Education physique
NDC Uccle
Dossier 4 è Le muscle et ses dérivés…
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MATIERE DE 4ème
A. LE M U SCLE
QUAND TU BOUGES, TU EMPLOIES TES MUSCLES, CE N'EST PAS SORCIER…
LE MUSCLE… C'est comme les humains, il y en a de toutes sortes! -‐ les muscles lisses, autour de l'estomac ou de l'intestin, sur lesquels tu n'as guère de prise consciente! -‐ le muscle cardiaque, tout-‐à-‐fait particulier, sur lequel tu peux avoir une influence par l'entraînement et la relaxation -‐ les muscles squelettiques ou striés qui sont ceux auxquels tu commandes telle ou telle action.
1. POURQUOI DIT-‐ON DE CES MUSCLES QU'ILS SONT STRIES ? Le muscle est fait de faisceaux Les faisceaux sont fabriqués d'une multitude de fibres. Les fibres sont pleines de faisceaux de myofibrilles. Les myofibrilles sont faites de sarcomères, unis en séries les uns derrière les autres, et ils sont délimités par des disques "Z". ET DANS LE SARCOMERE, IL Y A… -‐des myofilaments fins, l'ACTINE -‐et des myofilaments épais, LA MYOSINE La succession de ces fibres différentes donne, au microscope, un aspect alternativement sombre (filaments épais) ou strié (filaments fins). C'est la raison pour laquelle le muscle a, au microscope, un aspect STRIE.
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2. AGENCEMENT DES FILAMENTS D'ACTINE ET DE MYOSINE
Entre 2 disques Z, les filaments de myosine, épais, se superposent aux filaments d'actine sur une certaine longueur. Aux abords de la ligne Z, nous avons une zone d'actine seule: filament fin, elle est donc plus claire au microscope. Puis, sur une zone limitée, la myosine se superpose à l'actine: c'est capital pour comprendre le fonctionnement musculaire. Enfin il y a une zone dévolue à la myosine seule, la zone H. LES FILAMENTS DE MYOSINE Sont faits de protéines, et ils
possèdent une "tête" articulée. Cette tête est le siège des transformations de l'ATP qui permettra le dégagement de la force motrice d'une part, de chaleur d'autre part et de déchets enfin. L'ACTINE Est un enchaînement de molécules protéiques globulaires, à la manière d'un collier de perles torsadées
3. AU MOMENT DE LA CONTRACTION MUSCULAIRE, A. le muscle étant au repos, B. la tête de myosine se fixe sur le filament d'actine C. les fibres glissent à cause de la traction des myosines et le sarcomère raccourcit (le muscle se "contracte" D. les têtes de myosine se relâchent et lachent la prise sur l'actine E. ensuite elles se contractent pour aller chercher une autre molécule globulaire d'actine sur laquelle elle va se fixer et tirer F. aboutissant ainsi à un sarcomère raccourci, çàd un muscle contracté
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4. LES FORMES DIFFERENTES DE CONTRACTION ENTRAINENT DES EFFETS DIFFERENTS! -‐la contraction isométrique ("ison metron", de même longueur), comme le maintien d'une haltère bras tendu à la verticale ou à l'horizontale -‐la contraction concentrique ("qui ramène vers le centre") modifie la longueur du muscle dans le sens du raccourcissement -‐la contraction excentrique ("qui éloigne du centre") modifie la longueur du muscle en allongement parce que la charge est plus forte que la tension. Elle aboutit au travail de la contraction ET de l'élasticité. C'est ce qu'on fait en fitness en FREINANT la descente des poids, inversement au travail actif de montée des poids qui est un travail de raccourcissement musculaire plus ou moins efficace en fonction des poids soulevés et du nombre des répétitions.
