Elikadura eta horren ekoizpena Euskal Herriaren orain eta etorkizunaren giltza
La alimentación y su producción, claves del presente y futuro de Euskal Herria L´alimentation et sa production, facteurs clé du présent et de l´avenir d´Euskal Herria
L’alimentation et sa production, facteurs clé du présent et de l´avenir d´Euskal Herria L’alimentation et sa production, facteurs clé du présent et de l´avenir d´Euskal Herria......................................................3 La Souveraineté Alimentaire et l’Agriculture Durable comme garantie du droit à une alimentation saine.......................4 L’OMC n’est pas compatible avec la Souveraineté Alimentaire.....................................................................................5 Les traités de libre échange AECG et TTIP) constituent la charnière entre l’OMC et la PAC................6 Une Politique Alimentaire pour mettre en place les politique agricoles (OMC, PAC…)................................................8 Une autre Politique Alimentaire et Agricole Commune est possible.................................................................................10 L’alimentation en tant que pivot des politiques publiques locales....................................................................................12 Orienter la production et les structures du secteur pour garantir une alimentation saine pour tous et toutes........15 Observatoire de la production, de la transformation, de la commercialisation, des prix et de la consommation....21 Fiscalité efficace qui prend en compte l'activité agricole qui soit équitable d’un point de vue social........................................22 Multiplier les efforts dans les processus d'incorporation de nouvelles personnes à l'activité agricole........................23
Liste d'abréviations: OMC: Organisation Mondiale du Commerce PAC: Politique Agricole Commune AECG: Accord Economique et Commercial Global TTIP: Traité Accord Libre Echanges UE/USA MERCOSUR: Traité accord libre échanges UE/Amérique du Sud UE: Union Européenne OGM: Organismes Génétiquement Modifiés AOC: Appellation d'Origine Contôlée IGP: Indications Géographiques Protégées DAT: Directrices d’Aménagement Territorial PTP: Plans Territoriaux Partieles PPS: Plans Par Secteur PGAU: Plan Général d’Aménagement Urbain
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L’alimentation et sa production, facteurs clé du présent et de l´avenir d´Euskal Herria INTRODUCTION
L’objectif d’ETXALDE-Nekazaritza Iraunkorra est de construire l’Euskal Herria du présent et du futur à partir de la SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE. En 2011 nous, les baserritarras (paysan.ne.s) du nord et du sud d’Euskal Herria, réunis autour d’une militance syndicale, agraire, revendicative et de proposition nous avons mis en route ce mouvement dans le but de formaliser une stratégie communément partagée. Notre proposition politique de construction économique et sociale à partir de la souveraineté alimentaire est définie comme moyen de donner un contenu pratique à la solidarité, à la justice sociale, à la création d’emploi et au partage des droits de production, à l’égalité de droits entre hommes et femmes, à l’utilisation durable des ressources naturelles, à une alimentation saine pour l’ensemble de la population et au respect de la diversité productive et agricole pour l’ensemble d’Euskal Herria. L’agriculture durable ainsi que l’agroécologie sont notre modèle et constituent la science qui guide notre fonctionnement en tant que producteur.rice.s d’aliments. La caractérisation du mouvement est en phase avec secteur agricole actuel. Le mouvement a comme aspiration d’être en lien avec d’autres dynamiques de lutte, d’organisation et de proposition à un niveau plus local À travers ce document, à ETXALDE, nous souhaitons ou plus spécialisé dans un domaine particprésenter nos réflexions et nos propositions dans un ulier. Nous sommes conscients de que contexte de débat et de décision sur la Politique Agricole cette construction ne peut être réalisée de l’Union Européenne à venir et de réactivation des uniquement à partir du secteur agricole. négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce Par conséquent, la participation dans des au niveau international, ce qui nous pousse également à partenariats avec d’autres mouvements soprésenter nos propositions et nos priorités depuis Euskal ciaux et syndicaux est pour nous une priHerria ainsi que pour Euskal Herria orité stratégique. Partant de ces avant-propos, nous avons mis en avant notre activité de formation et d’information a travers de nombreuses actions, telles que la participation dans de nombreux échanges, l’organisation et la dynamisation de journées de débat au niveau local et international, la publication d’un bulletin mensuel distribué dans l’ensemble d’Euskal Herria et le renforcement de notre participation dans des espaces de collaboration avec d’autres mouvements sociaux et syndicaux. Grace au soutien syndical d’EHNE BIZKAIA et ELB, nous avons mis en place un espace d’action et de coordination stable et durable en ce qui concerne les dynamiques mises en place en Hego Euskal Herria et Iparralde, avec de nombreuses activités au niveau local, départemental (production-consommation, défense du terroir,…) ainsi qu’au niveau de notre secteur d’activité. Ces activités, analyses et propositions réalisées constituent notre carte de présentation au-delà des emblèmes. À travers ce document, à ETXALDE, nous souhaitons présenter nos réflexions et nos propositions dans un contexte de débat et de décision sur la Politique Agricole de l’Union Européenne à venir et de réactivation des négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce au niveau international, ce qui nous pousse également à présenter nos propositions et nos priorités depuis Euskal Herria ainsi que pour Euskal Herria. nekazaritza iraunkorra
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La Souveraineté Alimentaire et l’Agriculture Durable comme garantie du droit à une alimentation saine
Avec ETXALDE nous voulons insister sur l’idée de la Souveraineté Alimentaire comme étant le moyen le plus efficace de préserver le mode de vie des paysan.ne.s en tant que producteur.rice.s d’aliments et de garantir le droit à une alimentation saine pour la population. Ceci permettra également de construite un Euskal Herria équitable en droits entre hommes et femmes, en termes sociaux et du travail et durable dans l’utilisation des ressources naturelles, à partir de la diversité de production agricole dans l’ensemble des territoires. À ETXALDE, nous considérons la mise en place d’une démarche allant vers la Souveraineté Alimentaire à partir de l’articulation de la Souveraineté Économique et Sociale grâce au partage des taches et des responsabilités au sein du mouvement social et syndical. C’est dans ce contexte qu’apparait le manifeste autour du droit à une alimentation saine, présenté a travers la Carte des Droits Sociaux d’Euskal Herria. Le droit de tout un chacun à une alimentation saine est une revendication qui doit être mise en valeur. Il n’est pas possible de continuer à favoriser l’agriculture à deux vitesses, l’une de production intensive et industrialisée de cultures et l’autre de production plus saine (écologique). La fonction des paysan.ne.s est de nourrir les populations, et non de fournir l’industrie agroalimentaire en matière première à bas coût. La Souveraineté Alimentaire, en plus de son caractère local, est liée au modèle de production destinée à satisfaire les besoins locaux de consommation) et elle n’est pas compatible avec une agriculture intensive et industrialisée, même si celle-ci est locale. Seulement à partir d’un modèle de développement basé sur l’agriculture durable il est possible d’articuler les valeurs de Souveraineté Alimentaire, et nous devons continuer à insister sur les valeurs qu’elle implique : -Garantir la répartition de la production entre le nombre le plus grand possible de paysans (il est indispensable de multiplier le nombre de personnes productrices a partir de la perspective d’une gestion adéquate des ressources naturelles). Produire une quantité suffisante d’aliments de qualité pour l’ensemble de la population, Il n’est pas possible de tout en respectant l’environnement (ceci est possible uniquement à partir de la création continuer à favoriser d’emploi et non uniquement à partir du capital).-Avancer vers la plus grande autonomie l’agriculture à deux dans le processus de production par la mise en valeur des ressources propres, minimisant vitesses, l’une de les facteurs externes. Garantir une transparence absolue dans le processus de production, production intensive et transformation, commercialisation et constitution du prix de vente pour la partie consomindustrialisée de cultures matrice. -Diriger notre production vers le marché interne et s’éloigner de la conquête de marchés extérieurs, développant ainsi des relations économiques d’un autre type basées et l’autre de production sur la solidarité, la complémentarité et le commerce équitable.-Devenir un sujet actif du plus saine (écologique) développement local de nos villes et départements. Il faudrait ajouter à tout ceci la transparence, la confiance et les valeurs étiques entre la production et la consommation qui La Souveraineté sont intimement liées dans le concept l’agriculture durable. Toutes ces valeurs ont leur reAlimentaire, en plus de son flet dans des paramètres plus généraux que nous devons considérer : -être fournisseurs caractère local, est liée au d’aliments sains et de qualité, permettant d’éviter les alarmes alimentaires provoquées par modèle de production l’industrie agroalimentaire et préservant la santé de la planète grâce à l’agro-écologie.-Per(dirigée à satisfaire les mettre aux peuples paysans du Sud de reprendre leur activité avec dignité et mettre fin à besoins locaux de la pauvreté et la famine. -Devenir le moteur d’une économie rurale, relocalisée et durable consommation) et elle (loin des mouvements de spéculation financière).-Contribuer au refroidissement de la n’est pas compatible avec planète et préserver sa richesse grâce à la biodiversité de espèces animales et végétales. une agriculture intensive et Récupérer les connaissances en culture alimentaire paysanne en tant que lien entre la popindustrialisée, bien qu’elle ulation agricole et urbaine. soit locale 4
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L’OMC n’est pas compatible avec la Souveraineté Alimentaire
La production agricole ne peut pas être contrainte à des fluctuations, à la spéculation et à la dépendance des marchés mondiaux. Au contraire, c’est le marché qui doit respecter la logique de la production agricole. L’agriculture c’est de l’alimentation, et l’alimentation est un droit inaliénable pour nous et pour tous les peuples du monde
