Son of England

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Son of England Henry Purcell Jeremiah Clarke

LES CRIS DE PARIS Le Poème Harmonique Vincent Dumestre


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SON OF ENGLAND JEREMIAH CLARKE (1674-1707) ODE ON THE DEATH OF HENRY PURCELL 1 2 3 4 5 6 7 8 9

I. OVERTURE

3’30

II. COME, COME ALONG FOR A DANCE AND A SONG

2’30

III. MR. CLARKE’S CEBELL

1’32

IV. HOLD, SHEPHERDS, HOLD!

3’48

V. NO MORE THIS LING’RING BLOW

2’03

VI. OH, DISMAL DAY!

5’58

VII. AND SEE, APOLLO HAS UNSTRUNG HIS LYRE

1’42

VIII. MR. PURCELL’S FAREWELL

1’26

IX. ALL’S UNTUNED, BUT YOND DIVINER SPHERE

2’53

HENRY PURCELL (1659-1695) FUNERAL SENTENCES FOR THE DEATH OF QUEEN MARY II 10 I. THE QUEEN’S FUNERAL MARCH SOUNDED BEFORE 11 12 13 14 15

HER CHARIOT

2’46

II. MAN THAT IS BORN OF A WOMAN

2’27

III. IN THE MIDST OF LIFE

1’31

IV. YET, O LORD, MOST MIGHTY

2’44

V. CANZONA

2’09

VI. THOU KNOWEST, LORD

2’30

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WELCOME TO ALL THE PLEASURES Z 339 16 17 18 19 20 21

I. SYMPHONY

1’59

II. WELCOME TO ALL THE PLEASURE

1’58

III. HERE THE DEITIES APPROVE

4’44

IV. WHILE JOYS CELESTIAL

3’12

V. BEAUTY, THOU SCENE OF LOVE

3’08

VI. IN A CONSORT OF VOICES

1’06

totaL time: 55’44


KatHerine Watson SOPRANO nicHoLas tamaGna ALTO JeFFreY tHomPson TENOR GeoFFroY BuFFière BASSE Les cris De Paris Le Poème Harmonique Vincent Dumestre



Les cris De Paris GeoFFroY JourDain anne-marie BeauDette, aDèLe carLier*, eLLen Giacone, cÉciLe LarrocHe, marie Picaut, amanDine trenc SOPRANOS cÉciLe BanqueY, anne-Lou Bissieres, Josquin Gest, stÉPHanie LecLercq, WiLLiam sHeLton ALTOS aLBan DuFourt, antoine Jomin, matHieu Justine, eDouarD monJaneL, stePHan oLrY, ranDoL roDriGueZ TENORS emmanueL BouqueY, anicet casteL, matHieu DuBroca, aLan PicoL, aLVaro VaLLes BASSES *Soloist (track 19)



Le Poème Harmonique Vincent Dumestre CONDUCTOR Fiona PouParD CONCERTMASTER DaViD cHiVers, tiPHaine coquemPot, antHonY marini VIOLIN 1 GiLone GauBert, JorLen VeGa, catHerine amBacH VIOLIN 2 Pierre VaLLet, LiKa LaLoum, Justin GLorieuX VIOLA JuLien HainsWortH CELLO* Lucas Peres BASS VIOL* KeiKo Gomi BASS VIOLIN eLoDie PeuDePiece VIOLONE eLise cHristiaens DOUBLEBASS eLsa FrancK, JoHanne maitre OBOE, FLUTE Jeremie PaPaserGio BASSOON Pierre meLiZ, Bruno FernanDes TRUMPET aDrien maBire CORNETT cYriL BernHarD SACKBUT samueL DomerGue TIMPANI eLisaBetH GeiGer HARPSICHORD, ORGAN* sara aGueDa HARP* eric BeLLocq THEORBO* * Continuo

