Présentation de l’ouvrage
Au fil des chapitres, un contenu clair, accessible et pratique est présenté.
Des tableaux et des figures facilitent la compréhension de la matière.
Des rubriques présentent du contenu complémentaire.
À la fin de chaque chapitre, un résumé reprend les notions essentielles.
Des questions de révision et des mises en situation sont aussi proposées.
Des exemples accompagnent et complètent certaines explications.
Les annexes présentent du contenu supplémentaire.
Table des matières
Chapitre 5
Travailler en équipe en sciences humaines ...... 78
5.1 Établir des règles de fonctionnement adaptées à la tâche ...................................... 79
5.1.1 La
OBJECTIFS du chapitre
/ Distinguer les types de textes en sciences humaines
/ Comprendre les différents textes en sciences humaines
/ Relever les éléments significatifs d’un texte
/ Mettre en évidence les composantes et la logique d’un texte
Comprendre un texte du domaine des sciences humaines
DE MANIÈRE CONCRÈTE, À LA FIN DE CE CHAPITRE, VOUS POURREZ :
faire la différence entre une monographie, un ouvrage de référence, un article scientifique, un article de journal, un chapitre d’un ouvrage collectif, une publication gouvernementale, un mémoire ou une thèse, un site ou une page Web et un texte d’opinion ; répondre aux questions suivantes à propos d’un texte : Que cherche à démontrer l’auteur ou l’autrice ? Quelle est l’hypothèse ? Quelles sont les conclusions ? ; développer une technique de lecture rapide pour les textes plus faciles et une technique de lecture plus attentive pour les textes plus difficiles ; repérer les principales composantes et la logique d’un texte : le résumé, le titre et les intertitres, l’introduction, le développement et la conclusion ; porter une appréciation sur la pertinence d’un texte, notamment en le comparant avec d’autres textes.
Avant d’entreprendre une recherche en sciences humaines,
vous devez être en mesure de choisir, de lire et de comprendre adéquatement les textes utiles dans ce domaine d’études. Ces compétences sont essentielles à la réussite de vos études. Même si vous avez l’habitude de lire et de décoder un nombre important d’informations au quotidien, il faut garder à l’esprit qu’une lecture en sciences humaines vise à répondre à des objectifs précis. C’est pourquoi vous devrez vous familiariser avec les différents types de textes utiles aux sciences humaines. Cette étape complétée, vous pourrez choisir une technique de lecture appropriée en fonction des types de textes consultés. Le but de ce chapitre est de vous aider à développer des méthodes et des techniques qui favoriseront une meilleure compréhension de la documentation.
Distinguer les types de textes utilisés en sciences humaines
En sciences humaines, comme dans tous les autres domaines d’études, vous aurez à vous informer sur une variété de sujets. Vous devrez cependant cibler les types de textes à lire pour réaliser un travail de recherche afin de sélectionner judicieusement ceux qui vous serviront.
Avant de commencer la lecture d’un texte, il faut vous assurer d’en reconnaître le type, puisque cela vous permettra, entre autres, de bien comprendre l’intention du document.
1.1.1 Les monographies (livres)
Les ouvrages monographiques sont des livres traitant d’un sujet précis et écrits par un ou plusieurs auteurs qui sont des spécialistes du sujet à l’étude. Accessibles sur les rayons de la bibliothèque ou en d’autres formats (PDF, ePub, etc.), ils sont souvent regroupés par sujets et ont une cote (une série de chiffres et de lettres) qui permet de les trouver sur les rayons. On repérera les monographies en menant une recherche par sujet ou par auteur à l’aide du catalogue de la bibliothèque. un livre portant sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) écrit par une spécialiste
1.1.2 Les ouvrages de référence
Les ouvrages de référence sont des ouvrages dans lesquels est présentée une liste de sujets ou de thèmes avec de courtes définitions. On y collecte des informations de nature générale sur un sujet précis sans entrer dans les détails. Ils sont cependant plus spécialisés que les dictionnaires de langue comme le Larousse, Le Robert ou le Multidictionnaire. Ces ouvrages doivent habituellement être consultés à la bibliothèque, car ils ne peuvent être empruntés, mais ils sont de plus en plus disponibles en ligne.
