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Avant-propos Cette deuxième édition du Parce que voit enfin le jour, après cinq années d’utilisation intensive, qui ont permis son enrichissement. Au Centre d’aide en français du cégep du Vieux Montréal et dans les cours, particulièrement en Mise à niveau, l’ouvrage a subi une véritable « épreuve du feu » ! En plus de nous démontrer l’utilité du Parce que et la vigueur de son implantation, cette consultation soutenue auprès des utilisateurs, professeurs, étudiants et moniteurs du Centre d’aide en français a stimulé un vif intérêt pour la grammaire, ce dont nous nous réjouissons ! La somme de suggestions et de corrections que nous avons recueillie au cours de ces années justifie donc amplement cette deuxième version. Notre première tâche a été d’organiser et de sélectionner ces propositions en préservant l’esprit de notre guide : l’aide à la rédaction de textes par la reconnaissance d’erreurs fréquentes et leur autocorrection.
Les utilisateurs du Parce que Ce guide d’autocorrection du français écrit s’adresse à toute personne soucieuse d’améliorer la qualité de ses rédactions ou simplement intéressée à mieux comprendre le fonctionnement de la langue écrite. L’usage de cet outil est profitable aux étudiants, de la fin du secondaire à l’université. Par exemple, au collégial, il est idéal pour le cours de Mise à niveau en français. Il est aussi très utile dans les autres cours de français (101, 102, 103 et 104). Pour le professeur, le Parce que constitue un outil méthodique qui assure une correction équitable ; il permet de suivre le travail et la progression de l’étudiant. Dans les centres d’aide en français des collèges et des universités, le Parce que est aussi utile à l’étudiant qui apporte son aide qu’à celui qui la reçoit. Dans les milieux professionnels, le Parce que répond aux interrogations du scripteur qui a besoin de soutien pour détecter ses erreurs de français et les comprendre.
Quelques caractéristiques du Parce que Que ce soit dans un cadre pédagogique ou dans un contexte d’utilisation moins formel, le Parce que vise un double objectif : présenter le système grammatical de notre langue de manière cohérente et fournir des explications claires à des erreurs courantes. Aussi, les renseignements contenus dans cet ouvrage sont présentés selon les notions grammaticales fondamentales et sont organisés autour des erreurs les plus fréquentes illustrées à l'aide d'exemples empruntés à des textes rédigés par des étudiants du collégial. Les exemples, les précisions et les explications concernant ces notions et ces erreurs amènent l’utilisateur à mieux les comprendre et à développer des réflexes d’autocorrection. Le Parce que comporte une table des matières et un index permettant un accès rapide au contenu du guide, ainsi qu’un glossaire qui éclaire les concepts de base nécessaires à l’activité grammaticale. Finalement, la bibliographie propose des références utiles pour préciser certaines règles ou certaines notions, ou pour approfondir les explications.
Les nouveautés de cette deuxième édition L’ouvrage s’est enrichi de plusieurs manières. Si le cadre général reste inchangé, toutes les sections ont subi des transformations dont l’envergure varie : par exemple, la section concernant la construction de la phrase et les sections traitant de la construction de certains groupes syntaxiques (le groupe du verbe, le groupe
PARCE QUE
III
Guide méthodologique
du nom, le groupe prépositionnel) méritaient d’être élaborées. À la demande des utilisateurs, certains tableaux ont également été ajoutés. Enfin, dans les dernières pages de l’ouvrage, une méthode de relecture accompagne maintenant l’exemple de texte corrigé à l’aide de la grille de correction, laquelle constitue toujours l’ossature du Parce que.
L’orthographe rectifiée La première version du Parce que rendait compte de l’orthographe rectifiée telle qu’elle est décrite dans la proposition provenant du Conseil supérieur de la langue française et telle qu’elle a été approuvée par l’Académie française en 1990. Rappelons que les nouvelles graphies, acceptées dans toute la francophonie, cohabiteront avec les anciennes, le temps nécessaire à leur assimilation, comme c’est le cas pour clé et clef, par exemple. Dans notre esprit, le bienfondé de ces rectifications, qui visent essentiellement à protéger la cohérence du système orthographique, n’a jamais fait de doute ; de plus, en cinq ans, la situation à ce chapitre a évolué de telle sorte qu’il nous est apparu incontournable d’adopter ces rectifications dans l’écriture même de l’ouvrage. Ainsi, le Parce que est rédigé en orthographe moderne. Dans le Parce que, le pictogramme signale les remarques au sujet de ces nouvelles graphies.
Le registre de langue Le Parce que décrit les exigences d’une langue soutenue : les étudiants doivent développer l’habileté à manier ce registre, compte tenu des contraintes propres à l’enseignement du français au collégial. En effet, en matière de qualité de la langue, les exigences augmentent, de l’analyse littéraire (qui constitue l’élément de compétence du cours de français 101) à la dissertation critique (qui se trouve au cœur du cours de français 103 et de l’épreuve uniforme de français, confirmant l’obtention du diplôme d’études collégiales). D’une manière plus générale, nous souhaitons soutenir tous les étudiants, quels que soient leur secteur et leur domaine d’études, dans l’atteinte d’une qualité d’écriture convenant à des études supérieures ; nous espérons aussi soutenir tous les autres utilisateurs dans leur démarche de perfectionnement en français écrit. Plus largement encore, nous avons la conviction que la compétence en expression écrite demeure une condition de réussite scolaire et donne la clé de l’autonomie professionnelle, intellectuelle et culturelle.
Guide méthodologique Le principe de l’autocorrection Le Parce que repose sur une méthode de correction qui se trouve l’héritière pédagogique du Mentor, un ouvrage qui a marqué la pratique de l’enseignement de la grammaire au cégep du Vieux Montréal. Il s’agit d’un outil d’autocorrection dynamique puisque, en contexte d’enseignement, professeur et étudiants sont engagés concrètement dans le processus de correction des erreurs. En outre, en contexte individuel, il permet à l’utilisateur de comprendre et de corriger ses erreurs.
IV
PARCE QUE
Guide méthodologique
Comment utiliser le Parce que dans un contexte d’enseignement La grille La grille de correction, qui constitue aussi la table des matières, est l’ossature du guide : elle présente la grammaire du français écrit en catégories et en souscatégories identifiées par des codes alphanumériques, qui deviendront les codes de correction renvoyant au contenu du guide.
Le guide Le guide présente les principales règles générales et des exemples d’erreurs fréquentes s’y rapportant, suivis de propositions de corrections et d’explications. Il est à noter que la plupart des exemples d’erreurs sont authentiques : elles proviennent de dissertations et d’analyses littéraires rédigées par des étudiants. L’index aidera le professeur et l’étudiant à se retrouver rapidement dans le guide, et le glossaire explique les principaux termes grammaticaux.
