Alpha 331 Boesset Le Poème Harmonique

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BOESSET

JE MEURS SANS MOURIR

LE POÈME HARMONIQUE VINCENT DUMESTRE


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Je meurs sans mourir ANTHOINE BOESSET (1587-1643)

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UNA MUSICA DÉPART QUE LE DEVOIR ME FAIT PRÉCIPITER

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BALLET DES FOUS ET DES ESTROPIÉS DE LA CERVELLE ENTRÉE DE L’EMBABOUINÉE ENTRÉE DES DEMY-FOUS ENTRÉE DES FANTASQUES

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BALLET DES VAILLANS COMBATTANS

1’29

7 8 9

RÉCIT DES SYRÈNES : QUEL SOLEIL RÉCIT D’AMPHION ET DES SYRÈNES : QUELS DOUX SUPPLICES RÉCIT DU DIEU DES SONGES : QUELLE MERVEILLEUSE ADVANTURE RÉCIT DE MNÉMOSYNE : QUELLES BEAUTÉS, Ô MORTELS RÉCIT DU TEMPS : BIEN QUE JE VOLE TOUTES CHOSES / AUX VOLEURS, AU SECOURS, ACCOUREZ TOUS

2’05

10 11

4’10 5’32

2’22 1’26 2’10

0’58 2’47 1’39 2’16


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JE MEURS SANS MOURIR À LA FIN CETTE BERGÈRE

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DOVE NE VAI, CRUDELE ENTRÉE DES LAQUAIS FRESCOS AYRES DEL PRADO LA GRAN CHACONA (LUIS DE BRICEÑO)

18 19 20

LA PACIFIQUE (LOUIS CONSTANTIN) Ô DIEU ! NOS ESPRITS LIBRES ET CONTENTS (ANONYME)

TOTAL TIME: 60’29

ARRANGEMENTS: VINCENT DUMESTRE

2’32 3’55 4’27 1’49 3’56 2’55 3’08 4’23 5’28


LE POÈME HARMONIQUE CLAIRE LEFILLIÂTRE DESSUS BRUNO LE LEVREUR HAUTE-CONTRE JEAN-FRANÇOIS NOVELLI TAILLE ARNAUD MARZORATI BASSE-CONTRE KAORI UEMURA DESSUS DE VIOLE SYLVIE MOQUET DESSUS DE VIOLE SYLVIA ABRAMOWICZ BASSE DE VIOLE ANNE-MARIE LASLA BASSE DE VIOLE FRANÇOISE ENOCK VIOLONE JOËL GRARE PERCUSSION MASSIMO MOSCARDO ARCHLUTE, BAROQUE GUITAR BENJAMIN PERROT LUTE, THEORBO VINCENT DUMESTRE BAROQUE GUITAR, THEORBO, ARRANGEMENTS AND CONDUCTOR

LA PACIFIQUE [18] WAS RECORDED WITH THE KIND PARTICIPATION OF

FLORENCE BOLTON BASSE DE VIOLE


le texte d’origine de cet enregistrement est disponible sur notre site / The complete original booklet notes for this recording are available on our websitee / andere Texte zu dieser aufnahme sind auf unserer Website abrufbar

alpha-classics.com Recorded in November 2003, Chapelle de l’Hôpital Notre-Dame de Bon-Secours, Paris (France) Manuel Mohino RECORDING PRODUCER, SOUND ENGINEER AND EDITING Co-production with Westdeutscher Rundfunk Köln Richard Lorber EXECUTIVE PRODUCER ALPHA CLASSICS Didier Martin DIRECTOR Louise Burel PRODUCTION MANAGER Amélie Boccon-Gibod EDITORIAL COORDINATOR Valérie Lagarde ARTWORK Claire Boisteau BOOKLET EDITOR Mary Pardoe ENGLISH TRANSLATION Charles Johnston ENGLISH SUPERVISION Achim Russer GERMAN TRANSLATION Cover © Plainpicture/Marie Docher Photos p.8-9: Execution of Mary, Queen of Scots, at Fotheringhay, 8 February 1587, pen and ink drawing from the notes of Robert Beale, private secretary to Queen Elizabeth I, London, British Library © akg-images/British Library. Jean Martinot, Celestial globe, Paris, Musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/Jean-Gilles Berizzi. Sébastien Bourdon, Christina of Sweden on horseback, Prado Museum, Madrid, Spain © akg-images/Album/Prisma. Portrait of Abel Janszoon Tasman, Dutch School, 17th century, private collection © Bridgeman Images.