Généralement, il s’agit d’une excellente source d’information pour amorcer une recherche ou encore pour trouver une définition qui permettra de préciser le sujet ou la question de recherche. Les ouvrages de référence sont souvent le point de départ qui permet d’approfondir ou de préciser certains éléments de vos lectures.
Exem ple Exem ples
un dictionnaire spécialisé en économie, un annuaire, un atlas, une encyclopédie comme Universalis
/Conseil pratique
Comme il n’est pas possible d’emprunter un ouvrage de référence et que la consultation de ce type de document se limite généralement à quelques pages, n’hésitez pas à prendre des photos pour ainsi avoir facilement la documentation à votre disposition. Attention cependant de toujours noter les informations nécessaires pour en fournir les références bibliographiques dans votre travail. Ces informations importantes se trouvent souvent sur la page titre ou dans les premières pages du livre.
1.1.3 Les articles scientifiques (ou de revues savantes)
Les articles scientifiques sont publiés dans des revues périodiques dont chacune est dirigée par un comité de lecture qui analyse la pertinence et la validité scientifique des articles qui lui sont soumis. On trouvera ce type de texte dans la section des périodiques d’une bibliothèque ou encore, en version numérique, dans les différents moteurs de recherche spécialisés d’une bibliothèque (Cairn, Érudit ou Google Scholar, par exemple). Les revues scientifiques s’adressent habituellement à un public spécialisé (professeurs, chercheurs, étudiants).
un article de la revue Recherches féministes qui porte sur le rôle des femmes dans les sociétés autochtones
Les revues scientifiques comportent une section intitulée Recension d’ouvrages monographiques (ou Compte rendu d’ouvrages). Une recension est un compte rendu critique d’un ouvrage paru récemment et dont le contenu mérite d’être analysé par un expert. Elle propose non seulement un résumé, mais aussi une appréciation générale et une critique. Contrairement à l’article scientifique, qui fait souvent plus d’une dizaine de pages, la recension est un texte court qui dépasse rarement une page. Bien que les deux puissent être publiés dans des revues savantes, une recension ne doit pas être confondue avec un article scientifique.
1.1.4 Les articles de journaux, de revues ou de magazines
Les articles de périodiques non scientifiques d’intérêt général sont publiés dans des journaux, des revues ou des magazines. Ces périodiques ne sont pas de nature scientifique, mais sont tout de même crédibles. Ils cherchent à vulgariser l’information afin qu’elle soit accessible à un large public.
un article du magazine
L’Histoire portant sur Jules César Exem ple
pour aller plus loin/
Un périodique est une publication, identifiée par un numéro et par une année, regroupant des textes de plusieurs auteurs et publiée à intervalle régulier (quotidien, hebdomadaire, mensuel, trimestriel). Pour trouver un article de périodique, il faut procéder différemment que pour la recherche d’une monographie, car les titres des articles ne sont pas toujours disponibles dans le catalogue de la bibliothèque. Vous devez donc d’abord trouver une revue qui semble intéressante, puis la consulter directement (sur papier, en PDF ou à l’aide d’un moteur de recherche).
1.1.5 Les chapitres d’ouvrages collectifs
Les chapitres d’un ouvrage collectif sont des textes publiés dans une monographie consacrée à une thématique particulière. Le livre est habituellement produit sous la direction d’un coordonnateur ou d’une coordonnatrice responsable de réunir plusieurs spécialistes qui écrivent des textes différents, mais sur une même thématique. Dans ce cas, chaque texte prend la forme d’un chapitre du livre. L’ouvrage est donc composé d’une série de chapitres écrits par des auteurs différents qui sont des spécialistes du sujet traité. Ces ouvrages sont facilement repérables grâce à la mention sous la direction de. Le texte aux pages 103 à 108 de l’Annexe 1 est un exemple de ce type de texte. un livre portant sur les techniques de recherche en sciences sociales dont les chapitres sont signés par des auteurs différents sous la direction d’un coordonnateur
1.1.6 Les publications gouvernementales
Les publications gouvernementales (ou publications officielles) sont, comme leur nom l’indique, des textes publiés et édités par les différents gouvernements (Québec, Canada, États-Unis) ou encore par des organisations internationales intergouvernementales (ONU, Union européenne). Il existe plusieurs types de publications gouvernementales :
les textes de nature constitutionnelle, parlementaire, législative ou réglementaire ; les textes de nature budgétaire ou statistique ; les rapports d’enquête commandés par les gouvernements sur des sujets précis (réforme de la santé, réforme de la carte électorale, etc.) ;
les documents de sensibilisation, d’éducation et de vulgarisation.
