PFE - Préserver les terres, créer du lien - Rapport final

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PRÉSERVER LES TERRES, CRÉER DU LIEN

Une pratique maraîchère et des initiatives citoyennes pour générer des lieux de sociabilité

RAPPORT DE PRÉSENTATION

P

F E

rojet de in d’ tude 2019- 2020 Émilie MENDIBOURE 20130114 Alexandre HUM 2013056 Solène TREMBLAY 20130214

MPFE30- L’opportunité de la banlieue - Dirigé par G. Baron, M.Sineus et A.Tufano École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette Ministère de la culture et de la communication


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REMERCIEMENTS Nous remercions Guillaume Baron, Merril Sineus et Antonella Tufano pour nous avoir accueilli dans leur atelier et pour leur encadrement, qui nous a permis de mener jusqu’au bout un PFE en lien avec les acteurs du territoire. Merci à Livio pour nous avoir introduit aux problématiques de Bidart dès novembre, via la démarche Nouveaux Commanditaires Science, et pour avoir suivi nos réflexions jusqu’à intégrer ce projet à ses propres initiatives et projets personnels. Nous remercions également particulièrement Paule, pour son investissement, son dynamisme et sa joie de vivre, et qui est devenue un membre à part entière du projet. Merci aux maraîchers Alatz et Laura qui nous ont transmis leurs savoirs et expériences lors des visites de leur exploitation et à Elise et Charlotte qui nous ont accueilli dans leur association. Merci également à Marc Bérard et Guillaume Moutron qui ont toujours été à l’écoute, mais surtout aux habitants, qui ont su être réactifs pour répondre à nos questions et rester ouvert aux échanges dans l’élaboration du projet. Et enfin, nous remercions Xan, Clément, Diego, Anne-Céline, Hugo, Enzo, Fabrice, Paule, Julien, Laura, Julie, Denis, Maritxu, John, Bryan, Thomas, David, et à Camille, Arantxa, Stéphane, Stéphanie, toutes les personnes qui ont soutenu notre démarche notre démarche, ont assisté à nos ateliers et contribué à nourrir et construire le projet.

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nov.

1. Découvrir le territoire, tisser un réseau

déc.

janv. UN PROJET CONSTRUIT AVEC ACTEURS INSTITUTIONNELS, DU TERRITOIRE ET HABITANTS Compte-Rendu des ateliers et visites et détails des entretiens disponibles en annexe

fév. Découvrir le territoire

4 ateliers participatifs 1 réunion/atelier skype 18 entretiens présentiels

mars Réinventer la participation en temps de confinement

26 entretiens téléphoniques 2. Comprendre la ZAD de la gare et ses enjeux

Présentation de notre démarche au cours de 5 réunions citoyennes 4 lotissements visités avec des habitants 3 visites/entretiens chez des maraîchers ou porteurs de jardins pédagogiques

avril

mai Retour à Bidart, l’occasion de rassembler notre réseau d’acteurs

3. Rassembler autour d’une alternative à l’artificialisation des sols

juin 4. La ferme développée selon trois thématiques

juil.

4

Type d’acteurs rencontrés Associations, chercheurs & maraîchers Habitants dont porteurs d’initiatives citoyennes Acteurs institutionnels Propriétaire


SOMMAIRE

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INTRODUCTION : Méthodologie générale

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01. TISSER DES LIENS, DÉCOUVRIR LE TERRITOIRE

10

Bidart, ville littorale soumise à la pression touristique de la côte basque

11

De nombreuses initiatives locales déconnectées

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02. COMPRENDRE LA ZAD DE LA GARE ET SES ENJEUX Du territoire agricole au territoire touristique Entre pôle loisir et zone résidentielle, un quartier de l’Uhabia divisé Domanialité, la propriété comme contre-pouvoir

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03. RASSEMBLER AUTOUR D’UNE ALTERNATIVE AGRICOLE

24

04. CONSTRUIRE LA FERME MARAÎCHÈRE SELON 3 THÉMATIQUES La ferme maraîchère comme paysage cultivé La ferme maraîchère comme équipement public La ferme maraîchère comme lieu habité

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05. TRANSMETTRE ET DÉFENDRE LE PROJET

62

AVANT PROPOS

18

20 22

30 40 52

5


AVANT PROPOS Notre Projet de Fin d’Études débute dès Décembre 2019 grâce à la rencontre avec l’Atelier Des Jours à Venir, organisme commandité par la mairie de Bidart pour diriger une démarche citoyenne de recherche sur le patrimoine à Bidart et géré par Livio Sasco. Nous découvrons alors la démarche Nouveaux Commanditaires Sciences, qui regroupe des habitants de Bidart et s’oriente plus particulièrement sur l’évolution des pratiques touristiques et agricoles à Bidart. De cet entretien s’est développée l’envie de travailler sur cette ville littorale, où la question de l’identité locale s’articule entre problématique touristique et tradition. En effet, Bidart possède de réels atouts d’attractivité par sa culture et une identité basque bien vivante et valorisée. Néanmoins, c’est la découverte des initiatives citoyennes qui nous a permis de creuser notre compréhension du territoire en comprenant les réels enjeux locaux. Le lien qui s’est alors tissé avec les habitants porteurs d’initiatives nous a alors mené à entamer un réel travail collaboratif. C’est finalement la découverte d’un terrain anciennement agricole, menacé de la pression urbaine littorale et dont les propriétaires défendent une valeur agronomique et écologique, qui nous a permis de connecter et relier les acteurs du territoire. Issus d’horizons et d’affinités diverses, nous nous sommes réunis dans une volonté d’intégrer la parole des habitants dans la conception des usages et pratiques de nos projets. Cette expérience de projet collaboratif pour notre PFE prend en effet une place unique à plus d’un titre dans nos parcours respectifs, car elle marque la fin de sept années d’études où l’exercice du projet est resté déconnecté des futurs usagers des espaces conçus. Finalement, chacun d’entre nous a pu amener son savoir autour de ce projet commun, nous permettant ainsi de nous enrichir individuellement tant sur ce travail de collaboration avec les acteurs, que dans le travail d’équipe en lui-même.

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Émilie : Ce projet m’a permis de développer un projet d’architecture comme résultante d’une lecture, d’une intention territoriale et paysagère. Cet intérêt s’inscrit dans une pratique (scolaire et professionnelle) acquise du projet de paysage comme vecteur d’aménagement et est en continuité de mon mémoire Géopoésie de la cabane. Dès septembre j’intégrerai un master de recherche en Théorie et Démarche du Projet de Paysage à l’École Nationale Supérieure de Paysage en partenariat avec AgroParis Tech. Je développerai pendant un an un projet de recherche, en continuité de ce PFE, autour de la question des initiatives locales comme vecteur de gestion et d’aménagement des villes littorales en travaillant avec le GIP Aquitain, le Conservatoire du littoral et la mairie de Bidart. Alexandre : Ce projet s’inscrit pour ma part dans le prolongement d’une réflexion déjà porté lors de la rédaction du mémoire de master1. Celui-ci ouvre sur un questionnement quant au rôle et à l’impact des acteurs du milieu universitaire lorsque ceux-ci interviennent en situation réelle auprès d’habitants, et l’exercice de ce projet de fin d’étude fut l’occasion de confronter cette première approche théorique à une expérience sur le terrain. La combinaison de ces deux approches complémentaires se sera avérée enrichissante, d’une part, dans la conscience de l’apport et de la plus-value que peut offrir l’implication du milieu universitaire dans des situations bien ciblées et d’autre part, dans la richesse qu’apporte la pratique du projet architectural lorsque celui-ci est traité en relation avec des acteurs du territoire issu d’horizons différents. C’est notamment pour ce dernier point que la démarche que nous avons menée à Bidart se voulait la plus inclusive possible, en intégrant autant des habitants que des professionnels et techniciens dans la réflexion de ce projet. Solène : Ce projet mené en collaboration avec des maraîchers a été l’occasion d’approfondir mes réflexions sur le paysage et sur l’intégration de l’architecture dans ce dernier. En effet, ce sont des questions que j’abordais dans mon mémoire, qui développait la question de la spatialité des espaces extérieurs paysagers des cœurs d’îlots des ZAC contemporaines. Ce projet était d’autant plus intéressant pour moi qu’il m’a donné l’occasion de questionner le rôle de l’architecte en dehors d’un milieu urbain dense, car j’envisage ma carrière en dehors des grands centres urbains. Enfin, l’interaction avec le milieu associatif et les acteurs institutionnels du territoire m’a permis de mieux envisager la transition vers la pratique professionnelle, et plus particulièrement, m’a donné envie de s’orienter vers une pratique d’architecture participative telle celle menée par le COL (Comité Ouvrier du Logement) pour le logement social dans le pays basque.

1

HUM Alexandre. Conception alternative pour la reconstruction post-séisme de San Luis Tlaxialtemalco. Confrontation des architectes de l’ «habitat en processus» à la réalité de l’urgence. Mémoire de master en architecture, séminaire NPU (Nouvelles pratiques Urbaines), ENSAPLV, 2019-2020, 172p.

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Méthodologie générale QUI

QUAND

Culture & Patrimoine

Production agricole locale, agriculture urbaine

Insertion sociale et pédagogie

Julie

Livio

Nouveaux commanditaires Ferme permacole

Centre d’art

Lien social

Hugo

Ferme cueillette

01.

Découvrir le territoire, tisser un réseau

Stéphane

Epicerie/laverie solidaire

Paule

Potagers Partagés Gratuiterie

02. Comprendre la ZAD de la gare et ses enjeux

Stéphanie

Atelier de réparation

Xan

Maison des jeunes

03.

Julie

Livio

Rassembler autour d’une alternative à l’artificialisation des sols

Rassembler Bidart autour d’une ferme maraîchère Hugo Paule Diego Anne-Céline

Collectif de jeunes maraîchers

Hugo

04. La ferme

Emilie

La ferme comme paysage cultivé

Livio

Charlotte

Paule

La ferme comme équipement public

Solène Anne-Céline

La ferme comme lieu habité

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développée selon trois thématiques

Elise

Alex

Diego

05.

