REVUE DE PRESSE 2011 – 2013 Les Infos du Pays de Redon – 17 avril 2013 Projet de développement éolien citoyen Une réunion pour s'informer
Ouest-France – édition régionale – 28 janvier 2013 Nouvelles énergies : le souffle du projet citoyen
Magazine Témoignage Chrétien – août 2012 Aux énergies, citoyens
Magazine Systèmes Solaires – mai-juin 2012 L'énergie en partage
Magazine NousVousIlle - N°97 À Redon on mobilise les citoyens pour faire tourner les éoliennes
Magazine l'Age de faire – mars 2012 Électricité verte : comment (s') investir ?
Ouest-France – édition locale – 31 janvier 2012 Info énergie pour les particuliers sous forme d'expo
Ouest France – édition régionale – 7 décembre 2011 Un fonds d'investissement citoyen pour l'énergie
Magazine Le Peuple Breton – novembre 2011 Le projet d'éoliennes en pays de Vilaine
Magazine La Croix – octobre 2011 En Bretagne, des particuliers financent un parc éolien
Magazine La Maison Écologique – février-mars 2011 Le pari inédit de l'éolien collectif
Les Infos du Pays de Redon – 17 avril 2013
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l’âge de faire n° 62 • mars 2012
Electricité verte : comment (s’) investir ? Le boom des énergies renouvelables profite surtout aux groupes financiers. Mais dans toute la France, collectivités et riverains saisissent cette occasion de se réapproprier la question énergétique. Le photovoltaïque et l’éolien citoyens ont le vent en poupe. Fabien Ginisty
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n 10 ans, la puissance installée du parc éolien français a été multipliée par 100 pour atteindre l’an dernier 6 500 Mégawatts (MW), générés par 3 500 éoliennes (1). Celle du photovoltaïque a été multipliée par 1 000 depuis 2004 pour représenter aujourd’hui 1 680 MWc. Le boom de l’électricité d’origine renouvelable est donc bien réel. Et ce n’est qu’un début, puisque le Grenelle de l’environnement prévoit 5 400 MW de photovoltaïque installés en 2020 (soit trois fois plus qu’aujourd’hui) et 25 000 MW d’éolien (quatre fois plus). Mais, à part l’environnement, qui ramasse la mise ? Les pouvoirs publics, à coups de crédits d’impôt, de tarif de rachat d’électricité, et de subventions, « régulent » la vitesse d’une transition énergétique désormais amorcée. Mais doit-on « laisser faire », et mesurer le succès de cette dynamique au seul regard de la quantité d’énergie verte produite ? En particulier, à qui doit profiter la manne financière générée par ces sources d’énergie renouvelables ? Aux collectivités, aux riverains… ou aux groupes financiers, qui achètent et vendent des parcs éoliens pour diversifier leurs portefeuilles ? Cette décentralisation n’est-elle pas une chance, pour les citoyens, d’agir et de réinvestir la question énergétique ? « L’enjeu, c’est de se réapproprier économiquement les outils de production d’énergie, mais c’est aussi l’occasion de se réapproprier « mentalement » la problématique énergétique, notamment de faire le lien entre notre production et notre consommation. » Marianne Breton, de l’association Energie partagée (lire cidessous), travaille à mettre en réseau les différents projets citoyens de production d’énergie d’origine renouvelable et de maîtrise des dépenses énergétiques. Car
des projets portés par des individus, des collectifs, et des collectivités, il y en a de plus en plus. Ils peuvent s’appuyer sur l’expérience de quelques défricheurs, qui depuis plus de 10 ans, trouvent des solutions pour rendre l’éolien et le photovoltaïque « citoyens ».
