Giovanni Verrando - Dulle Griet

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Photo : Vasiliy Danilin.

Mdi Ensemble

RepetorioZero

2 Frédéric Forte

Photo : Mario Tedeschi.


Français

Giovanni Verrando Giovanni Verrando est l’un des compositeurs importants de notre époque, dont peu d’œuvres sont connues en France jusqu’à présent. A la suite d’un CD entièrement consacré à sa production orchestrale 1 celui-ci aborde les petits ensembles et les solistes à travers des œuvres appartenant à ce que le compositeur nomme ses « deux phases ». En effet jusqu’à 2005 sa musique a évolué à travers des champs harmoniques (Alex Brücke Langer, Sottile, Il ruvido dettaglio celebrato da Aby Warburg, les trois quatuors à cordes), et dans la deuxième phase, depuis cette date, il a concentré ses recherches sur la partie inharmonique du spectre, sur le bruit et les micro-propriétés du son (Triptych, Memorial Art Show, Dulle Griet), en relation avec son ouvrage théorique La nuova liuteria : orchestrazione, grammatica, estetica.

Un carnet d’écoutes…

Photo : William Monaco.

Dulle Griet pour ensemble amplifié (2009-2010) renvoie par son titre à un tableau de Pieter Bruegel l’Ancien (daté approximativement à 1562) : la « Dulle Griet » (Margot l’enragée) est un personnage du folklore flamand qui personnifiait la mégère, la femme donnant libre cours à sa colère. L’œuvre est écrite pour flûte basse, clarinette basse et si b, clavier maître (relié à un ordinateur), percussion, violon, violoncelle. Mais l’effectif ainsi décrit, amplifié par plusieurs microphones, est largement complété par divers enrichissements : le flûtiste doit jouer d’un piano-jouet, d’un élastique et d’une boîte en

Giovanni Verrando

carton, et les autres instrumentistes ont également des accessoires étonnants. Parmi les autres particularités importantes, le violoniste et le violoncelliste doivent accorder certaines cordes beaucoup plus bas que normalement, et l’archet doit être très peu tendu par moments. L’ambiance de l’œuvre est très électrique et bruitiste, le son des instruments est souvent peu reconnaissable, avec de nombreux passages très fins, à peine audibles, alternant avec des séquences bruitées très agitées, saturées, et fortes (indications « violent, tumultueux »). Pour l’auditeur, quelques petits éléments (trilles aux instruments à vent, ricochets aux cordes, etc.) reviennent ici et là, comme des repères dans une musique étrange, ouverte à l’imaginaire. Le cycle Born Unicorn, remind me what we’re fighting for est représenté ici par trois œuvres ; ce titre, comme le compositeur me l’a confié, est une « libre interprétation de deux matériaux différents », d’une part un poème de Rilke extrait des Sonnets à Orphée (deuxième section, quatrième poème : « Oh ! C’est elle, la bête qui n’existe pas. ») où il est question de l’ « Unicorne », et une chanson du groupe Red Hot Chili Pepper intitulée « Californication » dont les paroles initiales sont « First born unicorn ». Cette double référence symbolise chez Verrando la volonté de rester toujours proche de sa « propre identité, loin d’un cadre académique et loin du marché ». L’ordre du cycle est permuté sur cet enregistrement : nous entendons tout d’abord Third Born Unicorn, remind me what we’re fighting for (2009, pour violon électrique et électronique), qui se situe dans une certaine proximité sonore de Dulle Griet. Très électrique, l’œuvre donne peu d’occasions de reconnaître vraiment le son du violon qui est équipé d’une distorsion. La forme est plutôt continue, le caractère parfois « frénétique » (in-

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dication du début de la partition), avec beaucoup de trémolos. Dans ce contexte quelques composantes principales alternent les unes avec les autres : des intervalles joués en trémolos (quarte augmentée, puis aussi tierce mineure), souvent suivis de glissandi ; des séquences très rapides en mouvement ascendant ; des harmoniques en trémolos avec glissando ascendant ou descendant ; des composantes électroniques, avec rythmes particuliers (espacés). L’œuvre est intense, mais peu sonore au sens traditionnel. First Born unicorn, remind me what we’re fighting for, pour flûte amplifiée (2001, dédié au flûtiste Mario Caroli), dont le son est diffusé par quatre haut-parleurs aux quatre coins de la salle, avec réverbération (3 à 4 secondes), est une pièce qui joue sur l’alternance et la simultanéité de la voix et de la flûte. Certains éléments reviennent régulièrement (la b et mi chantés), et l’auditeur est confronté à de très beaux effets de timbre, et à quelques effets comme les Tongue-ram (technique qui consiste à obturer le trou d’embouchure avec la langue puis à le libérer pendant que l’on souffle brutalement). L’atmosphère très secrète, subtile, est interrompue parfois par quelques éclats dans l’aigu. Le Quatuor à cordes n° 3 (2003), composé en deux mouvements, illustre bien la phase « harmonique » de Verrando. Le premier mouvement, « rapido, mobile », est une sorte de perpetuum mobile, très rapide, constitué de séquences répétées (7/4 + 1/8), avec le retour par alternance de certaines harmonies faisant souvent la part belle aux superpositions de tierces (par exemple au début : fa#-la#-do-mi) ou à des sonorités plus ou moins familières. Les séquences librement répétées par les musiciens (un peu comme dans certaines œuvres de Lutoslawski) font place par moments à une écriture précise pour tous les instruments avec beau-

