Mémoire Licence

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CONVOQUER POUR CRÉER MÉMOIRE

VIVE

-

ERIAUD EDOUARD

LA

RÉFÉRENCE

ENSAN - 2013



SOMMAIRE PORTFOLIO 6

NON-STOP BRETAGNE

10

O-BLINK

14

WORKSTOP

16

HOUSE IN GERMANY

18

MAISON DANS LA PENTE

20

ESPACES PARTAGÉS

22

À LA REDÉCOUVERTE DE LA PRAIRIE AU DUC

26

LE PROCÈS DE L’ÉLÉPHANT

28

DISCOBOX

30

DODÉCARCHITECTURE

31

WORKSHOP ATK VOYAGES

34

ROME

35

BERLIN

36

NEW-YORK

37

AMSTERDAM MÉMOIRE VIVE

39

CONVOQUER POUR CRÉER

55

BIBLIOGRAPHIE



PORTFOLIO


NON-STOP BRETAGNE Contexte : Studio de projet S4 Habiter durable _ Hervé Potin Année : 2012 Collectif : Gérard Pacôme, Laignel Barthélémy, Léonard Robin, Eriaud Edouard

La Tour de Bretagne représente aujourd’hui un symbole pour

la création de trois jardins : le premier investissant la place

la ville de Nantes. Visible en tout point de la ville, elle est

de Bretagne au pieds de l’édifice, le deuxième recouvrant

entièrement dédiée à l’activité tertiaire et souffre d’un image

un plateau à hauteur du batî environnant, et le dernier

négative.

masquant les équipements techniques du haut de la tour. Regroupant deux symboles forts de l’identé nantaise, la

Le projet Non-Stop Bretagne veut redonner cette tour aux

grue grise Titan vient terminer la tour. Outil de levage des

Nantais. En lien, avec les politiques de densification des centres

éléments de fabrications des habitations qui viendront

villes, le bâtiment est redessiné pour y accueillir de l’habitat.

investir les étages de la tour, elle retrouve ainsi sa fonction

C’est une véritable ville verticale qui s’organise autour d’un

première.

noyau de distribution et de ruelles délimitant chaque parcelle. À travers ce projet émerge le concept d’une ville verticale à Les façades sont ici libérées, ne consevant que les éléments

l’architecture multiple et changeante, utilisant des espaces

porteurs et techniques du bâtiment. L’architectonique de la tour

de distribution communs et n’utilisant qu’une faible

est rythmée par l’espacement des planchers mais également par

emprise au sol.





O-BLINK Contexte : Studio de projet S4 Habiter durable _ Hervé Potin Année : 2012 Collectif : Rohaut Anastasia, Eriaud Edouard

Situé le long du boulevard des 50 otages à Nantes, l’îlot d’Orléans est un lieu marqué d’histoire à l’instar de la Tour du Haut-Pas et du mur de Courtine (muraille du centre ville gallo-romain), situé dans la partie arrière de la parcelle. O-blink est un projet hybride intégrant 1000 m2 de commerces en partie basse, des 10 logements étudiants (individuels et collectifs), 7 logements du T3 au T5, ainsi que des espaces collectifs communs : foyer étudiant, espaces de jeux et espaces de détente. L’insertion du bâtiment dans le site suit l’ensoleillement, offrant ainsi des espaces extérieurs esposés au Sud-Est et Sud-Ouest. La forme d’onde de l’édifice continue l’ascension des marches adjacentes, créant une transition entre l’espace public et le bâti historique environnant. Les espaces communs sont un trait d’union entre les logements. De même, un coursive extérieure fait le tour de l’édifice, donnant plus de légèreté au volume d’habitation supérieur. Les panneaux de verre translucide, amovibles au niveau des ouvertures, viennent rythmer les façades en protégeant du vis-à-vis. un dégradé de couleurs printanières et automnales symbolise le temps qui passe en ce lieu chargé d’histoire. Ils abordent également de l’éphémère dans ce quartier fait de bâti de pierre, figés dans le temps.


plan RDC

plan R+1

plan R+2

plan R+3

plan R+4




WORKSTOP Contexte : Studio de projet S3 Invention Concrète _ Karine Louilot Année : 2011 Individuel : Eriaud Edouard

« Les villes regorgent d’espaces delaissés ! » Comment investir ces interstices, comment leur (re)donner une fonction ? Le quartier des Olivettes est un ancien quartier artisanal et industriel. Il est constitué d’entrepots, d’immeubles et petites maison ouvrières, dans un parcellaire complexe. L’interstice choisi est situé dans la rue Baron, entre le bâtiment industriel de LISAA et un maison en R+1. L’idée est d’offrir ici un hébergement tamporaire pour les intervenants et enseignants participants aux Workshops de l’école d’Arts Appliqués. Ce vide de moins de 3 mètres de large, sert aujourd’hui de passage pour accéder à une ruelle étroite desservant des immeubles de logements. Ils semblait donc indispensable de conserver cette servitude. Ainsi, cette micro architecture vient se poser sur les toits comme une pièce d’un Tetris reprenant la forme d’un ‘T’. Le parti est pris de ne pas combler les espaces entre le plancher et les toitures inférieures pour souligner le caractère inutilisé de l’espace avant projet. L’accès au logement se fait depuis la rue au moyen d’un escalier donnant sur la cuisine. Un demi niveau plus haut se trouve la salle à manger, puis le salon et enfin la chambre. Le bardage extérieur répond à l’ancienne vitrine de boucher faîte de mosaïques rouges, aujourd’hui concervée. La morphologie bombée des carreaux métalliques résulte de l’analyse colorimétrique des faïences, d’un rouge plus vif en leur centre.



HOUSE STUDY Contexte : Etude de cas _ Résidence Ölzbundt, Kaufmann Année : 2012 Individuel : Eriaud Edouard

Programme mixte : 12 appartements et 1 atelier Réalisation : en 1997 SHAB : 940 m2, sous-sol, RDC et 2 étages habitables combles non aménagées. Coût du chantier : 1,4 millions d’euros Consommation énergétique en terme de chauffage : 8 kWh/m2 Le projet de logements Ölzbundt représente une interprétation contemporaine de la tradition locale de construction bois de la région. En Mettant l’accent sur une simplicité qui n’a rien à voir avec la banalité, l’architecte a cherché l’équilibre entre une technique efficace et une approche écologique. L’organisation générale des appartements se lit simplement avec les espaces servants disposés à l’Est et les espaces servis de vie et de nuit à l’ouest. Le duplex et l’atelier quant à eux sont orientés plein Nord afin de récupérer un éclairement homogène, les espaces servants étaient ramenés au Sud et à l’Est. Le bâtiment comprend un système de chauffage par ventilation double flux avec air tempéré par un puit canadien (jusqu’à 8°C d’écart). L’ensemble est couplé à de petites pompes à chaleur individuelles. Ce dispositif se termine par 33m2 panneaux solaires, qui permettent de chauffer l’eau pour un réservoir de 2 650 Litres. Tout ceci contribue à réduire à 10% la consommation du bâtiment avec 8kWh/m2. Malgré la mise en oeuvre d’équipements techniques innovants, la réalisation de ces logements a nécessité

un surcoût

d’environ 5% par rapport à une opération conventionnelle. Cet investissement sera rapidemment compensé par la réduction de la consommation énergétique du bâtiment à terme. Le système d’assemblage appelé K-multibox permet de fixer 4 planchers autour d’un poteau tel un système d’emboîtement Légo®.

