P8 ENSA Paris-Malaquais - Studio de Master - Apprendre des villages

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ENSA PARIS-MALAQUAIS / CHINA ART ACADEMY HANGZHOU

apprendre des villages Xitou, Zhejiang, chine 2016

乡村学习经历 中国浙江溪头村 2016


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Il est plus intéressant d’appréhender l’urbanité comme une propriété attachée à la qualité et à la variété de l’apport de chacun dans la vie culturelle (...) ainsi qu’à la variété et à la qualité des informations reçues. De la sorte, l’urbanité cesse d’être la caractéristique exclusive du citadin. 应该将城市性理解为一种在文化生活中与每个人都相关的质的关系,这种关系又是非 常多样化的,因为人们在城市中可以接受到大量的且多样化的信息。因此, 城市性并 非市民生活的唯一特征。 Mevin M. Weber, «L’urbain sans lieu ni bornes». Philadelphia, 1964.

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N

La province du Zhejiang en Chine / Zhejiang Province in China / 中国/浙江

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Sommaire Apprendre des villages. Xitou, Zhejiang.

Ecole d’architecture Paris-Malaquais. Année Master 1

Au second semestre 2016, Paris-Malaquais a travaillé avec la China Academy of Art de Hangzhou sur un sujet site par l’école chinoise : le village de XItou, Zhejiang.

Bruno J. Hubert (responsable), architecte, enseignant ENSA Malaquais Jean Attali, philosophe, professeur Paris-Malaquais. Françoise Ged, urban.sinologue. Observatoire de la Chine contemporaine Arthur Bel, architecte, enseignant vacataire ENSA Malaquais CAA / China Academy of Art - Hangzhou. Chine Wang Shu and Lu Wenyu , architectes, professeurs. Zheng Hang Hu, architecte, professeur.

Summary Learning from villages. Xitou, Zhejiang. 2nd semester 2016, Paris-Malaquais has collaborated with the China Academy of Arts Hangzhou on a specific site suggested by CAA : the village of Xitou, Zhejiang. Students projects 2016

乡村学习经历。 中国浙江溪头村学习经历。 2016年学习考察项目。 2016 年 第二个学期 巴黎马拉盖建筑学院与CAA中国美院建筑学 院(在其所在地合作)在浙江溪头村的考察与工作。

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Apprendre de la Chine Sous le titre générique « le paysage mondial des villes », le département « Ville Architecture Territoire » de l’école d’architecture Paris-Malaquais s’attache à comprendre les environnements urbains des grandes métropoles en transformation, à former les étudiants aux contextes et stratégies urbaines lointaines au travers d’échanges entre écoles. L’environnement numérisé et globalisé qui est le nôtre constitue un enjeu pour l’architecture. Globalisation des approches, des idées, des modèles architecturaux et environnementaux, un phénomène contrebalancé par les exigences locales, politiques ou économiques. Le studio de projet s’attache à comprendre les environnements en mutation, les effets conjugués de la globalisation sur les usages et les comportements, les enjeux énergétiques et périls climatiques, la recherche d’identité des villes et les jeux d’acteurs. La Chine connaît aujourd’hui une transformation de la relation villecampagne. A l’afflux des paysans vers les villes depuis les années 70 plus de la moitié de la population réside de nos jours dans les grandes métropoles - a succédé la volonté politique de regrouper les villages dans des villes de moyenne importance en détruisant la plupart des villages. Ceux-ci possèdent pourtant de précieuses ressources patrimoine, qualité de l’eau et de l’air, cultures…- et sont par ailleurs de plus en plus accessibles, à la fois par les infrastructures de transport rapide et par les réseaux numériques. Comment peut s’opérer cette revitalisation et urbanisation des campagnes ? Quel modèle de vie citadine au sein de paysages cultivées ? Quelle organisation des temps de travail, d’éducation ou de loisir pour les générations à-venir ? Sédentarité et nomadisme des populations, etc… Le voyage en Chine et le studio «sur site» organisés par l’école Paris-Malaquais sont l’occasion pour les étudiants d’appréhender physiquement les phénomènes de transformation accélérée qui caractérisent les territoires chinois, les mutations architecturales et sociétales et les «périls environnementaux» qui les accompagnent. L’observation des villages, de leurs ressources, des formes de la densité et de leur matérialité, la prise en charge, avec l’aide précieuse de nos partenaires de l’école de Hangzhou, des demandes des acteurs locaux, permettent ensuite d’imaginer le développement d’un quartier, du village et au-delà d’une des nombreuses vallées habitées du Zhejiang. Dans les villages Heyang Gucun (河阳古村) en 2014, dans le village de Maoping en 2015, et dans le village de Xitou en 2016. Bruno J. Hubert.

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Learning from China Under the general heading “a worldwide landscape of cities” the “Ville Architecture Territoire” (“City Architecture Territory”) department of the Paris-Malaquais school of architecture aims to understand urban environments in large metropolitan centers in a state of transformation, to train students in the contexts and strategies of distant urban centers via school exchanges. Our digital and globalized environment represents a challenge for architecture. Globalization of approaches, ideas, architectural and environmental models, a phenomena counterbalanced by local, political and economic needs. The project studio endeavors to understand changing environments, the combined effects of globalization on use and behavior, the energy risks and climate dangers, and to research the identity of cities and the groups of players. China is currently undergoing a transformation in the relationship between cities and countryside. With the influx of peasants to cities since the 70s – more than half the population now live in major metropolitan areas – political policy favored merging villages into mid-sized towns by demolishing most villages. Yet these villages are home to the most precious of resources – heritage, water and air quality, culture and more – and are also increasingly accessible both via rapid transit infrastructure and digital networks. What does revitalizing and urbanizing the countryside look like? What urbanite lifestyle model can be applied to farming countryside? How do we organize the hours of work, education and leisure for future generations? What about sedentary and nomadic people? Traveling to China and the on-site studio organized by the ParisMalaquais school were an opportunity for students to physically experience first-hand the accelerated transformational phenomena that mark the Chinese landscape, along with architectural and societal changes and the “environmental risks” that come with them. Observing villages and their resources, density and materiality, coordinating with the invaluable help of our partners from the Hangzhou School, and the demands of local players all led to imagining the development of a district, a village, as well as one of the many settled valleys in Zhejiang.The villages of Heyang Gucun in 2014, the village of Maoping in 2015, and the village of Xitou in 2016. Bruno J. Hubert.

于中国之所得 以《城市中的世界性景观》为标题,巴黎马莱科 国家高等建筑学院的“城市、建筑与土地”系围绕 正处于变化中的大都市开展以城市环境状态为主 题的教学设计。学生通过学校间的相互交流,学 习如何去理解和构思那些距离遥远,他们并不熟 悉的城市环境与城市规划策略。我们所处的数字 化与全球化环境构成了如今建筑学需要思考和探 讨的重要问题。其中不仅涉及视角、观点、建筑 与环境模版的全球化问题,而且也涉及到地区性 的、政治的和经济的特有需求。我们在学生工作 室中开展的学习内容,旨在促使学生去理解以下 问题:正处于不断变化中的城市环境是怎样的; 如何全球化对使用方式和行为方式产生的影响; 能源与气候问题;城市身份问题与各领域参与者 的互动关系。 在今日的中国,城市与乡村的关系正在改变。自 1970年代,农民不断移入城市,如今已有半数 人口居住在大城市。随后亦产生了放弃乡村,将 乡村人口集中到中等城市的政治意愿。但我们应 该注意到,乡村拥有珍贵的资源,如各类文化遗 产、优良的水资源和空气质量,等,并且由于交 通设施与数字网络的迅速发展,人们能够更加 方便地享受到这些资源。如何使乡村复苏并城市 化?在农业环境中如何发展市民生活方式?如何 为新一代人口组织职业活动与培训教育活动?如 何对待定居与游牧的生活方式?等,这些都是我 们需要思考的问题。 巴黎马莱科国家高等建筑学院组织学生在中国 的“现场工作室”亲身体验中国特有的快速城市发 展现象,以及伴随这一现象而产生的有关建筑学 与社会学领域的变化。 在中国美术学院建筑学院的帮助和支持下,我们 2014年在浙江省的河阳古村,2015年在茆坪村, 开展了对当地资源、密度形式与物质条件的调 查,要求学生对所有在外部空间组织、新城区建 设与老城区整治等活动中承担角色的参与者的需 求进行思考,为城区、村庄和浙江省的山区居住 环境构思未来的发展图景。Bruno J. Hubert.

