Connotations actuelles : regards sur notre diversité
Angela Calle - David Alvarado - José C. De Sousa - Elsa Gallegos Edmundo Pavon - Anamaría Gómez-Upegui Invités Pascale Vanot - Patricia David - Lucy Pino - Jean-Pierre Legault - Lou Sabourin
COMMISSAIRE :
Pierre Rannou
COORDONNATRICE : Genny Villa
Musée des maîtres et artisans du Québec
Pierre Rannou Critique et historien de l’art, Pierre Rannou agit aussi à titre de commissaire d’exposition. Il a publié quelques ouvrages aux éditions Le Temps volé (Portrait de l’artiste au téléphone. Le cas Moholy-Nagy en 2010, Incipit. Stratégies autobiographique dans Rue Ordener, rue Labat de Sarah Kofman en 2005 et L’impossible cinéma post-moderne en 1995). Il a aussi participé à des ouvrages collectifs et des catalogues (Carolina Hernández-Hernández. Aux derniers battements d’ailes en 2012, La collection d’œuvres d’art contemporain du Collège Édouard-Montpetit en 2010, La photographie hantée par la photographie spirite en 2009, Bruno Santerre, L’atelier en déplacement / The Shifting Studio en 2009, L’Europe symboliste en 1995 et Sur les traces de Diane Robertson en 1994). Enfin, il a rédigé quelques opuscules pour des expositions (Cynthia DinanMitchell, Western Wasabi en 2012, Francine Lalonde, Trouver sa place en 2010, Christian Kiopini, Œuvres de la collection du Musée régional de Rimouski en 2009 et Natascha Niederstrass, The Final Girl en 2006), en plus de collaborer à des revues (Ciel Variable, Spirale, Esse arts+opinions, Inter art actuel, ETC., Art le Sabord, Frontières). Il enseigne au département de cinéma et communication et au département d’histoire de l’art du Collège Édouard-Montpetit.
Connotations actuelles : regards sur notre diversité L’actualité nous donne souvent l’impression de vivre dans un monde apocalyptique, tant les catastrophes en tout genre et les accidents semblent nous frapper constamment de plein fouet. Il n’est d’ailleurs pas anodin si, au cours des dernières années, nous avons été les témoins, parfois amusés, parfois angoissés, de différentes annonces de fin du monde. Au delà du simple constat à l’effet que ces prévisions ne se sont pas réalisées, il nous a paru intéressant de prendre le temps de nous questionner sur notre rapport à ce monde que nous habitons, de nous pencher sur ce qui nous fait réagir et agir. Cette exposition se veut donc le reflet de la multiplicité des inspirations des différents artistes y exposant, aussi bien en ce qui a trait aux changements sociaux ou politiques, qu’en ce qui concerne les modifications climatiques et écologiques ou encore le développement sur les plans individuel et spirituel. Pierre Rannou
Angela Calle “Ce que l’artiste veut, c’est d’avoir sa propre perception et sa propre expression du monde réel, de baser sa connaissance et son expression sur sa foi dans le réel. Pour lui, le réel est comme la sincérité. Dans ses mains, la sincérité de l’art doit être sa morale.” Gao Xingjian
La capacité de créer des liens relatifs aux contextes sociaux immédiats a permis à l’art d’étendre la portée des créations à des sensibilités et à des questions qui vont au delà de l’esthétique et de l’expressivité. La mémoire, comme un élément clé de cette intention médiatrice avec la réalité, devient un élément déclencheur de l’événement créatif et une des stratégies qui contribue le mieux à renouveler les éléments visuels et la matérialité des créations artistiques actuelles. Ainsi, j’ai essayé de combiner dans cette série d’œuvres la référence liée à notre imaginaire enfantin, au vide et à la violence qui dominent ce contexte, afin de tisser des relations sensées qui cherchent à remettre en question nos situations présentes, dans lesquelles le regard aux petites victimes semble être réduit à des chiffres et des statistiques qui n’ont pas d’horizon. Chacune de ces œuvres représente une expérience d’absence, de perte et de deuil, en utilisant pour une telle approche des couleurs, des objets et des matériaux qui nous relient à la fragilité, à l’éphémère, à l’incontestable; symptômes de l’état d’impuissance auquel nous sommes réduits par les confrontations avec de telles situations.