L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la Souveraineté Alimentaire sont deux concepts qui se trouvent à l’opposé l’un de l’autre. L’objectif de l’OMC est de construire pas à pas un marché « libre » à l’échelle mondiale, le secteur de l’agriculture inclus, pour acheminer des productions d’une pointe à l’autre de la planète et de les faire produire là ou la marge de bénéfices est plus forte. La conséquence de ce système est que chaque partie du monde se spécialise dans les productions qu’elle peut offrir à moindre coût par rapport aux autres parties du monde. Dans cette logique, la vision sociale, locale, économique o environnementale n’a pas lieu d’être. Ce système permet de confronter les producteur.rice.s céréaliers des États Unis ou d’Europe, qui peuvent produire jusqu’q`1.500 tonnes se servant de gros équipements avec la personne qui produit en Afrique et qui atteint uniquement les 2 tonnes. Et c’est le même combat entre l’agriculture des pays riches qui perçoivent des immenses sommes d’argent en subventions et l’agriculture des pays pauvres qui ne reçoit aucune aide. Cette même logique confronte les 28 millions de paysan.ne.s qui labourent la terre avec des tracteurs avec les 250 millions de paysan.ne.s travaillent la terre utilisant des animaux ou les presque 3.000 millions de personnes qui travaillent la terre avec uniquement des outils manuels, sans aucun support mécanique ou animal. Cette bataille met en concurrence 80% des personnes consacrées à la production et qui reçoivent uniquement 20% des aides en provenance de la Politique Agricole de l’Union Européenne avec 20% des producteur.rice.s qui reçoivent 80% des aides (en Hego-Euskal Herria 10% des producteur.ricr.s reçoivent 60% de l’aide). D’autres productions phares d’Euskal Herria, telles que le lait de vache mettent en concurrence des personnes qui produisent 200 000 litres de lait par an et d’autres qui produisent 1 million de litres. L’OMC soutient avec force la production industrielle et intensive spécialisée dans des secteurs dédiés à l’exportation. Malgré tout cela nous devons signaler que les paysan.ne.s produisant pour les marchés locaux nourrissent 70% de la population mondiale, et que cette nourriture est produite avec moins de 25% des ressources (eau, terre, carburant…) utilisées pour acheminer ces aliments chez le consommateur final. La production agricole ne peut pas être contrainte à des fluctuations, à la spéculation et à la dépendance des marchés mondiaux. Au contraire, c’est le marché qui doit respecter la logique de la production agricole. L’agriculture c’est de l’alimentation, et l’alimentation est un droit inaliénable pour nous et pour tous les peuples du monde. nekazaritza iraunkorra
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Les traités de libre échange CETA et TTIP constituent la charnière entre l’OMC et la Politique Agricole Européenne
permise et elle est utilisée en tant que drogue vétérinaire dans Tous les processus de négociation autour des Traités de Libre la production de viande. Échange ont un point en commun : le secret et le manque de transparence. Même si les niveaux d'opacité sont maintenus, Aliments génétiquement modifiés Le Canada est l’un des les différentes fuites et les mobilisations de la société civile trois principaux producteurs au monde de produits alimen(surtout en ce qui concerne le TTIP ou TAFTA) ont réussi à faire taires génétiquement modifiés (OGM). Ce pays fait valoir qu’il la lumière sur les matières de négociation et ses possibles conn’existe aucune évidence qui démontre que les aliments transséquences. Ceci à permis d'interpeller la classe politique et de géniques soient moins sûrs que les aliments traditionnels, et créer des contradictions, en plus de mettre en place des posique pour cette raison il n’est pas nécessaire de les identifier. tions contraires à la procédure de négociation. Aussi bien Dans l’Union Européenne tout produit génétiquement modifié l’AECG que le TTIP partagent un objectif principal commun ; doit obligatoirement être signalé en tant que tel. Malgré que favoriser les intérêts des sociétés multinationales. Ces dernières l’UE n’utilise des cultures transgéniques pour la consommation sont en train de passer á la vitesse supérieure pour que l’AECG humaine directe, elle permet l’importation de soja et de maïs soit applique, même provisoirement, bien qu’il n’ait pas encore transgéniques (principalement en provenance des États-Unis été débattu et voté par la majorité des états membres de l’Union et du Canada) en tant que nourriture pour les animaux. Deux Européenne. La mise en route de facto de l’AECG cherche à autres aliments dont il faut tenir compte sont la pomme transblinder les contenus de la négociation face à l’accroissement de génique (modifiée pour ne pas s’oxyder une fois coupée ou frapl’inquiétude et de l’intérêt de la société civile à ce sujet, ainsi pée) et le saumon transgénique (qui contiendra une hormone qu’à préparer les négociations avec les États Unis concernant le de croissance leur permettant d'atteindre la taille et le poids TTIP. À tout cela il faut ajouter l’intention d’accélérer les négod’un saumon non transgénique deux fois plus ciations autour de MERCOSUR, afin de supvite (trois ans et demi). Le Canada permet la primer les droits de douane dans les production transgénique de ces deux aliments opérations d’importation et d’exportation, et il a tout intérêt à les introduire sur le pour obtenir des avantages avec une libéralimarché européen. sation des importations des produits alimentaires. Dans ce contexte, il est de plus en plus Aussi bien l’AECG que le Appellations d’Origine Contrôlée. Il faut clair que l’approche concernant la production signaler que les négociations menées dans le TTIP partagent un alimentaire entre l’Union Européenne et le cadre du AECG (CETA) reconnaissent objectif principal couple États-Unis - Canada est complètement uniquement 174 Appellations d’Origine Concommun ; favoriser les à l’opposée l’une de l’autre. Pour le résumer de trôlée, alors que l’EU à elle seule en reconnait intérêts des sociétés manière schématique, il n’est pas possible de autour de 1.400. Ceci veut dire que presque multinationales. Ces rendre compatible le principe de précaution 90% des AOC ne seraient pas reconnues dans dernières sont en train qui guide la politique alimentaire européenne le cadre de l’accord. En ce qui concerne l’acavec les risques induits par la production agride passer á la vitesse cord TTIP, l’UE aurait privilégié la protection cole des EEUU et du Canada. Voyons supérieure pour que des Indications Géographiques Protégées quelques exemples : l’AECG soit applique, (IGP), mais l’opposition des lobbies et du même provisoirement, Congrès des États-Unis a été très forte. Si l’UViande injectée de ractopamine. La racbien qu’il n’a pas nion Européenne arrive à l’emporter en topamine est un produit pharmaceutique encore été débattu et (une hormone) qui stimule la croissance et voté par la majorité des matière de protection des AOC, il est probable que cela ne se limite qu’au cadre de certains qui est très commune dans les procédures états membres de producteur.rice.s spécifiques dans très peu de d'engraissement du cheptel bovin, porcin et l’Union Européenne pays membres. aviaire (surtout les dindes). Ce produit est interdit dans 160 pays (inclus ceux de l’UE) à Perte de souveraineté et suppression des cause de l’inquiétude sur l’impact qu’il peut avoir sur la santé humaine. Par contre aux mécanismes de contrôle du marché. En États-Unis et au Canada la ractopamine est plus des préjudices envers la santé des person6
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Deux autres aliments dont il faut tenir compte sont la pomme transgénique (modifiée pour ne pas s’oxyder une fois coupée ou frappée) et le saumon transgénique (qui contiendra une hormone de croissance leur permettant d'atteindre la taille et le poids d’un saumon non transgénique dans la moitie de temps, passant ainsi à trois ans et demi) Les conditions de bien-être des animaux dans les deux cas sont complètement différentes, les standards de qualité européens étant beaucoup plus rigoureux et interdisant l’utilisation de « lavages de réduction de pathogènes ». Bien que cet accord semble difficile à atteindre, il est à craindre que la Commission Européenne soit en train de préparer la voie d’une future autorisation des lavages chimiques L’impact de ces éventuels traités de libre échange est énorme. En plus de la disparition des droits de douane, les normes les plus élémentaires en matière sociale, environnementale, alimentaire et du travail seraient en danger. Il faut également parler de la privatisation des services publics qui constituent des droits élémentaires des citoyens Il n’est pas envisageable de construire à partir de la destruction d’économies à l’échelle locale et des serviles publics. C’est pour cela que nous devons toujours renouveler nos efforts convaincus qu’il est possible d’articuler un autre type de relations économiques et sociales basé sur la complémentarité, le commerce équitable et la solidarité
nes consommatrices, la suppression des droits de douane affecte directement les productions agricoles diverses. Dans le cas de la viande bovine et porcine, la suppression de droits de douane de l'UE intensifiera les importations en provenance des États-Unis. Tout semble indiquer que si l’UE réussit à maintenir l’interdiction d'entrée pour la viande aux hormones, ceci sera compensé par un accord qui augmentera la quote-part des importations de manière importante. La partie productrice sera quand même touchée de façon très significative dans le cadre de l’UE, suite à la chute de prix provoquée par cette augmentation de l’offre. En ce qui concerne les produits laitiers, la Commission Européenne entend augmenter la présence des produits laitiers dans le marché américain, même si ces derniers font peu de concessions pour protéger leur tissu productif. L’augmentation concernerait principalement le secteur du fromage et la bénéficiaire supposée de cette augmentation serait uniquement la filière fromagère. En ce qui concerne les cultures arables, aussi bien l’UE que les États-Unis ce sont des grands producteurs et les exportations depuis les États-Unis seraient limitées uniquement au soja et à la farine de soja. La suppression des droits de douane pourrait provoquer une chute de la production européenne. Pour sa part, en ce qui concerne le secteur avicole (viande et œufs), l’objectif des ÉtatsUnis est de pénétrer le marché européen. Les conditions de bien-être des animaux dans les deux cas sont complètement différentes, les standards de qualité européens étant beaucoup plus rigoureux. Bien que cet accord semble difficile à atteindre, il est à craindre que la Commission Européenne soit en train de préparer la voie d’une future autorisation des lavages chimiques des poulets. L’impact de ces éventuels traités de libre échange est énorme. En plus de la disparition des droits de douane, les normes les plus élémentaires en matière sociale, environnementale, alimentaire et du travail seraient en danger. Il faut également parler de la privatisation des services publics qui constituent des droits élémentaires des citoyens (tels que le l’Accord sur le Commerce et les Services, dans lequel participent 23 membres de l’OMC, l’UE incluse, et qui représentent 70% du commerce mondial du secteur). Le contrôle des lobbies sur les gouvernements s’accroitrait encore plus. Il n’est pas envisageable de construire à partir de la destruction d’économies et de services publics à l’échelle locale. C’est pour cela que nous devons toujours renouveler nos efforts, convaincus qu’il est possible d’articuler un autre type de relations économiques et sociales basé sur la complémentarité, le commerce équitable et la solidarité. Il est indispensable de continuer à faire de la pédagogie pour sensibiliser davantage et pour accroitre les possibilités de mettre en place une mobilisation sociale qui arrive à faire échouer ces négociations, suite aux contradictions auxquelles la classe politique devrait faire face. En tant que donnée objective sur la possibilité d’influencer ces négociations à travers la mobilisation sociale, nous pouvons la comparer avec la mobilisation qui a eu lieu autour du AECG d’un coté et du TTIP de l’autre. Le niveau plus élevé d’influence obtenu par rapport à ce dernier traité est le résultat de la mise en place de la mobilisation sociale. Plus la mobilisation sociale est forte, plus grandes sont les chances d'influencer ce type de décisions. nekazaritza iraunkorra
