DU VERNACULAIRE AU BIOCLIMATIQUE EN
CLIMAT
TROPICAL,
UNE PRISE DE CONSCIENCE.
ENZO DAVAL
DU VERNACULAIRE AU BIOCLIMATIQUE EN
CLIMAT
TROPICAL,
UNE PRISE DE CONSCIENCE. ENZO DAVAL MASTER 2 S9 . Mémoire 20/01/2020 Directeur de mémoire: Philippe Devillers, Hdr.
Jury :
Philippe Devillers, Hdr.
Professeur à l’ENSA de Montpellier
Francois Rosell, Architecte.
Enseignant contractuel à l’ENSA de Montpellier
Emmanuelle Etienne.
Maître de conférences à l’ENSA de Montpellier
Johanna Baticle, Docteur.
Maître de conférences associé à l’ENSA de Toulouse
1
r e m e r c i e m e n t s
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu lors de l’écriture de ce mémoire. Mr Devillers pour son accompagnement au cours de ces trois semestres, ma famille et mes amis pour la relecture, les corrections et les avis toujours pertinents.
2
3
A v a n t p r o p o s
Tout au long de mon parcours scolaire et particulièrement dans mes études supérieures j’ai été confronté à plusieurs environnements aux caractéristiques différentes. Chaque fois une adaptation était nécessaire. Un nouveau mode de travail, une nouvelle approche ou encore une nouvelle pédagogie. De l’île de la Réunion à Montpellier en passant par la Grèce j’ai été amené à découvrir des cultures fondamentalement différentes. Ceci m’a amené à saisir la diversité et la complexité du domaine de l’architecture. Même si aujourd’hui je sais que ma connaissance de la réalité du métier est faible j’ai tout de même réussi, notamment au travers des voyage et des rencontres qui ont parsemé mon parcours, à saisir la diversité qu’elle contient. Mon but dans ce mémoire est donc d’explorer une infime partie de cette diversité ainsi que de promouvoir à mon échelle un éloge de l’unicité que provoque le peuple qui conçoit, construit et habite un espace de vie. L’idée est, à travers une étude de l’évolution de l’architecture vernaculaire vers le bioclimatisme, de démontrer l’importance qu’il faut redonner au contexte, d’une part climatique mais aussi socio-culturel menant à la définition de l’identité d’un espace.
4
S O M M A I R E
Remerciements Avant-propos Introduction
1
L’architecture vernaculaire, là ou tout commence.
1.1 Essai de définition. 1.1.1 Le climat comme première contrainte. 1.1.2 L’identité socio-culturelle. 1.1.3 Le vernaculaire aujourd’hui. 1.2 Le vernaculaire en climat tropical. 1.2.1 Contexte climatique en zone tropical. 1.2.2 Les caractéristiques architectoniques. 1.3 Kanak, le savoir ancestral. 1.3.1 La Nouvelle-Calédonie. 1.3.2 Le peuple Kanak et les colonisateurs. 1.3.3 L’habitat comme support de société. 1.3.4 Le village kanak. 1.3.5 La grande case, le symbole du chef.
2
1.4 Conclusion de la première partie.
De la révolution industrielle, ses avancées et conséquences, à la naissance du bioclimatisme.
2.1 Des campagnes aux villes, du vernaculaire à l’industriel. 2.1.1 La révolution industrielle et son contexte socio-économique. 2.1.2 L’évolution des modes d’habiter. 2.2 Le Modernisme, du courant d’air à la climatisation. 2.2.1 L’homme moderne. 2.2.2 Le style internationale ou la rupture avec la tradition. 2.2.3 La climatisation et son impact en climat tropical.
5
2.3 Victor et Aladar Olgyay, théoriciens et initiateurs d’un mouvement. 3.1.1 Les débuts en Hongrie. 3.1.2 Les écrits. 3.1.2 L’heritage. 2.4 Conclusion de la seconde partie.
3
Le bioclimatisme aujourd’hui.
3.1 L’homme au centre de la conception. 3.1.1 Les effets du climat sur l’homme. 3.1.2 La zone de confort. 3.1.3 Les chartes bioclimatiques. 3.2. Particularités et approche propre au climat tropical. 3.2.1 Leçons du vernaculaire et de l’analyse de site. 3.2.2 Orientation et ventilation. 3.2.3 Eclairage naturel et protection solaire. 3.3. Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, un édifice sculpté par la tradition et les éléments. 3.3.1 Un bâtiment ancré profondément dans son contexte. 3.3.2 Une éloge de la culture Kanak. 3.3.2 Traditionnel, mais aussi moderne. 3.4. Conclusion de la troisième partie.
Conclusion Index Bibliographie
6
i n t r o d u c t i o n
Au jour d’aujourd’hui, l’ensemble des acteurs de la société moderne, hormis quelques irréductibles, sont familiers avec le terme de « changement climatique ». Les Hommes sont confrontés à une situation à laquelle ils ne pensaient pas avoir à faire face aussi tôt et qui est en plus à évolution rapide. Il est donc nécessaire de trouver des solutions qui permettront la survie de l’humanité tel que nous la connaissons. Une prise de conscience progressive est en cours, des solutions sont découvertes ou redécouvertes et permettront de remédier ou du moins de s’adapter aux impacts de ces changements majeurs. L’un des problèmes majeurs auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui est l’explosion démographique ainsi que la consommation que celle-ci engendre. L’augmentation de la population entraine une demande toujours plus forte en logements et nous amène donc à un combat : satisfaire la demande de logement mondiale tout en minimisant le changement climatique. Le domaine de la construction est en effet reconnu pour sa consommation de ressources et les impacts que cela engendre. La construction serait responsable de 47% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde(1). Il est donc aisé de comprendre que le challenge auquel nous sommes confrontés aujourd’hui nous concernent tous et particulièrement les acteurs de la construction. Un retour aux sources s’avère donc être un passage obligatoire afin de redonner son importance au site. Réapprendre à concevoir et construire un bâtiment faisant partie d’un environnement plus vaste duquel il doit tirer partie et non s’en couper. Dans ce mémoire, l’accent sera mis sur le climat chaudhumide. Les impacts de la standardisation de la climatisation ayant devancé la réflexion sur les atouts du site, une étude des méthodes de conception dans ce genre de contexte présente un grand intérêt notamment au vu du réchauffement climatique. L’intelligence est définie comme étant la capacité d’adaptation. Une capacité qui s’est développée face aux épreuves auquel chaque homme ou groupe d’hommes a fait face durant son parcours. Chaque fois qu’une épreuve est surmontée, une leçon est apprise. C’est donc ici que réside la base de la civilisation humaine. À travers les âges les Hommes ont fait face à de nombreuses épreuves, la première la plus fondamentales d’entre elles: le climat. Des saisons changeant incessamment au températures polaires ou brulantes, en passant par des pluies torrentielles ou inexistantes. Autant de paramètres qu’il a fallu apprendre à connaitre afin de savoir s’en protéger ou dans le meilleur des cas utiliser à notre avantage.
7
La diversité du monde fait que chaque région a son climat. L’adaptation est donc chaque fois singulière. Les caractéristiques
sont diverses suivant la localisation dans le monde. La diversité du monde fait que chaque région a son climat. L’adaptation est donc chaque fois singulière. Les caractéristiques sont diverses suivant la localisation dans le monde. C’est pourquoi l’acte de construire a nécessité l’édification d’un savoir empirique aux travers des âges et des générations constituant aujourd’hui une banque de données accessible à quiconque parvient à capter l’unicité d’un lieu. Sa morphologie, ses ressources, son climat constituant ses caractéristiques majeures parmi d’autres. D’autant plus que durant son histoire l’homme nomade a propagé ses connaissances et les a fait évoluer par le biais de confrontation à d’autres méthodes de construction ou mode de vie. Cependant, les évolutions techniques et technologiques de l’Homme l’ont amené à atteindre un contrôle total de son environnement. Pour le meilleur comme pour le pire, l’habitat est devenu un espace réarrangé, stabilisé et façonné à l’image de l’homme. Le climat au nom de la modernisation des modes de vie est relégué au second plan lorsque qu’il concerne l’imagination de son espace de vie. La disponibilité de l’énergie étant telle qu’elle est aujourd’hui, elle a permis l’évolution d’une société de consommation et fait changer les mentalités. La ou la construction était un acte communautaire presque familial, on a fait place à une industrie de production de masse : « la machine à habiter » (le Corbusier). En parallèle, on sait que plus de la moitié de la population mondiale se trouve dans les villes et que celle-ci va en augmentant (75% de la population mondiale en ville en 2040(1)). La surface des villes s’étend jours après jours entrainant un impact environnemental considérable. L’homme moderne dans sa quête du confort a réprimé sur son chemin la source même de la richesse dont il profite: la nature. L’exploitation non contrôlée de celle-ci nous pousse aujourd’hui au pied du mur, il est donc nécéssaire de réapprendre à faire du climat un atout et non une menace. Une problématique se pose donc aujourd’hui. Quelles sont d’abord ces savoirs constructifs issu du bon sens et de l’expérimentation que nous avons choisie de délaisser au détriment d’une mécanisation coûteuse pour notre environnement ? Il semble aussi nécéssaire, au travers d’une vision critique de savoir sur quels procédés pouvons nous aujourd’hui nous appuyer afin d’élaborer des espaces habités durables pour l’avenir de l’Homme et celui de la planète. La menace du réchauffement climatique amène aujourd’hui les zones climatiques à évoluer. Le climat chaud-humide en l’occurence est de nos jours un domaine d’étude sujet à un intérêt accru. Ce à cause de la propagation de la climatisation et les dégâts qu’elle implique. Le retour à l’application de concepts bioclimatiques dans ce genre de climat paraît aujourd’hui essentiel. Quelles sont donc les techniques conceptuelles qu’il
8
nous faut savoir afin de concevoir un bâtiment adapté dans climat chaud-humide ? Ce mémoire s’échelonnera en trois parties distinctes. La première s’intéressera à l’étude du vernaculaire dans le climat tropical. Cette partie s’attardera sur la richesse du vernaculaire et les leçons qu’elle donne afin de réapprendre a concevoir des espaces en accord avec leurs environnements. Il sera aussi l’occasion de saisir la richesse de la culture Kanak au travers de l’étude d’un village ainsi que la réflexion autour de la construction des cases qui le compose. Dans une seconde partie, la période de la révolution industrielle sera étudiée de manière à comprendre la rupture évidente entre le vernaculaire et le modernisme. L’accent sera aussi mis sur les prémices du bioclimatisme, les pionniers et l’évolution des théories. Cette partie permettra aussi de mettre en lumière la prise de conscience progressive de l’impact de l’Homme sur son environnement. Enfin dans une dernière partie, il sera dressé un portrait de l’approche bioclimatique, et plus particulièrement en climat tropical aujourd’hui, il sera l’occasion d’étudier les effets du climat sur l’Homme amenant à une compréhension de la notion de confort. L’étude d’un bâtiment reconnu du mouvement viendra ensuite donner le résultat de l’application de ces principes. Le Centre Culturel Jean Marie Tjibaou de Renzo Piano Building Workshop. Les caractéristiques climatiques de la région étant particulières il sera intéressant de comprendre les méthodes mises en place pour la conception de ce projet et l’influence forte de la culture Kanak précédemment abordée.
9
« Le monde est rempli de savoir, il est vide de compréhension » Louis Sullivan(3)
10
P a r t i e 1
11
L’architecture vernaculaire, là ou tout commence.
1.1
Essai de définition. À travers cette partie nous nous intéresserons aux lignes directrices du genre vernaculaire. L’accent sera mis sur la spécificité ainsi que la diversité architectonique qui rend aujourd’hui son étude des plus intrigante. « Chaque architecture vernaculaire est un langage unique. Il s’agit de l’art de vivre dans sa totalité, art d’aimer, de rêver, de souffrir, de mourir, qui rend unique chaque mode de vie. » Pierre Frey(3) . « L’esclave né dans la maison »(4) c’est ainsi qu’est défini le mot vernaculus à l’origine du mot vernaculaire. Plus tard il sera plutôt défini par « indigène, domestique »(4) cela n’est pas pour autant plus précis que la définition précédente. Définir ce terme n’est tout de même pas chose facile. Selon Ivan Illich, le genre vernaculaire se définit comme suit: « c’est un terme technique emprunté au droit romain, où on le trouve depuis les premières stipulations jusqu’à la codification de Théodose. Il désigne l’inverse d’une marchandise. Etait vernaculaire tout ce qui était confectionné, tissé, élevé à la maison et destiné non à la vente mais à l’usage domestique »(3).
1.1.1 Le climat comme première contrainte. La première forme d’architecture est justement celle n’étant pas engendrée par l’architecte. La construction vernaculaire est personnelle et ne concerne bien souvent qu’une communauté donnée sur une zone géographique particulière. Elle tend toujours, selon Victor Olgyay(5), à atteindre deux besoins vitaux, la première est la protection contre les éléments. La nature est source de vie mais peut aussi s’avérer féroce, il a donc été indispensable de développer des espaces protégés. Le second principe, découlant du premier, est l’établissement d’une atmosphère favorable au développement humain. Le challenge initial a donc été de pouvoir concevoir un environnement protégé à échelle humaine dans un espace naturel de grande échelle. Un autre attribut du genre vernaculaire est la question de la temporalité. Le fait que celui-ci est, somme toute, un héritage culturel issu des générations antérieures avant tout, prouve que l’accumulation ou la perte des savoirs évolue suivant le temps. Chaque époque, aura son quota d’avancement ou de régression concernant la mise en œuvre d’un matériau, d’une technique ou encore du mode d’habiter. Le contexte historique est alors en perpétuelle évolution et c’est bien le contexte au sens large qui créer l’architecture. C’est ainsi que l’on appréhende la diversité du vernaculaire. Chaque contexte au travers du Monde est unique,
12
Eric Mercer l’exprime lorsqu’il tente de définir l’architecture vernaculaire. Il insiste sur le fait qu’un bâtiment vernaculaire est inscrit dans une époque donnée. « Les bâtiments vernaculaires sont ceux qui appartiennent à
un type communément répandu dans une zone donnée à une époque donnée. » Eric Mercer(6)
Comme le dit Plemenka Supik(7) : « l’homme est constructeur et utilisateur de son environnement. ». Il souligne aussi que l’homme a toujours cherché à s’adapter à son lieu de vie à travers trois milieux interactifs: l’humain, le naturel et le matériel. L’humain dans un premier temps représente, au-delà de la satisfaction purement fonctionnelle d’une habitation, les données économiques, sociales et culturelles qui donnent un chemin aux réponses architecturales. Parallèlement, le naturel désigne le support géographique nécessaire à l’édification de bâtiment. Cela concerne aussi les contraintes physiques, climatiques et morphologiques du site. Des contraintes dont il faut soit se protéger soit tirer parti. Enfin la dimension matérielle s’attarde sur les matériaux, les techniques structurelles qui amèneront à l’expression d’une forme porteuse d’une identité. La construction au sein de groupe d’Hommes est homogène. Les méthodes au sein des communauté sont partagées et les améliorations techniques profitent à l’ensemble. C’est donc par le biais de l’expérimentation de la forme et des techniques les plus adaptées aux contraintes locales que cela donne naissance à un manifeste des solutions correspondant à la spécificité du site. « Je ne sépare plus l’idée d’un temple, de son édification » Paul Valéry, Eupalinos ou l’architecte(8) Ressources et savoir faire se conjuguent afin de proposer une habitation dans laquelle on tente d’atteindre le confort optimal. Il est donc nécessaire de rivaliser d’ingéniosité afin de tirer parti au maximum des qualités du site d’implantation. Patrick Bouchain l’exprime dans une lettre à Pierre Frey(3): « J’ai toujours pensé que la matérialisation de l’architecture
vernaculaire n’a pas lieu au moment ou elle se dessine, mais au moment ou elle se construit. Sinon elle n’a pas de sens. L’architecture née sur place, façonnée par les contraintes, est par définition plus contextuelle. »
13
L’entourage naturel proche apparait donc comme déterminant la forme du vernaculaire qui a pour but d’atteindre un confort thermique propice au développement humain. Victor Olgyay analyse dans un de ces ouvrages (5) la morphologie de l’habitat vernaculaire dans différentes régions. Son approche bioclimatique tente d’expliquer les résultats architecturaux correspondant aux diverses zones climatiques. Dans son analyse il propose notamment l’étude de trois caractéristiques morphologiquement
identitaires déterminantes de l’habitat vernaculaire: la toiture, les ouvertures ainsi que le rapport au sol. On peut à travers le monde se rendre compte de la diversité de forme de toiture. Certains toits dans les climats chaud et sec comme dans la médina du M’zab sont plat de manière à se protéger de fort rayonnement solaire caractéristiques des zones arides. Cela permet aussi, avec les matériaux locaux, de favoriser le déphasage thermique pendant la nuit.
Fig.1: Beni Isguen, ville composé d’habitations à toit plat à Ghardaïa, Mzab, Sahara Algérien.
En revanche dans les climat chaud humide on retrouvera des toiture en pente avec de larges débords afin de procurer de l’ombre sur l’enveloppe mais aussi afin de se protéger des fortes pluies. L’habitat Batak d’Indonésie est un bon exemple. Ces impressionnantes toitures allongées sont des protection efficaces face aux intempéries. La forte pente de celles-ci permet le drainage de l’eau tout en créant un espace ombragé tout au long de la journée.
Fig. 2: Habitat traditionnel Batak, Sumatra, Indonésie.
14
La toiture dans ce genre de climat est liée à des ouvertures propices à la ventilation. L’humidité caractéristique la rend nécessaire pour le confort thermique de l’homme mais aussi afin d’éviter la moisissure dans le cas ou l’enveloppe serait fermée. En opposition à ce concept les ouvertures dans les climats froids auront tendances à être de petites tailles de manière à stocker la chaleur à l’intérieur de l’enveloppe. Cela rend donc plus important le stockage d’énergie calorifique par protection du froid plutôt que de recueillir le rayonnement solaire par les ouvertures. L’absence des technologies nécessaires pour étanchéité les ouvertures rend plus intéressant de travailler sur un stockage calorifique par le biais de l’étanchéité et l’opacité des murs. Plemenka Supik dans son analyse du bioclimatique dans les habitat vernaculaire(7) étudie une maison traditionnelle finlandaise dans lequel on retrouve les notions identifiées au-dessus. La construction en bois de pins calfeutrés de mousse lui donne une bonne isolation thermique tout en minimisant les ouvertures de manière à stocker la chaleur.
Fig. 3: Maison traditionnelle à Yvaskyla en Häme, Finlande
15
Enfin, le traitement du rapport au sol est aussi une forte caractéristique identitaire du genre vernaculaire. Dans les cas les plus extrêmes, comme les habitations souterraines tel qu’au Luoyang en Chine, les habitations sont creusées de manière à ce que la course du soleil soit bénéfique afin de chauffer les différents espace de vie tout en se protégeant des rayonnement en été. D’autre part à deux mètres de profondeur la terre est toujours à une température moyenne annuelle de 19°, idéale pour l’établissement d’un confort thermique tout au long des saisons.
Fig. 4: Habitation souterraine à Luoyang en Chine.
Dans d’autres cas comme celui du climat chaud et humide de l’Indonésie, plus précisément l’habitat Batak évoqué précédemment, l’attitude est différente vis-à-vis du rapport au sol. En effet, par le biais de pilotis les maisons sont sur surélevées du sol afin de favoriser la ventilation sous la maison aussi. L’architecture vernaculaire, hormis les campements nomades, s’est traduite par des habitat ayant une grande pérennité. Bernard Rudovsky le détail dans son livre Architecture sans architectes, brève introduction à l’architecture spontanée quand il parle de «la
nature non spécialisé des bâtiments vernaculaire, et le triomphe sur le temps qui en découle. ». Nombreux sont les exemples de villages
érigés il y a plusieurs siècles et qui par leur robustesse ont tenu sous le poids des années. Cet idée est aussi induite par l’utilisation des matériaux disponible sur le site et de leurs utilisation. Dans le cas des climats chaud, Zhiqiang Zhai rend compte qu’après une analyse comparatives des habitats vernaculaires réalisée à l‘aide de modélisation numérique, il y aurait une utilisation plus fréquente de matériaux lourds tel que la pierre ou la terre dans les climats chauds et secs et de matériaux légers comme le bois ou la paille dans les climats chauds et humides.
16
La force du vernaculaire se base sur l’adaptation profonde ainsi que l’instauration d’une culture propre qui se passe d’intermédiaire et s’inscrit toute entière dans la tradition. Outre l’importance fonctionnelle une dimension culturelle rentre en ligne de compte lors de l’édification d’espaces de vie.
1.1.2 L’identité socio-culturelle
L’évolution empirique de « l’architecture des gens »(9) la rend porteuse d’une identité forte propre à chaque mode de vie, une tradition dirigée par des aspects socio-culturels. D’après W. Dilthey, « La conception du monde correspond à la
façon dont les différents peuples comprennent et expliquent l’organisation de la réalité »(10) cela permet de comprendre les
différentes représentations du monde produites par les sociétés à travers le Monde et les âges. Chaque système de pensée tend à donner des réponses à des questions concernant la vie et la mort au travers de la religion ou plus généralement sur des principes métaphysiques. L’analyse du genre vernaculaire et plus précisément de l’organisation de l’espace, peut permettre d’une certaine manière de comprendre les modes de pensées des peuples. La compréhension de ceux-ci se révèle très souvent liées aux cycles de la vie, tels que le jour et la nuit, les saisons de l’années ou encore la vie et la mort. Le rôle de l’architecture est alors de s’orienter dans le sens de ces cycles, de faciliter l’organisation aux travers de principes traditionnels. Une autre dimension parallèle aux cycles est celui des flux, M. Segaud l’énonce ainsi: « On peut estimer que, dès les origines, l’orientation a été liée à
la survie de l’homme et que la dimension astrologique a présidé à son repérage dans l’espace. La course du soleil, la position des astres, mais aussi le mouvement des courants (fluviaux et/ou maritimes), le vent dominant et plus tard l’aiguille aimantée, en servant de repères, ont favorisé la construction par les hommes, de directions qui organisent leur rapport à l’espace. »(11).
Fig. 5: Le ba gua (ou pa kua) est utilisé pour positionner chaque élément dans la maison. 17
On retrouve ces principes dans le feng shui (风水). C’est un art ancien provenant de Chine qui tend à harmoniser l’énergie environnementale (le qi, 氣/气) d’un lieu de manière à favoriser la santé, le bien-être et la prospérité de ses occupants. L’habitat traditionnel chinois basé sur ces principes s’attache à par exemple à analyser les cours d’eaux ou les vents de manière à favoriser la circulation. Le positionnement des meubles dans pièce est aussi important ils s’organise de manière à ce que le flux d’énergie ne soit pas bousculée ou dévié.
On remarque l’importance donnée à la métaphysique quand on analyse un habitat vernaculaire, notamment lorsqu’il s’agit du traitement de la relation entre espace sacré et espace profane. Autrement dit les espaces de vie ne sont pas homogènes certain sont chargé de symbolique religieuse ou métaphysique alors que d’autres n’ont pas cette qualité et sont plus caractérisés par des besoins fonctionnels. Heidegger évoque l’importance du sacré dans l’habitat comme étant une direction à prendre notamment sur l’idée du Quadriparti: « Les bâtiments préservent le Quadriparti: sauver la terre, accueillir
le ciel, attendre les divins, conduire les mortels, ce quadruple ménagement est l’être simple de l’habitation. » Martin Heidegger(12).
L’architecture joue un rôle indéniable dans la création de limite dans les espaces. Des traitements de limites que l’on retrouve dans le sacré et le profane mais aussi dans les notions d’intimité. Le traitement du privé et du public et du seuil qui les sépare. Certaines communautés vont présenter une ouverture vers l’extérieur rendant la séparation entre privé et publique flou. En revanche certaines vont préférer filtrer les vues ou l’accès. C’est le cas des maisons de villes du M’zab, Christian Bousquet en fait une analyse dans L’habitat Mozabite au M’Zab(13): « La chicane (skiffa en arabe, taskift en berbère) interpose ses
écrans à la pénétration du regard au coeur de la maison. Toutefois, le mur qui fait face à l’entrée est souvent percé, on accède alors à un petit dégagement qui sert d’écurie ou de dépôt pour les objets encombrants. Parfois la taskift donne directement sur un petit salon réservé aux hommes et à l’accueil des étrangers masculins, ou bien sur un escalier qui conduit à ce même salon, mais situé à l’étage: le laali. »
La protection de la vue des étrangers est combinée à des ouvertures savamment placées de manière à « voir sans être vu ».