Il est à noter que les publications gouvernementales sont souvent disponibles en ligne. À la bibliothèque, ils ont habituellement une section dédiée.
un rapport d’une commission d’enquête sur les services de santé
1.1.7 Les mémoires et les thèses
et les services sociaux
Les mémoires et les thèses sont des textes rédigés au cours des études de deuxième et de troisième cycles universitaires. Les étudiants de maîtrise et les doctorants réalisent un travail de recherche (respectivement le mémoire et la thèse) sur un sujet particulier en rapport avec leur domaine d’études et sont dirigés par une ou un professeur qui agit à titre de directrice ou directeur du mémoire ou de la thèse. Lorsque le mémoire et la thèse ont été approuvés par l’université, ils sont rendus disponibles sur la plateforme de dépôt de l’institution (Papyrus pour l’Université de Montréal, Archipel pour l’UQAM, Savoirs UdeS pour l’Université de Sherbrooke, etc.). Ce type de document est souvent considéré comme un livre par les étudiants, mais en réalité il s’agit d’un genre particulier qu’on ne doit pas confondre avec la monographie.
le mémoire de maîtrise d’un étudiant en sociologie portant sur l’impact de la violence conjugale dans les familles en milieu défavorisé
/Conseil pratique
Les mémoires de maîtrise et les thèses de doctorat constituent des sources très intéressantes d’informations privilégiées. Ils comportent un plan détaillé et de nombreuses sources documentaires qui permettent de bien orienter vos lectures. En outre, ils peuvent vous fournir des idées de sujets et de questions de recherche.
1.1.8 Les textes d’opinion
Les textes d’opinion sont de courts articles de 500 à 750 mots dans lesquels des citoyens ou des spécialistes partagent leur point de vue sur une situation particulière qui les touche et qui interpelle la société ainsi que l’analyse qu’ils en font. Ces textes peuvent être publiés dans un journal ou sur un site Web. Les grands quotidiens ont une section dédiée à ce type de texte, intitulée Opinions, Débats ou Idées.
un texte d’opinion dénonçant le racisme systémique et signé par plusieurs citoyens
1.1.9 Les sites et les pages Web
Les sites et les pages Web, parfois appelés sites Internet ou pages Internet, peuvent contenir des textes informatifs sur des sujets variés et de différents niveaux. Un site regroupe plusieurs pages interreliées par des hyperliens à partir d’une adresse Web. Les sites Web sont en général d’accès facile et offrent une somme importante d’informations. Les textes des sites Web comme Wikipédia doivent cependant être lus avec prudence, car il peut s’agir d’informations non vérifiées et orientées. Généralement, ces textes sont moins utilisés dans un contexte de recherche, même s’ils peuvent être très utiles.
le site pédagogique Perspective monde de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke
/Conseil pratique
Le site Web peut servir à débroussailler ou à étudier sommairement une thématique. Lorsque vous êtes en quête d’un sujet de recherche ou d’une question à explorer, vous pouvez commencer votre recherche en consultant un site ou une page Web. En outre, si, en cours de lecture, vous avez de la difficulté à comprendre un concept, des mots de vocabulaire ou si vous ne connaissez pas un auteur ou un personnage, vous pouvez effectuer une recherche rapide dans un moteur de recherche.
1.1.10 Les autres types de textes
Il existe bien sûr une grande variété d’autres textes. Pensons, entre autres, aux notes de cours, aux notes de recherche, aux rapports et aux documents des ONG, aux actes de colloques, aux billets de blogues ou encore aux publications sur les réseaux sociaux. Tous ces textes sont des sources intéressantes pour développer vos connaissances, mais ils sont moins souvent utilisés dans le cadre de la recherche en sciences humaines, car il est plus difficile d’en établir la crédibilité. Au besoin, consultez votre enseignant ou votre enseignante pour valider la pertinence de ces types de textes.
