Comportements et Gaz Ă Effets de Serre
Roman de Rafael Sciences Po Lille Junior Conseil
Emmanuel Goh ENSAE Junior Etudes
1
2
Table des matières 1. L’impact de nos comportements et modes sur l’environnement : les grandes tendances ....5 1. Des évolutions sources de plus grandes pressions environnementales.....................................5 2. Ce qu’il est possible de faire au quotidien dans les secteurs clés : transports, bâtiments, et consommation. ............................................................................................................................7 Quelques chiffres et idées clés........................................................................................................................7 Quelles économies possibles uniquement avec les comportements ? ..........................................................8
3. Les expériences concrètes de réduction de la consommation par le changement de comportement ...........................................................................................................................10 Expérience de la Ville d’Onex ; .....................................................................................................................10 Les « ménages pilotes » à Bruxelles : ...........................................................................................................10 Paris et les foyers-témoins ...........................................................................................................................10 Programme Energy Trophy............................................................................................................................10
L’état des sensibilisations et aspirations des populations vis-à-vis du changement climatique et des actes associés........................................................................................12 a. Malgré une connaissance approximative du sujet, le réchauffement climatique est identifié comme principal danger environnemental .................................................................................12 b. Dans l’éventail des préoccupations quotidiennes, l’impératif environnemental passe derrière les questions de confort et de pouvoir d’achat............................................................................16
Les motivations et blocages communs pour changer les comportements : l’apport de l’expérience britannique « A framework for Pro-Environnemental Behaviours » .............18 a. Les variables clés du rapport britannique................................................................................19 Les résultats sur la population globale..........................................................................................................19
b. Les segmentations sociales et approches du développement durable.....................................23 Gaz à effet de serre et provenance sociale ..................................................................................................23 Segmentation de la population britannique.................................................................................................23 Recommandations du rapport britannique...................................................................................................26
c. Mise en place des recommandations préconisées par le rapport britannique.........................32 L’exemple de « Act On C02 » au Royaume-Uni.............................................................................................32 L’exemple de « Every Action Counts » au Royaume-Uni..............................................................................33
Retour au cas français et de l’IDF : analogies entre les segmentations..............................35 a. Présentation de la typologie des consommateurs 2009 d’Ethicity (adaptation du document de présentation publié sur le blog Ethicity)......................................................................................35 a. Analogie entre les deux segmentations...................................................................................38 b. Adaptation des recommandations aux segments français.......................................................44
3
Recommandations............................................................................................................46 a. Initier des comportements « égoïstes-éthiques » ...................................................................46 b. Réorienter le fond des campagnes de sensibilisation pour le grand public..............................50 c. Pour éviter une dissociation entre sensibilisation et action : Inscrire les gestes individuels dans le social.......................................................................................................................................58
Annexe 1 : Détails sur bâtiments et GES............................................................................63 I Que représente le bâtiment en termes de GES ?........................................................................................63 I.1: Aspect généraux autour du bâtiment .....................................................................................................63 II. La place prépondérante du résidentiel :...................................................................................................67 IV Le cas du résidentiel..................................................................................................................................77 V. Quelle économie de GES possible ?..........................................................................................................79 V.2 Consommation d'énergie par usage - Secteur tertiaire..........................................................................81
Annexe 2 : Comportement et transports...........................................................................83 Annexe 3 : les segments britanniques...............................................................................92 Annexe 4: les segments français.......................................................................................97 Annexe 5 : Les villes de l’IDF de plus de 2000 habitants par segment.................................99
Quelles sont les modifications de comportement faisables sans changement structurel et de quel ordre de grandeur seraient les économies de GES induites par ces changements ? Notre étude cherchera à percevoir quelle part des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) peut être réduite dans les secteurs du transport et du bâtiment, grâce à des modifications de comportement. Il sera intéressant de voir de combien la seule application de gestes plus respectueux de l’environnement, et dont le consentement à payer parait acceptable, réduit nos émissions. Sachant que le facteur 4, -75% d’émission de GES d’ici 2050 par rapport aux émissions de 1990 est l’objectif national1. Dans un premier temps, nous établirons un bilan des tendances de notre mode de vie et de leurs conséquences sur l’environnement, puis nous tenterons de voir quelles sont les économies de GES possibles en appliquant une série d’éco-gestes. Dans un deuxième temps, nous chercherons à voir quel est l’état des sensibilisations des Français par rapport aux problématiques du changement climatique. Puis dans une troisième et une quatrième partie, nous reprendrons les segmentations qui ont été effectuées par le département « Comportements » du ministère de l’environnement britannique et en France par le cabinet Ethicity en collaboration avec l’Ademe. Enfin, nous établirons les pistes de recommandations qu’il nous paraît être intéressant de développer afin de contribuer à rendre les comportements plus respectueux de l’environnement.
1
Inscrit pour la première fois dans la Stratégie Nationale de Développement Durable de 2003.
4
1
L’impact de nos comportements et modes sur l’environnement : les grandes tendances 1. Des évolutions environnementales
sources
de
plus
grandes
pressions
Le tableau suivant, disponible sur le site du SOes (ex-ifen)2, permet de se rendre compte de l’évolution des consommations et de nos modes de vies. Il s’agit de la consommation finale en euros par poste par habitant. Elle permet de se faire une idée des nouvelles pratiques des individus en matière de consommation. A noter qu’il faut prendre en compte l’élévation du pouvoir d’achat, qui fait qu’aujourd’hui on peut aller beaucoup plus loin avec un avion low-cost qu’en 1980.
2
http://www.ifen.fr/ rubrique ménage ou activité et environnement
5
Ces données permettent de constater que notre mode de vie, découlant du modèle de consommation érigé lors des 30 glorieuses, accroît la pression de l’homme sur l’environnement. En effet, le transport, le logement, les loisirs, les TIC (communications) sont des secteurs de consommation en pleine croissance. Ce sont ces mêmes secteurs que nous retrouvons dans ce tableau de l’IFEN montrant les différentes sources de GES :
6
2. Ce qu’il est possible de faire au quotidien dans les secteurs clés : transports, bâtiments, et consommation. Quelques chiffres et idées clés Le bâtiment est un secteur particulièrement important , à l’origine de 23% des GES français3. Dans ce secteur, les comportements ont une influence sur la consommation énergétique. Il est possible d’agir directement sur la demande énergétique par plusieurs biais : - Une meilleure optimisation de la consommation des appareils ménagers (éteindre les veilles, utiliser mieux les machines à laver etc.) - Une meilleure utilisation du chauffage (qui peut représenter jusqu’à 70 % de la consommation énergétique d’une habitation). - Un meilleur choix des appareils à l'achat, en choisissant les plus économes. Rappelons que depuis l’étiquette européenne, le réfrigérateur moyen consomme 10 fois moins qu’auparavant. Les transports sont un secteur fortement responsable de l'accroissement de la consommation d'énergie en France, ainsi que des émissions de polluants et de gaz à effet de serre. La part du
3
Chiffre avancé par l’Ademe.
7
secteur est en 2006 de plus de 26 % et l'on observe un quasi doublement de sa consommation depuis 1973. C'est le transport routier qui domine de manière écrasante le bilan énergétique. Il représente 80 % de la consommation d'énergie, tous modes de transport confondus. En Ile de France, le transport est responsable de 31,8 % des émissions de CO2, et il est majoritairement responsable des émissions de NOX (52,2 %), de CO (76,9 %) ou de particules (36,2 %)4. Dans ce secteur, il est possible d’adopter des comportements plus respectueux de plusieurs manières : - Utiliser des transports « doux » (Marche à pieds, vélo…) - Utiliser les transports en commun (Bus, Tramway et métro, train) - Utiliser une voiture à plusieurs (Autopartage, covoiturage) - Bien choisir son véhicule - Adopter l’éco-conduite (Adapter sa vitesse, démarrer le moteur en douceur…) La consommation. Indirectement, nos choix de consommation ont des effets sur les GES. Une bouteille de lait d’un produit Tetrapak pollue moins qu’une bouteille en plastique5. Cumulés, ces choix peuvent être très importants, surtout lorsqu’ils concernent de l'électroménager, une voiture, un type de chaudière ou encore une façon de conduire. Cela nécessite de réfléchir aux conséquences de nos actes les plus quotidiens. La partie suivante est un aperçu de ce qu’il est possible de faire grâce à l’étude sur le bâtiment du CREDOC ainsi que les résultats obtenus à partir d’expériences concrètes. Nous avons par ailleurs consacré deux annexes (1 et 2) à aborder plus en profondeur les secteurs du bâtiment et des transports.
Quelles économies possibles uniquement avec les comportements ? Les comportements individuels ont des effets directs sur nos émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs études ont cherché quelles pouvaient être concrètement les réductions possibles par l’adoption d’une série d’éco-gestes. C’est le cas notamment de l’étude du CREDOC6 détaillée ci après. Sur le modèle de ce qu’il avait fait à propos de la consommation d’eau, le CREDOC a réalisé une simulation de deux familles composées de 4 personnes. L’une est la famille Gaspi et l’autre AntiGaspi. On observe grâce à cette simulation, que les consommations des deux familles en KWh par an passent de 10855 pour la famille gaspi à 2719 Kw/h pour l’autre famille. Les chiffres paraissent impressionnants. D’une famille à l’autre, on constate 75 % de différence ! Bien entendu, il s’agit là de deux extrêmes. La deuxième partie de l’étude nous montre l’économie réalisée par rapport à la moyenne (sachant qu’on suppose dans ce cas que les familles se chauffent à l’électricité). On constate que par l’adoption des quelques gestes dans la famille AntiGaspi, on arrive à une économie en équivalent CO2 de
4
http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1323 : http://www.emballagedigest.fr/dotclear/images/BONUS%202008/avril_08/Tetra%20PaK%20ACV.pdf 6 Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vies 5
8
1481*0.09 = 133 kg de CO2, soit une réduction de 35% par rapport à la moyenne et 75% par rapport à l’hypothèse « gaspi ». Ainsi, si l’on s’en réfère au CREDOC, par l’adoption de gestes simples dont le consentement à payer ne paraît pas insurmontable, une famille économe peut réduire sa facture énergétique et ses émissions de GES de 35% par rapport à la moyenne française. Document du CREDOC : Simulation de consommations d’énergie annuelles de deux familles de 4 personnes et comparaison avec les consommations moyennes7.
7
A. Dujin, G Poquet, B. Maresca, La maitrise de la consommation dans les domaines de l’eau et de l’énergie, CREDOC, Novembre 2007.
9
3. Les expériences concrètes de réduction de la consommation par le changement de comportement L’approche des ménages pilotes permet de mesurer les économies de GES possibles en modifiant les comportements.
Expérience de la Ville d’Onex ; La Ville d’Onex, en Suisse, a mis en œuvre une expérimentation de « ménage pilote » dans le cadre de son agenda 21. L’expérience consiste à inviter certains ménages à adopter une série d’éco-gestes au quotidien et de suivre les économies réalisées de ce fait. Pour le moment, les ménages concernés ont réduit, en moyenne, leurs émissions de CO2 de 8% tous usages confondus. Les « ménages pilotes » à Bruxelles : Une expérience similaire en Belgique entre novembre 2005 et avril 2006, avait permis à 200 ménages Bruxellois de réduire leurs émissions de 13%, soit 850 kg de CO2 par an et par ménage. Ces deux exemples sont encore loin des 35% indiqués plus haut, mais il faut prendre en compte qu’ils sont en cours de réalisation et n’ont donc pas abouti aux objectifs finaux. De plus, une baisse de 13% de CO2 en une année est déjà une performance intéressante qui dépasser de loin les objectifs de Kyoto pour ces pays. Paris et les foyers-témoins La mairie de Paris a également mis en œuvre le même type d’expérience avec des « foyers-témoins » dans le XIe arrondissement en 2008. L’expérience portait sur la réduction des déchets uniquement. L’expérience consistait à remettre un kit pour apprendre les éco-gestes quotidiens aux 40 familles de l’expérience, ils faisaient également l’objet du suivi d’une animatrice. Au terme de l’expérience, on constatait une diminution de 18% des déchets. Programme Energy Trophy On peut également citer une approche « concours » qui concerne la mise en place d’une dynamique éco-responsable sur l’ensemble d’une structure. Ainsi le programme Energy Trophy a permis des avancées tout à fait remarquables. Le programme Energy Trophy aide à observer les tendances possibles pour le tertiaire. Le concours consiste en effet à faire réaliser des économies d’énergie aux participants grâce au changement de comportements, c'est-à-dire à bâtiment constant et par le biais de sensibilisation interne. Il est coordonné par le Centre international de ressources et d’innovation pour le développement durable (Ciridd).
10
Voici une liste des gagnants de l’Energy Trophy et les économies réalisées En 2004-2005, c’est l’entreprise Britannique Centrica Business Services qui a remporté le prix. L’entreprise a réduit sa consommation d’énergie de 31%. Pour se faire, elle a diagnostiqué et optimisé l’utilisation des appareils électriques en dehors des heures d’ouverture et a mené une sensibilisation des employés à la maitrise de l’énergie. Le prix allemand de cette année a été remporté par la Dresdner Bank AG à Berlin, qui a réduit sa consommation électrique de 19% et l’utilisation du chauffage de 21%. Les autres gagnants du challenge européen « Energy Trophy » 2004/2005 sont :
-
Ducati Motor spa (Prix national italien avec 15,6% d'économie) Electricité de France (Prix national français avec 7 % d'économie) Biopetrol Kft (Prix national hongrois avec 13,4% d'économie) Książnica Beskidzka (Prix national polonais avec 11,9% d'économie)
Catégorie 1: Meilleure conservation d’énergie dans des bâtiments à « bas niveau de consommation » (< 219 kWh/m²/a) à travers l’UE (en %):
1. Library Silistra (Bulgarie), 29 % d’économie 2. 3.
CA Puy-en-Velay (France), 27 % d’économie Umweltamt Graz (Autriche), 25 % d’économie Catégorie 2: Meilleure conservation d’énergie dans des bâtiments à « haut niveau de consommation » (> 219 kWh/m²/a) à travers l’UE (en %):
1. 2. 3.
CG de la loire à ROANNE (France), 42 % d’économie Eesti Krediidipank (Estonie), 28 % d’économie JSC Dzukija construction (Lituanie), 40 % d’économie
Classement France - Pour la catégorie : Meilleure réduction de consommation d’énergie dans des bâtiments à niveau de consommation initial inférieur à 219 kWh/m²/an, le classement est le suivant : 1. Crédit Agricole de Vals-Près-Le Puy (Haute-Loire) : 27,23 % 2. Oxbow à Mérignac (Gironde) : 20,68 % 3. CDIS 42 à Saint-Etienne (Loire) : 17,22 % - Pour la catégorie : Meilleure réduction de consommation d’énergie dans des bâtiments à niveau de consommation initial supérieur à 219 kWh/m²/an, le classement est le suivant : 1. Conseil Général de la Loire à Roanne (Loire): 40,46 2. Conseil Général de la Loire à Saint-Etienne (Loire) : 31,50 % 3. Direction Départementale de l'Equipement de la Loire à Saint-Etienne (Loire) : 24,56% On constate bien que le biais « réduction par le comportement » peut être une source de réduction telle que prévue dans les modélisations précédentes ! Woodstock Hydro Inc. L’entreprise Canadienne : Woodstock Hydro Inc a équipé dans les années 1990 ses clients de compteurs intelligents et leur propose un système de paiement à l’avance : « pay as you go ». Ce
11
système optionnel propose aux clients d’acheter par avance une carte à puce que l’on insère dans un boitier une fois arrive chez soi. Cette carte dispose d’un certain nombre de crédits qui correspondent à la consommation en électricité demandée. Aujourd’hui environ 2500 clients de Woodstock Hydro ont adhéré a ce programme, soit 25% des clients résidentiels du distributeur. Chaque année, ce système séduit 3% de clients supplémentaires, pour un coût additionnel de 7.50$ par mois. Par cette information donnée aux consommateurs, assorti d’un dispositif de paiement différents, l’entreprise constate que la moyenne de consommation des clients utilisant les compteurs classiques et le système de paiement conventionnel est de 23% supérieure à celle des clients équipés de compteurs intelligents8.
Au terme de ce passage en revue de quelques exemples, nous nous sommes interrogé sur l’état actuel de l’opinion française. Sommes-nous prêt à changer nos comportements ?
2
L’état des sensibilisations et aspirations des populations vis-à-vis du changement climatique et des actes associés
Source : ADEME Etude « Les ménages apprivoisent la maitrise de l’énergie à la maison » L’ADEME a réalisé une série d’études « Stratégie et Changement », qui ont particulièrement attiré notre attention car elles permettent de mieux comprendre comment les Français pensent le développement durable. On constate globalement une prise de conscience du changement climatique et des impératifs environnementaux, mais cette prise de conscience cède le pas devant les questions de confort.
a. Malgré une connaissance approximative du sujet, le réchauffement climatique est identifié comme principal danger environnemental Une première constatation est le passage du réchauffement climatique comme première source de préoccupation environnementale :
8
http://www.oeb.gov.on.ca/documents/sm_woodstock_300804.pdf
12
Le réchauffement climatique passe de la troisième place en 2005 à la première en 2007. On peut également préciser que le réchauffement climatique est perçu comme une menace, puisque 61% des personnes interrogées estiment que le réchauffement climatique rendra les conditions de vie extrêmement difficiles. Il est intéressant de noter que l’étude montre quelques nouvelles prises de conscience et quelques erreurs d’appréciation persistantes. Par exemple, on constate une surévaluation du rôle des bombes aérosols dans les gaz à effet de serre, qui est en réalité due à la confusion entre la problématique du trou de la couche d’ozone et les gaz à effet de serre. Les activités évaluées comme responsables de l’effet de serre sont en grande partie des activités ayant été portées par les médias et les ONG (déforestation, industrie, nucléaire qui pourtant ne rejette pas de CO2). Cette logique répond également à une intuition, la cheminée d’industrie crachant une fumée noire étant probablement un symbole répandu représentatif de la pollution.
13
En ce qui concerne les décisions à prendre, il est assez intéressant d’observer que les premiers choix s’orientent instinctivement vers les transports comme domaine où on pourrait être le plus efficace en matière de lutte contre les GES. L’importance du bâti commence à être connue, puisque l’on observe une nette évolution des questions d’isolation du logement et d’utilisation d’appareils ménagers moins énergivores.
14
Ajoutons que les ménages ont une meilleure connaissance de leurs actes sur l’environnement et agissent, pour peu qu’ils soient informés.
15
b. Dans l’éventail des préoccupations quotidiennes, l’impératif environnemental passe derrière les questions de confort et de pouvoir d’achat La préoccupation environnementale passe derrière les préoccupations sociale et économique. La préoccupation « environnement et pollution », reste citée en 5e ou 6e place, derrière les préoccupations citées dans le baromètre suivant. Les politiques doivent donc se saisir de cet état de fait pour intégrer économique, social, et environnement.
De plus, il existe un décalage entre les craintes et les contraintes acceptées par les consommateurs pour des raisons environnementales. On constate ainsi que seulement 20% des interrogés accepteraient une augmentation modérée des prix des carburants. Pour l’Ademe, beaucoup de gens subissent leurs modes de transport, le transport en commun n’est possible que dans certaines agglomérations et en fonction des revenus ménagers, puisque habiter près de son lieu de travail reste parfois un luxe.
D’une manière générale, on constate que plus la mesure défendue touche au portefeuille, moins elle est acceptée. En revanche, il semble que les mesures visant à interdire un comportement pour modifier les habitudes sont bien acceptées. Ainsi, les consommateurs changent difficilement leurs habitudes mais acceptent que des limites soient imposées. Par exemple, limiter la vitesse des automobiles ou interdire les 4X4 sont des mesures relativement bien acceptées. D'autre part, les mesures visant à déplacer certains modes de consommation plus polluants vers des consommations moins polluantes, sont bien acceptées. Probablement parce qu’elles concernent une part moins importante de la population. Si l’on s’en tient à ces études de l’Ademe, les décisions règlementaires sur le modèle de ce qui a été fait pour les ampoules à incandescence (progressivement retirées du marché), semblent être les mieux acceptées par le public.
