http://www.ekopolis.fr/sites/default/files/docs-joints/REX-IDM-Fiche-02

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Parc nautique de l’île de Monsieur Sèvres (92)

© 2AD, David Boureau

Retour d’expérience Février 2010

Vue sur le deck central distribuant le club house et les bâtiments de stockage des bateaux

Ekopolis est un projet francilien porté par l’Union régionale des CAUE en partenariat avec les membres fondateurs : l’ADEME, l’ARENE, la DIREN, la DREIF et la Région.

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Ce document est élaboré selon la méthode d’analyse de projet mise en place par Ekopolis, dans le but de diffuser aux acteurs de la construction des informations fiables et concrètes, sur des projets franciliens ayant travaillé sur la soutenabilité de leur réalisation. La méthode suivie s’inspire de l’expérience de l’Observatoire de la qualité architecturale menée par les CAUE d’Ile-deFrance et par le programme de recherche européen LENSE. Elle est détaillée dans le document Méthode de retour d’expérience – bâtiments, disponible sur le site internet d’Ekopolis www.ekopolis.fr. La démarche est mise en place avec - et pour - les acteurs du projet (élu, maître d’ouvrage, maître d’œuvre, entreprise et usager), auprès desquels un travail d’investigation est mené en procédant à des interviews et des visites. Des données singularisant la démarche des acteurs, les méthodes mises en œuvre et leurs applications concrètes sont collectées. L’analyse est restituée sous forme d’une visite commentée du projet, accompagnée d’une grille de lecture explicitant le « profil » du projet selon les trois dimensions du développement durable. Chacune des dimensions est examinée selon plusieurs buts, divisés en objectifs, en explicitant les méthodes utilisées pour traiter chacun des objectifs.

Sommaire

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Visite commentée Historique et planification Insertion urbaine et territoire Diagnostic de site et programme Aménagements extérieurs et biodiversité Espaces intérieurs et lumière Enveloppe et performance Équipements et construction Usages

p4 4 6 7 9 11 13 15 17

Profil développement durable Dimension environnementale Dimension sociale Dimension économique

p 19 19 21 23

Annexes Liste des entretiens Bibliographie Archives Glossaire

p 24 24 24 25 26

A suivre...

p 27

Fiche technique

p 28


Repères Programme : Conversion d’une friche industrielle en parc ouvert au public et base nautique

Date de livraison : décembre 2007 Surface des bâtiments : 9 060 m2SHON Coût travaux bâtiments HT : 10 300 000 € - 1137 €/m2SHON (valeur janvier 2003)

Localisation : Rue de Saint-Cloud 92310 Sèvres

Maître d’ouvrage : Syndicat mixte de l’île de Monsieur Architecte : 2AD architecture

Le parc nautique de l’île de Monsieur, au delà du projet de bâtiment, a été l’occasion de requalifier en un parc paysager une ancienne friche industrielle, apportant une valeur ajoutée certaine pour les habitants de son territoire. L’intérêt de ce projet porte également sur le processus de conception, qui s’est déroulé de manière itérative avec plusieurs équipes de maîtrise d’œuvre et associations locales. Il a en outre bénéficié d’une bonne coordination entre commanditaires et concepteurs, en alliant des équipes à la fois jeunes et expérimentées. Des réflexions ont aussi été menées sur le management à mettre en place pendant le chantier pour atteindre les objectifs de qualité environnementale et sanitaire. C’est dans ce cadre que des problématiques de gestion de l’eau, de biodiversité, de santé et d’économie d’énergie ont été abordées, alors que les techniques se mettaient seulement en place à l’époque de la conception.

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Le concept du projet était de créer un autre territoire, un autre sol au dessus du terrain naturel. Une place et des passerelles, donc quelque chose d’artificiel est posé aux dessus du terrain qui était pollué, un terrain meurtri sur lequel nous sommes intervenus à minima pour lui faire retrouver une intégrité. Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture

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Visite commentée 1 / HISTORIQUE ET PLANIFICATION Après l’annonce de la fermeture des usines Renault, plusieurs projets ont vu le jour : construction de logements (projet « Sèvres en Seine »), station d’épuration, ou encore port de fret. François KosciuskoMorizet, maire de Sèvres, a créé le syndicat mixte de l’île de Monsieur, regroupant d’abord la communauté d’agglomération du Val-de-Seine (villes de Sèvres et Boulogne) qui finance respectivement 36 % de l’investissement et 20 % du fonctionnement, puis le département (respectivement 57,5 % et 75 %) et enfin les villes de Chaville, Saint-Cloud et Ville d’Avray. Le projet bénéficie d’une bonne coordination entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre. Sans faire intervenir d’assistant à maîtrise d’ouvrage spécialisé en environnement, il a été suivi par les mêmes personnes sur toute sa durée, autant pour les jeunes chargés de projet que pour leurs responsables expérimentés, contribuant ainsi à assurer la cohérence de la réalisation.

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L’objectif était d’avoir une double fonction, presque triple. La première était de créer des espaces verts largements ouverts au public, de promenade, un grand espace vert supplémentaire s’intégrant avec le parc de Saint Cloud et la Seine […], la deuxième d’héberger les associations qui existaient tant bien que mal ici et là […], et la troisième, qu’on est en train de développer, l’accueil des jeunes. François Kosciusko-Morizet, premier vice-président, Syndicat mixte de l’île de Monsieur Nous avons conseillé de préciser certains aspects liés à la programmation du projet, comme le traitement acoustique des bâtiments. Daniel Chevalier, directeur études et projets, Icade aménagement

prévisionnelle

constatée

ENVELOPPE FINANCIÈRE Acquisition foncière

10 000 000 €

Déviation du tramway

5 000 000 € HT

Travaux, études et honoraires

30 000 000 € HT

- dont travaux base nautique et bâtiment accueil

10 320 984 € HT 1

- dont travaux aménagements paysagers et VRD

7 815 890 € HT 1

- dont travaux centre de loisir et jeux d’eau (non réalisés)

3 507 573 € HT 1 Total

45 000 000 € HT 20 086 € HT/an 3

Consommations électriques

2 397 € HT/an 3

Redevance agence de l’eau pour prélèvements dans la nappe

20 000 € HT/an 2

Entretien et maintenance des systèmes techniques - dont entretien et maintenance du système de chauffage et rafraîchissement par pompe à chaleur sur nappe 1 : Source 2AD, valeur janvier 2003, révision mai 2007 2 : Source Eric Bachoffer, directeur du site 3 : Source Alto, étude énergétique pour le choix d’une solution de production performante.

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6 400 € HT/an 3


Marché de définition : mai 2002 - novembre 2002 02 Études : janvier 2003 - mars 2006 Permis de construire : septembre 2004 Démolitions : janvier 2005 - décembre 2005 Déviation du tramway : janvier 2006 - décembree 2006 Chantier : juin 2006 - décembre 2007

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Avec le recul, l’expérience de ce projet conduirait aujourd’hui à prévoir plus de temps en amont dans la phase d’étude d’exécution afin d’aboutir à une meilleure synthèse entre les différents lots. La réalisation opérationnelle aurait alors pu être optimisée et certaines reprises ou ajustements en cours de chantier auraient pu être évités. Daniel Chevalier, directeur études et projets, Icade aménagement

© Gérard HALARY

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Les propositions des architectes ont tout de suite intégré une optique de développement durable. […] On avait demandé à ce qu’il y ait dans les équipes des personnes compétentes en matière d’hydraulique et de haute qualité environnementale, et c’est en discutant avec l’architecte retenu qu’on a développé à ce moment là les aspects [de gestion de l’eau, d’énergie et de provenance des matériaux]. François Kosciusko-Morizet, premier vice-président, Syndicat mixte de l’île de Monsieur

Vue sur le chantier dans la perspective de Paris

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2 / INSERTION URBAINE ET TERRITOIRE À l’époque des travaux de réalisation du parc de Saint-Cloud, l’île de Monsieur devait également être aménagée pour le prolonger jusqu’à la Seine. L’histoire en a finalement fait, malgré le classement du site dans les années 40, une zone industrielle de fret bordée d’une voie ferrée et d’une route départementale, coupant le parc des berges. Le projet présenté iciv, grâce à la déviation du tramway, permet d’élargir l’espace naturel des berges, et de le rapprocher du parc en créant une liaison pour les piétons au nord de l’île. Le site profite également d’une accessibilité en transports en commun par sa proximité au tramway, métro et bus.

