Les prairies fleuries Les prairies fleuries sont des milieux ouverts, composés de graminées et de plantes à fleurs. Elles se distinguent des pelouses rases par leur diversité floristique et par la hauteur de la végétation. Dans nos régions, elles ont une origine humaine et sont maintenues grâce au pâturage ou au fauchage.
fleurs des champs telles que le bleuet sauvage (Centaurea cyanus) qui se rencontre aujourd’hui plus rarement dans notre paysage… Les plantes ne sont pas les seules à en pâtir, les insectes aussi et par conséquent leurs prédateurs (oiseaux, mammifères, batraciens, insectes auxiliaires) : toute la chaîne alimentaire en est affectée. La prairie fleurie abrite un nombre considérable d’espèces animales. La sauvegarde de ces prairies est le seul moyen de garantir la survie de toutes ces espèces sauvages végétales dont l’habitat se réduit un peu plus tous les ans. La floraison, étalée de mars à septembre et plus, est une source de nourriture importante pour un grand nombre d’invertébrés. C’est en laissant pousser l’herbe, et en introduisant plusieurs essences de prairies régionales que nous favorisons la présence de nombreuses espèces comme les papillons : machaon, aurore, myrtil…
Il ne serait pas juste de tenir l’agriculture responsable de tous les maux ; les habitudes et le désir de « faire propre » ont aussi une grande part de responsabilité. Bien que d’apparence anodine notre gazon décoratif « véritable moquette végétale » tondu une ou deux fois par semaine contribue aussi à l’érosion de la biodiversité et des sols car le De nos jours, les cultures répondent à des besoins de ruissellement de l’eau de pluie n’est pas ralenti. productions intensives et de sécurité (abords des voiries…). Elles utilisent des engrais et des produits phytosanitaires (1) responsables en partie de la baisse du nombre d’espèces, à l’image des
Une prairie dans le jardin…
Qu’il soit à la campagne ou en ville, quelle que soit sa taille, chaque jardin est susceptible d’aider au maintien de la biodiversité et de mettre en valeur le patrimoine naturel de la région… Plus il est composé de milieux différents, plus le jardin abrite de la biodiversité. Ainsi, la prairie fleurie, un lieu parmi les plus variés, peut prendre différentes formes : miniprairie, talus fleuri… Il faut voir cet « espace prairie », comme un moyen de conservation de toute la richesse biologique : jusqu’à une centaine d’espèces au mètre carré ! (1) Les produits phytosanitaires sont les herbicides, insecticides, etc.
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Prairies fleuries régionales Les techniques d’aménagement Les périodes idéales pour effectuer l’aménagement d’une prairie fleurie s’étalent de mars à juin et de mi-août à septembre. Il est important de choisir un mélange de plantes sauvages d’origine régionale.
Vous allez adapter votre prairie à la surface disponible. Elle sera rarement aussi grande que celles que l’on trouve en campagne. Il ne s’agit pas de transformer votre jardin en « réserve naturelle », ni en pâturage extensif. Vous pouvez ainsi alterner des bandes de prairies hautes avec des bandes tondues. Vous pouvez aussi faire un espace de jeux et de découvertes : labyrinthe végétal, allées tondues…
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Installez votre prairie fleurie Une prairie fleurie apprécie plus particulièrement les sols pauvres mais peut s’installer sur tous les terrains. Chaque prairie est intéressante. La technique • Tondez votre terrain et exportez les déchets de cette tonte ;
• Puis, supprimez les cinq premiers centimètres du sol (il s’agit d’arracher le gazon ou la pelouse et le principal de son système racinaire) ; • Ensuite, ameublissez le sol à l’aide d’une fourchebêche puis passez un coup de râteau et un rouleau à gazon pour tasser ; • Semez à la volée puis ratissez légèrement, sans excès.
La technique (suite) Les graines ne doivent pas être trop recouvertes ; certaines peuvent rester en surface, ce n’est pas gênant ; • Enfin, vous pouvez arroser ou plus naturellement attendre la pluie. Votre prairie s’en portera mieux.
Comment ? En fin de floraison, vous pouvez : • Soit laisser grainer vos fleurs pendant au moins trois semaines, puis faucher et exporter l’herbe coupée ;
Le parterre reste en place au moins deux ans pour permettre aux bisannuelles de fleurir. La plupart des plantes annuelles se ressèment sur place et refleurissent facilement l’année suivante. Seules des plantes comme le coquelicot ou le bleuet demandent à ce que le terrain soit retourné chaque année pour germer à nouveau (pensez donc à biner par ci, par là). Quand ?
Entretenez votre prairie La durée de vie d’une prairie est différente selon sa composition. La parcelle de fleurs devra être renouvelée tous les deux ans. La prairie fleurie a quant à elle, un caractère quasi permanent (selon la longévité des vivaces).
• Soit faucher par temps sec et attendre quelques jours avant de ramasser l’herbe et de l’exporter. Vous pouvez utiliser les végétaux coupés comme fourrage, pour pailler vos arbustes, ou pour enrichir le compost. Si vous les laissez sur place, ils se décomposeront et enrichiront le sol ; si c’est bon pour un gazon, ce n’est pas recommandé pour une prairie. Un terrain pauvre offre moins de concurrence donc plus de variétés différentes peuvent coexister.