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SON OF ENGLAND PAR LUCA DUPONT-SPIRIO En 1659, l’Angleterre vit l’un des moments les plus critiques de son histoire. L’année précédente s’est éteint Oliver Cromwell, Lord Protecteur d’une république qui a chassé la monarchie en 1649, après l’exécution de Charles Ier. Son fils et successeur Richard Cromwell, loin de posséder sa main de fer, chancelle sous les pressions de l’armée et du parlement, qui obtient son abdication. Dans le chaos conséquent, Charles II, héritier du trône exilé en Flandres, voit l’occasion de reconquérir son royaume. Avec l’appui du général George Monck, il obtient la restauration de la monarchie et se fait rappeler à Londres. Accueilli triomphalement par la foule le 29 mai 1660, Charles est couronné le 23 avril 1661, en la fête nationale de la Saint-Georges. C’est dans ce contexte troublé, en cette année 1659 où se joue le sort de son pays, que naît Henry Purcell ; comme si le destin avait donné à l’Angleterre son fils le plus musicien au moment où elle avait le plus cruellement besoin de lui. Dès 1642, la guerre civile opposant forces parlementaires et royalistes avait suspendu la vie musicale et fait fuir de nombreux artistes vers le continent. À l’avènement du Commonwealth – nom anglais de la République –, la religion puritaine incarnée par Cromwell avait banni les chœurs des églises et interdit les spectacles. En accédant au trône, Charles II, sans doute conscient du lustre que la musique peut apporter à une couronne encore instable, reforme immédiatement la chapelle royale, malgré l’urgence des nombreux défis politiques, économiques et militaires. Si le haut fonctionnaire Samuel Pepys rapporte d’abord, dans son célèbre Journal, des productions piteuses, qui font rire le Roi lui-même – chanteurs et musiciens n’ont pas répété depuis près de vingt ans –, la musique reprend peu à peu sa place dans les rites et les plaisirs du royaume. Toutefois, c’est Purcell qui donnera à l’Angleterre une voix digne de sa renaissance glorieuse et de ses ambitions grandioses.

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Come, come along se présente comme un opéra pastoral en miniature – le manuscrit en mentionne d’ailleurs une représentation mise en scène au théâtre londonien de Drury Lane. Dans une trame qui n’est pas sans rappeler l’Orfeo de Monteverdi, les bergers célèbrent la paix et la douceur des bois lorsqu’une messagère vient annoncer la mort de Stréphon, chantre des forêts arcadiennes et double évident de Purcell. Le récit, qui suscite la désolation générale, renvoie lui-même aux procédés du premier baroque italien, les mots douloureux étant notamment entrecoupés de silences. Plus loin, quand l’un des spectateurs réagit à la nouvelle en affirmant qu’Apollon a « décordé sa lyre », les temps forts du motif obstiné qui l’accompagne sont muets, signalant l’état bancal où la musique se trouve réduite. Et lorsque le chœur déplore que Stréphon-Purcell soit « parti pour ne jamais revenir », Clarke entoure le mot « never » de graves silences, comme le faisait le compositeur défunt dans les dernières mesures de Didon et Énée. Cet éloge funèbre exprime le lien métaphysique unissant Purcell à son pays, que ses œuvres expliquent par leur génie, mais aussi par leurs circonstances de création. Reconnu de son vivant comme le plus illustre compositeur du royaume, il avait souvent associé son art aux divertissements et à la pompe monarchiques. L’un de ses hommages les plus bouleversants à la couronne est composé peu avant sa propre mort. Décédée le 28 décembre 1694, la reine Mary II, nièce de Charles II, est sincèrement pleurée par un peuple qui la préférait à son époux, l’austère William III. Le 5 mars 1695, après de longs préparatifs, son immense cortège funéraire 13

FRANÇAIS

Et l’Angleterre le lui rendra. À sa mort, causée par un refroidissement funeste, le 21 novembre 1695, les funérailles de Purcell sont célébrées en grande pompe à Westminster, et son corps enterré dans l’abbaye, honneur exceptionnel, aux frais de la couronne. Un déluge d’hommages poétiques et musicaux salue le plus grand musicien du pays, parmi lesquels l’ode de Jeremiah Clarke, Come, come along, a été injustement oubliée. De ce dernier, on sait seulement qu’il fut page de la chapelle royale dans les années 1680 puis organiste du Winchester College dans les années 1690, avant de rejoindre à Londres la cathédrale Saint-Paul, puis de nouveau la chapelle royale. Sa mort en 1707, prématurée comme celle de Purcell, serait un suicide accompli par dépit amoureux.