Fig. 6: Rez de chaussée de la maison du Ksar, M’zab, Algérie. 18
Bien évidement la diversité du vernaculaire fait que nulle théorie ne peut s’appliquer à tous les modes de vies de toutes les communauté traditionnelles. D’autant plus que le domaine de l’architecture ne réduit pas toute la culture d’un peuple. La prise en considération des moeurs en dehors de l’habitat est aussi une caractéristique essentielle. Tout le spectre des pratiques sociales donne aussi une vision plus complète de l’organisation de la vie dans un habitat.
1.1.3 Le vernaculaire aujourd’hui Le vernaculaire a fait un long chemin depuis les premières habitations de l’homme. Sa définition, au travers des différentes étapes de l’histoire, a été bousculé. Aujourd’hui, la « nouvelle » architecture vernaculaire, s’exprime d’après Pierre Frey(3) selon quatre grands principes. La première est l’aspect collectif. La mondialisation et la standardisation ont décroché l’utilisateur de l’espace qui l’utilise. Alors les architectes tel que Carin Smuts ou Rural Studio pour ne citer qu’eux, tendent à réintégrer l’usager au processus de conception et pour le meilleur des cas à la construction. Un second point est le retour aux matériaux locaux disponibles en abondance. L’étude des capacité du site passe à travers l’identification des matériaux de construction accessible. Des matériaux issus du recyclage ou du réemploie sont aujourd’hui au coeur des nouvelles architectures vernaculaires. Le retour aux savoirs faire ancestraux est aussi une composante essentielle, l’appropriation de savoirs liés à l’identité du site peuvent surpasser le monopole des méthodes moderne. Enfin le dernier point évoqué par l’auteur est la place de la femme dans ces changements: « Elles invitent à interroger de manière
approfondie la place des femmes dans les société traditionnelles, souvent très différentes des apparences. »(3).
19
Fig. 7: Centre d’art et de culture de Guga S’thebe, Langa, Western Cape (Afrique du Sud), 2000
1.2
le vernaculaire en climat tropical. Durant cette partie il sera question d’aborder la spécificité du climat chaud humide et quelles conséquences celui-ci a sur la morphologie de son architecture vernaculaire.
1.2.1 Contexte climatique en zone tropicale Afin de donner le plus précisément des informations sur les différents climats de monde, il sera fait l’utilisation de la classification de Köppen. C’est le botaniste Wladimir Peter Köppen qui l’a mise au point en 1900 en combinant la carte mondiale de la végétation et la division du climat en cinq zones de Candolle. C’est la plus courante des classifications climatiques. Un climat, selon cette classification, est repéré par un code de deux ou trois lettres. Leurs signification étant la suivante(14): - la 1ère lettre: le type de climat (A: tropical; B: sec; C: tempéré; D continental; E polaire) -- la 2e lettre: régime pluviométrique (tableau ci-après) la 2e lettre: régime pluviométrique (tableau ci-après) S
• •
Climat de steppe Précipitations annuelles comprises entre 50 et 100 % du seuil calculé
W
• •
Climat désertique Précipitations annuelles < 50 % du seuil
w
• •
Saison sèche en hiver Pour A : climat de la savane, P du mois hivernal le plus sec < 60 mm et < [100 – (précipitations annuelles moyennes)/25] pour C et D : P du mois hivernal le plus sec < 1/10 du mois le plus humide
• s
• • •
Saison sèche en été Pour A : climat de la savane, P du mois estival le plus sec < 60 mm et < [100 – (précipitations annuelles moyennes)/25]4 Pour C et D : P du mois estival le plus sec < 40 mm4,5,Note 1 et < 1/3 du mois hivernal le plus humide
f
• • •
Climat humide, précipitations tous les mois de l'année Pour A : climat de la forêt tropicale, P du mois le plus sec > 60 mm Pour C et D : pas de saison sèche, ni « w » ni « s »
m
• •
Climat de mousson : P du mois le plus sec < 60 mm et > [100 – (précipitations annuelles moyennes)/25]
T
•
Température moyenne du mois le plus chaud comprise entre 0 °C et 10 °C
F
•
Température moyenne du mois le plus chaud < 0 °C
M
• •
Précipitations abondantes Hiver doux (Température moyenne du mois le plus froid > −10 °C)
- la 3e lettre: variation de températures (a: Température moyenne du mois le plus chaud > 22 °C ;b: Température moyenne du mois le plus chaud < 22 °C/Températures moyennes des 4
20
- la 3e lettre: variation de températures (a: Température moyenne du mois le plus chaud > 22 °C ;b: Température moyenne du mois le plus chaud < 22 °C/Températures moyennes des 4 mois les plus chauds > 10 °C ;c:Température moyenne du mois le plus chaud < 22 °C/Températures moyennes mensuelles > 10 °C pour moins de 4 mois/Température moyenne du mois le plus froid > −38 °C ;d: Température moyenne du mois le plus froid < −38 °C ;h: Température moyenne annuelle > 18 °C ;k: Température moyenne annuelle < 18 °C ). On retrouve ainsi, concernant le climat tropical, les catégories qui suivent : - Af : climat équatorial - Aw : climat de savane avec hiver sec - As : climat de savane avec été sec (catégorie parfois utilisée en analogie avec Aw dans les rares cas où la saison sèche se produit dans les mois où le soleil est au plus haut.) - Am : climat de mousson
Fig. 8: Carte mondiale des climats.
Le climat tropical s’étend sur une zone vaste couvrant du tropique du cancer à celui du capricorne ( de 14° de latitude Nord à 14° de latitude Sud). On retrouve dans cette étendue, entre autres, la majeure partie de l’Afrique Subsaharienne, l’Amérique centrale, une large moitié nord de l’Australie et de l’Amérique du Sud, une grande partie sud de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est.
21
Selon le travail réalisé par Wladimir Peter Köppen sur la caractérisation des climats, le climat tropical est défini par deux critères principaux: le premier sont les précipitations plus
présentes que dans d’autres climats et le second des températures ayant des moyennes mensuelles devant dépasser les 18°C. Il existe dans ce type de climat, deux saisons plus ou moins distinctes. L’une est la saison sèche ayant lieu autour du solstice d’hiver (décembre dans l’hémisphère nord et Juin dans l’hémisphère sud) durant laquelle les températures sont plus fraiches et les précipitations presque nulles. L’autre est la saison humide, arrivant autour du solstice d’été (juin dans l’hémisphère nord et décembre dans l’hémisphère sud). Elle se distingue par les mois les plus chauds. Il existe cependant des particularité aux différentes parties du monde dans lesquelles on retrouve ce type de climat. Certains pays vont avoir des saisons des pluies intermédiaires ou des départ de pluies plus tardifs que d’autres. C’est pourquoi il existe trois sous catégories de climat, lesquelles sont équatorial, savane et de mousson. Le climat équatorial, situé entre 5 et 10° de latitude nord ou sud, est distingué par des températures hautes ( de 25 à 27°C) et des précipitations relativement constantes durant l’année atteignant toujours plus de 60mm par mois et en moyenne 2000mm par an. On retrouve ce climat notamment en Indonésie, Philippines, Nouvelles Guinée, dans une partie du Congo, des Caraïbes, du Brésil et de la Colombie parmi d’autres pays. Le climat de savane quant à lui se caractérise par deux saisons distinctes (sèche et humide) à intervalles régulières, des températures modérées tout au long de l’année et des pluies inférieures à 60mm par mois et 1000mm par an.On retrouve ce schéma sur une grande partie de l’Amérique du Sud, au nord de l’Australie, au coeur de l’Afrique et au sud de l’Asie. Le climat de mousson est influencé par les vents saisonniers alternatifs (par période de 6 mois) provenant soit de la mer et allant vers les terres ou l’inverse. Il est commun d’avoir des précipitations supérieurs à 1000mm pendant deux mois en été puis suivi d’une saison relativement sèche suivants la région. Ce climat concerne le sud de l’Inde, une partie de l’Afrique centrale et le nord de l’Amérique du Sud. Au vu des défis que nous aurons à relever et que nous avons à relever aujourd’hui les régions tropicales sont aujourd’hui des zones d’actions prioritaires. La plupart des pays en développement ou émergent aujourd’hui sont situés dans ce type de région. Combiné à l’augmentation à laquelle est sujette la population mondiale. Il est prévu, si les estimations sont exactes qu’elle double en 2030 en passant de 2 à 4 milliards d’habitants. « S’il est difficile de généraliser la situation compte tenu des disparités régionales et intra-régionales, il est cependant possible d’affirmer que l’ensemble des zones concernées {les zones tropicales} seront particulièrement vulnérables au regard des conséquences d’une mauvaise gestion de l’urbanisation sachant que les conséquences des réchauffements climatiques viendront exacerber des situations déjà fragiles. »
Stéphane Pouffary et Guillaume Delaboulaye (15).
22
1.2.2 Les caractéristiques architectoniques Comme vu précédemment il existe différentes sous catégories de climat tropical lesquelles sont caractérisé en termes de contraintes conceptuelles comme suit: le climat équatorial aura une humidité stagnante mais des mouvements d’air faible, le besoin de faire circuler l’air dans ce climat se révèlera essentiel afin d’éviter la moisissure. Celui de savane, aura humidité permanente mais des mouvement d’air plus présents, cela permet donc de l’utiliser pour l’évaporation. Le climat de mousson quant à lui aura une humidité périodique suivant la saison, sèche ou humide, il sera donc important de prendre en compte ces cycles. La forte pluviométrie, les petites amplitudes thermiques au cours de la journée ainsi que la grande humidité dans l’air font que le climat peut être inconfortable. Humidité et chaleur combinées rendent la sensation de moiteur inévitable il est ainsi important de concevoir des espaces de vie dans lesquelles les mouvements d’air sont favorisés. L’impression de chaleur lorsqu’un mouvement d’air est présent permet de réduire énormément la sensation d’inconfort. « Le mouvement de l’air affecte le refroidissement du corps. Il
ne diminue pas la température mais provoque une sensation de refroidissement due à une perte de chaleur par convection et à une évaporation accrue du corps. »
Victor Olgyay(5).
Bien avant que V. Olgyay ne le théorise, les différents peuples du monde le mettaient en pratique et plus particulièrement dans les pays chaud. En effet, dans les climats tels que ceux évoqués plus hauts les constructions sont faites pour favoriser le mouvement de l’air en son sein. Lorsque l’on analyse les différents types d’habitats vernaculaires une organisation en groupement dispersé est un paramètre récurrent. En effet, en opposition au climat aride ou on retrouve des habitats compacts et regroupés sur eux-même afin de favoriser l’inertie thermique des bâtiments, en climat tropical l’accent est mis sur des espaces poreux ou les mouvements d’air sont facilités. Ainsi les constructions sont dispersées de manière à ne pas faire opposition aux vents dominants. En combinaison à une ventilation optimisée un effort conséquent est produit en ce qui concerne la protection solaire. Les brises soleil et autres protection vis-à-vis des rayonnements solaires constituent un aspect essentiel de la constitution des habitats vernaculaires. Un habitat adapté à un climat chaud est un habitat à l’ombre.
23
La forme dépendant de la région se révèle quant à elle en général en longueur ou compacte combinée avec un effet de « cheminée ». Très souvent on retrouvera une toiture légère associée à un avant toit ou une toiture végétale permettant la dispersion de chaleur par convection. Par exemple, en Papouasie
Nouvelle Guinée, le peuple de Kaluli possède des bâtiment aux très grandes toitures légère réalisées avec une structure en bambou couverte de feuilles de sagou. Cette toiture permet de protéger de la pluie tout en ayant une porosité suffisante pour l’échappement de l’air chaud ou de la fumée de la cheminée intérieur sans aucun besoin d’ouverture quelle qu’elle soit.
Fig. 9 et 10: Coupe et plan d’un habitat traditionnel Kaluli.
24
La légèreté des matériaux généralement utilisés permet une grande diversité de formes possibles. Dans le cas de faibles mouvements d’air, le moment ou la moiteur s’avèrera la plus inconfortable, la moindre brise doit être capté ou créée par le moyen du tirage thermique appelé aussi effet « cheminée ». Ce procédé fonctionne ainsi, il combine deux caractéristiques. La première est la différence de pressions due à l’altitude entre l’entrée et la sortie d’air, la seconde est l’écart de température entre entre l’air intérieur et extérieur. L’air chaud ayant la propriété de monter (d’où le nom cheminée), cela créé la différence de pression qui va tirer l’air plus frais à travers les ouvertures plus basses. D’autre part plus la cheminée est haute plus le tirage thermique aura tendance à être efficace. On retrouve ce principe dans l’impressionnante maison du chef à Bawomataluo en Indonésie.
Fig. 11: Maquette sans couverture de la maison du chef à Nias en Indonésie. 25
Dans le cas de pluies tombant à la verticale (sans mouvements d’air) une toiture végétale sans parois se trouve être la solution la plus simple pour protéger les habitants, leurs bêtes et leurs réserves de nourriture. Chacun des individus aura alors sa place. C’est le cas du peuple Yanoarna, situé à la frontière du Brésil et du Venezuela, ils construisent leurs campement semi permanents autour d’une place centrale ovoïde. Chaque habitat est un grand toit à un seul pan ouvert vers la place. Celui-ci procure donc un effet de « parasol », la toiture protège du rayonnement solaire ainsi que des pluies omniprésentes. Dans ce cas, l’implantation du village est sujette à la pluie et la direction des vents dominants.
Fig. 12: Coupe et plan de l’habitat Yanoama à la frontière du Brésil et du Vénézuella.
Dans les cas de constructions plus pérennes, le décrochement du sol est alors une caractéristique récurrente. L’intensité de la pluie rendant le sol spongieux et élevant le risque d’érosion il est commun que l’espace de vie soit surélevé par le moyen de terreplein ou plus communément de pilotis. Ce principe a plusieurs qualités. Tout d’abord, en plus de l’isolation des dégâts des eaux possibles, cela permet d’isoler visuellement l’espace de vie. C’est un bon moyen de gérer le degré d’intimité nécessaire pour chaque culture. Un autre point est celui de la ventilation par dessous. Le sol devient alors un moyen supplémentaire de rafraîchir l’intérieur offrant une ouverture autre que celle du toit ou des parois. Enfin cela créé un espace possiblement utilisable pour la protection des bêtes ou les détritus. L’habitat Kaluli (fig. 8 et 9) en se sur-élevant du sol permet une ventilation au sol qui ne sera pas en contact avec le bambou évitant ainsi son pourrissement prématuré.
26
Dans certaines régions ou les vents sont plus forts ou celles sujettes à des saisons cycloniques, une protection supplémentaire est nécessaire. Procurant un degré plus marqué d’intimité, ces protections peuvent être des parois, des claire-voies ou encore des résilles modulables. Elles imposent une différenciation entre privé et publique modulable du « couvert » au « clos » mais permet surtout d’apporter un espace plus sec dans un environnement humide. Ce procédé est utilisé dans les régions montagneuses de Malaisie. La communauté des Ourang Asli a des habitations construites de manière à ce que lorsqu’elles sont soumises à des vents violents, elles puissent être refermées aux moyen de paravents tressés. Outre le fait de se protéger des pluies ou cyclones ces parois dotés d’ouvertures permettent aussi de canaliser les vents par le biais d’ouvertures permettant une ventilation traversante. On remarque alors que les ouvertures sont placées judicieusement de manière à ce que la ventilation se fasse de la manière la plus optimale et qu’elle se passera au niveau du corps afin de favoriser cette sensation de rafraîchissement.
Fig. 13: Habitat traditionnel Ourang Asli, Malaisie
27
Enfin, l’habitat vernaculaire tropical sera peu ou pas compartimenté laissant tout le volume intérieur visible. La légèreté des matériaux généralement utilisés permet une grande diversité de formes possibles ce qui laisse libre la création d’espaces concordant aux systèmes de pensée locaux. La constituante socio-culturelle transforme l’habitat en plus qu’un simple espace de vie à l’abri d’évènements extérieurs. La diversité des caractéristiques contextuelles étant telle, il est impossible d’apporter avec exactitude un modèle applicable pour le type de climat abordé, il est donc intéressant d’explorer un exemple dans le but d’appréhender les dimensions que peuvent atteindre la définition du vernaculaire d’une région donnée.
28
1.3
Kanak, le savoir ancestral « Kwènyii Wêê Numèè Caac Le mât est planté sur la terre Dans l’aire de danse Pour annoncer au peuple la danse sacrée Prenez vos conques Soufflez sur les montagnes Soufflez sur les airs Soufflez dans les forêts Et dans les vallées Pour appeler tout le monde A danser la danse de la terre. » Wanir Wélépane, «Le français est un poème qui voyage», 2006 (16).
1.3.1 La nouvelle-calédonie La nouvelle Calédonie, est un territoire outre-mer français composé d’un ensemble d’îles et d’archipels d’Océanie, situés en mer de Corail et dans l’océan Pacifique Sud . L’île principale, Grande Terre, accueillant le chef-lieu, Nouméa, est d’une longueur de 400 kilomètres sur 50 kilomètres de large en moyenne. À une distance d’à peu près 1400 kilomètre de l’Australie, la NouvelleCalédonie fait partie des territoires français les plus éloigné de la capitale.
29
Fig. 14: carte de la Nouvelle Calédonie par rapport à l’Australie.
Situé dans une zone à climat tropicale, l’île est orienté selon un axe sud-est/nord-ouest ce qui la rend exposée aux alizés bien présents dans cette partie du pacifique et permettant sur le territoire d’entretenir fraicheur et humidité. Les températures relativement chaudes s’élèvent en moyenne sur l’année à 23,8°C (chiffre historique-météo.net de l’année 2018(17)). L’humidité quant à elle est aussi élevée, elle atteint en moyenne par an des valeur oscillant entre 73 et 81%. Concernant les saisons, l’année est divisée en 2 saisons, lesquelles sont séparées par deux intersaisons. • la saison chaude et humide, ou été austral, ou encore « saison des cyclones », se passe de mi-novembre à mi-avril. Caractérisée par des températures maximales de 28 °C à 32 °C, elles peuvent aussi dépasser facilement les 30 °C (le record enregistré étant de 39,1 °C à Bouraké, en 2002). Cette saison est aussi reconnaissable par le fort taux d’humidité qui l’accompagne. Le mois le plus chaud, généralement février, se voit atteindre des températures moyennes de 24 à 29 °C. Le plus pluvieux, janvier, atteint des précipitations moyennes de 244,1 m. De nombreux cyclones ou dépressions tropicales se succèdent à cette période et sont parfois très violents voir même dévastateurs. Le cyclone Erica, a frappé la Nouvelle-Calédonie en mars 2003, les records de vents et de pressions minimales ont alors été enregistrés, soit un vent moyenné sur 10 minutes de 166 km/h, des rafales de 234 km/h et une pression de 952,3 hPa (source Météofrance). Ce cyclone a fait deux morts, près de 3000 sans-abris momentanés et des dégâts matériels estimés à 47,7 millions d’euros. • La première saison de transition, de mi-avril à mi-mai, se reconnait par une diminution du nombre de basses pressions, des précipitations et des températures. • La saison fraîche, ou hiver austral, de mi-mai à miseptembre, est une saison douce de part ses températures ainsi que pour sa pluviométrie. Les températures oscillent généralement entre 15 °C et 25 °C, avec toutefois des minimales pouvant descendre en dessous des 15 °C en altitude ( la température la plus basse jamais enregistrée en NouvelleCalédonie est de 2,3 °C à Bourail le 17 juin 1965). Le mois le plus frais de l’année est en général août, avec des températures moyennes entre 17 et 24 °C. • Enfin, la deuxième saison de transition, de mi-septembre à mi-novembre. Durant cette période l’anticyclone de l’île de Pâques atteint son étendue maximale, faisant remonter les températures (oscillant entre 18 et 26 °C) et protégeant l’archipel des perturbations polaires. Cela se traduit par des alizés largement dominantes et de très faibles précipitations, le mois le plus sec étant octobre avec des précipitations moyennes de 60,5 mm. La moyenne d’ensoleillement de l’île se situe entre 2500 et 2800
30
heures par an. Cependant l’existence de différents microclimat donne aux île leurs particularité paysagères(18). Morphologiquement, la chaine de montagne qui traverse l’île culminant au plus haut avec le mont Panié à 1629 mètres, offre une protection à la côte ouest vis-à-vis des vents forts. La forêt primaire de Nouvelle-Calédonie se trouve en montagne et constitue un patrimoine naturel d’exception faisant la liaison entre la cote est et ouest. Cette division provoquée par la chaine de montagne a pour effet de créer une petite bande de terre étroite à l’est dans laquelle les conditions sont plus difficiles. À l’ouest en revanche, les terres sont propices au développement de culture et plus généralement de la vie. Le pourtour de l’île est quant à lui ceinturé d’un lagon rendant son accès difficile mais qui cependant permet d’accueillir une pêche à l’abri de la haute mer. Les îles Loyauté à l’est de Grande Terre sont un archipel de quatre îles ( Ouvéa, Lifou, Maré et Tiga) qui a été constitué grâce au rehaussement de plateaux coralliens. Ces îles sont les plus importantes de la collectivité après celle du chef lieu.
Fig.15: Carte du relief de la Nouvelle-Calédonie. 31
Les habitats au travers de l’île sont pour la plupart situés en bord de mer à l’embouchure de rivière, là ou les terres alluvionnaires sont propices à la culture. On retrouve aussi des habitats dans des collines douces précédents la chaine de montagne ou encore dans les fonds de vallées. L’habitat anak, est généralement constitué en plusieurs hameaux alliés. Chaque hameau est de faible population et est plus ou moins éloigné des zones de culture. La caractéristique du peuple étant de parcourir beaucoup de distance pour accéder à leurs terres en culture. Lesquelles, en fonction des périodes étaient abandonnées, déplacées ou réoccupés induisant donc un certain semi-nomadisme des populations.
1.3.2 Le peuple Kanak et les colonisateurs Les premières traces d’homme en Nouvelle-Calédonie remontent à près de deux millénaires avant notre ère. L’implantation la plus importante de population étant sur la côte ouest, la culture Kanak se développant tout au long des époques on remarque cependant une rupture coïncidant au début de l’ère chrétienne. Alors une différence culturelle s’installe entre le Nord et le Sud. En 1774, James Cook, explorateurs anglais, est le premier européens à donner des traces écrite de l’archipel. Durant cette escale, il recensera les différents paysages et habitats locaux. Après lui, nombres d’explorateurs se succèdent dont le français Jacques Julien Houtou de Labillardière y faisant escale dans son voyage visant à trouver la Pérouse en 1793:
« Nous descendîmes à terre vers une
heure après-midi, et bientôt nous fûmes entourés par un grand nombre d’habitants qui venaient de sortir du milieu des bois au travers desquels nous nous enfonçâmes à plusieurs reprises en nous éloignant des bords de la mer. Nous ne tardâmes pas à trouver quelques huttes isolés, à trois quatre cents pas de distances les unes des autres et ombragés par un petit nombre de cocotiers. » Jacques Julien Houtou de Labillardière, 1800(19).
Fig. 16: Gravure extraite de l’Atlas de J. Cook, Voyage dans l’hémisphère austral, 1778
32
Ces différentes escales se succèdent sans n’avoir aucun réel impact sur l’histoire de l’archipel. Cependant, en 1843, des missionnaires s’installent à Balade dans le nord de l’île et ouvrent les portes à l’emprise européenne sur l’île. Dix ans plus tard, c’est le début des prises de possessions des différents pays ainsi que la militarisation et l’établissement de ports fortifiés. S’en suivra des expulsions, des cantonnements ainsi que la création de réserves qui provoqueront un bouleversement démographique des populations locales. On passe de tribus semi-nomades étalées sur toute l’île de Grande Terre à des regroupements forcés ainsi qu’une imposition du modèle architectural colonialiste. Les maisons traditionnelle et surtout la Grande Case sont brûlées dans de nombreux hameaux afin de montrer la puissance de l’autorité coloniale aux locaux. Roger Boulay l’évoque ainsi: « Aux hameaux dispersés du séjour paisible ont succédé de gros
villages de regroupement ou l’on doit vivre dans la promiscuité sous le regard des autres. Brisé, le vieux peuple à failli en mourir. ». La Maison Kanak, 1990(20).