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Une Politique Alimentaire pour mettre en place les politique agricoles (OMC, PAC…)
Pendant de longues années le discours officiel a consisté à faire croire que seule l’agriculture industrielle pouvait garantir une production alimentaire en quantité suffisante, en mettant en valeur la quantité au delà de la qualité pour pouvoir offrir des aliments à faible cout à la population consommatrice. La réalité sur le terrain fournit des données qui vont dans le sens contraire. Plus le niveau d’industrialisation et d’intensification de l’activité agricole est grand, plus la famine, la désertification, l’abandon de l’activité et le nombre de personnes déplacées augmente de façon exponentielle. Les principes de compétitivité qui soutenaient le modèle de développement sont de moins en moins appréciés par l’opinion publique, et il est grand temps de renforcer les arguments qui vont permettre de renverser cette situation. Il faut situer dans ce contexte des positions telles que celle du Comité Européen des Régions, dans son avis de juillet 2017 concernant la PAC après 2020. Voici quelques constatations signalées par le Comité Européen des Régions :
Pendant de longues années le discours officiel a consisté à faire croire que seule l’agriculture industrielle pouvait garantir une production alimentaire en quantité suffisante La réalité sur le terrain fournit des données qui vont dans le sens contraire. Plus le niveau d’industrialisation et d’intensification de l’activité agricole est grand, plus la famine, la désertification, l’abandon de l’activité et le nombre de personnes déplacées
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- « Il est nécessaire que la PAC soit une politique agricole juste, durable, solidaire et de qualité, au service des agriculteur.rice.s, des consomateur.rice.s et des citoyens dans leur ensemble. Seule une politique alimentaire et agricole forte et commune peut garantir la sécurité alimentaire européenne. - « Les agriculteur.rice.s et les éleveur.rice.s sont les principaux protagonistes et destinataires de la PAC. La Politique Agricole Commune doit garder en tête son rôle et son implication, tout particulièrement en ce qui concerne le besoin des activités agricoles et d’élevage d’être durables d’un point de vue économique, afin qu’elles puissent constituer un moyen de subsistance digne et qu’elles permettent de préserver le milieu rural vivant avec un taux d’emploi suffisant. - « La rédaction de la future PAC devra tenir compte de l’opinion des consomateur.rice.s européens. Le Comité avertit la Commission Européenne sur la sensibilisation de plus en plus grande des consommateur.rice.s, tel que le démontre l’augmentation de la demande d’aliments en provenance d'une production locale de qualité et à un prix juste qui respecte le bien-être animal et qui crée de l’emploi et de la valeur ajoutée en matière d’environnement. - « Pour faire de l’activité agricole une profession attirante et pour garantir la sécurité et la qualité des aliments européens il est nécessaire de disposer d'un marché réglementé permettant de rémunérer à sa juste valeur les producteur.rice.s. - « Les aides financières de la PAC devraient s’acheminer uniquement vers les producteur.rice.s qui exercent directement l’activité agricole, sans aucun soutien aux exploitations agricoles inactives du point de vue de la production. - « La régulation des marchés est plus efficace et moins couteuse pour beaucoup de secteurs que la mise en place de mesures de crise à posteriori. - « Le Comité estime que l’UE est devenue le premier importateur et exportateur d’aliments au niveau mondial et qu’elle a augmente sa dépendance des pays tiers et développé une politique commerciale contraire à ses objectifs de réduction d’émissions à effet de serre. - « Les zones rurales sont de plus en plus en retard par rapport aux zones urbaines et ce fossé est particulièrement inquiétant. - « Le cout pour la santé publique de certaines habitudes alimentaires qui favorisent l’obésité, le diabètes, etc. et la mise en place de certaines pratiques agricoles, telles que l'utilisation abusive d'antibiotiques dans certaines productions ou le mélange de pesticides, est beaucoup plus élevé que le budget de la PAC. Dans ce sent il faut le Comité appelle à une plus forte coordination entre les politiques agricoles et alimentaires.
budget total de la PAC. L’incorporation de nouvelles personnes Cet ensemble de recommandations du Comité Européen des Réà l’activité agricole semble être l’une des priorités du nouveau gions sont en accord avec notre point de vue. Sur cette base, il cadre, malgré l’instabilité des prix, les constantes crises dans le est possible de construire une PAC plus juste et efficace. La marché, la difficulté d’accéder à la terre, l’injustice dans la réparproposition de la Commission Européenne concernant la Politition des aides, etc.… vont dans le sens contraire d’une réelle politique Agricole Commune pour après 2020 appelée « L’avenir de tique de promotion du renouvellement des générations. La l’Alimentation et de l’Agriculture », n’arrive à traiter aucun des déviation des politiques de développement rural (deuxième sujets de fond sur l’échec perpétuel de la PAC par rapport aux obpilier) vers des plans stratégiques dans lesquels les états membres jectifs qu’elle se fixe. La santé la nutrition et la durabilité sont ont une plus grande capacité d’adaptation envers le respect des très liées au modèle de développement, de production, de transobjectifs généraux fixés peut être un bon signal, mais pour cela il formation, de distribution et de consommation. Même si la faut que les objectifs soient clairement définis su la base d’un Commission Européenne continue à consacrer des espaces pour modèle agricole durable, de qualité, diversifié et créateur d’emparler de ses propositions, elle continue à ne pas avancer sur la ploi. Sans cette définition préalable d’objectifs, le risque de définition d’un modèle de soutien effectif basé sur l’agro-écolovouloir maintenir le statu quo actuel, fleuri avec des plans gie. Le pari d’augmenter les niveaux d’exportation et d’importastratégiques, est trop important. La promotion de la prospérité tion et de fuir la régulation des marchés pour éviter la poursuite rurale basée sur la bio-économie en tant qu’élément dynamisant des crises de prix, démontre qu’il n’existe aucune volonté réelle du développement rural nous permet de présenter un nouveau de la part de la Commission pour trouver une solution à la volatilconcept pour essayer de continuer à ité des prix due à l’absence de régulation des travailler, tout en sachant que le seul marchés. Dans ce contexte, le problème et la somoyen de garantir le développement lution partagent la même formule : La non mise rural ce sont la production alimenen place d’instruments de (de)réglementation La santé la nutrition et la des marchés : Ainsi, les aides directes de la durabilité sont très liées au taire et l’activité agricole. Il est urgent PAC ainsi que leur distribution doivent se modèle de développement, de de construire une nouvelle PAC qui baser sur le découplage de la production et du production, de transformation, situe la Politique Alimentaire au centre de la Politique Agricole. Nous denombre d’hectares, même s’il est- question de de distribution et de limiter (à un niveau élevé) les montants d’aide consommation. Même si la vons valoriser le Souveraineté Alimentaire comme axe principal de par exploitation. Permettre de continuer a reCommission Européenne la PAC. Nous insistons sur la valoricevoir des aides directes sans avoir des aliments continue à consacrer des sation car elle entraine la récupéraà produire (découplage) et encourager l’accaespaces pour parler de ses parement du plus grand nombre d’hectares pospropositions, elle continue à tion de certains mécanismes qui ont sible dans les mains d’un nombre de plus en plus ne pas avancer sur la définition existé il y a seulement quelques années, tels que le contrôle de la propetit de propriétaires équivaut à promouvoir d’un modèle de soutien l’inégalité et l’injustice dans la répartition de effectif basé sur l’agro-écologie duction, la garantie des prix et la ressources publiques qui atteignent 50% du protection des frontières.. nekazaritza iraunkorra
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Une autre Politique Alimentaire et Agricole Commune est possible
Au sein d’ETXALDE, nous voulons souligner qu’il est possible de mettre en place une nouvelle PAC ou la Politique Alimentaire occuperait une place centrale dans les propositions politiques et dans les mesures à adopter. Cette nouvelle mise en place concerne également les institutions européennes et les États Membres, ainsi que les gouvernements et les autorités locales. Il s’agit d’une conception qui doit partir de la situation réelle sur le terrain et dans laquelle les territoires doivent avoir la capacité d'établir leurs propres objectifs en matière d’alimentation, ce qui implique tenir compte d'éléments liés à la santé publique, à l’emploi, à la gestion des ressources naturelles, à la culture, etc.. pour satisfaire les besoins de la population. Il s’agit en définitive d’une approche locale concernant le plein emploi, la production de qualité et de quantité suffisante au service de la population et des territoires. Un cadre européen dans lequel la solidarité et la durabilité donnent corps au concept de justice sociale et au développement.
