/RES-1107-promenade_seine-synthese

La P romenade de Seine

Synthèse de projet et plan d’actions 2010/2015

L’élaboration du projet de Promenade de Seine en Essonne et de son plan d’actions s’est fondée sur les rencontres politiques et techniques suivantes :

Conseil de Seine Il réunit l’ensemble des signataires de la Charte. Il constitue le comité de pilotage de la démarche.

• 05/06/2009 au Coudray-Montceaux signature de la Charte pour la Promenade de Seine • 28/09/2010 à Draveil validation du plan d’actions 2010/2015

Techni-Seine Il réunit les services techniques des signataires de la Charte. Il constitue le comité technique de la démarche.

• 02/07/2009 à Ris-Orangis mise en place des modalités de travail • 13/11/2009 à Soisy-sur-Seine état des lieux stratégique, base du projet • 15/04/2010 à Athis-Mons esquisse du plan d’actions

Groupes de travail De juin 2009 à octobre 2009, des rencontres avec les services techniques ont permis de préciser l’état des lieux stratégique.

De décembre 2009 à mars 2010, six groupes de travail géographiques ont permis de définir le plan d’actions.

La P romenade de Seine Synthèse de projet et plan d’actions 2010/2015

Ce document a été réalisé par l’équipe de l’Audeso dans le cadre de son programme partenarial 2010. Il constitue une synthèse des documents techniques, élaborés par l’Agence en lien avec les partenaires du projet, et qui détaillent l’état initial et futur de la Promenade de Seine en Essonne. Document d’étude, il n’engage en aucun cas les collectivités ou institutions citées. Le Conseil de Seine sera amené à se prononcer sur un protocole qui sera signé par les partenaires. Celui-ci comprendra un plan d’actions de 1ère phase (2010/2015) ainsi que des modalités de mise en œuvre appropriées. À ce stade, ce document concrétise la démarche engagée par l’Audeso dès 2004 pour valoriser les territoires du fleuve en Essonne et confirmée par la signature de la Charte pour la Promenade de Seine le 5 juin 2009.

Directrice : Anne-Véronique Vernardet Directeur d’études : Patrick Thépin Chargé d’études : Christian Roeck Géomaticien : Grégoire Marpillat Nathalie Poche et Mireille Rius ont apporté leur contribution à ce dossier.

La Promenade de Seine a obtenu en 2009 le label «Agenda 21 de l’Essonne».

La P romenade de Seine

3

33 acteurs de la Seine en Essonne sont signataires de la Charte pour la Promenade de Seine. Deux tiers d’entre eux étaient présents le 5 juin 2009 au Coudray-Montceaux pour la cérémonie de signature. Source : Audeso

Si la Charte pour la Promenade de Seine affirme en priorité la volonté des acteurs du fleuve de réaliser une promenade piétonne continue, elle pose aussi les bases d’une reconquête des berges : continuité du corridor biologique et des modes actifs. Les signataires y confirment leur volonté d’harmoniser leurs projets. Elle permet d’enclencher une réappropriation du fleuve et une dynamique collective autour de quatre principes : • garantir aux usagers la continuité et le confort de la Promenade, • rendre la Promenade vivante et permettre la découverte du patrimoine et des rôles du fleuve, • mailler la Promenade avec son environnement naturel et urbain, • poursuivre une ambition de travail en commun.

Les collectivités, institutions et organismes signataires de la Charte, sont : l’État, la Région Île-de-France, le Département de l’Essonne, les 16 communes et les 6 intercommunalités riveraines du fleuve, Voies navigables de France, Port Autonome de Paris, l’Agence des Espaces Verts d’Île-de France, le Syndicat Intercommunal de la Vallée de l’Orge Aval (SIVOA), le Syndicat Intercommunal pour la Restauration des Cours d’Eau (SIARCE), le Syndicat Intercommunal pour l’Assainissement de la Région de Villeneuve Saint Georges (SIARV).

