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SESSION D’INFORMATION POUR LA PRESSE 20 SEPTEMBRE 2012 FACT SHEET

L’équilibre : une donnée physique dont la fréquence est l’indicateur L’électricité ne se stocke pas. Il faut à tout moment l’électricité un équilibre production / consommation. Véritable indicateur de l’équilibre entre production et consommation de l’électricité, la fréquence est une donnée essentielle à la gestion des réseaux d’électricité. En Europe, la fréquence est de 50Hertz. En d’autres mots, notre électricité réalise 50 cycles par seconde. Un léger écart par rapport à cette valeur de référence enclenche des actions de la part du gestionnaire de réseau : - une fréquence inférieure à 50Hertz reflète une consommation supérieure à la production d’électricité injectée dans le réseau. Il faut donc alors soit augmenter la production soit diminuer la consommation pour rétablir l’équilibre1. - une fréquence supérieure à 50Hertz reflète une production plus élevée que la consommation. Il faut donc diminuer la production pour rétablir l’équilibre. L’équilibre : une responsabilité partagée -

La sécurité d’approvisionnement est en première instance une responsabilité des autorités. C’est dans ce cadre que le Secrétaire d’Etat à l’Energie détermine le plan d’équipement du pays et est habilité à prendre les mesures qui s’imposent (comme l’interdiction de fermetures de centrales, par exemple).

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Les acteurs du marché (producteurs, fournisseurs, responsables d’équilibre) sont responsables de l’équilibre quart-horaire de leur portefeuille d’injections et de prélèvements et doivent respecter les engagements de fourniture d’électricité qu’ils prennent à l’égard de leurs clients. C’est eux qui définissent si cette électricité est produite en Belgique ou en-dehors de nos frontières.

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Elia, en tant que gestionnaire du réseau de transport (GRT) d’électricité, met son réseau à disposition des acteurs du marché, en ce compris les interconnexions, et déploie une panoplie de services pour veiller à l’équilibre instantané entre production et consommation, clé du bon fonctionnement du réseau. Si la demande est supérieure à l’offre, Elia peut rétablir l’équilibre o en agissant sur l’offre et/ou la demande: par le biais des contrats de réserves primaire, secondaire et tertiaire, par des contrats d’interruptibilité conclus avec des clients industriels ou des agrégateurs, ou encore, par des offres volontaires o en effectuant des achats de secours auprès des GRTs voisins, RTE en France et TenneT aux Pays-Bas2.

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Si le déséquilibre n’est pas rapidement rétabli, la fréquence va continuer de baisser. En dessous d’environ 49,8 Hertz, la limite du réglage « normal » est atteinte et des mesures exceptionnelles deviennent nécessaires. En dessous d’environ 48,5 Hertz, le réseau s’effondre. 2 Il s’agit de contrats de courte durée pour faire face à des incidents ou à des situations exceptionnelles. Les prix et les quantités de ces contrats ne sont pas garantis, étant donné que la responsabilité finale pour l’équilibre des portefeuilles commerciaux est du ressort des acteurs du marché.