Plan T3


Système constructif

Plan général R+1


MAISON DANS LA PENTE Contexte : Studio de projet S2 Le logement et la ville _ Pascal Filatre

REALISE PAR UN PRODU

Année : 2011 Individuel : Eriaud Edouard FAÇADE NORD donnant sur la cime des arbres

échelle 1:100

La rue de la Corniche est située dans une zone pavillonnaire de la commune d’Orvault intégrée à la Métropole Nantaise. la ESPACES PUBLICS

parcelle sur laquelle ce projet se développe présente une très ESPACES PRIVÉS

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

REAL FAÇADE EST

échelle 1:100

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

ci, se trouve le Cens, un affluent de l’Erdre.

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

forte déclivité et jouit d’un cadre arboré. En contre-bas de celleL’orientation au Nord de la pente du terrain est la principale contrainte de projet d’habitation familiale. Le programme précise que l’un des enfants devra jouir d’une parfaite et une salle d’exposition devront être construits sur le même terrain et devront être faciles d’accès depuis la voirie. Le projet s’articule en trois bandes bâties, orientées Nord-Sud. La plus au Nord correspond à l’atelier/espace d’exposition. Il est en lien direct avec la rue et propose le long de celle-ci un jardin ESPACES DE CIRCULATION CONTINUE

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

indépendance pendant ses études. De plus, un atelier d’artiste FAÇADE SUD donnant sur la rue

échelle 1:100

FAÇADE OUEST

échelle 1:100

d’exposition. L’intérieur se développe sur deux niveaux avec un

La deuxième bande, en lien avec la partie basse de l’atelier,

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

côté exposition et un autre, atelier. L’implantation de la maison se fait par rapport aux quatre points cardinaux. En effet, le bâtiment s’aligne sur les axes Nord-Sud et Est-Ouest.

habrite les espaces de vie. l’organisation des espaces se fait autour de noyaux servants. la circulation le long des façades en devient libre, libérant de grandes perspectives intérieures.

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

Enfin, l’étage inférieur regroupe les espaces nuit dont un studio avec accès extérieur à l’Est. Sur le toit de celui-ci se trouve un large terrasse qui, par ce jeu de bande décalées, est largement ESPACES SERVANTS

ensoleillée dans la journée.

ESPACES SERVIS

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT

Coupe AA

échelle 1:100


LA MAISON DANS LA PENTE R-1

espaces privés

échelle 1:100

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF

RDC

L’implantation de la maison se fait par rapport aux quatre points cardinaux. En effet, le bâtiment s’aligne sur les axes Nord-Sud et Est-Ouest.

RDC

espace salle de cours et atelier

R+1 Coupe AA

échelle 1:100

L’implantation de la maison et les débords de toiture permettent de limiter l’entrée de la lumière et donc de la chaleur dans les espaces de vie, notament en été.

échelle 1:100

REALISE PAR UNgalerie PRODUIT AUTODESK A BUTéchelle EDUCATIF 1:100 espace

échelle 1:100

espaces familliaux


ESPACES PARTAGÉS Contexte : Studio de projet S2 Le logement et la ville _ Pascal Filatre Année : 2011 Individuel : Eriaud Edouard

Situé sur la butte Sainte-Anne, non loin du musée Jules Vernes, ce projet prend racine dans un tissu urbain mêlant immeubles des années 70 et maisons nantaises. La maîtrise d’ouvrage souhaite réaliser la construction de deux maisons sur cette même parcelle. Elle émet la volonté d’avoir des espaces partagés entre elles, toute en pouvant jouir d’une certaine intimité. Le projet devra également permettre de séparer les biens en cas de vente. Proposition est faite de deux maisons dont le plan masse décrit un escalier. Cette disposition offre à chacun des espaces extérieurs orientés Sud et limitant le vis-à-vis. Au centre, derrière un mur rideau translucide côté rue, un patio lie les deux bâtiments en un espace semi-extérieur commun. Un deuxième espace est partagé, celui des paliers de jeu pour les enfants. Rappelant les cabanes suspendues, une passerelle, visible depuis la rue rejoint ces 2 plateaux situés au R+1. D’aspect estérieur, les deux volumétries, de 2 ou 3 étages, permettent d’effectuer une transition dans l’échelle bâti de la rue. Elles sont aussi définies par les cadrages visuels, sur l’église Sainte-Anne notamment. Un jeu d’ouvertures vitrées et translucides en hauteur, rythme la façade d’un blanc immaculé. La présence fenêtres dans l’immeuble adjacent, donnant directement sur le jardin commun, est géré par une haie haute de Bambous géants.


plan RDC

plan R+1

plan R+2

ElĂŠvation Sud


À LA REDECOUVERTE DE LA PARIRIE AU DUC - Un musée des paysages agricoles-

Contexte : Studio de projet S5 Mais qu’est-ce donc qu’un espace public ? _ Pascal Amphoux Année : 2012 Collectif : Szymoniak Valentin, Violleau Gabriel, Eriaud Edouard.

Face à l’espace culturel du jardin des machines, nous cherchons

Les enjeux de ce projet s’articulent selon 3 axes : la

à impulser un mouvement éconoique et physique, ainsi qu’à

densification du centre ville dans la continuité du projet

cultiver les espaces , au sens propre comme au sens figuré.

IDN 2, la création d’un parc agricole autour d’un musée

La lame considérée, traversant l’île de Nantes depuis le jardin des

des paysages et enfin la création et hiérarchisation de

machines jusqu’au pont des 3 continents, compte près de sept

connexions Nord/Sud et Est/Ouest en intégrant la ligne

hectares de friches industrielles et ferroiviaires. Alors que le jardin

de chronobus.

des machines se sert de ce passé pour constituer une «vitrine nantaise», et un espace de représentation pour l’éléphant, nous

La gestion du site serait placée sous la responsabilité de

cherchons à utiliser le fort potentiel économique et culturel en

la maison des Hommes et des Techniques, une gestion

redonnant leurs fonctions premières aux espaces délaissés.

associative permettant à quiconque le souhaitant de

Ces espaces, perpétuellement en mouvement, provoquent

s’intégrer aux travaux des champs. Le surplus de la

ainsi une perte de repères et créent un paysage éphémère qui

production pourrait alors être vendu sous forme d’un

évolue au gré des usages et des saisons.

marché occasionnel.