Ce cadre européen doit articuler les mécanismes suivants afin de maintenir et de promouvoir une Politique Alimentaire et Agricole au service des producteur.rice.s, des consommateur.rice.s et de la citoyenneté dans son ensemble, en vue du développement économique (augmentation du nombre de producteur.rice.s), social (alimenter la population avec des aliments sains et de qualité, gérer convenablement les ressources naturelles et culturelles. Pour cela il est indispensable de : - Disposer de mécanismes de contrôle de la production et d’une répartition équitable et équilibrée des volumes de production entre les états membres et les régions, permettant de satisfaire leurs besoins alimentaires. - Doter ces mécanismes d’une sécurité des prix des aliments permettant de couvrir les couts de production (ce qui inclut la rémunération des producteur.rice.s). - Éliminer toutes les mesures de restitution aux exportations d’aliments, ce qui inclut les crédits à l’exportation et l’aide alimentaire externe, sauf en cas d’urgence exceptionnelle. - Protéger les frontières grâce à la limitation des droits d’importation d’aliments en Europe. - Revoir la loi sur la concurrence pour permettre aux représentants des producteur.rice.s de participer dans les négociations des prix et pour exiger des accords-plancher et des contrats qui garantissent leur respect. - Acheminer les aides directes (premier pilier) uniquement aux producteur.rice.s d’aliments en tant que véritables protagonistes et destinataires. - Établir des plafonds d’aides`à percevoir et garantir un système d’aides équitable et équilibré entre les producteur.rice.s, les états membres et les territoires. - Avoir la possibilité de transférer des aides du premier pilier vers le second pilier pour pouvoir mettre en place des politiques de Développement Rural. - Mettre en place des politiques de développement rural (deuxième pilier) qui favorisent l’évolution de la partie productrice vers des modèles de production durables à travers des mesures et des aides spécifiques (incorporation de main d’œuvre nouvelle, promotion de la transmission, mesures agro-environnementales, difficultés orographiques, et zones défavorisées pour la production, encouragement de la production fourragère, multifonctionnalité, maintien des productions à petite échelle, diversification de la production…) - Promouvoir la transition vers la production durable à travers des contrats territoriaux individuels et collectifs incluant la conditionnalité de la production basée sur la terre, sur la gestion durable des ressources, sur le bien-être des animaux, sur le traitement égalitaire et digne des personnes salariées et sur la satisfaction des besoins alimentaires territoriaux. La formulation de ces axes n’est pas une utopie, étant donné qu’ils font partie de notre histoire. Il est nécessaire d’inverser la logique de l’OMC et des Traités de Libre Échange à partir d’une nouvelle PAC. 10
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Au sein d’ETXALDE, nous voulons souligner qu’il est possible de mettre en place une nouvelle PAC ou la Politique Alimentaire occuperait une place centrale dans les propositions politiques et dans les mesures à adopter. Il s’agit en définitive d’une approche locale concernant le plein emploi, la production de qualité et de quantité suffisante au service de la population et des territoires. Un cadre européen dans lequel la solidarité et la durabilité donnent corps au concept de justice sociale et au développement
La mise en exécution des mesures dans le cadre européen doit être soumise à la situation et à la réalité des conditions de production. Dans ce contexte les Gouvernements et les Autorités Locales doivent gérer le cadre de travail à mettre en place. En ce qui concerne Euskal Herria, à partir du cadre institutionnel actuel, il faut formuler les mécanismes de gestion aussi bien vers la partie productrice que vers la partie consommatrice. Dans ce parcours vers une nouvelle politique alimentaire et agricole la mise en place au niveau local doit prendre en compte les aspects suivants :
La mise en exécution des mesures dans le cadre européen doit être soumise à la situation et à la réalité des conditions de production. Dans ce contexte les Gouvernements et les Autorités Locales doivent gérer le cadre de travail à mettre en place. En ce qui concerne Euskal Herria, à partir du cadre institutionnel actuel, il faut formuler les mécanismes de gestion dans perspective de pays, aussi bien vers la partie productrice que vers la partie consommatrice
- Elle doit garantir la gestion et le contrôle public des droits de production afin de garantir la satisfaction des besoins alimentaires et l’augmentation de l’emploi dans la partie productrice en vertu de ces besoins. Elle doit interdire les marchés internes d’achat et de vente de droits à produire et des droits à prime. - Elle doit articuler des espaces de négociation au sein de la chaine alimentaire entre les parties concernées. Ces accords devraient définir des prix permettant de donner de la stabilité à l’ensemble de la filière par le biais de conventions et contrats. - Elle devrait gérer et acheminer les aides directes du premier pilier vers les producteur.rice.s en activité et garantir le droit aux aides directes à l’ensemble des producteur.rice.s impliqués, indépendamment du sous-secteur de production concerné. - Elle devrait instaurer une répartition des aides du premier pilier basée sur les critères suivants : nombre de personnes actives travaillant sur les fermes, nombre d’hectares consacrés à la production, nombre de têtes de bétail dédiées à la production et lieu de résidence du paysan en tant qu’élément de fixation de la population au milieu rural. - Articuler les mécanismes de prélèvement pour les aides directes lorsqu'elles dépassent le revenu de référence en vigueur par personne active. Établir différentes fourchettes en fonction de la quantité d’aides perçue par personne active ; 15% pour les montants compris entre le revenu de référence et soixante-dix mille euros, et 30% dans les cas dépassant soixante mille euros. Les fonds issus de ces déductions doivent être réorientés vers des soutiens à une agriculture plus durable ou/et vers la création de fonds de solidarité. - Accompagner une transition vers une production durable à travers le développement de contrats d'exploitation
Comme cela a été mentionné précédemment, la mise en œuvre du cadre européen ne doit pas limiter notre capacité institutionnelle à articuler nos propres politiques alimentaires et agricoles. Il est également essentiel d'aller de l'avant au niveau local afin de pouvoir agir pour influencer le cadre européen et mondial. nekazaritza iraunkorra
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L’alimentation en tant que pivot des politiques publiques locales
Car il est de plus en plus clairement perçu que la production locale, en plus de transmettre une plus grande confiance, entraine également un renforcement de l'économie locale et une compensation plus juste à la partie productrice Il est important de continuer à insister pour que l'administration publique assure la couverture des besoins de base, y compris une alimentation saine et de qualité, et non seulement sur la base des produits périssables, mais aussi des produits frais. Il est indispensable de situer l’alimentation locale en tant que pivot des politiques publiques 12
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Les aliments et leur origine occupent une place de plus en plus importante dans l'intérêt des consommateur.rice.s. Certains indicateurs le démontrent: la demande croissante de la part des établissements scolaires exigeant une alimentation saine et locale dans leurs cuisines, la tendance exponentielle à la recherche d'une relation plus directe avec les consommateurs et consommatrices (des milliers de familles et des centaines de producteurs se sont organisées en groupements de consommation collective), l’augmentation du niveau de sensibilité par rapport aux prix perçus par la production, l'importance accrue des aliments locaux dans les supermarchés (la présence des produits locaux sur les rayons devient un facteur de différenciation). Il s’agit d’indicateurs objectifs qui doivent être analysés d'un point de vue stratégique. Nous pouvons affirmer qu’il ne s’agit pas d’une tendance cyclique, car il est de plus en plus clairement perçu que la production locale, en plus de transmettre une plus grande confiance, entraine également un renforcement de l'économie locale et une compensation plus juste à la partie productrice. Mais nous devons ajuster notre interprétation de ces tendances, car nous ne pouvons pas répondre uniquement à partir du besoin conjoncturel d'améliorer les mécanismes du point de vue commercial. Nous devons intégrer le fait que nous ne pourrons répondre aux enjeux de la consommation que si nous réussissons à intégrer davantage de personnes dans la production. Et d'un autre côté, nous devons consolider ces tendances en générant la confiance à travers la transparence et les valeurs éthiques que nous transmettons par le biais d’un modèle de production durable. Actuellement, la demande d'aliments horticoles locaux dépasse la production locale totale. C'est un fait réel qui indique la nécessité d’installer de nouvelles personnes dans la production agricole. Les administrations basques sont également des victimes des effets de l'agriculture à deux vitesses. Alors que d’importantes mesures financières sont orientées vers la publicité et la promotion de la production locale (encadrée dans les appellations d'origine, les marques ou les certificats de qualité), elles sont incapables d'articuler des mécanismes efficaces pour agir sur les marchés publics. Le droit effectif à un revenu digne de la part des paysans et des paysannes est comparable au droit à une alimentation saine et de qualité à un prix abordable. Il n'est pas admissible que la consommation d'aliments locaux et de qualité soit perçue comme un luxe ou une action ponctuelle dans les espaces folkloriques. Il est important de continuer à insister pour que l'administration publique assure la couverture des besoins de base, avec une alimentation saine et de qualité. Il est indispensable de situer l’alimentation locale en tant que pivot des politiques publiques. La demande croissante de produits locaux, toujours plus présente dans les cantines publiques
Nous proposons que dans les 5 ans, au moins 40% des aliments offerts à travers les marchés publics soit locale et la proximité (priorisant des nouvelles incorporations à la partie productive et des centres de production à petite échelle). Et à l'horizon de l'année 2027 ce même achat public devrait se situer autour du 55%. Pour le développement efficace de ces propositions, il est essentiel de promouvoir des processus articulés par les conseils alimentaires locaux et départementaux. L'implication de villes telles qu’Iruñea (Pampelune) et Bilbao dans le Pacte de Milan peuvent servir de référence dans cette direction