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(1) Introduction La globalisation nous rend proches d’évènements et de drames éloignés dans l’espace. Elle nous incite, dans le champ de l’architecture, à construire une compréhension commune des mutations des territoires, une compréhension partagée du monde habité. Le progrès technique et ses performances ont montré leurs limites quand ils ne poursuivent que leur propre «vérité». Le monde de demain ne sera pas meilleur sans un partage des ressources plus équitable et la recherche d’équilibre des écosystèmes humains/non humains. La conscience, aujourd’hui partagée, de la modification des équilibres climatiques, la nécessité d’une gestion raisonnée des ressources naturelles s’opposant aux temps courts de l’investissement financier et à ses logiques souvent indépendantes des politiques locales, les aspects incertains et changeants des politiques urbaines, questionnent l’architecture. Revenir à l’inventaire des ressources de toutes nature d’un lieu, analyser leur cycle de vie et leurs usages, imaginer les habitats mobilisant ces ressources, intégrer les mobilités des personnes, questionner la constitution et les qualités des structures et des enveloppes des habitats, mesurer l’impact des infrastructures, sont quelques unes des questions nouvelles qui se posent à l’architecture dans ses professions et dans son enseignement. L’architecture est un humanisme. (2) Une compréhension partagée. Des exemples : huit projets d’étudiants. La vitalité économique a généré, en Chine, une modification accélérée des environnements bâtis. Elle a aussi conservé nombre de particularismes locaux, habitus, climat, réglementations, jeux d’acteurs. Considérant que le voyage et le travail des étudiants et des enseignants sur place sont nécessaires pour appréhender physiquement ces phénomènes, pour travailler avec les acteurs locaux de ces transformations, pour mettre à profit expertise, observations et demandes dans une proposition de transformation urbaine d’échelle importante, l’école d’architecture Paris-Malaquais a engagé depuis plus de dix ans des échanges pédagogiques avec des écoles chinoises. Ces dernières années avec WANG Shu, LU Wenyu et le département d’architecture de la China Academy of Art, CAA, Hangzhou. Chaque année, l’école de Hangzhou et ses enseignants - CHEN Haoru, ZHUO Min, HU Zhenhang - ont proposé un site d’étude et des questions touchant l’évolution d’un village, d’une vallée habitée. Chaque année, le travail sur place a été l’occasion de comprendre les sites et les évolutions à l’œuvre. Chaque année, les étudiants proposent des projets incarnant un devenir possible d’une petite partie de ces territoires. Pour donner des exemples précis, les étudiants de Malaquais ont réfléchi, en 2016, sur proposition des enseignants et avec les étudiants de la CAA, le futur du village de Xitou, un village de 1800 personnes appartenant à la communauté des 11 villages de Baoxi, à proximité de la ville de Lishui, province du Zhejiang, l’une des provinces les plus riches de Chine, dont la population est proche de celle de la France. 8


(1) Introduction Globalization pulls us closer to events and drama that are geographically distant from us. In the field of architecture, it moves us to build a common understanding of how different areas change, a shared understanding of an inhabited world. Technical progress and performance have proved to be limited when they only pursue their own “truth.” The world of tomorrow will not improve without sharing resources more equitably, and seeking an equilibrium between human/non-human ecosystems. The awareness of humanity’s impact on climate equilibrium, the need for well thought-out management of natural resources juxtaposed with short-term financial investments and a logic that often seems at odds with local policies, the uncertainty and changing aspects of urban policies, all affect architecture. Returning to the inventory of all kinds of resources in a given place, analyzing their lifecycle and their uses, imagining buildings using these resources, integrating personal mobility, questioning the makeup and quality of structures and envelopes of the buildings, measuring the impact of infrastructure – these are only some of the new questions that are raised for architecture professionals and educators. Architecture is humanism.

(2) Shared understanding; Examples: eight student projects In China, economic vitality has accelerated the conversion of built environments. It has also retained a number of local peculiarities, features, climate, regulations, and casts of characters. Because students and teachers need to travel and work on a site to physically understand these phenomena ; to work with the local change agents; to take advantage of their expertise, observations and requests during a project of urban transformation on a significant scale, the ParisMalaquais school of architecture has organized student exchanges with Chinese schools for over ten years. The most recent years have been with Shu Wang, Wenyu Lu and the architecture department of the China Academy of Art (CAA) in Hangzhou. Each year, the Hangzhou school and its teachers – Haoru Chen, Min Zhuo, and Zhenhang Hu – has proposed a study site and questions about changes in a village or an inhabited valley. Each year, the onsite work has been an occasion to understand sites and changes in action. Each year, students propose projects that represent a possible transformation of a small part of these places. In a clear example of this, students from Malaquais, prompted by teachers and with students from CAA, reflected in 2016 on the future of Xitou 溪头, a village of 1800 people that is part of a community of eleven villages in Baoxi, close to the city of Lishui丽水, in the Zhejiang province 浙江省 – one of the wealthiest provinces in China, with a population close to that of France.

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Xitou («tête de rivière») est un village de montagne (70% du Zhejiang est composé de collines et montagnes) dédié à la culture des champignons, du riz, de bambous et à la fabrication de terres cuites, porcelaines et poteries. Le canton, dont les officiels ont invité les étudiants à passer une semaine sur place, a initié la «biennale internationale d’architecture de bambou» en entreprenant l’édification d’une quinzaine de constructions en terre, bambou et bois. Une alternative architecturale aux démarches rationalistes et fonctionnalistes qui font la ville contemporaine chinoise, un projet destiné à mettre en valeur les ressources de la vallée et développer un tourisme thématique. Quelques années plus tôt, dans la vallée des He Yang Gu Cun 河 阳古村, l’observation de la ressource «eau» a conduit un groupe d’étudiants (cf illustrations des projets) à proposer une typologie d’habitat spécifique pour un nouveau quartier, élaborée à partir de la compréhension du parcours des eaux provenant des montagnes : adductions, traitement, alimentation des habitations, récupération. Dans un autre village de cette longue vallée du Zhejiang, une architecture organique est imaginée pour revivifier les tissus anciens progressivement abandonnés : logements, équipements sociauxorganise des logements pour personnes âgées, nombreuses dans ces villages délaissés par les générations parties travailler dans les villes en laissant les enfants aux grands-parents. Toujours dans cette vallée He Yang Gu Cun, le développement anarchique d’un troisième village suggère à une équipe de recycler des structures en béton «spontanées» pour en faire des plateaux flexibles et partagés aux usages multiples. A Maoping 茆坪, autre village proposé à l’étude par le département d’architecture de la CAA, la présence abondante de forêts amène un groupe d’étudiants à considérer les systèmes constructifs et les types d’habitat traditionnels. En suivant les courbes de niveaux, en limite du village, de larges plateformes organisent les usages des villageois : domestiques sur une première bande longeant l’habitation, affectées aux occupations agricoles ou industrielles sur une deuxième strate, réservée au passage et à la desserte sur une troisième strate éloignée des accès aux habitations. Dans ce même village, un groupe d’étudiants propose d’installer une coopérative agricole et un marché face à une résidence accueillant des étudiants venant des universités urbaines. L’ensemble organise un espace commun qui confère à la façade du village sur la rivière l’image d’une réconciliation des activités rurales et universitaires. En 2016, à Xitou 溪头, un groupe d’étudiants a occupé une partie du semestre à rendre clairs les logiques économiques du village et leurs liens avec les ressources existantes : eau, terre, bois, bambou, culture du riz et des champignons.