1

Athis-Mons, Corbeil-Essonnes, Draveil, Étiolles, Évry, Grigny, Juvisy-sur-Orge, Le Coudray-Montceaux, Morsang-sur-Seine, Ris-Orangis, Saint-Germain-lès-Corbeil, Saint-Pierre-du-Perray, Saintry-sur-Seine, Soisy-sur-Seine, Vigneux-sur-Seine, Viry-Châtillon

2

Communautés d’agglomération Sénart Val-de-Seine, Les Portes de l’Essonne, Les Lacs de l’Essonne, Évry Centre Essonne, Seine-Essonne ; syndicat d’agglomération nouvelle de Sénart-en-Essonne

Sommaire

Une démarche fédératrice pour concrétiser les principes de la Charte et s’inscrire dans l’espace métropolitain

15

Le projet de Promenade de Seine : continuités piétonne, cyclable et écologique

47

Un plan d’actions échelonnées, feuille de route pour l’action publique

53

Bibliographie 5

La P romenade de Seine

7

6

Photographies Franรงois Poche/Atelier Culturel

Une démarche fédératrice pour concrétiser les principes de la Charte et s’inscrire dans l’espace métropolitain

La P romenade de Seine

7

Longue de 290 km en Ile-de-France, la Seine traverse le dÊpartement de l’Essonne sur 25 km

8

Projetée pour le plaisir des usagers, la qualité de l’environnement naturel, l’attractivité et la notoriété du territoire de la Seine en Essonne, la Promenade de Seine est un lien fort entre villes, espaces de nature, équipements sportifs ou ports qui bordent le fleuve, d’Athis-Mons au Coudray-Montceaux, de Vigneux-sur-Seine à Morsang-sur-Seine.

Elle sera le résultat d’actions concordantes conduites par les collectivités et leurs partenaires, réunis au sein du Conseil de Seine. Elle permettra que soient progressivement assurées ses trois continuités essentielles : piétonne, cyclable et écologique.

Sa mise en œuvre est ambitieuse : plus de 50 km de rives, droite et gauche, sont concernés. Il s’agit bien d’un levier de reconquête et de réappropriation du fleuve, valorisant pour l’ensemble du territoire et s’inscrivant dans une dynamique à l’échelle de la métropole Paris Île-de-France. L’enjeu de la préservation du corridor biologique de la Seine est quant à lui national.

Une démarche fédératrice pour retrouver le chemin du fleuve Dans le CESO, «territoire d’innovation et de cohésion», la Promenade de Seine permet de retrouver le chemin du fleuve et de découvrir ses fonctions. Elle assure un lien continu, agréable et diversifié entre les composantes du territoire : quartiers anciens (Corbeil-Essonnes), nouveaux quartiers de ville (opérations des Bords de Seine à Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge, du Docks des Alcools à Ris-Orangis), bateauxlogements (Athis-Mons), espaces naturels existants (domaine départemental des Coudrays à Étiolles) ou en projet (parc écologique de Saintrysur-Seine), espaces verts (parc des bords de Seine à Évry) ou sportifs (base de plein air et de loisirs de Port aux Cerises à Draveil), sites en mutation (quai de l’industrie à Athis-Mons), sites d’activités portuaires (ports de Viry, d’Évry) et économiques (Bords de Seine à Viry-Châtillon), équipements (écluses d’Évry et du Coudray-Montceaux, stations d’épuration). Elle permet la connexion avec les rivières de l’Essonne et de l’Orge, affluents de la Seine.

• assurer à court terme une continuité piétonne et garantir l’entretien du cheminement, • créer une identité graphique à la Promenade de Seine, implanter une signalétique directionnelle et de découverte, • mettre en œuvre progressivement une promenade qui accueille les cycles, adaptée aux sites traversés et connectée à son environnement naturel et urbain, • s’engager pour la création de l’Eurovéloroute des Pélerins, • conduire des études et actions de renaturation des berges.

Cette démarche permet : • de définir un projet et un plan d’actions communs, mettant en cohérence les nombreux projets des collectivités en cours de réalisation ou d’étude, • de préciser les moyens institutionnels et financiers pour sa mise en œuvre, en l’absence à ce jour d’une structure syndicale sur le territoire, • d’initier la mise en valeur de l’ensemble du territoire de la Seine en Essonne, • de souligner l’originalité du territoire de la Seine en Essonne et plus largement du Centre-Essonne-Seine-Orge (CESO), en contribuant à l’amélioration de la qualité de vie et de l’environnement jusqu’au cœur de ses espaces urbains.