Les hangars ferroviaires de la prairie au duc forment aujourd’hui

Schéma d’analyse de site (ci-contre)

une zone inhabitée et imperméable à toute circulation. Alors

Espaces Verts

que les premiers immeubles et équipements publics sortent

Bâti

de terre du côté du jardin des machines, une question se

Espaces culturels

pose : comment créer une nouvelle façon d’habiter la ville au

Objets patrimoniaux

sein de cet éco-quartier? Il s’agit ici d’imaginer un espace en

Friche

mouvement répondant à l’image cultuelle et intemporelle des

Circulation

machines de l’île.



La gènèse du parc agricole résulte de la création de nouveaux logements, d’une hiérarchisation des flux et de la volonté de faire cohabiter plusieurs types de cultures. L’architecture de dalle permet ainsi la création d’une promenade haute autour d’un musée des paysages. L’inclinaison de cette dalle répond aux différents besoins d’ensoleillement et de dénivellation des plantations. L’évolution permanente de ce lieu engendre l’apparition de chemins de ronde au sein des terres en culture au rythme des semis et récoltes. Les possibilités de parcours s’en retrouvent démultipliées pour un espace en perpétuel changement. Référence : Le projet d’Aberdeen City Center de Diller + Scofidio fusionne les notions de culture et nature en plein centre ville. La morphologie de la nappe en 3 dimensions, organise les flux passants et mêle des usages divers. Les esapces de cultures créés amènent une dimension temporelleà l’espace public. C’est un retour à la figure paysagère en ville


Référence est prise dans le projet de Moses Bridge de Ro&Ad architects. Cet immersion sensorielle amène le passant au plus près des espaces cultivés, où l’environnement sonore et visuel rompt avec le cadre urbain. Son périmètre de pertinence s’étend aux différents passages à travers champs que dessine la promenade haute. L’espace est marqué par les temporalités des cultures saisonnières. Egalement, les assises créées ont été pensées pour des usages plus ou moins longs.

Passer à travers champ en se fondant dans le paysage, voilà l’idée développée ici. La passage vient s’enfoncer dans la dalle, l’ensemble des terres étant retenu par deux lames d’acier corten de part et d’autre. Des assises en bois, jouant sur différents niveaux viennents s’insérer le long de ces dernières. Enfin le sol est revêtu de dalles de béton recomposé à partir des plateformes des hangars de Fret détruits. Les matériaux utilisés font ainsi écho au passé ferroviaire, aujourd’hui délaissé, de cette partie de l’île.


LE PROCÈS DE L’ÉLÉPHANT Contexte : Intensifs projet S5 Mais qu’est-ce donc qu’un espace public ? _ Pascal Amphoux Année : 2012 Collectif : Szymoniak Valentin, Violleau Gabriel, Eriaud Edouard.

Faisant suite à une analyse critique du jardin des machines de l’île de Nantes développée dans le projet précédent, le procès de l’éléphant est une critique acerbe du culte de l’Eléphant, devenu l’image de le la ville. Déroulé sous la forme d’une pièce de théâtre, le procès, réclamant la libération du pachyderme, donne la parole aux animaux en reprenant les codes et la symbolique des fables de La Fontaine. Le peuple nantais était alors appelé à comparaitre en tant qu’accusé, responsable de la captivité de l’animal. Le jour du procès, un public nourrit a répondu aux nombreuses diffusions annonçant l’évènement : articles de presse, spots radio, affichage, distribution de tracts et manifestation. Le spectateur aura compris que l’éléphant n’est ici qu’un prétexte appelant un débat autour de la notion d’espace public. Il questionne ici la place et le rôle de chacun en son sein. Cet espace n’est pas seulement fait d’arbres et de bancs, c’est aussi le résultat de nos actions et conflits : «nous faisons espace public !» (Pascal Amphoux). On peut finalement se demander si, au lieu d’élever cet éléphant au statut de mythe en venant chaque jour un peu plus nombreux l’admirer, la population nantaise l’avait ignoré, la vie de celui-ci et son emprise sur l’espace public n’auraient pas été autre.



DISCOBOX Contexte : Production de mobilier recyclé pour association ECOREV Année : 2011 Collectif : Travers Julie, Rohaut Anastasia, Léonard Robin, Maurel Virginie, Eriaud Edouard

Le projet Discobox réinterroge le cycle de vie du mobilier passé de mode. L’association Ecorev à l’origine de cette commande est spécialisée dans le réutilisation et la revente à faible coût de ces meubles en désuétude. L’idée de créer un meuble de rangement CD fût inspiré par le motif géométrique et la dimension des carreaux de faïence recouvrant les deux tables basses, point de départ du recyclage. Le dessin de façade joue alors avec cette trame pour intégrer des rangements CDs, vinyls et appareils vidéos. Etapes de construction : 1/ retrait de la faïence et des fonds en agglo des tables basses afin de ne garder que les cadres. 2/ récupération d’un des pieds de table, éclairci par ponçage. 3/ création de la structure de meuble en tasseaux. 4/ habillage intérieur en bois contreplaqué récupéré sur une ancienne armoire. 5/ découpage de plaques d’acier galvanisé et habillage de l’extérieur du meuble. 6/ créations des séparation intérieur en Médium. 7/ réalisation des tiroirs en carton alvéolé. 8/ finition des tiroirs avec les boutons issus des chutes d’acier galvanisé. Les matériaux utilisés sont peu couteux et leur assemblage est travaillé dans le détail afin que le rendu final permette la mise en vente de ce mobilier. Ce travail fût l’occasion de travailler sur la matière et la matérialité de l’objet mais aussi sur les systèmes d’assemblages des différents matériaux entre eux.



DODECARCHITECTURE Contexte : Géométrie Spatiale S2 _ Julien Ybert Année : 2010 Collectif : Gérard Pacôme, Eriaud Edouard

Le dodécaèdre, composé de 12 pentagones, est une figure peu utilisée dans l’architecture contemporaine du fait son volume à priori inhabitable. Ce travail de recherche formelle se base sur la multiplication, l’intersection, et la superpostition de ces dodécaèdres. Chaque trait et chaque surface prennent alors une fonction propre à l’orientation architecturale de l’objet créé. Ainsi se dessinent des espaces habitables (intérieurs et extérieurs) sur plusieurs niveaux. Les ouvertures sont créées en tenant compte des questions de vis-à-vis entre les niveaux de l’assemblage.


WORKSHOP Contexte : Workshop ARCHITECTONIK Inter-écoles Année : 2012 Collectif : Durieux Pierre (ENSAPL), Andreu Adrien(ENSACF), Luthis Anaïs (ENSAL), Rochet Edouard (ENSAPBX), Eriaud Edouard (ENSAN) Architectonik est un Workshop qui réunit chaque année des étudiants en architecture venus de toute la France. Il est l’occasion de rencontres artistiques, d’ouverture et de production partagée autour d’un sujet commun. Le sujet de cette année était : «le renouveau sauvage». chaque équipe doit alors investir un espace de la ville de Bordeaux et y développer son projet sur 4 jours. L’axe choisit fût celui d’une réflexion sur l’espace public, plus particulière sur la perception de celui-ci. Prenons donc pour lieu la place du Parlement. Celle-ci est ceinturée de bâtiments de type haussmannien, d’une même hauteur. C’est la perception d’un espace habitable, fermé entre 4 murs traduit à une échelle urbaine. L’idée est donc de modifier la perception que le public peut avoir de cet espace, en jouant sur du mobilier taille XL (référence au «Folies» de Tschumi - Parc de la Villette). Trois chaises, d’un rouge signal, sont placées dans l’alignement des trois rues principales desservant la place, et cadrant ces dernières. Un amas de modules, dimensionnés pour des assises, envahissent la place et permettent au public d’investir l’espace et de grimper sur le mobilier géant. Leur agencement est laissé libre et pourrait d’étendre à l’assemble du centre ville, comme un rappel à l’ouvrage. La perception de la place à une autre échelle et l’organisation libre de celle-ci sont ici notre réponse à au sujet «le renouveau sauvage».



