Fiche de Capitalisation Accompagnement des personnes migrantes et réfugiées au marché de l’emploi et à l’auto-emploi
PROJET
Amuddu : Appui à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile
DURÉE
48 mois (2018-2022)
GROUPES CIBLES
Personnes migrantes et réfugiées au Maroc
ZONES D’INTERVENTION
Rabat-Salé-Kénitra et Casablanca-Settat, Maroc
BUDGET
MAÎTRE D’ŒUVRE
4.600.000
- Financement de la Belgique
Enabel - Agence belge de développement
OBJECTIF SPÉCIFIQUE Améliorer l’employabilité des personnes migrantes et réfugiées au Maroc
RÉSULTATS SPÉCIFIQUES
L’accès des personnes migrantes et réfugiées aux dispositifs existants d’orientation et de formation professionnelle est mieux assuré.
L’accès des personnes migrantes et réfugiées aux dispositifs d’accompagnement à l’auto-emploi et au marché de l’emploi est amélioré.
L’action conjointe des structures travaillant dans le domaine de l’intégration économique des personnes migrantes et réfugiées est dynamisée et mieux coordonnée.
ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES MIGRANTES VERS LE MARCHÉ DE L’EMPLOI ET L’AUTO-EMPLOI
PARTENAIRES
ÉLÉMENTS CLÉS Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger, Département des Marocains Résidant à l’Étranger (MAECAMRE) Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC), Service d’Emploi Public sous tutelle du Ministère du Travail et de l’Insertion Professionnelle
Entraide Nationale (EN) CARE International Maroc
Réseau Marocain de l’Économie Sociale et Solidaire (REMESS)
774 personnes migrantes connaissent mieux les services d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi offerts par l’ANAPEC et ont bénéficié, au moins, d’une première séance d’accompagnement initial (en présentiel ou en ligne). Parmi elles, 641 personnes migrantes sont inscrites aux systèmes de l’ANAPEC Grâce à l’accompagnement du projet Amuddu, 63 personnes migrantes ont trouvé un emploi et 335 initiatives d’auto-emploi ont été accompagnées en pré-création ou post-création, dont : 11 coopératives
Echos Communication
308 personnes migrantes ont obtenu leur statut d’auto-entrepreneur, permettant un passage du secteur informel au formel.
Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique)
16 Sociétés à responsabilité limitée (SARL)
Association Marocaine d’Appui à la Promotion de la Petite Entreprise (AMAPPE)
Ajial- INMAA partenaires indirects
Grâce aux mécanismes dévelopés dans le cadre de l’intervention,, le nombre de migrant·es bénéficiant de l’accompagnement à l’emploi ou à l’auto-emploi de l’ANAPEC est en constante augmentation :
Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR)
Office du Développement de la Coopération (ODCO) Autres organisations de la société civile, comme CARITAS, Soleterre, etc.
Digitalisation de 100 initiatives d’auto-emploi Les actions proposées dans le cadre de l’intervention facilitent l’accès des personnes migrantes aux dispositifs de protection sociale, permettant le passage du secteur informel au formel, grâce au recrutement à travers ,entre autres , les contrats aidés .. Les mesures d’incitation au recrutement des personnes migrantes déployées dans le cadre du projet ont un effet d’entrainement vers des insertions via d’autres programmes incitatifs de l’ANAPEC. Les « contrats aidés » contribuent non seulement à augmenter le taux d’insertion de la population migrante, mais aussi à changer la perception du secteur privé vis-à-vis des profils de personnes migrantes et réfugiées.