Le territoire de la Seine en Essonne n’est à ce jour doté d’aucune structure, de type associatif ou syndical, susceptible, grâce à une ingénierie et des financements partagés, d’assurer une maîtrise d’ouvrage unique de la Promenade. La situation est différente dans les vallées de l’Essonne et de l’Orge ; les deux syndicats de rivière (SIARCE et SIVOA) contribuent à la cohérence des aménagements. Le SIVOA a par exemple permis la mise en œuvre de la Promenade de l’Orge.

Engager la mise en œuvre du projet de la Promenade de Seine, c’est donc aussi poser la première pierre d’une réflexion collective sur l’avenir du territoire de la Seine en Essonne. Partager une stratégie d’aménagement et de développement de ce territoire est une perspective ambitieuse.

9

La P romenade de Seine

Ce document explicite les tracés possibles de la Promenade et les ambitions poursuivies collectivement par les signataires de la Charte pour la Promenade de Seine :

Boucle de la Seine depuis les coteaux du CoudrayMontceaux Source : François Poche, l’Atelier Culturel

Le projet de Promenade de Seine s’inscrit résolument dans une dimension métropolitaine En cette année 2010, année de la biodiversité et anniversaire de la crue de 1910, la Seine est l’objet en Île-de-France de nombreux évènements et manifestations.

Longue de 290 km en Île-de-France, la Seine traverse le département de l’Essonne sur 25 km et marque sa géographie. Elle fonde en partie l’identité du CESO. Ce linéaire concentre des enjeux résidentiels, environnementaux, économiques, de déplacements, paysagers et de qualité de vie : comment concilier transport de marchandises, activités économiques, portuaires, et préservation de l’écosystème aquatique du fleuve ? Comment y reconquérir les sites en friche ou sous-utilisés et à quelles fins ? Quels usages et quelle gestion pour les sites soumis au risque inondation ? Comment préserver des nuisances les activités de loisirs liées à l’eau ? C’est bien à un défi de niveau métropolitain que les acteurs de la Seine en Essonne ont l’ambition de contribuer, en s’attachant à garantir trois continuités, écologique, piétonne et cyclable, tout en tenant compte des potentiels touristiques et patrimoniaux (propriété Daudet à Draveil, port Darblay à Corbeil, par exemple).

L’Île-de-France se trouve au cœur du bassin versant de la Seine ; le fleuve et ses affluents ont façonné son paysage et participent à sa biodiversité.

La Seine est ainsi une composante majeure du paysage et du cadre de vie des Franciliens que la plupart des collectivités s’attachent à mettre en valeur. Son réseau navigable est aussi un atout économique pour la région car il est au cœur d’un maillage reliant la Manche, l’Europe du nord, de l’est et du sud de la France.

La révision du schéma directeur régional (SDRIF) et la consultation internationale sur le Grand Pari(s) ont permis une nouvelle réflexion sur l’avenir du fleuve et de ses espaces limitrophes, qu’il s’agisse de recomposition urbaine, de fonctions économiques et de transports, et d’exigences environnementales. La Seine est en effet une pièce maîtresse du schéma régional des continuités écologiques et notamment de trame aquatique.

Une des contributions de l’Essonne au projet métropolitain consiste à repenser la place de la Seine, en initiant, grâce au projet de Promenade de Seine, une approche transversale, combinant offre de lieux de détente, de loisirs et de sport, déplacements doux, renaturation des berges et développement durable du territoire du fleuve. L’action du Conservatoire des espaces naturels sensibles de l’Essonne sur le val de Seine montre que le Département poursuit cette même volonté de qualité pour l’environnement du fleuve.

Le Département de l’Essonne a d’ailleurs dès 1999 soutenu les projets des collectivités qui s’inscrivent dans les attentes de son schéma d’aménagement des berges de Seine.

Le projet de Promenade de Seine en Essonne fournit l’opportunité de mettre en valeur le fleuve et de reconsidérer dans cette perspective les sites urbains qui l’environnent. L’accès au fleuve et à ses berges est une aspiration des populations riveraines comme de celles qui en sont plus éloignées.