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Xitou 溪头 (“headwaters”) is a mountain village (70% of Zhejiang is hills and mountains) that cultivates mushrooms, rice and bamboo, and produces pottery. The district officials who invited the students to spend a week onsite initiated the “international biennial of architecture and bamboo,” undertaking the construction of a dozen buildings made with earth, bamboo, and wood. An architectural alternative using rational and functional steps to build a contemporary Chinese village, a project intended to highlight the valley’s resources and to develop themed tourism. A few years earlier in the He Yang Gu Cun Valley (河阳古村), observing the resource “water” led a group of students (see illustrations of the projects) to propose a specific habitat typology for a new neighborhood based on an understanding of the water flowing from the mountains: conveyance, treatment, supplying homes, recapturing. In another village in the long Zhejiang Valley, organic architecture was imagined to revive an old fabric that has been progressively abandoned: buildings, social and medical facilities, and schools. The project places homes for older persons—numerous in these villages abandoned by a generation who left to work in cities and left their children with the grandparents—between traditional courtyard houses. Also in the He Yang Gu Cun Valley, unplanned development of a third village prompted the team to recycle these “spontaneous” concrete structures to create flexible and shared multiuse plateaus. In Maoping (茆坪), another village suggested for study by the CAA architecture department, the presence of abundant forests led the group of students to consider traditional construction systems and housing types. By following elevation contours around the village, large platforms organize the villagers by use outside the houses : domestic uses on one first band along the houses, agricultural or industrial occupations along a second band, and public transit on a third band. In the same village, the group of students proposed creating an agricultural cooperative and a market across from a residence that hosts students visiting from urban universities. Together it creates a common space that creates the image of a riverfront village that merges rural and academic activities. In 2016 in Xitou (溪头), a group of students spent part of a semester understanding the economic logic in a village and its link to existing resources: water, earth, wood, bamboo and rice and mushroom cultivation.

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Les projets 2016

Projects 2016

2016年项目

Village de Xitou, conté de Baoxi, province du Zhejiang. Chine 浙江省,宝溪县,溪头村。

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Village de Xitou, conté de Baoxi, province du Zhejiang. Chine 浙江省,宝溪县,溪头村。

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2016. le village de Xitou. Quartier du bamboo festival et ancien village 2016. Xitou village. Bamboo festival district and old village. 2016年。溪头村。老村。竹节区。

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Alexandra Lescoat - Foutina Juan - Marion Foulet (Co)Habiter la topographie

(Co)Settling on the topogography

因地而居

La retraite des lettrés à la campagne est un thème récurrent de la Chine classique. Sa réinterprétation permet ici d’inscrire le développement du village dans une perspective historique et d’affirmer la dimension culturelle de l’aménagement du territoire. Sur un site soigneusement choisi comportant quelques bâtiment ruraux, le projet définit un ensemble de bâtiments adossés à la colline, entre rizière et forêt, bâtiments qui hébergent temporairement artistes, universitaires et randonneurs Le projet qualifie les relations avec le paysage par les seuils et les déambulations qui tirent parti de la topographie.

The retreat to the countryside is a recurring theme among classical Chinese intellectuals. This reinterpretation allows here to affirm the cultural dimension of territorial planning. On a site which is carefully chosen for its landscape qualities, slightly apart but comprising some rural buildings, the project introduces a set of buildings constructed against the hill, surrounded by rice fields and forests. The architecture temporarily accommodates artists, academics and hikers. The project addresses the relations with the landscape by creating a threshold and pathways integrated with the topography.

知识分子退休隐居农村是当今中国人回归传统 的趋势。“下乡”的概念肯定了从文化角度来讲 的乡村城市化。以景致优美及居民数量少为考 虑因素,我们选择了一个建筑不多的项目试验 点。该建筑设计的目的在于楼房背山而建,地 处稻田与森林之间,为艺术家,大学生和出游 者提供临时的栖身之处。

Architecture and landscape 建筑与景观

The site at the edge of the northern ricefields 坐落于稻田之边缘 18

Implantation along an existing path 沿既存的道路而建


topography, ricefields and project 地势形态,稻田和方案 19


Alexandra Lescoat - Foutina Juan - Marion Foulet (Co)Habiter la topographie

(Co)Settling on the topogography

The new buildings in between the forest hill and the ricefields 树林与稻田之间的新建筑

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functional diagram 功能图 21


Alexandra Lescoat - Foutina Juan - Marion Foulet (Co)Habiter la topographie

(Co)Settling on the topogography

The new buildings in between the forest hill and the ricefields 树林与稻田之间的新建筑筑

Bridges connect the refurnished buildings and the upper terrace of the residence 桥连接着翻新的建筑与高处的梯田住宅

Courtyard level : foothpath, deambulation of visitors along the workshops 农村小院: 羊肠小道,参加实验课程的访客在散步


Section of the residence, along the river and surrounded by ricefields 住宅剖面图,沿河方向并且被稻田围绕

Overall elevation : roof shapes, ricefields, hillscape 全景立面图:屋顶形状,稻田,山脉形态

Section within the artists workshops and the various circulations 艺术家实验工作室的剖面,以及多种动线


Camille Cavalié - Pierre Pesme - Meng Shi Scenariser le «coeur cultivé» du village

Addressing the heart of the village

实现“一个中心, 两个作用”

Au cœur du village, le projet valorise les parcelles agricoles situées à proximité directe des espaces domestiques et de la rivière, en créant un parc agro-paysager, touristique et pédagogique. Le projet propose une nouvelle façade à ce parc, par l’installation de logements pour fermiers, espaces de stockages et petits restaurants, l’ensemble restructurant les espaces arrière des blocs d’habitation existants. De l’autre côté du parc, sur la colline, des résidences hôtelières bénéficient d’une vue sur l’ensemble du village.

In the center of the village, the project makes use of the farmland situated next to the residential area and the river, by creating an agricultural-landscape, touristic and research park. At the east boundary of the park, there are housing for farmers, storage space and some restaurants. Together they create a back space for the existing residential blocks. At the west of the park, on top of the hill, there are some hotels which benefit the view of the entire village at a higher altitude.

项目地处村镇中心,意图为耕田附近的居民区 和溪畔景地带来更多的价值,比如通过创造田 园旅游和生态考察等方式。于田园之东,该设 计提议为村民新建居民楼,储藏室和农家乐, 在总体上重新规划已经存在的田园居民区。于 田园之西,山丘以上,新砌的旅社居高俯视田 地的沟壑交错,小桥流水人家。

The «cultivated heart» of the village, a potential new centrality 村庄的种植重地,未来潜在发展中心

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From a neglected backyard ...

... to a valorized agricultural park.

