PROCESSUS • Enzo SESSINI • Architecture Portfolio Volume 1 • 2018

Page 1

PROCESSUS - PROJET DE FIN D’ÉTUDES -

ENZO SESSINI


CURRICULUM VITAE

STATUT

Architecte Diplomé d’État Né le 22.04.1994 Permis de conduire B

CONTACT

Adresse : 6 rue de Nazareth 69003 Lyon Tel : +33 6 48 65 36 43 Mail : enzosessini@gmail.com Instagram : @enzo_sessini

LANGUES

Français: Natif Anglais: B2 Espagnol: B2

ÉTUDES

2018 • Architecte Diplomé d’État: Félicitations du jury 2017-2018 • Stage, Espagne, Olot: Césure 6 mois 2015-2018 • Master d’architecture: ENSAS 2012-2015 • Licence d’architecture: ENSAS 2012 • Baccalauréat S: Mention bien


EXPÉRIENCES

2017-2018 • RCR arquitectes: Stage de 6 mois 2016 • Mémoire: «le Blanc et la pratique architecturale du 21e siècle» 2016 • Dominique Coulon & associés: Stage de 3 mois 2015 • Projet 1ere année «Architecture habitée»: Monitorat de 1 an 2014 • Larché & Metzger Architectes: Stage de 2 mois 2013 • Association de rénovation «Veilleurs de Salm»: Stage de 1 mois

ÉVÈNEMENTS

2018 • Exposition «White», Pabellón del Baño, Espagne: Curateur 2013-2015 • Workshop «Fabricasens» 1, 2 & 3: Administrateur 2013 • Court Métrage «Au temps pour moi»: Figurant 2013 • Concours maquette, Strasbourg, M.E.A, maternelle: Jury 2012 • Nuits des musées, Strasbourg, Aubette: Figurant

COMPÉTITIONS

2018 • Trophée béton: Finaliste, en attente de résultats 2017 • Inspiration Hostel Competition: Shortlisté 2017 • Opengap InNatur6 Competition: 3eme Prix 2017 • Trophée Acier Steel’In Construir’Acier: 1er Prix 2016 • Concours Construir’Acier Inter-École: 1er Prix 2015 • Ifideas 24h Competition «Metropolis»: Mention honorable 2015 • Renzo Piano Building Workshop «Periphery»: Finaliste

PUBLICATIONS (Qr code à scanner)

AMC

Beta Architecture

Ifideas forwards

KooZA/rch

Opengap

Rethinking the future

Vizualizing Architecture

Vizualizing Architecture

Vizualizing Architecture

Vizualizing Architecture


LA V I LLE CRY P T ÉE Projet de fin d’études effetué en binôme avec Aline Cousot

Année: Février 2018 - Septembre 2018 Professeur: D. Coulon, D.Laroche, T.Walter Jury: M.Bieler, E.Fullenwarth, L.Merlini, A.Pignol, D.Rouillard

004


P RO C ES S U S GÉN ÈSE L’urbanisme souterrain Paris Place d’Italie Enjeux Ambiances

008 012 020 026 028

M ÉDI UM Dessin Maquette 3D Image

048 056 066 068

P ROJET Place Déambulation Exposition Complexe Sportif Complexe Cinéma Bains Imbrication Matérialité

078 082 086 090 094 098 103 112

RÉF ÉRENCE Bibliographie Webographie

118 119

005



I GÉNÈSE


L’URBANISME SOUTERRAIN À

l’ère d’une densification extrême des métropoles, l’étalement urbain ne cesse de s’amplifier au point de représenter une menace à l’échelle mondiale. En effet, galvanisé par le capitalisme et ses logiques de rentabilité, il s’est illustré par une «consommation effrénée et effrayante des espaces libres qui nous entourent»1 engendrant un morcellement progressif du foncier disponible dans les grandes villes, au déficit d’une politique d’urbanisation des milieux ruraux. Si bien que face au morcellement progressif des vides urbains, le droit à l’espace dans les grandes métropoles apparaît comme une ressource rare.

Dans le prolongement de ce constat, l’ambition de ce projet de fin d’études effectué en binôme, tente de requestionner ces dynamiques et de préserver les derniers vides urbains au travers de nouvelles alternatives d’urbanisation: l’investigation des sous-sols.

1. Perrault (Dominique), Groundscapes: autres topographies, Orléans, HYX, 2016, p.9

008


Place d’Italie, Paris, 7h30

009


« Le refus culturel du sous-sol, [a] souvent laissé le monde souterrain aux mains de la seule ingénierie, qui a forgé, au fil des révolutions industrielles, un métissage chaotique de réseaux, l’envers de nos villes »

À ce titre, bien que l’exploitation des sous-sols soit

répandue, elle est restée limitée, pour l’essentiel, à un usage technique, infrastructurel, voire de stockage. Cependant, au cours des dernières décennies, la notion d’urbanisme souterrain a acquéri une dynamique nouvelle, représentant une solution durable au manque d’espace dans les grandes villes, devenant progressivement une réalité. Pour autant, aujourd’hui ce modèle d’urbanisme est encore faiblement représenté, à l’instar des villes de Tokyo ou de Singapour qui considèrent leur sol comme foncier de dernier recours (dû aux limites d’expansion horizontale et verticale), ou encore de Montréal l’exploitant pour causes climatiques.