SESSION D’INFORMATION POUR LA PRESSE 20 SEPTEMBRE 2012 FACT SHEET Le marché de l’électricité Les transactions commerciales d’achat et de vente électricité s’opèrent soit via des contacts bilatéraux entre un fournisseurs/producteur et un acheteur soit via les marchés organisés (bourses). Généralement, les contrats d’approvisionnement à long terme sont conclus via des transactions bilatérales et les contrats à court terme sont conclus sur les marchés boursiers. En Belgique, le marché à court terme de l’électricité est organisé par la bourse Belpex. Grâce au couplage mis en place par les gestionnaires de réseau et les bourses de l’électricité, les acteurs du marché belge peuvent accéder à une zone qui couvre la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et, indirectement, les pays scandinaves : un ordre d’achat d’électricité placé sur Belpex peut être satisfait par un ordre de vente placé sur Belpex ou sur les bourses françaises, allemandes et scandinaves pour autant que les capacités d’import aux frontières belges soient suffisantes. Sur les bourses, les règles du marché (jeu de l’offre et de la demande) sont d’application et l’énergie disponible va aux acteurs les plus offrants. Pour que l’électricité soit vendue au acteurs belges, il faut donc que les acteurs du marché belge paient le prix fixé sur base de l’offre et la demande ! Les capacités d’importation de la Belgique La Belgique est directement interconnectée aux Pays-Bas, par la frontière nord, et à la France, par la frontière sud. La capacité commerciale d’importation maximale est de 3500 MW. Du point de vue contractuel, cette capacité est répartie entre frontière sud et frontière nord et mise à la disposition du marché sur base annuelle, mensuelle et journalière. Dans la réalité du marché, la Belgique peut importer jusqu’à 3500 MW (même s’ils sont produits aux Pays-Bas) pour autant que les offres des acteurs du marché belge soient concurrentielles à l’égard des acteurs du marché allemand ou du marché français. Augmentation de la capacité d’importation par le biais de nouvelles interconnexions Des renforcements des interconnexions existantes (par exemple à la frontière nord) et des projets de nouvelles liaisons (Nemo, interconnexion avec la GrandeBretagne, et Alegro (interconnexion directe avec l’Allemagne) sont nécessaires pour augmenter la capacité d’importation de la Belgique. Ils ne sont cependant pas suffisants et doivent être accompagnés d’investissements permettant d’augmenter en parallèle la stabilité en tension du réseau belge. Les modèles de simulation Elia dispose de modèles probabilistes qui permettent de réaliser des analyses de risque et des simulations relatives à la sécurité d’approvisionnement. Ils permettent de calculer pour tout l’horizon de temps et pour chaque heure de l’année la probabilité que la consommation dans le système électrique belge ne puisse être assurée avec certitude en tenant compte des capacités d’import/export (en partant de l’hypothèse que les acteurs de marché soient en mesure d’acheter à l’étranger l’énergie nécessaire à l’alimentation de leurs clients).


SESSION D’INFORMATION POUR LA PRESSE 20 SEPTEMBRE 2012 FACT SHEET C’est notamment sur base de ces simulations que le Ministre a établi son plan d’équipement tel que publié à la fin du mois de juin. Suite à l’évocation d’une prolongation de l’indisponibilité de Doel III et Tihange II, Elia a refait des simulations sur base des nouvelles hypothèses : -

indisponibilité des réacteurs de Doel III et de Tihange II ; maintien en activité de quelque 1000 MW de capacité de production thermique (dont la mise hors service avait été annoncée par les producteurs – décision du ministre.

Les simulations montrent que, dans cette hypothèse : - la Belgique devient structurellement dépendante de ses importations à la pointe hivernale pour couvrir la demande en électricité ; - les renforcements réalisés par Elia dans les interconnexions permettent d’importer l’énergie nécessaire (jusqu’à 3500 MW) pour autant que les acteurs du marché belge trouvent des contreparties en dehors des frontières ; - les marges deviennent de plus en plus étroites dans la gestion du réseau et il est impératif que plus aucune autre centrale ne vienne à être déclassée Winter Outlook Le « Winter Outlook » est une estimation des besoins en électricité et des moyens de production disponibles pour y répondre. Il est réalisé chaque hiver (un Summer Outlook est réalisé chaque été) par les gestionnaires de réseau. Les résultats sont ensuite consolidés à l’échelle européenne par ENTSO-E. Les informations devraient être disponibles fin novembre – début décembre. Si le Winter Outlook, qui explore les limites quantitatives des hypothèses de rencontre entre besoins et moyens de production, met en évidence une augmentation des risques pour les acteurs du marché belge à trouver des contreparties en dehors des frontières en cas de vague de froid (couplé à des périodes à faible injection d’énergie éolienne ou solaire, en particulier), Elia pourrait être amenée à prendre des mesures exceptionnelles : -

report des entretiens préventifs afin de garantir une disponibilité maximale de tous les éléments de réseau ; demande de report d’entretiens d’unités de production ; suivi opérationnel renforcé, tant en prévisionnel qu’en temps réel ; coopération renforcée avec les GRTs voisins RTE et TenneT pour la mise en commun de réserves et l’optimisation des capacités de la frontière ; renforcement des demandes de flexibilité et de contrôle de la demande auprès des acteurs de marché.

Situation de pénurie d’électricité La pénurie est un phénomène qui peut être anticipé. Le Winter Outlook donne une première indication des périodes sensibles. Les programmes d’injections et de prélèvement que tous les acteurs du marché responsables d’équilibre (producteurs, fournisseurs doivent soumettre à Elia, aujourd’hui pour demain, permettraient d’identifier d’éventuelles situations où la totalité de la demande n’est pas couverte.


