AIDEZ À PRÉVENIR LA PNEUMONIE PNEUMOCOCCIQUE et les pneumococcies invasives chez vos patients adultes à risque. Facteurs de risque Certains problèmes de santé2,5-7
Âge1-4
La maladie des poumons chronique (dont l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique), la maladie du cœur chronique, la maladie du foie chronique, l’immunosuppression (p. ex., greffes, VIH), le diabète, le cancer et certaines affections neurologiques. Certains facteurs liés au mode de vie2,6 Le tabagisme, l’alcoolisme et la vie en établissement de soins de longue durée.
PARLEZ DE PRÉVENTION AVEC VOS PATIENTS ÂGÉS DE 50 ANS OU PLUS.
PrevnarMD 13 est indiqué pour l’immunisation active des adultes de 18 ans ou plus, afin de prévenir la pneumonie et les pneumococcies invasives, y compris la sepsie, la méningite, la pneumonie bactériémique, l’empyème pleural et la bactériémie, causées par les sérotypes 1, 3, 4, 5, 6A, 6B, 7F, 9V, 14, 18C, 19A, 19F et 23F de Streptococcus pneumoniæ. Veuillez consulter la monographie du produit au http://www.pfizer.ca/pm/ fr/Prevnar.pdf pour connaître les contre-indications, les mises en garde, les précautions, les effets indésirables, les interactions, la posologie et les conditions d’usage clinique. Vous pouvez également obtenir la monographie en composant le 1-800-463-6001. * La portée clinique comparative est inconnue.
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Vous vaccinez vos patients contre la grippe? Pensez à les aider à se protéger également contre la pneumonie pneumococcique.
Références : 1. McNeil SA, Qizilbash N, Ye J, et al. A retrospective study of the clinical burden of hospitalized all-cause and pneumococcal pneumonia in Canada. Can Respir J. 2016: 2016:3605834. 2. Torres A, Menéndez R & Wunderink RG. Bacterial pneumonia and lung abscess. In: Murray and Nadel’s Textbook of Respiratory Medicine (Sixth Edition). Philadelphia: Elsevier Saunders; 2016. 3. Shea KM, Edelsberg J, Weycker D, et al. Rates of Pneumococcal Disease in Adults With Chronic Medical Conditions. Open Forum Infect Dis. 2014;1(1):1-9. Pneumococcal disease. 4. Marrie TJ, Huang JQ. Epidemiology of community-acquired pneumonia in Edmonton, Alberta: An emergency department-based study. Can Respir J. 2005:12(3):139-142. 5. Immunisation Canada. En ligne: https://immunize.ca/sites/default/files/Resource%20and%20Product%20 Uploads%20(PDFs)/Products%20and%20Resources/Pneumococcal/Adult/Poster/2015/ adult_pneu_poster_2017_web_f.pdf. Consulté le 15 janvier 2018. 6. Agence de a santé publique du Canada. Guide canadien d’immunisation. Vaccin contre le pneumocoque. Partie 4 : Agents d’immunisation active. E n ligne : https://ww w. c a n a d a . c a / f r/ s a n t e - p u b l i q u e /servicespublications/vie-saine/guide- canadien-immunisation-partie4-agents-immunisation-active.html.Consulté le 13 juin 2017. 7. Centers for Disease Control and Prevention. Use of 13-Valent Pneumococcal Conjugate Vaccine and 23-Valent Pneumococcal Polysaccharide Vaccine for Adults with Immunocompromising Conditions: Recommendations of the Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP). En ligne : https://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/mm6140a4.htm. Consulté le 28 juin 2017. 8. Monographie de PrevnarMD 13. Pfizer Canada inc., 22 décembre 2015.
DIN : 02335204
PREVNAR MD 13, Wyeth LLC, Pfizer Canada inc., licencié © 2018 Pfizer Canada inc., Kirkland (Québec) H9J 2M5
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MÉNINGITE B
Au Canada, entre 2011 et 2015 2 :
sérogroupe B %
• La tranche des 10 à 24 ans a été touchée par 1 cas de méningococcie invasive sur 4
63
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37 %
tous les autres sérogroupes
MenB = méningocoque du sérogroupe B
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Veuillez consulter la monographie du produit au www.pfizer.ca/pm/fr/Trumenba.pdf pour connaître les contre-indications, les mises en garde, les précautions, les effets indésirables, les interactions, la posologie et les conditions d’usage clinique. Vous pouvez également obtenir la monographie sur demande en composant le 1-800-463-6001.
Références : 1. Monographie de TRUMENBA MD. Pfizer Canada inc., 4 janvier 2018. 2. Agence de la santé publique du Canada. Maladies évitables par la vaccination, Rapport de surveillance en date du 31 décembre 2015. Accessible au : https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/documents/services/publications/healthy-living/vaccine-preventable-disease-surveillance-report-december-31-2015/ vaccine-preventable-disease-fra.pdf. Consulté le 28 mars 2018.
TRUMENBA, M.D. de Wyeth LLC, Pfizer Canada inc., licencié © 2018 Pfizer Canada inc., Kirkland (Québec) H9J 2M5
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Ne pas avoir peur d’en parler
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Le devoir de loyauté du personnel
Janvier 2019 – vol. 5 n° 1
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Dans ce numéro ÉDITRICE EXÉCUTIVE, GROUPE SANTÉ Caroline Bélisle cbelisle@ensembleiq.com RÉDACTEUR EN CHEF Éric Grenier egrenier@ensembleiq.com RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Christian Leduc cleduc@ensembleiq.com JOURNALISTES Mathieu Ste-Marie, Justine Montminy DIRECTEUR ARTISTIQUE Dino Peressini COLLABORATEURS Nathalie Archambault, B. Pharm., M. Sc., Jim Boulanger, Ph. D., Pascal Élie, Claudia Gagnon, M. D., Bernard Lespérance, M. D., Josée Mainville, B. Pharm., Denis Méthot CONSEIL CONSULTATIF DE PROFESSION SANTÉ Guylaine Bertrand, B. Pharm., Dr François Brochet, Dr Pierre-Charles Gosselin, Christine Larivière B. Pharm., Josée Ricard, B. Pharm. M. Sc., Dre Isabelle Samson, Geneviève Tirman, B. Pharm. Jean Thiffault CONSEIL DE RÉDACTION DE MEDACTUEL Dr François Croteau, Dre Johanne Blais, Dr Roger Ladouceur, Dre Diane Poirier
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À la Une
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Est-ce le temps du NO-FAULT ?
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Actualités Éditorial – Étions-nous réellement prêts ?
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Caricature et brèves
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Soins de fin de vie – La volonté des patients ferait l'objet de discussions tardives
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11 Jacinthe Savard – Le rôle déterminant de l’infirmière
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Pierre-André Dubé – Une expertise unique
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Dre Anne Fournier – Aller à la rencontre des patients
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Céline Pénicilline et le Dr Latronche
MedActuel
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RÉIMPRESSION, AUTORISATION ET LICENCE Octroi de licences et tirages à part. S.V.P. communiquez avec Wright’s Media : ensembleiq@wrightsmedia.com, 1 877 652-5295 POUR NOUS LIRE EN LIGNE Profession Santé se trouve sur le site sécurisé ProfessionSante.ca (inscription gratuite). Site accessible aux étudiants en médecine et en pharmacie, ainsi qu’aux résidents. Profession Santé est publiée 12 fois par an, par Ensemble IQ, 1425, boul. René-Lévesque Ouest, 2e étage, Montréal QC H3G 1T7 Profession Santé reçoit de temps à autre des commentaires et des documents (y compris des lettres à l’éditeur) non sollicités. ProfessionSanté, ses sociétés affiliées et cessionnaires peuvent utiliser, reproduire, publier, rééditer, distribuer, garder et archiver ces soumissions, en tout ou en partie, sous quelque forme ou sur quelque support que ce soit, sans aucune rémunération de quelque nature. Dépôt légal : – Bibliothèque du Québec – 1980 – Bibliothèque du Canada – 1980 ISSN 0229-9429 Convention de la poste-publication N° 42940023
Clinique Quatre questions à un expert – Diabète de type 1 et santé osseuse
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Médicaments d’ordonnance – Orilissa, Lamotrigine et Rifadin
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GestionSanté Ressources humaines – Le devoir de loyauté
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Éditorial
Étions-nous réellement prêts ? Sur le plan technique, scientifique et législatif, nous étions prêts à autoriser l’aide médicale à mourir (AMM). On pouvait bien arguer de l’état de préparation de l’appareil clinique (assez, pas assez de lits en soins palliatifs, formulaires tatillons, ce genre de réflexion plutôt terre-à-terre), mais, en gros, ça pouvait marcher. Il n’y avait plus qu’à appuyer sur l’interrupteur. Mais comme société, étions-nous réellement prêts à nous réapproprier la mort, après des décennies d’aseptisation de ce qui constitue notre dernier acte ? Nous n’exposons plus nos décédés, les corbillards ne paradent plus dans les rues, les enterrements se font rares. L’anthropologue français LouisVincent Thomas parlait du « déni de la mort », tout faire comme si elle n’existait pas. Avant les législations relatives à l’AMM, moins on y pensait jusqu’à la fin, mieux c’était. Les lois de la biologie humaine faisaient office d’alliées objectives bien pratiques jusque-là, la machine poussée jusqu’à son ultime effort, épuisée jusqu’à la dernière cellule. Tout à coup, on se croyait capable de faire face à la mort avec la même aisance que lorsqu’on reçoit un vaccin. Avec la vanité qui caractérise une société qui se prétend postmoderne, nous sommes entrés dans cette ère de la réappropriation de la mort avec la légèreté du prétentieux. Or, des ouvrages universitaires et scien tifiques ont fait réapparaître ces parts d’ombre plus spirituelles et éthiques et laissées de côté lors des grands débats . Des chercheuses québécoises, Lori Seller, Marie-Ève Bouthillier et Véronique Fraser, dans leur étude publiée dans la revue britannique Journal of Medical Ethics, soulèvent le doute quant à la capacité du médecin, de son patient et de son entourage de mettre les choses au clair quand vient le temps d’aborder la dernière marche à suivre (voir l’article en page 8). Le sujet n’est malheureusement trop souvent abordé qu’une fois face au mur. Dans bien des cas, personne ne semble prendre l’initiative de parler des soins de fin de vie à temps. C’est-à-dire avant que la personne ne réponde parfois plus aux critères établis par la loi pour accéder au droit d’en fi-
nir médicalement. Ou quand ce n’est plus que la seule option humainement vivable. D’ailleurs, des chercheurs du Britain’s Royal College of Physicians l’ont aussi noté dans une étude diffusée en décembre : la question de la mort effraie les médecins et les empêche de discuter librement des soins de fin de vie avec leurs patients. Il faut dire que l’approche plutôt technocratique (formulaire de soins de fin de vie, niveau 1, niveau 2, etc.) de cette discussion laisse peu de place à la conversation plus intime et spirituelle qu’exige la situation. Chaque individu accorde une valeur propre à sa vie, les dimensions sont multiples. Dans un papier de la Revue canadienne de bioéthique, le professeur Kevin Reed, de l’Université de Toronto, note à juste titre que « les spécificités de l’expérience de chaque personne sont toujours uniques, d’où la nécessité d’éviter les approches trop généralisées de la restriction d’options ». Ces restrictions nous amènent au rapport du Conseil des académies canadiennes, mandaté par le gouvernement fédéral pour s’interroger sur l’élargissement de l’accès à l’aide à mourir. Trois questions étaient à l’étude : les mineurs devraient-ils avoir le droit de mettre fin à leurs jours ?; Comment traiter les demandes anticipées d’AMM, en particulier de personnes atteintes de démence ?; et, enfin, Comment légiférer pour les personnes souffrant de maladie mentale ? Aucune proposition n’émane toutefois de ce rapport de 800 pages. Les trois questions demeurent en suspens. Et, dans les heures du dépôt du rapport commandé par son propre gouvernement, la ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould a remis rapidement le couvercle sur la marmite : la loi actuelle constitue un équilibre parfait, d’après elle. Le jour même, Audrey Parker, atteinte d’un cancer de stade 4, a mis fin à ses jours à 57 ans, plus tôt qu’elle ne l’aurait souhaité – elle aurait attendu au moins après le jour de l’An. Mais à cause de l’obligation du « consentement libre et éclairé » au moment de l’injection mortelle, elle ne pouvait prendre le risque de se retrouver dans un état ne lui permettant pas de respecter ce critère légal. La dame était prête. Pas la société. n
« Avec la vanité qui caractérise une société qui se prétend post moderne, nous sommes entrés dans cette ère de la réappropriation de la mort avec la légèreté du prétentieux. » Éric Grenier, rédacteur en chef
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Actualités La fin du télécopieur en Grande-Bretagne Le National Health Services de la Grande-Bretagne donne le grand coup : les télécopieurs seront interdits dans tout le réseau public de santé britannique dès 2020. D’ici là, l’agence a mis un terme à l’achat de nouveaux télécopieurs depuis le 1er janvier dernier. Selon un plan de restruc turation des technologies et des systèmes informatiques déposé en décembre, le secrétaire à la Santé, Matt Hancock, a ordonné au NHS de supprimer progressivement les appareils obsolètes d’ici au 31 mars 2020. Il y en
Avis de nomination
L’éditrice exécutive du Groupe Santé d’EnsembleIQ, Caroline Bélisle, et le rédacteur en chef de Profession Santé, Éric Grenier, sont heureux d’annoncer la nomination de Justine Montminy à titre de journaliste. Détentrice d’un baccalauréat ès arts en journalisme de l’Université du Québec à Montréal, elle a obtenu la mention d’honneur au Prix Lizette-Gervais en télévision en 2016. Elle est également détentrice d’un certificat en langue allemande de l’Université du Québec à Montréal. Auparavant, elle a occupé un poste de journaliste au Journal de l’assurance, en plus d’avoir écrit des reportages sur la santé dans des publications comme L’actualité et Les Affaires.
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aurait 8000 en fonction dans l’ensemble du réseau. « Nous ne sous-estimons pas la tâche colossale que cela représente », a-t-il tenu à préciser. Le NHS entend ainsi forcer l’utilisation de méthodes de communication dignes du 21e siècle, telles que le courrier électronique sécurisé, afin d’améliorer la sécurité des patients et la cyber-sécurité. Jusqu’à récemment, le NHS était reconnu pour être le plus grand acheteur de télécopieurs au monde !
Actualités ITS : étonnant portrait Alors que la mise en place d’un nouveau programme d’éducation sexuelle dans le cursus scolaire québécois connaît des ratés après des années d’absence, le plus récent portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang au Québec, diffusé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en décembre, a de quoi inquiéter. CHLAMYDIA TRACHOMATIS
Bien que la croissance de la prévalence de Chlamydia trachomatis et des infections gonococciques depuis 1998 puisse relever d’une meilleure détection, cela ne peut être qu’en partie seulement, note le rapport de l’INSPQ. Voici les taux d’incidence des cas déclarés à Chlamydia trachomatis : 450 400
Nouvel outil d’information sur la cardiologie Un nouvel outil de référence pour les professionnels de la santé désireux de vulgariser la cardiologie auprès de leurs patients a été créé par le cardiologue Gilles Goulet, du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Avec Icardio.ca, le Dr Goulet cherche à offrir au patient un prolongement de la consultation médicale. « Les patients n’ont pas
Taux pour 100 000
350 300 250 200 150 100 50 0 1998 1999 2000 Hommes 55,0 59,3 61,0 Femmes 141,7 156,8 173,5 Total 99,2 109,0 118,3
2001 78,8 194,8 137,9
2002 82,9 211,2 148,2
2003 93,1 231,9 163,6
2004 97,4 242,5 170,9
2005 100,2 232,9 167,6
2006 100,9 233,6 168,4
2007 107,8 239,6 175,0
2008 119,4 263,1 192,1
2009 126,4 277,4 202,8
2010 137,7 298,3 218,9
2011 154,3 322,2 239,3
2012 166,0 330,7 249,4
2013 190,2 352,4 272,6
2014 201,1 360,4 282,0
2015 221,7 367,8 296,4
2016 230,3 375,4 304,2
2017 246,8 383,6 316,5
2018 247,8 387,9 319,3
Données du Fichier des maladies à déclaration obligatoire (MADO) extraites à l’Infocentre, INSPQ
GONOCOCCIQUES
Le taux d’incidence et le nombre de cas déclarés d’infections gonococciques ont presque doublé de 2013 à 2017. On comptait 46 cas pour 100 000 personnes dans l’ensemble du Québec. Certaines régions se distinguent. TAUX D’INCIDENCE
Montréal
Nunavik
176 cas
5806 cas
100 000 personnes
100 000 personnes
(4 fois celui du Québec)
(28 fois celui du Québec)
SYPHILIS INFECTIEUSE
Il n’y avait eu que trois cas déclarés de syphilis infectieuse au Québec en 1998. Il y en a eu 918 en 2017. Aujourd’hui, le taux d’incidence des cas déclarés de syphilis infectieuse est plus élevé qu’en 1984. Avec 53 % des cas au Québec, la région de Montréal continuait d’afficher, en 2017, le plus haut taux d’incidence de cas déclarés (25 cas pour 100 000 personnes) après la région du Nunavik (236 cas pour 100 000). Avant 2016, il n’y avait jamais eu de syphilis infectieuse déclarée au Nunavik. ■
tout le temps ou l’attention nécessaire pour comprendre l’ensemble de l’information que leur transmet leur cardiologue, avance-t-il. Il leur faut une référence pour une consultation ultérieure facile d’accès. Pour le médecin, c’est une assurance de plus de la bonne compréhension qu’a le patient de sa maladie. » On y retrouve plusieurs dizaines d’articles de vulgarisation médicale et scientifique sur les thérapies, les différents examens, la physiopathologie, la prévention et la recherche, ainsi que des actualités sur le domaine de la cardiologie. Le site est totalement exempt de publicité et offert en anglais et en français. Site Web : www.icardio.ca
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Actualités SOINS DE FIN DE VIE
La volonté des patients ferait l’objet de discussions tardives Trois ans après l’entrée en vigueur de la loi « Mourir dans la dignité », les problèmes en lien avec l’administration des soins de fin de vie restent nombreux. Une nouvelle étude sur l’aide médicale à mourir (AMM) au Québec vient en effet suggérer qu’il existe un manque de discussions entre les médecins et les patients à propos de ces soins.
JUSTINE MONTMINY
La Loi concernant les soins de fin de vie au Québec stipule que toute personne en fin de vie a le droit d’accéder à des soins de qualité adaptés à ses besoins pour prévenir et apaiser ses souffrances, qu’elle opte pour des soins palliatifs ou pour une AMM. Dans ce cadre, la communication entre les médecins, la personne et ses proches revêt un caractère essentiel. C’est dans ce cadre que trois chercheuses en éthique – Lori Seller et Véronique Fraser, du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), ainsi que Marie-Ève Bouthillier, du CISSS de Laval – se sont demandé si l’entrée en vigueur des dispositions de l’AMM allait changer les conversations entourant les soins de fin de vie afin de permettre aux patients de prendre une décision éclairée en étudiant toutes les options qui s’offrent à eux. Leur étude vient récemment de paraître dans la revue scientifique britannique Journal of Medical Ethics1. Les trois auteures ont recueilli les données de 80 demandes d’AMM auprès de deux hôpitaux québécois et d’un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), entre décembre 2015 et juin 2017. Elles en sont venues à trois constats principaux : les consultations en soins palliatifs étaient demandées tardivement dans le processus de soins de fin de vie, les formulaires sur le niveau de soins n’étaient pas toujours remplis ou mis à jour, et une partie des patients recevait des traitements visant à prolonger leur 8
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vie au moment où ils avaient pourtant fait leur demande d’AMM. Bien que la grande majorité des patients ayant demandé l’AMM aient reçu des soins palliatifs, la consultation se faisait généralement très près de leur demande, ont constaté les chercheuses. En effet, le tiers des consultations en soins palliatifs (32 %) a eu lieu moins de sept jours avant la demande d’AMM et, dans 25 % des cas, le jour même de la demande ou après celle-ci. Les chercheuses se demandent si une prise en charge en soins palliatifs instaurée plus tôt aurait eu une incidence différente sur les résultats de leur étude. Faire un choix éclairé
Les constats qui ressortent de l’étude sont perturbants, selon les médecins en soins palliatifs Elisa Pucella et Marjorie Tremblay. Bien qu’elles ne soient pas contre l’AMM, ces deux médecins affirment que le patient devrait se faire présenter toutes les options qui s’offrent à lui afin de pouvoir faire un choix éclairé. « Plus la consultation en soins palliatifs est précoce, meilleure en est l’issue, car on peut anticiper le cours des choses et éviter la souffrance, souligne la Dre Pucella. Lorsqu’un patient fait une demande d’A MM, il est souvent dans un état de souffrance et de détresse tel qu’il demande qu’on mette fin à ses jours. On est en droit de se demander si cette souffrance aurait pu être détectée avant. » Selon l’étude, 91 % des demandes d’AMM ont été faites à cause de souffrances physiques, psychologiques et
existentielles. Or, la chercheuse et éthicienne Lori Seller précise que, dans la littérature médicale, les patients qui reçoivent des soins palliatifs ont moins de symptômes de dépression et d’anxiété. « Tout le monde a peur de souffrir. Comment un patient peut-il prendre une décision éclairée si on ne lui présente pas toutes les options possibles ? Les patients ont besoin de discuter avec un médecin en soins palliatifs qui pourra les rassurer. Sans rencontre ni explications claires, par peur extrême de souffrir, ils finissent par sauter sur l’option de l’AMM », souligne de son côté la Dre Tremblay. La Dre Tremblay est d’avis qu’il y a un manque de ressources en soins palliatifs au Québec, malgré ce qu’exige la loi. « Je confirme que ce ne sont pas tous les établissements qui sont en mesure d’offrir des soins palliatifs au Québec. Offrir des soins palliatifs qui ne sont pas de qualité, c’est un problème de santé publique. Un patient qui décède de façon inconfortable va influencer la perception de ses proches face à la mort. On cultive ainsi une peur. » Éthicienne clinique ayant participé aux commissions parlementaires sur l’AMM au Québec, Delphine Roigt confirme que l’accessibilité aux soins palliatifs n’est pas la même pour tous. « Une personne qui dit avoir des souffrances insoutenables, mais qui n’a jamais eu accès à une prise en charge de la douleur, ne sait pas ou ne croit pas que ces souffrances-là puissent être évitées. L’AMM oui, mais dans l’optique où c’est la meilleure option pour le patient. Pas faute de mieux. »
Actualités La Dre Pucella attribue aussi les raisons des demandes tardives à une peur ou à une méconnaissance de ce que sont les soins palliatifs, même dans le milieu médical. Quand les médecins se « renvoient la balle »
Selon l’étude, pour 35 % des patients ayant fait une demande d’AMM, aucun formulaire sur le niveau de soins ne figurait dans leur dossier, ou bien ils étaient catégorisés niveau 1 ou 2, ce qui veut dire que la prolongation de la vie restait une priorité pour eux. Si un patient n’a pas de formulaire à son dossier, les professionnels de la santé considéreront d’emblée le patient comme étant au niveau 1, soit en cas d’urgence. L’éthicienne et chercheuse Véronique Fraser s’interroge sur ce paradoxe et croit qu’il s’agit d ’un manque de communication. Les chercheuses de l’étude ont relevé que les discussions sur les soins de fin de vie rendent souvent les médecins mal à l’aise. « Personne n’aime parler de la mort, mais c’est quelque chose qui fait partie des soins aux patients. Discuter de ce que l’on veut et ne veut pas, et avoir ses volontés documentées, c’est avoir un contrôle en tant que patient », ajoute Lori Seller. La Dre Pucella est d’avis que s’il n’y a pas de formulaire sur le niveau de soins dans le dossier, c’est que la conversation n’a pas eu lieu entre le médecin et le patient. « La discussion sur les soins de fin de vie prend du temps et elle n’est jamais facile à établir. Qui devrait l’engager ? Le médecin de famille ? Le médecin traitant ? L’urgentologue ? S’il y a un malaise dans le fait d’aborder la conversation, c’est facile de la remettre à plus tard et de se renvoyer la balle. » Selon une étude menée par le Britain’s Royal College of Physicians, les médecins ont trois barrières principales face aux discussions sur les soins de fin de vie. Les médecins interrogés ont avoué considérer les limitations de la médecine et la mort comme un échec, ne pas se sentir aptes à engager la conversation ou encore ne pas savoir quel médecin inscrit au dossier devrait aborder la discussion. L’étude conclut que tous les médecins
doivent faire face à ce genre de conversation, puisque la mort fait partie de la vie et que c’est quelque chose de normal. La Dre Tremblay croit qu’idéalement la discussion devrait être engagée par les médecins en soins palliatifs. « Ça prend une expertise pour le faire. C’est un peu comme si j’avais la prétention de discuter des risques et des bénéfices d’une chirurgie, alors que je ne suis pas chirurgienne », dit-elle. Le manque de ressources ou l’arrivée tardive de la consultation dans le dossier ne permet pas toujours cet échange. La Dre Pucella ajoute que les médecins doivent être conscients que lorsque l’on garde une personne sur une trajectoire de soins inappropriée, on la prive d’une trajectoire plus appropriée, et souvent plus sereine. « C’est quand le patient va relativement bien que c’est le temps d’en parler. Ce n’est pas quand la situation s’est détériorée et qu’on est envahi par les émotions qu’on fait les meilleurs choix. Donner la chance au patient de dire ce qu’il veut, c’est l’expression même de l’autonomie. »
pertes ont soulevé de nombreuses hypothèses pour expliquer ce phénomène. Il est possible qu’il s’agisse d’un acharnement thérapeutique. « Selon notre code de déontologie, nous ne sommes pas censés proposer un traitement inapproprié aux patients. Toutefois, ça se fait constamment. Le patient et sa famille peuvent avoir peur de la fin ou être dans le déni. D’où l’importance de rencontrer les patients et de leur parler », rappelle la Dre Tremblay. Selon la loi, le patient qui demande l’AMM doit être apte à confirmer son intention jusqu’à la dernière minute. Il est possible que des traitements, tels que la dialyse par exemple, soient administrés jusqu’à la fin pour permettre au patient d’être conscient jusqu’au moment de sa mort. Toutefois, ces traitements à visée curative peuvent apporter un certain inconfort et certaines souffrances. Véronique Fraser et Lori Seller évoquent la possibilité d’un enjeu éthique. « Les fardeaux que représentent parfois ces traitements ont-ils contribué à une souffrance telle que le patient a décidé de faire une demande d’AMM ? Ces traitements ont-ils été poursuivis par manque de communication entre le médecin et le patient ? Si tel est le cas, peut-être qu’en arrêtant les traitements plus tôt et en se tournant vers les soins palliatifs, le nombre de demandes d’A MM aurait pu être réduit. » En passant en revue les dossiers médicaux de ces patients, les chercheuses ont ainsi pu soulever de nombreuses questions qui permettront de diriger d’autres études. Delphine Roigt, qui n’est pas affiliée à l’étude, reconnaît que celle-ci dresse un bon portrait de la situation. « Je crois qu’il faut arrêter de polariser l’AMM. Je rêve du jour où l’on travaillera tous ensemble en interdisciplinarité. Il faut demander aux patients quels sont leurs objectifs de vie afin de leur fournir l’aide dont ils ont réellement besoin et, surtout, de ne pas assumer à leur place. » n
« Plus la consultation en soins palliatifs est précoce, meilleure en est l’issue, car on peut anticiper le cours des choses et éviter la souffrance. » Dre Elisa Pucella
« C’est complexe pour un médecin d’accepter la mort imminente de son patient. Plusieurs médecins me disent qu’ils ne veulent pas tuer l’espoir en cessant les traitements, mais il faut garder en tête la qualité de vie des patients, rester réaliste, et ne pas faire de l’acharnement thérapeutique ni induire la mort plus tôt, alors que d’autres options sont possibles », indique Delphine Roigt. Traitements à visée curative
Au moment de remplir leur demande d’AMM, 19 % des patients recevaient des traitements visant à prolonger la vie, ont noté les chercheuses. Il est impossible de dire précisément pourquoi, mais les ex-
1. Seller L, Bouthillier M, Fraser V. Situating requests for medical aid in dying within the broader context of end-of-life care: ethical considerations. Journal of Medical Ethics [En ligne.] 22 novembre 2018.