Alpha 331 Original CD: Alpha 057 Made in the Netherlands p Alpha 2004 & © Alpha Classics/Outhere Music France 2017


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[1] Execution of Mary, Queen of Scots at Fotheringhay, 8 February 1587

1587 Naissance de Boesset. Marie Stuart est exécutée / Birth of Boesset. Execution of Mary, Queen of Scots / Geburt von Boesset. Maria Stuart wird hingerichtet. [1] 1598 Le théâtre du Globe est inauguré par Shakespeare. L’Édit de Nantes tolère le protestantisme en France / Shakespeare inaugurates the Globe Theatre. Promulgation of the Edict of Nantes, tolerating Protestantism in France / Shakespeare eröffnet das Globe Theatre. Das Edikt von Nantes verkündet die Religionsfreiheit in Frankreich.

1605 Naissance de Carissimi. Cervantès publie la première partie de Don Quichotte / Birth of Carissimi | Cervantes publishes the first part of Don Quixote / Geburt von Carissimi. Cervantes veröffentlicht den ersten Teil des Don Quichotte. 1607 Monteverdi crée son Orfeo / Monteverdi premieres L’Orfeo / Monteverdi verfasst Orfeo. 1610 Henri IV est assassiné. Galilée découvre les satellites de Jupiter / Assassination of Henri IV. Galileo discovers the satellites of Jupiter / Heinrich IV. wird ermordet. Galilée entdeckt die Jupitermonde. [2] 1619 Schütz publie ses Psaumes de David / Schütz


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[2]

[3] Christina of Sweden (1626-89)

publishes his Psalms of David / Schütz veröffentlicht seine Psalmen Davids. 1632 Christine devient reine de Suède / Christina becomes Queen of Sweden / Christina wird Königin von Schweden. [3] 1637 Le San Cassiano de Venise, premier théâtre à entrée payante, est inauguré. Descartes publie son Discours de la méthode / Inauguration of the Teatro San Cassiano in Venice, the first commercial opera house. Descartes publishes his Discours

[4] Abel Janszoon Tasman (1603-59?), Dutch explorer

de la méthode / Eröffnung des Teatro San Cassiano in Venedig, das als erstes Theater Eintrittsgebühren erhebt. Descartes veröffentlicht seinen Discours de la méthode. 1643 Mort de Boesset, Louis XIII, Monteverdi, Frescobaldi. Tasman découvre les îles Fidji / Death of Boesset, Louis XIII, Monteverdi, Frescobaldi. Tasman discovers Fiji / Tod von Boesset, von Ludwig XIII., Monteverdi, Frescobaldi. Tasman entdeckt die Fidschi-Inseln. [4]


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Ce disque conclut la première partie de notre travail commencé en 1999 sur l’air de cour français, dernier volet d’un triptyque qui rassemble les plus fameux compositeurs du genre : Estienne Moulinié, Pierre Guédron et Anthoine Boesset. L’œuvre profane de ce dernier, bien que plus importante que celle des deux autres musiciens, compte deux cent trente airs – très peu pour une quarantaine d’années de vie musicale. Le souci de perfectionnisme de Boesset l’explique en partie, et lui-même le confirme dans sa préface du VIIIe Livre (1632) : « Cependant, je me donne la hardiesse de présenter ces Airs qui ne sont CÉLINE pas en grand FRISCH nombre, comme venans de celuy qui laisse très des ouvrages aux autres, ET volontiers PABLOla quantité VALETTI & qui travaille pour l’eslite plus que pour la multitude. »

