Neal Cassady, "Un truc très beau qui contient tout"

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Neal

Cassady Lettres à Jack Kerouac Allen Ginsberg William Burroughs Carolyn Cassady …

INÉDIT

FINITUDE


Neal Cassady était un vrai dingue, le plus formidable qu’on ait jamais connu. Ken Kesey Il ouvrait la porte complètement nu, et si c’était le Président, c’était pareil. Il recevait le monde à poil. Jack Kerouac Il ne s’asseyait jamais, il n’arrêtait pas d’arpenter la pièce. Comme si chaque chose le frappait en plein cœur et le dévorait d’un feu éternel. Charles Bukowski Cassady était un nouveau prototype de cow-boy urbain qui, il y a une centaine d’années, aurait été un véritable hors-la-loi. Lawrence Ferlinghetti

Neal est la véritable âme du voyage comme mouvement pur, abstrait et sans but. Il est l’essence même du Mouvement, compulsif, prêt à sacrifier famille, amis, et même sa satanée bagnole au besoin irrépressible d’aller d’un endroit à un autre. William Burroughs J’ai pensé pendant assez longtemps que Neal était un psychopathe. John Clellon Holmes J’ai eu l’idée du style spontané de « Sur la Route » en voyant comment ce bon vieux Neal écrivait ses lettres : toujours à la première personne, une écriture rapide, folle et pleine de détails, comme une confession. Jack Kerouac


NEAL CASSADY Un truc très beau qui contient tout Lettres 1944-1950

Traduit de l’Américain et présenté par

Fanny Wallendorf

En librairie le 6 mars 2014

Contact presse éditions Finitude : Emma Boizet / 05 56 79 23 06 / emma.finitude@free.fr


Bio express

Neal Cassady est né en 1926. Il grandit dans les rues de Denver avec son père, un hobo alcoolique. Très jeune, il tâte plusieurs fois de la prison pour vol de voitures. En 1945, il épouse LuAnne Henderson, une fille de 15 ans (elle sera la Marylou de Sur la route). Par son ami Hal Chase, il entend parler de deux types cool de New York, Jack Kerouac et Allen Ginsberg ; il part illico pour les rencontrer. C’est un coup de foudre réciproque, entre amour et amitié. L’aventure est sur les rails, ou plutôt sur la route, quelques années de voyages à travers l’Amérique, de drogue et de sexe vont suivre. Ils vont échanger des centaines de lettres, pleines de leur passion pour la vie et pour les auteurs qui les fascinent, Dostoïevski, Céline, Proust, Spengler et surtout Thomas Wolfe. Cassady s’installe à San Francisco après avoir épousé Carolyn Robinson en 1948. Il continue à voir LuAnne, pour une double vie qui devient triple quand en 1950 il épouse Diana Hansen, enceinte, sans pour autant avoir divorcé de Carolyn à qui il fait trois enfants. Histoire de nourrir ses familles, il entre aux chemins de fer, à la Southern Pacific. Mais chaque année, pendant les périodes creuses, il repart sur les routes avec Kerouac. Celui-ci vient d’ailleurs, à plusieurs reprises, vivre chez Neal & Carolyn qui lui ont installé un bureau dans le grenier où il peut travailler à Sur la route. Neal pousse Carolyn dans les bras de son ami, c’est le début d’un ménage à trois un peu compliqué. Quand en 1957 paraît Sur la route, l’amitié entre Kerouac et Cassady s’effrite, ce dernier ayant l’impression que Jack s’est servi de lui, que le portrait qu’il brosse de lui sous les traits de Dean Moriarty n’est pas fidèle. Une gêne restera toujours entre eux désormais. En 1958, Cassady renoue avec la prison. Deux ans ferme pour avoir eu la mauvaise idée de proposer un joint de marijuana à deux flics en civil. À sa libération, une autre aventure l’attend. Il rencontre Ken Kesey qui s’apprête à traverser l’Amérique pour organiser partout des « Acid Tests » au cours desquels on distribuera aux amateurs une toute nouvelle drogue développée par la CIA, le LSD. On est en 1964 et Neal Cassady saute au volant de Further, le bus psychédélique de la troupe. Après avoir été l’étincelle de laquelle a jailli la Beat Generation, il devient une icône pour des jeunes gens de vingt ans qui sont en train de donner naissance au mouvement hippie et à toute la contre-culture. Abimé par les excès en tout genre, il meurt au Mexique, le long des rails de la ligne de San Miguel de Allende, une nuit de février 1968.