LES DIVIDENDES DU SOLEIL L’association Apeves (2), basée à LonsLe-Saunier (Jura), propose par exemple à ceux qui le souhaitent de contribuer, de manière désintéressée, au développement du photovoltaïque. Grâce aux dons récoltés et aux subventions, l’association installe des panneaux sur les toits que prêtent ou louent symboliquement les collectivités et les particuliers. Les bénéfices tirés de la production actuelle des modules permettront de financer les projets de demain. A Chemillé, dans le Maine-et-Loire, c’est un autre modèle qui est proposé aux particuliers, moins « philanthropique » : la coopérative Energies partagées (3), à laquelle ils peuvent souscrire des parts, est susceptible de reverser des dividendes selon les bénéfices réalisés grâce à l’exploitation du soleil. Au départ de l’aventure, en 2004, il y a la volonté d’équiper le toit du centre social avec des panneaux photovoltaïques, pour un investissement initial de 60 000 euros : « Il nous fallait trouver un système qui permette de réunir des particuliers, des collectivités locales, voire des entreprises, dans un projet commun » se souvient PierreMarie Robin, le directeur du centre social. Le statut de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), permettant de réunir capitaux privés et publics autour d’un projet d’utilité sociale, s’avère parfaitement adapté à ce type d’entreprise. En 2007, les 63 m² de panneaux fournissaient leurs premiers watts, grâce à 93 sociétaires : 11 collectivités locales, trois associations, une entreprise, et 78
particuliers, qui touchent désormais 3,5% d’intérêts par an. Depuis, la SCIC Energies partagées a essaimé son modèle. A Loubeyrat, dans le Puy-de-Dôme tout d’abord, où la Scic Combrailles Durables a permis de réunir 67 000 euros et 165 sociétaires pour équiper le toit de l’école du village avec 100 m² de capteurs solaires (4). Et en février 2011, à Vigneux-de-Bretagne, près de Nantes, la SCIC locale Tournesoleil était créée en vue d’équiper également le toit de l’école. Un modèle qu’entend reproduire Roger Proix, de l’association Gesper, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où se multiplient toitures et fermes photovoltaïques de grande ampleur… à son grand dam : « Des produits financiers : voilà comment les opérateurs présentent les énergies renouvelables aux particuliers et aux collectivités. Cela fausse le discours, cela ne remet pas du tout en question notre rapport à l’énergie, notre manière de la consommer » dénonce-t-il. Alors, si la SCIC voit le jour en Pays dignois, une partie des dividendes reviendra aux sociétaires, bien entendu, mais une autre partie servira à employer un conseiller en économies d’énergies pour les petites collectivités et les particuliers. C’est en tout cas le souhait de Roger Proix : un projet économiquement pertinent, dont les bénéfices pourront être intégralement investis dans l’économie et l’écologie du territoire.
« Selon que les revenus d’une éolienne bénéficient à un fonds de pension américain ou à l’école du village, elle sera différemment acceptée par les riverains ! » estime Jean Vogel, maire de Saâles. © CRÉDIT JOSÉ IGNACIO SOTO - FOTOLIA
« LES GENS FONT LE LIEN ENTRE PRODUCTION ET CONSOMMATION » Bien sûr, plus les projets de production sont importants, plus les retombées économiques locales le sont aussi… mais plus il est difficile pour les territoires de s’approprier de tels projets. Cette question est d’autant plus cruciale pour les parcs éoliens, où s’invite au
Energie partagée fait appel à l’épargne publique Désormais, grâce au fonds mis en place par Energie partagée, tout un chacun peut investir dans les initiatives citoyennes de production d’énergie verte, et devenir propriétaire d'actions.
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e mouvement Energie partagée est né d’un constat : le développement et la réussite des initiatives citoyennes en matière d’énergie reposent sur la participation, donc l’investissement financier du plus grand nombre possible d’individus. Or, une entreprise, même coopérative, qui porte une initiative citoyenne, n’a pas le droit de lancer d’appel public à l’épargne. On nage ainsi en plein paradoxe : il faut mobiliser le plus largement possible sans pour autant faire connaître le projet !
