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Concevoir et construire durable, du territoire au bâtiment

Formation Journée 3/5 • 6 novembre 2009

>ARCHITECTURE Quelle architecture pour le "développement durable" ?

Ekopolis est un projet francilien porté par l’Union régionale des CAUE en partenariat avec les membres fondateurs : l’ADEME, l’ARENE, la DIREN, la DREIF et la Région.


Organisation de la formation Séverine Bernier • Ekopolis Hélène Bouisson • CAUE 78 Chloé Gautier • Ekopolis Valérie Kauffmann • CAUE 91 Guillemette Morin • CAUE 93 Thomas Philippon • Ekopolis Stéphanie Renault • CAUE 93 Clément Rigot • Ekopolis Hélène Rougeron • Ekopolis

Montage et coordination de la journée Hélène Bouisson • CAUE 78 Françoise Fromonot • architecte et critique, professeur à l’École d’architecture de Paris-Belleville

Animation Élisabeth Rojat-Lefebvre • CAUE 78

Contact Formation Hélène Rougeron tél. 01 48 32 50 49 helene.rougeron@ekopolis.fr Formation Ekopolis chez CAUE 93, 2 bis rue Pablo Picasso, 93 000 Bobigny www.ekopolis.fr

Cette formation a reçu le soutien de l’Institut pour la formation des élus territoriaux. Cette formation professionelle est portée par l’Union Régionale des CAUE d’Île-de-France, organisme de formation no 11921715992.


Journée 3 • 6 novembre 2009 >ARCHITECTURE

Quelle architecture pour le "développement durable" ?

La notion d'écologie des établissements humains a acquis une place croissante dans nos sociétés. Dans de nombreux pays, des architectes veulent inscrire leurs bâtiments à l’agenda du développement durable. Mais tous n’entendent pas le faire de la même manière. Certains cherchent des ressources dans la tradition ; d’autres, des solutions dans la technologie ; d'autres encore une inspiration dans les emblèmes de la nature... Dans ce panorama parfois contrasté, certains architectes se détachent pour leur prise en compte originale et fructueuse de plusieurs de ces dimensions à la fois.


Journée 1 Jeudi 8 octobre 2009

>AMBITION • Quelles conditions préalables pour des projets de développement durables ? >Cette journée a pour objectif de questionner les préalables à tout projet d’aménagement. Un changement de regard est indispensable pour initier une démarche d’urbanisme et d’architecture ambitieuse. Considérer le territoire comme une ressource, imaginer une autre attractivité des territoires et une autre gouvernance, repenser la mobilité et les échanges, envisager autrement l’architecture, seront les questionnements posés aux différents acteurs au cours de cette première journée.

Programme de la formation Ekopolis, pôle de ressources francilien pour l’aménagement et la construction durables, met en place un cycle de formation destiné aux élus et professionnels de la construction.

Villes Durables, Villes Stratèges Jean Haëntjens, économiste et urbaniste, directeur de l’Agence pour le Développement Durable de la région Nazairienne, spécialiste des stratégies urbaines

Les nouvelles complexités de l’urbain post kyoto Michel Lussault, géographe, président de l’Université de Lyon

Ambition et projet de territoire en Île-de-France Paola Viganò, architecte, co-fondatrice avec Bernardo Secchi du cabinet Studio 09 à Milan

Dans le prolongement de la formation « éco-conception, éco-construction et projets de territoire » réalisée par le CAUE 78 de septembre 2008 à mars 2009, il est proposé un ensemble de 5 journées autour de la mutation des pratiques professionnelles dans le projet. Chaque journée est dédiée à une échelle du projet de construction, depuis le territoire jusqu’au matériau. Lieu de la formation  Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) 292, rue Saint-Martin Paris 3e Public visé élus • responsables et chargés de mission des collectivitées territoriales • personnels des services de l’État • bailleurs sociaux et promoteurs • conseils et assistants à la maîtrise d’ouvrage : chambres d’agriculture, PNR, CAUE, agences d'urbanisme… • maîtres d’œuvres : architectes, urbanistes, bureaux d'études • associations Une formation organisée par Ekopolis et animée par Élisabeth Rojat-Lefebvre, directrice du CAUE 78.