«Tellement fort et tellement vrai »

Fin des années 40, les lettres d’un adolescent du Colorado passent de main en main à l’Université Columbia de New York. La bande d’étudiants qui se les échange, parmi lesquels Jack Kerouac et Allen Ginsberg, loue en chœur le style original de leur auteur. Haldon Chase, à qui elles ont été adressées, est formel : son ami Neal Cassady, qui les a écrites en prison, a déjà volé cinq cents voitures et séduit autant de femmes. Intrigués, ils ignorent qu’un torrent est sur le point de déferler dans leurs cœurs et dans leurs existences. Un torrent d’énergie, de mots et d’amour, qui arrachera toutes les rives sur son passage. Neal Cassady est en route pour les rencontrer. Ces écrivains en herbe n’imaginent pas non plus qu’ils vont inspirer une révolution culturelle et sociale au retentissement mondial, et entrer dans l’Histoire sous le nom de « Beat Generation ». Fruit des aspirations d’une communauté d’artistes et de délinquants qui carburent à la drogue, au sexe et au jazz, cette contre-culture déploiera ses forces pour s’opposer à l’Amérique consumériste et engendrera la libération des mœurs puis le mouvement hippie. La postérité a désigné Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs comme figures originelles, chacun ayant accouché dans la fièvre d’un chef-d’œuvre avantgardiste, Sur la route, Howl et Le Festin nu. En accomplissant leur grand voyage intérieur à travers le pays, ces nouveaux symboles allaient régénérer le mythe américain. Mais la réalité à hauteur d’homme, dévoilée par ces lettres, est plus riche et


plus émouvante. Ni Kerouac ni les autres n’étaient des contestataires. Ils n’exigeaient rien que d’eux-mêmes et ne se réclamaient d’aucun mouvement. Ils ne faisaient que suivre, avec toute la vigueur dont leur âme était capable, le chemin qu’ils voulaient voir s’ouvrir sous leurs pas. Une nécessité intime les guidait, celle de pénétrer la dimension spirituelle de l’existence par des voies inédites. L’histoire de Kerouac, de Cassady et de Ginsberg est avant tout celle d’une quête partagée. Un projet existentiel les unissait, qui passait par l’écriture. Il s’agissait de répondre à l’appel de la vie. Neal Cassady l’a fait sans concessions, avec l’énergie d’un fauve. Ce jeune homme qui hantera les esprits et les œuvres de ses compagnons de route, et qui montrera à Kerouac la voie à suivre dans l’écriture, qui est-il ? Sa correspondance permet d’oublier la légende, de dépasser la tentation du sensationnel pour renouer directement avec l’homme. Quand il arrive à New York, Neal est précédé par sa réputation. Son charisme et sa beauté font le reste. A son contact, le quotidien prend de l’ampleur et tout est explosif. Dénué d’inhibitions, enthousiaste et brillant, il devient rapidement le frère, l’amant, le modèle — le héros. Sa personnalité est complexe et singulière, « un diamant brut à multiples facettes ». Très tôt livré à lui-même dans des conditions difficiles – orphelin de mère à dix ans, il vit dans les rues de Denver avec son père, un clochard alcoolique – il s’éduque seul, obsédé par une aspiration qui ne le quittera jamais : s’en sortir et s’élever. Il veut tout apprendre, tout comprendre. Et écrire. Sans attaches, il obéit à sa morale et à sa logique personnelles. Son ardeur lui donne confiance en lui, sa gaieté intrépide lui ouvre des portes. Il n’a rien à perdre, il sait s’y prendre pour obtenir ce qu’il veut. Capable de vivre plusieurs vies à la fois, Neal est imprévisible. Son comportement survolté et souvent inconséquent en sidère plus d’un. « Quelle lumière resplendit dans son âme pour qu’il soit ainsi ? » s’interroge Kerouac, abasourdi par sa joie sauvage, inattendue, « la joie d’un roc de Gibraltar ». Neal répond dans une de ses lettres : « Je ne fais qu’obéir à ce qui me gouverne, à savoir l’émotion pure ». S’il multiplie les expériences, c’est pour donner en permanence du sens à ce qu’il vit, pour assouvir son désir de se connaître et de s’exprimer. Il est en proie à une sainte excitation, « comme si chaque chose le frappait en plein cœur et le dévorait d’un feu éternel », écrira Bukowski après l’avoir croisé. En fait, Neal suit son instinct de façon scandaleuse. Tout l’inspire. Le revers de cette exaltation est la dépression qui le tient durant de longues périodes, et les dommages collatéraux infligés à ses proches malgré sa bonté naturelle. Son écriture est à l’image de son tempérament. Énergique, elle court plusieurs lièvres à la fois et le déborde : « Je parle sans la moindre ponctuation ». Collant au fil de ses pensées et de ses sensations, il soumet la syntaxe à son rythme


