher suffisamment pour s’expliquer avant que son propriétaire n’ait le loisir de décrocher sa carabine.

Ce plan lui sembla aussi aléatoire que le premier, mais il avait l’avantage de lui permettre de retourner dans l’eau et d’éviter les coups de soleil.

5. Un plan aléatoire est-il hasardeux ou gagnant ?

Il reprit donc le petit chemin qui l’avait d’abord mené à la baie paisible et se replongea dans l’eau avec délices. Elle paraissait encore plus parfaitement rafraîchissante que quelques minutes plus tôt. Et le premier quart d’heure qu’il passa à marcher dans la mer le rassura sur la sagesse de son plan. Le sable, jusqu’à la sortie de l’anse, était doux, et l’eau assez limpide pour lui permettre

6. Trouve dans le paragraphe un adjectif qui décrit pourquoi l’eau procure des délices à Benjamin.

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d’éviter les rares cailloux et les morceaux de coquillages. Passé ce point, le littoral était toutefois bloqué par des rochers qui s’avançaient dans l’eau. Benjamin Tardif était bon nageur, mais il hésita avant de se lancer tête première dans les flots pour contourner les rochers. Il se méfiait des courants, qui pourraient l’entraîner vers le large ou, au contraire, le pousser violemment contre les rochers. Mais il n’avait plus le choix. Il se mit donc à nager doucement, d’une brasse tranquille, et constata avec satisfaction que le courant le poussait vers le sud, sans l’éloigner du rivage. Il nagea ainsi, ou plutôt se laissa emporter par la mer, jusqu’après la pointe rocheuse, puis se retrouva dans une autre baie, plus petite que la première mais presque aussi belle. Il s’approcha de la plage, resta assis dans l’eau quelques minutes pour reprendre son souffle.

Le soleil commençait à baisser à l’horizon, et il résolut d’attendre que l’obscurité soit plus totale. D’une part, les lumières des habitations, s’il y en avait sur ce rivage, seraient bientôt plus aisément visibles et il risquerait moins de passer à côté de l’une d’elles sans la voir. D’autre part, l’obscurité lui permettrait de s’en approcher sans être vu et de crier : « Excusez-moi, je suis un étranger. Je me suis fait voler ma voiture et tous mes effets personnels. Pour l’amour de Dieu, aidez-moi. »

Il répéta ce discours à haute voix, dans son meilleur anglais. Il était particulièrement fier de son « pour l’amour de Dieu » (for God’s sake ) qui lui semblait judicieusement choisi pour toucher ces gens généralement aussi portés sur la religion que sur les armes à feu.

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après la lecture

Qu’est-ce qui nous fait penser, assez rapidement dans le texte, que le personnage maîtrise la langue en usage au Texas ?

Pour quelle raison le personnage voyage-t-il ?

Combien de temps l’histoire racontée dure-t-elle ?

Que pense Benjamin Tardif du nom Hilltop of the World donné au lieu où il s’arrête ? Pourquoi ?

Aux lignes 9 à 46, relève quatre passages qui révèlent que Benjamin Tardif se trouve dans une région peu habitée.

a) Dans la troisième partie du texte (lignes 105 à 136), à quel élément perturbateur Benjamin Tardif doit-il faire face ?

b) Donne les deux principales conséquences de cet événement. c) Relève l’énumération qui révèle les autres inconvénients causés par cet événement.

Dans la partie suivante du texte (lignes 137 à 176), Benjamin Tardif évoque quatre façons possibles de se sortir de ce mauvais pas.

a) Quelles sont ces quatre possibilités ?

b) Pourquoi rejette-t-il chacune des trois premières possibilités ?

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Quels sont les trois dangers auxquels Benjamin Tardif aurait pu faire face pendant son déplacement dans l’eau de la baie (lignes 177 à 230) ?

Dans sa description, quelles caractéristiques Benjamin Tardif attribue-t-il à la maison ? Nommes-en cinq.

À l’aide de quelques mots-clés, décris l’attitude de la dame à l’égard de Benjamin dans le texte des lignes 266 à 379.

Quel passage du texte as-tu trouvé le plus comique ? Pourquoi ?

a) Comment se termine l’aventure de Benjamin Tardif ?

b) Imagine ce qui pourrait se passer après le dernier épisode raconté par l’auteur.

c) Cet extrait t’a-t-il donné envie de lire le roman ? Justifie ta réponse.