Journée 2 Vendredi 9 octobre 2009

>CHANGEMENT • Comment appréhender le projet et fabriquer autrement ? >Face à l’urgence des nouveaux enjeux, il s’agit dès aujourd’hui de penser et concevoir le projet autrement. Quels sont les changements de paradigmes qui s’opèrent dans la réflexion sur l’urbain ? Quels changements sont déjà à l’œuvre dans les pratiques des professionnels et dans l’approche économique des projets ? Quels sont les points de blocage ? Comment ces avancées se traduisentelles en terme de conception, de mise en œuvre, d’usage et de fin de vie du bâtiment ?

Durable et changements de paradigmes François Guéry, Philosophe, professeur à la Faculté de Philosophie, Université Jean Moulin Lyon 3 Nouvelles pratiques, nouveaux critères économiques Michel Ducroux, économiste de la construction De la commande à la déconstruction : faire autrement Marika Frenette, architecte diplômée au Québec, membre de l’OAQ, consultante en bâtiment sain à faible impact environnemental, gérante de WIGWAM


Journée 4 Jeudi 3 décembre 2009

>ENVELOPPE • Quelle conception de l’enveloppe pour une architecture durable ? >À la croisée des considérations urbaines, architecturales et techniques, concevoir l’enveloppe d’un bâtiment dans une optique de développement durable implique de nouveaux savoirs. Quels sont les paramètres et les impacts du choix des matériaux et équipements ? La perméabilité à l’air et la ventilation naturelle restent encore aujourd’hui difficiles à mettre en œuvre pour les constructions neuves, et l’isolation en réhabilitation requiert des innovations.

Journée 3 Vendredi 6 novembre 2009

>ARCHITECTURE • Quelle architecture pour le « développement durable » ? >La notion d'écologie des établissements humains a acquis une place croissante dans nos sociétés. Dans de nombreux pays, des architectes veulent inscrire leurs bâtiments à l’agenda du développement durable. Mais tous n’entendent pas le faire de la même manière. Certains cherchent des ressources dans la tradition ; d’autres, des solutions dans la technologie ; d'autres encore une inspiration dans les emblèmes de la nature... Dans ce panorama parfois contrasté, certains architectes se détachent pour leur prise en compte originale et fructueuse de plusieurs de ces dimensions à la fois.

L'architecture du "développement durable" Où en sommes nous ? Un panorama critique Françoise Fromonot, architecte et critique, professeur à l’École d’architecture de Paris-Belleville Histoire, enjeux, tendances de la pensée environnementale moderne Trois démarches exemplaires : Glenn Murcutt, Secchi & Viganò, Patrick Bouchain

L’architecture des trois écologies  Adelfo Scaranello, Paul Vincent & Benjamin Cimerman, Diébédo Francis Kéré Adelfo Scaranello, architecte dplg, professeur invité de l’école d’architecture de Marne-la-Vallée, architecte conseil de la DDE d’Eure et Loir Maison à Sermange (70) Maison du Parc Naturel Régional du Haut-Jura à Lajoux (39) Musée de l'Abbaye à St Claude (39) Paul Vincent, architecte associé de Renzo Piano Building Workshop,architecte dplg Benjamin Cimerman, directeur de RFR Eléments La tour bioclimatique Intesa San-Paolo à Turin Diébédo Francis Kéré, Dipl.-Ing, Studio KERE Architec ture, Berlin Pas à pas : des bâtiments durables pour l'Afrique L’école primaire du village de Gando (Burkina Fasso)

Enveloppe bioclimatique Edith Akiki, ingénieur, bureau d’études TRIBU

Physique et performances de l’enveloppe Maxime Tassin, architecte DPLG et conseil en environnement

Isolation : solution universelle ou adaptée Camille Bouchon, ingénieur Institut national des sciences appliquées (INSA : génie climatique et énergétique), gérant du bureau d’études Solares Bauen

Journée 5 Vendredi 4 décembre 2009

>MATÉRIAU • comment mettre en œuvre le réemploi et la réutilisation ? >La période de l’abondance et l’apparition de la poubelle ont profondément marqué notre rapport au matériau et les connexions liant sa géographie, son transport et ses techniques de transformation. La protection et l’économie des ressources nous amènent aujourd’hui à revoir à nouveau ces relations par la réutilisation, le réemploi, le recyclage. Il s’agit d’une véritable redéfinition de notre manière de concevoir et de construire.