Transmettre le projet


QUOI Analyse de Bidart dans le contexte du pays basque Recensement des initiatives citoyennes Identification des enjeux soulevés par les initiatives

Analyse de la zone de l’embouchure de l’Uhabia Dialogue avec les acteurs et habitants pour spatialiser les problématiques locales

Généreration d’un dialogue au sein d’un groupe de travail Consensus sur un programme alternatif global pour la ZAD Consensus pour la spatialisation des pratiques, usages et paysages générés Définition des zones d’intervention à détailler

Détail des usages et du programme pour chaque intervention Proposition architecturale et paysagère

Restitution du dossier aux habitants qui soutiennent le projet Défense du projet à la mairie

COMMENT . Présentations du projet lors de réunions citoyennes . Visite de site . Echanges individuels physiques ou téléphoniques

. Échanges individuels téléphoniques ou skype . Visites de lotissements bidartars avec les acteurs

. Réunion de programmation skype . Réunion de spatialisation sur le site avec scénarios de pratiques et usages sur plan masse et axonométries

. Ateliers thématisés avec scénarios, maquettes et références . Entretiens individuels à partir de scénarios

. Présentation devant les élus de Bidart courant septembre 9


Culture & Patrimoine

Production agricole locale, agriculture urbaine

Julie

Livio

Nouveaux commanditaires Ferme permacole

Hugo

Ferme cueillette

Insertion sociale et pédagogie

Centre d’art

Lien social

Stéphane

Epicerie/laverie solidaire

Paule

Potagers Partagés Gratuiterie

Stéphanie h

Atelier de réparation

Xan

Maison des jeunes

17 entretiens avec habitants et porteurs d’initiatives citoyennes Interlocuteur.ice.s Livio et Maria (médiateurs de la démarche nouveaux commanditaires Science) Enzo (étudiant en ethnologie) Paule (fondatrice de la gratuiterie, projets de potagers partagés)

Jano (propriétaire de 70% de la ZAD de la gare) Xan (projet de maison des jeunes) Diego, Denis, Paule, Stéphanie, Isabelle (liste d’initiative citoyenne) Vincent, Clément et Thibault Mathias Julie (initiatrice de centres d’arts et ateliers d’artistes) Stéphane (projets d’épicerie et de laverie solidaire) Lisa (fondatrice de l’AMAP de Bidart) Laeticia (employée au CCAS) Laeticia (fondatrice de l’association Sorro Andia, association de promotion des circuits courts et monde paysan)

Conclusion Des initiatives citoyennes nombreuses mais dispersées, indicatrices des enjeux locaux : manque de lieux de sociabilité, disparition des terres agricoles et précarité

10

10 entretiens avec élus et acteurs institutionnels Interlocuteur.ice.s - Marie Buraud (responsable du pôle service de proximité de Bidart) - Maïté Ehlinger (chargée du patrimoine de Bidart) - Christian Coutié et Gérald Bonoron (responsables du service jeunesse de Bidart) - Accueil de la maison de retraite de Bidart Cyril Lousteau (service urbanisme de l’agglomération pays basque) Maitena Camou (responsable de l’office du tourisme de Bidart) Marc Bérard (premier adjoint au maire, chargé du pôle urbanisme, délégué à l’agglomération et à la rédaction du SCOT) Elise Couturier (directrice adjointe du GIP littoral Aquitain) Arantxa Mendiharat (sociologue et animatrice d’ateliers participatifs) Maryse Sanpons (adjointe au maire chargée du pôle social)

Conclusions - Une ville littorale touristique faisant face à une pression foncière croissante - La zone de l’embouchure de l’Uhabia, un espace clef - Des élus qui ont pris conscience des limites d’une urbanisation non maîtrisée du territoire.

Présentation de notre démarche lors de 5 réunions citoyennes Contexte - 3 ateliers participatifs de campagne électorale - Assemblée générale du comité des fêtes de Bidart, géré par des jeunes de 20 à 28 ans - Présentation en mairie des recherches des nouveaux commanditaires Science sur l’évolution de l’usage des terres de Bidart Conclusion Un réel intérêt local grandissant pour les démarches participatives et pour notre approche


01. TISSER DES LIENS, DÉCOUVRIR LE TERRITOIRE

Durant le mois de Février, nous sommes partis à la rencontre du territoire de Bidart, afin d’en comprendre les enjeux locaux dans un contexte du littoral basque. Ce travail de terrain composé d’entretiens, d’observations et de recherches bibliographiques nous a permis de comprendre les divers enjeux urbanistiques et politiques du territoire liés à une économie touristique mise en place dès le 19ème siècle. Celle-ci génère une pression urbaine certaine sur toute la côte, aujourd’hui densément bâtie et où l’urbanisation s’étend progressivement vers l’arrière pays. Cette approche in situ nous a également permis de mener un travail de fond sur les démarches locales liées aux initiatives citoyennes et de comprendre les visions et discours portés par des habitants.

Bidart, ville littorale soumise à la pression touristique de la côte basque S’étendant sur 7 kilomètres de littoral, Bidart, commune d’environ 7 000 habitants subie directement les dynamiques urbaines et touristiques de la côte basque. Cette dernière est devenue dès le 19ème siècle une destination estivale renommée et prisée par l’aristocratie européenne. Cet attrait pour cette portion de littoral encore sauvage et possédant une culture locale très ancrée a induit une transformation de ses paysages et une urbanisation fulgurante.1 Dès la première moitié du 19ème siècle, la population s’accroît, principalement dans les villes de Biarritz, et Saint Jean de Luz. Un tourisme balnéaire s’y développe, favorisé par la présence d’une ligne de chemin de fer crée en 1864, reliant Bordeaux à Irun (Espagne) en passant par Bayonne, Biarritz, Bidart et Saint Jean de Luz. L’urbanisation de Biarritz et Saint Jean de Luz se poursuit au cours du 20ème siècle, grâce à l’intensification de l’offre touristique et au développement d’axes de communication tels que le tramway (de 1916 à 1949), les routes départementales qui s’aménagent le long de la côte et finalement, la construction en 1972 de l’autoroute A63. Le développement de ces axes le long de la côte favorise alors l’urbanisation de villes interstitielles telles que Anglet, Bidart et Guéthary. Ces villes historiquement marquées par une économie basée sur les pratiques agricoles et la pêche deviennent ainsi de nouveaux pôles d’attractivité touristique. Ce phénomène s’est concrétisé depuis les années 1970 par un fort accroissement de la population, avec une masse bâtie qui s’est accrue en conséquence. Aujourd’hui, des stratégies d’aménagement pour favoriser un rayonnement touristique mondial de la côte basque sont mises en place. Le quartier de l’embouchure de l’Uhabia de Bidart s’inscrit de surcroit dans une dynamique d’attractivité touristique avec un accent porté sur le sport, les loisirs et la nature, sous influence directe de Biarritz, ville définie par l’Agence d’attractivité et de Développement Touristiques Béarn Pays basque comme pôle touristique sportif, grandement orienté sur la pratique du golf et du surf.

1 Aitzpea Leizaola, « Le Pays Basque au regard des autres. De Ramuntcho au Guggenheim », Ethnologie française 2002/3 (Vol. 32), p. 429-438. DOI 10.3917/ethn.023.0429

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Le paysage historique de Bidart est agricole, avec principalement de l’élevage et des cultures de blé et maïs, avec aussi un passé de pêche à la baleine. Ces paysages ont largement été transformés par l’activité touristique et l’urbanisation qu’elle a généré. Les années 19602 marquent un tournant dans l’accélération de la transformation de ces terres, via la multiplication des campings et maisons individuelles en résidence principale ou secondaire. Aujourd’hui, ZAD, lotissements et zones industrielles et commerciales ont peu à peu empli la zone côtière, en excluant au fur et à mesure les parcelles agricoles des schémas d’aménagement. Finalement, l’urbanisation de la côte arrive à saturation et progresse vers l’arrière pays dans un soucis de stratégie rétro-littorale. 3 Nous constatons alors une confrontation entre les aménagements dédiés au tourisme et leur répercussion sur le foncier disponible pour les locaux. Actuellement, si Bidart est la commune du littoral basque possédant la plus grande offre touristique en camping (7000 places réparties sur 8 campings), celle-ci rencontre cependant des difficultés à offrir une résidence principale à ses habitants. Cela tout en sachant que 31,5% des logements sont classés en résidence secondaire ou occasionnelle et 2 Etude menée par les étudiants en géographie du master Espaces & Milieu dans le cadre des recherches Nouveaux Commanditaires Sciences 3 Agathe Mabrut, Le(s) centre(s), une structure de l’urbanisation dispersée, réflexions autour du Pays Basque, mémoire de fin d’études, Janvier 2016

Biarritz comme pôle sportif

D260 Vers Bayonne

Gare de Biarritz La Négresse e

n 10 on D8 s Bay r e v

TGV Vers Bayonne, Bordeaux

Ancienne gare de Bidart

A46 vers Bayonne, Bordeaux

ZAD DE LA GARE Gare de Guéthary

Vallée sport et loisirs de l’Uhabia

Gare de St-Jean-de-Luz

TGV Vers Hendaye, Irun D810 Vers Hendaye,

A46 Vers Hendaye, St-sebastián

Carte des dynamiques urbaines et touristiques du littoral basque

12

1km


que 4,3% demeurent vacants.4 Afin de pallier à ce phénomène, la mairie et la communauté d’agglomération Pays Basque privilégient la maîtrise sur des opérations résidentielles d’ampleur. Pour ce faire, la mairie se dote d’outils comme celui de la ZAD5, afin d’envisager des programmes de logements pensés dans leur ensemble. Elle a ainsi définit différentes zones d’aménagement prioritaires sur des terrains en jachère ou bois adjacents aux zones urbaines préexistantes. Aujourd’hui, les terres non bâties à Bidart sont plus souvent en jachère qu’un culture, et il ne reste plus qu’un maraîcher à Bidart. Pour des raisons spatiales, économiques et écologiques, l’agriculture intensive anciennement présente n’est plus envisageable sur le territoire. Cependant de nouvelles formes de maraîchage et de culture qui connaissent un succès grandissant ailleurs dans la région peuvent être envisagées, car de nombreux maraîchers cherchent à s’installer sur la côte basque avec des pratiques agricoles alternatives telles que la permaculture et le maraîchage sol vivant. 4 5

Source : Insee, RP2007, RP2012 et RP2017, exploitations principales, géographie au 01/01/2020 Zone d’Aménagement Différée

Dernier agriculteur maraîcher

ZAD DE LA GARE

Terrains classés en ZAD Anciennes terres agricoles constructibles Anciennes terres agricoles préservées Camping Emprise camping sur anciennes terres agricoles N Carte des terres en jachère et des zones classées en ZAD à Bidart

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De nombreuses initiatives locales déconnectées Des préoccupations militantes de la culture basque aux revendications écologiques et locales, le tissu associatif de Bidart est vaste mais n’en reste pas moins très morcelé. En effet, du fait de la dispersion des locaux municipaux disponibles sur le territoire et l’absence de lieux fédérateurs, les initiatives peinent à s’exprimer sur le territoire malgré l’intérêt qu’elles suscitent pour la population locale. Partir à la rencontre des ces initiatives citoyennes nous a fait réaliser qu’au delà des enjeux touristiques, les volontés citoyennes se concentrent surtout sur la création de lieux de sociabilités locales et la préservation des terres agricoles. Ainsi, Livio Sasco, rencontré d’abord en tant que médiateur de la démarche de recherche Nouveaux Commanditaires, projet de recherche participatif porté sur l’évolution de Bidart et de son patrimoine, est un des propriétaires d’une partie des terrains de la ZAD de la gare et y défend un projet de permaculture1. D’autres habitants, à l’image de Paule2 défendent la préservation du territoire non bâti et sont porteurs de projets prônant la réhabilitation ou le maintien de pratiques agricoles, ainsi que la création de lieux d’échanges et de reliance. Finalement, notre démarche nous à mené à rencontrer des groupes d’habitants défendant le développement de lieux liés à de nouvelles formes de sociabilité (maison des jeunes appelée Gaztetxe, ateliers d’artistes, salle des fêtes) pour faire renaître l’esprit de village que certains considèrent comme perdu à Bidart. Notre compréhension des enjeux locaux de Bidart est donc le résultat d’un travail d’enquête et d’observation continu sur le terrain, de lecture mais aussi d’échanges, de réunions avec les habitants3 ou avec des employés municipaux et fonctionnaires à la communauté d’agglomération. La cartographie de ces initiatives sous forme de bandes dessinées a aussi été la première étape de la formation du groupe d’acteur qui nous a suivi pour tout le reste de la démarche. 1 2 3

Voir Annexe : BD des initiatives citoyennes Bidartares Paule deviendra un acteur clef de ce projet, notamment grâce à son talent pour créer et animer des réseaux citoyens Réunions citoyennes auxquelles nous avons assisté dans le cadre des élections municipales. Bidart, ville touristique du littoral basque Rencontres avec les porteurs d’initiatives locales

Cartographie de ces initiatives dans le territoire

Émergence des enjeux liés à la création de lieux de sociabilités et à la préservation de pratiques agricoles

14


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Planche racontant l’initiative des Nouveaux Commanditaires, extrait de la Bande dessinée des initiatives citoyennes Bidartares, fournie en annexe.