Outre les textes, il existe d’autres types de documentation en sciences humaines comme les baladodiffusions ou les documents audiovisuels (DVD, documentaires, reportages, etc.).
Il ne faut pas hésiter à inclure ce type de documentation dans vos recherches. pour aller plus loin/
1.2
Lire un texte utilisé en sciences humaines
Pour réussir vos études en sciences humaines, vous devez développer une bonne aptitude en lecture. Cette habileté essentielle vous permettra de progresser plus rapidement et de vous familiariser avec les différents champs d’analyse propres aux disciplines des sciences humaines. Vous devez donc acquérir cette compétence en pratiquant régulièrement la lecture et la compréhension de texte, tout comme on pratique régulièrement un sport afin de mieux performer.
Une telle démarche demande de la constance, de la persévérance et de la curiosité intellectuelle. Surtout, vous devez avoir conscience que ces lectures vous aideront à porter un regard critique sur les phénomènes qui transforment notre société tant au niveau social que psychologique ou historique. La lecture en sciences humaines se distingue d’autres formes de lecture en ce sens qu’elle permet de cerner des enjeux de société qui méritent d’être approfondis. Pour ce faire, une lecture attentive et efficace est nécessaire afin de relever les éléments significatifs et de mettre en évidence les principales composantes d’un texte.
1.2.1 Relever les éléments significatifs d’un texte
Les textes en sciences humaines ne sont pas nécessairement simples à lire et à comprendre. Il s’agit de textes qui traitent de problématiques complexes avec un niveau de vocabulaire soutenu et spécifique. La lecture d’un texte de ce genre demande des stratégies différentes de celles d’une lecture de divertissement. Dans cette perspective, vous devez développer une méthode de lecture efficace afin de mieux saisir le contenu disciplinaire. Si la lecture d’un texte est plus difficile et demande plus d’attention, elle mène le plus souvent à une compréhension plus profonde et plus enrichissante.
Peu importe le type de texte, vous devez être en mesure de répondre aux questions suivantes : Que cherche à démontrer l’auteur ou l’autrice ? Quelle est sa thèse ou son hypothèse ? Quelles sont ses conclusions ? Si vous ne pouvez pas répondre de manière satisfaisante à ces questions, reprenez votre lecture.
En fonction du type de texte, vous pourrez recourir à deux grandes techniques de lecture :
Technique de lecture 1, pour les textes à lecture rapide parce qu’ils sont généralement courts et simplifiés comme :
les ouvrages de référence les articles de journaux, de magazines et de revues
les textes d’opinion les sites Web
Ces textes nécessitent une lecture moins formelle. Il s’agit, dans ce cas, de développer un bagage de connaissances préliminaires sur un sujet précis. Cela permet de fixer les grandes orientations, d’explorer un sujet potentiel et de réfléchir à différents angles pour une recherche éventuelle. Vous pourrez alors simplement surligner les éléments (concepts, vocabulaire, faits scientifiques, historiques, sociologiques, etc.) que vous jugez significatifs dans le texte.
Technique de lecture 2, pour les textes qui demandent une lecture attentive parce qu’ils sont plus ardus et exigent une approche plus méthodique et une analyse plus approfondie comme : les monographies les publications gouvernementales les chapitres d’ouvrages collectifs les mémoires et les thèses les articles scientifiques
Ces textes nécessitent une lecture plus structurée. Ils requièrent souvent plus d’une lecture, c’est-à-dire qu’il faut relire le texte une deuxième ou une troisième fois pour bien en comprendre la logique, les explications et les nuances. Comme ils sont souvent plus longs, on pourra alors se concentrer sur les sections ou les parties qui semblent les plus importantes et significatives. Autrement dit, il faut faire ressortir les idées principales et secondaires, extraire les connaissances utiles, noter les citations marquantes et, au besoin, faire un court résumé du texte lu. Il s’agit, à cette étape, de juger de la pertinence du texte en lien avec un sujet ou une question de recherche.