Il convient par ailleurs de souligner que, malgré ces quelques exemples, « le refus culturel du sous-sol, [a] souvent laissé le monde souterrain aux mains de la seule ingénierie, qui a forgé, au fil des révolutions industrielles, un métissage chaotique de réseaux, l’envers de nos villes»2, consolidant de fait un imaginaire collectif liant le sous-sol à un territoire labyrinthique, lugubre, anxiogène, insécure, voir ingrat.

2. Idem, p.7

010


III

0

IV

1,3

2,3

I

VI

3 4

II 13,5 5,8

1,2

4,1

5,3

4,1

V

1,5

VII

-5

-10

3

X 3,5

1,05

1,4

1,05

-15 5,8

13,5

VIII

4,1

5,3

4,1

1,5

IX

-20

XI

-25

-30

-35

-40 XII

IV

VII

Abris de défense

Cryptes

Métro

V

Collecteur

VIII

Egouts

VI

Parkings

IX

I

Caves

II III

X

Métro/RER

Collecteur

XI

Carrières

Galleries EDF

XII

Éole

011


PARIS Toutefois, bien que la majorité des souterrains urbains

se révèle être de véritables noeuds d’infrastructures et de réseaux, entremêlants réseau électrique, réseau d’eau, galeries, réseau métropolitain, ou encore systèmes d’égouts et de canalisations, ils apparaissent comme une réserve foncière quasi illimitée et inexploitée par le champ de l’architecture. C’est pourquoi, il est nécessaire aujourd’hui de proposer des solutions permettant de considérer différemment les souterrains au regard du territoire et percevoir leur capacité «d’intensifier la vie urbaine, d’accroitre les usages et l’expérience de la ville sans pour autant changer sa morphologie apparente. [...] Car densifier la ville ne peut se résumer simplement à construire dans le construit, à condenser les espaces [...] en d’autres termes à consommer le vide 3».

En effet, en reconsidérant la limite arbitraire donnée au sol de la ville, peut-on appréhender le sous-sol différemment de son usage technique et de son imaginaire collectif péjoratif ? Dans ce cas est-il possible d’y impulser de nouvelles dynamiques pour diversifier les usages et l’expérience de la ville ? Ce projet de fin d’études s’y essaye au travers du cas de Paris, dont les souterrains peuvent être une alternative viable au devenir des grandes métropoles.

3. Perrault (Dominique), Groundscapes: autres topographies, Orléans, HYX, 2016, p.21

012


013


Structure bâtie

« Si Paris n’a toujours pas déployé de politique global d’urbanisme souter concernant son sol, entrainant une stratification urbaine composées de cou

A

vec plus de 21 000 habitants au km2, Paris se place parmi les villes les plus denses du monde, et par conséquent se trouve enclin à rechercher des dispositifs urbains permettant de contrôler son développement, tel que l’urbanisme souterrain. De plus, elle entretient un rapport singulier à son sous-sol, à la fois surexploité et quasiment ignoré. En effet, d’un coté, Paris s’illustre comme un véritable millefeuille urbain, dont l’ensemble de son territoire (105km2) est couvert par un réseau d’infrastructures dont 1000km de réseau d’égouts, 220km de réseau de métro, 200km de couloirs de correspondances, 450km de réseau de gaz, 150km de réseau de carrières souterraines, 120 km de réseau d’électricité, ou encore 50km de réseau de téléphonie. De l’autre, il existe une certaine méconnaissance des souterrains aux yeux des parisiens, marquée par l’invisibilité de ceux-ci (à l’exception d’un métro hermétique et des Catacombes qui ne représentent qu’un quart des carrières souterraines). En effet, si Paris n’a toujours pas déployé de politique global d’urbanisme souterrain, elle le doit en grande partie à la non-mutualisation