15


Culture & Patrimoine

Production agricole locale, agriculture urbaine

Insertion sociale Julie et pédagogie

Livio

Nouveaux commanditaires Ferme permacole

Hugo

Ferme cueillette

Centre d’art

Lien social

Stéphane

Epicerie/laverie solidaire

Paule

Potagers Partagés Gratuiterie

Stéphanie h

Atelier de réparation

Xan

Maison des jeunes

3 entretiens avec des propriétaires des terrains de la ZAD Interlocuteur.ice.s Livio Sasco (propriétaire de

Interlocuteur.ice.s Guillaume Moutron (directeur

0,9 ha sur ZAD de la gare et du camping dela plage) Agnès Saussier (Nièce de Jano, propriétaire de 3000m² sur la ZAD) Jano Goyenetxe (propriétaire de 2,5 ha de la ZAD de la gare)

du service urbanisme de Bidart) Marc Bérard (premier adjoint au maire, chargé du pôle urbanisme, délégué à l’agglomération et à la rédaction du SCOT)

Conclusion Des propriétaires qui défendent la préservation de la ZAD en tant que terre agricole.

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3 entretiens avec élus et acteurs institutionnels

Guillaume Moutron

Visites de 4 lotissements Bidartars Détail Hiri Artea, livraison : 1988 Pemartia, livraison : 2005-07 Atchoarena, livraison 2013 Gracien, livraison 2017 Accompagnateurs - Paule (qui rapportait l’expérience des habitants des lieux) - Denis (en tant aménageur-urbaniste)

Conclusions La ZAD de la gare, une inconnue pour la mairie, une opportunité à saisir pour monter un projet alternatif, surtout si le projet fait rimer circuit court, écologie et vivreensemble

qu’ancien

Conclusions - Des bidartars qui remettent en question le lotissement (schéma envisagé pour la ZAD) en tant que modèle d’urbanisation, en particulier en termes d’optimisation de l’espace non bâti. - Importance des espaces communs pour la vie sociale d’un ensemble résidentiel


02. COMPRENDRE LA ZAD DE LA GARE ET SES ENJEUX

Plage de l’Uhabia embouchure de la rivière Gare de Bidart réouverture prochaine de l’arrêt ferroviaire Zone de sport et loisir

ZAD de la Gare projet d’aménagement résidentiel

Photographie depuis la place histotique de Bidat, février 2020

La ZAD de la gare, située dans le quartier de l’embouchure de l’Uhabia et près d’un futur arrêt ferroviaire, constitue aujourd’hui un des derniers espaces végétalisés de cette portion de littoral.

17


1947

ZAD DE LA GARE

De l’agricole...

1976

ZAD DE LA GARE CAMPING DE LA PLAGE

1992 Au résidentiel et camping ZAD DE LA GARE CAMPING DE LA PLAGE

0

18

150m


Du territoire agricole au territoire touristique L’étude de l’évolution du quartier de l’embouchure de l’Uhabia, dans lequel se situe la ZAD de la Gare, est révélatrice de la transition urbaine d’un littoral basque anciennement agricole à un littoral basque urbain et touristique. L’analyse de l’évolution de l’occupation des sols de ce quartier sur les cartes IGN nous permet de comprendre le mécanisme de subdivision de grandes parcelles agricoles en plus petites parcelles constructibles, générant à la fois densité et pression urbaine. En effet, la présence d’une plage très accessible a insufflé au quartier une forte attractivité touristique de loisir qui s’est traduite par une augmentation du prix du foncier et un basculement d’une économie agraire à une économie touristique. Les pratiques agricoles des terres, généralement transmises par la succession ne perdurant plus, la vente de ces terres a alors permis leur subdivision et construction en îlots résidentiels ou équipements touristiques (campings, hôtel, restaurant de plage). Les parcelles de la ZAD de la gare sont ainsi les derniers témoins d’une pratique agricole précédent l’urbanisation rapide de la côte basque.

ZAD DE LA GARE

CAMPING DE LA PLAGE

2012

0

50

150m

N Jachère

Culture

Habitat

Camping

Équipement

Pelouse

Forêt

19


EPFL Côte Basque

COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION Livio Sasco MAIRIE DE BIDART

aide à l’acquisition du montage de projet

propriétaire de 0.9 ha de terrains de la ZAD

projettent

défend

Espace sport, loisirs et tourisme

Voie verte

Aménagement résidentiel

Ferme permacole

gare

ZAD de la Gare

vers Bayonne

20

CAMPING DE LA PLAGE


Entre pôle loisirs et zone résidentielle, un quartier de l’Uhabia divisé Les échanges avec Guillaume Moutron, chargé d’urbanisme à la mairie de Bidart ainsi qu’avec Marc Bérard, premier adjoint au maire et membre du comité de la communauté d’agglomération Pays Basque, couplés à nos observations et échanges avec les habitants, nous ont permis de comprendre les stratégies d’aménagement du quartier de l’Uhabia. Ce dernier est défini comme une zone prioritaire d’aménagement à l’échelle de la commune, mais également du littoral basque. Son aménagement est alors envisagé par les collectivités locales suivant des pôles bien distincts. D’une part, le lit de la rivière de l’Uhabia, son embouchure et sa plage, ont été réservés aux loisirs et à la renaturalisation. En effet, la zone inondable des berges de la rivière a été aménagée en suivant la thématique des activités sportives et de loisirs de plein air.

Projet étudiant

Agriculture & initiatives citoyennes pour générer des lieux de sociabilité

Collectif d’habitants

Ainsi, le long de la « voie verte », voie piétonne et cyclable, entre l’embouchure et la gare, en partant de la plage: on rencontre successivement : un parc d’attraction, des aires de jeux, un terrain de rugby, de tennis, de football et de basketball, le centre sportif du Kirolak, où se pratique la pelote basque et enfin à un skatepark situé sur le parking de la gare. Le renforcement de cette occupation associé à un projet de renaturalisation s’établit dans la perspective de définir ce quartier comme un pôle attractif favorisant par la même occasion les mobilités douces. Ce quartier constituerait une nouvelle vitrine de loisirs pour Bidart dans la dynamique de réouverture de l’ancienne gare, prévue dans le mandat actuel du maire de la commune. D’autre part, pour répondre à l’attractivité du quartier et au bassin d’emploi généré par cette économie, une zone résidentielle est définie le long de la rue de la Gare, rue principale du quartier donnant accès directement depuis la gare à la départementale reliant Bayonne et Hendaye. La densification résidentielle de la ZAD de la gare est un enjeu majeur des collectivités, notamment due au fait que le quartier est principalement composé de maisons individuelles et qu’il reste peu d’espaces non bâtis dans cette zone.

21


Domanialité, la propriété comme contre-pouvoir

Plan de desserte prévu dans le PLU

3.7 ha

Occupation du sol prévu pour la ZAD de la Gare dans le PLU

Accès de desserte prévu depuis la rue de la Gare

Rue de la Gare

D810 Les propriétaires privés et leurs positions Une contre pression par le foncier privé Propriété famille Goyenetche

2.8 ha

0.9 ha

Statut quo tant que l’ancien fermier, Jano Goyenetxe, est propriétaire majoritaire. Absence d’héritier direct. Subdivision des terrains puis captation par les collectivité locale envisagée

Propriété famille Sasco Se positionne pour reconvertir

Camping de la plage les terre AU (A Urbaniser) de (1.9ha) la ZAD en A (Agricole)

Rue de la Gare

D810

Accès bloqués par la famille Sasco

0m 22

1km

2km NORD


Cette manière d’envisager le territoire par zones et de construire des pôle spécifiques distincts, avec ici d’un côté le loisir et de l’autre l’habitat, favorise un usage mono-fonctionnel de l’espace. Plus spécifiquement, dans le quartier, on remarque l’absence d’épiceries et de commerce de proximité. En outre, l’activité de restauration, bien qu’existante près de la plage, n’est que saisonnière, avec une ouverture seulement six mois pendant l’année. Cette stratégie d’aménagement renforce également la nécessité de se déplacer en la voiture, alors que celle-ci est déjà ce type de déplacement est déjà problématique sur le territoire, avec notamment un pic de saturation des réseaux viaires durant la saison estivale. De plus, cet objectif d’urbaniser les derniers terrains agricoles ne coïncide par avec les projets d’un des propriétaires des terrains de la ZAD, Livio Sasco1 qui souhaite implanter une ferme maraîchère en permaculture et qui a fait évaluer le potentiel agronomique de ces terres via une étude menée par «Terres Permaculture», émettant un avis favorable à l’implantation d’un tel projet sur ces terrains. Ce différent entre la vision d’un propriétaire privé et celle des collectivités locales, devient une élément majeur impactant l’aménagement futur des terrains lorsque l’on observe la situation du site de la ZAD. En effet, la ZAD de la gare a pour caractéristique d’être située sur un site particulièrement enclavé. L’ancien corps de ferme étant exclut des terrains classés en ZAD, il ne reste que très peu de possibilités pour aménager une voie de desserte vers le site. La première option est un accès depuis la rue de la gare, puis il y a un potentiel accès par un chemin actuellement en copropriété et enfin, on a une possibilité d’accès piéton au travers du camping de la plage. Or, l’ensemble de ces points d’entré se situe sur des terrains appartenant à la famille Sasco, qui s’allie à Livio dans son refus de toute urbanisation sur ces terres. Par conséquent, parce que sa famille maitrise de tous les accès possibles à la ZAD, Livio Sasco devient un frein majeur à toute possibilité d’aménagement résidentiel sur la ZAD. Néanmoins, plutôt que comme une opposition, la mairie peut aussi regarder la position Sasco comme une opportunité politique unique pour promouvoir écologie et circuit court sur la commune. En effet, cette situation où un propriétaire foncier est prêt à voir la valeur de leur terrain décroître substantiellement pour que ses terres soient mis en culture plutôt qu’urbanisés a quelque chose d’exceptionnel, sachant que généralement, ce sont plutôt les propriétaires qui font pression sur la mairie pour que leurs terres deviennent urbanisables.

1

Livio est également le propriétaire du camping de la Plage dont la réouverture est prévue mi Juillet et dont le projet se porte sur un engagement social avec des prix à bas coûts, écologique et peu invasifs (sans installation de mobilhome ni d’équipements ludiques).