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coup d’arpèges combinés de différentes façons, selon une grande complexité rythmique, mais avec un grand contrôle harmonique. L’auditeur découvre ici et là de brefs instants de repos sur des trémolos comme suspendus dans l’aigu, molto legato, très doux. Peu avant la fin, un épisode Furioso, très dense, riche en glissandi, fait de phrases ascendantes et descendantes rapides, de rythmes très différents (mais voisins) entre les parties instrumentales, s’enchaîne à une évocation directe du début (Come al principio) sur des harmonies du même type. Le second mouvement, esile/orchestrale (très lent, 50 à la noire), est calme, plutôt soutenu, avec des respirations. La musique est ici parfois à peine audible, avec une trajectoire du son au bruit ou inversement. Une certaine sobriété domine, avec l’alternance entre ces bruits, différents types de jeu sur les instruments, des épisodes assez fugitifs, faits de pizziccatos, de répétitions de notes dans le suraigu, des passages très nettement harmoniques distincts par leurs nuances plus fortes. On remarque dès le début des petits motifs ascendants dans l’aigu, sortes de signaux répétés parfois à distance. Dans mes notes j’ai souligné : « semble assez typique de l’écriture de Giovanni »… Dans Second Born Unicorn, remind me what we’re fighting for (2002) pour piano préparé, le pianiste soit « préparer » le do le plus aigu du clavier de manière à produire seulement un bruit de marteau, sans aucune hauteur. Selon les informations du compositeur, « tous les accords développés dans Second Born Unicorn et dans Il ruvido dettaglio, sont des variations, transpositions ou extractions de l’accord du spectre tempéré de la cloche ». Cet accord est le suivant (du grave à l’aigu) : si b 4-sol 5 -ré 6-sol# 6-do 7-mi 7. Giovanni Verrando précise encore qu’« il s’agit d’un accord très résonant sur le piano. Chaque accord, chaque intervalle de ces deux pièces

est extrait de cette accord de base ». Second Born Unicorn est en construit en deux parties : I. frenetico, violento. Ici un système de répétition de séquences arpégées partiellement libres est mis en place : des chiffres indiquent au pianiste la fréquence d’apparition des notes (données) de chaque arpège : 5 très fréquemment, 4 fréquemment, 3 moyennement souvent, 2 peu souvent, 1 rarement. L’idée est d’avoir quelque chose de continu, très véloce, mais avec une certaine irrégularité, sans que tout soit écrit très précisément, avec néanmoins quelques notes ou figures « obligées » intégrées aux séquences, qui donnent un relief motivique. Les différentes séquences (délimitées en secondes) exposent des harmonies souvent proches les unes des autres (filtrages des notes graves, glissements, etc.), elles sont comme articulées par différents éléments contrastants : un grand trait principalement descendant, une succession d’intervalles ou accords en trilles, des séquences de blocs d’accords enchaînés rapidement, « molto risonante ». Le geste du début revient plusieurs fois, encore à la fin (ré 4 répété), et le compositeur demande que la dernière section se termine sur la note la b 4, ce qui fait l’enchaînement avec le début du 2e mouvement : sol#-si II. lento, non calmo. C’est ici seulement qu’intervient le do suraigu, et ces bruits de marteau. Une sorte de jeu de vagues par répétition d’intervalles ou d’accords en augmentant la nuance : au début sol# 3-si 4 alterné avec d’autres intervalles et harmonies ; le do « préparé », répété en tant que « bruit » (Solo rumore), alterne avec d’autres répétitions ou quelques traits en arpèges d’une harmonie de gamme par tons entiers réitérée ici et là (mi-si b-ré-fa#-do-mi-sol#) selon plusieurs présentations (ceci étant un « effet secondaire » de l’accord principal selon le compositeur). Suit un épisode assez différent,

Pochissimo più veloce, petite référence à Berio et à certains répertoires pianistiques plus anciens (des accords plaqués alternent avec des trilles d’intervalles), auquel succède un passage intitulé Improvvisamente molto sonoro qui développe cette sonorité de gamme par tons. Après un moment très sobre où les intervalles et accords doivent être « à peine perceptibles » (extraits de l’accord de base) reviennent plusieurs épisodes déjà entendus, et l’œuvre se termine par une petite phrase rapide rappelant « leggerissimo e velocissimo » la sonorité de gamme par tons. À l’écoute et la réécoute, j’apprécie cette pièce tout particulièrement, le piano est valorisé de la plus belle façon, la musique est superbe. ll ruvido dettaglio celebrato da Aby Warburg (2002) pour cinq musiciens (flûte, jouant aussi de la “feuille de journal”), clarinette en si b (jouant aussi des claves aiguës), violon, violoncelle et piano. Cette pièce présente quelques similitudes avec la précédente, écrite la même année. Giovanni Verrando m’a précisé qu’il l’avait conçue initialement comme une « instrumentation » de Second Born… pour en « agrandir le son », mais qu’il avait finalement opté pour autre chose qu’une simple orchestration, et qu’il avait changé certains éléments (accords, forme, trajet) en estimant que « la pièce pour ensemble nécessitait un parcours différent ». Cette œuvre est néanmoins divisée en deux mouvements selon la même succession « frénétique-lent ». Le titre de l’œuvre renvoie au « rugueux détail célébré par Aby Warburg » (1866- 1929, spécialiste de la Renaissance), explicité ainsi par le compositeur : Aby Warburg disait que « le bon dieu est dans les détails » et que il faut observer les détails des personnages féminins et de leurs robes, dans les tableaux de la Renaissance, pour comprendre le lien de la Renaissance même avec le paganisme. C’est bien dans les

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détails que la pièce est construite. C’est à dire qu’une fois établie la série des accords, j’ai orchestré, composé, inharmonisé les détails des accords eux-mêmes. La séquence harmonique a des règles, bien sûr, mais n’a pas une vie et une nécessité en soi. Elle acquiert une vie expressive, une identité, nécessité et justification par l’orchestration des détails. Quant à l’adjectif « ruvido », il se réfère à la notion de « rugosité », une catégorie de la psychoacoustique. Giovanni Verrando a intégré celle-ci comme l’un des paramètres de l’instrumentation de la pièce. Le premier mouvement, par exemple, « est un parcours, non linéaire, du peu rugueux au très rugueux, de l’harmonique à l’inharmonique » (G. Verrando). Dans le premier, frenetico, un grand continuum polyrythmique de piano est soutenu par les instruments à vent sur certaines notes-pédales faisant partie de ses harmonies : si et la b entre autres au début. Cette musique plutôt répétitive fait émerger un jeu d’irrégularités sur certaines notes dans l’aigu ou le medium du piano, un peu à la façon du premier mouvement de Second Born Unicorn, remind me what we’re fighting. Par moments, l’écoute se trouve face à de petites respirations avec uniquement le piano et des bruits aux instruments à cordes, à d’autres moments des sons saturés (par forte pression sur l’archet). Certaines séquences sont déclenchées par les claves, principe qui évoque le deuxième mouvement de Sottile pour orchestre de chambre et électronique (1997) et que l’on retrouve plus tard dans « heterophonic #3 », second mouvement de Triptych pour orchestre (2005-2006). Le son fait place finalement aux seuls bruits de respiration de quatre des cinq musiciens. Le second mouvement, teso, curando i dettagli, renvoie lui-aussi, de façon très concrète cette fois, au second mouvement de Second Born Unicorn… dont il constitue une sorte de variante