VOYAGES


VOYAGE À ROME Contexte : Voyage d’étude à Rome Année : 2012 Collectif : Etudiants et enseignants Licence 2

S’apparentant parfois à une ville musée, la ville de Rome régorge de références architectures dont les périodes s’étalent largement sur l’échelle du temps. L’étonnante conservation des édifices de l’empire romain, des églises et places des périodes plus récentes, sont autant de traces du passé permettant de comprendre les modes de construction et les codes des grands mouvements de l’architecture ancienne et moderne. Il témoigne également de la richesse de la ville au cours de son histoire, de l’importance de la religion ainsi que du fonctionnement de sa société. Autrefois, passage obligé dans étudiants en architectures des périodes baroques et classiques, Rome reste une étape marquante des études contemporaines, permettant de mieux appréhender la qualité architecturale et le rapport des édifices à la ville.


BERLIN Contexte : Voyage d’étude à Berlin Année : 2012 Collectif : Etudiants et enseignants Licence 3

Marquée par son histoire, la ville Berlin porte aujourd’hui encore les traces de son passé. Etonnamment grande, de part son étalement urbain, elle est surement l’une des seules capitales européennes à disposer d’une si grande réserve foncière. La conséquence première de ceci est l’image d’une cité en reconstruction avec de grandes plannifications urbaines telles que le Potzdamer Platze, qui se confronte au Berlin plus souterrain, installé dans ses ruines. Cette ville cosmopolite accorde une véritable place à l’opinion public dans sa façon de faire la ville. C’est pour que des projets comme l’aéroport de Tempelhof, mettant tant de temps à émerger. Il est le fruit de nombreux dialogues visant à créer un quartier en respectant les pratiques habitantes qui y ont vu le jour.


NEW-YORK CITY Contexte : Etudiant en Licence 2, Saison hivernale Année : 2011 Individuel : Eriaud Edouard

Dans ce pays de la démesure, New-York est le modèle de ville dense poussé à l’extrême. Son rapport à la verticalité pas du tout celui de la culture européenne. Ici, la frontalité du bâti, la grande largeur des voies, et la taille relativement uniforme des parcelles sont autant d’élément qui font la cohérence de cette ville. De plus, le modèle du plan quadrillé concoure à ce que l’appréhension ce celle-ci soit extrêment rapide - «restez-y deux jours et vous aures l’impression de toujours y avoir vécu!». NYC est une ville jeune qui ne possède que très peu d’édifices anciens, mais elle est néanmoins une référence en matière d’architecture

contemporaine

(seagram

building,

ford

foundation, Guggenheim,...). C’est également le lieu idéale pour se confronter à la grande hauteur.


AMSTERDAM Contexte : Etudiant en Licence 3, Saison hivernale Année : 2013 Individuel : Eriaud Edouard

Amsterdam est une ville atypique non seulement par la présence de canaux qui dessinent le plan urbain, mais aussi du fait de manque de place foncière à l’origine de la mitoyenneté de l’ensemble des habitations du centre ville. On retrouve finalement un gabarit urbain très uniforme dont chaque maison se démarque plus par sa couleur par un ordonancement différent des façades. En matière de déplacement en ville, elle est très souvent citée en exemple. En effet, le vélo est aujourd’hui le moyen de déplacement le plus répandu, mais n’exclut pas pour autant les problèmes de stationnement (de vélo cette fois-ci!). Les références architecturales sont également très présentes, et témoignent d’une génération d’architectes hollandais dont le style s’exporte largement en europe de l’ouest (quartier des docks de Bornéo, bâtiments de MVRDV,...)



CONVOQUER POUR CRテ右R La rテゥfテゥrence


Convoquer pour créer référence : entre aliénation et stimulation.

Aujourd’hui, l’utilisation de la référence architecturale est devenue mon-

naie courante dans le processus d’élaboration d’un projet. Elle trouve sa légitimité dans l’énonciation d’une intention formelle ou sensorielle, la justification d’un propos, ou encore, la démonstration de la constructibilité d’un objet. Mais l’acte de se référer n’est pas anodin. En effet, le référent dans le milieu social par exemple, représente un guide dans la vie d’une personne qui nécessite un accompagnement. Il va ainsi orienter les choix de celle-ci selon son propre vécu. Ceci pose la question de la neutralité de l’information telle qu’elle nous parvient mais également, l’importance de la référence dans les choix qui s’offrent à nous. Se questionner sur l’usage fait des références dans la diversité des pratiques et stratégies architecturales, c’est vouloir comprendre d’où viennent et où vont certaines « forces créatrices ». Une problématique semble alors émerger : quelle est la place de la référence dans le processus créatif ? L’action de se référer est-elle devenue une aliénation, conduisant au plagiat, ou un stimulus, moteur d’une pensée nouvelle ?

Dans un premier temps, nous allons définir précisément la notion de

référence(s), en prenant appui sur l’étymologie même du mot mais aussi sur des exemples issus de domaines parfois éloignés du champ architectural. Dans un deuxième temps, nous développerons la problématique énoncée au travers des différents projets précédemment présentés. Enfin, dans une troisième et dernière partie, une réflexion sera protée sur la place de ces références dans les projets d’architecture futurs.

Le lecteur aura compris que l’utilisation du pronom « nous » consiste ici

en une mise à distance non seulement dans la réflexion portée autour du thème développé, mais également sur l’ensemble des projets architecturaux que j’ai pu développer au cours de ce premier cycle d’étude.