23


Livio

Nouveaux commanditaires Ferme permacole

Julie

Centre d’art

Rassembler Bidart autour d’un projet de ferme maraîchère

Hugo

Ferme cueillette

Paule

Potagers partagés Gratuiterie

Diego Denis

13 entretiens avec habitants et porteurs d’initiatives Interlocuteur.ice.s Paule (fondatrice de la gratuiterie,

Atelier au camping de la plage

Réunion skype

Interlocuteur.ice.s Paule

Interlocuteur.ice.s Paule Julie

projets de potagers partagés)

Hugo (maraîcher souhaitant s’installer) Camille (souhaite mener des actions

de reconquête des espaces verts en maraîchage)

Paule Livio (propriétaire de 27% de la

ZAD de la gare et du camping de la plage) Julie (initiatrice de centres d’arts et ateliers d’artistes)

Denis

Hugo

Livio Diego Hugo Stéphanie (projet d’atelier de

réparation associatif)

Fabrice Conclusions - Des habitants qui soulignent l’importance du soutien de la mairie dans le projet. - Composition d’un collectif d’habitants et de maraîchers intéressés par la question d’une alternative agricole à la ZAD

24

Hugo

Supports (transmis la veille) - Schéma de programmation - BD des initiatives et de présentation du projet - Document d’analyse du territoire

Supports (transmis 48h en avance) - Dossier d’analyse de Bidart et de la ZAD - Fiches d’analyse des lotissements visités - 6 scénarios d’implantation basés les principes d’urbanisme agraire ou de cité jardin

Conclusions - Un programme par étapes pour la ZAD alliant lieux de sociabilité, agriculture et habitat, en lien avec le camping de la plage. - Indications spécifiques sur les éléments du programme en lien avec l’expertise personnelle des participants

Conclusions 3 principes d’implantation : - Préserver l’intégralité des terres pour de la production maraîchère. - Regrouper l’habitat autour du corps de ferme réhabilité - Développer le projet en interaction avec le camping

Paule Recyclar’te (association menant

des projets de réemploi)

Livio

Schéma de programmation


03. RASSEMBLER AUTOUR D’UNE ALTERNATIVE AGRICOLE A LA ZAD

Pendant la période de confinement, nos échanges individuels avec les acteurs rencontrés sur place se sont cristallisés autour de la définition de la problématique de projet suivante : Dans le cas d’un aménagement résidentiel pour la ZAD de la Gare, Comment la réhabilitation de pratiques agricoles permet elle de générer des lieux de sociabilités ? Notre réseau d’acteurs, entre propriétaires, habitants et porteurs d’initiatives, s’est consolidé via une BD de présentation de notre démarche et de présentation d’une douzaine d’initiatives citoyennes bidartares servant de documents d’approche auprès de nos interlocuteurs. A alors démarré une phase de réunions visant à rassembler ces acteurs, afin de discuter d’abord de la stratégie d’implantation et de programmation du projet autour de cette problématique. Le projet s’inscrit dans une temporalité discutée lors d’une première réunion virtuelle de regroupement des acteurs. L’installation d’une ferme maraîchère serait la première étape à entreprendre dans la requalification de ces terrains. Viendrait ensuite l’implantation d’équipements publics maraîchers basés sur la pédagogie et la rencontre, en interaction directe avec le camping de la Plage1. Enfin, une forme d’urbanisme permettant de générer du logement social et des espaces partagés liés à des pratiques agricoles pourra être envisagé. L’idée est de ne pas opposer les volontés des acteurs et de la mairie mais plutôt de proposer une stratégie articulant les intérêts de chacun et montrant les synergies et interactions possibles entre volontés politiques et citoyennes. Puis, au vu d’amorcer la spatialisation du programme, nous avons réuni nos porteurs d’initiatives et Livio (en tant que propriétaire) sur le site. L’échange était appuyé par des scénarios en master plan présentant des modèles d’urbanisme agricole. Il s’agissait alors de poser les questions suivantes : Comment construire? pourquoi ne pas construire? Quelles relations sont à envisager entre le maraîchage, le camping et la ville? Cette rencontre a permis de définir trois principes d’implantation : la préservation maximale de l’espace cultivable, la réhabilitation et l’extension du corps de ferme existant et l’implantation d’un équipement public en lien avec le camping et le quartier.

1

Camping dont le gérant, Livio, est devenu un interlocuteur privilégié du projet

25


La déclinaison en trois thématiques de la ferme maraîchère est à penser dans un écosystème global dont les interactions et bénéfices s’intègrent dans une logique d’économie circulaire et de circuit court. La ferme comme paysage cultivé est l’élément central de ce système symbiotique. Par sa publicisation, l’espace est rendu visible et praticable par les habitants et contribue à son intégration dans l’espace urbain de Bidart. Les maraîchers étant logés sur place, un hameau est constitué en s’appuyant sur l’idée de densification des espaces bâtis (et dans ce cas précis de l’ancien corps de ferme) et sur la création d’espace partagés au logement, avec entre autres des potagers communs pouvant bénéficier de l’accompagnement des maraîchers vivant sur place pour la gestion des cultures. L’équipement public vient enrichir le développement de la ferme en proposant des espaces de vente pour le maraîcher, l’organisation de cueillettes publiques et un café associatif traitant la transformation des produits. La présence des potagers pédagogiques et d’insertion vient renforcer le lien entre monde agricole et monde urbain. Le projet pourrait fonctionner selon la logique suivante : une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) posséderait un contrat avec la mairie (future propriétaire des terrains) et cette SCIC serait en sous contrat avec le collectif autour du hameau habité, avec l’association responsable de l’espace pédagogique et d’insertion (l’équipement public) et un dernier contrat s’effectuerait avec le collectif des deux maraîchers.

Potager commun

LE HAMEAU

22 logements

Cantine centrale de Bidart

Bidartars

2 maraîchers

Hangar Observatoire LE PARC MARAÎCHER Serres et blocs de culture

Touristes

Jardin d’insertion Magasin Verger

CAMPING DE LA PLAGE

Structure associative

EQUIPEMENT PUBLIC Bar coopératif

La ferme comme équipement public Principe : Implantation d’un équipement public en lien avec le camping et le quartier - Alexandre Hum

Jardin pédago-gique

Bénéficie de Entraide

26

La ferme comme paysage cultivé Principe : Préservation maximale de l’espace cultivable en parc paysager - Émilie Mendiboure

La ferme comme lieu habité Principe : Réhabilitation et extension du corps de ferme existant - Solène Tremblay


04. CONSTRUIRE LA FERME MARAÎCHÈRE SELON 3 THÉMATIQUES

27


ESPACE DE LA FERME COMME PAYSAGE CULTIVE

LE CAMPING DE LA PLAGE

A’ KIROLAK

L’ANCIEN CORPS DE FERME

PLAINE SPORTIVE

LA RUE DE LA GARE

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Plan d’implantation

Coupe BB’ Les serres et le hangar

Voie ferrée

Le péda

ZAD de

LA VOIE VERTE LE LONG DE L’UHABIA Coupe CC’

Zone résidentielle

28

Terres agricoles «à Urbaniser»

Voie f


B

C

A

La ferme comme paysage cultivé

VERS ST-JEAN DE LUZ

La ferme comme équipement public CAMPING DE LA PLAGE

10

D8 rue de la gare

PLAGE DE L’UHABIA L’UHA

BIA

NORD

VERS BIARRITZ

C’

NORD

B’ 0

Coupe AA’

Le hameau

Les serres

Blocs de culture

100 m

20

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Blocs de culture

Rue Maurice Corps de Pierre ferme ancien

e jardin agogique

Aromates

ZAD de la gare

Zone résidentielle

Rue de la gare

L’équipement associatif

e la gare

ferrée

La ferme comme lieu habité

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Blocs de culture

Camping de la Plage

D810

Embouchure de l’Uhabia

Plage de l’Uhabia

L’observatoire Le verger

ZAD de la gare

Rue de la gare

Zone résidentielle

Parking du stade de rugby

Parc d’attraction Bidaparc

Voie Uhabia verte

Zone résidentielle

29


Emilie

Hugo Maraîcher qui cherche à s’installer

La ferme comme paysage cultivé

Paule Ouvrière maraîchère et porteuse d’initiatives de réseau solidaire et de jardins partagés à Bidart

Laura & Alatz Maraîchers

Enzo, Fabrice Bidartars qui s’impliquent dans le projet

John, David, Rayan,Thomas Bidartars qui cherchent à monter un collectif autour du maraîchage

PHASE I Visites chez 2 maraîchers

PHASE III Atelier «pratiquer et publiciser le paysage cultivé»

PHASE II Entretien avec Hugo

Interlocuteur.ice.s

Interlocuteur.ice.s

Alatz, Laura Paule John, David, Rayan, Thomas

Interlocuteur.ice.s Enzo, Fabrice Paule John, David, Thomas, Rayan

Hugo

Sujet.s traité.s

Sujet.s traité.s

Sujet.s traité.s

Programmer et organiser la culture maraîchère

Ambiance paysagère maraîchère

Usages dans un parc agricole public

Support.s

Support.s

Support.s

Scénarios d’organisation et d’assolement de la ferme maraîchère

Scénarios d’ambiances maraîchères en plan et coupe (4 modes de cultures)

Maquettes d’ambiance et mobilier au 1/50e, maquette du site au 1/500e, références de projet, concepts de structures en axonométrie

Conclusion.s

Conclusion.s

Conclusion.s

Une exploitation structurée et organisée en cercles de proximité

- Conception d’un paysage de forêt jardin en sept strates végétales

Définition des éléments programmatiques du parc: - Une cabane maraîchère et un observatoire - Un hangar maraîcher bioclimatique

fruitiers

saule

aromates

0.75

30

4 mètres

grands arbustes type arbousiers, aronia, amelanchier


LA FERME COMME PAYSAGE CULTIVE Le paysage cultivé et son rapport au territoire : comment inventer des espaces agricoles ouverts et publics ? La ferme comme paysage cultivé traite du rapport de la production maraîchère au territoire. Cette production agricole est envisagée comme un parc ouvert où peuvent s‘initier des usages et pratiques liés à des espaces publics. L’élaboration du projet s’est effectuée en deux phases : dans un premier temps, la conception du paysage cultivé avec l’assolement de la ferme maraîchère et la définition d’une intention paysagère et dans un second temps la projection de pratiques et usages publics en pensant la publication de cet espace agricole. Les compte-rendus de ces phases déclinées en activités sont disponibles dans le livret des comptes rendus de rencontre. Ainsi, les visites de deux fermes maraîchères installées sur la côte basque , en présence de Paule ont permis de comprendre l’organisation spatiale et opérante mise en place par les maraîchers et les besoins en équipements (hangar, lavage, cabane) et en mode de cultures (serres, blocs de cultures, vergers, aromates). Par la discussion autour de scénarios préétablis, il s’est avéré qu’une organisation spatiale en cercle de proximité étaient à adopter. Le hangar maraîcher prend une place centrale à proximité des serres. Puis se trouvent les blocs de cultures et enfin les vergers et aromates. Des scénarios d’ambiances paysagères pour chaque espace cultivé ont ensuite été soumis à Hugo et discutés afin de définir l’intention paysagère du parc basé sur le principe de forêt jardin. La forêt jardin repose sur sept strates de végétation qui dialoguent dans chaque mode de culture. Les habitants ont enfin été invités via un atelier à définir les usages possibles dans une forêt jardin où cohabiteraient maraîchers et habitants. Dans un premier temps il a été question de discuter de la possibilité de publication d’un tel espace notamment par le balisage des cheminements publics et maraîchers non pas pour diviser mais pour permettre au maraîcher de circuler librement si besoin. Dans un second temps, il a été question des usages possibles à travers des maquettes paysagères, images de références et de scénarios de structure conjuguant usages agricoles et publics a permis d’aboutir à une forme architecturale entre le cabanon et l’observatoire permettant l’appropriation du parc par le maraîcher et les habitants. Aussi il a été question du hangar maraîcher et une référence a permis d’en définir ses enjeux : compacité et bioclimatisme avec l’adossement des serres en son flanc sud.