1.3.3 L’habitat comme support de société Le drapeau de la Nouvelle-Calédonie est inspiré de la culture Kanak. On retrouve trois bandes de couleurs, de haut en bas, bleue, rouge et verte. Celles-ci au dessous d’une flèche faitière d’une Grande Case Kanak. C’est est le symbole de l’autorité de la tribu Kanak c’est l’espace dont la construction mobilisaient tous les membres du village. Plus qu’une simple case elle est la base des concepts sociologiques et politiques portant le peuple kanak.
Fig. 17: Drapeau de la Nouvelle-Calédonie 33
La Grande Case (fig. 16) est le lieu de rassemblement pour les hommes autour du chef du village mais aussi porteuse de la lignée d’un groupe. En effet comme l’explique Roger Boulay dans La Maison Kanak en 1990(20): « Tous les descendants en ligne masculine de l’ancêtre qui a
construit l’habitation originelle, sont membres d’une même case (wââo). L’unité de parenté patrilinéaire ainsi définie porte le nom du site où se dressait cette demeure : par exemple, les du wââo (case, lignage) Mii proviennent d’un aïeul bâti au lieu-dit Mii une case présentée comme l’origine du lignage portant ce nom. C’est donc à partir d’un lieu d’habitation et de vie qu’est pensée la famille paternelle étendue, qui confère à tout mélanésien une part essentielle de son identité. {…} La totalité des lignages forme une vaste enveloppe de quasi-parents entre lesquels le mariage est interdit. Les kanaks du centre de la Grande Terre donnent à cet ensemble exogame le nom générique de toute « maison ». »
Fig. 18: Pilou (fête traditionelle) en face de la maison du chef (à gauche). 34
S’en suit, suivant l’âge de la maison un titre de noblesse. En effet plus la case sera âgée plus cela sera prestigieux. Un témoignage de la prospérité d’un groupe. Outre le fait qu’elle permette de donner une identité à un hameau, la case est aussi un médium de communication. La compétition entre des individus de deux hameaux adverses se fait à travers celle-ci, celui qui construira la case la plus haute des deux sera adjugé vainqueur de l’affrontement. Ou encore, si un chef est jugé trop présomptueux, il voit son seuil de porte taillé à la hache par un guerrier d’un autre clan de manière à ternir l’image du chef. Au contraire, lorsque les habitants souhaitent célébrer un personnage remarquable du hameau ils construisent une case en son honneur. La case outre son aspect purement fonctionnel est la base même de la culture kanak. Elle est une pièce d’identité de son propriétaire, son nom, son emplacement, ses décoration décrivent quelle place dans la société kanak son propriétaire occupe. Cependant, rien n’est immuable, les décorations caractéristiques du chef par exemple, peuvent être enlevées s’il se voyait tomber en disgrâce. Alors un autre chef serait élu et prendrait sa place dans la case.
35
Fig. 19: Organisation de l’espace autour de la Grande Case.
La case dans sa constitution est aussi vu comme une métaphore de la structure sociale du village. Le tertre et les fondations de celle-ci représente les anciens ainsi que leurs sagesse, les piquets d’enceinte ainsi que les chevrons de la case représentent les support de la chefferie et les clans alliés tandis que le poteau central caractéristique de la Grande Case est la représentation symbolique du chef. C’est la pièce la plus lourde la plus indispensable mais qui ne tient pourtant pas sans ses supports. On remarque donc la volonté du peuple de construire un système politique stable.
1.3.4 Le village kanak La forme du village kanak a au cours des âges évolués. Les différences observées par les différents écrits sur l’habitat au cours du temps tendent à montrer que suivant la situation sur l’île les schémas diffèrent. Dans le Nord, selon les écrits du Père Montrouzier, les maisons étaient disséminés sur le territoire alors que dans le Sud on retrouvait des agglomérations de cinquante à soixante maisons. Cependant, pour M. Lenormand la constitution de village apparait juste avant l’arrivée des premiers européens: « A une époque précédant l’arrivée des européens et à leur
arrivée, les autochtones de Nouvelle-Calédonie étaient en train de transformer leur mode d’habitat et de constituer des agglomérations que l’on peut qualifier de village. ». L’évolution politique des autochtones de la Nouvelle-Calédonie, Journal de la société des océanistes, 1953(21).
Le hameau reste cependant la forme la plus représentative de la culture kanak. Son implantation dépend de trois conditions. La première est la proximité de l’eau. D’abord pour un usage domestique mais surtout afin d’irriguer les différentes cultures du village. De savants systèmes étaient mis en place de manière à distribuer l’eau sur toutes la surface des culture tels que bassins de rétentions et canalisations. Les Kanaks étaient aussi de très bon pêcheurs là on retrouvera donc beaucoup de villages basés sur la pêche dans le lagon. Deuxième caractéristique, des sols fertiles, même s’il arrivait qu’ils fassent de nombreux kilomètres pour aller cultiver des terres la proximité d’une terre cultivable rendait la localisation plus intéressante. Le peuple kanak cultivaient principalement de l’igname et du taro. Enfin, dernier paramètre mais pas des moindre, l’élévation du terrain devait préférablement être dominant, « ou la vue porte loin et d’où l’on domine la campagne environnante »(20) et surtout aérés par l’alizé. La préoccupation était la sécurité et aussi le confort, d’une part la surveillance des zones cultivées mais aussi la bonne ventilation du village afin de procurer un confort certain au village. Le village kanak avait aussi pour habitude de se lier avec d’autres village, notamment pour l’agriculture. Une alliance était soudée
36
afin d’avoir accès à des terres ou à de la main-d’oeuvre afin d’augmenter la capacité de production. Comme évoqué plus haut le village n’avait pourtant pas vocation à rester indéfiniment sur un site. Les événement qui ponctuaient la vie du village pouvaient amener les habitants à quitter un lieu. Par exemple, si la mort d’un chef était jugé importante, on entreposait le corps du chef dans la Grande Case, et les habitants pouvaient émigré vers une autre partie de l’île ou retourner à un site jadis utilisé sans jamais réouvrir la case ou le chef reposait. On retrouve ainsi différents types de villages. Certains auront une fonction de « résidence principale » d’autre plus proches des cultures serviront d’habitat temporaires pour les moissons, on trouve aussi des villages refuges qui varient ainsi dans leurs configurations malgré quelques caractéristiques immuables.
Fig. 20: Composition d’un village kanak.
37
Malgré la relative facilité qu’éprouvaient les kanaks à quitter un village bâti il était néanmoins porteur d’une grande symbolique et construit selon des règles strictes. Chaque composante du village prenait une place précise et dictée selon des règle sociales strictes. L’emplacement dans une zone jugée propice avait aussi son importance. Une crête bien marquée ou une colline de forme allongée était préférée. Il fallait de toute façon un espace surélevé de manière à installer la grande case. Le village était implanté dans la végétation ou proche de celle-ci ainsi, l’air circulant pouvait naturellement se rafraîchir. D’autres part la disposition des cases relativement éparses permettait aussi de ne pas faire opposition au vent de tel sorte qu’elles ventilent toutes sans bloquer son voisin. L’une des composante majeure du village est l’allée principale. Une grande case de village n’est pas concevable sans son allée principale. C’est elle qui organise le village. « La grande case ne se vit pas sans ses allées car ce qui est fait
dedans doit ressortir, doit éclater à l’extérieur. Quand on constate que toutes les paroles ne font plus qu’une parole, que la ligature est bien serrée, alors elle peut s’exprimer dehors par la boucheallée. »(20).
Fig. 21: Plan de l’allée principale, cases et Grande case.
38
Cette espace est donc un espace d’expressions ou toutes les annonces sont faites telles que les naissances, les mariages ou les deuils. Allant de 20 à 30 mètres de large elle atteint des fois près de 100 mètres de long. Elle a aussi un rôle de hiérarchisation sociale. Les hommes auront les cases situées de part et d’autres de l’allée, le rang social est ensuite déterminé suivant la proximité avec celle du chef, la plus proche aura un rang important et plus elle est loin plus le rang décroit. Les femmes et les enfants noninitiés occupent la ligne derrière celle des hommes. Les cuisines, ateliers et fours sont à l’écart des cases mais respectent toujours un alignement avec l’allée.
Fig.22: Coupe longitudinale de l’allée principale: 1- case du cadet 2- Grande Case
Le bas de l’allée est consacré à l’accueil, c’est la porte d’accès au reste de l’allée. C’est un espace ouvert aux invité venant des autres clans ou de l’extérieur. C’est aussi un endroit ou les danses traditionnelles sont effectuées. Le bas de l’allée est clos par la case du cadet souvent celle ou les invités se verront offert de dormir. L’allée se poursuit après l’espace d’entrée et de fête par les différentes habitations des classes sociales du villages lesquelles sont donc au plus bas, le cadet du chef puis les « administrateurs, les deux oreilles, les conseillers »(20) viennent ensuite les gardiens de la chefferie et au plus près du chef les magiciens. Viens ensuite le haut de l’allée. Celle qui entoure la case du chef. Une première zone est celle des pieux plantés sacrés qui symbolisent la mémoire des ancêtres du village.
39
Fig.23: Coupe transversalle de l’allée principale sur la Grande Case.
La seconde, est un espace gazonné ou les dons à la chefferie et aux esprits sont disposés. Viens ensuite l’enclos de la grande case, une palissade entourant le haut de l’allée dans lequel on retrouve le tertre, support circulaire de la grande case et des deux autels plantés, de taro d’un côté et d’ignames de l’autre. C’est aussi un espace débordant de deux à trois mètres le la case dans lequel les symboles de la hiérarchie sociale sont exhibés. Enfin à l’arrière de la grande case on retrouve le bois sacré. Un espace planté interdit aux personnes qui n’y sont pas accompagnées par celui qui ouvre le chemin. L’accès à celui-ci se fait après avoir pratiqué les geste coutumiers (offrandes et paroles) ainsi que l’abandon de tout objet avant d’y rentrer. Cet espace est planté des différentes plantes locale et créé une petite forêt dans laquelle y sont fait divinations et magies sur les marmites. Il peut prendre la place d’une ancienne grande case abandonnée. Le village kanak est fort de symbolisme et de hiérarchie qui régissent son organisation sociale. Les modes de déambulation, de construction et d’habiter sont codés et apportent un respect du lieu en accord avec son environnement.
1.3.5 La grande case, le symbole du chef Pour la construction de la pièce majeure du village, toutes les personnes valides sont mobilisées, hommes, femmes et jeunes sont attribués à une tâche qui servira à l’édification de la demeure du chef. La construction d’un tel édifice peut aller jusqu’à 4 saisons. Elle s’effectue durant la période creuse des cultures de l’igname. Le calendrier de construction, basé sur les lunaisons, est aussi élaboré de manière à ce qu’une concordance soit trouvée entre: la constitution de stocks de nourriture suffisants pour les constructeurs et les fêtes qui accompagnent la construction et la préparation des différentes composantes de l’édifice. Par exemple: la région Houaïlou par exemple, a une période de construction situé entre mars et juillet, dates correspondantes à la fin de la période active des cultures, et, le début du débroussaillement des champs. L’édifice en lui même nécessite, neuf type de pièces constituant la structure primaire. Tout d’abord des poteaux principaux, ce sont les poteaux qui créent le pourtour de la case, aussi les plus larges (sans compter le poteau central), ils serviront à maintenir les chevrons qui eux mêmes s’appuient sur les pannes sablières. Ces chevrons se rejoignent tous en pointe sur le poteau central, pièce majeure de l’édifice. Toutes ces pièces sont des composantes de la structure primaire assurant la solidité de la grande case. Viennent ensuite le reste de la structure. Les poteaux et les chevrons secondaires, aux dimensions plus modestes, serviront à maintenir la paroi verticale, les pannes quant à elles serviront à solidariser tous les chevrons. La corbeille, un panier tronconique
40
fixé en haut du poteau central, aura pour rôle de recueillir les chevrons principaux. Enfin, les gaulettes, petites pièce de bois se pouvant être assimilées à des liteaux, disposées, en extérieur, de la base au sommet de l’habitation. Toutes ces pièces peuvent avoir des détails variant suivant la région dans laquelle on regarde mais leur utilisation reste fondamentalement la même. La plus grande différence va se faire dans les modes de couverture entre Grande Terre et les îles Loyauté à cause des moyens locaux.
Fig. 24: Plan et structure d’une Grande Case.
De toutes les pièces de la case la plus essentielle est le poteau central. Comme évoqué précédemment, le symbole du chef. C’est elle qui requiert le plus d’effort dans sa préparation de la forêt à la case. C’est l’élément le plus imposant de l’habitation de part son poids, sa taille et sa portée symbolique. Provenant de la forêt primaire, le poteau est taillé dans les plus grands arbres. L’essence est dans la plupart des cas du houp. Choisi pour ses qualités techniques d’une part mais surtout pour sa capacité de conservation. Les populations locales le qualifie de bois dur imputrescible, « solitaire dans la forêt et présent depuis les origines du pays »(20).
41
Pour la construction d’une case autre que celle du chef, aucune spécificité dans la coupe ou quoique ce soit concernant le bois ou la mise en place n’est nécéssaire. Un arbre quelconque aux abords du village peut faire l’affaire. En revanche, le poteau
central de la grande case est unique. Un réseau de relation est alors nécessaire. Les arbres dans lesquels sont taillés ces éléments sont spécifiques au point qu’il faille obtenir un droit auprès de tribus spécifiques fournissant la matière première nécessaire. L’abattage de l’arbre est précédé d’une cérémonie durant laquelle une demande est faite aux ancêtres dans le but de bénir l’arbre afin de l’utiliser en tant que poteau central. Des règles de transport ainsi que l’aménagement d’un chemin sont observé afin de respecter le tronc pouvant atteindre les 10 à 15mètres de haut. En définitive on se comporte avec le poteau comme on se comporterait avec le chef du village. D’ailleurs « L’arrivée
du poteau dans le village va donner lieu à une cérémonie qui marque la remise de l’arbre à son destinataire »(20). On remercie
alors les clans qui ont assuré le transport en les payants avec des coquillages, monnaie commune de l’époque et gage du service rendu.
Fig. 25: Coupe sur une Grande Case, en haut d’une allée
La mise en place de la charpente commence ensuite par la préparation du sol venant accueillir les poteaux. Celui-ci est nettoyé, décapé et remblayé de petits cailloux et terre argileuse. Cet partie effectué, elle est laissé ainsi durant deux saisons afin que les différentes couches soit tassées naturellement par l’eau de pluie. Après cette période, le poteau central est enfoncé (entre 0,8 à 1,5m de profondeur) au centre du tertre de forme circulaire. Enfoncé proportionnellement moins profondément que les poteaux périphériques (0,8 à 1m de profondeur pour une hauteur hors sol de 1,5m en moyenne) il est établi que le poids de la pièce lui permet de tenir par elle même. L’érection est ici encore un moment fort dans le processus de construction de la case. Après plusieurs incantations magiques visant à rendre le poteau plus léger à monter, le magicien grimpe sur l’extrémité de celui-ci jusqu’à ce qu’il soit dressé afin d’aider les hommes dans l’effort. Une fois celui-ci dressé vient alors le tour des poteaux périphériques. Dimensionnés en moyenne à 25 cm de diamètre,
42
ils sont généralement placés à 1m l’un de l’autre, cet écart réduisant si la hauteur de la case augmente. Une fois ces poteaux disposés, le tertre est réalisé. Le sol est surélevé de 30 à 60 cm de haut sur un rayon agrandi de 1 à 2,5m par rapport aux poteaux. Le tertre est d’ailleurs la partie restante des constructions lors des découvertes d’anciens hameaux abandonnés. Ils témoignent de l’existence et des dimensions des habitats kanaks d’autrefois. Le muret périphérique ainsi que le gazon planté permettent le soutien de la terre et est toujours rabattu sur la paroi de la case au niveau de la porte afin d’en démarquer l’entrée. C’est une partie soignée de la case qui accueillera les décorations spécifiques aux grandes cases. Le tertre est un espace accueillant des plantes humides symbolique qui perdure grâce au ruissellement de l’eau de pluie du toit. Afin de permettre la réception des chevrons, la pane sablière est alors mise en place. Constituée de deux faisceaux de gaulettes (lianes ou roseaux de 1 à 2cm de diamètre) d’un diamètre moyen de 16cm, elle parcours le tour de la case et est fixée de chaque côté des tenons des poteaux principaux. Cette méthode va permettre de recevoir les chevrons, taillés en bout, qui s’inséreront entre les deux faisceaux de gaulettes.
Fig. 27: Pane sablière (3), Chevrons (1) et gaulettes (4), ainsi que les poteaux principaux (2) et secondaires (5).
43
Fig. 26: Corbeilles de case et Grande Case.
Une fois la base réalisée, vient alors le défi de lier les chevrons de la charpente en hauteur. La solution la plus communes dans les charpentes traditionnelles serait de les liés entre eux cependant, et c’est ce qui fait l’originalité de l’architecture kanak, un dispositif dit de corbeille est mis en place. Disposé au sommet du poteau central, un tissage de liane et de roseaux reprenant la forme d’une corbeille vient soutenir sans lier de manière rigide les chevrons qui tiennent leurs solidité du réseau serré formé par le clayonnage des chevrons et des gaulettes. La forme de cette corbeille peut varier suivant la région concernée mais la fonction reste la même.
Une fois la charpente terminée, la couverture est alors posée. Celle-ci est constituée de deux couches pour la paroi périphérique, la première est le plus fréquemment en écorce de niaouli (excellent matériaux de rembourrage et d’isolation). La récolte de celui-ci se fait par plaque de 2m avec un bâton pointu. Chaque morceau est plié en deux et peut être stocké à l’extérieur pendant plusieurs mois. Recouvertes d’un tiers à chaque fois elles sont ensuite liées au gaulettes à l’aide d’une aiguille de bois. Une couverture en graminée vient ensuite se poser sur celle en écorce. Appelée päbë, les botes sont maintenues serré par des gaulettes le tout, ici encore maintenu par des liens passés à travers la paroi à l’aide d’aiguilles de bois. Pour la toiture, les gaulettes servent d’échafaudage et permettent de faciliter la pose extérieure. À l’intérieur un échafaudage est mis en place autour du poteau central afin de pouvoir lier la couverture avec les aiguilles en bois. Enfin la couverture de la case se termine par la mise en place de la flèche de faitage, symbole immanquable de la case du chef. Elle assure l’étanchéité du sommet de la case mais fais aussi office de signe de la position sociale dominante du chef car la grande case est la seule à avoir une flèche faitière.
Fig.28: Mise en place des éléments constituants la paroi du tour de la case et finition de la flèche faitière.
Fig. 29: Grande Case à Hienghène, 1874.
44
À l’intérieur de la case on pose au sol trois couches de revêtement. La première, de la paille sèche est superposé ensuite avec deux couches de nattes. Une première en feuille de cocotier et la seconde, plus élaborée en feuille de pandanus. Un foyer est ensuite posé entre le poteau central et la porte. Des herbes magique y sont placés dessous de manière à garantir la fumée que celui-ci produira. Celui-ci ne servira pas à faire à manger, tout ce qui concerne la nourriture ou la cuisine n’est d’ailleurs pas autorisé à rentrer dans la case, mais servira à éclairer, réchauffer l’intérieur et aussi à repousser les moustiques souvent présent dans ce genre de climat. La case se révèle être un espace conçu uniquement pour dormir ou réunir les hommes du villages. L’adaptation climatique de cette construction est remarquable. Comme évoquée plus haut elle met en place une caractéristique que l’on retrouve souvent dans les habitats vernaculaire tropicaux, l’effet de cheminée. La forme compacte mais haute de la case lui permet d’évacuer une partie de l’air chaud aisément car combinée à une toiture dont la couverture lui permet de « respirer ». L’extraction de cet air vicié est aussi combiné à une grande résistance aux précipitations que rencontrent ce genre de régions. Ces précipitations pouvant aussi être amenées à se transformer en cyclone il a alors fallu construire des habitats étant capables de résister aux vents violents et ici encore le peuple kanak a élaborer des structures solides face à ceux-ci. L’isolation thermique mise en place au travers de la construction nous amène aussi à comprendre la subjectivité du confort. James Cook l’évoque dans cet extrait de son livre relatant ces voyages dans « l’Hémisphère Australe » (19) il évoque alors l’intérieur des habitats kanak: « Dans la plupart, nous avons remarqué deux foyers, et
communément un feu allumé ; et comme la fumée n’a d’autre issue que la porte, toute la maison est si chaude et si enfumée, que, pour nous qui ne sommes pas habitués à une pareille atmosphère, il nous était impossible d’y rester un moment. Voilà, sans doute, pourquoi ces Peuples, sont si frileux en plein air, s’ils ne font pas de l’exercice. Nous les avons vus fréquemment allumer de petits feux, et se ranger autour, afin de se réchauffer. Peut être est-il nécessaire que les maisons soient ainsi fumées, pour en écarter les moustiques en sont ici, très multipliés. »
Fig. 30: Intérieur d’une case.
45
Fig. 31: Axonométrie d’une Grande case.
Fig. 22: Coupe sur une Grande Case, en haut d’une allée
46
1.4
Conclusion de la première partie En définitive, le genre vernaculaire a cette identité ancrée qui rend ce type d’architecture porteur d’un sens profond fondé non seulement sur les caractéristiques du site mais aussi sur le peuple qui le conçoit. L’influence ne venant pas de l’extérieur, de la mode actuelle ou de quelconques théories généralisées, les paramètres architectoniques traduisent l’unicité fondamentale du lieu de vie. La recherche de l’adaptation et l’évolution avec le temps des modes d’habiter atteste de l’intelligence conceptuelle des peuples à travers la capacité d’utilisation de la richesse de l’environnement qui les entoure. Les éléments qui composent des lieux de vie sont développés dans l’optique de prospérité des différentes communautés, même si ce n’est pas toujours infaillible, qui deviennent alors fondatrices de leurs propre environnement. La genèse de ce développement étant l’élaboration d’un lieu propice au développement de modes de vie et de pensées uniques affiliés à un lieu donné et à une période donné, la source de connaissance que celle-ci constitue est indéniable et représente aujourd’hui une base de donnée ouverte à quiconque fait l’effort de s’y intéresser. L’habitat Kanak en est un exemple fort. Il est donc interéssant de s’intéresser au point de rupture qui a rendu toute cette richesse « indigne » de la civilisation moderne. Quels évènements ou mouvements, qui par l’affranchissement des savoirs du passé, ont dévié vers une décontextualisation de l’architecture? Et quels mouvements ont en revanche plus tard tenté de réconcilier l’architecture au site dans lequel elle s’implante?
47
48
P a r t i e 2
49
De la révolution industrielle, ses avancées et conséquences, à la naissance du bioclimatisme.
2.1
Des campagnes aux villes, du vernaculaire à l’industriel Au cours de l’histoire, chaque catégorie de créateur, peintre, sculpteur ou écrivain pour ne citer qu’eux, ont été confrontés aux contraintes dicté par le marché et d’une certaine manière à la réduction de sa liberté artistique. L’architecte, d’autant plus touché par cette idée, est à la fois responsable de l’esthétique et du fonctionnel à travers le rapport qui lie le créateur et son client. Ce dernier, soucieux de la dimension financière et de la valeur d’usage de la construction aura tendance à donner un cadre restrictif à l’architecte. Tout au long de la partie précédente il a été évoqué de nombreux exemple d’habitats traditionnels ancré dans la culture des peuple dans lesquels ils ont été construit. Conçus et développés avec des techniques mises au point et améliorées pendant des siècles, parfois même des millénaires. Cependant, en l’espace d’un claquement de doigts, le visage de ces habitats traditionnels ont été pour la plus grande partie mis de côté. Une des causes majeures de ce revirement: la révolution industrielle. La période de la révolution industrielle, est un tournant dans l’histoire de la construction. Toutes les branches de production de produits vont être boulversés par l’arrivé de nouvelle technologies qui permettront une augmentation exponentielle de la production. L’architecture, est un des domaines qui se trouvera être un des plus changé. C’est à ce moment de l’histoire que l’on peut observer la rupture dans l’architecture. Le mouvement de population et l’évolution des modes d’habiter relègue le genre vernaculaire au second plan.