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PARTIE 1 : définition de la notion de référence

Etymologie

Pour comprendre ce que regroupe la notion de référence, commençons

par nous intéresser à l’étymologie du mot. Le dictionnaire nous renvoie à la racine indo-européenne « bher » qui signifie « porter ». En grec, on retrouve la racine « phor, phorein phoros », comme dans la méta-phore (qui signifie porter au-delà) et en latin, la racine « fere » (faire). Se référer consiste donc à porter son regard en arrière, à rapporter, recourir à quelque chose. La notion de référence renvoie donc à un point de repère, point d’origine à partir duquel on peut mesurer l’action projetée. Dans la création artistique et architecturale, c’est un élément primaire déclencheur, une image par exemple, sensée alimenter une multitude d’autres images dérivées ou déformées. C’est ce que Gaston Bachelard appelle l’imaginaire dans son roman L’air et les songes, c’est-à-dire la capacité d’une « image présente » à engendrer une explosion d’« images absentes » ou « aberrantes ». Un question demeure cependant : qu’entend-on par « image présente » ? Autrement dit, à quoi fait-on référence ? •

Pas une mais des références

« Quand il s’agit d’histoire ancienne, on ne peut pas faire d’histoire

parce qu’on manque de références. Quand il s’agit d’histoire moderne, on ne peut pas faire d’histoire, parce qu’on regorge de références ». Cette citation de l’essayiste français Charles Péguy, exprime la complexité que sous-tend l’action de se référer, d’une part parce qu’elle questionne la temporalité de l’objet référent, point que nous n’aborderons que succinctement dans cette définition, et d’autre part parce qu’elle interroge la multiplicité des références. Nous allons voir qu’il est possible de les classer en deux grandes catégories.

L’Histoire, comme tout autre domaine des Sciences, au sens de savoirs,

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n’aborde qu’une seule dimension de la notion de référence, celle du savoir théorique, de ce qui est dit ou bien écrit. Elles s’appuient sur un héritage de faits ou lois démontrés, à partir desquels se développent de nouvelles hypothèses. Les sciences mathématiques en sont un autre exemple frappant : les inégalités de Cauchy-Schwarz, en algèbre linéaire, s’appuie sur le théorème de Pythagore dans leur démonstration, elles-mêmes permettant de démontrer d’autres axiomes et ainsi de suite. Plus généralement, nous considèrerons que c’est l’ensemble des informations que le milieu extérieur nous fournit, dans une forme ou dans une autre, avec le degré d’interprétation que sous entend son support. Nous les appellerons donc les références extérieures.

On peut y opposer les savoirs empiriques, qui relèvent du vécu,

des expériences personnelles. Nous les définirons comme l’ensemble des impressions sensorielles ressenties par le corps au contact d’un milieu ou objet extérieur. Précisons que nous ne considérons qu’une immersion physique et totale, excluant ainsi la simple visualisation d’une image ou la lecture d’un texte, même si nous conviendrons du fait que l’ensemble des technologies actuelles tendent à recréer cette immersion partielle ou totale (exemple : le projet Naexus développé par le CERMA). Nous les appellerons donc l’ensemble des apprentissages issus de nos perceptions propres, les références internes. •

Références externes

Nous l’avons vu, les références extérieures regroupent l’ensemble des

connaissances fournies par un média ou médiateur extérieur, n’impliquant pas une immersion physique dans l’objet présenté. Pour prendre quelques exemples, ce sont les illustrations présentées dans les livres d’architectures, le texte descriptif d’un paysage donné, ou bien les cours magistraux dispensés dans les écoles. L’information nous parvient donc au moyen d’un support (la voix, l’image, l’impression, …) impliquant par conséquent une chaîne d’acteurs plus ou moins grande dans sa transmission. Arrêtons nous un instant sur une photographie d’un édifice architecturalement « remarquable » présenté dans un magazine. On trouvera tout d’abord le photographe qui choisira soigneusement le lieu, l’angle de vue et la lumière nécessaire afin de sublimer le bâtiment en question. Puis, le rédacteur en chef du magazine choisira de présenter ce projet, illustré par cette même photographie. Enfin on trouvera les graphistes qui choisiront stratégiquement la place de l’image dans la mise en page, afin de faire ressortir les qualités soulignées du bâtiment, en lien avec le texte descriptif qu’il aura pris soin de rédiger. Autrement dit, la diffusion de ces images référentes se fait via un corps expert et leur utilisation sous-entend donc de s’interroger sur la neutralité de leurs diffusions. En effet, chaque maillon de la chaîne de transmission de l’information porte un regard sur l’objet considéré, décidant de ce qui doit ou non être montré, influant donc sur la perception que nous pouvons en avoir.

42


L’objet n’est alors pas saisit dans sa globalité mais partiellement puisque notre regard est dirigé vers tel ou tel caractéristique - quitte à nous en masquer les mauvais côtés. Il y a en quelque sorte une dé-contextualisation de l’information et/ou de l’objet lui-même. Il en ressort, aux yeux du lecteur, un caractère universel de l’information donnée, qu’il va pouvoir transposer dans d’autres lieux ou autres domaines. Nous verrons dans la seconde partie que ceci n’est pas sans danger.

Les pratiques architecturales modernes utilisent en permanence

ces références. Ainsi de

la

chaîne

au

travers

de

d’un

nous nous plaçons tantôt comme un maillon transmission,

portfolio

par

lorsque exemple,

nous

présentons

tantôt

comme

nos un

projets

utilisateur.

Les moyens de communications actuels facilitent l’accès à l’information. Durant la période classique, les peintres et architectes allaient eux-mêmes à Florence ou à Rome s’imprégner des monuments de référence s’inscrivant dans ce courant. Ils choisissaient alors ce qu’ils souhaitaient retenir de l’édifice aux moyens de notes et croquis, sélectionnant un nombre restreint de références. Aujourd’hui, il semble que la peur de ne pas savoir, de ne pas connaître ait pris le pas sur l’importance de saisir le sens global de l’objet d’étude. Ainsi, nous recherchons des bribes d’informations dans un but précis et souvent limité dans le temps, au détriment d’une étude poussée permettant de comprendre le sens, le courant ou le principe développé. Pour exemple, au cours des premières années d’études en architecture, les enseignements d’initiation au projet architectural et les cours d’histoire d’architecture contemporaine s’apparentent d’avantage à un catalogue de références formelles qu’à une réelle mise en perspective des divers mouvements et principes architecturaux qui les constituent.

Ces références extérieures sont des « images figées », fixées à leur support

de communication, dont l’évolution dans le temps ne changera pas. Cependant, la perception que nous en avons peut quant à elle évoluer au cours du temps. Prenons par exemple, les édifices de Le Corbusier. Ils font très souvent parti de nos références architecturales avant même notre entrée au sein de la formation d’architecte. Les principes fonctionnalistes qu’il y développe nous apparaissent à l’époque comme de réelles avancées, à l’origine de l’ensemble des productions plus récentes. Mais lorsque nous regardons, au travers d’une analyse plus sociologique, les répercutions de ces travaux dans leur mise en œuvre lors de la production des grands ensembles et autres logements collectifs ouvriers, le caractère universel et révolutionnaire de ces productions nous apparait plus nuancé.

Nous avons défini ces références comme n’étant pas du ressort

de l’immersion sensorielle totale dans l’objet étudié, cependant, il n’est pas exclu qu’elles provoquent chez nous certaines émotions. Nonobstant, ces

dernières

sont

intimement

liées

à

notre

expérience

propre,

aux

souvenirs de situations vécues ; en d’autres mots, à nos références internes.