« NOUS GAGNONS INDUBITABLEMENT L’ÉNERGIE DU JEU COLLECTIF »

Vincent Dumestre 10


FRAN

LES AIRS DE COUR DE BOESSET Depuis le début du siècle, l’air de cour s’immisçait partout ; ses mélodies délicates gagnaient toutes les classes sociales. Chez Pierre Ballard, on pouvait se procurer les quatre ou cinq parties vocales séparées de la « grande » version, quintessence de ce que les pages, chantres, violes et luths de la Chambre du roi interprétaient à la cour. Ballard avait élargi son public en proposant une version parallèle pour voix et tablature, arrangée par le luthiste Gabriel Bataille ou par les auteurs eux-mêmes. Le succès de cette collection hâta l’évolution du genre durant le règne de Louis XIII. La production profane du Blésois Anthoine Boesset, publiée entre 1606 et 1643, est probablement le plus bel exemple de cette évolution. Chanteur et compositeur, successivement maître de la musique de la Chambre du roi, de la reine, puis surintendant des deux musiques (1623), Boesset était l’héritier de la grande tradition polyphonique que lui avait transmise son beau-père Pierre Guédron. Les innovations qu’il y apporta précipitèrent paradoxalement le déclin de cette polyphonie savante, dont il fut pourtant considéré comme le maître incontesté. Malgré la réédition tardive de ses neuf livres d’airs polyphoniques (1685-1689), ce sont bien les versions pour voix et accompagnement qui connurent la postérité la plus grande. Les récits et dialogues pour voix et luth de son dernier recueil, publié l’année de sa mort, allaient donner à l’air de cour un tour plus galant qui convenait davantage à la sensibilité des 11


cercles précieux du milieu du siècle. Cette sensibilité allait elle-même influencer les goûts artistiques de la cour de Louis XV, conquise par les airs sérieux pour voix et basse continue de Michel Lambert ou Sébastien Le Camus. Par ses importantes charges, Boesset participait activement à la vie musicale qui rythmait la journée de la cour, et devait également fournir la musique vocale des ballets royaux. Boesset variait les effectifs et les caractères suggérés par le livret : aux dieux et allégories, il confiait les grands « récits » qui devaient flatter la puissance du monarque, la beauté des reines ou exposer l’argument des « tableaux ». Soutenues par les violes, flûtes et luths de la Chambre, ces divinités appelaient souvent le chœur de leurs « suivants », amplifié par les effectifs de la Chapelle royale, qui renchérissaient en refrain. Le Ballet des voleurs, dansé en février 1624, fut le premier Ballet du roi du nouveau surintendant Boesset, qui avait enfin obtenu la charge en 1623. La passion des ballets (dont les représentations étaient publiques depuis le début des années 1620) gagnait la bonne société, qui en réutilisait et arrangeait les airs pour les intégrer dans de nouveaux spectacles composites plus modestes. Gageons que le public apprécia la satire du Ballet des voleurs, critique à peine voilée des prétentions colonialistes des Espagnols, auxquelles la France s’était opposée en 1623. On se doute que le goût pour la culture espagnole subissait les aléas des rapports diplomatiques conflictuels entre Bourbon et Habsbourg. Toute la cour flattait l’aversion du roi pour le pays qui lui avait à la fois imposé son épouse et arraché sa sœur, devenue reine d’Espagne. Dans les milieux en marge de la cour cependant, on s’intéressait fort 12