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LES FRINGALES CONTRIBUENT À L’OBÉSITÉ CHEZ VOS 1 PATIENTS ? L’OBÉSITÉ EST UNE MALADIE CHRONIQUE QUI A TOUCHÉ 1 CANADIEN SUR 4 EN 2011-20122,3. UNE MALADIE CHRONIQUE QUI NÉCESSITE UNE APPROCHE DE LONGUE DURÉE1,3,4. Nous sommes engagés dans la recherche sur l’obésité Références : 1. Akabas S,Lederman SA,Moore,BJ.Textbook of obesity: biological,psychological and cultural influences.Wiley-Blackwell 2012. 2. NavaneelanT,JanzT.Adjusting the scales: Obesity in the Canadian population after correcting for respondent bias. Statistics Canada, Catalogue no.82-624-X.Health at a Glance.May 2014. 3. Association médicale canadienneActualités : L’AMC reconnaît l’obésité comme une maladie.Consulté en ligne le 15 janvier 2018 à l’adresse : https://www.cma.ca/Fr/Pages/cma-recognizes-obesity-as-a-disease.aspx 4. Lignes directrices canadiennes de 2006 sur la prise en charge et la prévention de l’obésité chez les adultes et les enfantsJAMC 10 avril 2007,Vol.176,No.8.
Les lauréats 2018 Catégorie Pratique novatrice Dans ce numéro, nous vous offrons le portrait des lauréats de la catégorie Pratique novatrice. Ce prix est remis à une infirmière, à un médecin et à un pharmacien qui ont développé une pratique originale et inspirante ayant contribué à améliorer la qualité des soins aux patients ou encore l’organisation du travail ou des services. Voici la Dre Anne Fournier, cardiologue au CHU Sainte-Justine qui apporte la cardiologie aux jeunes patients là où ils se trouvent; le pharmacien Pierre-André
Dubé, de l’Institut national de santé publique du Québec, dont l’expertise en toxicologie dépasse nos frontières; et l’infirmière Jacinthe Savard, du Cégep
de Matane, grâce à qui le portrait clinique des résidents en CHSLD n’a jamais été aussi complet.
Les portraits des lauréats des catégories Collaboration interprofessionnelle et Partage des connaissances seront publiés dans les numéros de février et de mars.
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Le rôle déterminant CHRISTIAN LEDUC
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PRATIQUE NOVATRICE – INFIRMIÈRE – 2018 Jacinthe Savard, B. Sc., M. Mc., D.E.S.S., inf. Enseignante en soins infirmiers spécialisée en soins gériatriques, Cégep de Matane Auteure d’outils d’évaluation des patients en CHSLD
L
e dynamisme communicatif de Jacinthe Savard se mesure dès les premiers échanges avec cette infirmière du Bas-Saint-Laurent. Sa passion pour les soins infirmiers lui a permis d’élaborer des outils exceptionnels afin de mieux structurer l’évaluation clinique des personnes âgées, confiée aux infirmières et aux étudiantes effectuant un stage en centre d’hébergement. Enseignante au cégep de Matane depuis 2001 et infirmière depuis le début des années 1980, Jacinthe Savard est un vrai modèle pour ses étudiantes. Elle leur transmet notamment l’importance de prendre leur place au sein de l’équipe interprofessionnelle afin que leur expertise de futures infirmières soit pleinement mise à contribution. Les outils d’évaluation clinique qu’elle a mis au point depuis 2011 permettent d’atteindre cet objectif. Ces outils servent à mieux documenter l’état de santé d’une personne âgée selon cinq axes reconnus : autonomie-mobilité, intégrité de la peau, nutrition, élimination, état cognitif et sommeil (résumés sous l’acronyme « AINEES »).
elles assument un rôle pivot au sein de l’équipe. Je voulais contribuer à structurer davantage leur démarche pour qu’elles prennent réellement leur place dans chaque réunion. »
« Plus les infirmières seront préparées à leur rôle d’évaluation clinique, plus la qualité des échanges entre tous les professionnels s’en trouvera rehaussée. » Comme les outils qu’elle a mis au point sont disponibles gratuitement sur le site Infiressources et qu’ils peuvent être adaptés aisément, d’autres enseignantes en soins infirmiers du Québec les ont intégrés dans les stages réalisés par les futures infirmières en centre d’hébergement. Se faire davantage confiance
En systématisant leurs évaluations cliniques, les stagiaires apprennent à se
PHOTO : FRANCIS VACHON
de l’infirmière Le portrait clinique qui en ressort est présenté par les infirmières lors de la rencontre interprofessionnelle afin de déterminer les soins les plus appropriés pour cette personne. « La rencontre interdisciplinaire est un moment unique, explique Jacinthe Savard. Or, les infirmières éprouvent parfois de la difficulté à trouver le bon angle pour intervenir, même si
En 2014, les outils de Jacinthe Savard ont été intégrés aux procédures cliniques de l’équipe interdisciplinaire du Centre d’hébergement en soins de longue durée de Matane, une décision appuyée par tous les membres de l’équipe. « L’implication clinique, le développement d’une approche logique, le questionnement des façons de faire et l’ajout d’une démarche structurée permettent d’accroître la rigueur dans les histoires de cas, favorisent une analyse nette des enjeux cliniques parfois occultés sous la lourdeur administrative et offrent un cadre éclairant pour quiconque assiste à une réunion interdisciplinaire », indique
faire davantage confiance, ce qui favorisera leur autonomie professionnelle durant toute leur carrière, estime Jacinthe Savard. « Les étudiantes se disent : “C’est moi qui ai fait cette évaluation-là !” ». Sur le plan pédagogique, les outils qu’elle a mis au point aident également les enseignantes à leur donner une rétroaction plus précise.
à ce chapitre le Dr Patrice Tremblay, l’un des médecins du CHSLD de Matane. En plus d’être utiles aux professionnels de la santé, les informations colligées par les infirmières au moyen des outils mis au point par Jacinthe Savard le sont également aux proches des résidents, qui peuvent ainsi mieux comprendre les problèmes de santé de ces derniers. Toujours pleine d’idées et de projets en tête, Jacinthe Savard travaille maintenant à poursuivre, tant auprès des étudiantes que des infirmières déjà en exercice, une démarche de sensibilisation et de formation afin d’optimiser l’usage des antipsychotiques chez les personnes âgées atteintes de troubles neurocognitifs. Elle a également participé l’été dernier à une mission humanitaire à Haïti, où elle a notamment réalisé des évaluations cliniques et du dépistage auprès d’enfants et d’adolescents. Quant à l’avenir de la profession infirmière, Jacinthe Savard l’entrevoit avec beaucoup d’espoir. « Plus les infirmières seront préparées à leur rôle d’évaluation clinique, plus la qualité des échanges entre tous les professionnels s’en trouvera rehaussée. » ■
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Une expertise CHRISTIAN LEDUC
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PRATIQUE NOVATRICE – PHARMACIEN – 2018
La cinquième édition du Guide, désormais appelé Guide canadien des antidotes en toxicologie d’urgence, est aujourd’hui disponible en ligne et au moyen d’une application mobile. Quant au Registre pancanadien des antidotes, il sera testé dans d’autres provinces au cours du premier trimestre de 2019.
Pierre-André Dubé, B. Pharm., Pharm. D., M. Sc., D.E.S.S., C. Clin. Tox., FOPQ Pharmacien-toxicologue, Institut national de santé publique du Québec. Créateur d'un répertoire national des antidotes
«U
n porte-étendard de la rigueur scientifique en pharmacologie et toxicologie clinique au Québec ». C’est dans ces mots élogieux que la Dre Sophie Gosselin, elle-même experte reconnue en toxicologie, décrit le pharmacien et toxicologue PierreAndré Dubé. Sa contribution à l’évolution de ce domaine est en effet si vaste qu’elle dépasse les frontières du Québec et du Canada. L’intérêt de Pierre-André Dubé pour la toxicologie clinique tire ses origines d’un cours optionnel qu’il a suivi dans le cadre de ses études de baccalauréat en pharmacie, au début des années 2000. Cet intérêt s’est confirmé durant sa résidence en pharmacie d’hôpital et en travaillant comme pharmacien clinicien dans différentes unités de soins critiques. En 2009, Pierre-André Dubé est devenu pharmacien-toxicologue à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Dans ce nouveau rôle, il a pu bénéficier du soutien de « mentors exceptionnels », tels que la pharmacienne Lise Lefebvre, le Dr René Blais et le Dr Albert Nantel.
PHOTO : FRANCIS VACHON
unique Ses propres idées pour améliorer les soins de santé en matière d’intoxication ont rapidement émergé. « Grâce à mon œil de pharmacien d’hôpital en soins critiques, j’ai constaté des problèmes en lien avec l’entreposage des antidotes et leurs protocoles d’administration », relate-t-il.
Après le Canada, les États-Unis
C’est avec le désir de s’attaquer à des problèmes de cette nature qu’il a entrepris la rédaction de la quatrième édition de l’ouvrage de référence Les antidotes en toxicologie d’urgence – Guide d’utilisa-
Il y a un peu plus d’un an, PierreAndré Dubé a reçu un appel de l’ambassade des États-Unis : il venait d’être sélectionné pour participer au prestigieux International Visitor Leadership Program. Il s’est donc envolé pour une
« Les intoxications peuvent toucher tout le monde. C’est important pour moi de vulgariser l’information et de m’assurer que le public la comprenne bien. » tion et d’administration, du Centre antipoison du Québec, y ajoutant notamment plusieurs nouvelles sections. Afin d’en faciliter la consultation, PierreAndré Dubé a même eu l’idée de faire de cette édition, parue en 2013, une référence entièrement électronique et accessible gratuitement. Durant les mêmes années, il a entrepris une vaste enquête auprès de tous les départements de pharmacie du Québec afin de dresser le portrait de leurs inventaires d’antidotes jugés essentiels. Le constat fut accablant : plusieurs établissements n’avaient pas suffisamment d’antidotes ou ceux-ci étaient parfois périmés. Pour pallier le problème, PierreAndré Dubé a mis sur pied, en 2012, le premier Registre des antidotes du Québec. La quatrième édition du guide d’utilisation et d’administration des antidotes et le Registre des antidotes du Québec ont fait une si bonne impression à l’échelle nationale que de nouveaux partenariats ont été conclus afin que ces outils soient disponibles dans tout le Canada.
mission de trois semaines au cours de laquelle il a pu échanger avec ses homologues américains sur l’un des sujets de l’heure en matière de toxicologie clinique : la crise des opioïdes en Amérique du Nord. L’expertise en toxicologie clinique de Pierre-André Dubé est d’ailleurs sollicitée de toutes parts : coroners, gouvernements, agences de santé publique, corps de police, etc. La liste de ses avis scientifiques et de ses recommandations est particulièrement longue. Les médias lui demandent aussi fréquemment d’expliquer à la population certains cas d’intoxication survenus avec des médicaments, des drogues illicites et de simples produits de consommation courante, tels que des pastilles de lavevaisselle ou un dépoussiéreur à clavier. « Les intoxications peuvent toucher tout le monde. C’est important pour moi de vulgariser l’information et de m’assurer que le public la comprenne bien », souligne-t-il. ■
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Aller à la rencontre CHRISTIAN LEDUC
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PRATIQUE NOVATRICE – MÉDECIN – 2018 Anne Fournier, M. D., FRCPC, FACC, FCCS Cardiologue pédiatrique, CHU Sainte-Justine. Responsable de la clinique itinérante en cardiologie pédiatrique
D
es milliers et des milliers de kilomètres, c’est la distance parcourue chaque année par la Dre Anne Fournier et ses collègues du CHU Sainte-Justine pour prodiguer des soins de cardiologie à proximité du milieu de vie de leurs jeunes patients, ce qui représente un fardeau de moins sur les épaules des familles. En 2017 uniquement, l’équipe de la Dre Fournier a effectué ni plus ni moins que 6000 visites de cette nature. La clinique mobile de cardiologie pédiatrique permet aux cardiologues du CHU Sainte-Justine de mettre à profit leur expertise afin de dépister certaines malformations cardiaques chez les enfants en allant à leur rencontre, et non l’inverse. La Dre Anne Fournier, responsable de la section d’électrophysiologie du CHU Sainte-Justine et professeure titulaire de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, refuse cependant de s’attribuer tout le mérite de cette clinique itinérante qu’elle supervise depuis une trentaine d’années.
succès à la contribution de ses collègues cardiologues, des technologues en échographie cardiaque et de la Fondation En Cœur, qui soutient financièrement l’initiative.
« Le kilométrage que nous parcourons chaque semaine est le même que celui que ferait une famille, mais multipliez-le par le nombre de patients que nous rencontrons et les gains sont considérables pour tout le monde. » Sous la supervision de la Dre Fournier, la clinique itinérante de cardiologie pédiatrique du CHU Sainte-Justine est néanmoins devenue, à plusieurs égards, un modèle à suivre. Et les chiffres le prouvent : en 2015, les 5000 visites effectuées par son équipe ont permis d’éviter des déplacements de 400 000 kilomètres aux familles. En 2017, le nombre de visites a même grimpé à 6000. « Le kilomé-
PHOTO : PIERRE LONGTIN
des patients Le déplacement des cardiologues pédiatriques dans les milieux de vie des patients fait partie d’une tradition de cette spécialité médicale, souligne-t-elle, car les hôpitaux éloignés des grands centres urbains ne pourraient justifier la présence à temps plein de l’un de ces médecins spécialistes. La Dre Fournier ajoute que la clinique mobile du CHU Sainte-Justine doit aussi son
ment le kilométrage épargné chaque année aux familles. À titre d’exemple, ces dernières n’ont pas à vivre avec le stress supplémentaire que constitue un déplacement de plusieurs centaines de kilomètres avec un enfant en bas âge, dans des conditions météorologiques parfois difficiles. Le fait que les familles puissent rester à proximité de leur lieu de résidence réduit les dépenses engendrées par un déplacement à Montréal (essence, frais d’hébergement, nourriture, essence, vignettes de stationnement). Les soins prodigués à distance par l’équipe mobile de la Dre Fournier per-
trage que nous parcourons chaque semaine est le même que celui que ferait une famille, mais multipliez-le par le nombre de patients que nous rencontrons et les gains sont considérables pour tout le monde », souligne-t-elle. Les bons soins au bon endroit
Les bénéfices de la clinique itinérante de cardiologie pédiatrique dépassent large-
mettent également aux professionnels de la santé présents au CHU Sainte-Justine de consacrer leurs énergies à leurs jeunes patients ayant des besoins de santé plus exigeants ou nécessitant, à titre d’exemple, un plateau technique plus sophistiqué. En bref, les bons soins, au bon patient, au bon endroit. L’évolution de la technologie a joué un rôle majeur dans le déploiement des activités de la clinique mobile au fil des ans. En effet, les appareils d’échographie cardiaques sont aujourd’hui de plus en plus compacts et performants, permettant aux cardiologues pédiatriques d’approfondir sur place leurs analyses, sans nécessairement avoir recours à leurs installations montréalaises. En plus de 30 ans de pratique, la Dre Fournier est à même de constater tout le chemin parcouru dans son domaine de pratique. « Aujourd’hui, le taux de survie – et une survie de qualité – des enfants ayant des malformations cardiaques n’a rien à voir avec ce qu’il était au début des années 1980. Nous commençons même à revoir d’anciens patients qui viennent nous consulter pour leurs bébés », ditelle avec fierté. ■
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Usage clinique : • Les effets de CONTRAVE sur la morbidité et la mortalité cardiovasculaires n’ont pas été établis • L’innocuité et l’efficacité de CONTRAVE en association avec d’autres produits destinés à la perte de poids, incluant les médicaments sur ordonnance, les médicaments en vente libre et les préparations à base de plantes médicinales, n’ont pas été établies. • Gériatrie (≥ 65 years of age) : utiliser avec précaution. • Pédiatrie (< 18 years of age) : non indiqué. Contre-indications : • Hypertension non maîtrisée • Trouble convulsif ou antécédents de trouble convulsif • Utilisation d’autres produits contenant du chlorhydrate de bupropion • Diagnostic actuel ou antérieur de boulimie ou d’anorexie mentale • Utilisation chronique d’agonistes des opioïdes ou opiacés ou d’agonistes partiels, ou sevrage aigu des opiacés • Arrêt brutal de la consommation d’alcool ou de la prise de benzodiazépines ou d’autres sédatifs ou des antiépileptiques • Administration concomitante d’inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) • Administration concomitante de thioridazine, un antipsychotique • Grossesse • Insuffisance hépatique grave • Insuffisance rénale terminale. Mises en garde et précautions les plus importantes : L’association possible avec l’occurrence de changements comportementaux et émotifs, incluant l’automutilation : Surveiller pour détecter l’apparition d’une suicidalité ainsi que pour des changements inhabituels du comportement émotifs reliés à l’agitation Convulsions : afin de réduire le risque de convulsions, la dose maximale quotidienne ne doit pas être dépassée Autres mises en garde et précautions pertinentes : • Interférence avec des produits médicamenteux contenant des opioïdes, vulnérabilité au surdosage aux opioïdes, sevrage précipité des opioïdes • Augmentation de la pression artérielle ou de la fréquence cardiaque; ne doit pas être utilisé chez les patients atteints d’hypertension non maîtrisée et doit être utilisé avec prudence chez ceux dont l’hypertension est maîtrisée • Dépendance/tolérance • Risque potentiel d’hypoglycémie chez les patients atteints de diabète de type 2 sous traitement antidiabétique • Hépatotoxicité; l’utilisation doit être cessée en cas de symptômes ou de signes d’hépatite aiguë • Médicaments métabolisés par le CYP2D6, ne pas utiliser avec le tamoxifène • Glaucome par fermeture de l’angle • Activation maniaque et hallucinations • Réactions allergiques • Non recommandé chez les femmes qui allaitent • Surveiller de près les patients qui présentent une insuffisance hépatique ou rénale. Des modifications posologiques sont nécessaires chez les sujets atteints d’insuffisance hépatique légère ou modérée ou d’insuffisance rénale modérée ou sévère • Contient du lactose.
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(chlorhydrate de naltrexone/chlorhydrate de bupropion) Comprimés à libération prolongée
Voici CONTRAVE… Mode d’action* Les études non cliniques indiquent que CONTRAVE, un agent anti-obésité, a des effets sur deux régions distinctes du cerveau impliquées dans la régulation de l’apport alimentaire 1*
L’hypothalamus avec son centre de régulation de l’appétit Le circuit dopaminergique mésolimbique avec son système de récompense Les effets neurochimiques exacts de CONTRAVE qui entraînent la perte de poids ne sont pas entièrement compris.