L’Ademe conclut ainsi son document Stratégie et étude N°9 : « Dans le domaine du bâtiment et concernant l’impact des consommations des ménages dans leur logement, les résultats montrent combien la prise de conscience est croissante, ce qui devrait aller de pair avec une acceptabilité grandissante des mesures réglementaires. D’autant que dans le cadre du Grenelle, les dispositifs incitatifs tels que les éco-prêts à taux zéro ou le crédit d’impôt sont en voie d’être mis en place ou renforcés, autant d’atouts pour transformer la sensibilité acquises en actes concrets. »
3
Les motivations et blocages communs pour changer les comportements : l’apport de l’expérience britannique « A framework for Pro-Environnemental Behaviours »
DEFRA (Department for Environment, Food and Rural Affairs // l’équivalent du ministère de l’environnement au Royaume-Uni) a constitué un département (Behaviours unit) chargé de s’occuper exclusivement des questions comportementales dans une logique de développement durable. Ses experts ont publié en janvier 2008 une étude sur les comportements pro-environnementaux des ménages : A Framework for Pro-Environmental Behaviours9. L’objectif de l’étude est de mettre en évidence l’existence de différences entre les comportements désirés/envisagés des ménages et leurs actes concrets. Elle s’interroge sur les déterminants des choix régissant les comportements des individus afin de pouvoir expliquer ces écarts. Une fois ce travail réalisé, l’étude britannique se veut être force de proposition et étudie comment influencer nos comportements. Avant d’entrer en détail dans le corps du rapport, il est important d’expliquer en quoi cette étude comparative s’intègre dans notre sujet, de nature bien plus spécifique puisqu’il ne concerne que l’Ile de France. Tout d’abord, s’agissant de l’objet du problème, la mission du rapport britannique est très proche de celle qui nous a été confiée : « comment agir sur les comportements pour réduire les émissions de GES ? ». La behaviours unit de DEFRA, composée de nombreux experts, a disposé de deux années pour rendre ses conclusions. Elle a donc procédé à des analyses et à des calculs statistiques (par exemple sur les questions des moyens d’action à la disposition des pouvoirs publics) que nous ne pouvions pas envisager et que nous souhaitons donc reprendre comme base de notre travail. Le rapport britannique répond dans un premier temps au sujet en considérant la population dans sa globalité. Cela permet de mettre en évidence un certain nombre de motivations et de barrières communes à la population sur lesquelles il faut communiquer. Ensuite, DEFRA met en évidence que les sensibilités de la population par rapport au développement durable sont très hétérogènes et qu’il est nécessaire de la segmenter. Cette segmentation caractérisée par les variables de CSP, d’âge et de niveau d’étude a donc été construite sur la base de ces sensibilités. Cela permettait par la suite d’énoncer des recommandations par segment, par définition beaucoup plus précises. Notre moyen est donc la suivante : nous étudions le rapport britannique afin de comprendre quels sont les déterminants d’une communication réussie à l’ensemble de la population. Nous établissons ensuite une analogie entre les segments de population identifiés par DEFRA et ceux du cabinet de conseil en développement durable ETHICITY10, qui font référence en France. Nous appliquons et adaptons alors les recommandations par segment du rapport britannique aux segments français. L’étape finale de notre démarche consiste ensuite à déterminer les zones géographiques en Ile de France propres à chaque segment afin de savoir où il faut communiquer et sur quoi. Nous avons effectué cette dernière étape en travaillant sur les données de recensement de la population par commune de l’INSEE. 9
http://www.defra.gov.uk/evidence/social/behaviour/documents/behaviours-jan08-report.pdf http://www.blog-ethicity.net/
10
a. Les variables clés du rapport britannique Douze variables principales de comportement ont été sélectionnées et classées en fonction de leur impact sur l’environnement et de leur difficulté d’exécution. Parmi elles, celles relatives aux transports personnels et aux dépenses énergétiques des foyers à leur domicile nous intéressent particulièrement : Transports • Utiliser des véhicules plus propres • Eviter d’utiliser la voiture pour les trajets courts • Eviter de prendre l’avion lorsque cela n’est pas nécessaire (courtes distances) Habitats • Installer des isolants • Mieux gérer sa consommation d’énergie • Installer des micros générateurs d’énergie (panneaux solaires, éoliennes…) Dans une première partie, nous abordons le problème de manière globale, c'est-à-dire en essayant de synthétiser ce que l’on peut dire sur la population britannique prise dans sa globalité. Dans une seconde partie, nous traiterons de la question des spécificités par rapport au développement durable des différents segments de la population, ceci afin d’obtenir un diagnostic plus fin de la situation actuelle en vue de recommandations. Les résultats sur la population globale
Les différentes enquêtes menées par DEFRA (DEFRA Attitudes and Behaviour Survey 2007) fournissent l’impact des ménages, l’état de la situation actuelle, la volonté d’agir ainsi que la capacité à agir. Le résultat de cette étude est retranscrit dans les deux représentations suivantes. La première figure croise l’impact environnemental d’une action avec sa récurrence dans les comportements actuels.
Figure - Croisement de l’impact et de la mise en pratique actuelle des comportements On constate que les actions ayant le plus d’impact négatif sur les émissions de GES (éviter de prendre l’avion, acheter une voiture propre, moins utiliser sa voiture pour les courts trajets), sont aussi celles qui sont les moins d’actualité car elles sont coûteuses en termes d’efforts consentis. Cependant, l’étude a montré qu’il existait une possible évolution, c’est l’objet de la deuxième figure qui croise volonté et capacité à agir.
Figure – Croisement de la volonté et de la capacité à agir On constate ici que la plupart des actions se sont déplacées, permettant ainsi d’en déduire que des actions qui ne sont pas dans les mœurs aujourd’hui ne le sont pas uniquement par refus mais sûrement par des contraintes de différentes natures. Acheter des voitures propres et moins utiliser sa voiture pour les courts trajets se déplacent sensiblement vers une volonté d’agir « moyenne », alors qu’ils constituaient des comportements « rares ». D’autre part, on remarque que les comportements « installer des isolants » et « installer des microgénérateurs », sont bloqués par une « faible capacité à agir », probablement pour des raisons financières. A partir de ces quelques constatations de bon sens, l’étude établit les motivations et les barrières communes aux comportements cibles, c'est-à-dire aux comportements plus respectueux de l’environnement. L’identification des motivations et des barrières permet de mieux orienter les campagnes de communication et les actions publiques.
Motivations communes : -Sensation de bien-être, d’effectuer une action bénéfique, altruiste, sociale. La moitié de la population considère que cela vaut la peine de faire des efforts, même si les autres ne le font pas. Prés de la moitié de la population considère les questions environnementales prioritaires. -Les comportements cibles sont adaptés à notre mode de vie actuel et/ou sont attendus par la société. Près de la moitié de la population considère qu’il est important que les comportements cibles soient adaptés à notre mode de vie actuel. -Bénéfices individuels des comportements cibles adoptés (financiers, culpabilité amoindrie). Plus de la moitié de la population se sent parfois coupable de dégrader l’environnement. -Certains comportements cibles sont faciles à atteindre. -La moitié de la population pense que beaucoup de gens font des efforts de nos jours et que les actions individuelles peuvent faire la différence. Barrières communes : -Externes, limites pratiques à l’adoption d’un comportement (contraintes financières, limite des infrastructures…) Une personne sur trois considère le temps comme une contrainte ; une personne sur cinq est prête à consentir des efforts à condition qu'ils entrainent une économie d’argent tandis que la moitié de la population est prête à payer plus pour des produits sauvegardant l’environnement. -Idée que l’adoption de nouveaux comportements aura un impact négatif sur la qualité de vie et réduira notre liberté actuelle. -Difficulté éprouvée à changer nos habitudes : une personne sur trois considère que faire l’effort de changer une habitude est une barrière. -Idée reçue et perception négative du mode de vie « écolo ». Une personne sur trois considère le mode de vie « écolo » comme alternatif et impossible à adopter par la majorité de la population. -Scepticisme par rapport au changement climatique et manque de confiance accordée aux discours des gouvernements et acteurs du secteur privé. Un quart de la population croit que les actions entreprises dans la vie de tous les jours ne contribuent pas au changement climatique.
b. Les segmentations sociales et approches du développement durable Les conclusions de l’expérience britannique permettent de cerner l’état global de la population, de même que les sondages de l’ADEME sont construits sur des échantillons représentatifs de l’ensemble de la société française. Pourtant, nous ne pouvons nous contenter d'un niveau aussi global. En effet, au sein même de la population, les sensibilités et les attentes par rapport aux problématiques du développement durable sont très hétérogènes comme le montre l’étude C. Brand ci-dessous. Il est donc nécessaire de segmenter la population en différentes tranches afin de mener des actions plus efficaces. Gaz à effet de serre et provenance sociale Une étude a été menée par C. Brand11 sur les transports dans le comté d’Oxford. Il a recensé dans une base de données sur une année, les déplacements terrestres et aériens d’un échantillon d’individus.
C. Brand constate que les émissions par personne liées aux transports aériens dominent (70.2%). Mais la distribution des émissions est inégale, 10% des émetteurs les plus importants sont responsables de 43% des émissions totales, alors que 10% des émetteurs les moins importants sont à l’origine de 0.1% des émissions. Les 10% émettant le plus de GES ont entre 30 et 50 ans, travaillent à plein-temps et gagnent plus de 30 000 livres par an. Ils prennent également 5 fois plus l’avion que la moyenne, et font 2.4 fois plus de kilomètres que la moyenne nationale.
L’étude montre bien à quel point il est nécessaire de réfléchir par segment de population pour adapter les politiques en fonction de leurs habitudes. En l’occurrence, encourager les plus aisés à adopter des comportements plus économes. Segmentation de la population britannique Les recherches de DEFRA permettent de mieux comprendre les valeurs, les comportements, les motivations et les freins au changement des différents segments de la population. Cela permet de définir des stratégies de communication différenciées. La population britannique s'élève à 59,9 millions d’habitants. Les individus ont été regroupés en fonction de leur sensibilité par rapport aux comportements cibles identifiés plus haut. On obtient ainsi 7 segments que l’on décrit en annexe 3 à l’aide des variables CSP, âge, diplôme… •
Segment 1 : Les sympathisants environnementaux, 18 % de la population
« Je pense que nous devons faire les choses différemment afin de combattre le changement climatique. Je fais ce que je peux et je culpabilise pour le reste » • 11
Segment 2 : Les attentifs au gaspillage, 12 %
Christian Brand, Personnal air and car travel – just don’t do it!, ECEEE summer study proceedings, 2007, paper 9 228.
« Ne pas gaspiller est important, nous devons vivre notre vie en faisant toujours attention à ce que nous faisons et ce que nous utilisons » •
Segment 3 : Les consommateurs inquiets, 14 %
« Je pense faire plus que la plupart des gens. Cependant, voyager est important et j’ai des difficultés à y renoncer. La compensation carbone me fait me sentir moins coupable » •
Segment 4 : Les acteurs à la marge, 14 %
« Je pense que le changement climatique est un problème important. Je ne réfléchis pas trop à quelle quantité d’eau ou d’électricité j’utilise et j’oublie d’éteindre les choses… Je voudrais en faire un peu plus » •
Segment 5 : Les participants prudents, 14 %
« Je fais plusieurs choses pour aider l’environnement. J’aimerais faire plus… du moment que je vois les autres faire des efforts » •
Segment 6 : Les retardataires, 10 %
« Je ne sais pas grand-chose du changement climatique. Je ne peux pas me payer une voiture donc j’utilise les transports publics… J’aimerais une voiture pourtant » •
Segment 7 : Les non-concernés assumés, 18 %
« Il y aura peut être un désastre écologique, peut être pas. Cela ne change rien pour moi, je souhaite vivre la vie que je veux » En croisant le potentiel pour faire plus et la volonté de faire plus de chaque segment, on obtient la marge de progression de chaque segment :
Potentiel pour faire plus
Potentiel et volonté élevée
Elevé
1 – Sympathisants environnementaux (18%)
2 – Attentifs au gaspillage (12%)
« Je pense que nous devons faire les choses différemment afin de combattre le changement climatique. Je fais ce que je peux et je culpabilise pour le reste »
« Ne pas gaspiller est important, nous devons vivre notre vie en faisant toujours attention à ce que nous faisons et ce que nous utilisons»
3 – Consommateurs inquiets (14%)
7 – Non concernés assumés (18%) « Il y aura peut être un désastre écologique, peut être pas. Cela ne change rien pour moi, je souhaite vivre la vie que je veux»
Faible
« Je pense faire plus que la plupart des gens. Cependant, voyager est important et j’ai des difficultés à y renoncer. La compensation carbone me fait me sentir moins coupable»
Volonté de faire plus
5 - Les participants prudents (14%)
Elevé
« Je fais plusieurs choses pour aider l’environnement. J’aimerais faire plus… du moment que je vois les autres faire des efforts »
4 – Acteurs à la marge (14%)
6 – Les retardataires (10%) « Je ne sais pas grand-chose du changement climatique. Je ne peux pas me payer une voiture donc j’utilise les transports publics… J’aimerais une voiture pourtant »
Potentiel et volonté faible
« Je pense que le changement climatique est un problème important. Je ne réfléchis pas trop à quelle quantité d’eau ou d’électricité j’utilise et j’oublie d’éteindre les choses… Je voudrais en faire un peu plus»
Faible Voir rapport pour description complète des segments
On peut calculer pour chaque segment et pour chaque comportement cible la capacité à agir ainsi que la volonté d’agir. On peut ensuite croiser ces résultats dans un graphique comme effectué précédemment pour l’ensemble de la population.
Figure - Projection de ces catégories sur le croisement capacité/volonté à agir Recommandations du rapport britannique A la lumière de la segmentation précédente, nous pouvons formuler des recommandations de champs d’application différents : •
Sur la population prise dans sa globalité
Le rapport britannique cerne très clairement les barrières et les motivations communes impactant la capacité aux changements de comportement des individus. On peut les regrouper en trois catégories que l’on reprendra au moment de formuler nos propres recommandations.
Ce que font les autres est clé
•‘Je fais si tu fais’, égalité des efforts consentis •Normes sociales : faire évoluer les normes sociétales au-delà du recyclage •Les entreprises et l’Etat doivent montrer l’exemple
Importance du sentiment de faire personnellement la différence
•Manque d’informations sur ce qu’il est possible de faire •Désirs d’avoir des retours sur ses actions afin d’observer que les efforts consentis sont payants •Scepticisme sur le changement climatique et ses causes •Déconnection entre le très faible impact des actions et l’enjeu global
Qu’est ce que j’y gagne ?
•Sensation de bien-être par la disparition du sentiment de culpabilité •Gains financiers (plutôt des économies) et mode de vie plus sain •Forger son identité : faire partie d’une dynamique de groupe
•
A chaque segment de population % de la population
Segment 1 : Les sympathisants environnementaux, potentiel élevé
18%
Recommandations Opportunités 1/ Volonté de faire plus élevée. Attitudes les plus positives et plus haut niveau de connaissances. Potentiel pour influencer les autres groupes en étant vu en train d'agir. 2/ Engagement dans les enjeux environnementaux très probable, en tant que volontaires. Engagement très probable également dans des groupes non environnementaux tels que les écoles et les groupes communautaires locaux. 3/ Grande proportion essayant de convaincre les amis ou la famille à être plus attentifs à l'environnement. Suggèrent les améliorations possibles à effectuer. 4/ Ne pensent pas que la négligence des autres groupes réduit l'impact de leurs efforts. 5/ Ils peuvent s'améliorer dans encore beaucoup de domaines, notamment les énergies renouvelables. Malgré leurs attitudes positives, ce groupe reste attaché à l'usage de la voiture et de l'avion. 6/ Ce sont de loin ceux qui sont prêts à payer le plus pour acheter des produits "propres". 7/ Pensent que le gouvernement ne fait pas assez pour combattre le changement climatique. 8/ Ils souhaitent que les gens payent à hauteur des dommages qu'ils causent à l'environnement (par exemple, une taxe proportionnelle aux kilomètres parcourus en voiture.
1/ Permettre à ce groupe d'être un leader d'opinion en s'assurant qu'ils possèdent l'information et les outils nécessaires à cette mission. Viser la majorité la moins active. 2/ Les campagnes de communication massives du gouvernement ne les touchent pas étant donné leur niveau de connaissances élevé au départ. Soutenir ce groupe lorsque qu'il s'investit dans des associations telles que celles de quartier ou des écoles. 3/ Potentiel pour renforcer l'influence de ces personnes dans les associations commerciales (par exemple plombiers ou cuisinistes) en tant que source de connaissances des comportements "propres". 4/ Possibilité de tester avec ce groupe de nouvelles initiatives. 5/ Ils sont susceptibles d'élargir le débat sur le recyclage pour l'emmener sur les comportements propres en général. 6/ Stimuler ce segment pour qu'il participe activement à la croissance des produits et services "verts". 7/ Démontrer l'impact positif sur l'environnement de leurs efforts et l'étendu des efforts du gouvernement.
28
% de la population Segment 2: les attentifs au gaspillage, potentiel moyen
12%
Segment 3: les consommateurs inquiets, potentiel élevé 14%
Recommandations Opportunités 1/ Ce segment se concentre essentiellement sur la chasse au gaspillage. 2/ Plus motivés par l'environnement local et national que l'environnement à l'échelle mondiale. 3/ Niveau de connaissances élevé (deuxième derrière segment 1) mais volonté de transmettre leurs connaissances faible. 4/ Satisfait de son degrés d'implication. 5/ Propension à soutenir le gouvernement faible lorsque les mesures sont considérées comme forçant les gens à changer leurs habitudes. 6/ Les efforts consentis par les autres segments n'est pas une barrière. Le niveau d'engagement des pays voisins en est cependant une. 7/ Resistance à conduire moins ou à moins utiliser d'avion. Cependant, il existe un potentiel pour utiliser des voitures plus "propres".
1/ Peu de chances qu'ils soient touchés par une communication directe sur les enjeux climatiques. Il faut utiliser des leviers non-environnementaux. Essayer de construire un message autour de l'éthique "pas de gâchis" et essayer de l'étendre à d'autres domaines. 2/ Cibler les comportements liés à leurs préoccupations par rapport à la modification du paysage britannique: par exemple la consommation d'eau pour le jardin. 3/ Reconnaître que même si ce groupe souhaite faire moins d'efforts que d'autres, il se situe tout de même au dessus de la moyenne nationale pour les efforts consentis. 4/ Possibilité d'utiliser une approche les encourageant à partager avec les autres segments cette aversion au gaspillage. 5/ S'engager avec ce groupe avant de mettre en place des mesures topdown. 6/ Inclure des informations sur ce que font les autres pays pour combattre le changement climatique. 7/ Informer sur l'efficacité énergétique des voitures pour modifier leurs comportements d'achat. 1/ Les inquiétudes de ce groupe portent sur le changement 1/ Opportunité réelle de motiver ce groupe à faire plus. climatique. Etre "vert" est adapté à l'identité de ce groupe et leurs Il faut peut être essayer de les convaincre par les sentiments, membres ne citent pas les barrières du manque de temps, des jouer sur l'émotion ; montrer que certains comportements efforts à consentir et l'impact sur le style de vie. 2/ Le niveau de actuels ne sont pas acceptables pour les amener à les modifier. connaissance est plus faible que ceux des groupes 1 et 2 mais la 2/ S'engager avec ce groupe avant de se lancer dans des plupart souhaite plus d'informations et faire plus. 3/Le revenu mesures "top-down" moyen de ce groupe est au-dessus de la moyenne nationale mais il se souhaite pas payer plus des produits propres dans la même mesure que le groupe 1. 4/ Le niveau d'activité du gouvernement ne va pas nécessairement les amener à changer leurs habitudes et ils ne vont vraisemblablement pas soutenir les mesures "topdown" du gouvernement.
29
% de la population Segment 4: les acteurs à la marge, potentiel élevé 14%
Segment 5: les paticipants prudents, potentiel moyen
14%
Segment 6: les retardataires, potentiel faible
10%
Recommandations Opportunités 1/ Ce segment a une conception des enjeux environnementaux élevée, similaire au segment 1. Ils ne se considèrent pas comme faisant des efforts. C'est le segment où la différence entre les opinions et les comportements est la plus élevée. 2/ Ils se sentent coupables des dommages à l'environnement. Ils disent qu'ils veulent faire plus et demandent plus d'informations. Le besoin que les comportements cibles soient adaptés à leurs styles de vie est une barrière au changement. 1/ Il semblerait qu'ils aient des comportements plus propres qu'ils ne le pensent. Ils font plus d'efforts que le segment 4 mais ils réalisent moins d'actions conscientes que lui. Ils en savent un peu plus sur l'environnement que le segment 4 et souhaitent plus d'informations. 2/ Ils souhaitent faire plus mais sont pessimistes quant à l'impact de leurs actions. Ils ont besoin de voir les autres faire des efforts également. Le niveau d'action des gens les entourant, du gouvernement et des autres pays va réellement influer sur le niveau d'effort qu'ils seront prêts à consentir. Ils connaissent un certain nombre de comportements à mettre en place mais ne le font pas encore. 3/ Ils sont, et c'est surprenant, anti-voitures dans leurs comportements. Après le segment 1, c'est le groupe souhaitant le plus l'apparition d'une taxe proportionnelle aux dommages faits à l'environnement. 1/ Difficile de se faire une idée sur leurs comportements à travers un sondage étant donné leur éloignement personnel de ces enjeux. 2/ Ce segment, au niveau de vie global peu élevé, a de nombreuses priorités vitales à réaliser avant de songer à l'environnement. Leur vie quotidienne a un faible impact sur l'environnement pour des raisons essentiellement financières : voyagent peu et ne possèdent généralement pas de voitures mais souhaitent garder toute leur liberté sur ces questions. 3/ Ne reconnaissent pas le changement climatique en tant que menace crédible et n'ont pas conscience que leurs comportements y contribuent. 4/ Connaissances des enjeux très faibles et volonté d'information faible.
1/ Le défi consiste à les amener à penser simultanément à l'environnement et à leurs comportements actuels. Il faut adapter les comportements cibles pour qu'ils soient en adéquation avec leurs principes. 2/ La culpabilité par rapport au changement climatique est un enjeu important pour la plupart des segments. Il faut chercher à savoir dans quelle mesure ce sentiment de culpabilité peut devenir une motivation et communiquer dessus. 1/ Il faut des preuves tangibles de mouvement collectif: montrer que les autres segments font des efforts et que ces actions ont des impacts positifs, y compris d'un point de vue personnel. 2/ Construire des outils montrant que les autres segments font des efforts. Par exemple dans les supermarchés ou sur le lieu de travail. 3/ Communiquer sur ce que fait l'Etat à tous les niveaux, gouvernement, département...
1/ Les motivations non-environnementales sont importantes. Ce groupe lit beaucoup les journaux à sensations ce qui peut représenter une opportunité. Possibilité d'adoption de la même démarche qu'avec la communication sur les problèmes de santé par le passé. 2/ Il semblerait que ce groupe soit ouvert à ce que d'autres groupes s'assurent que leur train de vies soit plus "propre". Par exemple, les propriétaires prenant les décisions pour les locataires.
30
% de la population Segment 7: les nonconcernés assumés
18%
Recommandations Opportunités 1/ Un des plus grands segments mais aussi un des plus durs à toucher. Indifférence aux enjeux environnementaux très élevés/ Manque d'intérêt pour ces questions. 2/ Peu de chances qu'ils soutiennent les mesures gouvernementales forçant les gens à adopter des comportements plus propres. 3/ Pensent que cela ne sert à rien d'agir si les autres ne le font pas (ce n'est cependant pas une barrière contrairement au segment 5). 4/ Ne se sentent pas coupables du changement climatique et ne veulent pas payer plus pour des produits et services plus propres. Ne reconnaissent pas que leurs modes de vie possèdent un impact sur l'environnement.
1/ Les approches non environnementales et utilisant des leviers sans rapports explicites avec l'environnement sont celles qui offrent le plus de chances de succès.
31
c. Mise en place des recommandations préconisées par le rapport britannique L’exemple de « Act On C02 » au Royaume-Uni
Le ministère britannique de l’environnement, suite aux études de la « behavioural unit » a mis en place une campagne de communication globale autour de sa plateforme internet « Act on CO2 ». Cette campagne se décline sous des actions de natures différentes :
• Site internet : http://actonco2.direct.gov.uk/index.html . Ce site propose aux ménages d’effectuer un audit énergétique de leurs habitats et plus globalement de leurs modes de vies et permet de comparer leurs résultats avec ceux des autres. Ce site interactif très facile à utiliser permet de donner des informations personnalisées aux personnes désireuses de se renseigner et enclenche une dynamique collective en comparant les résultats.