/Conseils pratiques
1.3
• Pour une lecture efficace, il faut toujours avoir des dictionnaires généraux ou spécialisés (numériques ou papier) à portée de main. Cela vous donne rapidement accès à des notions difficiles à comprendre. Vous pouvez aussi, avec certaines précautions, consulter Wikipédia de manière exploratoire afin de vous familiariser avec des concepts ou des auteurs qui vous sont inconnus.
• Faites un survol rapide des textes avant d’entreprendre la lecture plus approfondie afin d’en avoir une idée générale. Idéalement, imprimez-les. Il sera alors plus facile de les travailler en écrivant directement à l’intérieur ou en surlignant des passages. Vous pouvez aussi les numériser en format PDF et utiliser les différents outils disponibles pour travailler sur la version numérique.
Comprendre un texte utilisé en sciences humaines
L’étape de la lecture attentive et méthodique franchie, c’est le moment de vous attarder à la signification profonde du texte. Bien sûr, cette étape a déjà débuté lors de la lecture, mais il s’agira ici d’affiner votre compréhension afin d’alimenter la réflexion et les idées qui guideront l’organisation de votre travail de recherche.
1.3.1 Mettre en évidence les principales composantes et la logique d’un texte
Peu importe sa longueur et son niveau, un texte utilisé en sciences humaines est souvent organisé selon une structure logique et constante. Il est important de prendre conscience de cette logique avant de lire un texte en entier et de l’annoter. Pour ce faire, vous devez relever les principales composantes de celui-ci : le résumé (parfois en quatrième de couverture), le titre et les intertitres (parfois des parties et des chapitres), l’introduction, le développement et la conclusion.
A / LE résumé et la quatrième de couverture
Dans certains types de textes comme les articles scientifiques, les chapitres d’ouvrages collectifs, les mémoires ou les thèses de même que les monographies, on trouvera un résumé du texte (appelé
/Conseil pratique
abstract en anglais) qui peut, dans le cas de la monographie, être situé à l’arrière du livre (quatrième de couverture). Ce résumé présente les grandes lignes et les objectifs du texte. Il sert à en comprendre les tenants et les aboutissants, et permet aux lecteurs d’anticiper le sujet à l’étude, ce qui facilite, ultérieurement, la compréhension générale.
B / Le titre et les intertitres
Le titre et les intertitres indiquent les grandes orientations du texte et en soulignent les éléments fondamentaux de manière progressive. En les lisant attentivement, vous obtiendrez un aperçu général du texte et pourrez mieux en comprendre la structure. Leur lecture permet aussi de juger efficacement de la pertinence du texte en lien avec votre sujet ou votre question de recherche. Dans les monographies, le titre et les intertitres sont regroupés dans la table des matières, qui fournit alors des informations importantes sur les composantes du texte.
C / L’introduction
L’introduction est un texte préliminaire placé au début d’un document et qui a pour objectif de mettre en contexte et de justifier le sujet à l’étude, de poser la question et, le cas échéant, l’hypothèse de recherche, et finalement d’expliquer l’organisation du texte. L’introduction permet donc de repérer rapidement les composantes importantes du texte. Il est essentiel de connaître la question, la thèse ou l’hypothèse soulevée dans l’introduction. Cela vous aidera à faire une lecture efficace en reliant tous les éléments du texte au fil conducteur.
D / Le développement
Le développement est constitué des principaux éléments du texte, c’est-à-dire l’argumentation, l’analyse et la synthèse, qui permettront de répondre à la question et d’étayer la thèse ou l’hypothèse soulevée dans l’introduction. Le développement est divisé en plusieurs parties ou chapitres (souvent précédés d’un intertitre), qui sont à leur tour divisés en paragraphes.
Les paragraphes servent à expliquer une partie du texte. Ils sont construits autour d’idées en lien avec les intertitres, qui fixent les orientations générales des paragraphes. Ultimement, la compréhension des différentes parties du développement permet de comprendre les détails, les particularités et le point de vue du texte.
Chaque paragraphe est porteur d’une idée mise en évidence. Vous pouvez donc, lors de la lecture, écrire en marge du paragraphe l’idée qui semble ressortir. Vous remarquerez alors que ces idées sont en lien direct avec le titre ou l’intertitre de cette partie du texte.