014


Réseau de boulevards et places

rrain, elle le doit en grande partie à la non-mutualisation des savoirs uches autistes les unes envers les autres » des savoirs concernant son sol, entrainant une stratification urbaine composées de couches autistes les unes envers les autres (RATP, IGC, IAU, BRGM)4.Pour autant en dépit d’un sous-sol fragmenté et inexploité dans sa globalité, Paris se doit de trouver des solutions futures pour permettre son développement au sein de ses souterrains. C’est pourquoi, différentes postures ont été prises par la ville permettant d’engendrer une série d’initiatives au regard des souterrains. Cette dynamique s’amorce en 2012 avec le projet «Ville 10D » qui doit permettre de promouvoir l’exploitation et la valorisation du sous-sol parisien. Pour la première fois, une mutualisation des données géologiques du sous-sol est mise en place, synthétisant sur une même carte des données autrefois dissociées entre différents corps de métier. Par la suite, l’appel à projet «Réinventer Paris» se positionne, depuis 2 ans, exclusivement sur des interventions relatives aux dessous délaissés de Paris (stations de métro abandonnées, parkings souterrains, tunnels, dessous de ponts, réservoirs, sites ferroviaires, etc..), permettant d’engager un débat sur le sujet. 4 Respectivement, Régie Autonome des Transports Parisiens, Inspection General des Carrières, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, Bureau de Recherche Géologiques et Minières 015


Réseau métropolitain souterrain

« Pour contrer ce systématisme appliqué aux souterrains, il convient d’ide permettant de générer une vie souterraine »

Parallèlement, les règles de planifications tendent progressivement à appuyer ces démarches. En effet, de par le faible nombre d’initiatives privées, les réglementations relatives au sous-sol ont été assouplies, accompagnées d’une exonération partielle des charges relatives à l’extension souterraine, ainsi qu’une dépatrimonialisation d’une partie du sous-sol. Malgré ces politiques menées et la considération de cette réserve foncière quasi illimitée, l’urbanisme souterrain représente certaines contraintes inaltérables freinant son développement. En effet, si les plus évidentes restent l’absence de lumière (limitant la variété d’usages au profit de l’infrastructure), l’encombrement par les réseaux ou encore l’isolement que génère ce milieu, il est possible de souligner une fois de plus l’imaginaire collectif péjoratif, freinant toute tentative d’inscription d’une vie souterraine qui ne soit entendue autre que dystopique. En effet que l’on évoque le projet du forum des Halles ou du Carrousel du Louvre,

016


Carrières souterraines

entifier au coeur de la capitale, les accroches et les articulations possibles

aucun d’eux n’est entendu comme espace «souterrain», mais plutôt comme extension de la surface, répondant aux mêmes logiques que celle-ci, que ce soit au regard de l’usage (consommation, rationalisme) que de la forme (gabarit identique, espace hermétique au milieu dans lequel il s’implante). À ceux-ci, pourrait être opposée la proposition de l’agence OMA pour les Halles de Paris, composée d’un projet souterrain dont chaque strate joue un rôle dans l’ensemble du projet, faisant du sol une entité entière, multiple et complexe, où «cet autre monde révélé appartient à tous et à chacun tant il forme socle, croûte, épiderme, autant de substances continues qui lient, prolongent et enracinent nos cités»5. Si bien que, pour contrer ce systématisme appliqué aux souterrains, il convient d’identifier au coeur de la capitale, les accroches et les articulations possibles permettant de générer une vie souterraine. C’est pourquoi, ce projet de fin d’études s’est, dans un second temps, attaché à l’identification d’interfaces majeures de la stratification urbaine de Paris dans lesquelles la vie souterraine pouvait prendre sens, faisant de Place d’Italie, sa démonstration. 5. Perrault (Dominique), Groundscapes: autres topographies, Orléans, HYX, 2016, p.9 017


RER C

10

9

RER E

6

5 15

7

3

16

1. Arrêt Saint-Martin 2. Canal couvert Saint-Martin 3. Arrêt Croix-Rouge 4. Tunnel Petite Ceinture 5. Arrêt Palais Royal-Musée du Louvre 6. Tunnel de l’Etoile 7. Arrêt Champ de Mars 8. Souterrain Rue du Pont Neuf 9. Arrêt La Défense - Michelet 10. Arrêt Elysées La Défense 11. Arrêt Haxo 12. Arrêt Porte des Lilas 13. Arrêt Arsenal 14. Arrêt Gare du Nord USFRT 15. Arrêt Invalides 16. Arrêt Porte Molitor

RER C

4

RER B

018


5

RER B

RER D

RER E

11

14

12

1 2

8

13

RER A

RER C

RER D

019


PLACE D’ITALIE Située au coeur du 13ème arrondissement, la Place

d’Italie apparaît comme une interface et un enjeu majeur dans Paris, marquée par un rapport singulier à sa surface (noeud infrastructurel urbain), ainsi qu’à son sous-sol, accentué par la présence des Catacombes à l’Ouest ainsi que de la bibliothèque nationale de France à l’Est. Elle s’inscrit par ailleurs dans un arrondissement en pleine mutation, marqué par le projet Rive Gauche ainsi que par diverses interventions ponctuelles à l’instar du cinéma Grand Écran (aujourd’hui converti en centre commercial). Au delà de son contexte singulier, la particularité de la place d’Italie s’illustre essentiellement au travers d’une stratification de son sol fortement marquée, bien qu’inconnue des parisiens, à l’image du sol de la capitale française.