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© Ekopolis

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Le parc de l’île de Monsieur est une jonction très importante des corridors écologiques d’Île-de-France, actuellement coupée, entre la première et la deuxième couronne par la Seine. Yann Fradin, directeur général, association Espaces

Plan de situation de l’île de Monsieur

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Les entrées sud et nord du parc sont reliées par une promenade principale, en traversant les différentes ambiances paysagères. Cette promenade haute, pour piétons et cyclistes, suit la trace de l’ancienne voie ferrée du tramway et relie la plaine sableuse à l’entrée nord, en offrant une vue surplombant la Seine. […] La promenade du chemin de halage relie les différentes îles Saint-Germain, Seguin et île de Monsieur, puis le Parc de Saint-Cloud par l’entrée nord. Daniel Chevalier, directeur études et projets, Icade aménagement

Du point de vue du développement durable, il est à noter que ce projet a donné une place importante aux clubs nautiques locaux, c’est un projet d’économie locale. Yann Fradin, directeur général, association Espaces

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3 / DIAGNOSTIC DE SITE ET PROGRAMME Le site d’origine a subit les impacts des activités industrielles, ferroviaires et chimiques. D’après l’étude détaillée des risques d’Arcadis Gester, les sols, les eaux souterraines et de la Seine contenaient des pollutions aux métaux lourds, solvants et hydrocarbures (gazole, huiles). Une dépollution partielle et certaines précautions, comme le rechargement en terre saine et la signalisation de la couche de terre polluée ont permis de réaliser le projet. Certaines caractéristiques de la nappe n’ont toutefois pas été suffisamment bien évaluées et la concentration de fer oblige aujourd’hui à changer régulièrement les filtres des pompes de forage (voir p.10 pour la gestion de l’eau). L’association Espaces, présente sur le site depuis plusieurs années, a pour objectif l’entretien paysager des berges de la Seine de ce secteur par des travailleurs en réinsertion sociale. Elle a participé aux concertations et apporté un soutien aux concepteurs lors des études. « »

Mon idée à l’époque se résumait à trouver l’endroit fantastique pour des espaces verts, des activités nautiques. François Kosciusko-Morizet, premier vice-président, Syndicat mixte de l’île de Monsieur

© Gérard Halary

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Photographie aérienne du site d’origine. On observe la présence des hangars et du sol presque intégralement minéral, mais aussi le tracé originel du chemin de fer longeant la Seine, le rond-point devant la manufacture de Sèvres avant son réaménagement et l’absence d’accès au parc au nord du site.

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En 1994, à la création d’Espaces, beaucoup de SDF logeaient dans des baraques entre la berge et la voie ferrée. A l’époque le long de la Seine, il n’y avait pas encore de bateaux-logement, et les déchets putrescibles des marchés étaient déversés dans la Seine. Avant le projet de base nautique, le terrain était propriété de RFF, loué à Renault comme plateforme de fret et stockage pour l’usine de Boulogne-Billancourt. Yann Fradin, directeur général, association Espaces


Le processus de marché de définition adopté à la place d’un concours classique a bien permis d’enrichir le programme des analyses de plusieurs concepteurs qui, au regret de la maîtrise d’ouvrage, n’ont pas échangé d’idées spontanément entre elles, ce qui aurait permis plus d’interactions. «

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Le marché de définition s’est déroulé en deux phases, et notre idée de déviation du tramway est devenue une demande pour toutes les équipes dans la deuxième phase. Le point fort de notre projet tient dans l’organisation spatiale et urbaine du site avec un noyau d’activité centralisé autour du deck, bien exposé et bien situé par rapport aux accès existants. Le concept paysagé a été retravaillé dans la deuxième phase pour être plus naturel, avec un développement spontané de la végétation. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie

© 2AD architecture

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Le programme initial (4 ou 5 pages) compilait tous les souhaits des communes du syndicat, des surfaces succinctes sans organigramme et avec une demande de « démarche environnementale » sans plus de précisions. [...] Nous avons organisé des réunions de concertation postérieures au marché de définition, […] mais il est délicat d’être juge et parti : notre position était intenable. Nous avons donc demandé au maître d’ouvrage de faire appel à un programmiste. Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture

Perspective du projet du permis de construire

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© Architecture du paysage - 2AD architecture

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Le projet est vraiment parti des contraintes du site : implantation obligatoire en recul de 30m depuis les berges de Seine, bâtiments au dessus du niveau des plus hautes eaux connues et intégration du dévoiement de la ligne de tramway. Nous avons souhaité scinder les bâtiments de stockage afin de créer des percées vers les espaces paysagers du parc et en créant des liaisons entre eux sous la forme d’un espace ouvert au public, d’où le concept du deck. Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture

Plan masse du projet. Le centre de loisir au nord n’a pas été réalisée.

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4 / AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS ET BIODIVERSITÉ

Extrait du plan de localisation des espèces végétales patrimoniale pour un projet de conservation. Photo de l’orchis pyramidal (en haut) et de l’orchis bouc.

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L’association Espaces a inventorié les espèces végétales rares, parmi lesquelles des charmes et des orchidées. Les charmes ont été abattus (pour l’aménagement du parking), et les orchidées déplacées sous serre, en attente de replantation. Espaces a également proposé un projet de conservation des végétaux autochtones pendant le chantier (enclos protégés repérées par l’association) avec Jean-François Quesson qui malgré le soutien de 2AD n’a pas été mis en place. Yann Fradin, directeur général, association Espaces

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© Bruno Macé, Espaces, 1999

© Espaces

© Bruno Macé, Espaces, 1999

Le parc s’articule autour des bâtiments d’accueil et de stockage pour les activités nautiques, orientés vers les accès en transports en commun. Il offre un espace naturel de détente ouvert au public, et les contraintes de bruit généré par la route départementale et d’inondabilité ont été intégrées dans un projet de terrain modelé pour minimiser les transports de terre pendant le chantier. L’association Espaces a conduit un recensement des espèces végétales indigènes, et proposé un projet pour les conserver pendant le chantier et les redisséminer ensuite. Certains arbres n’ont pu être conservés et les orchidées sauvages sont, deux ans après la livraison, sous serre en attente d’être replantées. De la terre contenant des graines à été conservée pendant le chantier et transplantée à l’entrée sud du site.


© 2AD

Le travail de Jean-François Quesson, paysagiste, a permis recréer un espace naturel, avec des niches inaccessibles au public et des espèces à développement spontané, et de minimiser les travaux nécessaires à l’entretien du parc, avec une tonde bisannuelle de la prairie par exemple.

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Il serait intéressant de mettre en place une signalétique pour communiquer sur les espèces végétales présentes. Certains visiteurs trouvent inadmissible que la pelouse ne soit pas tondue, il faut leur expliquer le fonctionnement, qu’elle est tondue seulement deux fois par an. Catherine Toutain, assistante de direction

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© 2AD

© 2AD

Vue sur les aménagements extérieurs devant le club house et les bâtiments de stockage


La gestion de l’eau a été pensée globalement en mutualisant les sources potentielles (eaux de pluie, Seine, nappe phréatique et eau de ville), différenciant les usages (consommation, sanitaires, arrosage, baignade) et répartissant les rejets (infiltrations, Seine, réseaux publics d’eaux usées et de pluie). Les eaux pluviales récupérées en toiture sont stockées dans une citerne enterrée reliée aux chasses d’eau des sanitaires du club house et au réseau d’arrosage du parc nautique. Les eaux de pompage nécessaires au chauffage et au rafraîchissement des locaux sont réutilisées pour alimenter la rivière d’agrément, le bassin d’esquimautage et la citerne d’arrosage du parc. Le dossier loi sur l’eau étudie tous ces impacts et valide ces usages, mais reste vague sur les aspects sanitaires. La cuve de stockage, qui doit être nettoyée annuellement, peut être alimentée par la surverse du bassin d’esquimautage mais la qualité de l’eau n’est pas analysée. Le seul traitement de l’eau est celui, nécessaire au rejet en Seine, des eaux de ruissellement des parkings, chargées en hydrocarbures et matières en suspensions. «

© Ekopolis

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La réflexion pour la récupération de l’eau de pluie a été amorcée très en amont du projet par des rencontres de présentation du projet avec les services de la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS), qui nous ont donné un accord de principe, en demandant une présentation ultérieure du dossier d’exécution, au moment du chantier. […] La validation s’est faite en plusieurs mois. Des modifications ont été demandées, alors que la mise en œuvre était déjà très avancée […], concernant le filtrage des premières eaux de toiture. Nous avons pallié à ce manquement par la création d’un regard, avec tamis de filtrage et surverse en amont de la cuve. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie

• L’arrêté du 21 août 2008 définit les modalités de récupération des eaux de pluie sur les toitures non accessibles pour les usages de nettoyage des sols, d’évacuation des excrétats, et, à titre expérimental, pour les lave-linges. Sont concernés uniquement les bâtiments n’accueillant pas de populations «sensibles» (sont donc exclus les établissements de santé, accueillant des jeunes enfants ou des personnes agées). Ces prescriptions sont les conditions d’obtention d’un crédit d’impôt prévu par la loi sur l’eau de décembre 2006. Pour ces situations, l’autorisation de la DDASS n’est donc plus nécessaire.