村庄的种植重地。。。

。。。未来潜在发展中心


The «cultivated heart» of the village, a potential new centrality 村庄的种植重地,未来潜在发展中心


Camille Cavalié - Pierre Pesme - Meng Shi Scenariser le «coeur cultivé» du village

Addressing the heart of the village

实现“一个中心, 两个作用”

The new buildings on both side of the park 园地边缘的新建筑

New farmer housing with storage and shops 新的农村小楼房,带仓库和小卖部

before...after 之前...之后 26


reprogrammation around thew agricultural park 农业园为中心的重新规划

Visitors experience the topography while accessing the terrace appartments 游人一路上体验着地势起伏来到山丘客栈

Corridors embeded within the topography distributing the appartments 绿色园道嵌入地势之中,并依照地态变化分布寓所

A common infrastructure for visitors link the park and the residences on the hill side 一个为游客连接农田与山丘客栈而设的公共设施 27


Yoann Guellec - Angela Medina Ramirez - Tatiana Patzschke Interagir

Interagir

互动

La «Biennale d’architecture du bambou», ambitieux projet en cours du village, rassemble des expérimentations constructives sur un unique site. Plutôt que ce «cluster» isolé du village le projet propose de disséminer les pavillons modèles dans le village, de mettre côte à côte métiers traditionnels et architecture contemporaine, de mêler touristes et habitants. Les berges de la rivière sont aménagées afin d’accueillir les touristes et d’organiser leur circulation vers l’intérieur du village.

The Biennale of Bamboo, an on-going ambitious project in the village, brings together experimental construction on this unique site. Rather than an isolated cluster, the project proposes to scatter pavilions in the village whose functions relate to the demands of the villagers. This put side by side traditional craftsmanship and contemporary architecture, villagers and tourists. The river banks are arranged to accommodate the tourists and to lead them towards the heart of the village.

村 子 最 大 的 竹 建 筑 双 年 展 聚 集 了各种实验建 筑,为小镇增添节日气氛。 此计划不是将这个 展览设置在村子之外,而是将各个场馆分布在 村子不同的地方。此外,我们会根据村民的需 求来安排每个场馆的用途。 我们会重新规划河 流两岸来迎接游客的到来并有效地引导他们进 入村落之中。

Contemporary architecture and historical village 当代建筑与历史小镇

Existing biennale under construction : separated from the village 正在建设中的双年展:与小镇分离 28

Proposal : relocation of the pavillons as activators of a self transformation of the village. 建议:以村庄自我转变为动因重新规划项目建设基地


along the riverbank 沿河岸

Some pavillions of the Bamboo Biennale 一些竹建筑双年展的展厅

Each pavillon is re-located : activating public space, emphazing landscape qualities, organizing the flow of visitors 每个展厅重新定位:鼓励民众,强调地景之重要,控制访客量


Yoann Guellec - Angela Medina Ramirez - Tatiana Patzschke Interagir

Interact

互动

A basic structural module is used to oraganize the new riverbank ; platforms, benches and pavillons

Pavillons are created along the riverbanks 以结构模块为基础规划新的河岸,戏水平台,河堤和双年展展厅


the new riverbanks 新的河岸

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Florence Bousquet - Claire Forestier La biennale. Et après?

The Biennale. And after?

双年展之后呢

Les étudiants s’interrogent sur l’après Biennale du bambou. Que deviennent les bâtiments ? Comment le village profite-t-il de l’évènement? Le projet imagine les infrastructures nécessaires à l’accueil des touristes et leur reconversion à long terme en Conservatoire des arts et métiers. Le tourisme devient alors un levier économique permettant un développement plus pérenne de Xitou.

The students wonder about what happen after the Bamboo Biennale. What the buildings will become? How does the village benefit from the event? The project imagines the infrastructure required to welcome tourists during the Biennale and their conversion in long term into a Conservatory of Arts and Crafts. In such, tourism can become an economic boost which allows a more sustainable development for the village of Xitou.

学生们考虑的非常全面,提出这些建筑在节后 会被怎样安置的问题。这个节日会给村子带来 什么利益?我们预见了在此展览期间一些可能 的建筑设施来迎接游客们的到来并将这些设施 在展览后改造成一所手工艺学院。因此旅游业 就成为了溪头村的经济支柱,保证其可持续发 展。

2025 : The bamboo biennale site is fully converted into a campus dedicated to art and crafts and became a new district of the village 2025年:竹建筑双年展基地被转型成艺术和手工艺学院

Foreseing the decreasing touristic attractivity of the biennale along the years and designing buildings to be converted into university facilities 对双年展的未来做预估,建设新的校园 32


The new buildings host various activites related to the ricefields on the GF and on their roofs 新的建筑主题从首层到屋顶均与田地关系紧密

buidings in the site 即当地建筑


Anaelle Cloarec - Joseph Morisseau - Didem Senyurt - Léa Vimal Biorégion chinoise

Chinese bio-region

中国生态区

Xitou : Ville-ressources. Le projet s’attache à comprendre les cycles de production existant sur le site puis à développer une économie tirant profit de ces ressources et de ces savoirs faire locaux. L’analyse des cycles de matières peut générer de nouvelles activités économiques, dans une approche écologique et sociale. Sont ainsi proposées, une usine de cosmétique, une usine de biogaz et une coopérative agricole.

Xitou: City of resources. The analysis of the cycles of materials in a territory can generate new economic activities, in an ecological and social approach. The project seeks to understand the existing production cycle in the territory of Xitou: land, bamboo, mushroom, wood etc., to develop an economy that takes advantage of these resources and local knowledge. A cosmetic plant, a biogas plant and an agricultural association are proposed.

从环保和人文考虑的角度出发,我们通过对溪 头的自然资源的生命周期分析探索可能衍生的 新的经济模式。设计元素与村庄的生态资源紧 密相关,例如土壤,竹林,香菇,木头等等。 然后以此为基础探讨怎样通过认知学习来开发 一种接地气的经济模式,比如一个美容化妆品 工 厂 , 一 个 天 然 沼 气 厂 和 一 种 联合农作的方 法。

Equipment inventory of Xitou with current functions and future in

Four dragon

4

-utilisation du four pour fabriquer du charbon de bambou -utilisation du four pour fabriquer des briques de construction -utilisation actuelle du four pour cuire les céramiques

Traitement de l’argile

Moulin à roue double

5

-réactivation du moulin -mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie -utilisation du moulin pour décortiquer le riz et la zizanie à usage alimentaire

3

Moulin encastré

6

-mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie -utilisation du moulin pour décortiquer le riz et la zizanie à usage alimentaire

Les scieries

1

-Ré-organisation de l’espace des scieries pour la création de l’usine de Biogaz -Mise en place d’un élevage de porcs en prévision d’une augmentation de la population de Xitou

Usine de céramique -Ré-utilisation des céramiques jetées comme élément de construction ou de décoration -Mise en place d’une benne de récupération

Ressources. Materials. Process. 资源,材料,过程

3

Moulin centre vill


re interventions

Usine de céramique

Traitement de l’argile

2

Moulin d’usine

4

-mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie -utilisation du moulin pour le traitement de la terre

Usine de céramique

3 3

2

1

-Ré-utilisation des céramiques jetées comme élément de construction ou de décoration -Mise en place d’une benne de récupération

entre ville

1

-Ré-utilisation des céramiques jetées comme élément de construction ou de décoration -Mise en place d’une benne de récupération

Traitement de l’argile

1

Moulin d’usine

3

-mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie -utilisation du moulin pour le traitement de la terre

Four dragon

3

-utilisation du four pour fabriquer du charbon de bambou -utilisation du four pour fabriquer des briques de construction -utilisation actuelle du four pour cuire les céramiques