Circuit dopaminergique mésolimbique (système de récompense)
Hypothalamus (centre de régulation de l’appétit)
— D’après la monographie de produit
1
CONTRAVE est indiqué en complément d’un régime alimentaire hypocalorique et d’une augmentation du niveau d’activité physique pour la prise en charge du poids à long terme chez les adultes ayant un indice de masse corporelle (IMC) initial de : • 30 kg/m ou plus (obèses) ou • 27 kg/m ou plus (en surpoids) en présence d’au moins une comorbidité liée au surpoids (p. ex., hypertension traitée, diabète de type 2 ou dyslipidémie). 2
2
* La portée clinique n’est pas connue.
Dans la gestion de poids chez vos patients, Choisissez CONTRAVE pour faire partie de leur cheminement Il a été démontré que les patients traités par CONTRAVE avaient perdu 4 fois plus de poids vs un placebo† La variation moyenne du poids corporel était de -5,4 % dans le groupe qui recevait CONTRAVE à 32 mg/360 mg et de -1,3 % dans le groupe placebo (population en intention de traiter) Diminution du poids
Étude COR-I : variation moyenne du poids sur 56 semaines chez les patients ayant suivi le traitement jusqu’au bout
4 fois plus importante dans le groupe CONTRAVE
Pourcentage moyen de variation du poids par rapport aux valeurs de départ calculé selon la méthode des moindres carrés
Sujets ayant terminé l’étude
ITT-LOCF 0 –2
-1,8 %
-1,3 %
–4
(1,8 kg)
(1,4 kg)
–6
%
-8,1
-5,4 %‡
(8,2 kg)
–8
(5,5 kg) –10 CONTRAVE + régime hypocalorique et exercice (n=296) Placebo + régime hypocalorique et exercice (n=290)
–12 Valeurs 4 de départ
8
12
16
20
24
28
32
36
40
44
48
52
56
56
Semaines
‡ p < 0,001 contre placebo
— D’après la monographie du produit
1†
ITT-LOCF : patient en intention de traiter selon la méthode de dernière observation reportée
50,1 % des patients du groupe placebo et 49,2 % des patients du groupe CONTRAVE ont abandonné le traitement.
Pour de plus amples renseignements : Veuillez consulter la Monographie de produit à : https://pdf.hres.ca/dpd_pm/00044166.PDF pour obtenir des renseignements importants concernant les effets indésirables, les interactions médicamenteuses et la posologie qui n’ont pas été abordés dans ce document. Il est également possible de se procurer la monographie de produit en téléphonant au 1 800 361-4261. † Essai multicentrique de phase 3 à double insu, à répartition aléatoire, mené contre placebo d’une durée de 56 semaines portant sur des sujets atteints d’obésité (IMC de 30 kg/m2 ou plus) ou en surpoids (IMC de 27 kg/m2 ou plus), qui présentaient au moins une comorbidité (hypertension ou dyslipidémie). Les patients ont été répartis aléatoirement dans les groupes de traitements suivants : naltrexone (de 16 à 50 mg/jour) et/ou bupropion (de 300 à 400 mg/jour) ou placebo. Les résultats présentés portent sur la dose quotidienne recommandée de deux comprimés de 8 mg/90 mg, pris deux fois par jour, ce qui correspond à une dose quotidienne totale de 32 mg/360 mg. Le traitement a été instauré avec une période d’augmentation de la dose de 3 semaines suivie d’un traitement continu pendant une période d’environ 1 an. Le traitement s’appuyait sur un programme dans lequel les patients devaient se soumettre à un régime alimentaire hypocalorique correspondant à une diminution de l’apport calorique d’environ 500 kcal/jour, à des conseils comportementaux et à une augmentation de leur niveau d’activité physique. Les deux critères d’évaluation co-principaux étaient la variation en pourcentage du poids corporel par rapport à la valeur de départ et la proportion de sujets obtenant une diminution totale ≥ 5 % de leur poids corporel. Poids de départ moyen : 99,8 kg dans le groupe CONTRAVE (n = 538), et 99,5 kg dans le groupe placebo (n = 536).
Référence : 1. Monographie de CONTRAVE. Valeant Canada LP, 12 février 2018. Contrave et le logo Contrave sont des marques déposées d’Orexigen Therapeutics, Inc. et sont utilisées sous licence par Bausch Health Companies Inc. ou ses affiliés. © 2018 Valeant Canada S.E.C., Laval (Québec) H7L 4A8. Tous droits réservés.
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L’agilité d’un allié d’ici. La force d’un réseau. Fondée au Québec en 2012, Sivem ne fournit pas seulement des molécules génériques, mais aussi des solutions qui permettent aux pharmaciens d’accroître leur efficacité et de se concentrer sur ce qui compte vraiment : leurs patients.
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LES PETITS GESTES QUI MÈNENT À DE
GRANDES GRANDES GRANDES ACTIONS ACTIONS ACTIONS EN MATIÈRE DE SOINS Par donalee Moulton • Photos par Adam Blasberg
Winston Churchill, homme politique d’exception, officier de l’armée et leader britannique, cadrerait bien avec les professionnels désignés pour figurer parmi les Leaders en pharmacie 2019, présentés dans cette édition de Profession Santé. Alors qu’il était premier ministre du Royaume-Uni durant la Deuxième Guerre mondiale, Churchill écrivait : « Ce qui m’inquiète, ce n’est pas l’action, mais l’inaction. »
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Le programme Leaders en pharmacie, y compris cet article rédigé de manière indépendante, est soutenu par Pfizer Canada.
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la 6e édition des Leaders en pharmacie (en anglais uniquement). Visitez CanadianHealthcareNetwork.ca/pharmacists
LES 11 HOMMES ET FEMMES HONORÉS en tant que Leaders en pharmacie cette année partagent le même principe, ainsi que le même engagement à mettre cette philosophie en pratique. Il est important de discuter, de ré�échir et de méditer, mais la profession, le système de santé et les résultats de santé des patients ne s’améliorent que lorsqu’on agit sur plusieurs fronts. En fait, l’objectif de ces chefs de �le est de passer à l’action pour rehausser le pro�l de la pharmacie aux yeux des patients. « Les Leaders en pharmacie que nous vous présentons sont des spécialistes dans leur domaine qui s’e�orcent de faire du changement une réalité, dans le but d’améliorer à la fois le bien-être des patients et la profession de pharmacien. Des bases qui pro�teront à l’ensemble du système de santé », dit Rhonda O’Gallagher, vice-présidente A�aires corporatives, P�zer Canada, partenaire de l’initiative Leaders en pharmacie depuis son lancement en 2013. Les Leaders en pharmacie 2019, issus des secteurs de la pharmacie communautaire, de l’enseignement, des organismes professionnels et de l’industrie, s’accordent sur l’importance – capitale ! – d’établir des relations solides et durables avec les patients, ce qui permettra de mieux dé�nir leurs objectifs de santé et les étapes pour les atteindre. Ce qui se traduira à son tour par des résultats optimaux pour le système de santé. Établir ce genre de relations exige du temps, des e�orts et des actions concrètes, insistent les Leaders en pharmacie 2019. L’établissement de bonnes relations passe par de l’empathie, de la compassion et la volonté de donner la priorité au patient. Ces qualités sont en partie innées, mais elles peuvent aussi se développer. Des actions doivent être entreprises pour améliorer les services, l’interaction, la communication et les façons de faire. Cela exige aussi d’avoir une vision collective plutôt qu’individuelle. « Un système de santé solide et e�cace doit être axé sur le patient. En tant que professionnels de la santé les plus accessibles, les pharmaciens communautaires se trouvent dans une position charnière. Ils peuvent interagir quotidiennement et comprendre en tout temps les divers besoins de leurs patients – et y répondre », dit Rhonda O’Gallagher. La con�ance que les patients ont à l’endroit de leur pharmacien mérite mieux que d’être simplement reconnue et appréciée, font remarquer les chefs de �le de cette année. Elle doit être récompensée. Cette relation de con�ance mutuelle s’appuie sur ce que font les pharmaciens pour aider leurs patients à la fois individuellement – par exemple en faisant des revues des médicaments et en donnant des conseils personnalisés – et collectivement – par des initiatives comme l’aménagement de la pharmacie, la formation du personnel et l’amélioration de l’o�re de services.
Il incombe aux pharmaciens d’aller de l’avant, de transformer des idées en réalité et d’exploiter au maximum leur champ d’activité. Sur le plan organisationnel, ces leaders travaillent plus dur que jamais à établir et à maintenir des partenariats avec les gouvernements, les tiers payeurs privés, les compagnies pharmaceutiques et les autres professionnels de la santé. L’un de leurs principaux messages est que le rôle des pharmaciens d’aujourd’hui est di�érent de celui des pharmaciens de demain. L’avenir est plein de promesses. En collaborant avec des partenaires représentant les di�érents secteurs des soins de santé, les organisations de pharmaciens peuvent mieux démontrer toute la valeur que leurs membres peuvent apporter aux soins des patients et au système de santé.
« AGIR POUR REHAUSSER LE PROFIL DES PHARMACIENS AUPRÈS DES PATIENTS NE SIGNIFIE PAS QU’ON DOIVE RECOMMENCER À ZÉRO OU AUGMENTER SA CHARGE DE TRAVAIL. DES PETITS GESTES PEUVENT ÊTRE DÉTERMINANTS ET RELATIVEMENT FACILES À METTRE EN ŒUVRE. » « Pour maintenir notre système de santé, l’une des clés est la collaboration, dit Rhonda O’Gallagher. Chez P�zer, nous travaillons étroitement avec les pharmaciens à l’amélioration des soins des patients. Et nous sommes témoins de ce que font les pharmaciens pour améliorer les résultats de santé des patients, ainsi que de la con�ance que les gens leur accordent. » Même si beaucoup de pharmaciens accueillent favorablement les changements qui surviennent dans le système de santé – à commencer par ceux qui concernent leur clientèle – et même si un grand nombre d’entre eux s’e�orce d’y participer, cela peut être déstabilisant. Comme l’indique l’un des Leaders : « Il est indispensable que l’on tire parti des compétences de chacun des fournisseurs de soins de santé. Cela exigera de renoncer à ses propres intérêts. » Agir pour rehausser le pro�l des pharmaciens auprès des patients ne signi�e pas qu’on doive recommencer à zéro ou augmenter sa charge de travail. Des petits gestes peuvent être déterminants et relativement faciles à mettre en œuvre. Un des Leaders recommande de faire un petit changement chaque jour dans des domaines comme le �ux de travail, les interactions avec les patients, l’évaluation des résultats, et ainsi de suite. Ce sont ces petits gestes, comme Winston Churchill le savait bien, qui �niront par faire la di�érence. www.ProfessionSanté.ca
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La Fondation canadienne pour la pharmacie, organisme de bienfaisance reconnu, a pour mission de faire progresser la profession de pharmacien. Son principal objectif est de �nancer les recherches sur l’élargissement du champ d’activité de la pharmacie, à la fois pour en favoriser l’adoption par la profession et pour sensibiliser les autres inervenants à la valeur du rôle du pharmacien. Depuis que Dayle Acorn est devenu directeur général de l’organisme, en 2007, la Fondation canadienne pour la pharmacie a distribué plus d’1 million $ en subventions à des projets de recherche sur la pratique pharmaceutique dans le cadre de son Fonds pour l’innovation. Comment décririez-vous la Fondation à des étudiants en pharmacie ? Qu’est-ce qui pourrait les surprendre ? Nous �nançons des études qui montrent la valeur du rôle des pharmaciens dans le secteur de la santé. Les chercheurs subventionnés par la Fondation ont une chose en commun : qu’il s’agisse de la prise en charge des infections des voies urinaires, du traitement du diabète, des revues de médicaments à domicile ou des vaccins pour les voyageurs, entre autres, ils démontrent – et aident à réaliser – le potentiel largement inexploité des pharmaciens en tant que fournisseurs de soins de première ligne. Ces études ont des retombées sur la profession aujourd’hui et pour l’avenir. Sans en être conscients, les étudiants connaissent déjà certains de nos autres travaux. Par exemple, nous sommes à l’origine du manuel Pharmacy Management in Canada, qui aide les pharmaciens et les étudiants canadiens à apprendre à gérer e�cacement une entreprise. Pour le publier, plus de 100 auteurs et réviseurs ont fait don de leur temps et de leur expertise. Qu’est-ce qui continue de vous animer en tant que Leader en pharmacie ? Les gouvernements doivent savoir ce qu’ils obtiennent en retour
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Profession Santé
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Dayle Acorn
LES ENTREPRISES ET LA PROFESSION DOIVENT TRAVAILLER DE CONCERT FORMATION : Université York (Éducation physique) FONCTION ACTUELLE : Directeur général, Fondation canadienne pour la pharmacie
des services de santé pourvus par les pharmaciens. Pour cela, nous avons besoin de données concrètes et de nous e�orcer d’en fournir. Même si le gouvernement ne reconnaît pas nos recommandations fondées sur des données probantes dans l’immédiat, nos études peuvent s’avérer inestimables pour éviter de nouvelles compressions. De façon générale, la profession agit-elle habilement pour accroître sa valeur aux yeux des patients ? Que pourrait-elle mieux faire ? Nous devons toujours être attentifs à la nécessité de placer le patient au centre des soins de santé. Des études démontrent que le système de santé n’applique pas toujours ce principe. Les pharmaciens ont là une bonne occasion de jouer un plus grand rôle, mais une grande partie de ce qu’ils font est de nature transactionnelle. Il faut sortir de ce cadre. À votre avis, que réserve l’avenir à la pharmacie ? Les occasions et la nécessité de nouer proactivement des liens durables avec les patients vont s’accroître. Cela consistera à adopter une approche plus longitudinale pour soutenir les malades chro-
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« À L’AVENIR, TOUS LES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ AURONT DAVANTAGE DE COMPTES À RENDRE SUR LES RÉSULTATS DE SANTÉ DE LEURS PATIENTS. » niques qui ont un régime pharmacologique complexe. À l’avenir, tous les professionnels de la santé auront davantage de comptes à rendre sur les résultats de santé de leurs patients. Cela commence à se produire en pharmacie en ce qui concerne l’adhésion au traitement et la synchronisation des médicaments. Cela nous permettra aussi de mieux placer le patient au centre des services fournis. Il y a également un plus grand rôle à jouer pour les pharmaciens, tandis que nous nous dirigeons de plus en plus vers des soins de santé personnalisés et vers une médecine individualisée. En quoi les efforts pour accroître la valeur de la profession aux yeux des patients l’aideront-ils à progresser ? D’abord, cela permet d’améliorer l’image de la profession. Il ne fait
aucun doute que nous devons poursuivre dans ce sens. Les compressions budgétaires des gouvernements vont continuer à a�ecter nos a�aires. Nous devons aussi reconnaître – et accepter – que les entreprises et la profession doivent travailler de concert, dans l’intérêt des patients, si nous voulons continuer à progresser. Les consommateurs considèrent que les soins de santé doivent être gratuits et le fait d’exploiter une entreprise entre souvent en con�it avec cette idée. Nous approchons d’un point critique, mais je reste optimiste quant au rôle de la pharmacie. L’accès facile aux pharmaciens est le fondement de la valeur que leur accordent les patients, et nous pouvons en tirer davantage parti.
L’Association canadienne des pharmacies communautaires plaide en faveur d’une o�re de soins de santé de qualité et à valeur ajoutée pour les Canadiens. Elle prend fait et cause pour les principales organisations pharmaceutiques de toutes formes, qu’il s’agisse de chaînes, de bannières, de pharmacies d’épiceries ou de grandes surfaces, ou de pharmacies d’établissements de soins de longue durée, de spécialité ou indépendantes. L’Association se concentre sur l’amélioration de l’environnement de travail en vue de favoriser l’administration de soins dans les pharmacies et, par le fait même, la prospérité de celles-ci. En s’appuyant sur plus de 10 500 pharmacies communautaires au Canada, l’Association vise à faire progresser un
système de soins de santé satisfaisant pour tous les intervenants. « Nous représentons l’ensemble de l’écosystème de la pharmacie. Cela nous assure une plateforme unique pour être vraiment représentatifs », dit le président-directeur général Justin Bates. Comment décririez-vous votre rôle dans le système de santé ? Je considère mon engagement sous trois angles : celui de patient, celui de défenseur des patients et celui de défenseur des pharmaciens. On comprend vraiment ce qu’est la défense des intérêts quand on est un patient et quand on parle au nom d’un proche. Sous l’angle professionnel, je dois m’assurer que rapidité, accès et relations de
« NOTRE IMPACT SUR LES PATIENTS EST NOTRE PLUS GRAND ATOUT. NOUS DEVONS EN TIRER AVANTAGE. LES PHARMACIENS SONT CAPABLES D’ÉTABLIR DES RELATIONS SOLIDES AVEC LEURS PATIENTS ET AVEC D’AUTRES FOURNISSEURS DE SOINS, ET POUR CELA, IL EST ESSENTIEL DE LEUR FAIRE PRENDRE CONSCIENCE DE NOTRE VALEUR. »
con�ance sont à la base de mon travail quotidien. La con�ance que les patients témoignent aux pharmaciens et la grande facilité d’accès à ceux-ci permettent d’envisager la possibilité de fournir des soins à proximité de leurs lieux de travail, de vie ou de loisirs. Nous avons un bon système de santé, mais il y a aussi de nombreuses avenues pour l’améliorer. Qu’est-ce qui est essentiel pour faire progresser le système de santé ? Nous devons établir des liens entre les idées et les gens. Nous devons travailler avec les gouvernements et les tiers payeurs privés pour relever leurs dé�s. Nous devons aussi unir nos efforts autour du principe consistant à donner de meilleurs soins à tout le monde. Mon travail – et je ne suis pas le seul dans ce cas – est d’aider à établir des relations favorisant une plus grande collaboration. Si les pharmaciens font partie de la solution, la situation de la profession s’en trouvera améliorée. On a souvent tendance à se replier sur soi-même. Cette étroitesse de vue peut mener à se fermer à d’autres perspectives. Par exemple, il serait bon d’avoir des données plus solides à transmettre aux gouvernements sur la valeur ajoutée que nous apportons au système de santé. La fragmentation du secteur de la pharmacie est aussi un problème récurrent. La profession et les entreprises pharmaceutiques doivent chercher à mieux se fédérer.
Justin Bates
À LA DÉFENSE DE LA PHARMACIE ET DES PHARMACIENS FORMATION : Université York (Administration des a�aires) FONCTION ACTUELLE : Président-directeur général, Association canadienne des pharmacies communautaires
Quel conseil donneriez-vous aux nouveaux pharmaciens pour les aider au cours des prochaines années ? De mettre dans leur carrière toute l’énergie, la passion et l’optimisme qui les animaient lorsqu’ils étaient étudiants. De remettre en question les approches traditionnelles et d’exercer leur profession en utilisant toute l’étendue de leurs compétences – et de prendre cette dernière responsabilité très au sérieux. Agir pour augmenter la valeur du rôle des pharmaciens fait-il partie intégrante de votre travail ? Notre impact sur les patients est notre plus grand atout. Nous devons en tirer avantage. Les pharmaciens sont capables d’établir des relations solides avec leurs patients et avec d’autres fournisseurs de soins, et pour cela, il est essentiel de leur faire prendre conscience de notre valeur. C’est ce que nous faisons à l’Association canadienne des pharmacies communautaires : nous nous e�orçons de démontrer l’importance de la pharmacie. Des études con�rment la valeur ajoutée que représente le travail des pharmaciens quand ils fournissent plus de services et comment ils réussissent à se mobiliser pour aider de façon e�cace les patients. Pour que cela soit couronné de succès, nous devons améliorer notre collaboration interprofessionnelle. Pourquoi est-il si important que les pharmaciens accroissent leur valeur aux yeux des patients ? Pourquoi ne pas laisser cela à d’autres professionnels de la santé ? Chaque fournisseur de soins devrait exploiter au maximum toutes les possibilités permises dans son domaine d’activité. Les pharmaciens sont des spécialistes et ils ont une place unique dans le domaine des soins de première ligne. C’est l’histoire de la bonne personne qui se trouve au bon endroit au bon moment. Je vois souvent des possibilités pour les pharmacies de servir de plaque tournante dans le système de santé, et d’aider les patients à s’orienter dans le système de santé. Ce rôle continue à évoluer, mais, comme toujours, il s’articule autour de la gestion des médicaments.
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di�ciles. Il faut être patient – des changements durables, cela ne se produit pas en criant ciseau !
Pour la présidente-directrice générale Allison Bodnar, la Pharmacy Association of Nova Scotia (PANS) a pour rôle de faire progresser la pratique de la pharmacie et d’assurer sa durabilité au béné�ce des patients, et aussi des pharmaciens et des techniciens avec qui elle est �ère de travailler tous les jours. Cela correspond à deux domaines d’intervention : assurer de solides relations de travail avec le gouvernement, les professionnels de la pharmacie et d’autres intervenants; et intégrer la pharmacie aux soins de santé traditionnels.
« Il y a un très grand nombre d’intervenants qui s’impliquent dans le domaine de la santé. Il est essentiel de les faire tous participer », dit Allison Bodnar. Pourriez-vous nous décrire une de vos bonnes journées de travail ? Une bonne journée, c’est quand on a fait un pas en avant. Cela peut être aussi simple que de recevoir des commentaires positifs de la part d’un patient ou d’un membre de l’association. Tout compte fait, il y a plus de bonnes journées que de jours
« QUE CE SOIT AVEC LE GOUVERNEMENT, AVEC LES FOURNISSEURS DE SOINS OU AVEC LE PUBLIC, LES INTÉRÊTS SONT SOUVENT CONTRADICTOIRES. IL FAUT S’EFFORCER DE DISCERNER LES DOMAINES DANS LESQUELS LES DIFFÉRENTS INTÉRÊTS SE CHEVAUCHENT ET BÂTIR AUTOUR DE CELA. »
Quel est votre principal défi en tant que Leader en pharmacie ? Les soins de santé, c’est complexe. Tout le monde s’y intéresse et en parle avec passion. Que ce soit avec le gouvernement, avec les fournisseurs de soins ou avec le public, les intérêts sont souvent contradictoires. Il faut s’e�orcer de discerner les domaines dans lesquels les différents intérêts se chevauchent et bâtir autour de cela. C’est essentiel si on veut avancer. Avez-vous eu des moments magiques ? De ces moments dont vous savez qu’ils vont faire une différence ? J’ai eu plusieurs petits moments magiques. Notre projet pilote sur la prise en charge communautaire de l’anticoagulation (Community Anti-Coagulation Management Demonstration Project), par exemple. En partenariat avec Doctors Nova Scotia et le ministère de la Santé provincial, 41 pharmacies communautaires proposent la prise en charge de l’anticoagulation. Les patients font analyser leur INR et ajuster leur dose de médicaments au cours d’une visite à leur pharmacie. Cela permet de réduire la charge de travail des laboratoires et de fournir des soins pratiques, rapides et e�caces aux patients. Les patients et les pharmaciens adorent ça ! Mais il a fallu attendre longtemps avant d’en arriver là. On a travaillé dur pour construire les fondations de ce projet.
