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éclairages  10 sur notre futur commun janvier-mars 2011

Comme ces émissions sont constituées d’un grand nombre de composés très réactifs (tels que les alcènes et les composés aromatiques), elles ont un impact majeur sur la formation d’ozone, polluant et gaz à effet de serre. Au plan des stratégies scientifiques, cette recherche confirme l’utilité d’outils totalement indépendants et complémentaires des données d’inventaires d’émissions, tels que les modèles sources-récepteur dans l’évaluation de la qualité de l’air. Enfin on notera que ce travail témoigne bien du fait que la dérive des émissions inquiète scientifiques et responsables chinois qui investissent aujourd’hui dans les questions d’environnement négligées jusqu’ici et qui sont loin d’apparaître comme « un problème de riches ».

Pour en savoir plus Airparif, 2009, « Bilan 2008 des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre en Ile-de-France (sur la base de données des références de l’année de 2005) », www.airparif.fr Gaimoz C., 2009, « Caractérisation expérimentale des sources de composés organiques volatils dans deux mégapoles contrastées : Paris et Pékin », Thèse de doctorat de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Hopke P. K., 2000, « A guide to Positive Matrix Factorization. EPA Workshop proceedings materials from the workshop on UNMIX and PMF as applied to PM2.5 ». Lanz V. A., Hueglin C., Buchmann B., Hill M., Locher R., Staehelin J., Reimann S., 2008, « Receptor modeling of C2-C7 hydrocarbon sources at an urban background site in Zurich, Switzerland : changes between 1993-1994 and 2005-2006 ». Atmospheric Chemistry and Physics 8, 2313-2332.

Perspectives Cette recherche constitue un travail préliminaire qui est repris dans le projet européen MEGAPOLI (Megacities, Emissions, urban, regional and Global Atmospheric POLlution and climate effetcs, and Integrated tools assessment and mitigation, http://megapoli.dmi. dk), dont les objectifs sont triples : 

déterminer l’impact de la pollution émise par les mégapoles sur la pollution de l’air locale, régionale et globale ;

quantifier les rétroactions des rejets de polluants des mégapoles sur le climat local et régional ainsi que sur le changement climatique global ;

développer des outils d’intégration qui serviront à la prédiction des émissions polluantes des mégapoles. 

Niedojadlo A., Becker K. H., Kurtenbach R., Wiesen P., 2007, « The contribution of traffic and solvent use to the total NMVOC emission in a German city derived from measurements and CMB modelling », Atmospheric Environment 41, 7108-7126. Paatero P., Tapper U., 1994, « Positive matrix factorization: a non-negative factor model with optimal utilization of error estimates of data values », Environmetrics 5, 111-126. PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement), 2008, « Rapport Jeux Olympiques de Beijing 2008. Un rapport environnemental ».

Contacts auteurs > Cécile Gaimoz : cecile.gaimoz@lsce.ipsl.fr > Valérie Gros : valerie.gros@lsce.ipsl.fr > Bernard Bonsang : bernard.bonsang@lsce.ipsl.fr

 R2DS Ile-de-France est un réseau de recherche sur le développement soutenable. Il a été créé en 2006 comme GIS CNRS à l’initiative du Conseil régional de l’Ile-de-France dans le but de favoriser la recherche sur le développement soutenable. Il réunit aujourd’hui 19 universités, grandes écoles et établissements publics de recherche. www.r2ds.centre-cired.fr  Le LSCE est une unité mixte de recherche (UMR 1572) entre le CNRS, le CEA et l’Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ), localisé sur deux sites (Saclay et Gif-surYvette). Avec 250 personnes dont 150 permanents, le LSCE fait partie de l’Institut Pierre Simon Laplace (IPSL). Trois axes de recherche y sont développés : - l’étude des mécanismes de la variabilité naturelle du climat à différentes échelles de temps et les interactions entre activité humaine, environnement et climat ; - l’étude des processus intervenant dans le cycle de composants clés tels que le carbone, les gaz à effet de serre et les aérosols qui interagissent avec le climat ; - la géochronologie et l’analyse de géomarqueurs, basées sur une palette de techniques appliquées à l’étude passée et présente de la géosphère et de ses relations avec le climat. Le LSCE est associé au Prix Nobel de la Paix 2007 obtenu par l’ancien vice-président américain Al Gore et le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), IPCC en anglais. Plusieurs chercheurs du LSCE ont participé comme auteurs principaux ou comme contributeurs/relecteurs à la rédaction du dernier rapport du GIEC. www.lsce.ipsl.fr

Coordination : Catherine Boemare Conception graphique : Hélène Gay Imprimé par impression durable

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Les sources de Composés Organiques Volatils (COV) dans les mégapoles : l'exemple contrasté de Paris et Pékin Cécile Gaimoz, Valérie Gros et Bernard Bonsang

 LSCE, Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement l’échelle planétaire, la modification de la composition chimique de l'air dont on parle le plus aujourd’hui est l’accroissement des teneurs en gaz à effet de serre tels que le gaz carbonique ou le méthane, responsables de changements climatiques. La pollution atmosphérique dont dépend la qualité de l’air que nous respirons se situe à un niveau plus local : elle se traduit en milieu industriel ou urbain par des émissions de composés dits primaires, tels que les oxydes de soufre, les oxydes d'azote, les composés organiques volatils (COV) et les particules, ainsi que par la production de composés dits secondaires tels que l’ozone, les composés oxygénés et les aérosols. L’augmentation et la concentration

À

des activités humaines (transport, production industrielles, etc.) peuvent alors créer des « points sources » très denses d’émissions de polluants atmosphériques, ceci est parti-

culièrement vrai dans les mégalopoles1

Action financée par la Région Ile-de-France

en extension rapide. Les émissions de polluants à l’échelle locale peuvent s’étendre aussi aux échelles régionales voire continentales pour les polluants dont la durée de vie est suffisamment longue pour permettre leur transport à grande distance. Parmi les différents polluants émis par les mégapoles, les Composés Organiques Volatils (COV) émis par les activités humaines (échappements automobiles, évaporation des essences, industries, chauffage, etc.) sont fortement majoritaires. Certains ont un effet direct sur l’homme (par exemple effet cancérogène du benzène), et d’autres un effet indirect par leur participation aux mécanismes de formation des aérosols organiques secondaires et de l’ozone troposphérique, à la fois polluant et gaz à effet de serre. >>> 1. Zones urbaines de plus de 10 millions d’habitants.


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