2.1.1 La révolution industrielle et son contexte socio-économique C’est une époque charnière de notre histoire en terme d’évolution des modes de vies, elle est marquée par un épanouissement du secteur économique de la construction. Les besoins de cette période, notamment en infrastructures et bâtiment ainsi que la construction de grands réseaux de transports, provoque un bond dans l’urbanisation du territoire. Dés le XVIIIe siècle en Angleterre le pays est sur la voie de l’industrialisation. Un progrès fulgurant et une production qui monte en flèche s’installe au dépend de la classe sociale ouvrière. Cette évolution est d’une part facilité par un système bancaire en évolution qui permet la circulation plus aisées des capitaux impliquant un développement plus prospère des entreprises.
Fig. 32: Lord Strathcona posant le «Dernier clou» du premier chemin de fer transcontinental canadien, le chemin de fer Canadien Pacifique, en 1885.
50
Bien évidement, la révolution industrielle est aussi basé sur les progrès techniques et technologiques tel que la machine à vapeur de l’ingénieur James Watt. Cette invention va alors entrainer des modifications dans nombres de domaines dans lesquels la mécanisation décuplera la productivité. L’agriculture s’en trouve boulversée, l’augmentation des rendements est facilité par les machines et l’élaboration de nouvelles techniques de cultures. La Révolution industrielle se base majoritairement sur trois produits majeurs. Appelé la triade, textile-charbon-fer, elle est dynamisé par l’évolution des modes de productions. Le coton, étant à la base artisanal, évolue dans l’optique d’une augmentation de rendement. Il prend alors la place de la laine dans l’industrie textile qui sera l’objet de nombreuses inventions qui amélioreront régulièrement les taux de productions. Le charbon sera quant à lui produit en énorme quantité, ce qui entraînera une évolution radical de la métallurgie avec l’invention de l’acier mais aussi sera la ressource principal des machines à vapeur. En France, au lendemain de la révolution française, le pays toujours principalement rural et artisanal s’élance dans l’industrialisation. C’est l’Angleterre qui servira à la France d’exemple. C’est sous Napoléon III que l’on s’y engage définitivement, avec pour objectif que le progrès économique servira d’appui à un progrès social et un changement des mentalités. Cette révolution met sur le devant de la scène la technologie ainsi que le matérialisme, en revanche ces idées vont en même temps provoquer une crise des valeurs fondamentales et la nostalgie d’un idéal perdu pour certains. Dans la période 1830-1850, l’Europe passe définitivement au capitalisme. L’augmentation de la production et donc des quantité entraînent le développement d’un marché en dehors des frontières qui voit alors naitre l’idéologie libérale et le libre échange dues au pressions des grands industriels sur le gouvernement dans le but d’ouvrir les douanes et ainsi faciliter les échanges internationaux. Un progrès essentiel à de moment sera donc l’établissement des lignes de chemin de fer qui joueront un rôle d’unificateur national et plus tard international. Cette évolution économique est bien évidement accompagnée de changements sociaux, notamment dans sa structure. On vois notamment l’apparition d’une classe moyenne. Cette classe prospère composé des professions libérales, journalistes, avocats médecin et autres professions essentiels de la société prospèrent et tiennent une place importante dans l’explosion démographique caractéristique de cette période.
51
Entre 1800 et 1850 la population des dix plus grandes villes d’Europe (qui était le continent le plus peuplé du monde à l’époque) passe de 3,4 à 6,4 millions d’habitants. En cause de cette augmentation massive de la population, les
avancées dans le domaine de la médecine. Les remèdes trouvés au différentes épidémies et maladies qui durant le moyen-âge ont été ravageuses peuvent alors être soignées. En parallèle, la démocratisation des sciences et des inventions permettent aussi d’offrir des débouchés économiques très rapides. Par exemple, en 1799 Philippe Lebon met au point une lampe à gaz qui sera six ans plus tard adopté par Londres et en partie Paris pour leurs système d’éclairage public. Une autre classe se développe durant la révolution industrielle. Due à l’exode rural du fait de la trop forte compétitivité des usines face à l’artisanat, les travailleurs s’installe en ville, la ou les usines leurs procurent du travail. Cette classe ouvrière, aussi appelé prolétariat travaillent pour un salaire dérisoire. « Ceux qui en font partie {la classe ouvrière} prennent lentement conscience d’être une catégorie particulière quoique hétérogène. Pour produire, l’industrie a besoin d’une main d’oeuvre à la fois nombreuse, peu chère et docile. » Sylvain Venayre et Pierre Singaravélou (22). Ces trois caractéristiques entraîneront des injustices qui donneront naissances à des tensions sociales fréquente aux XIXe siècle.
2.1.1 L’évolution des modes d’habiter Ces profonds changements dans la structure de la société et sa manière de fonctionner amène à rendre la ville l’endroit le plus attractif en terme de ressources. La productivité des villes rend l’artisanat en terme d’efficacité moins attractif. En effet, le travail qui se faisait à l’origine dans les maisons ou dans des ateliers éparses de petites tailles sont regroupé dans un large espace caractéristique de cette époque et modèle largement développé aujourd’hui: l’usine. Les populations sont donc amenées à émigrer vers le centre économique. Cet exode rural posera cependant un problème: comment accueillir toutes ces personnes? L’afflux de personnes entrainé, les ouvriers vont être logés dans des conditions de précarité sans pareil. Les patrons dans une optique de profits payent les ouvriers de manière dérisoires et les laissent vivre dans des conditions déplorables. Les quartiers populaires sont surpeuplés et insalubres, les maladies, malgré des progrès significatifs de la médecine, se propagent plus facilement dans les quartiers pauvres. En 1832, 18 000 morts sont à déploré à cause du choléra qui s’est propagé à Paris, principalement dans les quartiers populaires. L’impact de l’immigration à donc un impact fort sur les modes d’habiter et particulièrement dans la ville. L’arrivée massive de personnes sur une courte période provoque une demande en logements tel qu’il est impossible de loger tout le monde dans
52
des conditions descentes et surtout du fait que les faibles salaires ne le permettent pas. On vois donc une détérioration des modes de vies. L’exemple des Etats unis est le plus flagrant et notamment New York. Au 19e siècle, de plus en plus de gens ont commencé à affluer dans les villes américaines, y compris des milliers d’immigrants nouvellement arrivés à la recherche d’une vie meilleure que celle qu’ils avaient laissée derrière eux. À New York, où la population doublait chaque décennie de 1800 à 1880, les bâtiments autrefois uni-familiaux étaient divisés en plusieurs espaces de vie pour accueillir cette population croissante. Connus sous le nom de « Tenenment housings », ces immeubles bas et étroits, dont la plupart sont concentrés dans le quartier du Lower East Side, étaient trop souvent étroits, mal éclairés, manquaient de plomberie et de ventilation. En 1900, quelque 2,3 millions de personnes (les deux tiers de la population de la ville de New York) vivaient dans des logements locatifs de ce genre. Ce bâtiment allant de cinq à sept étages occupe presque tout le terrain sur lequel il a été construit. Avec moins d’une trentaine de centimètres d’espace entre les bâtiments, il y a peu d’air et de lumière pouvant y pénétrer. Dans de nombreux immeubles, seules les pièces côté rue sont éclairées et les pièces intérieures ne sont pas ventilées. Même nouveau, ce type de logement était au mieux inconfortable et au pire hautement dangereux.
Fig. 33: extérieur d’un « Tenenment housing », fin XIXe siècle. 53
Fig. 34: Intérieur d’un « Tenenment housing », fin XIXe siècle.
L’exemple de New York est un des plus impressionnant cependant des situations similaires se développent de la même manière autour du monde. La stratification sociale ainsi qu’une évolution de la politique et de l’économie amènent des changement profond dans les modes de vies. Les notions modernes venant au jour à mesure que l’industrialisation continue sa progression nous amènent au XXe siècle à une société de plus en plus consommatrice et attaché à un mode de vie moderne.
54
2.2
Le Modernisme, du courant d’air à la climatisation
La révolution industrielle est l’étape de l’histoire qui peut être attribué au point de rupture du genre vernaculaire. L’étape de la transition de l’habitat traditionnel vers la ville moderne. Là ou les communautés avaient alors la possibilité de construire leurs propres habitats avec leurs coutumes et traditions, on retrouve l’application d’un modèle de mode d’habiter de plus en plus similaire à travers les pays développés. La diversité du vernaculaire à travers le globe devient ainsi moins évidente. Un habitat construit sur le thème de l’optimisation pour cause d’un nombre sans cesse grandissant d’hommes et de femmes venus là ou les ressources se trouvent: la ville. Le caractère personnel et singulier d’un habitat est sacrifié pour un appartement exigu dans lequel s’entassent les familles aux faibles moyens. Cependant, l’avancée technologique et l’augmentation du niveau de vie au XXe siècle, voit naitre l’Homme moderne.
2.2.1 L’homme moderne L’évolution explosive de la classe moyenne ainsi que l’augmentation significative du niveau de vie. Ouvre les porte au mode de vie moderne. Marshall Berman explore la notion de modernité dans ces ouvrages et en particulier All that is solid melts into air dans lequel on retrouve cet extrait(23) : « Il existe une forme d’expérience vitale - expérience du temps
et de l’espace, du moi et des autres, des possibilité qu’offre la vie et de ses dangers - qui est aujourd’hui l’apanage de tous les hommes et de toutes les femmes dans le monde entier. Je nommerai cette forme d’expérience « modernité ». Etre moderne c’est se trouver dans un environnement qui promet l’aventure, le pouvoir, la joie, le progrès, la transformation de soi et du monde et qui à la fois menace de détruire tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes. Les situations et les expériences modernes catapultent les frontières géographiques et ethniques, celles de classes et de nationalités, de religions et d’idéologies: dans se sens on peut dire de la modernité qu’elle unit toute l’humanité. Mais c’est une unité paradoxale, une unité qui désunit, qui nous plonge dans un ouragan de luttes et de contradictions, d’ambiguïtés et d’angoisse. Être moderne, c’est faire partie d’un univers dans lequel comme le disait Marx « All that is solid melts into air ». »
55
La modernisation au sens large a amené le développement de processus de préfabrication, standardisation et l’uniformisation des solutions malgré la diversité des besoins de chaque membre
de la société. Ainsi, ce n’est plus le produit qui est fabriqué pour répondre parfaitement à ses besoins traditionnels mais c’est à l’homme moderne de s’adapter culturellement aux produits et de ce fait à l’architecture moderne. Dans une phase euclidienne, les espaces sont rigoureusement calé sur l’angle droit, car l’Homme est subjugué par la découverte des trois axes de référence (vertical, avant-arrière, gauche-droite). Les surfaces et parois planes font leurs lois, car l’industrie a figé cette conception mentale des espaces. Les avancées technologiques, de plus en plus nombreuses et propagées en masse par l’industrie nous amènent peu à peu à une définition industrielle du confort. Le Corbusier dans ces théories en est un des exemple les plus parlant. En effet, même si ces théories sont largement motivés par de nobles intentions, son modèle est basé sur les dimensions d’un homme de 1,829m. Des dimensions qui ne peuvent pas convenir à quelques milliards de personnes. Le modulor installe cependant un dimensionnement invitant une standardisation de la réponse aux besoins de chaque homme. Malgré le travail remarquable de l’architecte, ce travail image bien les volontés commune du bâtiment durant cette époque moderne et encore celles d’aujourd’hui, laquelle est d’uniformiser une réponse similaire et pas forcement adapté à des besoins divers.
Fig. 35: le Modulor, mis au point par Le Corbusier en 1945.
56
Cette standardisation peu à peu installé par le biais de la révolution industrielle donnera par la force des choses naissance à une société de consommation. Tout les domaines de la vie courante sont touchés par la mise au point de procédés ayant pour but de permettre de produire plus dans un temps le plus cours possible, la rentabilité à tout prix. On arrive alors rapidement à une perte de considération de l’homme envers ses possessions, c’est , comme le dit Rem Koolhaas dans son livre Junkspace: « L’entité au prix de l’identité »24. C’est alors un nouveau état d’esprit qui s’installe. C’est la culture du neuf et du plus, avoir les dernières générations de produit donne alors un statut social, plus on a mieux c’est. « La moitié de l’humanité pollue pour produire et l’autre pollue pour consommer » Rem Koolhaas (24). L’homme moderne ce détache de part son augmentation de niveau de vie ce qui en soit est une bonne chose en revanche avec celui ci augmente ses besoins et ses attentes amenant finalement à des excès. Des excès pour lesquels nous devons payer aujourd’hui. Dans le cas de l’architecture, le modernisme a apporté de grandes pièces de notre patrimoine architecturale. La singularité du mouvement est certaine. D’une part parce qu’elle tire partie des technologies de l’époque avec l’évolution des matériaux et l’industrie florissante de la construction en générale mais surtout par sa volonté de se couper de toute tradition. Le style international en particulier notamment à travers l’application de la notion de « table rase ».
2.2.2 Le style internationale ou la rupture avec la tradition Le style international s’épanoui entre les années 1920 et la fin des années 1980 dans le monde entier. Il marque l’arrivée des idées du Mouvement moderne aux États-Unis, notamment grâce à Philip Johnson et Ludwig Mies van der Rohe, il prend racine dans les idées de l’école du Bauhaus et se base sur les techniques de construction en acier, verre et béton. Il est en quelque sorte l’emblème des Trente Glorieuses. La volonté principale du mouvement est de construire des édifices en rupture totale avec les traditions du passé. Les volumes sont mis en valeur par des surfaces extérieures lisses et surtout sans ornementation. On retrouve une envie de régularité et pour cela toutes les possibilités offertes par le béton, l’acier et le verre sont explorés.
57
Le terme « style international » apparaît pour la première fois en 1932 dans un ouvrage écrit par l’historien de l’art Henry-Russell Hitchcock et Philip Johnson, il est écrit à la suite d’une exposition
du MoMA de New York intitulée Modern Architecture. Il contient 138 photographies représentant des vues intérieures et extérieures ainsi que des plans de bâtiments caractéristiques. Il tend à déterminer un style de manière inductive à partir des caractères communs de la nouvelle architecture. Les conclusions de l’ouvrage sont les suivantes: les réalisations présentés dans l’exposition sont représentatives du style architectural contemporain de l’époque et il se caractérise par son unité et sa totalité. Il se veut sans rattachements à une source et libéré des contraintes géographiques et culturelles. Le style international se démarque comme un langage visuel et fonctionnel universel, absolu, contrastant partout ou il s’impose avec l’architecture locale. Fig. 38: Modern Architecture, Hitchcock H.R., Johnson P.
Fig. 36 et 37: Henry-Russell Hitchcock (gauche) et Philip Johnson.
Le style international est aussi la conséquence de trois phénomènes auxquels les architectes ont été confronté durant la fin du XIXe siècle. Le premier étant l’insatisfaction grandissante des concepteurs avec l’usage continu de bâtiments stylistiquement éclectiques résultant d’un mixe d’éléments décoratifs venant de différentes périodes et styles architecturales n’ayant que très peu ou pas de relation avec la fonction du bâtiment. Le second résulte de l’industrialisation rapide de la société. La demande toujours augmentant d’infrastructures tel que des bureaux, commerces, logements ou autres. Enfin, l’apparition de nouvelles technologies et nouveaux matériaux de constructions tournant autour de l’usage de fer et acier, du béton armé et du verre dévoilent des horizons inexplorés. Ces trois phénomènes dictent alors la recherche d’une architecture basé des principes utilitaires, économiques et apatride qui aideront à satisfaire les besoins en bâtiments d’une société en expansion à travers l’élaboration d’une nouvelle esthétique architecturale. Dans ce cas la technologie a été un facteur crucial. La disponibilité nouvelle de matériaux peu cher,
58
produit en masse ainsi que la découverte à la fin du XIXe siècle des capacités structurelles de l’acier en premier lieu puis du béton en terme de structure primaires, ont rendu la construction traditionnel tel que la brique presque moins courante. L’utilisation de béton armé comme éléments de support, notamment pour les dalles et du verre pour l’extérieur du bâtiment complètent les besoins technologiques nécessaires pour l’édification d’un bâtiment moderne. Les architectes voient d’ailleurs bien incorporé ces technologies dans une architecture qui assume ouvertement ses nouvelles fondations techniques.
Fig. 39: Seagram Building, NewYork, Mies van der Rohe and Philip Johnson, 1958.
59
Le style internationale se base sur trois grands caractères architecturaux. Tout d’abord, l’accent est mis sur l’effet de volume plutôt que de masse, mur rideaux et grandes ouvertures donnent l’idée de légèreté encore hors d’atteinte auparavant. La régularité est aussi préférée à la symétrie. Lorsque les règles classiques favorisaient la construction autour d’un axe, on recherche plutôt la répétition d’un module ou d’une séquence. Enfin, les bâtiments caractéristiques tendent à délaisser l’ornementation surajouté au profit des qualités intrinsèques des matériaux et des proportions. Le style international fut donc formé sous les
préceptes que la forme et l’apparence d’un bâtiment moderne devrait naturellement exposer et exprimer les potentialités des matériaux et structures les composants. La nouvelle architecture s’affirme alors à travers une tentative d’harmonie entre l’expression artistique, la fonction, et la technologie et s’établi d’une manière austère et discipliné. Cependant, c’est au alentours des années soixante-dix que les architectes et les critiques vont commencer à se frotter aux contraintes et aux limitations inhérentes du style international. La production à grande échelle de bâtiments se révèlent composés de volumes orthogonaux, bons à tout, mais adaptés à rien. Le décalage avec le contexte est tel que la qualité dénudée et cru des « boites » de verre qui ont caractérisé le style apparaissant dés lors de moins en moins attrayante. Résultant en réactions à l’encontre du mouvement moderne et de ré-exploration des possibilités de conception innovantes. Les architectes ont alors commencé à créer plus librement des structures imaginative utilisant des matériaux de construction modernes pour réapprendre à créer de la diversité. La période durant laquelle le style international a été au devant de la scène a aussi été une leçon que l’on peut comprendre aujourd’hui, avec du recul. La soudaineté de l’apparition et les notions sur lesquels le style s’est basé fait presque penser à une crise. Les maîtres d’œuvres s’ennuient et s’énerve de devoir suivre des codes imposés au cours des siècle précédents, ils décident alors de se couper de tout ce qui est en relation avec la tradition. Viens alors le renouveau, nouveaux matériau, nouvelles formes et nouvelles possibilités rencontrent une énorme demande provoqué par l’explosion démographique due à la révolution industrielle. Cependant, la précipitation donne lieu aux excès et aux rencontres avec les limites de la répétition. La propagation incontrôlée du mouvement le rend là où il a été un événement dans le paysage urbain, un style monotone. « Les bâtiment de forme complexe dépendent de l’industrie du
mur-rideau, d‘adhésif de plus en plus puissants et d’enduits qui font de chaque bâtiment un mixte entre la camisole de force et la bulle à oxygène. L’usage du silicone - « on étire la façade autant que possible » - a aplati les façades, encollant la vitre à la pierre, à l’acier, au béton dans une impureté de l’ère spatiale. Ces connexions se donnent l’apparence de la rigueur intellectuelle, grâce à l’application généreuse d’une pâte transparente qui ressemble à du sperme, qui maintient le tout ensemble par l’intention plutôt que part la conception - triomphe de la colle sur l’intégrité des matériaux. »
Rem Koolhaas (25).
On retrouve les même bâtiments à travers le monde, un bâtiment de bureau à Berlin ressemble a un autre à New York. Un scénario duquel Jacques Tati s’inspire dans son film Playtime, la perte d’identité se fait sentir lorsque changeant d’endroit, le paysage
60
lui reste le même. Le personnage dans une aventure, expérimente l’absurde répétition et monotonie d’un monde planifié, orthogonal et surtout incompréhensible. Le style international ce révèle alors être une expérience excitante au premier abord mais qui se révèle moins tenable sur le long terme que prévu. Comme si l’on répétais un mot sans cesse jusqu’à ce que peu à peu celui-ci finisse par perde tout le sens qu’il portait.
2.2.3 La climatisation et le climat tropical, histoire d’un excès « Air conditioning and other technologies have made it so
there is no place on the planet where we couldn’t live. We can condition the air, we can make it right. » Jim Roberts, Manager d’un service d’air conditionné, Fort Myers, Floride, 2008.(24) *La climatisation et autres technologies on fait en sorte qu’il
n’y est aucun endroit sur Terre dans lequel on ne pourrait vivre. Nous pouvons climatiser l’air, nous pouvons faire les choses correctement. L’une des technologies qui a le plus impacté le domaine de la construction, hormis les divers matériaux évoqué plus haut a été la climatisation. La création d’un appareil permettant la régulation mécanique de la température intérieur d’un édifice a été une véritable révolution, surtout dans les climats chaud. Malheureusement l’impact qu’a eu cet avancée technologique n’est pas sans conséquences. C’est en 1902, après quelques balbutiements au XIXe siècle que la climatisation moderne est inventé par Willis H. Carrier, dévoilé au public en 1925 au Rivoli Theater à Times Square. La légende dit que les blockbusters de l’été datent de cette époque car les New-yorkais dès lors s’installeront dans les salles de cinéma climatisées durant les chaudes journées d’été.
Fig. 40: La climatisation dans les années 1950.
61
En 2017, selon l’AIE(27) (l’agence internationale de l’énergie), environ 1,6 milliard de climatiseurs fonctionnaient à travers le monde, dont la moitié environ aux États-Unis et en Chine. Une invention qui paraissait alors bénigne au début du siècle dernier se révèle aujourd’hui une part conséquente de notre consommation d’énergie et ne cessera pas d’augmenter: « Avec le réchauffement climatique et le développement
économique, le parc des climatiseurs augmente : environ 135 millions d’unités vendus par an en 2017 (trois fois plus qu’en 1990), dont 53 millions d’unités en Chine alors qu’en Inde 4 % seulement des foyers sont équipés. Près de 3 900 TWh d’énergie ont servi à rafraichir des logements et bureaux, à la réfrigération d’aliments et de médicaments, etc. c’est environ 3 à 4 % de la consommation finale d’énergie selon Toby Peters de l’Université de Birmingham, et 10 % de la consommation électrique mondiale selon l’AIE. »(26).
Concernant la France, la consommation se concentre plus en hiver avec le chauffage électrique. Le besoin de chauffage devenant presque nul en été. Mais dans un nombre grandissant de pays les pics de consommation sont estivaux, causés par la climatisation, et devenant préoccupant pour les futurs réseaux électriques. D’autant plus que « la demande en climatisation devrait « exploser
dans les prochaines décennies » selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ce qui pourrait accroître la consommation d’énergie utilisée pour la réfrigération et climatisation d’environ 90 % d’ici à 2050, selon l’Université de Birmingham lors du premier congrès mondial dédié au « clean cold » en avril 2018. »(26).
Concernant les pays situé en climat chaud et humide, la consommation d’énergie lié à la climatisation est celle qui connait la plus grande augmentation, particulièrement dans les pays émergent ou les salaires augmentent tout comme le niveau de vie. On sait aussi que dans les économies industrialisées avancées les attentes des consommateurs en matière de confort thermique continuent de croître. Tout comme l’occident au XXe siècle, les pays émergent rentrent aujourd’hui dans une époque ou le confort est à porté de main et les population peuvent peu a peu se permettre dans ce cas ci d’avoir un climatiseur. Cependant l’impact des climatiseurs sur l’environnement est non négligeable. Les climatiseurs eux-mêmes émettent des gaz à effet de serre lorsqu’ils sont bien installés posant un problème qui est le suivant: nous réchauffons la planète pour refroidir nos espace intérieur, de ce fait, plus nous refroidissons plus la demande en refroidissement augmente. De plus, lorsqu’il y a une fuite ou une mauvaise mise en place des liquides de refroidissement, alors, ceux-ci peuvent émettre des gazes encore plus nocifs et contribuant au changement climatique. Ajoutez à ceci, la production d’électricité nécessaire pour alimenter les climatiseurs générant d’importantes émissions.
