Le choix de la terre (Ed. Favre, 2024) - EXTRAIT

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Un remerciement particulier à nos partenaires qui ont cru en notre projet et nous ont aidés à le réaliser

Éditions Favre SA 29, rue de Bourg

CH-1003 Lausanne

Tél. : (+41) 021 312 17 17 lausanne@editionsfavre.com www.editionsfavre.com

Groupe Libella, Paris

Dépôt légal en Suisse en novembre 2024.

Tous droits réservés pour tous pays. Sauf autorisation expresse, toute reproduction de ce livre, même partielle, par tous procédés, est interdite.

ISBN : 978-2-8289-2219-1

© 2024, Éditions Favre SA, Lausanne, Suisse.

La maison d’édition Favre bénéficie d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2021-2024.

Le choix de la terre

Photographies et textes : Benoît Lange

Préface : Anouk Hutmacher

Soutiens écriture, techniques vétérinaires : Nadia Cantoni

Conception graphique : Jorge Bilreiro

Préface

S’il est quelque chose qui pourrait mettre d’accord le monde paysan et celui «de la ville», c’est la surprise

D’une part dubitatif et attendant pour voir et d’autre part admiratif et attendant pour voir aussi, ce regard plein d’interrogations nous parle de la place de la femme dans

Longtemps réputées travailler dans l’ombre de leurs maris, tapies dans l’ombre des cuisines, mais aussi des cagets pour

Elles ne sortaient à la lumière qu’à l’occasion des foins, des était à la guerre ou, ayant bu un verre de trop, ne rentrait

elles!

Combien de femmes paysannes, maintenant plus âgées, m’ont dit n’avoir jamais voulu apprendre à traire de peur

petite formule encore magique qui fait parfois sourire et

C’est à Corcelles-le-Jorat qu’emmené par Nadia la vétérinaire, le photographe Benoit Lange s’est épris d’un monde juste à côté et pourtant tout nouveau: le monde agricole tel qu’il se vit à moyenne échelle, à échelle humaine et familiale, en ce début de XXIe

Ce monde s’est ouvert à lui grâce à la générosité d’Anne Chenevard, mais aussi et surtout grâce à sa volonté farouche de défendre la profession pour ce qu’elle a de noble, de représenter et de défendre les paysans pour ce qui les rend d’exploitation, qui plus est militante, que l’écriture de

sincèrement que le salut de l’agriculture passera, entre autres, par la plus forte considération de la place des

derrière la charrue pendant la guerre, les paysannes semblent avoir bien vite repris leurs «travaux sans nom »

Aujourd’hui en Suisse, environ 7% des exploitations agricoles sont dirigées par des femmes, mais à Corcelles-

probablement cinq exploitations sur une dizaine, où le

Le combat d’Anne Challandes (présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales), visant à ce que l’indispensable travail des femmes dans l’agriculture soit

le lit de l’égalité au sein des familles paysannes et on peut

Par ailleurs, ces femmes travaillent souvent également

En une génération, la moitié des exploitations suisses a disparu

Il y a ceux qui ont abandonné leur terre, il y a ceux qui ne font plus de lait et sont passés à la production de

Qui tournent comme des toupies en cherchant une raison à tout cela et qui continuent comme que comme à

La paysannerie n’est pas au mieux de sa forme, les belles couleurs sont passées, les gestes même ont perdu

Depuis que l’homme cultive et élève, son rôle a toujours

ancestraux, la paysannerie a toujours voulu créer de la

Pour le paysan aujourd’hui se pose le questionnement

terre, les deux dernières générations d’agriculteurs ont clairement revendiqué le droit à travailler moins, à vivre

J’ai en mémoire ce village népalais, que nous avions

Si aujourd’hui la société mord la main qui la nourrit,

continuer à apporter ma contribution importante, pour

Pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de télévision, un étonnement, nous découvrions aussi une jeunesse toute en jeans et chemisiers blancs immaculés qui attendait que allongés nonchalamment sous un grand arbre, à quelques

Les yeux rivés sur l’écran de leurs mobiles, ils se les usaient dans des vidéos TikTok faites par des jeunes de Shanghai

Dérisoire illusion d’une vie qu’ils ne vivraient certainement

travaillaient aux rizières, dans les champs, s’occupaient

dans l’agriculture quinze heures par jour en gagnant peu ou travailler huit heures par jour en gagnant beaucoup

Anne pense multicanal pour nous entraîner vers son

«C’est un métier qui demande d’être passionné et d’aimer

aussi une part d’abnégation, mais c’est aussi un métier

Anne parle juste, elle sait les mots, elle y croit, se battant

engagement pour le lait équitable l’a propulsée dans les médias et lui a fait comprendre l’importance de raconter son monde, de parler du quotidien des paysans souvent

Dans ce monde intérieur qu’est celui de l’agriculture, on

qu’ils n’osent pas dire, de peur de n’être pas entendus,

Dans ces milieux, on croit plus dans le travail que dans

Anne jette des ponts, noue des liens, laisse transparaître vers le monde extérieur son combat face à cette

de lait ne vont pas tous boire du lait équitable après l’avoir entendue à la radio, mais le message s’inscrit dans un

Le juste choix gagne chaque jour un peu plus les

Son charisme a fait d’Anne l’émissaire légitime et même

bouée de survie pour une poignée de producteurs face à la disparition du monde agricole, gage d’équilibre de

Anne n’est pas représentative de tous les paysans, elle ne juste du lait qui couvre les frais de production, à savoir un

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d’un livre paru aux Éditions Favre

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