COMME TERRE DE LIENS Pour résoudre cette difficulté, les acteurs pionniers de l’investissement citoyen dans le domaine de l’énergie (1) se sont regroupés au sein du mouvement Energie partagée, et ont mis en place deux structures aux fonctions différentes. L’association Energie partagée vise à promouvoir le modèle des projets citoyens en mutualisant les différentes expériences, et en appor-
tant un soutien lors du montage des projets. La seconde structure est un outil qui répond directement à la problématique du financement de ces projets. Energie partagée investissement (EPI) est une société en commandite par actions (SCA), un statut déjà utilisé par les acteurs de la finance solidaire comme Terre de liens ou Habitat et humanisme. En septembre 2011, EPI a obtenu un visa de l'Autorité des marchés financiers lui permettant de lancer son Offre au public de titres financiers (appel public à l’épargne). Ainsi, chacun peut désormais investir auprès d’EPI, qui elle-même investira dans les projets citoyens. Ces derniers doivent respecter différents critères énoncés dans une charte pour bénéficier de ce soutien : ancrage local, finalité non spéculative, gestion démocratique et transparente, et engagement en faveur de la réduction des consommations énergétiques. « Concrètement, il s’agit de prendre 100, 1 000 euros de son épargne et de l’investir dans une entre-
prise. On devient propriétaire d’actions d’EPI, que l’on peut revendre à tout moment, à valeur égale. » explique Joël Lebossé, délégué d’EPI. « Il s’agit d’un investissement, non d’une épargne. On ne peut donc pas garantir un taux de rentabilité précis. Mais selon nos projections, une action qui vaut aujourd’hui 100 euros vaudra 140 euros dans 10 ans. Cela fait un taux d’intérêt de près de 4% par an. C’est une perspective sur laquelle on s’engage (2), qui tient compte de l’augmentation inéluctable du prix de l’électricité en France, à l’heure actuelle le plus bas d’Europe. » FG • 1 - Membres fondateurs du mouvement Energie Partagée : Sca Solira, la Nef, la SCIC Enercoop, Les amis d’Enercoop, Confluences, Eoliennes en Pays de Vilaine, le Comité de Liaison des Energies Renouvelables, l’Agence Locale de l’Energie des Ardennes, le Crédit coopératif, Vents d’Houyet, association la Nef. • 2 - Les commandités de la SCA sont la Nef, Solira et Enercoop.
débat l’« acceptabilité sociale » selon le langage politiquement correct, que Jean Vogel, maire de Saâles, dans le Bas-Rhin, explique ainsi : « Selon que les revenus d’une éolienne bénéficient à un fonds de pension américain ou à l’école du village, nécessairement, elle sera différemment acceptée par les riverains ! » Lui et ses collègues des communes limitrophes n’ont donc pas attendu les propositions des « développeurs » pour profiter de la ressource éolienne. Ils ont obtenu des permis de construire pour dix machines, « dont sept implantées sur territoire communal » précise-t-il, afin qu’elles bénéficient le plus possible au village. Egalement, deux d’entre-elles seront propriété du territoire (fonds publics et des riverains). Car louer un terrain municipal, ça rapporte, mais être propriétaire des éoliennes, ça rapporte encore plus ! En Bretagne, si l’association Eoliennes en Pays de Vilaine s’active depuis 2003 pour monter des parcs éoliens qui appartiennent aux riverains, c’est en partie pour cette raison : « Pour que le vent qui passe au-dessus d’une commune profite à ses habitants » explique Michel Leclercq, l’un des initiateurs du mouvement. Mais l’implication économique du plus grand nombre est aussi, d’après lui (et d’après la plupart des porteurs de projet citoyen ), un outil pour faire émerger des comportements, des « manières de voir » nouvelles : « Même si les gens adhèrent par intérêt économique, une fois qu’ils sont impliqués, ils sont nécessairement amenés à faire le lien entre cette production et leur propre consommation, donc à adopter des comportements de consommation plus responsables » estime Michel Leclercq, pour qui il serait absurde d’implanter des éoliennes dans le but de consom9 mer toujours plus.
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En septembre prochain, les éoliennes de Béganne, dans le Morbihan, produiront leurs premiers watts. Et Eoliennes en Pays de Vilaine aura réussi son pari : associer les collectivités, les entreprises de l’économie sociale et solidaire (cinémas associatifs, magasins bio)… et quelques 600 particuliers au sein de la société Bégawatts, propriétaire des quatre éoliennes de 2 MW chacune. Le collectif est ainsi parvenu à réunir 3 millions d’euros, dont la moitié apportée par les particuliers, pour que le plus grand nombre d’acteurs du territoire soit propriétaire des éoliennes qu’il abrite.
DES « DÉFRICHEURS » TRÈS SOLLICITÉS Pour l’heure, Béganne est l’un des rares projets aboutis d’éolien citoyen. Dans la production d’électricité verte, les projets citoyens, « c’est peanuts ! » constate Jean Vogel. Une vingtaine de projets opérationnels à l’heure actuelle ? Très peu, en tout cas, au vu des enjeux suscités par le mouvement en cours de décentralisation énergétique. Mais le verre est aussi à moitié plein : les « défricheurs » tels que Michel Leclercq sont aujourd’hui plus que jamais sollicités par des groupements prêts à reproduire l’expérience, le Fonds Energie partagée a déjà levé plus d’1 million d’euros, et de plus en plus de collectivités s’affichent volontaires pour appuyer des projets de « territorialisation » de la ressource énergétique. Certaines se sont même fixé comme objectif l’autonomie énergétique et se sont récemment structurés au sein du réseau des « territoires à énergie positive ». De l’énergie à revendre, il y en a donc, et pas seulement sur le marché.
