HYDRANGEA MACROPHYLLA
LES HYDRANGEA MACROPHYLLA ET LES HORTENSIAS Généralités et origines Il s’agit de l’espèce d’Hydrangéa la plus connue. Elle fut introduite en Europe à la fin du XVIIIe siècle, Riche de très nombreuses variétés faciles à vivre, c’est elle que l’on appelle généralement « hortensia ». Il en existe de toutes les tailles, des « nains » de 40 à 50 cm de hauteur aux géants de plus de 2 mètres. Généralement, la plante avoisine 1,5 m à taille adulte et comme elle est souvent aussi large que haute, sa silhouette est finalement assez ronde. Il doit son énorme succès à son exceptionnelle durée de floraison. En effet, les variétés qui fanent convenablement restent intéressantes, esthétiquement parlant, de la fin du mois de juin jusqu’à la mi-octobre. Actuellement, la grande majorité des plantes classées parmi les H. macrophylla se retrouvant dans le commerce sont en fait des hybrides interspécifiques entre H. macrophylla et H. serrata. Mais par souci de facilité de compréhension, j’ai préféré classer les variétés décrites en fonction de leur comportement. Les Hydrangéa macrophylla sont des plantes originaires des côtes japonaises. Leurs fleurs peuvent prendre des formes très diverses, arrondies, plates, étoilées, boursouflées, etc., de sorte que finalement, on ne reconnaît pas un macrophylla à sa fleur, mais plutôt à sa feuille. Lorsque l’on retrouve cette grande feuille luisante vernissée bien connue, vous avez à faire à l’H. macrophylla. C’est la sorte d’hydrangéa qui détient le plus grand nombre de variétés. Chaque année sort son lot de nouveautés qui parfois supplante en tout point les cultivars plus anciens mais d’autres fois n’apportent absolument rien à la gamme… Il convient également de faire le tri parmi-toutes les variétés en fonction de la manière dont la plante se comporte en jardin. Certains cultivars ne sont mis sur le marché que pour la fleuristerie. Une plante très belle comme la variété ‘Green Shadow’ par exemple, n’a jamais fleuri depuis que je l’ai introduite dans mon jardin. Il s’agit d’une magnifique plante de potée fleurie…
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La couleur Tout d’abord, il convient de rappeler que les Hydrangéa macrophylla, et c’est là l’un de leurs principaux intérêts, ont une floraison de longue durée. Cette floraison a, un début, un milieu et une fin. Et la couleur de la fleur n’a de cesse d’évoluer durant tout son cycle. Ainsi, une variété à boule bleue par exemple commence jaune vert, la couleur bleue s’insinuant petit à petit sur l’ensemble de la fleur en fonction de sa maturité. Lorsqu’elle commence à sécher, le bleu disparaîtra insidieusement, et c’est une dominance de vert et de rose cramoisi qui va à son tour apparaître petit à petit. Il est à noter qu’il y a une grande disparité quant à la qualité de la fleur fanée. Certaines variétés fanent admirablement bien, d’autres en revanche, ont une tendance à pourrir plutôt qu’à sécher. La qualité de la fanaison est d’abord une question de variété, mais aussi d’exposition. À l’ombre, les fleurs auront plutôt tendance à faner dans une couleur verte. Plus il y aura de soleil (mais pas en excès), plus la fleur pourra évoluer vers des coloris cramoisis. Attention : les H. macrophylla et de nombreux H. serrata sont susceptibles de changer de couleur en fonction du type de sol dans lequel ils se trouvent. Lorsque le pH du sol est inférieur à 7 (acide) et contient du fer ou de l’aluminium sous une forme assimilable par la plante, ils deviennent bleus. Sauf les blancs qui restent blancs. Il faut pouvoir accepter que les coloris puissent changer, rien n’est figé, tout peut évoluer, c’est aussi ça, les plantes. On touche ici un problème très particulier lié au caractère même du genre humain qui veut toujours ce qu’il n’a pas ! En effet, les personnes qui ont un jardin dans une région où les H. macrophylla sont bleus ne rêvent que d’avoir des hydrangéas roses et inversement. Il très facile de faire passer les Hydrangéa macrophylla ou serrata du rose vers le bleu. Il suffit d’adjoindre du sulfate d’alumine (2 à 3 cuillères à soupe) au pied des plantes deux fois par an (printemps/automne) et au besoin d’augmenter l’acidité du sol avec un mulch d’aiguilles de sapin décomposées (car il est plus facile d’obtenir la couleur bleue dans un sol bien acide). Il est par contre bien plus difficile, voire impossible, de faire bleuir des fleurs roses car c’est alors le sol en entier qu’il faudrait changer.