Parc

Bambou

Moulin mono-roue

Usine

2

Rizière

Herbe

Moulins

-réactivation du moulin -mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie

Champs

Sable

Four

-utilisation du moulin pour décortiquer le riz et la zizanie à

Cèdre

Eau

Scierie

2

4

2

2 3

Four dragon

2

4

6 3

2

1 1

2

-utilisation du four pour fabriquer du charbon de bambou -utilisation du four pour fabriquer des briques de construction -utilisation actuelle du four pour cuire les céramiques

5

7 3

1

eau

8

1

5

4 9

6 1

Moulin en longeur

1

-mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie -utilisation du moulin pour décortiquer le riz et la zizanie à usage alimentaire

Four dragon

1

-utilisation du four pour fabriquer du charbon de bambou -utilisation du four pour fabriquer des briques de construction -utilisation actuelle du four pour cuire les céramiques

4

Energie hydrolique produite -Par moulin: 219 kwh par an -Pour tout les moulins: 1533 kwh par an -Par la cascade: 12.264 kwh par an

Four dragon

5

-utilisation du four pour fabriquer du charbon de bambou -utilisation du four pour fabriquer des briques de construction -utilisation actuelle du four pour cuire les céramiques 7

Traitement de l’argile

4

Moulin d’usine

8

Usine de céramique

4

-Ré-utilisation des céramiques jetées comme élément de construction ou de décoration -Mise en place d’une benne de récupération

Four dragon

6

-utilisation du four pour fabriquer du charbon de bambou -utilisation du four pour fabriquer des briques de construction -utilisation actuelle du four pour cuire les céramiques

Moulin à cosmétiques

9

-mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie -utilisation du moulin pour traiter le riz et la zizanie pour la fabrication des cosmétiques

-mise en place d’un système de turbine pour récupérer l’énergie -utilisation du moulin pour le traitement de la terre

Xitou. Ressources, industries 溪头资源 35


Anaelle Cloarec - Joseph Morisseau - Didem Senyurt - Léa Vimal Biorégion chinoise

中国生态区

Chinese bio-region

AVANT Roue traditionnelle présente dans les moulins des villages. Les godets sont parallèles les uns aux autres.

APRÈS Roue aux godets en V, qui permettent une meilleure utilisation de la force hydraulique et ainsi un meilleur rendement et la production d’éléctricité.

Echelle: 1/100

the existing village : an efficient sustainable and social system 以村庄的现有资源为设计因素之一,以可持续发展,健康的社会功能为考量进行分析理解和现代化

xitou’s facilities : traditional activities, activités industrielles 溪头基础设施(传统设备,工业设备


Development of three interventions and it’s impact

Cosmetics factory

1

•JOB CREATION: 7 craftments, 28 workmens, 4 researchers, 4 technicians, 3 drivers, 2 cooks, 3 agents of manutention, 1 seller, 10 administratifs. •USE OF RESSOURCES P/YEAR: Rice & wild rice: 56,58 T / Bamboo: 4160 stems / Cèdar: 156 stems / Lotus: 444 Kg (flower petals and seeds only) / Shitake : 28,6 T / Pink Clay: 260 T •PRODUCTION OF LOCAL PRODUCTS P/WEEK: -Rice: 500kg of rice powder / 125L of essential oil / 500L of hydrolat -Bamboo: 225kg of bamboo paper / 125L of essential oil / 500L of hydrolat -Cédar: 5L of essential oil / 16L of hydrolat -Shitake: 148,7 kg of mushroom powder -Lotus: 177,6L of essential oil / 222kg of lotus seed powder -Pink Clay: 500 kg of clay •TOTAL MONEY EARNED/YEAR: 2 158 00 000 ¥

Cooperative / Training center

2

Creation of a training center for new techniques and habits needed for the cosmetics factory & the biogas plant . This space also aims to put in commun different tools between the inhabitants, in order to limit the use of resources for their own. Finally , this space is a community place , and has a workshop area with technical tools to allow the inhabitants to create freely.

Biogaz Plant

3

•JOB CREATION: 20 workmens, 4 ingenieers, 4 technicians, 5 drivers, 1 cook, 3 agents of manutention, 2 administratifs. •ENERGY CONSUMED P/YEAR: -For 273 households: 368,277 kW/year -For the village: 433.000 kwh /year •ORGANIC WASTE P/YEAR: -For 350 existing pigs + 200 future pigs: 963 200 Kg -For 20 goats: 8 769Kg -For 200 gooses: 6000 kg -For 1800 person: 262 800 Kg TOTAL: 1240,8 T •TOTAL ENERGY PRODUCES/YEAR: -Biogaz production : 648000 m3/am -Electricity production: 1.430.000 kwh/an signifying 34% of the electric yield. -Heating production: 1.635.550 kwh/an signifying 45% of the thermic yield.

Devlopment of three interventios and its impact 三间新的建筑被提议建设 37


Anaelle Cloarec - Joseph Morisseau - Didem Senyurt - Léa Vimal Biorégion chinoise

中国生态区

Chinese bio-region

Cosmetic factory. Different views 化妆品厂,组织

38


VIEW FRAME

ACCESSIBILITY

Importation des produits dérivés nécessaires à la fabrication cosmétique

Importation des matières premières du village

Ensoleillement Nord

Importation des sacs en plastique près au recyclage

Route pour exportation des produits finis

CONNECTIONS

Ensoleillement Sud

SUNSHINE DIAGRAM

PROGRAM

Cosmetic factory. Organization

Cosmetic factory 化妆品厂

化妆品厂,组织

FLOOR PLANS -

SECTION CUT -1

Taking advantages of the river and topography 利用河流与地势的优点 39


Anaelle Cloarec - Joseph Morisseau - Didem Senyurt - Léa Vimal Biorégion chinoise

莲花

-Produits dérivés du bambou (huile essentielle et hydrolat)

红土

-Produits dérivés du lotus (huile essentielle et graines)

Lait corporel 150ml

-Poudre de lotus 10g -Poudre de riz microbionisée 25.2g -Eau minérale 19.6g -Huile végétale de riz 5.2g

-Poudre de lotus 10g -Macérât de lotus 10 cl -Hydrolat de bambou 30ml -Eau minérale 50ml

Ingrédients ajoutés:

Ingrédients ajoutés:

-Extrait de fleur Nénuphar blanc 10g -Eau aromatique Santal blanc 30g -Colorant végétal liquide 0.6g

-Huile végétale 20ml -Emulsifiant 3ml -Gomme X. 15ml -Conservateur 2ml

-Poudre de roses 20g -Aloe Vera 10 ml -Acide sacylique végétal 10cl

130¥

100¥

170¥

香菇 - SHITAKE

Masque Douceur de lotus 100g

-Poudre de zizanie microbionisée 50g -Eau minérale 10 ml

Ingrédients ajoutés:

-Produits dérivés du riz ((huile essentielle, eau, et poudre de riz)

红土 - RED CLAY

莲花- LOTUS

茭- WILD RICE Masque Eclat 100g

-Poudre de zizanie microbionisée 50g

-Sel d’Himalaya 50g -Beurre de karité 10g -Fleur de lavande séchée 20g -Teinture végétale de Propolis 15cl -Acide sacylique végétal 10cl

香菇

-Produits dérivés du riz ((huile essentielle, eau, et poudre de riz)

Soin Gommant Revitalisant 150g

Ingrédients ajoutés:

中国生态区

Chinese bio-region

-Blush et fond de teint Sublime 40ml

-Masque naturel à l’argile rouge 125ml

-poudre de riz (ou zizanie) 8.1 g -argile rose sèche 6.8 g

-Argile rouge 90ml -Eau minérale 30ml

Ingrédients ajoutés:

Ingrédients ajoutés:

-Nacre minérale Mica poudre d’or 0.7 g -Colorant végétal Châtaignier en poudre 4.1 g -Extrait aromatique de lotus 0.4 g

-Montmorillonite 5ml

200¥

150¥

-Soin Visage et corps aux Shitake 150ml -Poudre de Shitake 50g -Eau minérale 30ml -Hydrolat de cèdre 30ml -Huile essentielle de lotus 10ml Ingrédients ajoutés:

80¥

-Conservateur 2ml -Huile végétale de Bambou 10 ml -Gomme de Xanthane 3 ml -Extrait de Fleur de nénuphar blanc 5ml -Emulsifiant 10ml

160¥

溪头化妆品

©

XITOU COSMETICS ©

A natural cosmetic.