• Des spots publicitaires montrant quelques gestes simples à réaliser et appelant à l’émotion/ la culpabilité du citoyen (recommandation pour le segment 3 particulièrement et les autres en général). Cela permet également de prouver l’implication des pouvoirs publics et d’appuyer une dynamique. http://www.youtube.com/watch?v=juth-2Mjr5M v=pV9MzzcCPf8
http://www.youtube.com/watch?
• Des affiches qui sont mises dans des endroits spécifiquement étudiés pour toucher les segments de la population qui y sont réceptifs et qui renvoie à la plateforme internet. Tout comme les vidéos, ces affichent servent à sensibiliser la population mais surtout à déclencher l’envie d’aller sur le site internet, qui par son côté accueillant et interactif va réellement pouvoir former et sensibiliser la population de manière approfondie. Les affiches et les vidéos ont donc un rôle de catalyseur.
32
Résultats de la campagne Pour la campagne télévisée sur le spot en lien ci-dessus ayant eu lieu en juin et juillet 2007 : •
Une augmentation de 50 % de la connaissance de l’empreinte carbone (de 54% à 82%) ;
•
La moitié des personnes ayant vu le spot disent qu’ils font ou vont faire des efforts suite au visionnement du clip ;
•
La part de la population estimant que le gouvernement est impliqué dans la lutte contre le changement climatique est passée de 25 à 32 % ;
L’exemple de « Every Action Counts » au Royaume-Uni L’idée du site http://www.everyactioncounts.org.uk/ est de regarder les efforts consentis de manière agrégée. Souvent, les gens sont découragés car le décalage entre le problème global et l’impact des efforts consentis est trop élevé. Ici, on regarde l’évolution des impacts au niveau de groupes. Cela peut être une équipe sur son lieu de travail, un quartier ou encore des amis. Ainsi, le site s’occupe de prendre en charge ces groupes en leur procurant : • Des rapports sur les changements à mettre en place en matière de transports, de bâtiment, de gestion de l’eau ou de nourriture ;
http://www.everyactioncounts.org.uk/en/fe/page.asp?n1=230&n2=281
33
• Un tuteur volontaire (« champions »), très au fait et impliqué dans ces questions, avec qui le groupe peut rentrer en contact pour obtenir des conseils et un suivi ;
• La possibilité grâce aux conseils prodigués de quantifier l’impact des efforts du groupe et de suivre son évolution. Il est ensuite possible de se comparer aux autres groupes enregistrés sur le site et donc d’alimenter une « compétition saine » entre eux. Cette plateforme répond donc aux recommandations préconisées par le rapport britannique suivantes : •
Informer la population de manière concrète ;
• Permettre aux plus impliqués de se faire connaitre des autres afin qu’ils puissent amorcer une dynamique de groupe ; • Echanger entre les différentes personnes afin de sentir que tout le monde est impliqué et que les efforts consentis personnellement ne sont pas inutiles.
34
4
Retour au cas français et de l’IDF : analogies entre les segmentations
L’objet de cette partie est d’effectuer une analogie entre les segmentations britanniques et françaises de référence, afin d’appliquer la méthode, et donc les recommandations développées par DEFRA (notamment sur les six comportements cibles identifiés à la partie précédente) aux segments français. Il convient donc, dans un premier temps, de présenter la segmentation adoptée par Ethicity en partenariat avec l’ADEME puis de justifier les analogies effectuées pour finalement appliquer les recommandations du rapport britannique au cas français.
a. Présentation de la typologie12 des consommateurs 2009 d’Ethicity (adaptation du document de présentation publié sur le blog Ethicity) Ethicity, cabinet de conseil en développement et marketing durable, avec la collaboration de l’Ademe, publie la typologie des Français au regard de l’intégration du Développement Durable dans leur comportement. L’objectif de cette typologie est de mieux comprendre les leviers de mobilisation des Français afin d’activer les bons messages et de mettre en place les outils adaptés pour inciter le plus grand nombre à passer à l’action concrète dans sa consommation et son quotidien.
Les principaux enseignements de la typologie 2009 On observe une plus forte intégration du Développement Durable dans les modes de vie, notamment par la prise en compte des enjeux environnementaux. Une préoccupation plus centrale pour les Français qui ont aussi davantage assimilé l‘aspect multidimensionnel du Développement Durable.
• Pour 74% d’entre eux, le sujet n’est plus de les convaincre mais de leur donner les moyens de l’action : ils sont répartis en cinq groupes. Pour chacun des groupes, nous avons identifié des leviers de mobilisation spécifiques au regard de leur profil socio-démographique, de leur sensibilité et de leur comportement en matière de consommation responsable.
• Le quart restant est réparti en trois groupes très différents dont le point commun est de se marginaliser : ces trois populations à risque se radicalisent. Les protestataires qui appellent à la rupture totale du système, les rebelles dans une logique « no future » et les sans opinion, pas du tout concernés, assez peu critiques et inactifs.
12
Utilisation de l’échantillon SIMM 2008 pour Access Panel. Passation d’un questionnaire spécifique sur le développement durable, la RSE et la consommation responsable Univers interrogé : ré-interrogation d’un échantillon de 6000 individus représentatifs de la population française, âgés de 15 à 70 ans, en autoadministré par voie postale (retour : 4519 individus). Période : du 23 Février au 22 Mars 2009 Enquête terrain réalisée par TNS Media Intelligence
35
Les variables à l’origine des études •
Connaissance des composantes du Développement Durable
•
La Responsabilité des entreprises / des collectivités / de l’individu
•
Comportement et motivations d’achats vis-à-vis des produits respectueux de l’environnement et du commerce équitable
•
Comportement quotidien à l’égard des composantes du développement durable
•
Opinions sur les labels et les certifications
Présentation des résultats de l’étude
•
Les axes explicatifs de l’étude
•
Les 9 types identifiés
36
•
Description des 9 segments identifiés : les critères sociodémographiques
37
a. Analogie entre les deux segmentations Les annexes 3 et 4 présentent respectivement les caractéristiques de chaque segmentation, en ce qui concerne les données socio démographiques et la sensibilité au développement durable. La segmentation Ethicity, composée de 9 segments est plus fournie que la Britannique, qui n'en comprend que 7 . On retrouve de nombreuses analogies entre les deux segments et nous allons les identifier une par une dans cette partie.
•
Les accomplis et les sympathisants environnementaux
Comparaison sociodémographique Les sympathisants environnementaux, 18% - Catégorie la plus représentée chez les hauts revenus (+ 40 000£/an) - Milieu de vie (41 - 64 ans) - Diplôme du supérieur - Propriétaire
Les accomplis, 14% - Seconde partie de vie (+ 40 ans) - Actif et retraités CSP+ - Diplôme du supérieur - Indicateur de pouvoir d'achat : Moyensup/aisé
Comparaison des sensibilités Les sympathisants environnementaux, 18% - Ce groupe est le plus sensible aux enjeux environnementaux - C’est le groupe ayant la plus grande volonté de changement de leurs habitudes - Ils ont la connaissance la plus précise des enjeux environnementaux - Ce sont les plus volontaires pour influencer la famille, les amis et les collaborateurs de travail dans l'adoption des comportements plus responsables
Les accomplis, 14% - Leur réussite professionnelle et leurs moyens financiers leur permettent d'agir de façon responsable - Achètent régulièrement des produits durables - Confiance aux labels - Pour eux la recherche du profit est compatible avec le respect de l’environnement et la qualité sociale de production
Explication
Ces deux segments présentent des profils socio démographiques équivalents. De plus, ils ont chacun les moyens nécessaires, en termes de force de conviction et de moyens financiers, de jouer le rôle de catalyseur d’une dynamique globale.
•
Les solidaires et (sympathisants environnementaux ou les consommateurs inquiets)
38
Comparaison sociodémographique Les sympathisants environnementaux, 18% - Catégorie la plus représentée chez les hauts revenus (+ 40 000£/an) - Milieu de vie (41 - 64 ans) - Diplôme du supérieur - Propriétaire
Les consommateurs inquiets, 14% - Catégorie la plus riche (plus grande proportion gagnant + 60 000£/an) - Milieu de vie (30 à 40 ans) et faible représentation des personnes âgées - Propriétaire avec un emprunt et enfants à charge - Diplôme du supérieur
Les solidaires, 11% - 40 - 64 ans - Actifs et retraités CSP+ - Diplôme: > Bac - IPA: Moyensup/aisé
Comparaison des sensibilités Les sympathisants Les consommateurs inquiets, 14% environnementaux, 18% - Le segment 3 est particulièrement réceptif - Ce groupe est le plus sensible aux au concept de changement climatique, enjeux environnementaux reconnaissant que les comportements du - C’est le groupe ayant la plus grande quotidien ont une influence néfaste et que volonté de changement de leurs quelques efforts s’imposent habitudes - Leurs efforts se concentrent principalement - Ils sont ceux qui ont la connaissance sur l’habitat en essayant d’économiser la plus précise des enjeux l’énergie consommée et l’eau environnementaux - Ils citent moins en moyenne les barrières - Ce sont les plus volontaires pour communes à la population, ce qui leur donne influencer la famille, les amis et les un potentiel important d’amélioration collaborateurs de travail à adopter des comportements plus responsables Les solidaires, 11% - Se sentent très concernés par l'éthique de la vie - Une vision assez holistique - Reconnaissent la nécessité d'agir ici dans leur périmètre de vie et là bas dans le monde Explications Le segment des solidaires n’a pas vraiment d’équivalent dans la segmentation britannique. Néanmoins, les personnes appartenant à ce segment sont soucieuses des enjeux climatiques, en deuxième partie de vie et appartiennent à une catégorie socioprofessionnelle dite « supérieure ». On répartit donc les solidaires entre les sympathisants environnementaux et les consommateurs inquiets. •
Les libéraux et les consommateurs inquiets
Comparaison sociodémographique
39
Les consommateurs inquiets, 14% - Catégorie la plus riche (plus grande proportion gagnant + 60000£/an) - Milieu de vie (30 - 40 ans) et faible représentation des personnes âgées - Propriétaire avec un emprunt et enfants à charge - Diplôme du supérieur
Les libéraux, 12% - 45/49 ans et > 65 ans - Actifs et retraités CSP+ - Sur représenté en région parisienne - Diplôme du supérieur - IPA: Moyensup/aisé
Comparaison des sensibilités Les consommateurs inquiets, 14% - Le segment 3 est particulièrement réceptif au concept de changement climatique, reconnaissant que les comportements du quotidien ont une influence néfaste et que quelques efforts s’imposent - Leurs efforts se concentrent principalement sur l’habitat en essayant d’économiser l’énergie consommée et l’eau - Ils citent moins en moyenne les barrières communes à a la population, ce qui leur donne un potentiel important d’amélioration
Les libéraux, 12% - Ils ont réussi dans la vie - Ils comprennent les ressorts de l'économie et ont bien intégré le potentiel d'une croissance verte - Très ouverts, ils sur-expriment leurs convictions
Explications Ce sont les segments des plus riches. Ce sont des personnes ayant initialement peu d’affinités avec le développement durable mais qui y ont déjà été sensibilisées. Pour illustrer, on pourrait renommer ces deux catégories « Cadres dynamiques». •
Les familiaux et les participants prudents
Comparaison sociodémographique Les participants prudents, 14% - Jeunes (- 30 ans) surreprésentés (1/4 du segment) - Après 1 et 3, plus grande proportion de diplômes du supérieur - Enfants à charges
Les familiaux, 8% - 15 - 44 ans - Actifs CSP+, employés, étudiants - Diplôme : > BAC - Sur représenté en IDF et notamment dans le bassin ouest - IPA: Moyeninf/aisé
Comparaison des sensibilités Les participants prudents, 14% - Les efforts de comportement sont centrés sur l’habitat : économie d’énergie et d’eau. - Le niveau d’action des autres est très important pour ce groupe qui ressent le besoin d’un véritable mouvement collectif pour passer à l’action. - Les comportements propres ne sont pas particulièrement adaptés à leurs styles de vie, avec un sentiment plus fort que les groupes 1 à 4 qu’un changement de comportements réduirait leur qualité de vie
Les familiaux, 8% - Ils s'attachent aux enjeux environnementaux et aux questions de santé - Plutôt dans l'économie ménagère, ils favorisent le juste usage - Pour eux la crise économique actuelle est une vraie occasion de revoir nos modes de vies et de comportement
40
Explications Ce regroupement est celui des « jeunes cadres », souvent avec des enfants à charge. Ils possèdent un fort potentiel de pouvoir d’achat mais doivent pour le moment être attentifs à la dépense. Ils se sentent concernés par les enjeux environnementaux mais sont caractérisés par leur prudence en raison d’autres priorités par ailleurs très prenantes (enfants, emplois junior…). •
Les régionaux et les participants prudents
Comparaison sociodémographique Les participants prudents, 14% - Jeunes (- 30 ans) surreprésentés (1/4 du segment) - Après 1 et 3, plus grande proportion de diplômes du supérieur - Enfants à charges
Les régionaux, 16% - < 34 ans - Agriculteurs, employés, ouvriers, étudiants - Diplôme: Bac/BTS - Sur représenté en IDF
Comparaison des sensibilités Les participants prudents, 14% - Les efforts de comportement sont centrés sur l’habitat : économie d’énergie et d’eau. - Le niveau d’action des autres est très important pour ce groupe qui ressent le besoin d’un véritable mouvement collectif pour passer à l’action. - Les comportements propres ne sont pas particulièrement adaptés à leurs styles de vie, avec un sentiment plus fort que les groupes 1 à 4 qu’un changement de comportements réduirait leur qualité de vie
Les régionaux, 16% - ils se rattachent à leurs valeurs, à leur "bon sens paysan" - Ils sont attentifs à la traçabilité humaine et environnementale des produits qu'ils consomment - sont sensibles aux problématiques de l'emploi
Explications Assez proches du point de vue sociodémographique, ces deux segments sont caractérisés par leur côté prudent. Ils souhaitent tous deux participer au changement mais se méfient de nouvelles habitudes qui leurs sont souvent peu naturelles et contraignantes. Ils se fient à leur bon sens pour prendre des décisions. •
Les repliés et les acteurs à la marge
Comparaison sociodémographique Les acteurs à la marge, 14% - Concerne toutes les tranches d'âge et de revenus - Sous représentation légère des diplômes du supérieur
Les repliés, 14% - 25-39 ans - Ouvriers, étudiants, sans activité - Diplôme du secondaire et technique court - IPA: Moyeninf/modeste
Comparaison des sensibilités
41
Les acteurs à la marge, 14% - Leurs opinions « vertes » ne se traduisent pas par des comportements « propres ». C’est le groupe où la différence entre idées et actions est la plus importante - Les membres de ce groupe sont plus sensibles aux barrières communes que ceux du groupe 3, notamment en ce qui concerne la difficulté de changer ses habitudes ou la nécessite d’adopter de nouveaux comportements en adéquations avec leurs modes de vies. Un sentiment de culpabilité est assez largement répandu dans ce segment. - Ils reconnaissent les enjeux environnementaux, veulent en savoir plus et faire plus.
Les repliés, 14% - Privilégient les produits français, et un bon rapport qualité prix - Pour eux consommer de manière responsable équivaut à consommer moins et local - Très pragmatiques
Explications Cette analogie est assez logique. Les acteurs de ces deux segments n’ont pour le moment qu’un rôle résiduel et voudraient en faire plus, en ayant le souci de conserver le pragmatisme qui les caractérise dans leur choix de comportements.
•
Les protestataires et les non-concernés assumés
Comparaison sociodémographique Les non-concernés assumés, 18% - Toute catégorie d'âge avec légère sur représentation des - 30 ans - Niveau de revenu légèrement en dessous de la moyenne nationale - Idem pour la proportion de diplômé du supérieur - Travail à plein temps - Locataires
Les protestataires, 8% - > 50 ans - Employés, ouvriers, retraités - Diplôme du secondaire et technique court - IPA: Moyen
Comparaison des sensibilités Les non-concernés assumés, 18% - Ce groupe est caractérisé par un manque d’intérêt et ne se sent pas concerné - Ils ne demandent pas d’excuses pour leurs comportements et l’assument totalement. Il n’y a pas de sentiment de culpabilité. - 50 % ne fait rien ou très peu pour l’environnement
Les protestataires, 8% - Ils n'ont pas confiance dans les grandes entreprises et ne croient plus aux politiques - Leur engagement est plutôt social, ils sont très sensibles aux inégalités - Ne veulent pas payer la crise et expriment un fort besoin de solidarité - Ils ne font pas confiance aux labels, et, pour eux, le Développement Durable n’est qu'une mode
Explications Les protestataires qui représentent 8% de la population française peuvent être inclus dans la catégorie des non-concernés assumés. En effet, les protestataires ainsi qu’une partie des nonconcernés assumés ont en commun cette défiance envers les pouvoirs publics et les entreprises.
42
•
Les sans opinions et les retardataires
Comparaison sociodémographique Les retardataires, 10% - Profil social le plus faible sur représentation des très faibles revenus (50% à - 20 000 £/an) - Niveau de qualification le plus faible et probabilité d'être sans emploi la plus élevée
Les sans opinions, 12% - > 55 ans, inactifs - Sur représenté en IDF - Diplôme du primaire ou technique court - IPA: Moyeninf/modeste
Comparaison des sensibilités Les retardataires, 10% - Ce groupe présente des opinions sur l’environnement confuses. La moitié pense que le débat actuel sur les enjeux environnementaux est exagéré - Ce groupe possède le niveau de connaissance des enjeux environnementaux le plus bas. - Leurs modes de vie ont relativement peu d’impacts sur l’environnement, notamment pour des questions de contraintes financières - Ils ont de nombreuses priorités vitales ce qui les amènent à ne pas se poser la question des enjeux environnementaux
Les sans opinions, 12% - Ils sont peu impliqués - Peu critiques, ils sont très malléables - Ils ont tendance à faire confiance aux autres et s'intègrent facilement dans des actions collectives
Explications C’est le segment comprenant les personnes dans les situations les plus précaires avec un niveau de revenu généralement faible. Ces personnes doivent avant tout survivre et ne se soucient pas du développement durable et ne s’en soucient donc pas. Cependant, la faiblesse de leur pouvoir d’achat leur confère une empreinte carbone faible.
•
Les rebelles et les non-concernés assumés
Comparaison sociodémographique Les non-concernés assumés, 18% - Toute catégorie d'âge avec légère sur représentation des - 30 ans - Niveau de revenu légèrement en dessous de la moyenne nationale - Idem pour la proportion de diplômés du supérieur - Travail à plein temps - Locataires
Les rebelles, 6% - 18-44 ans - Employés, étudiants, ouvriers, sans emplois - Diplôme secondaire et bac - IPA: Moyeninf/modeste
Comparaison des sensibilités
43
Les non-concernés assumés, 18% - Ce groupe est caractérisé par un manque d’intérêt : il ne se sent pas concerné - Ils ne demandent pas d’excuses pour leurs comportements et l’assument totalement. Aucun sentiment de culpabilité. - la moitié ne fait rien ou très peu pour l’environnement
Les rebelles, 6% - Ils ne sont pas satisfaits de leur situation professionnelle - Ils ont du mal à percevoir un futur meilleur et ne voient pas comment ils pourraient changer les choses - Ils ne sont pas encore sur le chemin du Développement Durable. Ne pas s’impliquer les valorise
Explications Ces deux segments très particuliers regroupent ceux qui se valorisent en assumant le fait de ne pas se préoccuper des enjeux environnementaux.
b. Adaptation des recommandations aux segments français Nous avons donc effectué les rapprochements suivants : Segment français Le noyau dur, moteur de l'intégration
Les accomplis Les solidaires
Ceux qu'il faut aider davantage Ceux qui se marginalisent
Les Les Les Les Les Les
libéraux familiaux régionaux repliés protestataires sans opinions
Les rebelles
Segment britannique Les sympathisants environnementaux Les sympathisants environnementaux Les consommateurs inquiets Les consommateurs inquiets Les participants prudents Les participants prudents Les acteurs à la marge Les non concernés assumés Les retardataires Les non concernés assumés
Nous appliquons à présent les recommandations du rapport britannique aux segments français.
Segment français
Les accomplis
Les solidaires Les libéraux
Recommandations 1/ Permettre à ce groupe d'être un leader d'opinions en s'assurant qu'il possède l'information et les outils nécessaires à cette mission. 2/ Soutenir ce groupe lorsque qu'il s'investit dans des associations telles que celles de quartier ou des écoles. 3/ Possibilité de tester avec ce groupe de nouvelles initiatives. 4/ Ils sont susceptibles d'élargir le débat sur le recyclage pour l'enmener sur les comportements propres en général. 5/ Stimuler ce segment pour qu'il participe activement à la croissance des produits et services "verts". 6/ Démontrer l'impact positif sur l'environnement de leurs efforts et l'étendu des efforts du gouvernement. Voir accomplis et libéraux 1/ Opportunité réelle de motiver ce groupe à faire plus. Il faut peut être essayer de les convaincre par les sentiments, jouer sur l'émotion ; montrer que certains comportements actuels ne sont pas acceptables pour les amener à les modifier.
44
Segment français
Les familiaux
Les régionaux
Les repliés
Les protestataires
Les sans opinions
Les rebelles
Recommandations 1/ Il leur faut des preuves tangibles de mouvement collectif: montrer que les autres segments font des efforts et que ces actions ont des impacts positifs, y compris d'un point de vue personnel. 2/ Construire des outils montrant que les autres segments font des efforts. Par exemple dans les supermarchés ou sur le lieu de travail. 3/ Communiquer sur ce que fait l'Etat à tous les niveaux, gouvernement, département, législatif... Idem familiaux 1/ Le défi est de les amener à penser simultanément à l'environnement et à leurs comportements actuels. Il faut adapter les comportements cibles pour qu'ils soient en adéquation avec leurs principes. 2/ La culpabilité par rapport au changement climatique est un enjeu important pour la plupart des segments. Il faut chercher à savoir dans quelle mesure ce sentiment de culpabilité peut devenir une motivation et communiquer dessus. 1/ Les approches non environnementales et utilisant des leviers sans rapports explicites avec l'environnement sont celles qui offrent le plus de chances de succès. 1/ Les motivations non-environnementales sont importantes. Ce groupe lit beaucoup les journaux à sensations ce qui peut représenter une opportunité. Possibilité d'adoption de la même démarche qu'avec la communication sur les problèmes de santé par le passé. 2/ Il semblerait que ce groupe soit ouvert à ce que d'autres groupes s'assurent que leur train de vie soit plus "propres". Par exemple, les propriétaires prenant les décisions pour les locataires. Idem protestataires
45
5
Recommandations a. Initier des comportements « égoïstes-éthiques »
On constate grâce aux segmentations que d’autres facteurs agissent dans le processus de décision et il faut les saisir pour mieux agir sur les principaux déterminants dans les modifications des comportements. Dans une contribution au groupe de travail "facteur 4"13, Véronique Lamblin de Futuribles, dans une intervention du 16 mai 2006, indique que les comportements individuels sont le croisement de valeurs : « préférences essentielles qui prédisposent les individus à agir dans un sens donné et qui structurent leurs représentations et leurs actions et du résultat d’un calcul rationnel aspirations de l’individu / opportunités et contraintes ». Elle synthétise les relations entre valeurs, aspirations et contexte économique et social de la manière suivante :
L’auteur de cette étude insiste sur l’importance qu’il y a à distinguer entre registre des valeurs de celui des comportements. Il y a un compromis entre les aspirations des Français et les opportunités et contraintes du contexte socio-économique. Le lien entre valeurs et comportements n’est donc pas direct.