Les enfants de la terre I, Une Rose, un Rêve 2012
La creativité 2012
David Alvarado J’ai décidé d’explorer le blanc comme synonyme de l’hiver dans le contexte canadien où j’habite depuis 24 ans. La pureté, la clarté, la transparence, imprègnent des images légères qui flottent dans des espaces où le soleil se couche, comme s’il nous aidait à sortir de ce monde sordide auquel nous sommes confrontés à chaque instant. J’ai besoin de me libérer et c’est dans l’hiver que je trouve les meilleurs éléments pour enrichir ma vie comme peintre et comme être humain. Je propose au spectateur un regard intérieur afin qu’il puisse visualiser des valeurs qui sont perdues pour certains et qui sont, pour d’autres, toujours présentes ou nouvellement retrouvées, telles que la spiritualité, le respect, la diversité, la créativité, le défi, l’espérance, avec une perception simple et claire où le sordide ne pourra plus jamais avoir sa place.
À demain 2009
Jose Carlos De Sousa La société d’aujourd’hui nous impose un rythme de vie effréné, ce qui nous conduit à des événements incontournables, changeant la façon dont nous interagissons entre nous et avec nos possessions. De nos jours, rien n’est totalement vrai ou totalement faux, rien n’est absolu. On n’a pas le temps de penser, on n’a pas la possibilité de s’arrêter, il faut toujours aller de l’avant. Seulement, lorsque le temps est presque passé, un espace pour réfléchir nous est offert, mais il est souvent trop tard.
Une partie de moi 2012
Elsa Gallegos Chaque tableau que je peins est UNE PARTIE DE MOI MÊME. Je capture un moment précis de ce que j’ai vécu dans la dimension qu’on appelle ICI ET MAINTENANT. Dans la foulée du quotidien, nous sommes portés à nous accrocher aux souvenirs, au passé, aux événements qui nous ont marqués. Il faut atteindre la TRANSCENDANCE pour prendre conscience qu’il faut vivre au présent.
Vaincus 2012
Edmundo Pavon Le monde moderne nous porte à chercher refuge dans notre intérieur et à nous aventurer dans nos MONDES IMAGINAIRES, devant l’immensité que nous impose notre quête, nous ne sommes que des Quichotte qui revenons VAINCUS. L’âme PÈLERINE se déchire entre l’ambigüité et la multiplicité de ses contradictions. L’être humain a osé oser et comme le porteur de lumière il s’est retrouvé SOUS UN CIEL NOIR. Néanmoins l’espoir existe, promesse de paix et d’éternité à laquelle rêve l’humanité.
Le réveil de l’ours 2012
Anamaria Gomez-Upegui En ces temps, … Changer… constamment changer... Tout ce qui se passe chaque jour en ce monde me réclame, et même m’exige de nouveaux espaces. Bien que mon éducation m’ait enseigné certaines façons d’agir, la vie d’aujourd’hui me pousse vers plusieurs autres voies. Mon horizon doit s’épanouir pour s’imprégner de nouvelles pensées, de nouvelles définitions et de nouveaux concepts ... de nouvelles sensations et émotions ... reformuler les idées qui n’ont pas été acceptées auparavant... les redéfinir, les mettre à jour … me réinventer constamment … tout en demeurant moi-même … prendre conscience du fait que mes actions génèrent toujours une réaction et les faire avec responsabilité, tant individuelle que collective … se réconcilier avec soi-même, avec les autres et avec la nature. Prendre soin. Et créer… constamment créer!!
La Pensée
Pascale Vanot Trois clins d’œil sur des problématiques de notre monde moderne: LA PENSÉE qui est douloureuse quand elle ne peut pas être exprimée, la perte de la liberté de l’esprit saisie dans WEDDING JAIL et l’appel à en finir avec la famine et la pauvreté dans ONU AFFICHE POVERTY.
Imaginación Nathaniel 2012
Le processus illusoire de la multiplication, l’étincellement et la concentration de la lumière où les couleurs et les formes sont parasitaires et dépendantes de l’éclairage, est à l’origine de mon travail. Ma démarche va à l’encontre d’une tendance « dark », apocalyptique de l’art actuel. L’objectif de cette démarche est de s’approprier la clarté, ma méthode: les textures. Les étincelles provoquent le regard du spectateur et l’invitent à découvrir les différents éléments pour arriver à la conclusion que la lumière et la vie sont indissociables.
Lucy Pino Sans le mal, on ne pourrait jamais savoir ce qu’est le bien. Sans tomber, les raisons de nous relever ne seraient que banales. Ainsi, la dualité est toujours présente chez nous, les êtres vivants. C’est plutôt le résultat de notre pensée créative et nocive; l’origine de notre malheur, l’objet de toute contradiction. Avec le tableau ONTOLOGIE D’UNE DUALITÉ NATURELLE, je veux communiquer avec le spectateur et me connecter avec ses subtilités profondes, ses conflits internes. Aussi, je veux démontrer l’inné, la relation entre l’esprit masculin et féminin qui cohabitent dans chacun de nous, la honte et le plaisir que nous apporte l’acceptation de nos propres différences.