Vue sur le parking paysager

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Nous avons fait le choix de plantations à développement spontané pour le parking, pour offrir une première approche paysagée avant l’entrée du parc. Un concept de noues plantées structure le dessin du parking et recueille les eaux de ruissellement. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie Nous avons récupéré une certaine quantité de matériaux sur site pour en faire venir un minimum de l’extérieur et minimiser également les évacuations. […] Ça et là, des ensembles composés de dalles fracturées s’étirent jusqu’aux berges avec un calepinage que nous avons étudié. […] La solution adoptée a été de réaliser un coulis de béton avec le concassage puis de raboter le sol, ce qui présentait l’avantage d’être également antidérapant, sur toute la zone de mise à l’eau des bateaux. Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture

©Ekopolis

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Vue sur la zone de mise à l’eau des bâteaux.

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5 / ESPACES INTÉRIEURS Le club house centralise tous les espaces mutualisés des associations nautiques, des bureaux, ainsi que des salles de réunions utilisées par les clubs, le Conseil général des Hauts-de-Seine ou louées pour des évènements extérieurs. Les vestiaires et bureaux administratifs se trouvent à l’étage. La verrière crée un grand espace d’accueil très ouvert sur l’extérieur tout en étant protégé et animé par les ombres des brise soleil. La conception des bâtiments de stockage a été étudiée pour ajuster les moyens aux besoins. La charpente bois doublée de la toile microperforée crée un grand espace aéré avec un éclairage naturel diffus.

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Vue de l’intérieur d’un bâtiment de stockage et détail de la façade avec toile microperforée

Vue d’un atelier

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© Ekopolis

© 2AD, David Boureau

© 2AD

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Pour les bâtiments de stockage, on a adopté le principe d’une toile microperforée perméable à l’air et à la lumière afin d’éviter les problèmes de ventilation intérieure par rapport à l’humidité des bateaux […]. Cette solution de toile micro perforée présente plusieurs intérêts : une lumière tamisée à l’intérieur non agressive pour les bateaux et donc moins d’éclairage artificiel, des économies d’éclairage intérieur et extérieur puisque l’éclairage intérieur est très perceptible de l’extérieur, comme s’il s’agissait de lanternes. […] Comme ces bâtiments non isolés étaient ventilés naturellement, l’isolation des toitures a été supprimée. Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture


Sur les aspects sanitaires, Isabelle Pougheon (consultante environnement) a travaillé sur les prescriptions des matériaux à utiliser en prêtant notamment attention à leurs émissions de COV*. Les niveaux d’éclairement naturels n’ont pas été vérifiés. « »

Le principe du bâtiment consiste en une gradation entre l’intérieur et l’extérieur. Le principe du hall du club house est celui d’un vaste atrium, en relation avec l’extérieur, tant visuellement que fonctionnellement. Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture «

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Le site est très agréable, entre la Seine et la forêt. On peut ouvrir la fenêtre, on se sent presque dehors. Les matériaux sont beaux, on est content de venir le matin. On voit aussi la réaction des gens de l’extérieur, qui trouvent le site très agréable. Il a beaucoup de succès. [...] On ne peut pas utiliser le produit d’entretien bio préconisé pour notre revêtement de sol, car il n’est pas dans le marché de la centrale de gestion d’achat des collectivités. On en a essayé d’autres, mais ils provoquaient sur le linoleum des odeurs nauséabondes, on utilise donc maintenant des produits normaux. Catherine Toutain, assistante de direction

Vue d’un bureau dans le club-house

© 2AD

Hall du club house

© Ekopolis

© 2AD, David Boureau

• Le type de peinture prescrite (capanature de Caparol) pour son intérêt écologique présente avant tout un avantage sanitaire. Contrairement aux peintures en phase aqueuse « classiques », celle-ci est « sans solvants, ni co-solvants » et présente un bénéfice réel pour la qualité de l’air intérieur.

Coupe sur le club-house

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* Ce terme est expliqué dans le glossaire


rd No

Vestiaires

Bureaux

© 2AD

Vide sur hall

Plan du premier étage du club-house

No rd

© 2AD

Salle de réunion

Façade sud-ouest

Plan du rez-de-chaussée du club-house

© 2AD

© 2AD

Hall

Façade nord-est

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6 / ENVELOPPE ET PERFORMANCE

© 2AD, David Boureau

Le bureau d’étude thermique est intervenu seulement après le marché de définition, lorsque les volumes et orientations étaient déjà fixés et n’a donc pu travailler que sur l’enveloppe. La verrière notamment est très déperditive et des ponts thermiques (au droit de l’acrotère des murs béton par exemple, voir la coupe de détail) n’ont pas été traités. Les moyens disponibles pour le projet ont par contre permis d’utiliser des matériaux encore peu courant en France pendant les études du projet, comme l’isolant en fibre de bois*. Les simulations thermiques dynamiques ont été utilisées uniquement pour choisir la solution de chauffage. Elles auraient pu également permettre de vérifier le confort thermique d’été et l’efficacité d’une réelle ventilation naturelle.

façade sud est

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Aujourd’hui les bureaux d’étude interviennent plus en amont du projet. La verrière [du Club House] pénalise beaucoup les performances thermiques, on aurait aujourd’hui utilisé du triple vitrage pour la verrière. Le bâtiment de stockage chauffé est beaucoup plus performant. Gwenaël Umont, responsable maîtrise d’œuvre, Pouget Consultants

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© 2AD, David Boureau

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Les panneaux extérieurs sont en contreplaqué marine avec peinture microporeuse et joints traités à la résorcine*. Isabelle Pougheon • Les colles ou résines à base de résorcine* (résorcine-phénol-formol) contiennent une plus faible quantité de formaldéhyde* que celles de type aminoplaste (uréeformol).

Vue de l’arrière du club house (façade nord ouest à gauche)

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* Ce terme est expliqué dans le glossaire


© 2AD Coupe de détail du club house, sur la partie en murs extérieurs bois et la verrière

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La ventilation naturelle pour l’été se fait par les châssis de la verrière (initialement prévu pour le désenfumage) avec ouverture manuelle et par les portes en partie basse créant ainsi un brassage d’air. Il n’y a pas eu de calculs particuliers effectués pour ces apports d’air frais. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie

Coupe de détail du club house sur un mur béton. L’isolation par l’extérieur n’est pas continue autour des acrotères, laissant des ponts thermiques.