13
Les travaux du groupe de travail facteur 4 sont disponibles sur ce site : http://www.developpementdurable.gouv.fr/energie/prospect/facteur4.htm
46
Selon cette approche, il peut être intéressant de jouer sur les valeurs clefs à l’origine de comportements plus respectueux de l’environnement. Deux valeurs motrices sont susceptibles d’initier des comportements économiques :
-
L’égoïsme : comportement que l'on rencontre surtout chez les personnes âgées ayant connu la privation. Il s’agit de répondre à son besoin économique propre, et pour le faire on est particulièrement attentifs aux dépenses potentielles : chauffage etc.
-
L’éthique : valeur qu’on retrouve dans les catégories de population les plus jeunes et les plus cultivées. On la retrouve pour le moment surtout lors de l’achat de biens de consommation : commerce équitable (qui ne représente encore que 2%).
L’idée est donc de provoquer des comportements égoïstes-éthiques. Cependant, si un produit, un service, s’avère à la fois plus économique et éthiquement acceptable, alors les consommateurs se dirigeront vraisemblablement vers ce produit. C’est ce qui s’est produit avec les réfrigérateurs de type « A », plus économes pour soi, meilleurs pour la planète. En d’autres termes, on allie les deux premières préoccupations des Français : économie et environnement-pollution.
RECOMMANDATION 1 : Edition d’un livret « Réchauffement climatique : comment agir ? » Ce livret aurait pour objectif d’expliquer les enjeux environnementaux. Mais il devrait donner des chiffres et des moyennes sur les gaz à effet de serre, conséquences des gestes quotidiens. Eventuellement, pourraient être intégrés des indicateurs plus parlants, tels que l’empreinte écologique. L’objectif est de permettre aux citoyens de se situer par rapport à des moyennes et de voir ce qu’il peut faire dans un premier temps pour arriver à quels résultats. Ce livret serait distribué dans les lycées, les mairies, le métro et téléchargeable sur Internet. Une collaboration pourrait être trouvée pour que certaines parties soient diffusées dans les quotidiens gratuits.
Il devrait comprendre une introduction claire et chiffrée sur les comportements des individus et leurs effets sur les gaz à effet de serre.
Il sensibiliserait sur les écotechnologies et les solutions disponibles avec un chiffrage précis des gaz à effet de serre évités.
Il reprendrait l’ensemble des éco-gestes qu’il est possible de mettre en place à l’échelle individuelle.
Il devrait chiffrer au maximum les économies que chaque geste permet, d’un point de vue économique et énergétique.
Le livret communiquerait ensuite sur les différents labels existants en expliquant ce qu’ils signifient (Energy Star, Label européen, etc.)
Enfin il renverrait au portail Internet régional de sensibilisation qui fait l’objet de nos recommandations 2 et 3.
47
RECOMMANDATION 2 : Création d’un portail Internet régional unique de sensibilisation Nous proposons la mise en place d’un portail Internet unique d’information et de sensibilisation réunissant toutes les initiatives ludiques et éparses que l’on trouve sur la Toile. En effet, lors de nos recherches, nous avons été frappé par le nombre d’outils de communication à la disposition du citoyen, mais difficiles d’accès car épars et parfois mal valorisés. C’est pourquoi un portail unique et facile d’accès nous parait intéressant. Il réunirait :
Des analyses de cycles de vie, sur lesquelles il serait possible de déplacer des curseurs afin de voir quelle action particulière a quel effet sur les émissions de CO2 dans l’utilisation d’une machine/ d’un objet. (Exemple de l’éco-jean14 de l’Ademe, chaque curseur en bas de l’image entraine une fluctuation des consommations énergétiques)
Proposer, sur le modèle des sites comparateurs de prix, des comparaisons énergétiques et environnementales de l'électro-ménager et des véhicules.
Les calculateurs de bilan carbone, simples et divisés par grands domaines. Avec proposition de mettre en place des éco-gestes, sur le modèle « du défi pour la terre » de la fondation Nicolas Hulot.
Une rubrique média/sensibilisation : avec des liens vers des conférences, des épisodes « des z’écolos », reportages divers.
Développer des jeux ludiques sur le modèle de la « ville climatique ».
Les résultats des jeux pourraient être mis en ligne sur les sites de réseaux sociaux.
Ce portail prévoirait une interface de conseil avec les espaces « info-énergie » de l'Ademe.
14
http://www.ademe.fr/internet/eco-jean/
48
RECOMMANDATION 3 : Ajout d’un espace personnalisé de suivi de la consommation
Nous proposons d’ajouter, sur ce portail unique, une fonctionnalité qui permettrait le suivi des consommations individuelles des citoyens ne disposant pas encore de leurs propres compteurs intelligents (dont on ne peut que souligner ici l’urgence d’un déploiement à grande échelle.)
Pour ce faire, il nous paraît possible de fournir une interface individuelle aux personnes, après identification et mot de passe, sur laquelle elles pourraient régulièrement entrer les données kWh et eau de leurs compteurs.
Parallèlement ces personnes pourraient spécifier les appareils qu’elles utilisent, à quelle période de la journée etc.
A partir de cela, il leur serait proposer une série de recommandations, d’avis, afin qu’elles fassent des économies d’énergies.
On peut également s’inspirer du modèle d’audit énergétique personnalisé d’ACT ON CO2.
RECOMMANDATION 4 : Création d’une politique régionale de formation à l’éco-conduite Mettre en place, avec les auto-écoles, des formations d’éco-conduite sur une demi-journée qui pourraient bénéficier aux PME-individus à moindre frais. Mettre en place, un programme de formation à l’éco-conduite pour les agents de l’Etat. Pourquoi pas dans un premier temps au sein de la DREIF. Pour réaliser un tel programme, il semble nécessaire de procéder en plusieurs étapes :
Acquérir une vingtaine de véhicule dotés d’un dispositif permettant de mesurer la relation entre conduite et CO2 (Citons l’exemple de la Poste des Renaults Kangoo ont été dotées de boitiers électroniques Siemens VDO permettant l’affichage des données)
Etablir un plan de formation, par demi-journée, des formateurs en auto-école sur ces véhicules.
Etablir un plan de formation pour les agents de l’Etat conduisant des véhicules dans le cadre professionnel
Proposer dans ce plan de formation des plages horaires reposant sur le volontariat pour les fonctionnaires
Elargir, si le nombre de véhicules et de formateurs le permet, le dispositif auprès des entreprises qui souhaiteront y participer.
49
b. Réorienter le fond des campagnes de sensibilisation pour le grand public L’expérience britannique DEFRA a identifié une série de motivations et de barrières communes à la population que nous avons analysé en partie 1. Il faut donc communiquer sur les thèmes qui en ressortent en utilisant des outils visibles par le plus de personnes. On peut donc penser à une plateforme internet mais aussi à des affiches dans les transports en commun et dans les lieux publics en général ou encore aux journaux gratuits tels que Metro ou 20 minutes. Globalement, il est urgent de communiquer sur : Ce que font les autres est clé
Information
Démontrer qu’un mouvement collectif existe et que les actions individuelles se sont jamais isolées et ont donc du sens. Démontrer l’implication totale du gouvernement dans cette bataille.
Fournir des gestes simples à réaliser pour ceux qui ne savent pas quoi faire
Informer encore et toujours avec des données concrètes sur l’ampleur du désastre climatique pour convaincre les encore nombreux retardataires. Norme sociale: faire Combattre les préjugés évaluer les normes au-delà sur les « écolos » du simple recyclage XX
XX
Importance du sentiment de faire personnellement la différence Combattre le sentiment que l'on ne peut rien faire tout seul en jouant sur l'effet "dynamique de groupe"
Qu'est ce que j'y gagne?
Montrer que la réussite sociale n’est plus représentée par les biens matériels, mais par un « accomplissement » beaucoup moins perceptible. Démontrer les bénéfices personnels des efforts consentis.
XX
XX
Jouer sur la culpabilité et l’émotion provoquées par un sujet éminemment grave
XX
Jouer sur le fait que l’on réalise quelque chose de bien et que cela est gratifiant.
On doit noter que ces types de communication sont déjà d’actualité, la campagne de communication de l’Ademe « Faisons vite ça chauffe » (www.faisonsvite.fr) répond dans une certaine mesure à ces questions, en s’appuyant sur les politiques publiques existantes (bonus-malus, prêt à taux zéro) et en insistant sur les éco-gestes possibles. On retrouve un schéma comparable à ce qui existe avec Act on CO2 au Royaume-Uni avec une plateforme internet, des films publicitaires et des campagnes d’affichage. Cependant, à la lumière de ce que nous avons étudié avec l’exemple britannique, la plateforme internet qui ne propose que des conseils sur la manière de modifier les comportements gagnerait à être renforcée en insistant sur les éléments rassemblés dans le tableau ci-dessus.
En particulier, l’aspect « informations personnalisées » sur le modèle de la plateforme Act On CO2 qui permet aux internautes d’effectuer de manière intuitive un audit de leur consommation énergétique manque. De même, il manque l’aspect « enclencher une dynamique de groupe » en permettant aux
50
internautes de comparer leur résultat (Act On CO2 et Eco Drive de Fiat), de se rassembler en groupe pour voir l’impact de leurs efforts à l’échelle d’un quartier par exemple (Every action counts). Concernant les spots publicitaires, l’approche française est de faire des films sur un ton bon enfant avec des dessins. L’approche britannique à travers les spots Act On CO2 est totalement différente puisque le ton y est beaucoup plus grave, notamment avec la musique des clips. Nous ne disposons pas des outils nécessaires pour savoir quelle approche est la plus efficace mais nous posons tout de même la question de savoir si une approche résolument grave n’aura pas plus d’effets sur le sentiment de culpabilité du spectateur. Nous pensons notamment aux publicités sur la sécurité routière dont le ton a été sensiblement durci ces dernières années. Adapter nos messages en fonction de notre interlocuteur : localisation des segments en IDF Nous avons dans la partie précédente énoncé un certain nombre de recommandations concernant les différents segments de la population française. L’enjeu est donc à présent de les localiser pour pouvoir mettre en œuvre un plan d’action. Pour cela, nous avons utilisé les données du recensement 2006 disponibles sur le site de l’INSEE. Ces données synthétisent les informations collectées par l’Institut national de la statistique entre 2004 et 2008. Nous avons utilisé pour localiser les villes où vivent les différents segments le descriptif en termes de CSP, diplôme et âge dont nous disposions pour chaque segment. Nous avons regroupé certains segments entre eux en fonction de caractéristiques socio démographiques semblables. Les résultats suivants pour l’Ile de France hors Paris intra-muros. •
Les accomplis, les libéraux et les solidaires (environ 1 499 000 personnes) Variable Part CSP+ Part Diplôme supérieur
Moyenne pondérée IDF hors Paris15 0,33 % 0,17 %
Part 45+ dans les 15+
Critères retenus >0,35 % >0,21 %
0,45 %
>0,45 %
20 premières villes retenues en nombre d’habitants Département
Libellé géographique
Population en 2006 Département (princ)
92
BoulogneBillancourt
110251
92
78
Versailles
87549
94
92
Rueil-Malmaison Saint-Maur-desFossés Neuilly-sur-Seine Antony
77625 75214 61471 60552
94 92 92
Libellé géographique
Population en 2006 (princ) 32077
94
Châtillon Le Perreux-surMarne Nogent-surMarne
78 78 92
Le Chesnay Chatou Saint-Cloud
29542 29472 29385
32067 30632
15
La moyenne pondérée est calculée comme le barycentre des parts respectives de chaque ville avec comme coefficient de pondération la part de la population de la ville dans la population totale. Nous avons choisi d’exclure du calcul de ces moyennes la ville de Paris car cela aurait conduit à sur interpréter la part des habitants aisés en Ile de France et donc à une mauvaise répartition des villes hors Paris dans les différents segments.
51
94 92 92 78
Fontenay-sousBois Clamart Meudon Saint-Germain-enLaye
51727
92
26878
92 92
Vanves Fontenay-auxRoses Sèvres
50655 44745 41312
78
Maisons-Laffitte
22566
23964 23726
Aperçu de la répartition géographique
Ces trois segments sont majoritairement répartis entre les Yvelines et les Hauts-de-Seine. C’est globalement la proche banlieue ouest de Paris. •
Les familiaux (environ 753 000 personnes)
Variable Part 45+ des 15+ Employés et CSP+ Part sup et Bac+2
Moyenne pondérée IDF hors Paris 0,45 % 0,52 % 0,29 %
Critère retenu <0,44 % >0,54 % >0,32 %
20 premières villes retenues en nombre d’habitants Département 92 92
Libellé géographique Courbevoie Asnières-surSeine
Population Libellé en 2006 Département géographique (princ) 84415 78 Guyancourt 82351
78
Élancourt
Population en 2006 (princ) 28219 27577
52
Département
Libellé géographique
Population en 2006 Département (princ)
Libellé géographique
62851
92
92
Levallois-Perret Issy-lesMoulineaux
61471
94
94
Vincennes
47488
77
92 92 92 91
Montrouge Suresnes Puteaux Massy Montigny-leBretonneux
45178 44197 42981 40183
78 94 95 77
La GarenneColombes Le KremlinBicêtre Bussy-SaintGeorges Carrières-surSeine Saint-Maurice Courdimanche Serris
33968
94
Rungis
92
78
Population en 2006 (princ) 27188 25567 18772 15450 14547 6428 6061 5644
Aperçu de la répartition géographique
On retrouve dans ce segment les villes des Hauts-de-Seine en bordure de Paris, ce qui correspond à la description imagée du segment que l’on avait appelé « jeune cadre dynamique ». •
Les régionaux (environ 1 255 000 personnes) Variable Part ouvriers, employés agriculteurs Part BAC+BTS Part 15 44 dans 15+
Moyenne pondérée IDF hors Paris 0,3% 0,28% 0,55%
Critère retenu >0,3% >0,28% >0,55%
20 premières villes retenues en nombre d’habitants
53
Département 94 92
Libellé géographique
93
Créteil Colombes Noisy-leGrand
95 91 93 77 93 78 94
Population Libellé en 2006 Département géographique (princ) 88939 95 Pontoise 82026 78 Guyancourt 61341
78
Cergy
56873
77
Évry Rosny-sousBois PontaultCombault Neuilly-surMarne
52651
77
41174
91
34546
77
33352
77
Plaisir Villiers-surMarne
31539 29369
Population en 2006 (princ) 28674 28219
Élancourt Savigny-leTemple Champs-surMarne Brétigny-surOrge
27577
22299
77
Torcy Combs-laVille Roissy-enBrie
91
Longjumeau
21048
25130 24499 22753
21603 21230
Aperçu de la répartition géographique
Par rapport aux deux premières localisations, on s’est éloigné de Paris. On trouve des villes dans toutes les directions contrairement aux deux premiers cas où l’on était majoritairement dans l’ouest de Paris. •
Les repliés et les rebelles (environ 1 454 000 habitants)
Variable Part sans activités, ouvriers employés
Moyenne pondérée Paris hors IDF 0,49%
Critère retenu >0,51%
54
Part 15-44 dans 15+
0,55%
>0,55%
Part secondaire et bac
0,36%
>0,37%
20 premières villes retenues en nombre d’habitants Département
Libellé géographique
Population Libellé en 2006 Département géographique (princ) 102683 77 Pontault-Combault 56873 93 Neuilly-sur-Marne
95 95
Argenteuil Cergy
91
52651
78
51109 51106 48842
91 92 77
Évry Le BlancMesnil Sevran Meaux CorbeilEssonnes Bagneux Melun
93
Villepinte
93 93 77
Population en 2006 (princ) 34546 33352 31539
94 95 78
Plaisir Villeneuve-SaintGeorges Goussainville Trappes
40929 38936 37663
95 95 95
Bezons Villiers-le-Bel Gonesse
27652 27130 26152
35592
93
Montfermeil
26121
30450 30142 29529
Aperçu de la répartition géographique
•
Les sans opinions (environ 1 614 000 habitants) Variable Parti diplôme primaire Part ouvriers employés
Moyenne pondérée Paris hors IDF 0,35% 0,3%
Critère >0,42% >0,37%
20 premières villes retenues en nombre d’habitants
55
Département
Libellé géographique
95 93 93
Argenteuil Saint-Denis Aubervilliers
93
Drancy
95 93
Sarcelles Bondy Épinay-surSeine Le BlancMesnil Sevran Meaux
93 93 93 77
Population Libellé en 2006 Département géographique (princ) 102683 93 Bobigny 97875 92 Gennevilliers 73506 93 Saint-Ouen Corbeil66063 91 Essonnes Garges-lès58654 95 Gonesse 53311 93 Noisy-le-Sec
Population en 2006 (princ) 47806 43054 42950 40929 39672 38587
51598
93
La Courneuve
37034
51109 51106 48842
93 93 78
Villepinte Stains Les Mureaux
35592 34670 32634
Aperçu de la répartition géographique
Ce segment est majoritairement établi dans la proche banlieue nord de Paris. •
Les protestataires (430 000 personnes)
Variable Part 45+ Part employés, ouvriers, retraités
Moyenne pondérée Paris hors IDF 0,45% 0,49%
Part cAP BEP
0,19%
Critère retenu >0,47% >0,52% >0,23%
20 premières villes retenues en nombre d’habitants
56
Département
Libellé géographique
77
Chelles
93
Gagny Vigneux-surSeine Dammarie-lesLys Mantes-la-Ville Les Clayessous-Bois
91 77 78 78 77 77 77
Coulommiers Nemours Vaires-surMarne
91
Dourdan
Population Libellé en 2006 Département géographique (princ) 48616 95 Ézanville La Ferté-sous37729 77 Jouarre 26333
91
20838 18506
91 77
17078
91
13836 12434
91 78
11577
91
9518
77
Population en 2006 (princ) 8951 8932
Breuillet Quincy-sousSénart Nangis
8044
Paray-Vieille-Poste Ballancourt-surEssonne Gargenville
7198
Étréchy Saint-Pierre-lèsNemours
6204
7616 7557
7123 6725
5753
Aperçu de la répartition géographique
Ce segment comporte en Ile de France significativement moins de personnes que les autres. La répartition des communes est très éclatée. Ce sont majoritairement des petites villes d’Ile de France. Les résultats pour la ville de Paris Comparativement à l’Ile de France, Paris est en moyenne une ville où le niveau de vie est le plus élevé. Les différents arrondissements de Paris ont donc été réparti entre les accomplis, les solidaires et les libéraux d’une part et les familiaux d’autre part. •
Les accomplis, les solidaires et les libéraux
57
Variable Part CSP+ Part Diplôme supérieur Part 45+ dans les 15+
Moyenne pondéré IDF hors Paris 0,33% 0,17% 0,45%
Critère retenu >0,35% >0,21% >0,45%
Les arrondissements obtenus sont le 6ème, le 7ème, le 8ème, le 12ème, le 13ème et le 16ème. Les familiaux Variable Part 45+ des 15+ Employés et CSP+ Part sup et Bac+2
Moyenne pondérée IDF hors Paris 0,45% 0,52% 0,29%
Critère retenu <0,44% >0,54% >0,32%
Les arrondissements retenus sont le 1er, le 2ème, le 3ème, le 9ème, le 10ème, le 11ème, le 18ème, le 19ème, le 20ème. Conclusion Sur les zones géographiques identifiées, il faut essayer de communiquer en priorité en fonction de ce qui a été dit des divers segments (voir recommandations par segment plus haut). Il faut aussi penser à lancer auprès des autorités publiques locales compétentes dans ces zones des initiatives adaptées pour amorcer des dynamiques de groupe.
c. Pour éviter une dissociation entre sensibilisation et action : Inscrire les gestes individuels dans le social Le CREDOC dans son étude « la maitrise des consommations d’énergie dans les domaines de l’eau et de l’énergie », décrit l’existence d’une dissociation entre la sensibilisation et le comportement réel des individus. Pour le CREDOC, il ne s’agit pas d'un cynisme généralisé, mais plutôt de la mise en avant d'un certain niveau de confort qui passe avant la maitrise de la consommation d’énergie. Il est urgent selon le CREDOC de s’interroger sur les mécanismes qui conditionnent la demande et sur les structures collectives qui influencent les comportements individuels. En effet, les auteurs de cette étude trouvent dans l’adoption des gestes du recyclage une solution transposable à la maitrise et la dépense de l’énergie. La poubelle jaune, l’organisation de sa collecte, le fait de voir ses voisins trier leurs poubelles et le fait de voir les poubelles des voisins dans le cas de la ville péri urbaine à habitat individuel, a inscrit dans le social un acte individuel. Cette inscription dans le social a permis d’instaurer une sorte de pression de la communauté sur un acte individuel, au départ consenti, et a contribué à changer les habitudes en matière de recyclage. Partant de ce constat, il nous apparaît effectivement essentiel par la communication, par certains outils tels que les compteurs électriques et les compteurs d’eau, ou en agissant sur des structures intermédiaires tel que les syndics, d’inscrire la consommation énergétique dans le social.
