PRO-94-Charenton-Schuman-Epicuria-PresentationLycee

LycĂŠe Robert Schuman Ă Charenton-le-Pont Visite du 3 mars 2011

Le lycée Robert Schuman à Charenton-le-Pont

A l’origine de l’aventure humaine qu’a été la construction du lycée Robert Schuman, il y eut la découverte du dossier du concours des concepteurs. Cet instant magique où tout est possible. Puis l’instant suivant où l’on découvre les enjeux sociaux, économiques et environnementaux qui dépassent largement le cadre habituel d’une telle opération. Puis la découverte du terrain d’implantation, friche improbable coincée entre des voies de chemin de fer et des voies d’autoroute. Puis la nouvelle et l’incontournable certification HQE dans un tel site.

Chaque acteur de cette aventure avait alors conscience que ce projet était une gageure et en tirait une excitation terrible. Et c’est justement cet objectif très ambitieux qui a permis que toutes les énergies se mobilisent. La relation de confiance maîtrise d’ouvrage/maîtrise d’œuvre pendant les études a particulièrement motivé la maîtrise d’œuvre pour rechercher des solutions innovantes en un temps relativement court. Dans la continuité des études, les travaux se sont déroulés dans le même climat de confiance et la relation tri-partite Maîtrise d’ouvrage/Maîtrise d’œuvre/Entreprise a fonctionné comme on aimerait qu’elle se déroule toujours.

Le lycée a été livré dans le temps imparti, dans l’enveloppe budgétaire donnée et cette opération peut afficher neuf cibles environnementales de niveau très performant alors que les objectifs initiaux n’en exigeaient que trois. Les résultats sont largement supérieurs aux objectifs initiaux. L’opération a été certifiée « NF bâtiments tertiaires HQE ».

Jean-Michel BURON Architecte

Fiche technique

LYCÉE ROBERT SCHUMAN

2 rue de l’Embarcadère

94220 Charenton-le-Pont

Manuel LOPES, Proviseur Sangsouk LUANGHANE, Proviseur adjoint

MAITRE D'OUVRAGE

REGION ILE-DE-FRANCE, Unité Lycées Raymonde DONAT, programmation Magali BELMIN, études et chantier Agnès LAURET-GREMILLET, environnemental François LACOUR, entretien et maintenance

MAITRE D'OUVRAGE mandataire

SADEV 94 Jean-François LATIL, Emilie VABRE

Conseil environnemental de la M.O.

OASIS Sebastien CORBET

MAITRISE D’OEUVRE

EPICURIA Architectes, mandataire Jean-Michel BURON, gérant Lionel BOUSQUET, chef de projet études Isabelle VIGUIER, chef de projet travaux AAM, architecte associé François MALISAN, gérant

Conseil environnemental de la M.O.E

Sophie BRINDEL-BETH

Bureau d’études techniques

CET Ingénierie Francis RENA, Chef de projet

ENTREPRISE

URBAINE DE TRAVAUX Julio DALAMA, maître compagnon Principal Marc VINAZZA, Conducteur de travaux principal Guillaume DUPUY, conducteur de travaux

Coût travaux

19,2 M HT

SHON Construite

8 140 m2

Durée des travaux

14 mois – livraison septembre 2009

Historique

Lorsque le Conseil Régional d’Ile-de-France a décidé d’engager une opération d’extension-restructuration du Lycée Jean Jaurès, les besoins pédagogiques du secteur ont conduit le Rectorat de Créteil à proposer une évolution de la structure pédagogique de cet établissement qui comportait des formations industrielles vers de l’enseignement général et technologique tertiaire pour 700 élèves. Le site du lycée d’origine s’étant révélé trop exigu, la Région Ile-de-France a proposé une autre localisation pour permettre la construction d’un établissement neuf répondant aux objectifs pédagogiques actuels. Après des années de recherche, un site a été proposé par la Ville de Charenton-le-Pont situé en limite sud de la Ville, en bordure des voies SNCF de la gare de Lyon et des voies de l’autoroute A4.