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Références internes

Nous entendons par références internes ce que nous retenons

d’une expérience vécue. Ce sont les interprétations personnelles et images secondaires qui découlent de l’immersion physique dans un lieu, ou de la confrontation à un objet. On peut également y rattacher la recherche d’une certaine spiritualité intérieure quelle qu’elle soit. Ces stimulations viennent à notre esprit de manière consciente ou non. La période de l’enfance constitue par exemple un temps d’apprentissage, souvent inconscient de ce qui fait notre personne. Les lieux que nous découvrons, les personnes que nous rencontrons, les sentiments que nous exprimons sont autant d’éléments constitutifs de notre personne. Ce sont des références qui nous sont propres et qui font par exemple que des jumeaux auront des modes de pensée ou d’actions différents. Par opposition, l’introspection représente quant à elle, un phénomène conscient dans la constitution des ces références. Elle permet une analyse fonctionnelle ou sensorielle, politique ou sociale d’un contexte, d’un lieu ou d’un objet, et de manière indépendante. Nous voyons ce que nous souhaitons y voir, ne retenons que ce qu’y nous semble pertinent en fonction de notre bagage.

Comprenons par bagage, l’ensemble des références que nous avons

précédemment accumulées. Les voyages qui rythment les trois années de ce premier cycle d’études en architecture font parti des principaux outils d’enseignements permettant aux élèves de créer leur bagage, de confronter ce qu’ils connaissent déjà de manière théorique avec une approche empirique. L’importance de « voir » - entendons voir par soi-même – est, par exemple, pour Ludwig Wittgenstein une manière de s’affranchir de l’emprise des « images simplificatrices ou des schémas conceptuels » qui tendent à se généraliser au-delà de leur contexte spécifique d’application.

L’étape du projet architectural dans laquelle nous sommes le plus à

même de convoquer ses références internes est celle de l’analyse de site. En effet, quand cela est possible, se rendre sur place permet de se confronter à l’environnement, d’analyse tout d’abord notre ressenti propre de la situation. Alors, souvent qu’un lieu nous en rappelle un autre, ou qu’il fasse émerger d’autres images en lien avec un sentiment, une lumière, un détail particulier. C’est cette étape, précédant une analyse historique, formelle ou sociologique au travers de témoignages ou documents, qui fait à la fois appel à nos références internes et contribue à enrichir notre bagage. Le projet Le procès de l’éléphant présenté dans le portfolio illustre parfaitement ce propos.

En traversant le jardin des machines de l’île, il nous est immédiatement

venu en tête l’univers de Jules Vernes auquel se mêlent les souvenirs d’enfances et l’émerveillement autrefois suscité par les manèges et les animaux en tout genre.

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Puis, lorsque nous nous sommes aventuré de l’autre côté du boulevard de la prairie au Duc, un sentiment de néant s’apparentant aux vieux westerns nous a envahi. C’est de ce contraste évident, en lien avec les/des images qui nous étaient propres, qu’est né la réflexion autour de l’action de chacun sur l’espace public : en quoi un tel objet, érigé au statut de culte, tel que peut l’être l’Eléphant, est plus légitime qu’une autre activité au sein de cet espace ? Autrement dit, qu’adviendraitil de ce dernier si le pachyderme tombait en désuétude et disparaissait ?

Un langage commun

Certaines références sont communes à une population donnée,

que ce soit des données théoriques spécifiques à un corps expert tels que le sont les lois de la physique, ou bien des données générales connues de tous. Quoiqu’il en soit, ces références sont le fondement des diverses cultures et s’inscrivent dans une Histoire. La culture architecturale telle que nous l’apprenons aujourd’hui s’appuie sur l’histoire de l’architecture aux travers des différents courants et mouvements. C’est le fruit d’un héritage partagé, qui, comme l’est la langue française par exemple, permet à une population partageant ces mêmes repères, de se comprendre aisément. Ce langage commun, lorsqu’il est largement diffusé, est diffusé et entretenu par la masse populaire. Sa vulgarisation est justement ce qui va conditionner son caractère universel.

On retrouve ceci dans les grands courants de l’architecture ou bien

simplement dans les modes qui font aujourd’hui l’architecture contemporaine. Dans leur livre Le style international, Henry-Russel Hitchcock, l’historien de l’architecture, et Philip Johnson alors diplômé de philologie et étudiant l’histoire de l’Art tente d’illustrer et de défendre l’architecture moderne d’avant-garde en tentant une codification : C’est d’abord une approche formelle et esthétique appuyée par une mise en page rassemblant plans et photographies des bâtiments illustrant les grands principes du Style. Les trois grands principes (et parties) décrits dans le livre sont l’effet de volume plutôt que de masse, la régularité dans l’édifice plutôt que la symétrie, et l’absence d’ornementation surajoutée visible dans les styles antérieurs au profit de l’expression des qualités esthétiques des matériaux de

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construction. La lecture que Hitchcock et Johnson font de ce Style architectural est simplificatrice et ne reconnaît pas ou peu la complexité de multiplicité des faits, mais elle constitue une tentative de vulgarisation et de diffusion de ce courant.

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PARTIE 2 : référence, aliénation ou stimulation ?

Ambivalence

L’acte de se référer pose la question de l’utilisation et de l’action de la

référence dans le processus de création. Est-elle une source d’enrichissement de ce dernier, un moteur d’évolution de la pensée amenant à créer des images nouvelles ou des concepts nouveaux ? Ou Est-elle aliénante, un frein à la créativité par la volonté de rester fidèle à l’image référente, conduisant à la multiplication des analogies et débouchant parfois sur de pâles copies amenant nombre d’architectes et étudiants à suivre les modes ?

Prenons un exemple tiré du célèbre film « Le cercle des poètes disparus »

de Peter Weir pour illustrer cette ambivalence. On y voit deux groupes d’étudiants se référant à deux idéologies très différentes. L’une met en avant « les quatre piliers de la connaissances : tradition, honneur, discipline, excellence ». L’autre, incarnée dans un professeur de français, ancien élève qui a fait son propre chemin, met en avant deux adages bien connus, « suce la moelle de la vie » de Henry David Thoreau et « carpe diem » que l’on attribue à Epicure. Ces deux références produisent sur les élèves des façons très différentes d’aborder le savoir, les codes, les rituels et même le temps. Exemple en est fait lors d’un exercice de marche dans la cour. Une partie des élèves marche au pas tandis que les autres marchent selon un rythme qui leur est propre. On observe ainsi d’un côté la répression, l’inhibition et l’aliénation, de l’autre la création, la libération et la personnalisation.

Aliénation

Nous définissons ici le caractère aliénant de la référence comme un

processus d’enfermement de la pensée créatrice. En substance, ce sont tout d’abord les images stables pour lesquelles notre imaginaire n’arrive pas à

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s’absoudre d’une volonté de restitution fidèle. L’image devient une image stable qui ne nourrit pas de pensées nouvelles : « Autant dire qu’une image stable et achevée coupe les ailes à l’imagination » souligne Gaston Bachelard dans son roman. Ce sont aussi les images, les sons ou bien encore les discours qui ne suscitent en nous aucune réaction si ce n’est celle de l’indifférence, au sens émotionnel. Pour que l’imaginaire s’emballe, c’est-à-dire pour qu’il s’engage dans un cycle de production décalée (dans tous les sens du terme), il est nécessaire que ces références fassent écho en nous. Autrement dit, qu’elles nous ramènent à des perceptions passées faisant parties de nos références internes. C’est avec ce principe même que les illusions d’optiques se jouent de notre perception de l’image.