58
RECOMMANDATION 6 : Une fête régionale de l’environnement L’objectif est d’intégrer la préoccupation du développement durable dans une logique collective, ce qui permet à chacun de se rendre compte que son geste individuel compte puisque l’ensemble de ses voisins agira également. Nous avons pensé à l’organisation d’une « fête de l’environnement ». La fête est un élément de communion et de communication puissant. N’est ce pas en partie grâce aux fêtes que la République a pu se construire et se diffuser sur l’ensemble du territoire français ? Nous pensons qu’il est intéressant d’étudier sérieusement une possible organisation à l’échelle de l’Ile de France, d’un festival de l’environnement ou d’une fête de l’environnement. Une première structure existe déjà, il s’agit de la semaine du développement durable en avril. Comment orienter cette fête pour qu’elle ne devienne pas une source de pollution plus qu’autre chose ? (On connait les résultats de la fête de la musique par exemple qui représente beaucoup de travail pour les éboueurs). Il nous semble possible de structurer une éventuelle fête autour de ces quelques idées. Il serait possible d’organiser d’une grande collecte pour le recyclage avec des points de collecte, inhabituels, dans toutes les places/marchés, dont les objectifs seraient :
Collecter tout les déchets numériques : portables (dont la plupart sont au fond des tiroirs), TV, et autres matériels TIC.
Proposer des « formations » poubelles jaunes : avec tests de recyclage où on pourrait former au bon recyclage : « faut-il mettre des yaourts ? » ; « Des sacs en plastiques ? » etc.
Pour rendre ces points de collectes attractifs, des espaces de démonstration pourraient être mis en place. Ces espaces seraient l’occasion de présenter des produits et des technologies plus respectueux de l’environnement :
Présentation des écotechnologies, explication de ce qu’il est possible de faire, pourquoi pas démonstration ?
Présentation de produits locaux et biologiques
Organisation de jeux de société/de rôle : la route du commerce équitable etc.
Conférence/débat en plein air sur des thématiques fixées à l’avance.
Départ de groupe de nettoyage : nettoyage de parc, de bords de Seine qui permettent de se rendre compte du degré de nuisance d'un sac plastique ou d'un papier jeté par terre.
Pourquoi ne pas également organiser pendant cette journée :
Des opérations transports en commun gratuits.
Des cycles de conférences dans les lieux de réflexion (universités) ouverts au public, etc.
59
L’idée est donc réellement de mobiliser sur une journée ou deux : tous types d’intervention/ sensibilisation, de telle sorte que le Francilien puisse difficilement passer à côté de la communication mise en place.
RECOMMANDATION 7 : Création de ménages et entreprises pilotes D’après le CREDOC, l’Etat a eu tendance jusqu’à aujourd’hui à établir ses politiques publiques en considérant le citoyen uniquement sous un angle économique avec le parti pris qu’il s’agit d’un agent économique rationnel. Or il convient dans le cadre des questions de maitrise de la consommation énergétique de chercher quels sont les autres déterminants dans les processus de consommation. Notamment il devient urgent de mettre à l’œuvre les chercheurs en sciences sociales, sciences psychologique, sur ces questions, afin de mieux connaitre les déterminants sociaux et psychologique dans la consommation, et adapter les politiques publiques au fur et à mesure des résultats.
Nous pensons que des programmes de ménages/entreprises-pilotes pourraient être menés en Ile de France pour mieux connaitre les réactions et les apprentissages possibles afin de faire des économies d’énergie. Ces ménages pilotes, qui pourraient se compter autour d’une centaine, auront pour objectif de nous permettre de mieux connaitre les diverses réactions aux programmes de sensibilisation et de connaitre réellement les économies d’énergie qu’il est possible d’obtenir par la mise en place d’une série de gestes, de la possibilité de suivre concrètement les consommations d’énergies et d’eau d’un foyer (grâce à un compteur intelligent). Ils seraient régulièrement suivis par un chargé de mission qui serait leur contact régulier et serait chargé de réunir les informations de consommation. Les ménages ou entreprises se verront offrir une journée ou une demi-journée de formation pendant laquelle les gestes et les enjeux environnementaux leur seraient expliqués.
Etant donné la nature de la demande, il nous est impossible de faire des recommandations supposant des modifications légales ou structurelles importantes. Néanmoins, nous tenons à défendre l’importance de l’implantion des TIC pour permettre aux consommateurs de suivre et de mesurer la consommation énergétique et donc le rejet de GES de leurs activités. Ainsi, il nous apparaît extrêmement important de donner la possibilité aux citoyens de s’informer. C’est pourquoi nous tenions à émettre une dernière recommandation, mais qui suppose un certain investissement légal et structurel. RECOMMANDATION 8 : Donner la possibilité aux consommateurs d’êtres informés La mesure et l’information permet d’orienter ses choix. Nous pensons qu’il est possible aux échelles locales de :
60
Promouvoir l’installation de compteurs individuels « intelligents », dans les logements sociaux par exemple. Il est prouvé que le suivi en temps réel des consommations permet aux individus de réaliser entre 10 et 30% d’énergie.
Ces compteurs individuels seront installés pour l’énergie dans une optique de lutte contre les gaz à effet de serre, mais également pour la consommation d’eau.
Ils pourraient être associés à des dispositifs de paiements alternatif, tel que le système de crédit « pas-as-you-go » développé par Woodstock Hydro.
61
Bibliographie - Stratégies et Etudes de l’Ademe N°9 : le réchauffement climatique une prise de conscience grandissante du grand public, février 2008. - Stratégie et Etudes de l’Ademe N°7 : Economie d’Energie, il suffit de le faire !,novembre 2007. - Epad : étude Mobilité et transport à la défense, Décembre 2008. - World business council for sustainable development, Energy Efficiency in Buildings: transforming the market. - CREDOC, Consommation et mode de vie: pour les ménages la recherche du confort prime encore sur les économies d’énergies, mars 2008. - CREDOC, Maitrise des consommations dans les domaines de l’eau et de l’énergie, Cahier de recherche N°237, Novembre 2007. - Ministère de l’économie, rapport du groupe de travail : « Division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de la France à l’horizon 2050 ». - GIEC, Bilan 2007 des changements climatiques: Rapport de synthèse - OECD Conference on Household Behaviour and Environmental Policy : " Household behaviour and the environment : Reviewing the evidence", 2008 OECD Survey on Household Environmental Behaviour: transport behaviour (Alejandro Guevara-Sanginés & José Alberto Lara-Pulido, Universidad Iberoamericana, México), The Determinants of Car Ownership and Use (Nick Johnstone, Ysé Serret and Clotilde Bureau) - DEFRA framework for pro environmental behaviours, January 2008 - INSEE: données du recensement 2006 - "Oser le marketing durable", Christophe Sempels, Marc Vandercammen Site internet : - Site de l'ADEME : espace eco-citoyens : http://ecocitoyens.ademe.fr/ - Défi pour la terre : http://www.defipourlaterre.org/ - Eco Drive Fiat - Act on CO2 platform: http://actonco2.direct.gov.uk/actonco2/home.html - site de l’Ifen (SOeS) : http://www.ifen.fr/acces-thematique/developpement-durable.html - Every Action counts: www.everyactioncounts.org.uk - Campagne Ademe, faisons vite ça chauffe - Ethicity : typologie 2009 des consommateurs
62
Annexe 1 : Détails sur bâtiments et GES. I Que représente le bâtiment en termes de GES ? I.1: Aspect généraux autour du bâtiment En France, le bâtiment représente 23% des émissions de CO2, et consomme plus de 42% de l’énergie finale totale. S’il existe un décalage entre consommation énergétique et rejet en équivalent CO2, c’est que la France dispose d’un parc nucléaire et hydroélectrique rejetant peu de GES comparativement à d’autres sources énergétiques. Au vu de l’importance du secteur dans les émissions de GES nationaux, la France ne pourra pas faire l’économie d’une politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie dans le secteur du bâtiment si elle souhaite atteindre le facteur 4. Plusieurs facteurs influencent l’émission de GES dans ce secteur :
-
La démographie, puisqu’il y a un lien mécanique entre nombre d’individus et rejet en GES,
-
Les tendances sociales et culturelles,
La dimension sociale va influer sur la taille du logement, l’espace nécessaire par individu, le partage familial éventuellement car certaines sociétés seront marquées par des familles nucléaires quand d’autres sont des familles élargies. Cela influence la quantité d’énergie utilisée par personne, la multiplication des foyers est plus énergivore. La dimension culturelle de son côté influence surtout le degré de confort acceptable pour un individu, et donc directement, une fois encore, la consommation d’énergie par habitant. Par exemple si un Américain rejette en moyenne 19 tonnes de carbone et un Français 7, c’est aussi parce que l’un désire plus de confort que l’autre : climatisation, taille de la voiture, du réfrigérateur etc. -
L’architecture même des bâtiments et de l’équipement influence la consommation énergétique et les rejets de GES par le degré de luminosité des appartements ou des maisons, l’isolation thermique.
-
Le climat, qui iconditionne l’énergie nécessaire au chauffage notamment, mais qui peut également être mis à profit pour la maîtrise de l’énergie, notamment par le biais de captation de la pluie, de l’énergie solaire et éolien etc.
Dans le cadre du bâtiment, il nous a été demandé de réunir les informations permettant de voir quel est le degré de maîtrise énergétique pouvant être obtenue par l’application d’une série « d’écogestes » à « bâtiment constant ». Autrement dit, nous cherchons à savoir ce qu’il est possible d’économiser suffisamment d’énergie et de GES sans modification structurelle des bâtiments. Nous prendrons donc en compte les gestes quotidiens visant à économiser les ressources énergétiques. Précisons que nous intégrerons dans ces gestes quotidiens les habitudes de consommation de biens d’équipement. En effet, le choix d’un consommateur vers un équipement énergivore ou non et branché au réseau, ne sera pas considéré comme une modification du bâti mais bien comme un changement d’habitude à finalité économique et écologique.
I.2. Les pollutions émises par le secteur : quelles évolutions ? Le bâtiment est un secteur particulièrement important : 23% des GES français.
63
Cette importance du bâtiment dans le bilan énergétique français se conjugue à une augmentation importante de la consommation du secteur. On estime ainsi que le bâtiment consomme 22% d’énergie supplémentaire en 2005 par rapport à 1973, du fait de l'accroissement du parc des bâtiments (+ 41 % de logements en 30 ans). Contrairement à d’autres secteurs qui ont pu diminuer leur consommation. C’est également l’un des deux secteurs, avec les transports, où la maîtrise de la consommation se révèle difficile, notamment du fait de la structure du parc, 60% des bâtiments français étant construits avant 1975 date des premières règlementations thermiques. Autre raison : la diminution des consommations des bâtiments suppose de lourds aménagements structurels couplés à un changement des pratiques et habitudes des consommateurs. La consommation énergétique et les GES liés au secteur sont inégalement répartis entre les différents secteurs constitutifs de ce que nous appelons « le bâtiment ». Ainsi, en France, 2/3 de l’énergie consommée est due au résidentiel, 1/3 du tertiaire. La problématique est à la fois structurelle et comportementale. Figure 1 : L’évolution de la consommation énergétique des différents secteurs en France de 1975 à 2005 Consommations/secteurs
Par des rejets en eq ; CO2
Evolution des rejets 19732005
Part dans la consommation énergétique finale TW/h
Energie (production et transformation
13%
- 9%
Non renseigné
Transport
26%
+ 23%
32%
Industrie
20%
- 22%
23%
Bâtiment
19%
+ 22%
24%
Agriculture/sylivculture
19%
- 10%
2%
Traitement des déchets.
3%
- 8%
Non renseigné
Cette difficulté à réduire la consommation dans le bâtiment s’illustre avec la comparaison entre secteur industriel et bâtiments. Nous pouvons en effet nous poser la question pourquoi l’industrie a-telle réussi là où le bâtiment échoue ? La principale raison incombe à une évolution économique structurelle qui a réduit le nombre d’industries consommatrices d’énergie en France du fait des délocalisations et de la tertiarisation de l’économie. D’autre part, il est plus facile pour le politique d’établir des règlementations drastiques sur les moyens de productions que d’obliger le citoyen à changer ses habitudes. L’exemple de l’île de France est éloquent, le nombre d’entreprise a chuté de 28 % pour la décennie 90-2000, allégeant la facture énergétique régionale. En revanche, le secteur tertiaire a augmenté sur la même période.
64
Figure 2 : Tableau de l’évolution de la consommation d’énergie en IDF.
Cette analyse sectorielle nous permet déjà de nous faire une idée de l’immensité de la tâche à accomplir pour modifier les comportements des individus et améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels et tertiaires. Il semble en effet extrêmement difficile de réussir à réduire la consommation énergétique d’un secteur en hausse, conséquence d’une démographique dynamique et d’une croissance économique qui n’incorporent pas encore totalement les exigences environnementales. Fort de se constat, les pouvoirs publics ont pris une série d’engagements importants pour rénover et améliorer structurellement le secteur du bâtiment en France.
65
I.3. On ne pourra se faire l’économie d’un changement structurel des bâtiments Du point de vue structurel, la performance du bâti tend à s’améliorer, passant en moyenne de 350kWh/m² an en 1973, 245 kWh/m² an en 2003. Mais malgré cela, la consommation finale a progressé en volume de 24% entre 1973 et 2004 dans le secteur. Or lorsqu’on sait que 60% du stock français à été construit avant 1975, et que le taux de remplacement de ces bâtis est de 0.2% l’année, on comprend qu’améliorer l’efficacité moyenne par la construction de nouveaux bâtiments plus performants ne solutionnera jamais le problème. C’est pourquoi, le Grenelle de l’Environnement a décidé de rénover le bâti existant mais également de doter les logements neufs d'une efficacité énergétique maximale. Ainsi, d’après le WBCSD 16 la ventilation des logements de type maison individuelle par type de classifications devrait suivre cette évolution dans les prochaines années : Figure 3 : Evolution prévue des classifications des logements en France.
Source : EEB project: “ Transforming the market, energy efficiency in buildings” Ces améliorations ont pour objectif, fixés dans le cadre de la loi de programmation du Grenelle de l’Environnement, de réduire de 38% la consommation énergétique du parc des bâtiments existants d’ici 2020. Cela est tout à fait possible : plusieurs exemples de rénovation montrent que des bâtiments anciens peuvent devenir beaucoup plus efficaces. En revanche, l’objectif final reste le facteur 4, une division par 4 (75%) des émissions de GES d’ici 2050. Exemple : L’agglomération de Lyon a mené à bien la rénovation d'un immeuble ancien situé en centre ville en bâtiment basse consommation. Cette opération a été retenue dans le cadre de l'appel à projet Région Rhône Alpes et de l'appel à projets PREBAT de l'ADEME comme « bâtiments démonstrateurs ». La rénovation a permis de transformer un immeuble préalablement classé G (+ de 450 kWh/m2/an), en un bâtiment de classe B (de 51 à 90 KWh/m2). Composé de 9 logements (5T1, 3 T3 et 1 T4) et d'un commerce (barrestaurant) situé en rez-de-chaussée, l'immeuble a bénéficié d'une isolation renforcée de toutes les parois (murs, caves, garage, toit) par l'intérieur ou par l'extérieur avec de la laine minérale (entre 15 et 30 cm). Les fenêtres existantes ont toutes été remplacées par des fenêtres munies de triples vitrages peu émissifs à lames d'argon et des systèmes performants pour le chauffage (chaudière gaz à condensation collective), la ventilation (double flux) et la régulation ont été installés. Résultats : selon les simulations thermiques du projet, le nouveau bâtiment consomme désormais 70 kWh/m2/an d'énergie primaire dont 26 kWh/m2/an pour le chauffage, 20 kWh/m2/an pour l'eau 16
World Business Council for Sustainable Development
66
chaude sanitaire, 18 kWh/m2/an pour la ventilation et 6 kWh/m2/an pour l'éclairage. Le facteur 4 est ainsi dépassé et l'ensemble des consommations est de près de 30% inférieur aux exigences du label Effinergie réhabilitation pour la zone climatique concernée. Seules les consommations liées à la production d'eau chaude sanitaire sont supérieures aux objectifs du cahier des charges de la Région Rhône-Alpes, car il est impossible d'utiliser des capteurs solaires. Au total, les travaux auront coûté un peu plus d'un million d'euros. Ils ont été financés par la Région, l'Etat, l'ADEME, la ville de Lyon et l'office HLM de Lyon. Le surinvestissement est estimé à 45.300 € HT, soit environ 10% du total des travaux (98 € HT par m2 de surface habitable). 54 % de ces surinvestissements sont liés aux travaux sur l'enveloppe du bâtiment (isolation et menuiseries). Article issu d’Actu-Environnement.com - 10/07/2009 F. ROUSSEL Pour atteindre le facteur 4, un mélange entre incitations structurelles et comportementales est nécessaire : un logement francilien consomme en moyenne 1,44 tep/an. Depuis 2000, la consommation moyenne des logements croît chaque année de 3%, résultat de l'amélioration du confort de vie et de l'émergence de besoins énergétiques nouveaux. Ainsi, les usages thermiques de l’électricité, très énergivores s'amplifient et, comme la moyenne des Français, les Franciliens acquièrent de plus en plus des équipements électroménagers et technologiques. Les appartements consomment en moyenne 1,26 tep/an et les maisons individuelles 1,89 tep/an. On ne pourra donc pas faire l’économie d’une rénovation structurelle des bâtiments. Ce faisant, une approche de développement durable doit avoir une approche totale. S’attaquer à la structure sans créer le marché en sensibilisant les individus revient à dédouaner les responsabilités de chacun vis-àvis de nos empreintes sur l’environnement. De plus, l’urgence du réchauffement climatique nous incite à dire qu’il faut agir sur le court terme. Or les programmes de rénovation ne seront, s’ils sont suivis et appliqués par l’Etat, réellement efficaces qu'en 2020. Un levier que l’on peut tenter de mobiliser tout de suite, pendant le temps des restructurations, est donc celui des comportements. II. La place prépondérante du résidentiel :
II.1 La répartition de la consommation énergétique dans le résidentiel en France. A. Analyse de la consommation du résidentiel en France, l’importance du résidentiel : Ce tableau, nous aide à comprendre l’importance du secteur résidentiel dans le total de consommations énergétiques du secteur du bâtiment : 2/3 environ du total de la consommation TWH du secteur. Agir sur les maisons individuelles ou les immeubles collectifs semblent donc clairement être un impératif si l’on souhaite baisser les GES émis par le secteur. Tableau 1 : répartition de la consommation énergétique en France 2002 – climat normal
Maisons Individuelles
Nombre (millions de logements)
Surface (millions de m²)
Conso Electricité (TWh)
Conso Gaz (TWh)
Conso Autres (TWh)
Total Conso (TWH)
14
1442
85,5
99,7
99,9
285
67
Immeubles Collectifs
10,5
693
42,1
89,8
35,0
167
Total
24,5
2135
127,6
189,5
134,9
452
Bat. Tertiaire
814
84,4
68,6
55,2
208
Total
2949
212
258,0
190,1
660
Résidences principales
Source : Ademe Le résidentiel et le tertiaire n'ont pas les mêmes fonctions, un individu agit donc différemment selon le secteur. C’est pourquoi nous avons cherché à décrire les principaux postes de consommation énergétique dans le résidentiel et le tertiaire séparément, puis nous avons cherché les possibilités qui s’offrent à un individu dans chacun des secteurs sans modification du bâtiment.
B. La prépondérance du chauffage. (Source sOes) Figure 4 : Diagramme des différents postes de consommation énergétique dans le résidentiel
Le chauffage représente aujourd’hui environ 70% des consommations du résidentiel. Cependant sa part diminue, le remplacement des chaudières des bâtiments anciens a permis des économies et la consommation unitaire moyenne de chauffage du parc existant diminue de 44% depuis 1973. Précisons que la part du chauffage varie de 80 % de l’énergie finale consommée pour un logement ancien à 30% pour un logement de classe A.
68
C. Une électricité spécifique en très forte augmentation ; Parallèlement, la consommation unitaire de l’électricité spécifique augmente de 89%. Ainsi, pour l’électricité, les usages captifs constituent le premier poste de consommation (41 %), devançant le chauffage (36 %), l’ECS (14 %) et la cuisson (8 %). Trois usages domestiques captifs recouvrent à eux seuls, sensiblement à parts équivalentes, plus de 70 % des besoins spécifiques : l’éclairage (11,5 TWh), le froid (15,4 TWh) et le lavage (11,8 TWh). La consommation énergétique des produits bruns (TV, magnétoscope, Hi-Fi, décodeurs…) est en forte croissance et représente aujourd’hui plus de 16 % des consommations, notamment dans la fonction veille. Figure 5 : Répartition des consommations d’électricité spécifiques par usage
Source Ademe
Cette consommation est directement liée au taux d’équipement des ménages, plus le pouvoir d’achat augmente, plus le ménage s’équipe en recherchant pour un confort maximal. Or, si les initiatives européennes tel que l’affichage de la consommation électrique des appareils électroménagers semble avoir porté leurs fruits, concernant la consommation d’électricité visée par l’étiquetage énergétique, nous constatons une stabilisation de la consommation d’électricité des ménages. En effet, la consommation moyenne des réfrigérateurs a diminué de 33% en 10 ans et celle des lave-linges de 28%, mais le développement des TIC compense ces baisses. En effet, l’audiovisuel et l’informatique sont des postes en nette augmentation et tendent à compenser les économies obtenues par ailleurs. Source : Rapport TIC et Développement Durable CGEDD.
69
II.2 Les changements de comportement qui permettraient des économies de GES : Dans cette partie, nous allons dresser une liste, non exhaustive mais qui se veut la plus développée possible, de toutes les modifications d’habitudes et de consommation qui permettraient d’obtenir des résultats en termes d’économies de GES. Ces gestes figurent dans la plupart des guides à destination du grand public, nous les avons réunis ici. A. Baisser le chauffage (72 % de la consommation).
Une première conclusion semble être qu’il faut agir premièrement sur la consommation d’eau chaude et sur le chauffage. Plusieurs pistes sont évoquées régulièrement dans les multiples guides existants. Maîtrise des dépenses de chauffage par une meilleure disposition des radiateurs dans la pièce,
-
Eteindre ou baisser le thermostat des chauffages des pièces non utilisées la journée ;
Baisser le thermostat d’1°, de 20 à 19° : cela permet d’économiser 7% d’énergie et autant de GES. Eventuellement se doter d’équipements plus efficaces. Ce renouvellement est plus complexe car il nécessite un investissement important de la part des ménages, même si des crédits d’impôts existent. Source Ademe : Les économies réalisées par les différents systèmes de chaudière.