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autour de certains éléments harmoniques communs. L’écriture repose sur des contrastes et l’alternance de plusieurs types d’écriture : l’atmosphère initiale, plutôt dépouillée, avec la tierce mineure fa-la b et d’autres intervalles simples (do#-mi), animée par des phrases de piano rapides, identiques aux arpèges de gamme par tons de l’œuvre-jumelle ; et l’élément suivant, Pochissimo più mosso, très harmonique, dense, plus soutenu du point de vue des nuances. La fin, ici aussi, est « bruiteuse » : souffle de la flûte et bruits des cordes sul ponticello. Triptych #2 (2008) pour ensemble électrique (guitare électrique disposant d’une pédale wah-wah, et d’un e-bow, archet électronique), clavier-maître avec sampler, percussion, violons 1 & 2, alto et violoncelle électriques) renvoie à Triptych pour grand orchestre (2005-2006). Comme dans cette pièce : trois mouvements, dont l’un qui porte le même titre, « Filtering », mais ici « # 5 » au lieu de « # 3 ». Quelques similitudes sont perceptibles, bien que dans l’œuvre orchestrale la dimension harmonique soit plus présente que dans cette pièce de 2008 où l’élément « bruit » est prédominant, caractéristique de ce passage de l’harmonique à l’inharmonique décrit par Giovanni Verrando lui-même. Dans « musikplastik #2 » l’atmosphère est ainsi très « bruiteuse », avec beaucoup de sons distordus et un seul passage comportant des hauteurs perceptibles, fondé sur une sonorité spectrale non-tempérée. On est ici au cœur du « laboratoire » des recherches de nouvelles formes d’expression électriques de Verrando, dans un univers où la notation n’est que peu significative face au résultat. Le second mouvement, « harmonic domains #3 », comme le titre l’indique, est le moment central et, d’une certaine façon, le plus traditionnel de l’œuvre, avec début sur mi, puis différents enrichisse-

ments timbriques très raffinés, et des harmonies riches. Un passage homorythmique assez puissant s’impose, fait de blocs harmoniques déclenchés par différentes sources, puis « entraînés » par la caisse claire, avec parfois des glissandi aux cordes ; quelques épisodes de trémolos plus aériens, moins scandés, créent une perspective d’arrière-plan. Cette très belle partie est ainsi fondée sur quelques idées parfois séparées par des impacts de percussion et des cordes (petits accents isolés, sans son), ou par des « fenêtre » de nature bruitiste et rythmique. Dans « filtering #5 », l’œuvre retrouve une sorte de bruit blanc, des harmonies microtonales aux cordes, des séquences homorythmiques (sans hauteurs des instruments) qui renvoient ponctuellement au second mouvement. Cette dernière partie est le véritable pendant du premier mouvement, très « bruiteuse », créant une sorte de forme symétrique pour l’ensemble de l’œuvre et renouant avec les ambiances du début du CD, en un parcours global là aussi symétrique et très réussi entre harmonicité et inharmonicité ! Pierre Michel

1 « Orchestral Works », Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, direction Pierre-André Valade, Stradivarius, 2008.

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Giovanni Verrando Giovanni Verrando (Sanremo, 1965) a commencé ses études en France, très jeune, avec le piano et la guitare classique. Ensuite il a étudié la composition au conservatoire «G. Verdi» de Milan avec G. Manzoni, N. Castiglioni et G. Zosi, ainsi que, en même temps, la philosophie à l’Université Statale de Milan. Il a poursuivi sa formation à l’Académie Chigiana de Siena avec F. Donatoni et reçu en 1990 le prix Siae, ainsi que le diplôme du mérite. Ensuite, à Paris, où il a fréquenté le « Cursus » de l’Ircam, les séminaires de T. Murail et d’autres compositeurs. Il y est résté jusqu’en 1997, ou il a développé sa propre recherche en informatique musicale. Dans les années 90 et 2000, plusieurs prix lui ont été décernés dans de prestigieux concours internationaux : Comité de lecture de l’Ircam/Ensemble Intercontemporain, Gaudeamus Music Week, Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence, ISCM World Music Days et d’autres encore. Sa recherche sur le langage, sur l’orchestration et sur l’électronique, l’a mené à recevoir des commandes d’institutions européennes (Ministère de la Culture Français, Biennale de Venise, Ircam, MaerzMusik, etc.), et ses compositions ont été jouées par des orchestres, des ensembles et des solistes de renommée internationale (Arditti Quartet, Ensemble Intercontemporain, Percussions de Strasbourg, Orchestre Symphonique de la Rai, etc.). Durant ces années, sa musique à été présentée dans les festivals et dans les saisons de concert du monde entier : Wien Modern, Centre G. Pompidou de Paris, Berliner Festspiele, Festival Musica de Strasbourg, Opera Bastille de Paris, Biennale de Venise, Tonhalle de

Zurich, Milano Musica, Stockholm New Music, Roma Europa, Huddersfield Contemporary Music Festival, Archipel de Genève, Festival Ultima d’Oslo, Shangai, Varsovie, Tokyo, Royaumont, Cologne, Helsinki, Amsterdam, etc. En 2007, il est cofondateur de RepertorioZero, l’ensemble électrique et le groupe international de musiciens qui développe une recherche sur la nouvelle lutherie. En 2011 RepertorioZero a reçu le Lion d’argent de la 55e Biennale de Venise. Son livre La nouvelle lutherie : orchestration, grammaire, esthétique, écrit en collaboration avec sa classe d’orchestration du Conservatoire de Suisse Italienne, a été publié par les éditions Suvini Zerboni en 2012. Il enseigne la théorie de la composition et l’orchestration dans le Master of Arts in Composition and Music theory du Conservatoire de Suisse Italienne, à Lugano, ou il a developpé un projet de recherche sur deux années (2009-2010) sur l’orchestration et la nouvelle lutherie. Il enseigne la composition à la Scuola Civica de Milan, et donne des cours et des séminaires en Italie et à l’étranger. Sa musique est publiée par les éditions Suvini Zerboni, Milan.