FRAN

à la culture des « rives du Tage ». À l’instar des musiciens espagnols qui défendaient leur culture dans la bonne société parisienne, le Galicien Luis de Briceño fit éditer en 1626 une petite méthode pour apprendre facilement la guitare. Les mélodies, absentes, étaient supposées connues du public visé. Marque de cet engouement, les compositions sur textes espagnols figuraient en bonne place dans les recueils d’airs de cour. De la même manière, l’influence italienne se manifestait par la circulation de timbres dont il est souvent difficile de déterminer l’origine. Pour autant, l’air Dove ne vai crudele, fondé sur une mélodie utilisée également par Moulinié, évoque à la fois le recitar cantando humaniste des Florentins Jacopo Peri et Giulio Caccini et le madrigal polyphonique magnifié par Monteverdi. D’après Thomas Leconte Centre de musique baroque de Versailles, 2003

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This disc concluded the first part of our work on the French air de cour, begun in 1999; it is the last of a triptych devoted to the most famous composers in the genre, Estienne Moulinié, Pierre Guédron and Anthoine Boesset. The secular output of the last-named comprises 230 airs – much more than that of the other two, but still very little for a musical career of forty years or so. This is partly explained by Boesset’s perfectionism, as he confirms in the preface to his Eighth Book of 1632: ‘Yet I take the liberty of presenting these Airs, which are not a great many, coming as they do from one who willingly leaves quantity to others, and who works for the elite rather than the masses.’ Vincent Dumestre

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Since the early seventeenth century, the air de cour had become omnipresent in France; its delicate melodies appealed to every social class. From Pierre Ballard could be purchased the four or five separate vocal parts of the grande version, the quintessence of what was performed at court by the pages, chantres, viol players and lutenists of the Chambre du Roi. Ballard had gained a wider public by proposing an alternative version for solo voice and tablature, arranged by the lutenist Gabriel Bataille or the composers themselves. The success of this collection hastened the evolution of the air de cour during the reign of Louis XIII. The secular compositions of Anthoine Boesset (Blois, 1587 – Paris, 1643), published between 1606 and 1643, are probably the finest example of that evolution. A singer and composer, successively Maître de la Musique de la Chambre du Roi, Maître de la Musique de la Reine, and finally Surintendant of Music to both King and Queen (1623), Boesset carried on the great polyphonic tradition that had been passed on to him by his father-in-law Pierre Guédron. Paradoxically, the new elements he introduced precipitated the decline of that learned polyphony, of which he was nevertheless regarded as the undisputed master. Despite a further edition of his nine books of polyphonic airs de cour in 1685-89, it was first and foremost the versions for voice 15

ENGLISH

THE AIRS DE COUR OF BOESSET


and accompaniment that earned him posthumous fame. The récits and dialogues for voice with lute accompaniment in his Ninth Book, published in the year of his death, were to give the air de cour a galant twist more in keeping with the préciosité that was prevalent in the French salons of the mid-seventeenth century. The sensibility of the latter was in turn to influence artistic tastes at the court of Louis XV, where there was keen interest in the airs sérieux for voice and continuo of such composers as Michel Lambert and Sébastien Le Camus. Boesset’s important responsibilities led him to play a prominent part in the musical activities that punctuated court life, including provision of vocal music for the ballets de cour. He varied the forces and characters suggested by the libretto: to the gods and allegorical figures he gave the big récits intended to flatter the monarch’s authority or the queens’ beauty or explain the content of the following scene. Supported by the viols, recorders and lutes of the Chambre du Roi, these divinities would often call on their chorus of ‘attendants’, who were joined in the refrains by the musicians of the Chapelle Royale. The Ballet des voleurs (Ballet of thieves), danced in February 1624, was the first ballet du Roi composed by the new Surintendant Boesset, appointed in 1623. The passion for ballets (which were performed publicly from the early 1620s onwards) was soon taken up by polite society, which reused and arranged the airs and worked them into new, more modest composite spectacles. We may be certain that the public appreciated the satire of the Ballet des voleurs, a thinly veiled critique of Spanish colonialist claims that France had opposed in 1623. 16


Likewise, Italian influence may be seen in the circulation of tunes whose origin is often hard to determine. Boesset’s air Dove ne vai crudele, based on a melody also used by Moulinié, evokes both the humanist recitar cantando of the Florentines Jacopo Peri and Giulio Caccini and the polyphonic madrigal exalted by Monteverdi.