Allison Bodnar
MONTER AU CRÉNEAU ET CRIER SUR LES TOITS FORMATION : Université de Toronto (Droit)
FONCTION ACTUELLE : Présidente-directrice générale, Pharmacy Association of Nova Scotia (PANS)
Pourquoi est-il essentiel pour la profession de prendre des mesures afin d’augmenter la valeur de ce qu’elle apporte aux patients ? Pour parler franchement, le système de santé ne fonctionne plus. Il est ingérable. Tous les fournisseurs de soins, y compris les pharmaciens, doivent crier sur les toits ce qu’ils peuvent faire pour apporter leur aide. Nous devons élaborer un système de santé qui fonctionne. Il s’agit donc de prendre les moyens d’y parvenir. Il est essentiel de mettre à pro�t les compétences de tous les fournisseurs de soins, dont celles des pharmaciens et des techniciens. Pour cela, il va falloir penser di�éremment la façon de délivrer et de recevoir les soins. Nous devons travailler tous ensemble et utiliser les atouts dont nous disposons dans les collectivités de Nouvelle-Écosse. À la PANS, par exemple, nous avons établi un partenariat avec des médecins pour lancer un projet pilote des soins en collaboration (Collaborative Care Demonstration Project) qui implique 23 médecins et 40 pharmacies. Ce projet va évaluer des modèles de collaboration durable, particulièrement entre pharmaciens communautaires et médecins, ainsi que l’incidence que ces collaborations pourraient avoir sur des patients ayant des besoins complexes. Comment mettez-vous en œuvre, avec votre équipe, une culture de l’action qui fait la promotion des services axés sur le patient ? Cela prend du temps. Les pharmaciens sont des gens humbles. Ils n’aiment pas parler de ce qu’ils font. Les patients les voient compter des pilules et ils pensent que c’est tout ce qu’ils ont à faire. Nous travaillons avec des équipes en pharmacie a�n que leurs membres soient à l’aise de nous parler de ce qu’ils font et de ce qu’ils pourraient faire pour les patients. Les patients n’obtiennent pas tout ce qu’ils attendent du système de santé ni tout ce dont ils ont besoin, pourtant les pharmaciens ont les compétences nécessaires pour leur venir en aide. Notre système doit passer à des soins proactifs pour garder les patients en bonne santé, et les pharmaciens communautaires sont particulièrement bien placés pour le faire.
Ashesh Desai
PRENDRE DES MESURES POUR GARDER LE CONTACT AVEC LES PATIENTS FORMATION : Université de Toronto (Pharmacie) FONCTION ACTUELLE : Vice-président directeur, Pharmacie, Shoppers Drug Mart Corporation
con�ance. Il ne faut jamais perdre cela de vue : c’est sur les pharmaciens et les membres du personnel des pharmacies qui s’investissent dans leur collectivité que reposent les soins de santé au niveau local. Bien entendu, pour aider les patients, nous devons fournir des outils aux équipes de pharmacie de notre chaîne. Ashesh Desai fait partie de l’équipe de Shoppers Drug Mart depuis 2001. Dans ses fonctions actuelles de vice-président directeur de la pharmacie, il supervise les a�aires relatives à la pharmacie et aux soins de santé de Loblaw Companies Limited (LCL) et de Shoppers Drug Mart (SDM) dans l’ensemble du Canada. Cela représente près de 2 000 pharmacies dans les magasins de SDM et de LCL, ainsi que les pharmacies en établissements de soins de longue durée Medisystem et les magasins Home Health Care et Wellwise. Quelles sont les qualités nécessaires pour assurer la réussite d’une pharmacie ? Avant tout, les membres de l’équipe de la pharmacie doivent être chaleureux, empathiques et compatissants, et ils doivent donner la priorité aux patients. Ces qualités sont en partie innées, mais on peut aussi les apprendre et les améliorer. En�n, les décisions doivent être prises en vue d’assurer des résultats optimaux aux patients.
« IL EST ESSENTIEL QUE LE SECTEUR PHARMACEUTIQUE SOUTIENNE CE RÔLE DES PHARMACIENS COMMUNAUTAIRES ET NE PERDE PAS DE VUE UNE DE LEURS RAISONS D’ÊTRE : SOUTENIR LES PATIENTS ET AMÉLIORER LEURS SOINS. » Aussi, on est de plus en plus exigeant envers les pharmaciens en matière de réglementation et d’administration, et cela peut accaparer du temps, alors qu’il pourrait être consacré aux patients. Il est important d’en être conscient et de tirer parti d’outils technologiques pour augmenter l’e�cacité et libérer davantage de temps. Quelles leçons importantes avez-vous apprises dans le cadre d’une entreprise d’envergure nationale ? Si nos opérations se font à l’échelle nationale, les soins de santé sont strictement traités à l’échelle locale. Les patients ont en permanence besoin de soutien et de soins, et il est préférable que cela leur soit fourni localement par quelqu’un qu’ils connaissent et en qui ils ont
Le fait qu’un pharmacien passe du temps à discuter avec un patient de ses besoins particuliers a d’importantes retombées. Il est également crucial de communiquer et de collaborer avec d’autres intervenants, tels que les instances professionnelles, les organismes gouvernementaux provinciaux et nationaux, et les autres fournisseurs de soins de santé. Pourquoi est-il important pour les pharmaciens de prendre des mesures afin d’augmenter la valeur de ce qu’ils apportent aux patients ? Chacun reconnaît que notre système de santé est débordé et que l’extension du rôle des pharmaciens pourrait le soulager de façon importante. Les pharmaciens sont parmi les professionnels de la santé en qui les gens ont le plus
con�ance. Quand les patients prennent conscience de la valeur ajoutée de nos services, qui vont, dans certains cas, des conseils aux ordonnances, nous pouvons faire plus pour les aider à prendre en charge leur santé. Pour un pharmacien, c’est très valorisant. Comment réussit-on à augmenter la valeur de ce que les pharmaciens apportent aux patients ? Dans notre réseau, nous nous appuyons sur la technologie pour renforcer la performance des pharmacies, ce qui �nit par libérer les pharmaciens et leur laisser plus de temps à consacrer aux patients. Ainsi, nous avons commencé à mettre en place des services partagés et nous avons introduit un nouveau processus d’emballage en plaquettes alvéolées favorisant l’observance thérapeutique. De plus, nous retirons cette tâche aux équipes de la pharmacie a�n qu’elles consacrent moins de temps à la production et plus de temps avec les patients. Nous expérimentons aussi un logiciel de dossier médical électronique qui produira des documents plus pratiques pour les équipes en o�cine – des documents qui pourront être facilement et e�cacement partagés. Pour nous, tout se résume à en arriver à ce contact personnalisé que nous recherchons. Quelles sont les principales tendances qui donnent l’occasion aux pharmaciens de montrer la valeur de ce qu’ils font ? Les patients sont de plus en plus informés et engagés dans leurs soins. Les pharmaciens peuvent les aider à accéder à l’information et à mieux l’utiliser, et donc à optimiser leurs résultats de santé. Ce besoin d’engagement constant va s’accroître, d’autant plus qu’une grande partie de notre clientèle fait désormais face à des problèmes de santé liés au vieillissement. La numérisation de la santé est un phénomène qui s’accélère et les équipes en pharmacie peuvent jouer un rôle central dans cette évolution. À travers tout ce changement, il est essentiel que le secteur pharmaceutique soutienne ce rôle des pharmaciens communautaires et ne perde pas de vue une de leurs raisons d’être : soutenir les patients et améliorer leurs soins.
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Mark Dickson
ÉCOUTER CE QUE LES PATIENTS ONT À DIRE FORMATION : Université de la Colombie-Britannique (Sciences pharmaceutiques) Université Simon Fraser (MBA) FONCTION ACTUELLE : Pharmacien, cadre dirigeant
fait, par exemple, quand on ré�échit à l’aménagement d’une pharmacie. Aujourd’hui, toutes sont conçues pour favoriser la con�dentialité et la parité.
Mark Dickson a occupé plusieurs postes de haute direction dans le secteur de la pharmacie, dont le plus récent était celui de président-directeur général de Peoples Drug Mart, en Colombie-Britannique. Sa principale tâche a été d’assurer de façon �scalement responsable la liquidation des opérations de la chaîne. « Le contexte économique a changé et l’organisation a compris qu’un nouveau modèle était nécessaire pour ses membres, explique Mark Dickson. D’un côté, les temps étaient di�ciles et, de l’autre, on était dans une période de transformations. Les pharmacies membres sont passées sous de nouvelles bannières et elles pro�tent maintenant d’économies d’échelle. Elles sont en meilleure position pour mieux répondre aux besoins de leur clientèle. » Qu’est-ce qui est le plus important pour vous, en tant que Leader en pharmacie ? La profession doit être responsable de l’utilisation optimale des médicaments. Nous devons rap-
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peler que nous sommes des spécialistes des médicaments, et que nous avons la responsabilité de nous assurer que les patients reçoivent le meilleur traitement pharmacologique pour traiter leurs problèmes de santé. Ce qui peut même consister à ne prendre aucun médicament. À ce propos, le mouvement entourant la déprescription représente un important pas en avant pour la profession. Quels conseils donneriez-vous aux pharmaciens qui veulent prendre des mesures pour fournir les meilleurs services possibles à leurs patients ? Il faut revenir à la base. On doit insister sur l’importance d’écouter les patients, de bien comprendre ce qu’ils disent. Ensuite, les pharmaciens peuvent faire chaque jour de petits changements qui susciteront une ré�exion sur leur entreprise et sur leur pratique. Les pharmacies qui réussissent sont celles qui adoptent cette démarche. Il est souvent dans la nature des pharmaciens de se concentrer sur les détails, mais il faut aussi savoir prendre du recul. C’est ce qu’on
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en plus à savoir pro�ter de tout ce dont ils disposent sur place pour transformer leur o�cine en centre de triage pour accéder aux di�érents membres de l’équipe de soins. En dé�nitive, si les pharmaciens veulent continuer à �gurer parmi les professionnels de la santé auxquels les gens font le plus con�ance, il leur faut placer le patient au-dessus de la simple vente de médicaments et des aspects économiques de l’entreprise. Qu’est-ce qui a le plus de valeur pour les patients ? Qu’est-ce qui fait qu’un pharmacien se démarque dans l’esprit des patients ? D’abord l’accès, de toute évidence, mais la réalité est plus complexe. C’est une question de rythme des activités, et c’est aussi donner accès à l’information et aux soins aux patients lorsque
« LA VALEUR D’UN PHARMACIEN S’ÉTABLIT EN FONCTION DE L’AMÉLIORATION DES RÉSULTATS ET DES ÉCONOMIES QU’IL FAIT RÉALISER AUX PATIENTS ET AU SYSTÈME DE SANTÉ. NOTRE VALEUR RÉSIDE AUSSI DANS NOTRE CONTRIBUTION À L’ENSEMBLE DE L’ÉQUIPE DE SOINS. » À quel point est-il important pour les pharmaciens d’augmenter la valeur de ce qu’ils apportent aux patients afin d’aider à réformer leur profession ? C’est essentiel. La technologie remplace notre rôle traditionnel de pourvoyeur de médicaments. La valeur d’un pharmacien s’établit en fonction de l’amélioration des résultats et des économies qu’il fait réaliser aux patients et au système de santé. Notre valeur réside aussi dans notre contribution à l’ensemble de l’équipe de soins. Comment favorisez-vous la démarche axée sur le patient et comment vous assurez-vous qu’elle reste l’objectif des équipes en pharmacie ? Le rôle des pharmacies et des pharmaciens consiste de plus
cela leur convient. Par exemple, quand ils viennent de recevoir un diagnostic de maladie chronique, les informations qu’on leur donne ne peuvent pas se limiter à une simple conversation. C’est tout un suivi qu’il faut mettre en place. De même, les régimes posologiques deviennent de plus en plus complexes. Les pharmaciens font beaucoup de travail pour les patients derrière le comptoir de l’of�cine, mais ils ne l’expliquent pas. Par exemple, il ne su�t pas de dire qu’on a fait attendre un patient parce qu’il a fallu téléphoner au médecin, il faut lui expliquer pourquoi – par exemple, parce qu’on craignait une interaction indésirable entre deux médicaments. Actuellement, les pharmaciens ont une relation de soumission avec les médecins, et cela doit changer. Plus les pharmaciens prendront de responsabilités, plus ils seront sur un pied d’égalité.
« NOUS DEVONS MAXIMISER L’IMPACT DE TOUT CE QUE NOUS FAISONS POUR NOS PATIENTS. CELA VEUT DIRE QUE NOUS DEVONS RECENSER ET EXCLURE TOUT CE QUI N’AJOUTE PAS BEAUCOUP DE VALEUR AJOUTÉE À NOS ACTES. » Les recherches de Lisa Dolovich portent sur la façon dont les patients peuvent tirer le maximum de bienfaits de leurs médicaments et, en particulier, sur la façon de mieux organiser le système de santé pour aider les gens à atteindre leurs objectifs en matière de santé. Cela consiste aussi à se pencher sur le rôle des pharmaciens. « Pour se maintenir en bonne santé, on doit souvent surmonter diverses di�cultés. L’une d’entre elles est l’utilisation optimale des médicaments, dit Lisa Dolovich. La recherche sur la santé peut nous aider à comprendre quels changements peuvent être apportés à la pratique pharmaceutique a�n d’améliorer la qualité, les résultats et la valeur de ce qu’elle fournit aux patients et au système de santé. » Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’être pharmacienne ? J’aime tous les aspects de la pharmacie, dont les soins aux patients. Les médicaments en soi sont aussi un aspect très intéressant, surtout quand on doit résoudre des problèmes pour s’assurer que les bonnes molécules sont remises aux bons patients. J’aime combiner l’art et la science inhérents à la pharmacie, et collaborer avec les autres membres de l’équipe de soins. Ce métier est très varié. On peut y trouver ce qui nous plaît. Que réserve l’avenir à la pharmacie ? La profession est en train d’évoluer vers un monde où l’on accorde plus de place à l’amélioration de la gestion des médicaments. Au �l du temps, cela va nous entraîner vers de nouveaux modèles de soins et de services. Notre pratique doit être recon�gurée de façon à ce que nous puissions prendre plus de responsabilités pour mettre en œuvre des plans de soins pharmacologiques
Lisa Dolovich
RÉAFFIRMER LA RAISON D’ÊTRE DE NOTRE PROFESSION FORMATION : Université de Toronto (Pharmacie, docteure en pharmacie) Université McMaster (Maîtrise ès sciences, méthodologie de la recherche en santé)
FONCTION ACTUELLE : Professeure, Professorship in Pharmacy Practice (Ordre des pharmaciens de l’Ontario), Faculté de pharmacie Leslie Dan, Université de Toronto; Professeure (FP), département de médecine familiale, Université McMaster; Professeure agrégée adjointe, École de pharmacie, Université de Waterloo
et faire régulièrement des suivis. Le système de santé doit nous faciliter les choses pour que nous puissions faire partie intégrante des équipes de soins. Ce que nous faisons doit aussi être beaucoup plus visible. Actuellement, nous travaillons en vase clos. De même, nous devons maximiser l’impact de tout ce que nous faisons pour nos patients. Cela veut dire que nous devons recenser et exclure tout ce qui n’ajoute pas beaucoup de valeur ajoutée à nos actes. Comment les facultés de pharmacie innovent-elles pour aider la prochaine génération de pharmaciens à accroître la valeur qu’elle apportera aux patients ? Nous insistons davantage sur l’apprentissage par l’expérience. Les étudiants acquièrent
plus d’expérience pratique avec des patients et avec d’autres membres de l’équipe médicale. Cela leur donne une meilleure idée de la réalité et les met en situation. Ils peuvent voir ce qui les attend. Tout ce que nous faisons est axé sur le patient. Les facultés aident aussi les étudiants à faire preuve de créativité et à exercer leur esprit critique par l’apprentissage actif, en incorporant des concours de plans d’affaires, des présentations vidéo ainsi que d’autres nouvelles techniques d’apprentissage. En quoi la mise en valeur du rôle des pharmaciens aide-telle à faire progresser la profession ? Augmenter la valeur de ce rôle nous aide à réa�rmer l’utilité de nos services et la raison d’être de notre profession. Nous devons prendre conscience du caractère unique de notre profession dans le système de santé et nous concentrer sur ce que les autres ne peuvent pas faire. Si notre
profession ne répond pas à un besoin, elle n’existera plus bientôt. Quelles sont les principales mesures qui aideront à prouver que la pharmacie peut apporter durablement une valeur ajoutée aux soins de santé ? Nous devons constamment prouver notre expertise en matière de traitements pharmacologiques et montrer que nous sommes capables de prendre de bonnes décisions dans ce domaine. Quand le système de santé est mis sous surveillance, comme c’est le cas actuellement, les pharmaciens doivent pouvoir prendre part aux discussions. Nous commençons à mettre en place la technologie qui va nous aider à rester en contact les uns avec les autres et avec l’ensemble du système. Dans le système de santé, on constate la valeur de la pharmacie en matière de prise en charge des maladies chroniques et de prévention des maladies en général. Nous entrons dans une nouvelle ère.
Les médicaments sont des outils très puissants et, pour les utiliser correctement, les patients ont besoin d’un coach. Pierre-Marc Gervais a ouvert sa pharmacie au centre-ville de Montréal en 2008. En tant que jeune pharmacien propriétaire, il a cherché à développer un modèle d’affaires performant Pour lui, la meilleure façon d’y parvenir était de se concentrer sur la pharmacie et de renoncer à la partie commerciale. Dix ans plus tard, sa pharmacie est bien établie dans son quartier, dit Pierre-Marc Gervais, qui enseigne aussi à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. « Je pensais que je pouvais faire la di�érence avec cette pharmacie, et j’ai eu raison. » Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’être pharmacien ? Quand j’étais étudiant, je n’avais pas une idée claire de ce que signi�ait être pharmacien. Je m’étais inscrit à la fois en pharmacologie et en pharmacie sans savoir quelle était la di�érence ! Tout ce que je savais, c’était qu’il fallait avoir de bonnes notes pour être accepté en pharmacie et que les perspectives professionnelles étaient bonnes. À l’université, j’ai beaucoup appris sur les médicaments, mais je n’ai vraiment compris ce que faisaient les pharmaciens qu’au moment où j’ai commencé à exercer. C’est alors que j’ai découvert que c’est avant tout une question de relations avec les gens. Qu’est-ce qui vous a le plus surpris à propos de la profession après avoir obtenu votre diplôme ? La con�ance que nous accordent les gens. Ils nous racontent leur vie. Ils cherchent de l’aide. Ils ont des problèmes et ils veulent des solutions. Et il peut s’agir de tout autre chose que de leur santé. Peu de temps après que je suis devenu pharmacien, un client m’a demandé si je savais quoi faire
pour se débarrasser de mouffettes ! C’est là que je me suis rendu compte que le pharmacien fait partie de la vie des gens, et c’est tout un honneur. À quels défis les pharmaciens font-ils face aujourd’hui, comparativement à 10 ans plus tôt ? Aujourd’hui, le travail est beaucoup moins technique. On met plus l’accent sur la transmission des connaissances aux patients et on cherche davantage à les aider à changer leurs habitudes de vie. C’est plus di�cile. Pour relever ce dé�, il faut assumer davantage de responsabilités et d’obligations. Dans ma pharma-
Pierre-Marc Gervais FAIRE PARTIE DE LA VIE DE NOS PATIENTS FORMATION : Université de Montréal (Pharmacie)
FONCTION ACTUELLE : Propriétaire, Pharmacie PierreMarc Gervais, Montréal
cie, nous proposons un vaste choix de produits et de médicaments. Nous o�rons aussi des services spécialisés, comme la stomothérapie et la location de matériel orthopédique et d’allaitement. Mais la clé de notre réussite est notre engagement à écouter les gens et à trouver des solutions à leurs problèmes.
« LES PHARMACIENS DOIVENT FAIRE LA PROMOTION DE LEURS SERVICES PLUS EFFICACEMENT ET AVEC PLUS D’ASSURANCE. ILS SOUS-ESTIMENT LEUR PROPRE VALEUR. » 10
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Pourquoi est-il important de déployer les efforts nécessaires afin d’augmenter la valeur des pharmaciens aux yeux des patients ? C’est essentiel. Si notre rôle se limite à délivrer des médicaments sans y ajouter de la valeur, les grandes chaînes peuvent le faire beaucoup plus e�cacement que nous. En plus des médicaments, nous devons renseigner les patients et leur donner des indications. En tant que professionnels, nous faisons mieux qu’avant, mais nous devons faire plus pour changer de mentalité. Quelles mesures les pharmaciens peuvent-ils prendre aujourd’hui pour améliorer la valeur de ce qu’ils apportent aux patients ? Ce sont des détails qui font toute la di�érence. Il faut écouter les
patients. Chacun d’eux a des problèmes et cherche des solutions. Il faut leur dire que si une solution ne fonctionne pas, nous les aiderons à en trouver une autre. À l’Université de Montréal, je dis à mes étudiants que le plus important, c’est ce qu’ils peuvent faire et non ce qu’ils ne peuvent pas faire. Les pharmaciens doivent vendre à leurs clients ce qu’ils peuvent faire. Il faut leur parler des services qu’on propose et de ce qu’ils peuvent en attendre. Une in�rmière m’a récemment téléphoné pour me dire qu’elle avait du mal à résoudre le problème d’un patient. Je lui ai proposé des solutions. Elle ne s’attendait pas à ce qu’un pharmacien puisse faire ce que je lui suggérais – pourtant, elle travaille dans le domaine de la santé ! Les pharmaciens doivent faire la promotion de leurs services plus e�cacement et avec plus d’assurance. Ils sous-estiment leur propre valeur.
« LA PROFESSION DOIT CONSTAMMENT ACCEPTER DE CHANGER DE CULTURE, AUSSI BIEN SUR LE PLAN DES PRATIQUES QUE SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE. »
Fondé en 2013, United Pharma Group est un réseau pancanadien de propriétaires de pharmacie indépendants. « Nous voulons nous assurer que nos membres ont accès aux outils et aux programmes dont ils ont besoin pour satisfaire les besoins de leurs patients, dans un contexte en constante évolution », dit Sherif Guorgui qui, en tant que président-directeur général, dé�nit les orientations stratégiques de l’organisme et gère les activités courantes. Pourquoi vouliez-vous devenir pharmacien ? Je représente la troisième génération de pharmaciens dans ma famille. Quand j’étais enfant, j’aidais parfois mon grand-père dans sa pharmacie. J’étais aux premières loges pour constater combien ses clients l’appréciaient et attachaient de l’importance à ses conseils, et à quel point il avait un impact sur leur vie. Cela m’a beaucoup inspiré. Qu’est-ce qui vous a donné le plus de satisfaction dans votre carrière de pharmacien ? Je me suis engagé de diverses façons : en tant que clinicien, exploitant, régulateur, défenseur et cadre dirigeant. Quand j’étais pharmacien communautaire, il était extrêmement valorisant de voir à quel point je pouvais faire une di�érence dans la vie de mes patients. Quand j’ai été président de l’Ordre des pharmaciens de l’Ontario, j’ai tiré beaucoup de satisfaction de ma contribution dans la réglementation de la profession, l’amélioration des normes de pratique et la gouvernance des pharmacies, des pharmaciens et des assistants techniques en vue de protéger les intérêts du public. Comme défenseur de la pharmacie, le fait d’être le porte-parole de mes confrères
et consœurs était également très valorisant. Maintenant, j’aide des pharmaciens à donner de meilleurs soins aux patients. La profession évolue rapidement, et de bonnes occasions se présentent pour qu’elle évolue davantage. Quelles mesures peuvent prendre les pharmaciens pour mieux augmenter leur valeur aux yeux des patients ? Chez United Pharma Group, nous considérons que les besoins de chaque pharmacie et de chaque pharmacien sont uniques. Nous venons de lancer un portail de formation continue auquel nos membres peuvent accéder gratuitement. Notre nouvelle plateforme fournit une foule d’informations sur des programmes cliniques novateurs et elle couvre tout, depuis la façon d’utiliser les plus récentes technologies jusqu’aux endroits où les pharmaciens peuvent se procurer les outils nécessaires a�n de mieux répondre aux besoins de leurs patients. C’est une ressource à guichet unique. Quelle est l’importance de changer de culture pour augmenter la valeur des pharmaciens aux yeux des patients ? La profession doit constamment accepter de changer de culture, aussi bien sur le plan des pratiques que sur le plan économique. Je pense que la meilleure approche consiste à adopter un processus structuré en trois grandes étapes : informer, engager et responsabiliser. Par exemple, quand j’étais président de l’Ordre des pharmaciens de l’Ontario, j’avais lancé de nouvelles initiatives de communication, comme le bulletin mensuel du président et la messagerie con�dentielle du président, qui ont connu
beaucoup de succès à l’époque et ont entraîné un changement de culture dont on avait grandement besoin en sollicitant, en encourageant et en favorisant systématiquement des échanges productifs avec les membres. Qu’attendent les patients de leur pharmacien ? Comment définissent-ils la notion de valeur ? Tous les patients sont di�érents. Ils considèrent que le travail des pharmaciens a de la valeur quand ils les aident à obtenir les résultats souhaités, ce qui peut grandement varier d’un patient à l’autre. Par conséquent, les pharmaciens doivent s’assurer de bien dé�nir les résultats visés avec chaque patient et de ne pas traiter tout le monde de la même façon. La collaboration interprofessionnelle est aussi indispensable pour aider les patients à obtenir de meilleurs résultats pour leur santé.