Le terrain était soumis à de nombreuses servitudes :

- inscription dans le périmètre d’anciennes carrières, - Emprise partielle du PPRI de la Seine sur la partie basse, en bordure du quai des Carrières, - Emprise partielle de la marge d’isolement générée par l’autoroute A4, - Et surtout obligation de protection phonique vis-à-vis d’une infrastructure routière bruyante de type 1 et d’une infrastructure ferroviaire bruyante de type 1 également.

Cet emplacement, situé à proximité du centre ville permettait néanmoins d’éviter aux élèves de longs trajets.

1- La démarche du Maître d’ouvrage : élaboration du programme et conduite du projet

La Région Ile-de-France fait de l’éco-responsabilité l’un des principes fondateurs de son action. Cette volonté est mise en œuvre depuis plusieurs années pour la construction et la rénovation des lycées franciliens. Au moment où la Région décide de la reconstruction du lycée de Charenton-le-Pont, une cinquantaine d’opérations ont déjà fait l’objet d’une démarche environnementale. Le souhait de la Région Ile-de-France est désormais de formaliser cette démarche et de l’évaluer concrètement. Ainsi le lycée Robert Schuman doit être une opération-phare, la première bénéficiant d’une certification « NF Bâtiments Tertiaires – Démarche HQE® ».

L’obtention du certificat repose sur 3 audits réalisés en phase programmation, puis de conception et enfin de réalisation.

La phase programmation a conduit la Région à définir le niveau attendu pour les 14 cibles du référentiel et à s »’engager sur ce profil. Les études ont permis d’optimiser les objectifs environnementaux et de valider à chaque phase les choix techniques permettant d’atteindre ces objectifs. La méthodologie mise en place entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et l’entreprise a finalement permis d’atteindre le niveau très performant pour neuf cibles alors que seulement trois cibles n’étaient initialement prévues à ce niveau.

En terme d’écogestion, 3 cibles sur 4 sont très performantes : la gestion de l’énergie, la gestion de l’eau et la maintenance et pérennité des performances environnementales.

En terme d’écoconstruction, 2 cibles sur 3 sont très performantes : la relation du bâtiment avec son environnement et le choix des produits et procédés de construction En terme de confort, 3 cibles sur 4 sont au niveau très performant : le confort visuel, le confort olfactif et le confort acoustique, ce qui est une gageure compte tenu de la proximité des voies SNCF et des voies d’autoroute.

Ce résultat très satisfaisant, largement supérieur aux objectifs initiaux, est le résultat de l’implication et de l’entente entre le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et l’entreprise. Cette entente s’appuie naturellement sur une méthodologie permettant d’anticiper les arbitrages et les prises de décision tant pendant les études que pendant la durée des travaux.

Pour atteindre ces résultats, l’équipe de maîtrise d’œuvre a développé les concepts suivants :

o

L’implantation du bâtiment en périphérie du terrain pour ménager une vaste cour intérieure protégées des nuisances acoustiques provenant des voies d’autoroute et des voies de chemin de fer.

o

La volonté de ne pas enfermer les élèves et de leur offrir des vues sur l’extérieur et une belle lumière naturelle

o

La mise au point optimisée de la façade double peau qui constitue à la fois un bouclier acoustique et une enveloppe thermique très performante tout en valorisant la vue sur les paysages urbains qui entourent le lycée.

o

La construction d’un puits canadien associé à cette double peau périphérique a permis d’atteindre de très bon résultats en terme de consommation d’énergie et de confort. Le puits canadien et la double peau ne sont pas en soi des nouveautés. Ce qui en font la particularité et la nouveauté sont l’association des deux et la taille du puits canadien (21 000 m3). L’innovation technologique réside dans l’utilisation de ce puits canadien comme cœur des systèmes thermiques et climatiques.

Ce puits canadien est équipé de capteurs qui vont permettre de mesurer précisément les échanges thermiques et les économies d’énergies réalisées. Ces mesures permettront de faire avancer la connaissance de ce système.

o

L’utilisation de l’eau de pluie récupérée et stockée grâce, entre autres, à un système amélioré de végétalisation partielle des toitures terrasse.