020


Paris, La ville cryptĂŠe, 7h30

021


« Déplacer l’évidence donnée à la limite: celle du sol, celle du rôle infrastructurel d’une place, celle de la dimension technique attribuée à l’usage du sous-sol, en transgressant la réalité construite »

E

n effet, sur une première strate de lecture que l’on identifie comme celle du bâti, la Place d’Italie apparait comme une rupture entre deux dynamiques programmatiques: un axe sportif est-ouest (terrains, centres sportifs), ainsi qu’un axe culturel nord-sud (Manufacture des Gobelins, fondation Seydoux-Pathé, Grand Écran). Puis, au niveau dit « de référence », se développe une strate d’infrastructure, caractérisant la Place d’Italie comme un immense giratoire lui conférant un statut insulaire, élément de rupture entre quatre quartiers hétérogènes (Croulebarde, Salpêtrière, Gare, Maison Blanche). Puis, du sol jusqu’à -18 mètres, se développe une troisième strate télescopant la notion d’interface à l’échelle de l’ensemble de l’aire urbaine parisienne: le réseau métropolitain. En effet, la Place d’Italie, s’illustre comme une interface infrastructurelle dense et complexe, 15eme station la plus fréquentée du réseau avec plus de 11 000 000 de voyageurs annuels. Elle se compose d’un ensemble de couloirs de correspondances, de 3 arrêts, alimentés par trois lignes, la 5, la 6 et la 7.

022


Ecole Gobelins

Arts & Métiers Centre sportif Conservatoire Grand Ecran

Terrains

Terrains

Terrains

Interface programmatique

Quartier Salpêtrière Quartier Gare Quartier Croulebarde

Quartier Maison Blanche

Interface administrative

023


La ligne 5 au départ de Bobigny Picasso, est entièrement souterraine et dessert une majorité des gares parisiennes (Gare du Nord, Gare de l’Est, Gare d’Austerlitz), faisant de Place d’Italie son terminus. Elle est par ailleurs raccordée aux anciens ateliers de réparation d’Italie aujourd’hui abandonnés de par la mutualisation des centres de réparations. La ligne 6 (Charles de Gaulle Etoile-Nation), s’identifie comme une ligne en grande partie pratiquée par les touristes, à 50% aérienne, desservant la majorité des lieux touristiques parisiens (Champs-Elysées, Trocadéro, Tour Eiffel, Bir Hakeim, Montparnasse, Catacombes), devenant brièvement souterraine pour 1 arrêt, Place d’Italie. Enfin, la ligne 7 (La Courneuve-Villejuif/Ivry),est caractérisée comme l’une des lignes les plus longues et les plus peuplées du réseau, entièrement souterraine et essentiellement pratiquée par la population parisienne. Enfin, sa dernière composante se situe plus de 25m sous son sol, prenant la forme du second réseau de carrières souterrain de Paris, véritable paysage urbain, encore invisible aujourd’hui des parisiens. De par la complexité du site et l’herméticité de ses strates, ce projet cherche essentiellement à déplacer l’évidence donnée à la limite: celle du sol, celle du rôle infrastructurel d’une place, celle de la dimension technique attribuée à l’usage du sous-sol, en transgressant la réalité construite. En effet, « il est nécessaire de dépasser une compréhension de l’espace régie par l’économie des limites, celle de l’ouvert et du clos,[...] pour mettre à jour, révéler, des lieux, des potentiels, des ressources que notre intelligence urbaine, en se limitant au niveau du sol, ne prend pas en compte »1

6. Idem, p.17

024


Ligne 5

Ligne 6

Ligne 7

Ligne 7

Ligne 6

Interface infrastructurelle

Interface paysagère

025


ENJEUX D

e cette stratification urbaine ressort ainsi un ensemble d’enjeux dont leur résolution pourrait, dès lors, engendrer une mutation viable de la Place d’Italie. En effet, de la strate du tissu urbain peut se déduire un enjeu fondamentale de liaison par l’usage, qui, en reliant les deux dynamiques programmatiques existantes (sportives et culturelles), pourrait permettre de réinvestir la place d’Italie. Puis, au sein du niveau «0», se développe un second enjeu lié à la question du franchissement, qui permettrait de traverser la place plus aisément, redonnant aux piétons une place dans ce giratoire urbain, et brouillant la limite que la Place représente à l’égard des 4 quartiers (Gare, Maison Blanche, Croulebarde, Salpétrière). De même, 18 mètres plus bas, s’affiche un enjeu relatif à la fabrique et au réaménagement de lieux de rencontre, de vie, ou de passage, dans un flux dense épargné de toutes logiques de gentrification: le métro. Enfin, les carrières souterraines sont un enjeu en elles même, leur révélation pouvant changer la perception du quartier.