5. LES PROPRIETES DU MUSCLE SONT LA CONTRACTION, L'ELASTICITE ET LA RELAXATION! LA CONTRACTION, nous venons d'en parler. L'ELASTICITE se travaille par l'étirement et la contraction excentrique (voir plus haut). Ce mode de travail doit TOUJOURS prendre autant de temps que le travail de la contraction ou de la puissance, sinon les muscles progressivement se raccourcissent. Vois les joueurs de foot qui deviennent incapables de nouer leurs lacets jambes tendues: à force de travailler en démarrage rapide, les ischiatiques sont hypertoniques et raccourcis ce qui empêche tout travail en flexion avant du tronc. L'élasticité n'est pas "l'apanage des filles": nombreux sont les sports très masculins (sports de combat!!!) où l'élasticité musculaire est un facteur déterminant d'efficacité puisqu'elle permet l'amplitude des mouvements et donc leur efficacité! UN TEST ? On allonge l'athlète sur le dos, bassin bien à plat. On place la cuisse à 90° du tronc. Passivement (avec l'aide d'une autre personne), on étend les jambes dans l'axe des cuisses. On mesure l'angle des jambes avec les cuisses: s'il est de 180° tout est normal pour ce point. Le joueur de foot ou de hockey (rétraction des ischiatiques à force de démarrage rapides en course) n'arrivera pas à 180° sauf s'il a méthodiquement pratiqué des étirements. Inversement, une musculature antérieure raccourcie anormalement (abdos, quadriceps, jambiers antérieurs) rappelle le "syndrome de Lucy". Mais sais-‐tu qui est Lucy ?
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LA RELAXATION ? C'est une faculté importante, qui ne ressemble pas du tout à "cool, rien faire". Elle permet de faire un travail musculaire et psychique important et de lutter contre le stress trop présent. Elle mérite un chapitre à elle seule! Rendez-‐vous plus loin, donc…
6. LA CRAMPE ET LA COURBATURE, C'EST PAS PAREIL! Une COURBATURE vient de ce que, l'ATP ayant été hydrolysé (transformé au contact d'eau) dans la tête de la myosine, il y a eu production d'énergie, de chaleur ET DE DECHETS. Ces déchets s'évacuent par le circuit veineux lors de la phase d'étirement qui décontracte la fibre et permet l'évacuation des déchets (acide lactique) vers le circuit sanguin. Si la phase d'étirement est négligée, le muscle reste en contraction, l'acide lactique ne peut s'en échapper: la concentration anormale d'acide lactique dans la fibre musculaire produit une sensation douloureuse. C'est une courbature. Une CRAMPE, c'est une contraction soutenue, spontanée, involontaire et douloureuse d'un muscle ou d'un groupe de muscles. Les causes? … une erreur de geste dans l'exécution d'un mouvement … une respiration inadéquate par excès d'O2 et chute brutale du CO2 (voir le film "Le grand bleu"!) … un mauvais échauffement avec une dose trop faible d'étirements … une cause alimentaire: déshydratation, épuisement des réserves en sucre … une cause mécanique (chaussure trop serrée etc…) qui amène un défaut d'irrigation sanguine et donc une accumulation d'acide lactique … un déficit de sodium ou de potassium (alimentation ???)
7. LA FORCE MUSCULAIRE DEPEND DE QUOI ? -‐de l'épaisseur du muscle mais aussi de sa longueur avant la contraction : s'il est court, il y a moins de contacts proportionnellement entre actine et myosine -‐du nombre des myofibrilles qui augmente avec l'entraînement: or c'est à ce niveau que se passe le mécanisme de la contraction -‐de la position de l'articulation: le muscle atteint le maximum de sa puissance lorsque l'articulation est semi-‐ouverte (voir la préparation d'un saut pieds joints, ou bien le moment ou un direct va partir) -‐de la synchronisation du travail des fibres qui s'améliore avec l'entraînement -‐de la température qui augmente la vitesse de conduction nerveuse, qui accélère les réactions enzymatiques et diminue la viscosité des éléments élastiques: c'est la raison pour laquelle il faut "s'échauffer"! -‐de la fatigue, qui est ressentie soit à cause de la disparition du glycogène (panne de carburant! Voir alimentation et sucres lents…) soit à cause de l'acidose, accumulation d'acide lactique venant de la dégradation du glycogène