Environnement technique des matériaux et territoire : une histoire du matériau en Île-de-France Anne-Françoise Garçon, historienne des techniques

Construire dans une logique du réemploi et de la réutilisation Jean-Marc Huygen, ingénieur architecte et enseignant, auteur du livre La poubelle et l’Architecture Réutilisation dans le projet Loïc Julienne, architecte, Atelier Construire

Les informations figurant sur ce programme sont données à titre de renseignements et n'ont aucune valeur contractuelle. Ekopolis se réserve le droit de procéder à l'annulation ou au report d'une journée ou à la modification de la programmation en cas de défaillance d'intervenant. Crédits photos

Base nautique de l’Île de Monsieur/ © 2AD Architecture, L’Astrolarbre/ © KOZ architectes

Lycée Jean-Baptiste Corot/ © Dusapin et Leclercq


Programme de la JOURNÉE Vendredi 6 novembre 2009

9 h 45 >L’architecture du « développement durable ». Où en sommes-nous ? Un panorama critique Françoise Fromonot Architecte de formation (diplômée à l’école de Paris-La Villette en 1983, en pratique libérale de 1986 à 1994), Françoise Fromonot se consacre depuis 1995 à la critique et à l’enseignement de l’architecture. Membre de la rédaction de L'Architecture d'Aujourd'hui de 1994 à 1998, elle a été de 1998 à 2003 co-rédactrice en chef de la revue critique Le visiteur, avec Sébastien Marot, son fondateur. Correspondante pour la France de la revue milanaise Casabella, et, depuis 2003, collaboratrice du mensuel d’A, à Paris, elle contribue aussi à diverses publications européennes. En 2007, elle a fondé avec quatre autres critiques et historiens la revue Criticat dont le n° 1 est paru en janvier 2008 (www.criticat.fr). Maîtreassistant titulaire des écoles d’architecture de 1994 à 2008, professeur depuis 2008, elle enseigne actuellement le projet et la théorie à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville. Elle a enseigné en outre dans diverses écoles d’architecture au titre de professeur invité : New York-Paris Program de l’université de Columbia, Berlage Institute (Rotterdam), Akademie der Bildenden Künste (Vienne). En 2004, elle a dirigé le programme de l’université de Cornell à Rome et participe depuis cinq ans au programme d’enseignement de l’antenne parisienne de l’université de Rice à Houston. Elle est actuellement chargée de cours au Master d’Aménagement Urbain de l’école des Ponts et Chaussées. Une bourse d’étude « Villa Médicis hors les murs » lui a permis, en 1991, de séjourner en Australie pour étudier l’œuvre de Glenn Murcutt. Il s’en est suivi de nombreux articles dans diverses revues internationales et plusieurs ouvrages liés à l’Australie (cf. bibliographie).