026


« franchir, lier, révéler, investir, habiter: les souterrains, nouvel espace collectif » Cependant,

avant de projeter une intervention répondant aux différents enjeux évoqués, il convient également de se questionner sur le statut du site sur lequel nous intervenons. En effet, si la Place d’Italie possède une caractéristique administrative particulière, c’est qu’elle est identifiée comme un lieu à proprement dit «public». Ainsi, pour amorcer une nouvelle pratique des souterrains, et tenter de changer les mentalités, le caractère «public» devient un frein supplémentaire à toute gentrification future. De la même manière, il appuie également l’hypothèse selon laquelle la modification de l’imaginaire lié aux souterrains et leur pratique, passe dans un premier temps par une pratique collective de ceux-ci, plutôt qu’individuelle, écartant la présence programme de logements dans le cas de ce projet.

027


AMBIANCES En

parrallèle du diagnostic des enjeux et des particularités de la place d’Italie, il est nécessaire de confirmer les doutes et les postulats formulés au travers d’une visite de site. De cette manière, une sélection de photos est présentée, dans le but de mettre en avant certains aspects inhérents à la situation de la Place d’Italie aujourd’hui, tels que la désertification des piétons en surface, l’omniprésence de l’infrastructure, l’hétérogénéité du tissu existant, ou encore le surdimensionnement des voiries.

028


Fragment du quartier Gare, Place d’Italie, Paris

029


030


Place d’Italie, Paris

031


Fragment du quartier Maison Blanche, Place d’Italie, Paris

032


Fragment du quartier Croulebarde, Place d’Italie, Paris

033


034


Place d’Italie, Paris

035


Sortie souterraine, ligne 6, Place d’Italie, Paris

036


EntrÊe souterraine, ligne 6, Place d’Italie, Paris

037


038


Dessous, Boulevard Auguste Blanqui, Paris

039


Dessus/dessous, Boulevard Auguste Blanqui, Paris

040


041


042


Arrêt ligne 5, Place d’Italie, Paris

043



II MÉDIUM


046


P

lus qu’investir un foncier souterrain par des logiques hors-sol déjà acquises, l’ambition de ce projet est de montrer comment, par une nouvelle pensée au regard du sous-sol de Paris, il est possible de repenser la manière de transiter, d’agir, de regarder, de traverser ou même d’apprécier la ville. Pour cette raison s’est developpée une recherche sur les médiums de projet et de représentation adéquats permettant de composer avec les souterrains et ses singularités. Ainsi, s’est développé tout un lexique d’outils au service de la fabrique d’architecture en souterrains urbains, pouvant modifier les logiques de niveaux, déplacer la notion de ligne de sol, ou encore altérer la perception du plein et du vide.

« Comment [...] repenser la manière de transiter, d’agir, de regarder, de traverser ou même d’apprécier la ville en faisant des souterrains le porte-étendard d’une nouvelle pratique urbaine »

047


DESSIN Comme

pour une majorité de projet, le dessin reste l’élément fondamental de reflexion, ayant un champ d’application extrêmement large, allant du «gribouillage» ou de la simple esquisse jusqu’au plan d’éxécution. Dans le cadre de ce projet il s’est cependant illustré de deux manières extrêmement marquées: l’esquisse et la coupe. La première s’est vue essentiellement au travers d’organigrammes, de croquis d’intentions spatiales, ou encore de schémas de fonctionnement, permettant l’amorce de fabricaton de documents. La seconde quant à elle, s’est révélée être porteuse de l’ensemble du projet. En effet, plus que le plan ou l’élévation, la coupe permet de retranscrir la masse, la stratification ou encore la superposition, ancrant en un seul dessin le projet dans son milieu.

048


049


Diagramme d’intention, complexe cinÊmatographique

050


Croquis d’intention, complexe cinématographique

051


Croquis d’intention

052


Espace final

053


Espace final

054


Coupe d’intention

055


MAQUETTE

L

e premier outils qui est apparu comme fondamental dans cette recherche est devenu la maquette. En effet, plus qu’un outil de conception, elle est en premier lieu un outil de compréhension. Elle met en trois dimensions ce foncier invisible, discernant les pleins non investis, localisant les infrastructures existantes selon leur profondeur, leur gabarit ainsi que leur tracés et enchevêtrements. Dès lors, nait l’un des éléments fondateurs du projet: un volume potentiel. Puis dans un second temps elle permet de vérifier, une posture, une lumière, un espace, un cadrage ou encore une ligne. Enfin, une fois aboutie, elle est un élément de communication, permettant de livrer une idée et de la donner à voir très rapidement. Si bien qu’au final elle s’affirme tant comme un élément de compréhension, de projection que de présentation dans le cadre de ce travail.