© 2AD

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© 2AD

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Les brise soleils sont orientés par rapport à la course du soleil. Horizontaux en partie basse pour récupérer la radiation solaire l’hiver, ils sont beaucoup plus inclinés dans la partie supérieure pour assurer une bonne protection du soleil d’été. Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture

Vue entre la verrière et les brises soleil

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Le bâtiment est isolé par de la cellulose de bois*, isolant pour lequel peu d’information sur les coûts sont disponibles. Il coûte trop cher en France (2,5 fois plus cher qu’en Allemagne) par rapport à ses caractéristiques techniques. Sa meilleure inertie est mal valorisée. Gwenaël Umont, responsable maîtrise d’œuvre, Pouget Consultants

U (W/m2K)

Descriptif NIVEAU D’ISOLATION CLUB HOUSE Murs bois

Ossature bois, fibre de bois* (10+5 cm), parement bois

0,25

Murs béton

Béton (20 cm), fibre de bois* (8+6 cm), parement bois

0,262

Plancher bas rez-de-chaussée

Béton (20 cm), mousse de polyuréthane (10 cm), chape béton (5 cm) et revêtement de sol

0,20

Plancher bas 1er étage

Bois, laine de roche (12 cm) et revêtement de sol

0,206

Toit terrasse bois

Bois (21 cm), mousse de polyuréthane (10 cm) et blocs de terre comprimés

0,232

Toit terrasse béton

Béton (18 cm), mousse de polyuréthane (10 cm) et gravillons

0,229

Menuiseries extérieures

Bois et double vitrage remplissage argon à faible émissivité (6/12/44,2 mm)

2,10

Façade rideau

Profilés acier (5 cm) à rupture de pont thermiques et double vitrage remplissage argon à faible émissivité (6/12/44,2 mm)

1,79

Verrière

Profilés acier (6 cm) à rupture de pont thermiques et double vitrage remplissage argon à faible émissivité (6/12/44,2 mm)

2,31 0,91

Ubat Source : Pouget Consultants, CCTP chauffage rafraichissement ventilation

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* Ce terme est expliqué dans le glossaire


7 / ÉQUIPEMENTS ET CONSTRUCTION Lors des études, le projet a fait l’objet d’une simulation thermique pour comparer plusieurs solutions de chauffage et rafraîchissement et finalement choisir la pompe à chaleur eau/eau pour chauffage et rafraîchissement avec puisage dans la nappe phréatique. L’énergie solaire est utilisée pour la production d’eau chaude sanitaire, et des panneaux solaires photovoltaïques (de faible surface totale, plutôt dans un objectif de communication) produisent de l’électricité revendue à EDF. Une réflexion a été amorcée notamment par Isabelle Pougheon sur l’organisation nécessaire au suivi d’un chantier d’un projet voulant minimiser les impacts environnementaux et sanitaires. Le nombre de lot a ici été volontairement limité à 5 macro lots pour limiter le nombre d’interlocuteurs.

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© Syndicat mixte

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Avec d’autres expériences professionnelles et le recul, il est indispensable aujourd’hui d’avoir des entreprises avec un plan d’action qualité et environnement et un schéma d’organisation et de gestion des déchets (SOGED) clairement définis, surtout avec cinq macro lots sur le chantier. [...] Par expérience aujourd’hui, en particulier concernant les missions d’AMO HQE, une vraie stratégie de management environnemental doit impérativement être mise en place pour le suivi de chantier à faibles nuisances. La méthodologie du suivi doit être définie avec l’ensemble de l’équipe de maîtrise d’œuvre, la maîtrise d’ouvrage et assistance de la maîtrise d’ouvrage, le pilotage de l’exécution des travaux, ainsi que le coordonnateur SPS, en amont de la phase de réalisation, et avant l’appel d’offre des entreprises pour définir clairement la limite des rôles de chacun en termes de suivi environnemental et surtout pour la diffusion des bonnes informations en temps utiles. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie

© Syndicat mixte

Évolution du club house pendant le chantier. On remarque (photo à droite) le pare-pluie posé sur le bois, et la partie réalisée en béton à droite.

Évolution d’un bâtiment de stockage pendant le chantier

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* Ce terme est expliqué dans le glossaire


Descriptif

Durée de vie

MATÉRIEAUX ET PRINCIPES CONSTRUCTIFS Structure

Béton

Structure

Bois

Revêtements de façade

Parement bois

Toiture

Gravillons et blocs de terre comprimée

Isolation murs

Fibre de bois* (Homatherm Holzflex)

Isolation toitures et planchers

Mousse de polyuréthane, laine de roche

Menuiseries extérieures

Bois et double vitrage

Verrière

Acier et double vitrage

Cloisons

BA15 et laine de verre

Source : Pouget Consultants, étude thermique

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Une grande liberté était par contre permise sur les moyens techniques à mettre en œuvre. Plusieurs techniques ont été expérimentées par Pouget Consultants, et l’enveloppe et les équipements sont du niveau de ceux mis en œuvre encore aujourd’hui. Gwenaël Umont, responsable maîtrise d’œuvre, Pouget Consultants

© Alto

Répartition des énergies solaires moyennes journalières

Besoins en chauffage et rafraîchissement

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ALTO a réalisé une étude de faisabilité des différentes solutions, entre chauffage gaz, pompe à chaleur sur pieux, et pompe à chaleur sur nappe, solution qui a été retenue et qu’on utilise encore souvent. […] Pour un débit estimé à 40 m3 /h par rapport aux besoins, 2 puits ont été forés à 40 m de profondeur. Gwenaël Umont, responsable maîtrise d’œuvre, Pouget Consultants Pour avoir des financements, il fallait une garantie de résultat solaire (GRS), dont le coût était équivalent au gain, et le maître d’ouvrage n’a donc pas fait la demande. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie Le contexte fait que aujourd’hui le photovoltaïque, avec un temps de retour d’une douzaine d’années, pour nous est correct. Cela dit moi ça me choque, avec des études subventionnées presque à 100%, des travaux subventionnés à 50%, et un prix de rachat subventionné à un prix incroyable pour que ça marche… c’est valable quelques années, mais si la filière ne s’affirme pas mieux, il faudra trouver autre chose. François Kosciusko-Morizet, premier vice-président, Syndicat mixte de l’île de Monsieur – 19 –

Vue sur le bâtiment de stockage n°4 et les panneaux solaires photovoltaïques

© 2AD, David Boureau

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Répartition des températures moyennes journalières


Durée de vie

Temps de retour sur investissement

Pompes à chaleur eau/eau sur nappe phréatique (CIAT 2x118 kW pour le club house et 2x103kW pour les bâtiments de stockage, forage à 40 m)

20 ans

14 ans

Panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire

25 ans

11 ans

Ballon électrique pour l’appoint d’eau chaude sanitaire

10 ans

Panneaux photovoltaïques, silicium polycristallin, 73 m2, 8 640 Wc (Tenesol TE1300)

25 ans

SYTÈMES ÉNERGÉTIQUES ET ÉNERGIES RENOUVELABLES

21 ans

Chauffages par plancher chauffant, panneau rayonnant et ventilation

© 2AD, David Boureau

© Ekopolis

Source : Cegelec, Étude des installations énergétiques de l’Ile de Monsieur. Le temps de retour sur investissement des pompes à chaleur est estimé par rapport à une chaufferie gaz, celui du solaire thermique par rapport à un chauffe eau électrique. Les hypothèses prises pour ces estimations sont trop simplificatrices. Des capteurs supplémentaires devraient être installés afin de vérifier ces calculs.

© 2AD

Vue d’un local technique et des panneaux solaires thermiques sur la toiture terrasse du club-house

Schéma de la gestion de l’eau sur le parc. Une surverse du bassin d’esquimautage dans la cuve de stockage d’eau de pluie ne figure pas sur ce plan.

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»

J’ai eu une formation par l’entreprise, et j’ai surtout appris pendant les 6 premiers mois avant que l’entreprise chargée de la maintenance ne soit missionnée. C’est très important d’avoir une personne en interne qui connaisse le fonctionnement des installations. Eric Bachoffer, directeur du parc – 20 –


8 / USAGES Le parc, les berges et le ponton sont accessibles toute la semaine, jour et nuit et le club house est en accès libre en rez-de-chaussée. Des salles sont souvent louées pour des évènements ou des expositions, faisant du projet un espace privilégié de sensibilisation au problématiques environnementales. Les clubs de sport avaient l’habitude d’avoir leurs propres locaux, ils ont dû s’adapter à ce nouveau site, au partage des installations, aux évènements qui ont lieu sur le parc. Si certains trouvent les bâtiments de stockage trop loin des pontons, toutes les personnes rencontrées apprécient le site. Un suivi des consommations a été prévu trop tard et n’est pas encore en place 2 ans après la livraison. Le manque de comptages ne permet pas encore de tirer des conclusions fiables sur les consommations d’eau et d’énergie, ni sur les temps de retour sur investissement.

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Energie finale en kWhef/m2.an

L’entreprise Cegelec de son côté a engagé une étude spécifique pour comparer les hypothèses prévisionnelles de consommation énergétique ou d’eau avec les résultats d’exploitation. Cette étude a pour vocation de renforcer l’expertise de la société et de l’aider dans la mise au point de futures réalisations. Daniel Chevalier, directeur études et projets, Icade Aménagement

BESOINS ÉNERGÉTIQUES ESTIMÉS DU CLUB HOUSE Chauffage

131,9 1 – 165,9 2

Rafraîchissement

21,6 1

Eau chaude sanitaire

38,1 2

La surface utilisée pour les ratios est la surface utile chauffée finale (1627 m2). 1 : Source Alto, étude énergétique pour le choix d’une solution de production performante. Besoins évalués par simulation avec le logiciel CA-SIS en phase APD. 2 : Source Cegelec, étude des installations énergétiques de l’Ile de Monsieur réalisée après la livraison, l’estimation des besoins de chauffage utilise le Ubat RT2000, les besoins d’ECS proviennent du logiciel SimSol.