62
Le besoin de refroidissement des espaces dans le monde entier est fortement concentré dans les zones situées dans une bande étroite à peu près parallèle à l’équateur et couvrant les régions tropicales et subtropicales. Sur la base des degrés/ jours de refroidissement (CDD), qui mesurent l’écart positif des températures par rapport à un point de référence situé à un endroit donné sur une période donnée, ce potentiel est plus de dix fois supérieur dans les régions les plus chaudes du monde, telles que le Moyen-Orient, L’Afrique, l’Inde et les Caraïbes, que dans les zones tempérées, notamment en Amérique du Nord, en Europe occidentale, au sud de l’Argentine et au Chili. L’humidité relative - et la sensation de chaleur accrue que cette humidité peut produire, même à des températures sèches relativement confortables ce qui explique également une demande importante de refroidissement dans certaines régions tempérées, telles que le nord-est des États-Unis. On remarque aussi que la majeure partie des pays dans lesquels le refroidissement devrait être le plus utilisé sont relativement plus pauvres, c’est pourquoi la demande, du fait du manque de ressources des demandeurs, n’est pas encore élevée.
Fig. 41: CDD à travers le monde, moyenne annuelle 2007-17.
63
En plus des caractéristiques climatique, les performances d’un bâtiment sont aussi des facteurs extrêmement importants. D’autant plus que l’on sait que les CDD, selon les projections calculées(27), sont susceptibles d’atteindre une augmentation avoisinant les 25 % d’ici 2050. Les augmentations les plus significative auront lieu dans des zones déjà chaudes aujourd’hui du fait de l’augmentation de population et de revenus. Dans les zones plus urbaines, la climatisation à aussi un impact conséquent du fait de son rôle dans l’effet de l’îlot de chaleur. En effet son utilisation généralisé dans un centre urbain émet des gazes à effet
de serre, qui sans une ventilation que l’on retrouve plus facilement hors de ces centres, s’accumulent et créer une demande toujours plus grande de refroidissement. Le rôle du bâtiment dans ces impacts écologiques du à la climatisation est certain. Les performances énergétiques sont les premières raisons de la demande toujours plus haute en climatisation. La conception avant tout est le moment ou les décision sont prises de manière à minimiser au maximum l’utilisation de refroidissement, le choix des matériaux et le traitement de l’enveloppe sont deux des plus importantes caractéristiques sur lesquels on peut s’appuyer pour se faire. Cependant, l’utilisation de refroidissement est devenue chose bénigne, Rem Koolhaas l’écrit dans sont livre Junkspace: « Nous pensions que l’hôpital était quelque chose d’unique
- un univers identifié par son odeur - mais à présent que nous sommes habitués à la climatisation universelle, nous admettons qu’il ne s’agissait que d’un prototype ; tout le Junkspace est défini par son arôme. »(25).
La ponctualité de ces appareils au début du XXe siècle est aujourd’hui devenu chose courante et même un signe de richesse. En Inde particulièrement, une famille possédant un climatiseur est souvent un moyen d’affirmer sa classe sociale, alors que depuis des siècles les constructions traditionnelles ont mis en œuvre de savantes technique de refroidissement des espace simplement basé sur la bonne circulation de l’air. Désormais, dans les régions chaudes le climat est une préoccupation de laquelle il faut se s’occuper, or les moyens mis en place pour s’en couper complètement n’en sont pas moins une menace pour nous. Il est aujourd’hui indispensable de sortir de ce cercle vicieux et de savoir réapprendre et tirer parti des qualités qui constituent le climat et notre environnement. Le confort offert sur le court terme par les systèmes de refroidissement ont déjà montré l’impact qu’ils ont sur le long terme et ceux-ci s’aggravent de jour en jour, il est donc indispensable de prendre le chemin de solutions plus durables.
« Les moyens brutaux par lesquels on obtient la climatisation
universelle imitent, à l’intérieur des bâtiments, des événements climatiques qui jadis survenaient à l’extérieur - des tempêtes soudaines, des mini-tornades des vents coulis glacés à la cafétéria, des ondes de chaleur, même du brouillard; un provincialisme du mécanique, déserté par la matière grise partie à la poursuite de l’électronique. Incompétence ou imagination? » Rem Koolhaas (25). 64
2.3
Victor et Aladar Olgyay, théoriciens et initiateurs d’un mouvement
Parmi les nombreux initiateurs des idées bioclimatiques dans lesquels on peu compter Ebenezer Howard et ses théories de la cité jardin ou encore F.L. Wright et son Hemicycle House en passant par Hassan Fathy et ses travaux sur les construction en climat aride. Victor et Aladar Olgyay tienne une place particulière de part leurs recherches très développées sur les théories et technicités de la conception bioclimatique. Les frères jumeaux ont passé toute leurs carrières à étudier les éléments qui environnent le projet afin d’en développer une plus grande compréhension et ainsi avoir les outils qui permettront de construire un bâtiment adapté à son contexte.
Fig. 42: Victor (gauche) et Aladar Olgyay.
2.3.1 les débuts en Hongrie Le début du XXe siècle est sous le coup d’un renversement des idéologies architectural les style international bat son plein en Europe. Victor alors qu’il étudie encore à l’école d’architecture remporte le prix de Rome et s’en va donc pendant une année au pays du panthéon et du Colisée, il y découvre une culture riche et en profite pour nourrir sa culture architecturale. « He sketched as he traveled, investigating and analyzing buildings, landscape, and towns, confident in the ability of science and rationality to provide the foundation of a new architecture. » Victor W. Olgyay(28). *Il voyageait en dessinant, enquêtant et analysant des bâtiments, paysages et villes, confiant de la capacité de la science et de la rationalité à procurer les fondations d’une nouvelle architecture. Après leurs études les deux frères fondent leur agence et construiront plus d’une cinquantaine de projets en Hongrie avant de partir pour les Etats-Unis. D’un style résolument international, les architectes y combinent leurs connaissances, notamment en terme de protection solaire et apport de lumière naturelle.
65
Une de leurs premières réalisation dans laquelle on ressent l’influence de principe bioclimatique est un immeuble d’appartement à Budapest construit avant la seconde guerre mondiale. Dans ce bâtiment, les zones de vies font face au sud-est, ainsi des protections solaires sont indispensables. La solution mise en oeuvre ici est un système d’avancées ayant deux utilisation. La première étant de proposer des terrasse extérieurs à chaque appartement et la seconde servant à protéger des rayons du soleil. Ces avancées, dimensionnées de manière à protéger du soleil tout en fournissant suffisamment de lumière
naturelle sont les prémices de l’apport des frères Olgyay pour l’architecture bioclimatique.
Fig. 43: Appartement à Budapest, construit avant la seconde guerre mondiale.
Par la suite, l’un de leurs importants projet qui est le point culminant de leurs carrière en Hongrie est la construction de la chocolaterie Stümer. Ce projet met en avant l’analyse et la compréhension de l’environnement du projet. L’usine se voit être la coordination des besoins opérationnels et fonctionnels d’un espace de travail composé de machines et de plans de travail, avec l’apport de conditions de travail optimales.
Fig. 44: Principe de brise soleil de la chocolaterie Stühmer. 66
Ainsi, dans l’organisation spatiale, les salles de stockages se retrouvent dans les zones les plus sombres alors que les espace de travail sont disposés dans les espace les plus exposés à la lumière naturelle. Combiné avec le besoin de gérer cette lumière de manière à ne pas exposer trop les plans de travail, les deux maîtres d’oeuvre ont utilisé des maquettes du bâtiment qu’ils ont testé suivant différentes conditions d’éclairage à des moments divers de la journée et de l’année. Finalement le projet se dote d’une façade conçu pour faciliter la ventilation naturelle et avoir la possibilité de contrôler l’éclairage mais aussi le chauffage solaire passif. L’aspect final du bâtiment a une esthétique largement influencé par le style international. Un long volume rectangulaire souligné par de fortes lignes horizontales. Mais en comparaison à de nombreux bâtiment de l’époque cette esthétique particulière était la résultante d’une traduction approfondie de l’analyse climatique.
Fig. 47: Façade Sud.
Fig. 45: Plan de la chocolaterie. 67
Fig. 46: Façade Ouest.
2.3.2 Les ecrits Après cette époque de prospérité pour Victor et Aladar, la seconde guerre mondiale bouleverse l’Europe. C’est alors que tout va changer pour eux, les opportunité alors nombreuses en Hongrie se font de plus en plus rares les poussant à émigrer aux Etats Unis. En 1947, expérimentés et motivés, les deux frères tentent de recréer la synergie de leurs plus grand achèvement de l’époque. Cependant, les Etats Unis ne sont pas la Hongrie et les deux architectes doivent redoubler d’efforts pour se démarquer des autres maitre d’oeuvres. Ils commencent à enseigner à l’université Notre-Dame, le commencement de leurs carrières de professeur qui va être déterminante pour la production des écrits qui permettront de propager les théories bioclimatiques. C’est en 1951 que parait le premier article des architectes dans le magazine qui leurs permettra de commencer à parler du bioclimatique: Architectural Forum. « The Temperate House», leurs premier article tend à contribuer à la discussions alors en cours sur la question du thermique dans le bâtiment on y retrouve alors une grande attention portée sur les protections solaire ainsi qu’une méthode détaillée étapes par étapes permettant le calcul de ceux-ci dans la zone de New-York/ New Jersey. On y retrouve de longs et complexes graphiques d’analyse de la course du soleil, des angles, heures d’ensoleillements…etc. Après Notre-Dame les Olgyays deviennent professeurs au MIT ou ils publient l’article « The Theory of Sol-Air Orientation ». Dans cet article ils dévoilent ce qui va être un élément essentielle de leurs théories, à savoir l’importance fondamentale de l’orientation des bâtiments. Ils étudient en l’impact du soleil sur les bâtiments et recommandent alors pour une orientation sud-est pour le climat tempéré à travers des variations suivant le contexte de certaines régions. Ils étudient quatre villes américaines situé dans quatre contextes différents voir opposés: Mineapolis, NewYork, Phoenix et Miami. Les différentes variations évoqués dans cet article se trouveront explorés dans un autre article quelques mois plus tard « Environement and Building Shape ». C’est dans cet article qu’apparait la carte des quatre régions climatique des Etats Unis et qu’il propose des formes de bâtiments optimales pour les quatre villes évoqués précédemment. Après un temps au MIT les deux frères continuent à enseigner à Princeton, ils finiront leurs carrière d’enseignants dans cette université. En 1957, un livre, Living in the Sun publié par l’association pour l’énergie solaire appliqué publie les projets issus d’un concours ayant pour objectifs de proposer une maison adapté au climat
68
aride de Phoenix en Arizona. En effet, la ville situé dans un désert possède des contraintes climatiques rudes. Le projet proposé par Olgyay & Olgyay, seul projet du concours réellement adapté au climat de la publication est une maison moderne à cour mettant en oeuvre des brises soleil calculés précisément pour le site ainsi qu’un ingénieux et innovant système de plancher en verre supposé faire office de chauffage passif. Ajoutez à ceci l’utilisation les capacités de déphasage des matériaux et on obtient un projet remarquable et tout en finesse.
Fig. 40: Façade Sud. Fig. 48: Plan issu du concours Living with the sun.
Fig. 49: Coupe et perspective. 69
L’un des ouvrages les plus reconnus que les deux frères aient écrit ensemble est «Solar Control and Shading Devices» en 1957, issu de l’assemblage de leurs précédents article et travaux il exprime la profonde compréhension de l’influence du climat sur le caractère de l’architecture régionale. Il donne entre autre les théorisations concernant la zone de confort issu d’une étude physiologique du corps humain. Les architectes tendent a mettre l’homme au centre de la conception et ainsi non plus a juste être un usager. « Man, with his intricate physical and emotional needs, remains
the module - the central measurement - in all approaches. The success of every design must be judged by its total effect on the human environment. »(29).
Fig. 50: Coupe et perspective.
*L’homme, avec ses besoins physiques et émotionnelles
complexes, reste le module - l’unité de mesure - dans toutes approches. Le succès de chaque conception doit être jugé par son effet total sur l’environnement humain.
Fig. 51: Aladar et Victor Olgyay testant la lumière naturelle sur une maquette, 1957, Princeton University.
Le livre se constitue aussi des tableaux de température moyennes ajoutés à de nombreux outils de calculs et de compréhension du soleil, son comportement et ses effets sur le bâtiment. En plus d’une partie théorique, le livre donne aussi de nombreux exemples concret dans lesquels les différentes protection solaire sont explorés. Les exemples de part leurs diversités de fonctions et leurs localisations nous donnent à comprendre les réponses variés à de nombreux contextes. Contrairement à leurs précédents écrits ce livre est plutôt centré sur une synthèse d’analyse et de conception, le rendant justement moins technique et plus ouvert aux architectes qui regrettaient l’aspect complexe des précédents articles. On y retrouve un discours intéressant, encourageant à mêler au style international, en exergue à l’époque, les caractéristiques de l’architecture locale qui selon les auteurs ont toujours un lien avec l’adaptation climatique.
70
Après la publication de « Solar Control and Shading Devices » les deux frères ont continué leurs travail à leurs compte mais aussi en tant que consultants à l’international. Ils commencèrent à travailler peu à peu séparément jusqu’a ce qu’ils travaillent indépendamment l’un de l’autre. Aladar devint très impliqué dans la conception de maison solaire tandis que Victor poursuivi ses recherches sur le contrôle solaire ainsi que les autres composante environnementales en propageant l’idée de « conception bioclimatique ». À l’issue de cette période, Victor publia l’ouvrage le plus emblématique de sa carrière et deviendra la référence internationale de la notion de bioclimatique en architecture: « Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism »(28). Ce livre d’un peu plus de cent-quatre-vingt pages est signé par Victor Olgyay mais dés la première page on notera : « some chapters based on cooperative research with Aladar Olgyay »(28) (* Certains chapitres sont issu de la recherche colaborative avec Victor Olgyay). Le livre est presque la synthèse de toute la carrière des architectes, concentrés dans ces quelques pages, ils parcourent l’interdisciplinarité de leurs pratiques, les méthodes, observations et principes qui constituent aujourd’hui les fondations du mouvement. Ils décrivent la relation intime entre le climat et l’architecture qui en découle. Loin d’une pensée orienté par le style international, l’ouvrage tend à rendre honneur aux caractéristiques locales de l’architecture ainsi qu’une invitation à en comprendre la composition. « Alors que les architectes à cette époque reconnaissaient les
avantages de l’architecture bioclimatique, y compris le besoin de réduire climatisation et la consommation d’énergie, la conception passive n’était pas axée sur ces problèmes économiques ou écologiques. L’objectif est plus large: l’architecture doit soutenir l’évolution de l’humanité - au-delà des échecs de la guerre, audelà des luttes adolescentes de la civilisation du XXe siècle. Pour Victor, l’architecture offre l’opportunité d’un monde meilleur. » Victor W. Olgyay(28) .
Le livre est aussi une sorte d’alternative à ce que l’architecture de l’époque avait a offrir, dans la préface on peu lire les propos de John Reynolds (professeur émérite d’architecture de l’université d’Oregon) concernant le succès du livre auprès des architectes: « It {le livre} was in sympathy with architects’ growing distrust
of things done on a large scale and applied equally on every climate »(28). *Le livre était en accord avec la méfiance grandissante des architecte envers les choses faites à grande échelle et appliquées de manière égale à tous les climats.
71
Ce livre les a établis comme figures internationale incontournables de la conception bioclimatique. L’établissement de la charte bioclimatique au sein du livre donne un cadre dans lequel l’homme est au centre des préoccupations. Chaque aspect de la conception doit profiter au confort de l’homme et ce au travers de l’utilisation des différentes qualité disponible au sein de l’environnement du projet. Tirer bénéfices des événements naturels afin d’édifier un espace viable est donc un objectif liant de nombreux domaines complexes qui grâce à l’auteur sont accessibles est interessants. « Some architects may find this book too detailed for their
immediate use in design. Some scientists will rightly find their own fields of search inadequately represented. But it is my hope that, in bringing these different fields, this study will combine both creative and analytical approches to develop a unifying architectural concept. »(28). *Certains architectes vont peut-être trouver ce livre trop détaillé pour leurs utilisation immédiate dans la conception. Certains scientifiques vont avec raison trouver leurs domaine de recherche inadéquatement représenté. Mais c’est mon espoir que, en rassemblant ces domaines, cette étude combinera autant l’approche créative qu’analytique afin de développer un concept architectural unificateur.
2.3.3 L’héritage Entre 1958 et 1963, Victor Olgyay construit près de vingt maisons. Cette période de grande productivité est en 1963, année de la publication de Design with climate, ralentie. C’est cette même année qu’Aladar décède d’une crise cardiaque Victor décide donc de réduire sa charge de travail d’une part en se concentrant sur l’enseignement et la recherche concernant l’adaptation de ses théories aux climats de l’Amérique du sud. Il construit sa dernière maison en 1969 et mouru presque prophétiquement lors du tout premier Jour de la Terre, le 22 avril 1970. Cependant, leurs idées leurs ont survécus. En plus de leurs publications et de la réédition régulière de Design with Climate les frères Olgyay ont été professeurs, au travers de plus de dix-sept années d’enseignements et leur quelques milliers d’étudiants, leurs ont permis de donner une voie à suivre. Le livre, héritage le plus important de la fratrie explore toutes les disciplines qui compose la notion de bioclimatique et est aujourd’hui un incontournable. Les architectes ont à travers leurs travail permit de théoriser mais surtout permis de donner des outils aux architectes désireux à l’époque autant qu’aujourd’hui de développer une architecture cohérente et en relation avec son milieu. Lors de la publication de l’ouvrage, les préoccupations
72
liées au changement climatiques étaient à leurs balbutiements, le prix de l’énergie étant très bas, l’application de ces principes paraissait pour la plupart sans importance. Cependant, Victor et Aladar avait pour conviction qu’une architecture qui repose sur l’unicité de son site était indispensable. La recherche de l’adaptation la plus intime à son environnement est le moyen par lequel l’architecture peut nous mettre sur le chemin d’un monde meilleur. Dans leur travail ils ont au même titre que le Corbusier, lorsqu’il propagera ses cinq points de l’architecture moderne, été les théoricien qui faciliterons la transmission d’idées novatrices qui permet à l’architecture de gravir une nouvelle marche. Les frères Olgyay sont les initiateurs d’un mouvement qui a été, est et sera porteurs de solutions essentielles pour faire face aux défis que l’humanité se doit de relever.
73
2.4
Conclusion de la seconde partie
Pour conclure, l’histoire mouvementé du XIXe et XXe siècle se dévoile comme une rupture avec la tradition et le site. L’expression du besoin de renouveau de l’architecture ainsi que la réponse au besoins d’une société qui se voit fondamentalement changée donne lieu à une réponse engagée de toute ses forces dans la production et la consommation. Malgré son impact, après coup, ses bouleversements se révèlent être un passage nécessaire afin de pouvoir poser les fondations d’un compromis. La souveraineté du fonctionnalisme et des nouvelles technologies propres au modernisme qui ont tenu tête à la tradition et l’identité du site du vernaculaire ont pu permettre à l’issu de cette confrontation de modérer les discours à l’opposé l’un de l’autre. Le combat qui les a opposés est aujourd’hui sur le chemin d’une réconciliation. Le bioclimatisme est le domaine ou viennent se marier technologies et compréhension de l’environnement. Ce terrain d’entente, exploré par Victor et Aladar Olgyay à travers leurs carrière ouvre aujourd’hui les possibilités et l’obligation d’une transition vers des bâtiment passif voir à énergie positive tout en gardant en tête les caractéristiques d’une société en perpétuelle évolution.
74
P a r t i e 3
75
Le bioclimatisme aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui.
3.1
L’homme au centre de la conception Comme on a pu le voir dans la première partie l’homme a toujours tendu à s’adapter à son milieu avec les moyens qu’il avait à sa disposition, puis, comme évoqué dans la seconde partie, peu à peu l’homme développa nouvelles technologies sur nouvelles technologies nous amenant à avoir aujourd’hui accès à tout type de matériaux et systèmes constructifs et ce, peu importe ou le chantier se situe dans le monde. Importer du bois exotique pour construire dans le nord de l’Europe ou exporter de l’isolant produit en Allemagne pour l’installer en Australie parait aujourd’hui faisable sans trop de difficultés. Au premier abord cela peut paraitre être très pratique mais le fait d’avoir tout a disposition rend le chantier un endroit ou le plus économique dans la plupart du temps pèse plus dans la balance que le plus cohérent pour la durabilité du bâtiment. L’homme se retrouve donc relégué au second plan au profit du moins chère et du plus pratique. Le décalage provoqué par l’accès à tout, tout le temps rend le site lui-même délaissé au rôle de simple support puisque tout peut être contrôlé mécaniquement et principalement le contexte climatique intérieur. Se couper du contexte est donc devenu courant. Afin de rendre au site son juste titre il est important de réapprendre ce que cela signifie de s’implanter dans un site et quelles caractéristique peut-on tourner à notre avantage dans le but de minimiser l’impact d’une construction tout en la rendant adapté à son occupant.
3.1.1 Les effets du climat sur l’homme Lors de l’exploration et l’analyse de la diversité des constructions vernaculaire une chose est ressortie dés le début. Les bâtiments leurs formes et leurs organisation n’est absolument pas liés au frontière nationales mais plutôt aux zones climatiques. Il est même assez saisissant de remarquer les similarité que l’on peut avoir entre deux habitats situés sur des continents différents mais ayant le même schéma d’implantation et d’adaptation climatique. Walter Gropius malgré son affiliation au style international défend l’idée de l’importance du climat dans l’expression d’un régionalisme : « Le vrai caractère régional ne peut être trouvé à travers une approche sentimentale ou imitative en incorporant soit d’anciens emblèmes soit la mode locale la plus récente qui disparaît aussi vite qu’elle apparait. Mais si vous prenez la différence fondamentale imposée à la conception architecturale par les conditions climatiques […] une diversité d’expression peut en résulter […] si l’architecte utilise les relations intérieurextérieur tout à fait contrastées comme axe de conception. »(30).
76
Ainsi, il est indéniable que le climat donne les base de la construction. Cependant la diversité des climats, des lieux et de toutes les variables que l’on peut rencontrer à travers le monde concernant l’édification d’un abri ont toutes un dénominateur commun: l’Homme. Chaque espace que l’Homme conçoit construit et habite tend à un seul besoin fondamental, l’établissement d’un milieu favorable au développement de la vie. Alors, quel est donc cette relation qui lie l’homme et le climat? Comment le climat influence l’homme, son activité et sa santé? À travers quels moyens peuton favoriser les conditions de vies liées au climat?
Fig.52: L’homme comme mesure centrale de l’architecture.