056


Test plastique n°4

057


058


Test plastique n°1

Test plastique n°3

059


Test plastique n°2

060


Test plastique n°5

061


062


Maquette finale n°3

063


064


Maquette finale n°3

065


3D T

rès rapidement la maquette 3D s’est imposée pour sa maniabilité, faisant d’elle un outil en soi. En effet, bien que la maquette ait ses avantages, chaque «excavation» produite est irréversible, ralentissant considérablement la production de projet. À l’inverse, la 3D, en plus de concentrer les avantages de la maquette, permet également d’extruder, supprimer, ou masquer certains éléments, prenant ici tous son sens dans le cas d’un projet souterrain, et donc invisible. Elle permet également de simuler des points de vues, vérifier des prises lumières ou ambiances, devenant un point d’amorce à la fabrication d’images. Pour ces raisons elle est devenue un rouage élémentaire, dans la production du projet.

066


067


IMAGE D

ans le cadre d’un travail visant à profondément modifier la perception existante des souterrains, l’image a toute son importance. En effet, en plus de pouvoir se projeter dans un espace, elle se doit de préserver la singularité des souterrains, leur essence. C’est pourquoi une succession de tests et de styles graphiques ont été effectués dans le but de retranscrire au mieux le projet, tout en conservant les notions de flux, d’obscurité, de profondeur, de labyrinthique, de vide, ou encore de réalisme. De cette manière, le collage à dominante photoréaliste a finalement été le moyen de trouver un équilibre, entre fiction et réalité.

068


Test photo-rĂŠaliste, MĂŠtro ligne 7

069


070


Test collage, MĂŠtro ligne 7

071


Test photo-montage, Circulations

072


Test estampe, Thermes

073



III PROJET


076


PROGRAMME

Une fois les enjeux formulés, la conservation du statut public affirmée, ainsi que l’élaboration d’une palette d’outils actée, il convient d’élaborer une réponse programmatique.

Car en effet, il convient de définir un ensemble de programme permettant d’accompagner la mutation du territoire sur le long terme. De part l’ancrage du site à l’échelle locale comme urbaine, un choix d’intervention s’est défini. Il se compose d’une nouvelle place, d’un complexe cinématographique, d’un complexe sportif, d’un lieu d’exposition, ainsi que d’un ensemble de bains, accompagnés d’un redimensionnement des circulations, prises de lumière et vues dans le réseau métropolitain parisien.

« Il convient de définir un ensemble de programmes permettant d’accompagner la mutation du territoire sur le long terme »

077


PLACE

À

la surface, la place d’Italie prend la forme d’une nature sauvage de 7800 m2 accentuée par le caractère insulaire de la place, permettant de générer une pause dans le tissu parisien, mêtre en scène le trafic automobile et le développé de façade, tout en illuminant les strates sous jacentes. La présence de végétation permet également de jouer un rôle à l’échelle de la ville. En effet, en plus d’offrir un espace vert pour une ville qui n’en possède que 5,8m2 par habitant, elle permet également d’assurer un rôle purificateur. Un ensemble de plantes couvrantes chélatrices permettent de dépolluer le sol, tandis que les érables et leur principe de microfiltration participent à la dépollution de l’air en y captant le benzène.

078


079


080


Place d’Italie, Paris, , 7h30

081


DÉAMBULATION

P

lus bas, une déambulation basse relie les parvis des deux programmes publics majeurs se faisant face: le Grand Écran et la mairie du 13ème arrondissement. Par ailleurs elle facilite également le franchissement de la place, la donnant à voir comme un élément de lien plus que de rupture. Elle permet également de desservir le métro de manière plus aisée en intégrant les deux bouches existantes aux extrémités du projet, pour conserver l’efficacité du flux. D’autre part, elle offre également 3 nouveaux accès aux programmes implantés, générant sa forme de la rencontre avec ceux-ci, fruit de dilatations et contractions spatiales. Ceux-ci permettent également de desservir le métro, désengorgeant le flux aux travers d’espaces intermédiaires de rencontre, créant un ralentissement dans le projet.

082


083


084


Déambulation, Place d’Italie, Paris, 15h00

085


EXPOSITION

D

e 0 à -10 mètres, se développe un programme d’exposition, prolongeant l’axe programmatique nord-sud, et contribuant à faire de la place d’Italie un espace de rencontre plus qu’une rupture. Par ailleurs, l’exposition se greffe à la ligne de métro n°6, ajoutant un point d’arrêt culturel sur cette ligne dite touristique, et ancrant Place d’Italie au coeur d’une dynamique urbaine plutôt qu’à l’écart de celle-ci. Par ailleurs, l’arrêt étant l’un des rares à être souterrain sur la ligne 6, un grand soin a été apporté à la lumière, dans le but de rendre l’évènement singulier. L’exposition se constitue ainsi d’un ensemble de 4 salles, d’un espace de projection, d’une administration, d’une librairie ainsi que d’un foyer faisant office d’espace de rencontre entre visiteurs et usagers du métro.