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B. LA FATIG U E… au cours d’EP ! UN PROF DE GYM CONSTRUIT SON COURS PAR RAPPORT A UNE MOYENNE D’ELEVES, CONSIDERES COMME NORMAUX ! Il se base sur des statistiques existantes, des expériences bien établies, des recommandations de l’inspection, et ces travaux impliquent des progressions qui permettent l’amélioration de chacun. EN MATIERE DE FATIGUE, LORS D’UNE COURSE, D’UN COURS D’AEROBIC OU D’UN COURS DE TAE BO, TU TRAVERSES DIFFERENTS STADES : la fatigue que tu peux éprouver au cours est indicative de ton état de santé et de la façon dont ton corps fonctionne : tu peux, si tu le veux, profiter de certains signaux d’alarme pour te connaître mieux et évoluer, ce qui est précisément l’objectif du cours. En italique tu trouveras les symptômes qui indiquent une « insuffisance » et donc des questions à te poser. PREMIERE ETAPE DE L’ACTIVITE : Le muscle consomme d’abord les réserves de glucides présentes dans le muscle au moment de l’activité : la combustion des glucides dégage une énergie qui permet le travail des têtes de myosine, donc la contraction musculaire. Pour faire face à ce premier manque, l’organisme pompe dans le sang les glucides qui y sont disponibles pour permettre la suite du travail musculaire : la GLYCEMIE (-‐taux des glucides dans le sang-‐) chute. Si tu ne peux pas faire face à l’effort, si les glucides rapides sont seuls présents dans le circuit sanguin –et très vite consommés-‐, tu risques un malaise par HYPOGLYCEMIE : c’est la chute trop rapide des glucides dans le sang ! Tu as des nausées, une impression brutale de chaleur et de froid glacial, ton front et ta lèvre supérieure se couvrent de gouttelettes de transpiration, tu deviens très pâle, et si tu n’es pas aidé(e) il est probable que tu tomberas inanimé(e). DEUXIEME ETAPE : Le muscle, progressivement à court de « carburant glucidique » , fait appel aux réserves de lipides de l’organisme : en effet, en utilisant beaucoup d’oxygène, il est possible de transformer des lipides en glucides. Cette phase-‐ci peut te placer en surconsommation d’O2. Si tu es en sur-‐demande d’O2, tes poumons doivent éliminer plus vite le CO2 (déchet) qui prend la place de l’O2. Pour y arriver, ton cœur bat de plus en plus vite pour permettre la rotation rapide du sang dans le circuit veineux (élimination du CO2) et dans le circuit artériel (apport d’O2): tu es en aérobie. Progressivement, tu t’essouffles : malgré les efforts pulmonaires et cardiaques (battements de cœur et cadence respiratoire de plus en plus rapides) , l’apport d’O2 reste insuffisant pour l’effort musculaire demandé. TROISIEME ETAPE : Ton organisme a synthétisé ce qu’il pouvait comme glucides en utilisant les lipides. Le taux de glycémie, temporairement rétabli par l’étape 2, chute à nouveau : cette phase est celle de la collecte d’O2 ou de glucose dans tout l’organisme, selon la personne. Le point de côté apparaît, à gauche si tu es en déficit d’ O2 (point de côté splénique) à droite si tu es en déficit glycémique (point de côté hépatique).
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LA QUATRIEME ETAPE, C’EST CELLE DES « DIEUX » ! En maintenant ton effort, une nouvelle combustion des graisses se produit à condition d’être encore en bonus d’O2 et à condition d’être encore en bonus de glucides ! En plus, et c’est un cadeau, une production hormonale particulière se produit : c’est la production des ENDORPHINES, des hormones à effet euphorisant qui permettent de minimiser l’effet de la douleur éventuelle sur l’organisme. Intéressant pour les filles et à savoir pour tout le monde: tout ce processus intervient aussi lors du travail (musculaire, cardiaque et respiratoire !) de l’accouchement, y compris l’action des hormones euphorisantes qui permettent « d’oublier » sans peine les moments plus difficiles au bénéfice du sentiment de réussite. PAR RAPPORT A TON EXPERIENCE PERSONNELLE Quand les signes d’alarme apparaissent (essoufflement, points de côté), tu ne dois pas t’arrêter si tu es « sous contrôle » c.à.d si une personne extérieure qualifiée (prof ou entraîneur) surveille l’apparition éventuelle de signaux d’alarme graves.
