ELSE #10

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Page gauche, inscription au crayon gris sur papier calque, glissé dans l’album :

1943 – Anselme Medici, chanoine et recteur de l’hôpital de Villeneuve. Tient la maison d’Oron, avec droits et dépendances pour la rente de 100 deniers lausannois et de dix muids de froment et avoine. Archives de l’abbaye de St-Maurice. (Charles Pasche)


Page droite, inscription au crayon gris : Armoirie de la famille de Médicis (ou Médici), qui a joué un rôle prépondérant en Italie du XIVe au XVIIIe siècle (aussi en France). Comment ce fer est-il venu à Orbe ?

Page droite, inscription verticale à l’encre noire : Armoirie de Médicis. Vient d’Orbe. A-t-il peutêtre été rapporté par dame de Médicis, de la maison de France, qui aurait séjourné à Orbe vers 1535 ?




ÉMILE GAVILLET (1887–1946)



“From Mr. and Mrs. Denéréaz, Chardonne, Cast iron A runny nose can’t make a waffle appetizing. I ate some in Vevey in 1890!” This brief comment added in the 1930s by Emile Gavillet next to the stamp no281 reveals his intimate relation with this curious photographic album. Indeed, after retiring in 1934, his interest for waffle irons from the Vaud canton will translate into two albums comprising 313 photographs. Previously an attorney, member of the Great Council of the Vaud Canton, he became treasurer for the Cery asylum’s farm in 1896. He authored several publications about breeding techniques and history, as well as a study of ancient granaries from the Vaud Canton with a rich photographic inventory of these old, vanishing constructions. In 1937, Emile Gavillet’s taste for artifacts from the past led him to collect waffle irons, or at least their stamp, on behalf of the Lausanne Historiographic Museum. The oftenrustically engraved irons are like negatives: only their stamp reveals the details that make it possible to date them. The amateur historian’s photographs serve as much as a means to establish the historical traces held in these items as to expose them. Emile Gavillet numbered each one of his find by chronological order of receipt, detailing their origin, size, and systematically annotating dates or inscriptions. He also added testimonies collected about their past, along with his deductions and assumptions about their origin. The album makes it easy to submit the inventory thus collected to other experts, such as experts in heraldry like Dr Donald Lindsay Galbreath, whose observations are noted in red ink. Associated to empirical and scientific comments, Emile Gavillet’s photographs shed a different light on history, and these inconspicuous images seem to invite us into the historic intimacy of these now vanished familiar artifacts.

«Von Herrn und Frau Denéréaz, Chardonne Gusseisen Die laufende Nase macht die Waffel wohl ein wenig unappetitlich. Ich habe sie 1890 in Vevey gekostet!» Bereits dieser kurze Kommentar, Ende der 1930er Jahre neben den Abdruck Nr. 281 gesetzt, lässt die sehr persönliche Beziehung Emile Gavillets zu diesem ungewöhnlichen Fotoalbum erahnen. Aus seinem Interesse für waadtländische Waffeleisen heraus entstanden, nachdem er 1934 in den Ruhestand gegangen war, zwei Alben mit insgesamt 313 Aufnahmen. Der ehemalige Notar war Mitglied des Grossen Rats des Kantons Waadt und seit 1896 Wirtschafter des Bauernhofs der Nervenheilanstalt von Cery gewesen. Als Autor trat er mit mehreren Publikationen über technische wie historische Aspekte der Viehzucht in Erscheinung und veröffentlichte eine Studie zu den alten Kornspeichern des Waadtlandes, mit zahlreichen Abbildungen zum fotografisch erfassten Bestand dieser allmählich verschwindenden Bauten. Seinem Faible für Dinge aus vergangenen Zeiten nachgehend, trug Emile Gavillet 1937 für das Historische Museum Lausanne Waffeleisen – oder zumindest ihre Abdrücke – zusammen. Deren oft rustikale Muster bilden Negativformen, die erst im Abdruck jene Informationen preisgeben, aus denen sich Rückschlüsse auf ihr Alter ziehen lassen. Emile Gavillet nummerierte seine Fundstücke nach der Reihenfolge, in der sie in die Sammlung kamen, wies ihre Provenienz und ihre Masse aus und erfasste systematisch jedes Datum und jede Inschrift. Darüber hinaus notierte er sämtliche Zeitzeugenangaben zur Geschichte des jeweiligen Objekts sowie seine eigenen Schlussfolgerungen und Vermutungen hinsichtlich seiner Herkunft. Die Fotografien des Amateurhistorikers dienten nicht nur dazu, die historischen Merkmale dieser Objekte festzuhalten, sondern machten sie überhaupt erst