086


087


088


Métro et Exposition, Place d’Italie, Paris, 16h40

089


COMPLEXE SPORTIF

P

uis, au niveau de la ligne 7 se développent deux éléments programmatiques forts: le complexe sportif ainsi que le complexe cinématographique. À l’instar de l’exposition, le complexe sportif répond également à deux échelles simultanément. En effet, à l’échelle locale, celui-ci poursuit la dynamique sportive est-ouest, assumant la logique de lien par l’usage, évoquée précedemment. À l’échelle urbaine, il sert majoritairement les usagers de la ligne 7. En effet, faisant partie des lignes les plus longues et fréquentées du réseau, elle est majoritairement utilisée par les parisiens, se déplaçant du centre à la périphérie, de leur lieu de travail à leur domicile. Ainsi le complexe offre la possibilité d’un programme sportif de proximité à l’ensemble des usagers, dont la distance peut être vue comme un frein. Il est, de cette manière, composé d’un ensemble de bassins (repos, plongée, natation, plongeon), ainsi que d’un espace d’escalade à ciel ouvert.

090


091


092


Métro et Piscine, Place d’Italie, Paris, 10h30

093


COMPLEXE CINÉMA

Q

uant à lui, le complexe cinématographique répond aux axes programmatiques surfaciques, tout en proposant, à l’échelle urbaine, un divertissement occassionnel aux usagers de la ligne 7. Cependant, faisant partie des programmes les plus bruyants et nécéssitant le moins de lumière, il est installé plus profondément que le complexe sportif, s’acclimatant facilement au contexte souterrain. Il se définit alors par une pluralité de programmes, dont trois salles de projections de 200 places, une salle de théâtre de 700 places, un foyer, un plateau de médiathèque, un accueil, ainsi qu’un espace de café, permettant la rencontre entre les cinéphiles et les usagers du métro.

094


095


096


Métro et Théatre, Place d’Italie, Paris, 11h19

097


BAINS

E

nfin, de -20 à -25m sous le sol se développe un complexe de bains enfouit dans l’obscurité des souterrains, offrant aux visiteurs la possibilité de se baigner à l’abri des regards indiscrets. Par ailleurs à l’échelle de Paris, ces bains permettent également de réveler aux parisiens, un fragment de paysage autrefois inaccessible et encore inconnu de la majorité: le «13» , second plus grand réseau de carrières souterraines parisiennes. Par cet acte il permet également, à l’instar de la place végétalisée en surface, de récreer un second moment de pause, au sein d’une métropole saturée par le flux. Ces bains sont alors divisés en différents sous parties, telles que les basssins chauds, froids et tempérés, les espaces clos comme le sauna ou le hammam, les vestiaires, ainsi qu’un espace de rencontre dans le hall d’accueil.

098


099


100


Métro et Bains, Place d’Italie, Paris, 06h47

101


102


IMBRICATIONS

U

ne fois les programmes étayés, il est nécessaire d’en revenir à la question du souterrain. En effet, pour aider à changer les mentalités au regard de ce milieu, il ne suffit pas simplement de l’investir et de le desservir, mais aussi d’en conserver ses singularités. Ainsi, l’aspect labyrinthique, brut, ou encore fragmenté des souterrains est retravaillé au travers de deux thématiques: le vide et le fragment. Le premier, consiste à prendre le contre-pied de l’architecture hors sol, en fabriquant le projet par le vide plutôt que par le plein. Ainsi s’est mis en place une recherche au travers de la coupe, alternant dilatations et contractions spatiales. Le fragment quant à lui, conserve l’aspect labyrinthique souvent attribué aux souterrains, en travaillant les notions de cadrage et d’évènement. Ainsi, tant en plan qu’en coupe, le projet ne revendique pas une transparence totale des espaces, mais plutôt une succession de fragments, ne permettant de comprendre le projet que progressivement, en le parcourant.

