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L’ÉTOFFE DES RÊVES

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1, 2. « L’Étoffe de l’Europe », scénographie des bâtiments du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles. Ici dans l’atrium Juste Lipse. 650 mètres carrés tissés à partir des 27 drapeaux, 3. « Aour Europe » de Jacque Perconte, un tissage d’images animées des paysages européens. 4. Habillage des fenêtres d’un tissage tricolore et européen. 5. Essai test numérique de Jacques Perconte. 6, 7. Fresque dans le Forum Europa. 8. Paravents « Intersection(s) » de Jeanne Goutelle et mobilier Hémicycle, design Philippe Nigro pour Ligne Roset.

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70 ANS, 27 PAYS, 447 MILLIONS D’HABITANTS. L’EUROPE S’ENVISAGE EN GRAND DANS LE REGARD DES ARTISTES. INSTALLATIONS, ŒUVRES NUMÉRIQUES, CRÉATIONS ARTISANALES INVESTISSENT LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE À BRUXELLES, SOUS LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE. AVEC COMME INTITULÉ « L’ÉTOFFE DE L’EUROPE », LES PIÈCES PARLENT DES LIENS TISSANT DES IMAGINAIRES COMMUNS. PAR Virginie Bertrand

Dès l’entrée de l’atrium Juste Lipse, six cent cinquante mètres carrés

d’un textile tissant les vingt-sept drapeaux emballent le visiteur dans une vision multiculturelle, une ode à ce projet européen autant social qu’économique et écologique. Les motifs engendrés par un processus numérique de « data design » conçu par l’agence d’architecture Adeline Rispal et le Studio irresistible, séquencent les trente-sept teintes Pantone des bannières de chaque pays. De cette trame, chaque artiste vient tirer son fil d’Ariane. Aux politiques de les emprunter. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, ne cite-t-elle pas William Shakespeare : « Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves… Ambitieuse métaphore d’une Europe humaine et humaniste, le projet incarne les priorités culturelles de la présidence française : la transmission des savoirs et du goût de la pratique aux nouvelles générations, un soutien énergique à l’innovation et à la création numérique ainsi qu’à ses acteurs ». Si ce tissu exprime la souplesse, l’agilité dans la rigidité et la puissance des institutions, la vidéo entremêlant numériquement les paysages de Jacques Perconte, pointe les liens distendus que l’homme entretient avec la nature. « Aour » comme le pionnier de l’art digital l’appelle : « c’est l’or, l’amour, la lumière, j’ai travaillé le montage à la feuille d’or – les jaunes viennent de là. Cela fait vingt ans que m’habite la question des relations que j’entretiens avec la nature. Cette recherche a été pragmatique avant de devenir philosophique puis spirituelle. J’ai ce désir de révéler de la magie partout ». En droite ligne avec le concept de « L’Étoffe de l’Europe », la créatrice textile Jeanne Goutelle fomente cinq paravents, composés de dix-huit panneaux, à travers une architecture de sangles et de rubans issus des rebuts. Ses alcôves, baptisées « Intersection(s) », viennent dialoguer avec les pièces du Mobilier national : collection Hémicycle de Philippe Nigro prototypé par l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national et édité avec Ligne Roset, la ligne Star d’Olivier Gagnère avec Coedition et celle de Maximum en plastique recyclé. Dix talents émergents, Léa Belooussovitch, Jérôme Bonvalot, Vincent Chenut, Elise De Maio, Amat Gueye, Loup Lejeune, Élise Peroi, Lucien Roux, Estelle Saignes, Amélie Scotta disent aussi que demain n’est pas forcément cousu de fil blanc.

L’ÉTOFFE DE L’EUROPE

— Installations artistiques au siège du Conseil de l’Union européenne.

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