intérieur. Il passe d’un sujet à l’autre, invente des mots, s’interrompt au beau milieu d’un paragraphe, puis reprend sa phrase qu’il « prolonge jusqu’à l’extrême, avant de se résoudre à y apposer un point, tout comme en voiture il se plaisait à ne freiner qu’au dernier moment ». Là aussi, il expérimente et se cherche, en « jonglant jusqu’à épuisement avec le langage ». Il a parfois du mal à tenir la bride, surtout quand l’alcool ou la marijuana sont de la partie. Il adopte différents styles selon qu’il s’adresse à Kerouac, à Ginsberg ou aux femmes qu’il aime. Il insère des extraits de livres, s’égare dans des considérations abstraites, avant de revenir à ce qu’il fait de mieux : raconter certains épisodes de sa vie. Pour ses amis, aucun doute, le véritable écrivain de la bande, c’est lui. Kerouac l’a souvent répété : ce sont les lettres de Neal, en particulier la « lettre sur Joan Anderson » dont il dira qu’elle est « parmi les meilleures choses jamais écrites en Amérique », qui lui ont révélé sa voie. Jack s’entraîne durant des semaines à écrire comme lui, à la première personne, avec moult détails et peu de ponctuation, sans se soucier des codes habituels du récit. Persuadé que Neal deviendra un grand auteur, il fait de lui son principal matériau. Il enregistre leurs discussions sur bandes magnétiques, recopie ses lettres pour les intégrer à son roman, visite les lieux de son enfance. Sur la Route naît de cette émulation et les unit à la vie à la mort : sans Cassady, Jack ne serait pas devenu Kerouac. De son côté, Neal travaille sur son autobiographie quand son emploi aux chemins de fer lui en laisse le temps, mais il désespère de jamais produire son livre « tellement fort et tellement vrai ». En réalité, c’est devant sa machine à écrire, occupé à taper ses lettres pour ses amis, qu’il crée ce « truc très beau qui contient tout », à la fois autoportrait et roman d’apprentissage. C’est là qu’il exprime son tempérament, porté par des préoccupations salutaires, dans une époque qui résonne étrangement avec la nôtre. Indifférent au matérialisme ambiant, se méfiant comme de la peste de l’apathie imposée par la société, Neal prêche l’expérience, la découverte et la création. Du souffle, enfin ! Ébahi, on traverse en accéléré les États-Unis, la jungle mexicaine, des dortoirs et des bordels. On dévale des collines dans la sablière d’une locomotive, on lit défoncé au soleil, on boit, on embrasse et on rêve. On voit mourir des amis, naître des enfants, on improvise des virées et on célèbre des mariages. On connaît l’espoir de la première publication, puis le doute à nouveau. Ça pleure, ça rit, ça transpire dans tous les coins. On a la tête qui tourne, on s’extasie avec Kerouac : « Si ça n’est pas la vie, rien ne l’est ». Fanny Wallendorf