竹精油

雪松

-Produits dérivés du bambou (huile essentielle et hydrolat)

Ingrédients ajoutés:

浙江省丽水市龙泉市宝溪乡溪头村

-Base teint matifiante 50ml -Hydrolat de bambou 19.5 ml -Extrait de plante Sève de Bambou 1.1g -Eau minérale 28.5 ml

120¥

-Huile essentielle de cèdre 3cl Ingrédients ajoutés:

Ingrédients ajoutés:

-Beurre de karité 8g -Bicarbonate de soude 10 g -Vitamine E 5g -Extrait de Houblon 7g

-Déodorant Fraîcheur Cèdre

-Gomme Xanthane 1.1 g -Agent émollient 3ml -Correcteur de pH Acide lactique 0.25 ml -Actif cosmétique Collagène végétal 1.6ml -Conservateur 0.6ml

150¥

-Beurre de karité 8g -Bicarbonate de soude 10 g -Vitamine E 5g -Extrait de Houblon 7g

120¥

Cosmetics communication 40

水稻 - RICE

-Huile essentielle de bambou 3cl

-Produits dérivés du riz ((huile essentielle, eau, et poudre de riz)

雪松 - CÈDAR

竹精油- BAMBOO -Déodorant Fraîcheur Bambou

水稻

-Produits dérivés du cèdre (huile essentielle)

-Sel de bain Relaxant 125ml

-Blush et fond de teint 40ml

-Huile essentielle de cèdre 5cl

-Poudre de riz (ou zizanie) 8.1 g -Argile rose sèche 6.8 g

Ingrédients ajoutés: -Sel d’Epsom 100g -Huile de baobab 1 ml -Huile essentielle de de Sapin 10cl -Huile essentielle d’Eucalyptus 10cl -Mica blanc 5g

180¥

-Poudre de riz illuminatrice 100g -Poudre de riz (ou zizanie) 50 g

Ingrédients ajoutés:

Ingrédients ajoutés:

-Nacre minérale Mica poudre d’or 0.7 g -Colorant végétal Châtaignier en poudre 4.1 g -Extrait aromatique de lotus 0.4 g

-Amidon de maïs 25g -Poudre d’Iris 15g -Huile essentielle de cèdre 5cl -Acide sacylique végétal 5cl

90¥

170¥


Expansion of the re-dynamism of Xitou across the region

S33 : 134 km / 3h12 BaYiNanJie : 246 km / 4h35

CAOXIELING

ZHUZHANG

GAOSHANCUN

QINGJING

WAIGAOSHAN

XIYUANTIANGUN

XITOU

WULING

KENGLICUN

ZHUYANGCUN

HOUSHAN

rivers road buildings cultures material flow Xitou’s influence

BAOGENGCUN

WAIXIE BAOJIANCUN

S328 : 30 km / 50min Longquan : 65km / 1h40

Xitou and the valley 41


Rapid change in the land, new questions The Chinese countryside has experienced several disruptions since Mao Zedong came to power in 1949, the year the People’s Republic of China was founded. The 1980s under Deng Xiaoping (邓小平) saw an explosion of cities and the Chinese economy. Unlike globalization at the end of the 19th century and the beginning of the 20th century that benefited Europe and the United States, globalization of exchanges beginning in the 80s provided China and its struggling middle class with access to modernity, comfort, and consumerism that were denied them during the Mao years. Agricultural land and villages near large cities were absorbed by new suburbs and their infrastructures. In the provinces, many villages lost their active population and disappeared. Some were transformed into tourist destinations because of their heritage value. Today, even as this trend continues, revitalizing second-tier cities is encouraged by the government. A glimmer of hope: several experiences engage architects like those from the CAA, demonstrating a resurgence of interest in village life, in air and water quality, in developing economic activities linked to tourism, but also an interest in well-reasoned agriculture and activities such as manufacturing pottery using local primary materials, as in Xitou. In Chinese villages, we still see great diversity, a stratification developed over centuries through the spirit of collectives and individuals, a practical intelligence applied to agriculture, housing, and architecture. Wang Shu, an architect and director of the architecture school on the CAA campus, laments that the last thirty years has given way to a homogenization of the cityscape: “The structure of cities has been completely disrupted and many appear to be in a state of complete denial and blindness when it comes to the future.” (private conversation). Wang Shu believes that we need to move past the opposition between urban and rural, refusing to accept an urbanism of architectural icons, challenging top-down planning by substituting an approach favoring behavior and resources – the bottom – toward the design of the whole – the top.


Une évolution rapide des territoires, des questions nouvelles Les campagnes chinoises ont vécu plusieurs bouleversements depuis l’arrivée de Mao Zedong au pouvoir en 1949, année de la fondation de la République Populaire de Chine. Les années 80 de Deng Xiao Ping, 邓小平, voient l’explosion des villes et de l’économie chinoise. A l’inverse de la mondialisation de la fin du 19e s. et du début du 20e s. dont l’Europe et les Etats-Unis avaient été les bénéficiaires, la mondialisation des échanges a profité, à partir des année 80, à la Chine et à une classe moyenne soucieuse d’accéder à la modernité, au confort, à un consumérisme dont les années Mao l’avait privée. Autour des grandes villes, les terres agricoles et les villages sont absorbés par les quartiers nouveaux et leurs infrastructures. Dans les provinces, beaucoup de villages perdent leur population active et disparaissent. Quelques’ uns sont transformés, en raison de leur valeur patrimoniale, en ressource touristique. Aujourd’hui et même si ce mouvement se poursuit, la revitalisation des villes de seconde importance est encouragée par l’Etat. Lueur d’espoir, plusieurs expériences engageant les architectes tels que ceux de la CAA montrent le regain d’intérêt pour la vie dans les villages, pour la qualité de l’air et de l’eau, pour le développement d’activités économiques liées au tourisme mais aussi à une agriculture raisonnée ou a des activités telles que la fabrique de poterie utilisant la matière première locale, ainsi à Xitou. On trouve encore dans les villages chinois une grande diversité, stratification formée au cours des siècles par le génie des collectivités et des personnes, une intelligence pratique appliquée à l’agriculture, à l’habitat, à l’architecture. Cette diversité, Wang Shu, architecte, directeur de l’école d’architecture du campus CAA, déplore qu’elle ait laissé la place, pendant ces trente dernière années, à une homogénéisation de la physionomie des villes : «Les structures des villes ont été complètement bouleversées et beaucoup se retrouvent dans un état d’amnésie totale et d’aveuglement vis à vis de l’avenir». Il nous faut dépasser, dit Wang Shu, l’opposition entre urbain et rural, refuser un urbanisme d’icônes architecturales, mettre en cause la planification du haut vers le bas pour lui substituer une démarche procédant des données et des ressources - le bas - vers une conception d’ensemble - le haut .