traverse les rues de Londres bordées de toile noire. À Westminster – où il était organiste –, le cercueil est porté devant l’autel au son d’une marche de Purcell, aux harmonies douloureuses, aux carrures imposantes. C’est vers la fin de l’office qu’on entend, conformément au canon liturgique, les trois Funeral Sentences tirées des Écritures. Méditations sur la vanité de la vie humaine, elles inspirent au musicien certaines de ses pages les plus déchirantes, tour à tour dissonantes ou lumineuses, selon que le texte évoque la misère de l’homme mortel ou l’espoir de la rédemption en Dieu. Si la participation décisive de Purcell au destin de son pays est manifeste lors de cette cérémonie officielle, elle ne l’est pas moins à considérer certains thèmes qui parcourent sa production vocale. En 1683 est créée la « Musical Society », qui honorera chaque année sainte Cécile, patronne de la musique, en sa fête du 22 novembre. C’est la même année, pour la première de ces célébrations, que notre compositeur produit son ode Welcome to all the pleasures. Ponctuée par des chœurs solennels, dont le dernier fait disparaître les voix une à une, l’œuvre est célèbre pour l’air « Here the deities approve », construit sur une basse obstinée – répétée en boucle – au souffle aussi ample que poignant. Véritable dithyrambe, le texte loue dans les concerts les délices qu’ils procurent, mais aussi la concorde qu’ils reflètent : la « grande assemblée de la race d’Apollon » est comparée à « l’arche de l’harmonie universelle ». Gloire, réjouissance, unité : tout est dit du rôle attribué à la musique dans l’Angleterre de la Restauration et de l’amour que celle-ci pouvait porter au fils béni dont l’art lui avait rendu sa grandeur.

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In 1659 England experienced one of the most critical moments in its history. The previous year had seen the death of Oliver Cromwell, Lord Protector of a republic that had abolished the monarchy in 1649, after the execution of Charles I. Cromwell’s son and successor Richard, far from possessing his father’s iron hand, caved in to pressure from the army and Parliament, which obliged him to renounce power. In the ensuing chaos, Charles II, the heir to the throne, who was living in exile in Flanders, saw the opportunity of reconquering his kingdom. With the support of General George Monck, he obtained the restoration of the monarchy and his recall to London, where he enjoyed a triumphal reception from the populace on 29 May 1660. Charles was crowned on 23 April 1661, the feast of the nation’s patron St George.

ENGLISH

SON OF ENGLAND BY LUCA DUPONT-SPIRIO

It was in this troubled context, in the very year of 1659 in which his country’s destiny was played out, that Henry Purcell was born. As if Fate had given England her most musical son at the moment when she most cruelly needed him. From 1642 onwards, the civil war that set Parliamentarians and Royalists at loggerheads had suspended musical life and prompted many artists to flee to the Continent. With the proclamation of the Commonwealth, the Puritan religious views embodied by Cromwell had banished choirs from churches and forbidden public entertainments. On his accession to the throne, Charles II, doubtless aware of the lustre music could bestow on a still unstable crown, immediately re-formed the Chapel Royal, despite the urgency of the numerous political, economic and military challenges he faced. Although the famous Diary of the senior civil servant Samuel Pepys initially reports pitiful productions that made even the King laugh – the singers and instrumentalists had not rehearsed for nearly twenty years – music gradually regained its place in the ceremonies and pleasures of the realm. But it was Purcell who was to give the nation a voice commensurate with its glorious rebirth and its grandiose ambitions. 15

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And England fully repaid the debt. Following his death on 21 November 1695, caused by a fatal chill, Purcell’s funeral was celebrated with great pomp at Westminster Abbey, and his body buried in its precincts, an exceptional honour, at the Crown’s expense. A deluge of poetic and musical homages saluted this blest son of England, among them Jeremiah Clarke’s ode Come, come along, now unjustly forgotten. All we know of its composer is that he was a chorister of the Chapel Royal in the 1680s, then organist of Winchester College in the 1690s, before returning to London to hold posts at St Paul’s Cathedral and subsequently the Chapel Royal once more. His death in 1707, as premature as Purcell’s, was supposedly a suicide motivated by an unhappy love affair. Come, come along resembles a miniature pastoral opera – indeed, the manuscript mentions a staged performance at the Theatre Royal in Drury Lane. In a narrative framework to some extent reminiscent of Monteverdi’s Orfeo, the shepherds are celebrating the peaceful delights of the woods when a messenger appears and announces the death of Strephon, the bard of the Arcadian forests, who obviously represents Purcell. His account, which gives rise to general desolation, similarly recalls the devices of the Italian early Baroque, for example in the way the words of grief are interspersed with rests. Later, when one of the spectators reacts to the news by declaring that ‘Apollo has unstrung his lyre’, the strong beats of the ostinato motif that accompany him are mute, indicating the unstable condition to which music is now reduced. And when the chorus laments that Strephon/Purcell is ‘gone, never to return’, Clarke surrounds the word ‘never’ with grave silences, as the deceased composer had done in the final bars of Dido and Aeneas. This funeral eulogy expresses the metaphysical link between Purcell and his homeland, which his works explain by their genius, but also by the circumstances of their creation. Recognised in his lifetime as the most illustrious composer in the realm, he had often associated his art with the entertainments and pomp of the monarchy. One of his most deeply moving tributes to the crown was written shortly before his own death. Queen Mary II, niece of Charles II, who died on 28 December 1694, was sincerely mourned by a people that preferred her to her husband, the austere William III. On 5 March 1695, after lengthy preparations, her immense funeral cortege 16