Pierre-André Valade Chef principal d’Athelas Sinfonietta Copenhagen depuis septembre 2009, Pierre-André Valade est en 1991 co-fondateur de l’ensemble Courtcircuit dont il reste le directeur musical durant seize années jusqu’en janvier 2008. Il fait ses débuts symphoniques en 1996 avec la Turangalîla Symphonie d’Olivier Messiaen au Festival of Perth (Australie), à la tête du West Australian Symphony Orchestra. Il reçoit alors de nombreuses invitations en Europe, parmi lesquelles celle du Bath International Music Festival où il dirige pour la première fois le London Sinfonietta dont il est depuis fréquemment l’invité. C’est à la tête de cet ensemble qu’il participe à l’hommage rendu à Pierre Boulez au South Bank Centre de Londres en 2000 pour le 75e anniversaire du compositeur, qu’il se produit au Festival de Sydney, et qu’il dirige, notamment aux « Proms » de Londres, Theseus Game de Harrison Birtwistle, œuvre pour deux chefs et grand ensemble dont il donne la création mondiale en novembre 2003 à Duisburg avec Martyn Brabbyns, cette fois à la tête de l’Ensemble Modern de Francfort. Avec ce même Ensemble Modern, il enregistre Theseus Game pour la firme allemande Deutsche Grammophon et participe en septembre 2004 au Festival de Lucerne. Si Pierre-André Valade dirige régulièrement les plus importants ensembles européens dédiés au répertoire du XXe siècle, on le retrouve également à la tête de grandes formations symphoniques dans des œuvres majeures du répertoire (Mahler, Debussy, Ravel, Wagner, Stravinsky, Bartók…), Ainsi, il s’est produit à la tête du Philharmonia

Orchestra, tout d’abord pour le 50e anniversaire du Royal Festival Hall à Londres en 2001, puis à nouveau en 2003 (Quatrième symphonie de Gustav Mahler), en 2004 pour le festival Omaggio, a celebration of Luciano Berio au Royal Festival Hall (avec au programme, notamment, Petrouchka d’Igor Stravinski, et la première audition au Royaume Uni de Stanze, l’ultime œuvre écrite par Luciano Berio), en 2006 à la Cathédrale Westminster pour le Requiem de Fauré et les Quatre Pièces Sacrées de Verdi. Il a également dirigé les solistes de la Philharmonie de Berlin à l’Osterfestspiele Salzburg (Festival de Pâques de Salzbourg), à plusieurs reprises l’Orchestre de la Tonhalle de Zürich, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, le B.B.C. Symphony Orchestra, le Göteborgs Symfoniker, l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, l’Orchestre Symphonique de Montréal, ou encore le SinfonieOrchester Basel, le Tokyo Philharmonic, et beaucoup d’autres orchestres de premier plan. Son concert donné en août 2008 à la tête du Tokyo Philharmonic a été salué par la presse comme l’un des trois concerts de l’année 2008 au Japon. Ses interprétations sont ainsi orientées à la fois vers l’univers de la musique contemporaine pour ensemble et vers celui de la musique symphonique où il dirige un répertoire étendu.

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RepertorioZero

Le Mdi ensemble a commencé son activité artistique en 2002 à Milan, fondé sur la volonté de six jeunes musiciens de partager leur passion commune pour la musique contemporaine. Dès le début, l’ensemble a associé à l’étude des partitions les plus importantes, réalisée en collaboration avec de nombreux compositeurs d’envergure comme Helmut Lachenmann, Sylvano Bussotti, Gérard Pesson, Stefano Gervasoni, Misato Mochizuki, Emanuele Casale, Emilio Pomarico..., celle d’œuvres de jeunes compositeurs émergeant sur la scène internationale. Si le Mdi ensemble privilégie le répertoire de chambre, pouvant ainsi compter sur la cohésion du groupe et la recherche d’une interprétation commune, il travaille également en collaboration avec d’éminents chefs d’orchestre comme Yoichi Sugiyama, Robert HP Platz, Marino Formenti et Pierre-André Valade. Mdi est invité, tant en Italie qu’à l’étranger, par les institutions musicales les plus prestigieuses : le festival Milano Musica, le festival MiTo, la Tonhalle Dusseldorf, la Societé de Musique Contemporaine de Lausanne, etc. Le premier enregistrement discographique de Mdi, dédié à la musique de Stefano Gervasoni, a été publié chez æon et a reçu un « Coup de cœur - musique contemporaine 2009 » de l’Académie Charles Cros. Un CD monographique dédié à Sylvano Bussotti, enregistré en 2008 durant la tournée de l’ensemble au Japon, a été publié chez Stradivarius. Depuis 2008, le trio à cordes de Mdi travaille sur le projet RepertorioZero, créé par Yan Maresz, Nadir Vassena et Giovanni Verrando, où l’ensemble joue exclusivement sur instruments électriques.

RepertorioZero, une association à but non lucratif, a été fondée en Italie en début d’année 2008 par un groupe de musiciens contemporains italiens et européens dans le but d’offrir une nouvelle perspective sur la recherche musicale et pour faire face à de nouveaux concepts liés à la musique contemporaine. L’activité de RepertorioZero est principalement axé sur la création et l’organisation d’événements musicaux tant en Italie qu’à l’étranger. La structure de RepertorioZero se compose de : un Comité artistique international qui conçoit des orientations stratégiques et artistiques. De 2011 à 2013, les membres du Comité artistique sont Carlo Ciceri, Mauro Lanza et Philippe Leroux ; un groupe de travail composé de compositeurs, interprètes, réalisateurs en informatique musicale, un scénographe, un coordinateur artistique, et un comité exécutif. RepertorioZero a été invité dans nombreux festivals européens (Tage für Neue Musik 2009 à Zurich, Mito Settembre Musica 2008 à Milan, Biennale de Venise 2011 et beaucoup d’autres) et est engagé dans diverses activités d’enseignement pour les jeunes compositeurs et interprètes. En 2011 RepertorioZero, a reçu le Lion d’Argent à la Biennale de Venise.