L’année dernière on n’a pas eu de chauffage pendant 1 mois et demi, du coup on ne touche jamais au thermostat dans le bureau, de peur d’avoir un nouveau problème. L’été par contre on n’a jamais eu trop chaud, même dans la verrière. Catherine Toutain, assistante de direction

Les premières données de consommation donnent un résultat de 117 kWh/m², sans prendre en compte les panneaux solaires thermiques pas encore en fonctionnement. […] Ces consommations ne sont pas significatives, compte tenu des réglages qu’il a fallu réaliser au cours de cette année sur les PAC. Il nous faudra collecter les données la seconde année et les suivantes. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie

étude

réelles

CONSOMMATIONS D’ÉLECTRICITÉ DU CLUB HOUSE énergie finale en kWhef/m2.an Chauffage

30,8

Climatisation

5,8

Auxiliaires

15,1

Ventilation

56,5

Eclairage

38,9

Eau chaude sanitaire

20,1

Divers électrique

La surface utilisée pour les ratios est la surface utile chauffée finale (1627 m2). Source Alto, étude énergétique pour le choix d’une solution de production performante. Besoins évalués par simulation avec le logiciel CA-SIS en phase APD. 1 : Source Cegelec, étude des installations énergétiques de l’Ile de Monsieur réalisée après la livraison. Pour le photovoltaïque, l’estimation a été réalisée avec le logiciel PVsyst, la consommation réelle provient de la facture EDF de la première année. Pour le solaire thermique, l’estimation provient du logiciel SimSol et n’est pas comparable avec la consommation estimée en phase APD, mais avec le besoin estimé par Cegelec de 38,1 kWh/m2.an. Pouget Consultants annonce une consommation conventionnelle RT2000 de 508 kWhep/m2SHON.an (soit 194 kWhef/m2SHON.an avec le coefficient de 2,58)

30,8 Total

198,0

Production électrique photovoltaïque

4,6 1

Production panneaux solaires thermiques

15,6 1

4,9 1

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»

Au rez-de-chaussée l’éclairage s’allume à la tombée de la nuit et s’éteint à une certaine heure, alors que certains jours il n’y a personne, ça finit donc par consommer plus qu’avec un système manuel. L’automatisme de l’éclairage extérieur marche très bien par contre, il s’allume à la tombée de la nuit jusqu’à l’heure du dernier tram. Eric Bachoffer, directeur du parc Je suis habituée à éteindre la lumière depuis longtemps, mais pour une question de coût plus que de préoccupation environnementale. Catherine Toutain, assistante de direction Il y a un gros problème entre la réalité et les normes. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de normes, mais certains systèmes sont inadaptés à leur usage. Le système d’éclairage par exemple est trop complexe, surtout pour nos usages en évènementiel : il faut toujours expliquer le fonctionnement que certains trouvent même souvent incohérent. Eric Bachoffer, directeur du parc

Un comité consultatif d’exploitation du parc nautique composé des représentants des collectivités membres, des clubs nautiques et des associations des bateaux-logements riverains a été mis en place. Ce comité consultatif est un lieu de concertation ayant comme objectif d’associer les utilisateurs réels du parc nautique aux questions d’exploitation. Daniel Chevalier, directeur études et projets, Icade aménagement Après la période de garantie de reprise, Espaces pourrait intégrer le parc de l’île de Monsieur dans son chantier d’entretien paysager des berges de la Seine par la réinsertion sociale. Yann Fradin, directeur général, association Espaces Les gens qui louent cherchent des bâtiments environnementaux, on parle souvent de développement durable quand on accueille des extérieurs. Il y a encore par contre beaucoup de gens à éduquer au niveau des déchets, le tri est rarement effectué. Catherine Toutain, assistante de direction

étude

réel

«

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CO2 (en Kg/m2.an) Déchets nucléaires (en g/m2.an) Acidification Eutrophisation Ecotoxicité aquatique Toxicité humaine

»

Production d’ozone photochimique Odeur Eau utilisée Utilisation des ressources abiotiques Déchets inertes produits Le projet n’a pas fait l’objet d’une analyse de cycle de vie (ACV)

– 22 –

En général, il n’y a pas eu de démarche particulière sur l’analyse de cycle de vie (ACV) pour les matériaux mis en œuvre. […] Toutefois, nous avons réfléchi à cette problématique posée pour plusieurs matériaux en examinant les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) ainsi que la vérification de leurs provenance. À ce jour, nous n’avons pas compilé et chiffré nos données. Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie


Profil développement durable DIMENSION ENVIRONNEMENTALE Objectif

Mise en œuvre

Observations

LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Diminuer la consommation d’énergies non renouvelables pour la construction

Chauffage uniquement par pompe à chaleur Ventilation double flux Raffraichissement passif Bâtiments de stockage non chauffés, la toile micro perforée limite l’utilisation d’éclairage artificiel et de ventilation

Diminuer la consommation d’énergies non renouvelables dans les transports

Accès au site proche des transports en commun

Employer des renouvelables

Pompe à chaleur eau/eau Panneaux solaires thermiques Panneaux solaires photovoltaïques

énergies

primaires

La définition du projet avec le bureau d’étude thermique avant la phase APS aurait permis de mieux prendre en compte les apports solaires. La verrière en double vitrage occasionne beaucoup de déperditions thermiques.

Lutter contre la destruction de la couche d’ozone stratosphérique

Une analyse du cycle de vie permettrait d’estimer les émissions de CO2, méthane, oxydes d’azote ou encore de gaz fluorés (type CFC).

Limiter la formation locale d’ozone troposphérique

Une analyse du cycle de vie permettrait d’estimer les émissions de CO2, méthane, oxydes d’azote ou encore de gaz fluorés (type CFC).

DÉVELOPPEMENT DE LA BIODIVERSITÉ Réduire les sources d’eutrophisation

Les eaux usées sont traitées par la station d’épuration Seine Aval. Les eaux du parking sont traitées par un débourbeur séparateur d’hydrocarbures. L’alimentation de la rivière au sortir de la pompe à chaleur réchauffe l’eau (de 5°C) et des poissons ont été rajoutés pour limiter une prolifération d’algues observée.

D’après le document d’incidence d’Hydratec, le débourbeur séparateur d’hydrocarbures diminue de 15% les matières en suspension (MES) (rejet à 77mg/l) et limite la concentration en hydrocarbures à 5mg/l, la concentration en DCO* est de 77mg/l, et les eaux de pluie et de la nappe ne sont pas polluées.

Revaloriser les territoires à faible valeur écologique (faune, flore, sols)

Le site industrialisé a été classé «espace naturel sensible» et le paysagiste en collaboration avec l’association Espaces ont mis en place une gestion différenciée des espaces verts.

Un diagnostic du sol suivi d’une dépollution ont été effectués. Cette analyse avait alors révélé la présence de trichloroéthylène*. Des poches d’hydrocarbures ont également été retrouvées malgré la dépollution faite par l’ancien propriétaire du site. Les terres les plus polluées ont été excavées puis traitées en dehors du site.

Minimiser l’impact sur les sites de valeur écologique

Le projet a été élaboré de manière à mettre en valeur le site et à l’intégrer au Parc de Saint-Cloud, les berges sont réaménagées.

Le document d’incidence d’Hydratec prévoit une légère dégradation des potentialité de nutrition des poisson suite au réaméngement des berges qui devrait être naturellement compensé par la repousse d’herbiers.

Valoriser indigènes

L’association Espaces a inventorié les espèces végétales rares, parmi lesquelles des charmes, des orchidées. Proche du site, on trouve également une espèce de tulipe sauvage non observée depuis 1895.

Les charmes ont été abattus (pour l’aménagement du parking) et les orchidées déplacées sous serre, en attente de replantation.

les

espèces

végétales

– 23 –

* Ce terme est expliqué dans le glossaire


Prendre en compte les habitats des espèces animales, existantes ou nouvelles

Certains espaces sont volontairement inaccessibles au piétons afin de créer de nouveaux habitats pour les expèces animales (ex: ragondins).