70
B. Modifier ses habitudes de consommation en choisissant des appareils moins voraces Ce point nous paraît être l’un des plus prometteurs, en effet d’un produit à l’autre on constate des différences notables qui permettent une réduction importante des GES sur chaque appareil. Ce volet doit être accompagné d’une information complète sur les différences de consommation énergétique. En effet, l’étiquette énergie a fait ses preuves puisqu’aujourd’hui la plupart des appareils électroménager sont vendus avec une notation A ou B. En France, le bonus malus automobile a permis la même chose en déplaçant le marché automobile de 40% vers des modèles moins émetteurs ! Les appareils concernés par l’étiquette énergie européenne ; • • • • • •
Réfrigérateurs, congélateurs et appareils combinés: 94/2/CE, 2003/66/CE, Lave-linge, sèche-linge et appareils combinés : 95/12/CE, 95/13/CE, 96/60/CE, 96/89/CE, Lave-vaisselle domestiques : 97/17/CE, 1999/9/CE, Fours domestiques : 2002/40/CE. Climatiseurs domestiques : 2002/31/CE, Ampoules électriques : 98/11/CE.
b.1 L’éclairage : Utiliser des ampoules à basses consommations permet d’utiliser moins d’énergie qu’une ampoule à incandescence.
entre 4 à 6 fois
71
Le remplacement d’une ampoule classique de 100 W par une ampoule basse consommation de 20 W permet, tout au long de la durée de vie de la lampe, une économie d’énergie de 800 kWh, (à noter que les ampoules à incandescence seront retirées de la circulation dans les prochaines années).
b 2. Les équipements du « froid » Un réfrigérateur classique consomme en moyenne 360 kWh par an. Un réfrigérateur efficace de 200 litres consommera seulement 140 kWh par an. On a un gisement d’économie de 50% environ pour un poste responsable de 30% de la consommation en électricité spécifique. A noter également qu’un appareil froid américain consomme toujours 4 à 5 fois plus qu’un appareil classique, même lorsqu’il reçoit une notification A. b.3 Congélateur : Un congélateur "coffre" classique (200 litres) consomme environ 600 kWh par an, un appareil équivalent efficace n'en consomme qu'environ 200. Soit une économie annuelle de près de 400 kWh. b.4 Les lave-linges et sèche-linges. Un lave-linge classique consomme en moyenne 240 kWh par an, soit un coût de fonctionnement d'environ 26 euros. Un lave-linge performant consommera seulement 195 kWh par an, son coût de fonctionnement sera donc de seulement 21 euros. 80% de l'énergie consommée par une machine à laver est utilisée pour chauffer l'eau. Le reste de l'énergie est utilisée pour sécher et essorer. Une faible consommation d'eau va donc souvent de pair avec une faible consommation d'énergie. C’est notamment pour cela que l’étiquette énergie européenne renseigne également sur la consommation d’eau des modèles. Cet appareil très gourmand en énergie ne doit être acheté que quand il est réellement indispensable. Il est préférable d'opter pour une machine à laver avec une vitesse d'essorage élevée (supérieure à 900 tours/min) et un séchage à l'air libre. Si on ne peut pas faire autrement, on optera pour le séchage dans une pièce chaude du logement.
72
Les sèche-linge économes n'existent pas. Les seules économies réalisables viendront d'un meilleur essorage. On obtiendra ainsi une consommation de 320 kWh contre 370. Ils sont de plus en plus performants. L'étiquette énergie renseignera sur la consommation d'eau, d'énergie et l'efficacité de lavage. Les lave-vaisselle économes consomment environ 230 kWh par an contre 290 pour les appareils classiques. B.5 La cuisson : La cuisson représente environ 8% de la consommation totale d’un ménage. Le changement des plaques, par des plaques à induction permet d’économiser environ 30% d’énergie par rapport aux surfaces vitrocéramiques « normales ». B.6 La Télévison Le téléviseur est une source de consommation croissante dans les ménages, en effet les nouveaux écrans plasma et LCD sont des appareils énergivores. Cependant rien n’empêchera le mouvement de fond qui s’est engagé sur le marché du téléviseur. En 2006, ce sont 2,6 millions de ces téléviseurs qui se sont vendus, de plus la taille moyenne a augmenté de 19% cette même année, entrainant un surcroît de consommation. « La consommation d’un téléviseur ordinaire est en moyenne de 160 kWh par an. Avec les écrans plasma ou les dalles LCD, on grimpe à 650 kWh/an. Soit une consommation multipliée par 4 »
C. Optimiser l’utilisation des machines. C1. Les dépenses « invisibles », les veilles et les chargeurs : Une famille bien équipée en audiovisuel (graphique ci-dessous) peut consommer de moins de 100 à plus de 800 kWh/an, uniquement avec les appareils en veille. Ces veilles représentent une forte proportion de l’énergie utilisée par les appareils, ainsi pour le cas d’un magnétoscope :
Si une TV consomme 10W en veille et 70W en activité, il faut la regarder plus de 3h par jour (voir équation ci dessous) pour qu'elle consomme plus en activité qu'en veille!
73
Les veilles peuvent être remplacées par des veilles plus sobres, il faudra alors orienter le consommateur vers l’achat de ces produits.
Moyennes des consommations d’énergie par type d’appareil Source : Enertech 2002 Il est également indispensable d’encourager les fabricants à vendre des appareils munis de boutons « veille ». Ainsi les nouveaux box internet restent constamment allumés même lorsqu’on quitte le domicile pour travailler ! Enfin encourager et informer les ménages pour éteindre les veilles des appareils, notamment par le biais de prises multiples facilement atteignables par un interrupteur. C2. L’utilisation des appareils éléctro-ménagers : lave-linges, réfrigérateurs etc. Une importante part des dépenses énergétiques peut venir de la mauvaise utilisation des appareils dont dispose le ménage. Par exemple, la variété de modes d’un lave-linge peut entrainer le mauvais choix en terme énergétique, pour un résultat quasiment identique. Or entre un cycle de lavage à moins de 30°C qui consomme 8.76 KWh et un à 60°C de 12.98 KWh, nous constatons une différence importante de 32%, soit autant de GES évités.
74
L’utilisation des lave-linges :
On peut développer l’idée avec le positionnement d’un réfrigérateur par rapport aux plaques de cuisson, bien que parfois on ne puisse pas faire autrement (studio étudiant par exemple) on trouve nombre de cuisine avec le réfrigérateur positionné à côté des plaques de cuisson, source de chaleur. La cuisson Pour un ménage typique de quatre personnes, la consommation électrique dévolue à la cuisson et à la préparation des aliments avoisine les 450 kWh/an, soit un peu plus que la consommation d'un frigo. La moitié de cette consommation concerne les plaques de cuisson, un quart le four, et le reste est réparti entre les différents appareils spécifiques tels que machine à café, bouilloire électrique... Systématiquement mettre un couvercle sur la casserole, cela permet d’économiser ¼ de l’énergie dépensée pour la cuisson. Utiliser des marmites à vapeur qui cuisent les aliments plus vite avec 4 à 6 fois moins d’énergie que les casseroles traditionnelles. Eteindre les plaques électriques 5 minutes avant la fin de cuisson, pour utiliser la chaleur résiduelle. Chauffer l’eau avec une bouilloire électrique, c’est plus rapide et économique qu’avec la casserole. C3. Les déchets Les déchets représentent également une part non-négligeable des émissions de GES des ménages. Même si les ménages ne représentent que 4% du gisement total des déchets, cela représente tout de même 28 millions de tonnes en 2004, cela représente 354kg par habitant, par an.
75
On constate de plus, que le taux de recyclage reste « faible » comparé aux autres méthodes de traitement des déchets, en 2004 les déchets des ménages ont été traités de la sorte : -
stockage : 38 % des quantités collectées
-
traitement thermique : 43 % des quantités collectées
-
tri pour recyclage : 13 % des quantités collectées
-
traitement biologique : 6 % des quantités collectées
L’idéal est donc d’encourager les citoyens à -
recycler plus et mieux.
Composter les déchets organiques. A noter que bien que ceux-ci relâchent du méthane lors de leur décomposition, ils peuvent être ensuite utilisés en terreau ce qui permet une économie de GES par rapport au ramassage/incinération. Mais surtout insister sur un nouvel axe encore mal compris : consommer des produits moins polluants. L’idée ici est de montrer qu’une meilleure lutte contre les déchets consiste à ne pas les produire ! D’où l’importance lors des achats de veiller aux choses suivantes : Acheter des produits labélisés par des organismes compétents, prouvant que le produit est conçu de manière écoresponsable -
Veiller à acheter des produits au format familial
Regarder les emballages des produits lors de l’achat, faut-il acheter des dosettes à café chères et polluantes ou choisir un paquet ?
76
IV Le cas du résidentiel
IV.1 La consommation par branche en France :
Consommations d'énergies par usage - Secteur tertiaire Pour l’ensemble du secteur tertiaire, l’usage chauffage représente encore, comme dans le résidentiel mais dans une moindre mesure, le premier poste de consommation avec 54 % de la consommation totale. Le second poste recouvre les usages spécifiques de l’électricité (26 %). La climatisation représente environ 5 % de la consommation totale du secteur. Tertiaire : consommations énergétiques finales par usages en 2001 Consommations d’énergie (TWh) Branches
Chauffag e
ECS
Cuisson
Electricité spécifique
Climatisation
Total
Commerces
22,2
2,9
1,1
20,5
2,9
49,7
Bureaux
28,5
1,4
0,8
16,3
4,2
51,2
Enseignement
19,9
2,4
1,6
2,3
0,3
26,6
Santé, action sociale
14,9
3,7
1,2
5,3
1
26,6
Sports, loisirs
9,1
3,8
0,4
2,9
0,8
17
CAHORE
9,8
2,6
5,9
3,3
0,9
22,6
Habitat communautaire
7
2,1
1,3
1,9
0,1
12,3
Transports
4
0,5
0,2
3,8
0,1
8,7
Total
115,4
19,4
12,7
56,3
10 ,3
214,1
Parts en %
54 %
9%
6%
26 %
5%
100
77
Quels sont les changements de comportements possibles au travail ? Nous nous intéresserons dans un premier temps aux éco-gestes au bureau, que l’on retrouve dans la plupart des autres branches, notamment celles du commerce et de l’enseignement.
IV.2 Les éco-gestes possibles au bureau : La liste des éco-gestes au bureau visant à maitriser l’énergie est moins développée que celle du résidentiel car la plupart des achats ne sont pas décidés par l’individu mais par la direction responsable des achats. C’est pourquoi on ne peut qu’encourager les changements de comportement vis-à-vis de l’utilisation de l’environnement bureautique, de l’éclairage ou encore du chauffage. Le chauffage : -
Informer les techniciens si le chauffage semble trop élevé au lieu d’ouvrir la fenêtre.
Utiliser le moins possible les appareils de chauffage d’appoint et les ventilateurs qu’on a tendance à oublier. L’éclairage : Utiliser au maximum la lumière naturelle, trop souvent l’éclairage est allumé quasi automatiquement dans les bureaux. -
Eteindre la lumière du couloir si celui-ci n’est pas un lieu de passage fréquenté.
Bureautique : Eteindre le poste de travail lorsqu’on quitte son bureau pour une longue période. Pour des plus courtes périodes, au moins le mettre en veille. Déchets : Le papier est une source de pollution qui représente 80kg par employé de bureau en France. Cela représente 2 arbres, et c’est donc potentiellement source de rejet en GES si le papier n’est pas recyclé. Des gestes simples permettent de réduire de moitié la consommation de papier : -
Imprimer en recto-verso
-
N’imprimer qu’en cas de réelle nécessité.
-
Recycler le papier.
Encre : Les encres de couleurs sont plus polluantes que le noir et le blanc. Il convient donc d’imprimer au maximum en noir et blanc. On retrouve tous ces exemples dans les autres secteurs, l’Education nationale pour le papier, le chauffage et l’éclairage par exemple, idem pour les centre commerciaux qui emploient la moitié de l’énergie dans l'éclairage.
78
Figure 6 : Répartition de l’utilisation classique d’un « mall » américain, pouvant être comparé à un centre commercial classique :
V. Quelle économie de GES possible ?
Après avoir constaté l’ensemble des mesures et des gestes quotidiens qu’il est possible d’employer, relativement facilement, pour adopter des comportements plus sobres, nous devons nous poser la question de leurs effets sur les émissions de GES. Il n’est pas évident de convertir les économies de Co2 constatées par ménage, en effet chaque ménage peut adopter une série de gestes différents en fonction de plusieurs variantes économiques, sociales, culturelles etc. Cependant, plusieurs organismes ont fait des études et permettent de prévoir un ordre de grandeur des GES « économisables » dans l’idéal où les citoyens changeraient leur mode de consommation dans le secteur du bâtiment.
79
V.1 Les économies possibles dans le secteur résidentiel A. Selon le World Business Council for sustainable Development, l’économie possible dans la transformation des comportements est résumée par le tableau suivant :
Le World Business Council for Sustainable development dans son étude “transforming the market, energy efficiency in buildings” effectue une étude de la consommation énergétique par poste. Avec l’évolution possible ( Conservation behavior) si les mesures du Grenelle sont prises en compte. (Modelisation EEB du WBCSD).
B. Enfin le CREDOC a mené une étude et est arrivé au résultat suivant, repris par l’ADEME. Sur le modèle de ce qu’il avait fait à propos de la consommation d’eau, le CREDOC a fait une simulation de deux familles composées de 4 personnes. L’une est la famille Gaspi et l’autre AntiGaspi. On observe grâce à cette simulation que lorsqu’on compare les deux consommations en KWh Par an, on passe de 10855 à 2719 Kw/h. Les chiffres paraissent impressionnants. D’une famille à l'autre, on constate 75 % de différence ! Bien entendu, il s’agit là de deux extrêmes. La deuxième partie de l’étude nous montre l’économie réalisée par rapport à la moyenne (sachant qu’on suppose dans ce cas que les familles se chauffent à l’électricité). On constate que par l’adoption des quelques gestes de la famille AntiGaspi, on arrive à une économie en équivalent CO2 de : 1481*0.09 = 133 kg de CO2 économisé, soit une réduction de 35% par rapport à la moyenne et 75% par rapport à l’hypothèse « gaspi ». On en arrive avec le CREDOC aux mêmes résultats que dans le cas précédent.
80
V.2 Consommation d'énergie par usage - Secteur tertiaire
Peu de simulations ont été menées sur le tertiaire, néanmoins le WBCSD, propose, toujours dans son étude : transforming the market, une modélisation de l’économie de GES qu’il serait possible d’obtenir dans un premier tableau si les politiques ne prenaient pas d’engagement environnementaux plus contraignants, et dans le deuxième cas si les politiques prennent un engagement du type « Grenelle de l’environnement ». Cette modélisation ne permet cependant pas de se concentrer uniquement sur les économies en GES que l’on peut obtenir uniquement par les comportements puisqu’elle rend compte de modifications à la fois comportementales et structurelles…
81
82
Annexe 2 : Comportement et transports Dans cette partie, nous présentons les évidences liées au secteur des transports. Nous tentons de répondre à la question suivante : de quelles manières peuvent agir les décideurs (ménages, professionnels…) pour réduire au jour le jour les émissions de GES liées à leurs déplacements ? L’ADEME a déjà réalisé un travail conséquent sur les gestes simples à réaliser au quotidien et nous en rappellerons ici les idées principales à l’aide de tableaux de synthèse. L’objet final de cette annexe est d’identifier des messages clairs et concis sur lesquels communiquer, ce qui est étudié dans la troisième partie du corps du rapport. I°) Les travaux de l’ADEME A°) Quel est l’impact environnemental de nos déplacements ? Tous les moyens de transport ne rejettent pas la même quantité de CO2. Les transports routiers et aériens sont les plus émetteurs. Alors qu’avec la marche à pied et le vélo, les seules émissions de CO 2 sont celles émises par notre respiration. Pour connaître l’impact des différents modes de transport, l’ADEME propose deux outils : Le comparateur éco-déplacements : www.ademe.fr/eco-deplacements Pour connaître l’impact environnemental de nos déplacements habituels et connaître les autres modes de déplacements moins polluants qui pourraient être pertinents. La calculette éco-déplacements : www.ademe.fr/calculette-eco-deplacements Pour comparer différents modes de transport pour un déplacement régulier (par exemple, domiciletravail). Cela permet d’obtenir une bonne estimation des dépenses, des émissions de gaz à effet de serre générées par nos déplacements et des quantités de carburant consommé. B°) Transports doux Transports doux
Chiffres Il faut 1/4 d'heure pour faire 1 km à pied et, en ville, 1/4 des trajets voiture font moins d'1 km.
Description ADEME C’est le mode de transport universel. Il ne pollue pas, n'émet pas de gaz à effet de serre. Il est gratuit, bon pour le mental, le coeur, les jambes, les artères… et ne nécessite pas de place de parking. Sur de petites distances, la marche est performante, là où une voiture ne l’est pas : moteur froid, elle pollue davantage et s’use plus vite. Les courts trajets ne lui conviennent vraiment pas !
Il faut 1/4 d’heure pour faire 3 km à vélo et un trajet en voiture sur deux fait moins de 3 km. 10 km de vélo tous les jours évitent le rejet, par l’usage d’une voiture, de 700 kg de CO2 par an. 1 place de stationnement voiture, c’est 10 places de stationnement vélo.
Économique à l’achat, il l’est aussi à l’usage. Il ne prend pas beaucoup de place et demande des investissements publics ou collectifs modestes : pistes cyclables, locaux à vélo dans les immeubles, parkings à vélo. Rapide, nonpolluant, pas cher et sportif, le vélo a beaucoup d'atouts ! Sur des distances inférieures à 6 km, c’est lui qui va le plus vite en ville.
Marche à pied
Vélo
83
Transports doux
Chiffres
Roller et trottinette
XX
Description ADEME Le roller comme la trottinette ont des vertus identiques au niveau de la santé à la marche ou au vélo. Ils permettent également de gagner du temps sur de courtes distances. La vitesse moyenne pour le roller est de 12 km/h, tandis qu'elle est de 10 km/h pour la trottinette.
C°) Transports en commun Transports en commun
Bus urbain et cars interurbains
Tramway et métro
Chiffres 1 bus peut transporter en passagers l’équivalent de 40 à 50 voitures. Pour un même trajet, on consomme en bus 2 fois moins d’énergie et on émet 2 fois moins de CO2 qu’en voiture. Une voiture coûte à l’année, en moyenne, 20 fois plus qu’un abonnement moyen de bus.
Description ADEME Les centres-villes et les banlieues sont souvent bien desservis. Les bus circulent maintenant fréquemment sur des voies réservées qui leur permettent plus de rapidité et de ponctualité. Ces bus et cars ont parfois un atout supplémentaire : ils peuvent fonctionner aux biocarburants (diester, etc.), au GPL (gaz de pétrole liquéfié), au GNV (gaz naturel véhicule) ou à l’électricité et limiter les émissions de CO2 liées aux transports.
Une rame de tramway transporte à peu près l’équivalent en passagers de 170 voitures. Un passager du métro consomme environ 10 fois moins d’énergie qu’en utilisant sa voiture.
Ces transports urbains très performants offrent des avantages majeurs : ils n'émettent pas de gaz à effet de serre quand ils circulent. Leur capacité est importante et ils s’affranchissent des aléas de la circulation.
Entre Marseille et Paris, le passager d’un TGV Pour de longues distances, le train est le émet 6 kg de CO2, celui d’un avion 300 kg de moyen de transport le moins énergivore et le CO2 et celui d'une voiture 125 kg de CO2. moins polluant. Train express régional (TER), à grande vitesse (TGV) ou ligne internationale, pour aller travailler, visiter la famille ou partir en vacances, ses usages sont multiples.
Train
D°) Une voiture à plusieurs Il arrive que ni la marche, ni le vélo, ni les transports publics ne fassent l’affaire. Différentes solutions comme l’autopartage ou le covoiturage existent alors. •
L’autopartage
Ce service, surtout urbain, est facile à utiliser, aussi bien pour un particulier que pour une entreprise. L’abonné se sert d’une voiture quand il ne peut prendre un autre mode de transport : c’est moins de kilomètres parcourus, moins de voitures en circulation et en stationnement, moins de pollution, etc. Cela peut éviter de posséder deux voitures… ou même une seule ! Son coût est minimum : l’usager paye une inscription, un abonnement mensuel et un prix d’utilisation, en fonction du kilométrage et du temps de réservation. Il s’affranchit du souci d’entretenir une voiture, de l’assurer, de lui trouver une place de stationnement…
84
La réservation et l'accès aux véhicules sont facilités par les nouvelles technologies. Les voitures sont disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. La facturation se fait en fonction du type de véhicule, de la durée d’utilisation et de la distance parcourue. L’idée commence à avoir du succès : le service est disponible à Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg, Grenoble, La Rochelle. •
Le covoiturage
Comment ne pas remarquer, dans les embouteillages notamment, que la plupart des voitures ne sont occupées que par une seule personne ? Ce constat a amené de nombreux particuliers à se regrouper pour partager leur véhicule et les dépenses sur un trajet commun, avec des voisins pour faire des courses, des copains pour aller à la fac, des collègues pour aller au travail… ou simplement des gens avec qui on partage une destination. Le résultat ? Moins de frais pour le conducteur, moins de voitures en circulation, moins de nuisances liées aux transports et un renforcement des liens entre collègues, voisins, etc. ! De nombreux sites Internet relaient ces associations en regroupant offres et demandes. Ils proposent souvent une évaluation du coût du trajet. Un service de covoiturage peut aussi s’organiser dans une université, une administration, une entreprise… E°) L’éco-conduite Des choix et des comportements plus responsables peuvent faire évoluer la situation dans le bon sens. La voiture, pas toujours rentable !
• En ville, la voiture est le mode de transports le plus cher : 30 centimes d’euros du km et elle est la plupart du temps la moins rapide. Alors que :
• La marche, c’est gratuit et bon pour la santé. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) préconise 30 minutes de marche par jour pour se maintenir en forme et diminuer les risques de maladies cardiovasculaires. Un automobilisme en fait seulement 8 minutes.
• Marcher 1 h ou pédaler 20 min. par jour, évite d’émettre ½ tonne de CO2 par an et économise ainsi 160 litres de carburant, soit plus de 200 € par an.
• Le vélo est plus rapide que la voiture sur des distances de quelques kilomètres en période de pointe. Un bon vélo ne coûte que 220 €.
• Les transports en commun sont très économes en espace et en énergie et moins polluant, en plus ils sont souvent plus rapides que la voiture en ville. Une rame de tramway transporte à
85
peu près l’équivalent en passagers de 170 voitures. Un passager du métro consomment environ 10 fois moins d’énergie qu’en utilisant sa voiture. Bien choisir sa voiture Le prix, la dimension, le confort, l’esthétisme… sont des critères qui guident notre choix. Mais la consommation et les émissions de CO2 induites sont également des critères importants. Alors, avant de choisir votre nouvelle voiture, voici quelques pistes de réflexion. Inutile d’acheter une berline lorsque l’on est deux.