Le climat, comme on peut l’expérimenter quotidiennement a une influence très importante sur l’activité de l’homme. L’activité physique et mental tend dans certaines conditions à être favorisé alors que dans d’autres elle se voit réduite parfois significativement. La composante qui rythme ses fluctuations réside dans les cycles. En effet, comme peuvent l’avoir le cycle du jour et de la nuit divisant nos journées pour la plupart en période de repos et d’activité. Le cycle des saisons rythme nos vies suivant les conditions que celles-ci imposent, nous rendant plus ou moins efficaces ou plus ou moins sujet au stress à des périodes données. Les saisons, différentes suivant les zones climatiques font ainsi varier au cours de l’année les périodes durant lesquelles l’activité est optimale. 77
Ellsworth Huntington, professeur de géographie à l’Université de Yale au début du XXe siècle à mené une étude explorant l’impact du climat sur la santé de l’homme(31). Dans cette étude, des méthodes sont choisies. La première consiste en l’étude des effets négatifs tel que le stress au premier abord puis les douleurs et enfin le taux de mortalité. Dans la seconde il étudie les effets positifs du climat. Les effets améliorant la productivité, la santé mentale et physique. Le croisement de ces deux jeux de données permettent ainsi de donner des conclusions sur les effets du climat sur l’homme. Les cas précis choisi pour cette étude se concentre sur deux usines au Connecticut et à Pittsburgh deux villes situé en climat tempéré. Dans les résultats on remarque que le taux de productivité est bas en hiver et vont progressivement augmenter vers l’été. D’autres part si l’été était spécialement chaud, alors la productivité baissait alors que s’il était plus frais alors aucune baisse de productivité n’était noté. Le pics de production dans ce type climat sont observé durant l’automne. Concernant les taux de maladies et de mortalité, on remarque que celles-ci suivent les courbes de productivité, dans le sens ou lorsque la productivité est à son plus haut niveaux la mortalité et les maladies sont à leurs plus bas et inversement. Dans la suite de l’étude, le professeur étudie d’autre climat et nous fait comprendre que les périodes de plus haute et plus basse activité arrivent a différentes périodes suivant les différentes zones climatiques. En effet, dans les régions situé dans les latitudes les plus hautes les périodes les plus productives se situent durant l’été et avec, à l’opposé, des périodes creuses en hiver. En revanche dans les latitudes les plus basse, les périodes productives sont en hiver et on remarque une baisse progressive de celle-ci au fur et mesure que l’on avance vers l’été ou l’on remarque le point le plus bas. Pour conclusion, Huntington suggère que la force physique et mentale de l’Homme est à son apogée dans une échelle donnée de conditions climatique et de ce fait sortir de celle-ci favoriserait la diminution des capacité voir une augmentation des maladies. De toutes les composantes qui constituent notre environnement physique outre le climat évoqué plus haut, les caractéristiques majeures, celle sur lesquelles nous pouvons agir, sont les suivantes: la lumière, le son, l’espace et l’animation. Chacune de ces dernières est en relation avec l’autre et créer des interaction avec le corps humain. Le tout dans le but d’atteindre un équilibre dans lequel l’homme tend à un seul but: la dépense du minimum d’énergie possible afin de s’adapter à son environnement. Cet équilibre est appelée la zone de confort.
78
3.1.2 La zone de confort L’habitat dans son sens large est l’outil principal commun à toutes les communauté du monde servant à l’atteinte d’un certain niveau de confort. Même si cette notion est subjective et est en relation avec la morphologie propre de chaque individus, certaines composante reste constantes. Le but de l’habitat est de protéger des éléments environnementaux qui menacent ce confort et au contraires de tirer parti de ceux qui favorisent sont atteinte. Dans le cas des bénéfices que peuvent apporter le climat, et desquels nous pouvons tirer parti, c’est l’aspect thermique qui est le plus important. La thermique étant un vaste sujet, l’idée est de ce concentrer sur sur les parties suivantes: la température de l’air, le rayonnement solaire, les mouvements d’air et l’humidité. Ces derniers constituent des relations complexe entre eux que l’on peut quantifier à l’aide du calcul de la Température opérationnelle T0 (ou température de fonctionnement). Cette température donne un but numérique à atteindre. On s’attardera cependant sur les principes et les conclusions qui découlent de l’utilisation de la température opérationnelle. Le corps humain dans son fonctionnement tend toujours à atteindre une stabilité thermique. Ainsi, il est en constant Le corps humain dans son fonctionnement tend toujours à atteindre un stabilité échange de chaleur avec l’environnement. Ces échanges ce thermique. Ainsi, il est en échange de chaleur(qui avec l’environnement. Ces fontconstant par le biais du rayonnement constitue 2/5 des pertes échanges ce font par le biais du rayonnement (constitue 2/5 des pertes de chaleur en de chaleur en moyenne), conduction (2/5), convection et moyenne), conduction (2/5), convection et évaporation Dans son ouvrage évaporation (1/5). Dans son ouvrage (1/5). Physiological Objectives in (32) DouglasH. H. K. K. Lee Lee donne donne les facteurs Physiological Objectives inHot HotWeather WeatherHousing Housing, ,Douglas qui joue un rôle dans l’équilibre thermique du sous qui joue un rôle dans l’équilibre thermique du corps sous forme de corps tableau enforme deux de tableau en deux catégories: gains et pertes de chaleurs, et catégories: gains et pertes de chaleurs, et d’une illustration. d’une illustration. Gains
Pertes
1. Chaleur produite par:
a) processus basaux (fonctionnement du corps de base)
b) Activité
c) Digestion
d) Tension musculaire et tremblements dus au froid 2. Absorption de l’énergie rayonnante
a) du soleil direct ou réfléchi
b) de radiateurs lumineux
c) de radiateurs chauds non-lumineux
5. Radiation vers l’extérieur
a) vers le « ciel »
b) vers un environnement plus froid
3. Conduction de chaleur à travers le corps
6. Conduction de chaleur au dehors du corps
a) de l’air au dessus de la température corporelle
a) de l’air au dessous de la température b) par contact avec des objets plus chauds corporelle (accéléré par le mouvements d’air)
b) par contact avec des objets plus froids 4) Condensation de l’humidité (occasionnelle) 79
7. Evaporation
a) par voies respiratoires
b) par la peau
Fig.53: Echanges thermiques entre l’Homme et son environnement (en rapport avec le tableau).
Ce que nous apprends ce tableau et cette illustration c’est que l’environnement bâti lors de sa conception doit tendre au maximum à avoir un contexte thermique qui ne provoque pas ou peu de mécanisme de règlement thermique du corps. La zone de confort est dans une certaine mesure défini d’abord par sa température son taux d’humidité. Victor Olgyay (28) note que pour le contexte d’un climat tropical, la zone de confort serait situé entre 23,3°C et 29,4°C ajouté à une humidité comprise entre 30 et 70%. Ces données dépendent aussi de paramètres variant en permanence tel que le vent, l’exposition au soleil, l’activité et même le sexe et l’âge. Il est aussi fort possible que l’adaptation à un climat sur une période plus ou moins longue fasse évoluer la zone de confort, impliquant par exemple que l’exposition a de forte chaleur bouscule le corps qui s’habitue progressivement au caractéristiques dans lequel il évolue. La définition d’une température à atteindre n’est donc pas un but en soi mais donne cependant un cadre à atteindre lors de la conception.
80
Les mouvements d’air ont une grande importance dans l’atteinte de la zone de confort. Spécialement dans le climat humide. Ceux-ci tiennent un rôle dans le rafraîchissement du corps. La température ne variant pas, la sensation de fraicheur est due à l’évaporation qui est créée. Ainsi, lorsque la température augmente, l’apport de mouvements d’air permet d’avoir une limite maximum de la zone confort plus haute. R.H. Emerick dans son ouvrage Comfort Factors Affecting Cooling Design(37), donne une échelle dans laquelle on retrouve les vitesse de l’air et le ressenti provoqué. Les vitesses (à l’origine en « foot per hour ») sont comme suit: - de 0 à 0.254 m/s : Mouvement non ressenti. - de 0.254 à 0.508 m/s : Plaisant. - de 0.508 à 1.016 m/s : Généralement plaisant mais impliquant une conscience permanente du mouvement d’air. - de 1.016 à 1.524 km/h : Plein courant d’air allant jusqu’a énervant, nécessitant des mesures correctives. - au-dessus de 1.524 km/h : peut avoir un impact sur la santé. L’évaporation est aussi un moyen par lequel on peut corriger sont environnement afin d’atteindre la zone de confort. En effet, la baisse de température causée par l’évaporation de l’humidité relative permettra d’atteindre des températures plus confortables. Son unité de mesure est le gramme d’humidité par kilogramme d’air sec (gr humidité/ kg d’air sec). Un moyen simple de provoquer ce phénomène est l’implantation d’arbres, de végétation ou encore de point d’eau. En définitive, la zone de confort peut tout à fait être atteinte en utilisant des moyens simples. Ces corrections potentiels tendent à tenir compte donc des caractéristiques du site afin d’en tirer parti. Par exemple, V. Olgyay dans son livre(28) donne les corrections nécessaires lors de situations données: - Température de 24° et humidité de 50% : pas de correction nécessaire. - Température de 24° et humidité de 70% : peut être corrigé par un mouvement d’air à 1,4 m/s. - Température de 30,5° et humidité de 30% : peut être corrigé par un mouvement d’air à 1,5 m/s ou un rafraîchissement par évaporation en ajoutant 17,6gr d’humidité /kg d’air sec. - Température de 35° et humidité de 20% : ne peut être corriger pas le vent mais la température peut être abaisser par un rafraîchissement par évaporation en ajoutant 48,5 gr d’humidité /kg d’air sec. Afin de pouvoir être capable de proposer des solution à la régulation thermique il est donc important de connaitre les caractéristiques du site. L’idée même du bioclimatisme est alors de tirer parti des connaissances engrangé sur celui-ci et par des moyens naturels amener l’habitat à un équilibre climatique. 81
« It is the task of the architect to make utmost use of natural
means available in order to produce a more healthful and livable house, and to achieve a saving in cost by keeping a minimum the use of mechanical aids for climate control. »
Victor Olgyay(28).
*La tâche de l’architecte est d’utiliser au maximum les moyens
naturels disponibles afin de produire une maison plus saine et plus habitable, et de réaliser une économie de coût en maintenant au minimum l’utilisation des aides mécaniques pour le contrôle du climat.
3.1.2 Les chartes bioclimatiques Les chartes dans le cas de la mise en oeuvre de concepts bioclimatiques sont essentiels. Plusieurs d’entre elles ont été mises ou point, principalement durant le XXe siècle. Ici, deux d’entre elles seront abordés, ces chartes sont les plus connus et les plus utilisés aujourd’hui. Voici la première charte:
Fig.54: Charte bioclimatique de Olgyay.
82
La première est la charte de Olgyay, leurs travail, présenté plus tôt, sur les facteurs influençant la zone de confort ont été compilé dans un diagramme (voir fig.54) dans lequel on retrouve, en abscisse, l’humidité relative en % et en ordonné la température en degrés Farenheit (pour rappel 70°F = 21,1°C et 85°F = 29,4°C). On remarque que sont notés les solutions nécessaires dans des situations ou l’humidité et les températures sortent de la zone de confort. Ainsi, la partie ou l’on retrouve les points notifie le besoin plus ou moins élevé d’ajout d’humidité, celle avec les flèche le besoin en mouvements d’air, celle avec les ondulation celui en rayonnement solaire et enfin l’arbre le besoin d’ombrages. Cette illustration est une bonne traduction graphique de tous les thèmes qui touchent à la prise en compte des contraintes climatiques. Cette charte est cependant aujourd’hui moins utilisée. En effet, le problème de ce diagramme est la seule prise en compte de phénomène climatique extérieure, il néglige certaines variations physiologiques des espaces intérieurs mais reste cohérent dans les climats chauds humides. Une autre charte, aujourd’hui plus couramment utilisé et celle de Givoni et Milne. Les deux scientifique se basent sur le bilan thermiques et les échanges entre le corps et son milieu afin de garantir une sensation de confort. Il donne donc une bande étroite donnée par une température et un taux d’humidité indépendante cette fois-ci des variations de l’environnement extérieur. Il présente ensuite les stratégies qui peuvent permettre de corriger la situation si elle se voit sortir cette bande donnée. Le diagramme se découpe en plusieurs zones la principale étant située au centre, la zone ou le confort est assuré sans intervenir sur le bâtiment et mettre en œuvre des mesures particulières. Les autres traduisent des situations ou il est impératif selon eux d’élaborer des stratégies passives comme la ventilation, la déshumidification ou encore l’inertie afin de compenser le déséquilibre et ainsi sauvegarder les conditions garantissant le confort. L’utilisation d’une charte en tant qu’outil de conception est une bonne solution pour faciliter et vérifier la mise en oeuvre d’éléments architecturaux visant à l’aboutissement d’un bâtiment bioclimatique. La diversité des champs d’expertise que croise la conception bioclimatique est ainsi clarifié et plus abordable.
83
Fig. 55: Diagramme de Givoni et Milne.
84
3.2
Particularités et approche propre au climat tropical
«La symphonie du climat n’a pas été comprise. [...] Dans cette
pièce {de théâtre} se créent de nombreuses conditions qui attendent des solutions adéquates. C’est là qu’un régionalisme authentique a toute sa place. » Le Corbusier (33).
3.2.1 La méthode bioclimatique Le genre vernaculaire, avant d’être l’expression d’une identité propre à une communauté, est l’élaboration d’un espace de vie protégé des menaces extérieures. L’analyse en profondeur du caractère architectural local d’un milieu est la première étape de l’analyse de site. La compréhension de la culture et des dispositifs mis en place afin de profiter au confort de l’Homme posent les bases de la conception d’un bâtiment en accord avec son milieu. Les populations locales et leurs connaissances acquises empiriquement à travers les générations auront dans un sens toujours plus de valeur que n’importe quel scientifique proposant de savant calcul. Non qu’il soit inutile de les prendre en compte, c’est justement la fusion des deux approches qui amèneront l’harmonie du résultat. Dans l’optique de l’atteinte d’un milieu climatiquement équilibré, la méthode de l’analyse de site est primordiale. La ou les sites sont tous uniques, l’analyse de site dans sa méthode est une structure relativement similaire suivant les différents théoricien qui l’on étudiée. Ici, on s’attardera sur la méthode proposé par Victor Olgyay(28) abordant tous les thème nécessaires à la bonne prise en main du site et son influence sur la conception.
85
Fig.56: Les domaines interdépendants de l’équilibre climatique.
Celle-ci se divise en trois grandes étapes: tout d’abord l’étude climatologique, puis l’évaluation biologique et enfin le choix de solutions technologique. Selon lui, c’est après ces étapes seulement que peut être abordé la question de l’expression architecturale. (les étapes suivantes sont destinées à tout types de climat). La première étape, consiste en l’identification climatique du site. Chaque élément ayant un impact diffèrent suivant le contexte il est important de rassembler les données (sur une année voir plus) permettant l’ajustement future des conditions de vie aux sein de l’habitat. Pour ce faire, les informations concernant les températures, l’humidité relative, le rayonnement solaire ainsi que le vent devrons être compilées. Il est aussi important de prendre en compte les effets de microclimat peut être présent sur un site. L’évaluation biologique est basé sur la sensation humaine. L’homme est l’outil de mesure essentiel lors de la conception architecturale, cette étape vise donc à utiliser les données recueilli juste avant et, à l’aide des chartes bioclimatique évoqué plus haut, de mettre au point un « diagnostique »(28) donnant l’importance aux différentes caractéristiques climatiques. L’idée est alors d’avoir sur un calendrier les périodes durant lesquelles des corrections seront nécessaire pour atteindre la zone de confort. Viennent ensuite les choix technologiques. Cela consiste à répondre aux problèmes lié au confort identifiés dans la partie précédente. C’est le moment ou l’on tire parti des qualité du site ou au contraire on se protège de ses défauts. Dans cette partie certains calculs vont être nécessaires. Olgyay identifie 6 sousparties concernant les choix technologiques. La première est le choix du site. Si tant est que l’on puisse le choisir, il est le plus interessant de choisir un lieu dans lequel la relation entre été et hiver est la plus vivable. Dans le sens ou des des constituantes tel que par exemple la topographie pouvant porter préjudices aux mouvements d’air en été ou bloquer du soleil en hiver. Ensuite vient l’orientation. Le rayonnement solaire est suivant le climat que possède le site d’une grande importance, il peut avoir un aspect très positif dans les périodes froides et au contraire un caractère aggravant dans les périodes chaude. Il est donc essentiel d’orienter le bâtiment de manière à satisfaire les besoins des usagers. Il est aussi important de prendre en compte l’orientation du vent dans cette orientation de manière à en tirer les bénéfices recherchés. Les besoins en ombrage, sont quant a eux, durant les période les plus froides peu utiles. Pour un chauffage passif il est donc intéressant d’exposer les parois ou les ouvertures. En revanche,
86
ils sont importants durant les périodes les plus chaude de manière à éviter la surchauffe occasionné. Il est donc indispensable de calculer les ombrage de manière à pouvoir tirer le meilleur parti des bénéfices apporté par le rayonnement et se protéger des effets indésirables. L’utilisation de la course du soleil et le calcul de l’incidence des rayons sur la façade permettra d’adapter les dispositifs d’ombrage à mettre en place. La forme des bâtis seront donc en partie déduite de l’environnement et des besoins thermiques de manière à favoriser ou contrer les impacts climatiques. Certaines formes seront donc mieux adaptés à certains contextes. Les mouvements d’air sont issus de deux catégories, le vent et les brises. Le vent arrivant durant les périodes de froid et dont il faudrait se protéger et les brises qui arrivent durant les périodes de chaleur et qu’il faut donc favoriser. Le calcul du flux d’air nécessaire combiné à l’organisation intérieure permettent de déterminer la disposition, la taille et le type d’ouvertures nécessaires. Enfin, l’équilibre thermique intérieur peut être atteint jusqu’à un certain point avec l’utilisation de matériaux spécifiques. L’isolation et l’inertie thermique de ceux-ci permettront de réguler la température intérieur afin d’atteindre la zone de confort. Les critères à respecter seront donc de stocker la chaleur à l’intérieur durant les périodes froides et au contraire réduire les gains de chaleur dans le bâtiments durant l’été. Les différentes étapes évoquées donnent finalement un cadre de manière à continuer la conception du projet. Cette méthode ici applicable à tout climat, chacun d’entre eux mettra l’accent sur des besoins différents et impliqueront des choix constructifs spécifiques.
3.2.2 Orientation et ventilation Dans l’analyse du vernaculaire en climat tropicale, on remarque deux grands points sur lesquels se basent les habitations. La première va être la limitation au maximum de rayonnement solaire direct et la favorisation du mouvement d’air afin d’abaisser la température ressentie.
87
Afin de favoriser ses deux points l’orientation a donc une importance primordiale dans les construction anciennes comme les plus moderne. En effet, dans le cas de régions tropicales il est donc plus favorable d’avoir une orientation Nord/Sud des façades principales. De manière à offrir une surface exposé au rayonnement des pignons Est et Ouest qui soit la plus faible.
Ainsi, la surchauffe occasionnée par le rayonnement solaire est limité. Une caractéristique aussi très importante lors du choix de l’orientation est la direction des vents dominants. En effet, afin de tirer parti de la ventilation naturelle au sein de l’édifice une attention particulière doit être portée sur l’étude des vents dominants. L’idée est de favoriser le mouvement d’air durant l’été, durant lequel les températures et l’humidité atteignent leurs pic. Cependant, suivant le site il est aussi important de tenir comptes des effets négatif que peuvent avoir les vents durant les périodes plus froides. L’orientation devrait donc suivant les vents dominant s’orienter de 0 à 30° par rapport à l’angle d’incidence de ceux-ci. Pour pouvoir avoir une ventilation qui fonctionne bien il est crucial de tenir compte des masques, la topographie ou tout autre élément pouvant nuire à la bonne circulation du vent sur le site. Ainsi, le contexte bâti va donner les fluctuation dans les flux d’air. Par exemple, une mesure prise de la vitesse du vent ( souvent à un aéroport) peut se voir réduite de 23% dans un contexte semi-urbain et jusqu’à 60% dans un contexte urbain15. Il faut donc anticiper dans la conception les changements provoqué par l’environnement bâti. Les bénéfices de la ventilation naturelle sont multiples, c’est avant tout très bénéfique sur le confort. Un vent ayant une vitesse de 1m/s peut réduire la température ressentie jusqu’à 4°C. Le renouvellement occasionné par celui-ci permet aussi d’un point de vue hygiénique de renouveler l’air vicié et ainsi d’améliorer la qualité de l’air intérieur sans assistance de quelques machineries. D’autres part l’usage de ventilation naturelle permet d’éviter les méfaits occasionné par les chocs thermiques entre un intérieur climatisé froid et sec et un extérieur chaud et humide. La ventilation peut aussi être régulé facilement grâce à l’ouverture ou la fermeture de fenêtre et ainsi répondre aux besoins de l’usager. D’un point de vue environnemental la ventilation naturelle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre lié aux dispositifs de climatisation. Economiquement la ventilation naturelle permet de limiter les dispositifs de renouvellement d’air mécaniques, mais surtout les coûts liés à la climatisation. La consommation engendrée par ces machines ainsi que l’entretien nécessaire à leurs bon fonctionnement peut atteindre des sommes élevées. Pour pouvoir favoriser la ventilation transversale il est aussi conseillé d’avoir un bâtiment qui ne dépasse pas 10 à 12 mètres de largeur afin de faciliter la circulation d’air, cela permet par la même occasion d’avoir un éclairage naturel plus efficace. L’organisation du plan a donc une importance capitale. L’idée est d’avoir un agencement des pièces de manière à ce que l’air circule facilement. Pour ce faire, les zones les moins exposées aux apports de chaleur ou les plus aérées sont réservées à des utilisations demandant des températures modérées comme les chambres, salon, bureau etc… À l’inverse, celles pouvant supporter des températures plus
88
élevées comme celles dédiés au séchage ou au lavage de linge, pourront être placés du côté le plus exposé aux radiations solaires. Cette stratégie peut également permettre de regrouper ces espaces servants en créant des « zones tampons » qui serviront à isoler un peu plus les espace servis. Concernant l’optimisation de la ventilation, dans le meilleur des cas, des ouvertures sur deux façades opposées constituent le meilleur moyen de ventiler un bâtiment. Ajoutez à ceci les ouvertures larges sur la façade principale ainsi qu’un rapport ouverture/mur de la façade opposé de 20% va permettre d’optimiser la circulation de manière à conserver la vitesse des vents extérieurs.
Une ouverture
Deux ouvertures sur la même paroi
Deux ouvertures sur des parois adjacentes
Fig.57: Solutions de ventilation naturelle.
Deux ouvertures sur des parois opposées
Le placement des ouvertures permet un renouvellement optimal de l’air. Sur la figure 58, la solution 1 et 4 donnera lieu à une circulation de l’air assez faible au niveau des occupants, peu importe ou se trouve la sortie d’air. En revanche la solution 2 et 3 favorise un passage sur les occupants et permet donc cette sensation de fraicheur provoqué par l’évaporation. Combiné avec des systèmes de brasseurs d’air, la circulation d’air sera alors optimale.
1
2
3
4 89
Fig.58: Circulation de l’air en fonction du placement des ouvertures.
La nuit il est aussi intéressant de favoriser la ventilation. La fraicheur extérieur peut largement bénéficier au confort des occupants. Il faut tout de même garder en tête qu’il faut protéger des éventuelles pluies ou intrusions. La solution des persiennes, souvent mise en place permet de répondre à cette situation. Un élément essentiel en climat tropical dans la procuration d’un espace rafraîchis est la présence de végétation. Une bande de végétation aux abords du bâtiment va permettre à l’air d’être rafraichis naturellement avant de pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Il faut cependant faire attention à ne pas avoir une végétation qui pourrait bloquer le flux d’air. Un autre système tel que « l’effet cheminée » évoqué dans la partie 1.2.2, basé sur le décalage de température entre intérieur et extérieur ainsi que sur le fait que l’air chaud tend à monter, ce principe peut être une solution très bénéfique lorsque la ventilation transversale ne constitue pas une source de fraicheur suffisante.
Fig.59: Principe de tirage thermique grâce à « l’effet cheminée ».
Dans le climat tropical, la ventilation est un élément essentiel cependant s’il n’est pas combiné avec une protection solaire efficace, le bâtiment se verra nettement moins confortable.
3.2.3
Protection solaire et éclairage naturel
« The architect, as new problems arises, has to maintain a balance between feeling and knowing. To fulfill his role in the relatively new problem of solar control the designer has to ponder subjectively his method of approach and only then should he turn to the possibilities which lie in the visual play of light and shadow. » Victor et Aladar Olgyay(29).
*L’architecte, à mesure que de nouveaux problèmes surgissent,
doit maintenir un équilibre entre sentir en savoir. Pour remplir son rôle dans le problème relativement nouveau du contrôle solaire, le concepteur doit réfléchir subjectivement sa méthode d’approche et seulement après se tourner vers les possibilités qui se trouve dans le jeu visuel de l’ombre et la lumière.
