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Partie 4. Recommandations
Partie 4
Recommandations
À partir des conclusions de la recherche menée pour l’état de l’art et des nombreux échanges qui ont eu lieu pendant le projet, les partenaires du consortium MATCH-SPORT ont identifié les recommandations suivantes que nous adressons aux collectivités territoriales et aux clubs de sport. Nous avons suivi ces recommandations à toutes les phases du projet et nous les avons actualisées en fonction de ses résultats et enseignements. La compétition est inhérente au sport. Cependant, l’idée que la compétition mène aux violences est un stéréotype. Nous devons réfléchir à comment réduire les violences dans une société qui considère que gagner est le seul but et l’aune à laquelle nous nous définissons en tant qu’individus ou que groupes. C’est seulement par un travail holistique et transversal que nous arriverons à combattre les violences et les discriminations dans le sport amateur. Il est nécessaire de travailler sur plusieurs thèmes de façon simultanée, par exemple l’éducation et le respect pour les amis et les arbitres, et d’adapter les règles pour améliorer l’inclusivité. Le sport amateur a un impact positif sur la cohésion sociale et un effet durable sur la prévention des violences. C’est pourquoi nous recommandons la création de clubs de sport ou de favoriser la pratique du sport dans les quartiers dits sensibles, en y organisant des activités conjointement avec les clubs professionnels, dans l’objectif d’attirer les jeunes pratiquants. Afin d’éviter les incidents violents entre spectateurs et joueurs, nous pouvons agir et disséminer une culture de la responsabilité dans le public par le biais de campagnes de communication. De telles actions peuvent être adaptées ou renforcées sur certains thèmes spécifiques ou pour répondre à des problèmes locaux. Il est essentiel que les collectivités territoriales assument leur rôle de coordination du travail de prévention mené à l’échelon local, non seulement par les services municipaux, mais aussi par les clubs et associations de sport. Ceux-ci sont en effet particulièrement bien placés pour réaliser un suivi des incidents et collecter toutes les informations qui peuvent contribuer à adapter une politique locale et les actions qui en résultent.
Les collectivités territoriales doivent soutenir financièrement les clubs, en particulier ceux qui sont situés dans les quartiers « difficiles », et veiller à ce que les projets sportifs aient une dimension pédagogique. Même au niveau local, les fédérations sont des acteurs clés dans la prévention des incidents violents. Elles ont les moyens de mettre en place des mesures de prévention et le pouvoir de sanctionner les clubs et leurs membres.
Le rôle des arbitres en tant qu’éducateurs doit être renforcé. Les formations professionnelles des arbitres doivent intégrer cette dimension.
Afin de faciliter l’accès de tous au sport, les règles peuvent être adaptées au cas par cas, par exemple pour permettre à des personnes ayant un handicap de participer, ou bien pour favoriser la parité des genres, selon les spécificités des clubs et de leurs pratiquants. L’idée ici n’est pas de changer les règles pour tous (ce qui rendrait le sport moins agréable pour les autres pratiquants), mais de les adapter au cas par cas. Nous encourageons les associations et les clubs de sport à adopter des mesures communes, comme l’introduction d’une sanction pour mauvais comportement dans le règlement du club. Il est important d’associer les parents à de telles décisions afin de les légitimer. Il est essentiel d’avoir un socle commun de principes et de valeurs afin de pouvoir distinguer les mauvais et les bons comportements. Pour ce faire, la communication et le dialogue sont clés. Les conflits provoqués par les parents et les familles sont souvent liés à la charge émotionnelle qu’ils placent sur leur enfant et les compétitions auxquelles elle/il participe. Les parents projettent leurs aspirations, leur colère ou leur frustration sur leur enfant. Le problème est qu’il est socialement accepté que les parents perdent le contrôle d’eux-mêmes dans de telles situations et qu’il est difficile de les réprimander. Il faut donc que nous dialoguions avec eux si nous souhaitons qu’ils changent de comportement et que nous les persuadions qu’éviter tout comportement abusif est une bonne chose.
On peut envisager une interdiction permanente de fréquenter le club ou autre sanction lorsque les parents refusent de changer leur comportement. Mais il convient d’agir avec prudence parce que de telles mesures peuvent aussi avoir un impact négatif sur le club.