Sherif Guorgui
ADOPTER LE CHANGEMENT DE CULTURE UNE ÉTAPE À LA FOIS FORMATION : Université du Caire (Pharmacie) FONCTION ACTUELLE : Président-directeur général, United Pharma Group
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On ne peut pas vraiment parler d’une « journée type » avec Manon Lambert. Car la secrétaire et directrice générale de l’Ordre des pharmaciens du Québec peut aussi bien répondre à un appel du ministère de la Santé et des Services sociaux que discuter de l’élargissement du champ d’activité avec un membre, rencontrer le représentant d’une association de pharmaciens ou apporter son aide à son personnel sur des projets en cours. « Les journées ne se ressemblent pas, dit Manon Lambert. En tant que directrice générale, je dois traiter avec les membres du conseil d’administration, superviser la gouvernance, élaborer des politiques et bien d’autres choses. » Ce qui ne change pas, c’est son engagement, en tant que régulatrice, à faire progresser
Manon Lambert ON A BESOIN DE VISIONNAIRES
FORMATION : Université de Montréal (Pharmacie)
FONCTION ACTUELLE : Directrice générale et secrétaire, Ordre des pharmaciens du Québec
« LES PLUS GRANDS CHANGEMENTS SE SONT PRODUITS AU COURS DES CINQ OU DIX DERNIÈRES ANNÉES AVEC L’ÉLARGISSEMENT DU CHAMP D’ACTIVITÉ. NOUS SOMMES MAINTENANT EN TRAIN DE REDÉFINIR LA PROFESSION. NOUS DEVONS ÊTRE DES VISIONNAIRES. la profession de pharmacien a�n que les patients puissent avoir con�ance dans la qualité des soins fournis par les pharmaciens. Que dites-vous aux nouveaux diplômés à propos de ce qui les attend ? Certains prédisent un avenir sombre à la profession du fait de la vente en ligne et autres. Tout le monde veut payer moins pour les médicaments et pour les conseils. Mais là où il y a du changement, il y a aussi de nouvelles possibilités. Toute crise nous oblige à nous poser des questions sur ce qu’on fait et sur la façon dont on le fait – et cela ne peut qu’être béné�que pour les patients et pour la profession. Plus que jamais, les pharmaciens sont considérés comme des professionnels de la santé capables d’aider les patients et de contribuer à la préservation du système de santé. Nous devons en pro�ter.
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Comment votre rôle a-t-il évolué depuis que vous avez commencé votre carrière ? J’ai obtenu mon diplôme en 1985 et, comme dans toute profession, il y a eu d’énormes changements depuis. Mais les plus grands d’entre eux se sont produits au cours des cinq ou dix dernières années avec l’élargissement du champ d’activité. Nous sommes maintenant en train de redé�nir la profession. Nous devons être des visionnaires. Il faut qu’on nous considère comme faisant partie de la solution – et nous devons nous concentrer sur les patients. Quels seront les plus importants changements au cours des dix prochaines années ? La profession va devoir décider de ce qu’elle veut devenir. Sommes-nous des professionnels de la santé ou des mar-
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chands ? Il est indéniable qu’un chi�re d’a�aires su�sant est indispensable pour qu’une entreprise prospère, mais ce n’est pas ce qui nous dé�nit. Les pharmaciens doivent multiplier les occasions d’établir des liens avec les patients. L’indépendance et l’autonomie professionnelles sont essentielles. Dans ce contexte, l’Ordre est le contrôleur, une sorte de cerbère. Le public doit continuer à avoir con�ance en notre profession. Et chacun doit comprendre que les pharmaciens sont là pour les patients et pour aucune autre raison, pas même pour les partenaires commerciaux. Comment pensez-vous que les pharmaciens interagiront avec les équipes médicales et les patients à l’avenir ? C’est une occasion en or. Les équipes interdisciplinaires existent dans les hôpitaux depuis un certain temps. Mais c’est tout un dé� dans la pratique communautaire, même si c’est très important pour les patients. Au Québec, les pharmaciens
commencent à collaborer plus souvent avec d’autres professionnels de la santé de première ligne. On prend conscience de ce que peut apporter chaque professionnel de l’équipe de soins pour le mieux-être des patients. Il y a quelques années, nous avons publié un énoncé de position conjoint qui arrivait à la conclusion que, pour les médecins, les pharmaciens et les in�rmières, travailler en vase clos était chose du passé. Nous devons absolument travailler ensemble. Quelles mesures les pharmaciens doivent-ils prendre pour augmenter la valeur de ce qu’ils apportent aux patients ? Les pharmaciens doivent avoir une plus grande con�ance en leur formation, en leur jugement professionnel et en eux-mêmes. Cela leur fait souvent défaut. Avec la con�ance vient l’assurance de fournir des soins de grande qualité aux patients. C’est la voie de l’avenir.
L’organisme sans but lucratif Institute for Personalized Therapeutic Nutrition est le fruit de la collaboration entre des pharmaciens, des chercheurs, des enseignants, des médecins et d’autres professionnels paramédicaux. L’équipe se concentre sur un objectif commun : mettre en application une approche axée sur l’alimentation pour traiter ou faire régresser certaines maladies chroniques. Il s’agit d’un tout nouveau domaine de pratique, dit le président-directeur général Sean McKelvey. « La plupart des gens ne savent pas que le diabète de type 2 et plusieurs autres maladies chroniques peuvent
régresser grâce à l’alimentation. Les e�ets que nous observons sont tout à fait remarquables. » Comment décririez-vous votre parcours professionnel ? A-t-il pris des tournures inattendues ? On peut dire que ma carrière a été pleine de rebondissements. J’ai été pharmacien dans une pharmacie communautaire, puis directeur de l’innovation pharmaceutique chez Pharmasave Paci�c, et j’ai participé à la fondation de plusieurs entreprises, que j’ai aussi dirigées. Mais je n’aurais jamais imaginé que je ferais un jour ce que je fais aujourd’hui. En 2013, on m’a fait découvrir tout le potentiel thérapeutique que
« BEAUCOUP DE PHARMACIENS SE LAISSENT ENFERMER DANS DES SCHÉMAS QUI LES COUPENT DES POSSIBILITÉS DE FAIRE PLUS POUR LEURS PATIENTS. ON DOIT TOUJOURS GARDER L’ESPRIT OUVERT ET ÊTRE PRÊT À ADOPTER DE NOUVEAUX DOMAINES DE PRATIQUE. »
peut avoir l’alimentation et cela a complètement réorienté ma carrière. J’y ai vu une occasion de réduire les sou�rances inutiles et les dépenses de santé, ainsi que d’améliorer spectaculairement les résultats de santé et la qualité de vie de nombreux Canadiens. Les pharmaciens doivent absolument prendre conscience de l’impact considérable que la nutrition thérapeutique peut avoir sur les traitements pharmacologiques. Quel est votre plus grand défi en tant que Leader en pharmacie ? Dans ma fonction actuelle, le manque de sensibilisation est un obstacle important. Par exemple, peu de gens comprennent que, dans bien des cas, le diabète de type 2 peut régresser. Les recherches sont toujours en cours, mais il y a à peine 10 ans on n’imaginait même pas que ce soit possible. Je consacre beaucoup
Sean McKelvey
AIDER LES PATIENTS À REPRENDRE LEUR VIE EN MAIN FORMATION : Université de la Colombie-Britannique (Pharmacie)
FONCTION ACTUELLE : Président-directeur général, Institute for Personalized Therapeutic Nutrition
de temps à faire de la sensibilisation et à établir des partenariats pour soutenir un changement de pratique. Dans votre domaine, quelles sont les possibilités qui peuvent s’offrir à la pharmacie dans les dix prochaines années ? La nutrition thérapeutique est un tout nouveau domaine de pratique. Quand on a vu quels e�ets elle pouvait avoir sur certains patients, cela reste gravé. On ne peut pas se remettre à exécuter des ordonnances comme d’habitude.
Cette approche va exiger un changement complet de la façon dont notre profession aborde les patients. On devra créer des centres de déprescription spécialisés, et des pharmaciens innovateurs se consacreront à ce domaine. Que diriez-vous aux nouveaux diplômés à propos du domaine émergent de la nutrition thérapeutique, et en quoi cela aidera-t-il les pharmaciens à augmenter la valeur de ce qu’ils apportent aux patients ? Vous devez prendre la responsabilité, du moins au début, de chercher à comprendre le rôle que peut jouer la nutrition thérapeutique. Car cela ne fait pas partie du programme d’études pour l’instant. Il faut se préparer à ce nouveau domaine qui �nira par devenir central dans la pratique. Rien n’a plus de valeur pour les patients que de leur donner de l’espoir. On peut leur expliquer que la nutrition thérapeutique est pour eux une façon de reprendre le contrôle de leur santé, qu’on peut les aider à reprendre leur vie en main. Quelles mesures peuvent prendre les pharmaciens aujourd’hui pour augmenter leur valeur aux yeux des patients ? Être conscients du rôle important qu’ils peuvent jouer en renseignant les patients. La première étape consiste à s’informer sur les nouveaux domaines de pratique, puis il faut proposer des options aux patients. Une grande partie de ce que font les pharmaciens pour augmenter la valeur de ce qu’ils apportent aux patients se passe en coulisses. Pourtant, il faut le leur faire comprendre et le leur communiquer. Il est également important que les pharmaciens aident les patients à réduire leur consommation de médicaments. De même, chaque pharmacien a la responsabilité de se tenir au courant des changements qui se produisent en dehors de sa profession et d’y être ouvert. Beaucoup de pharmaciens se laissent enfermer dans des schémas qui les coupent des possibilités de faire plus pour leurs patients. On doit toujours garder l’esprit ouvert et être prêt à adopter de nouveaux domaines de pratique.
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Michael Wright
LES PATIENTS DOIVENT CONNAÎTRE LE NOM DE LEUR PHARMACIEN FORMATION : Université de la Saskatchewan (Pharmacie) FONCTION ACTUELLE : Président-directeur général, Rubicon Pharmacies
En tant que président-directeur général de Rubicon Pharmacies, qui compte 104 magasins dans l’Ouest canadien, le rôle de Michael Wright consiste à faire ressortir ce qu’il y a de meilleur chez les gens. « Nous voulons que nos gérants de pharmacie se sentent libres de prendre leurs propres décisions, dit-il. Mon rôle consiste à réunir les gens a�n de partager les meilleures pratiques et d’aider les pharmaciens à évoluer dans leur nouveau rôle. » Michael Wright est un chef de �le de la pharmacie depuis plus de 30 ans, dont 20 ans passés au contact direct des patients et 12 ans, au siège social de Rubicon. Qu’est-ce qui vous donne envie de vous lever le matin pour aller travailler ? Les équipes de nos pharmacies font un travail remarquable, mais il reste encore beaucoup à
faire. C’est cela qui m’anime. Le travail que fait notre profession n’est souvent pas reconnu, pourtant il a une incidence sur la santé des gens. J’essaie de le rappeler tous les jours aux membres de mon équipe. Si vous pouviez changer une chose aujourd’hui dans la profession, qu’est-ce que ce serait ? Actuellement, tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut passer d’un modèle de distribution des médicaments à un modèle fondé sur la pratique. Si je pouvais changer quelque chose en claquant des doigts, ce serait de me retrouver à une époque où ce modèle serait viable. Nous devons nous concentrer sur la façon d’établir un modèle fondé sur la pratique, et il faut le faire dans une perspective économique. D’autres professions ont réussi à faire cette transition et nous devons en tirer des enseignements. Pourquoi est-il important d’augmenter la valeur des pharmaciens aux yeux des patients ? Chacun sait que le système de santé est soumis à une énorme pression économique. En même temps, il est indiscutable que la
approfondies et plus constructives. Cela revient tout simplement à dire qu’il faut entrer en contact avec les patients. Beaucoup de gens connaissent le nom de leur coi�eur, mais pas celui de leur pharmacien ! Nous devons être plus proches de nos patients. Avant de s’intéresser à votre niveau de connaissances, les gens veulent savoir si vous avez leur santé à cœur. Il est également important pour les pharmaciens de programmer leur charge de travail. Habituellement, l’exécution des ordonnances démarre dès l’ouverture des portes. Mais de plus en plus de pharmacies, dont celles de Rubicon, s’orientent vers un format plus structuré en donnant des rendez-vous. L’accent est mis sur le patient plutôt que sur le produit. Ce qui augmente l’engagement des pharmaciens et la valeur qu’accorde le patient à l’acte pharmaceutique. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes pharmaciens qui veulent faire une différence dans la vie de leurs patients ? J’insisterais sur la nécessité de faire des recherches approfondies, de s’entourer de pharmaciens qui sont du même avis qu’eux et de chefs de �le, ainsi que de travailler dans une
« BEAUCOUP DE GENS CONNAISSENT LE NOM DE LEUR COIFFEUR, MAIS PAS CELUI DE LEUR PHARMACIEN ! NOUS DEVONS ÊTRE PLUS PROCHES DE NOS PATIENTS. AVANT DE S’INTÉRESSER À VOTRE NIVEAU DE CONNAISSANCES, LES GENS VEULENT SAVOIR SI VOUS AVEZ LEUR SANTÉ À CŒUR. »
demande d’accès aux services s’accroît. De par leur formation, les pharmaciens peuvent occuper une place centrale dans ce contexte. Nous devons d’abord redé�nir notre rôle. Cela variera selon l’emplacement de la pharmacie. Dans beaucoup de régions rurales, par exemple, les pharmaciens ont déjà souvent un rôle central dans les équipes de soins. Dans ce contexte de changement, quelles mesures les pharmaciens devraient-ils prendre pour augmenter leur valeur aux yeux des patients ? Nous passons beaucoup de temps à parler de relations plus
pharmacie qui se consacre vraiment aux soins des patients. Chez Rubicon, nous passons du temps avec nos nouveaux diplômés. Nous organisons un événement à leur intention pour leur donner l’occasion de se rencontrer et pour nous assurer que nous partageons tous les mêmes objectifs et les mêmes valeurs. C’est essentiel. Nous traversons une période où les pharmaciens doivent se retrousser les manches. Une bonne partie de ce que nous faisons n’a rien de prestigieux, mais n’en a pas moins un impact important. C’est quelque chose que les nouveaux diplômés doivent bien comprendre – et accepter.
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’avril 2017 à mars 2018, lité dans un dossier comme 438 195 Québécois ont celui en l’espèce : la demandeUN COMBAT INÉGAL été victimes d’un inciresse, victime d’un accident dent ou d’un accident thérapeutique lui causant un Alors que les frais que devaient payer médical dans l’un des établisselourd préjudice, ne reçoit aude leurs poches les membres de la famille ments publics du Québec. cune indemnité, écrit le juge d’Anna-Maria Fiocco atteignaient La bonne nouvelle est que cette Moore. Au surplus (…), elle presque le coût moyen d’une maison statistique, pour aussi désolante doit, afin d’exercer ses droits et au Québec, ceux de la défense sont qu’elle soit, existe : en effet, le Registre ultimement se voir nier toute inpayés par l’ACPM, dont les revenus proviennent national des incidents et accidents demnisation, investir plusieurs diessentiellement… des contribuables, alors que survenus lors de la prestation sécurizaines de milliers de dollars en exles cotisations des médecins sont largement taire de services de santé et des serpertises et en honoraires d’avocats. remboursées par la RAMQ. vices sociaux (RNIASSSS), créé en C’est là une situation qui ne peut que « Il y a quelque chose de déséquilibré et 2002 par le gouvernement du susciter la réflexion. » d’injuste, déplore le président du Conseil de Québec, demeure seul en son genre Quant aux dizaines de milliers de la protection des malades, Paul G. Brunet. au Canada. Ailleurs, les statistiques dollars qu’a dû assumer la victime, le Les médecins ont une batterie d’avocats et à propos de ces événements maljuge Moore a pris une décision ind’experts extrêmement compétents. Les patients heureux sont beaucoup moins habituelle : refuser le remboursene pourront jamais se payer ces gens pour se précises. ment des frais de la défense. « À une défendre », poursuit-il. Aussi impressionnant soit-il, ce époque où l’accès à la justice est un Selon la spécialité et le risque d’être poursuivi, nombre représente bien peu d’événedéfi de société majeur, lequel met en la contribution d’un médecin peut aller de ments en proportion de l’ensemble jeu la confiance des citoyens (…), le 350 $ à 3000 $, alors que les primes varient entre des actes médicaux réalisés en une Tribunal demeure préoccupé de 1020 $ et 23 400 $. Si un chirurgien cardiaque année. Pour la même année 2017l’impact que pourrait avoir un jugedébourse 1350 $ pour une prime totale de 2018, on a recensé dans tout le réseau ment condamnant les demandeurs 7167 $, soit moins du cinquième de sa prime, 512 000 chirurgies, 3,8 millions de à payer au défendeur près de 60 000 un obstétricien gynécologue paiera 3 000 $ visites à l’urgence, 6 millions de $ de frais en l’espèce, d’autant qu’ils sur les 23 400 $ de sa prime, le reste étant consultations médicales en établisseassument près de 50 000 $ pour assumé par les contribuables. ment et 13,5 millions de journées leurs propres frais d’experts, à laEn 2017-2018, la RAMQ a payé 54,2 millions $ d’hébergement en CHSLD. quelle somme s’ajoutent certainepour l’assurance responsabilité professionnelle. Mais pour les 72 855 patients qui ment des honoraires d’avocats. ont eu à subir des conséquences plus Fiocco est une victime malheureuse ou moins graves – 738 sont décédés d’un accident thérapeutique pour ou ont eu des séquelles graves et permanentes –, la vie a basculé. lequel elle était justifiée de rechercher une responsabilité. C’est le cas d’Anna-Maria Fiocco, Montréalaise de 61 ans, deveDu courage nue paraplégique après une intervention chirurgicale Cette histoire témoigne du courage dont doivent faire preuve les cardiaque. Le 7 novembre 2017, après sept ans de batailles juridiques, le tribuvictimes d’erreurs ou d’accidents médicaux pour être indemninal a rejeté la poursuite de 1,2 million $ intentée contre le chirurgien sées dans le système actuel. impliqué, le Dr Benoît de Varennes. Ainsi, sur les 146 actions en justice civile menées contre les Au surplus, comme il est coutume dans les causes de pourmédecins québécois l’an dernier, le tiers a été abandonné ou resuites civiles, la défense a réclamé à Mme Fiocco un remboursejeté. Pour les autres, le fardeau de la preuve se révèle souvent trop ment de ses frais juridiques, soit plus de 58 000 $. lourd. Le droit a été respecté dans cette cause. En matière de responEn 2017, 22 patients québécois ont perdu leur cause devant le sabilité civile, il incombe en effet au plaignant de prouver la nétribunal dans le cadre d’une poursuite contre des médecins gligence. Dans ce cas-ci, malgré un débat d’un niveau d’experpour faute professionnelle. Seulement trois personnes ont obtetise inouï, la preuve n’a pas été faite. nu un verdict en leur faveur. En fait, au cours des cinq dernières C’est ce qui a poussé le juge Benoit Moore, qui présidait la années 14 patients ont obtenu une décision favorable du juge. cause, à exprimer dans sa décision étoffée un ras-le-bol inédit de Pendant cette même période, 98 médecins ont eu gain de cause. la part d’un magistrat. Il a évoqué l’instauration d’un régime Les ententes à l’amiable demeurent malgré tout la norme : il y d’indemnisation sans égard à la faute pour les accidents médien a eu 75 en 2017, sur 146 dépôts d’actions judiciaires à l’encaux, afin de sortir de la logique de l’« erreur médicale ». contre de médecins, indiquent les statistiques de l’Association Après avoir averti qu’il ne pouvait, en sa qualité, demander la canadienne de la protection médicale (ACMP). mise en place d’un no-fault, le juge Moore a poursuivi : « Il [le Le cœur du problème, selon bien des juristes : la presque imTribunal] lui est toutefois possible de mettre en exergue les consépossibilité pour la victime de faire la preuve de la faute en raison quences qu’emporte le régime du droit commun de la responsabide la complexité de la médecine moderne.