From a text by Thomas Leconte Centre de Musique Baroque de Versailles, 2003

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ENGLISH

Of course, the taste for Spanish culture was subject to the contingencies of the antagonistic diplomatic exchanges between Bourbon and Habsburg. The whole court supported the King’s aversion for the country that had both imposed his wife on him and torn away his sister to become Queen of Spain. In social circles on the fringes of the court, however, there was much interest in the culture that flourished ‘on the banks of the Tagus’. Like many Spanish musicians who championed their culture in Parisian society, the Galician Luis de Briceño published a little guitar method in 1626. The tunes of the songs he used to demonstrate technique were not included, since it was assumed the intended public would know them. Compositions on Spanish texts found a ready audience, as may be seen from their prominence in sets of airs de cour.

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Diese CD beschließt den ersten Abschnitt unserer 1999 begonnenen Arbeit über die Musik am französischen Königshof; sie stellt den letzten Teil eines Triptychons dar, der die berühmtesten Komponisten dieser Gattung umfasst: Estienne Moulinié, Pierre Guédron und Anthoine Boesset. Das weltliche Werk des letzteren ist zwar breiter als das der beiden anderen Musiker – es umfasst 230 Weisen –, aber doch sehr gering für ein vierzigjähriges Musikerleben. Das Ringen um Perfektion erklärt dies zum Teil, und er selbst bestätigt in seinem Vorwort zum VIIIe Livre (1632): „Indessen erkühne ich mich, diese nicht sehr zahlreichen Weisen vorzustellen als Werk dessen, der sehr gern Anderen die Quantität überlässt und eher für die Elite arbeitet als für die Menge.“ Vincent Dumestre 18


Seit dem Anfang des Jahrhunderts breitete die Hofmusik sich überall aus; ihre köstlichen Melodien wurden in allen Gesellschaftsklassen beliebt. Bei Pierre Ballard konnte man sich die vier oder fünf Vokalpartien unabhängig von der „großen“ Fassung besorgen, eine Quintessenz dessen, was Pagen, Sänger, Violen- und Lautenspieler der Chambre du Roi am Hof interpretierten. Ballard erweiterte sein Publikum, indem er parallel dazu eine Fassung für Stimme und Tabulatur anbot, die der Lautenist Gabriel Bataille oder die Komponisten selbst arrangiert hatten. Der Erfolg dieser Sammlung beschleunigte die Entwicklung der Gattung unter der Herrschaft des Königs Louis XIII. Das zwischen 1606 und 1643 veröffentlichte weltliche Werk des Anthoine Boesset aus Blois ist wahrscheinlich das schönste Beispiel für diese Entwicklung. Als Sänger und Komponist, musikalischer Leiter der Chambre du Roi, dann der Chambre de la Reine, schließlich beider Orchester (1623) setzte Boesset die von seinem Schwiegervater Pierre Guédron übermittelte große polyphonische Tradition fort. Die Neuerungen, die er einführte, beschleunigten paradoxerweise den Verfall dieser Kunst, als deren unbestrittener Meister er galt. Trotz der späten Neuauflage seiner neun Bücher mit polyphonen Weisen (1685-1689) hatten die Fassungen für Stimme und Begleitinstrument den größeren Erfolg bei der Nachwelt. Die in seinem Todesjahr veröffentlichten Récits und Dialoge für Stimme und Laute seiner letzten Sammlung 19