La notion d’écologie des établissements humains a acquis une place croissante dans nos sociétés sous la pression d’un double phénomène : la nouvelle - et peut-être ultime - crise de l’énergie qui guette, attisée par le développement rapide des pays émergents, et l’accentuation du réchauffement climatique dû aux rejets de l’activité humaine, avec ses catastrophes annoncées. Dans de nombreux pays, des architectes veulent désormais inscrire leurs bâtiments à l’agenda du « développement durable ». Histoire, enjeux, tendances de la pensée environnementale moderne Mais tous n’entendent pas le faire de la même manière. Inspirés par les philosophies d’origine de ce mouvement, certains cherchent l’inspiration dans les leçons immémoriales de l’architecture de leur région, dans une volonté de continuité avec la tradition qui recoupe parfois une résistance revendiquée à la dilution des identités locales par la mondialisation. D’autres parient plutôt sur le développement de la recherche en matière de technologies de pointe, voire à l’adaptation expérimentale aux contraintes de l’écologie de types architecturaux qu’on croyait réservés à l’ère de l’énergie à volonté, comme le gratte-ciel. Ceux-là privilégient surtout l’angle quantitatif et technique, mettant l’accent sur les dispositifs d’économie d’énergie et l’utilisation de matériaux recyclables et renouvelables. D’autres encore insistent sur l’écologie d’usage, la flexibilité programmatique, la pérennité dans le temps qui excède ses changements d’affectation fonctionnelle. Les notions d’écologie sociale et mentale, théorisées par le philosophe et psychiatre Félix Guattari à la fin des années 1980, sont aujourd’hui mises en avant par des architectes engagés d’une manière politique là où se nouent fortement le spatial et le social – le logement des plus pauvres, par exemple. Et, en parallèle, l’utilisation médiatique des signes plus ou moins convenus de l’écologie – l’architecture verte, littéralement – semble réduire le végétal à un ornement porteur d’une esthétique vendeuse. Néo-vernaculaire, nouveau primitivisme, éco-tech, ZED architecture, bio-design, « rigorisme épidermique », « habitat dé-normé » ou « green freestyle » sont quelques-unes des tendances architecturales actuelles, incarnées par des praticiens aussi variés que ceux du Vorarlberg, Piano et Rogers, Ken Yeang, Bill Dunster, Finn Geipel, Patrick Bouchain, Edouard François… Après un bref retour sur les origines et l’histoire de ce mouvement d’idées, nous tenterons dans un premier temps de dresser un bilan des différentes démarches aujourd’hui à l’œuvre dans le domaine qu’on appelle aujourd’hui de manière générique - et parfois trompeuse - l’« architecture du développement durable ».


>NOTES


Trois démarches exemplaires Dans ce panorama parfois contrasté, certains architectes se détachent pour leur prise en compte originale et fructueuse de plusieurs de ces dimensions à la fois, et pour leur contribution critique au débat actuel : - l’Australien Glenn Murcutt : guidé par un principe moral absolu, l’économie – d’espace, d’énergie, de matériaux… – ce praticien hors normes cherche depuis quarante ans à réinventer dans ses maisons individuelles des dispositifs climatiques simples, et à marier de manière inédite cette logique avec les idéaux du modernisme européen pour faire de l’architecture une sorte de « traduction » construite du paysage. - les Italiens Secchi & Viganò : à partir de l’observation des phénomènes de ville diffuse, leur travail urbain pousse dans des directions nouvelles l’idée d’écologie urbaine à l’échelle territoriale, comme en témoigne leur récente contribution à la consultation pour le Grand Paris. - le Français Patrick Bouchain : pour ce critique des carcans et des réflexes qui régissent les modes de production de l’architecture, l’écologie doit être à la fois physique et sociale, d’où par exemple sa théorie du réemploi (plutôt que du « recyclage ») des matériaux et des lieux, sa pratique du déplacement de la commande et ses activités de promotion-construction de logements sociaux « dé-normés ». Cette seconde partie de matinée est consacrée à un examen des positions et des travaux de ces trois figures, en resituant leurs démarches, leur place et leurs significations dans les débats actuels, sans oublier d’interroger leurs éventuelles ambiguïtés ou leurs contradictions.

>L’architecture des trois écologies Adelfo Scaranello, Paul Vincent & Benjamin Cimerman, Diébédo Francis Kéré

Comment l'écologie formelle, l'écologie technique et l'écologie sociale peuvent-elles se conjuguer dans le projet d'architecture ? À partir d'un de leurs bâtiments récents, chacun des trois architectes invités se fera tour à tour le porte parole d’une de ces clefs d’entrée dans le projet "durable" et l'articulera avec les deux autres. Adelfo Scaranello partira de la question des savoir-faire et des formes de la tradition ; Paul Vincent & Benjamin Cimerman des savoir-faire industriels et techniques ; Diébédo Francis Kéré des savoir-faire humains.