E / La conclusion
La conclusion est un élément essentiel à la compréhension du texte, car elle trace un bilan de l’analyse, dirige l’attention du lecteur ou de la lectrice sur des aspects incontournables, répond à la question, revient sur l’hypothèse et aborde les limites de la recherche. Elle sert également à lancer des pistes pour élargir la réflexion. La conclusion permet de mieux comprendre la finalité du texte et permet aussi d’avoir une compréhension globale de la démonstration de l’auteur ou de l’autrice.
Porter un regard critique sur un texte utilisé en sciences humaines
Peu importe le niveau de difficulté d’un texte, vous devez, à la fin d’une lecture, porter un regard critique sur les éléments soulevés par l’auteur ou l’autrice. Le plus souvent, cette étape est réalisée de manière intuitive. Rapidement, si vous avez bien compris la nature du texte et les explications, vous serez en mesure de faire une appréciation préliminaire. Ce texte est-il utile à votre recherche ? Êtes-vous d’accord avec les conclusions présentées ? Le développement des idées et de l’argumentation suit-il un fil conducteur qui démontre la cohérence et la logique du texte ?
Cette étape permet habituellement de connaître la valeur et la pertinence du texte pour votre travail. Elle permet aussi de classer le texte en fonction des orientations que l’on veut donner à une recherche, ou encore de mieux comprendre une thématique ou un sujet particulier que l’on veut approfondir.
pour aller plus loin/
Pour mesurer votre degré de compréhension d’un texte, vous pouvez réaliser un schéma de lecture (voir l'exemple fourni à l'Annexe 1, à la page 102). Cet exercice consiste à cartographier les grandes idées, les hypothèses et les conclusions en réalisant une synthèse graphique. Il permet de dépasser le simple repérage d’informations, et de parvenir à une compréhension globale et à une appréciation personnelle du texte. Il peut se réaliser à la main ou à l’aide des outils proposés par Microsoft Word.
1.4.1 La pertinence du texte
Pour qu’un texte soit jugé pertinent en sciences humaines, il doit répondre à cinq critères :
1. Le texte doit habituellement poser une question, présenter une hypothèse et y apporter une réponse. Il doit aussi respecter une structure logique dans laquelle l’auteur ou l’autrice aborde, de manière systématique et ordonnée, les différents aspects de la problématique dans les différentes parties et sections du texte, facilement repérables grâce aux titre et intertitres.
2. Le texte est juste et précis. Il utilise un vocabulaire adéquat, donne des définitions exactes et fait preuve de rigueur sur le plan de l’information et en ce qui concerne les sources de référence.
3. Le texte est nuancé et équilibré. Le ton employé est modéré et les propos formulés évitent les jugements hâtifs ou personnels. Les faits et les idées présentés dans le développement sont relativisés (voir la section 2.3.2, à la page 28).
4. Le texte est écrit de manière efficace, fluide et dynamique afin de faciliter la compréhension générale. Les phrases sont claires et contiennent un vocabulaire scientifique, spécialisé et standardisé.
5. Le texte est compréhensible et adapté à vos connaissances. Il ne traite pas d’éléments jugés trop complexes.
pour aller plus loin/
1.4.2 La comparaison avec d’autres textes
Afin de porter un jugement critique et nuancé sur un texte, il est d’abord souhaitable de disposer d’un certain nombre de connaissances élémentaires. Ensuite, il faut être en mesure de le comparer. Cette étape est essentielle, car sans la comparaison, il est difficile d’avoir une opinion juste du texte. La comparaison permet, entre autres, de confronter les idées avancées et la méthodologie utilisée en plus d’élargir la compréhension. Elle permet aussi de juger de la cohérence du texte avec d’autres qui traitent de sujets semblables. Bref, la comparaison permet d’établir des liens avec d’autres problématiques ou phénomènes qui touchent de près ou de loin le sujet qui vous intéresse.
1.4.3 La culture générale
Formuler une appréciation d’un texte demande une certaine culture générale et la connaissance du vocabulaire propre aux sciences humaines. Sans cela, il est plus difficile de situer le texte dans son contexte et de faire une comparaison judicieuse. Il faut cependant rester prudent et ne pas se décourager trop facilement. D’une certaine manière, il est normal d’être confronté à des difficultés et à des textes de niveaux différents. Il faut donc garder à l’esprit que c’est la somme de ses lectures qui permettra d’augmenter sa culture générale, nécessaire au jugement critique.