DEUTSCH

DIE HÖFISCHEN WEISEN VON BOESSET


verliehen den höfischen Weisen einen galanteren Charakter, der mit der Sensibilität preziöser Kreise der Jahrhundertmitte eher in Einklang stand. Diese Sensibilität beeinflusste sogar den Kunstgeschmack am Hof von Louis XV., der sich von den ernsten Weisen für Stimme und Basso continuo eines Michel Lambert oder Sébastien Le Camus gewinnen ließ. Aufgrund seiner bedeutenden Ämter nahm Boesset aktiv an dem musikalischen Leben teil, das dem Tagesablauf bei Hof seinen Rhythmus aufprägte; auch hatte er den königlichen Balletten ihre musikalische Begleitung zu liefern. Boesset variierte die vom Libretto angeregten Besetzungen und Rollen: den Göttern und den Allegorien vertraute er die großen „Récits“ an, die der Macht des Monarchen sowie der Schönheit der Königinnen zu schmeicheln und den Inhalt der „Tableaux“ darzulegen hatten. Von den Violen, Flöten und Lauten der Chambre unterstützt, wandten sich die Gottheiten oft an den durch die Angehörigen der Chapelle royale verstärkten Chor ihrer „Höflinge“, die sie im Refrain bekräftigten. Das 1624 aufgeführte Ballet des voleurs war das erste Ballet du roi, für das der 1623 zum „Surintendant“ beider Chambres aufgestiegene Boesset die Verantwortung trug. Die Leidenschaft für die seit dem Beginn der 1620er Jahre öffentlich aufgeführten Ballette ergriff die gute Gesellschaft, die die vernommene Musik für neue, bescheidener gestaltete Aufführungen weiterverwendete. Man darf davon ausgehen, dass das satirische Ballet des voleurs (eine kaum verhüllte Kritik der kolonialistischen Ansprüche Spaniens, denen Frankreich sich 1623 widersetzt hatte), beim Publikum Anklang fand. 20


Der italienische Einfluss tat sich in der Zirkulation von Klangfarben kund, deren Ursprung oft schwer zu bestimmen ist. Die Weise Dove ne vai crudele, die auf einer auch von Moulinié benutzten Melodie beruht, erinnert sowohl an das humanistische recitar cantando der Florentiner Jacopo Peri und Giulio Caccini als auch an das von Monteverdi verherrlichte polyphone Madrigal.

Nach Thomas Leconte Centre de Musique Baroque de Versailles, 2003

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DEUTSCH

Dass der Geschmack an der spanischen Kultur von den jeweiligen diplomatischen Beziehungen zwischen Bourbonen und Habsburgern abhing, liegt auf der Hand. Der ganze Hof teilte die Aversion des Königs gegenüber einem Land, das ihm seine Gattin aufgezwungen und seine Schwester entzogen hatte, die Königin von Spanien geworden war. In den Kreisen allerdings, die sich eher an der Peripherie des Hofs aufhielten, interessierte man sich sehr für die Kultur an den „Ufern des Tajo“. Dem Beispiel der spanischen Musiker folgend, die sich in der guten Pariser Gesellschaft für ihre Kultur einsetzten, veröffentlichte der Galizier Luis de Briceño eine kleine Anleitung zum Erlernen des Gitarrespielens. Die Melodien, deren Kenntnis beim Publikum vorausgesetzt wurde, waren nicht angegeben. Tatsächlich verzeichneten die Sammlungen höfischer Weisen nicht wenige Kompositionen zu spanischen Texten.

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menu 01 BACH BRANDENBURG CONCERTOS CAFÉ ZIMMERMANN ALPHA 300 2CD