10

50 000 personnes habitent à moins de 500 m de la Seine en Essonne, 312 000 dans les 16 communes la bordant et 500 000 dans le CESO. Et combien de visiteurs espérer qui en feront une destination de loisirs, voire de tourisme en combinant Promenade de Seine et patrimoine naturel et bâti voisin ?!

Différents usages du fleuve cohabitent.

Source : François Poche, l’Atelier Culturel

Fouilles archéologiques sur le site magdalénien d’Étiolles Source : François Poche, l’Atelier Culturel

Une Promenade qui s’inscrit dans la réalité de la Seine en Essonne

En raison de la proximité de l’eau et comme en atteste la présence de vestiges magdaléniens (Étiolles), les berges de Seine ont été habitées depuis très longtemps. Au Moyen-Âge, le fleuve est devenu un vecteur économique puisqu’à partir de Corbeil, Paris est ravitaillé en denrées alimentaires issues de l’agriculture locale. Les rives de la Seine s’embourgeoisent alors et deviennent à la fois lieux de production agricole (les coteaux viticoles) et de villégiature (les châteaux).

Le développement du chemin de fer à la fin du 19ème siècle accélère la mutation des berges de Seine et du fond de vallée en rive gauche.

Ces sites sont peu à peu dévalorisés par rapport aux plateaux résidentiels : implantation de gares et de lieux de production industrielle (Grands Moulins de Corbeil, usine Springer à Ris-Orangis, par exemple), nuisances (bruits, fumées), risques d’inondation.

La rive droite reste plus naturelle et protégée et moins investie par les grandes opérations d’habitat collectif. Elle renforce son caractère de villégiature et d’accueil de populations plus aisées.

Au début du 20ème siècle sont construites les écluses d’Évry et du Coudray-Montceaux qui faciliteront le transport fluvial sur cet axe de communication et d’échanges avec les autres régions Àprès la dernière guerre, sous l’effet du développement urbain et de l’automobile, les berges de la Seine, dans leurs parties urbanisées, ont largement été artificialisées, estompant ainsi les relations entre les habitants et le fleuve. Les Trente Glorieuses ont vu le développement de la région parisienne nécessiter celui d’activités fonctionnelles (dépôts CIM et Antargaz à Grigny et Ris-Orangis à partir de 1964, par exemple), idéalement situées en bord de Seine pour des questions d’acheminement et de gestion du risque industriel.

Entre les différentes fonctions présentes en bord de Seine, les conflits d’usage se font de plus en plus vifs, surtout en rive gauche.

Pour répondre à la forte demande en logements notamment, des solutions foncières sont recherchées dans la densification ou dans la reconquête de secteurs en déshérence en fond de vallée ; elles doivent désormais tenir compte du plan de prévention des risques d’inondation et s’inscrivent dans une volonté partagée de requalification paysagère et écologique. En rive droite, la protection des sites se renforce, offrant un cadre favorable au développement des loisirs et à la diversité des milieux naturels.

11

L’ancienne usine Springer à Ris-Orangis Source : Maison de banlieue et de l’architecture

La P romenade de Seine

La Promenade de Seine permet de découvrir l’histoire de l’occupation humaine des abords du fleuve en Essonne. Elle permet de prendre conscience de la stratification au cours du temps des traces laissées par l’homme sur ces espaces. Elle permet de créer un trait d’union entre ces lieux qui façonnent notre cadre de vie. Alors que la Seine est aussi perçue comme une frontière entre ses rives, la Promenade crée une identité et rassemble.

L’essentiel des bords de Seine en Essonne est aujourd’hui praticable : le cheminement piétonnier est continu et sans danger sur 40 km, dont 13 km d’ores et déjà spécialement aménagés pour le confort des piétons et/ou des cyclistes. 10 km sur 50 sont donc à traiter en priorité pour assurer la continuité du cheminement en bord de Seine.

Voie verte, à Soisy-sur-Seine Source : Audeso

La typologie actuelle des 50 km de bords de Seine en Essonne • La voie verte (6,5 km soit 13 % du linéaire total) : d’une largeur utile minimum de 3 m, ce cheminement est réservé aux modes doux (piétons, cycles). Son revêtement est confortable (matériaux non liés a minima) et il est accompagné d’aménagements paysagers et/ou traverse un environnement de qualité. Exemple : Soisy-sur-Seine.