Ontologie d’une dualité naturelle 2013
Le passant 2008-2013
Jean-Pierre Legault Deux personnages. Énigmatiques, mystérieux, difficiles à cerner. La représentation, peut-être, des temps que nous vivons, remplie d’incertitude et d’angoisse. Ces êtres sans visages peuvent être perçus comme le reflet de ce malaise. Mais faisant fi de la rumeur, ils sont en mouvement et avancent dans l’inconnu. C’est leur lot.
Photographie: Céline Leconte
Réfraction, 2012
Lou Sabourin S’abstraire afin de laisser resurgir, à travers l’acte de dessiner, des formes qui deviendront des lieux, des espaces-temps, sans aucune idée préconçue, sans aucun désir de signifier, sinon celui de faire se fusionner sur une même surface, un ensemble épars de sensations obscures, profondes, de l’ici et du maintenant. Rendre disponibles ces projections au regard de l’autre comme manière de s’approprier une parcelle d’humanité.
Liste des œuvres exposées Pour les dimensions, la hauteur précède la largeur
Patricia David Texturas (triptyque), 2012 Mosaïque en verre sur verre
David Alvarado La course, 2012 Acrylique 76 X 76 cm.
La créativité, 2012 Acrylique 76 X 76 cm.
La diversité, 2012 Acrylique 76 X 76 cm.
14 X 81 cm chaque élément.
Imaginación Nathaniel, 2012 Mosaïque en verre sur verre 45 X 71 cm.
Montréal, 2013 Mosaïque en verre sur verre 53 X 66 cm.
José Carlos De Sousa C. À bientôt, 2007
Jet d’encre sur papier
La spiritualité, 2012
40 X 50 cm.
Acrylique
Sans arrêt, 2009
76 X 76 cm.
Jet d’encre sur papier
L’espérance, 2012
50 X 40 cm.
Acrylique
À demain, 2009
76 X 76 cm.
Jet d’encre sur papier
Angela Calle
50 X 40 cm.
Il est temps de partir, 2009
Une princesse, un Rêve (Disparues), 2011
Jet d’encre sur papier
Acrylique sur toile et Technique mixte
50 X 40 cm.
122 X 89 cm et 122 X 20 cm.
Les enfants de la terre I, Une Rose, un Rêve, 2012
Elsa Gallegos
Technique mixte sur bois
Ici et maintenant, 2011
76 X 76 cm.
Huile sur toile
Les enfants de la terre II, 2012
102 X 102 cm.
Technique mixte sur bois
Une partie de moi, 2012
31 X 61 cm.
Huile sur toile
Les enfants de la terre III, 2012
102 X 102 cm.
Technique mixte sur bois
Transcendance, 2013
31 X 61 cm.
Huile sur toile 102 X 102 cm.
Anamaria Gomez-Upequi
Lucy Pino
Le réveil de l’ours, 2011
Ontologie d’une dualité naturelle, 2013
Encre sur papier
Fusain, acrylique et crayon gras sur canevas
43 X 53cm.
76 X 244 cm.
Les mondes de ma mère, 2012
Lou Sabourin
Encre sur papier 43 X 53cm.
Le Condor et l’Aigle … la prophétie … , 2011 Encre sur papier 43 X 53cm.
Réfraction, 2012 Fusain sur papier 38 X 57 cm.
L’autre versant, 2012 Fusain sur papier
Jean-Pierre Legault
38 X 29 cm.
L’intrus, 2009
Projection multiple, 2012
Impression à jet d’encre
Fusain sur papier
41 X 61 cm.
38 X 29 cm.
Le passant, 2008-2013
Le long de la paroi humide, 2012
Impression à jet d’encre
Fusain sur papier
66 X 102 cm.
38 X 29 cm.
Edmundo Pavon
Pascale Vanot
Vaincus, 2012 Lucas E. Sinclair (E.P.G) Photo numérique sur vinyle 91 X 152 cm.
La Pensée
Sous un ciel noir, 2012
Photo manipulation
Lucas E. Sinclair (E.P.G) Photo numérique sur carton 51 X 71 cm.
Pèlerine, 2012 Lucas E. Sinclair (E.P.G) Photo numérique sur carton 51 X 71 cm.
Mondes imaginaires, 2012 Lucas E. Sinclair (E.P.G) Photo numérique sur carton 51 X 71 cm.
Photo manipulation 39 X 29 cm.
Wedding Jail 39 X 29 cm.
ONU. Affiche POVERTY Impression sur papier 39 X 29 cm.
615 avenue Sainte-Croix, Montréal, Québec H4L 3X6 Station de métro Du Collège 514-747-7367
Design graphique : Elsa Gallegos
Musée des maîtres et artisans du Québec