Architecture Perhaps architecture’s current task is to ask simple questions again: What does it mean to live? Where and how? It is about asking what resources are available and what the potential of the place is as human shelter. When Bruno Latour personifies Planet Earth’s new protagonists (e.g. climate, air, water) he incites architecture beginning by addressing these factors when imagining how land changes. The energetic transition is happening. We need to combat what Hartmut Rosa (Social Acceleration, Columbia University Press, 2013) calls the negative effects of “temporal structures of advanced modernity,” this well-known phenomenon that negates the time needed for developing projects by imposing short-term profitability for real estate investors. We must refuse what he calls “cultural gentrification,” “Disneylanddification” of entire neighborhoods or even cities, as we see in China and all over the world. Since 2010, as part of the collaboration with the China Academy of Arts, a Chinese campus that has placed university departments around «Elephant hill» (象山) and a small stream, the questions have changed. When analyzing space, it becomes about understanding the relationship between the landscape and the people living on it. What is the resources economy? How can we understand and describe the ecosystem of the valley, geographic and climate factors, resources and connections to the outside? What balance works for people living there, what are the present imbalances? Traveling to China and the onsite studios organized by the ParisMalaquais school were an opportunity for students to physically experience the accelerated transformational phenomenon that mark the Chinese landscape, along with architectural and societal changes and the “environmental risks” that come with them: desertification and air and water pollution. The opportunity to reflect on these transformations and to benefit from these observations in an architectural project. The globalized and digitized world we live in poses new questions for the discipline and the teaching of architecture. Teaching architecture and architecture schools are the place and time where we can imagine and model these transformations. Not as the modern utopia that would develop into the functionalism of the beginning and middle part of the 20th century, but as a reality, when put to the test of observing real urban and ecological degradation, observing the disappearance of the most elemental resources – water and air – and imagining highly contextualized alternatives in He Yang Gu Cun, Maoping, Xitou, and so many villages in Zhejiang and in China, where observation demonstrates how they had developed over the centuries from resources and an architectural intelligence. Mountains, soil, forests, and water all served to found and develop these human settlements, tirelessly refining agriculture, the production of goods, and the human habitat.


Architecture L’architecture a peut-être pour tâche aujourd’hui de reposer des questions simples : que signifie habiter ? Ou et pourquoi ? Il s’agit alors d’interroger les désirs des candidats à l’habiter, d’interroger les ressources disponibles et le potentiel des lieux pour l’habitat des hommes. Quand Bruno Latour personnifie ces nouveaux protagonistes de la planète terre que sont le climat, l’air ou l’eau, il incite sans le dire l’architecture à s’adresser d’abord à ces déterminants pour imaginer l’évolution des territoires. La transition énergétique est en marche. Il nous faut combattre ce que Rosa Harmut ( «Accélération» 2005 ed. la découverte) nomme les effets négatifs des «structures temporelles de la modernité avancée «, ce phénomène bien connu qui supprime le temps nécessaire au projet en imposant une rentabilité à court terme pour les investisseurs immobiliers. Il faut refuser ce qu’il nomme la «pétrification culturelle», «dysneylandisation» de quartiers entiers voire de villes, qu’on observe en Chine et partout dans le monde. Depuis 2010, dans le cadre de la collaboration avec la China Academy of Arts, campus chinois qui installe les départements universitaires autour de la Colline de l’Éléphant, 象山 , et d’un petit cours d’eau, les questions ont évolué. Il s’agit, dans l’analyse d’un territoire, de comprendre la relation qui lie le paysage et l’installation des hommes. Quelle économie des ressources ? Comment comprendre et décrire l’écosystème d’une vallée, les déterminants géographiques, climatiques, les ressources et les liens avec l’extérieur. Quel équilibre a favorisé l’installation des hommes, quels déséquilibres aujourd’hui ? Le voyage en Chine et le studio «sur site» organisés par Paris-Malaquais sont l’occasion d’appréhender physiquement les phénomènes de transformation accélérée qui caractérisent les territoires chinois, les mutations architecturales et sociétales, ainsi que les «périls environnementaux» - désertification, pollution de l’air et des eaux. L’occasion de réfléchir ces transformations et de mettre à profit ces observations dans un projet d’architecture. Le monde globalisé et numérisé dans lequel nous vivons pose des questions nouvelles à la discipline et à l’enseignement de l’architecture. L’enseignement de l’architecture, les écoles d’architecture sont le lieu et le temps d’où peuvent s’imaginer et se modéliser ces transformations. Non pas au travers de l’utopie moderne que développa le fonctionnalisme du début et du milieu du 20e siècle mais, à l’épreuve des faits, en l’occurrence à l’épreuve des dégradations urbaines et écologiques, à l’observation de la disparition des plus élémentaires ressources, l’eau et l’air, en imaginant des alternatives très contextualisées. Heyang Cun, Maoping, Xitou, autant de villages du Zhejiang dont l’observation montre comment s’est développée, au long des siècles à partir des ressources, une intelligence architecturale. La montagne, la terre, les forêts, l’eau, ont permis le développement de ces installations humaines, perfectionnant inlassablement l’agriculture, la production de biens, l’habitat des hommes.


For developing landscapes, the chain is long, linking political decisions and their effects on people’s lives, negative observations and remedies, adding in experiences and improvements. However, the opportunities offered by these villages so far from Paris demonstrate that a process emerges from these teaching experiences. It is not a process of imitation, but of empathy. It is not a process of integrating data, but mobilizing resources. It is not searching for a singularity, but for authenticity. They all share a principal goal: repairing the connections between architect and resources, between dwellings and geography, between local potential and “programs,” meaning a program to use a location for specific purpose: “places of learning, places of meeting, places of well-being,” says Louis Kahn, the American architect, who died in 1974. Indeed, to use the words of poet Henri Michaux (Ecuador, 1929), “Our tour of the earth has been done to death… There is nowhere else.” But if globalization has served to homogenize ways of life, architectures, and fashion across the globe, it has not managed to erase the specific relationships that link a place to the humans who live and work there, that is, the men and women who live there (habitat) and who live from it (resources). The human-nature relationship, between «natural” nature and “the nature of things,” has been explored by many Chinese academics. For Hong Zicheng (洪自诚, 17th century), understanding the nature of things is considered the same as understanding the true nature of man. The term zi ran (自然), literally “so of itself,” is used to designate the natural world in general. The term zhen wo (真我), literally “truly myself,” is used to designate the true nature of man. This man/ nature empathy is used to approach a “project without drawing,” and Hong notes “only those things that are produced spontaneously show authentic creation,” a notion that upsets our idea of a project. In addition, for anthropologist Philippe Descola, obsolescence in the nature/culture paradigm leads us to reconsider the relationship that humans have, in a larger sense, with “non-humans.” Within architecture and architectural projects, automatisms linked to ideas like “green space” or “integration” should be set aside in preference to a holistic approach placing resources, human needs, and the future of the collective at the center of the design.