Quel est l'impact environnemental de nos véhicules ?
Rouler plus responsable L'éco conduite Organiser ses déplacements
Conseil Etudier au mieux les itinéraires et le trafic. Penser également à regrouper dans la mesure du possible ses déplacements.
Limiter les petits trajets urbains
Opter pour les transports en commun, le vélo ou la marche à pied quand cela est possible : il faut ¼ d’heure pour faire 3 km à vélo et un trajet en voiture sur deux fait moins de 3 km.
Ne pas charger trop sa voiture
100 kg de plus c’est 5 % de plus de consommation. Préférer un coffre de toit à une galerie. Et ne pas oublier de les enlever après utilisation : même à vide, une galerie fait consommer jusqu'à 10 % à 15 % de plus.
Démarrer le moteur en douceur et anticiper les ralentissements
Utiliser le frein moteur plutôt que la pédale de frein. Une conduite agressive en ville peut augmenter votre consommation jusqu'à 40 %, soit 4 € de dépenses inutiles et 7 kg de CO2 pour 100 km.
86
L'éco conduite Réduire la vitesse
Conseil 10 km en moins sur l'autoroute, c'est jusqu'à 5 litres de carburant économisés, soit 7 € et près de 12 kg de CO2 sur 500 km.
Eviter de pousser le régime moteur Ne pas abuser de la climatisation
Economisez ainsi jusqu’à 20 % de carburant tous les 100 km. La surconsommation de carburant des véhicules due à la climatisation peut atteindre 10 % sur route et 25 % en ville.
Utiliser les équipements permettant de mieux maîtriser la consommation
Indicateur de consommation, limiteur de vitesse, système de navigation et info trafic.
Couper le moteur
L’arrêt /redémarrage du moteur consomme moins de carburant que de le laisser tourner au ralenti plus de 20 secondes.
Opter pour le covoiturage
Aller au travail, à l’école, partir loin… En France, 80 % des conducteurs roulent seuls dans leur voiture.
Entretenir son véhicule Bien choisir son véhicule, optimiser ses déplacements, adopter une éco-conduite sont des actions primordiales pour réduire les émissions de CO2. Il faut aussi une voiture bien réglée et bien entretenue. Ce que l’on peut faire soi-même Entretien
Conseils Liquides de frein et de direction assistée, huile, liquide de refroidissement, liquide Vérifiez les niveaux de certains liquides du lave-glace…
Vérifiez la pression et l’usure des pneus
Moyen simple de détecter une fuite… Un pneu sous-gonflé, c’est du carburant consommé en plus, une tenue de route moins bonne, un risque accru d’éclatement. Un pneu usé possède une moins bonne adhérence et peut devenir un danger.
Vérifiez l’état de votre batterie
Des bornes oxydées peuvent nuire au bon démarrage de la voiture.
N’oubliez pas la clim’
Faire changer le filtre à air de l'habitacle tous les ans; tant que la climatisation produit de l'air froid, il est inutile de la faire recharger en fluide frigorigène; faire fonctionner la clim’ de temps en temps, même en hiver, pour maintenir les joints en état.
Regardez sous la voiture
Les deux roues motorisés •
Rapidité, facilité pour se garer, consommation de carburant réduite ;
• Du point de vue environnemental, ils peuvent être une alternative à la voiture quand on sait que 80 % des automobilistes roulent seuls dans leur voiture, et qu'un deux-roues émet moins de CO2 et nécessite 3 à 4 moins de place. De plus, le marché évolue dans le bon sens : les fabricants de motos et de scooters sortent à leur tour des alternatives peu polluantes : vélo électrique, scooter hybride, scooter électrique en passant par la moto rechargeable sur secteur.
87
• L'effet du débridage (retrait des dispositifs limitant la puissance et/ou la vitesse maximale) a été également étudié pour les cyclomoteurs. Il faut retenir que le débridage entraîne une dégradation alarmante des émissions polluantes pour les technologies récentes (catalysées et/ou dotées de système à injection). Au moment d'acheter le deux roue, vérifier qu'il respecte bien la norme de pollution Euro3. Adopter comme pour la voiture un comportement éco-responsable : pas de conduite agressive, ne négligez pas l’entretien, etc.
II°) Action Carbone : www.actioncarbone.org Action Carbone offre aux entreprises, aux institutions et aux particuliers la possibilité de mesurer et réduire leur impact sur le climat en agissant sur leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et en participant à la compensation volontaire par des mécanismes dits de développement propre17. Le site internet propose un véritable accompagnement pour calculer, réduire et enfin compenser les émissions de CO2 afférentes aux déplacements ainsi qu’aux bâtiments : •
Avion
•
Voiture
•
Train
•
Moto
•
Bâtiments
A titre d’exemple voici les résultats que l’on peut obtenir avec les différents modes de transport18 pour : •
Un Paris Nantes A/R à 2
•
Un Paris Marseille A/R à 2
•
Un Paris Rome A/R à 2 en t eCO2 Avion Voiture Train Moto
Paris/Nantes Paris/Marseille Paris/Rome 402 778 1302 142 274 458 12 20 156 72 134 230
17
Voir http://www.actioncarbone.org/TP_classic.php?read_srub=Principes%20du%20projet%20de %20compensation&read_tbl=5_1&read_rub=PROJETS%20DE %20COMPENSATION&ref_rubrique=5&PHPSESSID=123925c965dd06de20fd0d36df0b03cd pour une définition complète du mode de compensation proposé 18 La voiture a une puissance comprise entre 6 et 10 CV et la moto une puissance inférieure à 125 cm3.
88
Ce site permet un accès à de l’information concrète à n’importe quelle personne désireuse de renseignements sur l’impact de son mode de vie. Première conclusion L’ADEME et ACTION CARBONE fournissent de nombreuses informations sur lesquelles il est important de communiquer afin de sensibiliser la population. L’objet de la troisième partie de ce rapport s’intéresse à la question de la mise en place d’une telle communication à l’échelle de l’Ile de France.
III°) Le système Eco-drive développé par Fiat Pour obtenir une description sous forme de film de ce logiciel très innovant : www.lesecocitoyens.com Cliquez sur Découvrez Eco Drive en bas de l’écran onglet démonstration choisir le film « Qu’est ce que Eco Drive ? » Globalement, ce logiciel permet de manière très pratique de fournir à l’automobiliste un maximum d’informations sur ses émissions de CO2 grâce à l’évaluation en temps réelle du parcours emprunté, du style de conduite et des conditions de circulation. Les résultats sont ensuite analysés sur son ordinateur personnel et le logiciel fournit un véritable suivi individuel avec conseils véritablement personnalisés et évaluation de l’évolution des performances « écologiques » de l’automobiliste. Ce système présente de nombreux avantages : •
Il donne un accès facile et personnalisé à de l’information concrète sur l’impact de nos actions sur l’environnement.
•
Il fournit des pistes pour améliorer sa conduite ce qui résout le problème des personnes souvent motivées pour faire des efforts mais qui ne savent pas comment s’y prendre.
•
Il met en relation les automobilistes du monde entier à travers la plateforme internet ce qui permet à chacun de mesurer les effets agrégés et donc d’enclencher une dynamique de groupe source de motivation.
Seconde conclusion Ce système attractif ne fonctionne pour l’instant que chez Fiat et semble rassembler de nombreux avantages synonymes de succès. Au-delà du domaine des transports, nous pensons qu’il est important de retenir pour la suite du projet le moyen utilisé par Fiat pour enclencher une dynamique de groupe : la plateforme internet. Dans le cas de Fiat, c’est le logiciel qui amène les utilisateurs à se connecter à la plateforme et donc à enclencher la dynamique. Dans le cas de notre étude pour la DREIF, on pourrait penser à une campagne d’affichage bien ciblée pour amener les gens à se connecter à une plateforme où de nombreuses informations seront dispensées. Cette idée est l’objet du troisième chapitre où nous développons en détail nos recommandations.
Note 1 : chiffres clés sur les transports répertoriés par l’ADEME
Explosion de la consommation d'énergie dans les transports !
89
En France, le secteur des transports est aujourd'hui le premier consommateur de produits pétroliers, loin devant le secteur résidentiel-tertiaire (respectivement 68% et 20,5% de la consommation finale de produits pétroliers en 2006). Sa consommation énergétique a pratiquement doublé en volume entre 1973 et 2006 (+96%) et a augmenté d'environ 20% depuis 1990. Le transport routier, voyageurs et marchandises, représente 80% de la consommation d'énergie de l'ensemble des transports en France.
Les transports en tête des émissions de CO2 ! Le secteur des transports est le premier émetteur de CO2 (34% des émissions de CO2) avec plus de 141 millions de tonnes des émissions de CO2 en France en 2005 devant le secteur résidentiel/tertiaire/agriculture (102 millions de tonnes) (Format CCNUCC). Le transport routier représente à lui seul plus de 131 millions de tonnes de CO2 émis en France en 2005, soit une augmentation de 18% depuis 1990
Le transport combiné plus efficace que la route ! En 2005, le transport combiné rail-route a permis d'éviter en France 1500 poids lourds en moyenne par jour (520 000 sur l’année) et environ 600 000 tonnes de CO2 sur l'année. Pour acheminer un chargement de marchandises, un train de transport combiné émet 130 fois moins de CO2 qu'un poids lourd.
50 % du gazole consommé en ville l'est pour le transport de marchandises ! En ville, les véhicules dédiés au transport de marchandises représentent environ 30% de l'ensemble des véhicules circulant sur la voirie (Transports en commun, voitures particulières, deux-roues). Bien que moins nombreux, les véhicules utilitaires de livraisons absorbent près de la moitié du gasoil consommé en ville. • km.
46% des ventes de voitures neuves en France en 2004 émettent moins de 140g de CO2 par
La moyenne des émissions de CO2 des voitures neuves en France en 2006 est de 149 g de CO2 par km.). Cette moyenne s'établie à 147g de CO2 par km pour les voitures diesel (plus de 71% des ventes des voitures neuves en France en 2006) et à 155 g de CO2 par km pour les voitures essence.
Les 4x4 : Gros émetteurs de CO2 et gros consommateurs de carburants ! En 2006, de tous les types de voiture (berline, monospace, break, etc.), les 4x4 sont les plus gros émetteurs de CO2 avec en moyenne, 217g de CO2 par km (la moyenne tous véhicules confondus étant de 153g de CO2 par km). En ville, ces véhicules tout-terrain consomment 33% de carburant de plus qu'un véhicule classique. • •
Les facteurs de surconsommation d'une voiture
Des pneumatiques sous-gonflés entraînent une surconsommation de carburants d'environ 3% pour un déficit de seulement 0,3 bar. Le fait de rouler avec une galerie entraîne également une surconsommation de carburants. Celle-ci varie de 10% pour une galerie vide à 15% pour une galerie chargée. A 120 km/h, ces 15% coûtent 1 litre de carburant au 100 km. Enfin, en ville, les systèmes de
90
climatisation automobile actuels augmentent la consommation de carburant d'environ 30% (15% sur route) pour les moteurs essences et d'environ 35% (20% sur route) pour les moteurs Diesel. •
L'utilisation abusive de la voiture en ville sur des courts trajets !
1 trajet en voiture sur 2 est réalisé sur une distance inférieure à 3 km. Faire 500 mètres à pieds prend 8 minutes, évite la recherche de place de stationnement et les problèmes de surconsommation et de pollution liés au démarrage (la voiture consomme et pollue énormément au cours des premiers kilomètres quand le moteur est froid). Pour parcourir jusqu'à 5 km en ville, le vélo est le mode de transport le plus rapide ! •
Les voitures particulières : reines de la voirie urbaine !
60% des déplacements en ville se font en voiture particulière, 27% par la marche à pieds, 9% en transport en commun, 2% en vélo et 2% en deux-roues motorisés.
•
Le Plan Déplacements Entreprise (PDE) : un système Gagnant-Gagnant !
Le PDE est une démarche globale d'optimisation des déplacements liés à l'entreprise. Il procure des avantages économiques, environnementaux et sociaux à tous les acteurs, (l'entreprise, la collectivité, les salariés). A la mi 2005, 238 démarches PDE ont été recensées en France, avec l'objectif d'en atteindre 500 fin 2006.
91
Annexe 3 : les segments britanniques Segment 1 : les sympathisants environnementaux, 18% de la population « Je pense que nous devons faire les choses différemment afin de combattre le changement climatique. Je fais ce que je peux et je culpabilise pour le reste » •
Ce groupe est le plus sensible aux enjeux environnementaux. C’est aussi le groupe ayant le plus fort désir de vivre une vie plus « propre » par rapport à la vie qu’il mène actuellement.
•
C’est le groupe possédant les opinions les plus avancées concernant la nécessité d’améliorer nos comportements : conscience que nous atteignons les limites naturelles de la planète et qu’une crise écologique est en gestation. Ils pensent que les humains sont en grande partie responsable du réchauffement climatique et que c’est aux humains d’adopter de nouveaux comportements pour inverser la tendance.
•
C’est le groupe ayant la plus grande volonté de changement de leurs habitudes, en particulier concernant les comportements de voyage.
•
Ce sont les moins motivés par l’idée d’économiser de l’argent et de loin ceux qui sont le plus prêts à payer davantage afin d’acheter des éco-produits.
•
Ils sont les moins nombreux à évoquer les barrières communes évoquées à la partie précédente.
•
Ils sont ceux qui ont la connaissance la plus précise des enjeux environnementaux, même si environ la moitié ne sait rien ou presque sur l’empreinte carbone. La plupart souhaite de plus amples informations sur ce qu’ils peuvent faire.
•
Ce sont les plus volontaires pour influencer la famille, les amis et les collaborateurs de travail à adopter des comportements plus responsables. Ce sont les plus nombreux à être impliqué dans une association liée au développement durable, à des niveaux cependant encore faibles (Greenpeace, Friends of the Earth).
•
C’est la catégorie la plus représentée dans la tranche des ménages gagnant plus de 40 000 livres par an. La plupart possède un diplôme du supérieur et lisent en général le Guardian, Independent ou le Times. Ils sont généralement en milieu de vie (41-64) et propriétaires.
Segment 2 : les attentifs au gaspillage, 12% de la population « Ne pas gaspiller est important, nous devons vivre notre vie en faisant toujours attention à ce que nous faisons et ce que nous utilisons » •
Ce groupe est le plus impliqué dans la protection de l’environnement après le groupe 1. Ces comportements s’expliquent par une volonté de ne pas gaspiller l’eau et l’énergie consommée.
•
Tout comme le groupe 1, les membres de ce segment se considèrent comme étant sympathisant des questions environnementales. 75 % se disent satisfaits de leurs
92
comportements, chiffre à comparer par rapport au 75 % du groupe 1 souhaitant améliorer leurs comportements. •
Par rapport à la population globale, ce groupe est en moyenne plus sceptique sur l’urgence de la situation.
•
Ils sont très inquiets de la dégradation du paysage britannique et de la réduction de la biodiversité.
•
Ils disent que l’environnement est une priorité. Cependant, c’est le second groupe après le 7 à se sentir le moins coupable de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Ils ne partagent pas les opinions du groupe 1 sur les voyages.
•
En l’état actuel des choses, ils font de nombreux efforts dans le domaine de l’habitat en essayant de réduire leur consommation d’eau, d’énergie. Ils privilégient l’achat de véhicules propres et sont très impliqués dans le tri des déchets.
•
Un tiers de ce groupe est âgé de plus de 65 ans (proportion deux fois plus élevée que la moyenne des autres segments) et moins d’un quart est âgé de moins de 40 ans (proportion deux fois moins élevée que la moyenne des autres segments). Un tiers sont retraités et beaucoup touchent de faibles revenus (2/5 à moins de 20 000 pounds par an). La moitié est propriétaire. Ils lisent en majorité le Daily Mail et le Telegraph.
Segment 3 : les consommateurs inquiets, 14% de la population « Je pense faire plus que la plupart des gens. Cependant, voyager est important et j’ai des difficultés à y renoncer. La compensation carbone me fait me sentir moins coupable » •
Ce groupe possède assez largement des opinions pro-environnementales, avec cependant moins de convictions que les groupes 1 et 2. Le segment 3 est particulièrement réceptif au concept de changement climatique, reconnaissant que les comportements du quotidien ont une influence néfaste et que quelques efforts s’imposent. Lors des entretiens individuels, ce sont ceux qui ont montré le plus grand scepticisme par rapport à l’idée selon laquelle nous atteignons nos limites de développement et qu’une crise écologique est imminente.
•
Ils se considèrent comme des sympathisants de l’environnement et deux tiers du groupe voudrait faire plus.
•
Leurs efforts se concentrent principalement sur l’habitat en essayant d’économiser l’énergie consommée et l’eau. Concernant les déplacements, ils font en général plus attention que la moyenne, même si leur niveau de dépendance aux voitures se situe dans la moyenne de la population et que ce sont els voyageurs en avion les plus fréquents.
•
Ils citent moins en moyenne les barrières communes à a la population, ce qui leur donne un potentiel important d’amélioration. Ils ressentent une certaine culpabilité par rapport à la dégradation de l’environnement et les comportements « propres » semblent être adaptés à leur mode de vie.
•
Un tiers du segment est âgé entre trente et quarante ans et c’est le segment présentant la plus faible proportion de personnes de plus de 65 ans. C’est la catégorie la plus riche, avec un tiers de ses représentants gagnant plus de 40000 livres par an et la plus grande proportion de personnes gagnant plus de 60000 livres par an (un cinquième du segment) parmi toutes les catégories. Ce sont les plus nombreux à être propriétaires avec un prêt hypothécaire à
93
honorer et des enfants à charge. C’est la catégorie possédant la seconde plus grande proportion de diplômée du supérieur.
Segment 4 : les acteurs à la marge, 14 % de la population « Je pense que le changement climatique est un problème important. Je ne réfléchis pas trop à quelle quantité d’eau ou d’électricité j’utilise et j’oublie d’éteindre les choses… Je voudrais en faire un peu plus » •
Les membres de ce groupe ont globalement des opinions pro environnementales. C’est le second groupe après le 1 à anticiper l’imminence d’une grave crise écologique. La plupart pense que les humains trouveront une solution pour la résoudre.
•
Leurs opinions « vertes » ne se traduisent pas par des comportements « propres ». C’est le groupe où la différence entre idées et actions est la plus importante. Le peu de connaissance de ce qu’il est possible de faire est une barrière importante au changement (deux tiers ne savent pas ce qu’est la compensation carbone ou l’empreinte carbone). Par rapport aux trois premiers groupes, ils sont beaucoup plus nombreux à n’avoir jamais pensé à adopter une conduite particulière.
•
Leurs comportements actuels sont moins propres que tous les autres groupes sauf le 6 et le 7, y compris à la maison. Cependant, la proportion de personnes ne voulant pas changer est faible par rapport à ces groupes. Ce segment comporte la plus grande proportion de propriétaires de voitures et l’aversion la plus prononcée à prendre le bus.
•
La majorité effectue un à deux gestes quotidiens pour l’environnement et aimerait faire plus.
•
Les membres de ce groupe sont plus sensibles aux barrières communes que ceux du groupe 3, notamment en ce qui concerne la difficulté de changer ses habitudes ou la nécessite d’adopter de nouveaux comportements en adéquations avec leurs modes de vies. Un sentiment de culpabilité est assez largement répandu dans ce segment.
•
Ils reconnaissent les enjeux environnementaux, veulent en savoir plus et faire plus.
•
Les membres de ce groupe viennent de toutes les tranches d’âge avec une légère sur représentation des moins de 30 ans. Ils sont dans la moyenne de la population en ce qui concerne les revenus. Ils lisent le Daily Mail ou le Sun plus que la moyenne nationale et sont en moyenne moins diplômés du supérieur que la moyenne nationale.
Segment 5 : les participants prudents, 14% de la population « Je fais plusieurs choses pour aider l’environnement. J’aimerais faire plus… du moment que je vois les autres faire des efforts » •
La vision globale de la situation de notre planète partagée par ce groupe se rapproche de celle de la population globale. Il y a un consensus pour dire qu’une crise est en gestation et que la croissance a ses limites. Ils sont pessimistes sur notre capacité à inverser la tendance du réchauffement climatique mais reconnaissent l’impact de nos comportements.
•
Les efforts de comportement sont centrés sur l’habitat : économie d’énergie et d’eau.
•
Ce groupe évoque plus souvent que les groupes 1, 3 et 4 le fait que nos propres efforts peuvent être réduits à néant par la négligence des autres. Le niveau d’action des autres est
94
très important pour ce groupe qui ressent le besoin d’un véritable mouvement collectif pour passer à l’action. •
Ils évoquent plus de barrières communes que les groupes 1 et 3, notamment la difficulté de changer ses habitudes et le besoin d’adopter des comportements adaptés à leurs styles de vie. Ils se sentent plus coupable du changement climatique que la moyenne.
•
Ils ont tendances à adopter des modes de déplacement propres et sont d’accord pour faire payer aux personnes les dommages à l’environnement qu’ils causent lors de leurs déplacements.
•
Les comportements propres ne sont pas particulièrement adaptés à leurs styles de vie, avec un sentiment plus fort que les groupes 1 à 4 qu’un changement de comportements réduirait leur qualité de vie. 50 % dit ne rien faire ou très peu pour l’environnement mais 75 % aimerait faire plus, soit la seconde proportion après le groupe 1.
•
Ce groupe a un profil plutôt jeune par rapport à la moyenne, avec un quart de ses représentants en dessous de 30 ans. Après les groupes 1 et 3, ce sont ceux qui ont la plus grande proportion de diplômés du supérieur. Ce sont ceux qui ont avec le groupe 3 la plus grande proportion d’enfants à charge.
Segment 6 : les retardataires, 10% de la population « Je ne sais pas grand-chose du changement climatique. Je ne peux pas me payer une voiture donc j’utilise les transports publics… J’aimerais une voiture pourtant » •
Ce groupe présente des opinions sur l’environnement confuses. La plupart d’entres elles sont négatives : par exemple, c’est le groupe où la proportion de gens pensant que les effets du changement climatique se situent trop loin dans le futur pour s’en préoccuper dès maintenant est la plus élevée. La moitié pense que le débat actuel sur les enjeux environnementaux est exagéré. Ce sont également les plus prompts (avec le groupe 1) à penser que la croissance à ses limites et que l’être humain détruit l’environnement. Il n’y a pas de volonté apparente de passer à l’action dès aujourd’hui.