(les écoles, les hôpitaux et les résidences représentent les périodes les plus sensibles du cycle de vie de la personne) doit s’orienter vers des objectifs ambitieux qui puissent articuler des processus de récupération et de création d'emplois dans le secteur de la production, et qui puissent être incluses dans l’éducation et les soins des espaces indiqués. Il est nécessaire d’aller au delà des avancées timides liées à la gestion directe des cantines scolaires à travers des projets pilotes. Il est prioritaire de définir des objectifs à moyen terme afin de planifier les actions. Nous proposons que dans les 5 ans, au moins 40% des aliments offerts à travers les marchés publics soit locale et la proximité (priorisant des nouvelles incorporations à la partie productive et des centres de production à petite échelle). Et à l'horizon de l'année 2027 ce même achat public devrait se situer autour du 55%. Ces actions doivent en plus permettre de progresser vers une banque alimentaire publique, dans laquelle la partie productrice s'engage à allouer un pourcentage (20/30%) de sa production à la banque alimentaire ; à la recherche d'un engagement réciproque entre la partie productrice et les administrations publiques. Pour le développement efficace de ces propositions, il est essentiel de promouvoir des processus articulés par les conseils alimentaires locaux et départementaux. L'implication de villes telles qu’Iruñea (Pampelune) et Bilbao dans le Pacte de Milan peuvent servir de référence dans cette direction. De même, des initiatives telles que celle de Donostia (Saint Sébastien), où la consommation de produits horticoles locaux se situe autour du 3,5%, avec un objectif à atteindre de 10% de la consommation de légumes issues de la production locale, vont dans la bonne direction. Acheminer la production vers la consommation locale (marchés locaux, groupes de consommateur.rice.s, commerce au détail, grandes surfaces, nouvelles technologies) c’est la clé pour soutenir les changements nécessaires. Chaque fois que nous réalisons un acte de consommation, nous exerçons notre droit de décider, et en matière de nourriture, chaque achat est transformé en action politique. Cette simple action individuelle ou collective répond avec plus de clarté au concept de «nous sommes ce que nous mangeons». La prolifération de groupes, de collectifs et de coopératives de consommateur.rice.s au cours des dernières années a été un tournant très important dans ce processus de sensibilisation sur les aliments que nous consommons ; et la diversité et l'hétérogénéité de ces aliments ont été et sont des caractéristiques très uniques que nous devons préserver. Mais cela n'est pas contradictoire avec la nécessité de rechercher des espaces plus solides de collaboration. Il faut souligner que les groupes de consommateur.rice.s continuent d'être un pilier de base dans le processus d'installation progressive de nouvelles personnes dans l'activité agricole. La sécurité apportée nekazaritza iraunkorra
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particulier par le niveau de l’évolution qu’il entraine. Ce par l’assurance d’une commercialisation sécurisée d'une partie changement semble essentiellement dû à la nécessité de importante de la production renforce la viabilité économique répondre à la demande des consommateur.rice.s plutôt qu'à dans laquelle la relation directe avec la partie consommatrice un engagement en faveur d'un autre modèle de développeest la clé. Bien que ces processus ont de nombreuses qualités, ment. Au-delà des interprétations, nous devons établir des nous devons également être sensibles aux diverses concritères et des mécanismes qui convertissent ces changements séquences qui peuvent être négatives. La diversité et en éléments de nature stratégique. Alors que les ventes dil'hétérogénéité entre les différentes initiatives peut nous rectes et les ventes à travers le commerce au détail vers les conpiéger dans une dynamique trop limitée. Il est important de sommateur.rice.s est en totale conformité avec les principes maintenir des dynamiques d’échanges et de collaboration de la souveraineté alimentaire, il faut reentre les groupes de connaitre qu’elles ne représentent pas consommateur.rice.s, de trouver des so100% de la commercialisation et de la dislutions collectives aux possibles procestribution alimentaire. À partir de cette Chaque fois que nous sus de précarisation, de compléter la constatation, il faut considérer la grande réalisons un acte de formule des paniers avec la recherche de distribution comme un élément faisant consommation, nous nouvelles relations commerciales par le partie du processus vers la souveraineté exerçons notre droit de biais des marchés locaux et des petites alimentaire, et dans ce contexte, il est imdécider, et en matière de entreprises. Il est également important portant de définir les paramètres pour nourriture, chaque achat est de participer à des initiatives de distribuévaluer ce phénomène : Accords de comtransformé en action tion innovantes, de faciliter et de partager mercialisation à moyen terme (cinq ans) politique. Cette simple le leadership avec les consommateurs et pour renforcer les processus d'installation action individuelle ou consommatrices (Associations de Parprogressive; Identification de l'origine du collective répond avec plus ents d’Élèves, par exemple) en ce qui conproduit et double étiquetage (en préde clarté au concept de cerne la dynamique et la gestion des cisant le prix reçu par les «nous sommes ce que nous groupes de consommateur.rice.s (exproducteur.rice.s et le montant final paye mangeons» igeant un engagement dans les deux par les consommateur.rice.s). Définition sens), et avancer dans des formules pédd’un prix qui couvre les coûts de producAlors que les ventes directes agogiques de communication sur notre tion ; Engagements de qualité de la part et les ventes à travers le modèle productif et sur la construction des producteur.rice.s ainsi que des camcommerce au détail vers les du prix final comme élément de différenpagnes promotionnelles; Délais de consommateur.rice.s est ciation et générateur de confiance. paiement garantis en dessous les placonforme à 100% avec les fonds fixés par la loi sur la chaîne alimenvaleurs de la Le pari pour les produits locaux existe taire pour les produits frais et saisonniers. commercialisation compris également sur les marchés locaux et le Ces accords devraient être soutenus par dans la souveraineté petit commerce. Nous devons continuer les syndicats agricoles et devraient être alimentaire, il faut souligner à renforcer ces espaces, en donnant la priliés à des campagnes de promotion fiorité aux produits locaux et saisonniers qu’elles ne répondent pas à nancées par les pouvoirs publics. (produits par les paysan.ne.s directement 100% de la et diversifiés à petite échelle), en plus de commercialisation et de la D'autre part, afin de maintenir les rechercher des niveaux plus élevés de distribution alimentaire. À niveaux de sensibilisation et d'engagecomplicité avec les consommateur.rice.s partir de cette constatation, ment envers les aliments locaux, il est esen renforçant les mécanismes de promoil faut considérer la grande sentiel de réaliser constamment des tion et de reconnaissance d'une activité distribution comme un campagnes de pédagogie, de formation essentielle pour l'économie sociale élément faisant partie du et d'information pour les consommaprocessus vers la teur.rice.s; surtout si nous voulons mainC’est dans les grandes surfaces ou l'ensouveraineté alimentaire tenir et intensifier les niveaux d'adhésion gagement pour la consommation d’aliments issus de la production locale peut à la consommation d'aliments sains et avoir son impact le plus important, en produits de façon responsable. 14
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Orienter la production et les structures du secteur pour garantir une alimentation saine pour tous et toutes
Il est très important de définir les bases pour inverser les processus de concentration de la production qui ont été accélérés avec l'élimination des mécanismes de contrôle de la production. Dans le secteur du lait de vache, après la suppression du système des quotas, le manque d'outils publics pour réguler la production et maintenir l'équilibre avec la consommation permet à l'industrie d'imposer unilatéralement des prix même inférieurs aux coûts de production. L'industrie décide des quantités à produire, du prix, des quels paramètres de qualité et des zones de production et de collecte du lait. Nous pouvons trouver un exemple très illustratif de cette situation à Nafarroa avec Danone. Dans un premier temps Danone a arrêté de collecter du lait dans plusieurs fermes de Baztan, pour ensuite augmenter la collecte de façon démesurée dans les fermes que la société utilise actuellement (en particulier à Nafarroa, des exploitations de 500 vaches laitières ont présenté des projets pour doubler le nombre de ses vaches à 1.000). Le secteur s’oriente vers un avenir contenant un petit nombre de grandes exploitations industrielles, ce qui est insoutenable du point de vue du développement équilibré. Bien que ce processus de concentration ne soit pas nouveau, L'industrie décide des quantités à produire, du prix, des celui de la délocalisation l’est. Nous assistons à quels paramètres de qualité et des zones de production ce phénomène au niveau local comme cela a été et de collecte du lait. Nous pouvons trouver un exemple souligné précédemment, mais il est présent très illustratif de cette situation à Nafarroa avec Danone. également à une autre échelle. Nous voulons inDans un premier temps Danone a arrêté de collecter du sister sur le fait que cela se passe déjà ici à Euskal lait dans plusieurs fermes de Baztan, pour ensuite Herria, où est située la plus grande exploitation augmenter la collecte de façon démesurée dans les de vaches laitières (nous pourrions parler d'infermes que la société utilise actuellement (en particulier dustrie de production) de l'État entier avec 4000 à Nafarroa, des exploitations de 500 vaches laitières ont vaches à Caparroso. Et à quelques kilomètres de présenté des projets pour doubler le nombre de ses là, à Soria, il exister un projet de construction vaches à 1.000) d'une ferme de 20. 000 vaches laitières ; promu par la même société que celle de Caparroso. Ce sont des projets d'entreprise qui nécessitent une main-d'œuvre bon marché, d'un terrain agricole sans fonction productive (seulement pour déverser le lisier) et de la complicité des différentes administrations. La situation nécessite un engagement ferme de nos administrations pour que ce type de projets ne soit pas possible. Mais surtout, il est essentiel d'activer une opposition sociale contre ce type de mégaprojets productifs, car ses effets peuvent être irréversibles pour le secteur dans son ensemble. Et dans le cadre de cette activation sociale, nous devons intégrer des éléments distinctifs dans la production qui soient visibles par les consomateur.rice.s. Dans ce contexte l'industrie de transformation et de commercialisation du lait peuvent jouer un rôle fondamental, au-delà des accords avec la distribution. Surtout dans la perspective d'offrir aux consommateur.rice.s un produit différencié (aliments pour animaux sans transgénique, lait produit à base de pâturage, lait biologique, ...). Il y a beaucoup à explorer et à expérimenter dans cette direction, et nous avons des exemples concrets à prendre comme référence. Aux Pays-Bas la consommation de lait à base de pâturage continue de croître dans un pays qui y trouve la différenciation de ses fromages. Ainsi, à ce jour, environ 78% des élevages de vaches laitières respectent un minimum de 120 jours de pâturage par an (en raison de 6 heures par jour) et 15 sociétés de l’industrie laitière se sont engagées à produire du lait de pâturage certifié. En Allemagne le quota de lait produit sans transgénique dans l'alimentation des vaches augmente chaque jour, en Bavière il représente nekazaritza iraunkorra