Deux annotations particulières :
R
et
H
Les erreurs liées au registre de langue R et à l’homophonie H , qui relèvent en grande partie d’une friction entre l’oral et l’écrit, ont été exclues de la grille de correction (donc exclues aussi du calcul de la fréquence d’erreurs) pour devenir des annotations offrant un supplément d’information sur une erreur particulière. Ce choix repose sur la conviction que les erreurs de registre et d’homophonie doivent être corrigées par une analyse grammaticale rigoureuse que la seule mention R ou H ne suffit pas à faire. Ainsi, certaines erreurs, notées par ailleurs selon le code de la grille, seront marquées d’un R ou d’un H .
La dynamique professeur / étudiant Le professeur • Il procède à la correction des textes en appliquant le code de correction correspondant à chacune des erreurs relevées ; il donne ainsi à l’étudiant une piste d’autocorrection. Selon la situation, le professeur peut utiliser le code générique de la grille, soit T, S, etc., ou proposer une codification pointue (comme l’illustre le texte annoté à la page 181 du guide). • Il peut utiliser l’ensemble des codes de correction pour évaluer le texte en calculant la fréquence d’erreurs. L’étudiant • Il reçoit sa copie annotée et corrige son texte en se référant au guide Parce que. Au besoin, il consulte un autre ouvrage de référence. • Il est en mesure de comprendre ses erreurs et leur récurrence d’un texte à l’autre. • Il a en main les outils qui l’aideront à développer des réflexes d’autocorrection et de relecture éclairée lors de l’écriture de ses prochains textes.
La fréquence d’erreurs La fréquence d’erreurs est une mesure d’évaluation de la qualité du français écrit dans des textes de nature différente et de longueur variable. La fréquence d’erreurs s’établit en divisant le nombre de mots d’un texte par le nombre d’erreurs (ou annotations du professeur sur le texte). Ainsi, un texte de 500 mots contenant 50 erreurs aura une fréquence de 10. Le ministère de l’Éducation fixe à 17 la fréquence de passage à l’épreuve unique confirmant l’obtention du diplôme d’études secondaires et à 30 celle de l’épreuve confirmant l’obtention du diplôme d’études collégiales.
PARCE QUE
V
Pictogrammes
Le profil d’erreurs Le profil d’erreurs constitue un bilan de la correction qui permet à l’étudiant d’identifier, de classifier et de hiérarchiser ses difficultés ; il permet aussi à l’étudiant de calculer sa fréquence d’erreurs. Le professeur peut s’en servir pour établir un diagnostic et prévoir une démarche d’intervention individualisée, donc adaptée aux difficultés de l’étudiant. Une grille de correction et profil d’erreurs est fournie à la page 180 du guide.
La méthode de relecture Une portion de texte corrigé, annoté à l’aide des codes du Parce que, apparait à titre d’exemple à la suite de la grille de correction (p. 181). Accompagnant ce texte corrigé, nous proposons une méthode de relecture (MDR) éprouvée au cégep du Vieux Montréal, principalement par des étudiants du cours de Mise à niveau, du cours 101 et du Centre d’aide en français. Cette MDR s’applique à trois aspects de la grammaire : le texte, les phrases, les mots, aspects qui peuvent être vus comme des étapes dans la relecture, favorisant l’autocorrection méthodique des textes. La démarche propose finalement l’élaboration d’un plan de travail en vue des prochaines rédactions.
Comment utiliser le Parce que dans un contexte individuel Le guide présente les principales règles générales et des exemples d’erreurs fréquentes s’y rapportant. Ces exemples d’erreurs reflètent les difficultés courantes que peut éprouver toute personne placée en situation d’écriture. La table des matières présente les grandes catégories grammaticales, divisées en sous-catégories, et dirige l’utilisateur vers la section appropriée. L’index aidera l’utilisateur à se retrouver rapidement dans le guide, et le glossaire lui permettra de comprendre les principaux termes grammaticaux. Que ce soit par la lecture des règles énoncées, des exemples d’erreurs, des corrections proposées ou des explications fournies, le scripteur est en mesure de répondre lui-même à ses questions, de résoudre ses propres difficultés, de s’autocorriger.
Pictogrammes Nouvelle graphie ou nouvelle règle qui relève de l’orthographe rectifiée
Erreur qui relève de l’homophonie
R
Erreur ou usage qui relève du registre de langue
Mot(s)
Mot(s) défini(s) dans le glossaire
S5.3
Renvoi à un autre article
page 37
VI
H
PARCE QUE
Table des matières Avant-propos .............................................................................. III Guide méthodologique .............................................................. IV Pictogrammes ............................................................................. VI
T T1 T2 T3 T4 T5
La grammaire du texte ..............................................................
1
Le point de vue ............................................................................
1
La reprise de l’information...........................................................
3
Le temps des verbes dans un texte : harmonisation ....................
5
Le discours rapporté .....................................................................
6
Les marques d’organisation du texte ...........................................