• 1 - Baromètre 2011 des énergies renouvelables électriques en France, Observ’ER, à retrouver sur notre site internet. • 2 - Association pour la production et la valorisation de l’électricité solaire. • 3 - Aucun lien avec l’association Energie partagée précitée, ou le Fonds Energie partagée. • 4 - Lire ADF n° 56.
En savoir +
> Enercoop 0 811 093 099 enercoop.fr > L’ Apeves 06 72 31 77 14 - apeves.org > Scic Energies partagées 02 41 30 50 55 energiespartagees.org > Scic Combrailles durables 06 72 13 71 79 combraillesdurables.fr > Eoliennes en Pays de Vilaine 02 99 72 39 49 eolien-citoyen.fr > Mairie de Saâles 03 88 97 70 26 - mairie-saales.fr > Association Energie partagée 01 80 18 92 21 10 energie-partagee.org
Plus de 600 riverains sont associés au capital du parc éolien de Béganne dans le Morbihan © CRÉDIT ÉOLIENNES EN PAYS DE VILAINE
Développeur, l’art de faire fructifier le vent Derrière l’implantation d’un parc éolien, il y a le développeur, qui met sur pied des projets en partant de zéro puis les vend aux plus offrant. Quelle réalité se cache derrière ce drôle de nom ? Fabien Ginisty
de machine à installer. Une fois le permis de construire obtenu, toutes les voies de recours épuisées, et le raccordement au réseau effectué, son travail s’achève… ou presque : il doit maintenant se rémunérer ! Il va alors chercher des investisseurs extérieurs prêts à racheter le projet. S’il a suffisamment de fonds propres, il pourra construire le parc (l’équiper d’éoliennes), ce qui lui permettra de réaliser une plus grande plus-value. Le développeur revend ainsi la société qu’il a créée au plus offrant.
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n les appelle les développeurs. De source sûre (1), on en dénombre 80 en France. Ils agissent en plein jour, à la campagne… par grand vent. Leur terrain de chasse ? Les Zones de développement éolien (2). Leur métier consiste à monter des projets de parc éolien, à partir de rien. « Comme des promoteurs immobiliers : ils obtiennent les permis de construire, puis ils les revendent au plus offrant » explique Jean Vogel, maire de Saâles, dans le BasRhin. La plupart sont des filiales de grands groupes français ou allemands, comme EDF Energies nouvelles pour EDF. « Il n’y a aucune obligation légale d’avoir l’aval des élus : si le projet de parc est prévu sur une propriété privée, c’est un contrat de droit privé » explique Pierre Jourdain, chargé du parc éolien citoyen de Béganne. Les développeurs arpentent donc les campagnes à la recherche de sites potentiellement rentables, où Eole et Hélios (3) peuvent rapporter gros. La deuxième étape consiste pour eux à obtenir une promesse de bail auprès des propriétaires du site. Contre loyer, ces derniers s’engagent à signer un bail de 15 à 20 ans avec la société que le développeur aura créée spécialement pour le projet. L’étape suivante constitue le « cœur du métier » de développeur : il faut évaluer si le projet est rentable, et si oui, obtenir le permis de construire. Le professionnel lance donc les études d’impact, qu’il réalise ou sous-traite. Elles concernent le paysage, la faune, la flore, les servitudes éventuelles, le respect des normes liées à l’éloignement des habitations, les études acoustiques… En parallèle, il jauge précisément la qualité du vent, pour déterminer, en fonction des contraintes, l’emplacement idéal et le type
UNE LIGNE À L'ACTIF D'UN BILAN COMPTABLE Oui, on y vient : en général le prix d'un permis d'exploitation d'un parc éolien est compris entre 100 000 et 250 000 euros par Mégawatt installé. Soit, pour un parc éolien de 8 MW, entre 800 000 et 2 millions d’euros. Une rémunération « logique » dans l'économie du capital risque : le développeur investit beaucoup ( compter de 200 000 à 500 000 euros pour développer un parc ) et voit la plupart des projets qu'il mène ne pas arriver à terme. 7 sur 10 selon Pierre Jour-
dain. Quant au propriétaire du terrain, ces transactions ne le concernent pas : il a signé avec la société, non avec la personne du développeur. La société change de propriétaire, tout simplement. Dans certains cas, le parc est ainsi « développé » puis vendu, et revendu après avoir été « équipé ». Alors, parfois, les propriétaires du terrain ne savent plus à qui appartiennent les éoliennes ! Si le terrain est sur propriété communale, « celui qui est allé voir les élus au tout début du projet peut très bien avoir revendu le permis à un fonds d’investissement basé en Suisse » explique Pierre Jourdain, sans pour autant avoir prévenu les élus. Pour ce fonds d’investissement, le parc éolien ne représentera qu’une ligne à l’actif de son bilan comptable. Une déconnexion que déplore le chargé du parc éolien citoyen de Beganne : « Les développeurs ont une compétence, un rôle à jouer dans le développement de l'éolien. Il faut trouver des synergies entre les acteurs territoriaux et cette compétence technique pour que tout le monde profite du développement de l'éolien » propose Pierre Jourdain.