Photographie de l’atelier «pratiquer et publiciser le paysage cultivé»

31


Sentier du littoral

ZAD de la gare Dernier maraîcher actif Terrains classés en ZAD Anciennes terres agricoles constructibles Anciennes terres agricoles préservées Littoral valorisé Stratégie de préservation des espaces végétalisés à Bidart

32

250m

1250m


Penser un parc ouvert agricole : un enjeu pour la préservation des sols végétalisés du littoral

Lors de ce dernier atelier orienté sur les usages et pratiques dans un parc paysager agricole, a été abordé la problématique des parcs publics dans les villes littorales. En effet, la culture du parc est peu présente sur la côte basque. Le littoral est finalement l’espace naturel le plus pratiqué et vécu comme espace de plein air. Cette dynamique est révélatrice d’une politique de vouloir préserver l’espace naturel sur le littoral et densifier les constructions au delà de la limite définie par la loi littoral. Les espaces agricoles préservés sont eux concentré sur une bande rétro littorale de Bidart. Ce sont des espaces contenus, mal desservis avec peu de visibilité. Une réelle politique de sanctuarisation, des espaces agricoles dans leur statut privé et de concentration de ces espaces dans l’arrière pays est mis en place. Les espaces végétalisés valorisés sont eux concentrés sur le littoral et les berges de la rivière notamment par le sentier du littoral qui longe la côte basque. Ainsi la publicisation1 des espaces agricoles à Bidart entre en résonance avec un réel intérêt à redécouvrir les paysages agricoles et réhabiliter des pratiques anciennes du territoire. En effet dans leur article ‘‘La publicisation des espaces agricoles périurbains dans le Lunellois, Languedoc. Un cadre d’analyse en géographie’’, Camille Clément et Christophe Soulard mettent en avant « ce mouvement d’ouverture et de diversification des pratique» comme favorisant un changement de perspective des espaces agricoles d’un lieu de production vers un réel paysage.

1 « processus par lequel des espaces, qu’ils soient publics ou privés, sont pratiqués par une multiplicité d’acteurs pour en faire des espaces d’usage.» définition extraite de l’article ‘‘La publicisation des espaces agricoles périurbains dans le Lunellois, Languedoc. Un cadre d’analyse en géographie’’ rédigé par Camille Clément, Christophe Soulard dans Annales de géographie (N° 712), pages 590 à 614, https://www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2016-6-page-590. htm?contenu=article

Photographie des anciens espaces agricoles préservés à Bidart

Photographie des espaces littoraux préservés et aménagés à Bidart, le long du sentier du littoral

33


NORD

Bloc

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Plan d’assolement du parc maraîcher 0 10 50 m grands arbres nourriciers fruitiers demi tiges petits fruits couvre sols

grimpants et grands arbustes herbacés et aromates légumes racines

0m 2m

34

10m Coupe longitudinalement d’un bloc de culture et du verger


Parcourir - La forêt jardin et sept strates végétales

10 m 5m 2m 1.2 m 0.7 m 0.3 m 0.1 m Schéma des hauteurs de végétation

La forêt jardin articule un parcours à la fois pour le maraîcher et les habitants dans un paysage nourricier. Ainsi le parc maraîcher fait dialoguer sept strates végétales assurant le passage d’un paysage forestier à un paysage agricole. On y trouve les grands arbre (noisetiers, châtaigniers, noyers) les fruitiers, les grimpants (vignes) et grands arbustes (arbousier et argousier), les petits arbustes (petits fruits), les herbacée (aromates et légumes), les couvres sols et légumes racines, le tout s’articulant autour des différents modes de cultures. Ce parcours positionne l’usager à différentes situations de densité et d’ouverture. Ce dernier peut se trouver en lisière, à l’intersection ou au cœur d’une strate dense ou d’une autre plus ouverte. Le parcours connecte ainsi la rue de la gare au camping de la plage et hameau résidentiel autour de l’ancien corps de ferme et propose différents points d’arrêts : des espaces ouverts de plein air et un cabanon observatoire où les habitants peuvent pratiquer un espace ouvert couvert en rez de chaussé quand celui ci n’est pas occupé par le maraîcher ou profiter des différents points de vue qu’offre le cabanon. Le maraîcher lui trouve ses points d’arrêt également au niveau du hangar maraîcher ou du cabanon pour stocker ou bricoler.

Cabanon observatoire

Hangar copropriété

maraîcher habitant copropriété rue de la gare

camping de la plage

Schéma d’organisation du parcours

35


BLOC DE CULTURE : 5400m² SERRE : 1500 m² VERGER PETIT FRUIT : 2930 m² VERGER CUEILLETTE : 2260 m² BLOC DE CULTURE CUEILLETTE : 1800 m² GRAND ARBRES NOURRICIERS: 6600 m²

2 maraîchers

430 personnes* nourries en légumes par an 230 personnes* nourries en fruit par an *données selon les régimes actuels pour une production biologique (parcel-app.org)

RÉCUPÉRATEUR D’EAU DE PLUIE

ESPACE DE LAVAGE 10m²

CHAMBRE FROIDE 25m²

STOCKAGE OUTILS 25m²

HANGAR 144m² SERRE A SEMIS 196m²

36

Axonométrie du hangar maraîcher et des serres adjointes


Cultiver - Le hangar maraîcher

2.

Cabanon 2.

1.

Hangar 3

1. Serres 2. Blocs de culture 3. Vergers et aromates

Schéma du principe d’implantation et d’organisation de la ferme maraîchère

Une production maraîchère regroupe diverses petites installations (lavage, stockage, garage, chambre froide) permettant le travail des espaces cultivés. Ces installations occupent une place centrale dans la ferme tant dans leur organisation que dans leur spatialité. Ainsi, le hangar maraîcher est positionné au centre de la production selon trois cercles de proximité. Du plus proche au plus lointain on trouve : les serres, les blocs de cultures et les vergers et aromates. L’enjeu de ce hangar, discuté avec les habitants grâce à des références, est de concevoir un bâtiment compact et sobre dont le langage architectural entre en harmonie avec le paysage bâti et végétal existant. Son organisation spatiale linéaire s’inscrit le long du parcours paysager. Il est également l’occasion de favoriser la production des cultures en étant adossé au flanc nord des serres qui bénéficient de l’inertie d’un mur opaque et en possédant son propre système de récupération des eaux de pluie. Sa situation au cœur du parcours, face à l’équipement pédagogique (développé par Alexandre Hum) et en perspective avec le hameau agricole (développé par Solène Tremblay) en fin un élément central d’articulation de la ferme maraîchère. L’implantation d’un tel équipement permettrait d’installer deux maraîchers sur la parcelle et cela générerait un mode de culture biologique intense qui pourrait nourrir 430 personnes en légumes par an et 230 en fruits par an. 1 1. données selon les régimes actuels pour une production biologique (parcel-app.org) LE KIOSQUE

LA BORDA

RÉFÉRENCE VALIDÉE PAR LES ACTEURS

LE PREAU

LE HANGAR MARAICHER

Hangar maraîcher - Fabriques architecture

37


0m1m

Espace ouvert

Stockage maraîcher

Plan du rez de chaussé ouvert au public

5m

Atelier Stockage maraîcher

Plan du rez de chaussé fermé au public

Coupe transversale de l’appréhension des différentes strates végétales

38


S’arrêter - Le cabanon observatoire mare aux aromates cabanon observatoire blocs de culture verger

Schéma d’implantation du cabanon observatoire La nécessité d’une cabane relais pour le maraîcher dans le parc a été l’occasion de développer une structure avec les acteurs qui pourra aussi être pratiquée par les habitants contribuant ainsi à l’appropriation du parc agricole paysager. Sa localisation conjugue proximité du bloc de culture éloigné et volonté par les habitants d’implanter une structure à proximité de la mare aux aromates. L’intention d’un observatoire, permettant de prendre de la hauteur et d’un espace flexible couvert offrant l’occasion de divers événements ont été exprimé par les acteurs par le choix de références et de scénarios de structure. Ainsi une petite structure possédant une cabane à outils et un espace au rez de chaussé a été imaginée. Cet espace couvert peut être fermé pour que le maraîcher puisse l’utiliser comme atelier ou ouvert pour que des événements publics tels que des cours ou des concerts puissent avoir lieu (cours, concert). La partie surélevée de la structure permet de découvrir les différentes strates végétales, d’offrir un point de vue sur le parc paysager agricole et enfin sur les horizons de Bidart, de l’Uhabia et des collines du centre ville historique. L’accès de l’observatoire se fait par une rampe menant au premier étage puis par un escalier hélicoïdal évoquant l’acte de grimper dans les arbres. Cette structure a été imaginée en autoconstruction car elle permettrait au collectif de jeunes maraîchers de la construire à moindre coût avec des habitants et de la démonter si nécessaire. Finalement la ferme comme paysage cultivé amène l’usager à appréhender le territoire dans sa relation avec le paysage proche par le parc paysager agricole au paysage lointain avec l’observatoire. L’OBSERVATOIRE RÉFÉRENCES VALIDÉES PAR LES ACTEURS

GRADINS DEPLOYABLE LALESSTRUCTURE Kiosque temporaire imaginé pour l’édition 2016 du Parckdesign à Bruxelles - Bruxelles Environnement

L’OBSERVATOIRE Observatoire - collectif ETC

39


Livio Sasco Propriétaire du camping de la plage et de 0,8 hectares sur la ZAD de la gare

Alexandre Hum La ferme comme équipement public

Elise Tinel et Charlotte Mulet Fondatrice et co-fondatrice de projet associatif «Bio Divers Cité», jardin pédagogique au sein des Serres de la Milady de Biarritz

PHASE I Réunion chez Diego Interlocuteur.ice.s Anne-Céline Diego

Paule Etchelecou Ouvrière maraîchère et porteuse d’initiatives de réseau solidaire et de jardins partagés à Bidart

PHASE II Échanges avec Livio Interlocuteur.ice.s

PHASE III Visites des serres de la Milady Interlocuteur.ice.s

Livio

Elise Charlotte

Sujet.s traité.s

Sujet.s traité.s

Sujet.s traité.s

Usages et programme ouvert au public

Interaction entre ferme et camping

Spatialisation du jardin pédagogique

Support.s

Support.s

Support.s

Maquette au 1/500e du site et ses alentours

Schémas axonométriques de spatialisation des usages

Scénarios d’organisation spatiale des éléments bâtis et cultivés du jardin pédagogique

Conclusion.s

Conclusion.s

Conclusion.s

Définition d’un programme sous trois catégories: - Cultiver - Consommer localement - Se rencontrer

- Mise à jour de l’organisation du camping de la plage - Définition d’une intégration progressive entre espace associatif et camping

- Définition d’un principe d’organisation des espaces cultivés diversifiés - Organisation des éléments bâtis: . Un espace associatif central et des modules ponctuels dans le jardin

40


LA FERME COMME ÉQUIPEMENT PUBLIC Comment instaurer un dialogue entre activité maraîchère, activité touristique et lieux de rencontre pour les habitants? La réflexion portée sur la ferme comme équipement public s’inscrit dans le prolongement de l’aménagement d’un paysage cultivé (cf. Rapport de présentation de Émilie Mendiboure). Elle renvoie à la volonté portée avec les habitants de concevoir la pratique agricole comme le support de lieux de sociabilité, en intégrant ce site dans une urbanité plutôt que de le sanctuariser. La situation enclavée du site de la ZAD ainsi que sa proximité avec le camping de la plage, nous a mené à intégrer ce dernier à notre réflexion. Ce camping, actuellement fermé, est sujet à une réouverture sous forme de «camping écologique»1 par Livio Sasco, acteur essentiel à cette démarche. Il s’agit donc ici d’envisager l’équipement public comme un lieu faisant entrer en dialogue pratique maraîchère, activité touristique et lieu de rencontre pour les habitants. Pour mener à bien ce travail, une concertation a été effectué dans un premier temps avec un groupe d’habitants, afin de définir les éléments programmatiques à intégrer dans cet équipement. Suite à cet échange, trois grands éléments programmatiques ont émergé: un café associatif envisagé comme espace de reliance sociale, un espace pédagogique et un espace dédié à la vente de produits locaux. Dans un second temps, la spatialisation de ces éléments programmatiques - dans une logique d’interaction entre la ferme et le camping - a été le sujet d’échanges avec Livio Sasco. Finalement, à travers la visite de jardins pédagogiques et des échanges avec l’association Bio Divers Cité, nous avons défini des principes d’organisation spatiale de cet équipement pédagogique.