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déjà 22% du lait collecté par les industriels, qui paient aux producteur.rice.s une prime de 8% par rapport au lait standard. Et cette tendance est en plein essor. Il faut placer dans ce sens le pari de Leche Celta et Central Lechera Asturiana pour la certification du lait de pâture et du bien-être animal à partir de 2018, avec un minimum de 150 jours de pâturage pendant 5 heures par jour. Les initiatives dans ce sens peuvent jouer un rôle fondamental dans la réorientation du modèle productif et, en même temps, faire progresser l'offre d'une alimentation saine aux consommateur.rice.s, mais elle exige des engagements fermes de la chaîne de production, transformation, distribution et commercialisation ; outre le soutien des pouvoirs publics. La production de viande bovine se trouve presque dans la même situation, où la grande distribution tente de satisfaire la demande locale de viande par le développement de grands parcs d’engraissement, avec des critères d'approvisionnement qui ne tiennent pas compte du modèle de production et de l'alimentation du bétail. L'absence de projection et de structuration équilibrées et localisées des centres d'abattage (abattoirs) entraîne une diminution de la production et de l'engraissement des bovins. L'absence d'abattoirs (surtout en Biscaye et en Araba) provoque l'augmentation des veaux « pasteros » qui sont engraissés dans d'autres exploitations (pas nécessairement à Euskal Herria), ce qui conduit à la délocalisation de la production. Par conséquent, c'est une priorité d'articuler et de garantir des services d'abattage pour toute la production de viande (bovin, ovin et aviaire...), si nous voulons stimuler notre propre production et la consommation locale. Et la responsabilité de l'administration publique est de premier ordre en la matière. Il est important de tirer des conclusions claires sur le positionnement historique des autorités sanitaires locales, surtout après avoir pu vérifier la possibilité de coexistence de différents abattoirs dans le cadre européen, y compris les cadres les plus locaux et régionaux. Là encore, les expériences en Bavière (Allemagne) démontrent la possibilité 16
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C'est une priorité d'articuler et de garantir des services d'abattage pour toute la production de viande (bovin, ovin et aviaire...), si nous voulons stimuler notre propre production et la consommation locale. Et la responsabilité de l'administration publique est de premier ordre en la matière
d'un développement local dans lequel les abattoirs sont un élément essentiel dans le maintien et l'activation de la consommation de viande locale. Surtout en tenant compte du rôle transversal des abattoirs dans la production de viande, qu’elle soit bovine, porcine, aviaire ou la cunicole. Les progrès réalisés au niveau de la viande porcine, aviaire et cunicole, avec des productions identifiées par des marques de qualité doivent aller dans le sens de l’amélioration du service d'abattage. Il est donc important de souligner que le débat n'est pas sanitaire, mais plutôt de promotion de la production propre et de la consommation locale, et dans ce sens les abattoirs de proximité, identifiés avec le terroir, sont essentiels. D'autre part quand on parle viande bovine, il est essentiel d'intégrer les fermes dédiées à la production laitière dans la structure de production de viande et ne pas se limiter aux races à viande. Récupérer la valeur économique de la viande dans l'activité laitière fait partie de la diversification de la production (croissement de veaux, animaux âgés, ...), avancer dans la durabilité et le changement de modèle de production, et surtout aug-
menter la capacité de production dans un contexte où la demande est beaucoup plus élevée que la capacité de production. Il est essentiel de retrouver une vision plus globale de la production de viande et de dépasser les visions sectorielles qui rendent impossible un développement plus équilibré.
Il est important d'identifier certains débats qui surgissent cycliquement liés à des conjonctures marquées par les prix du lait et de l'agneau, ou des difficultés dans la vente du fromage l'industrie devient un ancrage prioritaire de la transformation du fromage AOC, alors que le protagonisme et la centralité devraient être chez les producteur.rice.s.
C’est surtout dans le secteur du lait de brebis que les installations des jeunes ont été réalisées au cours des dernières années, en particulier grâce au lait produit pour la fabrication du fromage Artzai Gazta et pour l’appellations d'origine (Idiazabal, Ossau Irati et Erronkari). Cependant, il est important d'identifier certains débats qui surgissent cycliquement liés à des conjonctures marquées par les prix du lait et de l'agneau, ou des difficultés dans la vente du fromage. Dans ce contexte, il est important de signaler l'importance de promotion et d’unification des diverses appellations d'origine dans les questions liées à l'alimentation des brebis (pas transgénique, non-utilisation de fourrages d'ensilage ...) et des mécanismes de contrôle de la production, ainsi que le rôle de l'industrie de transformation dans les AOC (exclusivité du fromage AOC). Il est important de revaloriser la viande d’agneau en tant que produit identifié (en matière de nourriture et de conditions de vie) et d’articuler des mécanismes de commercialisation permettant la fourniture et la consommation de ce type d'agneau dans l'ensemble du marché d’Euskal Herria; étant donné qu’il s’agit d'un produit très saisonnier. L'absence de débat sur ces fronts permet à l'industrie de la transformation de capitaliser les bénéfices d'un produit différencié, et de marquer les références du prix final (à la baisse). Tout cela permet à l’industrie de consolider de nouveaux formats, en achetant le lait aux producteurs suite à la diminution de la vente directe de la part de ceux-ci. En tout cas, l'industrie devient un ancrage prioritaire de la transformation du fromage AOC, alors que le protagonisme et la centralité devraient être chez les producteur.rice.s. Récupérer et aborder ces débats devient une priorité. Nous devons aussi garder à l'esprit les troupeaux de moutons destinés à la production de viande dans le pâturage extensif, basés sur l'utilisation du chaume des champs de terre cultivée environnants de la Zone Moyenne et de la Ribera de Navarre avec alpages et les Bardenas de Navarre pour les moutons indigènes race Navarre. Dans cette pratique, les ordonnances de nombreuses municipalités jouent un rôle fondamental dans le droit d’accès à l'herbe, il est nécessaire de donner la priorité à l'incorporation de nouveaux éleveurs dans la gestion des pâturages et des stocks herbe. Ce type de pâturage doit maintenir et renforcer son identité à travers les AOC et les identifications géographiques. La production avicole est l'un des secteurs productifs où les effets de la production industrialisée sont plus visibles. Les crises sanitaires, presque cycliques, découlent de la massification de la production ou l'intégration est l’exemple principal caractérisé par une perte d'autonomie des producteur.rice.s en échange d'une stabilité relative (fictive) plutôt que réelle. L'absence d'un cadre légal adapté à l'ampleur et au modèle de production entraine des situations de vulnérabilité (prenons comme exemple les événements à Iparralde avec la crise sanitaire des canards). Dans Hego Euskal Herria, la pronekazaritza iraunkorra
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La production horticole (cantabrique) est l'une des activités qui permettent l'initiation et l'incorporation de nouvelles personnes à l'agriculture d'une manière plus sereine sans entreprendre des investissements économiques excessifs Nos écoles agricoles sont pleines, nous disposons de plans d’incorporation définis par les pouvoirs publics, de mécanismes publics qui garantissent l'accès à la terre, d’une demande localisée tout au long de la chaîne d'approvisionnement, ... Il est prioritaire de traiter ce processus en donnant la place centrale à intégration de nouvelles personnes la production Des grandes cultures (céréales), il est nécessaire et urgent de retrouver une perspective de pays, aussi bien en ce qui concerne les producteur.rice.s que les consommateur.rice.s (secteur d l’élevage, l’industrie de la panification ...), de miser sur des stratégies à moyen et long terme et de consolider des marchés internes stables, fuyant les processus spéculatifs
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duction de poulets AOC Lumagorri et la production d'œufs (en plein air ou biologique) sont des exemples clairs de production intégrée. Adapter la législation à la réalité de la production et promouvoir une dynamique moins dépendante des contraintes externes avec des élevages plus extensifs peuvent aller de pair, étant donné que ces productions supposent un niveau de consommation considérable. Encore une fois, nous sommes confrontés à l'obligation d'être fidèles aux consommateur.rice.s, offrant un produit différencié, aussi bien dans son aspect que dans le processus de production. La production horticole (cantabrique) est l'une des activités qui permettent l'initiation et l'incorporation de nouvelles personnes à l'agriculture d'une manière plus sereine sans entreprendre des investissements économiques excessifs. Nous pouvons souligner qu’il s’agit d'une des activités qui attire le plus de personnes et que le modèle de production agro-écologique et durable y est le plus pratiqué. Il convient également de signaler que les consommateur.rice.s exigent de plus en plus une production horticole locale et saisonnière. Les initiatives des groupes de consommateur.rice.s, les cantines publiques, la restauration, les grandes surfaces, etc., portent de plus en plus leur attention sur la consommation d'horticulture locale et durable. Nous voyons déjà les premiers signes indiquant que la demande dépasse l'offre actuelle, et il est urgent d'aborder ce sujet avec de nouvelles incorporations à la production. Nos écoles agricoles sont pleines, nous disposons de plans d’incorporation définis par les pouvoirs publics, de mécanismes publics qui garantissent l'accès à la terre, d’une demande localisée tout au long de la chaîne d'approvisionnement, ... Il est prioritaire de traiter ce processus en donnant la place centrale à intégration de nouvelles personnes dans la production Si nous n'agissons pas efficacement dans ce domaine, nous perdrons une énorme opportunité souhaitée depuis de nombreuses années par le secteur. L’horticulture méditerranéenne