9
S S1 S2 S3 S4 S5 S6
La structure de la phrase........................................................... 11
Pro Pro1 Pro2
Le pronom ................................................................................... 49
V V1 V2 V3 V4 V5
Le verbe et le groupe du verbe................................................. 61
N N1 N2 N3
Le nom et le groupe du nom .................................................... 88
La construction générale de la phrase.......................................... 11 La subordination .......................................................................... 16 Les types et les formes de la phrase ............................................. 22 La juxtaposition et la coordination .............................................. 30 L’adverbe et le groupe de l’adverbe ............................................. 35 La préposition et le groupe prépositionnel .................................. 42
Le genre et le nombre du pronom ............................................... 49 Le choix du pronom..................................................................... 54
L’accord du verbe ......................................................................... 61 L’accord du participe passé ........................................................... 68 Le mode et le temps des verbes dans la phrase : concordance....... 73 La conjugaison du verbe .............................................................. 78 La construction du groupe du verbe ............................................ 83
Le genre et le nombre du nom .................................................... 88 Le choix, la forme et l’accord du déterminant............................. 93 La construction du groupe du nom ............................................. 98
PARCE QUE
VII
Table des matières
A A1 A2
L’adjectif et le groupe de l’adjectif............................................ 102
P P1 P2 P3 P4
La ponctuation............................................................................ 112
O O1 O2 O3 O4 O5
L’orthographe d’usage .............................................................. 130
L L1 L2 L3
Le lexique .................................................................................... 143
L’accord de l’adjectif ..................................................................... 102 La construction du groupe de l’adjectif........................................ 110
La ponctuation à la fin de la phrase graphique . ? ! … ........ 112 La ponctuation à l’intérieur de la phrase graphique , .............. 115 La ponctuation à l’intérieur de la phrase graphique : ; .......... 123 Les signes typographiques « » ( ) [ ] – – – / ...................... 126
L'orthographe d'usage : cas divers ............................................... 130 Les nombres .................................................................................. 138 La minuscule et la majuscule ....................................................... 139 Le trait d’union ............................................................................ 141 La division des mots en fin de ligne............................................. 142
Le choix du mot selon le dictionnaire ......................................... 143 Le choix du mot selon le contexte de la phrase .......................... 146 Le choix du mot dans un registre de langue soutenu ................. 150 Tableaux ...................................................................................... 152 Glossaire...................................................................................... 162 Méthode de relecture................................................................. 178 Conseils pour la rédaction et la relecture ................................ 178
Bibliographie............................................................................... 183 Index ............................................................................................ 185
VIII
PARCE QUE
T1
T
La grammaire du texte
La grammaire du texte
T
Tout comme il existe des règles à respecter pour construire des phrases grammaticalement correctes, il existe des principes à observer pour composer un texte cohérent et bien organisé. Certains de ces principes relèvent de la grammaire du texte, notamment : • Le choix approprié du point de vue de l’auteur et sa constance T1 page 1 • La cohérence dans la reprise de l’information T2 page 3
• Le choix adéquat d’un système verbal et la cohérence de ce système T3 page 5 • L’insertion judicieuse de discours rapportés T4 page 6
• L’emploi pertinent de marques pour traduire l’organisation du texte T5 page 9 Un texte cohérent et bien organisé met ces principes en application et présente un sujet bien circonscrit, dont les aspects se dégagent clairement au fil des phrases et des paragraphes.
T1
Le point de vue Quand on écrit un texte, on manifeste nécessairement un point de vue, plus ou moins impliqué ou distancié. L’expression du point de vue dépend principalement de la manière dont on perçoit son rôle d’auteur, du lecteur visé et du contenu du texte.
Remarque De façon générale, on situe son point de vue : • en se désignant ou non comme auteur ; On se désigne directement comme auteur à l’aide de pronoms et de déterminants de la 1re personne (je, me, moi, mon, mes, le mien, etc.; nous, notre, nos, le nôtre, les nôtres). • en interpelant ou non le lecteur ; On interpelle directement le lecteur par l’emploi de pronoms et de déterminants de la 2e personne (tu, te, toi, ton, tes, le tien, etc.; vous, votre, vos, le vôtre, les vôtres). • en exprimant ou non, par rapport à l’information que l’on communique, son jugement, son appréciation, ses sentiments, une certitude ou une incertitude, un doute, une probabilité, etc. On s’implique par rapport à son propos à l’aide, par exemple, d’un vocabulaire expressif ou de phrases exclamatives. Pour en savoir plus sur les ressources linguistiques liées à l’expression du point de vue, on consulte une grammaire1.
PARCE QUE
1
T1
L’expression du point de vue : deux principes de base à observer
T
a Le choix d’un point de vue approprié
La grammaire du texte
Le choix du point de vue doit convenir au genre d’écrit que l’on produit. Par exemple, dans une analyse littéraire, un point de vue distancié s’impose. On doit éviter : • de se désigner comme auteur en utilisant les pronoms comme je, me ; • d’interpeler le lecteur, par exemple en lui posant directement une question ; • d’exprimer son jugement, son appréciation, ses sentiments, par exemple par un vocabulaire expressif ou des phrases exclamatives. Aussi y a-t-il une erreur dans le choix du point de vue ci-dessous. Plutôt que :
En lisant l’introduction des Poésies complètes d’Émile Nelligan, j’ai appris avec désolation que le poète a sombré très jeune dans la folie et qu’il a été interné durant plusieurs années, jusqu’à sa mort. Le sort de Nelligan n’est-il pas absolument bouleversant ? Quelle tragédie que sa vie ! Il me semble que celle-ci aurait pu être différente si sa maladie avait été perçue autrement. Plusieurs traces linguistiques révèlent le point de vue impliqué de l’auteur : les pronoms désignant l’auteur (je, me), une phrase interrogative interpelant le lecteur (Le sort de Nelligan n’est-il pas absolument bouleversant ?), un vocabulaire expressif (avec désolation, absolument bouleversant) et une phrase exclamative révélant l’émotion et le jugement de l’auteur au sujet de l’information qu’il communique (Quelle tragédie que sa vie !). En outre, par rapport à cette information, l’auteur se situe comme un profane (j’ai appris...).
On écrira :
L’introduction des Poésies complètes d’Émile Nelligan apprend aux profanes que le poète a sombré très jeune dans la folie et qu’il a été interné durant plusieurs années, jusqu’à sa mort. Plusieurs seront bouleversés par le sort tragique de Nelligan.D’aucuns croiront que sa vie aurait pu être différente si sa maladie avait été perçue autrement. Ici, l’auteur adopte un point de vue distancié. Aussi évite-t-il de se désigner. Il emploie le nom profanes, sans toutefois laisser savoir s’il en est un. L’utilisation des deux dernières phrases déclaratives, ayant chacune pour sujet un pronom indéfini (plusieurs, d’aucuns), permet également à l’auteur d’atténuer sa subjectivité au sujet de l’information ou du jugement qu’il communique.
• On doit aussi éviter d’exprimer une certitude, une probabilité : – par des auxiliaires de modalité comme devoir, pouvoir, falloir, vouloir,
2
PARCE QUE
Plutôt que :
Le lecteur doit retrouver la même approche dans les deux textes.
On écrira :
Le lecteur retrouve la même approche dans les deux textes.
T2
– par certains temps et modes de verbes, comme le conditionnel et le subjonctif, L’albatros souhaiterait que ses ailes le portent vers ce lieu indéfini et inaccessible.
On écrira :
Les ailes de l’albatros le portent vers ce lieu indéfini et inaccessible.
T La grammaire du texte
Plutôt que :
– par la phrase incidente . Plutôt que :
Les poètes maudits, pour autant qu’on le sache, ont tous eu une destinée hors du commun.
On écrira :
Les poètes maudits ont tous eu une destinée hors du commun.
b La constance du point de vue Pour assurer la cohérence d’un texte, il faut éviter de passer d’un point de vue à un autre (à moins que le contexte ne le justifie). Pour éviter de tels glissements et maintenir le point de vue privilégié, on doit, en tant qu’auteur, relire attentivement son texte en évaluant les traces de son point de vue présentes dans le texte.