Les exemples danois et allemand • 1 - Selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). • 2- Les ZDE sont déterminées par les pouvoirs publics. • 3 - La profession ne concerne pas uniquement l’énergie éolienne, mais aussi le photovoltaïque… et toutes les sources potentielles d’énergie.
Avant 1996, tous les parcs éoliens danois étaient détenus par des particuliers sous des formes coopératives. Forte de cette tradition, la loi impose aujourd'hui que 20% des parcs éoliens danois offrent une participation locale. Les trois parcs éoliens offshore situés autour de Copenhague ont une forme coopérative. Le célèbre parc éolien de Middelgrunden, au large du port de Copenhague, est détenu par 8 500 personnes. On retrouve le même schéma en Allemagne, où dans les années 1990 les investissements dans ce domaine étaient portés par des agriculteurs et des particuliers à l'initiative de petits projets. Ces dix dernières années, ce secteur s’est considérablement développé et professionnalisé et des fonds de placement ouverts au public ont été créés par des firmes spécialisées. (Source : Eoliennes en Pays de Vilaine)
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LE PHOTOVOLTAÏQUE ne représente en 2010 que Source : Combrailles Durables
0,1 %
de la production électrique en France et pourtant...
théoriquement, il suffirait de réaliser le seul côté sud des toits en modules photovoltaïques pour produire toute l’énergie électrique nationale Patrick Jourde et Jean-Claude Muller, chercheurs au CEA et au CNRS.
82% de l’électricité d’origine renouvelable est produite par l’hydraulique
11% par l’éolien, 6% par la biomasse et 0,6% par le photovoltaïque Source : RTE
Enercoop privilégie les petits producteurs indépendants Depuis 2005, la Société coopérative d’intérêt collectif vend à ses abonnés de l’électricité achetée directement auprès de producteurs indépendants. Directeur d’Enercoop, Patrick Behm nous explique comment ça marche. Recueilli par Lisa Giachino Comment les abonnés d’Enercoop peuvent-ils être sûrs que l’électricité qu’ils consomment est bien « verte » ? Patrick Behm : Le réseau d’électricité, c’est un gros tuyau avec d’un côté le producteur, de l’autre le consommateur. Chaque producteur envoie directement son électricité dans les tuyaux, où elle est mélangée avec l’énergie d’origine nucléaire. C’est ERDF (le réseau public de distribution d'électricité, Ndlr) qui a la gestion des compteurs et nous dit combien consomment nos abonnés, et combien injectent nos producteurs. Ensuite, c’est de la comptabilité : nous savons que quand un consommateur consomme tant, nous devons injecter tant, sachant que nous n’injectons que de l’électricité issue des énergies renouvelables. C’est la seule traçabilité possible : le consommateur sait que pour chaque kWh consommé, l’un de nos producteurs en mettra autant sur le réseau. Qu’est-ce qui différencie Enercoop des offres « vertes » proposées par d’autres fournisseurs ? PB : Tout producteur d’énergie renouvelable vend de l’énergie, mais peut vendre aussi ce que l’on appelle des garanties d’origine. Or la vente des garanties d’origine peut être découplée de la vente d’énergie. Ainsi, les fournisseurs peuvent acheter de l’électricité d’origine nucléaire, moins chère sur le marché que celle d’origine renouvelable, et acheter parallèlement des Garanties d’origine, ce qui leur permet d’afficher auprès de leurs clients une offre « verte ». Chez Enercoop, on ne s'approvisionne pas en nucléaire, et on privilégie l'achat direct de l'énergie aux producteurs en même temps que les garanties d'origine.