Le Maroc, traditionnellement pays d’émigration et de transit, est devenu ces deux dernières décennies, un pays d’accueil pour un grand nombre de personnes migrantes et réfugiées. Conscient de l’importance d’une bonne gouvernance des flux migratoires et d’une meilleure intégration socioéconomique des personnes migrantes et réfugiées, le Maroc a adopté depuis 2014 une Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) conforme aux conventions internationales sur les droits des travailleurs migrants et aux Objectifs de développement durable (ODD). Cette stratégie s’inscrit également dans le cadre des efforts renouvelés de la communauté internationale à travers le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et le Pacte mondial sur les réfugiés. Depuis l’adoption de la SNIA, la situation de milliers de personnes migrantes et réfugiées a été régularisée et les services publics ont été ouverts à ces personnes, cependant, leur intégration dans la société marocaine représente toujours un défi.
2 QUELS ÉTAIENT LES DÉFIS INITIAUX ? Le Maroc connait un taux élevé de chômage et de sous-emploi, surtout parmi les jeunes formés. Dans un tel contexte, l’intégration économique des personnes migrantes et réfugiées s’annonce plus difficile que dans un marché de l’emploi en pénurie de main-d’oeuvre qualifiée. En outre, leur intégration dans la société marocaine reste difficile à cause notamment de la méconnaissance sur les services d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi existants et les modalités d’accès à ces services, d’obstacles administratifs et financiers et d’une faible coordination entre les acteurs chargés de leur accompagnement et de leur appui. Ces défis s’inscrivent également dans un contexte fortement marqué par la présence du secteur informel au niveau de l’économie marocaine.
3 QUELS ÉTAIENT LES MÉCANISMES
PROPOSÉS PAR LE PROJET AMUDDU ?
APPROCHE PROPOSÉE PAR LE PROJET Le projet Amuddu part de la conviction qu’une intégration économique réussie des personnes migrantes et réfugiées facilitera leur intégration socio-culturelle dans la société marocaine. Afin d’arriver à cette intégration, l’intervention a choisi de se concentrer sur leur employabilité. Afin que cette employabilité se construise, d’une part, le profil professionnel des personnes migrantes et réfugiées doit répondre aux besoins du marché de l’emploi et, d’autre part, les personnes migrantes et réfugiées doivent jouir d’un meilleur accès aux mesures existantes d’appui à l’insertion économique. L’intervention travaille donc sur l’amélioration du profil professionnel des personnes migrantes et réfugiées et sur leur accompagnement vers le marché de l’emploi, afin que chaque personne ait l’aptitude de trouver et de conserver un emploi ou de lancer une initiative d’auto-emploi. SCHÉMA D’ACCOMPAGNEMENT À L’AUTO-EMPLOI DANS LE CADRE DU PROJET AMUDDU Etapes d’accompagnement Amuddu ANAPEC
Etapes précèdentes (avant l’intervention du projet Amuddu) Type de cas accompagnés
1 LE CONTEXTE
1 Sensibilisation
2
3
Partenaire subsidié
4
5
6
Processus Suivi d’accompagnement Création* interne Mobilisa- Inscription pré-création de Amuddu tion à l’ANAPEC l’ANAPEC Elaboration du business plan
7
8
Financement (le cas échéant)
Accompagnement post-création par l’OSC
1- Accompagment de A à Z 2- Personnes qui ont déjà créé leur initiative
* On considère comme date de création :
Création ( de manière indépendante ) a) A uto-entrepreneur : Attestation d’inscription au registre national de l’auto-entrepreneur
b) C oopérative: Récépissé de dépôt au tribunal
c) SARL : Registre de commerce ( Modèle J)
La stratégie d’intervention en matière d’emploi et d’auto-emploi repose sur la mise en place d’un dispositif d’accompagnement s’appuyant sur la coordination des services publics ouverts à la population migrante, la mobilisation communautaire et le partenariat avec les organisations de la société civile (OSC) chargées du référencement des personnes migrantes et réfugiées. Ce dispositif permet également de renforcer la confiance de la population migrante à l’égard des institutions publiques. Dans ce cadre, la collaboration et la synergie entre la Direction des Affaires de la Migration, l’ANAPEC, l’EN et les organisations de la société civile, partenaires facilite l’intégration économique des personnes migrantes et réfugiées. L’intervention propose une série d’approches innovantes en matière d’intégration économique des personnes migrantes, telles que : l’animation communautaire ; un dispositif d’accompagnement à l’entrepreneuriat mixte et complémentaire entre le service public de l’emploi et une organisation de la société civile ; des mesures incitatives au recrutement et à l’entrepreneuriat ; et des actions pilotes en matière de mentorat et de responsabilité sociale des entreprises en partenariat avec la société civile. Enabel met en avant des processus de créativité et d’innovation en intégrant la fonction d’animation communautaire représentée par des agent·es communautaires issu·es de la population cible, et ce au sein des services publics (emploi et assistance sociale). Cela a permis d’augmenter le capital et le crédit de confiance entre les personnes migrantes et réfugiées et les services publics et de facto l’attrait et l’accroissement de flux de bénéficiaires vers ces institutions. En outre, Enabel permet aux institutions nationales de tester des mesures novatrices d’incitation à la création d’initiatives d’auto-emploi et au recrutement des personnes migrantes et réfugiées qui, une fois vérifié leur impact positif, pourraient être élargies à d’autres populations vulnérables.