Espaces préconisait la construction d’un crapauduc pour permettre les migrations saisonnières des crapauds entre les berges et le parc de St Cloud (non réalisé)

UTILISATION RAISONNÉE DES RESSOURCES ET RÉDUCTION DES DÉCHETS Prendre en compte les spécifications et les impacts en cycle de vie des matériaux et éléments de construction

La composition et provenance d’une partie des matériaux (extérieurs et ceux susceptibles de dégager des COV*) ont été examinés.

Favoriser les matériaux locaux, de qualité et gérés durablement

Les bois ont été choisi en fonction de leur provenance, Europe et France pour le chêne.

Minimiser la production de déchets non dangereux pendant les phases de chantier et de fonctionnement

Une mini usine de déconstruction a été installée afin de récupérer le béton des bâtiments démolis en dalles pour le revêtement de sol.

Minimiser la production de déchets à risques pendant les phases de chantier et de fonctionnement

Un tri sélectif a été mis en place pendant le chantier.

Minimiser la consommation d’eau potable

Les eaux pluviales de toiture sont récupérées dans une cuve enterrée pour l’arrosage des espaces verts et les toilettes, complétée par l’eau de la nappe et en cas de besoin par de l’eau potable. L’eau de la nappe utilisée par la pompe à chaleur est réutilisée pour alimenter le bassin d’esquimautage et une rivière d’agrément, en circuit fermé avec rejet du trop plein en Seine. L’autre versant de la rivière est alimenté directement par la nappe.

Gérer la ressource eau

Seules les eaux usées sont reliées au réseau d’assainissement. L’imperméabilisation du sol est fortement diminuée et permet de recharger la nappe par infiltration. Le reste des eaux pluviales et de forage sont rejetées en Seine.

Réutiliser des sites déjà urbanisés

Le projet transforme un ancien site industriel, de fret et stockage de RFF loué à Renault en parc.

Limiter l’étalement urbain Utiliser et décontaminer des terrains pollués

Une analyse de cycle de vie permettrait d’estimer les impact du projet en termes d’émission de carbone et de consommation d’énergie grise.

Une liste des produits utilisé avec leur nature exacte permettrait de déterminer la quantité et la nature des déchets produits.

La diminution du COS limite la constructibilité du terrain. Le site a été décapé sur 30 cm minimum. Les plus grosses poches d’hydrocabures ont été dépolluées mais lors du chantier, des poches plus petites et dispersées ont été retrouvées.

GESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES RISQUES Limiter les impacts environnementaux liés à l’organisation et à la gestion

Les architecte travaillent à proximité du site. Les responsables du projet l’ont suivi pendant toute la durée.

Évaluer les risques climatiques locaux

Le projet tient compte des contraintes d’inondabilité du site.

Évaluer locaux

les

risques

géophysiques

– 24 –

* Ce terme est expliqué dans le glossaire


DIMENSION SOCIALE Objectif

Mise en œuvre

Observations

BIEN-ÊTRE DES PERSONNES Améliorer le confort lumineux

Les bâtiments de stockage sont fermés seulement par une toile micro perforée permettant l’obtention d’une lumière tamisée et diffuse à l’intérieur tout en percevant l’extérieur et limitant le recours à l’éclairage artificiel. Pour le bâtiment principal, les surfaces vitrées sont équipées de brise soleil orientés selon l’inclinaison du soleil l’été pour minimiser les surchauffes et donc l’éblouissement, et l’hiver pour laisser passer le rayonnement direct. L’éclairage artificiel est relié à des détecteurs de présence.

Améliorer le confort thermique

Le chauffage s’effectue par plancher chauffant/rafraichissant + traitement de l’air. Le chauffage est régulé automatiquement en fonction de la température intérieure et manuellement. Les brise soleil protègent des surchauffes d’été.

Améliorer le confort acoustique Améliorer la qualité de l’air intérieur et le confort olfactif

Ventilation double flux et ventilation naturelle pour l’été par les chassis de désenfumage de la verrière. Dans les bâtiments de stockage, la toile microperforée permet une ventilation intérieure permanente pour évacuer l’humidité des bateaux. La peinture utilisée à l’intérieur des bâtiments est sans solvant et contribue ainsi à préserver la qualité de l’air intérieur.

Une liste des matériaux de construction et de finition utilisés à l’intérieur des bâtiments permettrait d’évaluer réellement la qualité de l’air intérieur. La proximité du parc de Saint-Cloud entraîne une augmentation des risques d’allergies liés aux spores et moisissures présents dans l’air.

Utiliser des matériaux sains et améliorer le confort tactile

Les recherches ont porté sur les matériaux extérieurs et ceux potentiellement émetteurs de COV* (ex: peinture) et panneaux de bois (colles émettant du formaldéhyde*), en demandant notamment les fiches de déclaration environnementales et sanitaire (FDES) aux fournisseurs. La ventilation double flux permet de renouveller l’air intérieur.

Aucune étude particulière n’a été mise en place pour l’utilisation de matériaux moins nocifs à l’intérieur des bâtiment.

Prendre en compte la satisfaction des usagers

Des entretiens ont été conduits pendant tout le projet avec les différents clubs, pour mutualiser les différents besoins des clubs.

Améliorer la qualité de l’espace d’usage

Les espaces intérieurs sont lumineux et spacieux.

Améliorer la qualité de l’eau potable (minimiser les risques microbiens et bactériens)

Faciliter l’accès à l’espace d’usage

Les bâtiments de stockage des bateaux sont un peu loin des berges.

Améliorer la qualité des espaces extérieurs (opération, îlot, quartier)

Requalification du site en prolongement du parc de Saint-Cloud, avec continuité visuelle. Le tramway a été dévié pour le traitement des berges.

Faciliter l’accès aux espaces extérieurs (jardins, parcs)

Le projet crée un accès au parc de Saint-Cloud, désenclavant la parcelle, le chemin de halage était auparavant une impasse.

Le caractère allergène des espèces choisies ne semble pas avoir été étudié.

Préserver la santé des occupants (émissions de substances nocives, rayonnements...) DIVERSIFICATION DES DÉPLACEMENTS ET MOBILITÉ ACCRUE Améliorer l’accessibilité et la proximité entre l’habitat, les lieux de travail et les équipements publics et services

Le site est à proximité de zones de bureaux.

Améliorer l’accessibilité aux réseaux de transports collectifs

Le site est à proximité des transports en commun.

Améliorer l’offre de liaisons piétonnes protégées pour l’accès direct aux équipements publics de quartier

Un passage protégé est créé sur la route départementale entre l’île de Monsieur et le parc de Saint-Cloud.

Améliorer l’offre de liaisons cyclables protégées

Le projet crée une liaison cyclable entre les berges de Meudon et le parc de Saint-Cloud.

Améliorer l’offre de véhicules partagés (co-voiturage, location ..)

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* Ce terme est expliqué dans le glossaire


PROTECTION DES BIENS ET DES PERSONNES Améliorer la protection des biens et des personnes (risques humains : vols, agressions)

Le directeur loge sur le site qui est surveillé par un gardien et des caméras.

Améliorer la protection des biens et des personnes (risques du bâtiment : incendies, chute d’éléments de façade) Prendre en compte les règles de sécurité des ouvrages (catastrophes naturelles : risques telluriques, climatiques, incendies)

Le site est en zone rouge du PPRI (intégralement inondable), tous les planchers rdc ont été implantés à la côte des plus hautes eaux connues (PHEC) correspondant à la crue de 1910, et les remblais et déblais ont été calculés pour garder la capacité de stockage d’eau en cas de crue.

Améliorer la sécurité sur le chantier

La proximité et la forte fréquentation de la route départementale a nécessité de porter une attention particulière à la sécurité pendant le chantier.

VALORISATIONS SOCIALES ET CULTURELLES Informer, consulter et faire participer le public sur l’opération et son rôle futur au sein du quartier, de la ville Intervenir avec des effets sociaux bénéfiques localement

A la fin de la période de garantie des travaux, l’association Espaces pourrait s’occuper de l’entretien des espaces verts avec des contrats de réinsertion sociale.

Favoriser les attitudes éthiquement et socialement responsables pour l’utilisation du bâtiment

L’équipe de la base nautique peut profiter des visiteurs et des évènements sur le site pour communiquer sur les enjeux du développement durable.