ENGLISH

processed through the streets of London, draped in black cloth for the occasion. In Westminster Abbey, where he was organist, the coffin was borne before the altar to the strains of a march composed by Purcell, sorrowful in its harmony, imposing in its gait. Towards the end of the service, as required by the order of the liturgy, the three Funeral Sentences on scriptural texts were sung. These meditations on the vanity of human life inspired the composer to write some of his most heartrending passages, by turns dissonant or luminous as the words evoke the misery of mortal humanity or the hope of redemption in God. But if Purcell’s decisive participation in his country’s destiny is manifest in this official ceremony, it is no less so in some of the topoi that run through his vocal output in general. The year 1683 saw the creation of the ‘Musical Society’, which was intended to honour St Cecilia, patron saint of music, on her annual feast of 22 November. It was in that same year, for the first such celebration, that Purcell produced his ode Welcome to all the pleasures. Punctuated by solemn choruses, the last of which has the voices disappear one by one, the work is famous for the air ‘Here the deities approve’, built on an endlessly repeated ground bass as memorable for its vast sweep as for its poignancy. The properly dithyrambic text of the ode praises concerts of music for the delight they give, but also for the concord they reflect: the ‘great assembly of Apollo’s race’ is compared to ‘the ark of universal harmony’. Glory, rejoicing, unity: there in a nutshell is the role attributed to music in Restoration England, and the love it bore for the blest son whose artistry had restored its grandeur.

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SON OF ENGLAND VON LUCA DUPONT-SPIRIO Im Jahre 1659 durchlebte England einen der kritischsten Momente seiner Geschichte. Im vorangegangenen Jahr starb Oliver Cromwell, Lord Protector einer Republik, die 1649 nach der Hinrichtung von Charles I. die Monarchie abgeschafft hatte. Sein Sohn und Nachfolger Richard Cromwell verfügte keineswegs über seinen eisernen Willen und wankte zwischen dem Druck, den einerseits die Armee ausübte und andererseits das Parlament, das schließlich seine Abdankung erreichte. Im darauffolgenden Chaos sah Charles II., der in Flandern im Exil lebende Thronfolger, die Gelegenheit, das Königreich zurückzuerobern. Mit der Unterstützung George Moncks erreichte er die Wiederherstellung der Monarchie und ließ sich nach London zurückrufen. Dort zog Charles am 29. Mai 1660 umjubelt ein und wurde am 23. April 1661 zum Nationalfeiertag des heiligen Georg gekrönt. In diesen wirren Zeiten, nämlich im Jahr 1659, in dem es um das Geschick seines Landes geht, wird Henry Purcell geboren, als hätte das Schicksal England seinen musikalischsten Sohn in dem Moment geschenkt, in dem es ihn am dringendsten brauchte. Ab 1642 hatte der Bürgerkrieg, in dem die parlamentarischen Kräfte mit den Royalisten in Konflikt standen, das Musikleben zum Stillstand gebracht und viele Künstler zur Flucht auf den Kontinent veranlasst. Durch den Durchbruch des Commonwealth – das war der englische Name der Republik – hatte die von Cromwell verkörperte puritanische Religion die Chöre aus den Kirchen verbannt und Aufführungen verboten. Als Charles II. den Thron bestieg, war er sich sicher bewusst, welchen Glanz die Musik einer noch instabilen Monarchie bringen kann. Trotz zahlreicher politischer, wirtschaftlicher und militärischer Herausforderungen reformierte er sofort die königliche Kapelle. Zwar berichtete der hohe Beamte Samuel Pepys in seinem berühmten Journal zunächst über erbärmliche Darbietungen, die selbst den König zum Lachen brachten – Sänger und Musiker hatten seit fast zwanzig Jahren nicht mehr geprobt –, doch nahm die Musik nach und nach ihre Funktion bei den 18