Chaque entraînement (=confrontation de l’organisme à une situation légèrement plus difficile que celle qu’il est en mesure d’assumer aisément) marque une étape, un progrès vers une meilleure utilisation des ressources du corps : la paroi musculaire du cœur s’épaissit, ce qui lui donne une force supérieure pour propulser le sang vers les cellules ; un cœur à fine paroi musculaire est obligé de se contracter souvent pour propulser une quantité Q de sang. Un cœur entraîné capable de contractions puissantes se contracte peu pour propulser la même quantité Q de sang. Les signaux d’alarme bénins sont l’occasion de te poser des questions et de progresser : Manque de glucides ? (point de côté à droite, hypoglycémie, sensation rapide de fatigue) ? Quelle est ton alimentation ? Quels sont les glucides « lents » que tu consommes ? Quel a été ton petit déjeuner ou ton repas de midi? Sais-‐tu que ton cerveau a besoin des mêmes glucides lents comme carburant ? Sais-‐tu que le « décrochage scolaire » (inattention, manque d’intérêt, manque d’appétit face aux matières à étudier) se traite aussi par la diététique ? Vois l’article du VIF à ce sujet ! Manque d’oxygène (point de côté à gauche, essoufflement rapide) ? Outre la sédentarité qui entraîne un travail pulmonaire limité -‐et donc une oxygénation limitée il faut savoir que l’oxygène se fixe dans le sang sur l’hémoglobine… et que l’hémoglobine se fixe sur le fer… Le hic, c’est que la nicotine se fixe AUSSI sur l’hémoglobine ! Et il n’y a pas place pour deux !
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CHAQUE GLOBULE ROUGE DONT L’HEMOGLOBINE EST SQUATTEE PAR LA NICOTINE NE PEUT PLUS FIXER L’OXYGENE (apport) NI LE CO2 (évacuation des déchets). Tu tireras tes conclusions toi-‐même au point de vue musculaire. Tu tireras aussi tes conclusions au point de vue de l’activité du cerveau qui lui est le premier consommateur de glucides, d’eau et d’oxygène de l’organisme. Si tu ne fumes pas du tout, d’autres causes peuvent intervenir. Une anémie par exemple (carence en fer) entraîne les mêmes conséquences. Et si tu fumes et que malgré cela tu es performant(e), c’est tout simplement que tu serais encore bien plus efficace, côté cerveau comme côté muscle, en ne fumant pas !!! … c’est pour rire ! Merci au docteur Jean Christophe Seznec (« Economie de l’effort », éd. Désiris ) et à Tome et Janry (Le Petit Spirou, « Tu comprendras quand tu seras grand ! », éd. Dupuis) qui permettent d’allier plaisir et compétences.
C. « RELAXATIO N » C'est l'état dans lequel se met le muscle quand il atténue son tonus de base, faculté que nous avons plus ou moins oubliée… La relaxation musculaire est en liaison étroite avec notre faculté de lâcher-‐prise psychique, et la faculté de lâcher-‐ prise psychique est en liaison étroite avec notre capacité de relaxation musculaire. Mais à tout prendre il est plus facile peut-‐être de partir du travail musculaire! La gestion du stress est un élément important pour donner le meilleur de soi-‐même, avec 3 états: … un état de stress trop élevé où l'on perd ses moyens, le sujet a des trous de mémoire, il s'énerve, bafouille, est confus, a des problèmes intestinaux, est irritable, les émotions sont dominantes, les gestes sont moins précis voire saccadés. Les épaules sont nouées voire relevées ou douloureuses, le menton est projeté en avant. … un état optimum d'éveil avec un léger "stress" qui permet la réaction rapide et adaptée à l'environnement: la fréquence cardiaque s'accélère légèrement, apportant ainsi plus d'O2 au cerveau, l'organisme est prêt à réagir. … un état de "sous-‐stress" qui empêche la mobilisation de se faire: la motivation est insuffisante, tout est indifférent, les réactions sont lentes voire nulles, le cerveau ne réagit pas aux stimuli. Les techniques de relaxation viennent de grandes écoles: La méthode de Jacobson passe par le travail de la contraction et de la décontraction musculaire pour affiner la sensibilité du corps et percevoir les zones de tension inconscientes. Si le sujet se tient à la limite de l'état de sommeil, cette méthode régule le stress tout en préservant le tonus et la motivation. Par la relaxation des tensions inutiles, l'organisme récupère de l'énergie pour faire face aux nécessités. La méthode de Schultz passe par les inductions de lourdeur puis de chaleur dans les différents segments du corps. Au bout d'un certain temps d'entraînement les autosuggestions se déplacent vers des états mentaux en fonction des buts que l'on recherche.