1

Terme utilisé par Livio Sasco pour décrire son projet. L’intention porté par ce dernier consiste à minimiser l’emprunte écologique du camping en proposant un hébegement exclusivement en tente et en envisageant une renaturalisation d’une partie des sols occupés par le camping.

41


NORD

Camping de la plage

Surfaces occupées par les camping Anciennes terres agricoles converties en camping

Occupation des sols par les campings de Bidart

42


Questionner l’équipement touristique: quel dialogue entre le camping et la ville ?

Bidart est actuellement la commune disposant de la plus grande offre d’hébergement en camping sur le littoral Basque avec 7000 emplacements répartis sur 8 campings. Historiquement, ceux-ci se sont installés sur d’anciennes terres agricoles, faisant de ces équipements des éléments représentatifs de la transition que connaît Bidart depuis les années 70, marqué par le passage d’une commune agricole à une commune touristique. Aujourd’hui, ces campings se sont développés via un hébergement en mobile-home accompagné d’infrastructures de loisirs (piscines, restaurant, aire de jeux etc.), consolidant des hameaux touristiques centrés sur eux-mêmes. Si ces aménagements sont des bassins de vie et d’activité en période estivale, en dehors de cette période, ils deviennent de grandes étendues inexploitées par les habitants locaux. L’intention d’intégrer le camping dans la réflexion de la ferme comme équipement public répond donc à deux objectifs; d’une part intégrer le projet dans la réalité d’une commune qui s’est développée via le tourisme. Il s’agit donc de tirer profit de l’activité touristique du camping de la plage pour promouvoir le développement d’une pratique agricole, tout en considérant la plus-value de développer un lieu de sociabilité pour diversifier l’offre touristique du camping. D’autre part, elle pose un questionnement plus général sur la manière dont ces équipements touristiques se confrontent au contexte urbain de Bidart. Il s’agit donc d’envisager le camping de la plage comme un espace intégré au parcours agricole que nous avons imaginé collectivement et participant à un schéma de vie locale.

Des lotissements touristiques fermés sur la ville

Lisière du camping Oyam

Vue intérieure du camping Berrua hors période estivale

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NORD

CULTIVER Jardin pédagogique Modules auto-construits SE DIVERTIR / SE RASSEMBLER Café associatif Serre pédagogique

Éléments programmatiques de la ferme comme équipement public 0m

10m

20m

Ech: 1/1000e CONSOMMER LOCALEMENT Espace de vente directe pour le maraîcher Épicerie locale ouverte à l’année

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De la ville à la ferme Cultures ouvertes à la cueillette

Hangar maraîcher

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Emprise jardin pédagogique Entrée du jardin pédagogique

Construction neuve Corps de bâtiment de l’équipement associatif

Emprise du camping de la plage

Aménagement d’un local existant Annexe à l’entrée du camping

Entrée depuis le camping

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Prolongement d’un axe entre la ferme et le camping de la plage

Vente de produits locaux et signalétique à l’entrée du camping

La serre pédagogique - du camping à l’exploitation agricole

45


Principe d’interaction progressive entre ferme et camping

Étude réalisée par «Terres Permaculture» démontrant les terrains de la ZAD de la Gare comme cultivables

2019

NORD

Exploitation maraîchère Emplacements tentes

Fronton

Épicerie locale Renaturalisation Accueil / buvette

Espace vente directe Parking Zirlinga

ETAPE 0 OUVERTURE DU CAMPING DE LA PLAGE

ETAPE 1 VIABILISER UNE PRODUCTION MARAÎCHÈRE Démarrage d’une exploitation maraîchère

1

0 Fin 2020

Jardin à plat Jardin surélevé

Ateliers et évènements ponctuels

Café associatif Cueillette

Serre pédagogique

Projection et conférences Aire de jeux

ETAPE 2 ESPACE PÉDAGOGIQUE OUVERT AU PUBLIC

ETAPE 3 DÉVELOPPEMENT D’UN LIEU DE SOCIABILITÉ Développement du jardin pédagogique

2 46

3


Une interaction entre ferme et camping Du tourisme au local REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Exploitation maraîchère REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

85 m

Entrée piétonne jardin pédagogique

Accès en mobilité douce depuis la rue de la gare

160 m

Parking Zirlinga P

Accès en mobilité douce depuis le camping de la plage

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Chemin accessible en tracteur pour le maraîcher

Jardin pédagogique Public

Axe départementale

Inclure le camping de la plage dans un parcours en mobilité douce REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

À partir d’un programme défini préalablement avec un groupe d’habitants, nous avons initié avec Livio un travail de spatialisation des usages sur des schémas axonométriques. Nous avons ainsi imaginé un programme se déployant progressivement dans le temps. L’hypothèse de phasage en trois temps que nous proposons marque l’intention d’un équipement public permettant une ouverture progressive de l’exploitation maraîchère au public. Dans un premier temps, nous envisageons l’aménagement d’un local existant à l’entrée du camping en espace de vente directe pour le maraîcher, la plus-value étant d’offrir une visibilité à l’exploitation maraîchère à partir d’une zone stratégique, juxtaposé au parking Zirlinga et à l’intersection entre la départementale, la voie verte et la rue de la gare. Dans un second temps, il s’agit de développer un programme pédagogique ouvert au public, situé à l’intersection entre le camping et l’espace maraîcher. Cet équipement ouvre d’une part l’exploitation maraîchère à une activité de cueillette, et introduit d’autre part l’aménagement d’un jardin pédagogique sur le site. Finalement, il s’agit de consolider le développement d’un lieu de sociabilité s’intégrant dans un circuit court, avec l’aménagement d’un café associatif. Ce café est envisagé comme un espace pouvant accueillir des conférences et autres évènements ponctuels. L’entrée du camping est donc traitée comme un espace clé puisqu’elle marque une entrée vers le site, mais permet aussi une extériorisation de la production maraîchère vers la ville. Ce rapport de transversalité entre production maraîchère et accueille du public est traité le long d’un axe prolongeant le cheminement existant du camping. Suite à nos réunions, nous avons convenu avec Livio que cet axe peut être envisagé comme accessible au public en mobilité douce, en incluant la période de fermeture du camping.

47


NORD

Plan de toiture du jardin pédagogique 0m

10m

20m

Ech: 1/1000e

Camping de la plage

48

Serre pédagogique

Aire de jeux

Équipement associatif

Café associatif

N PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Fronton


ION ETUDIANT

Le jardin pédagogique - Paysage séquencé Fréquentation Basse

Paillage

Jardin à plat Poulailler

Sentier en terre Buttes bio intensives Platelage bois (accessible PMR)

Potager surélevé 1a - Aire de jeux 2b- Pelouse support d’expositions et évènements festifs

Haute

Béton de chaux (accessible PMR)

Un séquençage des espaces extérieures suivant la fréquentation

Traitement des sols

Le cœur de l’équipement public, à l’intersection entre l’espace maraîcher et le camping, est traité par l’aménagement d’un jardin pédagogique dans une volonté de concevoir un lieu de sociabilité intégré au paysage cultivé. Les échanges avec les membres de l’association Bio Divers Cité, nous ont ainsi permis de définir les grandes caractéristiques spatiales du jardin. Ici, L’intention est de concevoir le jardin en continuité avec le paysage arboré qui l’entoure. Cependant, contrairement à une exploitation maraîchère, l’objectif ici est d’explorer une diversité de modèles agricoles afin d’y intégrer une dynamique pédagogique et expérimentale. L’organisation des parcelles répondent ainsi à deux grands principes : d’une part celles-ci se déploient à partir d’une centralité (marqué par le bâtiment associatif) afin de faciliter leur irrigation, ainsi que les déplacements humains.. D’autre part, elles structurent un séquençage marquant une transition d’un centre d’activité ouvert au public à un espace agricole cultivé

Module cabane à outils

REALISE A L'AIDE D'

Potager surélevé

Module serre

Jardin à plat

Module abris

Séquençage des espaces cultivés - Du minéral au végétal 0m

3m

6m

Ech: 1/300e

49


Usages courants Se restaurer / cultiver NORD REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Jardin cultivé Pesée cueillette Serre à semi

Terrasse de café

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Aire de jeux

Usages ponctuels Se rassembler / transmettre REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Exposition extérieure Salle de réunion

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Atelier pédagogique

Conférence

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Usages ponctuels Art et divertissement REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Festivité et occupation de la cour du jardin REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Buvette extérieure Ateliers d’artistes Salle de concert

Scénarios d’aménagement thématisés de l’équipement associatif 0m

50

4m

8m

Ech: 1/400e


L’équipement associatif - Support et modules habités Les espaces construits se déclinent sous deux typologies. D’une part un corps de bâtiment marque l’entrée du jardin pédagogique et consolide un noyau associatif en joignant café associatif et serre pédagogique. Le bâtiment se veut le plus flexible possible afin d’accueillir une diversité d’usages ; évènements festifs, conférences, réunions, ateliers pédagogiques, expositions etc... D’autre part, des modules légers sont disposés ponctuellement dans le jardin pédagogique. Ceux-ci sont en lien direct avec l’activité du jardin, qu’il s’agisse de locaux techniques (cabane à outils, espace de nettoyage, serre à semi), ou d’abris pour se reposer et se rassembler. Le principe structurel du projet consiste en une distinction entre le support (structure primaire) monté dans un premier temps, et les modules habités permettant aux usagers d’aménager l’espace dans un second temps. Les supports sont constitués d’une succession de portiques permettant de concevoir un grand espace ouvert, et de modules fixes intégrant les équipements techniques et sanitaires. À cette structure s’intègrent des panneaux à ossature bois manuportables permettant d’aménager des sous-espaces dans le bâtiment central. REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT Ceux-ci sont pensés de sorte à ce qu’ils puissent également servir à l’autoconstruction des modules ponctuant le jardin. Modules habités Construction à échelle humaine