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Und England zeigte sich dafür erkenntlich. Als Purcell an einer tödlichen Verkühlung am 21. November 1695 starb, wurde sein Begräbnis in Westminster mit großem Prunk begangen, und sein Leichnam in der Abtei selbst auf Kosten des Königreiches begraben, was eine außerordentliche Ehre war. Als Abschied vom größten Musiker des Landes ergoss sich eine Flut von dichterischen und musikalischen Ehrungen, unter denen Jeremiah Clarkes Ode Come, come along zu Unrecht in Vergessenheit geraten ist. Über ihn weiß man nur, dass er Page an der königlichen Kapelle in den 1680er Jahren war und danach Organist am Winchester College in den 1690er Jahren, bevor er an die St. Paul’s Cathedral nach London und dann wieder an die königliche Kapelle kam. Sein – wie bei Purcell – früher Tod im Jahre 1707 soll auf einen Selbstmord wegen enttäuschter Liebe zurückzuführen sein. Come, come along hat die Form eines Miniatur-Hirtendramas – die Handschrift erwähnt übrigens eine szenische Aufführung am Londoner Drury-Lane-Theater. Die Handlung erinnert ein wenig an Monteverdis Orfeo. Auch hier feiern Hirten die Ruhe und den Frieden der Wälder, als eine Botin kommt und von Strephons Tod berichtet, eines Sängers der arkadischen Wälder und offensichtlichen Doubles von Purcell. Der Bericht, der allgemeine Trauer auslöst, verweist selbst auf die Methoden des ersten italienischen Barocks, wobei die schmerzlichen Worte durch Pausen unterbrochen werden. Als später einer der Zuschauer auf die Nachricht reagiert, indem er behauptet, Apollo habe „seine Leier verstimmt“, sind die betonten Taktteile des ihn begleitenden Ostinatomotivs stumm und drücken so den labilen Zustand aus, in der sich die Musik nun befindet. Und als der Chor bedauert, dass Strephon/Purcell „fortgegangen ist, um nie mehr wiederzukehren“, umgibt Clarke das Wort „never“ mit feierlichen Pausen, wie es der verstorbenen Komponist in den letzten Takten von Didon und Aeneas getan hatte. Diese Grabrede drückt das metaphysische Band aus, das Purcell mit seinem Land verbindet und das seine Werke durch sein Genie, aber auch durch die Umstände ihrer Entstehung erklären. 19

DEUTSCH

Riten und Vergnügungen des Königreiches wieder ein. Aber erst Purcell gab England eine Stimme, die seiner glorreichen Wiedergeburt und seiner großartigen Ambitionen würdig war.


Schon zu seinen Lebzeiten als der bedeutendste Komponist des Königreichs anerkannt, hatte Purcell seine Kunst oft in den Dienst der Vergnügungen und des Prunks der Monarchie gestellt. Eine seiner erschütterndsten Hommagen an die Krone komponierte er kurz vor seinem eigenen Tod. Königin Mary II., die Nichte Charles II. war am 28. Dezember 1694 gestorben und wurde vom Volk ehrlich beweint, das sie ihrem strengen Gatten William III. vorzog. Nach langen Vorbereitungen durchquerte ihr riesiger Trauerzug am 5. März die mit schwarzem Tuch gesäumten Straßen Londons. In Westminster wurde der Sarg zu den Klängen eines von Purcell komponierten Marsches mit schmerzlichen Harmonien und von imposantem Format vor den Altar getragen. Gegen Ende des Gottesdienstes hörte man dem liturgischen Kanon gemäß die drei Funeral Sentences, die aus der Heiligen Schrift stammen. Diese Meditationen über die Eitelkeit des menschlichen Lebens inspirierten den Musiker zu einigen seiner erschütterndsten Kompositionen. Je nachdem, ob der Text das Elend des Sterblichen oder die Hoffnung auf die Erlösung in Gott ausdrückt, ist das Werk dissonant oder leuchtend hell. Ist die entscheidende Teilnahme Purcells am Schicksal seines Landes bei dieser offiziellen Zeremonie eindeutig, so ist sie es nicht weniger, wenn man bestimmte Themen betrachtet, die in seinen Vokalwerken immer wieder auftreten. 1683 wurde die „Musical Society“ gegründet, die jedes Jahr am 22. November die heilige Cäcilia als Schutzpatronin der Musik ehrte. Im selben Jahr führte unser Komponist für die erste dieser Feiern seine Ode Welcome to all the pleasures auf. Durch regelmäßige feierliche Chorinterventionen strukturiert, von denen die letzte eine Stimme nach der anderen schweigen lässt, ist das Werk durch seine Arie „Here the deities approve“ bekannt, die auf einem in Endlosschleife wiederholten Basso ostinato aufbaut und von einer ebenso umfassenden wie ergreifenden Schöpferkraft zeugt. Der Text dieser wahren Dithyrambe lobt die Konzerte wegen des Genusses, den sie vermitteln, aber auch wegen der Eintracht, die sie widerspiegeln: Die „große Versammlung von Apollons Rasse“ wird mit der „Bundeslade der universalen Harmonie“ verglichen. Ruhm, Freude, Einheit: Alles wird über die Rolle gesagt, die der Musik im England der Restaurationszeit zugeschrieben wird, sowie über die Liebe, die das Land für seinen hochgepriesenen Sohn empfand, dessen Kunst England seine Größe wiedergegeben hatte. 20