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Les méthodes de relaxation s'appuient toujours sur un travail de prise de conscience de la respiration, travail très utile pour améliorer l'oxygénation des muscles et du cerveau. On "peut" utiliser les techniques de relaxation pour basculer dans le sommeil, quand l'état de stress est important et que la crainte de ne pas dormir suffisamment renforce ce stress. Néanmoins le but d'une relaxation N'EST PAS de s'endormir, surtout quand, comme dans la méthode de Schultz ou en sophrologie, on profite de l'état de relaxation pour modifier des tendances du cerveau primitif: c'est ce que peuvent faire les sportifs avant une compétition, les femmes pendant la préparation à un accouchement, les travailleurs avant un entretien d'embauche, les orateurs avant un discours, les politiciens avant un passage à la TV… et les étudiants avant un oral décisif! Il ne faut donc pas confondre "relaxation" et "ne rien faire"… même si c'est agréable! Pendant la relaxation, on s'attarde à travailler toujours le schéma corporel: c'est l'image de soi forcément subjective que chacun se fait de lui-‐même. Cette image de soi peut-‐être très précise ou très floue, relativement juste ou pas juste du tout. Un petit test ? Marche vers le mur le plus proche, les bras le long du corps, et arrête-‐toi à ce que tu crois être une distance exactement égale à la longueur de ton bras, doigts tendus. Puis, sans bouger l'épaule ni le tronc ni modifier ta verticalité, vérifie…: tu t'es placé(e) en fonction de l'image que tu te fais de la taille de ton bras. Suivant les pratiques corporelles que l'on a, le schéma corporel se modifie: les perceptions (cortex somato-‐sensoriel) sont plus fines, la capacité de maîtrise (cortex moteur) se développe. L'état mental plus ou moins conscient dans lequel on se trouve influence directement le schéma corporel: chacun connaît des demoiselles filiformes qui se sentent "grosses comme des boudins" et qui s'acharnent à maigrir, ou des personnes qui se sentent "moches et laides" alors qu'elles ne le sont objectivement pas: c'est l'image de soi, liée au schéma corporel, qui motive leur sentiment. Ceci peut se travailler .
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D. DEFI SAN TE : AFFAIRES DE CO EU R ! RAPPELS 1. Quand tu regardes le dessin, le cœur droit est à gauche et le cœur gauche est à droite : c’est une convention d’anatomie
2. la circulation sanguine se fait en circuit fermé, dans le sens suivant : ventricule gauche, grande circulation, oreillette droite, ventricule droit, petite circulation, oreillette gauche 3. les artères et artérioles véhiculent toujours le sang depuis le cœur vers les organes ; les veines et veinules véhiculent toujours le sang des organes vers le cœur. BATTEMENTS DE CŒUR ET VALVES Le cœur est équipé d’un système de 3 valves qui empêchent le sang de refluer : elles fonctionnent comme nos portes qui ne s’ouvrent que dans un sens. Elles se trouvent à l’entrée du ventricule droit, à l’entrée du ventricule gauche, à l’entrée de l’aorte. C’est la pression provoquée par l’arrivée du sang en PO qui ouvre les valves (voir schéma à la page suivante)
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Ensuite la pression monte en P1, les valves sont repoussées en fermeture. Oreillette et ventricule se contractent de façon successive, les valves s’ouvrent et se ferment donc à des moments différents. Les « battements » de cœur que tu perçois ne sont rien d’autre que la perception du travail des valves, qui se fait en relation avec les variations de pression cardiaque à l’effort. Quand l’effort est intense, il arrive que tu entendes un double battement : ce sont les fermetures successives des valves. Il arrive que ce système de fermeture ne fonctionne pas parfaitement : on parle alors de souffle au cœur : à l’examen le médecin perçoit un chuintement qui indique un léger reflux du sang de P1 vers P0. Ce n’est pas rare chez les jeunes adolescents, et sans gravité. LA