T2
La reprise de l’information Quand on écrit un texte, on doit s’assurer que l’enchainement des phrases, en ce qui concerne l’information, est organisé de manière cohérente. Parmi les facteurs qui assurent cette cohérence, la reprise de l’information est un élément de première importance. Il n’est pas rare d’avoir à désigner une même réalité plus d’une fois dans un texte. Les mots employés pour faire référence à une même réalité forment en quelque sorte une « chaine de désignation ». Ce phénomène de « chaine » se nomme la reprise de l’information. Exemple :
Chaque poème est une chambre close où le premier indiscret venu ne peut entrer . Il faudra prendre la peine et le soin d’allumer sa lampe avant d’ y pénétrer. Ici , c’est l’esprit du lecteur qui sert de lampe . Et cette lampe , l’intelligence et le sens poétique seuls sont propres à l’ alimenter2. Il y a deux chaines de reprise dans ce texte. Dans l’une, une réalité est nommée (chaque poème), puis définie à l’aide d’un groupe du nom (une chambre close où le premier indiscret venu ne peut entrer). Par la suite, on réfère à la réalité (telle qu’elle est définie) par un pronom et un adverbe (y, ici). Dans l’autre chaine, la réalité est simplement nommée une première fois (sa lampe), puis désignée de nouveau au moyen de groupes du nom (lampe, cette lampe) et d’un pronom (l’).
Les mécanismes de reprise de l’information sont nombreux. Pour les connaitre, on consulte une grammaire3.
PARCE QUE
3
T2
Tableaux page 154
T
La reprise de l’information : deux principes de base à observer a L’absence d’imprécision ou d’ambigüité
La grammaire du texte
La reprise de l’information ne doit pas gêner la compréhension du lecteur. Elle est inefficace notamment quand l’élément de reprise (groupe du nom , pronom , adverbe ) fait référence à quelque chose (antécédent ) d’impossible à identifier pour le lecteur, ou de difficilement identifiable. Erreur :
Dans la chronologie de la vie d’Émile Nelligan, on nous informe que le poète participait à des rencontres littéraires. On y apprend encore que c’est en 1895 que ces jeunes littérateurs se sont associés pour constituer l’École littéraire de Montréal. Ici, l’auteur présente les jeunes littérateurs comme si le lecteur devait savoir de qui il s’agissait. Or, rien dans le contexte ne permet de les identifier de façon précise.
Correction :
Dans la chronologie de la vie d’Émile Nelligan, on nous informe que le poète participait à des rencontres littéraires. On y apprend encore que c’est en 1895 que les jeunes littérateurs qui ont mis en place ces rencontres se sont associés pour constituer l’École littéraire de Montréal.
Erreur :
L’introduction par Luc Lacoursière des Poésies complètes d’Émile Nelligan est fort éclairante pour le profane. Elle lui apprend notamment que toute son activité littéraire a eu lieu entre 1896 et 1899, avant qu’il n’ait atteint l’âge de vingt ans. Le lecteur devrait comprendre que toute son activité littéraire et il renvoient à Nelligan, et non à Lacoursière, mais cette ambigüité pourrait ralentir sa lecture.
Correction :
L’introduction par Luc Lacoursière des Poésies complètes d’Émile Nelligan est fort éclairante pour le profane. Elle lui apprend notamment que toute l’activité littéraire du poète a eu lieu entre 1896 et 1899, avant qu’il n’ait atteint l’âge de vingt ans.
Erreur :
Gabrielle Roy met en scène un personnage féminin qui se demande si elle a eu une bonne mère. Elle a toujours assuré le bien-être de ses enfants et elle se demande si elle-même est une bonne mère pour sa propre fille. Le lecteur doit pouvoir déterminer à qui renvoient les pronoms elle. Dans la formulation précédente, le lecteur ne peut savoir si c’est de l’auteure, du personnage féminin ou de la bonne mère qu’il est question.
Correction :
Gabrielle Roy met en scène un personnage féminin qui se demande si elle a eu une bonne mère. Celle-ci a toujours assuré le bien-être de ses enfants et sa fille, le personnage du récit, se demande si ellemême est une bonne mère pour sa propre fille. Dans cette nouvelle formulation, le remplacement de deux des trois pronoms elle par des éléments qui précisent leur antécédent assure une meilleure compréhension de la phrase.
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PARCE QUE
T3
L2.1 page 146
La reprise de l’information ne doit pas créer, d’une phrase à l’autre, une répétition dérangeante pour le lecteur. Cet écueil peut souvent être évité grâce à l’emploi d’un pronom , d’un synonyme, d’un parasynonyme, d’un mot synthétique ou d’un mot générique. Plutôt que :
On compare souvent Nelligan et Rimbaud parce qu’ils avaient le même gout du morbide. De plus, Nelligan et Rimbaud ont chacun connu une carrière littéraire fulgurante d’une durée de trois ans.
On écrira :
On compare souvent Nelligan et Rimbaud parce qu’ils avaient le même gout du morbide. De plus, ces poètes ont chacun connu une carrière littéraire fulgurante d’une durée de trois ans.
T La grammaire du texte
b L’absence de répétitions inutiles
Nelligan et Rimbaud pourrait aussi être avantageusement repris par un autre groupe du nom apportant un supplément d’information tel que ces célèbres poètes, ces poètes quasi contemporains l’un de l’autre. Erreur :
Dans l’extrait de « Coco » de Maupassant, celui-ci décrit Zidore comme étant un homme qui n’a ni savoir-vivre ni délicatesse. Dans cette phrase, le pronom celui-ci répète inutilement le nom de l’auteur, Maupassant.
Correction :
Dans l’extrait de « Coco », Maupassant décrit Zidore comme étant un homme qui n’a ni savoir-vivre ni délicatesse.
Remarque La répétition peut parfois être utilisée volontairement pour insister sur un aspect de l’argumentation (la reprise joue alors un rôle structurant dans le texte). Exemple :
T3
On compare souvent Nelligan et Rimbaud parce qu’ils avaient le même gout du morbide. De plus, ces poètes ont chacun connu une carrière littéraire fulgurante d’une durée de trois ans. Nelligan et Rimbaud ont aussi en commun le génie exalté des poètes maudits.
Le temps des verbes dans un texte : harmonisation Selon le texte qu’on écrit, on choisit un système verbal, c’est-à-dire qu’on s’en tient à un temps de verbe principal (passé simple, passé composé ou présent), avec lequel il est généralement nécessaire d’employer d’autres temps (imparfait, futur, conditionnel, etc.). Pour connaitre dans le détail la valeur des temps verbaux et les règles de cohésion temporelle, on consulte une grammaire4.