Montage de la structure support primaire

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Montage de la structure support secondaire

3

Module cabane à outils et station de lavage

Aménagement intérieur par les usagers

Module abris

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

Module serre

51

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

- Subdivision et cloisonnement des espaces via l’intégration de panneaux en ossature bois manuportables

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

- Semi-portiques manuportables par deux à trois personnes

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

2

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

- Succession de portiques en bois - Revêtement de toiture et de façade - Modules intérieurs fixes: éléments techniques et sanitaires

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

1


Paule Ouvrière maraîchère et porteuse d’initiatives de réseau solidaire et de jardins partagés à Bidart

Solène

La ferme comme lieu habité Imed Robbana Directeur du COL, coopérative HLM basée dans le pays basque spécialisée dans l’habitat participatif

PHASE I Réunion chez Diego Interlocuteurs

PHASE II Atelier «le hameau de la ferme» Interlocuteur.ice.s

Anne-Céline Diego

Sujets traités

Enzo, Xan, Fabrice, Julien, Anne-Céline, Diego, Sara, Clément, Paule

PHASE III Entretien avec le COL Interlocuteur Imed Robbana

Sujets traités

Sujet.s traité.s

Rapport à l’architecture basque, volumétrie dans le paysage, espaces partagés et privés

Enjeux de la production de logement social, démarche du COL, habitat participatif social

Support.s

Support.s

Support.s

Maquette au 1/250e du corps de ferme et son voisinage

Cartes (éléments architecturaux basques, scénarios de configuration), images de référence, maquette au 1/250e

Documents de présentation du projet général et spécifiques, tableau des surfaces produites et ébauches des plans d’étage

Conclusion.s

Conclusions

Conclusions

Construire du logement, oui, mais autrement: - Logement pour le.s maraîchers ou en interaction avec le volet agricole du projet - Importance des espaces partagés

- Compromis entre préservation d’un paysage et pression foncière : 1 bâtiment réhabilité et 2 bâtis neufs suivant la volumétrie de l’etxe basque en R+2 maximum - Des habitants attachés aux codes de l’architecture basque et sensibles aux enjeux actuels de l’habitat et de l’écologie

Principes à suivre pour esquisser de l’habitat participatif social

Usages et implantation autour du corps de ferme

Le hangar existant, trop grand pour les espaces partagés

52

Des habitants de Bidart

Anne-Céline et Diego Habitants d’un logement collectif au lotissement Gracien à Bidart

Réhabiliter et réaliser une extension du corps de ferme existant

Densifier avec de nouveaux bâtiments


LA FERME COMME LIEU HABITÉ Autour d’un corps de ferme réhabilité, comment construire un hameau d’habitat collectif qui favorise la vie en communauté ? La thématique de la ferme comme lieu habité est l’occasion de penser la réhabilitation de l’ancien corps de ferme en logement et la constitution d’un hameau autour des notions d’agriculture et d’espaces partagés. L’enjeu de ce projet est d’inventer avec les habitants un modèle d’architecture qui démontre qu’on a tout intérêt à condenser, densifier le logement autour de bâti existant plutôt que continuer l’artificialisation de terres cultivables. Si la question de la programmation des espaces communs liés à l’habitat s’est posée dès la réunion de programmation skype du 14 mai, c’est la visite de lotissements de Bidart en compagnie de Paule et Denis qui a permis de définir leur importance et les enjeux liés à leur dessin. Les premiers scénarios d’implantation de l’habitat sur le site, produits suite à ces visites envisageaient l’implantation des bâtiments au sein même des terres cultivables. Or, la première réunion sur site nous a mené remettre en question ce parti pris et privilégier plutôt la réhabilitation du corps de ferme actuel, qui a été exclu du périmètre de la ZAD. Ensuite, nous avons réuni Diego et Anne-Céline pour discuter en maquette de nos premières hypothèses d’implantation autour du corps de ferme et des espaces partagés dans l’habitat collectif, vis à vis de leur propre expérience puis en se projetant dans le projet de la ZAD. L’atelier suivant, auquel ils ont tous deux participé, avec sept autres bidartars, dont un ayant grandi dans la ferme même, a permis d’approfondir les questions de volumétrie et a permis d’aborder les sujets du rapport des logements aux espaces extérieurs, de l’organisation des espaces communs autour d’une cour centrale, de la position à prendre face à l’esthétique néo-basque. Enfin, un long entretien avec Imed Robbana, directeur d’une coopérative HLM spécialisée dans l’habitat participatif, mené avec une première ébauche de plan d’étages m’a donné les informations et principes nécessaires pour pouvoir envisager un schéma de logement adaptable à de l’habitat participatif social.

53


MAJORITAIREMENT PLÉBISCITÉ

Principes vernaculaires qui demeurent essentiels d’après les habitants

CARTES RÉSUMANT LES CODES DE L’ETXE BASQUE1

MAJORITAIREMENT CRITIQUÉ «Ne pas continuer d’utiliser des codes quand il n’ont plus aucun sens constructif [...] Comme les colombages en trompe l’oeil, faut pas préserver un faux style»

Elements pour lesquels les habitants demeurent très attachés

«On construisait avec de toutes petites fenêtres, maintenant ça n’a plus plus aucun intérêt, on peut ouvrir »

«Ça fait partie d’une carte postale qu’on aime tous»

PLANCHES DE RÉFÉRENCE 1 ZAC du Séqué à Bayonne, perception positive de l’aspect «écologique» de l’architecture Alturan à St Jean, «rien à voir avec le pays basque [...] va trop loin»

Le corps de ferme à réhabiliter

Pour certains, ces réinterprétations des codes de l’architecture basque ont «toute leur place», mais c’est à modaliser en fonction du contexte : Les habitants soulignent qu’il n’y a «rien à voir entre une construction isolée et la ZAD de la gare, où les bâtiments environnants suivent strictement les codes basques»

d1

54

1

Support de discussion de l’atelier du 24 juin 2020 portant sur la ferme comme lieu habité, voir compte-rendu en annexe


Une architecture pensée pour et avec le paysage bidartar Construire du logement à Bidart implique nécessairement de se positionner vis à vis de codes esthétiques architecturaux omniprésents sur le territoire, ceux du style néo-basque. Basé initialement sur le modèle de la ferme basque traditionnelle, ce style se développe avec les grandes villas de villégiature des années 20. Il s’est néanmoins largement éloigné de son modèle historique et se traduit aujourd’hui à Bidart dans un tissu urbain relativement homogène de pavillonnaire à double pente, blanc avec volets et colombages en trompe l’œil en couleur contrastante. Malgré les dérives d’une architecture qui frise parfois le pastiche, la majorité des habitants comme des élus rencontrés demeure très attachée à cette esthétique et tient à préserver ce qui est pour eux constitutif du «paysage basque». C’est pourquoi, dans la pratique, la commune n’autorise que la construction d’édifices qui citent directement le style néo-basque. Il s’agit donc ici d’inventer une architecture que les bidartars puissent s’approprier, qui réponde à l’architecture du corps de ferme existant, mais aussi une architecture inscrite dans son époque, qui réponde aux modes de vie, aux évolutions techniques et aux enjeux écologiques actuels auxquels les habitants rencontrés sont très sensibles. Le parti pris de ce projet est donc d’emprunter la volumétrie massive de la ferme basque, avec ses toits en pente et ses débords de toiture pour fabriquer deux bâtiments fonctionnant sur une trame de 6 m subdivisée en deux. On peut ainsi construire une façade non porteuse largement vitrée, protégée par un système de brise soleil couplé à des balcons qui gagnent en profondeur pour devenir de véritables loggias. Côté est, le bâti dialogue avec les champs via une série de coursives.

LE CORPS DE FERME AUJOURD’HUI

LE HAMEAU PROJETÉ

DIALOGUE ENTRE LE CORPS DE FERME RÉHABILITÉ ET LES DEUX NOUVEAUX BÂTIMENTS

LES DEUX NOUVEAUX BÂTIMENTS VUS DEPUIS L’AXE CENTRAL DES CULTURES

55


UNE GÉOMÉTRIE QUI OFFRE UNE GRANDE DIVERSITÉ DE TYPOLOGIES La ferme réhabilitée

T4-c

Nouveau bâtiment 1

T3-d

T2-b

T5-c

Nouveau bâtiment 2

T5-e

T4-b

T5-b T3-b

T5-a

T3-b

T3-a T3-b

T3-c T3-a

T3-a

T3-a

T3-a

T2-a T2-a T2-a

Parking 24 places T4-a T2-a

Maquette 1:250 support des discussions autour de la géométrie et de la volumétrie du bâti

56

Nbre de typologies dessinées

Nombre total

Surface moyenne

Surface de terrasse moy.

Surface totale

T2

2

5

48 m²

15 m²

242 m²

T3

5

11

66 m²

14 m²

739 m²

T4

3

3

79 m²

21 m²

236 m²

T5

3

3

107 m²

16 m²

320 m²

Total

13

22

69 m²

295 m²

1527 m²


Réinvention l’etxe basque comme bâtiment de logement collectif Si l’etxe1, le bâtiment de ferme traditionnel qui sert de référence à tout l’imaginaire de l’architecture basque, était à l’origine une très grande bâtisse, c’est parce qu’elle abritait plusieurs générations, et donc de nombreux habitants sous un même toit. C’est cet aspect collectif qui s’est perdu la maison pavillonnaire d’inspiration néo-basque qui compose la majorité du tissu bâti bidartar. Ce projet est donc une opportunité pour penser une architecture qui réponde à la fois à cet imaginaire de la ferme-etxe, et aux enjeux de pression foncière et à la difficulté d’accéder à un logement à Bidart. En effet, Bidart compte actuellement 350 demandeurs de logement social, et l’objectif de production annuel de la mairie avoisine les 50 logements par an, avec des quottas atteignant les 70% de logement social pour les opérations de promotion immobilière, afin de rattraper le déficit de la commune. Néanmoins, le PLUi, actuellement en cours de rédaction, remet en question cet impératif de produire du logement défendu par les documents d’urbanisme précédant, dont le PLU de Bidart, car « L’ambition poursuivie (…) n’est pas de faire plus, mais de faire mieux »2. Un point d’autant plus justifié à Bidart, où 34% des logements sont des résidences secondaires à Bidart et où le logement collectif ne représente que 53% du total, un taux largement en deçà des 70% de moyenne sur l’agglomération. A Bidart, l’espace urbanisé n’aurait donc pas besoin de s’étendre, mais plutôt de se réorganiser. D’ailleurs, selon Marc Bérard, premier adjoint de Bidart, « trop de foncier a été consommé durant les précédentes décennies, il faut donc arrêter cette frénésie, ce grignotage des espaces naturels par la ville, il faut reconstruire la ville sur elle-même, densifier les zones urbaines et protéger les zones agricoles et naturelles»3. Enfin, si les habitants rencontrés sont conscients de la difficulté de se loger sur la commune, ils sont majoritairement opposés à toute construction sur les dernière terres cultivables de la zone. Le parti pris de concentrer la production de logement sur du collectif organisé autour du corps de ferme plutôt que d’urbaniser l’espace agricole s’inscrit dans cette dynamique. De plus, alors que le zonage de la ZAD séparait l’ancien corps des terres cultivées, il devient ici, au contraire, la pièce centrale pour l’élaboration d’un hameau d’habitat en lien direct avec l’exploitation maraîchère, où pourront aussi être logés les maraîchers. Finalement, entre volonté de préserver un paysage et désir de présenter aux élus un projet réaliste, le travail en maquette avec un groupe de bidartars a permis d’arriver à un consensus autour d’un trio de bâtiments en R+2 maximum permettant la production d’une vingtaine de logements, allant du T2 au T5. 1 2 3