4
LES ACTIONS PHARES Les quatre agent·es communautaires, issu.es des de la population migrante subsaharienne, placé.es au sein des agences du service public de l’emploi, sont chargé.es de mobiliser, informer et sensibiliser les personnes migrantes et réfugiées sur l’offre d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi de l’ANAPEC. L’enrichissement du dispositif d’accompagnement à l’emploi et à l’entrepreneuriat existant piloté par le service public de l’emploi à travers une collaboration étroite avec les agent.es communautaires, Enabel et de organisations de la société civile, permet de renforcer le travail de l’ANAPEC en termes de mobilisation de la population migrante et de l’accompagnement post-création dans le cas de l’auto-emploi. La mise en place par le service public de l’emploi d’une mesure d’incitation au recrutement des personnes migrantes et réfugiées, nommée « contrat aidé », à l’instar des autres mesures portées par l’ANAPEC. Cet avantage financier permettant de couvrir les frais sociaux et de cotisation liés au recrutement, vise à sensibiliser les employeurs et à déconstruire les préjugés concernant cette population tout en renforçant l’information sur les facilités prévues dans le cadre de la politique nationale pour le recrutement des personnes migrantes et réfugiées régularisées. L’appui financier à la création des initiatives d’autoemploi portées par personnes migrantes et réfugiées à travers un dispositif multiacteur impliquant l’ANAPEC, le MAECAMRE, Enabel et une organisation de la société civile. Le renforcement des capacités des cadres et conseillers de l’ANAPEC en matière de migration et d’inclusion économique des personnes migrantes et réfugiées afin d’améliorer l’accueil, l’orientation et l’accompagnement permettant une meilleure information sur les opportunités d’emploi, les niches, les opportunités économiques et les clients potentiels de leur future activité entrepreneuriale.
Des actions pilotes visant à tester des approches novatrices, telles que le mentorat ou la responsabilité sociale des entreprises (RSE), en tant qu’outils d’intégration économique de la population migrante en collaboration avec des organisations de la société civile :
5
METHODOLOGIE
La mise en oeuvre d’une approche de mentorat portée par CARE International Maroc en collaboration avec l’ANAPEC; Des actions de sensibilisation auprès du secteur privé, notamment à travers un appui en termes de responsabilité sociale des entreprises (RSE) en matière de diversité, sont développées par REMESS en partenariat avec Echos Communication et CGLU Afrique. L’accueil des personnes réfugiées orientées par l’UNHCR et AMAPPE. Le renforcement du partenariat Enabel-ANAPEC à travers l’identification de plusieurs points focaux Amuddu au sein de l’ANAPEC et le placement de l’Assistant Technique National Migration et intégration économique Enabel aux bureaux de l’ANAPEC.