PARCE QUE
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T4
Le choix du système verbal et l’harmonisation des temps verbaux : deux principes de base à observer
T
a Le choix d’un système verbal approprié
La grammaire du texte
Le choix du système verbal doit convenir au genre d’écrit que l’on produit. Par exemple, le système du passé simple peut être indiqué dans un texte de type narratif alors que le présent sera privilégié dans l’analyse littéraire et les dissertations.
b L’harmonisation des temps verbaux Pour assurer la cohérence d’un texte, il faut éviter de passer d’un système verbal à un autre, à moins que le contexte ne le justifie. Pour éviter cet écueil, on doit, en tant qu’auteur, relire attentivement son texte en prêtant attention aux temps des verbes. Erreur :
En 1896, Nelligan publia un premier poème sous le pseudonyme d’Émile Kovar. Un an plus tard, il en a présenté deux aux membres de l’École littéraire de Montréal, qui l’acceptent parmi eux à l’unanimité. Cette École était un cercle de jeunes gens qui se réunissaient pour lire des vers et discuter de littérature, de sciences ou d’art. Ici, il y a passage du passé simple (publia) au passé composé (a présenté), puis au présent (acceptent). Pour corriger cette maladresse, il faut choisir un temps de verbe principal : le passé simple (publia, présenta, acceptèrent), le passé composé (a publié, a présenté, ont accepté) ou le présent (publie, présente, acceptent). Pour ce qui est de l’emploi de l’imparfait (était, se réunissaient), il est justifié dans le texte (il s’agit d’un temps de verbe secondaire).
Correction :
En 1896, Nelligan publie un premier poème sous le pseudonyme d’Émile Kovar. Un an plus tard, il en présente deux aux membres de l’École littéraire de Montréal, qui l’acceptent parmi eux à l’unanimité. Cette École était un cercle de jeunes gens qui se réunissaient pour lire des vers et discuter de littérature, de sciences ou d’art. Ici, on a opté pour le présent comme temps de verbe principal (donc, pour le système du présent).
T4
Le discours rapporté Quand on écrit un texte, on juge parfois opportun d’y insérer des paroles énoncées dans un autre contexte de communication, notamment pour se donner de la crédibilité comme auteur, gagner l’intérêt du lecteur ou appuyer ses dires. Ces insertions de paroles s’appellent des discours rapportés.
Tableaux
Il existe différentes façons de rapporter les paroles de quelqu’un :
page 154
• Les paroles peuvent être rapportées telles qu’elles ont été énoncées et être citées ; il s’agit alors d’un discours direct .
6
PARCE QUE
T4
En juin 1942, Anne Frank a 13 ans. Sur la première page de son journal, elle note : « J’espère pouvoir tout te confier comme je n’ai encore pu le faire à personne ; j’espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien » (p. 17).
T La grammaire du texte
Exemple :
Ici, les paroles rapportées sont exposées telles qu’elles ont été formulées par Anne Frank dans son journal. L’insertion de ces paroles est marquée par l’emploi d’un verbe introducteur (note), du deux-points et des guillemets. • Les paroles peuvent être intégrées dans la phrase et, dans ce cas, être reformulées ; il s’agit alors d’un discours indirect ou d’un discours indirect libre .
Exemple :
Elle forme le souhait que son journal soit pour elle un grand soutien. Les paroles d’Anne Frank que l’on rapporte ici ont été intégrées dans la phrase et reformulées. L’insertion de ces paroles est marquée par l’emploi d’une expression introductrice (former le souhait) et d’une subordonnée complétive (que...).
Exemple :
Un journal intime représente souvent pour son auteur un confident, un soutien. C’est le cas pour Anne Frank, cette jeune juive qui témoigne, dans son journal, de sa vie clandestine durant la Seconde Guerre mondiale. Ici, l’auteur rapporte les paroles d’Anne Frank sans l’indiquer explicitement. Les paroles exactes d’Anne Frank, « j’espère […] que tu seras pour moi un grand soutien », ont été reformulées ainsi : « Un journal intime représente souvent pour son auteur un confident, un soutien. » Elles lui sont attribuées grâce à la formulation suivante : « C’est le cas pour Anne Frank ». Il s’agit d’un discours indirect libre, qui ne possède pas les marques distinctives du discours direct et du discours indirect.
Des insertions de paroles justifiées et habilement amenées, comme l’illustrent les exemples ci-dessus, suscitent l’intérêt du lecteur et participent à la cohérence textuelle. Pour connaitre dans le détail les diverses formes de discours rapportés et les règles de syntaxe ou de ponctuation qui s’y rattachent, on consulte une grammaire5. Pour se renseigner sur les façons de présenter des citations et leur source, on peut consulter un guide méthodologique.
PARCE QUE
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T4
L’insertion de discours rapportés : deux principes de base a Le respect des marques du discours rapporté, direct ou indirect
T La grammaire du texte
Il ne faut pas confondre discours direct et discours indirect . Le discours direct est caractérisé par certaines marques : le deux-points, les guillemets, les phrases incises , les tirets dans les dialogues, etc. Erreur :
Dans les dernières pages de son journal, Anne Frank affirme que : «son âme est divisée en deux» (p. 282). Ici, les paroles d’Anne Frank sont reformulées. Le déterminant dans l’expression son âme l’indique. Il n’y a donc pas lieu d’employer le deux-points et les guillemets.
Correction :
Dans les dernières pages de son journal, Anne Frank affirme que son âme est divisée en deux. (Discours indirect)
Correction :
Dans les dernières pages de son journal, Anne Frank affirme : « [...] mon âme est, pour ainsi dire, divisée en deux ». (Discours direct)
b L’absence de lourdeur liée aux paroles rapportées Lorsqu’on rapporte des paroles à plusieurs reprises dans un texte, il faut éviter de recourir uniquement au discours direct . Il faut utiliser aussi le discours indirect et le discours indirect libre . Plutôt que :
Dans les dernières pages de son journal, Anne Frank affirme : « [...] mon âme est, pour ainsi dire, divisée en deux ». « La première partie héberge mon hilarité, mes moqueries à propos de tout [...] », dit Anne. « Ce côté qui prend la vie à la légère [...], c’est Anne la superficielle », analyse la jeune fille. L’autre partie de son âme, « celle que l’on n’entend pas », est « grave et tendre ». « [Cette partie] sanglote en moi [...] », constate tristement la jeune fille (p. 282 et 283). Ici, la succession de paroles rapportées directement gêne la lecture.