La proximité du maître d’ouvrage et de l’équipe de maîtrise d’œuvre a permis de valider rapidement les choix à opérer et de régler en amont, pendant les études, les difficultés techniques de mise en œuvre. Cette proximité associée à l’implication importante de l’entreprise a permis de réaliser la totalité des travaux en moins de 16 mois (dont 2 mois de préparation).

2- Les valeurs d’usage et la vie quotidienne au travail

Notre travail est fondé sur la relation à l’autre, le projet a été imaginé pour et avec les utilsateurs. Ils ont été étroitement liés aux choix et aux validations pendant les études puis pendant les travaux. Le traitement de la lumière naturelle et les cadrages sur l’environnement apportent un confort et un plaisir dans toutes les activités du lycée aussi bien dans le domaine pédagogique que dans le domaine de la logistique. Les matériaux de qualité et d’entretien facile procurent également un grand confort aux utilisateurs. Aujourd’hui le Proviseur, l’équipe enseignante et les élèves se sont totalement approprié le bâtiment dont ils sont très fiers.

3- L’insertion dans le site et le rapport à l’environnement

Comme il a déjà évoqué, le site est à la fois une contrainte et un atout. Le bâtiment est implanté entre les 10 voies de la gare SNCF et 8 voies d’autoroute.

Les choix d’implantation et la conception ont créé un dialogue entre le bâtiment et son environnement. Le bâtiment est un repère à l’entrée de ville aussi bien depuis l’autoroute que depuis les voies SNCF. A l’intérieur du bâtiment, toutes les circulations sont orientées vers l’extérieur. Ainsi les élèves n’ont pas le sentiment d’enfermement et profitent en permanence de la vue sur le spectacle vivant que constitue le ballet des trains et des voitures.

A l’inverse, les automobilistes et les usagers du train peuvent apercevoir l’activité se déroulant dans le bâtiment.

4- Caractéristiques environnementales détaillées

L’énergie

Conception bioclimatique : Profil environnemental

Eco Construction

Eco Gestion

Confort

Santé

C1

C2

C3

C4

C5

C6

C7

C8

C9

C10

C11

C12

C13

C14

Site

Produits

Chantier

énergie

eau

déchêts

entretien

thermique

acoustique

visuel

olfactif

espace

air

eau

optimisation de l’enveloppe et réduction des ponts thermiques

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gestion des apports solaires passifs par une façade formant double peau

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puits canadien tempérant l’air neuf entrant dans les locaux en mi-saison et en été et réchauffant l’intérieur de la peau de façade en hiver

Chauffage performant :

Tres performant Performant Base

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une chaufferie à gaz collective comprenant 2 chaudières à condensation

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une distribution par plancher chauffant pilotée par une GTC (gestion technique centralisée)

Eclairage performant : -

commande d’éclairage centralisée

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commande repérée par un voyant lumineux donna,t la position des circuits

Ventilation : -

utilisation du double flux avec échangeur très performant pour l’ensemble des locaux

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passage de l’air neuf par le puits canadien qui réchauffe l’air en hiver et le rafraîchit en été

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utilisation conjointe en hiver du double flux pour récupérer la chaleur

-

sondes pour régulation

Energie solaire - L’eau chaude sanitaire solaire pour les logements - Panneaux photovoltaïque ( 213m2) raccordés au réseau.

L’eau Aménagement paysager recyclant l’eau de pluie sur le site par le biais de la toiture végétalisée : -

utilisation de l’eau de pluie pour les WC du bloc sanitaire principal, l’arrosage et l’entretien

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utilisation de l’eau de pluie des toitures végétalisées

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Appareils hydro-économes

Les matériaux -

Choix de la préfabrication

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Structure et enveloppe préfabriquées

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Enveloppe en béton, béton matricé en soubassement et façade en béton poli blanc autonettoyant

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Toiture en zinc et toituure végétalisée

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Tous les murs de circulation intérieure en béton lasuré

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Toutes les circulations en résine caoutchouc coulé