MOBILISATION
ACCUEIL ORIENTATION
ACCOMPAGNEMENT
Via les agents communautaires Amuddu, des actions de communication et de sensibilisation et de partenariats avec la société civile
- Inscription sur le portail de l’ANAPEC - Identification des besoins - Plan d’action personnalisé ou référés vers les centres de formation professionnelle
En emploi: Atelier de recherche d’emploi, formation, rédaction de CV
En Auto-emploi :
Idées de projets, business plan, démarche administrative pour la création d’entreprises ou de coopératives, accompagnement post-création
MESURE D’APPUI
Contrats d’insertion Contrats aidés
Financement auto-emploi
INSERTION PROFESSIONNELLE
Insertion dans le marché du travail
Création d’entreprise ou de coopérative
6
LES REALISATIONS Les réalisations en matière d’inscriptions des personnes migrantes et réfugiées sur la plateforme www.anapec.org ont connu une augmentation grâce au projet Amuddu. Ainsi selon les données de l’ANAPEC, la plateforme compte, à fin septembre 2021, 3853 personnes migrantes inscrites2. Les deux zones d’intervention du projet enregistrent 641 inscrit.es dont plus de 46% de femmes inscrites via le projet Amuddu. Ceux-ci bénéficient de la même offre de service que les citoyen·nes marocain·es (accueil, information et orientation) avec toutefois, une démarche adaptée à leurs besoins spécifiques en emploi, auto-emploi et peuvent être orientée vers les services publics de formation professionnelle. Des ateliers de recherches d’emploi dans les agences ANAPEC, ou chez les partenaires, et une mise en relation sur des offres d’emploi disponibles ont été organisés à Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. Les porteurs de projet sont accompagnés tout au long de leur parcours, de l’idée de projet à la création de leur initiative d’auto-emploi. Les ateliers de création de coopératives menés par l’ODCO et l’ANAPEC ont permis l’accompagnement de 11 coopératives en pré et post-création.
Grâce à ces mécanismes, le nombre de migrant·es bénéficiant de l’accompagnement à l’emploi ou à l’autoemploi de l’ANAPEC est en constante augmentation: 7743 personnes migrantes connaissent mieux les services d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi offerts par l’ANAPEC et ont bénéficié, au moins, d’une première séance d’accompagnement initial (en présentiel ou en ligne). Parmi elles, 641 personnes migrantes sont inscrites aux systèmes de l’ANAPEC, dont 313 femmes, représentant 46%, afin de bénéficier de ses services. râce à l’accompagnement du projet Amuddu, 63 personnes migrantes ont G trouvé un emploi et 335 initiatives d’auto-emploi ont été accompagnées en pré-création ou post-création, dont : 11 coopératives 08 personnes migrantes ont obtenu leur 3 statut d’auto-entrepreneur, permettant un passage du secteur informel au formel.
Le secteur privé et la société civile sont aussi sensibilisés sur l’emploi des personnes migrantes et réfugiées par l’ANAPEC, notamment à travers la mesure des contrats aidés. Le REMESS et ses partenaires viennent appuyer cette sensibilisation, depuis mai 2020, en facilitant l’employabilité des personnes migrantes et en attirant l’attention des entreprises sur l’importance de l’intégration socio-économique des personnes migrantes et réfugiées. 2 :Rapport mensuel et annuel des prestations réalisées au profit des migrants au 30 sept. 2021
16 Sociétés à responsabilité limitée (SARL)
3 :Données actualisées à fin 2021
7
LES CHANGEMENTS LES PLUS SIGNIFICATIFS À VALORISER ET PARTAGER