On écrira :
Dans les dernières pages de son journal, Anne Frank affirme que son âme est en quelque sorte divisée en deux. «La première partie héberge mon hilarité, mes moqueries à propos de tout [...]», dit Anne. Il s’agit là du côté superficiel de la jeune fille, celui qui conçoit la vie positivement. L’autre partie de son âme, tapie en elle, est calme et grave. «[Cette partie] sanglote en moi [...]», constate tristement la jeune fille (p. 282 et 283). Ici, on a varié les façons de rapporter les réflexions d’Anne Frank. On recourt tantôt au discours direct, tantôt au discours indirect, tantôt au discours indirect libre (Il s’agit là du côté superficiel de la jeune fille, celui qui conçoit la vie positivement. L’autre partie de son âme, tapie en elle, est calme et grave.).
8
PARCE QUE
T5
T5
Les marques d’organisation du texte
T
Pour organiser le contenu d’un texte, on recourt aux marques suivantes.
La grammaire du texte
• Des marques linguistiques qui balisent la lecture du texte en rendant explicites les rapports de sens, entre des paragraphes du texte, entre des phrases d’un même paragraphe, entre des éléments d’une même phrase. Les marques linguistiques qui traduisent l’organisation du texte peuvent être de différentes « natures ». Il peut s’agir des éléments suivants.
Tableaux page 156
– Des organisateurs textuels qui balisent les grandes parties du texte, par exemple au début des paragraphes (des formulations ou des mots tels que d’abord, ensuite, enfin, ajoutons que, contrairement à ce que l’on prétend, pendant ce temps, quelques jours plus tard, tout près, un peu plus loin). – Des marqueurs de relation qui établissent un rapport de sens, une logique entre des phrases ou des groupes syntaxiques (voir les prépositions [S6.2], les coordonnants [S4.2] et les subordonnants [S2.3]). – Des signes de ponctuation qui marquent un rapport de sens entre des éléments d’une phrase graphique (par exemple, un deux-points introduisant une explication). – Des formulations utilisées comme intitulés (titres, intertitres) pour présenter le texte ou introduire une partie de texte. Pour comprendre la notion d’organisation textuelle et connaitre dans le détail les diverses marques d’organisation du texte, on consulte une grammaire6. • Des marques graphiques et typographiques qui dirigent visuellement la lecture du texte, entre autres des espacements entre des blocs de texte ou des retraits dans le texte ; des modifications des propriétés des caractères (italique, gras, soulignement, grosseur) ; des subdivisions à l’aide de lettres ou de chiffres, etc.
L’organisation du texte : deux principes à observer a Le découpage logique des paragraphes Un texte d’une certaine longueur doit être découpé en paragraphes. • Les paragraphes doivent être présentés graphiquement de la même façon : par l’alinéa (retrait au début de la première ligne du paragraphe) ou par un espacement (plus important que l’espacement entre les lignes). • Chaque paragraphe doit constituer une unité de contenu par le sujet qu’il traite. Le paragraphe possède sa propre cohérence. Il comprend des marques linguistiques qui signalent : – l’ouverture du paragraphe : on peut recourir à des organisateurs textuels qui annoncent l’information nouvelle à venir dans le paragraphe ou en lien avec le paragraphe qui précède ;
PARCE QUE
9
T5
– la fermeture du paragraphe : on peut recourir à des organisateurs textuels qui reprennent, en la synthétisant, l’information nouvelle amenée dans le paragraphe ou qui annoncent l’information nouvelle à venir dans le paragraphe qui suit.
T La grammaire du texte
b L’emploi pertinent des organisateurs textuels Les organisateurs textuels contribuent à structurer le texte : • en donnant des indications de lieu, de temps, de cause, de conséquence, d’opposition, de conclusion ; • en établissant des liens entre les différentes parties du texte : ils en assurent ainsi la cohérence. Plutôt que :
Rimbaud décrit le paysage de manière à en mettre la beauté en évidence. L’auteur privilégie l’analogie à la description strictement concrète de la réalité. Il décrit la nature accueillante et il y fait reposer le soldat, confortablement installé, opposant ainsi l’image de la vie à celle de la mort. Le lecteur réalise le sort tragique du jeune soldat. Ce texte gagnerait à être enrichi d’organisateurs textuels qui mettent en évidence un ordre et une progression dans sa structure.
On écrira :
Dès le début du poème, Rimbaud décrit le paysage de manière à en mettre la beauté en évidence. Ainsi, dans l’esprit du courant symboliste, l’auteur privilégie l’analogie à la description strictement concrète de la réalité. D’une part, il décrit la nature accueillante et, d’autre part, il y fait reposer le soldat, confortablement installé, opposant ainsi l’image de la vie à celle de la mort. C’est à la lecture des derniers vers du poème que le lecteur réalise le sort tragique du jeune soldat.
Remarque Il est inutile de multiplier les organisateurs textuels : on doit donc en vérifier la pertinence et s’assurer que chacun d’eux sert l’enchainement des idées.
10
PARCE QUE
S1.1
S
La structure de la phrase S
Les règles à respecter pour construire des phrases grammaticalement correctes sont nombreuses. Certaines de ces règles concernent :
La structure de la phrase
organisation générale de la phrase (présence et place des groupes de base dans la • L’o phrase) S1 page 11 • La construction et le fonctionnement des phrases insérées dans d’autres (ssubordination) S2 page 16 • La construc tion part icul ière des phrases t ransformées (phrases de type interrogatif, impératif ou exclamatif, de formes négative, passive, emphatique, etc.) S3 page 22 • La construction et le fonctionnement des phrases ou des groupes syntaxiques juxtaposés et coordonnés (jjuxtaposition et coordination) S4 page 30 emploi des pronoms ainsi que la construction et le fonctionD’autres règles décrivent l’e nement particulier des divers groupes syntaxiques : le groupe du nom, le groupe du verbe, le groupe de l’adjectif, le groupe prépositionnel et le groupe de l’adverbe. Seuls le groupe de l’adverbe S5 page 35 et le groupe prépositionnel S6 page 42 sont abordés dans cette section. Les autres groupes, ainsi que le pronom, font l’objet de sections distinctes.
S1 S1.1
La construction générale de la phrase La délimitation des phrases syntaxiques Si la phrase graphique comprend plus d’une phrase syntaxique , celles-ci doivent être jointes par juxtaposition , par coordination ou par subordination . Évidemment, les phrases syntaxiques peuvent être séparées par un point. Erreur :
La mort ne cesse de hanter l’auteur dans ce roman il présente sa peur de trépasser.
