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DOSSIER

DE

PRESSE

novembre 2015

Bruno Rollet Architecte Centre social Saint-Blaise (Square Vitruve, Paris XXème)



RÉHABILITATION D’UN URBANISME SUR DALLE Par son contexte, la transformation d’un ancien local commercial du Square Vitruve à Paris (XXe) en centre social s’apparente à un cas d’école. Situé sur une dalle recouvrant trois niveaux de stationnement au pied d’une tour de 85m de hauteur, ce bâtiment de seulement 322m2 Shon est également accolé à un immeuble de logements de soixante mètres de long. Autrement dit, ce programme se loge dans une enclave.

© Bruno Rollet Architecte

En se lançant dans ce projet l’architecte Bruno Rollet, lauréat de la consultation menée par le bailleur social France Habitation, a hérité de contraintes majeures. Elles sont liées à cet urbanisme sur dalle des années 1970 qui caractérise Saint Blaise, un quartier parisien parmi les plus denses (78% de logements sociaux sur 4 hectares). Son organisation en ilots d’IGH a favorisé l’isolement et le repli de cet ancien village de Charonne justifiant une intervention publique d’envergure : la recomposition du périmètre Cardeurs-Vitruve, premier secteur opérationnel du Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU)* conduit par la Semaest depuis 2010.

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2015 © Nicolas Borel

2014


PAROLES DE L’ARCHITECTE « Quand un architecte est appelé pour construire un centre social dans un cadre aussi compliqué avec un budget de moins d’un million d’euros, le choix est simple : tout démolir, ou repenser le projet à partir de l’existant. J’ai choisi la seconde option, certes plus économique, mais parce qu’elle exigeait de mettre la science constructive au service d’un bâtiment ingrat, de surcroit interdit d’extension pour respecter les distances réglementaires entre deux IGH », explique Bruno Rollet qui ne cache pas qu’une réponse simple est le fruit de beaucoup de recherches.

RÉPARER LE PASSÉ Pour avoir vécu à proximité de ce quartier il y a quelques années, ce maître d’œuvre sait que toute intervention devra s’inscrire dans un remaillage sensible pour ”réparer” le passé. Une expérience complexe nourrie d’un cahier des charges qui l’est tout autant. Il s’agit d’améliorer la qualité de vie des habitants et de mettre en relation l’équipement avec ce quartier. Celui-ci est maintenant ouvert sur le prolongement des rues voisines et du boulevard Davout, desservi depuis peu par le tramway T3. 05



© Nicolas Borel


© Nicolas Borel


ALLER CHERCHER LA LUMIÈRE Bruno Rollet a pris le projet ”par le sol”, partant du principe qu’il conservait le socle de l’ancien local commercial. Puis il a décidé d’aller chercher la lumière de part et d’autre du bâtiment jadis ”aveugle” pour mettre en relation la dalle et un jardin qui se tournaient le dos. L’apport en lumière se matérialise au premier étage par la grande baie vitrée : « la salle en surplomb qui regarde le quartier ». Polyvalente, elle servira à diverses activités (accompagnement social, apprentissage du français et soutien scolaire). « On se rend compte que sa forme ressemble aux serres du parc des Lilas et à celle de l’immeuble Candide que j’ai réalisées à Vitry. La serre apparaît depuis 2005 dans mes projets comme un élément qui alimente le travail de l’agence ». 09


© Nicolas Borel


OPTIMISATION SPATIALE Outre la luminosité de cette grande salle, la transparence est ainsi gagnée entre la façade côté dalle et l’arrière du bâtiment. Ici, en cœur d’ilot, l’architecte a aménagé un jardin planté d’un pin parasol. Le fonctionnement du centre social Soleil Blaise s’appuie sur la fluidité des espaces s’articulant les uns aux autres en diminuant les surfaces de circulation. Cette disposition spatiale a permis l’installation d’un ascenseur et le respect des normes PMR. A rez-de-chaussée, la vie du centre social s’articule autour du patio, les cloisons amovibles permettant de moduler l’espace. Le toit terrasse planté de sedum donne un agrément aux habitants alentours de même que le toit en inox reflétant le ciel et les caprices de la lumière à différente heure du jour. « Bien qu’il s’agisse d’un petit programme, ce bâtiment est vu par tous, il doit donc être perceptible selon deux échelles, celle du piéton et celle de l’habitant qui l’aperçoit depuis sa fenêtre. En d’autres termes, il devait faire lien, agir comme un repère et susciter des regards ». 11