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Longue est la chaîne qui, en matière d’aménagement des territoires, lie décisions du politique et effets sur la vie des personnes, constats négatifs et remèdes, addition des expériences et améliorations. Les opportunités offertes par ces villages loin de Paris montrent cependant qu’une démarche émerge de ces «teaching experiences». Elle n’est pas une démarche d’imitation mais d’empathie. Elle n’est pas un process d’intégration de données mais la mobilisation de ressources. Elle n’est pas une recherche de la singularité mais de l’authenticité. Ces expériences ont un objectif principal partagé : celui de retisser les liens perdus entre architecture et ressources, entre habitats et géographie, entre potentiel local et «programmes» entendus comme programme d’utilisation des lieux à telle ou telle fin : «lieux pour apprendre, lieux pour la rencontre, lieux de bien-être», «places of learning, places of meeting, places of well-being», disait Louis Kahn. Certes, pour reprendre les mots du poète Henri Michaux («Escuador», 1928) «nous avons fait à satiété le tour de la terre (…). Il n’y a plus d’ailleurs». Mais si la globalisation a uniformisé, autour de la planète, les mœurs, les architectures et les modes vestimentaires, elle n’a pas effacé les relations toujours spécifiques qui lient un territoire aux hommes qui l’habitent et l’exploitent, c’est-à-dire les hommes et les femmes qui y vivent (habitat) et qui en vivent (ressources). La relation homme nature, entre nature «naturelle» et «nature des choses» a été explorée par de nombreux lettrés chinois. Chez HONG Zicheng洪自诚 (17e s.) et dans la tradition chinoise, comprendre la nature des choses c’est comprendre la propre nature de l’homme. Le terme zi ran 自然, littéralement «en soi-même ainsi», désigne le monde naturel en général. Le terme zhen wo 真我, littéralement «vraiment moi», désigne la nature propre de l’homme. Cette empathie homme/nature est à rapprocher du «projet sans dessein» qu’évoque Hong Zicheng «seules les choses qui se produisent spontanément montrent ce qu’est la création authentique», notion qui bouscule notre idée du projet. Par ailleurs l’obsolescence, pour l’anthropologue Philippe Descola, du paradigme nature/culture, nous amène à reconsidérer la relation qu’entretient l’humain avec, d’une manière large, les «non-humains». Au sein de la discipline architecture et au sein du projet, les automatismes liés aux idées d’»espace vert» ou d’»intégration» doivent laisser la place à une approche holistique remettant ressources, besoin des hommes et avenir de la collectivité au centre de la conception.

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The philosopher Zhuangzi (庄子, 4th century BCE) tells the story of Confucius (孔夫子) and his disciples walking along waterfalls, waterfalls so powerful that “neither turtle nor alligator could gambol” when Confucius (孔夫子) noticed a man swimming nevertheless. Thinking that the man was trying to end his life, Confucius and his disciples went toward him to offer help, «but the man got out of the water, hair disheveled and singing (…). “Do you have a method for swimming like that?” asked Confucius. “No, I haven’t. I began from the given ; I developed a natural ; I reached necessity (…) I follow the movement of the water, not my own will,” responded the man. “What do you mean?” (…) asked Confucius. “I was born in these hills and I have lived with ease: that is the given”. In Chinese, gu (故) means the given, what happen, reason. «I grew up in the water and gradually became comfortable with it: this is natural «. In Chinese xing (性), the natural. «I don’t know why I do what I do: this is destiny»». In Chinese: ming (命) is life, destiny, order. Enlightened as we are by this story and the subtleties that JeanFrançois Billeter shared with us (Lessons of Zhuangzi, 2000), this is a beautiful lesson from Zhuangzi that we can transpose to architecture. Understanding context first, what it means to spend time observing, becoming an expert, questioning. The Chinese character gu (故) is (habit) the given, the reason for things. Xing (性), is “learning something by doing it for a long time,” or “natural.” Which reminds us of what Louis Kahn called the “nature of space», «what space wants to be.” And finally, the act of the project, decision, intuition, the Chinese character ming (命) returns us to the “order of things,” destiny, what must be. «Order» in Kahn’s language. In other words : If a good understanding of a situation allows us to understand the nature of things, then things will fall into place correctly, according to their own needs, “freed in their own necessity.” Zhuangzi and Billeter, born 2,300 years apart, both illustrated the concept of efficient action. Bruno J. Hubert 驭步

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sLe philosophe Zhuang1Zi3 庄子(4e s. avJC) raconte que Confucius 孔夫子 et ses disciples se promenait le long de chutes d’eau, des chutes d’eau si puissantes que « tortues ni crocodiles ne pouvaient se tenir là », quand Confucius aperçoit un homme qui pourtant, nage. Pensant qu’il voulait mettre fin à ses jours, Confucius et ses disciples se précipitent pour lui porter secours, mais «l’homme finit par sortir de l’eau, les cheveux épars, en chantant (…) « Avez-vous une méthode pour surnager ainsi ? » demande Confucius. « Non, je n’en ai pas. (…) Je suis parti du donné, j’ai développé un naturel, j’ai atteint la nécessité, (…) je suis les mouvements de l’eau sans agir pour mon propre compte », répond l’homme. « Que voulez-vous dire » (…) demande Confucius. « Je suis né dans ces collines et je m’y suis peu à peu senti chez moi : voilà le donné». En chinois : gu 故 , le donné, ce qui arrive, la raison. «J’ai grandi dans l’eau et je m’y suis peu à peu senti à l’aise : voilà le naturel». En chinois : xing 性,le naturel. «J’ignore pourquoi j’agis comme je le fais : voilà la nécessité»». En chinois ming 命, vie, destin, ordre. Éclairés que nous sommes par ce conte dont Jean François Billeter nous fait partager les subtilités (« leçons sur Zhuang Zi », ed. Allia 2002), c’est une belle leçon que nous donne ici Zhuang Zi, que nous transposons à l’architecture. Comprendre le contexte d’abord, ce qui signifie passer du temps à observer, expertiser, questionner. Le caractère gu 故, en chinois, c’est le donné, la raison des choses. Puis, en chinois, xing 性,c’est « l’acquis au terme d’un long exercice», un « naturel ». Qui nous rappelle ce que Louis Kahn, l’architecte américain mort en 74, appelait « nature of space », « what space wants to be ». Enfin l’acte de projet, la décision, l’intuition : le caractère chinois ming 命renvoie à l’ « ordre des choses », le destin, ce qui fait nécessité. «L’ordre» dans le language de Kahn. Autrement dit : si une bonne compréhension de la situation nous permet de comprendre la nature des choses, alors les choses se mettent en place correctement, selon leur nécessité propre « libres dans leur nécessité même ». Zhuang Zi et Jean-françois Billeter, à deux mille trois cent ans d’intervalle, voilà illustrée une pensée de l’action efficace. Bruno J. Hubert 驭步


Merci aux étudiants et aux enseignants, chinois et français. Many thanks to chinese and french professors and sudents. 在此特别感谢中国和法国的全体师生。



Réflexions et perspectives L’apparition d’une conscience planétaire de la gestion des ressources naturelles et de la modification des équilibres climatiques, l’aspiration naissante des urbains à un environnement plus sain, à des pratiques plus coopératives et solidaires, les aspects incertains et changeants des politiques urbaines et des investissements financiers, tout cela amène l’architecte à redéfinir les modes d’exercice de la discipline. Quelles expertises ? Quels outils ? La question des villages en Chine est l’occasion de refonder une approche anthropologique de l’architecture.

Reflections and prospects The emergence of a planetary conscience for managing natural resources, and the changes in climate balance, the nascent desire by urbanites to enjoy a healthier environment, to more cooperative and interdependent practices, uncertainty from changing urban policies and financial investments all lead architects to redefine how they practice their discipline. Which expertise? Which tools? The questions raised by these Chinese villages is an opportunity to reforge an anthropological approach to architecture.

结论 如今全世界都开始关注自然资源的有效利用与气候变暖问题;一方面, 人们更加需要健康的城市环境与合作团结的城市实践;另一方面,城市 政策与金融投资状况存在不确定性。所有这些现象都促使建筑师去重新 定义建筑这一学科的实践方式:我们需要哪些专业知识与工具?中国乡 村问题也是一个需要从人类学的角度去思考的建筑学课题。



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