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JEREMIAH CLARKE (1674-1707) ODE SUR LA MORT DE HENRY PURCELL

ODE ON THE DEATH OF HENRY PURCELL

2 Come, come along

Viens, viens danser et chanter. Nous allons nous réjouir et jouer, car c’est la fête des bergers.

For a dance and a song. We’ll revel and play, For ’tis the shepherds’ holiday. Let monarchs in their proud imperial seat Beneath their heavy diadems sweat, Whilst Pan’s peaceful empire bounds the woods and the plains; Tis he the only happy sovereign reigns.

Que les monarques dans leur fier siège [impérial suent sous leur lourds diadèmes, tandis que le paisible empire de Pan s’étend [sur bois et plaines ; c’est lui qui règne, seul souverain heureux.

Come, come along For a dance and a song. We’ll revel and play, For ’tis the shepherds’ holiday.

Viens, viens danser et chanter. Nous nous réjouirons et jouerons, car c’est la fête des bergers. Attendez, bergers, attendez ! Brisez votre joie, car nous venons crailler l’affreuse voix du sort. Hélas ! Nous apportons les tristes sons du destin et de la mort ; des blessures [trop barbares viennent anéantir votre paix.

4 Hold, shepherds, hold!

Break off your joy, for lo! we come To croak the dreadful voice of doom. Alas! We bring the doleful sounds Of fate and death; too barb’rous wounds Must all your peace destroy.

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What says the melancholy swain? Declare thy grief and tell thy pain. Alas, I have so sad a tale to speak, But oh! my fainting breath, too weak. Let my wet eyes, my falt’ring tongue supply, My tears can better speak than I.

Que dit le mélancolique berger ? Déclare ton chagrin et dis ta douleur. Hélas ! J’ai une triste histoire à raconter, Mais, ah, mon souffle défaille, trop faible. Que mes yeux mouillés suppléent à ma langue [bredouillante, mes larmes parleront mieux que moi.

5 No more this ling’ring blow,

Ne retarde plus ce coup, exhale ce malheur mortel ! Alors, si mes soupirs et mes cris sanglotants me laissent parler : Ah ! Notre Stréphon est mort. Notre Stréphon est mort ? Mort, dis-tu ? Alors brisons nos flûtes et pleurons à jamais, car il est parti pour ne jamais revenir.

Breathe out this killing woe! Then if my sighs and sobbing cries Will give me leave to speak: Oh! our Strephon dies. Our Strephon dies? Dies, did you say? Then break our pipes and forever mourn, For oh! he’s gone and never to return.

6 Oh, dismal day! then break our pipes [and mourn, For oh! Strephon’s gone and never to return.

Ah, jour funeste ! Alors brisons nos flûtes [et pleurons, car Stréphon est parti pour ne jamais revenir.

The glory of the Arcadian groves That tuned our smiling loves, That decked the graces and plumed [their doves Whose warbling notes the wood made ring, That woked the morn and cheered the spring, Is gone, and here ne’er to return.

La splendeur des bosquets arcadiens qui accordait nos amours souriantes, qui parait de grâces et ornait leurs tourterelles dont les notes gazouillantes faisaient résonner [les bois, qui éveillait le matin et saluait le printemps, est partie, pour ne jamais revenir ici.

Then break our pipes and forever mourn.

Alors brisons nos flûtes et pleurons à jamais. 23


7 And see, Apollo has unstrung his lyre,

Voyez, Apollon a décordé sa lyre, c’en est fini du doux chœur poétique ; les muses laissent pendre leur tête baissée, car l’Harmonie elle-même gît morte.