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À la une Les études convergent : à peine 15 % des accidents sont dus à une responsabilité strictement individuelle; dans 85 % des cas, c’est le système qui est en cause. Peu après le jugement Fiocco, une quarantaine d’avocats et de professeurs de droit ont d’ailleurs signé une lettre ouverte dans laquelle ils appelaient à la création d’un système d’indemnisation sans égard à la faute. « N’est-il pas le moment de traiter les victimes d’aléas thérapeutiques d’une manière plus juste ? », écrivaient-ils. Parmi eux, l’instigateur de la missive publique, le professeur adjoint de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, Vincent Caron. « Selon moi, la question que l’on doit se poser est la suivante : “Comment va-t-on le faire ?”, plutôt que : “Est-ce qu’on le fait ?” », demande aujourd’hui ce dernier, en entrevue avec Profession Santé. Mais la tâche s’annonce titanesque, estime-t-il a posteriori. « Je me suis rendu compte que la mise sur pied d’un tel système était beaucoup plus complexe que ce que je pensais. Il y a beaucoup plus de paramètres sur lesquels il faut réfléchir. Sa forme, sa mise en place, son financement… » « Tout le monde est d’accord pour dire que le système actuel est pourri, que les victimes n’ont virtuellement aucun droit et que les docteurs vivent dans une quasi-immunité. Mais les solutions ne sont pas évidentes », reconnaît l’avocat Marc Bellemare, réputé pour sa lutte contre le système du no-fault en vigueur en assurance automobile. Pour un no-fault
La question d’un système d’indemnisation sans égard à la faute, de la même nature que celui qui a cours pour la vaccination (voir encadré), n’est pas nouvelle. Cette réf lexion avait déjà été amorcée en 2001 par un groupe de travail mené par Jean Francoeur, mandaté par la ministre de la Santé de l’époque, Pauline Marois. Le rapport Francoeur mentionnait que les accidents ne sont pas, et de loin, les seuls faits de l’incompétence ou de la négligence. « Sur ce point, les études convergent : à peine 15 % des accidents sont dus à une responsabilité strictement individuelle; dans 85 % des cas, c’est le système (organisation, processus ou ressources, par exemple) qui est en cause. »
Ainsi, le responsable peut être très difficile à identifier. Le rapport Francoeur estimait qu’il est stérile de rechercher les causes de l’erreur dans les seules incompétences, négligences ou inconduites individuelles. « C’est le système qui est vulnérable et faillible. » Dans sa revue interne de décembre 2018, l’ACPM relevait d’ailleurs que, dans près de 60 % des dossiers où les soins prodigués par le médecin à l’urgence avaient été critiqués, « de multiples facteurs liés au patient et au système ont contribué aux résultats. Un grand nombre d’affections étaient rares, atypiques, difficiles à détecter ou encore susceptibles d’entraîner un biais de satisfaction par rapport à la recherche. » Les pénuries de ressources sont un autre facteur à considérer. « Par exemple, les experts ont critiqué un médecin à l’urgence pour avoir accordé son congé à un patient qui avait été installé dans un lit de corridor, alors qu’il avait subi un traumatisme et présentait des maladies concomitantes, et que ses signes vitaux n’avaient été évalués qu’une seule fois, au triage. Un autre médecin à l’urgence avait traité la lacération d’un patient, mais le service était occupé à ce moment-là, et il avait omis de consigner les soins au dossier. » S’inspirer des autres
LE RÉGIME EN VACCINATION Depuis 1987, toute victime d’un dommage corporel qui découle d’une vaccination volontaire ou d’une immunisation obligatoire peut être indemnisée sans égard à la faute. Plusieurs infections et maladies sont prises en compte, dont l’influenza, le zona, la coqueluche et la varicelle. En 30 ans, 43 personnes sur 271 ayant déposé des demandes ont été indemnisées, pour un total de 5 490 000 $ versés par l’État aux victimes. Celles-ci ont le choix d’exercer une poursuite au tribunal civil, mais si elles gagnent leur cause, elles ne peuvent pas recevoir une indemnisation du gouvernement.
Pour tracer les contours d’un éventuel no-fault médical, le Québec pourrait regarder ce qui se fait ailleurs. La France a mis en place en 2002 un régime sans égard à la faute pour des événements spécifiques. Le patient y est dédommagé lorsqu’il est victime d’un grave accident médical, d’effets secondaires liés à un traitement médical ou d’une infection contractée dans un établissement de santé. Par grave accident médical, on entend un taux d’atteinte permanente à l’intégrité physique ou psychique supérieur à 24 % ou un arrêt temporaire des activités professionnelles pendant une durée d’au moins six mois consécutifs. Ailleurs en Europe, le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède ont >
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À la une créé un système d’assurance-patient. Dans ce système, il n’est pas exigé de prouver la faute pour obtenir une indemnisation, le patient doit juste faire la preuve qu’il a subi un dommage. Par contre, des limites ont été définies. Au Danemark, la victime doit établir que le préjudice subi aurait pu être évité ou qu’il s’agit d’un aléa thérapeutique. En Suède, on ne prend pas en compte un dommage inévitable lié à un traitement nécessaire ni la conséquence directe d’une décision présentant un risque, dans le but d’éviter un danger vital ou une maladie invalidante.
Par contre, si, pendant son hospitalisation, un patient attrape une infection à Clostridium difficile, fait une diarrhée massive, se déshydrate, tombe en insuffisance rénale et doit rester six mois à l’hôpital, il sera dédommagé. « Des accidents peuvent arriver. Il n’y a pas de coupable à ce moment-là. », avance le Dr Robert. L’ACPM a refusé de s’ouvrir sur la question. « Tous les efforts raisonnables devraient être déployés pour améliorer le système actuel avant d’entreprendre un changement radical », indique l’Association dans un communiqué qu’elle nous a fait parvenir.
Le gouvernement devrait s’atteler à bien définir ce qui serait indemnisé, une tâche complexe dans le domaine médical.
« Des accidents peuvent arriver »
Le modèle suédois rejoint celui que le directeur général et secrétaire du Collège des médecins du Québec, le Dr Yves Robert, aimerait voir implanter ici. Selon lui, le no-fault devrait indemniser un préjudice causé par un accident auquel le patient n’a pas consenti. Par exemple, si un patient subit une chirurgie cardiaque et que le médecin l’a averti qu’il a 50 % de chances de faire un accident vasculaire cérébral (AVC), ce dernier ne devrait pas être indemnisé s’il fait un AVC.
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Mieux connaître les médicaments biologiques et biosimilaires pour améliorer la santé de vos patients Par Michael Boivin, Bsc. Phm, RPH, CDE, CTE, consultant en pharmacologie clinicienne, développeur en formation continue et président de CommPharm Consulting Inc. et Dr. Marie-Anaïs Rémillard, MD, FRCPC Dans ce programme ayant pour objet les biologiques et biosimilaires dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, Michael Boivin décrit comment les pharmaciens contribuent aux soins offerts aux patients qui suivent un traitement par un médicament biologique (biothérapie). Ensuite, après avoir évalué les enjeux courants liés aux biothérapies, Boivin élabore une stratégie de surveillance pharmacothérapeutique pour les patients traités par des médicaments biologiques, et termine en résumant les aspects juridiques et les Approuvée pour enjeux auxquels font face les patients et les médecins, quant aux produits biologiques ultérieurs (PBU).
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Ce programme de formation a été rendu possible grâce au soutien de AbbVie
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Donner le choix aux victimes
S’il fallait définir les limites et les balises d’un éventuel système d’indemnisation sans égard à la faute, il ne faudrait pas éliminer le recours devant un tribunal civil pour les victimes, comme c’est le cas pour les accidentés de la route, croient des avocats spécialisés dans les recours en santé. « Avec le no-fault, on socialise le risque. Plus de gens vont en bénéficier, mais de façon moindre. Le no-fault a du sens s’il s’additionne au régime civil », explique Me Jean-Pierre Ménard. Le gouvernement devrait donc s’atteler à bien définir ce qui serait indemnisé, une tâche complexe dans le domaine médical. « Personne n’est capable de donner une définition précise de ce qu’on pourrait indemniser. Lorsqu’il y a une faute médicale qui cause un dommage, ça va bien. Mais un accident médical, c’est plus large. », poursuit-il. « La sous-indemnisation des victimes d’accident de la route et du travail est un problème grave actuellement, ajoute l’avocat et pharmacien Paul Fernet, ancien président de l’Ordre des pharmaciens du Québec. Sous un no-fault, tout le monde est indemnisé, mais tout le monde risque d’être mal indemnisé. » Selon l’avocat Marc Bellemare, le Québec devrait plutôt s’inspirer du programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) qui permet à la victime d’être indemnisée par l’État et de pouvoir exercer un recours civil si elle n’est pas satisfaite de son indemnisation. Au cabinet de la ministre de la Justice, Sonia Lebel, on affirme que le nouveau Code de procédure civile, en vigueur depuis janvier 2016, a amélioré les façons de faire en matière de procès civil. « Les parties doivent tenter de trouver un compromis avant de s’engager dans un procès qui pourrait s’avérer long et coûteux », déclare la porte-parole de la ministre, Nicky Cayer. Par contre, la ministre de la Justice elle-même ne semble pas très enthousiaste à l’idée d’un no-fault au Québec, tout comme la ministre de la Santé, Danielle McCann. L’attaché de presse de Mme McCann, Alexandre Lahaie, nous a suggéré de nous adresser au ministère de la Santé et des Services sociaux qui, lui, a affirmé ne pas mener de travaux à ce sujet. De toute évidence, l’urgence exprimée par le juge Moore ne semble pas tellement contagieuse. n
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MedActuel DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU
Nouvel algorithme pour le cancer du sein AUTEURS Jim Boulanger, Ph. D., coordonnateur scientifique, Direction des services de santé et de l’évaluation des technologies, Institut national d’excellence en santé et en services sociaux Bernard Lespérance, hématologue et oncologue médical, Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal (CIUSSS du Nord-de-l’Îlede-Montréal), président du Groupe d’étude en oncologie du Québec.
RÉVISION Roger Ladouceur, M. D., FCMF (C)
Objectifs pédagogiques Présenter l’algorithme en cancer du sein, conçu en fonction des données probantes adaptées au contexte québécois.
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Se familiariser avec la méthodologie des algorithmes en cancérologie en général, et pour le cancer du sein en particulier, afin de les utiliser efficacement.
2
Illustrer concrètement, avec deux exemples cliniques, l’utilisation de l’algorithme.
3
Cette leçon est accessible sur
Introduction
Les connaissances dans le domaine de la cancérologie évoluent rapidement, et il est souvent difficile pour les professionnels de la santé de s’y retrouver. Des traitements pharmacologiques, des chirurgies et des traitements en radiothérapie s’ajoutent à un rythme rapide. Il n’est pas aisé, pour un clinicien et pour tout professionnel de la santé, de savoir à quel moment les traitements dont il est question dans la littérature médicale sont approuvés par Santé Canada et disponibles au Québec. Dans ce contexte, un outil permettant de trouver rapidement, en un seul endroit, toute l’information nécessaire afin de connaître les meilleures pratiques disponibles et adaptées au contexte québécois revêt une grande importance.
C’est notamment le cas dans le traitement du cancer du sein, une néoplasie qui touche une femme sur huit et qui représente la deu x ième cause de décès chez les Québécoises. Mise en contexte
Pour soutenir les professionnels de la santé, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a ainsi mis à jour un algorithme d’investigation, de traitement et de suivi du cancer du sein (voir la figure 1 en page 26). Récemment accessible et présenté en format Web, il permet d’avoir accès au contenu reflétant les meilleures pratiques reconnues et les données probantes, adaptées au contexte du Québec, et ce, en temps quasi réel, grâce à une mise à jour périodique. Les recommandations qui y sont propo- > www.ProfessionSanté.ca
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MedActuel CAS CLINIQUE 1 ■
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Patiente de 42 ans, diagnostic de cancer du sein localisé à la suite de la palpation d’une masse au sein gauche. Dans le contexte de l’évaluation pour déterminer la meilleure modalité de traitement, le clinicien se questionne notamment sur la pertinence de procéder à une IRM dans ce cas particulier. Le traitement envisagé est une chirurgie conservatrice du sein.
sées sont formulées à la suite d’un processus de délibération avec les experts du Québec dans le domaine du cancer. L’objectif est d’aider les professionnels de la santé à prendre une décision éclairée. L’algorithme vise aussi une harmonisation des pratiques, en plus de permettre aux professionnels de faire des liens vers d’autres outils également à leur disposition, par exemple par le biais du Groupe d’étude en oncologie du Québec (GÉOQ). Le nouveau format Web permet à l’INESSS – contrairement à ses
autres algorithmes en cancérologie présentés auparavant sous forme de PDF – d’adapter rapidement les sections où une évolution des pratiques entraîne des changements qu’il est important de signaler aux cliniciens. À titre d’exemple, un nouveau médicament inscrit sur la Liste des médicaments sera rapidement ajouté à l’algorithme et pris en considération dans la réflexion quant au traitement à suivre. Bientôt, un signal de mise à jour alertera d’ailleurs les professionnels de la santé dès qu’ils accéderont à l’algorithme, afin de les informer des nouveautés qu’ils pourront consulter en suivant les hyperliens proposés. L’algorithme donne accès à trois niveaux d’information : ■ 1er niveau : les algorithmes décisionnels ■ 2e niveau : les recommandations ■ 3e niveau : les données probantes et la discussion Le premier niveau propose des algorithmes clairement illustrés qui facilitent une prise de décision basée sur les meilleures pratiques pour une thématique donnée (pathologie, chirurgie, traitement systémique, radio-oncologie, etc.). Plusieurs liens cliquables donnent ensuite accès, au deuxième niveau, à des recom-
1 Algorithme d’investigation, de traitement et de suivi du cancer du sein
Soins de soutien/ Soins palliatifs et de fin de vie/ Suivi des survivants
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Dépistage Investigation Traitements Récidive Soins de soutien/Soins palliatifs et de fin de vie/ Suivi des survivants
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Algorithme général Algorithmes Maladie locorégionale : RH+ HER2Maladie locorégionale : RH+ HER2+ Maladie locorégionale : RH- HER2+ Maladie locorégionale : RH- HER2Maladie métastatique : RH+ HER2Maladie métastatique : RH+ HER2+ Maladie métastatique : RH- HER2+ Maladie métastatique : RH- HER2-
mandations formulées en fonction de ces différentes thématiques. Enfin, le troisième et dernier niveau permet aux professionnels de la santé d’accéder à une synthèse des principales données probantes disponibles et à des éléments de discussion qui ont mené à la construction de l’algorithme et aux recommandations formulées. Cette section permet donc d’en apprendre davantage afin d’être en mesure d’évaluer la qualité de l’information accessible et de se faire une idée quant à l’impact clinique des données probantes qui appuient ces recommandations. Éventuellement, un hyperlien accessible dès le premier niveau de l’algorithme permettra par ailleurs aux professionnels de la santé de voir aussi les projets de recherche en cours dans les établissements du Québec. Cela permettra aux cliniciens de diriger plus facilement les patientes qui y sont admissibles. Utilisation des algorithmes en cancer du sein
En consultant l’algorithme général pour la prise en charge du cancer du sein (voir la figure 2 en page 27) pour le cas clinique 1, le professionnel de la santé suivra la trajectoire définie au premier niveau (référence : rectangle « Imagerie et stadification »). Il trouvera ensuite, au deuxième niveau de l’algorithme, les recommandations correspondant à l’imagerie, en fonction de l’état de la patiente. Ces recommandations indiquent que « l’IRM mammaire préopératoire peut être envisagée pour des patientes atteintes d’un cancer du sein chez qui il existe une discordance entre l’imagerie et l’examen clinique. Le besoin de réaliser une IRM devrait être discuté lors d’une réunion en comité du diagnostic et du traitement du cancer. » Le spécialiste qui souhaite par la suite approfondir sa réf lexion pourra se rendre au 3e niveau de l’algorithme. Il aura accès aux données probantes et à la discussion qui ont mené à la formulation des recommandations. Ainsi, « l’IRM apporte une valeur diagnostique complémentaire dans l’estimation de la taille tumorale chez les patientes qui présentent une discordance de plus de 1 cm entre la mesure de la mammographie et celle de l’échographie1. En cas
MedActuel HER2 (HER2 +/-), le nombre, le site et la taille des métastases, ainsi que l’état général de la patiente (âge, comorbidité) et son statut ménopausique. La consultation du premier niveau de l’algorithme présenté à la figure 3 (à la page 28) permettra au spécialiste de voir si de nouvelles données disponibles justifiant une nouvelle approche thérapeutique existent. Dans le cas présenté, la recommandation pointe vers l’utilisation
Imagerie et stadification Diagnostic pathologique Si approche néoadjuvante envisagée : Évaluation clinique et radiologique de l’aisselle (+/- biopsie)
Maladie locorégionale
Algorithme Maladie locorégionale : RH+ HER2-
Traitement systémique de la maladie métastatique
Le spécialiste qui se trouve devant un cas de cancer du sein métastatique se questionnera sur le meilleur traitement à offrir à sa patiente dans les circonstances (voir le cas clinique 2 à la page 28). Ce type de cancer du sein est généralement incurable et le traitement envisagé se limite à une visée palliative. Y a-t-il eu de nouveaux traitements inscrits sur les listes et maintenant disponibles au Québec qui pourraient être offerts à cette étape-ci ? Les traitements possibles incluent l’hormonothérapie, la chimiothérapie et la thérapie biologique ciblée4. Le choix du traitement dépendra de divers facteurs, notamment l’exposition et la réponse aux traitements antérieurs, le délai entre le traitement précédent et le traitement de première intention du cancer métastatique, la présence de récepteurs hormonaux (RH +/-), la surexpression de
de l’hormonothérapie en première intention de traitement (référence algorithme 2 : rectangle « hormonothérapie », sous la première intention). Au deuxième niveau, suivant un hyperlien, la recommandation lui indique que « la combinaison d’un inhibiteur de CDK4/ CDK6 (palbociclib) avec un inhibiteur d’aromatase est recommandée pour les patientes ménopausées atteintes d’un cancer du sein hormonosensible (RH+), HER2- >
2 Algorithme général pour la prise en charge du cancer du sein
Algorithme Maladie locorégionale : RH+ HER2+ Algorithme Maladie locorégionale : RH- HER2+ Algorithme Maladie locorégionale : RH- HER2Algorithme Maladie métastatique : RH+ HER2-
Maladie métastatique
d’admissibilité à la chirurgie conservatrice du sein, mais avec un écart de plus de 1 cm entre la taille tumorale mesurée à la mammographie et celle relevée à l’échographie, une IRM complémentaire permet de détecter des lésions malignes additionnelles dans 28 % des cas et elle modifie l’intervention d’une chirurgie conservatrice du sein à une mastectomie dans 32 % des cas2. Dans les situations où la taille tumorale semble plus grande à l’examen clinique qu’à l’imagerie conventionnelle (mammographie plus échographie), l’IRM a une estimation souvent plus exacte (± 2 cm) de la taille tumorale que l’imagerie conventionnelle3. »
Algorithme Maladie métastatique : RH+ HER2+ Algorithme Maladie métastatique : RH- HER2+ Algorithme Maladie métastatique : RH- HER2-
L’HISTORIQUE DES ALGORITHMES La volonté de présenter des algorithmes adaptés au Québec pour aider et guider la prise de décision dans le traitement du cancer est née il y a quelques années. S’inspirant d’initiatives existantes (consensus de St. Gall), le GÉOQ a eu l’idée de les adapter au contexte de pratique québécois, avec le souci de faire ressortir le consensus de cliniciens autour de données probantes disponibles. Au printemps 2011,
le GÉOQ a entrepris des travaux pour rendre accessibles des algorithmes d’investigation, de traitement et de suivi pour le cancer du sein (format PDF à l’époque). Avec le temps, l’organisme s’est étroitement associé au Comité de l’évolution des pratiques en oncologie (CEPO) et à l’Unité d’évaluation en cancérologie de l’INESSS, avec le soutien de la Direction générale de cancérologie (DGC) du ministère de la
Santé et des Services sociaux (MSSS). Cette collaboration a mené à la publication de six algorithmes en cancérologie : cancer du poumon, cancer de la prostate, cancer du côlon, cancer du rectum, lymphome de Hodgkin et cancer du sein. Les algorithmes ont été sélectionnés en fonction non seulement de la prévalence des cancers, mais également des besoins et des questionnements de la communauté médicale. www.ProfessionSanté.ca
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Patiente de 55 ans, ménopausée. Atteinte d’un cancer du sein RH + HER2- hormonosensible métastatique. Jamais traitée auparavant pour un cancer. L’association d’un inhibiteur du cycle cellulaire (CDK4/CDK6) et d’un inhibiteur de l’aromatase est-elle le traitement approprié ?
de CDK4/CDK6 (palbociclib) en association avec le létrozole pour le traitement de première intention d’un cancer du sein avancé ou métastatique chez des femmes ménopausées 6-7. Les études PALOMA-1 et 2 ont montré une réduction du risque de progression de 51 % et de 42 %, respectivement pour le palbociclib6-7. Le palbociclib a été ajouté en février 2018 à la Liste des médicaments assurés par le régime général d’assurance médicaments du Québec et à la Liste des médicaments - Établissements. La production des algorithmes
et qui n’ont jamais reçu de traitement pour un cancer avancé ou métastatique ». Le troisième niveau de l’algorithme donne ensuite accès aux données probantes et à la discussion. Ainsi, « de 60 % à 80 % des cancers du sein expriment des récepteurs hormonaux (RH+)5. Chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein de stade localement avancé ou métastatique de sous-type RH+/ HER2-, l’hormonothérapie est le traitement indiqué en première intention et diverses approches sont possibles. » Des études randomisées de phase III et une de phase II ont évalué un inhibiteur
Les algorithmes d’investigation, de traitement et de suivi du cancer mis à jour par l’INESSS ont été produits en suivant la même procédure méthodologique. Un comité mandaté par le GÉOQ a d’abord rédigé, en collaboration avec les professionnels scientifiques de l’Unité d ’ éva luation en cancérologie de l’INESSS, une série de questions à choix de réponses qui a ensuite été soumise à un groupe d’experts québécois. Dans le cas du cancer du sein, 189 questions ont ainsi été présentées. Une soixantaine d’oncologues québécois spécialisés dans l’investigation et le traitement du cancer du sein ont ensuite
participé à une journée de concertation et de discussion. Ces experts ont été choisis parmi les membres des diverses équipes interdisciplinaires régionales et suprarégionales de lutte contre le cancer. En préparation à cette rencontre, ils ont préalablement reçu les questions et les choix de réponses s’y rapportant. Durant ces journées, les questions sont soumises une à une aux participants. Les réponses pour lesquelles un écart de pratique ou une divergence d’opinions importante sont notés donnent ensuite lieu à des échanges et à des discussions entre les experts. Les résultats et les discussions sont enregistrés pour faciliter l’analyse et par la suite valider, dans la littérature scientifique, les données probantes qui devraient guider les pratiques. Chacune des questions retenues fait ainsi l’objet d’une revue rapide de la littérature médicale par un professionnel scientifique de l’Unité d’évaluation en cancérologie de l’INESSS. La sélection des publications est ensuite effectuée en fonction des meilleures données probantes disponibles. La qualité des articles est évaluée en mettant l’accent sur les méthodologies utilisées ainsi que sur des critères cliniques de contenu, en lien avec les enjeux de la question. Les principales
3 Prise en charge de la maladie métastatique (RH+, HER2-) 1re intention
2e intention
Meilleurs soins de soutien
Meilleurs soins de soutien
Hormonothérapie +/- thérapie ciblée
Chimiothérapie Suivi +/- thérapie ciblée
Suivi
Progression
Progression Maladie hormonorésistante
Suivi
Progression
Meilleurs soins de soutien Note : Les meilleurs soins de soutien comprennent la radiothérapie palliative.
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Suivi Chimiothérapie
Chimiothérapie
Chimiothérapie
Hormonothérapie
Meilleurs soins de soutien
+/- thérapie ciblée
Progression
Hormonothérapie
Ne intention
MedActuel limites méthodologiques importantes pour l’interprétation des résultats sont rapportées et accompagnent la description des études concernées dans la section « Données probantes et discussion » (3e niveau de l’algorithme). Quant aux recommandations (2e niveau de l’algorithme), elles sont formulées en tenant compte d’abord de la littérature scientifique, mais aussi des discussions et des résultats obtenus lors des journées d’échange sur les pratiques cliniques au Québec, en particulier lorsque la littérature ne peut clairement orienter ces recommandations. Une première version des sections « Recommandations pour la pratique clinique » et « Données probantes et discussion » est élaborée par les professionnels scientifiques. La révision et la validation sont faites par au moins deux experts sélectionnés selon le sujet traité et l’expertise requise. Des experts supplémentaires sont recrutés au besoin. Le CEPO révise et entérine les recommandations
et les éléments de discussion s’y rapportant. En cas de divergences d’opinions entre les experts, le CEPO prend position sur l’orientation des recommandations en se basant principalement sur les meilleures données disponibles.