RÉGULATION DES BATTEMENTS CARDIAQUES: -‐ dépend de l’afflux sanguin (à faible afflux, faible contraction) -‐ dépend du système orthosympathique lors de l’effort et des émotions : il y a accélération AUTOMATIQUE de la fréquence cardiaque -‐ dépend du système parasympathique qui ralentit les battements. Si la régulation entre les deux systèmes se fait mal, on « tombe dans les pommes » parce que le ralentissement est tel que le cerveau est momentanément privé d’O2 : il suffit d’allonger la personne avec les jambes surélevées et avec une bonne source d’oxygène (éloigner l’ « attroupement ») pour que le malaise disparaisse. Les mêmes symptômes se produisent lors d’un étranglement parce que la carotide est comprimée. Attention, une hypoxie de plus de 3 minutes provoque des lésions définitives au cerveau, et ces cellules ne se régénèrent pas et ne se reproduisent pas ! Quand tu es stressé ou fatigué, tu te masses instinctivement les yeux : cette compression des globes occulaires stimule le système parasympathique et amène une baisse de la fréquence cardiaque ! -‐ dépend de l’entraînement : comme dans un muscle, chaque effort cardiaque développe les fibres musculaires du coeur : elles s’épaississent et la cavité devient plus importante. Le cœur expulse donc plus facilement un volume de sang plus important tout en battant moins souvent, c’est le propre des cœurs « entraînés ».
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PARLONS UN PEU DE TES BATTEMENTS CARDIAQUES ! Il en va des cœurs comme des voitures : nous recevons peut-‐être à la naissance un modèle qui sera nerveux, rapide et fragile, une petite cylindrée qui consommera beaucoup. Nous recevons peut-‐être un diesel économique mais sans reprises, peu coûteux à l’entretien et pas trop rapide. L’usure des deux modèles sera différente, mais contrairement aux voitures l’humain peut modifier cet état de choses par son mode de vie. Prends tes pulsations au repos, c’est-‐à-‐dire: couché, au réveil, dans une pièce pas trop chaude, seul, sans musique : ton rythme cardiaque peut descendre jusqu’à une petite quarantaine de pulsations/minute ; plus habituellement tu compteras entre 60 et 70 pulsations à la minute. Facteurs d’accélération : -‐un mode de vie sédentaire (=qui bouge peu) -‐un excès de poids -‐la nicotine -‐une ventilation (=inspiration + expiration) habituellement superficielle -‐certains médicaments et certaines drogues -‐le stress et les émotions en général A l’effort, tu ne dois jamais dépasser une fréquence cardiaque maximale : Fcmax.= de ((220 -‐ ton âge) + 5) à ((220 -‐ ton âge) – 5) Calcule dans ton cas, ce que ça donne : Le test du Ruffier-‐Dickson évalue ta récupération en une minute après un effort précis. Comme n’importe quel test, il est à prendre avec du recul : - si tes chiffres sont anormalement élevés ou bas, refais le test plusieurs fois pour voir si ces chiffres sont confirmés - s’il se confirme que ton score est mauvais, pose-‐toi des questions sur ton mode de vie (sédentarité ? obésité ? médicaments ? stress ? nicotine ?) - si ton mode de vie est correct, vois un cardiologue pour faire le même type de test dans d’autres conditions - et prends les décisions qui s’imposent Les tables OFFICIELLES de ce test sont les suivantes :
ex : « Economie de l’effort », docteur Jean Christophe Seznec Pour mémoire, P0= pouls en 60'' pris au repos, debout P1= pouls en (15''X4) pris immédiatement après 30 grandes flexions jambes pratiquées en 45" P2= pouls en 60" après 60" de récupération debout
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Remarques-‐tu que ces tables ne sont pas exactement semblables à celles que nous utilisons à l’école ? Pourquoi à ton avis ? Bon à savoir…lors de l’accouchement, le cœur de la maman atteint aisément 180 puls./min pendant les contractions, celui du bébé 200 à 220 puls./min. Le temps de récupération entre deux contractions tourne autour de la minute. La facilité de récupération de la maman influence la récupération du bébé.