Correction :
La mort ne cesse de hanter l’auteur : dans ce roman, il présente sa peur de trépasser . Les phrases sont jointes à l’aide d’un deux-points (jonction par juxtaposition), qui précise le rapport de sens entre les phrases.
Correction :
La mort ne cesse de hanter l’auteur puisque, dans ce roman, il présente sa peur de trépasser . Une phrase est insérée dans l’autre à l’aide du marqueur puisque (jonction par subordination), qui précise le rapport de sens entre les deux phrases.
PARCE QUE
11
Index
A À cause que 20 Accents 133-135 aigu 133-134 circonflexe 133, 135 grave 133-134 majuscule 134 Active (forme) 27 Adjectif 36, 102-111 accord après un des 106 accord avec plus d’un nom 104-105 accord avec quelque chose 106 de forme complexe 109 invariable 109-110 même 107 possible 107 tel 96, 108 Adjectif ordinal 92 Adverbe 26, 35-42 beaucoup 40-41 ci / là 39-40 degrés (comparatif / superlatif) 41-42 là 39-40 même 36 ne 37-38 plus 41-42 possible 34, 36 quelque 50, 97 tout 35, 53, 95 Ait / Est 75, 82 Apostrophe 136-137 Attendu 109 Attribut du complément direct 102-104 Attribut du sujet 102-104 Aucun 65, 97 Aucun / Chacun 52, 66 Aucun / Chaque 66, 91 Auxiliaire 81-82
Avoir 68-69, 81-82 Être 70, 81-82
B Barre oblique 112, 129 Beaucoup 40-41, 65
C C’est… que 28 C’est… qui 28 Ce + être 56 Ce / Se 56 Ce qui, ce dont 123 Ceci 57 Cela / Ça 57 Celui-ci / Celui-là 57 Certain / Certaines 51-52 Chacun 58, Chacun / Aucun 52, 66 Chaque 58, 65 Chaque / Aucun 65, 91 Chiffres arabes 139 Chiffres romains 139 Ci 39-40 Circonstancielle 20, 74, 77-78 Circonstancielle de comparaison 22, 78 Cohérence textuelle 5 Comment / Combien 60 Comparaison 78, 111 Comparatif adjectif 110-111 adverbe 41-42 Complément de l’adjectif 110 direct du verbe 83, 85, 68 du nom 98-100
PARCE QUE
185
Index
du verbe 83-86 indirect du verbe 85-86 Complément de la phrase 13, 15, 22, 43, 120 Complétive 18-19, 76 Conditionnel 74 Conjugaison 78-83 Constituants facultatifs 13-14 obligatoires 12 Coordination 11, 30-34, 118-119 Coordonnant 30-31, 119 et, ou, ni, mais 105, 119 Coordonnées 30, 34 Coquille orthographique 137 syntaxique 15 Crochets 127-128
D Détachement (élément détaché) 120-123 Déterminant accord 94 aucun 97 chaque / aucun 91 choix 93 contracté 42 invariable 98 leur 91, 95-96 numéral 98 quelque 97 tel / quel 96 tout 95 Deux-points 123-125 Discours rapporté, direct / indirect 6-8 Division des mots en fin de ligne 142 Dont 54, 56, 59-60 Du / Dut 81 Dû / Du 82
186
PARCE QUE
E Emphase forme emphatique 27-28 mise en emphase 27, 64, 123 En / Y 55 Énumération 118, 124-125 -Er / -É 83 Est / Ait 75, 82 Et 118 Être 62, 70, 81-82 Excepté 109
F Formes active / passive 27 emphatique 27 négative 24-26 impersonnelle 64, 80, 86 Fréquence d’erreurs V, VI
G Grammaire du texte I Groupes syntaxiques groupe de l’adjectif 100, 110-111 groupe de l’adverbe 35-42 groupe du nom 98-101 groupe du verbe 83-87 groupe prépositionnel 42, 46-48 Guillemets 114, 126-127
H Homophones V, 130, 145 a / à 42 ce / se 56-57 certain 51 croit / croie 75, 79 du / dut 81 emploi / emploie 81
Index
-er / -é 83 est / ait 75, 82 -i / -is / -it 82 là / la / l’a 40 leur 51, 90 même / mêmes 107 possible 107 quel / quelle 50, 97 quel… que / quelque / quelques 50 quelque / quelques 50, 97 tel / telle 96, 108 tout 35, 53, 95
I Impératif 24, 80 emploi du trait d’union 142 Impersonnel 64, 80, 86 Incise 121 Indéfini (voir pronom) Indicatif 74-78 Infinitive 20-21 Interrogatif 22-24 emploi du trait d’union 23, 142 marqueurs d’interrogation 23 Interrogation directe / indirecte 113 Inversion sujet / verbe 19, 23, 116, 121
J Juxtaposition 30-35
L Là 40 Là / La / L’a 40 Le / La / Les 54 Lequel 59 Leur 90-91, 95-96 Lexique 143-151 Lui / Eux / Elle 55 Lui / Leur 54
M Mais 103, 118 Majuscule 125, 128 Marques d’organisation du texte 9-10 Marqueurs d’emphase 28-29 d’interrogation 23 de négation 24-26 Même 36, 107 Mise en degré (superlatif, comparatif) 41-42, 110-111 Mise en emphase 27-29, 64, 123 Mode personnel 64, 80, 86 Moins de 36, 65-66
N Ne de négation 25-26 de restriction 26 explétif 38 Négation 25-26 forme négative 24-26 marqueurs de négation 24-26 ne, pas, ni 25-26 Ni 26, 67, 118 Nom collectif 50-51, 63 complément du nom 99-100 genre du nom 88-89 invariable en nombre 92 nombre du nom 88-89 Nombres (voir Chiffres) Nouvelle orthographe 92, 98, 132-135, 138, 142
O On 63 On / Nous 58 Organisateurs textuels 9
PARCE QUE
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Index
Orthographe des nombres 138 Ou 67, 119 Ou /Où 30 Où 59
P Paronymes 145 Participes passés 68-82 d’un verbe pronominal 71 employé avec avoir 68-70 employé avec avoir ou être à l’infinitif 68 employé avec être 70 employé seul 68 Participiale 16, 20 Pas un 65 Passive (forme) 27 Personne 66 Personne du verbe 79-80 Personnel / Impersonnel 64, 69, 80 Peu de 65 Phrase à construction particulière 11 à présentatif 29 graphique 11, 112 incidente 3, 121 matrice 21, 75 syntaxique 11 Pléonasme 145 Plus d’un 65 Point de vue 1 Ponctuation barre oblique 112, 129 crochets 127-128 dans un titre 115, 126 deux-points 123-125 guillemets 126-127 parenthèses 127 phrase graphique 112 point abréviatif 113, point d’exclamation 113 point d’interrogation 113 point simple 112
188
PARCE QUE