103


104


105


106


Coupe dĂŠambulation

107


108


Coupe Ouest-Est

109


110


Coupe Sud-Nord

111


MATÉRIALITÉ La

matérialité du projet se révèle être le ciment d’un propos cherchant à brouiller les clivages architectureingénierie, révélé-caché, esthetique-fonctionnel, neuf-existant, ou encore brut-sophistiqué, au travers d’un matériau: le béton. En effet, constitutif de plus d’un siècle d’ouvrage d’ingénierie et d’architecture, il est la substance même du réseau métroplitain parisien, faisant de son utilisation une évidence. Que l’on souligne ses performances au regard des problématique sismiques, sonores ou encore thermiques liées au souterrain, il n’ en reste pas moins un matériau également efficace sur le plan structurel, illustré par de multiples dispositifs de mise en oeuvres méconnus (palplanches, pieux sécants, parois moulés, etc..), adaptable à tout type de sol et de profondeur (marne, caillasses, calcaire). Enfin, il peut également être vu comme un matériau écologique, que ce soit par sa durabilité marquée par les ouvrages de métro centenaires, ou par l’approvisionnement in situ de ses composants, profitant des granulats générés par l’excavation partielle de la place. Ainsi plus que de redorer l’image d’un matériau surexploité mais sous-estimé dans la production architecturale du XXIe siècle, ce projet de fin d’études tente également de démontrer le rôle fondateur que détient aujourd’hui le béton au regard d’un batiment, d’un quartier, ou encore d’un fragment de ville.

«  La matérialité du projet se révèle être le ciment d’un propos cherchant à brouiller les clivages architecture-ingénierie [...] au travers d’un matériau: le béton. »

112


1. Pieu en béton armé 2. Armatures anti-sismique 3. Tirants de soutènement 4. Sol calcaire 5. Banchage parement béton 6. Faux-plafond 7. Isolant phonique secondaire 8. Feraillage 9. Béton projeté 3 1 7 6

5 4 3

2 1

9

5 4 3 2 1 8

113


IRRUPTION transitoire

Dans la bouche Jaune

De la grande lettre M La ville disparaît À mesure que l’on franchit Son épaisseur. Le parcours Mécanique de la foule Qui s’ENFONCE dans les embranchements De cet intestin tentaculaire Met en scène une chorégraphie Automatique quotidienne. Le son furtif et répétitif Du franchissement Marque le début Station de la Bastille Jusqu’à La Défense

Et la fin de l’expérience.

En passant par la ville D’est en ouest 13 km en 25 min

UNE BANALITÉ

Parfois une épreuve Pour ses usagers Qui manquent de percevoir Ce fait extraordinaire

DE TRANSITER Dans la sous-couche Secrète et invisible De la ville de Paris.

114


Dans l’espoir que cette recherche aura pu contribuer à l’idée, qu’un jour peut être, la pratique des souterrains ne sera plus subie mais désirée.

115



IV RÉFÉRENCES


BIBLIOGRAPHIE • Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR), Paris Projet, n°3, Paris, juillet 1970 Bialestowski (Alice), « Dossier spécial: espaces souterrains », AMC, n°264, novembre 2017 • Clement (Alain) Gilles (Thomas), Atlas du Paris Souterrain, 2eme édition, Paris, Parigramme Eds, 2016 • Jallon (Benoît), Napolitano (Umberto), Boutté (Franck), Paris Haussmann: Modèle de ville, Paris, Editions du Pavillon de l’Arsenal, 2017 • Mallarmé (Stéphane), Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, Mayenne, Gallimard, 2014 • Mangin (David), Girodo (Marion), Mangroves urbaines: du métro à la ville: Paris Montréal, Singapour, Paris, La découverte, 2016 • Merlini (Luca), Les Habitants de la Lune, Paris, Sens & Tonka, 1999 • Merlini (Luca), Le XIQ: dits et dessins d’architecture, Padova, MētisPresses, 2017 • Perrault (Dominique), Groundscapes: autres topographies, Orléans, HYX, 2016 • Viganò (Paola), Mantziaras (Panos), Ressource et projet: Le sol des villes, Padova, MētisPresses, 2016

118


WEBOGRAPHIE • Audry ( Jean-Marie), «Paris 13e: élements de diagnostic», APUR, 2010, [consulté le 4 juillet 2018]. Disponible sur internet: < https://www.apur.org/sites/default/files/ documents/APAPU236_13.pdf> • Audry ( Jean-Marie), «Paris et ses quartiers: 13eme arrondissement», APUR, 2001, [consulté le 4 juillet 2018]. Disponible sur internet: < https://www.apur.org/sites/default/ files/documents/13e_arrondissement.PDF> •Aveline (Natacha), «Tôkyô, métropole japonaise en mouvement perpétuel», Géoconfluences, 2006, [consulté le 4 juillet 2018]. Disponible sur internet: < http://geoconfluences.ens-lyon.fr/ doc/typespace/urb1/MetropScient3.htm > • Hidalgo (Anne), Réinventer Paris II, 2018, [consulté le 4 juillet 2018]. Disponible sur internet: <http://www.reinventer. paris/fr/home/> • Musée des Arts et Métiers, RATP métro Paris: Evolution du réseau de 1900 à 2011, 2011, [consulté le 4 juillet 2018]. Disponible sur internet: < https://www.youtube.com/ watch?v=aoUwQ6cN-oc>

119


Adresse : 6 rue de Nazareth 69003 Lyon Tel : +33 6 48 65 36 43 Mail : enzosessini@gmail.com Instagram : @enzo_sessini


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.