Limiter les nuisances sur l’environnement et la communauté locale pendant le chantier

Pas de zones d’habitation à proximité

Limiter les nuisances sur les bâtiments voisins et la communauté locale du projet fini

Pas de zones d’habitation à proximité

Améliorer la qualité du concept du projet et suivre les objectifs du programme pendant toute son élaboration

Un maître d’ouvrage délégué et une architecte consultante en environnement ont suivi tout le projet.

Adapter le concept du projet à la forme et à l‘esthétique du contexte

Le projet très paysager s’intègre dans la continuité du parc de SaintCloud et le long de la Seine.

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DIMENSION ÉCONOMIQUE Objectif

Mise en œuvre

Observations

VALORISATION DU FINANCEMENT ET GESTION DE L’OPÉRATION Conduire une analyse fonctionnelle précise du projet (adéquation au contexte territorial, aux aspirations de la clientèle ou usagers, aux critères de faisabilité économique de l’opérateur, prévoir au plus juste pour ne pas surdimensionner.) Prévoir des espaces partagés et multifonctionnels

Plusieurs activités nautiques et du conseil général (centre de loisirs) ont été regroupées.

Optimiser la valeur d’usage du cadre bâti et réduire les coûts de construction et de financement

Le principe de construction des bâtiments de stockage est simple (charpente bois et toile microperforée). Le projet de centre de loisirs au nord est ajourné, l’accueil de groupes d’enfants peut se faire dans le club house.

Améliorer les standards de construction et de gestion

Plusieurs techniques de chauffage ont été expérimentées par le bureau d’étude thermique.

ÉVALUATION SUR LA DURÉE DE VIE DES INVESTISSEMENTS FINANCIERS Évaluer en coût global la construction, coordonner et standardiser les méthodes et collectes de données pour obtenir une meilleure expertise de la valeur du projet en tant qu’aide à la décision Appliquer une analyse multicritères incluant gestion du risque et coût global pour évaluer le projet sur ses qualités et performances et non sur la seule valeur du coût d’investissement

Les consommations et productions d’eau et d’énergie en exploitation sont suivies par Cegelec

Apprécier la valeur d’échange du patrimoine immobilier à différentes échéances, qualité pérenne, maîtrise des temps de retour sur investissement

Les temps de retour sur investissement de plusieurs options de chauffage et des panneaux solaires photovoltaïques (mais pas la solution retenue) ont été évalués. La constructibilité du site a été limitée.

Estimer la valeur d’usage pour les propriétaires ou occupants pour qui le bâtiment est construit Prévoir l’adaptabilité de la construction, la flexibilité des espaces, l’évolutivité de l’enveloppe, et la déconstructibilité Étudier des modes opératoires aisés pour les travaux de maintenance (court et long terme) ÉVALUATION DES IMPACTS INDIRECTS Favoriser les emplois, services spécialisés et productions locaux

Le parc à proximité de zones de bureau est un atout pour attirer des entreprises.

Favoriser les emplois, services spécialisés et productions locaux Promouvoir l’excellence et l’innovation technique, utiliser l’image de marque et la communication externe

L’équipe de la base nautique peut profiter des visiteurs et des évènements sur le site pour communiquer sur les enjeux du développement durable.

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Annexes Liste des entretiens Entretien avec : >

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Lucie Rivault, architecte associée chez 2AD architecture et Isabelle Pougheon, architecte spécialisée conception environnementale pour 2AD ingénierie, 10/06/2009 Gwenaël Umont, responsable maîtrise d’œuvre, Pouget Consultants, 06/10/2009 Yann Fradin, directeur général, association Espaces et Juliette Mac Aleese, chargée de mission, association Espaces, 12/10/2009 Daniel Chevalier, directeur études et projets, Icade Aménagement, 19/10/2009 Eric Bachoffer, directeur du parc et Catherine Toutain, assistante de direction, 08/12/2009 François Kosciusko-Morizet, premier vice-président, Syndicat mixte de l’île de Monsieur, 15/01/2010

Bibliographie >

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M.B., Excavation des sols les plus pollués en hydrocarbures, in : Les cahiers techniques du bâtiment, n°291 octobre 2009, p. 50 Ekopolis, Vidéo du parc nautique de l’île de Monsieur, réalisée à l’occasion de la visite organisée au printemps 2009, disponible sur www.ekopolis.fr

Sur les approfondissements : >

Peuportier Bruno, Éco-conception des bâtiments et des quartiers, Mines ParisTech, collection « Sciences de la terre et de l’environnement », 2008

>

Déoux Suzanne et Pierre, le Guide de l’habitat sain. Habitat, qualité, santé, pour bâtir une santé durable, Medieco, 2004

Habiter écologique : quelles architectures pour une ville durable ? Catalogue de l’exposition à la cité de l’architecture du 13/05/09 au 01/11/09, Actes Sud

Sur internet : > >

www.ile-de-monsieur.fr (consulté le 9/3/2010) http://totems.bois.com/ (consulté le 9/3/2010)

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Archives Les documents réunis par Ekopolis au cours de l’analyse sont archivés. Dans le but de diffuser les expériences de projets, ces documents sont centralisés et téléchargeables sur le site www.ekopolis.fr, en accès libre pour certains, restreint pour d’autres, selon la confidentialité voulue par leur auteur. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Ekopolis. 2AD > Dossier plans coupes > Synthèse des principes environnementaux > Notice environnementale du permis de construire > Présentation des préconisations sur la qualité environnementale du projet > Notice générale HQE du DCE

En accès libre En accès libre En accès libre En accès libre En accès libre

ESPACES Recensement des espèces végétales patrimoniales de l’île de Monsieur Proposition d’intervention pour pérenniser le patrimoine naturel Avis sur le projet de parc de nautique de l’île Monsieur Avis sur la demande d’autorisation loi sur l’eau

En accès libre En accès libre En accès libre En accès libre

ALTO Étude énergétique pour le choix d’une solution de production performante

En accès libre

SYNDICAT MIXTE DE L’ÎLE DE MONSIEUR Compte-rendu de la réunion de concertation du 29/09/2004

En accès libre

POUGET CONSULTANTS CCTP chauffage ventilation rafraîchissement

En accès libre

CEGELEC Étude des installations énergétiques de l’Île de Monsieur

En accès restreint

ANTEA Étude de faisabilité hydrogéologique en vue de l’installation de thermofrigo-pompes

En accès restreint

ARCADIS GESTER Synthèse de l’étude détaillée des risques

En accès restreint

HYDRATEC Document d’incidence – dossier loi sur l’eau

En accès restreint

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Glossaire •

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les Composés organiques volatils (COV) sont présents dans de nombreux produits et matériaux à l’intérieur des bâtiments. Ils peuvent se dégager des matériaux de construction, notamment mousses isolantes, peintures, moquettes, linoléum, vernis, bois pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Les effets sur la santé vont de la simple gêne olfactive à une irritation des muqueuses, des yeux, de la peau, à une diminution de la capacité respiratoire jusqu’à des troubles cardiaques, digestifs, neurologiques avec, pour certains composés, des risques cancérogènes et mutagènes. Pour en savoir plus : Déoux Suzanne et Pierre, le Guide de l’habitat sain. Habitat, qualité, santé, pour bâtir une santé durable, Medieco, 2004 la Demande chimique en oxygène (DCO) correspond à la quantité d’oxygène (en mg) consommée dans un litre d’eau par les matières oxydables, sous l’action d’un oxydant chimique énergétique. Pour en savoir plus : Bruno Peuportier, Éco-conception des bâtiments et des quartiers, Mines Paris Tech, collection «Sciences de la terre et de l’environnement», 2008 le Formaldéhyde est un composé organique volatil (COV) présent dans de très nombreux produits tels que des colles, mousses isolantes, produits ménagers, etc. ; il provoque, même à faible concentration, des irritations et des inflammations des yeux (démangeaisons, larmoiement), des voies respiratoires (nez, gorge, poumons) et de la peau (rougeurs, démangeaisons, eczéma). Il peut également avoir des conséquences neurologiques, se traduisant par une fatigue accrue, des angoisses, des migraines, des nausées, de la somnolence ou des vertiges. Il est classé cancérogène de classe 1 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Pour en savoir plus : Déoux Suzanne et Pierre, op. cit. l’Isolant en laine de bois est fabriqué à partir de fibre de bois agglomérées soit par feutrage des fibres, soit par un liant synthétique. Il existe deux procédés de fabrication : le procédé humide, les fibres sont gaufrées sur une face. Le procédé sec, par encollage. L’impact sanitaire dépend de la taille des fibres. Les fibres courtes et de diamètre supérieur à 4μm, en suspension dans l’air, peuvent être à l’origine d’irritations de la peau, mais aussi des yeux et des voies respiratoires supérieures. Seules celles de diamètre géométrique inférieur à 3μm atteignent le poumon profond mais également, le cas échéant, de la colle utilisée, il est recommandé d’éviter l’utilisation de celles de type urée formol. Pour en savoir plus : INRS, fiche pratique de sécurité, ED 93 et Déoux Suzanne et Pierre, op. cit. le Résorcinol est une matière de base pour la fabrication de résines phénoplastes (résines résorcinol-formaldéhyde : dérivé phénolé + aldéhyde) utilisé essentiellement dans l’industrie du caoutchouc, des pneumatiques (renforcement de l’adhésion des constituants) et dans l’industrie du bois (colle pour bois, fabrication de contreplaqué). Pour en savoir plus : fiche toxicologique n°178, INRS le Trichloroéthylène est un liquide incolore utilisé pour ses propriétés de solvant et classé cancérogène de catégorie 2 par l’union européenne. Pour en savoir plus : INRS, fiche toxicologique