En 2020, le projet Amuddu a permis d’identifier quelques clés de succès de l’accompagnement des personnes migrantes et réfugiées au marché de l’emploi et à l’auto-emploi, notamment des femmes dans le cadre de leur autonomisation. Ces clefs ont été déployées selon une approche communautaire inclusive et participative dans les deux zones d’intervention du projet. Les changements significatifs générés devraient permettre de poursuivre le travail d’inclusion économique tout en envisageant, d’ores et déjà, la mise à l’échelle en termes quantitatif et territorial. Le recrutement de quatre agent·es communautaires issu·es de la population migrante et localisé.es au sein de l’ANAPEC a créé une dynamique communautaire reconnue par les institutions et la population cible. Ils facilitent le contact avec les personnes migrantes et réfugiées et créent des relais à travers les leaders communautaires (Chefs communautaires, leaders religieux, associations) qui ont bénéficié de diverses formations et ateliers. Grâce au travail des agent·es communautaires, de plus en plus de personnes migrantes font confiance aux services d’emploi et d’auto-emploi et s’inscrivent à l’ANAPEC. En outre, les agent·e s communautaires servent d’inspiration pour d’autres personnes migrantes qui voient des pairs travaillant dans les agences du service public d’emploi. Les mécanismes mis en place dans le cadre de l’intervention Amuddu s’intègrent dans l’offre de services déjà existante au sein de l’ANAPEC. Ces mécanismes contribuent, d’un côté, à améliorer l’efficacité de l’institution pour s’approcher de la population migrante et, de l’autre côté, à que les personnes migrantes et réfugiées puissent s’orienter de manière motivée vers les institutions. L’augmentation du nombre de personnes migrantes et réfugiées accompagnées par l’ANAPEC et les agent.es communautaires qui obtiennent leur statut d’auto.entrepreneur représente un changement majeur permettant une conversion des initiatives informelles d’auto.emploi vers le secteur formel, les permettant également de bénéficier de certains avantages fiscaux.
Ces personnes, ainsi que celles insérées à travers les mesures d’incitation au recrutement des personnes migrantes proposées dans le cadre de l’intervention, se voient accéder aux dispositifs de protection sociale existants au même titre que les nationaux. Le renforcement des capacités des cadres institutionnels (membres du CP3 et cadre de l’ANAPEC), par la formation et les missions d’études, a augmenté leur efficacité et efficience, leurs connaissances et savoir- faire en « Migration et inclusion économique des personnes migrantes ». L’ANAPEC en tant qu’institution partie prenante de la SNIA s’est fortement appropriée fortement la thématique et les efforts d’accompagnement de la population migrante Par ailleurs, cela a été formalisé, par les directions régionales de l’ANAPEC, à travers l’intégration des insertions de personnes migrantes et réfugiées dans les objectifs annuels des conseillers en emploi. Les actions d’accompagnement vers l’auto-emploi développées dans le cadre du projet, ont intensifié de façon remarquable les dynamiques de certaines agences de l’ANAPEC. Ces actions ont permis l’implication d’autres partenaires dans le processus d’accompagnement des personnes migrantes et réfugiées vers l’autoemploi. C’est le cas, de l’implication de l’Office du Développement de la Coopération (ODCO) pour la création des coopératives, qui n’était pas identifié depuis le début du projet. La mise en place de la mesure incitative « contrats aidés » pour le recrutement des ressortissants des pays tiers annonce déjà une augmentation des offres d’emplois pour les personnes migrantes. En outre, cette mesure commence à avoir un impact sur la perception du secteur privé vis-à-vis des profils de personnes migrantes et réfugiées, qui amène en plus un effet d’entrainement vers des insertions via les autres contrats d’insertion de l’ANAPEC.
Le partenariat avec les ONG, est d’un apport considérable au projet, en matière de sensibilisation du secteur privé à l’emploi des personnes migrantes et de mise en place d’une plateforme d’identification et d’accompagnement pour les personnes migrantes inscrites dans le cadre du projet d’insertion professionnelle des personnes migrantes mené par le REMESS, ainsi qu’en matière d’innovation concernant l’approche novatrice telle que le mentorat testé par CARE International Maroc.