08 NOBODY’S JIG 17TH-CENTURY DANCES FROM THE BRITISH ISLES LES WITCHES ALPHA 307

02 BACH CELLO SUITES BRUNO COCSET Alpha 301 2CD

09 PERGOLESI STABAT MATER, MARIAN MUSIC FROM NAPLES LE POÈME HARMONIQUE, VINCENT DUMESTRE ALPHA 308

03 BACH MISSÆ BREVES, BWV 234 & 235 ENSEMBLE PYGMALION, RAPHAËL PICHON ALPHA 302

10 RAMEAU PIÈCES DE CLAVECIN BLANDINE RANNOU ALPHA 309 2CD

04 BACH GOLDBERG VARIATIONS CÉLINE FRISCH, CAFÉ ZIMMERMANN ALPHA 303 2CD

11 VALENTINI CONCERTI GROSSI, OP.7 ENSEMBLE 415, CHIARA BANCHINI ALPHA 310

05 C.P.E. BACH CONCERTI A FLAUTO TRAVERSO OBLIGATO ALEXIS KOSSENKO, ARTE DEI SUONATORI ALPHA 304

12 VIVALDI CONCERTOS FOR FOUR VIOLINS ENSEMBLE 415, CHIARA BANCHINI ALPHA 311

06 LOVE IS STRANGE WORKS FOR LUTE CONSORT LE POÈME HARMONIQUE, VINCENT DUMESTRE ALPHA 305

13 VIVALDI THE FOUR SEASONS OP.8 & OTHER CONCERTOS GLI INCOGNITI, AMANDINE BEYER ALPHA 312

07 MONTEVERDI, MARAZZOLI COMBATTIMENTI! LE POÈME HARMONIQUE, VINCENT DUMESTRE ALPHA 306

14 VIVALDI CELLO SONATAS BRUNO COCSET, LES BASSES RÉUNIES ALPHA 313


15 ET LA FLEUR VOLE AIRS À DANSER & AIRS DE COUR CIRCA 1600 LES MUSICIENS DE SAINT-JULIEN, FRANÇOIS LAZAREVITCH ALPHA 314 16 AVISON CONCERTOS IN SEVEN PARTS DONE FROM THE LESSONS OF DOMENICO SCARLATTI CAFÉ ZIMMERMANN ALPHA 315 17 BACH SONATAS, CHORALES & TRIOS LES BASSES RÉUNIES, BRUNO COCSET ALPHA 316 18 BACH, BULL, BYRD, GIBBONS, HASSLER, PACHELBEL, RITTER, STROGERS GUSTAV LEONHARDT ALPHA 317 19 BACH COLTRANE RAPHAËL IMBERT, ANDRÉ ROSSI, JEAN-LUC DI FRAYA, MICHEL PÉRES, QUATUOR MANFRED ALPHA 318 20 BYRD PESCODD TIME BERTRAND CUILLER ALPHA 319 21 LE MUSICHE DI BELLEROFONTE CASTALDI GUILLEMETTE LAURENS, LE POÈME HARMONIQUE, VINCENT DUMESTRE ALPHA 320

22 DOWLAND LACHRIMÆ THOMAS DUNFORD, RUBY HUGHES, REINOUD VAN MECHELEN, PAUL AGNEW, ALAIN BUET ALPHA 326 23 FIRENZE 1616 LE POÈME HARMONIQUE, VINCENT DUMESTRE ALPHA 321 24 FORQUERAY PIÈCES DE VIOLE MISES EN PIÈCES DE CLAVECIN BLANDINE RANNOU ALPHA 322 2CD 25 KONGE AF DANMARK MUSICAL EUROPE AT THE COURT OF CHRISTIAN IV LES WITCHES ALPHA 323 26 RAMEAU PIÈCES DE CLAVECIN CÉLINE FRISCH ALPHA 324 27 VIVALDI CELLO SONATAS MARCO CECCATO, ACCADEMIA OTTOBONI ALPHA 325 28 VENEZIA STRAVAGANTISSIMA CAPRICCIO STRAVAGANTE RENAISSANCE ORCHESTRA, SKIP SEMPÉ ALPHA 327