1. Deurloo EE, Klein Zeggelink WF, Teertstra HJ, Peterse JL, Rutgers EJ, Muller SH, Bartelink H, Gilhuijs KG. Contrast-enhanced MRI in breast cancer patients eligible for breast-conserving therapy: complementary value for subgroups of patients. Eur Radiol 2006; 16(3): 692-701. 2. Bernardi D, Ciatto S, Pellegrini M, Valentini M, Houssami N. EUSOMA criteria for performing preoperative MRI staging in candidates for breast conserving surgery: hype or helpful? Breast 2012; 21(3): 406-08. 3. Brennan ME, McKessar M, Snook K, Burgess I, Spillane AJ. Impact of selective use of breast MRI on surgical decision-making in women with newly diagnosed operable breast cancer. Breast 2017; 32: 135-43.
4. Cardoso F, Costa A, Norton L, Senkus E, Aapro M, Andre F, Barrios CH, Bergh J, Biganzoli L, Blackwell KL, Cardoso MJ, Cufer T, El Saghir N, Fallowfield L, Fenech D, Francis P, Gelmon K, Giordano SH, Gligorov J, Goldhirsch A, Harbeck N, Houssami N, Hudis C, Kaufman B, Krop I, Kyriakides S, Lin UN, Mayer M, Merjaver SD, Nordstrom EB, Pagani O, Partridge A, PenaultLlorca F, Piccart MJ, Rugo H, Sledge G, Thomssen C, Van’t Veer L, Vorobiof D, Vrieling C, West N, Xu B, Winer E. ESO-ESMO 2nd international consensus guidelines for advanced breast cancer (ABC2). Breast 2014; 23(5): 489-502. 5. Reinert T, Barrios CH. Optimal management of hormone receptor positive metastatic breast cancer in 2016. Ther Adv Med Oncol 2015; 7(6): 304-20.
Processus de mise à jour
La mise à jour périodique des algorithmes d’investigation, de traitement et de suivi est un processus essentiel pour maintenir la validité des recommandations. Les nouvelles données probantes disponibles sont identifiées par différentes sources regroupant cliniciens et experts (Comité national de cancérologie, CEPO, experts externes). Les nouvelles données probantes sont examinées par un comité de veille afin d’évaluer la pertinence de faire une mise à jour et de prioriser les sujets à traiter. Les mises à jour sont par la suite réalisées par les professionnels scientifiques de l’INESSS, puis révisées et validées, tel que décrit précédemment. Par ailleurs,
les données qui proviennent d’autres travaux pertinents sur le cancer du sein et menés par l’INESSS sont intégrées à l’algorithme, d'autres sont encore à venir. Dans un souci de pertinence, l’INESSS entend poursuivre la mise à jour, dans un format Web et en temps quasi réel, d’autres algorithmes en cancérologie, de façon à offrir un outil présentant les données les plus probantes et les traitements adéquats les plus à jour possible. Après celui sur le cancer du sein, un algorithme sur le cancer du poumon, revisitant l’outil PDF actuellement disponible, sera offert au printemps 2019. ■ Pour retrouver les algorithmes en cancérologie réunis en un seul endroit, nous vous invitons à suivre ce lien : https://www.inesss.qc.ca/ publications/algorithmes-encancerologie.html
6. Finn RS, Crown JP, Lang I, Boer K, Bondarenko IM, Kulyk SO, Ettl J, Patel R, Pinter T, Schmidt M, Shparyk Y, Thummala AR, Voytko NL, Fowst C, Huang X, Kim ST, Randolph S, Slamon DJ. The cyclin-dependent kinase 4/6 inhibitor palbociclib in combination with letrozole versus letrozole alone as first-line treatment of oestrogen receptor-positive, HER2-negative, advanced breast cancer (PALOMA-1/TRIO-18): A randomised phase 2 study. Lancet Oncol 2015; 16(1): 25-35. 7. Finn RS, Martin M, Rugo HS, Jones S, Im SA, Gelmon K, Harbeck N, Lipatov ON, Walshe JM, Moulder S, Gauthier E, Lu DR, Randolph S, Dieras V, Slamon DJ. Palbociclib and Letrozole in Advanced Breast Cancer. N Engl J Med 2016; 375(20): 1925-36.
EXERCICE DE RÉFLEXION Vous pouvez valider vos réponses en accédant à la version en ligne de cet article sur eCortex.ca. 1. Parmi les cancers suivants, lequel ne fait pas l’objet de l’un des six algorithmes d’investigation, de traitement et de suivi de l’INESSS ? A. Cancer du côlon B. Cancer de la thyroïde C. Lymphome de Hodgkin D. Cancer du poumon
2. Quelle est la principale nouveauté de cet algorithme ? A. Présenté en format PDF, il peut être consulté aisément sur un ordinateur. B. Le nouvel algorithme a été mis à jour avec les données probantes les plus récentes. C. Présenté en format Web , il permet d’avoir accès au contenu reflétant les meilleures pratiques et données probantes les plus récentes, et ce, en temps quasi réel. www.ProfessionSanté.ca
3. Après le cancer du sein, quel cancer fera l’objet d’un nouvel algorithme disponible sous format Web en 2019 ? A. Cancer du côlon B. Lymphome de Hodgkin C. Cancer du poumon D. Cancer de la prostate janvier 2019
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4 questions à un expert
Diabète de type 1 et santé osseuse 1
Claudia Gagnon, M. D., FRCPC, Endocrinologue, CHU de Québec, professeure agrégée, Département de médecine, Université Laval, chercheuse, Axe endocrinologie et néphrologie, Centre de recherche du CHU de Québec, chercheuse, Axe obésité et métabolisme, Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, chercheuse associée, Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels
RÉVISION François Croteau, M. D., M. Sc. Médecin de famille à la retraite, ancien président du comité de DPC du Collège des médecins du Québec
2. https://www.sheffield.ac.uk/FRAX/ tool.aspx?country=19
Vous avez une idée de sujet pour une prochaine chronique ? Écrivez à cleduc@ensembleiq.com
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Lorsqu’on interroge les professionnels de la santé sur les complications du diabète, ils listent spontanément la rétinopathie, la néphropathie, la neuropathie et la maladie cardiovasculaire. L’ostéopathie diabétique est, quant à elle, méconnue. En effet, les patients ayant un diabète de type 1 ont un risque de fracture doublé à triplé à tous les sites par rapport à la population générale. Pour la fracture de la hanche, ce risque augmente quatre à sept fois dès l’âge adulte. En plus des facteurs de risque traditionnels, un pauvre contrôle
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par jour). Par ailleurs, il faut encourager la pratique régulière d’une activité physique appropriée. Enfin, un traitement pharmacologique antiostéoporotique est recommandé pour les patients ayant subi une fracture de fragilisation ou pour ceux qui se qualifient selon un calculateur de risque, tel que CAROC1 ou FRAX2. Les données provenant d’essais cliniques et de registres ont démontré que l’efficacité anti-fracturaire des bisphosphonates était similaire chez les patients avec diabète de type 1 et chez ceux sans diabète. Il n’y a cependant pas encore de données pour le tériparatide et le dénosumab dans cette population.
Sur quoi la recherche concentrera-t-elle ses efforts à l’avenir ?
La recherche devrait concentrer ses efforts sur une meilleure compréhension de la pathophysiologie de l’atteinte osseuse; aussi sur la mise au point d’outils plus performants pour identifier les patients atteints d’ostéopathie et à risque de fracture; enfin, sur l’impact d’un meilleur www.ProfessionSanté.ca
trie (avec l’appareil de DXA), permet de préciser le diagnostic : score Z < -2,0 chez les moins de 50 ans et score T < -2,5 chez les femmes ménopausées et les hommes de 50 ans et plus. Il est aussi important de noter que comme les fractures vertébrales sont souvent asymptomatiques et découvertes fortuitement lors d’une radiographie, le diagnostic d’ostéoporose peut être manqué.
Quel est l’abc de l’approche thérapeutique à suivre ?
Quoiqu’il n’y ait pas d’étude ayant évalué spécifiquement l’impact d’un meilleur contrôle glycémique sur le risque de fracture, il est de toute façon indiqué de viser un bon contrôle glycémique tout en évitant les hypoglycémies pour réduire les complications du diabète. L’évaluation et la prévention du risque de chute sont également importantes chez les patients plus âgés. De plus, les professionnels de la santé doivent s’assurer que le patient reçoit l’apport de calcium recommandé selon l’âge (1000 à 1200 mg par jour dans l’alimentation, avec l’ajout de suppléments au besoin) et de vitamine D (habituellement 400 à 1000 UI
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glycémique (HbA1c > 8 % ou hypoglycémies significatives), une durée plus longue du diabète et la présence de complications microvasculaires et macrovasculaires sont des facteurs de risque additionnels de fracture chez les patients ayant un diabète de type 1. Alors qu’une faible densité minérale osseuse est aussi associée à un risque de fracture plus élevé chez cette population, elle ne l’explique pas totalement. Une qualité osseuse moindre et des facteurs extra-osseux (p. ex., les chutes) semblent aussi impliqués.
Comment précise-t-on le diagnostic ?
La présence d’une fracture de fragilisation, définie comme tout type de fracture (excepté les doigts, les pieds et le crâne) survenant spontanément ou lors d’un traumatisme mineur (p. ex., chute de la position debout ou moindre), renvoie d’emblée à un diagnostic d’ostéoporose. En l’absence d’histoire clinique de fracture, une densité minérale osseuse abaissée, mesurée par ostéodensitomé-
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1. https://osteoporosis.ca/wp-content/ uploads/CAROC.pdf
Quelles sont les plus récentes avancées cliniques ?
contrôle glycémique à long terme sur l’ostéopathie diabétique et l’efficacité des traitements utilisés pour l’ostéoporose dans cette population. Des mesures devraient aussi être prises pour sensibiliser au dépistage de l’ostéopathie chez les patients ayant un diabète de type 1. ■
Médicaments d’ordonnance
Nathalie Archambault, B. Pharm., M. Sc. Révision : Josée Mainville, B. Pharm.
NOUVEAU PRODUIT
Orilissa AbbVie Nom générique : Élagolix Classe pharmacologique : Antagoniste du récepteur de la GnRH Indication : Traitement de l’endométriose Posologie : Une ou deux fois par jour, avec ou sans nourriture
L’élagolix est un antagoniste à courte durée d’action, très puissant et sélectif pour les récepteurs de l’hormone de libération des gonadotrophines (GnRH). L’administration de l’élagolix provoque une diminution liée à la dose des taux d’hormone lutéinisante (LH) et d’hormone folliculostimulante (FSH), ce qui entraîne une diminution des taux sanguins d’estradiol et de progestérone. L’Orilissa est indiqué pour le traitement des douleurs modérées à intenses associées à l’endométriose chez la femme non ménopausée. L’innocuité et l’efficacité n’ont pas été établies chez les adolescentes. Effets indésirables, mises en garde et précautions
Les effets indésirables les plus fréquemment observés au cours des études cliniques ont été les bouffées vasomotrices, les céphalées et les nausées. On a également observé des perturbations du cycle menstruel; le changement le plus fréquent étant une diminution du f lux menstruel ou une aménorrhée. L’Orilissa est contre-indiqué chez les femmes présentant des saignements vaginaux non diagnostiqués. L’Orilissa entraîne une diminution de la densité minérale osseuse (DMO), liée à la dose. Cette diminution s’accentue avec la durée d’utilisation et pourrait ne pas être entièrement réversible après l’arrêt du traitement. Les effets à long terme et le risque éventuel de fractures sont inconnus. On doit envisager d’évaluer la DMO
chez les femmes ayant des antécédents de fracture provoquée par un traumatisme léger ou qui ont d’autres facteurs de risque d’ostéoporose ou de perte osseuse. L’Orilissa est contre-indiqué chez les femmes souffrant d’ostéoporose. De plus, on recommande de limiter la durée d’utilisation afin de réduire l’ampleur de la perte osseuse. En outre, la DMO devrait être évaluée si l’élagolix se poursuit au-delà de 12 mois, ou plus tôt chez les patientes à risque accru de diminution de la DMO. Le fabricant de l’Orilissa recommande que toutes les patientes reçoivent un apport adéquat en calcium et en vitamine D durant le traitement. Par ailleurs, durant les études cliniques, on a observé des augmentations liées à la dose des taux de transaminases hépatiques. Ainsi, on recommande d’utiliser la dose minimale efficace et d’aviser les patientes qu’il leur faut consulter un médecin rapidement en présence de signes ou de symptômes évoquant une lésion hépatique (p. ex., ictère, urine foncée, douleur abdominale, nausées, vomissements, perte d’appétit). Des idées et des comportements suicidaires ont également été rapportés au cours des études cliniques. Les femmes présentant des symptômes dépressifs devraient être évaluées rapidement. Posologie
Deux régimes posologiques sont approuvés au Canada, soit 150 mg une fois par jour ou 200 mg deux fois par jour. Au moment d’écrire ces lignes, seule la teneur de 150 mg était offerte sur le marché. L’Orilissa s’administre avec ou sans nourriture. Le fabricant canadien considère que l’innocuité et l’efficacité de l’élagolix n’ont pas été établies au-delà de 12 mois. Toutefois, aux États-Unis, la dose de 150 mg une fois par jour peut être administrée jusqu’à 24 mois. De plus, en raison du risque de diminution de la DMO, la durée d’utilisation de la posologie de 200 mg deux fois par jour ne devrait pas dépasser six mois.
Avant d’amorcer le traitement, il faut exclure la possibilité d’une grossesse. Ainsi, le fabricant canadien de l’Orilissa recommande de commencer à prendre l’élagolix au moment de l’écoulement menstruel, afin de réduire le risque de grossesse non diagnostiquée. De plus, étant donné que les œstrogènes pourraient diminuer l’efficacité de l’élagolix, les femmes devraient utiliser une méthode de contraception efficace ne contenant pas d’œstrogènes durant le traitement et pendant la semaine qui suit la fin de la thérapie. Aucun ajustement posologique n’est nécessaire en présence d’une insuffisance rénale, quel qu’en soit le stade. Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patientes souffrant d’insuffisance hépatique légère (classe A de Child-Pugh). Pour les patientes souffrant d’insuffisance hépatique modérée (classe B de Child-Pugh), la dose recommandée est de 150 mg une fois par jour et la durée de traitement devrait être limitée à six mois. L’Orilissa est contre-indiqué en présence d’une insuffisance hépatique grave (classe C de Child-Pugh). Interactions médicamenteuses
L’élagolix est un substrat du CYP3A. L’utilisation concomitante de puissants inhibiteurs du CYP3A et d’élagolix à la dose de 200 mg deux fois par jour pendant plus d’un mois n’est pas recommandée. De plus, on doit limiter l’utilisation concomitante à six mois chez les patientes recevant la dose de 150 mg une fois par jour. Par ailleurs, il n’est pas recommandé d’utiliser de puissants inducteurs du CYP3A en concomitance avec l’élagolix. En outre, l’élagolix est un substrat de l’OATP1B1. Ainsi, les inhibiteurs de l’OATP1B1 (p. ex., cyclosporine et gemfibrozil) pourraient augmenter les concentrations plasmatiques de l’élagolix. Le fabr ic a nt de l ’Or i l issa considère contre-indiquée l’association d’élagolix et de puissants inhibiteurs de l’OATP1B1. >
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Médicaments d’ordonnance NOUVEAU PRODUIT D’autres interactions devraient également être prises en compte. La monographie de l’Orilissa et les références spécialisées devraient être consultées pour connaître tous les détails. Efficacité clinique
L’homologation de l’élagolix est basée principalement sur les résultats de deux études de phase III, comparatives avec placébo, à répartition aléatoire et à double insu, de même que sur deux études de prolongation non comparatives à l’insu. Les résultats ont montré une réduction cliniquement significative de la dysménorrhée et de la douleur pelvienne non menstruelle après trois et
six mois de traitement chez les patientes ayant reçu l’élagolix à la dose de 150 mg une fois par jour ou de 200 mg deux fois par jour, comparativement à celles du groupe placébo. De plus, on a observé une réduction cliniquement significative de la dyspareunie dans le groupe traité à la dose la plus élevée d’élagolix, comparativement aux patientes du groupe placébo après trois et six mois de traitement. Les études de prolongation, au cours desquelles les patientes poursuivaient leur traitement à la même dose, ont montré que l’efficacité de l’élagolix se maintenait pendant une période totale de 12 mois.
Conclusion
L’Orilissa est un nouvel agent indiqué pour le traitement à court terme des douleurs modérées à intenses liées à l’endométriose. Comparativement aux agonistes de la GnRH, l’élagolix présente l’avantage d’être administré oralement, et il n’entraînerait pas d’exacerbation initiale de la maladie. Tout comme eux, l’Orilissa peut provoquer des symptômes semblables à ceux de la ménopause (p. ex., diminution de la DMO, bouffées vasomotrices). Des études comparant l’élagolix aux autres agents utilisés pour le soulagement de l’endométriose devront être effectuées afin de préciser sa place dans la thérapie. ■
MISES EN GARDE
Lamotrigine Diverses compagnies Risque de problèmes hématologiques Santé Canada nous avise que la lamotrigine pourrait causer un trouble hématologique rare appelé « lymphohistiocytose hémophagocytaire » (LH). Il s’agit d’un problème d’activation immunitaire pathologique, caractérisé par des signes et des symptômes cliniques d’inflammation générale extrême. La LH est un effet indésirable grave, potentiellement mortel. Le taux de survie a été estimé à moins de 10 % avant le recours au traitement immunomodulateur. Les signes et les symptômes incluent, notamment, de la fièvre, des éruptions cutanées, des symptômes neurologiques, une hépatosplénomégalie, une lymphadénopathie, des cytopénies, une concentration élevée de ferritine sérique, des bilans hépatique et rénal anormaux, ainsi que des problèmes de coagulation. Les symptômes apparaissent tardivement, soit de une à quatre semaines après le début du traitement par la lamotrigine. En raison de la progression rapide et de la gra-
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Rifadin vité de la LH, il est essentiel de diagnostiquer et de traiter les patients rapidement. Ainsi, lorsque ces signes et symptômes se manifestent, les patients doivent être évalués immédiatement. Si aucune autre cause que la LH ne peut expliquer les signes et les symptômes, la lamotrigine doit être cessée. Santé Canada nous informe que de décembre 1994 à septembre 2017, huit cas de LH soupçonnée ou confirmée en lien avec l’utilisation de la lamotrigine chez les enfants et les adultes ont été identifiés à l’échelle mondiale par d’autres organismes de réglementation, de même que dans la littérature scientifique. Tous les cas signalés ont été jugés graves et ont nécessité une hospitalisation. Dans sept cas, l’état des patients s’est amélioré après le traitement de la LH et l’arrêt de la lamotrigine. Toutefois, un décès a été signalé. En date du 30 juin 2018, aucun cas n’avait été signalé au Canada. Bien que le nombre de cas identifiés soit faible, les professionnels de la santé doivent garder en mémoire ce risque potentiel. De plus, la dose initiale de lamotrigine et les augmentations posologiques graduelles recommandées ne doivent pas être dépassées. ■
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Sanofi-aventis Risque de coagulopathie Santé Canada nous informe que plusieurs des sections de la monographie du Rifadin ont été mises à jour afin d’y inclure de nouveaux renseignements au sujet d’un risque de coagulopathie associé à la rifampine. On apprend que des données issues de la surveillance après commercialisation ont montré que la rifampine peut causer une coagulopathie (ou diathèse hémorragique) dépendante de la vitamine K et provoquer des saignements graves. Il est donc maintenant recommandé d’effectuer une surveillance de l’apparition d’une coagulopathie chez les patients présentant un risque hémorragique particulier. Une administration supplémentaire de vitamine K devrait être envisagée, le cas échéant (carence en vitamine K, hypoprothrombinémie). De plus, on ajoute que l’utilisation concomitante de rifampine et d’autres antibiotiques entraînant une coagulopathie dépendante de la vitamine K, comme la céfazoline (ou d’autres céphalosporines avec une chaîne latérale N-méthyl-thiotétrazole), devrait être évitée, étant donné qu’elle pourrait entraîner de graves problèmes de coagulation, notamment à fortes doses. ■
GestionSanté RESSOURCES HUMAINES
Le devoir de loyauté En tant que propriétaire de pharmacie ou de clinique médicale, quel niveau de loyauté pouvez-vous exiger de vos salariés ? Devoir de loyauté, recrutement par la concurrence, utilisation d’informations confidentielles, voici les meilleures pratiques en la matière pour éviter d’être poursuivi par un concurrent, à la lumière d’une récente décision de justice riche en enseignement. DENIS MÉTHOT
Vous êtes propriétaire d’une clinique médicale et votre infirmière plus que dévouée et appréciée des patients vous quitte pour la toute nouvelle clinique de l’autre côté de la rue, et ce, sans préavis. Quels sont vos droits ? Quels sont ses devoirs ? Le cas d’un technicien de laboratoire d’une pharmacie, dont la démission sans préavis au profit d’un concurrent nouvellement installé à proximité avait mené à un recours judiciaire, s’est conclu en novembre dernier en Cour d’appel. Une cause qui met en lumière plusieurs notions de droit en matière de rétention du talent, de contrat de travail, de concurrence, de liberté et de loyauté requise dans le milieu de travail. La cause a impliqué deux pharmacies rivales de Shawinigan. L’une d’elles a vu quitter un de ses éléments importants, soit son meilleur technicien de laboratoire, pour une pharmacie rivale. La pharmacie éconduite a réclamé jusqu’à plus d’un million de dollars en dommages et intérêts, notamment pour perte de bénéfices, à son concurrent, et aussi à son ex-employé.
Historique de l’affaire
L’affaire débute en 2012. L’homme travaille dans la pharmacie autrefois propriété de son père, mais vendue à un autre pharmacien. C’est une personne hautement appréciée, et plusieurs clients s’adressent à lui comme s’il était leur pharmacien. D’ailleurs, le nouveau propriétaire reconnaît sa valeur et lui verse un salaire mensuel de 6000 $. Toutefois, aucun contrat de travail ne lie cet employé et son employeur. Leur relation finit par se dégrader, le nouveau propriétaire ayant exprimé son désaccord au sujet de certaines tâches effectuées depuis des années par son employé. Excédé, le technicien contacte une pharmacie rivale pour lui offrir ses services. Le 14 août 2012, il remet verbalement sa démission sans faire mention de ses projets futurs et quitte sur-le-champ sans prévenir son employeur. Une semaine plus tard, il entre à l’emploi de cette pharmacie rivale. Son départ est fortement ressenti. Elle entraîne une migration de clients vers la nouvelle pharmacie où il a été embauché.