«maison» en basque Diagnostic du PLUi en cours de production Marc Bérard, Discours pour la réunion publique de concertation du PLUi, 08/092016

DES CIRCULATIONS ET LOGEMENTS D’OÙ ON VOIT L’OCÉAN, UN DES POINTS ABORDÉS AU COURS DES ATELIERS

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UN PLAN DE REZ-DE-CHAUSSÉE QUI ORGANISE LA VIE COMMUNE AUTOUR D’UNE COUR CENTRALE

Voie ferrée

Outils de jardinage

Locals vélo et ordure

Potager commun

Espace barbecue

Terrasse couverte

Cour centrale

Champs

Verger commun Parking

1 : 500 N 0

Salles communes POSSIBILITÉS DE DÉVELOPPEMENT DES ESPACES COMMUNS AU COEUR DU PROJET

Option A : Une grande salle commune de 49 m²

58

Option B : Subdivision en plusieurs espaces communs (salon, atelier de bricolage, buanderie ou chambre d’amis partagée)

Option C : Retour possible à une configuration de T2 0

2

4

6m

2,5

5

10 m


L’organisation du hameau et de ses espaces collectifs, fruit d’une réflexion collective Visiter des lotissements de Bidart en compagnie d’habitant a permis de réaliser l’importance des espaces communs pour l’habitat collectif dans une commune où les habitants regrettent un manque de lieux de rencontre. Ainsi, quand par exemple au lotissement Gracien les bâtiment s’organisent de manière linéaire, on privilégie avec ce projet une forme de «hameau» concentrique, qui permet de créer une cour centrale. L’idée a été largement plébiscité par les habitants au moment du travail en maquette au cours des ateliers du 9 et du 24 juin. Bidart se situant dans cette région tempérée, la vie commune se fait principalement dehors.1 En suivant les conseils de Paule, porteuse de projet de potagers partagés, le hameau ménage aussi 300m² de potager commun, soit une vingtaine de mètres carré par logement, sous les fenêtres des habitants, de manière à favoriser la vitalité et le caractère communautaire de l’activité. De plus, à l’image du préau du lotissement Hiri Artea, souvent cité par les bidartars comme lieu de rencontre de leur enfance et adolescence, le hameau offre une terrasse couverte qui dialogue avec l’espace extérieur commun piéton et la salle commune. Le fait que le hameau dépasse le seuil de 20 logements est d’ailleurs ce qui permet de rendre ces éléments de programme additionnels réalisables même dans un contexte de logement social. D’après Imed Robbana, directeur du COL, coopérative HLM spécialisée dans l’habitat participatif, ces espaces, loin d’être des surcoûts, permettent même des économies aux habitants qui peuvent mettre matériel et savoir-faire en commun. Néanmoins, pour qu’ils soient appropriés, il est fondamental qu’il aient été choisi par les futurs habitants eux-même, d’où l’intérêt d’offrir plusieurs possibilités d’aménagement et une réversibilité en cas de non-fonctionnement des espaces. 1

Voir compte-rendu des visites et des ateliers en annexe

ACCENT PORTÉ SUR LES ESPACES EXTÉRIEURS PARTAGÉS : VUE SUR LE COIN BARBECUE, LA TERRASSE COMMUNE ET LES POTAGERS

59


PLANS DES TYPOLOGIES -

Éléments laissés au choix des habitants en orange

Typologies sur la trame de 6x9m 0

2

4

6m

Ech: 1/150e

T2-a 49 m²

T4-a (Duplex) - bas 49 m²

T4-a (Duplex) - haut 24 m²

Typologies sur la trame de 6x12m

60

T3-a 65 m²

T3-b 65 m²

T3-c 65 m²


Un modèle de logement souple, adapté à l’habitat participatif social Dans le cadre d’appels à projet réels pour de l’habitat participatif social, comme ceux auquel répond le COL1, le dessin global du projet et du squelette du logement intervient avant les premiers appels à candidature pour les futurs habitants. En effet, les négociations avec les collectivités nécessitent un support, puis ces plans doivent être précisés pour lancer les discutions avec les habitants. parce qu’il est effectivement plus facile de partir d’un cadre fixe offrant une marge de modification (variable selon les projets) plutôt que d’une page blanche. C’est dans cette optique que les plans du hameau ont été dessiné, avec pour objectif de définir un plan général puis des typologies qui soient les plus souples possibles, d’où le choix, entre autres, d’une trame régulière de 6m. De plus, diversifier les typologies participe aussi à élargir encore le catalogue de possibilités offertes à de futurs habitants. Or, les toits en pente, en plus de justifier de nombreuses doubles hauteurs, sont l’occasion de multiplier le nombre de typologies proposées, tout comme le travail de trois bâtiments distincts. Enfin, pour faire face à l’évolution des besoins des habitants même une fois le bâtiment construit, il s’agit d’imaginer des plans offrant le maximum de réinterprétations possibles via une évolution du mobilier., pour les espaces intérieurs comme extérieurs. 1

Voir compte rendu en annexe

Transition espaces communs / espaces privés Un mobilier multi-usage pour définir les séparations des terrasses/loggia

0,5 m 1,3 m 0,5 m

Réhabilitation de l’ancien corps de ferme

T5-c (Duplex) - bas 64 m²

T5-c (Duplex) - haut 44 m²

61


Processus passé et projeté de transformation de la ZAD de la gare

2011

Mairie

crée la ZAD de la gare et classe les terres en AU en vue de faire une opération de logement

Livio Sasco Terres permacoles

fait mener des études de faisabilité agronomiques pour une installation maraichère sur la ZAD

Etudiants en architecture Collectif de Bidartars Livio Sasco

présentent à la mairie un projet alternatif pour le futur des terres de la ZAD et la convainquent de faire évoluer sa vision pour la ZAD

Mairie Agglomération pays basque

modifient le zonage de la ZAD en A, en intégrant la possibilité d’y avoir des activités pédagogiques et d’accueil Définissent autour de l’ancien corps de ferme une zone de densification urbaine

Publication du PLU de Bidart

2019 Début de la remise en question de la ZAD

2020-2022 Changement politique d’orientation urbaine pour la ZAD de la gare

2021-2022 Rédaction du nouveau PLUi

Plus tard Passage des terres Goyenetxe (75% de la ZAD) en indivision

Mairie Safer Lurzandia Livio Sasco

Sur les 3,4 ha de terres agricoles Option 1 : - Préremption des terres par la Safer - Rachat des terres par Lurzandia et mise en location auprès d’un maraîcher - Création d’une SCI avec des contrats pour le volet agricole et le volet d’accueil du public, pédagogie et camping Option 2 : - Rachat des terres par la mairie - Mise en gérance des terres avec emploi d’un maraîcher pour répondre aux besoins de la cuisine communale et organisation du volet accueil et pédagogie avec accord avec le camping

Mairie EPFL COL

Type d’acteurs impliqués Associations, Habitants Acteurs institutionnels Propriétaire

62

Autour du corps de ferme - Rachat du corps de ferme et des 3500 m² de terres attenantes par l’EPFL - Lancement par la mairie d’un appel à projet d’habitat participatif social - Achat des terres par un opérateur social comme le COL - Lancement d’un projet d’habitat participatif - Appel à candidature public pour les futurs habitants - construction du projet - intégration des habitants dans le système global de la ZAD


05. TRANSMETTRE ET DÉFENDRE LE PROJET

Ce projet a pour but de faire émerger de nouvelles possibilités d’aménagements, à l’intersection entre l’urbain et l’agricole. Il ne vise pas à être une forme aboutie en soit, mais plutôt d’ouvrir une démarche plus longue de remise en question du devenir de ces terrains classés «A Urbaniser» (AU). Il invite plus généralement à questionner le devenir des anciennes terres agricoles des espaces urbains littoraux. Ce travail sera restitué à Livio, au groupe de porteurs du projet rassemblé et à la mairie, acteur clef pour que soit remise en question l’urbanisation des terres, au niveau de la ZAD et indirectement, au niveau des autres terres non bâties de la commune. En effet, dans le contexte de Bidart, le préalable nécessaire à toute création d’activité maraîchère sur ces terres est de les désindexer de la grille des prix du foncier urbanisable. Cela implique inévitablement une déclassification des terrains de la ZAD, actuellement en zone de AU (A Urbaniser) pour qu’il repassent en zone A (Agricole). Sachant que la mairie travaille actuellement avec la communauté d’agglomération Pays Basque à l’élaboration d’un nouveau PLUi (l’ancien PLU datant de 2011), cette suggestion de reclassification arrive donc à un moment charnière. Même si les déclassements sont rares, défendre ce projet dans le cas de la ZAD de la gare est une posture plausible et possible. En effet, il y a là une situation exceptionnelle avec un des propriétaires du terrain qui le souhaite et refuse toute idée d’urbanisation de ses terres. La mairie y trouverait un réel intérêt politique d’autant que le projet entre dans la lignée des engagements électoraux du maire récemment réélu et que notre travail sur le terrain nous a montré que l’implantation d’une ferme maraîchère accessible au public dans le contexte littoral urbain résonne puissamment auprès des Bidartars. Finalement le projet invite à reconsidérer les stratégies d’aménagements des villes littorales. Ces littoraux , dont la densité de population y est 2,7 fois plus élevée que dans une commune moyenne métropolitaine, sont appréciés pour leur composante naturelle majeure liée à l’océan ou la mer, induisant des stratégies d’aménagements bien spécifique liées à la valorisation des bords de mer et à la densification de ses centres urbains. Et cette pression urbaine croissance raréfie les ressources et fragilise les espaces naturels rares dans les villes urbaines. L’intégration de la préservation des terres non bâties dans l’aménagement de ces littoraux relève donc de l’intérêt commun. De plus, parmi les enjeux que ce nouveau contexte fait émerger, la nécessité de mieux prendre en compte les aspirations des populations pour l’amélioration de leur cadre de vie est un facteur clef du renouvellement de l’action des aménageurs sur le territoire. La participation dans le processus décisionnel d’aménagement, de réhabilitation et de préservation des littoraux permet, en outre, de comprendre la construction des identités culturelles, architecturales et paysagères du littoral entre stéréotypes touristiques et âme vivante bien présente grâce aux habitants locaux. Le projet d’aménagement participatif, tel que nous l’avons développé dans le cas de la ZAD de la Gare, sous l’impulsion des initiatives citoyennes agit comme un levier de stratégies durables pour «répondre en terme environnemental, économique, social et politique aux multiples menaces qui pèsent sur les socio-écosystèmes des espaces côtiers et maritimes»1 1 Fondation de France, «Appel à projet: Les futurs des mondes du littoral et de la mer, projets de recherche», https:// www.fondationdefrance.org/fr/les-futurs-du-littoral-et-de-la-mer, page consultée le 29/03/2020,

63


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