Nous l’avons évoqué dans la première partie, ce qui caractérise les

références externes est le caractère universel qu’elles supposent. Le fait est que la décontextualisation, au travers du mode de communication par lequel elles nous parviennent, peut aisément permettre une transposition formelle de l’image fini d’un projet. Ce jeu d’esprit est d’autant plus facile et rapide dans l’esprit des jeunes concepteurs, que l’imagerie de synthèse et les logiciels de photomontage ont raccourci les temps de production du projet dans sa forme définitive et réaliste. La notion de temps, essentielle à l’émergence d’un foisonnement d’idées et à leur appréciation, comprise au sens d’étonnement ou de satisfaction personnelle, a considérablement diminué. Nous pouvons également noter qu’au travers de la réforme LMD des études en architecture et la semestrialisation de celles-ci, c’est le temps d’élaboration du projet tout entier qui s’est amenuisé.

Aberdeen city center

A la redécouverte de la prairie au Duc

Arrêtons-nous sur un projet dont le caractère aliénant de la référence

nous apparaît, à postériori, frappant. A la redécouverte de la prairie au Duc est issu d’une réflexion sur la notion d’espace public, dans une zone en friche et essentiellement constituée de hangars. Dans une volonté d’intégration de ce futur quartier de logements, la référence est prise dans un projet de Diller+Scofidio, Aberdeen city center. La gestion des flux, les espaces en cultures et promenades hautes, qui y sont décrits, étaient autant d’éléments rassurant dans ce contexte où les points d’accroche manquaient. Cependant cette image s’est enracinée, nous confortant dans l’orientation choisie quitte à multiplier les analogies, sans

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pour autant parler de plagiat. Il semble probable que le fait d’aborder, pour la première fois dans ce cursus de licence en architecture, les questions d’espace public, de telle sorte que nous n’y ayons pas prêté attention auparavant, ait pu concourir à ce que nous nous rattachions, non pas à notre vécu, pourtant quotidien, de ce qui fait la ville, mais à cette référence externe.

L’acte de se référer continuellement à sa propre production peut

également être gage d’enfermement. Il s’agit alors de prendre tout ou partie d’un projet construit ici pour le transposer dans un autre lieu. Le propos n’est pas tant de remettre en cause l’adaptation possible ou non de celui-ci à un contexte, un environnement ou encore des usages différents, mais bien de questionner le renouvellement de la création architecturale elle-même. L’auto-plagiat comme nous pourrions l’appeler ne peut conduire qu’à la création d’un catalogue d’images multipliant les applications possibles d’un concept épuisé.

A une toute autre échelle, les grands courants architecturaux en sont une

illustration. En reprenant les codes stricts du fonctionnalisme du début du siècle dernier, nous ne pouvons que déplorer aujourd’hui l’uniformité et le manque de qualité architecturale de l’ensemble des barres de logements collectifs construites autour des années 50. Si certains grands courants, tels que le modernisme jouissent aujourd’hui encore d’une appréciation certaine, c’est justement du fait d’une flexibilité des codes qui les régissent, notamment en ce qui concerne le traitement des façades. •

Stimulation

projet O-Blink - Façade sur rue

Espace de jeu dans la pente

Il est d’autres situations dans lesquelles la référence externe intervient

de manière positive dans la résolution de problèmes complexes. Dans le projet O-Blink, la recherche de lien dans la transition des volumes bâtis environnants est traité au moyen de larges obliques en façades. C’est ici un écrit de Claude Parent, Vivre à l’oblique, décrivant une vision de l’espace dans laquelle le mur devient sol et réciproquement, sur lequel nous nous sommes appuyé pour gérer l’aménagement intérieur et les liaisons fonctionnelles de différents niveaux. Concrètement, une pente escarpée, dessine un mur d’escalade ludique pour les enfants, mettant en liens les espaces adultes et étudiants, et interagissant avec

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les commerces sous-jacents.

Les références externes ont ceci d’intéressant qu’elles constituent une

base commune et intelligible au sein d’un groupe de travail. Elles deviennent ainsi un support de discussions dans le but de générer des idées nouvelles. N’oublions pas que ces références sont certes partagées au sein d’une population donnée, mais elles ne seront pas pour autant perçues de la même manière par chacun. Là encore, notre bagage personnel entre en jeu et permet de mettre en mouvement notre imagination. Si une seule « image » peut générer chez un individu une multitude d’ « images absentes », il n’est pas absurde de penser que le partage entre diverses personnes puisse augmenter de manière exponentielle, les chances de faire émerger des concepts nouveaux. C’est en cela que les projets que nous avons développés en groupe durant ces études, jouissent d’un sens plus grand, à l’instar des projets Non-Stop Bretagne ou bien encore le procès de l’éléphant.

Nous avons tendance à créer un projet architectural à partir d’une vision

globale du projet, donc à nous référer à des images saisissant un projet dans son ensemble. Il est cependant intéressant de considérer en premier lieu un détail ou une mise en œuvre donnée pour générer un concept plus général, tout du moins transcrit à l’échelle du bâtiment. Les références utilisées s’écartent alors souvent du domaine strict de l’architecture pour s’orienter vers une technique artisanale ou bien un élément constitutif de petite taille. Le projet Workstop aborde cette dimension de la conception. L’ensemble de la double peau qui l’entoure répond à la façade qui lui fait face. L’étude colorimétrique des carreaux de mosaïque qui composent cette dernière, abîmés par le temps, permet de faire émerger une forme de panneaux métalliques perforés, créant un brise-soleil plus ou moins proches de la nouvelle façade.

Dans un tout autre domaine, ce que nous retenons de l’Histoire

moderne, ses guerres, ses génocides et ses armes, sont autant de points de repère permettant d’éviter de retomber dans ces abîmes. La remise en cause

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ou la négation formelle de références passées est à l’origine de l’évolution de l’ensemble des courants de pensée. L’architecture n’échappe pas à cette règle. Pour prendre un exemple, le Classicisme dicté par la régularité, la symétrie, les lignes franches et la lumière est ainsi né de la négation du mouvement Baroque dont les productions ne sont que dorures, ornementations surchargées et effets de mouvement.

Ceci sous-entend que des projets issus de notre production et qui, avec

du recule, nous apparaissent comme des erreurs, sont autant d’enseignement qui nous poussent à expérimenter de nouveau et à trouver le mode de conception qui nous correspond.

Dire qu’il existe une vision manichéenne de la notion de référence serait

nier l’ensemble du propos précédemment abordé. Il n’y a d’ailleurs pas de bonne ou de mauvaise référence mais bien de bonnes ou de mauvaises façons de les utiliser. De part l’infinité qu’elles représentent, elles constituent une source essentielle nourrissant notre capacité d’évasion, de rêverie et de création. La partie suivante s’attèle donc à penser les usages que nous pouvons faire de celle-ci, en mettant l’accent sur notre ressenti propre souvent placé au second plan du processus de création.