• La promenade piétonne (6,5 km soit 13 % du linéaire total) : elle diffère de la voie verte par sa largeur utile (1,50 m minimum) et son usage exclusif par les piétons. Exemple : promenade aménagée à Athis-Mons.

• L’itinéraire piétonnier (27 km soit 54 % du linéaire total) : le cheminement est possible mais sans aménagements particuliers.

16

Itinéraire piétonnier, à Saintry-sur-Seine Source : Audeso

Il peut s’agir de chemin de terre ou enherbé, de simples trottoirs ou d’itinéraire sur chaussée peu passante. correspondent à cette définition. Exemple : le long du futur parc écologique à Saintry-sur-Seine.

• L’itinéraire difficile ou dangereux (4 km soit 8 % du linéaire total) peut concerner un chemin envahi par la végétation ou écroulé par endroits, un passage sur voirie passante ou un trottoir peu large sur une voie très fréquentée. Exemple : le long de la rue des Paveurs à Évry.

• La rupture (6 km soit 12 % du linéaire total) : dans ce cas, le cheminement est rendu impossible. Le cheminement est privatisé, inaccessible voire inexistant. Exemple : rupture Vulcain à Viry-Châtillon.

Le projet de Promenade de Seine intègre les projets d’aménagement engagés ou prévus

Concernant la continuité cyclable, deux tronçons de la Promenade de Seine s’inscrivent dans d’autres projets plus vastes. Ils ont déjà fait l’objet d’études de définition mais leur réalisation n’est pas budgétée à ce jour : • voie verte sur Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge dans le cadre de la réalisation de la voie départementale des bords de Seine (Département de l’Essonne),

• liaison douce et promenades piétonnes autour du pont du Général Patton dans le cadre de l’aménagement du parc des berges de Seine à Évry (ville d’Évry).

Quatre autres tronçons font actuellement l’objet d’études de maîtrise d’œuvre : • liaison douce de l’entrée nord de Viry au chemin latéral en passant par la zone d’activités des Bords de Seine sur Viry-Châtillon et Grigny (livraison prévue en 2012/2013, communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne), • liaison douce entre la gare de Viry et le quai de Châtillon sur Viry-Châtillon (livraison prévue en 2011, communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne), • liaison douce le long du quai de la Borde à Ris-Orangis (livraison prévue en 2012/2013, projet de liaison verte Orge / Saint-Eutrope / Sénart, Département de l’Essonne), • aménagement des abords de la Fosse-aux-Carpes à Draveil et création d’une passerelle (projet porté par l’Agence des Espaces Verts d’Île-de-France).

Travaux en cours de reconstruction de l’écluse Morsang-sur-Seine / Le-Coudray-Montceaux Source : Audeso

Une étude de définition est en cours concernant la passerelle de l’écluse d’Évry. Elle précisera les aménagements à réaliser pour l’ouverture au public (terme de l’étude : fin 2010, communauté d’agglomération Évry Centre Essonne et ville de Soisy-sur-Seine).

La reconstruction en cours du barrage du Coudray s’accompagne de la création d’une nouvelle passerelle pour les liaisons douces (VNF).

Concernant la continuité écologique, des travaux de renaturation des berges vont démarrer prochainement sur les communes de Ris-Orangis et d’Évry entre les ponts de Champrosay et du Général Patton (études de maîtrise d’œuvre réalisées par la communauté d’agglomération Évry Centre Essonne).

Les itinéraires proposés pour la Promenade de Seine Les pages suivantes présentent, section par section, les tracés possibles pour la Promenade de Seine.

Ces tracés pourront évoluer en fonction des études techniques qu’il conviendra de mener préalablement à leur mise en œuvre.

La P romenade de Seine

17

La mise en œuvre du projet de Promenade de Seine en Essonne est progressive. Il s’agit avant tout de : constituer un itinéraire continu, aisément praticable par les usagers, l’accompagner d’une signalisation attractive, créer l’évènement qui fera connaître la Promenade, engager les études pour les actions de renaturation et d’accueil des cyclistes.