13h45 >Deux ou trois constructions que je connais Adelfo Scaranello Adelfo Scaranello est architecte dplg, gérant de la Selarl Architectures Adelfo Scaranello (AAS), professeur invité puis associé depuis 2005 à l’École d’architecture de la Ville et des Territoires de Marne la Vallée et architecte conseil d’état depuis 2007 (DDE d’Eure et Loire). Lauréat du séminaire international d’urbanisme de la Ville de Naples (Domus Académie, 1990), et du Prix Bartholi pour la création d’une place à Buceylès-Gy en 1992, il a été nommé à plusieurs distinctions comme le prix de la première œuvre Le Moniteur en 1995 et le prix l’Equerre d’Argent Le Moniteur en 2001. Il participe également à diverses expositions, dont la 1ère Biennale d’architecture de Chine (Pékin, 2004) et actuellement « Insiders » dans le cadre d’Evento 2009 (Bordeaux CAPC / Arc en rêve) et a donné cette année une conférence à Bordeaux sur le thème de « l’architecture comme acte politique ». Ses principaux projets en cours : - Restructuration de la DRAC Franche-Comté, Besançon, réalisation en cours. - Étude d’implantation d’une communauté religieuse aux Fontanilles, Perpignan, en cours. - Construction d’un bâtiment de bureaux basse énergie, Besançon. - Restructuration de 2 collèges dont un en basse énergie, Besançon. Présentation de la démarche de AAS : Adelfo Scaranello travaille et vit à Besançon (Doubs). Il est entouré d’une petite équipe de personnes spécialisées dans des domaines complémentaires. Sa démarche architecturale développe des aspects particuliers liés aux spécificités locales et à l’art contemporain. Souvent, ses projets sont des « architectures mesurées » quant à leur appartenance à un lieu dont le dénominateur commun est marqué par le soin apporté aux études fonctionnelles et une réalisation rigoureuse. Le nombre de projets traités simultanément par AAS est volontairement réduit pour permettre à Adelfo Scaranello une grande disponibilité avec ses interlocuteurs. Les décisions sont alors prises avec plus d’assurance et peuvent permettre des réalisations cohérentes et de qualité.


>NOTES


L’ensemble des intervenants de la construction, des commanditaires aux exécutants, se préoccupe aujourd’hui de la qualité environnementale. L’architecture est évaluée au filtre de cette problématique qui va modifier profondément, à terme, l’aspect des constructions. Ce mouvement semble avoir rattrapé le monde de l’architecture. Pourtant, le « contrôle du milieu physique » incluant l’équilibre de l’homme en son centre a de tout temps inspiré le travail de certains architectes. Pour ces architectes, l’architecture doit répondre à des besoins essentiels en prenant en compte les conditions de production de celle-ci. Il en résulte souvent une architecture qui refuse les gestes inutiles et qui confine à une simplicité formelle qui n’a rien de minimale. Au contraire, ces productions sont parfois maximales dans la mesure où elles exploitent les contextes dans lesquels elles émergent. Dans cette démarche, l’architecture peut être alors envisagée comme une « conséquence mesurée ». L’ajustement des formes ne peut être qu’une conséquence technique réglementaire. Elle doit nécessairement proposer un sens aux formes architecturales pour les inscrire comme des faits culturels. Nous proposons de développer, au travers de deux ou trois constructions que nous connaissons pour les avoir réalisées, les déterminants que l’architecte a évalués dans son travail : - Maison à Sermange (70), - Maison du Parc Naturel Régional du Haut-Jura à Lajoux (39), - Musée de l'Abbaye à St Claude (39).