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HYDRANGEA MACROPHYLLA
VARIÉTÉS DE H. MACROPHYLLA OU HYBRIDES au comportement similaire Le but n’est pas ici de présenter la longue litanie des cultivars existant. Ma sélection s’est établie suivant plusieurs critères. Le premier d’entre eux étant la faculté à pouvoir être suffisamment distincte pour être identifiée facilement… Je tenais également à présenter les grands classiques ainsi que les nouveautés qui apportent quelque chose de plus au genre.
ALASKA
Alaska
Appelé parfois à tort bleu ‘Donneau’ ou ‘Danube bleu’. Il s’agit d’un hydrangéa d’une taille relativement modeste, 1,2 m environ. Ici, les tons sont très pâles, je le qualifie de bleu glaçon. Ne peut être confondu, Il est indispensable de cultiver cette plante en bleu car c’est là que l’on en tire toute sa magie. Ces fleurs sont très belles, et sortent de la gamme habituelle. Elles ont également une très belle tenue en bouquet sec, mais, attention elles sont très sensibles au soleil (normal, les tons pâles le sont tous… !). Les dernières gelées et/ou les hivers froids peuvent diminuer fortement la floraison de ce cultivar ; je recommande donc de ne pas le planter dans des lieux dégagés. Je le proscrirai dans l’Est de la France ainsi que dans les Ardennes et en climat montagneux supérieur à 600 m d’altitude. Durée d’intérêt : juillet à octobre.
ALBRECHTSBURG Synonyme : ‘Dentelle rose’. Hortensia rose pastel, à mon sens moins intéressant en bleu. Hauteur avoisinant 1,20 m. Très spectaculaire et facile à reconnaître au début de sa floraison grâce à ses bords de sépales délicieusement dentelés. À maturité, ce caractère est toujours présent, mais moins proéminent. En situation trop ensoleillée, les fleurs ont tendance à vite brûler ; il est donc indispensable de planter ce cultivar sous une ombre légère en permanence. Les fleurs fanées n’ont pas d’intérêt particulier, notons tout de même que régulièrement la plante fait une remontée sporadique en automne. Pour moi, il peut être planté partout, mais dans les régions à climat froid il est indispensable de l’adosser à un mur. Durée d’intérêt : juillet et août.
ALPENGLÜHEN Synonyme : ‘Glowing Embers’ D’une hauteur se situant entre 1,2 m et 1,5 m, c’est un grand classique de l’hortensia rose fuchsia ; il ne peut être confondu qu’avec le cultivar ‘Masja’ dont nous parlerons plus loin. Les sépales sont légèrement dentelés, le feuillage est vert luisant, sa fleur fanée n’est pas des plus intéressantes, mais comme pour compenser cela, sachez que ‘Alpenglühen’ refait souvent quelques nouvelles fleurs durant le mois de septembre. Dans les lieux où les hortensias sont naturellement bleus, ou en le traitant à l’alumine, il deviendra plutôt violet foncé (il est d’ailleurs très beau également dans cette couleur). Pour moi, il s’agit vraiment d’un macrophylla sans histoire qui réussit à peu près partout où il est introduit (à moins, bien sûr, que l’on ne fasse pas preuve du minimum de bons sens recommandé !). Durée d’intérêt : juillet à octobre.
Alpenglühen
AYESHA Appelé aussi hortensia à fleur de lilas. Hydrangéa pour le moins vigoureux, atteignant souvent aux alentours des 2 m de hauteur et de largeur. En fleur, reconnaissable entre mille puisque ces sépales sont incurvés vers le haut. Caractéristique qu’il partage avec la variété plus récente ‘Hopcorn’ (il se distingue de ce dernier par une plus grande vigueur et des tons de fleur plus pâles). Aussi singulier et spectaculaire en rose qu’en bleu, ‘Ayesha’ n’est pourtant pas à introduire dans toutes les régions. En effet, en dehors des cas particuliers comme les jardins très protégés, je ne le conseillerais pas dans l’Est de la France, les Ardennes ni les régions d’altitude. Mais, en plaine, abrité des gelées printanières, il fera merveille. À noter que bien que ses fleurs soient plutôt pâles, elles ne brûlent pas au soleil (à condition que la plante soit arrosée régulièrement). Fleur fanée peu intéressante. Durée d’intérêt : juillet à septembre.
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