LES FICHES PROSPECTIVES
AMÉNAGEMENT ET ÉCONOMIE
CIRCULAIRE
L’ADEME a défini l’économie circulaire comme un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus. Ces principes s’appliquent également à l’ensemble des ressources nécessaires au fonctionnement des territoires et doivent permettre ainsi de concevoir et développer autrement des projets en faveur d’un urbanisme durable, de l’échelle de la planification territoriale et urbaine à l’échelle de l’aménagement.
LES EXEMPLES D’ECONOMIE CIRCULAIRE EN ILE DE FRANCE
L’ECONOMIE CIRCULAIRE EN CHIFFRES 600 000 emplois en France (Institut de l’Economie Circulaire – 2015) Création de 200 000 à 400 000 emplois supplémentaires en France (ADEME – 2014)
PLAINE COMMUNE
PETITE REINE
RESSOURCERIE 2MAINS
BIOFLUIDES ENVIRONNEMENT
Analyse du métabolisme urbain Plaine Commune a lancé une analyse des intrants et sortants sur son territoire de l’activité du BTP. Sa stratégie de développement économique et son objectif de construction de 4200 logements/an l’ont amenée à rechercher l’optimisation d l’usage des matières premières et de valorisation des déchets de chantier. Livraison par transport propre Première entreprise européenne de transport propre de marchandises, la Petite Reine réalise 1 million de livraisons à domicile par an à l’aide de Cargos Cycles et de véhicules utilitaires légers électriques. Ressourcerie : collecte, valorisation et prévention des déchets Basée en Seine-Saint-Denis, elle collecte les encombrants, équipements et textiles qu’elle valorise et revend dans un second temps à des prix abordables. Elle est également agréée atelier-chantier d’insertion et embauche des personnes éloignées du monde du travail. Valorisation énergétique Biofluides Environnement a installé des équipements de récupération de chaleur des eaux usées domestiques ou industrielles pour couvrir des besoins en chauffage, eau chaude sanitaire ou traitement d’air de 40 bâtiments . La première installation, a été inaugurée dans un immeuble de 36 logements d’ICF la Sablière à Courcouronnes (91) en janvier 2010.
LES LEVIERS D’ACTION A L’ECHELLE DE L’AMÉNAGEMENT 1 Ecologie industrielle et territoriale (EIT) pour une gestion de la ressource
L’écologie industrielle et territoriale vise à s’appuyer sur les interactions industrielles et territoriales pour développer des synergies de mutualisation, d’échange de flux et d’approvisionnement durable local afin de mieux gérer la ressource. Ainsi des actions peuvent être menées dans différents domaines dans le cadre de l’aménagement :
LES ATOUTS DE L’EIT DANS L’AMÉNAGEMENT L’aménagement à l’échelle du territoire permet de définir les conditions de développement de l’EIT en lien avec la définition d’un projet de développement économique, des transports, de la logistique (SCoT et PLU). A l’échelle opérationnelle, l’EIT contribue à inscrire une opération dans un territoire élargi. Elle incite à proposer des actions économiquement viables par l’implication des acteurs, et à raisonner en coût global. Les solutions proposées peuvent toutefois générer des coûts supplémentaires car elles nécessitent parfois d’adapter les process avant de pouvoir être standardisées.
o L’énergie : récupérer et valoriser les énergies fatales pour alimenter les réseaux de chaleur urbains (valorisation de la chaleur des usines d’incinération des ordures ménagères (UIOM) et data centers, développer des solutions énergétiques centralisées et décentralisées en fonction du contexte local. o Les transports : développer la mobilité active (marche, vélo), une offre en transports en commun adaptée, utiliser la voie d’eau et le rail pour le transport de marchandises, créer des Espaces Logistiques Urbains (ELU), développer de nouveaux usages (co-voiturage, voitures en libre service…). o Le foncier : il est une ressource en soi dans le domaine de l’aménagement, c’est donc une réflexion sur l’optimisation de l’usage du foncier (limiter l’étalement urbain) qui doit être pensée ainsi que le recyclage du foncier bâti . o Les sols : la qualité des sols et leur régénération va constituer un enjeu de plus en plus fort dans l’aménagement opérationnel. Des systèmes de valorisation des terres excavées doivent ainsi être mis en place ainsi que des moyens de dépollution (in situ de préférence). o Les déchets : ils sont une ressource à part entière du territoire pour la production de nouvelles matières premières, de matériaux (ex: isolants ou revêtements de sol à base textile…) ou pour la valorisation énergétique. Des systèmes de collecte / réutilisation peuvent être mis en place à travers des ressourceries, des plateformes de recyclage, des bourses de déchets. Les déchets du BTP présentent un enjeu fort de valorisation au regard des grands projets régionaux. o Les matériaux : dans le bâtiment ou dans l’espace public, les types de matériaux utilisés doivent permettre de limiter la consommation de ressources ainsi que l’empreinte carbone du projet. Dans ce sens les matériaux issus d’un processus d’innovation et de valorisation (matériaux renouvelables ou recyclables) seront privilégiés.
2
3 Economie de la fonctionnalité et valeur d’usage
Modèle économique, gouvernance et concertation
L’usage est au cœur des projets d’aménagement. La raréfaction du foncier, des terres fertiles et des matières premières invite à concevoir des stratégies d’aménagement et d’optimisation par la mutualisation, la modularité et la mutation dans le temps des usages dans les bâtiments et l’espace public. Le développement de l’économie collaborative ainsi que la demande d’une plus grande gouvernance participative invite également à penser leur « réappropriation ».
La mise en place d’une gouvernance adaptée permettant de mobiliser et d’associer des acteurs publics et privés est un élément clé d’une économie circulaire. L’objectif est de créer une culture commune et de fédérer les acteurs autour d’un projet partagé s’inscrivant dans le contexte économique local. Ainsi, les moyens de concertation et de participation constituent une phase essentielle des projets pour permettre l’acculturation des parties prenantes et le passage à l’action.
L’économie de la fonctionnalité vise à valoriser l’usage d’un bien ou d’un service plutôt que sa propriété. Elle peut se développer via la consommation collaborative et constituer un levier de développement de nouvelles pratiques sociales mais également accompagner les évolutions sociétales : covoiturage, auto-partage, mutualisation des stationnements, location d’équipements, bourses d’échange.
Sources – Pour aller plus loin : ADEME, Définitions économie circulaire, http://www.ademe.fr/expertises/economie-circulaire ADEME, Fiche Technique – Economie circulaire : notions – Octobre 2014, http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/fichetechnique-economie-circulaire-oct-2014.pdf OREE, Recueil cartographique des initiatives franciliennes, http://www.oree.org/3priorites/economie-circulaire/ressources.html Institut de l’Economie circulaire, Quel potentiel d’emplois pour une économie circulaire ? – 2015 - http://www.institut-economiecirculaire.fr/Etude-l-L-Institut-publie-une-etude-sur-le-potentiel-demplois-en-economie-circulaire_a867.html