Photo : Claude Dufêtre.

Mdi Ensemble

Pierre-André Valade


English

Giovanni Verrando Giovanni Verrando is one of the important composers of our era, although few of his works are known in France at the present time. Following a CD devoted entirely to his orchestral output 1, the present focuses on small ensembles and soloists in works belonging to what the composer calls his ‘two phases’. In fact, up until 2005 his music evolved across harmonic fields (Alex Brücke Langer, Sottile, Il ruvido dettaglio celebrato da Aby Warburg, the three string quartets); since then, in the second phase, he has concentrated his research on the inharmonic part of the spectrum, on noise and the microproperties of sound (Triptych, Memorial Art Show, Dulle Griet) in relation to his theoretical work La nuova liuteria: orchestrazione, grammatica, estetica.

A notebook of listening… The title of Dulle Griet, for amplified ensemble (2009-10), refers to a painting by Pieter Bruegel the Elder (dated c.1562): Dulle Griet (‘Mad Meg’) is a character from Flemish folklore who personified the shrew, the woman giving free rein to her anger. The work is written for bass flute, bass and B flat clarinets, master keyboard (connected to a computer), percussion, violin, and cello. But the forces thus described, amplified by several microphones, are largely supplemented by various enrichments: the flautist must also play a toy piano, a rubber band and a cardboard box, and the other

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instrumentalists have surprising accessories, too. Amongst the other important particularities, the violinist and cellist must tune certain strings much lower than normal, and the bow has to be slack at times. The work’s atmosphere is quite electric and bruitist, the sound of the instruments is often almost unrecognizable, with numerous very fine passages, barely audible, alternating with very agitated noisy sequences, saturated and loud (marks: ‘violent’, ‘tumultuous’). For the listener, a few small elements (trills in the wind instruments, ricochets in the strings, etc.) return here and there, like references in a strange music open to the ’imagination. The Born Unicorn, remind me what we’re fighting for cycle is represented here by three works. This title, as the composer confided to me, is a ‘free interpretation of two different materials’: on the one hand, a poem by Rilke taken from the Sonnets to Orpheus (second section, fourth poem: ‘O this is the beast that does not exist’) in which there is question of the Unicorn; and a song by the Red Hot Chili Peppers entitled ‘Californication’ of which the opening words are ‘First born unicorn’. With Verrando, this double reference symbolizes the wish to always remain close to his ‘own identity, far from an academic framework and the market’. The order of the cycle is switched round on this recording: first of all, we hear Third Born Unicorn, remind me what we’re fighting for (2009, for electric violin and electronics), which is situated in a certain proximity of sound to Dulle Griet. Highly electric, the work provides few occasions to really recognize the sound of the violin, which is equipped with distortion. The form is rather continuous, the character sometimes ‘frenetic’ (the marking at

the beginning of the score), with many tremolos. In this context, a few main components alternate with each other: intervals played in tremolos (augmented fourth, then also minor third), often followed by glissandi; very fast sequences in rising motion; harmonics in tremolos with ascending or descending glissando; electronic components, with particular (spaced-out) rhythms. The work is intense but not terribly sonorous in the traditional sense. First Born unicorn, remind me what we’re fighting for, for amplified flute (2001, dedicated to flautist Mario Caroli), in which the sound is relayed by four loudspeakers in the four corners of the auditorium, with reverberation (3-4 seconds), is a piece that plays on the alternation and simultaneity of voice and flute. Certain elements come back regularly (sung A flat and E), and the listener is confronted with beautiful timbre effects and a few effects like the tongue ram (a percussive device produced by completely covering the embouchure hole with the mouth and forcibly sealing it with the tongue, creating a pizzicato-like sound). The highly secretive, subtle atmosphere is sometimes interrupted by a few outbursts in the upper register. The String Quartet No. 3 (2003), comprising two movements, provides a fine illustration of Verrando’s ‘harmonic’ phase. The first movement, ‘rapido, mobile’, is a sort of very fast perpetuum mobile, made up of repeated sequences (7/4 + 1/8), with the return of certain harmonies through alternation, often giving more than their share to superimpositions of thirds (for example, at the beginning: F#-A#-C-E) or to sonorities that are more or less familiar. The sequences freely repeated by the musicians (somewhat like in

certain works by Lutosławski) make way at times for precise writing for all the instruments with many arpeggios combined in different ways, according to great rhythmic complexity, but with considerable harmonic control. Here and there, the listener discovers brief moments of rest on tremolos that are as if suspended in the upper register, molto legato and very gentle. Shortly before the end, a very dense Furioso episode, rich in glissandi, made up of fast ascending and descending phrases, very different (but connected) rhythms between the instrumental parts, links to a direct evocation of the beginning (‘Come al principio’) on harmonies of the same type. The second movement, ‘esile/orchestrale’ (very slow, crotchet = 50), is calm, fairly sostenuto, with breaths / phrasings. Here, the music is sometimes barely audible, with a trajectory from sound to noise or inversely. A certain sobriety dominates, with the alternation between these noises, different types of playing on the instruments, somewhat fleeting episodes made up of pizziccati, repetitions of notes in the highest register, passages that are very clearly harmonic, distinct with their louder dynamics. From the beginning, one notices small rising motifs in the upper register, sorts of signals sometimes repeated from afar. In my notes I underlined: ‘seems fairly typical of Giovanni’s writing’… Second Born Unicorn, remind me what we’re fighting for (2002) for prepared piano The pianist must ‘prepare’ the highest C of the keyboard so as to produce only a hammer noise without any pitch. According to the composer’s information, ‘all the chords developed in Second Born Unicorn and in Il ruvido dettaglio, are