Pour augmenter votre niveau de culture générale en sciences humaines, il faut faire preuve de curiosité et aimer découvrir des sujets. La culture générale s’acquiert en suivant quotidiennement l’actualité, en lisant régulièrement sur divers sujets et en discutant de ses idées avec son entourage. Il ne faut pas hésiter à chercher à en savoir plus sur les mots et les concepts qui vous sont inconnus de manière à enrichir votre savoir.
/
1.2
/
1.1
En sciences humaines, les types de textes utilisés sont les monographies, les ouvrages de référence, les articles scientifiques, les articles de journaux, les chapitres d’ouvrages collectifs, les publications gouvernementales, les mémoires ou les thèses, les textes d’opinion et les sites ou les pages Web.
La lecture de ces textes doit permettre de répondre à ces questions : Que cherche à démontrer l’auteur ou l’autrice ? Quelle est l’hypothèse ? Quelles sont les conclusions ?
Deux techniques de lecture (lecture rapide et lecture attentive) guident la manière d’aborder un texte selon qu’il s’agit d’un texte plus facile ou d’un texte plus difficile.
/
1.3
Les principales composantes d’un texte sont le résumé, le titre et les intertitres, l’introduction, le développement et la conclusion.
/1.4
L’appréciation de la pertinence et de la valeur d’un texte doit notamment être faite en le comparant avec d’autres textes.
Questions
1. Pour chaque type de texte, dites s’il est pertinent (P) ou non pertinent (NP) dans le cadre d’une recherche en sciences humaines.
a) Un recueil de poésie urbaine publié en 1999
b) Un article de journal dont le sujet porte sur l’intégration des immigrants de première génération et les méconnaissances de la langue d’accueil
c) Un guide de voyage
d) Un dictionnaire des sciences sociales
e) Un texte de Wikipédia pour amorcer une recherche sur le nazisme
f) Un atlas des États-Unis
g) Une biographie autorisée de Pauline Julien, autrice-compositrice-interprète québécoise
2. Vrai ou faux ? Les types de textes suivants sont des textes pertinents pour un travail de recherche en sciences humaines.
a) Un rapport annuel de Médecins sans frontières
b) Un article de la revue Anthropologie et Sociétés
c) Un texte d’opinion cosigné par quelques membres de la Jeune Chambre de commerce de Québec
d) Un billet de blogue de la Clinique de Psychologie Québec
e) Une monographie (livre) portant sur l’écoanxiété
3. Associez chaque composante du texte à son utilité.
le titre et les intertitres • l’introduction • le développement • la conclusion • le résumé
a) Lire et comprendre cette composante donne accès à l’argumentation, à l’analyse et à la synthèse des idées du texte.
b) Survoler cette composante qui regroupe en un seul endroit les objectifs sert à se faire une idée préliminaire du texte.
c) Prendre connaissance de cette composante aide à cerner rapidement les grandes orientations du texte.
d) Lire cette composante permet de prendre connaissance de la pertinence du sujet, de la question et de l’hypothèse ainsi que de l’organisation d’un texte.
e) Lire cette composante permet de valider la compréhension du texte, puisqu’elle présente le bilan et répond clairement à la question.
Mise en situation
4. Dans le texte de John Ibbitson Le legs Harper demeurera (voir Annexe 1, à la page 103) identifiez le titre, les intertitres, l'introduction, le développement et la conclusion.
Annexe 3 / Résumé de lecture
(voir à la page 33 du manuel)
Source : Ibbitson, J. (2015). Le legs Harper demeurera. Dans A. Poitras (dir.), L’état du Québec (p. 145-153). Del Busso.
Dans son article « Le legs Harper demeurera », le journaliste John Ibbitson cherche à savoir si le Canada du premier ministre Harper correspond vraiment aux valeurs canadiennes. L’auteur soutient que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les politiques du gouvernement Harper ont changé durablement la vision que les Canadiens avaient d’eux-mêmes et qu’en conséquence, « le Canada de Stephen Harper est le Canada que nous sommes devenus » (p. 146).