ou continentale (dans la Ribera de Navarre et une partie d’Alava) a toujours été à la merci des fluctuations du marché, sans aucun mécanisme réglementaire. Les essais qui ont tenté d'organiser le domaine commercial par le biais d’organisations de producteur.rice.s de fruits et légumes (OPFH) laissent beaucoup à désirer, car il s’agissait en grande partie de commerçants devenus OPFH et donc bénéficiaires de l'aide, sans entreprendre leur mission d'organiser le modèle de production. Il est également important de mettre en place au niveau européen une régulation des marchés mais aussi de réorienter ces productions sur le marché intérieur d'Euskal Herria tant au niveau de la production (modèles durables et entretien des systèmes l'irrigation traditionnels) que sur la partie commerciale. La libéralisation des marchés des grandes cultures (céréales) a provoqué une énorme déstabilisation dans les secteurs de l'élevage à cause des pratiques spéculatives sur les prix, déplaçant le centre de référence des prix à la bourse de Chicago, avec un système de prix à terme. La course permanente à la productivité est l’élément prédominant dans ce contexte, sans que cela entraine une plus grande rentabilité pour les producteur.rice.s. Il est nécessaire et urgent de donner des perspectives aux producteur.rice.s et aux consommateur.rice.s (secteur d l’élevage, l’industrie de la panification ...), de miser sur des stratégies à moyen et long terme et de consolider des marchés internes stables, loin des processus spéculatifs. D'autre part, il est urgent, dans ce schéma de production-consommation interne de s’orienter vers des systèmes de rotation intégrant les protéines végétales, réduisant la dépendance des marchés externes, et en développant la valeur ajoutée issue de la transformation des blés panifiables. Le développement
de la production de protéines destinées à l’alimentation animale, et la création des réseaux d’approvisionnement des fourrages locaux sont des choix stratégiques pour les producteur.rices et les consommateur.rices. Les coopératives fourragères doivent accompagner dans ce sens la production, la transformation et la consommation; avec le soutien des mesures institutionnelles. Une analyse similaire serait nécessaire pour le secteur de la betterave où l'élimination des quotas dans le cadre européen a laissé entre les mains de l'industrie sucrière le choix des emplacements et des méthodes de production. Un secteur dans lequel la chute des prix peut faire délocaliser une production emblématique pour un territoire tel que l'Alava. Les alternatives devraient se tourner vers des productions déficitaires et nécessaires pour le maintien du secteur agricole dans son ensemble (agriculture et élevage). En ce qui concerne la baisse d’une autre production emblématique, les pomme de terre, il faut signaler que les dynamiques d’exportation ont été un échec complet. La réorientation de cette production vers des modèles plus durables et plus diversifiés répondant aux demandes locales de consommation, ainsi qu'un engagement fort des administrations en faveur d'un achat public d’aliments de proximité (la pomme de terre est la denrée la plus consommée dans les cantines publiques) exigent des décisions fortes face à l'avenir de cette production. La masse forestière et les nouvelles vagues de biomasse ont également rejoint le panier de la durabilité. Les données officielles d'Eustat, nous indiquent que la superficie occupée par le pin radiata est de 140 mille hectares dans la Communauté Autonome du Pays Basque. Si l’on ajoute l’espace occupé par l’eucalyptus et d’autres pins, on serait près de 200 mille hectares. C’est exactement la même surface occupée par l'agriculture et l'élevage, ces dernières étant des activités orientées vers la production alimentaire. Les données montrent clairement l'orientation et la disposition des ressources publiques lorsqu'il s'agit d'encourager les monocultures. Si l’industrie de transformation n’avait pas disparu ces deux dernières années et si le secteur de la construction ne s’était pas tourné vers le marché mondialdu bois de plus en plus « diffus » avec des prix bas, on pourrait penser que cela valait la peine. Même les opérations d'exportation de ces derniers temps ne peuvent compenser l'absurdité d'une politique forestière de ce genre. Les nouvelles stratégies énergétiques accordent un rôle particulier à la biomasse (il est indiqué qu'en 2020, 20% de l'énergie doit être renouvelable, et que 40% de cette énergie doit provenir de la biomasse). Du point de vue des progrès vers une plus grande durabilité cela semble bien, bien que des rapports européens attirent l’attention sur l'absence de masse forestière suffisante pour atteindre les niveaux mentionnés. Par conséquent les premières questions sont claires : Quels projets de biomasse et à quelle échelle faut-il développer ? L'orientation et le soutien public des plantations à croissance rapide (eucalyptus) sont-elles orientées vers la biomasse ? Les arguments de durabilité ne seraientils pas utilisés pour augmenter le couvert forestier avec des espèces à croissance rapide ? Compte tenu de la poudrière que peuvent devenir les plantations d'eucalyptus, (voir les récents incendies au Portugal et en Galice), et leurs effets dévastateurs sur les aquifères, ce type de plantation peut-il être considéré comme durable ? Les réponses à ces questions centrales peuvent de traduire par une politique forestière de plus en plus intensive et insoutenable. Nous devons exiger le maximum de détails sur les projets de biomasse. Si le pari est fait sur des projets locaux basés sur la gestion de ressources en bois propres, cela peut même aller dans le sens de la valorisation de la production forestière et la récupération de la fonction de complément de l'activité agricole. Si l’idée est de multiplier la pro-
Un secteur dans lequel la chute des prix peut faire délocaliser une production emblématique pour un territoire tel que l'Alava, dans lequel les alternatives devraient se tourner vers des exploitations déficitaires et nécessaires pour le maintien du secteur agricole dans son ensemble (agriculture et élevage). En ce qui concerne la baisse d’une autre production emblématique en déclin, tel que la pommes de terre, il faut signaler que les dynamiques d’exportation ont été un échec complet et la réorientation de cette production vers des modèles plus durables et plus diversifiés vers le type de consommation, ainsi qu'un engagement fort des administrations en faveur d'un achat public d’aliments de proximité (la pomme de terre est la denrée la plus consommée dans les cantines publiques) pourrait supposer l'établissement de fondations solides face à l'avenir de cette production
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semblent chercher des formules d'identification, mais ne permettent pas d’aller au bout de la démarche. De son coté, la formule choisie pour la différenciation dans le cas du fromage Idiazabal a laissé les producteur.rice.s très refroidis. Nous pouvons interpréter tout ceci comme faisant partie du processus de changement que nous proposons, mais il va falloir maintenir les niveaux d’implication des producteur.rice.s et insister Les politiques de qualité liées aux processus d'identification sur le fait que les changements doivent obéir à la production, et de valorisation des aliments constituent un élément imporaussi bien au niveau de la localisation que du modèle. Il est tant de communication. L'augmentation de la demande des important d'insister sur le fait que les changements doivent consommateur.rice.s pour les produits locaux, et la nécessité également porter sur la production. Il est également essentiel d'intégrer des politiques de qualité dans la défense de la prod’insister sur la nécessité de prendre des mesures fortes pour duction locale et durable pour la consommation locale, sont garantir que les aliments sous labels de qualité soient exempts des éléments qui modifient tout le paysage. C’est dans ce conde transgéniques et d'hormones. Nous texte que nous devons placer des moudevons attirer l’attention sur la tendance vements tels que Euskal Sagardoa vers à passer des accords de co-branding avec une appellation d'origine, la mise à jour les grandes surfaces, dans lesquelles le et l'amélioration des boucheries de prestige du produit local est offert en viande bovine avec la viande Basque échange de prétendus volumes de comLabel Harategiak, la demande émanant mercialisation. Tout ceci crée la confudu secteur productif de Rioja Alavesa sion chez les consommateur.rice.s. Pour d’une Appellation différenciée de Rioja le moment, nous pouvons souligner que autour d’Arabako Mahastiak, la différenl'effet de propagande continue à l’emciation de fromage de berger et fromage porter sur la nécessité de transmettre des industriel, au sein du fromage Idiazabal, valeurs à travers les aliments que nous le fait que le fromage Erronkari soit produisons. Et cette réflexion devrait uniquement réalisable avec le lait des nous guider dans les défis auxquels nous races autochtones ... Tout ceci corresommes confrontés lors de l'identificaL'exemple d'IDOKI dans Ipar spond à une tentative de retrouver des Euskal Herria devrait servir de tion de nos productions. La plupart de la politiques autour de la qualité et de la production locale vendue directement guide pour articuler une défense d'un développement de la pron'a pas de support d'identification, et il identification générique duction locale, durable et de qualité orin'est pas envisageable du point de vue de (récupérer EUSKAL BASERRI) entée principalement vers la qui met en valeur un modèle de la durabilité que chaque produit ait sa consommation locale, et la prise de conpropre marque. L'exemple d'IDOKI dans science que le contexte international production durable et local Ipar Euskal Herria devrait servir de guide (AECG, TTIP, ...) n'est pas le lieu des pour a partie consommatrice pour articuler une identification stratégies à développer. Il est important générique (récupérer EUSKAL de noter que dans ces changements sont BASERRI) qui met en valeur un modèle provoqués par les producteur.rice.s, en de production durable et local pour a rupture avec les dynamiques passée. Ces partie consommatrice. Les processus initiatives accompagnées par les poud'incorporation à la partie productive en voirs publics seulement dans le discours, termes agro-écologiques ont besoin de restent à mi-chemin dans les faits. Le rece type de supports (dépassant les certitrait de l'exclusivité pour la pomme lofications partielles). Les progrès vers une cale pour l’AOC Euskal Sagardoa, alors réglementation propre sur les conditions que cette exclusivité aurait pu rassemsanitaires de transformation locale, sous bler le secteur dans son ensemble ou la suspension momentanée de la nouvelle forme d'autorisation, devraient être acdénomination au sein du vin d'Araba compagnés d'initiatives de cette nature. duction pour alimenter quelque importante usine de biomasse, nous serons de nouveau sur la mauvaise voie. Il est très important de maintenir une attitude critique, car nous risquons de perdre des hectares pour la production alimentaire, alors que la tendance devrait être de les récupérer.