Avec une soixantaine de producteurs et 12 000 consommateurs, vous répondez tout juste à la demande et importez de l’électricité d’une centrale hydraulique suisse. Serez-vous contraints de refuser des abonnés ? PB : Ce ne serait pas invraisemblable : notre idée est de lancer un mouvement de consommateurs et de montrer qu’il n’y a pas assez de production d’énergie renouvelable en France. Nous visons aussi les petits producteurs indépendants, car des énormes projets de production d’énergie renouvelable peuvent avoir des conséquences très négatives.
Enercoop vend l’électricité plus cher que ses concurrents. Pourquoi ? PB : Nos prix sont plus élevés de 20 à 30%. Ils correspondent au coût réel de production, alors que les prix pratiqués par EDF correspondent à une volonté politique. A terme cependant, lorsque le marché sera complètement dérégulé, nous pensons qu’Enercoop aura un prix de vente inférieur à celui des gros fournisseurs car nous n’avons pas de frais de structure importants et nous ne sommes pas obligés de rémunérer des actionnaires. C’est ce qu’il s’est passé dans des pays comme l’Allemagne ou la Belgique, où des structures similaires à Enercoop sont aujourd'hui les fournisseurs les moins chers du marché. Vous avez déposé une plainte à Bruxelles contre le fonctionnement de la Contribution au service public de l’électricité. Pourquoi ? PB : L’obligation d'achat à un prix garanti de l’électricité issue de panneaux photovoltaïques est financée par cette taxe que tous les consommateurs paient sur leur facture d’électricité. C’est ce qui permet à EDF d’acheter aux producteurs de photovoltaïque au tarif garanti, sans avoir de sur-
Christian Peyres, producteur d'électricité hydraulique à St-Laurent-de-Neste. © CRÉDIT ENERCOOP
coût. Le problème est que tous les fournisseurs doivent faire payer cette taxe à leurs consommateurs, mais que seul EDF peut en bénéficier pour compenser ses surcoûts. Au final, nous sommes obligés d’acheter l’énergie photovoltaïque à un prix supérieur à notre prix de vente, sans aucune compensation.
Eoliennes : à qui profite le vent ?
A Béganne, dans le Morbihan, les riverains et les collectivités territoriales « se sont payé » une éolienne, pour que le vent qui passe sur la commune profite à ses habitants. En chiffres, ça donne quoi ? Le point avec la société Bégawatts, qui gère l'exploitation du parc éolien. bien elle gagne à accueillir un parc éolien, il est par contre assez difficile de savoir combien elle « perd » à ne pas en être propriétaire ! Combien d’argent génère le vent qui passe au dessus d’une commune ? La société Bégawatts, qui gère l’exploitation du parc éolien citoyen de Béganne, dans le Morbihan, affiche de manière transparente ses comptes et estimations de gain : l’occasion rêvée d’extrapoler et de faire le point sur la part de revenus qui revient au territoire, et celle qui revient aux propriétaires exploitants.
240 000 EUROS DE BÉNÉFICE
• 1 - Il existe quelques exceptions, comme la régie communale de Montdidier, dans la Somme, qui exploite un parc éolien depuis mai 2010. • 2 - Les chiffres suivants sont des estimations faites à partir de celles relatives à l’exploitation du seul parc éolien de Béganne. La généralisation permet de donner une idée, ni plus, ni moins. • 3 - La CTE a remplacé la taxe professionnelle.