points de suspension 114 point-virgule 125 tirets 128 virgule 116 virgule et coordination 118 virgule et détachement 120 virgule et juxtaposition 117 Possible 36, 107 Prédicat 12 Préposition 42 à 42 à, de, en (répétition) 46 au niveau de 45 face à 46 quant à 46 sans / avec 46 vis-à-vis (de) 46 Présentatif 29 Pronoms certains 51 chacun / aucun 52 démonstratif 56 ce 56 ceci / cela 57 cela / ça 57 celui-ci / celui-là 57 indéfini 58 certains 51 chacun / aucun 58 de quoi 58 on / nous 58 interrogatif 60 quel / lequel 60 comment / combien 60 leur 51 nom collectif 49 personnel 54-57 le / la / les 54 lui / eux / elle 55 lui / leur 54 se / ce 56-57 se / me / vous 55-56 y / en 55
Index
quel 50 relatif 59 que, dont où, qui 59 tout 52
Q Quant à 46 Qu’elle / Quel 17 Qu’il / Qui 19 Quel 50 Quel que 50 Quelque 50, 97 Quelque chose 106 Qui 59 Quiconque 66
R Radical du verbe 78 Registre de langue 143, 150 Règle d’accord de l’adjectif 102 du déterminant 95 du participe passé 68 du verbe 61 Relatif (voir pronom) Reprise de l’information 3
S Se 55 Se / Ce 55-56 Si 75 Subjonctif 75-79 Subordination 16 Subordonnant 14 Subordonnée 14 circonstancielle 20 de comparaison 22 mode du verbe 78 complétive 18
mode du verbe 76 infinitive 20 participiale 21 relative 17 emploi du pronom relatif 59 mode du verbe 75 Sujet sous-entendu 13 Superlatif adjectif 110 adverbe 41 Supposé 109 Synonymes 146
T Tel 108 Tel que 78 Temps des verbes 73-78 Terminaison du verbe 79 Terminaisons homophoniques dû / du 82 -er / -é 83 -is / -it / -i 82 -us / -u 82 Tirets 128 Titre majuscule 139 ponctuation 115 Tout adverbe 35 déterminant 95 pronom 52 Trait d’union 98, 107, 141 Transitif / intransitif 86 Types déclaratif 22 exclamatif 23 impératif 24 interrogatif 22
U Un des 106
PARCE QUE
189
Index
V Verbe accord du participe passé (voir participes passés) accord du verbe avec ce + être 65 chacun / aucun 66 chaque / aucun 66 il impersonnel 64 le sujet 61 un nom collectif 63 on 63 des personnes différentes 67 peu de 65 plus d’un nom 66 qui 64 attributif 13, 36 concordance des modes 74 concordance des temps 73 conjugaison 78-83 auxiliaire 81 avoir 81 être 81 construction du groupe verbe 83-87 modes 73 conditionnel 74 impératif 80 indicatif 74-78
190
PARCE QUE
infinitif 80 personnel / impersonnel 80 subjonctif 74-75, 77-78 voix active 27, 81 voix passive 27, 81 voix pronominale 85 radical 78 temps des verbes 73-83 composés 81 simples 78 temps du texte 5-6 terminaisons homophoniques 81-83 dû / du 81 -er / -é 83 -is / -it / -I 82 -us / -u 82 transitive / intransitive 86 Virgule 115-123 coordination 115, 118-119 détachement 120-123 énumération 117-118 juxtaposition 115, 117-118 Vu 109
Y Y / En 55 Y compris 109
Le Parce que est un guide d’autocorrection répondant à la plupart des questions de grammaire et d’orthographe qui touchent la rédaction et la correction de textes. Il constitue un outil de base dans l’organisation d’un cours de mise à niveau, ou de tout autre cours de français écrit, et dans une démarche d’intervention individualisée auprès d’étudiants éprouvant des difficultés en français écrit. Il développera chez l’étudiant l’habileté à manier une langue soutenue convenant à des études supérieures. Facile d’utilisation par son approche et son contenu, le Parce que répond aux interrogations de tout scripteur qui a besoin de soutien pour détecter ses erreurs de français, les comprendre et les corriger.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES • Outil grammatical d’aide à la rédaction et à l’autocorrection de textes en contexte d’enseignement ou de tutorat. • Ouvrage de référence pour toute personne confrontée à des questions d’ordre grammatical lors de la rédaction ou de la correction de textes. • Grille de correction, grille du profil d’erreurs et méthode de relecture. • Exemples d’erreurs, tirées de travaux d’étudiants, suivis des exemples corrigés pour chaque élément de la grille du guide. Le guide couvre les erreurs les plus fréquentes commises par les étudiants. • Énoncé des règles grammaticales faisant l’objet d’erreurs. • Tableaux favorisant la compréhension de certaines règles grammaticales. • Commentaires et remarques menant à la compréhension des erreurs commises. • Démarche pédagogique impliquant le professeur ou le tuteur et l’étudiant.
Formée en linguistique et professeure de français au collégial depuis 1976, Suzanne Beauchemin s’intéresse particulièrement aux questions langagières et croit toujours qu’il y a une place pour ce champ disciplinaire au collégial. Ses fonctions de professeure et de coresponsable au Centre d’aide en français du cégep du Vieux Montréal l’ont amenée à participer aux travaux entrepris dans le réseau collégial autour du thème de la remédiation linguistique. Depuis la mise en place des CAF (Centre d’aide en français), elle s’intéresse de près aux travaux qui s’organisent autour d’une conception dynamique de la grammaire inspirée des recherches récentes en linguistique. Sa contribution prend la forme, notamment, du présent ouvrage qui propose une démarche axée sur l’analyse et la compréhension des erreurs, l’autocorrection et la relecture efficace.
Conceptrice et auteure de matériel pour l’apprentissage du français (une vingtaine d’ouvrages, dont la grammaire L’essentiel et plus et des manuels de base pour le secondaire), Dominique Fortier s’intéresse à la remédiation en français écrit aux ordres postsecondaires depuis la fin de sa formation universitaire en didactique du français (UQAM, 1995). Depuis 2010, elle est responsable du secteur de l’Amélioration du français au Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD). Elle dirige également Correspondance, un périodique destiné au personnel des cégeps qui se préoccupe de la valorisation du français et du développement des compétences langagières par les élèves.
CODE DE PRODUIT : 211600
ISBN 978-2-7617-2972-7