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Observatoire de la production, de la transformation, de la commercialisation, des prix et de la consommation Le processus intermédiaire, allant de la production à la consommation finale doit être articulé à partir de critères de proportionnalité absolue pour éviter les fluctuations en forme de dents de scie qui génère de l’instabilité dans les différentes étapes de la chaîne Il est évident que nous voulons parler d'un observatoire public, dans lequel, outre l'administration, tous les agents impliqués dans l'ensemble de la chaîne devraient participer
Il est très important de disposer de mécanismes permettant d'analyser et de proposer des projets sur la base de données objective couvrant le processus qui va de la production au consommateur.rice final et de le dimensionner dans l'ensemble d’Euskal Herria. C'est là que nous plaçons la nécessité de créer un Observatoire qui englobe la production, la transformation, la commercialisation, les prix et la consommation. En ce qui concerne production, il faudrait intégrer à la fois la production pour l'alimentation animale et l'alimentation humaine en indiquant en outre les volumes produits, le dimensionnement de cette production en termes d’emploi, la terre occupée, les quantités d'eau et d'énergie utilisées, le tout suivi d’un affichage cartographique de toute cette production. Ce sujet est directement lié à l'outil de systématisation que nous sommes en train de mettre en place avec la collaboration de Gaindegia. La planification préalable des besoins de production, pour l'alimentation animale et humaine, est la clé d’une gestion territoriale conforme aux objectifs fixés, ainsi que pour le traitement, la distribution et la commercialisation de cette production (coopératives, sociétés de distribution de fourrage et industrie alimentaire). Avancer en termes de durabilité dans la production agricole nécessite une réduction de la dépendance externe et d’une gestion efficace des ressources propres. Cette phase est étroitement liée à la construction du prix à la consommation, et il est essentiel de partir de la production d’incorporer les étapes dans l'ordre, partant du fait qu’il faut veiller à couvrir les coûts de chaque phase. Autrement dit, il s’agit d’équilibrer l’ensemble du processus alimentaire, de la production aux consomateur.rice.s finaux. Pour faire de la pédagogie, à Etxalde nous osons définir cet équilibre à travers les pourcentages du prix final alloués à chaque partie : 45% pour la production, 30% pour le traitement et la distribution et 25% pour la commercialisation. Cet observatoire devrait organiser la réception et l'analyse des données statistiques et réaliser les propositions pertinentes pour garantir l'équilibre final de toute la chaîne alimentaire. Il est évident que nous voulons parler d'un observatoire public, dans lequel, outre l'administration, tous les agents impliqués dans l'ensemble de la chaîne devraient participer. Il faudrait également intégrer une section consacrée à la consommation finale, afin d'évaluer les volumes finaux, les niveaux d'exportation et d'importation et de pouvoir définir des objectifs à moyen et à long terme dans la perspective de la création d'emploi, la gestion durable et efficace du territoire et de garantir une alimentation saine et abordable pour l’ensemble de la population. nekazaritza iraunkorra
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Une fiscalité efficace qui prend en compte l'activité agricole dans son ensemble et qui soit équitable d’un point de vue social
Il est essentiel de construire une société plus équitable pour l’ensemble des citoyen.ne.s à travers la fiscalité. Juste et efficace pour les paysan.ne.s en tant que producteur.rice.s d’aliments, et équitable également en termes de contribution sur la base des revenus obtenus par chaque personne. Dans ce sens, il est essentiel que l’activité agricole encadre l'ensemble des métiers, en ajoutant le traitement, l'emballage, le marketing, les activités touristiques, etc., comme faisant partie de la partie productrice. En même temps, il est important de mettre en place un régime simplifié d'estimation directe de l'activité agricole en dessous de certains seuils de facturation annuels (50 000 euros). D'un autre côté, il faut souligner qu'il n'est pas logique que les aides directes, les aides PAC du premier pilier, ne Il est essentiel de construire une société plus soient pas intégrées dans la base de calcul de l’im- équitable pour l’ensemble des citoyen.ne.s à pôt, car elles constituent une compensation directe travers la fiscalité. Juste et efficace pour les des revenus. Ceci est doublement illogique si nous paysan.ne.s en tant que producteur.rice.s nous en tenons aux statistiques concernant la dis- d’aliments, et équitable également en termes tribution non équitable de ces aides que même les de contribution sur la base que chaque administrations reconnaissent en tant que telles personne soit taxée dans l'impôt sur le revenu (20% de producteur.rice.s touchent 80%, et dans le en fonction des revenus obtenus cas de Hego Euskal Herria 2 destinataires sur 3 ne sont pas des producteur.rice.s). Les montants correspondants seraient plus utiles s’ils étaient recyclés dans les actions financées par le deuxième pilier (agroenvironnement, améliorations des exploitations, ICM, ...), car elles ont un but social partagé par l'activité productive. À ETXALDE nous pensons que cette position est équitable pour le secteur lui-même et pour la société dans son ensemble. 22
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Multiplier les efforts dans les processus d'incorporation de nouvelles personnes à l'activité agricole
Tout comme nous sommes conscients que notre tâche est de produire des aliments pour la société, nous sommes également convaincus qu’il faut être plus nombreux.ses à se consacrer à cette tache. Et dans ce travail il y a un déficit historique dans la reconnaissance du rôle des femmes, de leur savoir-faire et leur dévouement au maintien d'une agriculture durable liée à une alimentation saine. De pair avec cette reconnaissance, nous devons continuer à insister sur la dénonciation et la mise en place de conditions permettant d’éradiquer la violence machiste subie en tant que société, ce qui constitue une menace tout particulièrement pour la vie et la dignité des femmes. Tout processus d'incorporation dans l'activité agricole doit partir de l'équité (égalité) entre femmes et hommes. Il est essentiel de garantir des mécanismes qui facilitent l'incorporation réelle et effective des femmes dans l'activité productive et représentative. Pour cela, nous devons parier sur la formation et l'information comme stratégie et exiger des mesures de soutien à la dépendance et à la réconciliation familiale, ainsi que l'incorporation et la régulation des conditions de travail. Les instruments juridiques articulés par les administrations publiques (statut des femmes paysannes, ...) devraient être dotés de ressources pour pouvoir les développer, et devraient faire partie du progrès vers une politique agricole et alimentaire ou l'équité et la justice sociale seraient des piliers fondamentaux. Il est essentiel de continuer à travailler pour surmonter les obstacles que peut rencontrer une personne qui veut démarrer une activité agricole. L’incorporation de nouvelles personnes étant essentielle pour le modèle de production que nous défendons. Il s’agit d’un axe de travail historique inspiré des Directives d'Aménagement du Territoire, des Plans d’Aménagement du Territoire Communal, de la Banque des Terres... Bien qu'il soit es-
sentiel de maintenir un travail intense dans tous ces domaines, nous devons avancer dans la création de nouvelles propositions et d'outils permettant d’intervenir plus efficacement lors de l’aménagement et l'attribution des terres productives pour favoriser l'installation de nouvelles personnes dans la partie productive, et pour accompagner vers des niveaux plus élevés de durabilité les fermes en activité. En vertu de ce principe s’est développé un projet commun avec GAINDEGIA (Observatoire socioéconomique) pour construire un outil qui traite les parcelles agricoles (initialement il couvrirait Hego Euskal Herria), dans le but d'analyser, planifier et gérer l’ensemble des parcelles. Nous considérons qu’il s’agit d’un élément essentiel permettant d’agir et planifier à court, moyen et long terme ; en plus de constituer un outil pratique dans le cadre de nos propositions dans les DOT (Directrices d’Aménagement Territorial), PTP
Il est essentiel de continuer à travailler pour surmonter les obstacles que peut rencontrer une personne qui veut démarrer une activité agricole, et ces incorporations sont essentielles pour éliminer les barrières actuelles d'accès à la terre
(Plans Territoriaux Partiels), PTS (Plans par Secteur), PGOU (Plan Général d’Aménagement Urbain), Land Banks, ... D'autre part, il est essentiel d'alimenter et de guider ces processus d'installation par une formation et un soutien ultérieur dans le cadre de l'incorporation progressive au processus de production. Il n'y a pas de recettes magiques, la seule base est la transmission de toutes les informations disponibles, adaptée à chaque étape du processus. Notre atout est que notre proposition est basée sur la pratique, et il n’y a pas meilleur exemple pour maintenir et définir les priorités dans ce domaine. Nous devrions peut-être insister sur la nécessité de garder une perspective et un temps suffisant pour évaluer et quantifier l'incidence de notre proposition en termes qualitatifs et quantitatifs. La demande croissante d’inscriptions dans les écoles d'agriculture (surtout en Euskal Herria) dépassant l'offre, nous place dans la responsabilité de faire que toute personne formée puisse avoir l'opportunité de rejoindre l'activité agricole. En complément de la formation, l'accompagnement et la mise à disposition des ressources nécessaires sont un élément important dans le succès des nouvelles incorporations au secteur. Le fait que elles soient faites dans le contexte de ce processus et de manière progressive peut favoriser le succès. Si nous voulons aller vers une agriculture durable, le modèle d'incorporation doit aussi être aussi autonome et le moins endetté possible, articulant des réglementations spécifiques (santé, cotisations, impôts, ...) qui accompagnent effectivement ces démarches. En ce sens il est possible de combiner l'activité agricole avec un autre type d'activité afin de faciliter l'incorporation effective dans la production grâce à cette formule. Dans ce sens, il faut valoriser le travail à temps partiel dans l'activité agricole, une caractéristique qui a été présente pendant de nombreuses décennies au milieu rural. nekazaritza iraunkorra
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