sichtbar. Das aus ihnen kompilierte Inventar konnte in seiner gehefteten Form auch Dritten zur Begutachtung vorgelegt werden, wie beispielsweise dem Heraldikexperten Dr. Donald Lindsay Galbreath, dessen Beobachtungen mit roter Tinte vermerkt sind. In Verbindung mit den teils persönlichen, teils wissenschaftlichen Kommentaren künden die Fotografien Emile Gavillets von einem neuen Verhältnis zur Geschichte. Eben weil sie so schlicht sind, vermitteln seine Bilder uns den Eindruck, historisch unmittelbar einem Alltagsgegenstand gegenüber zu treten, der inzwischen der Vergangenheit angehört.

Émile Gavillet (1887–1946) 25.5 × 17 × 6 cm 101 folios (pages numérotées de 1 à 183) réunis en deux cahiers : « Empreintes de fers à gaufres, 1937 » (86 folios) « Fers à gaufres » (15 folios avec 10 folios en friche) 310 tirages argentiques, majoritairement deux par page, commentaires manuscrits, documents divers dispersés dans le recueil. Albums de facture artisanale avec couvertures en papier cartonné Tirages au gélatino-bromure d’argent (1937–1944) La Collection iconographique vaudoise regroupe une grande variété d’objets relatifs à l’histoire du canton de Vaud. On y trouve notamment un grand nombre de photographies, ainsi que quelques 300 albums. Au printemps 2015, un séminaire de master de la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne, dirigé par le professeur Olivier Lugon, a examiné une sélection d’une vingtaine d’albums de la collection. Les fruits de ces travaux de recherche, ainsi que les albums dans leur intégralité, peuvent être consultés sur la plate-forme en ligne : wp.unil.ch/memoiredesimages


« Prov. Mr et Mme Denéréaz, Chardonne Fonte La goutte au nez ne doit pas rendre la gaufre appétissante. J’en ai mangé à Vevey en 1890 ! » À la lecture de ce bref commentaire apposé à la fin des années 1930 par Emile Gavillet à l’empreinte no281, on devine le rapport intime qu’il devait entretenir avec ce curieux album photographique. En effet, c’est après sa retraite en 1934 que son intérêt pour les fers à gaufre du pays de Vaud prendra la forme de deux albums rassemblant 313 photographies. Avant cela, il aura été notaire, membre du Grand Conseil Vaudois et, dès 1896, économe de la ferme de l’asile de Cery. On lui doit quelques publications consacrées à l’élevage, tant d’un point de vue technique qu’historique, ainsi qu’une étude consacrée aux Vieux Greniers du Pays de Vaud, richement illustrée par un inventaire photographique de ces vieilles bâtisses vouées à la disparition. En 1937, l’intérêt d’Emile Gavillet pour les choses du passé le conduit à rassembler pour le compte du Musée Historiographique de Lausanne sinon les anciens fers à gaufres tout au moins leurs empreintes. Les fers, souvent gravés de manière rustique, sont des négatifs dont l’empreinte seule permet de rendre lisible les informations témoignant de l’ancienneté de l’objet. Les photographies prises par l’historien amateur servent tout autant à fixer les traces historiques contenues par ces objets qu’à les révéler. Emile Gavillet numérote ses trouvailles par ordre d’arrivée, précise leur provenance, leur dimension et relève systématiquement toute date ou inscription. Il prend également en notes les témoignages recueillis sur le passé de ces objets, ainsi que ses déductions et hypothèses sur leur origine. Par sa forme de cahier, l’inventaire ainsi constitué peut être soumis à d’autres avis, comme ceux d’un expert en héraldique, le Dr Donald Lindsay Galbreath, dont les observations sont inscrites à l’encre rouge. Par leurs commentaires tantôt personnels, tantôt scientifiques, les photographies d’Emile Gavillet esquissent un rapport nouveau à l’Histoire. Par leur simplicité, ces images semblent nous entraîner dans l’intimité historique d’un objet du quotidien aujourd’hui disparu. Gaspard Vignon & Sabrina Schwob

EMILE GAVILLET, ALBUMS D’EMPREINTES DE FERS À GAUFRES





Inscription à l’encre noire, sur la page de droite (traduction de l’allemand, gravure sur l’empreinte) : Bois et mange N’oublie pas Dieu Conserve ton honneur Tu n’as rien de plus précieux.

Une bonne conscience est une source de prospérité éternelle. Prends garde à qui tu te confies. Quand on mange des gaufres, il ne faut médire de personne.


9 772235 043008

ISSN 2235-0438

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