BACH

SUITES FRANÇAISES

BLANDINE RANNOU

C. P. E. BACH SONATAS FOR VIOLIN AND FORTEPIANO AMANDINE BEYER EDNA STERN

LE BERGER POÈTE

SUITES ET SONATES POUR FLÛTE ET MUSETTE

LES MUSICIENS DE SAINT-JULIEN FRANÇOIS LAZAREVITCH

BARRIÈRE

SONATES POUR LE VIOLONCELLE AVEC LA BASSE CONTINUE BRUNO COCSET LES BASSES RÉUNIES

BOESSET

JE MEURS SANS MOURIR LE POÈME HARMONIQUE VINCENT DUMESTRE

DOWLAND LUTE SONGS

DAMIEN GUILLON ÉRIC BELLOCQ

LOUIS COUPERIN SUITES AND PAVANE

SKIP SEMPÉ


29

BACH

SUITES FRANÇAISES BLANDINE RANNOU

ALPHA 328 2 CD

30

C. P. E. BACH

SONATAS FOR VIOLIN AND FORTEPIANO AMANDINE BEYER, EDNA STERN

ALPHA 329

31

AINT-JULIEN AZAREVITCH

SONATES POUR LE VIOLONCELLE AVEC LA BASSE CONTINUE BRUNO COCSET, LES BASSES RÉUNIES

ALPHA 330

POÈTE

S ET SONATES E ET MUSETTE

BARRIÈRE

32

BOESSET

JE MEURS SANS MOURIR LE POÈME HARMONIQUE, VINCENT DUMESTRE

ALPHA 331

33

WLAND

SUITES ET SONATES POUR FLÛTE ET MUSETTE LES MUSICIENS DE SAINT-JULIEN, FRANÇOIS LAZAREVITCH

ALPHA 332

LUTE SONGS

EN GUILLON IC BELLOCQ

LE BERGER POÈTE

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LOUIS COUPERIN SUITES ET PAVANE SKIP SEMPÉ

ALPHA 333

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DOWLAND

LUTE SONGS DAMIEN GUILLON, ÉRIC BELLOCQ

ALPHA 334


HAYDN

FLUTE SONATAS JULIETTE HUREL HÉLÈNE COUVERT

ISTANPITTA

DANSES FLORENTINES DU TRECENTO HENRI AGNEL MICHAEL NICK HENRI TOURNIER DJAMCHID CHEMIRANI IDRISS AGNEL

MARAIS

FOLIES D’ESPAGNE SUITE EN MI LE LABYRINTHE

LASSUS

ENSEMBLE SPIRALE MARIANNE MULLER

ORACULA

MOZART

DAEDALUS ROBERTO FESTA

CONCERTO FOR 2 PIANOS CONCERTO FOR FLUTE AND HARP HORN CONCERTO K447 YOKO KANEKO FRANK THEUNS MARJAN DE HAER ULRICH HÜBNER ANIMA ETERNA JOS VAN IMMERSEEL

RAYON DE LUNE AROMATES MICHÈLE CLAUDE

YEDID NEFESH AMANT DE MON ÂME

YAÏR HAREL MEIRAV BEN DAVID-HAREL MICHÈLE CLAUDE NIMA BEN DAVID


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HAYDN

FLUTE SONATAS JULIETTE HUREL, HÉLÈNE COUVERT

ALPHA 335

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ISTANPITTA

DANSES FLORENTINES DU TRECENTO H. AGNEL, D. CHEMIRANI, M. NICK, H. TOURNIER, I. AGNEL

ALPHA 336

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LASSUS

ORACULA DAEDALUS, ROBERTO FESTA

ALPHA 337

39

MARAIS

FOLIES D’ESPAGNE, SUITE EN MI, LE LABYRINTHE ENSEMBLE SPIRALE, MARIANNE MULLER

ALPHA 338

40

MOZART

CONCERTO FOR 2 PIANOS, CONCERTO FOR FLUTE AND HARP, HORN CONCERTO K447 YOKO KANEKO, FRANK THEUNS, MARJAN DE HAER, ULRICH HÜBNER, ANIMA ETERNA, JOS VAN IMMERSEEL

ALPHA 339

41

RAYON DE LUNE

AROMATES, MICHÈLE CLAUDE

ALPHA 340

42

YEDID NEFESH

AMANT DE MON ÂME YAÏR HAREL, MEIRAV BEN DAVID-HAREL, MICHÈLE CLAUDE, NIMA BEN DAVID

ALPHA 341

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