No more the sweet poetic choir; The Muses hang their drooping head, For Harmony itself lies dead.

9 All’s untuned, but yond diviner sphere;

Tout est désaccordé, sauf dans la sphère [la plus divine ; les doux airs de Stréphon y sont tous [transportés.

Strephon’s soft airs are all translated there.

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HENRY PURCELL (1659-1695) MUSIQUE POUR LES FUNÉRAILLES DE LA REINE MARY

FUNERAL SENTENCES FOR THE DEATH OF QUEEN MARY II

11 Man, that is born of a woman

L’homme, né d’une femme, n’a que peu de temps à vivre et est accablé [de misère. Il naît et est coupé telle une fleur ; il fuit comme une ombre et jamais ne reste en un même lieu.

hath but a short time to live, and is full [of misery. He cometh up and is cut down, like a flow’r; he flee’th as it were a shadow, and ne’er continueth in one stay.

12 In the midst of life we are in death:

Au milieu de la vie nous sommes dans la mort : auprès de qui chercher secours si ce n’est [de toi, ô Seigneur, qui, pour nos péchés, es justement mécontent ?

13 Yet, O Lord, most mighty, O holy and most

Pourtant, ô Seigneur, tout puissant, ô saint [et très miséricordieux Sauveur, ne nous livre pas aux cruelles douleurs [de la mort éternelle.

of whom may we seek for succour but of thee, O Lord, who for our sins art justly displeased?

[merciful Saviour, deliver us not into the bitter pains of eternal [death.

15 Thou knowest, Lord, the secrets of

Tu connais, Seigneur, les secrets [de nos cœurs ; ne ferme pas tes oreilles miséricordieuses [à nos prières ; mais épargne-nous, Seigneur très saint, ô Dieu [tout puissant, ô saint et très miséricordieux Sauveur,

[our hearts; shut not thy merciful ears unto our pray’rs; but spare us, Lord most holy, O God most [mighty, O holy and most merciful Saviour, 25


thou most worthy Judge eternal, suffer us not, at our last hour, for any pains of death to fall away from thee. Amen.

toi le très digne juge éternel, ne souffre pas qu’en notre dernière heure, devant les douleurs de la mort, nous nous [détachions de toi. Amen.

WELCOME TO ALL THE PLEASURES

BIENVENUE À TOUS LES PLAISIRS

17 Welcome to all the pleasures that delight Of ev’ry sense the grateful appetite. Hail, great assembly of Apollo’s race. Hail to this happy place, this musical assembly That seems to be the arc of universal harmony.

18 Here the Deities approve,

Bienvenue à tous les plaisirs qui ravissent de chaque sens le gracieux appétit. Salut, grande assemblée de la lignée d’Apollon. Salut à ce lieu heureux, cette assemblée [musicale qui semble être l’arche de l’harmonie [universelle. Ici les divinités approuvent, le dieu de la musique et de l’amour, tous les talents qu’ils vous ont prêtés, tous les bienfaits qu’ils vous ont envoyés ; ravis de voir leurs dons vivre et prospérer si bien ici-bas,

The God of Music, and of Love, All the talents they have lent you, All the blessings they have sent you; Pleas’d to see what they bestow Live and thrive so well below,

19 While joys celestial their bright souls invade

Tandis que les joies célestes envahissent [leurs âmes éclatantes à voir les grands progrès que vous avez faits. Alors élevez vos voix, organes de la nature, délices des êtres troublés et amoureux.

To find what great improvement you have [made. Then lift up your voices, those organs [of nature, Those charms to the troubled and amorous [creature. 26


The power shall divert us a pleasanter way, For sorrow and grief find from music relief, And love its soft charms must obey. Then lift up your voices, those organs [of nature, Those charms to the troubled and amorous [creature.

La puissance nous divertira de manière [plus plaisante, car tristesse et chagrin trouvent réconfort en la musique, et l’amour doit obéir à ses doux charmes. Alors élevez vos voix, organes de la nature, délices des êtres troublés et amoureux.

20 Beauty, thou scene of love,

Toi beauté, théâtre d’amour, et toi vertu, feu innocent fait par les puissances d’en haut pour tempérer l’ardeur du désir ; la musique qu’emploie la fantaisie, en ravissement d’une flamme innocente, nous l’offrons avec luth et voix À Cécile, au nom éclatant de Cécile.