SESSION D’INFORMATION POUR LA PRESSE 20 SEPTEMBRE 2012 FACT SHEET Une procédure applicable en cas de pénurie a été définie en concertation avec le SPF Energie et le centre de crise du ministère de l’intérieur. Limitation de la demande En cas de pénurie avérée, des mesures actives de limitation de la demande peuvent être décidées et déployées par les autorités. ; elles sont ensuite mises en œuvre par le GRT.: -

campagne de sensibilisation auprès des citoyens et des entreprises, relayée par les médias (radio, télévision, Internet, etc.) : les actions vont des simples gestes applicables en tout temps et permettant en outre de réduire la facture énergétique (extinction des appareils en veille, extinction des lumières dans les pièces non occupées, baisse de la température de 1°, etc.), en passant par des reports de consommation en-dehors de la pointe (déplacement dans le temps du repassage, de l’utilisation du four ou de la machine à laver, etc.), jusqu’ aux mesures de substitution à l’électricité ;

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interdiction d’utiliser l’électricité à certains usages à la pointe de consommation: pour les entreprises et institutions (arrêt momentané de l’air conditionné, de la réfrigération, de l’éclairage public, etc.) et pour les particuliers (chauffage électrique, appareils domestiques, etc.

Délestage sélectif Si, après avoir épuisé tous ces moyens, un déséquilibre entre production et consommation devait être confirmé, Elia serait amenée à activer le plan de délestage sélectif. Il permet, en privant d’électricité pendant une période aussi brève que possible, un certain nombre d’utilisateurs, de rétablir au plus vite une situation d’équilibre sur le réseau (mesure ultime afin d’éviter un effondrement du réseau). Ce délestage peut être mis en œuvre par blocs de 500 MW répartis géographiquement à travers toute la Belgique, au sein de 5 zones représentant chacune 100 MW : le nord-ouest, le centre, le nord-est, le sud-ouest et le sudest. Il est piloté au niveau des postes à haute tension du réseau Elia. Des dispositions légales définissent les types de clients susceptibles d’être délestés en premier (les zones rurales), ceux qui doivent être approvisionnés en priorités (entreprises Seveso, zones militaires, aéroports, etc.). En cas de perturbation soudaine, comme une chute de fréquence (cf. l’événement du 4 novembre 2006), le délestage se fait de manière automatique, par des relais de fréquence situés dans les postes à haute tension. En fonction des besoins et de la variation de la fréquence, jusqu’à 6 blocs de 500 MW peuvent être activés (soit 3000 MW au total). En cas de pénurie, le délestage est réalisé préventivement, à la pointe, en fonction du manque à couvrir. Si de telles situations devaient se répéter, une alternance entre blocs pourrait être mise en œuvre (« délestages tournants » de sorte à éviter que ce soit toujours les mêmes consommateurs qui soient privés d’électricité.


SESSION D’INFORMATION POUR LA PRESSE 20 SEPTEMBRE 2012 FACT SHEET Si de telles mesures devaient se concrétiser, Elia serait amenée à aller beaucoup plus loin, en concertation avec les autorités concernées, les acteurs du marché, les gestionnaires de réseau de distribution et l’ensemble de la communauté, en termes de mise en œuvre du plan de délestage et d’information des parties concernées. Exemple de délestage dû à un événement soudain : 4 novembre 2006 Le 4 novembre 2006, la mise hors service plus tôt que prévu d’une ligne surplombant un cours d’eau pour laisser passer un bateau quittant son chantier naval avait provoqué une surcharge et le déclenchement en cascade de lignes à haute tension dans le réseau allemand. Le réseau synchrone européen a alors éclaté en 3 zones qui ont connu un brutal déséquilibre entre production et consommation d’électricité. La partie ouest, dont le Benelux, une partie de l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, s’est trouvée confrontée à un important déficit de production, la consommation étant très largement supérieure à la production présente dans cette partie du réseau européen. Dans le réseau belge, deux parades ont été mises en œuvre : - des unités de production à démarrage rapide ont été lancées immédiatement pour générer une énergie complémentaire ; - quelque 800 MW (soit environ 10% de la charge qui s’élevait alors à quelque 8000 MW) ont été interrompus, principalement dans la clientèle industrielle et dans la clientèle résidentielle des zones rurales Le réseau Elia a donc démontré sa capacité à réagir correctement à cette situation de perturbation majeure et la situation normale a pu être rétablie très rapidement dans l’heure qui a suivi la panne initiale au sein du réseau allemand.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter : Média : Lise Mulpas Axelle Pollet

+32 2 546 73 75 +32 478 65 28 90 +32 2 546 75 11 +32 475 84 38 91

lise.mulpas@elia.be axelle.pollet@elia.be


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