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variations, transpositions or extractions of the chord of the tempered spectrum of the chime’. This chord is the following (from low to high): B flat4-G5-D6-G sharp6-C7-E7 Giovanni Verrando specifies again that ‘it is a resonant chord on the piano. Every chord, every interval in these two pieces is taken from this basic chord. Second Born Unicorn is in two parts: I. frenetico, violento. Here, a system of repetition of partially free arpeggiated sequences is set up: figures indicate to the pianist the frequency of the (given) notes’ appearance in each arpeggio: 5 quite frequently, 4 frequently, 3 fairly frequently, 2 infrequently,1 rarely. The idea is to have something continuous, very swift, but with a certain irregularity, without everything being written very precisely, nonetheless with a few obbligato notes or figures integrated into the sequences, which give a motival relief. The different sequences (defined in seconds) expose harmonies often close to one another (filtering of the low notes, glissandi, etc.); they are as if articulated by different contrasting elements: a large, primarily descending run, a succession of intervals or chords in trills, sequences of blocs of chords linked quickly, ‘molto risonante’. The gesture of the beginning returns several times, again at the end (repeated D4), and the composer asks that the last section end on the A flat4, which makes the transition to the beginning of the second movement: G sharp-B. II. Lento, non calmo. It is only here that the high C intervenes, along with those hammer noises. A sort of wave-like play by the repetition of intervals or chords, increasing the dynamic at the beginning

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G3-B4 alternating with other intervals and harmonies; the ‘prepared’ C, repeated as a ‘noise’ (Solo rumore), alternates with other repetitions or a few runs in arpeggios from one harmony of whole-tone scales reiterated here and there (E-B flat-D-F sharp-C-E-G sharp) according to several presentations (this being a ‘secondary effect’ of the principal chord, according to the composer). This is followed by a rather different episode, Pochissimo più veloce, a little reference to Berio and certain earlier piano repertoires (non-arpeggiated chords alternate with trills of intervals), which is followed by a passage entitled ‘Improvvisamente molto sonoro’, which develops this whole-tone scale sonority. After a very sober moment when the intervals and chords must be ‘barely perceptible’ (taken from the basic chord), several previously heard episodes return, and the work ends with a fast little phrase recalling, ‘leggerissimo e velocissimo’, the whole-tone-scale sonority. With each successive listening, I appreciate this piece especially. The piano is shown to advantage in the finest way, and the music is superb. ll ruvido dettaglio celebrato da Aby Warburg (2002) for five musicians (flute, also playing the ‘sheet of newsprint’), B flat clarinet (also playing high claves), violin, cello and piano. This piece presents a few similarities with the previous work, written the same year. Giovanni Verrando pointed out to me that he had initially thought of it as an ‘instrumentation’ of Second Born… to ‘enlarge its sound’, but he had finally opted for something other than a simple orchestration and had changed certain elements (chords, form, trajectory), estimating that ‘the piece for ensemble necessitated a different itinerary’. This

work is nonetheless divided into two movements in keeping with the same ‘frenetic-slow’ succession. The title of the work refers to the ‘rough detail celebrated by Aby Warburg’ (1866-1929, a specialist on the Renaissance), thus made explicit by the composer: Aby Warburg said that ‘God is in the details’ and that, in Renaissance painting, one must observe the details of the female characters and their dresses to understand the link of the Renaissance itself with paganism. It is indeed in the details that the piece is constructed, i.e., that once the series of chords is established, I orchestrated, composed, and inharmonized the details of the chords themselves. The harmonic sequence has rules, of course, but does not have a life and a necessity in itself. It acquires an expressive life, an identity, necessity and justification by the orchestration of the details. As for the adjective ‘ruvido’, it refers to the notion of ‘roughness’, a category of psychoacoustics. Giovanni Verrando has integrated this as one of the parameters of the piece’s instrumentation. The first movement, for example, ‘is a non-linear journey, from the barely rough to the very rough, from the harmonic to the inharmonic’ (G. Verrando). In the first movement, frenetico, a large polyrhythmic continuum on the piano is backed up by the wind instruments on certain pedal notes making up its harmonies: B and A flat amongst others at the beginning. This somewhat repetitive music brings out a play of irregularities on certain notes in the piano’s upper or middle register, a bit like in the first movement of Second Born Unicorn.... At times, the listener finds himself facing small breaths with only the piano and noises in the stringed

instruments; at other times, saturated sounds (by strong pressure on the bow). Some sequences are triggered by the claves, a principle that evokes the second movement of Sottile for chamber orchestra and electronics (1997) and which is to be found later in ‘heterophonic #3’, the second movement of Triptych for orchestra (2005-06). Sound finally makes way for the sole noises of breathing of four of the five musicians. The second movement, teso, curando i dettagli, also refers, in a very concrete way this time, to the second movement of Second Born Unicorn… of which it constitutes a sort of variant on certain common harmonic elements. The writing relies on contrasts and the alternation of several types of writing: the initial, rather bare, atmosphere with the minor third F-A flat and other simple intervals (C sharp-E), animated by rapid piano phrases, identical to the whole-tone arpeggios in the sister work; and the following element, Pochissimo più mosso, very harmonic, dense, more sustained from the dynamics point of view. The ending is also ‘bruitist’ with the breath of the flute and noises of the strings sul ponticello. Triptych #2 (2008), for electric ensemble (electric guitar equipped with a wah-wah pedal and an e-bow,), master keyboard with sampler, percussion, and electric string quartet) refers to Triptych for large orchestra (2005-06). As in that piece: three movements, one of which bears the same title, ‘Filtering’, but here ‘#5’ instead of ‘#3’. A few similarities are perceptible, even though in the orchestral work the harmonic dimension is more present than in this piece from 2008 where the ‘noise’ element is predominant, characteristic of this transition