And virtue thou innocent fire Made by the powers above To temper the heat of desire; Music, that fancy employs In rapture of innocent flame, We offer with lute and with voice To Cecilia, Cecilia’s bright name.

21 In a consort of voices while instruments play

En concert de voix tandis que jouent [les instruments, en musique nous célébrons ce saint jour ; Salut, Cécile !

With music we celebrate this holy day; Hail, Cecilia!

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RECORDED FROM 23 TO 25 NOVEMBER 2016 AT THE CHURCH NOTRE-DAME DU LIBAN, PARIS LAURE CASENAVE RECORDING PRODUCER, EDITING & MASTERING OLIVIER ROSSET SOUND ENGINEER SOPHIE DECAUDAVEINE ENGLISH COACH CHARLES JOHNSTON ENGLISH TRANSLATION SILVIA BERUTTI-RONELT GERMAN TRANSLATION DENNIS COLLINS FRENCH TRANSLATION VALÉRIE LAGARDE & AURORE DUHAMEL DESIGN & ARTWORK PORTRAIT OF A YOUNG FLORENTINE GOLDSMITH (OIL ON CANVAS), AGNOLO BRONZINO (1503-72) / MUSÉE DES BEAUX-ARTS ANDRÉ MALRAUX, LE HAVRE, FRANCE / © BRIDGEMAN IMAGES COVER IMAGE JEAN-BAPTISTE MILLOT INSIDE PHOTOS (P.3, 11 & 21) YEGOR MURAYENKO INSIDE PHOTO (KATHERINE WATSON P.6) D.R INSIDE PHOTOS (NICHOLAS TAMAGNA, JEFFREY THOMPSON, GEOFFROY BUFFIÈRE P.6) JEAN-FRANÇOIS MARIOTTI INSIDE PHOTO (P.9) ALPHA CLASSICS DIDIER MARTIN DIRECTOR LOUISE BUREL PRODUCTION AMÉLIE BOCCON-GIBOD EDITORIAL COORDINATOR ALPHA 285 P LE POÈME HARMONIQUE & ALPHA CLASSICS / OUTHERE MUSIC FRANCE 2016 C ALPHA CLASSICS / OUTHERE MUSIC FRANCE 2017


INTRODUCING ALPHA PLAY! BY OUTHERE MUSIC

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AVEC LE SOUTIEN DE MONSIEUR ELWARD BRESETT LE POÈME HARMONIQUE EST SOUTENU PAR LA RÉGION NORMANDIE, LE MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION (DRAC DE NORMANDIE) ET LA VILLE DE ROUEN. L’ÉCOLE HARMONIQUE BÉNÉFICIE DU SOUTIEN DE LA DRAC DE NORMANDIE, DE SAFRAN, DE LA FONDATION TOTAL ET DE LA FONDATION SNCF. LE POÈME HARMONIQUE EST EN RÉSIDENCE À L’OPÉRA DE ROUEN NORMANDIE. POUR SES RÉPÉTITIONS, LE POÈME HARMONIQUE EST EN RÉSIDENCE À LA FONDATION SINGER-POLIGNAC. POUR L’ENSEMBLE DE LEURS ACTIVITÉS, LES CRIS DE PARIS SONT AIDÉS PAR LE MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION/D.R.A.C. ÎLE-DE-FRANCE, AINSI QUE PAR LA VILLE DE PARIS. LES CRIS DE PARIS SONT SOUTENUS PAR LA FONDATION BETTENCOURT-SCHUELLER ET PAR MÉCÉNAT MUSICAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE. LES CRIS DE PARIS BÉNÉFICIENT ÉGALEMENT D’UN SOUTIEN ANNUEL DE LA SACEM, DE MUSIQUE NOUVELLE EN LIBERTÉ ET DU SOUTIEN PONCTUEL DE LA FONDATION ORANGE, DE L’ONDA, DE LA SPEDIDAM, DE L’ADAMI, DU FCM ET DE L’INSTITUT FRANÇAIS. ILS SONT MEMBRES DE FUTURS COMPOSÉS, DE LA FEVIS, ET DU PROFEDIM. ILS SONT « ARTISTES ASSOCIÉS » DE LA FONDATION SINGER-POLIGNAC. ILS SONT EN RÉSIDENCES ARTISTIQUES EN CHAMPAGNE-ARDENNE, VIA L’OPÉRA DE REIMS, À LA SALLE RAVEL DE LEVALLOIS ET AU CENTRE DES ARTS D’ENGHIEN-LES-BAINS.


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