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Vous souhaitez souscrire au Fonds énergie partagée ? 0 811 250 016 ou www.energie-partagee.org Vous souhaitez initier un projet citoyen ? Contactez l’espace info-énergie de votre territoire (liste disponible sur www.infoenergie.org Contactez l’association Energie partagée au 01 80 18 92 21 (www.energie-partagee.org)
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Pour un parc éolien de 8 Mégawatts installés, chaque année, on peut estimer (2) que le territoire (région, département, commune), s’il est propriétaire du lieu d’implantation du parc, touchera 20 000 euros de loyer, ainsi que 8 000 euros de taxe foncière, 45 000 euros de Contribution économique territoriale (3), et 60 000 euros d’Ifer, l'impôt forfaitaire sur les entreprises de réseau. Soit un
total de 133 000 euros par an. Pas mal ! Mais le chiffre d’affaires généré par la vente de l’électricité, dont le prix est garanti pendant 15 ans, est estimé, au minimum, à 1,6 million d’euros par an. Déduction faite de tous les frais (remboursement de l’investissement, coûts de maintenance, loyer, impôts et taxes…), le bénéfice net, c'est-à-dire la part du gâteau qui revient exclusivement au propriétaire exploitant, est estimée, au minimum, à 240 000 euros par an. FG
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ans 99,9 % des cas, les parcs éoliens n’appartiennent pas aux territoires, mais à des grands groupes privés qui ont suffisamment de fonds pour pouvoir investir. Il peut s’agir de grandes multinationales de l’énergie, comme EDF, ou de fonds financiers, des fonds de pension par exemple, qui recherchent les placements les plus rentables. Assurément, produire des énergies vertes est une affaire payante : pour encourager leur développement, les pouvoirs publics, via EDF, promettent un tarif de rachat de l’électricité supérieur au « prix du marché » pendant une certaine durée d’exploitation. Pour des raisons culturelles et financières, très peu de collectivités portent des projets de production d’électricité verte, en particulier dans le domaine de l’éolien (1). La plupart du temps, elles ne perçoivent donc que les impôts et taxes liées à l’exploitation du parc, et le loyer du bail si le parc est implanté sur une propriété publique. S’il est facile pour la collectivité de savoir com-
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Energie : demain, tous « prod’acteurs » ? Ingénieur et économiste, Benjamin Dessus préside l'association Global Chance. Spécialiste des questions énergétiques, il répond à nos interrogations à propos de la décentralisation énergétique, un concept de plus en plus utilisé pour expliquer les changements actuels. Recueilli par Fabien Ginisty La décentralisation énergétique, c’est quoi ?
fuses, peu transportables et souvent difficilement stockables : l’eau, le soleil, la biomasse, le vent sont répartis un peu partout sur le territoire, comme les besoins énergétiques qu’ils sont destinés à satisfaire. La décentralisation énergétique, c’est donc la multiplication des points de production d’énergie à partir de ressources renouvelables, et leur appropriation par les premiers concernés, à savoir les citoyens consommateurs.
Benjamin Dessus : Pour bien comprendre ce concept, il faut aborder la notion de système énergétique. Au départ, il y a des individus qui ont des besoins en termes de confort, de santé, de mobilité… et ces besoins sont satisfaits par des biens et services qui consomment de l’énergie. Le système énergétique vise à répondre au mieux à ces besoins, à partir de différentes ressources énergétiques, en prenant en compte des contraintes Centralisation, décentralisation : en quoi liées à la nature de ces ressources : notre rapport à l’énergie s’en trouve t-il rareté, localisation, impacts envi- modifié ? ronnementaux… BD : Le système actuel centralisé Donc d’un côté, on a une demande engendre une relation que je qualide services énergétiques qui est très fierais de « maître à esclave » : les diffuse, puisqu’elle correspond aux consommateurs sont totalement débesoins des ménages, des entre- pendants de quelques points de proprises et des collectivités sur l’en- duction d’énergie. Par analogie, on semble du territoire. Mais de l’autre peut comparer ce type de système côté, notre production énergétique, énergétique avec le système inforqui repose essentiellement sur des matique des années 70. Au laboraressources importées toire de recherche où (uranium, pétrole, je travaillais, quand Une part de gaz) est encore très on voulait fabriquer déresponsabilisation un programme incentralisée. Cette centralisation appaformatique, on poinsur la question raît logique au reçonnait des cartes, énergétique gard du type de reset on portait cellessource transformée, ci à IBM, qui faique les citoyens qui nécessite des sait les calculs pour n’admettent plus installations telles nous : l’intelligence que les centrales informatique était nucléaires, les usines de raffinage centralisée, nous étions dépendants du pétrole ou encore les centrales à d’IBM. Aujourd’hui, le système incharbon. En France, on s’est habitué formatique est décentralisé : chaque à ce schéma : à partir d’une ving- ordinateur a suffisamment de métaine de sites de production d’éner- moire et d’intelligence pour réaliser gie, on répond aux besoins diffus la plupart des opérations qu’on lui sur tout le territoire. demande. L’échange existe encore, Mais aujourd’hui, le réchauffement mais il est devenu marginal par rapclimatique ainsi que l’épuisement port à la capacité de faire les choses des ressources fossiles imposent « localement ». un changement de cap quant aux Dans un système énergétique désources d’énergie qui satisfont nos centralisé, c’est le même principe : besoins. Cette orientation vers les le « local » sera en capacité de sources d’énergie renouvelables consommer d’abord ce qu’il produiest d’autant plus nécessaire si ra. L’échange se fera dans un second l’on considère l’énergie nucléaire temps pour compenser l’excédent obsolète, au vu des risques envi- de consommation ou de production. ronnementaux et sociétaux qu’elle Globalement, il n’y a plus de dépenimplique, et l’épuisement de la res- dance à l’égard d’un agent extérieur source en uranium. Or, par nature, omnipotent. Production et consomles énergies renouvelables sont dif- mation sont désormais liées.