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PARTIE 3 : conclusion prospective

Création « sauvage »

Selon Ludwig Wittgenstein, l’acte de création dans le « grand art » résulte

de l’expression des instincts primitifs de l’Homme, sorte d’ « animal sauvage dompté ». Il l’oppose ainsi à la créativité dans d’autres domaines, qualifiée d’art « reproductif ». L’inspiration, issue des modes et courants de pensées, serait donc un frein à l’expression du « trop-plein de vie originelle ». Entendons par là une forme d’instinct, prenant sa source dans les références intérieures, celles vécues par chacun d’entre nous, et qui entre en jeu dans la résolution de problèmes complexes. La véritable créativité est donc le fruit d’une analyse sensorielle permanente, balancée entre un sentiment d’étonnement, d’insatisfaction, et celui de la complaisance, de la satisfaction. Lorsque l’on s’abandonne à une introspection, le corps devient alors à la fois « notre outil et notre système de référence » (Annick de Souzenelle). Il est de ce fait exclu toute forme d’ingérence d’images préconçues. La pensée créative se nourrit de nos références intérieures, transformant les images du banal en une infinité d’images absurdes, ressource précieuse, moteur de nouveaux concepts. •

Auto-organisation et confiance en soi

L’idée développée ci-dessus rejoint l’un des points essentiels abordés lors

du colloque de Cerisy concernant l’auto-organisation : celui d’autonomie, de la capacité d’un système à s’instituer lui-même et à se perpétuer en produisant ses propres lois. Dans son texte La caméra autoréférentielle, Gérard Weisbuch nous expose comment ce phénomène peut se matérialiser dans le domaine physique, grâce à un système constitué d’une caméra, d’un magnétoscope et d’un écran de télévision.

« Si la caméra fixe un des objets extérieurs au système, l’écran reflète

évidemment l’image de ces objets. Que se passe-t-il si la caméra fixe l’écran

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? […] Le système autoréférentiel, bien que privé de signaux en provenance de l’extérieur, fait apparaître des structures riches et contrastées. »

matérialisation physique de la notion d’autoréférence

On peut aussi faire référence aux mains de Escher qui semblent se

dessiner elles-mêmes sur une feuille de papier. En somme, il s’agit d’interroger son référentiel interne afin qu’il s’auto-alimente et produise une multitude d’ « images absurdes » (Gaston Bachelard). Cet exercice nécessite néanmoins de se faire confiance. N’entendons pas là une démarche passive, l’attente que l’idée vienne à notre esprit d’elle-même. Il est le fruit d’un processus volontaire de l’esprit dans le but de produire une œuvre quelle qu’elle soit. •

Plagiat par anticipation

Il est des projets dont nous ignorons totalement l’existence et dont les

similitudes avec nos productions sont troublantes. La question est alors de savoir qui est le prédécesseur de l’autre. Et quand bien même les autres projets sont antérieurs aux nôtres, n’est-il pas possible que leur auteur nous ait plagié avant que nous n’ayons conceptualisé la chose ? C’est à partir de cette réflexion que le professeur de français Pierre Bayard a défini Le plagiat par anticipation dans son livre du même nom. En s’appropriant le terme de François Le Lionnais, fondateur de l’OuLiPo, l’auteur nous expose sa vision des choses au travers d’exemples puisés dans le domaine littéraire. Ainsi, il nous laisse entendre par exemple que Sophocle serait un plagiaire de Freud. Cela pourrait sembler loufoque à première vue, mais Pierre Bayard met en avant que l’œuvre véritable, en d’autres termes l’innovation formelle, n’est pas celle que l’on croit. Il considère que « c’est toujours le texte majeur qui est plagié ». Or lorsqu’un texte ou un concept est repris, c’est souvent pour qu’il soit amélioré. L’œuvre majeur est alors la plus récente et la chronologie s’en trouve inversée. On peut de ce fait considérer qu’en architecture aussi, chaque projet s’inscrit au cœur d’un réseau de temporalités plurielles, et que leur conception elle-même n’est pas seulement un dialogue rétrospectif mais il est aussi prospectif (avec les projets futurs).

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Projet de Christian Hutin

Non-stop Bretagne

Le projet Non-Stop Bretagne, présenté dans le portfolio, est un exemple

de plagiat par anticipation dans le domaine architecturale. Avant de débuter ce projet nous avions pour références le concept de ville verticale développé par Le Corbusier au cœur des cités radieuses et les utopies d’Archigram. Partant du constat d’une tour de Bretagne austère et, avant l’ouverture du Nid, totalement in-appropriable par la population nantaise, nous avons décidé de libérer la façade et les planchers de celle-ci pour n’en garder que la structure et les systèmes de circulations verticales. Les parcelles dessinées sur chaque niveau d’après les axes de circulations, celle-ci pouvait alors accueillir des constructions d’habitation individuelles voire collectives. Or nous avons découvert plusieurs mois après l’achèvement du projet qu’une proposition similaire avait été faite par l’architecte Christophe Hutin en 2012 à Bègles. Il s’était lui-même inspiré d’un concept développé à Berlin par Frei Otto dans les années 1970. Une question demeure : quelle est l’œuvre majeure ? La théorie du plagiat par anticipation permet de relativiser l’utilisation de référence ou de concepts existants dans la création artistique et architecturale ; elle déculpabilise d’acte de se référer. Si la création finale enrichit cette première, en y apportant une dimension autre, alors les analogies que l’on pourrait noter n’en sont que secondaires.

Il s’agirait en somme de prêter plus d’attention à notre ressenti personnel,

notre intuition qui, nous venons de le voir, peut être moteur de projets nouveaux et riches de sens. Les références externes ne sont pas pour autant exclues du processus de création, nonobstant, celles-ci ne peuvent se cantonner à n’être que du ressort architectural. La nécessité de se faire confiance et de prendre le temps d’explorer d’autres univers, nous apparaît aujourd’hui comme l’une des clés d’une imagination en mouvement. C’est ce temps, sans nul doute, qui nous a manqué durant ces premières années.

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Bibliographie

Penser, dessiner, construire _ Wittgenstein & l’architecture

sous la direction de Céline Poisson, éditions de l’éclat, 2007

L’auto-ogranisation _ de la physique au politique

sous la direction de Paul Dumouchel et Jean-Pierre Dupuy, éditions Seuil,

1983

L’air et les songes _ essai sur l’imagination du mouvement

Gaston Bachelard, éditions le livre de poche, 1943

Dictionnaire étymologique du français

Le Robert, 2010

Le plagiat par anticipation

Pierre Bayard, éditions Les éditions de minuit, 2009

www.psychasoc.com

Le style international

Henry-Russell Hitchcock et Philip Johnson, édition parenthèses, 2001

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MÉMOIRE VIVE

EDITION 2013


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