•
Ce groupe possède le niveau de connaissance des enjeux environnementaux le plus bas. Seulement 35 % en sait un peu plus que « un petit peu » sur le changement climatique et 75 % n’a jamais entendu parler d’empreinte carbone ou de compensation carbone.
•
La plupart pense que leurs comportements n’influent pas sur l’environnement et il ne considère pas la question climatique comme une priorité dans leur vie de tous les jours.
•
Leurs modes de vie ont relativement peu d’impacts sur l’environnement, notamment pour des questions de contraintes financières. C’est le groupe possédant la plus faible proportion de propriétaire de voiture et les voyageurs en avion les moins fréquents. La plupart ne souhaitent pas réduire leur utilisation de la voiture et de l’avion. Ils ne font pas attention à leurs niveaux de consommation d’énergie et d’eau. Ils n’adoptent actuellement pas de comportements « propres » de manière volontaire.
•
Ils ont de nombreuses priorités vitales ce qui les amènent à ne pas se poser la question des enjeux environnementaux. Ce sont ceux qui mentionnent le plus de barrières communes. Ils considèrent les comportements propres comme « embarrassants » et le « green » comme un mode de vie alternatif.
95
•
Un sixième du groupe ne fait rien pour aider l’environnement. Deux tiers disent qu’ils sont heureux de ce qu’ils font déjà pour l’environnement et qu’ils ne veulent pas en faire plus.
•
Ils ont le profil social le plus faible de toutes les catégories et le niveau de revenu le plus faible (50 % en dessous de 20 000 livres par an). Les personnes en milieu de vie sont sousreprésentées. Ils le niveau de qualification le plus faible de toutes les catégories et sont ceux qui ont le plus de chances d’être sans emplois. Ils lisent le Sun, le Mirror et News of the World.
Segment 7 : Les non-concernés assumés, 18 % de la population « Il y aura peut être un désastre écologique, peut être pas. Cela ne change rien pour moi, je souhaite vivre la vie que je veux » •
Ce groupe est caractérisé par un manque d’intérêt et ne se sent pas concerné. Ses membres sont également sceptiques quant à l’imminence d’une crise écologique majeure (50 % pensent que tout est exagéré). Ils pensent globalement qu’une solution au problème sera trouvée sans que l’on doive changer nos habitudes de la vie de tous les jours et ont tendance à ne pas reconnaître que nos comportements influent sur l’état de la planète.
•
Ils ne se sentent pas concerné et ne ressentent pas de culpabilité par rapport au regard des autres. Ce n’est pas le scepticisme qui caractérise ce groupe mais bien le fait que le débat sur l’environnement et le changement climatique ne touche pas leurs vies : un tiers du groupe n’a pas d’opinions sur la plupart des questions posée.
•
50 % ne fait rien ou très peu pour l’environnement. Moins de la moitié ont essayé de réduire leurs utilisations de la voiture ou de l’avion.
•
De tous les groupes, ce sont ceux qui sont les plus satisfaits des efforts consentis et ils ne souhaitent pas en faire plus (75 % du segment).Ils ne veulent pas d’informations sur ce qu’il pourrait faire.
•
Ils ne demandent pas d’excuses pour leurs comportements et l’assument totalement. Il n’y a pas de sentiment de culpabilité.
•
Ce groupe s’étend à toutes les catégories d’âge avec une légère sur représentation des moins de 30 ans (25%). Niveau de revenu légèrement en dessous de la moyenne tout comme la proportion de personnes diplômées du supérieur. Ils sont nombreux à travailler à plein temps (plus que la moyenne), à être locataires et lisent le Sun (tabloïds), News of the World et The star.
96
Annexe 4: les segments français Le Noyau dur moteur de l’intégration : 45 % de la population
Segment 1 : les accomplis, 14% de la population Surpondéré chez les actifs et retraités CSP+ avec diplôme supérieur, ils intègrent le développement durable dans leur style de vie. Plus de 40 ans, leur réussite professionnelle et leurs moyens financiers leur permettent d'agir de façon responsable. Ils achètent régulièrement des produits durables. Ils font confiance aux labels pour cela. Pour eux la recherche du profit est compatible avec le respect de l’environnement et la qualité sociale de production. Il faut leur proposer du choix et ils vont vérifier les preuves et l'efficacité de leurs actes durables.
Segment 2 : les solidaires, 11% de la population En seconde partie de leur carrière, ces CSP+ se sentent très concernés par l'éthique de la vie. Ils ont une vision assez holistique et reconnaissent la nécessité d'agir ici dans leur périmètre de vie et là bas dans le monde. Il faut les réassurer sur le partage des bénéfices, l'équité, et l’influence économique de leurs choix. Ils ont besoin de transparence et nécessitent d'être guidés sur la compréhension des impacts positifs de leur consommation. Il faut les motiver en leur démontrant l'effet économique de leurs actions.
Segment 3 : les libéraux, 12% de la population
97
Surpondérés chez les plus de 45 ans, ils ont réussi dans la vie. Ils comprennent les ressorts de l'économie et ont bien intégré le potentiel d'une croissance verte. Très ouverts, ils sur-expriment leurs convictions. Ils ont besoin d'être informés, et attendent des résultats, de l'efficacité. (Ils font davantage confiance aux entreprises pour y arriver.) Ils doivent être confortés dans l'idée que le développement durable ne coûte pas à la société, mais bien au contraire.
Segment 4 : les familiaux, 8% de la population Actifs CSP+ et étudiants âgés de 15 à 45 ans surpondérés à Paris et sa région. Ils s'attachent aux enjeux environnementaux et aux questions de santé. Plutôt dans l'économie ménagère, ils favorisent le juste usage. Pour eux la crise économique actuelle est une vraie occasion de revoir nos modes de vies et de comportement. Ils veulent voir les bénéfices personnels (financier et santé) de leur consommation : il faut qu’ils y trouvent un intérêt et que ce soit moins cher. Ceux qu’il faut aider davantage : 30 % de la population
Segment 5 : les régionaux, 16% de la population Encore jeunes et plutôt modestes, ils se rattachent à leurs valeurs, à leur "bon sens paysan". Ils sont attentifs à la traçabilité humaine et environnementale des produits qu'ils consomment, et sont sensibles aux problématiques de l'emploi. Ils ont besoin d'être respectés, reconnus. Il faut savoir les valoriser à travers leurs actes.
Segment 6 : les repliés, 14% de la population Plutôt jeunes, ouvriers, étudiants, ou sans activité, ils ont un revenu assez modeste et tendent à limiter leur consommation. Ils privilégient les produits français, et un bon rapport qualité prix. Pour eux consommer de manière responsable c’est consommer moins et local. Très pragmatiques, il faut leur donner les clés d'une consommation plus responsable, tout en considérant que leur priorité reste le quotidien. Ils ont donc besoin de preuve, de concret, et d'accessibilité.
Ceux qui se marginalisent : 25 % de la population Segment 7 : les protestataires, 8% de la population Retraités de classe moyenne, ils n'ont pas confiance dans les grandes entreprises et ne croient plus aux politiques. Leur engagement est plutôt social, ils sont très sensibles aux inégalités. Ils ne veulent pas payer la crise et expriment un fort besoin de solidarité. Ils ne font pas confiance aux labels, et, pour eux, le Développement Durable n’est qu'une mode. Il faut leur fournir plus de transparence sur la répartition de la valeur.
Segment 8 : les "sans opinion", 12% de la population Retraités modestes de banlieue urbaine, ils sont peu impliqués. Peu critiques, ils sont très malléables. Ils ont tendance à faire confiance aux autres et s'intègrent facilement dans des actions collectives. Le meilleur moyen de les sensibiliser est donc de leur redonner du sens via le collectif.
Segment 9 : les rebelles, 6% de la population Groupe jeunes (18-44ans), ils ne sont pas satisfaits de leur situation professionnelle. Ils ont du mal à percevoir un futur meilleur et ne voient pas comment ils pourraient changer les choses. Ils ne sont
98
pas encore sur le chemin du Développement Durable. Ne pas s’impliquer les valorise. Il faut les informer de façon plus moderne et leur montrer les bénéfices du développement durable pour eux.
Annexe 5 : Les villes de l’IDF de plus de 2000 habitants par segment •
Les accomplis, libéraux, solidaires
Code géographique
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
Code géographique
110251 92077
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
92012
Boulogne-Billancourt
Ville-d'Avray
11255
78646
Versailles
87549 91312
Igny
10184
92063
Rueil-Malmaison
77625 78190
Croissy-sur-Seine
10067
94068
Saint-Maur-des-Fossés
75214 91122
Bures-sur-Yvette
9713
92051
Neuilly-sur-Seine
61471 91661
Villebon-sur-Yvette
9600
92002
Antony
60552 92076
Vaucresson
8547
94033
Fontenay-sous-Bois
51727 78092
Bougival
8418
92023
Clamart
50655 78455
Noisy-le-Roi
8087
92048
Meudon
44745 78575
Saint-Rémy-lès-Chevreuse
7858
78551
Saint-Germain-en-Laye
41312 78350
Louveciennes
7234
92020
Châtillon
32077 91600
Soisy-sur-Seine
7191
94058
Le Perreux-sur-Marne
32067 78397
Le Mesnil-Saint-Denis
6610
94052
Nogent-sur-Marne
30632 78396
Le Mesnil-le-Roi
6386
78158
Le Chesnay
29542 78133
Chambourcy
5812
78146
Chatou
29472 78160
Chevreuse
5693
92064
Saint-Cloud
29385 78117
Buc
5502
99
92075
Vanves
26878 78466
Orgeval
5456
92032
Fontenay-aux-Roses
23964 77037
Bois-le-Roi
5433
92072
Sèvres
23726 94048
Marolles-en-Brie
5090
78358
Maisons-Laffitte
22566 78672
Villennes-sur-Seine
5013
94067
Saint-Mandé
22211 78571
Saint-Nom-la-Bretèche
4845
91272
Gif-sur-Yvette
21816 78224
L'Étang-la-Ville
4742
95428
Montmorency
21416 78251
Fourqueux
4204
78126
La Celle-Saint-Cloud
21202 78043
Bailly
4022
92014
Bourg-la-Reine
19521 94070
Santeny
3550
92071
Sceaux
19413 78367
Mareil-Marly
3430
92022
Chaville
18581 78524
Rocquencourt
3261
92033
Garches
18210 78420
Montfort-l'Amaury
3076
94042
Joinville-le-Pont
17177 91534
Saclay
3003
78372
Marly-le-Roi
16655 78233
Feucherolles
2996
91471
Orsay
16597 91225
Étiolles
2982
78650
Le Vésinet
16419 78442
Neauphle-le-Château
2948
78686
Viroflay
16064 95369
Margency
2824
91645
Verrières-le-Buisson
15848 78683
Villiers-Saint-Fréderic
2684
78481
Le Pecq
15690 95580
Saint-Witz
2565
94015
Bry-sur-Marne
14985 95426
Montlignon
2505
78418
Montesson
14760 78431
Morainvilliers
2362
93062
Le Raincy
14130 78087
Bonnelles
2078
78688
Voisins-le-Bretonneux
12366 91275
Gometz-le-Châtel
2060
Enghien-les-Bains
12121 77441
Samois-sur-Seine
2021
95210
•
Les familiaux Code géographique
•
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
Code géographique
92026
Courbevoie
84415 94043
92004
Asnières-sur-Seine
92044 92040
Libellé géographique
Population en 2006 (princ) 25567
82351 77058
Le Kremlin-Bicêtre Bussy-SaintGeorges
Levallois-Perret
62851 78124
Carrières-sur-Seine
15450
Issy-les-Moulineaux
61471 94069
Saint-Maurice
14547
94080
Vincennes
47488 95183
Courdimanche
6428
92049
Montrouge
45178 77449
Serris
6061
92073
Suresnes
44197 94065
5644
92062
Puteaux
42981 77018
Rungis BaillyRomainvilliers
91377
40183 77307
Montévrain
5208
78423
Massy Montigny-leBretonneux
33968 91064
Bièvres
4990
78297
Guyancourt
28219 77268
Magny-le-Hongre
4954
78208
Élancourt
27577 91458
Nozay
4705
92035
La Garenne-Colombes
27188 78502
Le Port-Marly
4608
94043
Le Kremlin-Bicêtre
25567 77111
Chessy
3060
18772
5421
Les régionaux
100
Code géographique
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
Code géographique
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
94028
Créteil
88939 77251
Lieusaint
9355
92025
Colombes
82026 95394
Méry-sur-Oise
9178
93051
Noisy-le-Grand
61341 91552
Saint-Germain-lès-Arpajon
9108
95127
Cergy
56873 95351
Louvres
8896
91228
Évry
52651 78401
Meulan
8727
93064
Rosny-sous-Bois
41174 77470
Tournan-en-Brie
8348
77373
Pontault-Combault
34546 77153
Dammartin-en-Goële
7948
93050
Neuilly-sur-Marne
33352 91573
Saint-Pierre-du-Perray
7733
78490
Plaisir
31539 95205
Écouen
7347
94079
Villiers-sur-Marne
29369 77169
Émerainville
6981
95500
Pontoise
28674 91665
La Ville-du-Bois
6825
78297
Guyancourt
28219 77349
Othis
6501
78208
Élancourt
27577 77438
Saint-Thibault-des-Vignes
6446
77445
Savigny-le-Temple
25130 91339
Linas
6249
77083
Champs-sur-Marne
24499 77449
Serris
6061
91103
Brétigny-sur-Orge
22753 93074
Vaujours
6002
77468
Torcy
22299 77326
Nandy
5935
77122
Combs-la-Ville
21603 77018
Bailly-Romainvilliers
5421
77390
Roissy-en-Brie
21230 77430
Saint-Pathus
5261
91345
Longjumeau
21048 95388
Menucourt
5182
78005
Achères
19850 77268
Magny-le-Hongre
4954
94044
Limeil-Brévannes
18957 91461
Ollainville
4570
91161
Chilly-Mazarin
18639 77143
Crégy-lès-Meaux
4260
93061
Le Pré-Saint-Gervais
17240 77055
Brou-sur-Chantereine
4258
95323
Jouy-le-Moutier
17102 91232
La Ferté-Alais
4024
77296
Moissy-Cramayel
16549 77513
Villenoy
3988
95218
Éragny
16383 95604
Survilliers
3703
94004
Boissy-Saint-Léger
16247 77114
Chevry-Cossigny
3630
78545
Saint-Cyr-l'École
15778 77420
Saint-Mard
3625
77337
Noisiel
15379 95509
Puiseux-en-France
3414
95637
Vauréal
15316 77121
Collégien
3191
77053
Brie-Comte-Robert
14943 78003
Ablis
3142
77258
Lognes
14614 77111
Chessy
3060
91182
Courcouronnes
14409 77222
Guignes
2969
95427
Montmagny
13956 95527
Roissy-en-France
2564
95539
Saint-Brice-sous-Forêt
13696 91649
Vert-le-Petit
2536
91215
Épinay-sous-Sénart
13144 77259
Longperrier
2273
94060
La Queue-en-Brie
11388 77377
Presles-en-Brie
2041
95250
Fosses
Vémars
2033
•
9738 95641
Les repliés, les rebelles
101
Code géographique
•
Libellé géographique
Population Code en 2006 géographique (princ)
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
95018
Argenteuil
102683 77337
Noisiel
15379
95127
Cergy
56873 95637
Vauréal
15316
91228
Évry
52651 91182
Courcouronnes
14409
93007
Le Blanc-Mesnil
51109 95427
Montmagny
13956
93071
Sevran
51106 91215
Épinay-sous-Sénart
13144
77284
Meaux
48842 78029
Aubergenville
12126
91174
Corbeil-Essonnes
40929 93030
Dugny
10603
92007
Bagneux
38936 95250
Fosses
9738
77288
Melun
37663 77251
Lieusaint
9355
93078
Villepinte
35592 91235
9167
77373
Pontault-Combault
34546 91552
Fleury-Mérogis Saint-Germain-lèsArpajon
93050
Neuilly-sur-Marne
33352 95351
Louvres
8896
78490
31539 77470
Tournan-en-Brie
8348
94078
Plaisir Villeneuve-SaintGeorges
30450 95488
Pierrelaye
7322
95280
Goussainville
30142 77169
6981
78621
Trappes
29529 77438
Émerainville Saint-Thibault-desVignes
95063
Bezons
27652 77449
Serris
6061
95680
Villiers-le-Bel
27130 77326
Nandy
5935
95277
Gonesse
26152 77430
Saint-Pathus
5261
93047
Montfermeil
26121 77268
Magny-le-Hongre
4954
93063
Romainville
25199 78314
Issou
4468
77445
Savigny-le-Temple
25130 77143
Crégy-lès-Meaux
4260
91692
Les Ulis
24962 77055
Brou-sur-Chantereine
4258
77083
Champs-sur-Marne
24499 77513
Villenoy
3988
77514
Villeparisis
23302 95612
Le Thillay
3969
95572
Saint-Ouen-l'Aumône
22681 95604
Survilliers
3703
91223
Étampes
22568 77420
Saint-Mard
3625
77468
Torcy
22299 77257
Lizy-sur-Ourcq
3441
77390
Roissy-en-Brie
21230 77437
Saint-Soupplets
3327
77285
Le Mée-sur-Seine
20580 95116
Bruyères-sur-Oise
3248
78005
Achères
19850 77121
Collégien
3191
95424
Montigny-lès-Cormeilles
18935 77493
Verneuil-l'Étang
3069
77294
Mitry-Mory
17903 77222
Guignes
2969
95323
Jouy-le-Moutier
17102 77088
La Chapelle-la-Reine
2674
77296
Moissy-Cramayel
16549 95527
Roissy-en-France
2564
94011
Bonneuil-sur-Marne
16361 77335
Chauconin-Neufmontiers
2487
94004
Boissy-Saint-Léger
16247 77259
Longperrier
2273
95476
Osny
15996 77344
Oissery
2152
78335
Limay
15779 95641
Vémars
2033
9108
6446
Les sans opinions
102
Code géographique
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
Code géographique
Population en 2006 (princ)
95018
Argenteuil
Grigny
25981
93066
Saint-Denis
97875 93063
Romainville
25199
93001
Aubervilliers
73506 92078
Villeneuve-la-Garenne
24568
93029
Drancy
66063 91223
Étampes
22568
95585
Sarcelles
58654 94054
Orly
21197
93010
Bondy
53311 77152
Dammarie-les-Lys
20838
93031
Épinay-sur-Seine
51598 94011
Bonneuil-sur-Marne
16361
93007
Le Blanc-Mesnil
51109 78335
Limay
15779
93071
Sevran
51106 77333
Nemours
12434
77284
Meaux
48842 94074
Valenton
12105
93008
Bobigny
47806 93079
Villetaneuse
11887
92036
Gennevilliers
43054 93030
Dugny
10603
93070
Saint-Ouen
42950 95487
Persan
10138
91174
Corbeil-Essonnes
40929 77183
La Ferté-sous-Jouarre
8932
95268
Garges-lès-Gonesse
39672 78138
Chanteloup-les-Vignes
8924
93053
Noisy-le-Sec
38587 77327
Nangis
7557
93027
La Courneuve
37034 93039
L'Île-Saint-Denis
7212
93078
Villepinte
35592 77079
Champagne-sur-Seine
6475
93072
Stains
34670 78644
La Verrière
6057
78440
Les Mureaux
32634 77458
Souppes-sur-Loing
5531
94078
Villeneuve-Saint-Georges
30450 77317
Mormant
4338
95280
Goussainville
30142 77182
La Ferté-Gaucher
4057
78621
Trappes
29529 78089
Bonnières-sur-Seine
4049
93014
Clichy-sous-Bois
29412 95612
Le Thillay
3969
95063
Bezons
27652 77257
Lizy-sur-Ourcq
3441
93059
Pierrefitte-sur-Seine
27532 91016
Angerville
3384
95680
Villiers-le-Bel
27130 95116
Bruyères-sur-Oise
3248
91657
Vigneux-sur-Seine
26333 77482
Varennes-sur-Seine
3155
95277
Gonesse
26152 77240
Jouy-sur-Morin
2007
•
102683 91286
Libellé géographique
Les protestataires
Code géographique
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
Code géographique
Libellé géographique
Population en 2006 (princ)
77108
Chelles
48616 77182
La Ferté-Gaucher
4057
93032
Gagny
37729 78089
Bonnières-sur-Seine
4049
91657
Vigneux-sur-Seine
26333 78255
Freneuse
3742
77152
Dammarie-les-Lys
20838 91016
Angerville
3384
78362
Mantes-la-Ville
18506 77315
Montry
3227
78165
Les Clayes-sous-Bois
17078 77419
Saint-Mammès
3177
77131
Coulommiers
13836 91390
Méréville
3160
77333
Nemours
12434 77482
Varennes-sur-Seine
3155
77479
Vaires-sur-Marne
11577 77099
Château-Landon
3109
91200
Dourdan
Houdan
3105
9518 78310
103
95229
Ézanville
8951 91099
Boutigny-sur-Essonne
3075
77183
La Ferté-sous-Jouarre
8932 77042
Boissy-le-Châtel
3014
91105
Breuillet
8044 77409
Saint-Germain-Laval
2784
91514
Quincy-sous-Sénart
7616 77159
Donnemarie-Dontilly
2744
77327
Nangis
7557 77393
Rozay-en-Brie
2703
91479
Paray-Vieille-Poste
7198 77494
Vernou-la-Celle-sur-Seine
2653
91045
Ballancourt-sur-Essonne
7123 91359
Maisse
2647
78267
Gargenville
6725 77061
Cannes-Écluse
2550
91226
Étréchy
6204 78501
Porcheville
2522
77431
Saint-Pierre-lès-Nemours
5753 77210
La Grande-Paroisse
2497
95371
Marly-la-Ville
5567 91136
Champlan
2439
77458
Souppes-sur-Loing
5531 95566
Saint-Martin-du-Tertre
2395
78354
Magnanville
5444 78238
Flins-sur-Seine
2375
95355
Magny-en-Vexin
5430 78090
Bouafle
2161
94001
Ablon-sur-Seine
5171 77302
Montcourt-Fromonville
2137
78531
Rosny-sur-Seine
5043 95211
Ennery
2127
77475
Trilport
4793 77051
Bray-sur-Seine
2092
91540
Saint-Chéron
4752 77385
Rebais
2083
77320
Mouroux
4609 77168
Égreville
2075
77100
Le Châtelet-en-Brie
4440 78591
Septeuil
2073
91433
Morigny-Champigny
4172 77240
Jouy-sur-Morin
2007
104