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Giovanni Verrando

from the harmonic to the inharmonic described by Giovanni Verrando himself. In ‘musikplastik #2’, the atmosphere is thus quite ‘bruitist’, with many distorted sounds and a single passage comprising perceptible pitches, based on a non-tempered spectral sonority. Here we are at the heart of Verrando’s ‘laboratory’ for research in new forms of electric expression, a universe in which notation is only barely significant in the face of the result. The second movement, ‘harmonic domains #3’ is, as the title indicates, the central moment and, in a certain way, the most traditional of the work, beginning on E, then different, very refined enrichments of timbre and rich harmonies. A fairly powerful homorhythmic passage stands out, made up of harmonic blocs triggered by different sources, then ‘pulled’ by the side drum, sometimes with glissandi in the strings; a few episodes of more ethereal, less accentuated, tremolos create a background perspective. This very lovely section is thus based on a few ideas sometimes separated by impacts of percussion and strings (little isolated accents, without sound), or by ‘windows’ of a bruitist, rhythmic nature. In ‘filtering #5’, the work finds a sort of white noise, microtonal harmonies in the strings, homorhythmic sequences (without pitches in the instruments) that occasionally refer to the second movement. This very bruitist last part is the veritable counterpart of the first movement, creating a sort of symmetrical form for the whole work and taking up again with the atmospheres of the beginning of the CD, in an overall itinerary that is also symmetrical and quite successful between harmonicity and inharmonicity! Pierre Michel Translated by John Tyler Tuttle

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1 ‘Orchestral Works’, Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, Pierre-André Valade, cond. (Stradivarius, 2008).

Giovanni Verrando (Sanremo, 1965) began his musical studies in France at a very early age with the piano and classical guitar. He later studied composition at the Conservatorio “G. Verdi” in Milan with G. Manzoni, N. Castiglioni and G. Zosi, and philosophy at the State University in Milan.
 He continued his training at the Accademia Chigiana in Siena with F. Donatoni, receiving Siae Prize and the Diploma of Merit in 1990. In 1993 he moved to Paris, where he attended the “Cursus annuel d’informatique musicale” of IRCAM, the seminars of T. Murail and others composers. He lived here until 1997, developing as a composer his research on musical informatics. In the ‘90s and later he received many prizes in prestigious international competitions: IRCAM/ Ensemble Intercontemporain Reading Panel, Gaudeamus Music Week in Amsterdam, Festival International d’Art lyrique in Aix-en-Provence, ISCM World New Music Days and many others.

 His research on language, orchestration and electronics has led to his receiving commissions from european institutions (French Ministry of Culture, Biennale of Venezia, IRCAM in Paris, MaerzMusik in Berlin, and others) and his works have been performed by orchestras, ensembles and soloists of international fame (Arditti String Quartet, Ensemble Intercontemporain, Orchestra Sinfonica della RAI, Les Percussions de Strasbourg, and many others). In these years, his music has been presented at festivals and seasons all over the world: Wien Modern, Centre G. Pompidou - Paris, Berliner

Festspiele, Festival Musica - Strasbourg, Opera Bastille - Paris, Biennale di Venezia, Tonhalle Zürich, Milano Musica, Stockholm New Music, Roma Europa, Huddersfield Contemporary Music Festival, Archipel de Geneve, Festival Ultima Oslo, Shangai, Varsavia, Tokyo, Royaumont, Köln, Helsinki, Amsterdam, etc.

 In 2007, he co-founded RepertorioZero, the electric ensemble and international group of musicians that carries out research on the new lutherie. In 2011 RepertorioZero was awarded the Silver Lion of the 55th Biennale di Venezia.

 His book “The new lutherie: orchestration, grammar, aesthetics”, written within his orchestration class at the Conservatorio della Svizzera Italiana of Lugano, was published by Edizioni Suvini Zerboni in 2012. He leads orchestration and theory of composition courses in the Master of Arts in Composition and Music Theory of Conservatory of Lugano, Switzerland, where in the two year period 200910 he is developing a research project on the orchestration and the new lutherie.
 He leads composition courses at the Scuola Civica in Milano and seminars in Italy and abroad.
 His music is published by Edizioni Suvini Zerboni, Milano.

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Pierre-André Valade Pierre-André Valade was born in central France in 1959. In 1991 he co-founded the Paris based Ensemble Court-Circuit of which he was Music Director for sixteen years until January 2008, before he was appointed chief conductor with the Athelas Sinfonietta Copenhagen in September 2009. He is especially well-known and admired for his performances of repertoire from the 20th and 21st centuries, and receives regular invitations from major festivals and orchestras in Europe, the USA, Canada, Australia, New Zealand and Japan. Of his many recordings, Grisey’s Les Espaces Acoustiques has been singled out for particular praise and won both the Diapason d’or de l’année 1999 and the Grand Prix de l’Académie Charles Cros. His more recent recordings include works by Hugues Dufourt (also given a Diapason d’Or of the Year 2008, as well as a Choc du Monde de la Musique), and on Deutsche Grammophon Harrison Birtwistle’s Theseus Game, a piece he premiered in Duisburg and conducted at the South Bank, BBC Proms, Huddersfield Contemporary Music Festival, Lucerne International Festival and in Berlin. In the past few years he has conducted many different orchestras in a wide range of repertoire from Beethoven, Schumann, Berlioz, Verdi, Ravel, Debussy and Stravinsky to Berio, Birtwistle, Boulez, Carter, Lachenmann, Stockhausen, as well as numerous pieces by composers of the younger generation, notably composers of the French Spectralist school such as Hugues Dufourt, Gérard Grisey, Philippe Hurel, Philippe Leroux and Tristan Murail. Highlights from his recent or future appearances

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include a concert with the Tokyo Philharmonic in August 2008 which was singled out as one of the three best concerts of the year in Japan. In 2008 he has received again the Grand-Prix de l’Académie Charles Cros, this time under the category “conductor”, for his achievements in three recent recordings. He is a regular guest conductor with the Tonhalle Orchester Zürich. Other orchestras he has worked with include the BBC Symphony in London, BBC Scottish Symphony in Glasgow, BBC National Orchestra of Wales in Cardiff, Philharmonia in London, BBC Ulster Orchestra in Belfast, Luxembourg Philharmonic, Göteborgs Symfoniker, Oslo Philharmonic, Orchestre Philharmonique de Radio France in Paris, Orchestre de Paris, Saarbrucken Radio Symphony, RTÉ National Symphony of Ireland in Dublin, Montreal Symphony, Northern Sinfonia in Newcastle, I pomeriggi Musicali in Milan, Accademia Nationale di Santa Cecilia in Rome, Orchestra Sinfonica Nazionale della Rai Torino, Teatro Carlo Felice in Genova, Ensemble Intercontemporain in Paris, the London Sinfonietta, Birmingham Contemporary Music Group, Ensemble Modern in Frankfurt, Ensemble Musikfabrik in Dusseldorf, Ensemble Laboratorium in Lugano. He made his BBC Proms debut in 2001, and has appeared at the Aldeburgh, Bath International, Holland, Strasbourg Musica, Oslo Ultima, Monte Carlo Le Printemps des Arts, Nice Manca, Paris Ircam Agora, Radio-France Présences, Perth and Sydney festivals. In 2005 he conducted the world premiere of Marc Monnet’s opera Pan for the Opéra du Rhin in Strasbourg. In 2006, he conducted London performances of Mixtur by Stockhausen with the London Sinfonietta, a portrait of Helmut Lachenmann with the Royal College of Music Symphony Orchestra, as well as Fauré’s Requiem