Le contenu du projet de la Promenade de Seine Assurer en priorité la continuité du cheminement pour les piétons Il s’agit, au plus vite et de façon pragmatique, de traiter les 25 ruptures physiques qui obèrent la continuité du cheminement piétonnier le long de la Seine. 10 km de linéaire sont concernés et deux franchissements du fleuve : • 8 secteurs impraticables nécessitent qu’au moins dans un premier temps, un tracé alternatif au plus près du fleuve soit recherché. C’est le cas, en rive gauche, à Viry-Châtillon (entreprise Vulcain) et, en rive droite, à Vigneux-sur-Seine, Corbeil-Essonnes, Saintry-sur-Seine et Morsang-surSeine. À Draveil, une réponse temporaire aux ruptures de l’itinéraire dans les sites de l’Orme des Mazières et du Port-aux-Malades, peut être apportée par le contournement sur une voie existante. La complexité de la situation à Vigneux-sur-Seine (propriété de Ports de Paris, problème de franchissement au niveau de l’Île Brune) conduit à limiter pour l’instant l’itinéraire à la jonction entre la gare de Vigneux (et le lac Montalbot) et l’écluse d’Ablon ; • la recherche des tracés alternatifs ci-dessus apportera une réponse à 6 autres points durs à Viry-Châllon, Grigny, RisOrangis et Draveil ;

• 4 portions de cheminement requièrent de simples travaux de nettoyage pour être utilisées : à Athis-Mons (le long des bateaux-logements) en rive gauche ; à Soisy-sur-Seine (aval du club nautique), St-Germain-lès-Corbeil et CorbeilEssonnes, en rive droite ; • en rive gauche, trois passages piétons sont à sécuriser : à Athis-Mons (sous le pont de Lyon) et à Évry (futur parc amont et entre le port d’Évry et la Francilienne) ; • des discussions sont en cours pour la réhabilitation de trois passerelles. Deux d’entre elles permettront de relier la base de loisirs et de plein air du Port-aux-Cerises au site de la Pierre à Mousseaux et à la gare RER de Vigneux-surSeine. Elles seront accessibles aux personnes à mobilité réduite et aux cavaliers. Dans le cas du site régional de la Fosse-aux-Carpes à Draveil qui fait l’objet d’un arrêté préfectoral de biotope, le projet de passerelle est engagé par l’Agence des espaces verts d’Île-de-France ; un dispositif de concertation est mis en place.

Il convient de signaler que le public ne peut utiliser les passerelles des trois écluses (Ablon, Évry, Le-Coudray-Montceaux) que si une convention de superposition d’affectation est conclue entre Voies navigables de France (VNF) et la collectivité. Ces passerelles techniques nécessitent dans ce cas des travaux de mise aux normes. D’autre part, plusieurs ponts routiers franchissent la Seine mais ne sont pas confortables ni sécurisés pour les déplacements doux, à l’exception du pont Patton à Évry. Des actions seraient à envisager.

34

Découvrir la Seine et ses activités Source : François Poche, l’Atelier Culturel

Garantir l’entretien pérenne du cheminement Les portions de cheminement relevant de propriétaires privés (10 % en rive gauche et 38 % en rive droite) sont actuellement bien entretenues. Cette situation n’est toutefois pas garantie dans le temps. Des solutions mériteraient d’être recherchées : conventions, entretien par la collectivité, acquisition des terrains privés concernés par une servitude de halage ou de marchepied, par exemple.

L’entretien du cheminement est garanti dans le temps sur les propriétés publiques et celles de Voies navigables de France (sous réserve de mise en place de conventions de supersposition d’affectation), soit 88 % en rive gauche et 62 % en rive droite.

Le cheminement piéton de bord de Seine emprunte en majorité du foncier public : 85 % en rive gauche et 55 % en rive droite.