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Global Chance est une association française créée en 1992 qui réunit aujourd’hui une trentaine d’experts, en particulier sur la problématique énergie-environnement-développement. Ses membres partagent la conviction qu’un développement mondial plus équilibré peut et doit résulter de la prise de conscience croissante des menaces qui pèsent sur l’environnement global. > www.global-chance.org
Et l’une des conséquences majeures territoires. Il serait par exemple de ce lien retrouvé entre produc- absurde que les normes d’isolation tion et usage de l’énergie, c’est du bâti soient différentes en Paca qu’il conduit nécessairement à une et en Bretagne ! Dans ce sens, il prise de conscience des ménages joue également un rôle moteur très et qu’il incite à réaliser des écono- important pour orienter la décentramies d’énergie, mais de manière lisation. En Allemagne par exemple, « intelligente ». le choix stratégique Je m’explique : d’un réseau décenEn France, aujourd’hui, on tralisé a déjà été fait on applique dit aux gens : « La depuis une dizaine société va dans le le modèle centralisé d’années. A l’opposé, mur » et le seul disen France, les pouau renouvelable, cours qui leur est voirs publics souc’est aberrant ! proposé pour éviter tiennent des projets ça, c’est « soyez trop démesurés (éosympas consommez lien offshore, usines moins ». Je pense qu’il y a une part de méthanisation) pour être approde déresponsabilisation sur la ques- priés par les citoyens : on applique tion énergétique que les citoyens le modèle centralisé au renouven’admettent plus. Or, si, à l’échelle lable, c’est aberrant ! d’un quartier par exemple, les habitants font la démarche de se grouper Ne doit-on pas craindre une rupture de pour isoler leur maison, qu’ils em- l’égalité d’accès à l’énergie ? bauchent l’artisan du coin, tous ces BD : Il n’y a pas d’opposition de pringens seront amenés à se rencontrer, cipe entre dynamique décentralisaà échanger, à créer une dynamique trice et maintien des mécanismes de locale autour de la problématique solidarité nationale, entre citoyens énergétique qui dépassera le simple ou entre territoires. Mais attaracte de consommation anonyme. Il dons-nous quelques instants sur le y aura une véritable appropriation système actuel de solidarité. Audu débat énergétique, comparable à jourd’hui, la péréquation électrique la dynamique que les Amap ont sus- assure un même prix du kilowatt citée à propos de la problématique heure partout, et pour tout le monde. alimentaire. Mais il n’y a pas pour autant d’égalité devant le service rendu ! Et quel sera le rôle des collectivités Par exemple, pour satisfaire un territoriales et de l’Etat dans cette nouvelle même besoin, disons une tempéorganisation ? rature de 19°C dans son logement, BD : Demain, les territoires bénéficie- une personne qui n’a pas les moyens ront de ressources financières liées de bien isoler sa maison aura besoin à leurs ressources énergétiques. de plus de kWh pour satisfaire ce Ils retrouveront ainsi une certaine besoin relativement à une personne marge de manœuvre et une capacité ayant eu les moyens d’isoler sa maid’action sur ces problématiques. Et son : pour un même service, le prix agir, c’est produire, mais c’est aussi sera différent. Pour revenir à ce que économiser. Or c’est bien l’échelon je disais en introduction, l’accès à local qui parait le mieux adapté pour l’énergie n’est pas une fin en soi, faire émerger des initiatives visant à c’est un moyen pour satisfaire des la maitrise des besoins en énergie. besoins. Dans ce sens, l’égalité doit Je pense notamment aux politiques être cherchée au niveau du service de transport public, d’urbanisme, et rendu par l’énergie. Et il existe de d’isolation du bâti. multiples façons de remplir le même L’Etat garde un rôle important, déjà service. Ne vaut-il pas mieux aider dans son rôle régulateur : c’est lui financièrement un ménage à achequi fixe le cadre et évite les dérives ter un frigo économe en électricité potentielles. Il fixe également les plutôt que subventionner le prix de règles qui s’appliquent à tous les l’électricité ?
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