14h45 >La tour bioclimatique Intesa Sanpaolo à Turin Paul Vincent et Benjamin Cimerman Paul Vincent est né en juin 1955 ; il est diplômé de l’Ecole d’Architecture des Beaux-Arts de Paris, où il a étudié spécialement les structures et mathématiques (CNAM), la morphologie et la typologie. Il travaille pendant ses études comme adjoint dans l’agence de Michel et Claire Duplay puis aux côtés de Ionel Schein dans le cadre du projet avorté de Pont urbanisé pour l’exposition universelle 1989, du concours du Lingotto à Turin. En 1983, il rejoint l’agence Renzo Piano Building Workshop et devient architecte associé en 1989. Il a été responsable d’un certain nombre de projets de l’atelier Piano : - l’extension de l’Institut de recherche musicale Ircam à Paris, - le Centre culturel Jean-Marie Tjibaou à Nouméa, dédié à la culture Kanak, - la Maison Hermès à Tokyo. Depuis 1986, il était responsable du projet de la Cité Internationale à Lyon, dont il a suivi toutes les phases. Aujourd’hui, il est en charge en particulier du mini couvent pour les sœurs Clarisses à Ronchamp, aux abords de la chapelle de Le Corbusier et, avec Anne Hélène Temenides, de la Tour bio-climatique Intesa Sanpaolo à Turin. Benjamin Cimerman est ingénieur de l’Université de Technologie de Compiègne et titulaire de deux Masters of Sciences d’universités américaines. Après plusieurs années d’activité professionnelle dans le domaine de la simulation acoustique, il investit le champ de l’architecture au travers d’un Master en « Informatics and Architecture ». En 2004, il fonde RFR Éléments, dont l’activité est consacrée à la prise en compte des exigences de développement durable dans l’architecture. Très axée sur la simulation des phénomènes physiques et la collaboration avec les architectes, RFR Éléments intervient aujourd’hui sur une variété de projets, majoritairement en France.

Présentation de la Tour Intesa Sanpaolo à Turin (chantier et consultation en cours). Renzo Piano Building Workshop, Architectes RFR Éléments, études environnementales en association avec le BET Manens. Cette tour de bureaux, siège social de la banque Intesa Sanpaolo, a été, dès le concours, objet d’une série d’expérimentations : - Expérimentation par un enrichissement du programme avec la volonté de Renzo Piano puis du client d'ouvrir la banque sur la ville de Turin avec la présence de vraies fonctions publiques : salle de congrès et de musique en partie basse, serre froide en partie haute avec une terrasse, un café public, un restaurant et un petit musée. Ceci a posé des problèmes de flux liés aux exigences de sécurité de la banque. On note aussi la volonté de réhabiliter le parc public présent à la base de la tour, ce qui favorisera les échanges avec le quartier.


>NOTES


- Expérimentation au niveau de l’usage des circulations sur les plateaux de bureaux en favorisant les déplacements verticaux au sein de la tour, grâce au positionnement nord des ascenseurs et à l'escalier sud faisant office de jardin d'hiver et d'espace de rencontres. - Expérimentation conceptuelle par le parti pris d’une approche bioclimatique globale façonnant le projet avec la présence de façades bio-climatiques est-ouest liées à des doubles planchers ventilés. L’architecte a souhaité un échange sans tabou avec son bureau d’études environnemental RFR Éléments en façonnant le projet au gré d’une exigence fondatrice de ventilation naturelle des espaces et de qualité des conditions de travail. Le travail de collaboration entre architectes et ingénieurs – base du développement d’une architecture durable - sera mis en avant. Les blocages rencontrés seront explicités.