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À suivre... La collecte des données de cette opération et la rédaction de cette plaquette ont eu lieu entre mai 2009 et février 2010. Des acteurs de tous les niveaux du projet ont été rencontrés, des élus aux usagers, permettant ainsi d’élargir le regard trop généralement restreint aux aspects constructifs d’un projet d’architecture pour tenter d’y inclure la notion de temps et d’espace, les relations avec son territoire et ses aspects humains. Le projet du parc nautique a été choisi pour la qualité de ses aménagements extérieurs paysagers, pour son intégration dans le tissu urbain et plus largement dans une politique d’aménagement à l’échelle du territoire, et pour ses réflexions sur la durabilité. Les équipes à la fois jeunes et expérimentées ont tenté d’optimiser les impacts environnementaux par l’organisation et la gestion, par une logique de circuits courts et de fonctionnements simples. Grâce aux moyens financiers importants mis en jeux, le projet a mis en place au fur et à mesure des objectifs ambitieux. Concernant la biodiversité et la gestion différenciée des espaces verts, le projet initial n’a pu être complètement respecté. Certaines espèces indigènes n’ont pu être gardées et d’autres sont toujours en attente d’être replantées. Le résultat est incomparablement plus riche que le site d’origine. Aucun objectif n’avait été fixé mais il serait intéressant de suivre le développement des espèces végétales et animales, et de lancer une action de communication pour le public comme le suggérait l’assistante de direction. Certaines volontés n’ont pas pu aboutir, comme celle de mesurer la diminution des émissions de CO2 dans les transports pour l’acheminement des matériaux de construction et d’analyser les impacts environnementaux car les entreprises n’ont pas répondu à ces problématiques. La gestion partagée des multiples sources, utilisations et rejets d’eau a produit un système complexe alliant eau potable, nappe phréatique, Seine, pluie, bassins de baignade et de stockage, usages sanitaires et réseaux d’eaux usées. Le système inclut également des pompes électriques et un bilan des consommations d’eau et d’énergie complet permettrait de mesurer son impact environnemental réel. Le montage du projet a permis d’associer les concepteurs au programme grâce au marché de définition, et le comité d’exploitation mis en place permet au gestionnaire de prendre en compte les remarques des responsables des associations sportives. Le gestionnaire (directeur du site) a par contre été nommé pendant le chantier et n’a donc pas pu participer à la conception mais connaît bien le fonctionnement des installations et habite sur place. Les outils utilisés pour évaluer les économies d’énergie et la limitation du dérèglement climatique sont limités. Une simulation thermique dynamique a tout de même été utilisée en début de conception, mais seulement pour choisir le système de chauffage. Les différents calculs d’émissions de CO2 trouvés dans différents documents du projet prennent tous des ratios différents : Alto utilise respectivement 90 gCO2/kWh pour l’électrique hors chauffage et 224 gCO2/kWh pour le chauffage, Cegelec 84 pour les deux tandis que Tenesol, le fabricant, avance le chiffre de 370 sans distinction. Les 84 gCO2/kWh ne tiennent pas compte des émissions plus élevées en période de pointe l’hiver et la méthode bilan carbone de l’ADEME donne pour les consommations électriques de chauffage 180 gCO2/kWh. Il est difficile dans ces conditions d’annoncer des chiffres de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Cegelec a démarré une étude sur les consommations énergétiques du projet et les temps de retour sur investissement des différents équipements. Le suivi des consommations n’a été mis en place dès le début du projet, et sans capteurs sur les bâtiments, peu de données fiables sont disponibles pour analyser les consommations des pompes à chaleur et les apports du système solaire thermique. L’instrumentation du bâtiment, demandée par plusieurs acteurs, permettrait de vérifier les hypothèses de conception et d’avoir un bilan global et réel sur les consommations d’eau et d’énergie.

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Fiche technique PARC NAUTIQUE DE L’ÎLE DE MONSIEUR

Programme : Conversion d’une friche industrielle en parc ouvert au public et base nautique. Type d’intervention : démolition et construction neuve Surface de la parcelle : 7,6 hectares Surface HON club-house : 2 313 m2 1 Surface utile chauffée club-house : 1 627 m2 1 Volume chauffé club-house : 5 900 m3 2 SHON bâtiments de stockage : 6 747 m2 1 SU chauffée bâtiments de stockage : 2 001 m2 1 Volume chauffé bâtiments de stockage : 7 400 m3 2

Adresse : Rue de Saint-Cloud 92310 Sèvres Contexte : Parc naturel, Seine et équipements tertiaires Nombre d’habitants dans la commune : 24 000

1 : Source 2AD, synthèse des surfaces phase 2 : Source Cegelec, Étude des installations énergétiques de l’île de Monsieur

Maîtrise d’ouvrage : Maître d’ouvrage : Syndicat mixte de l’île de Monsieur, François Kosciusko Morizet Maître d’ouvrage délégué : Icade, Daniel Chevalier

Marché de définition : mai 2002 - novembre 2002 Études : janvier 2003 - mars 2006 Démolition : janvier 2005 - décembre 2005 Chantier : juin 2006 - décembre 2007

Maîtrise d’œuvre : Architecte mandataire : 2AD architecture, Lucie Rivault BET environnement : 2AD ingénierie, en partenariat avec Isabelle Pougheon, consultante spécialisée environnement BET VRD : Viatec BET thermique et fluides : Pouget Consultants, Gwenaël Umont BET structure : Charpente Concept et 2b Ingénierie Économiste : Cabinet Mdetc

Coût total du projet : 45 M€ HT Déviation du tramway : 5 M€ HT Coût d’acquisition foncière : 10 M€ HT Travaux, honoraires et études : 30 M€ HT Travaux base nautique : 10,3 M€ HT 1 : 1137 €/m2SHON Travaux aménagement extérieurs : 7,8 M€ HT 1 : 103 €/m2 1 : Source 2AD, valeur janvier 2003, révision mai 2007

Entreprises : 5 macrolots : Gros œuvre : GCC Tpin, Botte fondations Charpente, menuiseries extérieures, couverture, bardage, étanchéité : Mathis VRD : Colas, Screg, Cocean Tous corps d’état techniques : Cegelec Aménagements paysagers : Agrigex, Serpev

Aides financières : CNDB : soutien technique bois ADEME : aide technique et subvention (panneaux solaires thermiques et PAC) Région Île-de-France : 86 000 € HT (panneaux photovoltaïques, panneaux solaires et PAC) EDF : aide technique et subvention de 23 000 € HT (étude PAC géothermique et investissement PAC sur nappe)

Usagers rencontrés : Directeur : Eric Bachoffer Assistante : Catherine Toutain

Distinctions : > Réalisation nominée au Totems 2008 (http://totems. bois.com/)

Rédaction :

Clément Rigot (Ekopolis) et Pauline Blanchard (Master risques en santé dans l’environnement bâti, ISSBA Angers), avec la participation de Christian Binétruy (CAUE91),

www.ekopolis.fr contact@ekopolis.fr

Sophie Thollot (CAUE 92). Graphisme :

CHEERI Pour toute remarque ou suggestion : clement.rigot@ekopolis.fr

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