90
La présence du rayonnement solaire particulièrement intense en climat tropical rend nécessaire de traiter avec soin les protections solaires. Un compromis est donc à trouver de manière à protéger la façade tout en ne portant pas préjudice à l’apport d’éclairage naturel. Les murs extérieurs exposés au rayonnements solaires sont susceptible de très rapidement chauffer il est donc dans l’intérêt du bâtiment de posséder une isolation qui permettra de ne pas transmettre la chaleur issu du rayonnement direct. La conductivité thermique doit donc minimisé au maximum pour les parois. C’est donc pourquoi le principe de déphasage thermique, d’un grand bénéfice dans les climats tempérés et froids en général, n’est pas conseillé voir à bannir dans le cas du climat tropical. La surchauffe qu’engendrerais ce procédé serait particulièrement inconfortable. On retrouve concernant les dispositifs de protection solaire trois grandes catégories. On a d’abord les protections naturelles et l’environnement bâti. Ce sont les arbres, la végétation, une topographie particulière etc… ainsi que les constructions existantes alentours pouvant fournir une protection. La seconde catégorie constitue les protections extérieures. Horizontales ou verticale, ce sont des éléments constituants généralement posé sur la façade. Enfin, les protections intérieures posées dans le bâtiment, sont des éléments secondaire de protections solaire qui viennent en ajout avec les protections extérieures. Qu’ils soient intérieures ou extérieures les protections peuvent être fixes ou amovibles. Les protections amovible disposées à l’extérieur du bâtiment sont un bon compromis pour réguler l’apport de lumière naturelle au sein des différentes pièces, une attention doit cependant être apporté concernant les risque liés au phénomènes météorologiques tel que les cyclones présents dans les régions tropicales pouvant malmener ces derniers. Les protections extérieures fixes quant à elles peuvent être associées à des protections intérieurs amovibles pour garder cette idée de régulation. La solution de vitrage spécifique peuvent aussi être mis en oeuvre. Certain d’entre eux sont spécialement conçu pour filtrer les rayons du soleil. Il faut cependant, avec ce genre de dispositif prendre en compte la réverbération causée pouvant nuire aux bâtiments environnant. Le calculs des besoins en protection solaire sont basées sur la course du soleil. Suivant l’angle d’incidence du soleil combiné à la prise en compte des masques présent autour du projet découlera la taille de l’avancée nécessaire dans le cas d’une casquette, l’inclinaison des lames de persiennes, la position des panneaux fixes etc…
91
Fig.60 et 61: Utilisation des protections solaires extérieurs et favorisation de la ventilation naturelle. No Footprint House par A-01 architects, Costa Rica, 2018.
On retrouve dans ce projet (fig. 53 et 54) un assemblage savant de protection solaire fixes et d’autres amovibles. Ce projet vise à rendre le bâtiment complètement poreux au mouvements d’airs tout en protégeant l’intérieur de tout effet néfaste du rayonnement solaire. L’environnement de dense végétation permet aussi d’avoir un apport de fraicheur supplémentaire. L’apport d’éclairage naturel, comme on peut le voir dans cet édifice apporte un grand confort visuel en plus d’une économie d’énergie. La protection des parois vitrées permet aussi d’éviter la surchauffe que pourrait engendrer un rayonnement solaire sur des parois vitrées.
92
Dans un climat tropical, il est intéressant, d’apporter des protection à toutes les façades, même celles les moins exposées (la façade sud dans l’hémisphère sud et la nord dans l’hémisphère nord). En effet, ces façade que l’on pourrait penser protégées reçoivent, durant quelques mois de l’année, des rayons directs en plus des rayons réverbérés qui amèneraient un gain de chaleur pouvant provoquer un inconfort. Un dernier point non négligeable est aussi l’aspect essentiel de la protection solaire et la prise en compte du rôle qu’a la toiture dans ce climat. Sa large exposition aux rayonnement peut provoquer un déphasage thermique très désagréable, dans le cas d’une toiture en béton, s’il n’est pas traité correctement. Dans ce cas une sur-toiture ventilée peut régler ce problème. Afin d’éviter ces préjudices, l’idée est de mettre en œuvre des matériaux à très faible inertie thermique ou des surface à fort coefficient de réflexion lumineuse (penser tout de même au possibles gênes pour le bâti environnant). La toitures dans les ce type de climat est aussi souvent doté d’une pente afin de faciliter l’écoulement des eaux de pluies. Pour finir, on peut se rendre compte que dans ce type de climat la façade a une importance cruciale. À la fois filtre des rayonnements solaires, de la lumière, du mouvement d’air, du son etc… Elle porte le rôle de protectrice vis a vis du soleil tout en étant ouverte aux brises rafraîchissantes. La forte relation avec le « dehors » caractéristique de l’architecture des climats chauds et humides donne aussi lieu à des modes de vie connectés avec l’extérieur. La naissance d’espace ambigus à la limite entre le dedans et le dehors apporte ainsi la richesse particulière des régions tropicales.
93
3.3
Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, un édifice sculpté par la tradition et les éléments De nos jours, de toutes les « starchitectes » produisant des bâtiments d’envergure un nombre grandissant d’entre eux tendent à adopter une posture qui donne lieu à une réelle intégration du contexte culturel autant que climatique dans les contraintes conceptuelles. Renzo Piano Building Workshop tente avec le projet qui suit, de se poser dans le paysage comme un témoignage physique de la culture locale en plus de s’adapter à son environnement.
Fig.62: Le centre culturelle vu de la lagune 94
3.3.1
Un bâtiment ancré profondément dans son contexte
Comme évoqué dans la première partie, l’histoire de la NouvelleCalédonie et de sa colonisation est entaché de persécution et d’étouffement d’une culture aussi riche que différente de celle de l’occident. Sous tutelle de l’état français depuis 1853, ce n’est qu’en 1990, à l’issu d’une longue lutte pour la reconnaissance de la culture Kanak que l’état français décide de construire un édifice public destiné à sa promotion. Le combat qui a amené entre autre la construction du bâtiment est mené par Jean-Marie Tjibaou, le président du front de libération kanak socialiste. Assassiné en 1989, c’est l’évènement qui provoquera le lancement du projet du centre culturel mélanésien. Sous la présidence de Mitterand ainsi que sous la maitrise d’ouvrage de l’agence pour le développement de la culture kanak, présidée par la femme du défunt, le concours international est lancé en 1990 et remporté en 1991 par l’agence de Renzo Piano.
Fig.63: Jean Marie Tjibaou, le 24 juillet 1988
Dans sa proposition, l’architecte veut directement que le bâtiment assume l’héritage de la culture kanak porteur d’art exotique autant qu’une situation néo-coloniale complexe. La réponse esthétique, pratique et politique est inspiré par une recherche approfondie sur l’ethnologie, l’anthropologie et l’histoire du lieu. « Les traditions locales ne sont pas copiées mais transfigurées par l’architecture contemporaine, qui se nourrit de la spécificité kanak mais en donne une définition universalisante et la tourne ainsi vers les civilisations et l’avenir. »(34)
Alban Bensa, anthropologue et consultant de l’équipe de R. Piano pour le projet du centre culturel.
95
Le projet à travers ses volontés prolonge les protestations qui visent à protéger et éviter l’étouffement de la culture kanak. Le bâtiment est ainsi pour le peuple kanak, un pas vers l’indépendance tant convoité alors qu’il est pour l’état un moyen
de redorer son blason et d’annoncer son rôle dans le pacifique mais plus largement sur l’outre-mer. « Au croisement d’une poussée anti-coloniale et d’une emprise
française maintenue sur la Nouvelle Calédonie, au carrefour d’un hommage pour la civilisation kanak et d’une réflexion architecturale européenne forte sur notre modernité, au point de jonction difficile entre tradition vécues et traditions montrées, le centre culturel Jean Marie Tjibaou est traversé par toutes les tensions dont son ambiguïté même est porteuse. »(34). Situé à une dizaine de kilomètres au nord-est de Nouméa, sur une presque-île entre lagon et lagune, le site présente un fort contraste entre la côte exposés aux vent dominants, des alizés océanique pouvant atteindre les 240km/h sur une mer houleuse, et l’autre côté tourné vers la lagune paisible aux eaux calmes. Le bâtiment dans son implantation doit être un lieu qui favorise la communication et la vie collective, il doit donc être visible dans le paysage, mais il doit aussi avoir une inscription légère dans le paysage.
Fig.64: Photo du site avant la construction
96
3.3.2
Une éloge de la culture Kanak
« Travailler aux antipodes, avec une population splendide mais
dont j’ignorais presque l’existence quelques mois plus tôt, était un beau pari. De plus, je ne devais pas bâtir un village touristique, mais donner vie à un symbole : le Centre Culturel consacré à la civilisation canaque, le lieu qui la représenterais aux yeux des étrangers, et qui en transmettrait le souvenir aux générations à venir. Que pourrait on imaginer de plus symbolique? »(35)
Renzo Piano
Dans le croquis de principe de Renzo Piano (fig.65) l’architecte, dés les prémices donne les lignes directrices du projet. Une sorte de cadre ou structure qu’il faut tenter de suivre au cours de la conception. On retrouve dans ce croquis quatre grands principe numérotés. Le premier est le respect d’un des critère d’implantation les plus important concernant le choix d’un emplacement d’un village kanak: Une espace surélevé, dans ce cas ci une crête. Le bâtiment viens donc se poser sur les hauteurs là ou « ou la vue porte loin et d’où l’on domine la campagne environnante »(20). Le second point est la disposition linéaire du « village » sur une allée centrale. Les cases viennent ponctué à l’époque des kanak l’allée centrale, ici le même principe est observé mais cette fois avec des fonctions différentes. D’autre part Piano a aussi voulu conserver la verticalité dominante des pins colonnaire dans le paysage. Aussi utilisé pour concevoir le mât dans les cases traditionnelles, les pins sont d’une importance capitale en ce qui concerne le système constructif local et permet d’avoir un bâtiment qui vient s’intégrer à la « skyline » des arbres locaux. Enfin, les profils élancés des cases de tailles différentes du projet renvoient la case du chef et des cases qui constituent le village typique.
97
Fig.65: Croquis de Renzo Piano
Le parking situé à l’extrémité du site donne un accès et une découverte du bâtiment qui se fait à pied. Dans le creux de la baie des cases traditionnelles ont été construites et sont destiné aux activités coutumières kanak. Elles permettent aussi une familiarisation progressive avec le centre et l’architecture kanak. L’idée était ici de montrer le rapport entre le vernaculaire kanak et son interprétation dans le projet de Piano. Le traitement paysager fait en sorte qu’une continuité se créé entre les deux expressions architecturales.
Fig.66: Plan masse
98
L’éparpillement des cases, lié à la dimension traditionnelle, forme des entités uniques ou la notion d’espace public est absente. L’accès ne se fait donc pas frontalement mais plutôt par contournement successif des lieux. L’entrée, par laquelle on accède latéralement mène en séquence, a ce qui pourrait être dans un village kanak, la place haute. Cette place haute reçoit l’accueil ainsi que l’accès à l’allée centrale qui dessert les « villages » qui constitue le centre. Dans ces villages, s’articulent les « cases » dans lesquels s’organisent les différentes fonctions. Les trois villages se distribuent sans réelle symétrie. Ils s’organisent du plus médiatique, la ou l’on retrouve l’activité et le dynamisme du programme et viennent progressivement se noyer dans la nature et offrir des espaces plus calmes et à l’abri de la possible agitation.
Fig.65: Cheminement Kanak
Autour du bâtiment, un chemin paysager vient serpenter autour de l’édifice et présenter différents thèmes propre à la culture kanak, plus précisément ceux liés au rapport à l’extérieur, à la végétation et l’océan. En effet, le rapport à la végétation est très important dans le projet autant que dans la culture kanak. Le cheminement paysager l’intègre au travers de l’utilisation d’espèces endémiques, mais surtout sur la recherche et la prise en compte de la dimension symbolique, médicinales et sociale des plantes.
99
Ainsi, on retrouve cinq parties différentes tout au long du chemin Kanak. Dans la première on a un creux dans lequel on retrouve la végétation de la foret primaire dans laquelle selon la légende
sont apparus les pré-humains qui auraient transmis toutes les connaissances aux humains eux même issu des lézards et des vers de terre. Viennent ensuite, les plantes vivrières, notamment le taro et les ignames, échelonnées sur des terrasse successives caractéristiques des modes de plantation kanak. La troisième partie est constitué d’une végétation qui témoigne de l’appropriation et l’organisation de l’espace de vie traditionnel. Ainsi les tertres sur lesquels reposent les cases du centre sont entourées de pins colonnaires, cocotiers, hibiscus… Après ceci vient la séquence dédiée à la mort. Un espace sauvage à flanc de coteau, un amoncellement de rocher et de lianes qui rappel une sorte de sanctuaire. On retrouve des araucaria, condylines, houp… une végétation dure, épineuse et impénétrable. Et enfin, la renaissance, le chemin remonte vers le centre et évoque l’idée de transformation. La végétation est cette fois choisi pour ces propriétés transformatrices, certaines produisent des teintes, d’autres peuvent être utilisées pour des étoffes ou encore des armes si l’on suit les connaissances transmises par les ancêtres.
Fig. 25: Coupe sur une Grande Case, en haut d’une allée
Fig. 67: Coupe sur le premier village
100
Chaque entité qui compose le bâtiment associe un volume bas tourné vers la lagune à un volume haut tournée vers les vents dominants. Le restaurant, les hébergements et les ateliers viennent ainsi en surplomb de la crête se baigner dans la végétation. La conception des cases, éléments porteurs du projet, ont été un challenge à part entière. Ne pas imiter l’habitat kanak afin d’éviter l’effet de pastiche ou de kitch. Un équilibre devait être trouvé entre mémoire et modernité et entre technologie et tradition. « On ne pouvait pas offrir un produit standard de l’architecture
occidentale en le travestissant: l’effet aurait été celui d’une voiture blindé couverte de feuille de palmier. »(36)
Renzo Piano
Fig. 68 et 69: Coupe sur le deuxième (haut) et troisième village.
101
Le processus de conception de ces cases à été long et a amener la mise en oeuvre de technologies nouvelles. À un stade relativement avancé du projet l’architecte à décidé de changer la forme des cases pour leur donner un aspect plus ouvert et peut être moins caricatural. Les test de ventilation ont d’ailleurs ensuite favorisés ces changements de formes.
Fig. 70 et 71: Façade Nord avant et après les modifications
3.3.3
Traditionnel, mais aussi moderne
Un bâtiment de cette envergure, construit par un architecte aussi renommé que Renzo Piano et construit dans un contexte comme celui-ci se devait de se baser sur les atouts de la modernité. Tout au long du projet il a été question de mettre au point des solutions techniques en cohérence avec l’âme du projet. Mettre les nouvelles technologies au service du projet et non l’inverse. Pour les cases, l’aspect le plus complexe du bâtiment, il a fallu rivaliser d’ingéniosité. Les 10 entités circulaires allant de 9 à 24 mètres de haut qui composent les trois villages ont une forme qui a été spécifiquement recherché pour résister aux vents violents présent durant les cyclones (240 km/h), mais au vu du climat il fallait aussi trouver un moyen de tirer parti de ce vent pour proposer un bâtiment confortable à toutes les période de l’année.
Fig.72: Cases traditionnelle et modernes
102
Ces cases sont donc constitués de double cylindre raidi transversalement qui constituent une coque qui sera moins ventrue que la case traditionnelle mais plus élancée. Des panneaux sont disposés en extérieur et ont des opacités différentes déterminées par des essais en soufflerie. L’intérieur des volumes, découlant aussi des tests, en partie basse et haute de leur parois des ouvertures qui suivant l’intensité des vents sont ouvertes ou non. La partie médiane quant à elle est étanche à l’air, à l’inverse, en extérieur c’est la partie haute qui est étanche. Ce procédé permet ainsi de créer un effet cheminée, la dépression qui est créée permet d’extraire l’air chaud situé en hauteur à l’intérieur du volume et de bénéficier de l’afflux d’air frais arrivant par le bas. L’intensité des vents n’étant pas la même suivant les moments de la journée et des saisons, plusieurs possibilités concernant la régulation du vent correspondent au différentes forces de vent. Les différentes compositions d’ouvertures sont les suvantes:
103
Fig.73: Principes de ventilation.
Concernant la structure de ces volumes, il a fallu. Mettre au point une technologie de pointe. Elle se constitue de couple d’arc en lamellé-collé d’iroko, une essence de bois particulièrement résistante au intempéries et qui possède et un maintien dans le temps remarquable. Liaisonnées par traverses horizontales en acier, les arcs sont ensuite contreventés en diagonal par des pièces moulés en acier spécialement conçu pour le bâtiment. Pour la façade intérieure, composé de quatre panneau différents (vitres fixes, vitres persiennes, bois perforés et bois plein) qui sont placé suivant les besoins en ventilation. La façade extérieure est composé d’un lattage fixé sur la structure en iroko. L’espacement plus ou moins prononcé d’être plus ou moins opaque aux vents durant l’année. La toiture qui vient se poser sur les volumes, en forme de galette, est soit vitrées et associé à des brises soleil ou opaque. Ce la permet d’une part de limiter les apport de chaleur que pourrait apporter une toiture mais surtout d’avoir un grand apport en lumière indirecte et ainsi d’avoir des espace intérieurs très lumineux.
Fig.74: Maquette d’une des case
Fig.75: Doubles arcs des cases
Fig.76: Plan de la structure d’une case.
104
Pour les volumes bas, le même système constructif est mis en place. Poteaux en lamellé-collé assemblés avec des pièces métalliques en acier tout comme les poutres qui viennent tramer le bâtiment sur lequel repose une double toiture ventilée.
Fig.77: Vue de la façade nord
Avec la création de cette emblème culturel, l’appel fait aux tradition locales ont assisté le développement de séquences de bâtiments remarquables, complexes mais évidentes. Le savoir ancestral kanak associé aux nouvelles technologies ainsi qu’à une profonde compréhension de toutes les dimensions du site donne naissance à un bâtiment d’une profonde justesse.
105
Fig.78: Cases vu du sud
3.4
Conclusion de la troisième partie
Concevoir et construire un bâtiment qui intègre les différents objectifs d’une stratégie passive est un processus complexe mais qui peut être simplifié si l’on respecte des principes lié à l’identité du contexte dans lequel on s’implante. L’architecture dite bioclimatique tend à tirer parti de l’unicité du site dans le but de créer un espace viable, vivable et équitable, autrement dit durable. Il parait donc aujourd’hui indispensable au vu des défis à relever, d’intégrer les principes évoqués dans ce type de conception. Le climat tropical en particulier peut tirer et tire parti de ce type d’idées, cependant l’impact de la climatisation, surtout dans les régions développées est dramatique. La facilité d’accès à ce type de technologies a en quelque sorte fait oublier aux gens le confort que peut apporter un peu de vent et de l’ombre. Revenir à l’écoute de la nature et réviser les leçons apprises avec l’architecture vernaculaire donnera les bases d’une architecture liée intimement à son contexte tout en apportant le confort si cher à notre société moderne. Le projet de Renzo Piano, à travers l’association des technologies modernes et les savoirs ancestraux, a permis de témoigner du potentiel que peut avoir le bioclimatique en climat tropical.
106
c o n c l u s i o n
De la richesse du vernaculaire à l’importance du bioclimatique en passant par les leçons du modernisme, le chemin qui nous a amené à la situation actuelle est mouvementé et jamais évident. Le vernaculaire a la sensibilité mais pas la mesure, le modernisme se démesure et perd sa sensibilité, alors le dernier tente de toutes ses forces de lier les meilleures parties des deux premiers, mais ici encore la réponse n’a pas encore l’impact de ceux-ci. L’équilibre tant recherché aujourd’hui entre satisfaction des besoins et impact environnemental est crucial. L’urgence écologique est réelle et le secteur de la construction a un des plus grands rôle à jouer. Les solutions existent mais peine à se faire connaitre. De plus, nous avons ses solutions depuis bien longtemps. Cependant, l’euphorie qu’a créer la révolution industrielle à créer un monde incroyablement riche en opportunité mais au prix de la santé de notre planète. Nous devons aujourd’hui réapprendre à faire beaucoup avec peu. Tirer parti au maximum de notre contexte sans pour autant avoir un impact démesuré sur celui-ci. Et pour arriver à ce point il nous faut redonner l’importance qu’avait l’environnement dans lequel on s’implante. Le genre vernaculaire est le livre que nous avons cruellement besoin de relire de long en large afin de réinterpréter ses leçons. Cependant, copier et coller les solutions du vernaculaire ne suffit pas, les apport technologique actuels ont aussi un énorme potentiel. Le climat tropical, situé dans des régions majoritairement en cours de développement sont d’une importance capitale aujourd’hui. Il serait facile de généraliser la situation au vu des différences régionales, mais il est tout de même possible d’affirmer qu’une mauvaise gestion de l’urbanisation pourrait avoir des conséquences lourdes sachant que l’impact du réchauffement climatique viendra aggraver des situations déjà fragiles. Anticiper les besoins en ressources est un enjeu majeur pour les pays qui sont déjà confrontés à ce type de problèmes. Ceci concernant l’accès à l’énergie ou à des ressources naturelles essentielles. Les questions énergétiques sont primordiales et les raccourcis vers des solutions non concluantes sur le long terme peuvent être dramatiques. La nécessité de fournir à chacun un accès à une énergie de qualité, abordable et durable est donc un but qu’il faut atteindre au plus vite. Démocratiser et construire des bâtiments à haute qualité environnementale et à haute performance énergétique en milieu tropical est donc un enjeu majeur. L’application de standards inadaptés, souvent inspirés des normes occidentales développées dans d’autres environnements socio-environnementaux et climatiques, s’est traduite par un usage intensif de la climatisation pour pallier aux températures et taux d’humidité élevés.
107
Il n’est cependant plus le temps des constats mais plutôt de l’action, les solutions sont là il faut maintenant avoir confiance en elles et suivre la voie qu’elles indiquent.
« Men, places, programs are diverse, so why should architectures be all the same? »(36) Renzo Piano
108
I N D E X S
Index Bibliographique 1. Green M. Why we should build wooden skyscrapers [Internet]. 2013 [cité 23 oct 2019]. Disponible sur: https://www.ted.com/talks/ michael_green_why_we_should_build_wooden_skyscrapers. 2. Le Corbusier, Claudius-Petit E, Jean-Louis C. Vers une architecture. Editions Flamarion. 2008. 253 p. 3. Frey P. Learning from vernacular, pour une nouvelle architecture vernaculaire. Actes sud. Ecole Ploytechnique Fédérale de Lausanne; 2010. 175 p. 4. Architecture vernaculaire. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 29 sept 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index. php?title=Architecture_vernaculaire&oldid=161306726 5. Olgyay V. Design with climate, bioclimatic approach to architectural regionalism. Princeton University Press. New jersey; 2015. 6. Mercer E. English Vernacular Houses. A study of traditional farmhouses and cottages. H.M.S.O., London; 1975. 7. Supic P. L’aspect bioclimatique de l’habitat vernaculaire [Internet]. [cité 21 sept 2019]. Disponible sur: https://www.habiter-autrement.org/11. construction/contributions-11/Habitation-vernaculaire-et-contraintesclimatique.pdf. 8. Valéry P. Eupalinos ou l’architecte. Gallimard. Paris; 1970. 192 p. 9. Olivier P. Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World. Cambridge University Press. Cambridge; 1997. 10. Dilthey W. Les types de visions du monde, éditions inconnues. Allemagne; 1911. 11. Segaud, M. Anthropologie de l’espace. Habiter, fonder, distribuer, transformer. Armand Colin. Paris; 2010. 245 p. 12. Heidegger M. Essais et Conférences, Gallimard. Paris; 1980. 349 p. 13. Bousquet C. L’habitat Mozabite au M’Zab, Editions du CNRS. 1986. Disponible sur: http://aan.mmsh.univ-aix.fr/Pdf//AAN-1986-25_29. pdf. 14. Climat tropical. Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 21 sept 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Climat_ tropical&oldid=161376247 15. Pouffary S, Delaboulaye G. Ndoutoum J.P. Guide du bâtiment
durable en régions tropicales Tome 1: Stratégies de conception des nouveaux bâtiments en régions tropicales [Internet]. 2015 [cité
109
29 sept 2019]. Disponible sur: http://energies2050.org/wp-content/ uploads/2016/05/667_Guide_Bati_Durable_T1.pdf 16. Jean-Marie Henry, Cécile Gambini, Alain Rey. Le français est un poème qui voyage, Rue du Monde. Lieu inconnu; 2006. 56 p. 17. Samson T. Historique Météo de la Nouvelle-Calédonie [Internet]. Historique Météo. [cité 24 oct 2019]. Disponible sur: https://www. historique-meteo.net/oceanie/nouvelle-caledonie/. 18. Nouvelle-Calédonie. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 24 oct 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=NouvelleCal%C3%A9donie&oldid=163270015
19. Houtou de Labillardière J. J. Relation du voyage à la recherche de la Pérouse, fait par ordre de l’Assemblée constituante, pendant les années 1791-1792 et pendant la première République françoise. H.J.