Source : Audeso

La Seine à Corbeil-Essonnes Source : François Poche, l’Atelier Culturel

La P romenade de Seine

35

Mettre en place la signalétique de la Promenade de Seine en Essonne

Une signalétique commune «Promenade de Seine» est à créer de façon à : • doter la Promenade de Seine d’une identité visuelle pour contribuer à son appropriation par les usagers, à sa notoriété et son attractivité, • guider et orienter les usagers le long de la Promenade et depuis certains points d’accès tels que gares, axes ou intersections (signalétique directionnelle ou de jalonnement) : estimation de 150 panneaux ; • faire découvrir le territoire de la Seine en Essonne en valorisant les sites patrimoniaux, historiques, naturels ou fonctionnels (signalétique de communication ou d’information) : estimation de 60 panneaux.

Un exemple de déclinaison des logos «Eurovéloroute» et «Loire à Vélo» sur des panneaux directionnels vélo normés.

Source : Audeso

L’identité visuelle de la Promenade de Seine conduira à concevoir un logo et éventuellement un emblème (totem ou signalétique au sol). Un produit particulier du mobilier urbain présent le long de la Promenade pourrait s’inspirer de cette identité visuelle. La cohérence du mobilier urbain dans son ensemble (de protection et d’accompagnement, de confort, de propreté, d’éclairage), contribuerait d’ailleurs à identifier la Promenade.

La création de la signalétique peut relever : • d’une maîtrise d’ouvrage unique ; l’un des partenaires s’engage alors à financer l’ensemble des panneaux, • d’une maîtrise d’ouvrage déléguée ; le maître d’ouvrage délégué pilote sa conception et sa réalisation, les partenaires • d’un groupement de commande doté d’un coordonnateur.

36

Le jalonnement cyclable respectera la réglementation nationale et les préconisations spécifiques concernant l’Eurovéloroute n°3 Trondheim / St-Jacques-de-Compostelle.

Dans les deux cas de figure, l’implantation des panneaux est confiée à la collectivité compétente sur le lieu concerné.

Tout ou partie du choix du mobilier urbain peut relever de la même démarche.

Entreprendre, de façon sélective, des actions de renaturation des berges de Seine en Essonne La Promenade de Seine en Essonne est un projet transversal.

Il consiste tout autant à aménager les berges hautes pour le cheminement, qu’à prendre en compte les berges basses, talus et pied de berges, milieu naturel spécifique et fragile de ce corridor écologique majeur de l’Île-de-France.

Quatre études sont d’ores et déjà à verser à cette connaissance partagée de l’état et du fonctionnement écologique et hydrologique du fleuve :

Les actions à entreprendre, privilégiant les techniques de génie végétal, pourront consister à :

• Agence des Espaces Verts d’Île-de-France : études ponctuelles sur les Périmètres régionaux d’intervention foncière en bord de Seine (Fosse-aux-Carpes, Bois Chardon, forêt de Rougeau) ;

• diversifier le milieu naturel (création de roselières et de frayères, diversification des fonds) ; • stabiliser et renforcer les secteurs de berges érodés : les berges naturelles et semi-naturelles (enrochement non jointif) de la Seine en Essonne totalisent un linéaire de 31 km (55 % des berges en rive gauche et 70 % en rive droite). La moitié est dégradée ou érodée. Des travaux de renaturation sur les berges artificielles (19 km) sont possibles mais financièrement plus coûteux notamment pour les berges hautes (2/3 des berges artificielles) ; • permettre l’accès par le public à certains secteurs au bord de l’eau (postes de pêche, plages, pontons) ; • gérer sélectivement la ripisylve : un cordon ripisylvaire accompagne 60 % du linéaire de la Seine en Essonne. Il est pour moitié dense et bien constitué.

Ces actions permettront de lutter progressivement contre les impacts des aménagements (rectifications de tracé, extraction de granulats, ouvrages, urbanisation) qui au fil du temps ont modifié les équilibres naturels du fleuve, provoquant des ruptures écologiques.

38

Pour compléter la connaissance du fonctionnement du fleuve et déterminer quelles actions entreprendre en priorité, une étude de diagnostic est indispensable à court terme : diagnostic écologique (faune, flore, milieu aquatique), diagnostic morphologique des berges, fonctionnement hydrologique, annexes hydrauliques, espaces non imperméabilisés, zones humides, état de la ripisylve*.