Une prairie fleurie se fauche de fin juin à début juillet (l’« époque des foins ») pour favoriser l’installation des plantes à floraison printanière pour l’année suivante, puis fin novembre.
S’il s’agit d’une parcelle de fleurs champêtres, seulement fin novembre. Ces espèces sauvages fleuriront surtout en été et en début d’automne (centaurée jacée, millepertuis perforé, grande marguerite…).
Comptez les papillons dans votre jardin ! Noé conservation et le Museum d’histoire naturelle ont lancé l’observatoire des papillons des jardins. Informations : http://www.noeconservation.org
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Prairies fleuries régionales Quatre propositions de semis Des mélanges de prairies fleuries agréés par le Conseil Scientifique de l’Environnement Nord - Pas-de-Calais et du Conservatoire botanique de Bailleul vous sont proposés. La floraison d’une prairie de vivaces étant un peu maigre (1) la première année, des semences de fleurs des champs- bleuet, coquelicot… sont ajoutées aux semis de vivaces d’origine. 1 • Mélange « Prairies fleuries » (avec graminées)
Centaurea thuillieri (Centaurée de Thuillier / Jacée « grandiflora ») Malva moschata (Mauve musquée) Silene latifolia alba (Compagnon blanc) Papaver rhoeas (Coquelicot) Centaurea cyanus (Bleuet des champs) Chrysanthemum segetum (Chrysanthème des moissons) Agrostemma githago (Nielle des blés) Prunella vulgaris (Brunelle) Plantago lanceolata (Plantain lancéolé) Tanacetum vulgare (Tanaisie)
2 • Mélange Particularité : « Verger » Mélange qui comprend une base de graminées, dont 30 % de fleurs sauvages dont 5 % d’annuelles garantissant une floraison dès la première année. Durée : Pérennité du mélange supérieure à 5 ans. Densité du semis recommandée : 5 g/m2. Particularité : Mélange conçu spécialement pour Composition prairies fleuries les vergers favorisant la Festuca rubra rubra (Fétuque rouge) lutte intégrée par les Agrostis tenuis (Agrostide capillaire) insectes auxiliaires. Poa pratensis (Pâturin des prés) Lotus corniculatus (Lotier corniculé) Composé uniquement de Achillea millefolium (Achillée fleurs sauvages annuelles, millefeuille) bisannuelles et vivaces. Daucus carota (Carotte sauvage) Durée : La pérennité est Hypericum perforatum (Millepertuis perforé) de 5 ans maximum. Leucanthemum vulgare (Grande Densité : 2,5 g/m2. marguerite) Idéal pour les terres fraîchement retournées.
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Composition verger Achillea millefolium (Achillée millefeuille) Daucus carota (Carotte sauvage) Hypericum perforatum (Millepertuis perforé) Leucanthemum vulgare (Grande marguerite) Centaurea thuillieri (Centaurée de Thuillier / Jacée « grandiflora ») Malva moschata (Mauve musquée) Silene latifolia alba (Compagnon blanc) Papaver rhoeas (Coquelicot) Centaurea cyanus (Bleuet des champs) Chrysanthemum segetum (Chrysanthème des moissons) Agrostemma githago (Nielle des blés) Origanum vulgare (Marjolaine) Echium vulgare (Vipérine commune) Tragopogon pratensis (Salsifis des prés) Geranium pyreineca (Géranium des Pyrénées) Plantago lanceolata (Plantain lancéolé) Clinopodium vulgare (Sarriette) Cichorium intybus (Chicorée sauvage)
3 • Mélange « Fleurs des champs »
Durée : La pérennité du mélange est de 2 ans, il est recommandé de retravailler le sol finement et de ressemer le mélange chaque année. Densité : 2,5 g/m2. Composition fleurs des champs Papaver rhoeas (Coquelicot) Centaurea cyanus (Bleuet des champs) Chrysanthemum segetum (Chrysanthème des moissons) Agrostemma githago (Nielle des blés)
4 • Mélange « Fleurs sauvages pures » (sans graminées)
Particularité : Mélange de fleurs sauvages annuelles, bisannuelles et vivaces. Sans apport de graminées. Durée : Pérennité sur 5 ans. Densité : 2,5 g/m2. Composition fleurs sauvages pures Achillea millefolium (Achillée millefeuille) Daucus carota (Carotte sauvage) Hypericum perforatum (Millepertuis perforé) Leucanthemum vulgare (Grande marguerite) Centaurea thuillieri (Centaurée de Thuillier / Jacée « grandiflora ») Malva moschata (Mauve musquée) Silene latifolia alba (Compagnon blanc) Papaver rhoeas (Coquelicot) Centaurea cyanus (Bleuet des champs) Chrysanthemum segetum (Chrysanthème des moissons) Agrostemma githago (Nielle des blés) Origanum vulgare (Marjolaine) Tragopogon pratensis (Salsifis des prés) Echium vulgare (Vipérine commune) Plantago lanceolata (Plantain lancéolé) Tanacetum vulgare (Tanaisie) (1) Ou pauvre. Sinon, déf. De « maigre » : (note disparue aussi) non engraissée, sans engrais donc moins riche, relativement pauvre…