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vacances du petit Nicolas

Les

Une

Jean-Jacques

Sempé

Sans avoir jamais fréquenté une école artistique, Sempé est devenu un célèbre dessinateur. En 1959, il rencontre René Goscinny et ils créent la bande dessinée

Le petit Nicolas pour le journal Le Moustique. Sempé dessine et Goscinny écrit les textes dans lesquels ils racontent leurs souvenirs d’enfance. À partir de 1960, la revue Pilote publie les aventures du petit Nicolas sous forme de romans.

Du même auteur…

Le petit Nicolas (26 albums) traduits dans le monde entier

Le petit Nicolas (2010)

René Goscinny

Tous les ans, c’est-à-direle dernier et l’autre,parce qu’avant c’esttrop vieux et je ne me rappellePapa et Maman se disputentbeaucoup pour savoir où aller envacances, et puis Maman se metpleurer et elle dit qu’elle va allerchez sa maman, et moi je pleureaussi parce que j’aime bien

Écrivain, humoriste et scénariste de bande dessinée, René Goscinny est surtout connu pour les albums d’Astérix. Il commence à dessiner très tôt, inspiré par les histoires illustrées qu’il adore lire. C’est sous le pseudonyme d’Agostini, que Goscinny écrit Le petit Nicolas.

Du même auteur…

Les albums Astérix avec l’illustrateur Uderzo

Les albums Iznogoud avec l’illustrateur Tabary

Astérix le Gaulois (1967)

n’est pas chez Mémé.

Astérix et Obélix contre César (1999)

Astérix aux Jeux olympiques (2008)

C
Mémé,mais chez elle il n’y a pas de plage,et à la fin on va où veut Mamance
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c’est-à-dire

l’autre, c’est rappelle pas,disputent en met à aller pleure Mémé, Mamanplage, et

À propos de

Les vacances du petit Nicolas

Le petit Nicolas est un personnage enfant qui a diverti un grand nombre de lecteurs à travers la francophonie. Ce qui plaît tant dans les livres de Sempé et de Goscinny, c’est cette narration, assurée par le personnage principal, qui nous livre sa vision du monde, empreinte de candeur et d’humour.

La vie est belle pour le petit Nicolas, qui a six ou sept ans. Un rien l’amuse. Même s’il est un peu turbulent, il apparaît plutôt sympathique. Ses peines d’enfant ne sont jamais très graves. Nicolas observe certains comportements ridicules des grands. En lisant les aventures du jeune personnage, les lecteurs adolescents ou adultes vivent une certaine nostalgie de cet âge de l’innocence.

Dans le roman Les vacances du petit Nicolas, les auteurs ont pris le congé estival comme prétexte pour camper de courtes histoires cocasses. Dans l’extrait suivant, tiré du début du livre, on raconte comment la famille de Nicolas a choisi sa destination.

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Pour se préparer à la lecture

Après avoir lu les textes des pages précédentes, réponds aux questions suivantes.

Nomme d’autres œuvres (livres, films, etc.) mettant en scène des enfants.

Selon toi, quels effets les narrateurs enfants produisent-ils sur les lecteurs ?

Tu connais sûrement les histoires d’Astérix, une série de bandes dessinées très connue scénarisée par Goscinny. Que penses-tu de ces œuvres ?

Dans l’extrait, la famille du petit Nicolas s’apprête à choisir une destination pour les vacances, mais y arrive difficilement. Selon toi, pourquoi une telle décision est-elle si difficile à prendre dans une famille ?

Dans l’À propos, on dit que Les vacances du petit Nicolas présente des histoires cocasses qui se sont déroulées pendant un congé estival. Raconte une aventure amusante que tu as déjà vécue pendant tes vacances.

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Les vacances du petit Nicolas

Et chez Nicolas, le choix de l’endroit où l’on va passer ces vacances n’est pas un problème, car…

C’est papa qui décide Tous les ans, c’est-à-dire le dernier et l’autre, parce qu’avant c’est trop vieux et je ne me rappelle pas, Papa et Maman se disputent beaucoup pour savoir où aller en vacances, et puis Maman se met à pleurer et elle dit qu’elle va aller chez sa maman, et moi je pleure aussi parce que j’aime bien Mémé, mais chez elle il n’y a pas de plage, et à la fin on va où veut Maman et ce n’est pas chez Mémé.