© Nicolas Borel


UN EXTRAIT DE NATURE Pour affirmer la poésie des matériaux et l’aspect végétal du lieu, en opposition à la minéralité uniforme de l’environnement, de hautes tiges en bois de châtaigner jouent le rôle de filtre solaire en même temps qu’elles servent de protection des façades. Une autre façon d’amener ”un extrait de nature” dans ce quartier tout en protégeant le bâtiment de dégradations. « Cet habillage en bois de châtaigner répond à ma réflexion sur l’apport de la nature en ville, la végétalisation à tout crin n’est pas une fin en soi. Mon propos est aussi d’aller au bout d’une réflexion pour dessiner la limite entre l’espace public et l’espace privé ; à fortiori sur un territoire qui a été aussi mal mené, où aucun détail ne doit être négligé ». 13



LA RÉCOLTE D’UN PAYSAN CHARENTAIS FAIT LA SURPRISE EN PLEIN CŒUR DU XXe Pour rompre avec la dureté de cette dalle de béton, Bruno Rollet souhaitait construire une palissade en bois. Son équipe a déniché à Rougnac, près d’Angoulême en Charente, Alain Roux, agriculteur et exploitant de bois de châtaignier destiné principalement à la fabrication de tonneaux de vin. La demande était spécifique : fabriquer en moins de 15 jours, 330 gaulettes écorcées à la vapeur d’eau, traitées autoclaves contre les intempéries et coupées à la bonne dimension (entre 2m et 2,50m). In situ, ces gaulettes ont été vissées à une armature métallique et forment une barrière naturelle devant la façade peinte en rose. 15


salle polyvalente gaine existante

RDC existant

branches de châtaigner

Š Bruno Rollet Architecte

volets


FICHE TECHNIQUE Maître d’ouvrage France Habitation

Technique Type de chauffage : Pompe à chaleur bi-bloc Air/Eau + circuit de chauffage basse température Ventilation : Ventilation naturelle + VMC dans les sanitaires + locaux techniques + local OM Couverture : RDC toiture terrasse avec étanchéité végétalisée composée d’un tapis type Toundra R+1 couverture sèche en Bac acier type Fréquence 9.25B de chez ARVAL nuance Ugibright, qualité inoxtouch Branches de châtaignier sur façade sud.

Aménageur SEMAEST Assistant maîtrise d’ouvrage Sense Équipe de maîtrise d’œuvre Architecte : Bruno Rollet Architecte assistant étude : Adrien Cuny Architecte assistant chantier : Océane Schroeder Couleurs : Céline Langlois BET Structure : BATISERF BET Fluide : SERMET BET Electricité : IRETA Économiste : MEBI

Montant des travaux 833 000 € HT (valeur août 2015) Plan Climat Paris 80 kwhEP/m²

Entreprise Générale SNRB

Surfaces Surface existante : 260 m² Surface construite : 89 m² Surface totale : 323 m² Surface patio créé : 26 m²

Programme Extension et transformation d’un local commercial en centre social sur la dalle Vitruve quartier Saint Blaise. Nota : Le centre social est situé sur 3 niveaux de parking, adossé à une gaine de ventilation, et traversé par une gaine d’extraction des fumées des caves situées sous l’IGH Saint-Blaise.

Calendrier Durée du chantier : 10 mois Livraison : octobre 2015

*La Semaest est mandatée par la Ville de Paris pour conduire l’opération d’aménagement CardeursVitruve. Son budget est de 30,5 M€ et couvre une surface de 4 hectares. Les immeubles réhabilités renouvellent le cadre de vie des habitants qui trouveront des lieux d’échanges en bas de chez eux. Au centre social Soleil Blaise s’adjoint l’ouverture de la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs, l’extension du Théâtre des Mains Nues. 17


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BATIMENT E R+4

BATIMENT E R+4


Construire autrement pour habiter autrement, texte manifeste de Bruno Rollet. Quartier Balzac à Vitry-sur-Seine, immeuble ”Le Candide”