and Verdi’s Quattro Pezzi Sacri with the Philharmonia Orchestra and Chorus at Westminster Cathedral. In 2008, he participated to the 100th anniversary of Messiaen’s birth conducting works in London, Wellington, Basel and Hanoi, and presents for the first time in Japan Les Espaces Acoustiques by Gérard Grisey with the Tokyo Philharmonic at Suntory Hall for the Festival Century 21.

Cros. A monographic CD dedicated to Sylvano Bussotti was recorded in 2008 during the Japanese tournée and has been published by Stradivarius. Since 2008, the string trio of Mdi has been working on the RepertorioZero Project, created by Yan Maresz, Nadir Vassena and Giovanni Verrando, where the ensemble performs only on electric instruments.

Mdi Ensemble

RepertorioZero

Mdi ensemble began his artistic activity in 2002 in Milan, based on the idea of six young musicians sharing their common passion for contemporary music. From the very beginning, the ensemble has combined the studies of the more relevant scores by establishing close collaborations with many key composers such as Helmut Lachenmann, Sylvano Bussotti, Gerard Pesson, Stefano Gervasoni, Misato Mochizuki, Emanuele Casale, Emilio Pomarico... together with the works of young composers emerging into the international scene. Mdi ensemble usually works on chamber music repertoire, taking advantage of similar feeling while looking for a common interpretation; at the same time, the ensemble collaborates with eminent conductors such as Yoichi Sugiyama, Robert HP Platz, Marino Formenti and Pierre André Valade. Mdi is invited to perform by the most relevant musical institutions in Italy and abroad, such as Festival Milano Musica, Festival MiTo, Tonhalle Dusseldorf, Societé de Musique Contemporaine Lausanne and so on. The first discographic work, dedicated to the music of Stefano Gervasoni, was published by æon and was awarded by the prestigious recognition “Coup de cœur - musique contemporaine 2009” by Academy Charles

RepertorioZero, a non-profit organization, was set up in Milan in 2008. Is formed by a group of international composers and musicians who carry on research on musical language and instruments. RepertorioZero collaborates with international authors, producing concerts and didactic events. Musicians, sound engineers and directors make use of electric, computerized, amplified, concrete instruments and work very closely with composers that develop their own personal research through compositions commissioned by RepertorioZero. Strategic, artistic guidelines and contents are designed by RepertorioZero’s Artistic Committee. From 2011 to 2013 the members of Artstic Committee are: Carlo Ciceri - Mauro Lanza - Philippe Leroux; RepertorioZero has been invited in many European festivals (“Tage für Neue Musik” in Zürich, “Mito Settembre Musica” in Milan, Venice Biennale and many others) and is engaged into various teaching activities for young composers and performers. In 2011 RepertorioZero, was awarded with the Silver Lion at the Biennale di Venezia.

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Giovanni Verrando Dulle Griet 1

Dulle Griet (2010)

pour ensemble amplifié

2

Third Born Unicorn, remind me what we’re fighting for (2009)

3

Triptych #2 (2008)

pour ensemble électrique

6’34

10 11 12

I. musikplastik #2 II. harmonic domains #3 III. filtering #5

4’55

Mdi Ensemble (1, 4-5, 8-9) RepertorioZero (10-12)

Pierre-André Valade, direction

pour violon électrique et électronique

First Born Unicorn, remind me what we’re fighting for (2001) pour flûte amplifiée

Mdi Ensemble

Quartetto No. 3 (2003)

pour quatuor à cordes

4 5

I. rapido, mobile II. esile/orchestrale

5’05 5’07

Second Born Unicorn, remind me what we’re fighting for (2002)

7’18

10’13

I. frenetico, violento II. lento, non calmo

2’36 4’42

Il ruvido dettaglio celebrato (2002) da Aby Warburg

9’46

8 9

Sonia Formenti (3), Gianni Biocotino, flûte. Paolo Casiraghi, clarinette. Luca Ieracitano (6-7), piano. Simone Beneventi, percussions. Lorenzo Gentili Tedeschi, Jacopo Bigi, violon. Paolo Fumagalli, alto. Giorgio Casati, violoncelle.

RepertorioZero Francesco Zago, guitare électrique. Eleonora Ravasi, claviers. Simone Beneventi, percussions. Lorenzo Gentili Tedeschi, Jacopo Bigi (2), violon électrique. Paolo Fumagalli, alto électrique. Giorgio Casati, violoncelle électrique.

pour piano

6 7

Remerciements à / Thanks to: Edizioni Suvini Zerboni, Sugarmusic Spa, Cavalli Musica. Prise de son/sound recording: Paolo Brandi, Antonio Bonazzo (6-7). Montage/editing & mixage/balance: Giovanni Verrando & Paolo Brandi. Enregistrement/recording: 15-18/04/2011, Cavalli Musica, Castrezzato ; 17/11/2011 (6-7), Vivienda, Milano. Coordination artistique/artistic coordination: Paola Elia. Direction artistique æon/æon artistic supervision : Kaisa & Damien Pousset. Photo : Dolorès Marat. éditeur/publishers : Edizioni Suvini Zerboni, Sugarmusic Spa. æon (Outhere-France) 16, rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris. C 2013. Imprimé en Autriche.

pour ensemble de chambre I. frenetico II. teso, curando i dettagli

2’47” 4’26” 3’37”

4’25

10’50

4’55 4’51

23


AECD 1328


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