15h45 >Pas à pas : des bâtiments durables pour l'Afrique. L’école primaire du village de Gando (Burkina Faso) Diébédo Francis Kéré Diébédo Francis Kéré est un jeune architecte du Burkina Faso qui a fait ses études à Berlin, en Allemagne. Durant ses études, il fonde avec des amis l’association « une école pour Gando » dont le but est de créer des bâtiments qui répondent à des conditions climatiques extrêmes, et de soutenir les habitants du Burkina Faso dans leur démarche de développement. Avec l’argent mobilisé par l’association, il réalise avant la fin de ses études son premier projet, l’école primaire de son village natal, Gando, pour lequel il obtient en 2004 le « prix Aga Khan pour l’architecture ». Parallèlement à son activité dans sa propre agence d’architecture, Francis Kéré enseigne à l’Université technologique de Berlin sur les sujets de l’habitat, des bâtiments publics et du développement urbain, des stratégies pour des bâtiments climatiquement intéressants et l’utilisation soutenable des matériaux et des ressources locales. Sa devise est « Aider les gens à s’aider eux-mêmes ». Seuls ceux qui prennent part à ce processus de développement peuvent apprécier les résultats et sont en mesure d´utiliser les connaissances acquises pour leur propre développement. C’est l’essence de son approche architecturale.

La motivation profonde de l’architecte est de promouvoir une architecture moderne et soutenable en Afrique. Issu d’une communauté rurale africaine, où 80% des personnes sont illettrées, et ayant eu la chance de poursuivre une éducation supérieure en Europe, il considère qu’il est de son devoir d’utiliser ses capacités au bénéfice des populations de son continent natal. « Chaque enfant dans le monde est pleinement créatif. Ce qui lui permet d’utiliser son potentiel, c’est l’éducation. Je suis convaincu qu’une architecture intelligente permet à ce potentiel de survenir. C’est ce que j’essaie de faire » (Francis Kéré). Pour atteindre la soutenabilité, les projets adoptent des principes de conception qui visent le confort climatique à bas coût de construction, qui tirent le plus d´efficacité possible des matériaux locaux et du potentiel de la communauté autochtone. Les projets adaptent d´une manière simple les technologies des pays industrialisés. Durant le projet de l’école de Gando, il a appris aux habitants à raffiner l’argile et les matériaux locaux, et montré comment les différentes techniques de construction pourraient améliorer encore davantage leurs performances. Ainsi, les personnes ayant appris par le biais du projet de construction ont ensuite pu s’engager dans leurs propres projets de bâtiments sans nécessité d’une aide extérieure. Peu après l’ouverture, l’école comptait plus de 280 élèves de Gando et des villages voisins, ce qui a créé le besoin d’une extension. Aujourd’hui, l’école accueille plus de 600 élèves avec la construction d’un nouveau bâtiment de 4 classes. Un groupe d’habitations pour les enseignants de l’école est construit selon les mêmes méthodes. Ces logements servent aujourd’hui de modèle pour un habitat qui pourrait trouver son développement dans toute la sous région. Les buts de Francis Kéré sont de favoriser les techniques traditionnelles de construction parmi les populations locales et de développer des méthodes innovantes et solutions de construction pour des conditions climatiques extrêmes.


>NOTES


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Techniques, normes et règlements :

Gauzin-Müller Dominique, L’architecture écologique, Paris, (Le Moniteur), 2001. Autres articles et ouvrages de Françoise FROMONOT : Jørn Utzon et l’opéra de Sydney, Paris, (Gallimard), 1998, (publié en trois langues). Sydney, histoire d’un paysage (avec Christopher Thompson), Paris, (Telleri/Vilo International), 2000, (publié en anglais et en français).

>La tour bioclimatique Intesa Sanpaolo à Turin Paul Vincent, Benjamin Cimerman

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>Pas à pas : des bâtiments durables pour l'Afrique. Diébédo Francis Kéré

Bouchain Patrick, Construire autrement, Arles, (Actes Sud), 2006. Contal Marie-Hélène & Revedin Jana, Sustainable design toward a new ethic in architecture and town planning, (Birkhäuser), 2009. Hutin Christophe, Goulet Patrice, L’enseignement de Soweto : construire librement, Arles, (Actes Sud), 2009. Fromonot Françoise, Glenn Murcutt, 1962-2002, Paris (Gallimard), 2003. Baker Philippa (ed.), Architecture and Polyphony: Building in the Islamic World Today. London, (Thames and Hudson); Geneva, (The Aga Khan Award for Architecture), 2004. Correa Charles, Housing and Urbanization: Building Solutions for People and Cities, London, (Thames & Hudson), 2000.