© Luc Boegly

Il émerge du sol, il est nature, il reflète les saisons, le climat. C’est un immeuble de 29 logements sociaux. Il y a un atelier partagé au rez-de-chaussée, un jardin potager sur le toit, des serres pour les cultures et comme pièce commune, un espace de jeux pour les enfants, une terrasse… On monte jusqu’au toit couvert végétal, jusqu’aux serres semblables à des cabanes. Les balcons en osier l’enveloppent, des lucioles scintillent la nuit de la lumière « récoltée » le jour. Des familles vont y vivre, les espaces communs les lieront les unes aux autres : entraide, échange, lien : vie de quartier. Le bâtiment est source d’énergie : avec l’éolienne, le vent remonte l’eau pour arroser le potager. Il regarde le paysage : les immeubles tout près, les pavillons au loin, le coteau, la Marne, la Seine. ”Bâtiment – arbre” pour laisser à chacun la possibilité de retrouver ses racines, ou de s’enraciner. Immeuble ”extrait de nature” qui se transforme avec le temps et qui est doté de systèmes passifs (claustras pare-soleil) et techniques (pompe à chaleur – PAC – pour récupérer l’énergie des eaux grises). 20


Il est construit avec des matériaux lui donnant un confort thermique, hygrométrique, acoustique très performant.

Ce projet permet de les mettre en œuvre, et de convaincre les différents partenaires. La position de l’architecte est claire sur la possibilité de privilégier le partage, l’échange, les économies d’énergie, l’identité d’un quartier. Il ne s’agit pas de faire de ce quartier un objet d’expérimentation mais bel et bien un lieu d’action et d’affirmation.

Lauréat d’un concours d’architecture datant de janvier 2010, il l’est aussi du concours bas carbone EDF 2010. Ce concours d’idées a permis d’approfondir des solutions énergétiques économes et de proposer des dispositifs techniques pour parvenir à rejeter moins de 5 kg de CO2 par mètre carré par an. L’OPH de Vitry-sur-Seine a choisi de mettre en œuvre ces innovations : on parle d’architecture, d’innovations techniques, de responsabilité sociétale mais surtout de lien social.

Il s’agit d’inventer un autre paysage dans les banlieues, un paysage qui participe au bien-être des gens malgré les complexités sociales. Créer un contexte qui permette de mieux vivre ensemble. Susciter l’envie de venir vivre en banlieue en inventant un habitat proche de l’humain et respectueux de l’environnement. Dessiner du logement social agréable à vivre et à voir et qui puisse recoudre, réparer, réconcilier les lieux fragilisés et durs qui constituent les banlieues. Donner aux gens, par des fonctionnements simples, l’occasion de participer à la sauvegarde de la planète.

Il s’est agit en regardant le quartier et son paysage social d’apporter une autre réponse. Construire autrement pour habiter autrement. Les innovations sont aussi de l’ordre de l’usage : la ventilation naturelle permet de diminuer les charges pour le bailleur et pour le locataire. On innove également en proposant une nouvelle façon d’habiter un quartier malmené par le passé : il devient possible en habitant un logement social de cultiver son jardin, de vivre dans un appartement aux grandes fenêtres, lumineux, aéré, bien ventilé et à basse consommation.

Participer à l’émergence d’un autre modèle social, en donnant aux plus modestes les conditions d’un habitat réservé généralement aux personnes aisées.

Sur le chantier, sont mises en œuvre des techniques anciennes (briques, osier, ventilation naturelle assistée), courantes (béton), et nouvelles (pompes à chaleur sur eaux grises) : matériaux basiques et systèmes à la pointe de la technologie, l’architecture est un laboratoire d’idées.

Écrire l’histoire d’un bâtiment à Vitry-sur-Seine, dans ce quartier, pour sa population vers d’autres populations, vers la planète.

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© Nicolas Borel


Pôle Architecture & Urbanisme 158 TER rue du temple 75003 PARIS 01 55 28 38 28 www.14septembre.fr CONTACTS PRESSE Michèle Leloup micheleleloup@14septembre.fr 06 03 84 71 40 Catherine Roidot catherineroidot@14septembre.fr 06 61 11 96 87 Guillaume Ackel guillaumeackel@14septembre.fr 06 12 29 58 58



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