Entre le 14 août 2012 et le 7 novembre 2013, affirme la poursuite, 219 personnes demandent officiellement le transfert de leur dossier à cette pharmacie où il exerce dorénavant. Poursuite en Cour supérieure
Son ex-employeur tient son ancien technicien et son concurrent responsables de ces transferts. Il reproche à son exemployé d’avoir démissionné sans préavis et failli à son devoir de loyauté en sollicitant la clientèle alors qu’il était toujours à l’emploi de sa pharmacie, d’avoir utilisé des informations confidentielles concernant les clients et de l’avoir dénigré auprès de ces derniers. Enfin, il affirme que la pharmacie où il est allé travailler a bénéficié d’informations confidentielles qui lui ont permis de le concurrencer de façon déloyale. Devoir de loyauté ou pas
En l’absence de contrat de travail liant les deux parties, le litige doit être tranché >
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GestionSanté à la lumière des dispositions du Code civil du Québec et de l’article qui traite du devoir de loyauté, établit la juge de première instance. Cette disposition oblige l’employé à donner un délai de congé raisonnable à son employeur afin de lui laisser suffisamment de temps pour recruter et former un remplaçant ou pour s’adapter au départ du démissionnaire.
en dommages-intérêts pour la perte de bénéfices subie, 50 000 $ à son ex-technicien pour atteinte à sa réputation, 40 000 $ aux deux parties pour troubles et inconvénients, et le paiement des frais de justice, tant en première qu’en deuxième instance. Il estimait que la Cour supérieure aurait dû fixer le délai de congé à six mois, et non pas à deux comme elle l’a fait. Mais, le 12 novembre dernier, les juges
Un employé qui choisit de mettre fin à sa relation d’emploi sans préavis peut passer chez un concurrent sans pour autant contrevenir à son devoir de loyauté. Dans ce cas-ci, la démission a été qualifiée d’« intempestive » par la Cour supérieure. En quittant sur-le-champ, l’employé a agi de mauvaise foi. La Cour reconnaît que ce départ rapide a empêché la pharmacie de planifier son travail et de prendre des mesures pour retenir sa clientèle. Elle croit toutefois que de telles démarches n’auraient vraisemblablement pas évité l’exode de plusieurs de ses clients. Toutefois, le pharmacien propriétaire plaignant n’a pas pu faire la preuve que son ex-employé a fait usage de renseignements confidentiels ou qu’il s’est livré à des manœuvres déloyales, notamment par dénigrement, ce qui aurait entraîné la migration de la clientèle. Elle en conclut donc que le technicien n’a pas contrevenu à son devoir de loyauté auquel sont soumis les salariés québécois face à leur employeur. Compte tenu de l’expertise de l’employé, la Cour a fixé à deux mois le délai de congé raisonnable qu’il aurait dû donner à son employeur, Ainsi, il a été, dans cette première instance, condamné à verser 12 000 $ pour réparations pour son départ sans préavis, ce qui représentait deux mois de salaire.
Marie-Josée Hogue, Suzanne Gagné et Hélène Langlois ont rejeté l’appel. Elles ont par ailleurs confirmé le premier jugement condamnant l’employé à verser 12 000 $ en réparations à son exemployeur. La Cour d’appel a aussi rejeté les dommages pour perte de bénéfices. Les limites de la loyauté
Dans leur décision, les trois juges du tribunal d’appel réaffirment un principe important sur la liberté qu’a un individu de quitter une entreprise et d’aller travailler
La cause portée en Cour d’appel
Insatisfait de ce jugement, le plaignant a porté sa cause en Cour d’appel et a réclamé à la pharmacie concurrente 976 945 $ 34
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pour une autre. Se fondant sur une cause sur laquelle s’est prononcée la Cour suprême du Canada, ils reconnaissent qu’un employé qui choisit de mettre fin à sa relation d’emploi sans préavis peut passer chez un concurrent sans pour autant contrevenir à son devoir de loyauté. « Il n’existe aucune obligation implicite interdisant à un employé de faire concurrence à son ex-employeur en l’absence de clauses restreintes d’emploi. Un employé n’a pas d’obligation de ne pas concurrencer son employeur dès l’instant où il cesse de travailler pour ce dernier. Lors d’un départ intempestif, le démissionnaire peut aller concurrencer son ex-employeur. Cependant, il sera tenu de payer un délai de congé », citait le jugement. L’employé demeure donc tenu de réparer le préjudice causé par son défaut de préavis. n
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PERTE D’UN EMPLOYÉ AU PROFIT DE LA CONCURRENCE Un contrat de travail peut stipuler qu’un employé doit respecter un délai de carence avant d’aller travailler pour un concurrent direct, selon certaines conditions, qui doivent demeurer raisonnables. Un employeur ne peut empêcher un ex-salarié de gagner sa vie.
À PROPOS DU DEVOIR DE LOYAUTÉ À défaut de contrat de travail, c’est l’article 20188 du Code civil du Québec qui régit les relations d’un employé et d’un employeur au moment d’une démission : « Le salarié, outre qu’il est tenu d’exécuter son travail avec prudence et diligence, doit agir avec loyauté et ne pas faire usage de l’information à caractère confidentiel qu’il obtient dans l’exécution ou à l’occasion de son travail. Ces obligations survivent pendant un délai raisonnable après cessation du contrat, et survivent en tout temps lorsque l’information réfère à la réputation et à la vie privée d’autrui. »
Pour vos patients atteints de
rosacée
refaites surface La Crème ROSIVER® a démontré des réductions plus importantes du nombre de lésions inflammatoires (-83,0 %) p/r à la crème de métronidazole 0,75 % (-73,7 %) à la semaine 16; p < 0,0011,2*† Indication et usage clinique : La Crème ROSIVER (ivermectine, 1 %) est indiquée pour le traitement topique des lésions inflammatoires (papules et pustules) de la rosacée chez les adultes de 18 ans ou plus. Mises en garde et précautions pertinentes : • Risque de réactions cutanées locales, de réactions allergiques et d’irritation cutanée • Éviter l’usage concomitant de produits topiques ou d’interventions à potentiel irritant • Doit être utilisé avec précaution chez les femmes enceintes • Risque de graves effets indésirables pour les enfants allaités (les femmes qui allaitent doivent cesser l’allaitement ou la prise du médicament) Pour de plus amples renseignements : Veuillez consulter la monographie du produit à l’adresse https:// www.nestleskinhealth.com/sites/g/files/jcdfhc196/files/inline-files/ Rosiver%20French%20PM.pdf pour obtenir des renseignements importants sur les effets indésirables, les interactions médicamenteuses et la posologie/l’administration qui ne figurent pas dans le présent document. Vous pouvez également obtenir la monographie de produit en nous appelant au 1 800 467-2081.
* Une étude multicentrique, randomisée, à l’insu de l’investigateur menée en groupes parallèles a permis de comparer l’efficacité et l’innocuité de la Crème ROSIVER (une fois par jour) avec la crème de métronidazole 0,75 % (deux fois par jour) chez 962 patients atteints de rosacée papulopustuleuse modérée à grave (score EGI de 3 ou 4) sur une période de traitement de 16 semaines. Le critère d’évaluation principal de l’efficacité était le changement en pourcentage du nombre de lésions inflammatoires depuis le départ jusqu’à la semaine 162. † Nombre moyen de lésions inflammatoires au départ : ROSIVER : 32,9; crème de métronidazole 0,75 % : 32,12. Références : 1. ROSIVER, monographie de produit. Galderma Canada Inc., 15 février 2017. 2. Taieb A, et al. Superiority of ivermectin 1% cream over metronidazole 0.75% cream in treating inflammatory lesions of rosacea: a randomized, investigator-blinded trial. Br J Dermatol. 2015;172(4):1103-1110. ROSIVER® est une marque déposée de Galderma Canada Inc.
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(L-V 9h-19h, S 9h-15h, D fermé)
✔ Débit et Clientèle très agréable Communiquer avec Ettadili, pharmacienne Uniquement par courriel ettadili@hotmail.com
Côté Jardins 880, Ave. Painchaud Québec G1S 0A3
DIRECTION GÉNÉRALE Mme Nathalie Côté nathalie.cote@cotejardins.ca
marie-claude.abran@cotejardins.ca T 418 688-1221 F 418 688-0105
O M N I P R AT I C I E N R E C H E R C H É L’un situé au cœur de Québec et l’autre aux abords du fleuve à St-Augustin de Desmaures, les CHSLD Côté Jardins (281 lits)et les Jardins du Haut St-Laurent (207 lits) sont 2 milieux de vie chaleureux et sécuritaire où vous côtoierez des équipes de travail dynamiques, axées sur la compétence, le dévouement et la compassion. Que ce soit pour un hébergement transitoire ou permanent, les CHSLD accueillent une clientèle variée provenant principalement des CH afin d’y recevoir des soins allant de la convalescence aux soins de fin de vie. Afin d’optimiser la prise en charge des résidents, vous pourrez compter sur le soutien de nombreux autres professionnels tel que : médecins, pharmaciens, infirmières, conseillère en soins, ergothérapeute, nutritionniste, travailleurs sociaux, techniciens en éducation spécialisée et techniciens en réadaptation physique. Joignez-vous à l’équipe médicale et bénéficiez de : • Autonomie de votre horaire • Présence infirmière 24 hrs/24, 7 jrs/7 • Admissibilité aux AMP • Partage de la garde entre 10 médecins • Respect de votre mode de rémunération • Espace de travail réservé aux médecins • Facturation garde FDS par établissement • Excellentes conditions de travail • Liberté du nombre de résidents pris en charge • Ratio variant de 6 hrs pour 10 à 20 résidents
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PHARMACIEN-CHEF, PHARMACIEN ET ATP (TEMPS PLEIN ET PARTIEL) POUR TROIS-RIVIÈRES
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Visitez-nous en ligne au www.pharmaga.com 36
Profession Santé
janvier 2019
www.ProfessionSanté.ca
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▪ Avantages sociaux entièrement assumés par le propriétaire (à partir de 24h/sem) ▪ Fonds de pension ▪ Programme de boni ▪ Allocations pour formation continue (clinicien associé bienvenu) ▪ Lundi au vendredi : 10 h à 20 h 30, Samedi : 9 h à 18 h, Dimanche : 10 h à 17 h
UN POSTE DE PHARMACIEN TEMPS PLEIN DISPONIBLE À QUÉBEC
Offres et services
RECRUTEMENT OPPORTUNITÉS DE CARRIÈRE VILLE
PERSONNE CONTACT
Alma
Marcel Carrier mcarrier@pjc.jeancoutu.com
Baie Saint-Paul Lyne Dufour ldufour@pjc.jeancoutu.com Chandler
André Rossignol arossignol@pjc.jeancoutu.com
TEMPS TEMPS PLEIN PARTIEL
418 668-2349
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418 240-0564
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419 689-0401
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Drummondville Louis-Carl Benoit lcbenoit@pjc.jeancoutu.com
819 473-1432
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Drummondville Stéphanie Benoit benoit_stephanie@hotmail.com
819 479-2355
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Nancie Morin nmorin@nanciemorin.qc.ca
819 568-7468
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Gatineau
Roch Valiquette rvaliquette@pjc.jeancoutu.com
819 360-4369
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La Malbaie
Mylène Auger mauger1@pjc,jeancoutu.com
418 665-3072
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Lachute
Normand Levesque nlevesque@pjc.jeancoautu.com
450 562-5218
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L’ancienneLorette
Marie-Claude Lelievre mclelievre@pjc.jeancoutu.com
418 951-3687
Lévis
Marie-Claude Raymond mcraymond@pjc.jeancoutu.com
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Magog
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819 843-1115
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Daniel Paquette dpaquette@pjc.jeancoutu.com
819 377-2211
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Rimouski
Edith Castilloux ecastilloux@icloud.com
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Saint-Sauveur
Martine Boily mboily@pjc.jeancoutu.com
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Camille Mounayer camille.mounayer@gmail.com
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Sonia Guimont sguimont@pjc.jeancoutu.com
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St-CharlesBorromée
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St-Jérôme
Isabelle Ducharme iducharme@pjc.jeancoutu.com
450 432-3880
Trois-Rivières
Karine Deschambault kdeschamba@pjc.jeancoutu.com 819 370-6022
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Philippe-André Champoux pchampoux@pjc.jeancoutu.com
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Gatineau
Pointe-du-Lac
Victoriaville
819 350-0936
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Parce que mieux soigner est au coeur de notre mission, nous offrons une pratique professionnelle enrichissante assortie de ressources et de reconnaissances spécialement adressées aux professionnels. Pour plus de détails, sur la profession de pharmacien chez Jean Coutu consulter le emploi.jeancoutu.com
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janvier 2019
Profession Santé
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Céline Pénicilline et le Dr Latronche
38
Profession Santé
janvier 2019
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« Ça a cliqué quand mon médecin et moi avons discuté de Trulicity®. »* Administration hebdomadaire commode Il a été démontré que l’emploi du stylo est facile à apprendre et que Trulicity est facile à administrer1. Retirez le capuchon. Placez et déverrouillez. Appuyez et maintenez. • Stylo doté d’une aiguille dissimulée† • •
Trulicity : efficacité clinique établie dans le cadre de 5 études pivots1 Indications et usage clinique : Trulicity est indiqué comme traitement hebdomadaire pour améliorer l’équilibre glycémique chez les patients adultes atteints de diabète de type 2, en association avec : • un régime alimentaire et un programme d’exercice lorsque la metformine ne convient pas en raison d’une contre-indication ou d’une intolérance; • la metformine lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et la dose maximale de metformine tolérée ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie; • la metformine et une sulfonylurée lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et un traitement associant la metformine et une sulfonylurée ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie; • l’insuline basale et la metformine lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et une insulinothérapie de type basal avec ou sans metformine ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie; • l’insuline prandiale et la metformine lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et une insulinothérapie de type basal ou basale-bolus (jusqu’à deux injections quotidiennes d’insuline basale ou d’insuline basale et d’insuline prandiale), avec ou sans antihyperglycémiants oraux, ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie. Trulicity ne remplace pas l’insuline. Trulicity ne doit pas être utilisé chez les patients atteints de diabète de type 1 ni pour traiter l’acidocétose diabétique. Contre-indications : • Patients qui présentent des antécédents personnels ou familiaux de carcinome médullaire de la thyroïde ou patients atteints d’un syndrome de néoplasie endocrinienne multiple de type 2 • Femmes enceintes et femmes qui allaitent Mises en garde et précautions les plus importantes : Risque de tumeurs des cellules C de la thyroïde : Chez les rats mâles et femelles, l’exposition au dulaglutide sur toute une vie cause des tumeurs des cellules C de la
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thyroïde liées à la dose administrée et à la durée du traitement. Les patients devraient être conseillés au sujet du risque de tumeurs de la thyroïde et renseignés sur les symptômes. Autres mises en garde et précautions pertinentes : • Augmentation de la fréquence cardiaque • Allongement de l’intervalle PR • Hypoglycémie (en association avec un sécrétagogue de l’insuline ou de l’insuline) • Maladie gastro-intestinale grave • Pancréatite • Réactions d’hypersensibilité générales, y compris des rapports de pharmacovigilance faisant état de réactions d’hypersensibilité graves (réactions anaphylactiques et œdème de Quincke) • Aucune étude n’a été réalisée chez les enfants • Aucun ajustement de la dose n’est nécessaire chez les patients âgés de plus de 65 ans • Insuffisance hépatique ou rénale • Infarctus du myocarde récent, angine instable et insuffisance cardiaque congestive Pour de plus amples renseignements : Veuillez consulter la monographie du produit au www.lilly.ca/mptrulicity/fr pour obtenir des renseignements importants concernant les effets indésirables, les interactions médicamenteuses et la posologie qui n’ont pas été abordés dans ce document. Il est aussi possible de se procurer la monographie en composant le 1-888-545-5972. Référence : 1. Monographie de Trulicity. Eli Lilly Canada Inc., 18 avril 2018. * Patiente fictive. Peut ne pas être représentative de tous les patients. † La portée clinique n’a pas été établie. TRULICITY est une marque déposée détenue ou utilisée sous licence par Eli Lilly and Company ou l’une de ses filiales ou sociétés affiliées. © 2018, Eli Lilly and Company. Tous droits réservés.
Aidez vos patients atteints d’hyperactivité vésicale à combattre l’envie
MYRBETRIQ® (mirabegron) est indiqué pour le traitement de l’hyperactivité vésicale se caractérisant par des symptômes d’urgenturie, d’incontinence d’urgence et de fréquence mictionnelle accrue1.
MYRBETRIQ® — le seul agoniste sélectif des adrénorécepteurs β3 indiqué pour l’hyperactivité vésicale*
MYRBETRIQ® est désormais remboursé par la RAMQ (code GU178)2
MYRBETRIQ CODE
Pour le traitement de l’hyperactivité vésicale pour les personnes chez qui au moins un des antimuscariniques inscrits dans la section régulière de la liste, est mal toléré, contre-indiqué ou inefficace. Voir les médicaments inscrits dans la section régulière de la liste.
GU178 DE LA RAMQ
Usage clinique : • L’innocuité et l’efficacité de MYRBETRIQ® chez les patients pédiatriques n’ont pas été établies Contre-indications : • Hypertension grave non maîtrisée (TAS 180 mmHg ou TAD 110 mmHg) • Grossesse Mises en garde et précautions pertinentes : • Effets indésirables graves de type néoplasique (signalés lors d’une étude chez 0,1 % des patients recevant MYRBETRIQ® à 50 mg#) • Augmentation du taux sérique d’ALT/AST (signalée lors d’une étude chez 0,3 % des patients recevant MYRBETRIQ® à 50 mg#), avec ou sans augmentation de la bilirubine, et syndrome de Stevens-Johnson • Allongement dépendant de la dose de l’intervalle QTc, augmentation de la tension artérielle et élévation de la fréquence cardiaque • La prudence est de mise chez les patients qui présentent des facteurs de risque de torsade de pointes ou qui prennent des médicaments connus pour allonger l’intervalle QT
• Interaction avec les substrats du CYP2D6 • La prudence est de mise chez les patients qui présentent une obstruction du col vésical cliniquement significative ou qui prennent des médicaments antimuscariniques pour le traitement de l’hyperactivité vésicale • La prudence est de mise chez les patients souffrant d’insuffisance hépatique modérée. Utilisation non recommandée chez les patients présentant une insuffisance hépatique grave • Chez les patients atteints de glaucome, il faut procéder régulièrement à des examens ophtalmologiques • On a rapporté un œdème angioneurotique atteignant le visage, les lèvres, la langue ou le larynx. Si l’œdème touche la langue, l’hypopharynx ou le larynx, arrêter de prendre MYRBETRIQ® et commencer le traitement adéquat et (ou) les mesures nécessaires • La prudence est de mise chez les patients souffrant d’insuffisance rénale grave; utilisation non recommandée chez les patients en phase terminale d’une néphropathie • Ne doit pas être utilisé durant l’allaitement
MYRBETRIQ® est une marque de commerce d’Astellas Pharma Canada, Inc.
®
Pour de plus amples renseignements : Veuillez consulter la monographie du produit à l’adresse www.cmsastellas.ca/uploads/pdf/Myrbetriq_PM_FR.pdf pour obtenir des renseignements importants concernant les effets indésirables, les interactions médicamenteuses et les renseignements posologiques qui n’ont pas été abordés dans ce document. On peut aussi se procurer la monographie du produit en composant le 1 888 338-1824. Références 1. Astellas Pharma Canada, Inc. Monographie de MYRBETRIQ¨, 2 juin 2016. 2. RAMQ. Mise à jour de la liste de médicaments – 18 avril 2018. RAMQ est la marque officielle de la Régie de l’assurance maladie du Québec. La liste complète peut être consultée à l’adresse www.ramq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/liste_med/ liste_med_2018_04_18_fr.pdf (consulté le 19 avril 2018). * La signification clinique comparative n’a pas été établie.
# Étude d’un an, à répartition aléatoire, à dose fixe, à double insu, contrôlée par médicament actif, menée chez des patients atteints d’hyperactivité vésicale, dans le cadre de laquelle l’innocuité de MYRBETRIQ® a été évaluée auprès de 1 632 patients ayant reçu MYRBETRIQ® à 50 mg 1 f.p.j. (n = 812 patients) ou MYRBETRIQ® à 100 mg (n = 820 patients); la dose de 100 mg n’est pas offerte au Canada. Les patients ont reçu MYRBETRIQ® en continu pendant au moins 6 mois (n = 1 385), 9 mois (n = 1 311) ou 1 an (n = 564).
« Ça a cliqué quand mon médecin et moi avons discuté de Trulicity®. »* Administration hebdomadaire commode Il a été démontré que l’emploi du stylo est facile à apprendre et que Trulicity est facile à administrer1. Retirez le capuchon. Placez et déverrouillez. Appuyez et maintenez. • Stylo doté d’une aiguille dissimulée† • •
Trulicity : efficacité clinique établie dans le cadre de 5 études pivots1 Indications et usage clinique : Trulicity est indiqué comme traitement hebdomadaire pour améliorer l’équilibre glycémique chez les patients adultes atteints de diabète de type 2, en association avec : • un régime alimentaire et un programme d’exercice lorsque la metformine ne convient pas en raison d’une contre-indication ou d’une intolérance; • la metformine lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et la dose maximale de metformine tolérée ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie; • la metformine et une sulfonylurée lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et un traitement associant la metformine et une sulfonylurée ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie; • l’insuline basale et la metformine lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et une insulinothérapie de type basal avec ou sans metformine ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie; • l’insuline prandiale et la metformine lorsqu’un régime alimentaire, un programme d’exercice et une insulinothérapie de type basal ou basale-bolus (jusqu’à deux injections quotidiennes d’insuline basale ou d’insuline basale et d’insuline prandiale), avec ou sans antihyperglycémiants oraux, ne permettent pas d’obtenir une maîtrise adéquate de la glycémie. Trulicity ne remplace pas l’insuline. Trulicity ne doit pas être utilisé chez les patients atteints de diabète de type 1 ni pour traiter l’acidocétose diabétique. Contre-indications : • Patients qui présentent des antécédents personnels ou familiaux de carcinome médullaire de la thyroïde ou patients atteints d’un syndrome de néoplasie endocrinienne multiple de type 2 • Femmes enceintes et femmes qui allaitent Mises en garde et précautions les plus importantes : Risque de tumeurs des cellules C de la thyroïde : Chez les rats mâles et femelles, l’exposition au dulaglutide sur toute une vie cause des tumeurs des cellules C de la
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thyroïde liées à la dose administrée et à la durée du traitement. Les patients devraient être conseillés au sujet du risque de tumeurs de la thyroïde et renseignés sur les symptômes. Autres mises en garde et précautions pertinentes : • Augmentation de la fréquence cardiaque • Allongement de l’intervalle PR • Hypoglycémie (en association avec un sécrétagogue de l’insuline ou de l’insuline) • Maladie gastro-intestinale grave • Pancréatite • Réactions d’hypersensibilité générales, y compris des rapports de pharmacovigilance faisant état de réactions d’hypersensibilité graves (réactions anaphylactiques et œdème de Quincke) • Aucune étude n’a été réalisée chez les enfants • Aucun ajustement de la dose n’est nécessaire chez les patients âgés de plus de 65 ans • Insuffisance hépatique ou rénale • Infarctus du myocarde récent, angine instable et insuffisance cardiaque congestive Pour de plus amples renseignements : Veuillez consulter la monographie du produit au www.lilly.ca/mptrulicity/fr pour obtenir des renseignements importants concernant les effets indésirables, les interactions médicamenteuses et la posologie qui n’ont pas été abordés dans ce document. Il est aussi possible de se procurer la monographie en composant le 1-888-545-5972. Référence : 1. Monographie de Trulicity. Eli Lilly Canada Inc., 18 avril 2018. * Patiente fictive. Peut ne pas être représentative de tous les patients. † La portée clinique n’a pas été établie. TRULICITY est une marque déposée détenue ou utilisée sous licence par Eli Lilly and Company ou l’une de ses filiales ou sociétés affiliées. © 2018, Eli Lilly and Company. Tous droits réservés.
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# Étude d’un an, à répartition aléatoire, à dose fixe, à double insu, contrôlée par médicament actif, menée chez des patients atteints d’hyperactivité vésicale, dans le cadre de laquelle l’innocuité de MYRBETRIQ® a été évaluée auprès de 1 632 patients ayant reçu MYRBETRIQ® à 50 mg 1 f.p.j. (n = 812 patients) ou MYRBETRIQ® à 100 mg (n = 820 patients); la dose de 100 mg n’est pas offerte au Canada. Les patients ont reçu MYRBETRIQ® en continu pendant au moins 6 mois (n = 1 385), 9 mois (n = 1 311) ou 1 an (n = 564).