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Définir les principales menaces posées localement par la radicalisation qui affectent les collectivités locales et régionales

Avant-propos >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

Ces dernières années, la montée en puissance de la radicalisation et de l’extrémisme violent est devenue une des principales préoccupations des populations des villes européennes et des instances dirigeantes. Cette évolution a conduit les autorités locales à considérer ces questions comme des priorités incontournables de leurs stratégies de prévention du crime. Il est notamment important de comprendre les processus sous-jacents de radicalisation afin de mieux les prévenir.

Depuis plus de 30 ans, l’Efus prône une approche équilibrée alliant pré vention, sanction et cohésion sociale qui vise à répondre aux problèmes de criminalité et ainsi, mieux la prévenir. Les facteurs de risque étant simi laires à ceux conduisant à la délinquance, la prévention de la radicalisation violente doit s’inscrire dans une stratégie globale de prévention. Par conséquent, il s’agit à la fois pour les villes de répondre à la problématique spécifique des individus radicalisés et violents, tout en inscrivant la straté gie de prévention de la radicalisation dans une politique de sécurité locale intégrée.

Parallèlement aux travaux menés par la police et la justice, les politiques locales de prévention doivent s’appuyer sur des partenariats locaux forts et viser à renforcer la résilience des individus et des groupes face aux risques de radicalisation.

Les autorités locales étant le niveau de gouvernance le plus proche des citoyens, elles sont particulièrement bien placées pour mettre en œuvre de telles politiques et mobiliser tous les acteurs locaux concernés.

Un autre aspect crucial est la nécessité de respecter les libertés fondamen tales en toutes circonstances, non seulement en tant que principe démocratique, mais aussi parce que c’est un élément clé du contrat social et de la cohésion sociale. Pour la société, il est en effet crucial de préserver autant la sécurité que la liberté, qui de fait dépendent l’une de l’autre et donc de refuser de choisir entre l’une ou l’autre. Il est de la responsabilité des autorités locales européennes de défendre ces valeurs fondamentales.

4 De là découle la nécessité de lutter contre toutes les formes d’extrémisme violent et de communiquer de manière équilibrée et responsable, en mettant l’accent sur un discours cohérent qui ne stigmatise aucun groupe de population.

Face aux attaques terroristes, la réaction politique ne doit pas être guidée par les émotions, mais doit s’appuyer sur des analyses rationnelles et des données probantes. À cet égard, il est particulièrement important d’identi fier les mécanismes sociologiques et individuels en jeu dans les processus de radicalisation.

Face au caractère global et transfrontalier de l’extrémisme violent, il est indispensable que les villes européennes apportent une réponse concertée et coordonnée. Les outils de propagande, les processus de recrutement, les parcours de violence radicale étant transfrontaliers, les réponses préven tives doivent l’être aussi.

Le projet européen PRACTICIES (« Partenariat contre la radicalisation violente dans les villes »), lancé en 2017 avec le soutien financier de la Commission européenne, est une réponse concrète à ces défis et une illus tration de ces principes. Pendant trois ans, l’objectif de PRACTICIES a été d’examiner le phénomène de la radicalisation sous toutes ses facettes et de développer des outils concrets que les villes européennes peuvent utiliser pour prévenir localement la radicalisation, en les adaptant à leurs besoins et à leurs contextes particuliers. L’Efus remplit ainsi sa mission fondatrice de favoriser la coopération et les échanges entre les collectivités locales européennes sur toutes les questions de sécurité urbaine et de prévention de la criminalité.

Elizabeth Johnston Déléguée Générale de l’Efus

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