

Son interprétation des partitions baroques témoigne d’un long compagnonnage avec ce répertoire, dont elle maîtrise l’expression ample (Sainte-Colombe), serpentine (Nicolas Hotman) ou fuselée (Marin Marais) avec une aisance stupéfiante.
Entre Racine et Gluck, un opéra commencé par Desmarest et achevé par Campra revit grâce à Hervé Niquet, un Concert Spirituel superlatif et une distribution sans faille
Voilà une œuvre qui méritait certainement d’être exhumée, et qui est fort bien servie par d’excellents musiciens
La direction énergique et souple de Niquet donne un relief impressionnant à cette partition surprenante dont on souhaiterait qu ’elle revive à la scène. Une première en disque, un évènement
Utilisant la même basse de viole, aux sonorités généreuses et mordorées, que celle employée pour faire dialoguer Johann Sebastian Bach et Carl Friedrich Abel dans son album Solo, Lucile Boulanger nous rappelle ainsi, avec des dynamiques souples et judicieuses, un goût sûr dans l’ornementation, que « la viole de gambe est bel et bien vivante », et que « son vocabulaire est en constante expansion ». Ceux qui voudraient la retrouver dans une ambiance plus chambriste s’intéresseront aussi, toujours chez Alpha Classics, à Destinées, superbe florilège d’œuvres de dix compositrices baroques françaises, enregistré par la violoniste Sophie de Bardonnèche avec ses complices du Consort et notre chaleureuse gambiste
Cette proposition à l'atmosphère saisissante est le manifeste d'une grande poétesse de la viole de gambe
La gambiste nous captive par la poésie qu'elle infuse à cette danse explorant les possibilités expressives de l'instrument
Près de trois heures de musique, de beauté, plus tard, l’évidence s’impose : Roger Muraro a signé une version majeure des Années de Pèlerinage de Liszt, dédaigneuse de l’effet, poétique et décantée, qui saisit la cohérence du cycle avec une hauteur de vue et une humanité bouleversantes
Le pianiste Roger Muraro publie sous le label alpha un superbe coffret de trois disques consacré aux Années de Pèlerinage de Franz Liszt.
[ non] a complété et orchestré avec des ég ces quatorze mélodies pour voix et piano, trouvant en Jean-François Verdier et son Orchestre Victor Hugo les complices idoines pour donner vie à cette musique oubliée. Le chant est pris en charge par une luxueuse distribution vocale.
Les teintes mates, feutrées et chaleureuses de l'orchestre contrastent avec la clarté des voix féminines
Des arrangements pour orchestre réalisés par Richard Dubugnon avec autant de sobriété coloriste que d’efficacité dramatique Défendu avec conviction par l’Orchestre Victor Hugo de Jean-François Verdier, le programme renouvelle judicieusement les voix solistes.
L'album, remarquablement conçu, entrecoupe ce magnifique florilège vocal de cinq mélodies sans paroles.
Le talent sensible et plein d'esprit de Sophie de Bardonnèche est à suivre avec attention
Plus que le brio d’un chant parvenu à maturité, c ’est la palette dramatique de la soprano qui séduit de bout en bout de ce disque gorgé de théâtre grâce, notamment, aux judicieuses « mises en scène » de Jean-Marie Zeitouni à la tête de l’impeccable Orchestre national de Lille.
Le programme est à la fois cohérent et original, composé pour une moitié d’extraits d’opéras italiens et pour l’autre d’opéras français
Belle voix ample, aux inflexions aisées dans le grave, sans jamais donner l'impression de forcer, le soprano de Vannina Santoni s'accorde à merveille au répertoire vériste, ce genre de l'opéra italien de la fin du XIXe siècle se voulant naturaliste
Les meilleurs albums de musique classique 2024 Les œuvres pleines de vie et d’intelligence de Mademoiselle Duval, AnneMadeleine Guesdon de Presles, ou Elisabeth-Louise Pellecier ont de nouveau voix au chapitre. Et c ’est un immense plaisir.
Délicatesse du trait, sensibilité frémissante, vivacité des jeux d’ombre et de lumière [...] Accompagné, notamment, par la viole de gambe de Lucile Boulanger et le clavecin de Justin Taylor, le violon orphique de Sophie de Bardonnèche offre à ces dix femmes une résurrection à la mesure de leur talent
Un disque passionnant. Sophie de Bardonnèche [...] se révèle pleinement avec ce programme
Il y a là toute la délicatesse du phrasé, la beauté d’aigus ciselés et à la douleur poignante, le timbre divin et à nouveau l’hyper sensibilité qui caractérisent la soprano.
Le Hongrois György Kurtag a patiemment, et parfois douloureusement, fait entendre une voix qui, sans jamais prétendre à la modernité, s ’est toujours exprimée avec des accents inouïs. De ce point de vue, l’album Lines of Life (« lignes de vie »), qui paraît à l’occasion du 99e anniversaire du compositeur, né le 19 février 1926, a tout d’une œuvre de Kurtag
Le final en apothéose d’une 6e symphonie à la veine folklorique se révèle particulièrement savoureux, avec ses beaux aplats de cordes colorés dans les graves L’aboutissement d’un jalon qui fera date.
Entouré par les fidèles du Pomo d’Oro à la densité idéale, jamais pris en défaut ni de souplesse ni de tranchant, le claveciniste offre une lecture d’une immense classe. Il conjugue avec maestria liberté dans les ornements et conduite rigoureus
/ 2 CD / OD770 (23,00)
ACC40428 / 2 LP / OD783 (32,00)
Son Bach est naturel, va de soi dans des Suites anglaises aussi amoureusement jouées qu'énoncées de façon préméditée: elle sait où elle est et d'où elle chante, à la façon des pianistes d'autrefois qui transcendaient la question de l'instrument, en usant pleinement de celui qu'ils avaient sous les doigts.
Le prodige français parachève son intégrale des sonates pour piano seul de Brahms. Un éblouissement
Chaque note ou accord se déploie dans un espace sonore à la fois vaste et profond. Une dynamique étendue ajoute à la qualité de I’ensemble
ait se rencontrer des œuvres disque et les transforme en
Alexandre Kantorow achève son intégrale des sonates du compositeur allemand en nous livrant une lecture saisissante de puissance, de tension dramatique et d'émotion
BIS2660 / 1 CD / OD87 (13,35 €)
Un album Brahms-Schubert aussi profond que vertigineux.
Un vent de fraîcheur
Avant le 15 avril, on admirait l’intelligence du programme (...), le goût et le raffinement de l’exécution, et la capacité d’Olivier Latry à assumer le paradoxe, fièrement revendiqué, de jouer des œuvres associées au baroque luthérien sur un orgue de la fin du xixe siècle, plusieurs fois transformé et restauré, et installé dans une cathédrale catholique. Après l’incendie est venue se greffer une nouvelle dimension plus symbolique : même si l’orgue et Notre-Dame recouvraient l’essentiel de leur splendeur d’antan, cet album resterait l’ultime gravure d’un passé forcément révolu
Disque du mois : Vincent Dumestre et Le Poème
Harmonique nous plongent dans une splendide aventure musicale.
Plus que convaincante, la réalisation est éblouissante, servie par six merveilleux solistes, un chœur et un orchestre qu ’ on ne présente plus
harmonique transforme ces vêpres imaginaires en authentique festin baroque