à Jack Kerouac

7 mars 1947 Kansas City, Missouri

CHER JACK, Je suis dans un bar de Market Street. Je suis soûl, bon, pas complètement mais ça va pas tarder. Je suis ici pour deux raisons : j’ai 5 heures à tuer avant l’arrivée du bus pour Denver &, plus important, je suis ici (à picoler) à cause d’une femme évidemment, & quelle femme ! Je te raconte dans l’ordre chronologique : J’étais dans un bus qui s’arrêtait à Indianapolis pour prendre des passagers – une incarnation de la Vénus de Milo, sublime, parfaitement roulée, genre intello ardente, me demande si la place à côté de moi est prise !! J’avale une lampée (je suis torché), je me rince le gosier & je bégaie : NON ! (expression paradoxale en fait, comment peut-on bégayer Non !!?) Elle s’assied – je transpire – elle se met à parler, j’imagine les banalités qu’on va enfiler, alors histoire de capter son attention je reste silencieux. Elle (de son nom Patricia Lague) est montée dans le bus à 20 heures (faisait nuit !). J’ai rien dit jusqu’à 22h – pendant ces 2 heures j’ai pas seulement décidé de me la faire, j’ai réfléchi à COMMENT y arriver. Je ne peux évidemment pas te citer mot pour mot toute notre conversation mais je vais essayer de t’en récapituler l’essentiel de 22h à 2h du matin. Sans le moindre préliminaire à grand renfort de questions objectives (comment vous appelez-vous ? où allez-vous ? etc.), je prends direct un ton complice, totalement subjectif & personnel qui, pour ainsi dire, la « transperce jusqu’à la moelle » ; pour faire court (j’arrive plus à écrire) à 2h du matin elle m’avait juré un amour éternel, un engagement absolu & une gâterie immédiate. J’attendais mieux, je ne voulais pas qu’elle me suce dans le bus alors on s’est un peu amusés tous les deux, si tu vois ce que je veux dire. Sachant que son être suprêmement parfait m’était totalement acquis (quand je serai plus cohérent je te raconterai toute son histoire


& les raisons psychologiques de son amour pour moi) je ne voyais plus aucun obstacle à ma satisfaction, bon, « Rien ne se passe jamais comme prévu / Ce sont les événements qui commandent aux hommes & non les hommes qui commandent aux événements » & Nemesis m’est apparue sous les traits de sa salope de sœur. Pat m’avait dit qu’elle allait à St. Louis pour voir sa frangine ; elle lui avait envoyé un télégramme pour qu’elle vienne la chercher à la gare routière. Du coup, pour se débarrasser de la sœur, on a jeté un œil dans la gare quand on est arrivés à 4h du matin pour voir si elle (la sœur) était là. Si elle n’était pas là, Pat récupérerait sa valise, se changerait dans les toilettes & on chercherait une chambre d’hôtel pour une nuit (des années ?) de pure extase. Pas de sœur en vue, Elle (note la majuscule) a récupéré son sac & est allée se changer aux toilettes – Le paragraphe suivant doit nécessairement être écrit avec la plus grande objectivité – Edith (sa sœur) & Patricia (mon amour) sont sorties des chiottes main dans la main (je ne peux pas décrire ce que j’ai ressenti à ce moment-là). Apparemment Edith (bah) était arrivée plus tôt à la gare & comme elle se sentait fatiguée elle était allée s’allonger sur une banquette à l’étage. C’est pour ça que Patricia & moi on ne l’avait pas vue. Mes efforts désespérés pour libérer Pat d’Edith ont échoué, & la colère de Pat & sa révolte parce qu’elle se sentait à la botte de sa sœur, et même son insistance à répéter qu’elle devait voir « quelqu’un » & qu’elles se retrouveraient plus tard, tout a foiré. Edith était maligne ; elle avait compris ce qui se passait entre Pat & moi. Bon, pour faire bref : Pat & moi on est restés à la gare routière, serrés l’un contre l’autre (sous les yeux de sa sœur) on s’est jurés de ne plus jamais aimer personne d’autre & j’ai repris le bus pour Kansas City & Pat est docilement rentrée chez elle avec sa dominatrice de sœur. Hélas, hélas – Complètement dégoûté (imagine ce que je ressentais), je me suis assis dans le bus qui filait direction Kansas City. À Columbia, Missouri, une jeune vierge (19 ans) complètement impassible (mon cul) monte & partage ma banquette. Désespéré d’avoir perdu Pat la parfaite, je m’assois derrière le conducteur, en pleine lumière, & je décide de la draguer, je la baratine de 10 h 30 à 14 h 30. Une fois mon numéro fini, troublée, sa vie complètement bouleversée, métaphysiquement fascinée, passionnée dans toute son immaturité, elle appelle ses parents à Kansas City & me suit dans un parc (il commençait à faire sombre) &