• Département de l’Essonne : diagnostic écologique préalable à la définition des orientations d’aménagement des Espaces naturels sensibles de la vallée de la Seine ;

• Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne : diagnostic complet en vue d’un projet de renaturation des berges entre le pont Patton à Évry et le pont de Champrosay à Ris-Orangis ; • IAU-IDF : étude en cours de diagnostic environnemental des berges des voies navigables d’Île-de-France.

Comme pour la signalétique, l’étude environnementale globale pourra être portée par un maître d’ouvrage unique, un maître d’ouvrage délégué ou un groupement de commande. S’engageant dans ce projet transversal consistant en des travaux conjoints de renaturation de berges et d’aménagement de promenade, les partenaires pourront prétendre à des subventions notables de la part de la Région Île-de-France et l’Agence de l’eau Seine Normandie (études et travaux) et s’inscrire dans le contrat de bassin Seine parisienne amont.

Le bon état écologique du fleuve dépend de son bon état physique.

C’est un enjeu de niveau local mais aussi régional et national, de nombreux textes s’en préoccupant : la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (22/12/2000), la Loi sur l’Eau et les Milieux aquatiques (30/12/2006), le Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Seine Normandie 2010/2015 (29/10/2009), la Loi Grenelle I (03/08/2009), le projet de Schéma directeur de la Région Île-de-France (adopté par le Conseil régional le 25/09/2008).

* La ripisylve est composée des végétations arborescentes, arbustives et herbacées présentes sur les rives du cours d’eau. Suffisamment large, dense et équilibrée, elle assure une protection maximale des berges contre l’érosion. Ses fonctions d’abri et de source de nourriture, favorables aussi à la diversité des milieux aquatiques, en font un corridor biologique particulier. Elle remplit aussi des fonctions d’habitat, épuratrices et de ralentisseur de l’onde de crue.

Créer une Promenade qui respecte les principes de la Charte et qui structure le territoire

Si dans un premier temps, pour lui donner au plus vite une existence concrète, la continuité piétonne de la Promenade de Seine est privilégiée, le respect de la Charte signée le 5 juin 2009 conduit à la rendre accessible aux cyclistes et aux personnes à mobilité réduite (dispositions techniques de largeur, pente ou obstacles, proximité de gares et de parkings, revêtement adapté).

Sa conception respecte la législation en vigueur, les règles de sécurité et s’inspire des documents de recommandations disponibles (par exemple, la Charte départementale pour les circulations douces). Elle se connecte aux autres réseaux doux existants. Des aménagements robustes limitent les risques de dégradation et ses accès empêchent toute intrusion illicite (deuxroues motorisés, stationnement sauvage).

Son traitement végétal préserve les arbres remarquables et la ripisylve, permet des points de vue sur le fleuve, atténue les points noirs paysagers. Une attention est portée aux espaces privés qui la jouxtent et lui offrent leurs atouts tout en préservant la tranquillité des riverains.

La Promenade de Seine contribue à créer une ambiance de qualité dans des contextes diversifiés. En rive gauche, les sites traversés sont essentiellement bâtis (centre-ville ancien, opération immobilière récente, voie ferrée, zone d’activités économiques, port) ; les villes des plateaux se découpent sur la ligne d’horizon.

En rive droite, le paysage est plus naturel (bois, lac, espace agricole ou de loisirs, quelques maisons anciennes) ; la toile de fond du paysage est marquée par les coteaux et la forêt de Sénart.

En fonction des sites traversés, la Promenade de Seine pourra se référer à l’un des trois concepts paysagers suivants : «Promenade allée» en bordure de voirie, «Promenade parc» au contact d’espaces bâtis, «Promenade nature» en traversée d’espaces naturels et agricoles. Usages, végétation, mode de gestion, revêtement, mobilier et éclairage, les distinguent l’un de l’autre.

Le respect des sites traversés ne doit toutefois pas paralyser l’imagination et la créativité. Faire de la Promenade de Seine un projet différenciateur et de dimension métropolitaine, peut conduire dans certaines sections à suggérer des approches artistiques (land art par exemple)

Respecter des largeurs minimum en fonction des usagers Piétons Personnes à mobilité réduite Piétons + cycles

>1m > 1,40 m >3m

40

Espaces ouverts et jardins familiaux en rive droite à Saint-Germain-lès-Corbeil Source : Audeso

La P romenade de Seine 49