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Hier, après le dîner, Papa nous a regardés, l’air fâché et il a dit :

— Écoutez-moi bien ! Cette année, je ne veux pas de discussions, c’est moi qui décide ! Nous irons dans le Midi1. J’ai l’adresse d’une villa à louer à Plage-les-Pins. Trois pièces, eau courante, électricité. Je ne veux rien savoir pour aller à l’hôtel et manger de la nourriture minable.

— Eh bien, mon chéri, a dit Maman, ça me paraît une très bonne idée.

— Chic ! j’ai dit et je me suis mis à courir autour de la table parce que quand on est content, c’est dur de rester assis.

Papa, il a ouvert des grands yeux, comme il fait quand il est étonné, et il a dit : « Ah ? Bon. »

Pendant que Maman débarrassait la table, Papa est allé chercher son masque de pêche sous-marine dans le placard.

— Tu vas voir, Nicolas, m’a dit Papa, nous allons faire des parties de pêche terribles, tous les deux.

Moi, ça m’a fait un peu peur, parce que je ne sais pas encore très bien nager ; si on me met bien sur l’eau je fais la planche, mais Papa m’a dit de ne pas m’inquiéter, qu’il allait m’apprendre à nager et qu’il avait été champion interrégional de nage libre quand il était plus jeune, et qu’il pourrait encore battre des records s’il avait le temps de s’entraîner.

1 Région du Sud de la France.

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Sempé

— Papa va m’apprendre à faire de la pêche sous-marine ! j’ai dit à Maman quand elle est revenue de la cuisine.

— C’est très bien, mon chéri, m’a répondu Maman, bien qu’en Méditerranée il paraît qu’il n’y a plus beaucoup de poissons. Il y a trop de pêcheurs.

— C’est pas vrai ! a dit Papa ; mais Maman lui a demandé de ne pas la contredire devant le petit et que si elle

1. Quels éléments forment le mot contredire ? Quel en est le sens ? Les vacances du petit Nicolas 59 30 35

disait ça, c’est parce qu’elle l’avait lu dans un journal ; et puis elle s’est mise à son tricot, un tricot qu’elle a commencé ça fait des tas de jours.

— Mais alors, j’ai dit à Papa, on va avoir l’air de deux guignols sous l’eau, s’il n’y a pas de poissons !

Papa est allé remettre le masque dans le placard sans rien dire. Moi, j’étais pas tellement content : c’est vrai, chaque fois qu’on va à la pêche avec Papa c’est la même chose, on ne ramène rien. Papa est revenu et il a pris son journal.

— Et alors, j’ai dit, des poissons pour la pêche sous-marine, il y en a où ?

— Demande à ta mère, m’a répondu Papa, c’est une experte.

— Il y en a dans l’Atlantique, mon chéri, m’a dit Maman.

Moi, j’ai demandé si l’Atlantique c’était loin de là où nous allions, mais Papa m’a dit que si j’étudiais un peu mieux à l’école, je ne poserais pas de questions comme ça et ce n’est pas très juste, parce qu’à l’école on n’a pas de classes de pêche sousmarine ; mais je n’ai rien dit, j’ai vu que Papa n’avait pas trop envie de parler.

— Il faudra faire la liste des choses à emporter, a dit Maman.

— Ah ! non ! a crié Papa. Cette année, nous n’allons pas partir déguisés en camion de déménagement. Des slips de bain, des shorts, des vêtements simples, quelques lainages…

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2. Trouve le sens qui convient au mot guignol

Préparez

vos valises ! Avec ce recueil de dix récits de voyage, vous ferez le tour de la planète. Le Cambodge, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Angleterre, la France, les États-Unis… En voiture, en bateau, à pied, à dos d’éléphant… Vous ne vous ennuierez pas ! Dans cet ouvrage de la collection Une foule d’histoires, vous suivrez l’itinéraire de femmes et d’hommes qui ne tiennent pas en place. Qu’ils soient réels ou fictifs, ce sont de vrais voyageurs. Des textes signés par Christophe Colomb, Jean Lemire, Bruno Blanchet, Kim Thúy, François Barcelo et bien d’autres.

Chaque texte est accompagné d’une contextualisation historique et géographique, ainsi que d’une série d’activités pour mieux apprécier votre lecture.

Les composantes de la collection

Recueil de textes pour l’élève Recueil de textes pour l’élève (version numérique)

Corrigé incluant le recueil de textes Corrigé incluant le recueil de textes (version numérique)

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