je la saute ; j’ai baisé comme jamais ; toutes mes émotions refoulées se sont libérées dans cette jeune vierge (& elle l’était) qui, soit dit en passant, est prof ! T’imagines, elle a fait deux ans au Missouri State Teacher’s College & elle enseigne aujourd’hui à la Jr. High School. (J’arrive plus à penser correctement). Je vais arrêter d’écrire. Ah oui, pour me libérer un instant de mes émotions : tu dois lire « Les Âmes mortes » ; certains passages (dans lesquels Gogol exprime toute sa lucidité) me font beaucoup penser à toi. Je développerai plus tard (peut-être ?) mais pour l’instant je suis torché & heureux (après tout, je suis déjà libéré de Patricia grâce à la jeune vierge. Je ne connais pas son nom.) Sur les notes joyeuses du « Jumping at Mesners » de Les Young (que je suis en train d’écouter) je boucle pour le moment. À mon Frère Hauts les cœurs ! Neal CASSADY

P.S. J’ai oublié de préciser que les parents de Patricia vivent à Ozone Park & vu qu’elle s’appelle Lague, elle est canadienne française comme toi. Je t’écris vite, NEAL P.P.S. Lis cette lettre illisible comme une suite de pensées débridées, merci, N. P.P.P.S. Post, post, post-scriptum, continue à travailler dur, finis ton roman & trouve dans la solitude, via la connaissance, la force & non pas le désespoir. Au fait, je commence un roman aussi, « que tu le croies ou non ». Salut. P.P.P.P.S. Aux femmes !!! N.C.


On a beaucoup reparlé de la Beat Generation ces temps-ci, avec la publication du rouleau original de Sur la route (Gallimard, 2010) et la sortie du film tiré de ce livre en 2012. Une expo à Pompidou-Metz, un documentaire sur Arte, des publications d’inédits de Kerouac et Ginsberg prévues chez Gallimard, confirment que les beatniks sont de retour en France. La publication des lettres de Cassady s’inscrit dans cet élan. La correspondance complète de Neal Cassady Côté chiffres, cela donne un peu moins de 200 lettres, près de 650 pages que nous publierons en deux volumes : la période 1944-1950 en mars 2014, sous le titre Un truc très beau qui contient tout, puis la période 1951-1967 l’année suivante. Cette correspondance, inédite en français, est passionnante. Tant par son contenu que par son style, d’une liberté et d’une puissance fulgurantes. Il s’agit des lettres de Neal Cassady adressées à Kerouac, à Ginsberg, à sa femme Carolyn et à quelques autres (Burroughs, Kesey, Holmes…). Et quand on sait les rapports qu’ont entretenus ces différentes figures, on comprend combien tout est imbriqué : Cassady a été l’amant de Ginsberg avant de se marier avec Carolyn, qui elle-même sera la maîtresse de Kerouac (poussée dans ses bras par Neal), tout comme le fut LuAnne, la première épouse de Neal. Ajoutez à cela la drogue, le jazz et pas mal de littérature et vous aurez à peine un petit aperçu de tout ce qui se joue en ces pages. La traductrice Née dans l’Aube en 1974, Fanny Wallendorf a publié quelques textes ou nouvelles dans diverses revues. Elle a traduit les pièces de théâtre de Raymond Carver ainsi qu’un recueil d’entretiens inédits (non encore publié). Après différents travaux (sous-titrage du film sur Robert Frank « Good Luck on the Road » d’Alexandre Barry) elle poursuit son exploration de la littérature américaine avec cette traduction de la correspondance de Neal Cassady, un gros chantier qui l’occupe depuis trois ans. Entre autres projets, elle réalisera prochainement la traduction française d’un film sur Dan Fante.


336 pages / 23 â‚Ź / ISBN 978-2-36339-032-5 / diffusion Harmonia Mundi

En librairie le 6 mars 2014

Contact presse ĂŠditions Finitude : Emma Boizet / 05 56 79 23 06 / emma.finitude@free.fr


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