Jansen. Paris; 1800. 469 p. 20. Boulay R. La maison Kanak. Editions Parenthèses. Marseille; 1990. 166p. 21. Lenormand M. H. . L’évolution politique des autochtones de la Nouvelle-Calédonie, dans Journal de la société des océanistes, Paris; 1953. Page 245 à 299. 22. Venayre S. et Singaravelou P. . Une histoire du monde au XIXe siècle, 2017. Fayard. 740 pages. 23. Berman M.. All that is solid melts into air, New York, 1982. Entremonde. 450 pages. 24. Roberts J., Manager d’un service d’air conditionné, Fort Myers, Floride, 2008, tiré de Losing Our Cool: Uncomfortable Truths About
Our Air-Conditioned World (And Finding New Ways to Get Through the Summer) de Stan Cox, Editions The New Press, 2012. 25. Koolhaas R.. Junkspace, Editions Payot et Rivages. 2001, 121
pages. 26. Communauté Wikipédia. Climatisation, article internet, [cité 02 dec 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/wiki/ Climatisation#cite_ref-26. 27. International Energy agency, The Future of Cooling Opportunities for energy-efficient air conditioning, article internet, mai 2018, [cité 05 dec 2019]. Disponible sur: https://webstore.iea.org/ download/direct/1036?fileName=The_Future_of_Cooling.pdf. 28. Olgyay V., Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism, Princeton, 2015. Princeton University press. 185 pages. 29. Olgyay V. Et Olgyay A., Solar Control and Shading Devices, Princeton, 1957. Princeton University press. 200 pages. 30. Gropius W., Scope of Total Architecture, Collier Books, 1970. 158 pages. 31. E. Huntington S. W. Cushing., Principles of Human Geography, New York, 1921. John Wiley and Sons, Inc. 456 pages. 32. Lee D. H. K., Physiological Objectives in Hot Weather Housing. An Introduction to the Principles of Hot Weather Housing Design. 1953. U.S.A. Housing and Home Finance Agency. 100 pages. 33. Le Corbusier, Building an entire new city in India, Chandigarh », Architectural forum, Septembre 1953. Page 142 à 149. 34. Bensa A., entre deux mondes, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages 35. GA architect 14, Renzo Piano Building Workshop, ADA Edita, Tokyo, 1997. 36. Piano R., Carnet de travail, Seuil Editions, 1997.288 pages. 37. Emerick R.H., Comfort Factors Affecting Cooling Design, Progressive architecture, 1951.
110
Index iconographique
111
Fig.1: Holger Reineccius. [cité 23 oct 2019].Beni Isguen, a holy city surrounded by thick walls in Ghardaïa, Mzab, the Algerian Sahara [photographie]. Disponible sur: https://commons.wikimedia.org/ wiki/File:Beni-Izguen.jpg. Fig.2: Mickael Cantello. [cité 23 oct 2019]. Figure sans titre [photographie]. Disponible sur: http://www.lemag-arthurimmo.com/lhabitatailleurs-lindonesie/. Fig. 3: Plemenka Supik. [cité 23 oct 2019]. Yvaskyla en Häme, Finlande [illustration]. Disponible sur: https://www.habiter-autrement. org/11.construction/contributions-11/Habitation-vernaculaire-etcontraintes-climatique.pdf. page 17. Fig. 4: Frey P. Learning from vernacular, pour une nouvelle architecture vernaculaire. Actes sud. Ecole Ploytechnique Fédérale de Lausanne; 2010. Page 83. Fig. 5: Meul. [cité 23 oct 2019]. Symbole Feng Shui [illustration]. Disponible sur: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Feng_shui.svg. Fig. 6: Bousquet C. [cité 23 oct 2019]. Daïa: Rez de chaussée [illustration]. Disponible sur: http://aan.mmsh.univ-aix.fr/Pdf//AAN-1986-25_29. pdf. Fig. 7: Frey P. Figure sans titre [photographie]. Tiré de Learning from vernacular, pour une nouvelle architecture vernaculaire. Actes sud. Ecole Ploytechnique Fédérale de Lausanne; 2010. Page 93. Fig. 8: Peel, M. C., Finlayson, B. L., and McMahon, T. A. [cité 23 oct 2019]. Updated world map of the Köppen-Geiger climate classification. Legend: A-Tropical, B-Arid, C-Temperate, D-Cold, E-Polar [carte]. Disponible sur: https://commons.wikimedia.org/wiki/ File:World_K%C3%B6ppen_Classification_(with_authors).svg Fig. 9 et 10: Proud D. [cité 23 oct 2019]. Phase 1, multilinear [illustration]. Disponible sur: http://indayear3studio-1718s1.blogspot. com/2017/09/eye-proud-danpoe-kaluli-collective.html. Fig. 11: Frey P. Figure sans titre [photographie]. Tiré de Learning from vernacular, pour une nouvelle architecture vernaculaire. Actes sud. Ecole Ploytechnique Fédérale de Lausanne; 2010. Page 93. Fig. 12: Plemenka Supik. [cité 23 oct 2019]. Yanoama, Haut Orenoque, Yanoama, Brazil-Venezuela [illustration]. Disponible sur: https:// www.habiter-autrement.org/11.construction/contributions-11/
Habitation-vernaculaire-et-contraintes-climatique.pdf. page 11. Fig. 13: Plemenka Supik. [cité 23 oct 2019]. Ourang Asli, Malaisie [illustration]. Disponible sur: https://www.habiter-autrement. org/11.construction/contributions-11/Habitation-vernaculaire-etcontraintes-climatique.pdf. page 11. Fig.14: Auteur inconnu. [cité 23 oct 2019]. Carte Nouvelle-Calédonie/ Australie [carte]. Disponible sur: https://newcallife.wordpress. com/2016/10/18/mais-au-fait-cest-ou-la-nouvelle-caledonie/ Fig. 15: Auteur inconnu. [cité 23 oct 2019]. Carte de la Nouvelle-Calédonie avec l’agglomération principale, le chef-lieu, l’aéroport, les ports, les routes principales et secondaires et les sommets [carte]. Disponible sur: https://www.cartograf.fr/nouvelle_caledonie.php Fig. 16: Cook J. Gravure extraite de l’Atlas de J. Cook, Voyage dans l’hémisphère austral, 1778.[illustration] Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 35. Fig. 17: Charly Pidjot [cité 23 oct 2019]. Drapeaux adoptés par le congres de la Nouvelle-Calédonie le 13 juillet 2010 [drapeau]. Disponible sur: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Drapeaux-de-laNouvelle-Caledonie.png. Fig. 18: Seignobos C. Pilou. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay [illustration], Editions Parenthèses, 1990. Page 58. Fig. 19: Seignobos C. Organisation de l’espace autour de la Grande Case [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 52. Fig. 20: Seignobos C. Terroir traditionnel kanak [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 26-27. Fig. 21: Seignobos C. Grandes cases et allée centrale, zone paicî, exemple de reconstitution. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 52. Fig. 22: Seignobos C. Coupes des allées de la Grande Case en vallée de Houaïlou, exemple de reconstitution [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 54. Fig. 23: Seignobos C. Coupe sur une Grande Case, en haut d’une allée. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 65-65. Fig. 24: Seignobos C. Plan d’une Grande Case et nomenclature des pièces de la charpente [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 67. 112
113
Fig. 25: Seignobos C. Coupe sur une Grande Case, en haut d’une allée. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 65-65. Fig. 26: Seignobos C. Disposition des chevrons principaux et formes des toitures. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 74. Fig. 27: Seignobos C. Panne sablière, chevrons et gaulettes. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 80. Fig.28: Seignobos C. Mise en place des éléments constituants la paroi du tour de la case. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 83. Fig.29: Hughan A. Charpente de la case du grand chef Philippe, Hienghène, juin 1874, photographié par Allan Hughan. [photographie]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 70. Fig.30: Boulay R. Intérieur d’une case. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 137. Fig.31: Seignobos C. Les sculptures de la Grande Case. [illustration]. Tiré de La maison Kanak de Roger Boulay, Editions Parenthèses, 1990. Page 97. Fig.32: Ross, Alexander, Best & Co., Winnipeg [cité 22 nov 2019] Last Spike of the CPR - Craigellachie, British Columbia, Canada. [photographie]. Disponible sur :https://commons.wikimedia.org/ wiki/File:LastSpike_Craigellachie_BC_Canada.jpg. Fig.33: Ephemeral New York [cité 22 nov 2019] What life was like in a rundown city tenement. [photographie]. Disponible sur : https:// ephemeralnewyork.wordpress.com/tag/tenement-kitchens/ Fig.34: Detroit Publishing Co., copyright claimant, publisher. [cité 22 nov 2019] Tenements at Park Avenue and 107th Street, New York City, circa 1898–1910. [photographie]. Disponible sur : https://upload. wikimedia.org/wikipedia/commons/3/37/Yard_of_a_tenement_at_ Park_Ave._LOC_det.4a28182.jpg. Fig.35: Fondation Le Corbusier. [cité 22 nov 2019] Le Modulor, sans lieu. [illustration]. Disponible sur : http://fondationlecorbusier.fr/ corbuweb/morpheus.aspx?sysId=13&IrisObjectId=7837&sysLangu age=fr-fr&itemPos=83&itemCount=216&sysParentName=&sysPar entId=65 Fig.36: Auteur inconnu, [cité 22 nov 2019] Philip Johnson, c.1980s. [photographie]. Disponible sur : http://allynscura.blogspot. com/2013/07/philip-johnson-c1980s.html.
Fig.37: Riba architecture, [cité 22 nov 2019] Henry-Russell Hitchcock. [photographie]. Disponible sur : https://www.architecture.com/ image-library/RIBApix/image-information/poster/henryrussellhitchcock/posterid/RIBA5856.html?Action=Cookie. Fig.38: MoMA, [cité 06 jas 2020] Modern architecture : internationalModern architecture : internationalexhibition, New York, Feb. 10 to Marchexhibition, New York, Feb. 10 to March23, 1932, Museum of Modern Art23, 1932, Museum of Modern A. [photographie]. Disponible sur : https://www.moma.org/documents/moma_ catalogue_2044_300061855.pdf Fig.39: Tom Ravenscroft, [cité 01 dec 2019] Seagram Building - NewYork architects: Mies van der Rohe and Philip Johnson. [photographie]. Disponible sur : https://commons.wikimedia.org/wiki/ File:Seagram_Building-NewYork-1.jpg. Fig.40: BCIC, [cité 06 jas 2020] vintage air conditioner. [photographie]. Disponible sur : https://bcicny.com/2019/07/summer-airconditioner-safety/ Fig.41: International Energy agency, [cité 01 dec 2019] CDDs across the world, mean annual average 2007-17 [carte]. Disponible sur: https:// webstore.iea.org/download/direct/1036?fileName=The_Future_ of_Cooling.pdf. Fig.42: Molly Miller, [cité 06 jas 2020] Victor et Aladar Olgyay. [photographie]. Disponible sur :https://www.mollymillerstories.com/blog/category/ all Fig.43: Victor et Aladar Olgyay, An appartment designed by the brothers before World War II. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.44: Victor et Aladar Olgyay, The Stühmer Chocolate Factory (cont). [illustration et photographie]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.45: Victor et Aladar Olgyay, The Stühmer Chocolate Factory. (c) Machines layout and working order, ground floor plan. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.46: Victor et Aladar Olgyay, The Stühmer Chocolate Factory. (a) Side view of the building, with power plant on the left. [photographie]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. 114
115
Fig.47: Victor et Aladar Olgyay, The Stühmer Chocolate Factory. (b) The south elevation. [photographie]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.48: Victor et Aladar Olgyay, « Living in the sun » solar house design contest entry. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.49: Victor et Aladar Olgyay, « Living in the sun » solar house design contest entry. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.50: Victor et Aladar Olgyay, couverture. [page]. Tiré de Solar control and shading devices de Victor et Aladar Olgyay, Princeton University Press, 1976. 202 pages. Fig.51: Barber D., [cité 07 dec 2019] Aladar and Victor Olgyay performing daylighting studies with students at the Princeton Architectural Laboratory, c. 1957. [photographie]. Disponible sur: https://www. historicalclimatology.com/projects/daniel-barber-climatic-effectsarchitecture-media-and-the-globalization-of-the-internationalstyle. Fig.52: Victor et Aladar Olgyay, Man as the central measure in architecture. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.53: Victor et Aladar Olgyay, Heat exchange between man and surrounding. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.54: Victor et Aladar Olgyay, Schematic bioclimatic index. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.55: Paz Aroyo, [cité 07 dec 2019] Bioclimatic chart (Milne and Givoni 1979), [illustration]. Disponible sur: https://www.researchgate.net/ figure/Bioclimatic-chart-Milne-and-Givoni-1979_fig6_320191762. Fig.56: Victor et Aladar Olgyay, Interlocking fields of climate balance. [illustration]. Tiré de Design with climate: bioclimatic approach to architectural regionalism de Victor Olgyay, Princeton University Press, réédition de 2015. 190 pages. Fig.57: Energies 2050, Différents types de systèmes de ventilation. [illustration]. Disponible sur: http://energies2050.org/wp-content/
uploads/2016/05/667_Guide_Bati_Durable_T1.pdf. Fig.58: Energies 2050, Circulation de l’air en fonction du placement des ouvertures. [illustration]. Disponible sur: http://energies2050.org/ wp-content/uploads/2016/05/667_Guide_Bati_Durable_T1.pdf. Fig.59: Energies 2050, Absence d’obstructions favorisant la circulation de l’air. [illustration]. Disponible sur: http://energies2050.org/wpcontent/uploads/2016/05/667_Guide_Bati_Durable_T1.pdf. Fig.60: Fernando Alda, Manduca Audiovisual, No Footprint House / A-01 [photographie]. Disponible sur: https://www.archdaily.com/923651/ no-footprint-house-a-01. Fig.61: Fernando Alda, Manduca Audiovisual, No Footprint House / A-01 [photographie]. Disponible sur: https://www.archdaily.com/923651/ no-footprint-house-a-01. Fig.62: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [photographie]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. Fig.63: Remy Moyen, Jean-Marie Tjibaou, chef du Front de libération nationale socialiste kanak (FNLKS), indépendantiste calédonien le 24 juillet 1988. [photographie]. Disponible sur: http://www.rfi. fr/asie-pacifique/20190504-il-y-30-ans-jean-marie-tjibaou-etaitassassine Fig.64: L’architecture d’aujourd’hui, Entre le lagon et la lagune, le site du centre culturel sur la presqu’île de Tina. [photographie]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages. Fig.65: L’architecture d’aujourd’hui, Croquis de Renzo Piano, [illustration]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages. Fig.66: L’architecture d’aujourd’hui, illustration sans légende, [illustration]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages. Fig.67: L’architecture d’aujourd’hui, Coupe sur le village 1, [illustration]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages. Fig.68: L’architecture d’aujourd’hui, Coupe sur le village 2, [illustration]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembr
116
1996, n°308. 128 pages. Fig.69: L’architecture d’aujourd’hui, Coupe sur le village 3, [illustration]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages. Fig.70: L’architecture d’aujourd’hui, Coupe avant modifications, [illustration]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages. Fig.71: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [illustration]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. Fig.72: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [photographie]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. Fig.73: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [photographie]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. Fig.74: L’architecture d’aujourd’hui, photographie sans légende, [illustration]. Tiré de: l’article de Bensa A. et l’architecture d’aujourd’hui, Piano, Nouméa, L’architecture d’aujourd’hui, groupe Expansion. Décembre 1996, n°308. 128 pages. Fig.75: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [photographie]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. Fig.76: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [illustration]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. Fig.77: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [photographie]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. Fig.67: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [photographie]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages. 117
Fig.78: W. Blaser, S. Gollings, photographie sans légende [illustration]. Tiré de Renzo Piano Centre Kanak, Kulturzentrum der Kanak, Cultural Center of the Kanak People, Birkhäuser - Publishers of Architecture, 2001. 105 pages.
118
b i b l i o g r a p h i e
- Illich I. Le genre vernaculaire. Fayard. Vol. Œuvres complètes. Paris; 2005. - Hobsbawm E. En Angleterre : révolution industrielle et vie matérielle des classes populaires. Annales. 1962;17(6):1047‑61. - Humair C. Postface : au cœur de l’industrialisation de la construction. Études de lettres. 15 déc 2010;(4):241‑50. - Nguyen A-T, Tran Q-B, Tran D-Q, Reiter S. An investigation on
climate responsive design strategies of vernacular housing in Vietnam
[Internet]. 2011 [cité 2 oct 2019]. Disponible sur: http://citeseerx.ist.psu. edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.668.9254&rep=rep1&type=pdf
- Beltran MA, García J, Dufrasnes E. Analyse Bioclimatique de la Maison Jacobs II de Frank Lloyd Wright [Internet]. [cité 21 sept 2019]. Disponible sur: http://oa.upm.es/46391/1/INVE_ MEM_2015_256926.pdf - Zhiqiang Z, Previtali JM. Ancient vernacular architecture:
characteristics categorization and energy performance evaluation
[Internet]. 2009 [cité 26 sept 2019]. Disponible sur: http://isiarticles. com/bundles/Article/pre/pdf/63292.pdf
- Dreller SM. Architectural Forum, 1932-64 A Time Inc. Experiment in American Architecture and Journalism [Internet]. 1994 [cité 8 déc 2019]. Disponible sur: https://core.ac.uk/download/pdf/147830438. pdf - Architecture écologique. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 21 sept 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index. php?title=Architecture_%C3%A9cologique&oldid=162324588 - Architecture et confort thermique en climat aride: le cas du Maroc [Internet]. Issuu. [cité 28 sept 2019]. Disponible sur: https:// issuu.com/benchemsi-aida/docs/aida_benchemsi_m_moire_tfe__ copie_2 - Architecture vernaculaire. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 29 sept 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index. php?title=Architecture_vernaculaire&oldid=161306726 - Rowenczyn L. Architecture vernaculaire et Nature. Comment intégrer la modernité dans le respect de la tradition? [Internet]. 2011 [cité 18 oct 2019]. Disponible sur: http://mes.marnelavallee. archi.fr/mes/072010308.pdf
- Climat tropical. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 21 sept 2019].
Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Climat_ tropical&oldid=161376247
- IEA. Future of cooling [Internet]. [cité 25 sept 2019]. Disponible sur: 119
https://www.iea.org/futureofcooling/
- Kaboré M. Enjeux de la simulation pour l’étude des performances énergétiques des bâtiments en Afrique sub-saharienne [Internet]. 2015 [cité 24 déc 2019]. Disponible sur: https://tel.archives-ouvertes. fr/tel-01207884/document - Belkhouane H. Etude de l’impact des modèles de confort sur
la consommation énergétique pour les bâtiments NZEB’s type bureaux (Cooling dominated) [Internet]. 2017 [cité 24 déc 2019].
Disponible sur: https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/2278/1/ Thermal%20comforts%20models%20for%20net%20zero%20 energy%20buildings%20in%20hot%20climates.pdf
- Feng shui. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 28 sept 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Feng_ shui&oldid=161186906
Auraya, Vernacular Architecture Study: Papua New Guinea, Kaluli Collective Building [Internet]. -
French.
FOLKROOMS:
FOLKROOMS. 2017 [cité 2 oct 2019]. Disponible sur: http:// indayear3studio-1718s1.blogspot.com/2017/09/auraya-vernaculararchitecture-study.html
- Samson T. Historique Météo de la Nouvelle-Calédonie [Internet]. Historique Météo. [cité 24 oct 2019]. Disponible sur: https://www. historique-meteo.net/oceanie/nouvelle-caledonie/
- Bouayad L. L’architecture du début de l’ére industrielle [Internet]. [cité 20 oct 2019]. Disponible sur: http://htapmp.blogspot. com/2010/12/larchitecture-du-debut-de-lere.html
- Supic P. L’aspect bioclimatique de l’habitat vernaculaire [Internet]. [cité 21 sept 2019]. Disponible sur: https://www.habiter-autrement. org/11.construction/contributions-11/Habitation-vernaculaire-etcontraintes-climatique.pdf Bousquet C. L’habitat mozabite au M’Zab [Internet]. 1986 [cité 23 oct 2019]. Disponible sur: http://aan.mmsh.univ-aix.fr/Pdf//AAN1986-25_29.pdf
- L’influence de la révolution industrielle dans l’art du xixème siècle.
- Compte Rendu - 1040 Mots [Internet]. Etudier. [cité 18 oct 2019]. Disponible sur: https://www.etudier.com/dissertations/l’InfluenceDe-La-Révolution-Industrielle-Dans/394841.html
- L’histoire de la Nouvelle-Calédonie [Internet]. 2010 [cité 4 oct
2019]. Disponible sur: http://www.mncparis.fr/uploads/histoiremnc.pdf - Trauchessec P. L’interprétation de l’architecture vernaculaire par les architectes [Internet]. 2014 [cité 4 oct 2019]. Disponible sur: https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01148254/document 120
- Yusta Garcia F. La méthode des saisons climatiques: stratégie passive de conception architecturale de bâtiments basse consommation énergétique en climat très chaud [Internet]. [cité 21 sept 2019]. Disponible sur: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel01951360/file/YUSTA_GARCIA_FERRAN_2018_RED.pdf
- Boivin H. La ventilation naturelle Développement d’un outil d’évaluation du potentiel de la climatisation passive et d’aide à la conception architecturale [Internet]. 2007 [cité 2 oct 2019]. Disponible sur: https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstre am/20.500.11794/19652/1/24451.pdf - Tribu. La ventilation naturelle en 6 opérations [Internet]. 2013 [cité 2 oct 2019]. Disponible sur: http://www.tribu-concevoirdurable.fr/ images/stories/tribu/Actualites-detaillees/Tribu-Lyon-a-10-ans/ ventiler-pour-respirer-tout-naturellement_tribu-nov2013.pdf - Hitchcock H-R, Johnson P. Le Style International [Internet]. [cité 27 nov 2019]. Disponible sur: https://www.editionsparentheses.com/ IMG/pdf/p625_le_style_international.pdf
- Leçons du vernaculaire au service d’une architecture soutenable [Internet]. Issuu. [cité 28 sept 2019]. Disponible sur: https://issuu. com/yohannhoangtho/docs/m__moire_yohann_hoang_tho__ pages_
- Albert A. Les origines urbaines de la révolution de 1848. Paris XIXe siècle, ville ouvrière - Métropolitiques [Internet]. [cité 20 nov 2019]. Disponible sur: https://www.metropolitiques.eu/Les-originesurbaines-de-la.html
- Rodriguez G. Modélisation de la réponse de l’architecture au climat local [Internet]. 2015 [cité 26 sept 2019]. Disponible sur: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01158409/document - Sisson P. Modernist cool: Air conditioning’s impact on modern architecture [Internet]. Curbed. 2017 [cité 7 janv 2020]. Disponible sur: https://www.curbed.com/2017/5/9/15583550/air-conditioningarchitecture-skyscraper-wright-lever-house - Nouvelle-Calédonie. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 24 oct 2019]. Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index. php?title=Nouvelle-Cal%C3%A9donie&oldid=163270015 - Lenoir. On Comfort in Tropical Climates. The Design and Operation of Net Zero Energy Buildings [Internet]. 2015 [cité 24 déc 2019]. Disponible sur: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01100526/ document
- Style international. In: Wikipédia [Internet]. 2019 [cité 21 sept 2019].
Disponible sur: https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Style_ international&oldid=155847956 121
- C.R. Progrès technique et industrialisation ont fixé des formes | Architecture3D.org [Internet]. [cité 18 oct 2019]. Disponible sur: http://architecture3d.org/habitologie/histoire-des-courbesarchitecture/ - Mesli H. Construire une architecture bioclimatique par le retour aux origines traditionelles (cas du Taghit) [Internet]. [cité 2 oct 2019]. Disponible sur: http://thesis.univ-biskra.dz/4386/1/memoire.pdf
122