Les participants ANTORE Fabrice • Architecte conseil au CAUE 93 BORST Sylvie • Mairie de Paris, Dir. du Patrimoine et de l'Architecture, Ingénieur en Chef BOUINEAU Gaëlle • Architecte BOURGEOIS Justine • CAUE 93, Chargée d'études BOYER Annie • CAUE 78, Architecte-urbaniste BROCHARD Emmanuel • CAUE 41, Directeur CAUCHI Stéphanie • CAUE 75, Architecte CAZANAVE Nicolas • Ecole Spéciale d'Architecture, Architecte - étudiant CHARLES Georges • Mairie de Champigny sur Marne, Maire adjoint en charge de l'urbanisme CHOLAT NAMY Thierry • SETEC Organisation, Programmiste COSSERON Pascal • Mairie de Vernouillet, Directeur des services techniques CROS Patrice • CROS Architecte, Architecte urbaniste CZOBOR Pascale • CAUE 78, Chargée de mission développement durable FAVIA Laurent • Consultant FLICOTEAUX - MELLING Valérie • 3+1 architectes, Architecte conseil au CAUE 78 FOURTANE Marie • Mairie de Montreuil, Dir. urbanisme et habitat, Architecte urbaniste FROMAGEOT Nicolas • Ateiler Catherine Furet, Architecte GHARIANI Faouzi • Architecte GRIGY Laetitia • CAUE 94, Architecte conseil GRUBER Cécile • Mairie de Paris, Conseillère technique - urbanisme GUESTON Didier • Architecte HARNIE COUSSAU Jérémy • SEQUANO Aménagement, Chef de projet Aménagement HERNANDEZ Claudia • Architecte JAKOB Aurélia • Mairie de Champigny sur Marne, Resp. Service études et projets urbains LARROUY ESTEVENS Dominique • Mairie de Paris, Direction de la voirie, Architecte en chef LE CHEVALLIER Emmanuelle • Agence Emmanuelle LE CHEVALLIER LE GAUDU Marion • RATP Ingénierie, Responsable du groupe architecte LEDUC Sibille • Mairie de Nanterre, Etudes urbaines, Chargée d'étude LENNE-HAZIZA Michelle • Architecture Urbanisme Paysage les Ateliers, Architecte LEROY Cécile • Architecte LONDEIX Frédéric • Architecte LOUVET Christelle • CAUE 78, Architecte MALSERVISI Franca • CAUE 94, Architecte conseil MENNESSIER Chloé • SEQUANO Aménagement, Chef de projet Aménagement MEYRONNEINC Baptiste • MEEDDM, Chargé de projets Ecoquartiers MONIER Anne-Marie • CAUE 94, Architecte conseil MORCOS Joseph • RATP Ingénierie, Responsable d'études Génie civil MORISSEAU Jean-Christophe • Architecte MURE Christian • ONOMO International, Co President NICOLAS Sophie • Responsable de projet développement immobilier PERFETTINI Françoise • RATP Ingénierie, Responsable étude bâtiment PIARD Eric • CAUE 76, Architecte PILOT André • Responsable de projets de rénovation PLANCKE Bruce • CAUE 78, Architecte conseil POUX François • En création d'entreprise RENOUARD Gaëlle • Mairie de Noisy-le-Sec, Chargée de mission Projets urbains RIMBERT Jean-Francis • CA du Plateau de Saclay, Vice-président à l'urbanisme RIVAT Lydie • Mairie de Vitry sur Seine, Directrice de l'urbanisme ROMMELAERE Jean Luc • JL ROMMELAERE Architecte, Architecte ROQUES Jean • CAUE 63, Architecte TAILLEMITE Sandrine • Architecte TALDIR Bernard • MEEDDAT - Ministère du Développement Durable, Délégation à l'action foncière et immobilière, Chargé d'études foncières THIENOT Amélie • CAUE 94, Architecte conseil TOYOS Tania • TBS Tania Toyos Architecte, Architecte WISSLER Richard • CAUE 94, Architecte conseil



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