La communication envers les communautés migrantes doit être renforcée par plus de ressources humaines et l’implication des acteurs locaux. Les connaissances et savoir-faire des agent·es communautaires pourraient être transférés aux ressources intervenantes sur la thématique
Le renouvellement des cartes de séjour pour les personnes migrantes ayant un statut d’auto-entrepreneur renforce la confiance des personnes migrantes à l’égard des services publics et les motive dans leurs parcours d’auto-entrepreneurs. Les mécanismes et les approches novatrices qui sont testés dans le cadre du projet Amuddu, pourraient être facilement réplicables pour atteindre d’autres cibles au sein de la population marocaine.
8
LES LIMITES ET LEVIERS D’ACTION
9
ENSEIGNEMENTS TIRÉS
La base de données des personnes migrantes régularisées dont disposent les agences de l’ANAPEC ne permet pas de les identifier facilement en termes de profils et de coordonnées. La mise en relation avec des offres d’emploi ou ateliers de formation en est pénalisée. L’adaptation de sa base de données afin de faciliter l’identification des profils insérables et stables sur le marché du travail serait souhaitable ;
En vue de faciliter la mobilisation des personnes migrantes vers les services publics, l’implémentation d’un dispositif de mobilisation communautaire constitué d’une équipe opérationnelle d’agent·es communautaires installé.es au sein de l’institution publique et de personnes relais issues de la population cible est recommandée.
Les personnes migrantes diplômées ne bénéficient pas des contrats de stage de 24 mois qui sont très avantageux pour les entreprises. Une réflexion peut être entamée par le projet ;
L’engagement et l’implication de l’institution publique concernée facilitent l’intégration des agent.es communautaires et par conséquent le flux de bénéficiaires vers les services publics.
Les personnes migrantes non diplômées ne peuvent recourir aux services de l’ANAPEC comme les nationaux. Cependant, certaines offres d’emploi à forte demande de main-d’oeuvre sont parfois traitées par les agences de l’ANAPEC et pourraient intégrer les personnes migrantes. Une réflexion en ce sens pourrait être menée ;
Les mesures d’incitation au recrutement ont un effet positif pour casser certains préjugés du secteur privé à l’égard de la population migrante. Dans l’avenir, il pourrait être souhaitable d’élargir leur conception depuis l’angle de la vulnérabilité, sans se limiter strictement au critère de la condition migrante.
RÉCITS DE CHANGEMENT
« Le changement le plus significatif est une meilleure accessibilité des services… Amuddu a créé une passerelle culturelle, sociale, qui nous permet de mieux comprendre cette population, de cerner ses besoins et bien sûr améliorer son accompagnement…. »
« Les femmes qui sont sorties de l’informel au formel et ça c’est vraiment hyper important ... Parce qu’aujourd’hui la femme sait qu’elle peut avoir son cacher d’auto-emploi, elle peut avoir son registre et faire ses activités dans la légalité…. »
R.D
agente communautaire Amuddu
N. Fofana
« Grâce à ce projet l’ANAPEC a pu développer de nouveaux outils et renforcer les capacités de ses ressources en ingénierie. L’ANAPEC a également développé une coopération fructueuse avec des ONG très actives, comme CARE International et le REMESS… » S. El Faid Chef de service à la Division des Services aux Chercheurs d›Emploi, ANAPEC
« Le changement le plus significatif est celui des agents communautaires. C’est une idée pertinente, et encore plus pertinente de les choisir parmi les populations migrantes. Ils facilitent la prise de contact, l’orientation…. » M.L
« En fait, c’est le fait que le projet ait donné de l’espoir aux migrants ….. C’est le fait que les migrants voient dans le projet qu’il y a des migrants qui ont été recruté, qui travaille au sein d’un établissement public marocain. Ça c’est vraiment important parce que ça leur a donné de l’espoir. Ça a changé leur perception ! » A. Camara Agent communautaire Amuddu
« Le changement le plus significatif est dans le flux des migrant(e)s . régularisé es qui visitent l’agence alors qu’avant c’était nous qui allions vers cette population à travers les associations ou les institutions publiques qui ont accès à cette population… » FK
Fiche de capitalisation réalisée dans le cadre du projet « Amuddu : appui à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d'Immigration et d'Asile »