L’auteur parvient à cette conclusion en expliquant, dans un premier temps, que le gouvernement conservateur est celui qui a réalisé la plus grande réduction de la taille de l’État depuis les années 1950. Pour y arriver, le gouvernement a réduit les taxes, les impôts des entreprises ainsi que ses dépenses de 15 %. Le résultat de cette « révolution conservatrice » est qu’en 2015, les dépenses de programme et les recettes fiscales ont largement diminué (p. 147).
Sur la scène internationale, le Canada ne joue plus le même rôle et a maintenant une approche plus « dure », pour reprendre le mot employé par l’auteur. En témoignent notamment le rapprochement avec Israël, les déclarations de Harper au sujet de l’exclusion de la Russie de Poutine du G8 et l’implication des forces armées canadiennes dans plusieurs conflits, ce qui fait dire à l’auteur que « le pays a presque continuellement été en guerre » (p. 148).
Sur le plan de la démocratie parlementaire, le gouvernement Harper a montré un mépris constant pour les institutions en centralisant davantage les pouvoirs entre les mains du premier ministre, en contrôlant l’information et en adoptant des procédures d’exception pour faire adopter les lois.
La question constitutionnelle, jugée trop dangereuse, a été complètement abandonnée par le gouvernement conservateur, qui a préféré augmenter les transferts fédéraux sans conditions pour éviter de provoquer le Québec et l’Alberta. Ce « fédéralisme passif » (p. 150), selon l’auteur, a eu pour effet de neutraliser le BQ et le PQ au Québec.
Finalement, en matière de justice, le gouvernement Harper a adopté une posture plus coercitive en durcissant les peines imposées aux délinquants et en s’attaquant au principe de la réhabilitation. Le résultat de cette approche a fait bondir le nombre de détenus dans les milieux correctionnels à un niveau jamais vu depuis 1972.
L’auteur termine son article en faisant la démonstration que les Canadiens sont aujourd’hui plus conservateurs et qu’ils ont globalement appuyé le bilan du parti de Stephen Harper (p. 153). Note de l’éditeur : Les numéros de pages sont ceux de la source originale.
Annexe 4 / Grille pour évaluer la pertinence et la fiabilité d’une source
(voir la section 2.3, aux pages 27 et 28 du manuel)
CRITÈRE D’ÉVALUATION OUI NON
Le résumé (ex. : sur la quatrième de couverture) est pertinent et traite de votre sujet.
L’autrice ou l’auteur est crédible (universitaire, journaliste, spécialiste du sujet, etc.).
Le contenu de la source est lié au sujet et à la question.
Les informations présentées sont à jour ou pertinentes pour le sujet et la question.
La source a été publiée par une maison d’édition sérieuse, un journal ou un organisme reconnu, ou encore a été révisée par un comité de lecture.
Il est possible de rattacher la source à un des types de textes utilisés en sciences humaines.
Le contenu est présenté de manière objective et neutre.
méthodes intellectuel De travail
en sciences humaines
De la compréhension de textes à la présentation orale
Conçu pour vous accompagner dès le début de votre parcours collégial en sciences humaines, cet ouvrage présente des méthodes de travail intellectuel (MTI) nécessaires à la réussite de vos études et essentielles pour vous initier à la recherche en sciences humaines. Le manuel Méthodes de travail intellectuel en sciences humaines cible l’acquisition des compétences suivantes :
• lire et comprendre des textes en sciences humaines ;
• réaliser une recherche documentaire ;
• rédiger une courte recherche ;
• exploiter les technologies actuelles ;
• travailler en équipe ;
• communiquer oralement.
Les six chapitres de ce guide vous accompagnent à chacune des étapes du travail intellectuel. Ils constituent une ressource complète et accessible qui vous place dans des situations concrètes et favorise le développement de votre autonomie.
Sur maZoneCEC, accédez au manuel en format numérique (PC, Mac, iPad) ainsi qu’aux contenus suivants :
• des exercices interactifs autocorrectifs pour tous les chapitres ;
• une liste de tutoriels pour bien utiliser les logiciels de traitement de texte et de présentation.