VEINES, ARTÈRES EUH… ? Les ARTERES amènent le sang du cœur vers les organes ; elles ont une paroi relativement rigide, mais suffisamment élastique pour réguler les variations de pression du cœur. Les artérioles (capillaires très fins qui irriguent les cellules, de taille comparable à celle d’un cheveu) sont responsables des échanges chimiques entre les cellules et le sang. Elles s’ouvrent à la demande, en fonction de l’importance de la pression sanguine. Les artères importantes se trouvent en majorité à la surface du corps, en périphérie. C’est la raison pour laquelle, pendant la course du 20’, tu peux ressentir des chatouillements dans les cuisses : des capillaires s’ouvrent pour permettre le passage du sang sous pression alors que tu n’en n’as pas l’habitude, d’où cette sensation curieuse. En cas d’accident, le sang qui sort de l’artère s’échappe par saccades : c’est parce qu’il vient du cœur qui le « pulse » par phases successives de contraction (systole) et de décontraction (diastole). Il faut impérativement faire un garrot entre la blessure et le cœur pour limiter une hémorragie artérielle En règle générale, si tu sens ton cœur battre dans un vaisseau sanguin, c’est qu’il s’agit d’une … ? LES VEINES ont des parois fines et molles. Il y a peu de pression dans une veine puisqu’elle se situe en aval de l’organe ou du muscle. Le sang s’y déplace plus difficilement, et un système de valves un peu semblable à celui décrit plus haut empêche le sang de refluer (revenir en arrière) vers l’organe. C’est la compression des muscles tout autour des veinules et des veines qui fait avancer le sang porteur de CO2 et de déchets vers le cœur ou vers les reins. C’est la raison pour laquelle, chez les femmes surtout –moins toniques musculairement parlant-‐ , le sang peut avoir des difficultés à revenir de l’extrémité des membres vers le cœur. Le liquide stagnant engorge le membre, qui se met à gonfler : on parle d’œdème. Des remèdes ? Bouger, masser, ne pas rester assis ou statique, surélever les pieds le soir… Les veines, plus fragiles que les artères, ne se trouvent pas à la surface de la peau. Lors d’une hémorragie veineuse, le sang s’échappe en « nappe », sans saccades. Comme la paroi de la veine est molle, comme la veine est profondément enfoncée dans le corps, il est inutile de vouloir la comprimer . Il faut donc placer fermement un bouchon (tissu…) dans la plaie pour l’obturer, et le maintenir en place jusqu’à l’arrivée des secours.
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MADAMMM’ JE FAIS UNE CHUTE DE TENSION ! La tension, c’est la pression du sang dans une artère, pression que le médecin mesure avec un brassard placé à la saignée du coude. Tu reçois deux chiffres : l’un est celui de la pression maximale, au moment de la systole (la contraction cardiaque). L’autre est celui de la pression minimale, au moment de la diastole (temps de repos cardiaque). -‐pour un organisme en bonne santé, on considère que le chiffre supérieur doit être approximativement égal au chiffre inférieur + la moitié du chiffre inférieur. Ex : « votre tension est de 8/13 » : c’est OK, 13=8+5. -‐le chiffre supérieur doit être, chez un être jeune, inférieur à 14 en systole, sinon il faut envisager une « hypertension ». -‐une « chute de tension », de l’ « hypotension », « ma tension est trop basse » c’est le moment où la pression sanguine dans l’artère, à la systole ou à la diastole, devient trop basse : les échanges ne se font plus normalement dans les cellules, la sensation de fatigue devient intense ; si la chute de tension est brutale tu t’évanouiras parce que l’irrigation du cerveau ne se fera plus assez et l’organisme n’aura pas le temps de s’adapter.
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